- Le Royaume d'Arendelle -
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Frantzoze
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Dim 07 Fév 2021, 14:22
Allez comme on ne fait rien dans l'ordre pour ce curieux chapitre... il avait manqué son spoiler sans contexte


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Dim 07 Fév 2021, 16:08
Et c'est le meilleur gros lot qu'on puisse gagner !!! cheers cheers cheers cheers cheers

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Mar 09 Fév 2021, 22:00
Alors que le chapitre 24 est en cours d'écriture voici les spoilers sans contexte.

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Et pour le titre...


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Ven 12 Fév 2021, 11:19
Ce qui est bien avec ce chapitre, c'est que d'entrée de jeux on sait que des baffes vont être distribués. On commence par Amarok, qui a l'air bien décidé à vouloir punir lui-même  Iduna pour sa fugue. Alors déjà ça, c'est non ! Et en plus il surenchérit en voulant les bannir ? Cétait quoi déjà sa promesse ? Ne plus être un enfoiré ? Au moins il aura tenu plus longtemps que prévu. Et puis c'est pas comme si en temps que chef il n'avait que des idées pourries :

Ansa a écrit:-Sauf si tu as déjà un remplaçant… N’est-ce pas Andréas ? Il paraît que tu es un enfant très prometteur.

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Non mais reviens, c'était une blague ! Punaise si même Godzilla a peur d'Andréas, on est pas rendu...bon Amaro, tu vois Maléfique ? Oui dans la Belle au Bois Dormant. Et ben tu lui met des pectoraux et tu as Andréas. Tu as envi de te retrouver avec un dragon au milieu du village ? Je ne crois pas.

Bon puisque l'on est sur Amarok, c'est un sans faute dans ce chapitre. Non non je ne trompe pas, vous avez bien lu, un sans faute par rapport à son comportement habituel. Entre ce début où j'ai envi de secouer tout les Northuldras pour qu'il se rende qu'il y a peut-être un petit problème avec leur chef, puis son niveau de diplomatie et de discrimination digne de nos politiques les plus à droite, on peut dire qu'il a fait honneur à sa réputation.


Hum Comment ? Il a quelque chose à ajouter ?

Ansa a écrit:-Oui…D’ailleurs à ce propos… Si je ne me trompe pas, ton enfant est incapable de suivre tes piètres cours…Dommage qu’Helga ne soit plus de ce monde pour pouvoir tout lui enseign…

Amarok ne put en ajouter davantage qu’Elysia lui fonça dessus pour l’assommer d’un violent coup de poing sur la tête.

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Huuuuuuuuuum oh ce coup de poing divin ! Elysia qui fait vraiment plaisir dans ce chapitre, du début à la fin ! Au début avec ce coup de poing, puis avec Anna sur les leçons de chamanisme d'Iduna en passant par la "punition" de Béata on peut dire qu'il c'est vraiment bonifié avec le temps !

Parce que oui, il faut bien que l'on en parle : la relation entre Anna et Iduna. Et là on est face à un problème de taille : la communication parent-enfant et le poids des attentes d'Anna sur les épaules d'Iduna face à son rôle de chamane. Parce que oui, Anna reste une humaine et si c'est une prodige en temps que chamane et que cinquième esprit,  en temps que professeur elle est loin d'exceller. Honnêtement ce n'est même pas un reproche, être professeur c'est tout un métier. Par exemple, le voyage astral pour une novice, ce n'est peut-être pas la meilleure des idées. Notons tout de même qu' Iduna n'a vraiment pas un caractère des plus faciles, ce qui n'aide absolument pas à son enseignement. Et au vu de sa vision du chamanisme et des traditions Northuldras qu'Anna apprend avec douleur, il était évident qu'à un moment ou un autre la tension entre les eux allait atteindre un crescendo.

Et on me rappelle qu'en plus c'est le jour de l'anniversaire d'Anna, bonjour l'ambiance ! Est-ce que le point Pieter viendra redonner un peu de joie dans cette journée qui a bien commencé ?

Et bien oui ! Enfin au début c'est Anna qui gaffe un peu en évoquant ouvertement la relation entre Pieter et Olson... par contre il faudra m'expliquer pourquoi, si tout le monde est au courant et que tout le monde a l'air de trouver ça normal, ils sont obligés de s'installer dans une petite maison dans la prairie ? Ah bah oui la bienséance, évidemment autre temps autre mœurs... mais c'est pas logique ! Bref, le grand frère n'est pas venu les mains venu les mains vides et on retrouve un moment touchant entre lui et sa sœur, ça fait plaisir de les voir commencer à se réconcilier ! Pour ce chapitre, c'est donc aussi un sans faute pour Pieter, décidément ça va peut-être s'arranger !

Enfin, c'est ce que je pensais, jusqu'à... Runeard.

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J'avais tellement d'espoir pour lui, c'était depuis le début de cette histoire le bon pote sur qui on peut toujours compter... quelle décpetion...

Alors je peux entièrement comprendre que le comportement d'Amarok l'est mit hors de lui, honnêtement qui ne le serait pas ? Par contre, est-ce que c'est une excuse pour tout ce qui suit ? Absolument pas !

Alors autant le baiser volé... non en fait, t'as beau être le plus friendzoné du monde c'est pas une excuse, oui il a interprété comme ça l'arrangeait mais ça ne change rien, mec elle est marié avec un enfant arrête de te donner de faux espoirs tu te fait plus de mal qu'autre chose ! Tu vois que tu n'as aucune chance, qu'est-ce que tu vas faire, utiliser ta position de roi ?

Ansa a écrit:-Je comprends Anna… Renchérit Runeard…Mais elle pourrait aussi avoir le meilleur des beaux-pères, ajouta-t-il.

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Mais c'est possible...mais c'est pas possible... mais quand est-ce que ça va se finir ses histoires de mariages arrangés ! Oui, je sais, c'est l'époque qui veut ça, mais Anna est servi : entre les coupoles et les décrets, tu as le choix entre la version rustique ou distinguée ! Runeard, c'est un coup bas impardonnable ça !

Ansa a écrit:-Tu as bien dit que tu étais pour le métissage de nos deux peuples ? Insista-t-il.

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Bon allez, il y a un moment, quand ton anniversaire est une journée aussi pourri, il vaut mieux fuir vaillamment avant que les choses ne s'aggrave. Sauf que ce qui devait arriver arriva après toutes ses émotions : Anna fait une nouvelle fausse couche... mais le destin en a pas marre de s'acharner sur elle comme ça ?! Il y a un moment ça va cinq minute ! Bon Iduna c'est une enfant, donc elle n'y est pour rien elle ne rend pas compte de ce qu'elle dit. Par contre Runeard, tu es responsable ! Oui, j'accuse !

Heureusement que l'on a un moment entre Anna et Iduna à la fin sinon ça serait la dépression à la fin du chapitre serait encore plus grande. Juste un dernier point avant de passer à l'Helveg, je crois qu'Anna a fait une légère bourde avec Ruenard :

Ansa a écrit:Je lui brûlai alors rapidement le torse pendant quelques secondes. Il se toucha la poitrine avec frayeur et je m’arrêtai immédiatement.

En sachant qu'on lui a redonné ses souvenirs et qu'Helga lui avait brulé la poitrine de la même manière...qui a parlé de déclaration de guerre ? Moi je dis c'est peut-être pas une bonne idée de rester dans les parages, fuyons courageusement ! Oui c'est possible, on appelle ça une retraite stratégique;

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Pour l'Helveg, nous noterons qu'Anna c'est enfin fait une raison et que Hans est toujours un gentleman irréprochable, décidément cette version du personnage aura eu tout bon. Ok il profites un peu en mode "allez, une dernière fois pour la route", mais je suis certain que si Anna avait refusé il aurait respecté son choix en mode "ok pas de problème". Et on termien évidemment sur ce qui aurait pu être la fin de la réalité elle-même, heureusement que le chapitre bonus nous apprend que ce n'est pas le cas et surtout, nous poses encore plus de question pour la suite !  Very Happy

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Ven 12 Fév 2021, 21:06
Chapitre 24 : Longtemps :

Runeard se tenait face à nous et serrait la main d’Amarok alors qu’une musique Northuldra s’entendait dans le lointain. Nous dansions et nous amusions. Notre peuple invitait les Arendellien à monter sur les rennes alors que ceux-ci courraient pour prendre de l’élan. Les applaudissements fusaient tandis que nous rions tous. Puis le peuple européen fut émerveillé par les exploits que pouvaient produire les esprits de la Forêt Enchantée. De ce fait, Amarok montra comment le Nokk pouvait nous déplacer d’un bout à l’autre du lac. Bruni s’amusa à sauter sur des parcelles de pierres rondes et les Géants se chargèrent de composer une structure de rennes à leur effigie. Tout cela bien sûr sous les regards étonnés des invités. Il manquait toujours un esprit à l’appel… Tout comme une certaine être humaine de douze ans. Ainsi Iduna jouait à s’envoler au milieu des arbres qui entouraient la clairière des rencontres.

-Descends mon Ange de l’Air ! Je dois te présenter quelqu’un ! Clamai-je tout en lui faisant de grands coucous.

Elysia se tenait derrière moi et regardait Agnarr avec une légère inquiétude. Le garçon blondinet nous avait fait bonne impression mais mon mari avait ragé en comprenant les enjeux que pourraient prendre cette rencontre entre les deux adolescents. Il ne cessait de lancer des éclairs à Runeard qui lui tapota gentiment l’épaule pour tenter de le détendre. Voyant que cela ne fonctionnait pas, il fit de même à son fils.

-Oui Maman que se passe-t-il ? Demanda Iduna une fois au sol.
-Mon Ange de l’Air, te rappelles-tu le roi Runeard et de ton oncle Pieter ? Questionnai-je à mon tour.

Elle les observa et chercha au plus profond de ses souvenirs autant pour l’un que pour l’autre.

-Vaguement Maman pourquoi ? Souffla-t-elle.
-Eh bien, le roi Runeard est venu avec son fils Agnarr âgé de quatorze… Nous nous sommes dit que tu pourrais peut-être lui montrer nos us et coutumes… Comme une petite démonstration avec Courant d’Air par exemple…Qu’est-ce que tu en penses ? Déclarai-je enthousiaste.

Ma fille dévisagea l’adolescent et un éclat nouveau arriva dans son regard si bien qu’elle détourna la tête gênée.

-Oui Maman, je pense que c’est une bonne idée, murmura-t-elle.

Elle l’observa à nouveau et ses joues rosirent légèrement. De son côté Agnarr faisait tout pour ne pas montrer qu’il était troublé. Pour ne pas amplifier la gêne de cette confrontation nous les laissâmes tranquilles et retournâmes à l’écart.

-Hum…Excusez-moi de vous déranger mais j’ai besoin de vous parler des petits problèmes, intervint Amarok, le barrage ne nous apporte aucun bénéfice ! Il est néfaste pour nos forêts et la pointe Nord est isolée !

Runeard le stoppa immédiatement tout en lui lançant un regard moins amical qu’il pouvait avoir en présence d’Elysia ou moi. L’ancien souverain n’avait pas oublié que les chefs Northuldra étaient contre le brassage de nos deux peuples. Il répondit toutefois calmement en lui pressant l’épaule :

-Ce n’est pas le moment de discuter de ce genre de choses, si nous allions prendre un thé… Nous trouverons une solution.

Bien que surpris, Amarok y consentit, il fut suivi de Pieter nous laissant seuls avec Elysia. Mon mari cherchait toujours Iduna du regard. Une certaine crainte se reflétait dans ses yeux.

-Tu es sûre qu’il faut vraiment les laisser ensemble avec ce prince Agnarr ? Demanda-t-il méfiant.

Je l’observai et éclatai de rire avant de murmurer :

-Monsieur Piceaerd serait-il jaloux ?

Il se mit immédiatement à rougir et bafouilla :

-Mais bien sûr que non…C’est juste que je n’ai pas vu les douze ans passés c’est tout. Tu sais pour moi elle restera toujours mon bébé.
-Moi aussi mon amour…Soufflai-je d’une voix câline, mais il faut voir la réalité en face…Elle va bientôt nous quitter pour vivre à son tour son histoire d’amour.

Mon mari serra les dents voulant à tout prix cacher sa peine. Il murmura aussitôt :

-Oui bon…Elle a encore quelques années auprès de nous tout de même…
-Allez, viens là, va, dis-je en le collant contre moi. Rassure-toi, elle ne va pas te le présenter comme amant à la fin de la journée.
-J’espère bien ! Renchérit-il.

Il m’embrassa et je jugeai que c’était le bon moment pour lui faire également mon annonce.

-Tu sais… Maintenant qu’Iduna est grande, elle pourra nous aider à nous occuper plus facilement d’Olaf ! M’exclamai-je de manière naturelle.
-Oh Anna ! Arrête ! Tu m’angoisses ! Elle n’est pas encore si grande que ça notre Ange de l’A…Attends quoi ?! S’écria soudain mon mari en comprenant mes paroles.

Il écarquilla les yeux en m’observant alors que j’hochai la tête pour lui faire signe qu’il avait bien compris.

-De…De combien ? Bredouilla-t-il.
-Trois mois, chuchotai-je.

Elysia n’hésita plus. Il me souleva et m’embrassa, fou de joie.

-Ma Anna d’amour ! C’est merveilleux ! Que dis-je ?! Un miracle ! Si tu savais comme je t’aime ! S’écria-t-il en entrecoupant chaque phrase d’un baiser bref, allons en faire part à notre fille…
-Tu as enfin une excuse pour la tirer des griffes de son faux-prétendant, plaisantai-je.

Mais nous n’en eûmes pas le loisir car au moment où nous étions sur le point de rejoindre les autres à la clairière, je trébuchai et tombai…Jusqu’à arriver à Ahtohallan. Grand Pabby se trouvait dans le dôme des souvenirs et ne cessait de me répéter :

-Vous devez venir me contacter au plus vite Anna ! J’ai quelque chose d’important à vous dire ! C’est urgent !

Et puis plus rien…


Je me réveillai en sursaut dans la hutte. Les premiers rayons de l’aube luisaient au loin alors que je soupirai, déçue, de ne pas avoir eu la suite de ce si joli rêve. Cela faisait une semaine que je n’arrêtais pas de le faire. Et je ne m’étais toujours pas décidée à retourner à Ahtohallan, trop préoccupée par la cérémonie du barrage qui se déroulerait en cet après-midi de printemps.

Un an déjà que Runeard m’avait embrassée. Il avait bien fallu à continuer à se voir pour discuter des tenants et des aboutissants du nouveau décor dans le paysage. Lui, m’avait assuré que ça ne changeait rien entre nous, mais je ne le ressentais vraiment pas pareil. Personne n’était au courant, ni Pieter, ni Iduna et surtout pas Elysia. Je restai prudente à présent quand je conversai avec lui. Je n’avais évidemment pas non plus parlé du drôle de pacte que le roi avait scellé entre Agnarr et notre fille. Je lui avais juste fait croire que j’étais d’accord et nous n’en avions pas reparlé. Mais dans mon rêve leur premier échange semblait bien démarrer.

Ma relation avec mon Ange de l’Air s’était améliorée depuis que j’avais décidé de couper court au chamanisme et au rôle de cinquième esprit avec elle. Nous partagions des moments simples et je mentais aux autres en disant qu’elle accomplissait bien les tâches auxquelles elle était destinée. Les Northuldra étaient dupes mais Amarok et Yélana se méfiaient toujours.
J’avais d’ailleurs parlé à mon ancien mari comme je l’avais promis au roi d’Arendelle. La conversation avait été tendue mais j’étais sortie triomphante alors qu’Amarok avait clamé qu’on courait droit à notre perte.  

Mais je ne m’en préoccupai pas en ce matin de printemps, lovée dans les bras d’Elysia qui dormait encore. J’entendis les pas d’Iduna qui faisaient des allers-retours entre sa chambre et la cuisine. Je soupirai intérieurement. Elle allait encore ramener des miettes partout. J’hésitai à aller lui faire la remarque tellement j’étais bien au chaud corps nu contre celui de mon mari. Je me réhaussai péniblement sans aucune volonté de quitter le lit. Un haut le cœur me coupa le souffle et des nausées prirent le relais. Je soulevai la couette. Pas de sang sur les draps. Mes doigts passèrent sur mon bas ventre et mon fils apparut en image dans mon esprit suivi d’un ébat dans les Cavernes Perdus qui remontèrent à il y a presque trois mois. J’avais préféré rien dire à Elysia pour l’instant car je ne voulais pas être déçue une fois de plus. Cet après-midi Anna, tu pourras lui annoncer cet après-midi, pensai-je en souriant. J’étais étonnée qu’il ne s’en soit pas encore aperçu mettant sans doute mon élargissement des hanches et du ventre sur le compte des années qui passaient et des autres fausses couches. Je l’observai et lui caressai les cheveux avec tendresse.

Il ouvrit alors ses yeux et me sourit avant de me forcer à me recoucher.

-Iduna est déjà debout, murmurai-je.
-Je sais…ça fait longtemps maintenant…Renchérit-il en me caressant le dos.
-Je devrais me lever aussi pour faire le petit déjeuner. Nous avons un programme chargé, le grondai-je.

J’étais sur le point de sortir du lit mais Elysia se raccrocha à ma taille me recalant la tête contre l’oreiller.

-Je voudrais mon câlin du matin d’abord, c’est notre rituel après tout, dit-il tout en me collant contre lui. Madame Piceaerd m’accorderait-elle une leçon de chamanisme pour me détendre ?

Il me fixa de ses yeux bleus et je sentis l’excitation me gagner.

-Si vous voulez Monsieur Piceaerd, restez-bien allongé le temps que je vous examine, ordonnai-je.

Je fis le circuit habituel et l’entourai de mes bras protecteurs alors que mes cheveux en bataille finirent dans ses yeux. Mes doigts palpèrent sa chair ferme accomplie par des années de travaux au grand air. Il ferma les yeux et se laissa faire quelques instants avant de perdre définitivement son sérieux.

-J’aime quand tes cheveux sont défaits ainsi… Enfin non…J’aime tes cheveux tout court…Je les ai toujours aimés, dit-il en jouant avec.
-Prions donc pour qu’ils gardent cette couleur le plus longtemps possible, plaisantai-je alors qu’Elysia coupa mes paroles par un baiser langoureux.
-Allez… A mon tour de vous examiner Madame Anna Piceaerd ! S’écria-t-il.

Je plaquai ma main à sa bouche ne voulant pas qu’Iduna nous entende.
Nous tentâmes de ne pas rire alors que ses mains se baladèrent le long de mon dos et me massèrent progressivement vers le bas. Il ne me rapprocha bientôt de lui et m’embrassa chaque parcelle de mon corps. Puis il passa ses doigts dans mon entrejambe sachant très bien quel effet cela me faisait dans les reins, dans le feu ardent de mon chakra racine.

Le langage du corps reprit ensuite le dessus et mes jambes le poussèrent vers l’endroit qui lui était uniquement réservé. Nous nous aimâmes silencieusement jusqu’à émerger définitivement du pays des rêves.

Nous eûmes juste le temps de retrouver une respiration moins saccadée avant d’entendre des coups contre la porte.

-Papa ? Maman ? Vous êtes réveillés ? Demanda soudain Iduna…Le petit déjeuner est prêt ! C’est moi qui l’ai fait vu que vous êtes encore au lit !
-Nous arrivons mon Ange de l’Air ! Déclarai-je en donnant une petite tape sur le corps d’Elysia pour qu’il se mette debout.

Nous nous dépêchâmes de nous habiller pour que cela ne devienne pas suspect et partîmes remplir nos panses. Nous étions en train de débarrasser quand Andréas vint nous saluer accompagné de Béata.

-Bonjour la famille Piceaerd ! S’écria-t-il en venant m’enlacer. Yélana et Amarok veulent vous voir en privé et ensuite ils expliqueront la répartition des tâches.
-Bien, soupirai-je, je suppose que nous n’avons pas le choix ?
-Tu as tout compris sœurette ! Renchérit mon faux frère en nous piquant un biscuit.

Iduna lui lança un regard noir car c’était elle qui les avait préparés avec soin tout comme le reste des mets.

-Malpoli va ! Souffla-t-elle assez fort pour qu’Andréas l’entende.

Loin de se fourvoyer, mon petit frère renchérit :

-Oh mille excuses Iduna ! J’aurais dû te demander la permission, mais tes biscuits sentaient tellement bons que je n’ai pas pu résister !
-Et flatteur en plus, grommela-t-elle cette fois plus bas.

Elysia et moi nous retînmes de rire alors qu’elle se frotta les mains sur son pantalon de colère.  Elle en profita ensuite pour prendre celle de sa meilleure amie en lui faisant un sourire complice.

-Moi je reste avec les gens sincères ! Clama-t-elle.

Béata rit et lui embrassa la joue. Nous débarrassâmes enfin puis partîmes en troupe jusqu’à la clairière où des tréteaux avaient déjà commencé à être installés en prévision de la fête. Le couple de chef nous attendait dans la hutte. Je restai en retrait ayant un sentiment de malaise comme chaque fois qu’il fallait pénétrer dans cet antre.

-Anna est là, Yélana ! S’exclama Amarok qui nous attendait sur le pas de la porte.

Il me lança un regard et ajouta :

-Pas besoin de te montrer le chemin je suppose !?
-Non, grinçai-je entre mes dents.

Je le bousculai et observai ma meilleure amie de plus près. Elle était assise à table avec un grand récipient rectangulaire face à elle. Elle leva une tête pâle. Je restai sonnée quelques secondes.

-Vous vous êtes trompés c’est Laïka et Mouna qu’il faut appeler, précisai-je redoutant qu’elle nous vomisse dessus.
-Nous sommes d’accord là-dessus, toutefois elle a dit qu’elle voulait te voir toi, insista le chef.

Je souris soudain alors que la vérité me sauta aux yeux et me rapprochai d’elle.

-Auriez-vous des nausées madame Coudrier ? Demandai-je d’une voix malicieuse.

Elle bascula sa tête en arrière et prit une grande bouffée d’air.

-Evite de te moquer s’il te plaît et recule-toi. Il a fallu que je me sente mal un jour comme aujourd’hui ! Maugréa-t-elle.

Je continuai de la regarder avec un rire amusé.

-Mais on dirait bien que les dieux et tes coupoles ont été enfin cléments avec toi ! M’exclamai-je. Après tout…Maman l’avait prédit lors de votre mariage… Ce petit a juste pris son temps avant d’arriver…Mais il est néanmoins là !
-Je voudrais que tu vérifies pour être certaine, insista-t-elle.

Je plaquai alors ma main sur son bas-ventre et y vit rapidement un garçon. Mon sourire redoubla alors que j’étais sincèrement heureuse pour elle.

-Alors ? Demanda-t-elle anxieuse.
-La relève des chefs est assurée depuis trois bons mois ! Dis-je sûre de moi.

Avant de l’enlacer en repensant à nos années de querelles et d’amitié. Amarok regarda alors sa femme avec des yeux d’admiration et je ne pus m’empêcher de penser que nous avions définitivement fait le bon choix il y a douze ans en nous donnant corps et âmes à nos maris respectifs. Il l’embrassa sans pudeur devant nous comme il l’avait toujours fait.

-Il te faut des forces si tu veux être en forme pour la cérémonie de tout à l’heure ! Déclarai-je.
-Tiens Tantine Yélana, murmura Iduna en lui donnant un de ses gâteaux.
-Merci, grogna-t-elle, je vais essayer de ne pas le rendre.

Ma meilleure amie prit son temps pour l’avaler mais retrouva des couleurs et se sentit mieux malgré tout après l’avoir fini.

-Bien… C’était Amarok et moi qui devions nous charger de la nourriture de la rencontre, mais l’odeur m’écœure… Je vous confis donc cette tâche à Elysia et toi… ça vous ira Anna ? ça ne sera pas trop dur ? Se moqua-t-elle à son tour.
-Je pense que nous allons pouvoir surmonter ça, murmurai-je bien que la nourriture me dérangeât également.

Nous échangeâmes un regard complice avec mon mari.

-Bien ! S’écria Amarok, Yélana chérie, occupe-toi de donner les directives aux femmes pendant que nous, les vrais hommes, allons ramener les rennes par ici à la force de nos bras.

Sa parole avait pour but de rabaisser Elysia qui le fusilla légèrement du regard avant de conclure :

-C’est ça, faites donc ça pendant que je ne me lasse pas de passer du temps aux côtés de ma tendre femme.
-Beurk, Papa s’il te plaît ! Maugréa Iduna rappelant qu’elle était là, Et moi Tantine Yélana ? Je fais quoi ? Je les aide ?
-Non, toi ma petite chérie, tu viens avec moi nous n’avons pas fini de tisser les châles pour les offrir aux dames d’Arendelle, s’enquit-elle.

Notre Ange de l’Air souffla un peu mais retrouva vite le sourire en voyant que Béata serait à ses côtés.

-A tout à l’heure, murmurai-je en lui faisant un petit signe.

La cheffe et les autres partirent donc nous laissant le champ libre pour commencer à cuisiner. J’allais directement au cellier pour voir ce qu’elle avait encore à disposition. J’y dénichai un gros morceau de renne salé.

-Parfait. Il faudra peut-être compléter avec du poulet…Bon personne n’y verra rien, calculai-je.

Elysia qui arriva par derrière, m’embrassa le cou et murmura à mon oreille :

-Et moi que dois-je faire Madame Piceaerd ?

Je me dérobai de lui, légèrement troublée et observai rapidement la pièce. Une bonne odeur de sucre m’atteint bientôt les narines.

-Tu as un gros bloc de chocolat, là si tu veux, dis-je en lui indiquant le fond de la pièce.

Mon mari alla le récupérer et le ramena de l’autre côté se chargeant déjà de faire bouillir un fond d’eau avec du beurre. L’odeur alléchante associée au crépitement des flammes me firent oublier le lieu maudit où nous nous trouvions. Je l’accompagnai également en allant découper les morceaux de rennes en cubes avant de les jeter dans une grande marmite déjà remplie de la graisse de l’animal. Nous travaillâmes dans le silence, nous contentant de nous jeter des regards amoureux. Puis il fallut confectionner quelques biscuits pour accompagner le chocolat ainsi que rajouter des plantes dans de l’eau chaude pour laisser infuser du thé en grande quantité.

-Tu peux venir me dire si le chocolat est assez liquide ? Me demanda bientôt Elysia en me passant une caresse dans le dos.

Je me penchai aussitôt au-dessus de la casserole et y trempai mon doigt avant de le mettre à ma bouche. Mon mari m’observa avec un sourire qui me retourna le bas-ventre. Non. Non Anna ! Ce n’était vraiment pas le bon moment pour avoir ce genre d’envie, me grondai-je.

-Ça m’a l’air à point. Tout comme mon ragoût, commentai-je, pose sur la table, le temps que ça refroidisse.

Il s’exécuta et me regarda à nouveau avec empressement.

-Que fait-on maintenant ? Continua-t-il.
-On pétrie la pâte pour les biscuits, dis-je.

Je sortis alors une grosse boule d’un saladier et la découper en deux avant d’en tendre une partie à Elysia. Il la prit et l’étala sur une grande plaque prenant bien soin de regarder comment je faisais de mon côté.

-On les tranchera au dernier moment c’est ça ? Demanda-t-il.
-C’est ça, répétai-je alors que je bataillai légèrement à bien mettre ma pâte sur les bords.

Dans un mouvement calculé, mon mari se plaça alors derrière moi et posa ses mains sur les miennes pour m’aider à étaler. Ma température corporelle autant qu’émotionnelle augmenta et je sentis tous mes sens en alerte. Je me râclai alors la gorge en sentant que ses lèvres effleuraient mes cheveux tout comme un certain membre qui se plaquait avec de plus en plus de fermeté contre mon dos.

-Hum…Hum… Monsieur Piceaerd êtes-vous sûr que ce que vous faites soit très professionnel? Questionnai-je alors que le contact de sa peau contre la mienne faisait marteler mon cœur dans ma poitrine.

Je l’observai et découvris la même saveur de désir dans ses yeux. Je ne lâchai pas mon regard déterminé et fis mine de prendre du recul tout en réhaussant ma carrure ce qui ne manqua pas de faire rebondir mes seins à travers le tissu de ma robe. Je réussis à troubler Elysia qui garda quand même un contrôle de la situation car après tout c’était lui qui avait commencé ce jeu.

-Quoi ? Dit-il en faisant de grands gestes innocents, tu m’as demandé de t’aider, j’applique juste mon travail.
-Tu m’en diras temps, minaudai-je en m’éventant de plus en plus fort ne manquant pas de mettre chaque courbe de mon être en valeur.

Je continuai de lui jeter un regard noir mais il avait compris mon petit jeu autant que j’avais compris le sien. C’était auquel de nous deux craquerait en premier. Extérieurement, j’essayai de garder le contrôle des choses. Intérieurement, je voulais me dévêtir et le sentir au plus profond de mon être ! Après plusieurs secondes d’adrénaline, le jeu s’essouffla. Notre côté rationnel reprenait le dessus. Elysia se retira vers l’encadrure de la porte et jeta un coup d’œil dehors pendant que j’allai mettre les biscuits dans le four.

-Bien. Il n’y a plus qu’à attendre maintenant et nous pourrons rejoindre les autres ! M’exclamai-je ravie par le travail produit.
-Il n’y a personne dans les environs, intima-t-il.

C’était un énième signal. Il y eut à nouveau un silence où nous nous regardâmes profondément alors que nos deux cerveaux n’avaient pas besoin de se concerter oralement pour comprendre que l’envie n’arrivait définitivement pas à s’éloigner.

-Je suppose que tu as eu de très mauvais souvenirs dans cette hutte ! Reprit mon mari.

Je soupirai alors que les images d’Amarok me trainant de force jusque dans la chambre émergèrent dans mon esprit. Je frissonnai d’un coup.

-Tu n’imagines pas…Et je ne veux plus en reparler…S’il te plaît, dis-je d’une voix calme et distante.

Elysia se rapprocha un peu plus de moi et répliqua d’un air faussement détaché :

-J’ai bien une idée de comment je pourrai te faire garder un meilleur souvenir…Je parle de pétrissage bien entendu !
-Bien entendu, répétai-je d’une voix malicieuse.

Vas-y Elysia ! Là ! Maintenant ! Fais-moi basculer ! C’est le moment ! Avais-je envie d’hurler. Il regarda dans la direction opposée alors que tout mon visage se réchauffa pressentant l’imminence de l’acte. Je lui répondis en lui serrant sa main. Nous échangeâmes un regard avant que sa bouche ne rencontre subitement la mienne dans un baiser empli de chaleur. Un baiser qui dura longtemps, qui m’enivra au plus haut point. Puis nous nous relâchâmes et nous regardâmes en souriant.

-Effectivement je ne risque pas d’oublier ce souvenir-là, admis-je bien que je voulusse aller encore plus loin.
-Je suis ravie de l’entendre ma Anna d’amour, déclara-t-il fier de lui.

J’avais de plus en plus de mal à ne pas me noyer dans ses yeux bleus profond tout comme lui peinait à ne pas me toucher. Il prenait son temps pour jouer avec mes nerfs et il savait qu’en même temps agir ainsi me ferait monter l’excitation et la performance.
Jouant la femme sage, j’étais donc prête à aller vérifier la cuisson des gâteaux tout en sachant que c’était peine perdue. Mon mari comme moi étions bien décidé à conjurer le sort de cette hutte. Nous échangeâmes un nouveau regard et nous réembrassâmes encore.

-Attends…Attends…Juste que je sorte les gâteaux du four… Susurrai-je.

Mais c’était déjà trop tard. Enfin ! Je ne pouvais plus me retenir exprimant enfin à l’oral la dévotion dont je voulais qu’il s’empare.

-Oh…Vas-y…Murmurai-je…On s’en fiche…De la nourriture…Embrasse-moi…Déshabille-moi…Elysia…

Mes mots furent comme des caresses plus douces les unes que les autres. Mon mari devint fou en entendant mes demandes. Me suçant violemment le cou, il me souleva dans ses bras forts et me réhaussa sur la table non sans renverser les mélanges au sol que nous avions laissé refroidir. Ce geste brutal me rappela alors pourquoi nous étions dans cette hutte.

-Yélana et Amarok risquent de nous tuer je pense…murmurai-je tout en l’embrassant un peu partout sur le visage.
-Rien à faire ma Anna… Je n’en ai absolument rien à faire ! Grogna-t-il tout en m’écartant les jambes. C’est très très loin d’être éthique ce que nous faisons, mais là tout de suite, je veux t’aimer.

Il accentua ses propos en me déchirant le haut de la robe. Le bruit suscita en moi un sentiment d’excitation alors qu’Elysia arrachait déjà les manches pour pouvoir m’enlever le reste de la tenue et me rendre complètement nue.

-Laisse-moi voir tes seins…Tes fesses…Ton ventre…Je te veux…Oui je te veux ma Anna, dit-il éperdu.

Je le laissai s’exécuter alors qu’il produisait déjà des petites plaintes râles. Je décidai aussitôt de pimenter un peu notre jeu. Ainsi, dénichant la casserole du ragoût de rennes que j’avais posé à l’autre bout de la table, j’empoignai une portion et lui en mis sur le torse avant de le lécher.

-Hey ! Mais on dirait bien que madame Piceaerd m’a devancée ! S’écria-t-il en attrapant lui-même une grosse louche de chocolat fondu qu’il me déversa par gouttelettes sur les seins avant de les picorer.

La chaleur du liquide associé à la bouche douce et sensuel de mon mari me rendirent folle de désir. Je sortis alors d’une voix remplie de soupirs :

-Oh Elysia… Oh… Plus doucement… Je t’en prie… Va lentement avec ta langue…

Je ne pus en ajouter plus alors que mon mari redoubla de finesse. Il aspira, lécha, téta alors que je continuai de lui appuyer violemment sur la tête. Je surveillai malgré tout que personne n’arrive car dans notre précipitation nous n’avions pas fermé la porte de l’entrée de la hutte.

-Je te veux Anna… Répéta-t-il, Faire l’amour à ton corps… Te faire l’amour…Ma chamane…Mon cinquième esprit… Miaula-t-il.

Ne me laissant pas le choix, il m’allongea sur la table renversant définitivement le reste de la nourriture. La robe tomba au sol dans un bruissement sourd alors qu’il me retourna sur le ventre.

-Mais qu’est-ce que… Commençai-je.

Avant de sentir le liquide du chocolat coulait sur le bas de mon dos et mes fesses. Elysia venait de m’en remettre une deuxième couche. Il recommença à lécher avec ferveur se contentant de descendre plus bas alors que mon pic d’excitation ne cessait d’augmenter. Je tournai légèrement la tête pour me rendre compte du spectacle. La vue me stimula encore plus et mon mari s’aperçut bientôt que je l’observai. Il me releva à nouveau alors que mes mains glissèrent pour lui déboutonner son pantalon. Je l’abaissai et sortis enfin son instrument de corruption que je touchai par la suite comme il aimait tant.

-Je t’aurais bien proposé le lit mais j’ai peur qu’il te rappelle trop de mauvais souvenirs également ! S’écria mon amant alors que ses doigts jouaient dans mon chakra racine.
-La table me convient amplement, susurrai-je, Elysia…Entre…S’il te plaît…Je…N’en…Peux…Plus…
-Est-ce un ordre madame Piceaerd ? Demanda-t-il alors que je sentais le frottement de ses attributs contre mes cuisses.

Je ne répondis pas et le ramenai brutalement contre moi lui agrippant les fesses pour bien le placer. La suite il n’eut aucun mal à le faire. Je recevais ses coups avec délice et commençai à douter que la table des Coudrier tienne jusqu’au bout.

-Elysia…Murmurai-je prête à lui faire une nouvelle réclamation.
-Oui je sais Anna…

Il m’embrassa par étapes : La bouche, le cou descendant jusqu’à ma poitrine où il enfouit sa tête. Nous connaissions le parcours faisant plus ou moins les mêmes mouvements quand nous nous faisions l’amour. Mais même après douze ans d’expériences, la complicité était là et nous trouvions toujours du plaisir dans notre union charnelle. Nous entendions le bois de la table craquer sous notre poids mais nous nous en fichions. Chacun de nous deux avait l’intention de partager ce moment jusqu’au bout, de prendre notre plaisir le plus longtemps possible.

-Nous risquons de terminer par terre, plaisanta alors mon mari qui approcha dangereusement sa main de mon ventre.

Je la lui décalai mais il ne comprit pas car il ne désirait qu’une chose : C’était se finir avec moi et moi seule. Ce n’était vraiment pas le bon moment pour lui parler d’Olaf. Après tout si cela faisait comme la dernière fausse couche en date, il valait sans doute mieux attendre un mois de plus avant d’être sûr de pouvoir lui dire.

-Au moins Yélana et Amarok constateront notre endurance ! Gémit-il tout en passant ses mains sur mes seins.

Nous éclatâmes de rire alors qu’il me remit encore quelques gouttes de chocolats sur la poitrine et le ventre. Il sortit aussitôt quelques instants, le temps d’aspirer l’aphrodisiaque de sa langue douce et molle puis il revint à la charge.

-Tu vas me rendre toute collante, susurrai-je en me vengeant avec un peu de ragoût que je lui déversai sur l’épaule avant de le manger à mon tour.
-Comme ça, nous aurons l’excuse de prendre un bain tous les deux après et je pourrai te refaire l’amour comme il se doit pour la troisième fois de la journée, chuchota-t-il.

Je secouai la tête, étourdie puis plaquai une dernière fois mes mains contre son dos alors que son cou et sa nuque s’enfouirent définitivement contre mon buste. Les cris habituels prirent le relai si bien que nous oubliâmes complètement que nous étions en plein milieu du campement avec la porte de la hutte ouverte à la portée de tous. Mais tant pis. Nous ne pouvions nous empêcher de déclamer tout l’amour et le désir que nous avions l’un pour l’autre et la répétition de nos appellations déformée par l’expérience sexuelle suivit comme à son habitude:

-Anna…Anna…Anna…
-Elysia…Elysia…Elysia… Criai-je de toutes mes forces.

Nous nous terminâmes en cherchant notre respiration avant que je me sente tirée vers le sol. Mon mari me rattrapa de justesse alors que la table venait effectivement de rendre l’âme, elle-même témoin de notre relation amoureuse. Je me raccrochai fermement à ses épaules et il m’aida à me reposer sur mes pieds. Il y eut un instant de silence puis nous nous regardâmes et éclatâmes de rire.

-Bien… Quel est le pourcentage que Yélana nous relaisse sa hutte un jour ? Demanda-t-il en me redonnant ma robe déchirée.
-Hum… Je dirai zéro…chuchotai-je encore essoufflée.

J’inspectai rapidement les alentours et répliquai :

-On devrait peut-être commencer à ran…

Je n’eus pas le temps de finir la phrase que nous entendîmes un cri de colère dans l’embrasure de la porte.

-MAIS QU’EST-CE QUI S’EST PASSE ICI ?! Hurla la cheffe avant de nous voir encore dévêtus avec uniquement nos vêtements plaqués sur nos corps. C’EST COMME CA QUE VOUS PREPAREZ LE REPAS !? MAIS VOUS NE POUVEZ PAS VOUS RETENIR AU BOUT D’UN MOMENT ?!

Nous échangeâmes un regard et répondîmes en même temps :

-Bah…Non.

Peu à peu les têtes du reste du campement se montrèrent à l’entrée de la hutte.

-Allez ! Retournez à vos occupations ! Grogna Yélana surtout à l’adresse des plus jeunes alors que nous ne pouvions toujours pas nous rhabiller.

Puis la matriarche hurla plus fort :

-Non Iduna ! Pour une fois tu écoutes et tu t’en vas !

Mais notre fille nous regarda avec indifférence alors que nous rougîmes cette fois de honte.

-Bah pourquoi cries-tu Tantine Yélana ? Questionna-t-elle.
-Oh…Seigneur…Je n’ai pas vraiment envie de t’expliquer…Tu as vu ce que tes parents viennent de faire dans mon séjour.

Elle haussa les épaules et reprit avec un sourire mature :

-Bah…Et ça t’étonne ? Ils sont toujours collés l’un à l’autre et veulent faire des « voyages astraux » à longueur de journée, ne t’en fais pas, tu n’as pas être gênée ! Papa et Maman je les entends tout le temps quand ils font l’amour…Tu vois par exemple ce matin j’ai bien cru qu’ils allaient casser le lit pendant que je préparais le petit déjeuner…Mais je préfère les voir comme ça plutôt qu’à se disputer.

Puis elle repartit de la hutte l’air de rien alors que nous nous retînmes de rire à nouveau.

-La digne fille de sa mère celle-là, maugréa Yélana avant de fermer définitivement la porte du logis.

Elle détourna le regard et répliqua :

-C’est bon il n’y a plus personne…Vous pouvez remettre vos vêtements.

Autant pour Elysia ce fut facile puisqu’ils étaient juste rapiécés. Autant j’eus un léger problème de mon côté à cause de la façon sauvage dont il m’avait enlevé la robe. Ma meilleure amie grogna mais m’aida à la réajuster grossièrement.

-Je vous jure, dit-elle encore en serrant les dents, vous êtes deux enfants…

Elle continua de nous donner des remontrances que nous prîmes sans ronchonner, trop fiers de notre bêtise. Nous inspectâmes la nourriture et regardâmes ce qui était sauvable. Par miracle peu de ragoût et de chocolat n’avait été renversés. Quant aux biscuits ils avaient légèrement brûlé mais rien de trop grave si nous mettions le chocolat dessus.

-Je te promets que dès demain je me charge de te faire une nouvelle table ! S’écria encore Elysia alors que je nettoyai le sol.
-Trop aimable ! Renchérit Yélana qui ne garda pas ses sourcils froncés plus longtemps et finit par…Eclater de rire à son tour.
-Est-ce que ça va ? Paniquai-je.
-On ne peut mieux… nous rassura-t-elle. Vu tout ce que cette table a subi, elle n’allait plus tenir très longtemps de toute façon…
-Oh…Répliquai-je gênée. Comme quoi tu caches bien ton jeu aussi ! Plaisantai-je.  
-Contrairement à vous ! Bon pour Amarok nous dirons que c’est le ragoût de rennes qui l’a achevée. Mais vous devriez filer vous changer le temps qu’il arrive, expliqua-t-elle.
-Tu es sûre ? Demanda Elysia.
-Oui ! Et dépêchez-vous ! Les Arendelliens ne vont pas tarder à arriver ! Précisa-t-elle en nous poussant dehors.

Nous réussîmes à échapper au reste des Northuldra y compris notre fille. Nous arrivâmes à la hutte et choisîmes nos vêtements avant de nous rendre aux berges pour nous y baigner…Et nous aimer avec une ferveur infinie pour la troisième fois de la journée comme nous l’avions convenu.

-Je ne sais pas dans combien de temps nous partirons pour l’Hellheilm…Mais une chose est certaine, je profiterai de toi au maximum ma Anna d’amour, dit-il d’une voix saccadée par l’effort.
-A jamais mon Elysia, conclus-je en l’embrassant encore et encore, notre avenir est plein de promesses.

Nous nous enlaçâmes l’un contre l’autre, heureux et apaisés.


****


-Yélana ne nous a pratiquement jamais parlé de cette grossesse ! expliqua Ryder.

Mamie Anna soupira.

-Le cœur d’une femme est un océan de secret mon petit Nattura, dit-elle.
-N’empêche vous encore c’était une table, ce n’était pas trop grave ! Nous, on a quand même détruit un barrage ! Rit Elsa pour une fois décoincée.
-Certes ma grande Piceaerd, je le reconnais, vous avez fait pire avec Kristoff, renchérit Mamie en grinçant des dents.

Elle prit ensuite la main de Papy alors que les autres le regardaient tous avec des yeux noirs.

-En tous cas on comprend pourquoi vous avez failli franchir une certaine étape tout à l’heure Mouton Hihi ! Grinça Papa.

Je me mis à rougir alors que des bribes de moi apparurent dans ma tête en train de l’embrasser et même d’aller plus loin. J’eus un haut le cœur, redoutant qu’on m’ait menti. Mes lèvres me faisaient mal mais je préférai ne pas réitérer la question.

-Est-ce que tu as fait une autre fausse couche Maman ? Demanda à son tour la mienne, ne voulant pas s’étendre sur la réflexion de Papa et encore moins d’Elsa.

Ma grand-mère sursauta et ferma les yeux avant de murmurer comme un refrain :

-Cela sera dit plus tard dans l’histoire mon Ange de l’Air.
-Nous sommes le matin de la cérémonie…Donc le matin de la bataille, renchérit Ryder.
-Tout à fait mon petit Nattura.
-Et vous me confirmez que ça y est, mon Père ne fera plus de mal à personne ? Continua-t-il.

Mamie Anna retrouva le sourire.

-C’est effectivement sur la bonne voie grâce à mon autre moi, concéda-t-elle, pourquoi cette question ?

Ryder ne répondit pas. A la place, il retrouva une meilleure mine. Il s’appuya sur ses mains et se releva d’un coup.

-Parfait dans ce cas je peux partir en paix, déclara-t-il.
-Partir en paix ?! Répéta Elsa qui paniqua d’un coup.
-Mais qu’est-ce que tu racontes mon petit Nattura ? Demanda très calmement Mamie.
-Nous sommes dans l’Helveg tant que nous n’en avons pas fini avec la vie, n’est-ce pas ? Insista-t-il impatient.
-Tout à fait, dit-elle.
-Alors maintenant que je sais que la femme que j’ai aimée ira bien, qu’un certain prince des îles du sud veillera sur elle et ma progéniture et enfin que votre vous vivante a démasqué mon père, je n’ai plus rien à faire ici, dit-il d’un ton décidé.
-En voilà un qui est sensé! Railla encore Papa, pas comme un certain blond d’une autre temporalité qui vient briser un ménage ! Ajouta-t-il en fusillant Kristoff du regard.
-Nous nous sommes mis d’accord avec Anna, Père, intervint Hans pour protéger le montagnard.

Je ne me rappelai absolument pas les avoir prévenus à un quelconque moment…Mais peut être Mamie s’en était-elle chargée ?

-Alors Madame Piceaerd… Puis-je me rendre dans l’Helheim oui ou non ? Questionna à nouveau Ryder.
-Eh bien…C’est-à-dire…Bredouilla-t-elle décontenancée, si c’est vraiment ce que tu veux, oui tu vas pouvoir y aller…Mais sortons de la hutte alors.

Elle lui prit le bras et nous les suivîmes alors tous les deux. Ryder nous enlaça puis embrassa son frère et Elsa.

-Tu es sûr que c’est ce que tu veux ? Insista Kristoff.
-Je n’ai jamais été aussi sûr de moi… A part quand j’aimais Elsa, lui assura-t-il.

J’observai ma sœur qui était livide. L’éleveur de rennes ne s’en préoccupa pas et retourna auprès de Mamie qui lui indiqua :

-Ferme les yeux et respire un grand coup.

Il s’exécuta. Quelques secondes plus tard nous vîmes une lumière pénétrer le ciel tel un pont jusqu’à ses pieds. Une femme l’y attendait à l’autre bout. Mamie et Papy la saluèrent puis mon aïeule lui dit une dernière fois :

-Voici ta grand-mère Mouna Nattura. Suis-là. Au revoir Ryder. Sois en paix et embrasse ma petite Piceaerd de ma part.
-Ainsi que mon mari et mes enfants, ajouta Elsa qui avait les larmes aux yeux.
-Je le ferai, promis, conclut-il.

Il s’éleva enfin vers l’Helheim et nous pouvions sentir qu’il avait le cœur léger.
Un silence s’abattit pendant quelques minutes avant que Mamie reprenne :

-Bien…Il va falloir y venir…Alors…Est-ce que nous retournons dans la hutte pour que je continue le récit ?
-Je ne sais pas si je suis vraiment d’accord, maugréa Papa.
-Moi non plus pour le coup, renchérit Papy.

Mamie leur prit aussitôt la main à tous les deux.

-Il le faudra bien de toute façon, assura-t-elle.

Nous déglutîmes tous violemment et rerentrâmes dans le huis-clos familial. Je me préparai psychologiquement à ne pas trop souffrir. Mamie enlaça Papy alors que Maman se chargea de Papa.

-Mon petit Ange de l’Air on y va ? Demanda ma Grand-Mère.

Elles se concertèrent du regard avant de dire en même temps :

-On se câline, on se blottit.


****


-Elysia ! Regarde ! Ils arrivent ! Déclarai-je impatiente quelques heures plus tard alors que nous les attendions déjà du côté du barrage.

Notre troupe aperçut alors les gardes d’Arendelle ainsi que les villageois menés par le roi Runeard. Les deux chefs se serrèrent bientôt la main alors qu’Iduna, mon mari et moi étions restés en arrière. J’essayai de voir à quoi pouvait ressembler Agnarr et remarquai bientôt un jeune homme blond aux yeux verts à côté du souverain.

-Mon Ange de l’Air, tu te rappelles le roi Runeard ? Demandai-je alors à l’adresse de ma fille.

Elle soupira et répondit :

-Non, Maman…Dis…elle va durer longtemps la cérémonie ?
-Ah…Tu t’impatientes déjà ? Me moquai-je.
-Non, non…C’est juste que je voulais jouer avec Courant d’Air, murmura-t-elle.

Je lui serrai fortement la main.

-Patience…On écoute juste le roi Runeard et après tu pourras jouer toute l’après-midi avec si tu le désires, dis-je.

Elle retrouva le sourire. Je la pris contre moi et nous suivîmes enfin la foule qui vint se placer face au barrage. Runeard se plaça alors au centre et entonna son discours :

-Cher peuple Northuldra ! Cher peuple d’Arendelle ! Treize ans en tout que nous entreprenons le projet de rapprocher nos deux peuples ! Et c’est grâce à notre travail uni et à nos hommes que nous avons réussi à en venir à bout ! Que ce jour du vingt-deux mars soit un jour de paix ! De joie ! D’espérance ! De rencontres pour vous tous ! Je vous souhaite de vous amuser ! De vous intéresser à l’autre et de ne plus le craindre comme des peuples avant nous ont pu le faire par le passé ! Chers Northuldra ! Chers Arendellien ! Bienvenue à vous tous ! Chers voisins et amis ! Amusez bien et profitez au maximum de cette journée festive !

Il marqua un arrêt laissant le silence nous permettre d’imprégner ses paroles puis nous finîmes par l’applaudir.

-Merci, merci bien, renchérit-il modestement.

Grâce à leur charrettes et aux mains des Géants nous retournâmes ensuite célébrer le festin dans la Clairière des rencontres. Nous mangeâmes de bon cœur alors que la joie semblait se répandre comme dans mon rêve. J’entreprenais néanmoins de laisser un petit peu la fête pour faire un saut à Ahtohallan et retrouver Grand Pabby qui semblait insistant comme s’il voulait vraiment me contacter. J’observai Runeard, il prenait le temps de faire le tour des Northuldra pour saluer tout le monde personnellement. Quand il arriva à nous, je me sentis un petit peu nerveuse mais il sut rester à sa place devant mon mari.

-Bonjour Lady Anna ! S’exclama-t-il en me baisant la main. Bonjour Sir Elysia.
-Bonjour roi Runeard ! Votre discours était très prometteur ! M’écriai-je enthousiaste.
-J’espère qu’il aura traversé les esprits…Pour l’instant cela a l’air de plutôt bien marcher.

Nous regardâmes autour de nous et ne pûmes qu’approuver l’ambiance joyeuse.

-J’aurais aimé vous présenter mon fils Agnarr mais il a dû encore filer comme à son habitude, soupira bientôt le souverain d’Arendelle.  
-Tout comme Iduna, compléta Elysia en me rapprochant de lui.
-Oh…Ils auront bien le temps de se trouver ces deux-là ! Plaisanta Runeard alors que mon mari me regarda sans comprendre. Oh ! Ne paniquez pas comme ça Sir Elysia…Vous vous rappelez c’est une rencontre amicale.
-Bien entendu, renchérit mon mari en me fusillant légèrement du regard.

Je lui fis alors signe discrètement que je lui expliquerai plus tard. Il rechigna légèrement mais ne trouva rien à dire.

-Bien… Je vous laisse, je vais continuer de faire le tour des Northuldra… A tout à l’heure Lady Anna, conclut-il en me lâchant la main.
Elysia attendit qu’il soit loin avant de me prendre dans ses bras et me demandai :

-Alors…Est-ce que Madame Piceaerd me ferait des cachotteries ?

Je repensai au baiser du souverain d’Arendelle, à mon état de femme enceinte et rougis même si je savais qu’il ne faisait pas référence à tout cela.

-Je te raconterai tout ce soir, murmurai-je en l’embrassant.
-D’accord. J’attends ton récit avec impatience ! Plaisanta-t-il.

Il m’enlaça alors fortement et m’embrassa avec finesse. Je pris son éteinte avec délice et ce ne fut que quelques minutes plus tard que je m’enlevai de ses bras avant de lui dire :

-Bien… Je sais que j’aurais dû le faire avant, mais il faut que j’aille faire un petit tour à Ahtohallan…Est-ce que tu pourrais surveiller Iduna le temps que je m’absente s’il te plaît ? Je serai vite revenue, d’accord ?
-Hum…D’accord, répondit-il dérouté.
-Ne fais pas cette tête-là, on dirait qu’on va se quitter pour toujours, plaisantai-je.
-Ça c’est sûr que ce n’est pas prêt d’arriver, murmura-t-il en me ramenant contre lui par la ceinture. Un dernier petit baiser peut être ?
-J’en ai toujours pour mon mari, déclarai-je en le lui donnant. Oh fait si tu croises Pieter, dis-lui que je reviens et que je lui présenterai sa nièce maintenant qu’elle est adolescente !
-Aucun problème mon amour, à tout à l’heure, conclut mon mari.

Je rebroussai chemin pour être plus au calme et lançai l’appel des « Ah-Ah » pour faire venir mes amis de pierre. L’un d’eux arriva bientôt et déposa sa main. Je partis comme à mon habitude. Je traversai la Forêt Enchantée, passai devant ma fille qui jouait avec Courant d’Air et lui fis un petit coucou qu’elle me rendit.

-A tout à l’heure Maman ! Clama-t-elle, je serai sage avec Papa.
-J’espère bien mon Ange de l’Air ! M’écriai-je.

Je partais le cœur empreint d’excitation car j’avais hâte de savoir ce qu’allait me révéler Grand Pabby. Ainsi, je fis à peine gaffe à la nature chatoyante des Plages Grises et encore moins au calme de la Mer Sombre. Il faisait un peu frais quand j’arrivai à Ahtohallan mais j’étais heureuse et nostalgique de revenir dans cet endroit. J’arrivai vite au Dôme des Souvenirs et essayai d’en trouver un où il y avait le grand sage troll. Je découvris bientôt celui où il avait enlevé ses souvenirs à Iduna. Peu après la mort de mes parents. J’avais l’impression que cela remontait à une éternité. Je m’approchai de la statue et la touchai puis fermai les yeux pour essayer d’entrer en contact avec elle.

-Grand Pabby…Je suis là…Je vous écoute…Répétai-je plusieurs fois d’affilée.

Je fus assez surprise d’entendre rapidement une voix. J’écarquillai alors des yeux étonnés et constatai assez vite que ce n’était pas le souvenir figé qui parlait mais… Un pan du mur. Le même pan du mur où j’avais vu Maman me chantait la berceuse le jour où j’étais officiellement devenue une chamane.

-Anna ? Anna ? Est-ce vraiment vous ? Demanda le troll qui fermait les yeux avec concentration.
-C’est bien moi Grand Pabby…Je…Cela fait des jours que je rêve de vous…Mais en bien je vous rassure, expliquai-je. Je suis contente de vous revoir.

Le troll ne s’en soucia pas. A la place, il me regarda d’un air grave et questionna encore :

-Anna… Quel jour sommes-nous ?
-Euh…Le 22 mars pourquoi ? Dis-je étonnée.
-La cérémonie du barrage est-elle déjà passée ? Continua-t-il stressé.
-Euh…C’est en ce moment même, pourquoi ? Demandai-je.

J’étais désorientée. Le troll ne semblait pas aller bien. Il me jeta un regard de plus en plus blême.

-Anna ! Il n’y a pas une minute à perdre ! S’écria-t-il alors, un grand danger règne sur votre peuple et celui d’Arendelle ! Un danger qui pourrait vous faire perdre votre place de cinquième esprit s’il est corrompu !
-Quoi ? M’écriai-je déboussolée.
-Regardez par vous-mêmes ! Insista-t-il.

Sous mes yeux ahuries, Grand Pabby agita alors ses mains et plusieurs aurores boréals prirent des formes vivantes. D’abord le barrage, puis Runeard et Amarok en train de se serrer la main…Avant que ceux-ci ne se mettent subitement à se battre, suivi du peuple Arendellien et Northuldra. Enfin il y eut un déferlement de rage des esprits avant que la vision ne s’arrête soudainement.

-Mais…Mais…Mais je ne comprends pas, bredouillai-je alors que mon cœur se glaça d’effroi, je croyais que nos deux peuples étaient en paix…

-J’ai essayé de vous contacter toute la semaine dans vos rêves pour vous prévenir Anna ! Reprit Grand Pabby, mes prédictions ne se trompent jamais ! Ces images sont formelles et vont se réaliser ! Il y aura une trahison et une bataille sanglante qui va faire beaucoup de morts mais je n’arrive pas à savoir de quel camp !
-Mon Dieu… Si j’étais venue avant, murmurai-je me sentant déjà coupable. Je vais partir sur le champ ! En espérant que cela ne soit pas déjà trop tard.
-Je vous souhaite bien du courage Anna. Puissiez-vous arriver à t…

Malheureusement le troll n’eut pas le temps d’aller plus loin. L’image se coupa soudainement pour laisser place à une énorme secousse de la part de la grotte sacrée suivi de grands hennissements menaçants.

-Non…Non ça n’a pas pu commencer ! M’exclamai-je à moi-même, Iduna, Elysia, Andréas et Pieter sont là-bas.

Mais il fallait croire que si. En quelques secondes ma robe de cinquième esprit perdit de son éclat. Je restai quelques secondes dans la totale stupéfaction avant de finalement me bouger les fesses. Je ne devais pas me laisser submerger par mes émotions. Ce n’était vraiment pas le moment ! J’arpentai le chemin en sens averse le plus rapidement possible sentant la gorge me brûler à cause de la montée vers l’entrée de la grotte. Je sentais d’ailleurs que cette dernière se retournait contre moi en resserrant davantage ses pans gelés. Une fois sur la plaque de glace, je vis les eaux de la Mer Sombre se déchaîner de rage.

-Ah-Ah! Ah-Ah! Chantai-je à mes amis.

Je redoutai qu’ils n’arrivent pas, mais le plus fidèle des Géants au poste se pointa bientôt en grognant.

-Je t’en prie, ramène-moi au campement ! Rapidement s’il te plaît ! L’implorai-je.

Il hocha une tête très contrarié mais ne contredit pas mes ordres. Nous eûmes du mal à avancer à cause de plusieurs tremblements de terre que produisirent ses confrères. Ce ne fut qu’après un temps qui me parut une éternité que nous finîmes par arriver sur les galets des Plages Grises. Et le spectacle me terrifia. Elles avaient perdu de leur splendides. Les arbres autrefois fleurissants n’étaient plus que des cadavres squelettiques, l’herbe avait été remplacée par des pousses jaunâtres. Mon cœur s’accéléra de plus en plus dans l’angoisse. Ce n'était pas possible. J'étais en plein cauchemar...J’allai me réveiller, me persuadai-je prête à hurler.

Je me pinçai à plusieurs reprises alors que le Géant continua de m’emmener à la Clairière des rencontres. Une autre crainte s’empara de moi en approchant du lieu. Outre le ciel qui s’était obscurcit, il y avait une odeur opaque et effrayante de brûlé si bien que je dus me protéger la bouche et le nez pour ne pas m’asphyxier. Était-ce l’œuvre de Bruni ? Était-ce l’œuvre de nos deux peuples ? Je pleurai de peur, priant intérieurement pour qu’Iduna et Elysia se soient réfugiés assez loin avec l’aide de Courant d’Air pour ne pas assister à ce chaos. Je me raccrochai à cet espoir, ne préférant pas imaginer le pire.

Trop tard ! C’était trop tard ! Quelle andouille tu es Anna ! Tu aurais dû y aller avant ! Me grondai-je au bord des larmes. Oui ! Comment avais-je pu être aussi sotte et ne pas être allée voir Grand Pabby pour qu’il me prévienne plus tôt ! J’aurais pu éviter tout cela ! Mais non. Je m’étais renfermée dans mes principes de monde meilleur ! Ah ! Il était beau le résultat !
Le Géant me sermonna.

-Oui je sais que je ne dois pas être aussi dure avec moi-même ! Mais tu as vu ce qui se passe ! M’écriai-je.

Des bruits de ferrailles se faisaient entendre dans le lointain. Des cris lourds aussi. Des pleurs. Pas de doutes, je me rapprochai de la Clairière.

-Plus vite ! Lui intimai-je, s’il te plaît plus vite !

Mais l’esprit de la Terre semblait avoir peur. Il préféra me laisser à une demi-heure de marche. Je savais que j’avancerai plus rapidement seule. Mon cœur battait la chamade alors que je traçai ma route péniblement parmi les arbres en feu, le visage toujours planquée dans mon châle. Aussi surprenant que cela puisse paraître les cris et les coups d’épées s’éteignirent petit à petit laissant un silence de mort. Ce qui augmenta mon angoisse.

-Allez Anna, tu es presque arrivée, m’encourageai-je.

Je posai une main sur mon ventre et murmurai encore :

-Accroche-toi, Olaf. On va retrouver Papa et ta grande sœur.

Après ce qui me parut une éternité, j’arrivai enfin sur le lieu du courroux. Il y avait quelques personnes qui pleuraient… Beaucoup de blessés…De sang… Je faillis vomir à plusieurs reprises, cherchant un proche parmi la foule.

-ELYSIA ! IDUNA ! Hurlai-je à m’en décrocher les poumons.

Mais rien. C’était la panique. J’eus à peine le temps d’apercevoir Béata et Laïka qui s’occupaient des personnes gisants au sol. Et soudain ! Miracle ! Je fus interpellée ! Enfin !

-Anna ! Tu es là ! S’écria Andréas.

Je me penchai alors, l’enlaçai avant de le secouer comme un prunier.

-Andréas ! Où sont Elysia et Iduna ?! Criai-je.

Mon petit frère secoua la tête dépité et répondit :

-Pour Iduna je ne sais pas, la dernière fois que je l’ai vu elle jouait avec Courant d’Air… Pour ton mari, il faut que tu viennes vite ! Je suis désolé!

Du calme Anna…Du calme… ça ne veut absolument rien dire, me convainquis-je. Il m’emmena alors vers la partie naissante de la Forêt et mon cœur faillit s’arrêter de battre. Elysia était au sol le corps maculé de sang. Il avait peine à ne pas fermer les yeux.

-Mon amour je suis là, murmurai-je en m’agenouillant auprès de lui.

Les autres Northuldra me laissèrent la place.

-Laisse-moi voir cette vilaine blessure, renchéris-je.

Je savais qu’il n’y avait pas d’issus. Le coup avait été très profond. Comme s’il l’avait compris Elysia me caressa la joue.

-Je suis désolé… Je ne sais pas où est Iduna, peina-t-il à articuler.
-Chut…Chut… Ne t’excuse pas, je vais la retrouver…On va te soigner, murmurai-je la gorge tremblante, tu dois rester avec moi, tu te rappelles…Nous nous le sommes promis tout à l’heure.

Mon mari toussa violemment cherchant sa respiration et murmura :

-Si seulement je pouvais ma Anna d’amour…

J’acquiesçai pour l’encourager. Je ressentis immédiatement une haine puissante et repris :

-Et je compte bien retrouver celui qui t’a fait ça pour lui faire payer…Il doit être fou pour ne pas savoir à qui il a affaire.

Elysia secoua difficilement la tête. Il me prit fermement la main. Sa main si chaude en cet instant qui ne le resterait pas très longtemps.

-Anna… Mon amour…C’est…Commença-t-il.

Ma colère retomba alors que mon estomac se retourna.

-Non…Ne le dis pas…A haute voix…Je t’en prie…Tu ne peux pas me quitter…Pas maintenant…C’est trop tôt…Laisse-moi croire…S’il te plaît, pleurai-je.
-Je pense…Que ton frère…A accompli…Ce qu’il voulait…Faire…Depuis le départ… Pieter…Pour…Une fois…Il a très bien…Su…Te…Protéger.
-Pieter ? Répétai-je alors que tout s’emballa dans mon esprit.

Mon mari tenta d’hocher la tête et continua :

-Oui…Le coup…Venait…De lui…Mais…C’est bien…Que tu sois là…Au moins…Je te vois…Une dernière fois…Tu embrasseras Iduna de ma part…
-Elysia…S’il te plaît…Mon amour…Bats-toi…Dis-je en déglutissant avec difficultés, je vais chercher Mouna…Et je vais assassiner Pieter…

Il me prit à nouveau la main et me caressa brièvement les hanches, le buste et les épaules avant de pleurer à son tour en chuchotant :

-C’est trop tard…Dieu que j’aimerais passer encore de nombreuses années auprès de toi Anna…Reste avec moi jusqu’au bout…S’il te plaît.

J’hochai la tête alors que je sentais mon cœur prêt à éclater. Mais non…Mais non…MAIS NON ! Mais ce n’est pas vrai ! MAIS CE N’EST PAS VRAI ! Hurlai-je intérieurement. Je me contenais et répliquai d’une voix douce :

-Je…J’avais quelque chose à t’annoncer.

D’un geste tendre, je lui pris sa main et la plaçai sur mon bas-ventre. Je revis notre petit garçon. Le fruit de notre amour.

-Olaf ? Murmura mon mari en essayant de garder les yeux ouverts.
-Olaf, répétai-je en essayant de garder gravé dans ma mémoire le plus longtemps possible ses yeux bleus, son front haut…Son visage si beau.

Son sourire marqué par la souffrance se transforma en grimace puis il me chuchota encore :

-Penche-toi ma Anna…Mon amour…Je veux sentir ta belle chevelure rousse… Je veux me perdre dans tes magnifiques yeux…Je veux entendre ton cœur…Et celui de notre fils…Tout cela…Une dernière fois…

Je m’exécutai aussitôt sentant ma dent se comprimer contre ma lèvre. Il me passa une main dans mes cheveux, et ses lèvres effleurèrent à peine les miennes. Je ne voulais pas me relever. Je savais ce que ça signifierait. J’enlaçai son corps alors que je n’y trouvais plus d’énergie. Les larmes coulèrent d’elles-mêmes alors que je suffoquai jusqu’à que je ne puisse plus respirer. Quand je me reculai à nouveau, ses yeux vides étaient pointés vers le ciel. Mon cœur s’arrêta de battre et je crus partir avec son âme qui se dirigea vers Ahtohallan. En quelques heures…Comment ma vie venait subitement de s’arrêter en quelques heures…Dans un espace lointain qui était pourtant tout proche du mien, je sentis à peine qu’on me tapotait le dos. Je me retournai d’un mouvement cadavérique et aperçus…Mon grand frère.

-Je suis désolé Anna…Je…Je n’ai pas voulu ce qui s’est passé…J’ai été surpris par la bataille comme nous tous…J’ai frappé surtout pour me protéger…Je…J’ai vu trop tard que c’était Elysia… Bafouilla-t-il.

Je continuai de le fixer, terrifiée par son excuse.

-Tu as vu trop tard ? Tu as frappé pour te protéger ? Peinai-je à articuler tellement je suffoquai à cause des sanglots, Pieter… Tu viens de tuer mon mari ! Mon mari ! Celui que j’ai toujours aimé et que tu n’as jamais supporté ! Je te hais Pieter ! Déjà Papa et Maman j’ai mis du temps avant de te pardonner…Mais là, je puis t’assurer que jamais de mon vivant, je ne te pardonnerai ! Et tes excuses n’y changeront rien ! Pour moi tu es déjà mort !
-Si c’est ton souhait Anna je ne m’y opposerai pas…Mais avant !... S’il te plaît, laisse-moi m’expliquer…Laisse-moi t’aider à chercher Iduna.
-Surtout pas ! Fulminai-je. Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas que tu t’approches de ma famille ! Adieu Pieter ! Tu as feint la promesse de Papa et Maman ! Tu n’as jamais su me protéger ! Hors de ma vue ! Allez !

Je retournai auprès du corps sans vie d’Elysia et lui fermai les yeux. Je sentais derrière moi que mon grand frère n’avait pas bougé.

-Je te demande vraiment pardon pour tout petite sœur…Tu…Tu as entièrement raison pour tout, dit-il sincère, j’aurais aimé que notre relation se passe autrement. Mais n’oublie pas que je t’aime quand même.

J’osai jeter un coup d’œil dur dans sa direction. Avant que je ne comprenne réellement ce qui se passe, mon frère fit un signe de tête à Madame Delahage restée près de moi. Cette dernière me retint par les bras.

-Mais qu’est-ce…Demandai-je sonnée.

Tout se passa ensuite très vite. J’eus à peine le temps de me débattre avant que mon frère ne lève son épée et se l’enfonce violemment dans l’abdomen. Son visage se tordit de douleur et il eut plusieurs spasmes. Du sang sortit peu à peu de sa bouche et son ventre. Il essaya de s’accrocher à ma robe mais y laissa juste une trace avant de s’étaler au sol et de mourir à son tour. Ce fut trop pour moi. J’eus une montée de fièvre et déferlai enfin ma tristesse dans un hurlement à en réveiller les morts.



La fin du chapitre est dans le post suivant !


Dernière édition par Ansa le Dim 20 Mar 2022, 21:31, édité 3 fois

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Sam 13 Fév 2021, 00:07
****


Des silences insoutenables, il y en avait déjà eu dans la hutte. Mais ils n’avaient jamais été aussi intenses que celui qui s’était installé dans l’instant. Mamie était réfugiée dans les bras de Papy comme si elle voulait être sûre de sa présence. Maman s’était ajoutée à eux deux et pleurait à chaudes larmes. Nous agissions de même avec Elsa alors que Kristoff et Hans se tenaient leurs nuques d’un air gêné. Papa se trouvait donc tout seul et était très pâle. Une larme coula soudain à son tour le long de sa joue. Mamie finit par lui tendre ses bras. Il hésita quelques instants…Avant de s’y réfugier aussi.

-Le mal que j’ai ressenti à ce moment-là… J’aurais préféré mourir et te rejoindre de suite Elysia, expliqua-t-elle.
-Je comprends mon amour… Je comprends, déclara Papy… Mais tu sais…Maintenant que tu as raconté cette histoire…Que tu l’as concrétisée…

Je ressens en fait moins de rancœur envers Pieter que tout ce que j’aurais pu croire…

-Que veux-tu dire ? Demanda-t-elle.

Il la rapprocha d’elle et continua :

-Eh bien…Je ne savais pas qu’il s’était donné la mort. Même si je t’ai perdu ce jour-là et que j’ai dû t’attendre pendant longtemps j’ai quand même gardé un lien avec toi. J’ai pu veiller sur toi…Alors que ton frère même s’il m’a tué a toujours essayé de te garder saine et sauve. Il a toujours été maladroit mais il n’avait pas mauvais fond…Et je pense… Maintenant que tu as raconté ton histoire…Que finalement je ne lui en veux pas…Tu m’entends Anna… Je pardonne à Pieter pour son acte…Tout comme tu as su toi aussi lui pardonner finalement.

Mamie se recula légèrement de lui et renchérit un peu surprise :

-Tu penses vraiment ce que tu dis ?

Il lui embrassa les mains.

-Je le pense vraiment, assura-t-il.

Mamie le prit alors dans ses bras et le couvrit de baisers soulagés en criant :

-Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. Tu es sûr de toi, tu lui pardonnes ?
-Je lui pardonne, insista mon grand-père.

Aussitôt, le sol se mit légèrement à trembler comme ça avait déjà été le cas quand le trou béant du Niflheim apparaissait. Pourtant, cette fois, rien n’arriva.

-Planquez-vous à terre le temps que ça passe ! Indiqua Mamie.

Nous nous exécutâmes. Je sursautai en sentant les bras protecteurs de Kristoff contre mes épaules. Instinctivement, je regardai Hans mais celui-ci m’ignora. Le tremblement dura plusieurs minutes avant de s’arrêter aussi soudainement qu’il était apparu.
Mamie fut la première à se relever.

-Tout le monde va bien ? Demanda-t-elle s’inquiétant surtout pour son ragoût de rennes.

Nos voix clamèrent un « oui » à l’unisson.

-L’Yggdrasil est quelque peu capricieux en ce moment…Bon ce n’est pas trop grave si personne n’est blessé ! Venez donc manger ! S’exclama-t-elle.
-Non merci Belle-Maman… Pour ma part je n’ai pas très faim, dit Papa.
-Allons mon Gendre, je sais que c’est douloureux, mais vous savez que le roi Runeard va bien finalement, essaya Mamie en lui donnant un petit coup de coude.
-Vous avez dit vous-même que vous ne vouliez pas le rejoindre Moustache Junior ! S’écria Papy en lui donnant une accolade dans le dos.
-Oui oui je sais Mouton Hihi, maugréa-t-il.
-Rassurez-vous mon Gendre, je n’ai pas fini de parler de votre père si c’est ça qui vous inquiète, sourit Mamie.

Papa retrouva immédiatement son appétit en entendant cela. Nous mangeâmes donc dans un silence religieux quand quelqu’un d’inconnu arriva dans la hutte. Il y eut un grand arrêt de la part de tout le monde et nous nous retournâmes vers le nouveau venu. Il se passa les mains sur le visage et nous regarda hébété avant que ses yeux se posent sur Papy et Mamie qui le dévisagèrent médusés.

-Anna ? S’écria soudain l’inconnu.

Ma grand-mère resta figée et bredouilla :

-Mais…Mais…Mais… Ce n’est pas possible…Tu étais condamné…Dans le royaume de la glace…J’en étais certaine…

-Maman tout va bien ? Demanda la mienne étonnée, qui est-ce ?

Elle se tourna vers l’homme comme si elle le cherchait dans ses propres souvenirs. Il la dévisagea en retour très ému et reprit :

-Pardonnez-moi vous venez de dire « Maman »…Mais alors… Serais-tu ma nièce Iduna ? Oula…Je n’y comprends plus rien.

Il se tapa la tête alors que Mamie laissa enfin couler ses larmes. Papy de son côté restait prudent tout en mettant une main sur ma Mère et ma grand-mère. Néanmoins, il ne tenta rien quand cette dernière se déroba. Elle se rua dans les bras de l’étranger et il la retint, surprise.

-Ça fait plaisir de te revoir petite sœur, dit l’homme en pleurant en retour.
-Quel hasard tout de même ! S’exclama Papy, Anna vient juste de raconter nos deux morts, j’ai dit que je te pardonnais, il y a eu un tremblement de terre…Et te voilà…Pieter.
-J’ai bien entendu le tremblement de terre et je me suis senti happé vers ce passage. Puis j’ai entendu la voix de ma sœur. Je l’ai suivi et je suis arrivé jusqu’à votre hutte, expliqua-t-il.

Papy l’observa menaçant alors que mon grand-oncle restait humble et se faisait tout petit. Ils restèrent ainsi encore durant de longues minutes avant que mon grand-père finisse par s’adoucir. Ils se serrèrent la main et se firent une accolade dans le dos.

-Tu ne vas jamais me croire Elysia…Mais tu m’as manqué, renchérit-il. Je regrette vraiment de t’avoir tué…Et encore plus d’avoir fait du mal à ma petite sœur.
-Incroyable, murmurai-je, c’est tout bonnement incroyable.

Mon grand-oncle Pieter se tourna alors vers moi et sursauta légèrement. Puis il reprit :


-Non ce qui est incroyable c’est que vous ressemblez comme deux gouttes d’eau à Anna, mademoiselle… ?
-Je vais faire les présentations, coupa Mamie, sinon nous n’allons pas y arriver. Pieter, je pense que tu n’as eu aucun mal à reconnaître Elysia, tu as aussi reconnu Iduna qui a bien grandi.
-Effectivement, répliqua-t-il.
-Tu ne devineras jamais à qui elle s’est mariée ! Renchérit-elle.
-Je peux le dire moi-même, Maman merci, dit la mienne, Tonton Pieter, voici mon mari : Agnarr d’Arendelle.
-Bah ça par exemple ! S’écria-t-il surpris. Comme dans le décret du roi Runeard.
-Ah parce que tu étais au courant ? Renchérit Mamie en lui lançant des éclairs.
-Bah…Euh…C’est-à-dire que…Bafouilla-t-il confus.

Maman se chargea de ne pas l’embarrasser davantage et reprit :

-Et voici mes filles Elsa et Anna ainsi que mon fils adoptif Hans. Oh ! Et Kristoff Bjorgman, fils de Béata et Andréas Nattura…Non rassure-toi je vois à ta tête que tu veux l’étriper mais il n’est pas du tout comme son père…Je ne l’aurais pas accepté si ça avait été le cas ! Il a aussi été l’amant de nos deux filles.

Kristoff rougit pris au dépourvu alors que grand tonton fit des gros yeux avant de les monter au ciel pour montrer son choc.

-Carrément…dit-il, et tu l’as accepté ? Quelle rigueur de ta part ?! Je savais que ta mère et ton père étaient assez ouverts sur la chose mais je ne pensais pas qu’ils t’auraient enseigné à être aussi clémente…Mais enfin ce n’est pas mes affaires…
-Ce n’est pas ce que tu crois ! Clamai-je en souriant.

Le frère de Mamie me lança un regard troublé avant de rétorquer :

-Bien…Pas sûr de me rappeler de vous tous du premier coup !

Néanmoins il nous salua tous un peu gêné. Mon aïeule lui tapota aussitôt le bras et reprit :

-Oh fait Pieter…J’ai un aveu à te faire…Tu avais raison depuis le début pour Andréas…C’est…C’est une ordure…Un manipulateur !
Mon grand-oncle aurait pu être fier comme un coq et fanfaronner en disant qu’il le savait. Au lieu de ça il resta modeste.
-Ça me fait plaisir de l’entendre enfin de ta bouche petite sœur, dit-il esquissant un léger sourire…Mais…Du coup…A ton avis…Est-ce que j’ai été gracié ? Demanda-t-il hésitant.
-Il faut croire que oui, expliqua notre aïeule, si tu veux faire un petit bout de chemin avec nous, tu sauras ce qui s’est passé dans ma vie après ta mort, sinon je pense que tu as mérité ta place dans l’Helheim.
-Y a-t-il des gens que je connais là-bas ? Questionna-t-il encore.
-Papa y est, expliqua Mamie…Mais en compagnie de sa nouvelle femme… Iduna la mère d’Elysia.
-Pitié pas de détails…Déjà que j’ai été obligé de subir les amourettes de Maman et Yuma puis d’Amarok et Yélana sans pour autant trouver la présence de Niklas…Alors non…Je crois que je préfère encore rester dans cette hutte…Enfin…Si ça ne dérange pas certaines personnes bien sûr, ajouta-t-il à l’adresse de Papy.
-Papa ? Demanda Maman.

Mon grand-père ferma les yeux quelques secondes avant de conclure :

-Je crois qu’il reste encore un peu de ragoût de rennes.

Nous poussâmes tous un soupir de soulagement et retrouvâmes enfin une ambiance de paix. Cette atmosphère me réchauffa tellement que je décidai de lancer une idée que j’avais déjà en tête depuis un moment :

-Papy ! Mamie ! Et si nous refaisions votre mariage ! Maintenant que le feu des coupoles est allumé…
-Quoi ? Est-ce que j’ai bien entendu ? Anna et Elysia Piceaerd ont allumés leur coupoles ?! Répéta Pieter alors que nous éclatâmes de rire.
-C’est une assez longue histoire mon oncle, reprit ma mère.
-Chut Maman, s’il te plaît ! La coupai-je, je disais comme vous avez allumé vos coupoles et puisque nous sommes tous réunis, je trouve que ça serait une bonne occasion de refaire votre mariage !

Papy et Mamie se lancèrent un regard hésitant alors que tout le monde approuva, enthousiaste.

-Je trouve que notre petite Piceaerd a une excellente idée ! S’écria Papy en resserrant ma grand-mère dans une longue étreinte.
-Tu dis ça uniquement pour avoir un renouvellement de la nuit de noces, je parie ! Rit-elle.
-Quoi ? Moi ? Mais pas du tout voyons…Enfin…Ce serait mentir de dire que ça n’entre pas en compte ! Bafouilla Papy joueur.
-Mon Dieu vous êtes toujours aussi ardents là-dessus ? S’écria grand tonton.
-Tu ne préfères pas savoir, précisa Elsa avec un clin d’œil.
-En effet ma petite nièce, souffla-t-il, bon bah…Allons-y alors pour votre mariage !

Alors, sans plus de prétention, nous nous rendîmes dans le paysage des mariages Northuldra et je présidai à la nouvelle union de mes grands-parents en tant que maître chamane de la cérémonie. Je déclarai alors :

-Anna et Elysia Piceaerd…Votre histoire d’amour dure depuis une éternité. Vous êtes les preuves qu’un couple peut tout surmonter dans les jours les plus beaux comme les plus mauvais. Votre union est pure, intarissable, infinie. Vous n’avez jamais cessé de compter l’un sur l’autre même lorsque la douleur est survenue, même lorsque la mort vous a séparée. Aujourd’hui, l’Helveg vous récompense pour ce long chemin de souffrance loin l’un de l’autre. Je vous le redemande donc haut et fort, Vous Elysia Sappos et vous Anna Piceaerd souhaitez-vous vous réunir par les liens sacrés du mariage ?
-Plus que jamais ! Répondirent-ils à l’unisson.

Nous nous tournâmes alors vers le feu du foyer de cette hutte où Papy et Mamie avaient récemment ajouté leurs coupoles et nous sourîmes tous ensemble avant que je reprenne :

-L’Helveg a choisi de vous unir pour toujours et nous ne voudrions surtout pas aller à son encontre…Déclarai-je, Félicitations aux nouveaux anciens mariés !

Toute notre famille applaudit alors que Papy embrassa à nouveau Mamie comme s’il l’aimait au premier jour. Mon regard croisa uniquement le regard de Kristoff dans ce nouveau sacrement. Et je souris simplement.

Et pour la référence au titre...



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Mer 17 Fév 2021, 21:39
Allez voici sans plus attendre les spoilers sans contexte du chapitre 25.

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Ven 19 Fév 2021, 15:17
Bon... bon bon bon bon. On arrive une nouvelle fois sur un évènement inévitable que l'on aurait voulu éviter encore un peu. Quand je pense que le chapitre commençait si bien... la douceur d'Anna et Elyisa dans le lit, la candeur d'Iduna qui leur apporte le petit déjeuner au lit... quoi un rêve prémonitoire avec Grand Pabby qui demande à Anna de venir le retrouver au plus vite ? Mais non, c'est surement trois fois rien, il doit avoir un champignon dans la mousse qui lui gratte le dos. Et au pire on s'en fiche, parce que le plus important, c'est ça :

Ansa a écrit:Je soulevai la couette. Pas de sang sur les draps. Mes doigts passèrent sur mon bas ventre et mon fils apparut en image dans mon esprit suivi d’un ébat dans les Cavernes Perdus qui remontèrent à il y a presque trois mois.

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Enfin ! Allez on croise les doigts, cette fois c'est la bonne ! Non je m'en fiche de la suite, chapitre terminé, ils vécurent tous heureux pendant encore de longues années, rideau au revoir !

... bon d'accord, on continue. C'est qui la prochaine visite ? Yélana ? Et ben ça promet... en tout cas la fête s'annonce grandiose pour l'inauguration du barrage. Avec de la chance ça va bien se passer ! Je dois reconnaitre que c'est rudement bien organisé. Cependant, vous êtes sûr que c'est une bonne idée de laisser Anna et Elysia seul dans la huette du chef ?

Ansa a écrit:Nous nous terminâmes en cherchant notre respiration avant que je me sente tirée vers le sol. Mon mari me rattrapa de justesse alors que la table venait effectivement de rendre l’âme, elle-même témoin de notre relation amoureuse. Je me raccrochai fermement à ses épaules et il m’aida à me reposer sur mes pieds. Il y eut un instant de silence puis nous nous regardâmes et éclatâmes de rire.

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Ah oui quand même ! La table, rien que ça ?! Bon bah il faudra pas s'étonner de la réaction de la cheffe hein ! Et en plus tout le monde vient pour regarder ? Non mais ça va un peu non, l'intimité ils connaissent pas ? Non mais je vous jure... et évidemment Yélana qui va en remettre une couche :

Ansa a écrit:-Trop aimable ! Renchérit Yélana qui ne garda pas ses sourcils froncés plus longtemps et finit par…Eclater de rire à son tour.
-Est-ce que ça va ? Paniquai-je.
-On ne peut mieux… nous rassura-t-elle. Vu tout ce que cette table a subi, elle n’allait plus tenir très longtemps de toute façon…

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Je n'ai rien dis, je reconnais ma faute, elle le prend avec humour, ça fait plaisir de le voir avoir un peu de complicité avec sa meilleure amie. Et si ça annonce sa grossesse, mais double dose d'onde positive ! Je ne suis tellement pas prêt pour la suite !

Ouf, il y a un petit aparté dans l'Helveg, on av en profiter et savourer chaque seconde avant el moment fatidique; Qu'est-ce qui pourrit arriver de pire que ce qui s'annonce de toute façon ?

Ansa a écrit:Ce fut au tour de Ryder de retrouver une meilleure mine. Il s’appuya sur ses mains et se releva d’un coup.

-Parfait dans ce cas je peux partir en paix, déclara-t-il.

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Attendez quoi ? Oh punaise je ne l'avais pas venir celle là ! Donc Ryder part pour l'Hellheim, rassuré de savoir que son père ne fera plus de mal à personne et que ces enfants ne feront plus de mal à personne. Bien joué. Non vraiment bien joué, c'est beau et c'est une fin que je trouve satisfaisante pour lui. Une larme de versé, qui n sera probablement pas la dernière car on retourne dans les souvenirs !

Et quel retour ! La première rencontre entre Agnarr et Iduna que l'on sait se dérouler en coulisse, un discours magnifique de Runeard, franchement cette cérémonie je la sens bien ! Pourtant Anna doit tout de même se rendre à Athohallan parce que bon, Grand Pabby il attend depuis un moment. Est-ce que cela vraiment le coup avec ce qu'il va lui annoncer ?

Ansa a écrit:-Anna ! Il n’y a pas une minute à perdre ! Un grand danger règne sur votre peuple et celui d’Arendelle ! Un danger qui pourrait vous faire perdre votre place de cinquième esprit s’il est corrompu !

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Il fallait bien que ça arrive. mais finalement, on peut se poser la question : est-ce que si Anna était resté à la fête, les choses auraient été différents ? J'ai bien envi d'y croire quand elle découvre la scène de désolation que la bataille a laissé. Et comme on s'en doutait sans vouloir y croire :

Ansa a écrit:Du calme Anna…Du calme… ça ne veut absolument rien dire, me convainquis-je. Il m’emmena alors vers la partie naissante de la Forêt et mon cœur faillit s’arrêter de battre. Elysia était au sol le corps maculé de sang. Il avait peine à ne pas fermer les yeux.

-Mon amour je suis là, murmurai-je en m’agenouillant auprès de lui.

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Il aurait été facile de faire quelque chose de larmoyant, mais la scène est très bien dosé, même si chaque phrase est comme un nouveau coup de poignard à chaque fois. Surtout avec le crescendo d'Anna qui révèle à Elysia qu'elle est enceinte, avant qu'il ne rende son dernier souffle. Punaise que l'on donne le responsable, je vais lui faire passer un sale quart d'heure c'est moi qui vous le dis !

Ansa a écrit:Dans un espace lointain qui était pourtant tout proche du mien, je sentis à peine qu’on me tapotait le dos. Je me retournai d’un mouvement cadavérique et aperçus…Mon grand frère.

-Je suis désolé Anna…Je…Je n’ai pas voulu ce qui s’est passé…J’ai été surpris par la bataille comme nous tous…J’ai frappé surtout pour me protéger…Je…J’ai vu trop tard que c’était Elysia… Bafouilla-t-il.

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Oh... oooooooooooooooooooooh c'était donc ça la terrible erreur de Pieter. Ah oui en effet, je comprends mieux le ressentiment d'Elysia dans l'Helveg quand il l'évoquait. Bon, je crois que c'est l'heure du point Pieter et honnêtement, je n'ai pas vraiment d'idée sur comment je vais défendre ça. Parce que c'est indéfendable, autant dans l'acte que dans l'excuse. Franchement je ne vois pas comment il pourrait se racheter, tu m'étonnes que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour Anna. Vraiment, à part qu'il s'exile et qu'il ne la revoit plus jamais, il n'y a aucun moyen qu'elle lui pardonne.

Ansa a écrit:Tout se passa ensuite très vite. J’eus à peine le temps de me débattre avant que mon frère ne lève son épée et se l’enfonce violemment dans l’abdomen. Son visage se tordit de douleur et il eut plusieurs spasmes. Du sang sortit peu à peu de sa bouche et son ventre. Il essaya de s’accrocher à ma robe mais y laissa juste une trace avant de s’étaler au sol et de mourir à son tour. Ce fut trop pour moi. J’eus une montée de fièvre et déferlai enfin ma tristesse dans un hurlement à en réveiller les morts.

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Ah ! D'accord, c'est une méthode assez radical, avec inspiration très japonaise pour le coup que j'apprécie assez par rapport à l'honneur perdu retrouvé en ce donnant la mort. Malgré son acte de rédemption, Pieter ira tout de même en enfer. Jusqu'à la plaidoirie d'Elysia. Oui mesdames et messieurs, alors que je me demandais comment j'allais pouvoir rendre mon verdict final, Elysia c'est chargé de rendre un verdict que je trouve assez juste par rapport à l'acte final de Pieter pour mettre fin à sa vie. A quoi bon un grand discours quand tout peut-être résumer en une phrase :

Ansa a écrit:Il a toujours été maladroit mais il n’avait pas mauvais fond

Et Elysia, décidément une crème cet homme, après avoir entendu toute l'histoire de Pieter, lui pardonne ses actes. Ce qui provoque un nouveau tremblement de terre, amenant à l'apparition dans l'Helveg de Pieter. Alors là, après le départ de Ryder, voilà la dernière chose à laquelle je m'attendais !

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Et c'es n'est que le début : d'abord les retrouvailles avec sa petite sœur, la poigné de main entre lui et Elsyia, la présentation de toute la famille... pardon c'est trop pour moi, que le personnage le plus intéressant de cette histoire pour moi est droit à sa rédemption en bonne et du forme, c'est trop pour mon petit cœur. Surtout avec l'instant final de la consécration, car enfin, ENFIN, la phrase a été dites haut et fort :

Ansa a écrit:-Tu avais raison depuis le début pour Andréas…C’est…C’est une ordure…Un manipulateur !



Je ne savais pas à quoi m'attendre pour la fin du développement de Pieter, et je dois dire que mes attentes ont été comblés, plus encore que je ne l'avais imaginé !

Et on finit sur la mariage de Mamie et Elysia, comme quoi après un évènement aussi tragique, on finit sur un très beau moment. L'espoir mes amis, il faut toujours gardé espoir ! Enfin je dis ça, nous verrons bien ce que nous réserve la suite !  Very Happy

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Ven 19 Fév 2021, 20:00
Allez les gars...ça y est... C'est le chapitre où ça va arriver... Le D-DAY où tout a basculé...BASTON!!

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Wow!!! Je vais trop vite no spoil!!!
Recommençons depuis le début... Car en plus ça part plutôt pas mal. On a une narration relativement lente, curieusement, bien plus que les derniers souvenirs évoqués par Mamie... ça cache quelque chose...

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Mazel Tov!!! Ah quelle belle nouvelle! Et comme elles viennent groupées, c'est enfin le grand jour de fête en Arendelle et Northuldra! L'inauguration du barrage! L'occasion de voir que le peuple du soleil est toujous aussi bien géré par son couple de chef qui se charge de donner les directives....Bon oui Amarok est un p***** de mysogine mais non, on ne va pas s'attarder sur lui c'est jur de fête. Et puis il croit se moquer d'Elysia mais au final notre mouton préféré reste du coup au niveau des préparatifs avec Mamie pour se charger de faire la bouffe
...Tout ça présage sans doute d'un bon ragout de rennes pour tout le monde!
Petite subtilité, c'est chez Yelena que ça se passe
...Bah pourquoi pas!
Allez, maintenant atelier cuisine, je suis certain qu'on va avoir droit à la recette spéciale du ragout... Par Papy et Mamie...

[5 minutes later]

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Ah?! ... Ah ouais carrément?! POURQUOI FAUT IL QU'A CHAQUE FOIS CA SE TERMINE AINSI AVEC CES DEUX LA?! ... Ils doivent avoir un carnet de lieux à cocher "cavernes...FAIT; maison FAIT, plages FAIT, Arnevik...FAIT ... Chez sa meilleure amie et aussi hutte où tu t'es faite violer... FAIT! "
...Ouais pourquoi pas... Et ils y vont fort en plus cette fois, carrément à bousiller la table! Après ça je pense que pour l'un comme pour l'autre ils ont...

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Pardon... Cette blague était nulle! C'était pour rigoler... Et visiblement, et ça fait plaisir, Yelena, oui l'emmerdeuse avec ses coupoles le prend à la rigolade également malgré le bordel foutu chez elle!
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Mais oui, on a véritablement quelque chose d'archi banal. Une journée comme les autres. Les Northuldras vaquent à leurs occupations, les tensions avec Iduna se sont appaisées car la gosses a été réorientée, fini la classe chamane pour elle, retour en filière générale normale... Et puis qui sait, il semblerait qu'un petit héritier vienne poindre le bout de son nez prochainement pour prendre la relève de l'ange de l'air dans le rôle de successeur?! Car ô surprise, Mamie n'a pas fait de fausse couche et elle se sait enceinte depuis trois mois
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Bien mais c'est super bien ce chapitre, on est bien y a de la joie et de la bonne humeur... Allez pourquoi pas retourner dans l'Helveg... On va y retrouver toute la famille maintenant que l'autre mamie est partie... ça va bien se passer !

-En tous cas on comprend pourquoi vous avez failli franchir une certaine étape tout à l’heure Mouton Hihi ! Grinça Papa.

Je me mis à rougir alors que des bribes de moi apparurent dans ma tête en train de l’embrasser et même d’aller plus loin. J’eus un haut le cœur, redoutant qu’on m’ait menti. Mes lèvres me faisaient mal mais je préférai ne pas réitérer la question.

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Mesdames et messieurs c'était Agnarr comme d'habitude!... Et on le remercie de nous rappeler la curieuse expérience corporelle d'Anna... Mais curieusement, alors qu'on aurait pu s'attendre justement à un debrief de cette apparition soudaine d'une autre mamie... La discussion va tourner autour d'un autre Northuldra.
Celui qu'on n'attendait plus... Notre loser préféré, le bienheureux RYDER qui choisi ce moment archi joyeux pour se barrer au paradis considérant que sa mission est terminé car il pense que la situation est désormais bonne se disant que son père ne pourra faire de mal à personne
Ouais alors Ryder... Comment te dire?! Tu sais que dans la vie d'où tu viens ton père est toujours vivant et sans doute pas prêt à lacher l'affaire... Donc que potentiellement il peut faire du mal à ta meuf (bon OK elle t'a largué donc à la limite c'est quantité négligeable)... Mais aussi à tes enfants à naître?
Donc est-ce vraiment une bonne situation dans la vie pour te permettre de te barrer?!

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Mais bon, partir au paradis est une bonne nouvelle! Décidément que du positif aujourd'hui!!!

-Bien…Il va falloir y venir…Alors…Est-ce que nous retournons dans la hutte pour que je continue le récit ?
-Je ne sais pas si je suis vraiment d’accord, maugréa Papa.
-Moi non plus pour le coup, renchérit Papy.

Mamie leur prit aussitôt la main à tous les deux.

-Il le faudra bien de toute façon, assura-t-elle.

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Non?!... Ca va être CE moment qui arrive?! Pas ça... Le Ru... Le Ru... le RURU.... Pas ça...

Et si c'est bien e jour de l'inauguration...Et encore une fois, le discours de RuRu EST PARFAIT; Simple et efficace, c'est qu'on le croit en plus quand il dit vouloir la paix!... Donc jusqu'au dernier moment il aura été à ce point parfait le bougre! Et il est tout aussi parfait, laissant son crush de côté pour être fin diplomate en présence d'Elysia et Mamie... Il regrette de ne pas présenter Agnarr... Mais nous on sait qu'en coulisse le bougre est déjà en train de jouer à chat avec l'ange de lair!!

Mais voilà que Mamie se décide à se barrer pour Ahtohallan, apparemment elle veut faire un skype avec Pabby. Mamie mais pourquoi tu décides de procéder comme ça?! Pourquoi est ce qu'il faut aller si loin?! POURQUOI?! Tu trouves que c'est normal et efficace?!

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Bon... Puisqu'il faut y aller...

Evidemment, le troll va annoncer l'apocalypse... Mamie s'empresse de revenir mais on sait déjà ce qu'il se passe chez les Northuldra...et ça fait mal!!!

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Non t'as pas envie de le savoir! D'ailleurs mamie arrive après la bataille et on sent que ça pue mais méchemment! ça craint Mamie!!! VRAIMENT!!!

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Et quand elle arrive...de tous ceux qu'elle aurait pu rencontrer il aura fallu que ça soit Andréas... Quand on dit journée de m*rde! Mais la, voir son faux frère c'est le cadet de ses soucis... Non mamie là, elle n'a qu'une seule question en tête!

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Et ouis ça y est c'est maintenant qu'il va falloir dire au revoir à Elysia. Lui qui aura été parfait jusqu'à présent va tirer sa révérence au cours de cette bataille, après une dernière conversation intense avec Mamie, à nous faire tirer les larmes. Comme l'a dit @Lhysender. On a un très beau cresendo d'émotion pour suivre son agonie, sans tomber dans le pathos extrême. C'est une fin douce amer avec en point d'orgue le fait que le mouton apprend qu'il allait devenir père pour la seconde fois et laisse son épouse seule. C'est beau. C'est triste mais c'est beau. C'est émouvant mais c'est beau! C'est parfait...et c'est beau!

Quoi?... J'ai oublié quelque chose?!

-Et je compte bien retrouver celui qui t’a fait ça pour lui faire payer…Il doit être fou pour ne pas savoir à qui il a affaire.

Mon mari secoua la tête.

-Anna… Mon amour…C’est…Commença-t-il.

Ma colère retomba alors que mon estomac se retourna.

-Non…Ne le dis pas…Laisse-moi croire…S’il te plaît, pleurai-je.
-Je pense…Que ton frère…A accompli…Ce qu’il voulait…Faire…Depuis le départ… Pieter…Pour…Une fois…Il a très bien…Su…Viser…
-Pieter ? Répétai-je alors que tout s’emballa dans mon esprit.

Oh?! ... Ah donc on fait le procès maintenant?!
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Bon eh bien maître @Lhysender ce fut un plaisir! Vous avez su faire honneur à la profession! Non franchement j'ai même douté de pouvoir gagner ce procès lors des derniers chapitres où vous étiez à deux doigts de retourner le jury mais bon... Là je pense qu'on est tous d'accord et je vous l'avais bien dit mesdames et messieurs les jurés!
Je ne vais même pas prendre le temps de faire un réquisitoire... Les faits sont suffisamment accablants comme ça...
Nous pouvons prononcer la sentance immédiatement!

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Ah oui et la mamie est folle... C'est le coup de trop du petit con...là elle ne pourra jamais lui pardonner. C'est très furtif mais on sent toute sa rage et même sa haine face à ce personnage qui pour le coup nous fait passer par toutes les émotions! Mais là on arrive au bout de son procès et...
Quoi?... Il se passe quelque chose?!
Vite, priorité au direct!!

-Je te demande vraiment pardon pour tout petite sœur…Tu…Tu as entièrement raison, dit-il sincère.

J’osai jeter un coup d’œil dans sa direction. Avant que je ne comprenne réellement ce qui se passe, mon frère fit un signe de tête à une Northuldra restée près de moi. Cette dernière me retint par les bras.

-Mais qu’est-ce…Demandai-je sonnée.

Tout se passa ensuite très vite. J’eus à peine le temps de me débattre avant que mon frère ne lève son épée et se l’enfonce violemment dans l’abdomen. Son visage se tordit de douleur et il eut plusieurs spasmes. Du sang sortit peu à peu de sa bouche et son ventre. Il essaya de s’accrocher à ma robe mais y laissa juste une trace avant de s’étaler au sol et de mourir à son tour. Ce fut trop pour moi. J’eus une montée de fièvre et déferlai enfin ma tristesse dans un hurlement à en réveiller les morts.

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Ah?... Non mais l'execution de la sentance de manière si brutale et irrévocable... WOw! Ah non mais chapeau! Je ne demandais pas tant au niveau du chatiment mais soit. C'est somme toute parfait et le personnage est de toute façon arrivé au bout de son arc narratif. Et qu'il fut passionnant et bon. Vraiment quelqu'un de complexe, un vrai personnage gris qui a ses tourments, ses bons moments et ses pires égarements. Finalement sa fin est digne de lui. Le voilà puni pour son crime et d'une mort qu'il se donne presque comme une délivrance, lui qui aura échoué systématiquement à être heureux, en amour et pire que tout à protéger celle qu'il aimait le plus...sa soeur.
C'est beau rien à redire
Bon sauf pour Mamie qui perd son mari, sa fille et son frère... Paye ta journée pourrie!

Et c'est là dessus que l'on retourne dans l'Helveg avec donc la fin du procès Pieter! ... Eh bien je le redis, Maître @Lhysender ce fut une belle passe d'armes! Bravo j'ai hâte de plaider à nouveau contre vous... Et bonne chance pour vos prochains clients... Une certaine Elsa non?! ...Et Andréas c'est vous le commis d'office?
Et?... Quoi?! ... Comment ça l'audience reprend?! Mais c'est pas possible la sentance a été prononcée et executée...


Et je pense… Maintenant que tu as raconté ton histoire…Que finalement je ne lui en veux pas…Tu m’entends Anna… Je pardonne à Pieter pour son acte…Tout comme tu as su toi aussi lui pardonner finalement.

Mamie se recula légèrement de lui et renchérit un peu surprise :

-Tu penses vraiment ce que tu dis ?

Il lui embrassa les mains.

-Je le pense vraiment, assura-t-il.

Aussitôt, le sol se mit légèrement à trembler comme ça avait déjà été le cas quand le trou béant du Niflheim apparaissait. Pourtant, cette fois, rien n’arriva.

[...]

-Anna ? S’écria soudain l’inconnu.

Ma grand-mère resta figée et bredouilla :

-Mais…Mais…Mais… Ce n’est pas possible…Tu étais condamné…Dans le royaume de la glace.

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Ah non!!! Mais non!!! Le procès était fini! Ca ne compte pas monsieur l'arbitre le match était fini!!!


Blague à part... C'est en réalité, et je rejoins volontiers mon confrère @Lhysender la meilleure issue de ce procès au long cour avec, encore une fois la best reaction ever de Papy GOD Olaf #DonnezLuiUnCookieEnOrichalque

Le pardon salvateur, à la lumière des propos de Mamie... Le sacrifice ultime fait par Pieter démontre sa non culpabilité et son remord sincère...Non l'arc n'était pas terminé... Il fallait encore sa réhabilitation dans la mort et voilà qui est faite. Avec encore une fois une merveille de réaction d'Elysia qui est le premier à l'accueillir.


Alors oui Papy...Rien que pour ça ta fille a eu une bonne idée que de faire rallumer ta coupole pour célebrer ton mariage à nouveau avec Mamie...
Papy ton contrat est rempli...Que ta récompense vienne!!

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Ven 19 Fév 2021, 21:06
Chapitre 25 : Comment vivre sans votre lumière ?

J’hurlai puis fermai les yeux. En les rouvrant j’hurlai à nouveau. La clairière était floue. Je ne distinguai plus les personnes vivantes et mortes. Des halos de lumières m’arrivaient de partout avant de se diriger vers Ahtohallan. Et toujours cette insoutenable odeur de souffrance.
Je posai à nouveau les yeux au sol. Si je déviai à droite il y avait Elysia. Si je déviai à gauche il y avait Pieter. J’hurlai encore. Je m’attendais à voir l’irréparable se produire. J’inspectai mes pieds. Aucune douleur dans le bas ventre. Aucune perte de sang. Pour l’instant, Olaf s’accrochait.

-Madame Piceaerd… Appela bientôt la femme Delahage.

Je lui en voulais toujours de m’avoir retenu et fait subir la vue de mon frère qui se donnait la mort. Je ne répondis pas, enfermée dans ma bulle. Elle se rapprocha alors de moi et me soutint.

-Anna…Il…Euh…Les rescapés ont dit de ramener tous les corps au même endroit pour faire une fosse commune près des pousses des aulnes…Cela prendrait trop de temps de brûler tout le monde, expliqua-t-elle.

Je remarquais qu’elle aussi avait les yeux rouges. J’inspectai au ralenti autour de nous. Pas de trace de Frantz. Toutefois, je ne réagis pas plus. Voyant que cela ne servait à rien, la jeune femme s’accroupit auprès de Pieter et lui ferma les yeux.

-NE LE TOUCHEZ PAS ! Hurlai-je sortant enfin de mon état cadavérique.
-Excusez-moi Anna…Est-ce que vous avez entendu ce que je viens de vous dire ? Osa-t-elle demander.
-Oui…Mais je ne sais pas par où commencer…Murmurai-je alors que les sanglots reprirent.

Madame Delahage me prit aussitôt contre elle le temps que je m’apaise.

-Dites-moi comment je peux vous aider, m’intima-t-elle.
-Iduna…Il faut que je retrouve mon Ange de l’Air…Mais je n’arriverai pas à laisser les corps d’Elysia et mon frère, chuchotai-je alors que ma poitrine devint lourde.
-Allez chercher votre fille pour l’instant. Je me charge de transporter votre mari et Pieter, déclara-t-elle.

Je pleurai à nouveau complètement perdue.

-C’est que…Je ne sais même pas où elle est…

J’essayai d’appeler les esprits mais aucun ne me répondit. Je me rappelai alors avoir été déchue de mon rôle de gardienne. La tête me tournait et mes tempes tambourinaient contre mon crâne. D’autres cris avaient remplacé la souffrance. Des cris déchirants semblable au mien à la vue de la perte d’un être cher. Je voulais que ça s’arrête. Que tout s’arrête.

-Ah Anna…Vous êtes là ! S’écria soudain Laïka qui avait du sang plein la tunique.

Ce n’était pas le sien mais elle aussi était bien blanche.

-Je vous cherchai ! Ajouta-t-elle. Je…Je suis navrée pour Elysia…Maman est morte aussi…Amarok également… Et le roi Runeard aussi je présume… Yélana est blessée gravement…Bref, je n’ai pas trop le temps de m’étendre là-dessus…Mais j’ai aperçu Iduna en train de voler avec Courant d’Air et un garçon blond qui doit avoir dans les quatorze ans.

L’espoir ressurgit aussitôt. Mon Ange de l’Air. Mon bébé était en vie. Je m’approchai immédiatement de la jeune femme Nattura et la secouai un bon coup.

-Où ?! Laïka ?! Où as-tu vu ma fille ?! L’implorai-je.
-Comme je vous l’ai dit, elle était près des charrettes du camp Arendellien, répondit-elle.
-Quoi ?! Près du barrage ?! Répétai-je.
-Exactement…Ou En tous cas elle se dirigeait par là-bas, bredouilla-t-elle.

Je ne perdis pas une seconde. Embrassant une dernière fois Elysia et mon frère, j’imprimai dans mon esprit leur corps à jamais pétrifiés et me mis à courir le plus vite possible pour arriver au nouveau lieu qui m’avait été indiqué. Il était à une bonne demi-heure d’ici et j’étais déjà fatiguée par l’adrénaline que j’avais eu pour revenir d’Ahtohallan tout à l’heure. Je ne pus pas avancer au rythme que j’espérai et dus m’arrêter à plusieurs reprises pour vomir, déversant tout le mal-être qui me barbouillait l’estomac.

-IDUNA ! Appelai-je ensuite.

Je me sentais trop lente. Mes forces me quittaient. Je décidai d’interpeler les Géants. Mais aucun esprit ne me répondit une fois de plus.

-Allez Anna…Maugréai-je…Fais-le pour ta fille…C’est tout ce qui te reste maintenant.

Je me touchai rapidement le ventre et ajoutai :

-Avec toi bien sûr mon précieux Olaf.

La Forêt disparut petit à petit, remplacée par le chemin épuré qui menait au barrage. Quand j’arrivai sur place après ce qui me parut une éternité, l’endroit était désert. Tout avait été remballé à la va-vite : Les tentes, les victuailles, les vêtements… L’agonie reprit dans mon esprit.

-IDUNA ! IDUNA MON ANGE DE L’AIR ! C’EST MAMAN ! M’époumonai-je.

Je traversai le pont étant bien décidée à ne pas m’arrêter tant que je ne l’aurais pas retrouvé. Je refusai de croire qu’elle était morte. Mais une peur de plus en plus omniprésente s’acharna dans mes entrailles : Celle que les Arendellien la découvre et la tue. Elle avait beau avoir douze ans, elle était déjà aux yeux de ce peuple qui avait également perdu des proches une ennemie.

-IDUNA ! MON BEBE ! C’EST MAMAN ! Hurlai-je encore.

Je ne ralentissais plus mon pas, me raccrochant à l’espoir que ma petite fille pouvait être là, quelque part. Je sentais qu’elle était toute proche et m’égosillai encore alors que ma voix devenait de plus en plus enrouée. Je m’éloignai toujours plus de la Forêt Enchantée et mon côté rationnelle savait que c’était peine perdue de croire que j’allais pouvoir la rattraper à pieds surtout si elle était montée dans une des charrettes.

-IDUNA ! IDUNA MON ANGE DE L’AIR ! Criai-je pour la énième fois.
-Maman… Entendis-je soudain.

Mon cœur faillit éclater. Ça y est ! ça y est ! Ils allaient me la rendre.

-IDUNA ! JE SUIS LA ! MAMAN EST LA ! VIENS MA CHERIE ! Pleurai-je.
-Maman…Murmura-t-elle d’une voix faible.

Oui ! Ils avaient dû la blesser ! Cela ne pouvait être que cela. Ou bien c’était définitivement mon imagination qui me jouait des tours. J’appelai encore et elle me répondit. Je ravalais immédiatement ma salive et reprenant du poil de la bête, je me remis à courir en haletant à tue-tête. J’oubliai la douleur de mes pieds, le feu qui remontait le long de ma gorge indiquant que j’avais soif. Je me raccrochai uniquement à ce qui me restait.

-J’ARRIVE MON ANGE DE L’AIR ! JE SUIS BIENTÔT LA ! Criai-je, C’EST FINI !

Je comptai encore une centaine de pas avant que le soleil ne se cache subitement ne laissant qu’une atmosphère lugubre et effrayante. Je levai immédiatement les yeux au ciel à la recherche d’une explication. Et ce que je vis me coupa le souffle. Une immense brume épaisse violette était en train de recouvrir la Forêt Enchantée. Il n’y avait plus de ciel…Plus de nuages.

-Mais qu’est-ce que c’est encore ?! Me demandai-je.

Avant de me rappeler que je courrais après ma fille.

-IDUNA DESCEND ! IL Y A UN BROUILLARD ! Hurlai-je en voulant passer à travers le phénomène opaque.

Je n’eus plus aucune réponse, pas plus que l’accès à un passage qui me permettrait de continuer mes recherches. Je voulus m’approcher, passai de l’autre côté mais rien n’y fit. Je rebondis deux fois sur mes fesses tout en observant la masse épaisse avec des yeux terrifiés.
NON ! NON ! NON ! MON ANGE DE L’AIR ETAIT DE L’AUTRE COTE ! Hurlai-je intérieurement.

-S’il vous plaît…Implorai-je, je vous en supplie… Laissez-moi au moins ma fille…Je…Je n’ai plus qu’elle…

J’étais dépitée. Retrouvant ma colère, je donnai plusieurs coups de poing contre la brume violette qui me les renvoya au visage. Les sueurs froides reprirent immédiatement le long de ma colonne vertébrale alors que je compris que je ne reverrai jamais mon enfant. Je vomis à nouveau mon anxiété au sol, n’arrivant plus à m’arrêter. Mes mâchoires se contractèrent de douleur, mon ventre m’envoya des spasmes.

-Toi aussi Olaf…Toi aussi…Tu vas m’abandonner, chuchotai-je alors que tout mon corps bouillonnait.

Je restai plusieurs minutes face au brouillard espérant qu’il se relèverait.

-Iduna…Iduna reviens…Je t’en prie…Mon Ange de l’Air… Papa est partit…Ton oncle aussi…Maman ne peut pas vivre sans toi… Murmurai-je.

Mais il n’y avait plus rien à faire. Je crus que le monde s’écroulait sous mon poids. La brume ne semblait pas se relever dans l’heure. En moins d’une journée, j’avais tout perdu. Et je savais que je ne pouvais pas rester indéfiniment derrière ce brouillard. Je ravalais immédiatement mon malaise et retournai sur mes pas. Le chemin en sens inverse se fit dans un état second. Je ne savais même pas comment j’arrivai encore à tenir sur mes jambes. J’eus du mal à me repérer à cause du manque de lumière mais quand je parvins enfin à la clairière, il n’y avait plus personne. Me rappelant alors de ce qu’avait indiqué Madame Delahage un peu plus tôt, je me dirigeai vers le coin de la Forêt où regorgeaient les aulnes. Ce qui restaient des Northuldra vivants et non blessés étaient rassemblés autour d’un grand trou. Des hommes forts entassaient les corps les uns au-dessus des autres. Je vis passer des visages familiers que j’avais pu aider au cours de toutes ces années et je ne souhaitais qu’une chose : Me réveiller de tout ce cauchemar. Je vis bientôt passer mon mari et mon frère. Mon cœur se serra de plus belle alors que je maintins mon ventre observant une fois de plus le sol qui n’était pas tâché de sang.

-La chamane pourrait dire une petite prière peut être ? Lança soudain Andréas me sortant de ma torpeur.

Je sursautai alors que tous les regards se braquèrent vers moi. Je me rehaussai du mieux que je pus et murmurai :

-Oui…Bien sûr.

Je lançais de la poudre de Chrysanthème tout en énonçant mon texte à voix basse. Puis je jetai les barrettes de crocus dans la tombe pour les rendre à Pieter. J’enlevai ensuite la bague de fiançailles qu’Elysia m’avait donnée lors de notre premier baiser pour honorer sa mémoire. Les autres Northuldra firent de même. Nous attendîmes longtemps jusqu’à ce que le soleil se décline. Puis les hommes rescapés recouvrirent enfin les corps de la terre avant d’y replanter les pousses d’aulnes. Je pleurais à nouveau inconsolable. Et je n’étais pas la seule.
Et maintenant qu’allai-je faire ? Errer jusqu’à la fin de mes jours ? Je voulais me sentir utile. Ne pas me victimiser et me relever comme Maman me l’avait appris parmi ses nombreuses leçons bonnes ou mauvaises.

-Anna j’ai besoin de te parler, dit alors Andréas. Tu veux venir à la hutte avec nous ?

Il me tapota gentiment le bras pour m’éveiller.

-Si tu veux, murmurai-je d’une voix basse.

Nous traversâmes la clairière. Je jetais un coup d’œil partout espérant voir ressurgir l’improbable. Hélas, les souvenirs d’Elysia et moi à différents âges refluaient plus que la réalité…Bon et bien… Au revoir Anna…Tu as la plus belle couleur de cheveux de la Terre et les plus beaux yeux vert-bleu aussi… Bon de toute façon, je ne peux pas être ton amoureux, je te rappelle que c’est Amarok qui l’est… Mais qu’est-ce que ça peut bien te faire à toi de toute façon ?! Tu aimes Amarok ! De quoi tu te mêles ! Je secouai la tête pour chasser tous ces moments du passé. Mes maris n’étaient plus. Ma fille aussi.

Quand j’arrivai dans la hutte, Laïka et Beata s’afféraient à panser les blessures et donner à manger et à boire aux habitants. Je repérai bientôt Yélana allongée au milieu de ce foutoir. Je m’accroupis immédiatement auprès d’elle. Elle était inconsciente. Un bandage avait été placé autour de son ventre.

-Ne m’abandonne pas toi non plus, murmurai-je en lui embrassant la paume de la main.
-C’est Laïka qui l’a retrouvée inconsciente après qu’un Arendellien lui ait enfoncé un couteau dans le ventre, expliqua la petite Nattura.
-Mon Dieu, pleurai-je.

Je posai ma main sur son bas ventre mais il n’y avait plus de vision. Son bébé était mort, tout comme Amarok. Je réalisai immédiatement que je n’étais pas seule à traverser cette épreuve…Et cela m’apaisa dans un sens car nous nous soutiendrons. Sans attendre, je lui fis mon circuit chamanique pour l’apaiser. Elle ne se réveilla pas mais je sentis son souffle s’atténuer alors que les gouttes de sueurs disparurent de son front.

-Comment cette bataille est-t-elle arrivée ? Qui a trahi qui ? Demandai-je révoltée.

Beata haussa les épaules alors qu’une larme coula à nouveau le long de sa joue. Je l’observai longuement. Quinze ans à peine, et elle était orpheline. Et qu’en était-il pour ma fille ? Mon cœur se serra alors que je me sentis à nouveau mal.

-Est-ce que vous avez retrouvé Iduna, Madame Piceaerd ? Murmura-t-elle.

Je secouai la tête prise d’étranglements. Cela dura quelques minutes avant que je me calme et me mouche avec ma main.

-Mon Ange de l’Air est partie dans l’une des charrettes, chuchotai-je… Je lui ai couru après mais ce fichu brouillard est tombé…Je ne la reverrai plus jamais…Je ne pourrai plus jamais la serrer dans mes bras…L’embrasser…La voir grandir.

Les larmes de Beata recoulèrent de plus belle en apprenant la nouvelle.

-Nous en sommes sincèrement navrés grande sœur ! Déclara Andréas d’une voix sincère.

Il vint nous rejoindre au chevet de la nouvelle cheffe et continua :

-Pour répondre à ta question, nous avons juste entendu un cri puis après ça a été la débandade. La seule chose que nous savions avant d’avoir cette bataille c’est qu’Amarok et Runeard discutaient des méfaits du barrage sur nos récoltes. Et qu’ils étaient seuls dans la hutte des Coudrier pour en discuter. Amarok a été retrouvé étendu mort avec un coup d’épée portée dans le dos…Donc on suppose que c’est Runeard qui lui a fait et s’est échappé.
-Et lui il est où ? Renchéris-je ayant un nouveau vertige.
-Il a basculé par-dessus la falaise avec Frantz Delahage, répondit mon frère.

Tant de vies perdues…Quel gâchis…Et tout était ma faute…Si j’avais été voir Grand Pabby avant, nous n’en serions pas là…Je serai encore cinquième esprit…J’aurais encore Iduna et Elysia auprès de moi…Je pourrais encore gronder Pieter avant de ne jamais rester longtemps fâchée après lui très longtemps.

-Anna…Je sais que ce n’est pas trop le moment…Mais j’aimerais te demander quelque chose, intervint Andréas, je comptais le faire ce soir après la cérémonie mais puisque nos vies ont toutes été bouleversées…
-Tout ce que tu veux, lâchai-je sans vraiment l’avoir écoutée.
-Beata et moi voudrions que tu nous allumes nos coupoles pour que nous nous mariions assez vite, déclara-t-il alors qu’ils se tenaient la main.

Mon souffle se coupa immédiatement et je lui envoyai une gifle sans réfléchir. Tout comme Amarok l’avait corrigé, il resta de marbre sous le regard choqué de sa fiancée.

-Bien…Visiblement tout ce que je veux sauf ça alors, dit-il étrangement calme.
-Andréas…Je…Je te dem…Commençai-je.
-Pas la peine, me stoppa-t-il en me lançant un regard réconfortant, je comprends grande sœur…Je suis désolée de t’avoir demandé ça…Tu as perdu toute ta famille…Tu es encore sous le choc. Tu devrais aller te reposer…Nous attendrons le temps qu’il faut.

Il me laissa bientôt le passage avant que je ne sorte de la hutte. Je ne voulais pas me rendre chez moi. Et pourtant je n’avais plus que cet endroit où me réfugier. Enfin non…J’aurais pu aller dans la hutte de Papa et Maman mais cela ferait alors ressurgir d’autres souvenirs douloureux. Je repassai par la clairière non sans avoir à nouveau les flashs de mon passé. Je serrais les poings pour essayer de me concentrer sur autre chose que les larmes qui étaient en train de monter. Mais c’était peine perdue. Mon malaise s’amplifia en arrivant devant ma maison. Je me souviens du premier jour où Elysia m’avait porté chez nous en me prenant dans ses bras. Nous avions laissé Iduna dehors…Nous étions heureux.

-Allez Anna…Me murmurai-je pour me donner du courage.

J’étais sur le point d’entrer dans la maison quand quelque chose près des berges attira mon attention. Intriguée, je m’approchai de plus près et y découvris un corps.

-Roi Runeard…Chuchotai-je en m’accroupissant.

Je voulus lui fermer les yeux mais je me figeai sur place. Il respirait encore. Difficilement certes, mais il était en vie. J’aurais pu lui en vouloir mais je n’avais pas mauvais fond.

-Lady…Anna… Murmura-t-il en m’agrippant la main.
-Je suis là Runeard…Je…Je vais vous soigner, chuchotai-je.
-Inutile…La mort m’appelle…Embrasse Agnarr…Si…Tu…Le…Retrouves, soupira-t-il.
-Je le ferai, mentis-je. De même quand vous verrez Elysia…Transmettez-lui ce message de ma part.

Sans attendre, je me penchai au-dessus de lui et pressai rapidement mes lèvres contre les siennes. Runeard afficha un faible sourire.

-Je suis navré qu’il soit parti aussi…Pas sûr que cela lui fasse le même effet…Je peux partir en paix, murmura-t-il, adieu chère Lady Anna que j’ai toujours aimée.

J’hochai la tête, toute gênée. Le souverain d’Arendelle imprima mon image jusqu’à ce que son regard s’éteigne. Dans des gestes mêlés aux larmes, je le déplaçai alors jusque dans la rivière. Son corps flotta et se laissa porter par le courant.

-Adieu…Runeard, murmurai-je.

Je me tournai à nouveau vers ma hutte, pris mon courage à deux mains et y entrai enfin. L’odeur familière me fit immédiatement revenir douze ans en arrière. Tu comprends, je voulais que chaque enfant ait sa chambre, Iduna ira dans celle-là, puis Olaf dans l’autre, Helga, Elsa et Anan dans celle du fond…Elsa et Anan ?...Tu n’aimes pas ?... Je n’y ai pas réfléchis mais si c’est joli...Je suis si heureux d’être enfin avec toi ma Anna d’amour…Et moi donc Elysia…

-Assez Anna ! Me grondai-je, assez de ressasser tout ça…Je n’arriverai jamais à avancer sinon !

Mais c’était plus difficile à dire qu’à faire. Chaque objet que je voyais me ramener à un moment précis de ma vie avec mon mari et notre fille. J’ouvris alors la porte de ma chambre et nous revis avec Iduna nous reposer juste après la mort de Papa et Maman. Je ne veux pas avoir des bébés Maman…Je veux rester avec toi et je me marierai avec Papa quand je serai plus grande…Je veux rester avec vous deux pour toujours… Je me ruai alors sur le lit avec rage et tapai le matelas pour me défouler avant de m’écrouler dessus en larmes. Puis j’attrapai la tunique de mon mari et la rapprochai contre moi car elle sentait encore son odeur.

-Je ne pensais pas que ça ferait si mal, murmurai-je d’une voix saccadée.

Je décidai aussitôt d’aller dans la chambre d’Iduna pour avoir également une de ces tuniques auprès de moi. J’étais donc sur le point d’ouvrir sa porte quand je me raidis en entendant des bruits de pas de l’autre côté suivi de chut répétitifs.

-Euh… Y a quelqu’un ? Demandai-je.

Je n’obtenus aucune réponse. Je pris immédiatement mon courage à deux mains et ouvris la porte. Puis j’allumai rapidement une bougie. Le jeu d’ombre et lumière me montra bientôt…Des soldats d’Arendelle. Je me reculai tout de suite littéralement prise de tremblements.

-Non…Non…S’il vous plaît…Ne me faites pas de mal, pleurai-je affolée.
-Lady Anna ? M’appela soudain Mattias. Est-ce vraiment vous ? Nous ne vous feront rien promis.
-Vous lui avez dit ça aussi à Amarok ? A Elysia ? Pieter ? Et les autres ? M’écriai-je en me mettant les mains sur ma poitrine.
-Je vous promets que ce n’est pas nous qui avons commencé cette bataille…Je vous le jure même ! Nous avons été aussi surpris que vous ! Jamais le roi Runeard n’aurait emmené le prince Agnarr sur un champ de bataille. Il le trouvait encore jeune même si votre frère lui avait appris l’art des armes.

Je fermai les yeux ayant à nouveau la tête qui me tournait. Mattias et les autres continuèrent alors :

-Pourriez-vous nous aider à nous échapper s’il vous plaît ?

Je soupirai immédiatement.

-Si je l’avais pu je l’aurais fait…Je vous l’assure…Mais il y a un énorme brouillard qui a recouvert la Forêt Enchantée et il est impossible de passer à travers, expliquai-je, je…Je poursuivais Iduna tout à l’heure quand j’ai été surprise par cette chose.
-Dieu tout puissant, jura le soldat à la peau sombre, je…Je devais demander la main à une jeune serveuse d’Arendelle…
-Et moi rentrer pour la naissance mon premier enfant, dit un autre.

Chacun leur tour les soldats les suivirent et énoncèrent leurs projets. Je finis par dire :

-Je devais annoncer à Iduna qu’elle aurait bientôt un petit frère et elle ne le saura jamais car elle est de l’autre côté. Elysia ne sera jamais Papa une deuxième fois, ni Pieter oncle…Nous avons tous été déchirés.

Mattias déglutit violemment et acquiesça.

-Nous n’allons pas vous déranger plus longtemps dans votre deuil dans ce cas, s’écria un garde quelques minutes plus tard, nous allons retourner vers les vestiges du barrage.
-Passez par la Forêt pour contourner le campement… Je pense que les autres seront moins souples que moi, murmurai-je la mort dans l’âme, oh ! Attendez ! Deux minutes !

J’allais rapidement dans le cellier et en ramenai quelques biscuits que j’emballais dans un torchon. Je les donnai ensuite à Mattias.

-Tenez pour la route…Iduna les a faits ce matin…Pour notre petit déjeuner…Peinai-je à articuler.
-Merci beaucoup Lady Anna. Bon courage à vous pour la suite. Vous êtes quelqu’un de très bien, soyez en paix, déclara-t-il encore.

Je fus piquée à vif.

-Je ne pourrai plus jamais l’être…Mais prenez soin de vous également, conclus-je.

Le lieutenant me frotta vigoureusement le dos et quitta bientôt la hutte avec les autres soldats. Je les regardai partir et allai chercher une tunique appartement à mon Ange de l’Air dans sa chambre. Je retournai ensuite dans la mienne, me forçai à grignoter un biscuit pour garder Olaf en vie et me couchai enfin prête à faire un voyage astral.

Je fermai juste les yeux pour dormir et tout oublier. Comme d’habitude, je me concentrai sur l’élévation de mon âme. Je sentais mon énergie s’épuiser, mais j’étais têtue. A bout de force, j’implorai à mon esprit d’atteindre l’Helveg. Je me concentrai longtemps avant de me sentir partir. Je savais que ce n’était pas bon pour mon bébé mais ce petit semblait avoir du cran. Le décor flou et bleuté apparut bientôt et Elysia m’y attendait ayant rajeuni d’une dizaine d’années.

-Je savais que tu viendrais, dit-il d’un ton serein.

Il m’ouvrit ses bras et je courus m’y réfugier en déversant mes larmes. Je manquai de m’étouffer prise dans mes sanglots alors que mon mari me caressait les épaules, le cou et les cheveux.

-Encore Elysia…Touche-moi encore…Je t’en prie…Je ne peux pas vivre sans toi, hoquetai-je.
-Et pourtant il va bien falloir ma Anna d’amour, renchérit-il en m’embrassant.

Son toucher me fit l’effet d’une douche froide car dénué de toute vie, il était glacé.

-Iduna a disparu…Il y a un brouillard qui empêche les Northuldra de sortir de la Forêt Enchantée, expliquai-je en reniflant.

-Ça ne sera peut-être pas éternel. Je suis sûr que vous arriverez à vous retrouver, m’encouragea-t-il. En attendant tu ne peux pas te permettre de baisser les bras. Pas pour notre fils.
-Et lui ? Tu crois que j’arriverai à m’en occuper toute seule ? Demandai-je, tu as vu comment j’ai été une piètre Maman avec notre fille…Et encore tu étais là avec moi…Je n’y arriverai pas Elysia…Pas sans toi.
-Cesse de dire des bêtises ! Je suis persuadé que tout ira bien pour toi Madame Piceaerd, sourit-il, je veillerai sur toi…Je t’attendrais…Mais tu ne pourras pas revenir tout le temps…Tu sais que ce n’est pas bon d’être dans le royaume des morts trop longtemps.
-Oui…Ta mère me l’avait dit, murmurai-je.

Sa main glaciale me tint fermement la mienne. Il me rapprocha la taille, me toucha encore, respira l’odeur de mes cheveux…Glissa sa tête contre la mienne. Nous soufflâmes profondément. Il déclara alors d’une voix tendre :

-Je t’aime Anna Piceaerd… Je t’aimerai toujours et je veillerai sur toi quoiqu’il arrive…Je t’attendrai autant de temps qu’il le faudra, tu m’entends.
-Moi aussi je t’aime Elysia Piceaerd…Tu me promets que nous nous reverrons ? Demandai-je anxieuse.
-Pas avant que tu ne deviennes une vieille femme très sage, oui je te le promets, conclut-il en me caressant la joue. Je ne monterai pas dans l’Helheim sans toi.

Ses mains empoignèrent ma robe et il me ramena contre lui avant de me donner un baiser froid qui se voulut pourtant long, langoureux et plaisant.

-Allez ! File maintenant et laisse-toi vivre simplement avec Olaf, d’accord.

J’acquiesçai me sentant redescendre avec le cœur légèrement moins serré.


****

-Pourquoi tu avais si peur que Mamie vienne dans l’Helveg ? Demandai-je intriguée à Papy.
-Parce que ce n’est pas un endroit pour les vivants… Il n’y a pas d’air ici…Que des souvenirs…Que de la psyché, expliqua-t-il, ce n’est pas bon pour l’aura.
-Mais nous ne nous sommes jamais quittés malgré tout, renchérit Mamie en lui embrassant la joue.
-D’ailleurs il y a quelque chose que j’aimerais te redonner ma chère femme deux fois du nom, ajouta mon grand-père.

D’un geste tendre, il ouvrit sa main. Nous y découvrîmes la bague de fiançailles.

-Tu l’avais pendant tout ce temps ! S’écria-t-elle émue.
-J’attendais juste le bon moment, se justifia-t-il.
-Eh voilà après on va dire que je te copie Elysia ! S’exclama à son tour mon grand-oncle d’une voix grognon.

Il sortit aussitôt les barrettes de crocus de sa poche et les remit dans les cheveux de ma grand-mère.

-Merci grand-frère, murmura Mamie en l’enlaçant.

Puis elle se colla à Papy et déclara :

-Merci à vous deux…Je suis si contente que vous vous entendiez enfin.

Ils se confrontèrent du regard et se donnèrent un signe de respect.

-Andréas est quand même une sacrée pourriture ! Lâcha soudain Maman en serrant fortement notre aïeule.
-Redis-le encore ma nièce, je crois que je ne m’en lasserai jamais assez, sourit Grand Oncle Pieter.
-Pourquoi cela mon Ange de l’Air ? Demanda Mamie en fronçant légèrement les sourcils à l’égard de son frère.

-Il m’avait vu passer avec Courant d’Air quand j’ai soigné Agnarr. Je lui ai fait signe que j’allais jusqu’aux charrettes. Il aurait pu te prévenir plus tôt ou le dire à Papa ! Tu sais…Je n’ai rien vu de la bataille puisque j’étais déjà partie…Mais je t’ai entendu crié près du barrage…Néanmoins je ne pouvais pas te répondre fort sous peine que mon identité soit découverte des Arendellien, expliqua-t-elle.
-Tu as très bien agi ma chérie, déclara-t-elle.
-J’ai fait ce que je croyais juste…Rectifia-t-elle modeste, pour moi il n’y avait pas d’ennemis…Juste un jeune garçon qui était en danger et que j’étais en capacité de sauver.
-Sans rancune Belle-Maman pour vous avoir emprunté votre fille pendant un petit moment ? Plaisanta Papa.
-Ça aurait été dommage de ne pas vous avoir avec nous pour l’éternité ! On aurait loupé quelque chose mon Gendre ! dit-elle ironique.
-Pour en revenir à Andréas, Anna, je crois que si tu nous annonçais que finalement tu as vu que c’est lui qui a déclenché la guerre Northuldra/ Arendellien je ne serai guère surpris ! S’écria Papy en serrant les poings.
-Attends…C’est encore à temps d’arriver, renchérit-elle. Mais pour l’heure tant que nous n’avons pas de preuves ne nous formalisons pas.
-Mais qu’est-ce que vous avez à sourire, vous ? S’écria alors Kristoff en observant Grand Tonton.
-Moi j’avais raison depuis le début au sujet de ce petit démon, minauda-t-il.
-Pieter tout grand frère que tu es, si tu continues je vais me charger moi-même de te botter les fesses ! le menaça-t-elle.
-Ah Belle-Maman qui sort les gants de boxe je veux voir ça ! S’exclama à son tour Papa.

Hans, Elsa, Kristoff et moi nous mordîmes les lèvres pour ne pas rire.

-Calmez vos ardeurs Moustache Junior, rit Grand-Père…Personnellement je ne souhaite pas me rebattre avec toi Pieter.
-La dispute avec ton frère avait fait plus mal Papy, lâcha Hans.
-Ton frère ? Répéta Grand Tonton sans comprendre.

Mamie fusilla aussitôt mon ancien mari du regard puis elle avoua à son aîné qui était vraiment Amarok.

-Bien…Cela explique pourquoi pendant un moment j’avais aussi une certaine attirance pour toi mon cher beau-frère, dit-il quelques minutes plus tard.
-Pardon ?! S’offusqua notre aïeule d’une manière juvénile, mais enfin Pieter ! Tu ne peux pas comparer les deux ! Elysia est dix fois plus beau tout de même !
-C’est flatteur mon amour mais que tu le veuilles ou non il y a une certaine ressemblance, dit Papy fairplay.

Ce fut Maman qui rit la première, ce qui désamorça la situation. Puis Papa enchaîna rêveur :

-J’ignorai que Mattias voulait demander Halima en mariage, déjà à l’époque.
-Oh bah il l’a demandé, intervint Kristoff, ils se sont même mariés mais il est mort peu de temps après.
-Merci de bien nous remettre dans l’ambiance ! Grinça mon père, pour ça vous devez tirer de votre père monsieur Bjorgman.
-Papa ! Grognai-je.

Le montagnard haussa les épaules alors que Mamie annonça :

-Non au contraire mon Gendre, l’intervention de Kristoff est parfaite pour continuer l’histoire…On s’y remet ?

Il y eut un « non » unanime mais notre aïeule ne s’en préoccupa pas et reprit le récit d’un air mélancolique toujours adossée à Papy.

****

Je dormis longtemps, me contentant juste de me réveiller pour manger, me laver et pleurer à chaudes larmes avant de me rendormir. Je me maintenais en vie uniquement pour Olaf. J’avais essayé de contacter Iduna par voyage astral pour voir si elle était encore en vie mais comme la fois où elle s’était échappée à l’âge de cinq ans, je n’arrivais pas à l’atteindre. Quand je n’étais vraiment pas bien, ce qui arrivait relativement souvent dans la journée, je me rappelai les paroles de mon cher Elysia et cela m’aidait à me raccrocher à la vie. Je restai des heures prostrée dans mon lit à parler à Olaf. Me masser le ventre m’apaisait et me réconfortait car aussi surprenant que cela puisse paraître, mon petit embryon avait survécu à la bataille…Malgré le traumatisme…Malgré la perte de sa sœur, son oncle et son père.

Je restais une semaine sans parler à personne, employant sur moi-même mes méthodes de psychanalyses. J’avais voulu retrouver les esprits mais aucun n’avait répondu à l’appel des « Ah-Ah »… Pas même les Géants…C’était comme si eux aussi ne me voyaient plus comme amie.
Rien ne changeait donc pour moi en ce début d’avril et j’étais encore dans des songes sans souvenirs quand soudain une voix se fit entendre dans l’entrée de la hutte :

-Madame Anna Piceaerd est-elle là ?!

Je me redressai lentement à la fois soulagée et anxieuse. J’avais reconnu Yélana.

-Oui…Oui je suis là ! Me forçai-je à dire à voix haute.

Je sortis enfin de mon lit et marchai jusque dans la pièce principale. Ma meilleure amie venait de refermer la porte. Par miracle, elle tenait debout en s’accrochant tout de même à une canne branlante. Elle était habillée de sa tenue Northuldra et rien ne laissait paraître qu’une semaine plus tôt elle avait été blessée presque mortellement.

-Tu es vivante ! Lâchai-je les yeux soudain baignés de larmes.
-Vivante…Vivante…Répéta-t-elle en me regardant avant d’éclater en sanglots à son tour…Nous allons dire cela comme ça…J’ai perdu mon mari et mon bébé.
-Je suis navrée pour Amarok, lançai-je.

Yélana me fusilla du regard et renchérit :

-Inutile de faire semblant Anna…Tu ne l’as jamais aimé, ce n’est pas maintenant que cela va commencer.
-Je sais ce que c’est que la douleur, et crois-là ou non mais j’ai eu de l’affection pour lui lorsque j’étais petite et adolescente, réfutai-je, tu sais…J’ai perdu Iduna, Elysia et Pieter.

Les yeux de ma meilleure amie s’élargirent d’horreur alors que je repris triomphante :

-Tu vois bien que ça te fait quelque chose aussi.
-Bien entendu ! Rétorqua-t-elle, je te rappelle que c’est moi qui ai mis au monde ta fille…Et que dire de ton mari et ton frère ?! Nous étions les inséparables quand nous étions petits.
-Alors oui…Aussi bizarre que cela puisse paraître même avec toutes les horreurs qu’il m’a fait subir, cela me fait quelque chose qu’Amarok soit mort…Car comme tu dis, nous étions toujours tous ensemble, renchéris-je.

Yélana hocha la tête avant de continuer à m’observer. Et ma posture ne la trompa pas.

-Tu as encore malgré tout quelqu’un à chérir, murmura-t-elle en voyant mon ventre arrondi.

Elle se remit à pleurer et souleva alors sa robe me révélant une énorme cicatrice encore boursoufflée qui faisait le tour de son ventre.

-Je ne connaitrai jamais le bonheur d’être Maman ! Cria-t-elle. Alors que toi tu t’en sors quand même pas mal !

Je me raidis immédiatement en entendant ses propos incohérents. Je mettais cela sur le compte de la colère.

-Tu ne penses pas ce que tu dis Yélana, dis-je calmement. Tu as mal comme moi, comme beaucoup d’entre nous…Mais c’est toi maintenant la cheffe…Tu ne peux pas baisser les bras et être faible.

Ma meilleure amie se renfrogna immédiatement et s’exclama le cœur blessé :

-Que les dieux maudissent le jour où nous sommes devenues meilleures amies ! Toi ? Anna Piceaerd qui a perdu le bel éclat de ta robe de cinquième esprit vient me faire une leçon de morale…Je n’ai pas demandé une thérapie chamanique ! Oui !
Que les dieux maudissent ce jour-là ! Qu’ils maudissent le jour où Amarok et toi avez accepté que Runeard construisent ce fichu barrage ! Qu’ils maudissent le jour où tu as éteint ce feu du foyer qui t’unissait à ton premier mari ! Je savais que ça allait mal finir ! Je n’ai pas cessé de te le répéter mais tu n’en as fait qu’à ta tête !
-…Ne joue pas à ça avec moi Yélana ! Mon acte t’a permis de vivre douze magnifiques années ! Lançai-je avec hargne, et avant cela toi aussi tu allais à l’encontre des coupoles quand tu fautais avec Amarok !
-MAIS ENFIN ANNA OUVRE LES YEUX AU BOUT D’UN MOMENT ! Explosa-t-elle, OUI ! OUI ! TU AS RAISON JE ME SUIS LAISSEE EMBARQUER PAR AMOUR ET JE SUIS EN TRAIN DE LE PAYER TOUT COMME TOI ! ET JE N’AI PAS PEUR DE LE DIRE ! OUI LES DIEUX M’ONT PUNI DE M’AVOIR PRIS TON MARI ! OUI ! ILS T’ONT PUNI D’AVOIR AIME UN AUTRE HOMME QUE CELUI QUI T’ETAIS DESTINEE !
-Et les autres ? Continuai-je calmement car je ne voulais pas me laisser gagner par une crise de nerfs, les autres Northuldra ? Qu’ont-ils à se reprocher ? Ils n’ont pas été à l’encontre des coupoles, eux ? Et les Arendelliens qui ont aussi été victimes de ce désastre ? Ils n’ont pas de coupoles eux non plus !

Le visage de Yélana vira au rouge car elle comprit que si ses arguments étaient valables sur elle et moi, ils ne pouvaient pas l’être pour tout le monde. D’un geste de nonchalance elle traversa la pièce et claqua sa main sur ma joue. J’encaissai le coup sans broncher préférant protéger mon ventre au cas où elle perdrait définitivement la raison.

-Est-ce tout dont vous êtes capable Madame Coudrier ? Demandai-je la poussant dans ses retranchements.
-Ça suffit Anna ! Arrête de te moquer de moi ! Siffla-t-elle.

Nous restâmes encore quelques instants à nous confronter du regard avant que finalement je prenne l’initiative de lui dire :

-Si je consens à dire que c’est parce que j’ai été à l’encontre des coupoles que tout ceci est arrivé, tu me laisseras en paix ?
Yélana haussa les épaules.
-Si tu n’es pas sincère cela ne sert à rien de l’entendre, admit-elle…Néanmoins j’ai trouvé ce qui pourrait définitivement m’apaiser.
-Je t’écoute ? Murmurai-je.
-Je souhaite que tu partes en exil… Tu m’entends Anna Piceaerd ?! Que tu partes loin ! Très loin ! Et ne revienne jamais ! Cria-t-elle.

Sa sentence résonna dans la hutte avec force.

-Oui…Sauf que tu oublies que si la chamane part, le peuple Northuldra disparaît…C’est d’ailleurs ce qui s’était passé aux Terres Gelées, objectai-je.

Ma meilleure amie se mit soudain à rire d’une façon qui me fit peur et répliqua :

-Encore une fois tu ne vois pas la réalité Anna… Les Northuldra sont déjà morts…Nous sommes prisonniers de ce brouillard intense, très peu d’hommes ont survécu, beaucoup de femmes sont veuves…Et toi mieux que personne sait qu’une femme qui n’a pas d’homme ne peut pas avoir d’enfants…Nous avons essayé de jouer avec le modernisme et nous avons échoué…C’est ainsi.

Ses paroles furent suivies d’un silence qui me plongea dans la plus grande perplexité. Je ne voulais pas le reconnaître mais il était malheureusement évident qu’elle avait raison.

-Tu te rappelles que notre peuple ne doit faire confiance qu’à la nature…Cette dernière nous fait payer notre orgueil à vouloir avancer vers un monde futile. La preuve ! Ta robe de cinquième esprit n’est plus là que pour faire jolie…Tu ne l’es plus…Et ne me prend pas pour une imbécile, je l’ai bien compris… Est-ce que tu as toujours contact avec eux ? Questionna-t-elle.
-Non, murmurai-je en baissant la tête…J’ai essayé mais cela ne marche plus.
-Nous sommes donc bien maudits...Lâcha-t-elle en se mordant la lèvre avec violence.

Je fermai les yeux et me passai ma langue d’anxiété sur mes lèvres. Puis je respirai un grand coup avant de reprendre :

-Je consens à faire ce que tu me demandes Yélana…Je veux bien partir en exil. Mais j’ai quelques conditions avant cela.
-Te crois-tu en position forte pour pouvoir imposer cela ? Demanda-t-elle en colère.

Je me rassis immédiatement sur une chaise et lui répliquai d’un ton détaché :

-C’est toi qui vois…Soit tu t’accommodes de mes choix, soit je reste parmi le peuple et continue de répandre la zizanie, selon tes dires.
Ses yeux me fusillèrent du regard. Néanmoins elle finit par grogner :
-Bien…Bien…Passons…Que veux-tu Anna ?
-Quitte à ce qu’il n’y ait plus de chamane dans ce campement, je voudrais que tu dises à tout le monde que je suis morte car je n’ai pas pu supporter la perte d’Elysia et d’Iduna, déclarai-je.
-Tu es encore plus folle que je ne le pensais ! Lâcha-t-elle.

Je serrais les poings ne souhaitant pas m’énerver et argumentai encore :

-Ou au contraire très sensée ! Les Northuldra ne comprendraient pas qu’une chamane déserte sans avoir une raison valable…Et je suis désolée mais ton chantage est maigre car tu es la seule qui prend autant à cœur cette histoire de coupoles.
-Soit, murmura-t-elle entre ses dents. J’y consens.
-Peut-on dire que nous avons un pacte Madame Coudrier ? Questionnai-je.

Elle me tendit sa main et je la lui serrai fortement. Puis contre toute attente elle m’enlaça pendant longtemps.

-Pardonne-moi pour mes propos injurieux envers toi…Je ne te déteste pas Anna Piceaerd…Bien au contraire…Je te souhaite bonne chance, murmura-t-elle.

Je lui embrassai les cheveux et conclus :

-Moi non plus cheffe Yélana je ne pourrai jamais te haïr…Bon courage à toi.
-Bien…Je vais te laisser…Je dois aller réparer ma table…Murmura-t-elle alors que ses yeux s’emplirent de larmes.

Sa dernière phrase me laissa un goût amer. Elle me remercia une dernière fois, me regarda en souriant et quitta enfin la hutte. Je pris un moment avant de préparer le strict minimum. Je décidai de ne pas aller trop loin pour pouvoir ramener toutes mes affaires de la maison au fur et à mesure. Ainsi, je me retrouvai bientôt à faire le chemin le plus discrètement possible…Jusqu’aux Cavernes Perdues.

Une fois de plus les souvenirs ressurgirent accompagnant mes pas. Je serrai les dents pour ne pas pleurer. J’arrivai devant le plateau en repensant à un certain treize décembre…Attention la pente est raide…Quel est cet endroit ?...Les cavernes perdues. Je suis tombé dessus quand je suis venu plus tôt dans la journée, je suis étonné que tu ne les connaisses pas. Elles sont liées aux Géants…Ce qui est bien c’est que maintenant que tu es cinquième esprit tu pourras venir te réfugier là surtout quand tu auras marre d’être marié à ce crétin d’Amarok…

Il fallut un temps pour que mes yeux s’habituent à la lumière lugubre. Je revoyais les pétales au sol et déglutis violemment connaissant à présent le chemin par cœur depuis le temps que nous y étions revenus avec Elysia. J’aperçus bientôt l’eau mi-chaude, mi-fraiche qui gouttelait sur les parois humides m’indiquant que je n’étais plus très loin de mon refuge.

Les couettes de rennes avaient elles aussi survécu au temps. Elles étaient restées douces et comportaient toujours ma trace de virginité. Je pleurai à nouveau à chaudes larmes en repensant à notre première expérience …Tu te rappelles la promesse que tu m’avais faite il y a deux ans ?...Oui… Mais si tu ne veux toujours pas… Mon impatience…Elysia, je le veux, là, tout de suite, maintenant, s’il te plaît. Sa patience…Non pas de « mais »… Si tu t’emballes je ne fais rien… Je veux pouvoir t’honorer comme il se doit…Sa délicatesse…Je ne vais pas te faire mal promis…Ma folie…Je me fiche d’Amarok et de mon mariage… Je…Je n’aime que toi… Je veux un bébé de toi, s’il te plaît… Oui…Nous l’avions eu ce précieux bébé… Dans des conditions pitoyables mais nous l’avions eu…

Alors que je me calais contre les peaux de rennes, mon esprit se téléporta dans l’Engel d’Arnevik…Les paroles de mes proches s’emmêlaient… Et voilà… Bravo Anna ! Oh ! Elysia ! La théière s’il te plaît !... Mince ! Nous n’avons pas de vêtements…Enveloppe-là dans mon châle. Il est propre, je l’avais lavé avant de partir…Voici Iduna…C’est une merveille petite sœur… Et tout avait volé en éclats… Tout ce bonheur parti…
Je cherchai immédiatement ma respiration sentant que ma poitrine se compressait. Tout finira par passer, me persuadai-je. Je sentis soudain un coup à l’intérieur de mon ventre.

-Oh ! Clamai-je surprise, Olaf…Tu…Tu bouges ?!

Je reçus un nouveau coup de pieds. Des larmes de joie rejaillirent cette fois.

-Tu es d’accord avec Maman pour dire que ma tristesse s’atténuera c’est ça ? Demandai-je d’une voix puérile.

J’eus encore un coup affirmatif. Mon cœur s’accéléra. La vie continuait malgré tout. Je m’embrassai ma paume de main et la plaçais sur le bout de ventre qui s’étendait.

-Je t’aime Olaf…C’est toi et moi à partir de maintenant.

Je reçus un dernier coup et m’assoupis avec le sentiment que malgré tout je continuai d’avancer. Les jours…Les semaines…Et bientôt les mois défilèrent. Pendant deux mois, je vivais la nuit continuant d’embarquer ce qui était précieux à mes yeux dans les Cavernes Perdues. Yélana avait bien fait passer mon message et tout le monde me croyait morte. De ce fait personne ne vint m’embêter. Plus les mois avançaient plus il m’était difficile de faire les allers-retours avec la place que prenait Olaf dans mon ventre. Je lui parlais tous les jours d’Elysia et d’Iduna. Cela me permettait à moi aussi de ne pas les oublier. Heureusement que mon fils était là car j’avais parfois l’impression d’être folle à force de parler toute seule. Je continuai également de me mémoriser à l’infini toutes mes leçons de chamanisme pour ne pas oublier ma pratique. Quatre, puis cinq et enfin six mois passèrent.

Olaf était prêt à sortir. Et il me le faisait bien sentir car depuis quelques jours, j’avais déjà des torsions douloureuses dans le bas ventre. Je n’avais pas songé une seconde au cours de ma grossesse à l’éventualité où cela se passerait mal. Mais maintenant que le moment approchait,
J’étais prise de crises d’angoisses que je tentais d’atténuer par mes propres exercices de chamanismes.

-Allez Anna…On souffle…Dis-je à haute voix.

Comme m’avait appris Yélana pour la naissance d’Iduna…Cela me paraissait si loin…Quelquefois il me venait à penser que je n’avais eu cette petite fille. Où était-elle à présent ? Encore en vie ? Morte ? M’avait-elle oubliée tout comme elle avait oublié son père ?

-Arrête d’y penser Anna, me grondai-je, le passé est passé.

Je sentis un coup de confirmation.

-Tu veux sortir Olaf ? Demandai-je alors.

Je reçus immédiatement un autre coup de pieds.

-Très bien mon bébé…Soupirai-je car je sentais une nouvelle contraction…Maman préférerait que tu attendes demain pour venir parmi nous…Car aujourd’hui…C’est les treize ans de ta grande sœur.

Les coups redoublèrent me forçant à serrer les dents pour ne pas crier. J’avais appris depuis six mois à vivre dans le silence, faisant presque partie du décor des Cavernes Perdues.

-Bien…Bien…Puisque tu n’es pas compatissant…Laisse-moi au moins me laver, expliquai-je.

Je voulais surtout me passer l’eau chaude de la cascade pour atténuer les poings de côté qui me lançaient dans le bas ventre. Cela marcha un peu au début. Mais à force de rester trop longtemps, cela ne me fit plus aucun effet. Je me plaçai alors mes doigts presque dans mon chakra racine pour vérifier l’avancée. Je n’étais qu’à trois centimètres… Le calvaire allait encore être long jusqu’à dix.

-De toute façon je n’ai pas d’autres choix d’attendre que tu pointes le bout de ton nez mon petit bonhomme, murmurai-je mi-impatiente mi affolée.

Les heures passèrent. Je m’occupai en faisant des incantations. Je sentais ma température corporelle augmenter plus vite que pour Iduna. Comme un automatisme, je me replongeais dans les souvenirs de mon premier accouchement, entourées des personnes que j’aime. La douleur était toujours présente mais plus acceptée qu’avant car je savais que mon mari m’attendait dans l’Helveg.

-Courage…Pour la première fois depuis longtemps…Je ne serai plus seule, dis-je en serrant les dents car je ressentis une nouvelle contraction.

Je soufflai doucement alors que je sentais la tête d’Olaf appuyait sur la fin de mon col de l’utérus. J’inspectai à nouveau l’intérieur.

-Allez nous sommes à la moitié mon bébé, chuchotai-je.

Cette fois-ci pas d’Elysia pour m’aider à percer la poche des eaux. Je me relevai alors péniblement avec comme objectif de marcher jusqu’à ma prochaine torsion. J’avais l’impression de me trainer mais j’essayai de garder la tête haute. Je m’arrêtai à la moitié du chemin, prise d’une contraction plus forte. Je m’appuyai sur le mur de roche toujours en rejetant une respiration de souffles court. Je sentais les gouttes de sueurs perler le long de mon front. Mon plan parut fonctionner. Je repassai encore mes doigts dans mon chakra racine et pus en ajouter deux de plus. Je souris grimaçante et parlai encore au fœtus :

-Nous y sommes presque mon grand… Col dilaté à sept.

J’avais pour objectif de faire l’aller-retour entre le début de la Caverne et la Cascade mais cela semblait plutôt ambitieux. Je décidai donc de revenir sur mes pas si je ne voulais pas accoucher debout. Mais alors que j’étais sur le point d’entrer complètement dans mon refuge, j’entendis du bruit derrière moi.

-Mon Dieu Andréas ! Tu avais raison ! Elle est en vie ! Clama soudain la voix de Béata.

Je les dévisageai comme si je voyais des morts revenir à la vie. Six mois que j’avais été coupée du monde…Croyant ma ruse parfaite…Me croyant même protégée. Mais non…Laïka, Béata et mon faux frère se tenaient devant moi. Ce dernier semblait fier. Il se rua sur moi et m’enlaça.

-Depuis que Yélana nous a dit que tu étais morte, j’ai tout fait pour te retrouver grande soeur. Je n’y ai jamais cru à ta perte ! Je savais que tu valais mieux que ça, Anna ! S’exclama-t-il les larmes aux yeux.

Les deux sœurs Nattura me dévisagèrent également en pleurs.

-S’il te plaît Andréas, ne me sers pas comme ça…J’ai mal ! Grognai-je en le repoussant.

Je ne partageais pas leurs enthousiasmes…Les voir faisait émerger en moi trop de souvenirs.

-Vous…Vous ne pouvez pas rester-là…Vous ne devez pas dire aux autres Northuldra que je suis en vie…J’ai passé un pacte avec Yélana…Et je m’y tiendrai…La Anna d’avant n’existe plus…Je vous en prie…Renchéris-je.

Ils me regardèrent interloqués puis Laïka s’avança pour me soutenir.

-Nous consentons à garder votre secret Madame Piceaerd, déclara-t-elle, néanmoins il me semble que nous arrivons à point nommé…Vous avez de la chance…Deux guérisseuses pour le prix d’une !


Je les observai remerciant discrètement l’âme d’Elysia de m’avoir envoyé de l’aide à la dernière minute. Andréas se remit à pleurer et murmura :

-C’est trop beau ! D’une tu es en vie…Et de deux tu portes la vie…C’est un miracle Anna…Un miracle…

Je n’eus pas le temps d’approuver que déjà une nouvelle contraction vint m’embêter.

-Béata tu la prends par une épaule et moi par l’autre, ordonna Laïka en grande professionnelle, guidez-nous jusqu’à votre refuge.

J’hochai faiblement la tête sentant que ça me tirait encore. Nous nous remîmes en route tous ensemble. Les Nattura et mon frère me racontèrent alors ce qui se tramait depuis mon départ du campement.

-Yélana s’en sort remarquablement bien…La vie a repris doucement son cours… Nous avons failli avoir une autre bataille quand les pisteuses sont tombées nez à nez avec un groupe de soldats d’Arendelle qui ont été prisonniers de la brume, expliqua Béata.
-Et finalement ? Demandai-je en m’arrêtant suite à une autre contraction.
-Finalement, ils ont plus ou moins passés un accord avec la cheffe. Elle les tolère dans la Forêt Enchantée et continue de les voir une fois par mois. Ils ont pour mission de trouver une brèche dans la brume.
-Bien…Ma meilleure amie s’est assagie finalement… dis-je en serrant les dents.
-Oh pas pour tout malheureusement, répliqua Andréas, savais-tu qu’elle s’est proclamée chamane puisqu’il n’y en a plus. Elle a expliqué que comme vous étiez très proches tu lui avais enseigné cet art…Et qu’en plus elle avait appris les bases quand elle logeait sur les Terres Gelées avec Elysia. Mais tous les trois nous ne sommes pas dupes…
-C’est mieux ainsi ! Les coupai-je en m’appuyant ferment au bras de mon faux frère.

La nouvelle contraction me poussa à le griffer.

-Doucement non peut être Anna ? Déclara-t-il.

Béata me lâcha alors quelques secondes pour lui mettre une tape sur la tête.

-Quand tu auras encaissé une douleur aussi forte, on en reparlera ! Persiffla-t-elle.

Puis elle et Laïka me posèrent enfin sur les peaux de rennes. La douleur plus intense arriva aussitôt mais toujours pas de perte des eaux.

-Respirez Anna…Oui soufflez ! C’est bien ! S’écria l’aînée Nattura avant de m’enlever mes bas et de mettre ses doigts dans mon col de l’utérus…Bien…Nous sommes plutôt pas mal…Mais ce n’est pas normal que vous n’ayez rien perdu.

Elle se tourna alors vers sa sœur et ordonna :

-Béata, donne-moi une aiguille tout de suite que je perce la poche des eaux.

Bien que prête à tourner de l’œil, La plus petite s’exécuta.

-Ne me regardez pas Anna…Votre bébé ni vous ne va rien avoir d’accord ? Continua Laïka.
-D’ac-cord, hoquetai-je. Y…A…PAS…IN…TE…RET…DE…TOU…TE…FA…ÇON…

Je sentis immédiatement un picotement désagréable me rentrer dans ma fleure intime. Quelques secondes plus tard le liquide partit se répandant sur les couvertures de rennes. Je criai de suite à cause d’une autre contraction. Laïka remit ses doigts.

-Je ne vous fais pas mal ? Demanda-t-elle.

Je secouai la tête alors que mes yeux brillaient au pic du travail.

-Bien…Vous allez pouvoir pousser… Attention…Prenez une grande bouffée, répliqua la grande Nattura.
-Et moi je fais quoi ? Intervint Andréas qui avait des hauts le cœur.
-Chut ! Tu trouves une bassine et tu la remplis de l’eau de la cascade, lui préconisa-t-elle.

Je pointai alors un doigt et murmurai entre mes dents :

-A gau…Che…L’eau est chaude…
-Ne vous défilez pas Anna…Allez…Respirez à fond et poussez ! Reprit Laïka, c’est très bien ce que vous faîtes.

Je m’exécutai sentant que je n’étais pas bien placée.

-Béata rehausse-là…Ordonna encore l’aînée Nattura.

Elle nous regarda alors et éclata de rire avant de rétorquer :

-Ne faîtes pas ces têtes-là tous ! Déjà le bébé ne se présente pas par le siège…Allez Madame Piceaerd, nous allons le sortir ce petit bonhomme, n’est-ce pas ?
-PLU-TOT…DEUX…FOIS…QU’UNE ! Hurlai-je péniblement.
-On s’y remet dans ce cas ! Respirez, dit-elle avec calme.

Je rentrai le plus d’air dans mes narines, soutenue par l’arrière par Béata et contractai enfin tout mon bas ventre pour expulser Olaf en l’aidant à avancer.

-Courage Anna…C’est bien…Vous refaites ça…Je vois les épaules…On y retourne ? Demanda-t-elle d’une voix chaleureuse.
-Je…N’ai…Pas…Vrai…Ment…Le…CHOIX…JE…CROIS… ! Hurlai-je.

L’aînée Nattura secoua la tête avec un grand sourire.

-Andréas tapote-lui le front avec du linge au lieu de rester les bras ballants ! Gronda alors Béata.

Mon faux frère ragea alors que je sentis une nouvelle contraction. Je repris aussitôt une grande bouffée et poussai à nouveau me sentant écarteler de plus en plus de l’intérieur. Les mains de Laïka s’infiltrèrent alors dans mon chakra racine et elle tira de toutes ses forces jusqu’à attraper mon fils tout recouvert de sang et de vernix caseosa. Une larme perla dans ses yeux alors qu’elle me le présenta.

-Regardez votre petit bonhomme Anna ! S’écria-t-elle.

Je voulais pleurer mais une fatigue me rendit faible. Je sentais que le sang continuait de couler entre mes cuisses. Mes paupières me parurent soudain lourde.

-Hey Anna ? Vous allez bien ? Demanda-t-elle encore.

J’hochai faiblement la tête alors que ce n’était pas vrai. J’étais en train de partir.

-Béata vient sortir le placenta et couper le cordon ! Ordonna-t-elle à sa sœur, Andréas amène la bassine d’eau pour… ???
-…Olaf…Murmurai-je difficilement, il s’appellera Olaf comme mon père.

J’hésitai avant d’ajouter :

-Vous…Vous vous en occuperez bien…

Alors que je fermai les yeux et que mon âme s’éleva vers l’Helveg, j’entendis Laïka crier :

-Par les esprits ! Vite ! Elle perd du sang ! Andréas ! Tiens le bébé !

Et puis plus rien. J’étais dans les bras d’Elysia…Cela faisait longtemps que je ne m’y étais pas retrouvée. Nous nous embrassâmes longuement puis il murmura :

-Tu me manques ma Anna…Mais ce n’est pas ton heure.
-Pourtant…Je me sens si bien avec toi, chuchotai-je éprise par ses caresses.
-Et moi donc mon amour…Mais tu ne peux pas rester… Il faut que tu élèves notre fils…Tu te rappelles ? Allez ! File ! Et crois-moi ce n’est pas de gaieté de cœur que je te dis ça…Tu as encore une fois fait un travail admirable…Olaf est beau comme tout.
-Il te connaîtra Elysia…Il connaîtra Iduna aussi…Ils…Ils sont nés le même jour, murmurai-je.
-Je sais tout ça, il y a des moments où je peux t’observer, j’ai totalement confiance en toi ma Anna d’amour…Allez ! File je te dis !

Nous nous embrassâmes encore avant que je sente mon âme redescendre.


-Elle revient à elle ! Cria alors Andréas alors que je sentis péniblement mes yeux s’ouvrir.
Béata et Laïka m’enlacèrent bientôt tandis que je reprenais des forces.

-J’ai…J’ai été présenter notre fils à son père par voyage astral, expliquai-je.

Elles poussèrent un soupir de soulagement alors qu’Andréas répliqua, effrayé :

-Du coup on lui dit maintenant ou pas ?
-Me dire quoi ?! Paniquai-je, Non…Pas ça…S’il vous plaît.
-Calmez-vous Anna…Olaf va très bien…On ne peut pas en dire autant de la bassine et l’eau qui ont servi à le nettoyer.

Laïka se détacha alors de moi et approcha le récipient…Dont le liquide clair était congelé.

-Je vous avais dit de prendre du côté gauche ! Les grondai-je.
-C’est ce que j’ai fait Anna, continua Andréas.

Sur ses entrefaites, il m’apporta mon fils qui avait été habillé de la tenue Northuldra beige que je lui avais sorti. Je pus enfin le prendre dans mes bras et l’émotion se déclencha par des larmes de joie.

-J’avais oublié à quel point un bébé était si petit…Si fragile, dis-je en lui embrassant sa paume de main.

Je tiquai légèrement car elle était glacée. Je la bloquai alors dans la mienne pour la réchauffer. Mon faux frère choisit ce moment-là pour revenir avec une petite coupelle d’eau chaude.

-Regarde bien Anna, me confia-t-il.

Délicatement il prit la main d’Olaf et la posa sur la surface liquide…Qui se transforma immédiatement en glace. Mon souffle se coupa, mon cœur se recroquevilla. Les autres me dévisagèrent et je pouvais lire leurs pensées qui étaient les mêmes que Yélana…J’avais brisé le feu sacré des Dieux…J’avais été à l’encontre des coupoles…Ce n’était qu’une punition de plus…Quelquefois, il m’arrivait de penser comme eux et plus que jamais en cet instant. Puis je croisai le regard des yeux bleu acier de mon fils…Et soudain mon angle d’observation change complètement.

-Nous sommes d’accord que ce n’est pas normal, dit tout haut Andréas.
-Non…Bien au contraire ! Clamai-je, Olaf a un souvenir d’Elysia. Ce don est un cadeau de la nature, d’un amour impossible entre les Terres Gelées et la Forêt Enchantée. Ce don est la preuve que nous pouvons nous aimer sans avoir besoin de coupoles. Je lui apprendrai à l’utiliser…
En attendant je vous défends d’en parler à quiconque, compris ?

-Promis Anna ! Clamèrent-ils toujours en retrait, de toute façon tu n’es plus sensée exister.
-Exact, dis-je tout en callant enfin mon bébé contre mon sein.

Je les regardai tour à tour et ajoutai apaisée :

-Andréas et Béata…J’allumerais vos coupoles quand vous voudrez.
-C’est vrai ? S’écria mon frère.

J’hochai la tête. Il embrassa alors la jeune Nattura fou de joie.

-Merci grande sœur ! Fanfaronna-t-il.
-Quant à nous Laïka, nous continuerons d’associer le chamanisme et la médecine quand tu voudras…Tu sauras où me trouver à partir de maintenant, renchéris-je encore.
-J’en serai ravie Madame Piceaerd. Nous allons vous laisser vous reposer maintenant.

J’acquiesçai. Ils s’en allèrent alors tous les trois aussi vite qu’ils étaient venus.

-Bien…A nous deux Olaf Piceaerd…Bienvenue dans la famille…Mon petit Bonhomme de Neige.

Je glissai ma main sur son nez et lui chantai la berceuse d’Ahtohallan avec tendresse, retrouvant enfin le goût de la vie.



Suite dans le post suivant ! Very Happy


Dernière édition par Ansa le Dim 20 Mar 2022, 21:54, édité 2 fois

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Ven 19 Fév 2021, 21:09
Chapitre 25 : Comment vivre sans votre lumière (suite) ?

****


-Olaf m’a permis d’avancer, expliqua Mamie rêveuse alors que nous la regardâmes stupéfaits par la dernière révélation.

Tous…Sauf Elsa qui semblait être au courant.

-Mamie me l’avait précisé quand je voulais encore qu’elle m’enlève mes pouvoirs, expliqua-t-elle.
-Et tu ne nous en as pas fait part ?! La gronda Maman.
-J’avais promis que je ne dirai rien, expliqua-t-elle.
-Ne la gronde pas mon Ange de l’Air…Effectivement, je lui avais intimé de ne rien te dire…ça aurait servi à quoi de toute façon puisque ton petit frère n’a pas vécu, déclara Mamie.

Nous nous renfrognâmes en entendant cela.

-Iduna a réagi comme vous Belle-Maman quand on a découvert que notre fille faisait de la neige, intervint Papa.
-Ah bon Moustache Junior? S’enquit Papy, C’est donc de vous que vient le côté casanier ?!
-Je ne nierai pas que oui Mouton Hihi…Admit mon père.

Puis il ajouta :

-En même temps nous étions deux à l’élever, nous.

Mon grand-père vira au rouge avant de répliquer :

-Oui…D’un autre côté si votre père s’était mêlé de son peuple au lieu de mettre son nez dans le nôtre, j’aurais pu élever mon fils tranquillement.
-ASSEZ ! Cria Mamie, je vous l’ai déjà dit je ne veux pas de disputes dans cette hutte…Non mais regardez-vous ! On dirait Pieter et Amarok là ! Et je pense que pour le côté casanier je ne suis pas en reste Elysia !

Papy et Papa se confondirent aussitôt en excuse alors que Grand Tonton Pieter s’écria soudain:

-Mais il est où maintenant Olaf, petite sœur ?
-Au bon endroit je l’espère, répondit mon aïeule alors qu’une larme glissa sur sa joue.
-Ce sera expliqué dans la suite c’est ça Mamie ? Demanda Hans.
-Oui mon petit Piceaerd…Murmura-t-elle.
-Je ne savais pas que Yélana avait été si hargneuse avec toi…Je vous pensai les meilleures amies du monde ! La preuve ! Elle n’arrêtait pas de me parler de toi dans le Niflheim ! S’écria encore Grand Tonton.
-Oh mais je croyais que depuis le temps, tu avais remarqué mon cher frère que nous adorions nous détester, plaisanta Mamie, nous en avons traversé des choses ensemble…Et Dieu qu’est-ce qu’elle me manque ! Même si je sais qu’elle est heureuse avec cet abruti d’Amarok.
-A l’instar d’être meilleures amies vous êtes belles-sœurs ! Renchéris-je.
-Je n’avais jamais vu ça sous cet angle mais tu as raison ma petite Piceaerd…Reprit-elle, mais trêve de bavardages ! Au ragoût tout le monde !
-Je passe mon tour Belle-Maman ! S’exclama Papa, tu viens Iduna ?
-Ah ? C’est vrai mon Gendre que vous devez aller « vomir » je suppose à cause de la description de mon accouchement ! Reprit-elle avec un sourire amusé.

-Tout à fait Maman, rit la mienne.

-Je ne sais pas pourquoi mais moi aussi j’ai une soudaine envie de vomir Anna ! Renchérit aussitôt Papy en jouant avec ses tresses.

Ils se concertèrent du regard et dirent en même temps :

-Voyage astral ? Voyage astral !
-Je ne comprends absolument rien, nous confia Grand Tonton Pieter.
-Oh ne cherchez pas ! C’est le moment où nous sommes de trop dans cette hutte et aussi dans un coin où se trouve un couple, expliqua mon ancien mari. Vous allez venir avec moi.

Elsa m’observa alors en souriant puis répliqua :

-Attendez ! Je vous accompagne !

Je lui lançai un regard interrogateur alors qu’elle me fit un clin d’œil. Ils se dispersèrent tous.

-Il ne reste plus que nous, chuchota Kristoff à mon oreille.

J’acquiesçai, gênée et l’entrainai jusqu’à l’entrée de la Galerie des Souvenirs car les paroles de Mamie m’avaient marquée.

-Tu veux que nous regardions une de nos vies ? Lança-t-il en m’approchant doucement de lui.
-Non…Je…J’ai une idée en tête…Je voudrais faire une surprise à Mamie, expliquai-je.
-Tu m’en diras tant. Alors que doit-on faire reine Anna ? Demanda-t-il.
-Princesse, rectifiai-je.
-C’est pareil ! S’écria mon montagnard.
-Contente-toi d’attendre et laisse-moi faire, d’accord ? M’écriai-je.

Il acquiesça alors que je fermai les yeux et me concentrai. Je fus surprise de ne pas à avoir à attendre longtemps avant de voir apparaître le halo de lumière qui indiquait l’Hellheim. Puis je prononçai un prénom dans ma tête et attendis patiemment que quelqu’un se présente. Cela ne tarda pas. Bientôt, un petit garçon blond aux yeux bleus âgé de cinq ans environ se révéla et me regarda avec des yeux emplis de curiosité.

-Maman ? Demanda-t-il.
-Non… dis-je en souriant, mais toi par contre tu es Olaf si je ne me trompe pas ?

Il hocha la tête un peu apeuré.

-Oui pourquoi ? Questionna-t-il.
-Pourquoi quoi ? Répétai-je prise au dépourvu.
-Pourquoi tu dis que tu n’es pas ma Maman si tu lui ressembles ? Répéta-t-il.
-C’est une longue histoire et je ne peux pas tout t’expliquer maintenant, murmurai-je, tu aimerais la revoir ta Maman, petit Bonhomme de Neige ?

Il sursauta surpris.

-Y a qu’elle qui m’appelait comme ça, dit-il…Mais oui je voudrais la retrouver.
-Je te promets que tu la retrouveras Olaf…Je reviendrai te chercher prochainement d’accord ? Tu verras même ton Papa et ta grande sœur.
-D’accord. Merci Madame.
-Appelle-moi Anna, dis-je.

Cette fois le petit garçon afficha une mine boudeuse et rétorqua :

-Tu te moques vraiment de moi ! Tu dis que tu n’es pas ma Maman alors que tu lui ressembles et que tu as le même prénom !
-Comme toi avec ton Papy qui s’occupe de toi et ta grand-mère qui s’appelle comme ta grande sœur Iduna, souris-je.

La colère disparut du visage du petit garçon et il conclut :

-Ah oui, tu as raison, un point pour toi ! A bientôt alors Madame Anna.

Il me fit un petit coucou puis il s’éleva ainsi que le halo de lumière et je murmurai :

-A bientôt…Tonton.

Nous restâmes quelques instants dans le silence avant que je ne le brise en demandant à Kristoff :

-Tu ne gâcheras la surprise hein ?

Il secoua la tête avec un grand sourire puis après m’avoir fixé longuement avec amour, il reprit :

-Tu m’avais manqué Anna d’Arendelle…Ton grand cœur, tes idées farfelues et toi m’aviez manqué.

Je rougis immédiatement alors que le montagnard me rapprocha de lui pour que nous partagions enfin un baiser sincère sans que plus personne ne puisse nous le reprocher.

Et pour l'inspiration du titre :





Dernière édition par Ansa le Dim 20 Mar 2022, 21:56, édité 3 fois

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Lun 01 Mar 2021, 18:35
Bon donc je suis dégouté car j'avais terminé le commentaire... Il était en prévisualisé pour voir que tout fonctionnait...Et bim voulant voir une notification d'@El_Iceman je clique trop vite et je perds tout... Donc voila comme il faut un responsable...  Very Happy

En plus il est fan d'Elsa donc raison de plus Razz

Bref...Je suis clairement à l'instar de Mamie...

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Mer 03 Mar 2021, 00:02
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 26 de retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une grand-mère Smile

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Ven 05 Mar 2021, 14:44
Hum, le début de ce chapitre...ou comment te faire ressentir au plus profond de ton être le sens du mot solitude ! La cruauté de cette situation alors qu'Anna sait qu'Iduna est de l'autre côté de la brume... sérieusement les esprits, vous la jouez comme ça ? Punaise et dire qu'à une minute près elle l'aurait retrouvé, déjà que le début c'était pas la joie, mais ce passage est un vrai crève-cœur.

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Et le meilleur dans l'histoire ? Même après avoir vu l'homme de sa vie mourir, même après avoir perdu sa fille, quand Anna découvre des Mattias et d'autres soldats, non seulement elle ne les dénonce pas, mais en plus elle leur donne des provisions et une direction à suivre ?! Et ben on sait de qui elle tient sa petite-fille ! Quand tu penses qu'elle laisse même une dernière faveur à un Runeard mourant... ah bah oui c'est vrai, il a survécu à sa chute lui ! On ne peut pas lui enlever qu'il est résistant le bougre ! Bon, pour le cas de Yélana... encore une fois, elle part à fond dans le fanatisme, MAIS ! Je dois reconnaitre qu'à plusieurs moments, elle n'as pas tort et les évènements peuvent lui donner raison. De là à ce la jouer Scar, il y a quand même un limite à ne pas dépasser sinon je vais devenir fou !

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !  - Page 6 Charlie-brown-gif-8227783

Enfin, même si elles se quittent sur une note amère, cela aurait put être plus violent comme au revoir. Anna part donc en exil, avec, au joie et espoir retrouvé, Olaf toujours en vie dans son ventre. Et franchement, la petite vie au calme dans la nature aurait put continuer sans encombre... jusqu'à l'arrivé d'Andréas et Béata. Cependant, vu la situation (oui Anna qui accouche toute seule, c'est quand même pas rien), ce n'est finalement pas une mauvaise chose. Et oui, pour ce passage, je dois reconnaitre qu'Andréas n'a pas fait de conneries ou n'a pas fait ressortir sa part de psychopathe. Voilà, je suis un minimum honnête et je le reconnais (pour mieux le défoncer plus tard).

En tout cas la naissance d'Olaf est un nouvel espoir (je n'ai pas put m'en empêché) qui nous réchauffe les cœurs après les sombres évènements des derniers chapitres ! Ce qui va lui arriver ? Roh pour l'instant profitons du moment de bonheur présent !

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !  - Page 6 Snoopy-gif-9180739

Mais ce n'est pas tout, car ultime surprise de ce chapitre, le petit Olaf possède des pouvoirs magique semblable à ceux d'Elsa.

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Voilà qui promets ! Elsa n'était donc pas la seule à avoir des pouvoirs de glace, espérons qu'elle devienne pas trop jalouse. D'ailleurs pour la partie dans l'Helveg, j'aime beaucoup la nouvelle dynamique qu'apporte l'arrivé de Pieter, surtout vis-à-vis d'Elysia. Et la fin avec la rencontre d'Olaf laisse présager des moments touchants qui risquent de ne pas nous laisser indifférents !

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Dim 07 Mar 2021, 20:09
Et c'est ainsi qu'en cette fête des grands-mères je publie exceptionnellement un chapitre de retour vers le passé 3 Smile

Pauvre Mamie...ça va vraiment être sa fête mais pas dans le sens qu'elle l'entend ! Bref... Comme pour le dernier chapitre il va y avoir un petit problème de longueur donc il sera coupé en deux postes Smile Bonne lecture Very Happy

Chapitre 26 : Je voudrais un bonhomme de neige :

J’étais au milieu des flammes. Le vent grondait et les esprits étaient déchaînés tout autour de nous. Une odeur de brûlé…de sang…De sueurs…Tous plus épouvantables les unes que les autres me traversèrent les narines.

-Grand Pabby comment peut-on arrêter ce drame ? Demandai-je alors que les larmes dégoulinaient sur mon nez.

Le troll me regarda gravement et annonça avec une voix d’automate :

-Mais c’est trop tard Anna ! Vous avez échoué ! Elysia, Pieter et Iduna sont morts à cause de vous !

Je sursautai alors que des sueurs froides coulèrent le long de mon front. Je finis par répéter :

-Pieter, Elysia et Iduna sont morts ?!

Grand Pabby m’amena alors jusqu’à un coin de terre où les trois corps ensanglantés reposaient. Puis il insista :

-Voyez Anna ! Voyez ce que vous vous êtes infligée en n’étant pas venue me voir.

Je m’accroupis au sol en me tenant les mains sur la tête. J’hurlais comme une folle :

-Je voudrais que tout redevienne comme avant ! Rendez-moi mon mari ! Rendez-moi mon Ange de l’Air ! Rendez-moi mon frère !

Je sentis alors une barre de gel au milieu du front et bientôt une voix innocente se fit entendre :

-Maman…Maman tu cries…


Le décor s’estompa en quelques secondes et je me réveillai dans les Cavernes Perdues…Notre nouvelle demeure. Olaf était penché au-dessus de moi et avait plaqué sa main glacée sur mon front. Je murmurai immédiatement dans une vision encore floue :

-Elysia…

La silhouette blonde secoua la tête et répondit :

-Mais non Maman, je ne suis pas Papa…Papa il est dans l’Helveg…Tu le sais bien…Tu me le racontes tout le temps.

Mes idées s’embrouillèrent alors que la petite main produisit à nouveau de la glace et me la passa sur les cheveux. Mon fils reprit ensuite :

-Tu es toute mouillée Maman…Tu as fait un cauchemar…Tu voulais qu’on te rende Papa, tonton Pieter et Iduna.

Je ravalai mes larmes et dis en serrant les dents :

-Oui…Oui je m’en rappelle maintenant mon petit bonhomme de neige…Je suis désolée de t’avoir réveillé.
-Ce n’est pas grave Maman…A vrai dire…Je voudrais un gros câlin avec toi, déclara-t-il.

Ses yeux bleu innocents m’observèrent et je m’attendris aussitôt. Quatre ans que ce nouveau Piceaerd était entré dans ma vie. Et je remerciai chaque jour le ciel de me l’avoir laissé. Ouvrant mes bras, je l’invitai à se serrer à l’intérieur et chantai doucement :

-Je voudrais un bonhomme de neige…
-Que tu feras avec moi…
murmura-t-il en se mettant son pouce gelé dans la bouche.

Mon rythme cardiaque se stabilisa peu à peu alors qu’Olaf recommença à s’agiter.

-Je n’ai plus envie de faire dodo Maman, chuchota-t-il.
-Si, encore un petit peu mon bonhomme de neige, je voudrais me reposer parce je suis fatiguée à cause de mon mauvais rêve…Nous ferons tes exercices après, repris-je.

Mon fils acquiesça prêt à faire ce que je lui demandai. Mais sa coopération ne dura pas longtemps. Il me fixa à nouveau et dit d’une toute petite voix :

-Dis Maman…Quand est-ce que je pourrais aller dehors ?

Jamais, pensai-je immédiatement avant de me mordre la lèvre.

-Quand tu seras plus grand, répondis-je à la place. Maintenant, repose-toi mon amour.

Je fermais les yeux avant lui et m’endormis sans difficultés. Quand je me réveillai quelques heures plus tard, Olaf n’était plus là. Mon cœur s’accéléra immédiatement et je l’appelai aussitôt :

-Mon petit bonhomme de neige où es-tu ?!

Je poussai un soupir de soulagement quand je le vis arriver quelques minutes plus tard armé d’un solide petit déjeuner et d’un caillou.

-Je suis là Maman, n’aies pas peur ! S’exclama-t-il de sa voix fluette.

Il me tendit le reste des biscuits que j’attrapai encore apeurée par la situation.

-Je t’ai dit de ne jamais t’éloigner de moi mon petit Piceaerd ! Le grondai-je.

Il baissa la tête et murmura :

-Pardon Maman…Mais tu sais… Je ne suis pas comme Papa, tonton ou Iduna…Je ne partirai pas, moi.

Sa phrase me troubla mais je réussis à lui sourire. Après tout, il était trop petit pour comprendre mon angoisse.

-Mais…J’aimerais bien aller dehors quand même…Avec toi Maman…Nous pourrions y aller tous les deux, insista-t-il.

Mes lèvres se crispèrent et je contournai aussitôt sa demande :

-Et si tu me montrais d’abord les progrès que tu as fait.

Ses yeux s’illuminèrent tout de suite et il saisit l’occasion en m’interrogeant :

-« D’abord », ça veut dire que si je fais bien, on ira après ?

Je me raidis immédiatement reconnaissant non sans une quelconque fierté qu’il était très malin. Ma position ne changeait pas : Il ne fallait pas être vu…D’un autre côté il était normal qu’Olaf me le réclame. Je pesai le pour et le contre…Il avait toujours été un bon petit garçon depuis quatre ans, ne se plaignant jamais. Je me devais de lui faire plaisir pour une fois.

-D’accord ! Finis-je par dire.
-C’est vrai Maman ? Demanda encore mon fils plein d’espoir.

J’hochai la tête avant de chuchoter :

-Oui mon petit bonhomme de neige… Mais par contre, nous irons ce soir si cela ne te dérange pas, comme ça on ne croisera pas de mauvaises personnes.

Il m’offrit immédiatement un baiser tout doux et répliqua :

-Tout ce que tu veux Maman…Je promets d’être sage d’ici ce soir et de bien apprendre ma leçon.
-Eh bien, j’en connais une qui aurait dû t’entendre quand elle était plus petite, murmurai-je perdue dans mes pensées.
-Tu parles de ma grande sœur ? Renchérit-il.

J’hochai la tête et le prit contre moi.

-Moi Maman vu comment tu es gentille, jamais je ne t’aurais abandonné ! Lâcha-t-il sans réfléchir, Iduna n’est pas très maligne !

Je ravalai ma salive pour ne pas pleurer et lui ébouriffai les cheveux.

-Allez, ne dis donc pas autant de mal d’elle et montre-moi plutôt tes progrès mon petit Piceaerd.

Il présenta alors son caillou qu’il recouvrit de sa main. Quelques secondes plus tard, une fine couche de gel enroba le minéral.

-Très bien Olaf ! M’exclamai-je.
-Regarde maintenant pour la neige ! Dit-il d’une voix professionnelle.

Il s’exécuta à nouveau et fit un mouvement de rotation avec ses mains juste au-dessus du caillou. Des flocons s’éparpillèrent bientôt sur la surface rêche.

-Voilà ! S’écria-t-il tout fier.
-C’est bien mon trésor, murmurai-je en l’embrassant.

Nous nous entraînâmes durant une heure comme nous avions l’habitude de le faire tous les jours depuis qu’Olaf avait pu apprendre à comprendre les enjeux de son pouvoir. Contrairement à Iduna, je ne l’avais jamais forcé mais j’avais eu de la chance qu’il soit demandeur. Voyant qu’il s’en sortait bien et qu’il faisait des petits tas de neige, je le laissai jouer et allai m’installer pour étudier paisiblement mon chamanisme. Depuis presque quatre ans, je m’appliquai alors à la tâche plus par devoir que mémoire que par obligation. Car oui, même si Béata et Andréas étaient venus me voir pour l’accouchement de mon fils, ils n’étaient jamais réapparus pour que j’allume leurs coupoles. De même, je n’avais pas retraité avec Laïka pour des échanges de guérison depuis. C’était comme si Yélana les avait menacées de me revoir.
J’ouvris donc la page qui m’intéressait et déversai un petit peu de poudre de coquelicot dans un récipient où j’avais inscrit le prénom ANDREAS. Je connaissais par cœur le processus mais des sueurs froides me parcoururent tout de même le corps. J’eus le temps de voir défiler les douloureux souvenirs de mon mariage avec Amarok tout en me concentrant sur l’image de mon faux frère apparentée à celle de Béata. Je penchai alors mes mains au-dessus de la coupole et prononçai rapidement les incantations. La flamme prit de suite à mon grand réconfort car elle révélait leur amour sincère.

-Bien…Faisons la deuxième maintenant, murmurai-je pour moi-même.

J’appliquai derechef le mouvement sur la coupole de la cadette Nattura et le feu prit également très vite.

-Voilà une bonne chose de faite…Ils n’auront plus qu’à venir les chercher, dis-je à haute voix.
-Tu m’as parlé Maman ? Demanda aussitôt Olaf.

Je secouai tout de suite la tête et répondis :

-Non mon petit bonhomme de neige, je viens de faire un exercice de chamanisme.

Il arrêta immédiatement ses occupations et me rejoint avant de continuer :

-Quand est-ce que tu m’apprendras ?
-Que je t’apprenne quoi ? Répétai-je.
-Tous les tours de magie que tu fais, répondit-il en pointant les coupoles du doigt.

Je souris aussitôt, amusée par sa curiosité.

-Ce n’est pas de la magie, mais de l’énergie, toi tu as un pouvoir donc tu as de la magie. Ce n’est pas pareil, tu comprends ? Demandai-je.
-Oui Maman…Mais du coup quand est-ce que tu vas m’apprendre ? Insista-t-il.

Je ne lui répondis pas tout de suite.

-Présente-moi tes mains d’abord ordonnai-je bientôt.

Il s’avança alors vers moi et me montra ses paumes que j’inspectai minutieusement pendant de longues minutes. Je découvris immédiatement sans aucune surprise que ses chakras n’étaient pas plus ouverts que ceux de n’importe quel garçon.

-Je ne pourrai pas t’apprendre le chamanisme mon petit bonhomme de neige. Vois-tu, c’est un métier qui se transmet chez les femmes car c’est inné pour elle, expliquai-je.

Il soupira déçu et rétorqua :

-Mais tu m’as dit que Papa il avait réussi, lui.

Il me défia du regard et ses yeux bleu acier ne laissèrent aucun doute sur sa ressemblance avec Elysia. Je souris et l’embrassai encore avant d’argumenter :

-Papa…Il avait ma Maman…Ta Mamie Helga et aussi sa Maman, ton autre Mamie Iduna pour lui expliquer le chamanisme. Je suis beaucoup moins douée qu’elles comme professeure…Et même s’il avait fait beaucoup de progrès il s’est marié avec moi parce que j’avais plus de capacités que lui.
-Je croyais que c’était parce qu’il était amoureux de toi, bouda-t-il.
-Aussi oui, mon petit Piceaerd, ris-je, ne sois pas ronchon, tu as la chance d’avoir un pouvoir qui fait de toi quelqu’un d’unique et ça personne ne l’a eu avant toi.
-C’est vrai Maman ? Demanda-t-il en retrouvant le sourire.
-Promis, juré, mon petit bonhomme de neige ! Clamai-je.
-Oh c’est rigolo que tu m’appelles comme ça Maman ! Regarde ! Je te montre !

Il rehaussa sa carrure enfantine et fit deux cercles avec ses mains produisant plusieurs blocs de neiges. Ses doigts glissèrent ensuite d’eux-mêmes dans un geste gracieux pour rassembler les morceaux. Puis il s’agita et dit encore :

-Ne bouge pas Maman ! Je reviens !

Il alla chercher deux brindilles qui alimentaient notre feu pour faire les bras et une carotte pour le nez. Puis il se plaça derrière sa création et déclara avec une voix plus grave :

-Bonjour je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !

Je reçus cette phrase comme une claque en pleine figure et des larmes jaillirent immédiatement en même temps qu’un souvenir d’Iduna plus jeune en train de fabriquer des bonhommes de neige similaires avec son grand-père. Le regard de mon fils se figea aussitôt paniqué et il lâcha les branches pour venir me faire un câlin.

-Pardon Maman…Pardon je ne voulais pas te faire pleurer…Bredouilla-t-il.
-Ce n’est rien mon petit trésor… Ta grande sœur aussi faisait des bonhommes de neige avec ton Papy comme cela…Et comme il s’appelait Olaf comme toi…ça m’a rappelé certaines choses.

Il me serra encore plus fort comme pour conjurer ma tristesse. Puis il reprit d’une voix mature:

-Oh ! J’ai une idée dans ce cas Maman ! Finalement ce bonhomme de neige, ça sera une madame des neiges voilà ! Comme ça, elle ne te fera pas penser à quelqu’un…Tiens et si on l’appelait…Samantha ? Hein ? Tu aimes Samantha dis Maman ?
-Je n’avais jamais pensé à ce prénom…Mais c’est très bien mon Olaf, admis-je.

Il joua encore ainsi le reste de la journée alors que je vaquai moi-même à mes occupations. Je le laissai ainsi dans son tas de neige avant d’arpenter une autre partie des galeries souterraines. J’y avais monté toutes les reliques que j’avais pu trouver près des berges après l’attaque. Il y avait notamment des armes appartenant à la fois aux Arendelliens et aux Northuldra. Je caressai le bâton sur lequel s’appuyait Elysia lorsqu’il allait faire paître les rennes puis je m’approchai d’une autre arme beaucoup plus moderne. Il s’agissait de l’épée du roi Runeard. Je l’avais trouvé à sa cape que j’avais enlevée lorsqu’il avait fallu le mettre à l’eau pour son dernier voyage. Armée de mon chiffon habituel, je polis alors le pommeau et la poignée jusqu’à rendre l’or reluisante. Le tissu de la garde avait été rongé par le temps et je l’avais raccommodé comme j’avais pu. Je terminai par la lame en faisant attention de ne pas me blesser.

-Voilà…Tu es prête pour ce soir, soupirai-je…Et nous serons quittes.

Je gardai une certaine rancœur à l’égard du souverain d’Arendelle car comme tous les autres Northuldra, je ne savais pas si c’était lui qui était l’investigateur de la guerre. Andréas quant à lui, avait la dent plus dure. Un souvenir de mon faux frère en train de venir me parler à propos de Niklas Olson quelques mois avant le drame me revint immédiatement en mémoire.

-Mais si Anna ! Je t’assure ! J’ai entendu Runeard dire que comme on croyait en la magie, il ne pouvait pas nous faire confiance ! Ils croient que comme on pratique la magie nous sommes plus forts et que nous pourrions aller contre sa volonté ! C’est pour cela qu’il a construit le barrage ! Amarok avait raison ! Il veut rendre nos terres moins fertiles pour nous obliger à nous soumettre à son allégeance ! Avait-il crié.
Malgré ses paroles convaincantes, j’avais eu du mal à y croire.

Certes, Runeard pourrait se montrer rustre et supérieur à bien des égards même en sachant qu’il m’avait embrassé et créé carrément un pacte pour qu’Iduna se marie avec Agnarr. Mais il n’avait pas mauvais fond. Il ne savait pas mentir. Je me souvins encore qu’après cette révélation, j’avais ignoré violemment les propos d’Andréas prétextant que j’avais autre chose à régler. Il avait été furieux et je lui avais tenu tête. Nous n’en avions pas rediscuté jusqu’à la guerre. Et jamais après non plus.
J’ouvris à nouveau les yeux me confrontant à l’épée et je rageai intérieurement en me promettant que je ne remettrai plus jamais en question la parole d’Andréas.
Je retournai enfin auprès de mon fils attendant que la faible lumière de la cascade indique que le soleil était en train de se coucher et que de ce fait c’était le moment de pouvoir partir à l’aventure.

-Surtout tu m’écoutes bien jusqu’au bout mon petit bonhomme de neige, si je te dis de me tenir la main, tu le fais, si je te demande de te taire tu le fais…Il ne faut pas que les autres sachent que nous soyons là d’accord ?
-Oui ! Oui ! Maman ! J’ai tout compris ! S’exclama-t-il excité.

Je lui pris alors ses doigts gelés tandis que dans mon autre main j’avais l’épée recouverte d’un tissu. Nous étions sur le point de partir avant que je me rende compte qu’il n’avait pas de chaussures.

-Attends mon petit Piceaerd ! Tu es pieds nus ! Criai-je.

Je lui mis aussitôt des petits mocassins qu’il regarda comme des bombes prêtes à exploser.

-Eh bah moi je n’aime pas ça, bouda-t-il.
-Tu vas t’habituer, c’est normal que tu te sentes serré…A moins que tu renonces à l’aventure, ajoutai-je pleine d’espoir.

Il secoua la tête.

-Non, non je veux y aller s’il te plaît ! Mais ce pieds-là il me fait mal, y a du sable, grogna-t-il.

Zen Anna…Zen…Il faut bien qu’il soit un peu têtu comme toi…Je respirai un grand coup, posai l’épée sur le sol et vérifiai l’état des orteils. Mon cœur manqua soudain un battement quand je découvris une nouvelle tête au centre des losanges de la cérémonie de la nature. C’était la sienne…Celle de mon petit bonhomme de neige. Je restai quelques instants prostrée, alors qu’il me dévisagea inquiet.

-Maman…Tout va bien ? Demanda-t-il.
-Euh…Oui…Oui...Bafouillai-je sonnée.

Puis je lui embrassai avidement la joue en répétant :

-Tu es merveilleux mon petit Piceaerd ! Merveilleux ! Maman est si fière de toi !

Il rougit légèrement et reprit :

-Merci…On peut y aller maintenant ?

Alors que mon cœur se remplit d’espoir à l’idée que nous soyons à nouveau en paix avec les esprits, nous nous mîmes enfin en route. Olaf resta très sage me suivant de près.
Il se contenta juste de contempler la nature avec des yeux émerveillés. Il regarda ainsi un groupe d’abeilles qui passait.

-Elles sont belles Maman ! Et tu sais pourquoi elles butinent ? Pour pouvoir faire du miel ! Expliqua-t-il.
-Ah bon ? Demandai-je me prenant au jeu.

Il hocha la tête et continua :

-Je rêvais de les voir pour les remercier parce que c’est trop bon !
-Il y en a beaucoup en ce moment mon petit bonhomme de neige car elles sortent surtout l’été. Cela commence le vingt-et-un juin…Aujourd’hui même !
-L’été c’est quand y a du soleil ? Questionna-t-il.
-Oui. Il fait très chaud aussi ! M’exclamai-je.
-C’est vraiment incroyable Maman ! Est-ce que je peux te cueillir des fleurs pour te faire un bouquet ? Renchérit-il.
-C’est très gentil mon trésor mais il faut laisser la nature tranquille, murmurai-je.

Mon regard se posa alors sur des pissenlits et je lui indiquai :

-Mais ces fleurs-là tu peux les cueillir si tu veux.

Il me lâcha la main et en décrocha une.

-Souffle dessus pour voir ! Ajoutai-je amusée.

Je fus heureuse de le voir s’extasier devant les pétales qui s’envolèrent après avoir reçus son air et ses postillons.

-J’adore l’été Maman ! Clama-t-il.
-Mais oui mon petit bonhomme de neige pour toi l’été c’est le comble du bonheur, ris-je. Allez viens maintenant, nous devons aller près des rives.

Même si nous n’étions pas très loin, ce ne fut pas une mince affaire. Il fallut déjouer les gardes d’Arendelle qui trainaient en patrouille dans cette zone-là, sans doute à la botte de ma meilleure amie. Je retins plus d’une fois ma respiration, serrant fortement la main tremblante d’Olaf qui menaçait d’éjecter du gel sous la pression de la peur.
Nous arrivâmes enfin à un bosquet un peu plus tranquille où reposait une pierre recouverte de mousse.

-Tu m’aides à ouvrir le paquet ? Chuchotai-je.

Mon fils hocha la tête et nous sortîmes enfin l’épée de son fourreau improvisé.

-Faut faire quoi avec ça, Maman ? Demanda-t-il.
-Crée une plaque de gel au sol, ordonnai-je.

Il s’exécuta un peu étonné.

-Regarde à présent, murmurai-je.

Je posai alors les mains sur son travail et me concentrai pour produire la chaleur. Le gel se liquéfia s’absorbant dans la terre pour la rendre moins ferme. Je souris et regardai mon fils.

-Approche…Et tiens-là bien…Tu comptes avec moi ?
-Oui Maman, dit-il.
-A la une…A la deux…A la trois…Enumérai-je.

Nous nous concertâmes du regard et plantâmes enfin l’épée dans la chair tendre du sol.

-Voilà…Bravo mon petit Piceaerd, souris-je.
-Pourquoi on a fait ça Maman ? C’était l’épée de Papa ? Questionna-t-il.
-Non mon petit bonhomme de neige, ça c’était l’arme d’un Arendellien…Je t’ai déjà expliqué qui était ce peuple ?
-Oui c’est celui qui a attaqué Papa, tonton Pieter et Iduna, répondit-il.

Je blêmis immédiatement à la mention de mon frère du côté des victimes.

-Mais si ceux sont les méchants pourquoi est-ce qu’on a fait ça Maman ? Répliqua-t-il indécis.

Je le pris contre mes genoux et murmurai :

-Parce que tout homme ami ou ennemi mérite d’être traité avec respect une fois qu’il est parti dans l’au-delà, c’est le travail de la chamane mon petit Piceaerd ne l’oublie jamais.
-Même les très méchants ? Insista l’enfant.
-Oui…C’est à la nature de les juger pas à nous, tu as compris ?

Il hocha la tête et enroula alors ses mains pour faire un cœur en forme de glace. Puis il me le tendit.

-Tu vois, moi je ne suis pas chamane mais c’est Papa qui m’a dit dans mon rêve de te faire ce cadeau, expliqua-t-il.

Mon cœur se figea immédiatement d’émotions.

-Tu as vu Papa cette nuit ? Répétai-je.
-Oui…Mais il ne voulait pas que je reste trop longtemps. Il m’a dit de te faire pleins de bisous, d’être sage avec toi, qu’il était très fier de moi et que je devais te créer des milliers de sculptures de cœur de glace.

Je pris aussitôt l’objet, les larmes aux yeux. Puis je lui ouvris mes bras.

-Merci mon petit bonhomme de neige, chuchotai-je en reniflant.
-Tu sais Papa je ne le connaissais pas mais à mon avis il devait être très très amoureux de toi, renchérit-il.
-Tu n’as pas idée, ris-je.

Nous restâmes enlacés encore quelques minutes avant de nous lever.

-Maintenant nous pouvons rentrer à la maison, conclus-je confiante.
-Attends Maman…Est-ce que tu ne voudrais pas me montrer la hutte où Papa, Iduna et toi vous viviez avant leurs morts ? Demanda-t-il en me suppliant du regard.

Mon cœur se serra alors que j’eus l’impression d’avoir un étau dans l’estomac.

-Euh…Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée mon petit Piceaerd, commentai-je.
-S’il te plaît Maman…Dis-oui, insista-t-il.

Je me visualisai déjà le cœur oppressée laissant éclater mes larmes en arrivant dans la salle à manger. Je ne voulais pas me montrer faible devant mon fils. Je répondis alors d’une voix froide :

-Je t’ai dit non Olaf, allez ! On rentre maintenant !

Il baissa la tête mais ne dit rien ayant tiré de mon caractère docile. Il s’approcha de moi et murmura :

-Oui Maman…Pardon de t’avoir fait crié.

Je regrettai tout de suite d’avoir été aussi autoritaire avec lui. Me mordant la lèvre avec violence, je répliquai :

-Mais puisque tu as été sage, nous reviendrons peut-être nous balader de nuit.

Le visage de mon fils s’illumina aussitôt et il me remercia avant que nous retournions prudemment nous terrer au fond des Cavernes Perdues.

-Oh Maman ! Tu as vu ! Il y a de la lumière à l’entrée de la grotte ! S’écria-t-il soudain.

Mon sang se coupa subitement.

-Olaf ! Derrière-moi ! Clamai-je prudente.

Nous avançâmes doucement alors que je préparais déjà mon cerveau à brûler la poitrine des personnes qui étaient là. Quelle ne fut pas ma surprise quelques minutes plus tard quand je me retrouvai avec Béata et Andréas pendus à mon cou.

-Anna ! Tu es là ! S’écria mon frère adoptif.
-Oui, je te rappelle que je ne suis pas morte et qu’en quatre ans aucun de vous n’est revenu me voir, les grondai-je.
-Nous ne pouvions pas…Yélana a mis des gardes d’Arendelle près des rives des Géants, là où tu habitais avant ! Ragea Andréas.
-C’est bien ce que je pensais, soupirai-je. Pourtant vous êtes bien là devant moi !
-C’est Laïka qui t’a vu avec… Olaf ? dit Béata.

J’indiquai alors à mon fils de s’approcher. La plus jeune des Nattura se mit à sa hauteur tout émue alors qu’il perdit toute timidité et déclara :

-Bonjour je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !
-Hahaha, la dernière fois que je t’ai vu tu étais beaucoup plus petit…Quel âge as-tu ?
-Quatre ans, répondit-il fièrement.
-Déjà, renchérit-elle rêveuse.

Je la pris alors par le bras ainsi qu’Andréas et répliquai :

-Venez, je vais tout vous expliquer, il s’en est passé des choses depuis…Mais nous serons plus tranquilles dans ma nouvelle demeure.

Sans attendre, je les entrainais à l’intérieur tout en leur racontant les cours d’apprentissage du pouvoir de neige d’Olaf et mes cours de chamanisme. Je gardai le meilleur pour la fin et leur annonçai alors que nous arrivions face à la chute d’eau :

-Et j’ai même une surprise pour vous deux !
-Une surprise pour nous deux ?! Répétèrent-ils.

J’acquiesçai tout heureuse.

-Oui…Repris-je, c’est comme si j’avais eu un bon pressentiment en les fabriquant aujourd’hui! Attendez juste deux petites secondes !

Je me ruai alors vers le coin gauche de la cascade et y ramassai les coupoles que j’avais caché pour ne pas que mon fils me pose de questions. Puis je revins auprès du jeune couple Northuldra et leur montrai triomphante.

-Je vous ai allumé vos coupoles ! Clamai-je, et vous savez très bien ce que ça représente comme calvaire pour moi !

Contre toute attente le couple de jeunes se regarda gênés. Puis Béata reprit :

-Tu sais Anna…Yélana nous a déjà marié quand on a vu qu’on ne pouvait pas revenir te voir.

Je me renfrognai aussitôt et demandai, moqueuse :

-Ah oui ? Et vous allez me dire qu’elle vous a allumé vos coupoles aussi ?
-Tu ne vas pas le croire…Mais oui, elle l’a fait, répondit-elle.
-Vous m’en direz tant, dis-je en serrant les dents.
-Vous devriez partir, vous êtes en train de contrarier Maman, dit Olaf qui avait déjà des mains levées vers eux.

Ignorant mon petit bonhomme de neige qui était prêt à leur lancer des jets de glace, Andréas s’approcha alors de moi et me prit par l’épaule.

-Moi je sais que ce n’était pas du vrai feu Anna, reprit-il, et je serai honoré que ça soit toi qui nous marie à nouveau.

Mon cœur se raviva aussitôt.

-Vraiment ? Demandai-je.
-Oh oui Madame Piceaerd, ça nous ferait plaisir ! Renchérit Béata.

Ils eurent alors le droit à une bénédiction digne de mon aura qui me réchauffa le cœur. Mon fils se chargea de me créer un autel de glace pour déposer leurs coupoles.

-Je serai plus rassuré avec ce feu du foyer, déclara Andréas à la fin de la cérémonie, merci grande sœur.
-Je t’en prie petit frère, vous le méritez après tout, tous les deux…Bon vous avez de la chance, en guise de dîner de noces j’ai même du ragoût de rennes ! Plaisantai-je.
-Parfait ! S’exclama le nouveau Nattura, nous ne pouvions pas rêver mieux !

Nous nous installâmes alors dans une entente chaleureuse comme il n’y en avait pas eu depuis longtemps. Je parlais beaucoup avec Béata alors que mon frère s’intéressait beaucoup plus à Olaf lui posant de nombreuses questions intrigantes sur son pouvoir de glace.

-J’en connais une qui doit être très heureuse de nous voir de là où elle est, lâcha bientôt la jeune Nattura.
-Oh oui…Il n’y a pas de doute…Murmurai-je alors que mes yeux s’embuèrent.
-Même si elle n’aimait pas Andréas et le trouver trop collant ! Renchérit-elle se forçant à rire.

Je lui pris simplement la main et essayai d’imaginer ce qu’Iduna serait devenue si elle avait réussi à vivre jusqu’à ses seize ans…Ma pauvre fille…Elle avait dû se faire tuer dès l’instant où elle avait franchi Arendelle. Je priais pour que son âme soit en paix dans l’Hellheim ou dans l’Helveg protégée par son père. Olaf me sortit bientôt de ma rêverie en me secouant la manche.

-Dis Maman…Est-ce que maintenant que tonton Andréas et tata Béata, ils sont mariés, est-ce qu’on va pouvoir faire d’autres escapades avec eux ? Demanda-t-il.

Je repensai aux paroles sorties par mon frère tout à l’heure et je frissonnai immédiatement.

-Non mon petit bonhomme de neige, ce n’est pas prudent…Maman ne doit pas se montrer…C’est une histoire assez compliquée…
-Bon d’accord, renchérit-il d’une voix triste.
-Oh Anna…Regarde sa bouille, nous ne pouvons pas résister…Cela ne doit pas être si dangereux, dit Béata.
-Mais si Laïka m’a vu…Il vaut mieux que nous ne retournions pas dehors ! Imaginez si d’autres Northuldra m’ont également aperçu ! Objectai-je, Yélana serait furieuse et elle aurait raison ! Nous avons fait un pacte.

Andréas se leva alors et déclara d’une voix joviale :

-Moi…Moi je veux bien me porter garant d’Olaf s’il faut que nous nous promenions, personne ne le remarquera Anna, il se fondra au milieu des autres enfants.
-Nous le baladerons de nuit si tu veux, insista sa femme.
-Je peux Maman ? Demanda-t-il en se tripotant timidement les doigts…Si je suis avec tonton Andréas et tata Béata je ne risque rien…Et puis à moi on ne m’a pas interdit de sortir.

Je ne pus résister très longtemps alors que trois paires d’yeux continuèrent de me fixer avec intensité.

-C’est d’accord ! Lâchai-je, je vous fais totalement confiance.

****

-C’est moi Belle-Maman ou c’était plutôt une mauvaise idée une fois encore ? Questionna Papa.
-Perspicace mon gendre ! A n’en pas douter ! Mais vous serez surpris d’apprendre que la mort d’Olaf n’a pourtant aucun lien avec Andréas ! S’exclama Mamie.
-Ou peut être que tu es d’une grande naïveté petite sœur, renchérit grand tonton Pieter.

Elle le fusilla immédiatement du regard et il se confondit en excuses.

-Pourquoi as-tu cru que Maman était morte sachant que tu savais que Peterssen et Papy Runeard se devaient de veiller sur elle ? Demandai-je à mon tour.
-L’éloignement joue des tours ma petite Piceaerd…Cette bataille m’avait fait imaginé le pire vis-à-vis des Arendelliens, expliqua-t-elle.
-Ce qui est somme toute logique puisque votre peuple s’est fait tué par celui-ci, intervint Kristoff en me dévisageant avec un sourire en coin.

Mon ventre se brouilla de plaisir même si je gardais une certaine distance par respect pour Hans.

-Oh !? Il a un problème avec les Arendellien le descendant de la pire espèce qui puisse exister sur terre ?! Lança Papa hargneux.
-Bien au contraire roi Agnarr, c’est grâce à votre peuple que j’ai trouvé la femme que j’aime, renchérit-il en me prenant la main.

Je rougis immédiatement gênée alors que les visages d’Hans et Elsa se liquéfièrent instantanément. Ce fut Papy Elysia qui mit fin au silence en rétorquant :

-Et pour toi Iduna que s’est-il passé en quatre ans ?
-Je suis allée dans un orphelinat et comme prévu Peterssen a bien veillé sur sa promesse en me gardant sous son aile. Agnarr est venu me rendre visite à mon nouveau logis et nous avons sympathisé très vite. Lorens a fait en sorte que je reçoive une certaine éducation au château, répondit-elle.
-Iduna et moi sommes retournés plusieurs fois sur les lieux de la brume pour vérifier qu’il n’y avait pas de brèches, renchérit Papa.

Maman hocha la tête alors que je repris :

-Puis après précisément à l’âge de seize ans pour Maman, Papa l’a demandé en mariage et ils ont fait l’amour pour la première fois.
-Ah bien ? Donc la petite fille est aussi dévergondée que la petite sœur ! Répliqua grand tonton alors que Papa et Maman eurent le rouge aux joues.
-Oh bah…Vous avez échappé à toutes les scènes explicites de Belle-Maman et Mouton Hihi intervint Papa. Elles ont toutes été décrites juste avant votre arrivée !
-Je suis donc un grand chanceux, pouffa-t-il avant de croiser le haussement de sourcil de Papy, enfin…Je voulais dire…J’ai eu ma dose avec Maman et Yuma.

Mamie éclata de rire, embrassa mon aïeul alors que ce dernier répliqua :

-Je comprends Pieter…Quant à vous Moustache Junior ne vous plaignez pas, vous comme moi savons qu’elles n’ont pas toutes été décrites loin de là !
-Merci pour la précision Papy ça ira, dit Elsa alors que j’aperçus sa main se rapprochait de celle de mon ancien mari.
-N’empêche pour revenir à ce petit Olaf Piceaerd, il a beaucoup de points communs avec le bonhomme de neige qu’Elsa avait créé après sa première fuite d’Arendelle, déclara Kristoff, rendons donc justice à sa théorie comme quoi l’eau a de la mémoire.
-Tu ne crois pas si bien dire mon petit Bjorgman ! Renchérit-elle, il ne faut pas oublier qu’Elsa et Olaf avaient le même pouvoir de neige.
-Quand je pense que tu l’as laissé sortir avec cet Andréas de malheur, ragea grand tonton.
-Du calme Pieter, dit Mamie en lui posant une main ferme sur son épaule. Tu te rassois et tu écoutes sagement la suite de l’histoire comme tout le monde.
-Bien petite sœur, maugréa-t-il.

Nous nous tînmes la main pour nous donner du courage sachant ce qui allait arriver et le récit de ma grand-mère reprit.

*****

Bien qu’angoissée je laissai mon fils allait gambader chaque jour avec Béata et Andréas. Cela dura un an et je dus reconnaître que si au départ l’idée me faisait peur quant au fait d’être détachée de lui, cette dernière s’éclipsa avec le temps car il me revenait toujours bien vivant. Je pouvais lire la joie et la curiosité sur son visage à chaque fois et cela me remplissait de bonheur. La seule condition que je lui avais mise était qu’il ne devait pas utiliser ses pouvoirs avec d’autres personnes que moi. Il l’avait accepté sans rechigner, trop heureux d’explorer le monde. C’était seulement quand il rentrait qu’il me faisait une mise en scène de ce qu’il avait vu à partir de sculptures de neiges. Et ce matin du vingt-et-un juin ne faisait pas exception.

-Y avait des abeilles ! Des pissenlits ! Et du soleil ! S’exclama-t-il en faisant de grands bruitages.
-C’est merveilleux mon petit bonhomme de neige ! Dis-je distraite car je préparais le ragoût de rennes en même temps.
-Après avec tonton Andréas nous sommes allés donner à manger aux rennes et tata Béata elle m’a expliqué pourquoi ils devaient passer leurs temps à paître…C’est bon pour leur estomac de beaucoup digérer.
-C’est Papa qui les menait dans les prairies de Lichen avant, expliquai-je, et ta grande sœur avait interdiction d’y aller.
-Oui Tonton Andréas m’a dit que Papy Olaf et Mamie Helga, ils étaient morts à cause des rennes et de l’imprudence de tonton Pieter, me coupa-t-il.

Je me raidis quelques instants plongée dans un autre souvenir douloureux avant de me racler la gorge et continuai :

-Et après ? Que s’est-il passé mon petit Piceaerd ?
-Tata Béata a voulu me donner des livres sur les bienfaits des plantes et l’anatomie du corps humain mais quand nous avons traversé le village, nous sommes tombés sur une dame blonde qui m’a regardé avec de grands yeux effrayés.

Je lâchai la cuillère dans la marmite et rétorquai avec le moins d’émotions possible :

-Est-ce…Est-ce qu’elle t’a dit quelque chose ?
-Oui…Elle m’a appelé Elysia comme Papa…Je lui ai répondu que mon prénom c’était Olaf. Elle s’est baissée et m’a embrassé le front en disant qu’elle te connaissait et qu’elle était très contente que je sois né et en bonne santé. Puis elle est partie et tata Béata avait l’air paniqué. C’est pour cela qu’elle m’a ramenée plus tôt que prévu.

Je baissai immédiatement le feu et m’assis en faisant signe à mon fils de me rejoindre sur mes genoux.

-C’était qui cette dame Maman ? Demanda-t-il.

Je soupirai légèrement et souris perdue dans mes souvenirs. Puis je finis par répondre :

-C’est la cheffe du village mon petit bonhomme de neige…Elle s’appelle Yélana Coudrier…C’est ma meilleure amie…Nous jouions tout le temps ensemble quand on était petites avec Papa, tonton Pieter et son mari le chef Amarok.
-Ah c’est pour ça qu’elle croyait que j’avais le même prénom que Papa, reprit-il.
-Sans doute…Dis-je d’un ton détaché.
-Tu m’autoriseras encore à sortir hein Maman ? Murmura-t-il, même si on a vu cette dame ?

Je lui pris la tête en les mains et lui embrassai la tête.

-Bien sûr mon petit bonhomme de neige, murmurai-je.

Il retrouva le sourire et me fit un gros câlin. Nous étions encore enlacés quand j’entendis une petite voix timide quelques minutes plus tard :

-Rebonjour Anna…Je suis revenue parce que j’ai besoin de te parler de quelque chose qui s’est passé ce matin.
-Stop Béata ! Je t’arrête tout de suite, je suis au courant de tout. Olaf vient de me le dire.

La jeune Nattura paniqua alors et vint se ruer en larmes dans mes bras. Mon fils sentant la conversation d’adultes préféra s’amuser à créer des bonhommes de neiges à l’écart.

-Je suis désolée Anna, je ne voulais pas que Yélana le croise, je pensais qu’elle était encore aux cueillettes comme c’est le cas généralement le matin, plaida-t-elle.

Je lui compressai fort le dos et murmurai d’une voix maternelle :

-Allons, allons ce n’est rien…C’est mieux ainsi même...
-Tu ne m’en veux pas alors ? Renchérit-elle en reniflant dans sa manche.

Je secouai la tête. La jeune Nattura se desserra bientôt de mon étreinte alors qu’Olaf attendit qu’on ait fini pour demander :

-Maman ? Puisque Tata Béata est là ! Je peux aller jouer sur la plage avec elle ?

Je ris et répondis d’une voix légère :

-Vas-y mon petit bonhomme de neige ! Mais tu dois être rentré pour le déjeuner…Je prépare du ragoût !
-Chouette mon plat préféré ! Merci Maman ! Je t’aime ! Clama-t-il.
-Ne sois pas inquiète Anna, je te le ramène sans faute pour le déjeuner, reprit Béata trop heureuse de ne pas s’être faite grondée.
-J’espère bien, lui intimai-je.
-A tout à l’heure Maman Chérie ! Conclut mon fils en me faisant un grand signe de la main.

Je lui rendis son signe et retournai à mon ragoût. Combien de fois avais-je effectué ce repas alors qu’Elysia me dévisageait toujours avec envie sans une once d’hésitation sur ce que nous allions faire par la suite ? Mon regard s’assombrit…Mais mon mari n’était plus là depuis cinq ans maintenant et je me refusais toute divagation à propos du pêché de chair seule en compagnie de mes mains. Pourtant ce n’était pas l’envie et les occasions qui avaient manqué depuis un an, mais plutôt une gêne incommensurable à l’idée que les dieux puissent m’observer et me juger…Ce qui donnait raison à Yélana quand on y réfléchissait.

Je ne m’étais jamais posée la question des plaisirs solitaires tant que j’avais Olaf auprès de moi car bien sur mon esprit avait été occupé à autre chose. Mais à présent que mon petit bonhomme de neige passait plus de temps à ses explorations dehors que dans les Cavernes Perdues, l’idée me trottait de plus en plus dans la tête.

-Allons, allons Anna…Tu n’as pas plus treize ans…Tu as passé l’âge, me persuadai-je.

Mais j’observai le lieu et je ne pouvais m’empêcher de ressentir une montée de désir. C’était là, dans cette même grotte qu’était née mon expérience sexuelle. Qu’Elysia avait fait de moi une femme, qu’il m’avait déshabillé, demander d’être patiente alors que la simple vu de son corps me donnait envie de fondre dans son être… Son corps si chaud…

-Non Anna…Non…ça suffit…Chasse ses idées blasphématoires de ta tête ! Si ça se trouve Olaf et Béata vont revenir plutôt que prévu ! Me grondai-je troublée.

Je m’éventai et tentai de continuer à surveiller mon ragoût…Ce même type de ragoût que j’avais versé sur le corps de mon mari lors de cette maudite journée et que j’avais ensuite léché sans aucune pudeur. Le souvenir m’échauffa le bas ventre.

-Qu’est-ce que ça me coûte d’essayer ? Me demandai-je en me mordant la lèvre, à part perdre ma dignité… Bon après tout le ragoût peut mijoter le temps que j’aille prendre un bain.

Je tentai de me rassurer et me donner une activité du quotidien pour ne pas me dire que je perdais définitivement la tête. Vérifiant une dernière fois que personne ne venait à l’entrée de mon refuge, je me dirigeai un peu trop vite à mon goût jusque sous l’eau et laissai mes vêtements mouillés se coller à ma peau.

Il fallait que je pense à Elysia…Là tout de suite…Maintenant…Elysia qui arriverait près de la cascade me faisant la surprise d’être revenu d’entre les morts complètement nu…Elysia qui enroulerait sa langue violemment autour de la mienne tout en me tâtant chaque partie de mon corps enveloppé dans les vêtements lourds…Elysia qui me les déferaient lentement pour bien faire monter l’adrénaline du plaisir jusqu’à ce qu’il puisse me pénétrer sans aucune difficulté…

Le fantasme était en train de marcher…Fermant les yeux toujours emplies de pensées, je mis mes doigts à contribution et m’enlevai mes vêtements avec délicatesse. L’eau chaude vint épouser mes épaules nues alors que je me caressai lentement la poitrine à travers le tissu.

…Oui…Elysia approcherait sa bouche tout en révélant mes seins petits à petits…Ma robe serait bloquée à ma taille pendant qu’il s’occuperait de mon haut de corps avec ferveur.

Je poussai un soupir d’aise alors que mes mains enlevèrent mes manches de mes épaules, descendant la robe à la hauteur fantasmée. Puis je déliai le corset confrontant ma poitrine au contact des vapeurs de l’eau chaude.

…Elysia ne descendrait pas ma robe pour faire venir l’excitation davantage à l’idée que mon chakra racine soit caché. Il le chercherait d’une main sûre et caresserait la partie douce et extérieure avant que son autre main ne fasse de même sur mes fesses. Sa bouche ne s’arrêterait pas d’agacer mes seins et mes bras par des langoureux baisers.

Je poussai encore un cri me rendant compte que cet échange avec moi-même me faisait du bien et étais en train de me faire lâcher toute la pression que j’avais pu subir depuis presque six ans. Appliquant les volontés de mon scénario, je me remontai le bas de ma robe et me touchai comme il se devait avec lenteur et précision.

-Mon Dieu…Mais qu’est-ce que je suis en train de me faire ? Me questionnai-je alors qu’une partie de moi était encore lucide.

Non…Non…Il ne fallait pas qu’elle revienne maintenant…Pas avant qu’Elysia et mes mains aient fini de m’honorer comme il se doit. Oui voilà…Penser à Elysia qui s’introduirait enfin à l’intérieur de mon corps bouillant après avoir bien fait monté la passion…Elysia qui me soutiendrait les hanches alors que ses mouvements seraient de plus en plus rapides…Elysia qui me ferait encore des suçons dans le cou, la clavicule, le haut de ma poitrine…

Alors que les images défilaient annonçant la fin proéminente de l’instant, mon doigt se martelait avec conviction dans mon chakra racine ne voulant pas renoncer alors que je désirai aller jusqu’au bout. Je prononçai et répétai le nom de mon mari dans une déformation passionnée pendant encore plusieurs instants avant de me bloquer enfin satisfaite.
Je retrouvai petit à petit une respiration moins saccadée quand j’entendis soudain une voix amusée :

-Ah…Voilà au moins une chose qui nous unie Anna Piceaerd !

Je sursautai et écarquillai les yeux à plusieurs reprises avant de comprendre que c’était bien Yélana qui se tenait face à moi. Je passai par toutes les couleurs essayant de me cacher du mieux que je pouvais derrière l’eau qui se déversait toujours dans de grands bruissements.

-Ça par exemple si je m’attendais à te voir ! M’exclamai-je étonnée d’être si sereine en sa présence.
-Eh bien ce n’était pas prévu pour moi non plus mais le hasard a fait que j’ai rencontré ton fils ce matin avec Béata…Et je les ai suivis pour savoir où tu étais. Mais je comprends maintenant pourquoi tu te débarrasses de lui, ajouta-t-elle en me regardant à nouveau amusée.
-Une fois ! Grognai-je, c’est arrivé une fois depuis sa mort et il a fallu que tu arrives à ce moment-là !
-Allons Anna calme-toi, je m’en fiche après tout de ce que tu fais de ton corps, je suis comme toi sans mari donc ce n’est pas moi qui viendrai te réprimander, expliqua-t-elle, sauf pour la table.

Puis elle leva le nez et demanda :

-Y a pas quelque chose qui brûle ?
-Mon ragoût de rennes ! Clamai-je.

Je me montai rapidement la robe et courus observer les dégâts. J’arrêtai le feu et posai la marmite sur le côté.

-Je l’ai sauvé ! M’écriai-je.

Puis j’observai à nouveau ma meilleure amie qui n’avait pas bougé.

-Pourquoi es-tu là ? Demandai-je, tu comptes rompre notre pacte ?

Yélana secoua la tête.

-Pas du tout…Le peuple Northuldra a retrouvé sa stabilité je ne voudrais pas que tu reviennes crée la pagaille…Se moqua-t-elle.
-…Oui d’autant plus que tu les as ta mercie maintenant que tu te proclames chamane, dis-je ironique… Hum…Laisse-moi deviner…Pour le feu…Tu mets de la fausse poudre c’est ça ?

Elle rougit légèrement mais répondit :

-Disons que j’en ai trouvé une qui s’enflamme bien dans la hutte de ta mère, n’oublie pas que je suis restée chez Iduna pendant quatre ans et que j’ai pu l’observer tout de même.
-Béata, Laïka et Andréas sont au courant que je suis en vie, mon fils voulait aller dehors, me justifiai-je.
-Il n’y a aucun mal à cela du moment qu’il ne croise personne et qu’il ne donne pas son identité, je ne vois pas pourquoi je m’y opposerai, déclara-t-elle.

Nous nous sourîmes et restâmes quelques instants à l’écart avant de nous tomber dans les bras.

-Ce n’est vraiment plus pareil sans toi Anna Piceaerd, dit-elle.
-Toi non plus Yélana Coudrier, repris-je, viens…Il faut que je te montre un coin de la grotte.

Je l’amenai alors dans la salle des armes alors qu’elle s’écria :

-C’est fou comment tu as réussi à aménager cet endroit !
-J’ai eu le temps d’y réfléchir durant mes longues journées de solitude auprès de mon petit garçon, murmurai-je.

Je pris alors un tas de lettres qui dataient de mes quatorze ans. Puis je revins vers elle.

-Tiens…Elles te sont destinées, dis-je.
-Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-elle intriguée.
-Des lettres d’excuses, expliquai-je, je te les avais écrites quand nous nous étions disputées après que tu fus partie sur les Terres Gelées avec Elysia…Je les ai retrouvées quand j’ai vidé la hutte…Je ne te les ai jamais envoyés par orgueil…A l’époque je ne voulais plus entendre parler de vous deux.

Yélana en ouvrit une au hasard et la lut attentivement dans le silence. Je vis ses yeux se remplirent de larmes.

-Comment en est-on arrivées là, Anna ? Bafouilla-t-elle alors que ma gorge elle-même se serrait.

Je ne pus lui répondre bien que je ne crois pas qu’elle en attendait vraiment une. Elle s’essuya discrètement les yeux, rangea les autres lettres et m’enlaça encore en déclamant :

-Tu m’as tellement manqué Anna Piceaerd.
-Toi aussi Yélana Coudrier…Tu n’auras qu’à venir me rendre visite plus souvent maintenant que tu sais où je suis, chuchotai-je.
-Je ferai attention mais oui je reviendrai te voir, promis, dit-elle en me serrant les mains.

Nous nous sourîmes encore et repartîmes dans le refuge.

-Bien nous allons mettre la table, ça va faire revenir Olaf et Béata… Tu restes avec nous ? Demandai-je.
-Ça aurait été avec plaisir mais je ne veux pas éveiller les soupçons… Répondit-elle…Une dernière chose Anna…Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas appelé Elysia ? Si…Si mon fils avait vu le jour, il aurait eu le même prénom qu’Amarok.
-Je comprends, dis-je, pour nous ce n’est pas pareil, nous avions convenu des prénoms de nos cinq enfants avec mon mari et rien n’aurait pu changer cela.
-Cinq ? Répéta-t-elle surprise.
-Je ne t’ai jamais confié mes fausses couches par peur que tu mettes cela sur le dos des coupoles, expliquai-je.
-Et tu as eu raison, soupira-t-elle.

Ma meilleure amie m’embrassa et je la raccompagnai jusqu’au plateau de l’entrée des Cavernes Perdues. Nous vîmes alors Béata arriver à notre rencontre complètement paniquée. Ses cheveux étaient devant ses yeux tellement elle avait couru vite de même que ses joues rouges et chaudes qui avaient été confrontées à l’air fraîche.

-Anna…Anna...Peina-t-elle à souffler.
-Calme-toi Béata…Calme-toi, respire et dis-moi ce qui se passe ? Repris-je.
-Anna…Olaf…Olaf …Répéta-t-elle.

Je pâlis instantanément alors qu’une transpiration inquiétante me parcourut le corps.

-Quoi ? Qu’est-ce qu’a mon petit bonhomme de neige ? Pourquoi n’est-il pas avec toi ?! Réponds Béata ! Réponds ! Criai-je alors que mon ton monta d’un coup.
-…Sur les Plages Grises…Il s’est mis à convulser…Comme ça… Sans raison…J’ai…Prévenu Laïka…Avant de venir…Te chercher…Bafouilla-t-elle par manque de souffle.

Je reçus la nouvelle comme un coup de massue.

-Non…Pas encore…S’il vous plaît…Paniquai-je alors que je sentais les sanglots arriver.

Me fichant complètement de savoir si elle était assoiffée, je la secouai immédiatement comme un vulgaire prunier et hurlai :

-Qu’est-ce qui s’est passé ?! Je t’avais dit de le surveiller ! Il ne faut pas le laisser seul !
-Je ne l’ai pas laissé seul ! Se défendit-elle.
-Anna arrête ! Me coupa Yélana alors que ma main était prête à épouser la joue de Béata, prends le renne avec lequel je suis venue et file le voir en faisant le grand tour !
-Trop aimable ! Maugréai-je.

Sans attendre une minute de plus, je trouvai l’animal et partis comme une furie en direction des Plages Grises. J’avais la désagréable impression de revivre des cauchemars qui ne cessaient de tourner en boucle dans ma tête…La fuite d’Iduna à l’âge de cinq ans…La même à douze ans…La mort de mes parents…Celle de mon mari…Mon frère… N’avais-je pas assez souffert pour qu’on me prive en plus de mon dernier né ?!

-Je t’en prie Elysia…Veille sur lui, s’il te plaît…Priai-je, je n’ai plus que lui maintenant…Je vais finir par croire que Yélana a raison avec ces coupoles !

Je me cambrai sur le renne serrant de plus en plus mes jambes contre ses flancs pour le forcer à aller plus vite. Même si le trajet se poursuivait à la vitesse de la lumière, il n’en demeurait pas moins interminable. Plus nous approchions des Plages Grises, plus je me confortais dans l’espoir que mon petit bonhomme de neige allait être rétabli et qu’il allait juste avoir besoin de repos.

-Je n’aurais jamais dû le laisser sortir…Plus jamais je ne le laisserai sortir, me répétai-je, quelle idiote je fais !

Cela ne servait à rien de culpabiliser tant que je ne l’aurais pas contre moi. Après ce qui me parut des heures je finis par arriver sur les lieux. Le paysage n’avait pas changé ayant perdu sa superbe d’autrefois. Je n’eus aucun mal à dénicher deux silhouettes. Bien que ma vision s’embua déjà, je reconnus Laïka. Elle était agenouillée et massai vigoureusement Olaf qui devenait de plus en plus violet à cause de suffocations. Je fonçai immédiatement à ses côtés.

-Pousse-toi ! Laisse-le ! Criai-je, tu lui as fait tout le nécessaire, non ?
-Oui Anna mais…Il souffre…Enormément…Je voulais juste le soulager, confessa-t-elle.
-Lui as-tu donné des plantes médicinales !? L’interrogeai-je encore, il a dû manger quelque chose d’anormal ! Olaf…Olaf mon petit bonhomme de neige montre tes dents à Maman.

Alors qu’il continuait de convulser, je lui massai méthodiquement le torse tout en envoyant ma chaleur. Je restai ainsi quelques minutes aveuglée par le fait qu’il était vraiment en train d’agoniser et de souffrir.

-Anna…J’ai déjà regardé l’intérieur de sa bouche…Il y avait du violet sur les dents…il a dû manger des baies de sureau tout à l’heure…Mais des mauvaises malheureusement…Expliqua patiemment la grande Nattura.
-Alors trouve un antipoison…S’il te plaît Laïka…Tu es guérisseuse tu dois le sauver…Pleurai-je, il a mal ! Regarde !
-Je sais Anna, mais c’est trop…Commença-t-elle.
-JE T’INTERDIS DE FINIR TA PHRASE ! Hurlai-je alors que mon fils sursauta dans mes bras.

Horrifiée, je découvris alors que des milliers de flocons sortaient de ses mains et ses pieds.

-Maman…J’ai des frissons…Mais non c’est pas des frissons…Je suis floconneux c’est grave? Demanda-t-il de sa voix innocente, la magie en moi s’évanouit…Maman…Je ne me sens pas très bien…J’ai peur d’être allé un peu trop loin dans ma bêtise…

Je me donnai une force incommensurable pour ne pas que mes larmes sortent et dis dans un tremblement alors que mon esprit refusait toute réalité :

-Non…Non…
-Maman…Je suis désolé…Tu vas devoir poursuivre ta route toute seule…D’accord ? Je vois de la lumière…Et un beau paysage…Je vais retrouver Papa, Tonton et Iduna…Peina-t-il à murmurer.

Je le calai un peu plus sur mes genoux et eut du mal à déglutir avant de continuer :

-Attends…Approche…Je suis là…

Je n’arrivai plus à contenir mes sanglots tout en lui prenant ses deux petites mains qui avaient perdu tout éclat de pouvoir. Ses yeux avaient du mal à ne pas se fermer pour toujours alors qu’il murmura légèrement :

-Oh…Je suis rassuré… Oh Maman je viens de trouver une chose qui dure toujours…

Mes yeux me piquèrent immédiatement…Je me raclais la gorge et demandai :

-Qu’est-ce que c’est mon petit Piceaerd ?
-L’amour…Chuchota-t-il avec un sourire.
-Les gros câlins…renchéris-je tout en le prenant contre moi.

Il hocha difficilement la tête et reprit :

-J’aime les gros câlins.

Je fis soudain la moue et lui embrassai les cheveux en articulant difficilement :

-Je t’aime.

Il convulsa une dernière fois et chanta soudain d’une voix à peine imperceptible :

-Je voudrais un bonhomme de neige…
-Que tu feras avec moi…, conclus-je alors que ses mains me lâchèrent et que je vis une petite boule lumineuse sortir de sa bouche pour s’élever dans l’Helveg.

Je le serrai de plus belle tout en ne pouvant plus retenir mes larmes. C’était à mon tour de suffoquer jusqu’à m’étrangler. Je refusai d’ouvrir les yeux et affronter la triste vérité. Je voulais le garder auprès de moi pour toujours. Sentir ses petites mains m’enlacer encore…Son petit ventre se lever et s’abaisser…Son visage qui serait imprégné d’un sourire…Sa bouche qui me demanderait encore des câlins et des chansons…Ses yeux qui ne cesseraient jamais de s’émerveiller devant l’étendu de ce monde…Mais il n’y aurait plus jamais d’éclat dans ce corps…Plus jamais de vie.

-Venez Madame Piceaerd, dit bientôt Laïka, venez, je vais vous donner un calmant.

Je secouai la tête fermement et parvins à répondre :

-Non…Je…Veux…Rester…Auprès…De…Mon…Fils…
-Vous devez me suivre Anna…Nous embarquons le petit avec nous si vous voulez, me dit-elle gentiment.
-Non ! Laisse-moi tranquille ! Je veux la paix à la fin ! LA PAIX ! Hurlai-je.
-Vous ne pouvez pas rester toute seule…Vous risqueriez de faire une bêtise…Allez venez avec moi…Je vous aiderai à surmonter cette douleur, insista la grande Nattura.
-NON ! NON ET NON ! Explosai-je, JE N’EN PEUX PLUS LAIKA ! TU M’ENTENDS ?! J’AI EU MA DOSE DE SOUFFRANCE ! MES PARENTS AVAIENT FAILLI ME BRISER ! ELYSIA, PIETER ET IDUNA N’EN PARLONS PAS ! MAIS LA C’EST TROP ! JE M’EN VAIS.

Je me levai d’un bond conservant le corps d’Olaf contre mon sein et inspectai l’eau intimidante. Laïka vit où je voulais aller. Elle perdit de son assurance et se releva.

-Ne faites pas cela Anna s’il vous plaît ! S’écria-t-elle en essayant de ma barrer le passage.

Mais je réussi à m’échapper de son emprise et courus comme une folle jusqu’à la Mer Sombre. Laïka me suivit toujours paniquée et cria :

-Non Anna ! C’est dangereux par-là !

Mais je ne l’écoutai pas et poursuivis ma route alors que l’eau m’arrivait déjà jusqu’aux fesses.

-J’arrive Elysia ! J’arrive mon amour ! Répétai-je, je vous rejoins tous.

J’avançais encore tenant fermement mon fils contre moi qui n’était plus visible sous les profondeurs des vagues alors que je les avais moi-même au cou.

-Revenez Anna ! Cria derechef la voix de la grande Nattura dans le lointain.

Mais je ne m’en préoccupai plus. Je fixai deux yeux translucides cachés sous mes pieds…Et c’était eux précisément que je souhaitais voir. Je n’étais plus cinquième esprit…Nous étions en mauvais termes mais cela m’arrangeait.

-A toi de jouer le Nokk…Murmurai-je.

L’esprit de l’eau creva l’immensité de la Mer Sombre alors que son hennissement retentit à des kilomètres. Il m’emporta fidèle à son rôle dans ce monde. Mes poumons se remplirent d’eau alors que les profondeurs et l’obscurité m’entourèrent. Dans un dernier effort, je fermais les yeux attendant d’être dans les bras de mon cher mari.

La suite dans le post suivant comme d'habitude Smile


Dernière édition par Ansa le Lun 21 Mar 2022, 22:07, édité 3 fois

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Dim 07 Mar 2021, 20:12
****

-Belle Maman…J’aurais besoin d’un mouchoir s’il vous plaît ? Demanda Papa alors que nous en avions en réalité tous besoin.

Mamie s’essuya les yeux et se moucha sans grâce avant de dire :

-Tenez mon Gendre…J’en ai plusieurs pour toute la famille si vous en voulez.
-Je comprends tellement que tu voulais en finir petite sœur, renchérit Grand Tonton, par contre la scène de la cascade c’était vraiment obligé ?
-Ose me dire que tu n’as jamais rien fait peut-être ?! Même après la mort ?! Renchérit-elle.

Mon grand-oncle vira soudain au rouge et bafouilla en se tenant la nuque de gêne :

-Eh bien le temps était long dans le Niflheim.
-Je n’ai jamais vu Olaf, intervint soudain Papy qui souhaitait revenir au sujet premier, il a dû directement se rendre l’Hellheim.
-Sans doute, répéta Mamie en lui compressant le bras, il n’y aurait aucune raison qu’il soit ailleurs.
-Ce qui veut dire que potentiellement il y a au moins trois Olaf de la même famille là-haut ! Souleva Elsa.
-Exactement ma grande Piceaerd. Et je dirais même quatre puisque les enfants des fausses couches comptent s’ils sont partis du ventre de leurs mères passés les trois mois de la grossesse, expliqua-t-elle.

Mon cœur se broya en entendant cela alors que je la regardai soudain alertée par ses paroles.

-Quoi Mamie ? Cela veut dire que notre petite Helga est là-haut aussi ? Demandai-je alors qu’Hans eut la même pensée.

Elle hocha la tête alors que je voulus immédiatement aller voir.

-Mais pourquoi tu ne nous l’as pas dit avant ?! Maugréai-je.
-Parce que tu n’aurais sans doute plus écouté l’histoire ma petite Piceaerd, dit-elle amusée…Et puis tu ne peux pas la rejoindre donc ça aurait été te torturer l’esprit pour rien.
-Puis-je aller vérifier tout de même ? Insistai-je.
-Bien sûr Anna, déclara-t-elle.

Mais je n’en eus pas le temps car je me sentis partir comme lorsque ma grand-mère vivante s’était emparée de mon corps.

-Anna est-ce que tout va bien ? S’inquiéta bientôt Mamie.
-Oui…Oui je crois… J’ai l’impression que ton autre toi veut revenir, intimai-je.

Je m’appuyai à Kristoff et essayai de me concentrer pour ne pas la recevoir.

-Oula…Ce n’est pas normal qu’elle revienne si tôt ! Paniqua mon aïeule.
-Je ne sais pas Mamie, murmurai-je ne souhaitant pas lutter davantage pour lui laisser le passage.

J’eus juste le temps de l’entendre ordonner à tout le monde de quitter la hutte avant de vaciller vers un état second. Quand je repris mes esprits plusieurs minutes plus tard, ma grand-mère était soucieuse et vraiment pâle.

-Ah Anna ! Enfin tu te réveilles ! S’écria-t-elle en me tendant de l’eau et un peu de ragoût, tout va bien ? Pas d’étourdissements ?
-Non. Mamie…Mais que voulait ton toi vivante ? Demandai-je d’une voix pâteuse.
-Je n’ai pas envie de t’expliquer maintenant… Murmura-t-elle alors que des larmes perlaient dans ses yeux…J’ai besoin d’être seule s’il te plaît… J’ai mal…Et je ne veux pas que tu assistes au spectacle…
-Tu es sûre ? Questionnai-je.
-Oui…Kristoff t’attend près de la galerie des souvenirs, embarquez votre grand-père avec vous ! Ordonna-t-elle.
-Euh…Bien Mamie, bafouillai-je.

Je me levai alors que des milliers de questions se bousculaient dans ma tête. Je savais néanmoins comment redonner le sourire à mon aïeule. Et mon amant était au bon endroit en plus !

-Est-ce que ta grand-mère va bien ? Demanda Papy en me voyant arriver.
-Non…Répondis-je, mais elle ne désire voir personne, elle a dit que tu devais rester avec moi…Et que du coup vous tous vous ne devez pas aller la voir…Elle n’a même pas voulu me dire un mot de la conversation.
-Pourvu qu’elle n’en ait pas encore appris une belle de ce bougre d’Andréas ! S’énerva grand tonton.

J’haussai les épaules et les mit immédiatement dans la confidence.

-Tu crois vraiment que ça va marcher Anna ? Demanda Maman impatiente.
-Tu ne voudrais pas voir d’abord s’il y a notre fille ? Questionna à son tour Hans.
-Je pense que nous pouvons attendre encore quelques heures avant de la voir, objectai-je. Là, le plus important c’est de faire plaisir à Mamie…Vous n’êtes pas d’accord avec moi ?
-Bien sûr que si Anna, mais dans ce cas-là pourquoi ne fais-tu pas revenir mes enfants aussi ? Insista Elsa.
-Même argument que pour Hans…Soupirai-je, et puis imaginez le bazar dans la hutte de nos aïeuls après ?! Elle n’est pas extensible ! Et pour toi Elsa, il y a Kristoff qui veille sur eux.
-Mais Papy aussi dans ce cas si tu vas par-là ! Il y en a bien un qui doit être partie dans l’Hellheim puisqu’il y a deux temporalités différentes ! Se défendit-elle.
-Eh bien non ma grande Piceaerd ! Intervint-il, c’était moi qui devais être dans l’Hellheim... au départ mais j’ai refusé car je voulais attendre votre grand-mère.
-Donc potentiellement un autre toi est coincé quelque part Papa ? Demanda Maman.
-Peut-être…Mais je ne me suis jamais posé la question, répondit-il.
-Bref…Ne me déconcentrez pas, je vais tenter de faire revenir Olaf, comme pour Grand Tonton…Dis-je.

Je leur intimai alors de s’écarter avant de me concentrer et chercher à appeler mon oncle. La lumière éblouissante du paradis blanc apparut quelques minutes plus tard et la petite tête blonde se fit bientôt voir.

-Bonjour Maman qui n’est pas Maman…Alors tu es revenue ? Questionna-t-il… Avec pleins de gens dis-donc !
-Je te l’avais promis non ? Dis-je amusée.
-Oui pourquoi ? Ça veut dire que c’est maintenant ? Questionna-t-il intrigué.
-Si tu es partant oui ! M’exclamai-je.
-Pourquoi tout le monde derrière toi pleure ? Demanda-t-il encore.
-Si tu te détaches, je t’explique, répliquai-je patiemment.
-Je peux dire au revoir à Papy Olaf et Mamie Iduna d’abord ? S’écria mon oncle.
-Oui, mais fait vite petit bonhomme de neige, ris-je. Et passe-leur le bonjour de toute la famille.

L’enfant s’en alla pendant quelques secondes puis revint. Il ferma les yeux et sauta dans le vide. Je le réceptionnai me pliant un peu sous son poids. Il me forma aussitôt un cœur de glace et me le tendit en disant :

-Tiens ! Merci Fausse Maman Anna !

Elsa m’en fit un deuxième sous les yeux étonnés de l’enfant.

-Whoua ! Toi aussi tu peux faire de la neige ! S’écria-t-il émerveillé.
-Oui Olaf, dit-elle toute fière.
-Et tu connais mon prénom, renchérit-il, mais alors tu peux me présenter fausse Maman Anna.

Je le pris alors par les épaules et l’amenai gentiment aux autres en déclamant :

-Bien sûr, mon petit bonhomme de neige voici ton tonton Pieter, ta grande sœur Iduna et son mari le roi Agnarr, tes euh…Grands-neveux Hans et Kristoff, son renne Sven, Elsa et moi tes nièces, et enfin ton…

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que le petit garçon se rua dans les bras de Papy qui le souleva en l’embrassant et pleurant de joie.

-Papa Elysia ! S’écria-t-il.
-Oui c’est bien moi mon petit bonhomme de neige, répliqua-t-il.
-Maman elle n’arrêtait pas de dire qu’elle t’aimait et tonton et grande sœur aussi.

Puis le petit paniqua soudain et insista :

-Mais Maman je ne la vois pas.
-On va aller la retrouver, le rassurai-je, elle va être contente de te voir, elle a du chagrin.

Olaf approuva. Toutefois il prit son temps quand Papy le redéposa au sol et courut embrasser ma mère et mon grand-oncle. Puis il se tourna vers Kristoff et le regarda longuement avant de dire :

-Toi tu ressembles à Tata Béata et un peu à monsieur Ryder qui est arrivé il n’y a pas longtemps et qui ressemblait à tonton Andréas, commenta-t-il.

La remarque fit grincer les adultes des dents mais nous voulûmes préserver l’enfant de la monstruosité de cet homme estimant qu’il y avait autre chose à faire pour l’instant.

-Et toi tu ressembles à Papa ! Renchérit-il à l’adresse d’Elsa. C’est drôle de dire que tu es ma nièce alors que tu es plus vieille que moi et toi aussi Anna qui ressemble à Maman… Mais alors ça veut dire que grande sœur a eu des bébés ?

Nous acquiesçâmes puis je lui pris la main et nous retournâmes à la hutte. Mamie était toujours là au plus mal. Elle reniflait bruyamment et je compris que la conversation de tout à l’heure n’était pas encore digérée. Je toquai légèrement à la porte d’entrée de la hutte.

-J’ai dit que je ne voulais voir personne ! Cria-t-elle sans même se retourner.

Olaf nous observa tous et nous l’encourageâmes à y aller. D’un pas léger, le petit garçon marcha sur le parquet jusqu’à Mamie. Il lui envoya un petit flocon en direction du visage et commença à chanter :

-Je voudrais un bonhomme de neige…

Ma grand-mère se raidit avant de regarder derrière elle. Ses yeux se floutèrent de larmes et un immense sourire se fendit jusqu’aux oreilles.

-Bonjour Maman, dit le petit garçon dont la bouche trembla d’émotion.
-C’est vraiment toi Olaf ? Demanda-t-elle en lui caressant le visage.

Il hocha la tête et répondit :

-C’est Fausse Maman Anna le bébé de grande sœur Iduna qui est venue me chercher.

Mamie m’observa alors que je laissai couler une larme de joie tout comme le reste de la famille.

-Merci ma petite Piceaerd, chuchota-elle en faisant un signe de tête.

Elle se tourna à nouveau vers son fils.

-Que dirais-tu d’un gros câlin à présent ? S’enquit-elle apaisée.
-Oh oui ! J’aime les gros câlins ! S’exclama-t-il.

Ils s’enlacèrent fortement. Papy Elysia et Maman se joignirent à eux et ils formèrent enfin une famille unie alors que nous observâmes le tableau en pleurant comme des madeleines.

Et pour l'inspiration de la chanson...C'est très très compliqué ! Razz


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Jeu 11 Mar 2021, 18:48
Alors qu'il est en cours d'écriture voici les spoilers sans contexte du chapitre 27 Smile

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Sam 13 Mar 2021, 20:51
Chapitre 27 : Je voudrais vous revoir :

L’eau s’emplissait de plus en plus dans mes poumons. J’avais mal. Dieu que j’avais mal. Je n’avais pas choisi la mort la moins douloureuse. Mais toutes mes peines seraient bientôt terminées. Après tout ce que j’avais vécu, cette souffrance était la moins pénible. Je voulais élever mon âme plus tôt que prévu alors que mes poumons continuaient d’agir en éponge. Je n’avais pas pris la peine de prendre ma respiration. Mais j’avais néanmoins quelques bulles d’air qui se détachaient encore vers la surface. Le Nokk me martelait toujours la poitrine à grands coups. La seule chose que je ne voulais pas, c’était lâcher le corps de mon petit. Je le sentais s’échapper de mes doigts alors que j’ouvris instinctivement ma bouche pour chercher ma respiration.

Partir Anna…Il faut que tu lâches prise…Laisse-toi aller…Pensai-je.

Je fermai les yeux, m’imaginant déjà me fondre dans les bras de mon fils, ma fille et mon mari.
Mais soudain sans que j’en comprenne véritablement la raison, l’esprit de l’eau changea de direction. Les abîmes s’éclaircirent. Au lieu de m’envoyer dans les profondeurs de l’océan, il me fit remonter à la surface et m’éjecta violemment dans un hennissement effrayant. Le corps sans vie d’Olaf et moi-même atterrîmes sur une plaque de glace dure.

Je crachai immédiatement l’eau que j’avais ingurgité et lui hurlai dessus :

-NON ! TU ES UN MAUVAIS ESPRIT ! TU N’APPLIQUES PAS TA FONCTION ! TUE-MOI !

Le Nokk hennit cette fois en se soumettant à mes pieds.

-NON ! NON ! NON ! JE NE SUIS PLUS TA GARDIENNE ! TU NE COMPRENDS PAS ! J’AI ETE DECHUE !

Je soulevais immédiatement ma tenue Northuldra pour révéler mon habit de cinquième esprit toujours terne et continuai :

-REGARDE LES CRISTAUX SUR MA ROBE ! ILS ONT PERDU BEAUCOUP DE LEUR ECLAT !

Mais le cheval resta là à m’observer avec défi. Je voulus lui prouver qu’il avait tort. Réhaussant tant bien que mal mon fils dans mes bras, je sautais de nouveau à pieds joints dans l’eau glacée. Le Nokk ne fut pas content mais contrairement à tout à l’heure, il ne mit pas longtemps à choisir de me renvoyer sur la plaque de glace. La réverbération de l’après-midi m’aveugla immédiatement.

-TU NE COMPRENDS PAS ! Répétai-je, JE NE VEUX PAS RESTER LA ! JE VEUX MOURIR ! TUE-MOI ! C’EST TON ROLE !

Je pleurai à présent mais l’esprit de l’eau ne s’en soucia pas. A la place, il hennit une dernière fois avant de plonger dans l’eau me laissant seule sous le poids des courbatures à cause de mon fils qui logeait toujours au creux de mes bras. Je le déposai au sol et essayai de lui remettre ses manches droites. Puis je lui ébouriffai les cheveux avec tendresse et lui fermai ses beaux yeux bleus.

-Pardonne Maman de ne pas avoir pu te protéger mon petit bonhomme de neige, sanglotai-je, je suis définitivement nulle comme mère malgré tout ce que pouvait penser ton Papa.

Je lui embrassai sa joue froide et rigide puis je m’assis en tailleurs et le pris contre moi. J’étais gelée mais c’était mieux ainsi…Après tout mourir de froid devait être moins douloureux que mourir noyée. Je berçai tendrement mon bébé mort en lui chantant les refrains d’Ahtohallan.

-Au fond des flots déchainés…La rivière pleure…Les erreurs du passé…Plonge-s-y si tu veux croire…Qu’il ne sera jamais trop tard…

Je réalisai soudain la signification des paroles et relevai la tête encore barbouillée de larmes avant de me dire :

-Mais oui c’est ça ! Je dois faire ça !

Je m’adressai ensuite à mon fils :

-Olaf ! Mon amour ! Maman a trouvé comment elle allait te rejoindre ! Clamai-je en me redressant.

Mais le dilemme demeurait encore là. Je ne pouvais me détacher de son petit corps qui devenait de plus en plus raide. Je décidai alors de m’allonger sur le sol en le serrant toujours contre moi.

-C’est peut être mieux ainsi… ça sera plus lent…Mais je vais m’endormir pour ne jamais me réveiller…Qu’en penses-tu mon petit bonhomme de neige ? Murmurai-je.

Je n’eus aucune réponse bien sûr mais peu m’importait. J’observai le soleil d’été et je commençai à avoir soif et chaud au visage alors que mon dos demeurait glacé et que je ne sentais plus mes membres.

-J’arrive Elysia…J’arrive…Pleurai-je, j’espère qu’Iduna et toi avez bien réceptionné notre bébé…

Je fermai les yeux et attendis durant plusieurs minutes mais la mort se faisait capricieuse. Je sentis bientôt que le ciel était en train de se gâter. Il n’y avait plus de soleil mais une ombre. Je priai pour que cette fois soit la bonne et que la mort m’emporte enfin. J’attendis plusieurs secondes…Mais rien. J’entendis bientôt un craquement de roche familier et je sursautai. Je pris enfin la peine d’écarquiller mes yeux et me glaçai d’effroi en voyant un géant penché au-dessus de moi me dévisageant avec un air perplexe.

-Ah bien…Donc je vais me faire piétiner comme l’ancien chef… Hum…Ce n’est pas une mauvaise idée après tout ! Clamai-je résignée.

Je déposai alors mon fils sur le côté puis me relevai et m’adressai à mon ancien ami :

-VAS-Y TUE-MOI ! JE SUIS PRETE !

Le géant secoua une tête triste et contre toute attente il mit sa main au sol comme il le faisait autrefois tout en grognant comme s’il essayait de me convaincre.

-QUOI ?! M’offusquai-je, TU VEUX QUE JE MONTE ?! C’EST HORS DE QUESTION !

Il grogna pourtant pour donner son accord. Je mis aussitôt mes mains en croix contre ma poitrine et criai encore :

-MAIS TU AS PERDU LA TETE TOI AUSSI ! JE SUIS MECHANTE ! J’AI ECHOUE DANS L’EQUILIBRE DES ESPRITS ! TU NE PEUX PAS M’AIMER !

Le géant haussa les épaules et relança sa main sur le sol pour montrer son insistance. Ne détachant pas les yeux de mon fils, je me sentis alors monter jusqu’au torse de mon ami. Il plaça son doigt contre mon dos pour que je puisse me caler contre lui.

-Oui j’ai compris, tu veux que je pleure parce que tu crois que ça va soulager ma peine ! Sauf que tu te trompes… Je ne pourrai plus jamais être heureuse…Et ce n’est pas contre toi ni aucun de vous, expliquai-je.

Patiemment le géant attendit que j’eusse fini avant de refaire le geste contre mon dos. Pour ne pas le contrarier, je m’exécutai alors et déversai enfin mes larmes contre son torse roc comme cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Quelques minutes plus tard alors que j’avais toujours le front penché contre la créature, je murmurai :

-Ma décision ne changera pas. Je veux mourir et rejoindre tous ceux que j’aime. Je veux être enfin en paix, tu comprends ?

Le géant grogna pour contester.

-Oui je sais, tu es contre mais c’est ainsi, m’énervai-je, qu’est-ce que tu sais toi après tout ce que c’est que d’avoir une famille à chérir qui disparaît du jour au lendemain ?!

Cette fois l’esprit de la terre resta silencieux. Saisissant l’occasion, je lui embrassai sa paroi rocailleuse et ajoutai :

-Mais merci de m’avoir pardonné avant que je ne meure.

Le géant me regarda avec une tête abattue mais voyant que je ne changerai pas d’avis, il me fit descendre et je retournai m’allonger auprès d’Olaf. Je ne pus malheureusement y rester très longtemps que déjà je sentis des picotements me remonter le long de ma poitrine. Je sursautai immédiatement cherchant les seules personnes capables de pouvoir faire ce tour de chamanisme. Mais non…Ni ma belle-mère, ni Maman n’étaient là. La chaleur reprit alors que j’aperçus bientôt une petite boule visqueuse bleue et mauve.

-Quoi ? Bruni ? Tu es là toi aussi ? Demandai-je, Mais qu’est-ce qui vous passe tous par la tête à la fin ?!

L’esprit du feu me tira la langue avant de me guider vers le centre d’Ahtohallan, m’éloignant ainsi de la mer.

-Oui c’est l’entrée, je connais, maugréai-je.

La salamandre reproduisit un son avant de se lancer sur la paroi et se mettre à courir en faisant un grand cercle.

-Non mais arrête ! Tu es fou ! Tu vas brûler le lieu sacré ! M’écriai-je.

En effet, son cercle laissa une trace si profonde que la glace fondit instantanément remplaçant le sol dur par un énorme creux dans le sol. Forte heureusement cela n’était pas assez profond pour qu’on puisse discerner l’eau de la Mer Sombre.

-C’est malin ! A quoi cela t’a-t-il servi de faire ça ?! Grognai-je.

Bruni produisit à nouveau un son alors que sa tête se pencha fixant derrière mon épaule. Je me retournai aussitôt et vis que le corps d’Olaf était en train de flotter dans les airs grâce à…Courant d’Air. Ce fut trop pour moi…Voir l’esprit du vent me rappela trop de souvenirs de mon Iduna. Je ne pouvais toutefois pas détachée mon regard du spectacle qui s’offrait à moi et commençai à comprendre le sens du trou qui avait été fait dans le sol.

-Attends Courant d’Air ! M’exclamai-je soudain, je veux faire un dernier au revoir à mon fils.

Je m’approchai immédiatement de son corps et l’enlaçai une dernière fois. Puis je lui embrassai sa joue et son front et lui murmurai à l’oreille :

-A tout de suite mon petit bonhomme de neige, Maman t’aime.

Je laissai enfin l’esprit de l’air le poser doucement dans le tombeau de glace qui lui avait été improvisé. Puis le géant prit de l’eau de la Mer Sombre en coupe dans ses mains et les compléta dans le sol. Elle se figea immédiatement cachant définitivement mon fils pour toujours.

-Merci à tous ! Conclus-je sincère, merci à tous je vais pouvoir partir en paix.

N’attendant pas leur approbation, je me relevai d’un seul coup et courus me réfugier enfin dans Ahtohallan. Je n’avais plus qu’une seule idée en tête…Toujours la même : Me rendre au plus profond du dôme des souvenirs pour me laisser mourir comme le spécifiait la berceuse.
J’entendis bientôt un grand craquement suivi d’un grognement rauque et je sus que les géants n’étaient pas contents. Puis mes pieds s’enflammèrent indiquant que Bruni me remontait le long des jambes pour me montrer son mécontentement.

-Ça suffit ! Cette fois ! Tu ne m’arrêteras pas ! Criai-je.

La petite salamandre s’énerva mais se retira rapidement après avoir vu qu’elle faisait du mal à la Mère de la Nature. Elle rebroussa chemin alors que les crevasses gelées se reformèrent. J’arrivai alors devant le précipice habituel et me jetai dedans sans une once d’hésitation. Ce ne fut pas les fleurs du Géant qui me réceptionnèrent mais Courant d’Air qui me transporta de l’autre côté.

Le dôme était éveillé. Des scènes avaient été ajoutées depuis notre nuit de noces. Il y avait notamment mes deux accouchements, l’attaque des rennes et beaucoup d’instants de tendresse avec Elysia, Iduna et Olaf à leurs différents âges. Je me ruai sur les statues de glace et les embrassai avec violence tout en relâchant des larmes. Puis je m’enlevai la morve de mon nez avant d’articuler :

-J’arrive…Je ne vais plus avoir mal…Je vous rejoins mes amours.

J’allongeai ma taille et fermai les yeux en ouvrant mes paumes vers l’extérieur. Je fus immédiatement attirée par un coin reculé du dôme. Je m’y rendis sans réfléchir et touchai la paroi. L’aura qui se trouvait de l’autre côté explosa comme un choc électrique le long de mes doigts.
Je respirai alors un grand coup et me concentrai à nouveau pour produire la chaleur. Elle se répandit bientôt sur le pan du mur qui se libéra d’un coup m’ouvrant un nouveau passage encore plus glacial que le dôme des souvenirs lui-même. Je m’aventurai à l’intérieur en ayant quelques réserves car il faisait très sombre. Mes pas résonnaient contre le sol qui ne semblait pas très stable.

-Allez Anna…Ce n’est pas le moment de flancher, murmurai-je car j’eus soudain peur, rappelle-toi la berceuse, si tu plonges dans le passé prends-garde de ne pas t’y noyer. C’est ce que tu veux, rejoindre tous les morts.

Alors que je continuai de me parler à moi-même, je m’arrêtai d’un coup car je venais d’arriver au bord d’un précipice. J’inspectai un peu plus bas. La couche de glace était si fine qu’on pouvait voir les vagues de la Mer Sombre dansaient en dessous. Il y avait d’autres souvenirs par ici mais ceux-ci semblaient morts comme cet endroit.

Je restai quelques instants avant de finalement prendre mon élan et sauter dans le vide. Mon cœur se frigorifia immédiatement. Et il ne fut pas le seul. Je ne me vis pas partir mais je sentis bientôt que mes membres se figèrent devenant aussi raides que des morceaux de bois. Je connaissais l’issue… Plus de peines…Plus de pleurs…Plus de souffrances… Je souris alors que l’eau glacée continuait de me brûler l’intérieur du corps. Elle atteint enfin mon cœur. Et je souris simplement prête à accueillir ma destinée.

Contre toute attente j’avais toujours aussi mal quelques minutes plus tard. Je peinais à ouvrir les yeux alors qu’une énorme tempête de neige tourbillonnait toujours autour de moi. Je me regardai uniquement vêtue d’une robe de lin blanche très légère, non adaptée au froid et à la grêle qui faisaient rage.

-ELYSIA ! Appelai-je en essayant de recouvrir le vent qui hurlait. ELYSIA MON AMOUR JE SUIS LA !

J’aperçus soudain une silhouette à travers les flocons et me ruai sur elle en l’enlaçant.

-Oh Elysia ! Tu es là ! Mais où sont Olaf, Pieter et Iduna ?! Demandai-je alors que l'ombre se retourna.

Je lâchai un hoquet de surprise et me reculai immédiatement.

-Tiens donc qui avons-nous là ?! Anna Piceaerd ?! Tu viens t’excuser d’avoir demandé aux géants de me tuer ?! Demanda…Yuma avec un rictus aux lèvres.

Je me glaçai d’horreur en entendant ses paroles.

-Ne me touchez pas ! Criai-je, Non…Non…Ce n’est pas possible… Il doit y avoir un malentendu…Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi suis-je au même endroit que vous ?!

L’ancien chef m’observa en croisant les bras et reprit :

-Ah nous y voilà…La brave et sage petite Anna Piceaerd devenue une belle femme mûre se rend compte qu’elle n’a pas été si sage que ça en se retrouvant dans le Niflheim.

Il éclata de rire alors que j’étais de plus en plus mal.

-Le Niflheim ?! Répétai-je terrifiée, mais non…Pourquoi suis-je là ?!
-Peut-être parce que tu as été à l’encontre des coupoles, ajouta Amarok qui venait de rejoindre son père en me dévisageant avec surprise.
Finalement…Seule ton bel Elysia et ton père auront été les plus sages durant leurs vies… Bon puisque tu es là pourrai-je avoir des nouvelles de ma femme, celle que j’ai toujours aimée ?

-Elle va bien, maugréai-je…Et vous ne m’avez pas manqué tous les deux ! Comment sort-on de cet endroit ?! Je dois absolument rejoindre mon mari, mon vrai !
-Mais tu ne peux pas douce Anna ! S’exclama Yuma en restant étrangement distant, une fois dans le Niflheim tu ne peux pas revenir en arrière.

Je me décomposai immédiatement.

-Mais non ! Il doit forcément y avoir une issue ! Vous mentez ! Grognai-je ressentant comme un coup de poignard dans la poitrine.

Yuma éclata à nouveau de rire et Amarok reprit :

-Oh ne fais pas cette tête-là, Anna ! Ta mignonne de frère aussi a essayé de rejoindre son Niklas. Mais il n’a pas réussi ! C’est peut-être aussi parce que l’autre traitre n’était pas mort !
-Pieter est donc là ?! Repris-je pleine d’espoir, je veux le voir s’il vous plaît !
-Oui il l’est ! Et il n’est pas le seul ! Déclara soudain une voix que je ne m’attendais jamais à réentendre.

Une silhouette plus fine semblant avoir retrouvé sa jeunesse apparut alors sous mes yeux. Nous nous confrontâmes du regard et les larmes coulèrent d’elles-mêmes sur nos deux visages.

-Ma…Ma…Maman, bégayai-je alors qu’elle me tendit les bras.

Je m’y ruai immédiatement alors qu’elle m’embrassa les cheveux avec tendresse.

-Bonjour ma grande chamane… Qu’as-tu fait encore comme bêtise ? Demanda-t-elle en me souriant.

J’haussai les épaules cherchant de plus en plus à reprendre mon souffle par rapport aux larmes et à la morve.

-Allons…Allons ne te mets pas dans des états pareils, dit-elle, je suis sûre que ce n’est pas si catastrophique que ça.
-Elle n’est quand même pas là par hasard Helga ! S’écria Yuma.

Je préférais ne pas écouter ce violeur. Blottie ainsi dans les bras de ma mère, j’en oubliai presque que j’étais dans le Niflheim. Je savais toutefois que je ne voulais pas rester dans cet endroit.

-Alors ma grande chamane, quelle faute dois-tu purger ? Insista-t-elle.

Je grinçai des dents et finis par murmurer :

-Je crains qu’Amarok et Yuma aient raison Mère…Et… Je regrette d’avoir dit que les coupoles ne représentaient rien.
-A la bonne heure ! S’exclama-t-elle bien que moins souriante que j’aurais pu le penser.
-Yélana et toi aviez raison depuis le début…Je…J’ai perdu mes proches les uns après les autres. Aussi j’ai décidé d’en finir car je voulais rejoindre Elysia, Iduna et Olaf…Mon fils de cinq ans…Le dernier mort en date, expliquai-je sans déverser un nouveau flot de larmes.
-Le suicide…Voilà donc pourquoi vous êtes ici douce Anna ! Reprit Yuma alors que l’appellation me fit avoir des sueurs froides.
Maman lui lança un regard noir prête à sortir les griffes. Peut-être lui avait-il expliqué ce qui s’était passé de notre vivant ?!Elle ne fit aucune remarque là-dessus en tous les cas mais souleva bientôt :
-Ah…Tu devais vraiment être au bord du gouffre pour avoir choisi cette dernière option ma grande chamane, pourrai-je savoir comment ?

J’eus soudain peur de sa réaction comme lorsque nous étions partis à l’aventure avec Yélana chez les trolls.

-Tu ne veux pas me le dire ma chérie ? Insista-t-elle.

Je secouai la tête et me rétractai de plus en plus sur moi-même. Un large sourire s’élargit sur le visage de Maman qui me rapprocha immédiatement d’elle pour pouvoir me toucher…Le cœur…Sa main resta quelques instants plaquée sur mon torse alors que ses yeux se fermèrent.

-Bien…Dit-elle, tu as été à l’encontre de la berceuse…Elle ne t’a donc pas servi de leçon.
-Le Nokk n’a pas voulu me noyer, grognai-je et comme il m’a amenée à Ahtohallan je me suis dit que c’était la bonne solution…J’ai été déchue de mon rôle de cinquième esprit parce que je n’ai pas eu le temps de prévenir les autres de la bataille.
-Comme quoi je n’avais pas dit de bêtises non plus quand j’avais précisé qu’il fallait se méfier des Arendelliens, me gronda-t-elle.
-Oui Maman tu avais raison pour tout, admis-je, la seule fois où tu ne l’as pas été c’était pour Elysia et moi.
-Néanmoins…Rassure-toi ma grande chamane, ton rôle ne s’est pas totalement effacé…Regarde ton pied…Préconisa-t-elle.

Etonnée, je découvris que mon reflet se trouvait toujours dans les losanges même s’il était faible.

-Qu’importe Mère puisqu’à présent je suis morte, lançai-je désinvolte…Et je ne passerai même pas mon éternité avec ma famille…Mon mari…Mon Ange de l’Air…Mon bonhomme de neige !

J’éclatai de nouveau en sanglots alors qu’Amarok rétorqua :

-Ça nous fera au moins ça en commun Anna…Essaya gentiment Amarok qui retrouva une amabilité, je doute que Yélana soit envoyée dans le Niflheim à sa mort…Elle a toujours été d’une grande vertu auprès des dieux.
-Oui surtout quand nous étions mariés et qu’elle couchait déjà avec toi, maugréai-je.
-Dixit celle qui a été engrossée d’un autre homme duquel elle était promise… Renchérit-il retrouvant son côté mauvais.
-Vous pourriez continuer longtemps comme ça, nous coupa Maman… Mais il me semble qu’Anna a encore besoin de recevoir une petite leçon de chamanisme.
-Sérieusement Maman ?! Grognai-je, je sais que je t’ai dit que je regrettai pour les coupoles…Mais tout de même…Je n’ai aucun échauffement dans cet endroit !
-D’une tu es dans le Niflheim ma grande chamane, et deux non ce n’est pas ça… Mais nous avons besoin d’être uniquement toutes les deux pour cet exercice.

Elle se tourna vers le chef Yuma et le regarda… Avec amour ?! Puis elle leur indiqua à lui et Amarok de s’éloigner. Elle me guida ensuite jusqu’à une reproduction de la hutte parentale et nous nous engouffrâmes à l’intérieur. La tornade rugissait toujours mais au moins nous étions à l’abri.

-Il fait si froid…Lâchai-je d’un coup en observant mes mains violettes.

Maman qui était pareille pourtant me regarda avec un grand sourire et rétorqua :

-Ah ? Tu ressens la température ?! Bon ! C’est plutôt bon signe ! Cela veut dire que tu n’es pas complètement morte.
-Pas complètement morte ?! Répétai-je, mais j’ai sauté au plus profond d’Ahtohallan !
-Certes…Mais ton corps est à peine figé et attend juste d’être délivré…Noyer ne veut pas forcément dire mourir…Toi tu es plutôt « noyée » dans ton chagrin…Dans une immense souffrance parce que tu es entre la vie et la mort…Tu comprends Anna ? Demanda-t-elle.
-Oui, oui je crois Mam…

Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase qu’une nouvelle personne nous rejoint bientôt dans la hutte. Et pas des moindres !

-Pieter ! Appelai-je.
-Anna ! Cria-t-il en pâlissant à en devenir presque transparent, Anna…Tu…Tu es morte ?!*
-Moi je dis que oui, Maman dit que non…Répliquai-je, défaitiste.
-C’est non ma grande chamane, précisa-t-elle.
-Bon en tous les cas, ce n’est pas toi qui en es l’investigateur cette fois ! M’écriai-je exprès pour le faire culpabiliser.
-Aurais-je loupé quelque chose ? Demanda Maman intriguée.

Je lui fis immédiatement les gros yeux.

-Quoi ? Tu ne lui as pas dit que c’est toi le responsable de la mort d’Elysia ?! Lâchai-je.
-Je croyais que tu étais mort au combat Pieter, renchérit-elle choquée.
-C’est plus ou moins la vérité Maman…Je me suis suicidé en comprenant que j’avais échoué à protéger ma petite sœur, chuchota-t-il, mais moi contrairement à Anna, je mérite amplement ma place dans le Niflheim, ajouta-t-il.

J’eus immédiatement des remords. Surpassant ma rancœur à l’égard de ce qu’il avait fait à mon mari, j’allai lui serrer la main et lui ouvris mes bras qu’il accepta alors que les larmes coulaient sur ses joues.

-Pardonne-moi encore petite sœur…Je…Je sais que tu ne me crois pas…Mais je ne voulais pas tuer Elysia, renchérit-il.

Maman s’essuya rapidement les yeux et reprit :

-Allez ! File Pieter à présent, il faut qu’Anna retourne dans sa vie.
-Bien…Je suis avec Runeard si tu me cherches d’accord ? Demanda-t-il.

Maman soupira immédiatement alors que lançai d’une voix aigre :

-Quoi ?! Le roi d’Arendelle est ici ? Alors c’est vraiment lui qui était à l’origine de cette nouvelle bataille Northuldra/ Arendellien ?
-Tu en doutais encore ma grande chamane ? Reprit-elle avec un rictus aux lèvres.

Puis elle se tourna vers mon frère et conclus :

-Vas-y Pieter, mais surtout pas un mot au roi sur la présence d’Anna ici, d’accord ?
-Oui Mère…Pourtant…Cela lui aurait fait plus que plaisir…Marmonna-t-il pour lui-même.

Elle lui lança un regard interrogateur avant de se tourner vers moi en haussant un sourcil.

-Elysia est le seul homme que j’aime Maman, Dis-je d’une voix sûre.

Elle retrouva le sourire. Pieter m’embrassa encore et partit ensuite. Je voyais la lumière se déclinait amplifiant mes gerçures sur le corps.

-Bon où en étions-nous ma grande chamane ? Ah oui ! Je vais te renvoyer sur Terre, car tu es loin d’avoir fini ton parcours dans cette vie ! S’exclama Maman ravie.
-Dans cette vie ? Répétai-je surprise.

Elle jubila encore comme si elle allait m’annoncer un secret. Puis finalement elle se lança :

-Laisse-moi t’expliquer Anna...


****

- Même si tu m’as manqué Maman, je ne voulais pas que tu meures pour moi ! S’écria Olaf en se raccrochant à Mamie, je te l’ai dit en plus que je voulais que tu poursuives ta route toute seule ! Tu ne m’as pas écouté !

La remarque nous attendrit.

-Et au final Mamie Helga avait réussi à me convaincre et elle avait raison ! Répliqua mon aïeule en l’embrassant, je vous ai écouté tous les deux.
-Dis Maman, est-ce que l’histoire que tu as racontée c’était la même que tu me racontais à moi pour m’endormir ? Sur Papa ? Tonton et grande sœur ? Demanda encore le petit garçon.
-Oui…Mon petit bonhomme de neige, sauf pour la partie des voyages astraux car cela serait trop long et ennuyeux, expliqua-t-elle.

Elle fit un clin d’œil à Papy qui rosit immédiatement. Papa faillit s’étrangler et répliqua :

-Eh bien…Dommage que je n’ai pas l’âge de cet enfant dans ce cas… ça m’aurait épargné quelques traumatismes.

Nous éclatâmes de rire alors qu’il continua :

-Bon l’avantage c’est que nous sommes sûrs que vous ne déraperez plus dans ce genre de détails, hein Belle-Maman maintenant que ce charmant jeune homme est là !
-Oui mon Gendre…Ou bien Olaf pourra aller jouer plus loin avec vous ou Pieter, minauda-t-elle pour l’embêter.
-Excellente idée Petite sœur ! Renchérit-il, et toi Petit bonhomme de neige tu en penses quoi ? Ajouta-t-il à l’adresse de mon oncle.

Mais ce dernier n’écoutait absolument pas car il était en train de reproduire des petites sculptures de glace avec Elsa qui elle-même n’était pas attentive.

-On se demande lequel a cinq ans...Bien…J’aurais dû l’envoyer chez toi en apprentissage au lieu de la cloîtrer comme Agnarr et moi l’avons fait, souffla Maman à ma grand-mère avec un petit sourire.
-Mais c’est plus ou moins ce que tu as fait mon Ange de l’Air…Enfin…Guidée par une autre Anna, dit-elle en me lançant un regard plein de reconnaissance.

Je rougis alors que Kristoff me déroba un baiser sous les yeux d’Hans…Qui resta focalisé sur Elsa.

-Et toi Papy tu n’as pas ressenti l’arrivée de Mamie dans le Niflheim ? Demanda ce dernier.
-Etrangement non…avoua-t-il, cela faisait un moment que je ne l’avais pas vu…Et puisque je lui avais interdit d’entrer en contact avec moi, cela devenait difficile de l’apercevoir. Mais j’ai entendu son appel lorsqu’elle a avoué qu’elle voulait en finir…Je…J’ai juste préféré ignorer car je ne souhaitais pas qu’elle fasse cette bêtise.

Il lui lança immédiatement un regard amoureux alors que grand tonton Pieter répliqua :

-Oui…Bon de toute façon après ce que tu nous as encore dit tout à l’heure, on a bien compris que tout ça, c’était de la faute d’Andréas.

Olaf leva aussitôt la tête en entendant le prénom :

-Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit tonton ? Il a fait quoi tonton Andréas ?

Papy et Mamie lui jetèrent alors un regard noir alors que mon aïeule répliqua :

-Bravo Pieter ! On avait dit de ne pas faire de gaffe devant mon petit bonhomme de neige.
-Pas faire de gaffe de quoi Maman ? Insista le petit.

Nous vîmes de plus en plus notre grand-mère dans l’embarras. Papy le vit aussi. Il s’assit alors au sol et demanda :

-Dis Olaf, tu viens sur les genoux de Papa pour avoir un gros câlin ?

Bien que le petit garçon fût encore intrigué par la bourde de mon grand-oncle, il répondit à l’appel irrésistible duquel il avait été privé depuis sa naissance. Le geste nous fit fondre. Il dura quelques instants puis une fois que l’enfant relâcha son étreinte, Papy continua :

-Est-ce que toi aussi tu as envie de savoir comment Maman va s’en sortir avec Mamie Helga ?
-Oui Papa…Parce que Maman c’est la meilleure des héroïnes ! Elle aide les gens ! Elle vit pleins d’aventures et elle s’en sort toujours !
-Je ne puis qu’approuver petit frère ! S’exclama Maman alors que le sang monta aux joues de ma grand-mère.
-Mais c’est valable pour toi aussi grande sœur ! Tu as été capable de reproduire un petit Papa et une petite Maman et sans elle, jamais je n’aurais rencontré Papa, toi, tonton et revu Maman!
-Hahaha qu’il est drôle ce petit beau-frère ! Renchérit Papa.

Le petit garçon le dévisagea alors bizarrement et reprit :

-Toi en revanche, je t’aime bien juste parce que tu es l’amoureux d’Iduna parce que sinon tu es moche et tu me fais un peu peur avec ta moustache et ton uniforme !

Mamie ouvrit des yeux effarés alors que mon grand oncle se fit tout petit car lui aussi portait la même tenue.

-Mouton Hihi 1, Moustache Junior 0 ! S’exclama Papy qui se mit à rire.
-Elysia ! Cria ma Grand-mère toute gênée.

Maman embrassa la joue de Papa qui se renfrogna alors qu’elle gronda Olaf.

-Les enfants sont merveilleux, déclara Hans en passant un bras sur l’épaule d’Elsa.

Je les regardai bizarrement alors que Kristoff observa la scène également troublé.

-Bah ne faites pas une tête comme ça Fausse Maman Anna et Faux Tonton Andréas, vous n’avez pas compris que tonton Hans et Nièce Elsa ils étaient amoureux ! Reprit le petit alors que mon ancien mari se recula immédiatement de ma sœur.
-Ah bon ? On en apprend tous les jours ! S’écria Maman médusée.
-Quoi ? Toi non plus Iduna tu n’avais pas vu ? Bon bah heureusement que je suis là parce que vous tous, vous n’y connaissez vraiment rien à l’amour, dit le petit garçon sincère.

Il y eut un long silence de gêne qui fut bientôt interrompu par Papa qui ruminait toujours :

-Ouais…Ce petit est le parfait mélange de Mouton Hihi et Belle-Maman en somme…Bon si nous revenions à votre histoire maintenant pour qu’on en finisse…Moi aussi je voudrais savoir comment vous vous êtes décongelée.
-J’y viens mon Gendre ! J’y viens ! S’exclama Mamie ravie.

****

-Est-ce que tu as tout compris Anna ? Demanda Maman à la fin de son explication.
-Oui…Tout était clair, dis-je pensive en essayant de tout me mémoriser.

Maman retrouva le sourire. Elle se leva brusquement.

-Parfait ma grande chamane, il ne te reste plus qu’à dégeler ton corps de glace…En espérant que ça va marcher…Je te préviens tout de suite je n’ai jamais essayé avant, plaisanta-t-elle.
-Merci Maman tu me rassures beaucoup là, maugréai-je.
-C’est toi qui t’es mise dans ce bourbier au départ ma chérie, me rappela-t-elle… Mais bon...ça en valait peut être la peine car cela m’a permis de te revoir…Et de te transmettre l’ultime leçon de chamanisme…Bien…Donne tes mains à présent.

Je les lui tendis immédiatement. Elle les agrippa avec sûreté et les maintins fermement. Je sentis alors que mon âme s’éloignait du Niflheim…Tout comme la sienne. Nous fûmes happées dans un noir total et ramener en hauteur jusqu’à ce que je voie mon corps toujours gelé dans la rivière d’Ahtohallan.

-Je ne peux pas rester là trop longtemps, tu le sais… Tout va se jouer en quelques secondes d’accord ?! Surtout ma grande chamane n’oublie pas que je t’aime malgré les quelques désaccords que nous avons eu durant toutes ces années ! Je suis si fière de toi ! Ne l’oublie jamais ma grande Anna…Que je n’aie plus à te voir dans le Niflheim, compris ? Me gronda-t-elle.
-Merci Maman, murmurai-je la gorge nouée d’émotions, non promis… Je ne me suiciderai plus…Même si le reste de ma vie risque d’être douloureuse…


Elle joignit mes mains et me les embrassa une dernière fois avant d’entonner un puissant « Ah-Ah ». Le son s’amplifia et résonna dans le paysage épuré. Chaque vibration fut comme un coup dans ma chair gelée qui se craquela sous la puissance du bruit. Je vis ma Mère disparaître au moment où je retrouvai l’air dans mes poumons. J’en pris une grande bouffée alors que la plaque de glace qui me soutenait jusqu’à présent craqua sous mon poids m’envoyant dans l’eau de la Mer Sombre. Je ne vis à nouveau plus rien jusqu’à ce que je sois réceptionnée par… Le Nokk. L’esprit de l’eau produisit un long hennissement en me mettant sur son dos, puis il avança violemment galopant à l’encontre des vagues.

Quelques minutes plus tard, je fus rejetée sur la plaque de glace à l’extérieur d’Ahtohallan. Je recrachai l’eau et me sentis glacée à travers mes vêtements mouillés. Le soleil avait disparu…J’étais revenue au point de départ…Et je ne pouvais même pas mourir de mon plein gré sous peine d’aller en enfers.

-Allez Anna…Tu as un nouvel objectif selon Maman maintenant, soupirai-je.

Je me levai d’un pas branlant mais rentrai à nouveau dans Ahtohallan pour retourner aux dômes des souvenirs. Les indications de ma Mère étaient toujours dans ma tête. Je me déplaçai alors au milieu des statues frigorifiées pour atteindre le pan du mur qui me faisaient face. Puis je posai mes deux mains non sans une quelconque grimace à cause des gerçures violettes qui n’avaient pas disparu. Au contraire ! Elles étaient vigoureuses et me piquaient le bout des doigts en brûlant ardemment. Mais qu’importe ! Je devais passer outre. Ainsi, je cherchai l’aura vivante du glacier à travers la paroi et la connexion se fit. J’attendis plusieurs secondes puis peu à peu des images semblables à des photographies apparurent sous formes de bulles partout sur le mur de glace.

-Incroyable…Maman avait raison ! M’écriai-je émerveillée car jusqu’à maintenant je n’étais pas convaincue par ses explications.
Il y en avait jusqu’au plafond mais je préférai m’attaquer à celles que je pouvais atteindre. Respirant un grand coup, je restai quelques instants en contact avec l’image qui se mit enfin à bouger. Puis comme Maman me l’avait précisé, je fis un mouvement de rotation avec mon index et mon majeur pour faire avancer le souvenir.

Ce fut ainsi que je m’arrêtais sur une séquence où je me vis en robe de mariée typique d’Arendelle. Mes cheveux avaient été rassemblés en chignon tressés et je me trouvais dans la petite chapelle du château accompagné de toute une foule. Le prêtre était en train de donner l’échange finale :

-Anna, Gabrielle, Johanne d'Arendelle voulez-vous prendre pour époux Kristoff, Anan, Frantz Bjorgman pour le meilleur et pour le pire, promettez-vous de le chérir, de l’honorer jusqu’à que la mort vous sépare ?
-Oui je le veux, déclara cette moi d’une voix posée.
-Et vous Kristoff, Anan, Frantz Bjorgman voulez-vous prendre pour épouse Anna, Gabrielle, Johanne d’Arendelle pour le meilleur et pour le pire, promettez-vous de la chérir, de l’honorer jusqu’à que la mort vous sépare ?
-Oui je le veux, répondit-il.

Nous échangeâmes ensuite nos alliances puis le prêtre conclut enfin :

-Alors par les liens sacrés du mariage je vous déclare mari et femme…Vous pouvez vous embrasser.

Les deux personnes s'exécutèrent alors que les applaudissements et les sifflements fusèrent de partout.


Je sentis mes joues devenir chaudes à l’égard de ce jeune homme que je ne connaissais pas. Un monde où je ne serai pas amoureuse d’Elysia !? C’était à peine croyable ! Et pourtant Maman avait été bien claire là-dessus, ces souvenirs existaient et provenaient de d’autres vies qui existaient sans doute en ce moment même.

-Je suis navrée mon bel amour…Mais rassure-toi ! C’est tout bonnement ridicule ! Je serais Arendellienne ! Maman serait bien surprise si elle voyait ça ! Elle qui les hait tant ! M’exclamai-je à haute voix pour cacher mon trouble.

Je décidai de remonter en arrière pour me persuader que je ne pouvais provenir que de la Forêt Enchantée. Mais ce que je vis me glaça encore plus d’effroi.

Il y avait beaucoup d’enfants dont des Northuldra et des Arendelliens qui jouaient à ce qui ressemblait à Arnevik. Parmi la tumulte je reconnus Maman, Papa et Iduna Sappos. Tous les trois ne semblaient pas du tout venir de la Forêt Enchantée.

-Assez Anna ! Me grondai-je car la tête me tournait, je vais en essayer un autre.

Je me déplaçai aussitôt vers la bulle d’à côté et refis le geste. Visiblement cela devait être la même vie car je me retrouvai un peu plus tard dans ma soirée de mariage toujours accompagnée de ce Kristoff qui m’était à la fois inconnu mais qui possédait tout de même certains traits familiers que je n’arrivais pas à mettre sur un autre visage que je connaissais pourtant. Nous terminâmes une danse et allâmes voir…


-Quoi Elysia est une femme ?! Lâchai-je en observant la divine créature blonde qui me faisait face.

C’étaient les mêmes cheveux blond platine sauf que les siens étaient rassemblés en une seule tresse. Mais je ne pouvais me tromper sur les yeux bleus.

-Whoua et quelle robe moulante… Quoi qu’on en dise Elysia, homme ou femme je tombe totalement sous ton charme ! Clamai-je avant de reprendre mon sérieux.

Mon moi de cette vie-là se tortillait donc et demanda d’une voix enjoué à l’homologue féminin de mon mari :

-Reine Elsa ! Pardonnez-moi, il me faut vous prévenir que le prince Bjorgman et moi-même devons-nous retirer pour fai…Euh…je veux dire, il nous faut nous soumettre à la tradition royale !

-Hahaha qu’il est malin ce destin ! Elysia, Elsa ! Répétai-je en voyant que le visage de cette dénommée reine était en train de rougir violemment.
-Euh…Ev…Evidemment, il faut, je, je passerai vous rejoindre ! Réussit-elle péniblement à articuler.

Ce Kristoff et moi ne demandâmes pas notre reste. A mon grand regret nous laissâmes cet Elysia féminin qui se mit à danser avec un gentleman ce qui m’agaça un peu. Notre couple était en train de parcourir le corridor et de nous embrasser langoureusement contre le battant de la porte de la chambre du château d’Arendelle qui ressemblait fortement à la porte où j’avais déboulé enceinte jusqu’aux yeux d’Iduna pour ordonner au roi Runeard de m’accompagner à Arnevik. Je m’interdis d’aller plus loin par gêne.


-Si encore ça avait été avec cette reine Elsa, ça m’aurait moins gêné ! M’exclamai-je rouge de confusion, mais bon, je ne connais pas ce Kristoff et j’aurais l’impression de regarder deux personnes étrangères en train de faire l’amour et il faudrait vraiment avoir les idées mal placées pour se distraire devant un tel acte !

Je préférai ne pas y penser et avançai dans le temps durant quelques minutes.

-Voilà…Nous…Enfin…Ils devraient avoir fini là normalement ! Dis-je confiante.

Et pour sûr ! Je ne comprenais rien au souvenir en y allant ainsi par bribes. Mais tant pis. Je préférai cela plutôt que de tomber sur quelque chose qui aurait été inconvenable. Et effectivement j’avais été trop loin. La Anna qui me faisait face avait légèrement vieillie et tenait un bébé dans ses bras à qui elle chuchota :

-Regarde mon trésor, tatie Elsa vient de se réveiller, et je sais que tu as envie de lui faire un gros bisou comme hier !
-Les rôles sont donc inversés, c'est toi qui te lèves aux aurores ? Grommela mon Elysia féminin.
-Une maman ne dort que d'un œil ! Et une reine se lève…Comment dis-tu déjà ? Ah oui toujours à l'aube ! Se moqua-t-elle.
-Il est tard ? Demanda l’autre sœur.
-Pas encore assez pour que je décide de te faire réveiller par Emma mais presque. J'ai préféré utiliser la méthode gourmande des chocolats ! Approuva mon autre moi.
-Voilà qui est bien aimable, railla cette Elsa.


-Bien…Enfin un moment touchant entre moi et mon amant, soupirai-je…Enfin…Entre ses deux jeunes femmes… Oh et puis si ça se trouve il va y avoir un peu plus…

Je me sentis soudain honteuse d’avoir de telles pensées entre deux femmes…Mais après tout si ça marchait pour les hommes, il devait exister des femmes amoureuses.

-Oui ? Quoi Maman ? Je n’ai pas le droit d’espérer !? Maugréai-je pour moi-même.

Je décidai d’avancer un petit plus l’histoire pour le découvrir. Je fis une légère rotation et entendis soudain une chanson qui attira mon attention :

-Immolée! Carbonisée!
Désormais plus rien ne m'arrête!
Immolée! Carbonisée!
Plus de fillette discrète!
Et je suis là! Comme je l'ai rêvée!
Perdu dans les enfers!
Le feu est pour moi le prix de la liberté!


-Mince… Mais alors…Cette Elsa et cette Anna… Serait-il vraiment possible que ça se réalise?! M’écriai-je alors en entendant les cris emmêlés à la chanson qui ne laissaient aucun doute sur le voyage astral sexuel qui était en train d’être fait.

N’y tenant plus, je passai vite pour essayer d’y voir quelque chose car jusqu’à présent l’image s’était éteinte. Mais une fois de plus j’allais trop loin et me retrouvai de nouveau dans la chapelle…En tenue de couronnement… Elsa me tendait un sceptre alors qu’elle-même était reine.

- Ce sceptre sera tiens ! Déclara-t-elle à mon homologue.
-Tout de même ça me fait quelque chose, renchérit sa cadette, d'un côté je me dis que c'est merveilleux de perpétuer la tradition, de l'autre, le fait de savoir qu'il a été fait pour lui…Mais je te sais attachée aux traditions alors nous ferons avec.

Ma sœur me révéla alors un second sceptre qui confirma que nous étions bien toutes les deux reines d’Arendelle.


-C’est curieux, je n’ai pas encore vu Runeard parmi les invités ! Dis-je encore à haute voix tout en inspectant la foule.

Mon cœur se glaça d’un coup et j’eus l’impression de voir double.

-Quoi ? Cet Elysia/ Elsa a une jumelle ?! M’écriai-je en voyant une magnifique créature des Terres Gelées cette fois dotée d’une robe moulante rouge, Mais alors…ça voudrait dire qu’Elysia aurait pu avoir un frère ?! Non ! Arrête de divaguer Anna ! Cette vie-là n’est pas réelle…Enfin si elle l’est…Mais c’est très bizarre d’imaginer qu’elle puisse exister quelque part ! Maman a dû se tromper…Et pourtant…

Essayant de ne pas émettre des hypothèses farfelues, je me focalisai à nouveau sur le souvenir.

-Vous êtes ravissantes ! Lança alors la Elysia rouge à la Elsa et moi-même.
-Merci Emma, dirent-elles.

-Tiens comme Emma Piceaerd, notre première ancêtre, pensai-je.

-Non merci à vous de me laisser être votre témoin ! Je ne savais même pas qu'il en fallait pour un sacre, avoua-t-elle.
-Qu'importe, Anna l'a été, c'est normal que tu le sois, tu es notre sœur toi aussi ! Conclurent-elles ravies.

Les trois jeunes femmes s’embrassèrent alors que je m’impatientai.


-Bon c’est bien beau tout ça…Mais quel est le dénouement final de toute cette vie ? Me demandai-je.

Je décidai de continuer la rotation jusqu’à ce qu’elle s’arrête d’elle-même, ce qui prit un certain temps. Mais qu’importe…Maman avait dit que c’était important que j’en connaisse un maximum…Je me raccrochai à ce qu’elle m’avait dit durant les explications. « Tu verras Anna…Tes autres vies n’ont pas été si malheureuses…Peut-être as-tu allumé les coupoles dans ces cas-là ma grande chamane. ».

Les personnes qui me faisaient face avaient toutes bien vieillies. Même le nourrisson Emma devait avoir l’âge d’Olaf. Ils étaient tous dans une sorte de…Mausolée…Où reposait…Elsa…Morte ?!


-Bien…Comme quoi les coupoles n’ont pas fonctionné pour cette réincarnation d’Elysia non plus, maugréai-je la mort dans l’âme.

-Je peux l’embrasser tu crois Maman ? Demanda la petite à l’adresse de mon homologue.
-Si tu le souhaites. C’est ta tante. Jamais je ne t’empêcherai de la voir, renchérit la Anna attristé.

Tout comme mon petit bonhomme de neige, je fus stupéfaite de voir que la petite fille était capable de produire de la neige. Elle embrassa la Elsa morte et se recula vers moi apeurée.

-Maman…Elle dort…Chuchota-t-elle.
-Oui…Je me dis ça aussi ma chérie…Murmura mon autre moi la mort dans l’âme.
-Non ! Maman ! Regarde ! S’écria l’enfant.

Sous mes yeux étonnés autant que ceux de la petite princesse, je vis alors que la jeune femme blonde se réveillait.


-Mais alors… Cela voudrait dire qu’Olaf aurait pu ressusciter Elysia et Pieter ?! M’écriai-je le cœur regorgé de culpabilité…Non…Non…Soyons lucides…Maman a dit qu’il pouvait y avoir des similitudes mais que toutes nos vies n’étaient pas exactement pareilles…

J’en voulus affreusement à cette Anna qui avait eu la chance de récupérer sa version féminine d’Elysia.

-Au moins je suis réunie à mon amant…Même si dans cette vie-là c’est ma sœur, soupirai-je…Et cette petite Emma a l’air d’être la réincarnation d’Olaf en parfaite santé…

-Où…Où suis-je ? Demanda la voix angélique de la jeune femme.
-Elsa ! Hurla mon autre moi en lui sautant au cou.
-Anna ?! Renchérit-elle, Et…Et qui es-tu ?


Alors que le dialogue continuait de s’éterniser, quelque chose me frappa :

-A moins que cette petite Emma ne représente Iduna…Mais alors qui serait la jumelle de cet Elysia féminin ?

J’observai encore et aperçus bientôt que la jeune demoiselle libéra un bloc de glace où se trouvait un bonhomme de neige.

-Ah bah non…Mon précieux petit garçon s’est réincarné…En son surnom…Mais alors peut être qu’Iduna est véritablement devenue un ange de l’air, murmurai-je.

Alors que mon cerveau s’activait dans la réflexion, une silhouette parmi les gens qui défilaient auprès d’Elsa me frappa. J’arrêtai immédiatement l’image alors que mon cœur s’accéléra.

-Non mais ce n’est pas possible…Mais si…Iduna est bien là…Elle est plus vieille que cette Anna et Elsa ! M’écriai-je stupéfaite, cela ne marche pas puisqu’elle est ma fille…Et non l’inverse.

Le souvenir s’arrêta là. Mon cœur se martelait dans ma poitrine alors que tout tournait dans ma tête. Pourquoi ma fille était-elle plus vieille que moi et habillée en Arendellienne ? Je décidai de remonter un peu le temps pour avoir plus d’explications.

Je retrouvai alors tout le groupe dans une cellule humide et tout mon rythme cardiaque s’accéléra alors que j’entendis de la part de cette Ange de l’Air plus âgée :

-Je ne le pouvais pas Emma, je suis désolée pour ce qui s’est passé pour toi. J’étais surveillée par les gardes 24 heures sur 24. C’est lorsqu’ils apprirent que le roi Quentin était mort qu’ils décidèrent de me laisser pourrir ici. Je les ai suppliées de me relâcher mais ils n’ont jamais voulu. Et pour ta question Elsa…j’ai été mariée sans amour à ton père pour des raisons politiques, nous étions promis l’un à l’autre. Avec les années, nous avions fini du moins pour ma part à nous apprécier grandement. Mais la reine Victoria demeurait ma meilleure amie, et elle a fini par me confier le douloureux secret de la perte de ses deux jumelles ainées…J’ai alors fait mes recherches, et j’ai ainsi compris qui était mon mari, j’étais partie en quête de vous mademoiselle, vous n’êtes pas un rêve, vous existez bel et bien ! Mais mon mari a commencé à épier tous mes faits et gestes, j’ai dû arrêter d’envoyer mes émissaires…Et le mariage de Raiponce est arrivé comme je vous ai raconté. Mais tout va changer grâce à vous.
-Grâce à nous ? Hasardèrent encore une fois Emma et Anna.
-Oui grâce à vous. Vous allez me libérer et je vais pouvoir régler son compte à Hodin. Son œil va violacer ! Renchérit cette Iduna avec violence.
-Tiens, tiens ça me rappelle quelqu’un dit Kristoff tout en secouant un peu Anna.
-Trop d’émotions… Je sens que je vais vomir… Répliqua mon moi de cette vie.

Cette Ange de l’Air se rapprocha alors de moi et conclut :

-Et si tu venais plutôt dans mes bras.


-Assez…Je n’y comprends toujours rien, soupirai-je, ma fille a épousé un… Quentin si on suit ce que dit cette vie-là…Et il avait l’air d’être une sacrée ordure…Ah…Mais c’est peut-être parce que ce n’est pas mon Ange de l’Air mais plutôt ma belle-mère…Oui ça doit être ça…Après tout, habillée ainsi elle ne ressemble pas à mon Iduna…Et puis elle ne doit pas s’en être sortie…C’est impossible qu’elle s’en soit sortie de toute façon. Elle s’est faite tuée par les Arendelliens…

J’essayai de ne pas faire attention aux tremblements et sueurs froides qui s’emparèrent de mon corps.

-Non Anna…Ne te convainc pas de l’impossible…Iduna est morte comme Elysia…Pieter…Et mon bébé Olaf… nommai-je.

Je décidai d’aller explorer une autre bulle de souvenirs pour être sûre. J’éclatai immédiatement en sanglots en voyant Papa et Maman apparaître avec moi dans les bras alors que Mouna demanda :

-Très bien. Alors comment va s’appeler cette gracieuse demoiselle ?

Mes parents échangèrent un regard puis Maman répondit :

-Anna. Elle s’appellera Anna.
-Bien. Je vous laisse savourer cet instant en famille, je vous renvoie Pieter, conclut la guérisseuse.

Mes pleurs redoublèrent de plus belle en apercevant mon grand frère qui questionna d’une voix timide :

-Ça y est ma petite sœur est là ?
-Oui Pieter chéri, murmura Maman avec un sourire… Approche…Tu es un grand garçon à présent, renchérit-elle, ton devoir sera de protéger Anna.

Pieter me lança un regard, hésita un peu. Puis il m’embrassa le front et reprit :

-Je te le promets.


Soudain je voulus tout regarder… Mais je savais que je ne pouvais pas me le permettre…Du moins pas pour l’instant…J’avais besoin d’accomplir la mission donnée par Maman…Celle qui m’apaiserait. A contrecœur, je fis le mouvement rotatif un peu plus loin, m’arrêtant de temps en temps pour voir où j’en étais.

-Bon Iduna puisque tu n’es pas sage ! C’est la mère fouettarde qui est là ! M’exclamai-je alors que ma fille devait avoir huit ans.

Le souvenir me fit sourire. Mon Ange de l’Air était toute pâle alors que Yélana, déguisée en Mère Fouettarde avait fait exprès de venir la gronder et lui faire peur en lui faisant croire qu’elle aurait un morceau de charbon à Noël.


-Grand Pabby avait raison…Notre amitié a été mise à rude épreuve, dis-je mélancolique…Mais pour rien au monde je n’en voudrais une autre.

Je restai quelques instants à contempler mon mari qui comme moi se retenait de rire devant le visage terrifié de notre fille.

-Tu seras sage avec tes parents Iduna Piceaerd ? Demanda Yélana d’une grosse voix.
-Oui…Oui…Madame promis, répondit-elle d’une toute petite voix.


-Vous me manquez tous tellement, murmurai-je alors que mon cœur se fit lourd.

J’avançai encore et m’arrêtai pile au moment de la mort d’Elysia et Pieter.

-Non ! Pas ça ! Pas encore ! Paniquai-je.

Je recommençai le mouvement de manière précipitée et m’arrêtai au hasard dans un beau jardin. Une jeune fille de seize ans me faisait face, elle était en train d’embrasser, un jeune homme d’une vingtaine d’années. Mon corps se raidit alors que je reconnus Runeard sous les traits de ce jeune homme. Alors que leurs bouches étaient encore l’une contre l’autre la jeune femme murmura :

-Agnarr.


J’eus à nouveau des sueurs froides. Mais mon cœur faillit définitivement s’arrêter lorsque j’entendis le souverain répondre :

-Iduna...


J’arrêtais quelques instants l’image alors que mon cœur se mit à palpiter à cent à l’heure.

-Mon Ange de l’Air serait en vie…Prononçai-je à haute voix, crevant le silence d’Ahtohallan.

-Je vous aime, chuchota à nouveau Agnarr, je vous ai toujours aimé, depuis ce premier jour à l’orphelinat où je vous ai surpris en train de chanter.
-A l’orphelinat…Ma petite fille a survécu et a été élevée à l’orphelinat…Elle est tombée amoureuse du prince Agnarr…Comme le voulait Runeard…Mon Dieu…C’est presque trop beau…Trop irréaliste pour y croire, murmurai-je alors que tout mon être était prêt à éclater.
-Je vous aime aussi, répondit-elle à son tour d’une voix saccadé, depuis... Le jour où nous avons grimpé pour la première fois à cet arbre.

Je décidai de vérifier si nous pouvions voir le futur…Visiblement oui… J’arrivai bientôt plusieurs années plus tard. Mon Ange de l’Air était à présent une magnifique femme dans la fleur de l’âge et se trouvait sur un lit avec une petite fille blonde et une petite fille rousse. Je me raidis à nouveau en faisant le lien avec les autres vies que je venais de parcourir.


-Mais alors… Cette Anna et cette Elsa…N’étaient pas Elysia et moi…Mais…Les filles de ma fille…Oh mon Dieu… J’étouffe… peinai-je à articuler.

Je m’éventai quelques instants avant de reprendre les souvenirs avec les larmes aux yeux. La petite Anna demanda à Iduna d’une voix boudeuse :

-Pourquoi les Northuldra nous ont attaqués d’abord ? On n’attaque pas les gens qui nous font des cadeaux !
-Tu penses que la Forêt va se réveiller un jour ? Questionna à son tour la petite Elsa.

Mon Ange de l’Air se rapprocha d’elles, l’air pensive et murmura :

-Seule Ahtohallan le sait.
-Ahtohallan ? Répéta la petite Anna d’une voix étonnée.

Iduna observa ses deux filles et dit avec un grand sourire :

-Lorsque j’étais enfant ma mère me chantait une chanson à propos d’une rivière magique du nom de Ahtohallan, une rivière qui détient toutes les réponses sur le passé, qui connaît tous les secrets.
-Whouaaa ! S’exclama la plus jeune.
-Pourrais-tu nous la chanter s’il te plaît ? Demanda aussitôt Elsa.

Je vis ma fille hésiter avant de répliquer :

-Très bien…On se câline…On se blottit.

Elle attendit quelques instants que ses petites se recroquevillent contre elle puis entonna les paroles :

-Quand le vent frais…Vient danser…La rivière chante…


Je l’écoutais jusqu’au bout alors que les larmes se figeaient sur mon visage…Des larmes de joie…Ma Iduna…Ma petite fille ne nous avait pas oublié…

-C’est un miracle…Je voudrais tellement que tu sois là pour voir ça avec moi mon Elysia d’amour…Notre Iduna…Notre précieux Ange de l’Air deviendra une reine et aura deux merveilleuses petites filles qu’elle aura appelée comme nous…Maman avait tort… Je n’aurais peut-être pas besoin de changer son destin et le mien dans ce cas ! M’écriai-je pleine d’espoir.

Pleine d’entrain, je voulus aller plus loin pour me conforter dans cet avenir qui semblait des plus heureux. Mais tout vira soudain au cauchemar quand quelques rotations plus tard, je découvris un bateau pris dans une affreuse tempête. Iduna et Agnarr étaient bien là et avaient pris une dizaines d’années…Ils se serraient l’un contre l’autre vivants dans ce qui était sans doute leurs derniers instants.

-Non…Assez ! Criai-je en arrêtant le souvenir, j’ai compris pour ces maudites coupoles… J’ai enfin compris où tout le monde voulait en venir.

Alors que le sol se déroba sous mes pieds perdu entre un immense espoir et une peur de ce futur, je repensai aussitôt à la dernière étape dont Maman m’avait fait part. Je laissai de côté les souvenirs imagés et me tournai plutôt en direction des statues. Je trouvai bientôt celle que je cherchais et m’avançai vers une reproduction de Grand Pabby et de Maman…A l’âge de treize ans. Ils discutaient grandement.

-Voyez Helga votre futur connaîtra son lot de bonheur et de souffrance mais en aucun cas vous devez le changer ! S’exclama le troll.
-Mais Grand Pabby vous êtes en train de me dire que je ne pourrai pas me marier avec l’homme que j’aime réellement…Pleura-elle, je voudrais tellement pouvoir changer mon destin…S’il vous plaît…Il doit bien y avoir un moyen…


-Quoi ? Maman n’aimait pas Papa ? M’étonnai-je.

-Il en existe bien un Helga…Mais pour cela il faudra atteindre des années de travail sur votre aura chamanique…Cela ne sera peut-être pas vous qui pourrez le faire… Chuchota-t-il d’une voix pleine de sagesse.
-Dites-moi quand même ! Insista-t-elle…Olaf est gentil mais je le considère plus comme un frère qu’autre chose…Je ne pourrai jamais l’aimer comme le disent ces fichues coupoles ! Se plaignit-t-elle.


Mon cœur se resserra alors qu’un sentiment de révolte s’empara de mon être.

-Oh…Je puis vous assurer que vous en serez capable Helga…Vous aurez même deux beaux enfants avec lui, et en adopterez un troisième, précisa le troll.

A ces mots, Maman grimaça comme si elle avait du mal à y croire. Je constatai avec amertume qu’elle m’avait menti au cours de toutes ces années.

-Eh bah…Il est beau le grand amour dicté par les coupoles, maugréai-je.

-Vous voulez vraiment vous risquer à changer votre destin ? Insista Grand Pabby, vous voulez vous risquer à créer de nouvelles vies de vous-mêmes ?
-De nouvelles vies de moi-même ? Répéta-t-elle.
-Oui Helga… A partir de ce que je vais vous expliquer vous serez capable de rétablir votre fin heureuse…Mais je vous le redis encore une fois cela ne sera peut-être pas nécess…Commença-t-il.
-Si, le coupa-t-elle. Dites toujours s’il vous plaît.
-Cela voudrait dire que vous irez à l’encontre de l’Yggdrasil et des coupoles ?êtes-vous bien sûre que c’est ce que vous désirez ? Insista-t-il.

Maman releva la tête et lui lança un regard de braise. Elle sembla hésiter avant de conclure :

-Oui, je prendrais le risque.


Le troll lui tendit alors une fiole qu’elle réceptionna avant que le souvenir s’arrête. Je lui pris aussitôt des mains et fus surprise de voir une liste à l’intérieur. Je la lus attentivement avant de chuchoter dans une voix emplie de tristesse :

-Voilà Maman… Je vais pouvoir accomplir nos changements de destin…Et ne plus aller à l’encontre des coupoles… Au moins…Je sais que ma fille a été en vie finalement et qu’elle a eu un destin tout à fait louable, dis-je enfin apaisée.



Une fois n'est pas coutume ! Vous commencez à avoir l'habitude ! La suite est dans le post suivant Wink


Dernière édition par Ansa le Mer 23 Mar 2022, 22:55, édité 1 fois

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Sam 13 Mar 2021, 20:58
Suite du chapitre 27 : Je voudrais vous revoir :


***


-Oh non ! Mamie tu ne peux pas t’arrêter comme ça ! M’écriai-je.
-Laisse-moi deviner… Ta mère n’a jamais réussi dans son projet ? Relança Papy.
-Oui et non…Vous verrez très vite…Il faut laisser un peu de suspense car notre histoire touche bientôt à sa fin, dit-elle avec un clin d’œil.
-Moi le seul truc que j’ai retenu c’est que Belle-Maman s’est rincée l’œil bien comme il faut sur Elsa à s’en émoustiller, dit Papa.
-Et a également constaté votre niveau de badinage Moustache Junior…Et il était quand même peu recommandable, souleva Papy.

Mon Père lui lança un regard noir et réfuta tout de suite :

-Oui alors ce Quentin ce n’était pas moi, et puis je vous en prie Mouton Hihi, pas à moi…En ce moment même dans cette hutte nous avons deux couples qui font de l’échangisme à mon plus grand désarroi.
-Ça veut dire quoi « rincer l’œil », « émoustiller » et « l’échangisme » Maman ? Demanda soudain le petit Olaf.

Mamie se mit à rougir en fusillant Papa du regard.

-Euh…C’est quand on a une poussière dans l’œil il faut mettre de l’eau, émoustiller…C’est euh…Quand ton corps est très content…Voilà…Et échangisme c’est…Quand tu échanges deux choses, bredouilla-t-elle.
-Ah ? Donc monsieur Moustache Junior il parlait de fausse Maman Anna et faux tonton Andréas et de tonton Hans et nièce Elsa ? Reprit-il.
-C’est ça, rit Maman, tu es malin petit frère.
-Bah comme toi puisque Papa et Maman ils sont trop forts, renchérit-il modeste.
-Mais mise à part semer le trouble, le fait d’avoir vu toutes ces vies ça n’a pas servi à grand-chose Belle-Maman ! Dit encore Papa.

Olaf le fusilla aussitôt du regard et lui lança un jet de gel sur la bouche.

-Il n’est vraiment pas gentil ton amoureux grande sœur ! Il fait que critiquer Maman.
-Mon petit bonhomme de neige enlève-lui tout de suite la glace ! Libère-le ! Dépêche-toi ! Sinon je vais me fâcher ! Le gronda Mamie en se levant d’un bond.

Papa attendit encore quelques secondes où il produisit un son imperceptible jusqu’à ce que le petit garçon se décide à lui retirer.

-Fais-lui la bise ! Et dis-lui pardon tout de suite ! Dépêche-toi ! Petit chenapan ! S’exclama-t-elle.

Papa le regardait toujours d’un sale œil mais Olaf s’exécuta ce qui l’attendrit immédiatement.

-Allons, allons c’est oublier, dit-il bougon.

Grand Tonton vint alors lui soutenir l’épaule et répliqua :

-Oh voyons Agnarr ! Vous ne vous rappelez pas comment vous étiez petit.
-Seul, abandonné avec un père jamais satisfait de ma personne ! Si je m’en souviens, Pieter je vous remercie, rumina-t-il.
-Et puis de toute façon Maman elle n’est pas idiote elle sait très bien qu’elle n’aurait pas pu aimer Nièce Elsa dans une autre vie parce que deux femmes qui s’aiment ce n’est pas possible! Rétorqua encore mon oncle.

Il y eut un immense silence puis tous nos yeux se tournèrent vers le frère de Mamie. Olaf le vit aussi et il ajouta :

-Oui…Bon…A part pour tonton Pieter qui était amoureux des hommes, lui ! Hein que c’est vrai Maman tu me l’avais dit ?!
-Euh…Oui…Oui…Je pense que c’est l’heure que nous allions préparer le ragoût de rennes, qu’en penses-tu mon petit bonhomme de neige ? Le coupa-t-elle.
-Euh…D’accord Maman, dit-il désorienté.

Mon aïeule se tourna ensuite vers Hans, Kristoff, Elsa et moi et déclara :

-Quant à vous quatre ça serait bien de vous expliquer, renchérit-elle…Oh…Et je garde ça, ajouta-t-elle en nous montrant « On ne badine pas avec l’amour », inutile de dire que vous n’avez pas suivi la morale de cette histoire.

Nous rougîmes tous ensemble sans nous regarder et partîmes près de l’entrée de la Galerie des Souvenirs. Nous demeurâmes silencieux pendant quelques secondes jusqu’à ce que je délivre la parole :

-Alors…Comme ça, tu as fait ton choix aussi Hans…Et toi aussi Elsa ?
-Tu m’en veux Anna ? Demanda-t-elle…Tu sais, nous ne le voulions pas au début car il y avait encore Ryder…Mais quand on a su pour Kristoff et toi…nous nous sommes embrassés naturellement finalement…

Je pris mon temps avant de répondre car une partie de moi voulait lui crier un « oui ça me gêne » sans hésitation. Après tout Hans et moi avions partagé une belle histoire d’amour aussi courte fut-elle, et cela m’agaçait de voir que j’avais été si vite oubliée par lui…C’était comme si nous n'avions jamais eu de sentiments l’un envers l’autre. D’un autre côté, j’avais enfin l’amour de mon montagnard et je ne pouvais cacher ma joie à l’idée d’avoir retrouvé mon véritable âme sœur.

-Ça me fait le même effet Anna ! S’écria soudain Hans me faisant sursauter, On s’est un peu pris par dépit avec Elsa…
-…Mais nous nous aimons simplement et apprenons à plus nous connaître, compléta ma sœur.

Mon beau glacier glissa enfin sa main dans la mienne et je retrouvai mes esprits. Je repris alors :

-Non Elsa… Bien sûr que non je ne t’en veux pas… Je te comprends…Enfin je voulais dire…Je vous comprends…Tous les deux…Rien n’effacera jamais ce que nous avons vécu ensemble Hans ni ce que tu as vécu avec ton mari de l’Hellheilm Elsa...
-Je confirme, dit mon ancien mari dans un soulagement, d’ailleurs si je ne me trompe pas, il me semble que nous pourrions voir notre fille maintenant ?
-Pendant que je ferai coucou à nos…Enfin je veux dire mes enfants, ajouta ma sœur en regardant Kristoff gênée.

Je respirai un grand coup avant de répondre :

-Faisons-ça.
-Moi je vous laisse dans ce cas et je retourne à la hutte, préparez le ragoût de rennes ! S’écria mon Kristoff.

Il m’effleura les lèvres avant de partir. J’avais du mal à cacher mon émotion à l’idée de rencontrer notre fille mais je ne pouvais pas dissimuler mon angoisse non plus. Je commençai à avoir l’habitude de faire apparaître l’entrée de l’Hellheilm... aussi cela prit quelques secondes avant que la lumière vers le paradis s’ouvre et qu’on ne voit apparaître plusieurs têtes blondes qui se mirent à piailler à tue-tête :

-Oh Maman ! C’est Maman ! Coucou Maman !

Elsa s’écarta immédiatement de mon ancien mari et s’écria en pleurs :

-Oh mes trésors ! Vous me manquez ! J’espère que vous êtes sages avec Papa ?
-Oui Maman ! Iduna et Agnarr sont un peu turbulents mais tantine Anna et Papa les recadrent.
-Mon autre moi est dans là-haut, lui soufflai-je alors qu’elle me regarda bizarrement.
-Tu nous rejoins quand Maman ? Demandèrent encore ses enfants.
-Bientôt, mentit-elle, allez filez maintenant ! Et embrassez Papa de ma part !
-Oui Maman ! Au revoir ! Crièrent-ils à tue-tête.

Ils disparurent alors que le passage resta encore ouvert. Ma sœur s’éloigna. Instinctivement, Hans se rapprocha de moi alors que je ressentis une nouvelle présence enfantine. Elle apparut toute timide avec sa tresse rousse et ses yeux verts et nous constatâmes qu’elle était plus jeune qu’Olaf.

-Bonjour Helga, murmurai-je sentant ma gorge se nouer…Bonjour ma chérie…Je suis ta Maman…Anna…Et voici ton Papa… Hans.

Mon mari vint me soutenir l’épaule alors que l’enfant nous inspecta tour à tour avec des yeux de surprise. Puis sa vision se brouilla en même temps que la mienne et elle nous sauta doucement dans les bras pour réclamer des bisous. Je la serrai si fort que j’avais encore du mal à réaliser qu’elle était là, contre moi. Ma fille…Ma précieuse Helga.

-Ma princesse…Nous…Nous t’aimons tellement, déclara Hans tandis qu’elle l’enlaça fort lui aussi, quel âge as-tu ?

D’un geste elle nous montra deux doigts.

-Ah mais c’est pour cela que tu ne parles pas, murmurai-je en lui caressant volontairement les cheveux et le visage.

Je n’arrivai pas à croire que je la tenais dans mes bras. Je ne voulais décemment plus la quitter. J’observais rapidement Hans…Il en était de même pour lui. Mais nous ne pouvions faire autrement.

-Papa et Maman reviendront te voir, d’accord Helga ? Tu ne peux pas rester avec nous…Mais nous t’aimons mon cœur…Nous t’aimons vraiment, insistai-je.
-Tu es avec tonton Kristoff dans l’Helheim ? Demanda mon mari.

Elle hocha deux fois la tête. Nous lui embrassâmes le front et je conclus :

-Bien sois sage avec lui alors jusqu’à ce qu’on revienne te faire coucou.
-Oui, Maman, Oui Papa, promis, dit-elle d’une toute petite voix.

Il fut difficile de la laisser partir et je dus prendre sur moi pour ne pas pleurer devant elle. L’Helheim se renferma bientôt et il n’y eut plus que le bruit des raclements de gorges et des reniflements durant de longues minutes avant qu’Hans et moi nous regardions et disions en même temps :

-Elle est magnifique !

Nous rentrâmes à la hutte alors que je me sentis comblée d’être enfin Maman.


Et voilà pour le titre. Encore du Jean-Jacques Wink





Ah...Et pour l'apparition de fin... Mon coeur fond ! A ne regarder qu'une fois que vous avez tout lu !

Certaines personnes ont le don de vous faire fondre:


Dernière édition par Ansa le Mer 23 Mar 2022, 23:01, édité 1 fois

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Dim 14 Mar 2021, 15:18
Ok rattrappons le retard des commentaires... Commençons par le 26...



On retrouve donc la nouvelle vie en exil de Mamie avec heureusement pour elle, son jeune fils qui a donc grandi un peu depuis la dernière fois. On se souvient on avait laissé Mamie sur une très mauvaise journée, mais voilà le temps a passé, ça permet de redémarrer une nouvelle vie.... L'eternel optimisme Picéaerd sera le plus fort...

-Mais non Maman, je ne suis pas Papa…Papa il est dans l’Helveg…Tu me l’as déjà raconté.


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Non!!! Je vais le tuer mais...
Non calme, c'est un gosse, le chapitre ne fait que commencer, allez on ouvre les chakras...
Bon Olaf... Déjà Bonjour mon grand, on ne se connait pas et le but c'est que ça se passe bien ok? Alors, tu vas être bien gentil, et tu vas éviter de nous rappeler pour ta première apparition parlé des souvenirs du Vietnam!!! Tu veux bien faire ça gamin?
...Bon c'est bien! C'est pas le mauvais bougre, bon il a merdé sur son arrivée mais bon c'est juste un mome, et on aura le temps de s'y attacher! D'ailleurs il est tout mignon!!!


-Dis Maman…Quand est-ce que je pourrais aller dehors ?

Jamais, pensai-je immédiatement avant de me mordre la lèvre.
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Non sans déconner mamie...Si toi aussi tu t'y mets ça va pas le faire
Bon venez les Picéaerd, on a mal démarré ensemble... Oui le dernier chapitre c'était pas jouasse mais on oublie, la on en démarre un nouveau... Forcément vu le dawa du précédent ça doit être PO-SI-TIF!
Donc on va dire que là... ça comptait pas!

Et oui!!! On a du positif avec mamie qui apprécie tout particulièrement les pouvoirs de l'hiver de son fils... Prends en de la graine Agnarr!! et cela redonne du beaume au coeur à Mamie qui se remet au chamanisme!!! Voilà du POSTIFI les gars!!!

J’ouvris donc la page qui m’intéressait et déversai un petit peu de poudre de coquelicot dans un récipient où j’avais inscrit le prénom ANDREAS. Je connaissais par cœur le processus mais des sueurs froides me parcoururent tout de même le corps. J’eus le temps de voir défiler les douloureux souvenirs de mon mariage avec Amarok tout en me concentrant sur l’image de mon faux frère apparenté à celle de Béata. Je penchai alors mes mains au-dessus de la coupole et prononçai rapidement les incantations. La flamme prit de suite à mon grand réconfort car elle révélait leur amour sincère.

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de tous les trucs chamanisques qu'elle aurait pu faire... Elle choisi d'allumer une p***** de coupole et en plus pour Andréas!!!
Non là m*rde on a dit positif!!!

Il réhaussa sa carrure enfantine et fit deux cercles avec ses mains produisant plusieurs blocs de neiges. Ses doigts glissèrent ensuite d’eux-mêmes dans un geste gracieux pour rassembler les morceaux. Puis il s’agita et dit encore :

-Bouge pas Maman ! Je reviens !

Il alla chercher deux brindilles pour faire les bras et une carotte pour le nez. Puis il se plaça derrière sa création et déclara avec une voix plus grave :

-Bonjour je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !
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VOILA!!! Positif!!! ce gosse a compris!!! Ah il est bien!! Il est très bien même!!! Ah on va être bien avec lui, ça va être cool de l'avoir à nos côtés désormais... Oui c'est vraiment le personnages qui nous manquait!!!

Mais reprenons notre sérieux car la suite l'est. On apprend que Mamie a gardé l'épee de RuRu pendant toutes ces années et on a droit à une plongée dans ses pensées contradictoires, en rancoeur et incompréhension d'imaginer le souverain capable d'une telle abomination. Et même si RuRu est un enfoiré, mamie arde au fond d'elle cette grandeur d'ame à continuer d'admirzr et respecter un homme louable à qui elle accepte de rendre un dernier hommage en offrant en quelque sorte une sépulture décente...Qui on le sait a déjà été retrouvé dans les secrets d'Ahtohallan. Franchement un bien beau passage!
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Comment? J'ai loupé un élement important?
Arbitrage vidéo s'il vous plait!!

Zen Anna…Zen…Il faut bien qu’il soit un peu têtu comme toi… Je respirai un grand coup, posai l’épée sur le sol et vérifiai l’état des orteils. Mon cœur manqua soudain un battement quand je découvris une nouvelle tête au centre des losanges de la cérémonie de la nature. C’était la sienne…Celle de mon petit bonhomme de neige. Je restai quelques instants prostrée, alors qu’il me dévisagea inquiet.

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Hey welcome petit gars dans le cercle des cinquième esprit! une tradition familiale à n'en pas douter! Décidément il a tout pour être une star ce gamin!!!
Comme quoi elle a bien fait de sortir la Picéaerd. Car on l'a dit rendre cet hommage était vraiment un beau geste empli d"émotion et en plus elle apprend qu'Olaf est esprit! Finalement voilà une belle journée! Allez, pour terminer le tableau je propose, retour à la maison, un bon ragout un pipi une histoire de mamie et au lit!

-Oh Maman ! Tu as vu ! Il y a de la lumière à l’entrée de la grotte ! S’écria-t-il soudain.

Mon sang se coupa subitement.

-Olaf ! Derrière-moi ! Clamai-je prudente.

Nous avançâmes doucement alors que je préparais déjà mon cerveau à brûler la poitrine des personnes qui étaient là. Quelle ne fut pas ma surprise quelques minutes plus tard quand je me retrouvai avec Béata et Andréas pendus à mon cou.

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C'est pas vrai il est encore là cette raclure de bidet!!!
Ainsi donc ça sera bien ragout... Mais avec Andréas et... WAIT!!!
il est sympa!!!
Bordel!!! Andréas est sympa!!!

-Je vous ai allumé vos coupoles ! Clamai-je, et vous savez très bien ce que ça représente comme calvaire pour moi !

Contre toute attente le couple de jeunes se regarda gênés. Puis Béata reprit :

-Tu sais Anna…Yélana nous a déjà marié quand on a vu qu’on ne pouvait pas revenir te voir.

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Attendez quoi?! Yelena?! Elle a célébré un mariage sans coupole?!
Dîtes juste pour être sur...Est-ce qu'il y aurait pas juste un tout petit peu du foutage de gueule?! Elle a interêt d'avoir une excuse en béton armé la cheffe des pécords!

-Ah oui ? Et vous allez me dire qu’elle vous a allumé vos coupoles aussi ?
-Tu ne vas pas le croire…Mais oui, elle l’a fait, répondit-elle.

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Ok... Donc les Northuldra ont commandé une chamane sur Wish et ils ont récupéré Yelena... Non mais pourquoi pas les bouseux! Bordel il avit raison de vouloir leur meuler leur tronche RuRu!!!

Mais les surprises se poursuivent, car ce charmant repas ne pouvait pas se terminer calemement... Bah non ça serait trop facile!

Andréas se leva alors et déclara d’une voix joviale :

-Moi…Moi je veux bien me porter garant d’Olaf s’il faut que nous nous promenions, personne ne le remarquera Anna, il se fondra au milieu des autres enfants.
-Nous le baladerons de nuit si tu veux, insista sa femme .
-Je peux Maman ? Demanda-t-il en se tripotant timidement les doigts…Si je suis avec tonton Andréas et tata Béata je ne risque rien…Et puis à moi on ne m’a pas interdit de sortir.

Je ne pus résister très longtemps alors que trois paires d’yeux continuèrent de me fixer avec intensité.

-C’est d’accord ! Lâchai-je, je vous fais totalement confiance.

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Règle de survie élémentaire: NE JAMAIS LAISSER QUELQU'UN AVEC ANDREAS!!! Bordel c'est écrit dans le manuel des Castori junior... C'est pas édité chez les bouseux c'est ça?!
Pardon faut que je me calme... Et si nous allions dans l'Helveg pour faire une pause?!


-C’est moi Belle-Maman ou c’était plutôt une mauvaise idée une fois encore ? Questionna Papa.

La pour le coup...Agnarr je n'ai qu'un mot pour toi!
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Même Agnarr a pigé!!! C'est dire!!!

Et on a droit aussi à Iduna qui commence à nous raconter son adolescence mais là IduChou tu vois t'es bien gentille mais déjàa la vie de mamie c'est galère alors si tu nous rajoutes la tienne on va pas s'en sortir alors ça sera pour une autre fois s'il te plait?!
Allez justement pour ne pas se tromper, on retrourne voir Mamie et Olaf!

Et on apprend que Mamie a bel et bien laissé Olaf partir avec Beata et Andréas MAIS... ça se passe super bien! Andréas est au top avec lui de même pour Beata et le gosse vit sa meilleur vie et apprend plein de choses à l'exterieur!
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Franchement du positif à ce point je n'en demandais pas tant! Un parfait!! Un sans faute absolu!!!

-Tata Béata a voulu me donner des livres sur les bienfaits des plantes et l’anatomie du corps humain mais quand nous avons traversé le village, nous sommes tombés sur une dame blonde qui m’a regardé avec de grands yeux effrayés.

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ça partait trop bien!!! Voilà que Yelena la fausse chamane sait donc que mamie est en vie et qu'elle a un gosse! Mais ça va, finalement mamie le prend plutôt bien et arrive à ne pas trop s'enerver contre Beata qui se confond en excuse...Au point même de la laisser emmener Olaf à nouveau mais cette fois... en pleine journée qui plus est!!! Mais quel progères de la joueuse Piceaerd! Bravo Mamie!!!
Tu as bien droit à une petite récompense... D'ailleurs c'est ce qu'elle va s'accorder! Car après quelques années de solitude et d'abstinence...Voilà qu'elle n'oublie pas qu'elle est Anna Picéaerd et décide de...

...oausi là je trouve pas de terme élegant...

...
Disons qu'elle décide de refaire une petite leçon de chakra racine seule dans l'eau! Et... Comme le karma n'est pas son ami...

Je retrouvai petit à petit une respiration moins saccadée quand j’entendis soudain une voix amusée :

-Ah…Voilà au moins une chose qui nous unie Anna Piceaerd !

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On l'avait pourtant travaillé à l'entrainement Mamie!!! Navigation privé!!!! Et tu verrouilles tout!!
Voilà donc une bien curieuse façon de renouer le dialogue avec la cheffe Northuldra!

Et après le passage de l'épée de RuRu reprenons un instant de sérieux, on a à nouveau quelque chose finalement présenté relativement simplement mais profondément humain. Ces deux femmes qui se sont fait tant de mal l'une l'autre et à chaque fois involontairement se souviennent que d'abord et avant tout, elles sont des amies, presque des soeurs tant leurs liens sont forts. Malgré tout le passif, on sent toute l'affection qu'elles se portent l'une et l'autre et déplorent la tristesse de la situation et continuent de panser les plaies de la vie qui les a séparées! C'est beau c'est doux, avec comme symbole, des lettres jamais envoyées, comme pour résumer ce qu'est la relation de ces deux femmes... Basée sur des non dits, Certes elles ont pu se parler se dire des choses mais les vrais sentiments, cet amour amical qui les unit, l'une comme l'autre sont restées discrètes dessus! Pourtant, il ne faut pas oublier que c'est Yelena qui a donné naissance à Iduna!
Un merveilleux moment de partage!


Ma meilleure amie m’embrassa et je la raccompagnai jusqu’au plateau de l’entrée des Cavernes Perdues. Nous vîmes alors Béata arriver à notre rencontre complètement paniquée. Ses cheveux étaient devant ses yeux tellement elle avait couru vite de même que ses joues rouges et chaudes avaient été confrontées à l’air fraîche.

-Anna…Anna...Peina-t-elle à souffler.
-Calme-toi Béata…Calme-toi, respire et dis-moi ce qui se passe ?
-Anna…Olaf…Olaf …Répéta-t-elle.

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ça sent pas bon!!! Quand un perso revient paniqué voir mamie... ça sent pas bon!!!
Quand un perso revient paniqué voir mamie en prononçant le nom de son enfant... ça sent pas bon!!!

LES FEMMES ET LES ENFANTS D ABORD!!!

-Quoi ? Qu’est-ce qu’a mon bonhomme de neige ? Pourquoi n’est-il pas avec toi ?! Réponds Béata ! Réponds ! Criai-je alors que mon ton monta d’un coup.
-…Sur les Plages Grises…Il s’est mis à convulser…Comme ça… Sans raison…J’ai…Prévenu Laïka…Avant de venir…Te chercher…


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quand un perso revient paniqué voir mamie en prononçant le nom de son enfant et disant qu'il est mal... ça sent vraiment pas bon!!!!

LES ISSUES DE SECOURS VITE!!!


Alors qu’il continuait de convulser, je lui massai méthodiquement le torse tout en envoyant ma chaleur. Je restai ainsi quelques minutes aveuglée par le fait qu’il était vraiment en train d’agoniser et de souffrir.

-Anna…J’ai déjà regardé l’intérieur de sa bouche…Il y avait du violet sur les dents…il a dû manger des baies de sureau tout à l’heure…Mais des mauvaises malheureusement…
-Alors trouve un antipoison…S’il te plaît Laïka…Tu es guérisseuse tu dois le sauver…Pleurai-je, il a mal ! Regarde !
-Je sais Anna, mais c’est trop…Commença-t-elle.

Une seconde! Précaution d'usage car là... Non c'est pas possible! On est donc vraiment parti sur ça!...

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Bon... Puisqu'il n'y a pas le choix... Allons y!!
Allez on y va à fond!!!

-Maman…J’ai des frissons…Mais non c’est pas des frissons…Je suis floconneux c’est grave ? La magie en moi s’évanouit…Maman…Je ne me sens pas très bien…J’ai peur d’être allé un peu trop loin dans ma bêtise…

Je me donnai une force incommensurable pour ne pas que mes larmes sortent et dis dans un tremblement alors que mon esprit refusait toute réalité :

-Non…Non…
-Maman…Je suis désolé…Tu vas devoir poursuivre ta route toute seule…D’accord ? Je vois de la lumière…Et un beau paysage…Je vais retrouver Papa, Tonton et Iduna…

Je le calai un peu plus sur mes genoux et eut du mal à déglutir avant de continuer :

-Attends…Approche…Je suis là…

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Il hocha difficilement la tête et reprit :

-J’aime les gros câlins.

Je fis soudain la moue et lui embrassai les cheveux en articulant difficilement :

-Je t’aime.

Il convulsa une dernière fois et chanta soudain d’une voix à peine imperceptible :

-Je voudrais un bonhomme de neige…
-Que tu feras avec moi…Conclus-je alors que ses mains me lâchèrent et que je vis une petite boule lumineuse sortirent de sa bouche pour s’élever dans l’Helveg.

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Ce personnage n'aura existé que pendant 1 chapitre!!! ... Et il aura réussi à nous mettre autant dans le mal que le chapitre précédent avec la disparition de toute la famille!
Des morts dans ces fictions on a l'habitude mais là... Cette fois c'est différent car cette fois... c'est celle d'un gamin! Et
... non deux minutes, pause technique!

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Ok...Allez y on peut continuer! Balancez le texte!

-Non ! Laisse-moi tranquille ! Je veux la paix à la fin ! LA PAIX ! Hurlai-je.
-Vous ne pouvez pas rester toute seule…Vous risqueriez de faire une bêtise…Allez venez avec moi…Je vous aiderai à surmonter cette douleur, insista la grande Nattura.
-NON ! NON ET NON ! JE N’EN PEUX PLUS LAIKA ! TU M’ENTENDS ?! J’AI EU MA DOSE DE SOUFFRANCE ! MES PARENTS AVAIENT FAILLI ME BRISER ! ELYSIA, PIETER ET IDUNA N’EN PARLONS PAS ! MAIS LA C’EST TROP ! JE M’EN VAIS.

Je me levai d’un bond conservant le corps d’Olaf contre mon sein et inspectai l’eau intimidante.

-Ne faites pas cela Anna s’il vous plaît ! S’écria-t-elle en essayant de ma barrer le passage.

Mais je réussi à m’échapper de son emprise et courus comme une folle jusqu’à la Mer Sombre. Laïka me suivit toujours paniquée et cria :

-Non Anna ! C’est dangereux par-là !

Mais je ne l’écoutai pas et poursuivis ma route alors que l’eau m’arrivait déjà jusqu’aux fesses.

-J’arrive Elysia ! J’arrive mon amour ! Répétai-je, je vous rejoins tous.

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Ok... Un suicide!
On va terminer par... un suicide, à la manière de la petite sirène! ...Après tout la reine des neiges est d'Andersen!



Quoi?


... Il y a un message après pour nous faire un épilogue dans l'Helveg?... Euh non sans façon là... c'est bon j'ai ma dose!

... Quoi? Ca vaut le coup...
Bon allez y!!


Nous acquiesçâmes puis je lui pris la main et nous retournâmes à la hutte. Mamie était toujours là au plus mal. Elle reniflait bruyamment et je compris que la conversation de tout à l’heure n’était pas encore digérée.

Je toquai légèrement à la porte d’entrée de la hutte.

-J’ai dit que je ne voulais voir personne ! Cria-t-elle sans même se retourner.

Olaf nous observa tous et nous l’encourageâmes à y aller. D’un pas léger, le petit garçon marcha sur le parquet jusqu’à Mamie. Il lui envoya un petit flocon en direction du visage et commença à chanter :

-Je voudrais un bonhomme de neige…

Ma grand-mère se raidit avant de regarder derrière elle. Ses yeux se floutèrent de larmes et un immense sourire se fendit jusqu’aux oreilles.

-Bonjour Maman, dit le petit garçon dont la bouche trembla d’émotion.
-C’est vraiment toi Olaf ? Demanda-t-elle en lui caressant le visage.
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Oh mes aïeux!!!! Il est de retour!!! 'enfant prodigue est de retour!!!!!


Trop démotions pour moi... On verra le prochain chapitre plus tard!

_________________
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Ansa aime ce message

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Jeu 18 Mar 2021, 22:24
Allez on attaque le dernier chapitre en date Wink


Bon allez on enchaîne avec ce dernier chapitre mais d’abord… Ce chapitre est sponsorisé !!!

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Et nous avons même un partenaire pour ce chapitre !!


« Vous lisez les fictions A&F’ stories ?! … A chaque fois vous vous sentez mal avec tous les drames vécus par les personnages et pire encore, la complexité du multivers et des relations familiales alambiquées ? Enfin trouvez le repos de vos migraines et profitez pleinement des Retour vers le passé avec une réduction de 30% sur vos boîtes avec le code « FCU » …

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Quoi vous avez cliqué ? Vous êtes certain de vouloir ignorer la pub ?!
Non parce que vraiment…ça pourrait être utile !!
Non ?!
Pas de regrets ?!
Bon…C’est vous qui voyez !!!
De toute façon le sponsor a payé… donc nous on a le chèque c’est l’essentiel mais bon…


Donc, plongeons dans cet univers impitoyable du FCU…

L’eau s’emplissait de plus en plus dans mes poumons. J’avais mal. Dieu que j’avais mal. Je n’avais pas choisi la mort la moins douloureuse. Mais toutes mes peines seraient bientôt terminées.

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Ah ouais! … Première ligne!!! Carrément! C’est sans echauffement cette fois
…Du coup j’en profite pour vous rappeler notre sponsor…
Oui pardon mais bon dès qu’on le cite on touche et on aime l’argent !
Bref, Oui on retrouve mamie qui désire se suicider et Dieu qu’on a mal pour elle alors qu’elle tente de se noyer en étant lestée du cadavre de son fils de cinq ans qui a tout juste rendu l’âme
Youhou !! Paye ta joie
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Heureusement, elle a toujours son poteau esprit pour la consoler… Hélas ça ne suffit pas… Mamie veut toujours se fumer, mais cette fois-ci de froid et s’allonge auprès d’Olaf espérant devenir un glaçon sans doute ?

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D’ailleurs puisqu’on parle de fumée, voilà qu’après le Nokk et les géants, Bruni décide de faire des siennes et…
 je sentis des picotements me remonter le long de ma poitrine.

Euh… Elle avait la bestiole du coup qui a navigué dans ses ?... Ah ouais ?! Non mais pourquoi pas après tout !
Bref, ce petit vicieux souhaite faire part d’un message en brisant la glace d’Ahtohallan ce qui ne rend pas la grand-mère jouasse… Et on apprecie quand même comment les esprits mettent du leur pour réussir à lui faire comprendre la vie à la rousse ! … Mais les mecs, ils sont peut être un peu trop subtile, la prochaine fois, pensez au mode d’emploi les gars ça ira plus vite, car tout ça a un but… Offrir une sépulture décente à Olaf… Et c’est beau ! C’est triste, mais c’est beau ! Alors s’il vous plait… Un peu de décence pour mamie…

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Et là je vous vois venir petit malins… Vous vous dites que ce commentaire sponsorisé était une opération commerciale et qu’il n’a aucun rapport avec le chapitre car après tout… C’est somme toute assez simple à suivre…
Alors déjà oui, à la A&F’s stories… on aime
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Mais on est pas non plus totalement des escrocs et vous en faîtes pas vous en aurez pour votre argent… Parce que oui Mamie va s’envoyer en l’air…Et non c’est pas dégueu… je parle de se flinguer !

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Et y a rien à faire… Elle se traverse tout Ahtohallan… Elle a les alertes en mode « Wesh déconne pas c’est la m*rde ce que tu vas faire… Mais non ! » Elle y va à fond et comme le fera sa petite fille, la voilà prête à faire le grand saut et geler sur place…
Et là… on arrive certes dans un autre monde et… il est plus que temps de faire un petit rappel de notre sponsor !
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… Non je déconne pas il en faut !... Non ? Toujours pas ?.... Bon et bien allons y !

Nous avons donc mamie qui arrive vraisemblablement dans l’Helveg, mais en Hiver apparemment parce que…ça caille… Heureusement, Elysia est pas loin pour l’attendre comme il l’a promis !!!

-ELYSIA ! Appelai-je en essayant de recouvrir le vent qui hurlait. ELYSIA MON AMOUR JE SUIS LA !

J’aperçus soudain une silhouette à travers les flocons et me ruai sur elle en l’enlaçant.

-Oh Elysia ! Tu es là ! Mais où sont Olaf, Pieter et Iduna ?! Demandai-je alors que l'ombre se retourna.

Je lâchai un hoquet de surprise et me reculai immédiatement.

-Tiens donc qui avons-nous là ?! Anna Piceaerd ?! Tu viens t’excuser d’avoir demandé aux géants de me tuer ?! Demanda…Yuma avec un rictus aux lèvres.

Je me glaçai d’horreur.

-Ne me touchez pas ! Criai-je, Non…Non…Ce n’est pas possible… Il doit y avoir un malentendu.

L’ancien chef m’observa en croisant les bras et reprit :

-Ah nous y voilà…La brave et sage petite Anna Piceaerd devenue une belle femme mûre se rend compte qu’elle n’a pas été si sage que ça en se retrouvant dans le Niflheim.

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Oulah!!! Ca c’était pas prévu !... Mamie se retrouve donc en enfer ?! Et ?... p***** toi !!! Yuma !! Bordel comment ça fait pas plaisir de te revoir !!! Bon, satisfaction, ce crevard est en enfer mais… Bordel Mamie est en enfer !!!
Quoi ? J’oublie quelque chose ?!

Le Niflheim ?! Répétai-je terrifiée, mais non…Pourquoi suis-je là ?!
-Peut-être parce que tu as été à l’encontre des coupoles, ajouta Amarok qui venait de rejoindre son père en me dévisageant avec surprise. Finalement…Seule ton bel Elysia et ton père auront été les plus sages durant leur vies… Bon puisque tu es là pourrai-je avoir des nouvelles de ma femme, celle que j’ai toujours aimé ?

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Oh non c’est pas possible, il est là lui aussi… Bon c’est normal en même temps mais encore pire que son ordure de père…Qu’est-ce qu’on a pas envie de le voir celui là !
Et comme jamais deux sans trois… Voilà que maman Helga va arriver aussi ! Bah oui pourquoi pas ! C’est le défilé des glandus !

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Mais… Soyons beau joueur, Helga est très bien et c’est à mettre à son crédit ! Par ailleurs, il serait temps de refaire un petit point sur notre accusé favori et Maitre @Lhysender … Nous pouvons donc constater que finalement tout le monde est satisfait de ce procès car le petit con est également présent ici ! Bon, c’est pas tout ça mais allons vite nous cacher dans la hutte…Enfin pardon on est en enfer donc c’est plutôt, une tente Quechua d’Helga parce que ça caille !!!
-Il fait si froid…Lâchai-je d’un coup en observant mes mains violettes.  

Maman qui était pareille pourtant me regarda avec un grand sourire et rétorqua :

-Ah ? Tu ressens la température ?! Bon ! C’est plutôt bon signe ! Cela veut dire que tu n’es pas complètement morte.
-Pas complètement morte ?! Répétai-je.
-Non…Ton corps est juste figé et attend juste d’être délivré…Noyer ne veut pas forcément dire mourir…Toi tu es plutôt « noyée »

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Oulah… Elle est morte mais pas vraiment morte…ça commence à devenir compliqué !

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Allez on ouvre les chakras, on fait un détour par l’Helveg …euh oui pour voir la mamie morte plutôt que la mamie morte mais pas vraiment et… Oh m*rde suis un peu !
Bref, recrée et on revient au compliqué… ça vous laisse le temps de vous servir de notre sponsor Very Happy

Alors il se passe quoi dans la hutte… Eh bien on a une bouille d’amour !!! Allez on profite des moments trop kawaii !!!

-Est-ce que toi aussi tu as envie de savoir comment Maman va s’en sortir avec Mamie Helga ?
-Oui Papa…Parce que Maman c’est la meilleure des héroïnes ! Elle aide les gens ! Elle vit pleins d’aventures et elle s’en sort toujours !
-Je ne puis qu’approuver petit frère ! S’exclama Maman alors que le sang monta aux joues de ma grand-mère.
-Mais c’est valable pour toi aussi grande sœur ! Tu as été capable de reproduire une petite Maman et sans elle, jamais je n’aurais rencontré Papa, toi,  tonton et revu Maman !
-Hahaha qu’il est drôle ce petit beau-frère ! Renchérit Papa.

Le petit garçon le dévisagea alors bizarrement et reprit :

-Toi en revanche, je t’aime bien juste parce que tu es l’amoureux d’Iduna parce que sinon tu es moche et tu me fais un peu peur avec ta moustache et ton uniforme !

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Oh planquez vous !!! Ce gosse est sans filtre et est un pur Picéaerd ! Ca clash modèle géant !!!

Allez vite, prends ton gouter gamin, on retourne suivre l’histoire de mamie… Et là, il est temps d’un petit jingle !

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Déjà on repart sur du positif puisque Mamie est de retour au pays des vivants !... C’est vrai qu’on s’approche de Pâques après tout… Et là voici prête à quelques petits tours de passe passe appris par maman Helga sur les Secrets d’Ahtohallan
…Et oui je le cite car ça fait des royalties supplémentaires ! #Money

Et voilà que mamie arrive à divulguer des scènes…d’autres vies !
Soyez les bienvenus dans le Frozen Cinematic Universe ! N’oubliez pas de gardez vos mains e vos jambes à l’interieur du dome pour ne pas basculer dedans, conservez aussi votre bloc notes et surtout… N’oubliez pas le sponsor !!!
Allez on y va et on démarre sur les chapeaux de roues avec… C’était évident, une première scène issue de… Retour vers le passé ! (1er du nom)
Et forcément, Mamie ne pige rien à ce qu’elle voit…Et imagine que la Anna qu’elle voit… est elle ! Bah oui forcément !
Alors là…

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Bon et fatalement, se voir Arendellienne est quelque peu difficile à accepter donc voilà que Mamie décide d'ouvrir une nouvelle page du FCU... où va-t-elle donc arriver?!

-Quoi Elysia est une femme ?! Lâchai-je en observant la divine créature blonde qui me faisait face.

C’étaient les mêmes cheveux blond platine sauf que les siens étaient rassemblés en une seule tresse. Mais je ne pouvais me tromper sur les yeux bleus.

-Whoua et quelle robe moulante… Quoi qu’on en dise Elysia, homme ou femme je tombe totalement sous ton charme ! Clamai-je avant de reprendre mon sérieux.

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Oh mes aïeux... Voilà que Mamie est en train d'avoir un crush pour sa petite fille!!! ...Euh quelqu'un lui explique où on laisse s'installer le malaise?!
What?!
Bon allez au point où on en est, on y va à fond... Bref, Mamie est en love d'Elsa...Soit, mais dans quel méandre du FCU nous trouve-t-on


-Reine Elsa ! Pardonnez-moi, il me faut vous prévenir que le prince Bjorgman et moi-même devons-nous retirer pour fai…Euh…je veux dire, il nous faut nous soumettre à la tradition royale !

-Hahaha qu’il est malin ce destin ! Elysia, Elsa ! Répétai-je en voyant que le visage de cette dénommée reine était en train de rougir violemment.

-Euh…Ev…Evidemment, il faut, je, je passerai vous rejoindre ! Réussit-elle péniblement à articuler.
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ANSA!!!! Viens ici!!!! ...De tous les passages de Coeur de Glace... POURQUOI avoir pris celui où Anna annonce qu'elle se prépare à pratiquer la brouette norvegienne pour la première fois avec Kristoff?! POURQUOI?!
Bref, faisons donc comme Mamie et allons voir un autre événement! Allez... Pourquoi pas du Deux soeurs une couronne! La première écrite à quatre mains! Nous avons des passages quand même assez forts la dedans et instructifs pour Mamie à n'en pas douter...


-Immolée! Carbonisée!
Désormais plus rien ne m'arrête!
Immolée! Carbonisée!
Plus de fillette discrète!
Et je suis là! Comme je l'ai rêvée!
Perdu dans les enfers!
Le feu est pour moi le prix de la liberté!

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !  - Page 6 6f1f3254ed085bbb030dea067eb02480

Oh?! ... Oui c'est vrai... Y avait ça aussi!
Bon alors pour la défense, cela fait apparaîtyre aux yeux de mamie (qui rappellons le) se projette toujours comme étant LA Anna qu'elle voit dans cette première génération de fictions découvre un nouveau personnage: Emma, la jumelle du feu d'Elsa
Quoi?!...Tu as du mal à suivre?!...C'est normal!
Tu as mal au crâne?!
... Mense à notre partenaire!!!

[5minutes plus tard, après que le partenaire annonce son augmentation soudaine de vente, dans les bureaux de la A&F'stories]

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !  - Page 6 Picsou

Eh?! ... Qui a diffusé la caméra de surveillance?!
...On enchaîne!!!
Bien... Alors nous disions donc?... Ah oui la jumelle d'Elsa! Et c'est là où c'est fort, et montre les liens entre les fictions... Mamie cherche toujours une explication rationnelle:

-Quoi ? Cet Elysia/ Elsa a une jumelle ?! M’écriai-je en voyant une magnifique créature des Terres Gelées cette fois dotée d’une robe moulante rouge, Mais alors…ça voudrait dire qu’Elysia aurait pu avoir un frère ?!

En tant que lecteur, on sait qui plus est qu'il y a ce lien fraternel pour Elysia puisque Yuma est... NON!!! Je ne voulais pas me rappeler de ça!
Quoi qu'il en soit, voilà aussi l'élément tout particulièrement fort et interessant car démontre que cette première génération de fiction au final fonctionnait comme fonctionne cette nouvelle saga et on constate que l'on utilise à nouveau les mêmes leviers, c'est hyper plaisant de le voir et permet de fait cette mise en abime, complexifiant toujours davantage encore le FCU... Et cela d'ailleurs soyons honnête permet tellement de possibilités!

Allez...Vous en avez assez?... On peut complexifier encore?!... Eh bien allons y!!! Il nous reste Life's too short à voir!!


-Je ne le pouvais pas Emma, je suis désolée pour ce qui s’est passé pour toi. J’étais surveillée par les gardes 24 heures sur 24. C’est lorsqu’ils apprirent que le roi Quentin était mort qu’ils décidèrent de me laisser pourrir ici. Je les ai suppliées de me relâcher mais ils n’ont jamais voulu. Et pour ta question Elsa…j’ai été mariée sans amour à ton père pour des raisons politiques, nous étions promis l’un à l’autre. Avec les années, nous avions fini du moins pour ma part à nous apprécier grandement. Mais la reine Victoria demeurait ma meilleure amie, et elle a fini par me confier le douloureux secret de la perte de ses deux jumelles ainées…J’ai alors fait mes recherches, et j’ai ainsi compris qui était mon mari, j’étais partie en quête de vous mademoiselle, vous n’êtes pas un rêve, vous existez bel et bien ! Mais mon mari a commencé à épier tous mes faits et gestes, j’ai dû arrêter d’envoyer mes émissaires…

Iduna apparaît, et voilà qui va mettre à mal l'hypothèse de mamie sur le fait qu'elle est la protagoniste de ces vies puisque sa fille est présente et reconnaissable.
Déjà mamie apprend que sa fille est donc sans doute encore en vie... Et dans ce passage de Life's too short où la reine Iduna réapparaît, on peut y voir un parallèle entre elle, et Beata, faisant de Quentin, le père d'Elsa et Anna et l'antagoniste de l'histoire l'alter égo somme toute d'Andréas (père de Kristoff rappellons le).
Quentin manipule, transofrme la vérité, joue sur l'illusion pour une quête de pouvoir ultime... Voilà d'ailleurs la description tout à fait fidèle d'Andréas qui dans les secrets d'Ahtohallan cherche à être au plus près...D'Agnarr (père d'Elsa et Anna)... Tiens tiens tiens!!!
Fatalement les propos d'Helga résonnent dans nos têtes où elle nous dit que les liens existent. On retrouve métaphoriquement un parallèle évident sur ces vies.
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Vous avez mal au crane?... Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus!!!

J’arrêtais quelques instants l’image alors que mon cœur se mit à palpiter à cent à l’heure.

-Mon Ange de l’Air serait en vie…Prononçai-je à haute voix, crevant le silence d’Ahtohallan.

-Je vous aime, chuchota à nouveau Agnarr, je vous ai toujours aimé, depuis ce premier jour à l’orphelinat où je vous ai surpris en train de chanter.

-A l’orphelinat…Ma petite fille a survécu et a été élevée à l’orphelinat…Elle est tombée amoureuse du prince Agnarr…Comme le voulait Runeard…Mon Dieu…C’est presque trop beau…Trop irréaliste pour y croire, murmurai-je alors que tout mon être était prêt à éclater.

-Je vous aime aussi, répondit-elle à son tour d’une voix saccadé, depuis... Le jour où nous avons grimpé pour la première fois à cet arbre.

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Wow... Ah parce qu'en plus des fictions A&F ...En plus des Emma (oui parce qu'on pouvait pas tout dire non plus mais ça y est!!!)... Voilà qu'on retrouve du Dangerous Secrets?! ... Euh, là c'est raide et... ça veut dire qu'il va falloir partager les benefices?!
...Maître @Lhysender! vous avez su faire acquitter au final Pieter... Va falloir bosser le dossier pour nous éviter de verser les royalties!!!!


Bref, trève de plaisanteries... Voilà qu'Anna comprend finalement que ce qu'elle voit...N'est pas sa, pardon, ses vies mais bien celles de ses descendantes! ... Ah c'est un plaisir de découvrir l'avenir dans un retour vers le passé!

Quoi?!

On me dit dans l'oreillette qu'on retourne effectivement dans?... Ah?!
Comment?

Je trouvai bientôt celle que je cherchais et m’avançai vers une reproduction de Grand Pabby et de Maman…A l’âge de treize ans. Ils discutaient grandement.

-Voyez Helga votre futur connaîtra son lot de bonheur et de souffrance mais en aucun cas vous devez le changer ! S’exclama le troll.
-Mais Grand Pabby vous êtes en train de me dire que je ne pourrai pas me marier avec l’homme que j’aime réellement…Pleura-elle, je voudrais tellement pouvoir changer mon destin…S’il vous plaît…Il doit bien y avoir un moyen…

-Quoi ? Maman n’aimait pas Papa ? M’étonnai-je.

-Il en existe bien un Helga…Mais pour cela il faudra atteindre des années de travail sur votre aura chamanique…Cela ne sera peut-être pas vous qui pourrez le faire… Chuchota-t-il d’une voix pleine de sagesse.
-Dites-moi quand même ! Insista-t-elle…Olaf est gentil mais je le considère plus comme un frère qu’autre chose…Je ne pourrai jamais l’aimer comme le disent ces fichues coupoles ! Se plaignit-t-elle.


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bon...
Calmons nous...
Helga... Va falloir qu'on parle!!! Toi, la casse couille modèle prémium qui nous les as brisé avec les coupoles tu nous as bien baladé!!
Parce que toi aussi t'as fait de la m*rde avec ça... Qu'est-ce que c'est que ce ragout de rennes faisandé que tu nous fais là?!

-Vous voulez vraiment vous risquer à changer votre destin ? Insista le troll, et à créer de nouvelles vies de vous-mêmes ?
-De nouvelles vies de moi-même ? Répéta-t-elle.
-Oui Helga… A partir de ce que je vais vous expliquer vous serez capable de rétablir votre fin heureuse…Mais je vous le redis encore une fois cela ne sera peut être pas nécess…
-Si, le coupa-t-elle. Dites toujours s’il vous plaît.
-Cela voudrait dire que vous irez à l’encontre de l’Yggdrasil et des coupoles ?

Maman releva la tête et lui lança un regard de braise. Elle sembla hésitante avant de conclure :

-Oui, je prendrais le risque.

Le troll lui tendit alors une fiole qu’elle réceptionna avant que le souvenir s’arrête. Je lui pris aussitôt des mains et fus surprise de voir une liste à l’intérieur. Je la lus attentivement avant de chuchoter dans une voix empli de tristesse :

-Voilà Maman… Je vais pouvoir accomplir nos changements de destin…Et ne plus aller à l’encontre des coupoles… Au moins…Je sais que ma fille a été en vie finalement et qu’elle a eu un destin tout à fait louable.


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Wow... Donc déjà euh... Par où commencer?;
Euh... Oui si je sais!
On va commencer par le troll!

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Dès l'instant où il faut foutre le bordel... Il est toujours là lui!!! Voilà, au lieu de filer les clefs pour tout arranger, il nous fout encore le dawa en donnant des indications vagues et pourries et tu piges que les plans qu'il file...ça pue comme un pet de gastro d'Andréas!

Et voilà donc qu'Helga déjà veut aller contre l'Yggdrasil... Finalement, tout le bordel, c'est pas à cause de mamie qui aurait foutu la m*rde avec les coupoles...Où Elsa
Non... Toute la m*rde...ça vient d'Helga!

Et... Ah oui... Mamie observe le souvenir du passé, mais arrive à choper un objet du passé pour pouvoir sans doute l'utiliser sur elle...C'est quoi les règles de fonctionnement d'Ahtohallan du coup? C'est l'accès prémium c'est ça?!

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !  - Page 6 Elsa-magie

Bien... Je pense qu'on est déjà pas mal abreuvé du FCU... Un petit détour par l'Helveg en dessert s'il vous plaît?!


-Euh…C’est quand on a une poussière dans l’œil, émoustiller…C’est euh…Quand ton corps est très content…Voilà…Et échangisme c’est…Quand tu échanges deux choses.
-Ah ? Donc monsieur Moustache Junior il parlait de fausse Maman Anna et faux tonton Andréas et de tonton Hans et nièce Elsa ?


Ok donc définitivement ce gosse est trop fort car est capable d'avoir pigé que la rouquine d'Arendelle avait largué le rouquin et que la blonde avait saisi l'occasion pour mettre le grappin dessus!

Il est fort ce petit Piceaerd... MAIS!!! Il n'est pas le seul enfant trop kawaii à attirer l'attention dans l'Helveg!
Allez, juste pour compliquer encore un tout petit peu, ça vous dirait de voir un perso qui n'est jamais né?

Hans se rapprocha de moi alors que je ressentis une nouvelle présence enfantine. Elle apparut toute timide avec sa tresse rousse et ses yeux verts. Elle était plus jeune qu’Olaf.

-Bonjour Helga, murmurai-je sentant ma gorge se nouer…Bonjour ma chérie…Je suis ta Maman…Anna…Et voici ton Papa… Hans.

Mon mari vint me soutenir l’épaule alors que l’enfant nous inspecta tour à tour avec des yeux de surprise. Puis sa vision se brouilla en même temps que la mienne et elle nous sauta doucement dans les bras pour réclamer des bisous. Je la serrai si fort que j’avais encore du mal à réaliser qu’elle était là, contre moi. Ma fille…Ma précieuse Helga.

-Ma princesse…Nous…Nous t’aimons tellement, déclara Hans tandis qu’elle l’enlaça fort lui aussi, quel âge as-tu ?

D’un geste elle nous montra deux doigts.


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Allez voilà c'est le bouquet final... Pour conclure magnifiquement ce chapitre, on a droit à un merveilleux instant kawaii pour découvrir ce qui fut evidemment le grand regret de retour vers le passé 2...Celui de ne pas avoir pu profiter d'Anna d'Arendelle maman...Et même si ce fut bref, ce fut archi intense!


Allez, voilà qui met un terme au chapitre sans doute l'un des plus complexe de tout le FCU... Archi plaisant en terme de références

Bien... et pour conclure... Je vous rappelle que notre partenaire est toujours disponible! Very Happy

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Jeu 18 Mar 2021, 22:42
Merci pour tes commentaires mon @Frantzoze ! I love it

Et quelque chose me dit que le bazar du FCU est loin d'être fini...Mais comme on dit la suite au prochaine épisode !

Voici les spoilers sans contexte du chapitre 28!

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Sam 20 Mar 2021, 15:33
Commençons par le chapitre 26, qui m'a laissé un gout très amer. C'est d'autant plus un vrai tour de force, car nous connaissions déjà le destin d'Olaf. Alors pourquoi dire qu'il m'est resté amer ? Parce que bon sang, en un seul chapitre on s'y attache tellement vite que j'en avais oublié ce qui lui allait lui arrivé ! Parce que oui, le petit bout ce chou est absolument adorable ! On comprend aisément pourquoi Anna veut à tout prit le protégé, surtout après tout ce qu'elle a déjà traversé. Il y a d'ailleurs une comparaison assez intéressante avec le traitement d'Elsa : dans les deux cas, la personne avec des pouvoirs est isolé, autant pour la protéger que pour protéger les autres. Cependant, la grande différence vient du traitement des pouvoirs en eux-mêmes : là où Agnarr dictait Elsa de cacher ses pouvoirs, Anna va l'encourager à apprendre à les maitriser et à ne pas en avoir peur. C'est beau !

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Sauf que bien évidemment, il fallait qu'Andréas vienne tout gâcher ! Enfin... seulement sur la fin à vrai dire. Cela reste un très bon acteur, probablement qu'Olaf n'était qu'à ses yeux qu'un moyen d'obtenir plus de pouvoir, mais... j'y ai cru à son numéro de Tonton gâteaux. D'autant plus que Béata n'étais jamais loin, donc j'avais bon espoir. En plus Anna est loin d'être autoritaire, très bon point de sa part encore une fois d'accepter de laisser un peu de liberté à son fils. Maintenant, la dernière personne sur laquelle il faudrait tomber serait Yélana. Et bien évidemment que la chef du village va le reconnaitre ! Cela lui fait une bonne raison d'aller voir Anna, qui était justement en train de gouter au plaisir en solitaire. Il fallait bien que ce soit à ce moment là, tout les adolescents vont le diront !

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Le moment entre les deux amies est très touchants, c'est ce qui a toujours rendu leur amitié aussi réaliste : une succession de dispute et de conflit, qui finit toujours par se résoudre car elle s'aime trop pour se se détester réellement. Maintenant, il y a quelque chose qui cloche : tout se passe bien. Trop bien. Tout le monde est heureux, les vieilles amitié se renouvelle, il vas se passer quelque chose de grave... et c'est là que l'on se souvient que tôt ou tard, Olaf devait nous quitter. La scène est triste, mais pas larmoyante, ce qui est un équilibre toujours difficile  a trouvé, chapeau encore une fois ! Cela n'enlève en rien qu'elle est terrible à lire (et je n'imagine même pas à écrire). Jusqu'au bout on a envi de croire qu'un miracle est possible, en vain. Comble du désespoir, c'est la perte de trop pour Anna qui décide de commettre l'irréparable.

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Le chapitre 27 commence d'ailleurs immédiatement sur Anna qui se laisse couler au fond de la mer sombre avant que le Nokk ne la sauve in extremis. Attendez quoi ? Ah non je ne me suis pas trompé en écrivant. Si même le Nokk veut t'empêcher de mettre fin à tes jours, c'est déjà un signe que tu es en train de faire une énorme bêtise, alors quand tout les esprits s'y mettent, c'est que ta tristesse a vraiment atteint un point de non-retour ! Leur tentative n'y changeront rien, Anna se laisse sombrer dans Athohallan, persuadé qu'elle va se réveiller auprès d'Elysia... pour mieux se retrouver devant Yuma et Amarok. Je crois qu'il n'y a nul besoin de préciser qu'elle vient de se retrouver en enfer ! Mais preuve que même dans les abysses infernales il y a toujours une lueur d'espoir, Helga vient l'aider à se sortir de ce mauvais sort. Pieter est là aussi, mais son intervention reste finalement assez minime. Par contre, je me retrouve assez embêté : ce chapitre nous fais comprendre que oui, les coupoles c'est bien quelque chose de sacré à respecter. Du coup, vu que depuis mon premier commentaire je crache dessus comme quoi "les esprits s'en fichent, ect..."... est-ce que l'un d'entre vous connaitrait un bon avocat ? Non parce que je me rends compte que je me suis mis dans une mouise pas possible là !

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On laisse ses retrouvailles touchantes entre mère et fille pour qu'Anna se réveille et commence à explorer Athohallan et toutes les lignes temporelles qui s'y rejoignent. je dois avouer que même en relisant, je suis toujours un peu perdu entre toutes les références, même en n'en reconnaissant certaines, je ne pourrai donc pas m'étendre d'avantage dessus, si ce n'est que je m'incline devant le travail assez grandiose d'avoir réussi à relier toutes ces histoires entre elle. Surtout qu'il y a un passage précis qui m'a fait connecter deux neurones, j'ai peut-être ma petite idée sur el plan de Mamie vivante. Nous verrons si la suite me donne raison ! D'ailleurs, je dois faire un énorme mea culpa envers Helga dont on apprends une partie de son passé assez triste, qui mets en lumière ses choix et positions au cours de sa vie et pour sa fille. Cela me donne envi d'en savoir plus, mais rien que ça je me sens mal de l'avoir jugé aussi vite.

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Par contre, je demande l'ouverture d'un nouveau dossier ! Non parce que il est bien gentil Grand Pabby, pas changé le destin tout ça tout ça, mais ce boulet de caillou qui est capable de lire l'avenir avec autant de précision, il n'aurait pas pu, au je ne sais pas, prévenir de tout les crimes d'Andréas ? Non ? Et bien je demande quand même, parce que tout ceci est honteux !

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Hum, pardon. Nous finirons donc avec l'Helveg, qui comme à chaque fois vient nous réchauffer les cœurs. Entre les retrouvailles de Mamie et d'Olaf, les interventions de ce dernier toujours assez à propos (voir même assez pertinente par rapport à son âge), et les retrouvailles d'Elsa et ses enfants, mais surtout de la fille d'Anna et Hans, je crois que l'on peut dire que jusqu'à la suite, nous pouvons dormir en paix !

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Sam 20 Mar 2021, 20:58
Chapitre 28 : Le temps des secrets :

J’avais relu la liste des ingrédients et des points d’énergie qu’il allait me falloir pour produire l’exploit tant attendu par ma Mère…Et si cela marchait pour elle, il allait falloir que cela soit pareil pour moi. Le problème de départ avait toujours été le même : J’avais été à l’encontre des coupoles. Ma mère m’avait mis en garde. Ma meilleure amie aussi. Mais je n’avais écouté ni l’une ni l’autre, enivrée d’amour. Aujourd’hui, il me fallait être raisonnable. La belle parenthèse que j’avais eu avec mon mari et mes deux enfants venait de prendre fin. Je fermai les yeux et revis tour à tour, mes parents se faire piétiner, mon Elysia succombé à ses blessures, mon frère s’enfonçait son épée dans le ventre, ma propre fille en train de périr dans le naufrage, mon fils en train de s’étouffer avec les baies.

-Assez Anna ! C’est assez ! Me grondai-je.

J’avalais difficilement ma salive et serrai les poings. Mes enfants…Mon mari…Mes proches… Ils comptaient tous sur moi. J’inspectai à nouveau le petit parchemin piqué dans la main du troll.

-Allez Anna… Avant toutes choses, il te faut comprendre pourquoi ta Mère t’a demandé de lui créer une nouvelle vie… Dis-je à haute voix en inspectant encore les souvenirs inanimés que j’avais éveillé quelques minutes plus tôt.

J’y arrachai une mèche de ses cheveux bruns frisés et retournai près de la paroi du dôme où j’avais inspecté mes anciennes…Enfin mes vies parallèles. Comme tout à l’heure, je plaquai ma main contre le mur de glace et attendis que quelque chose se passe. Je n’avais pas oublié de mettre la mèche de cheveux en avant sous peine de revoir mes propres souvenirs.

La connexion fut plus rude car Ahtohallan m’avait déjà pris beaucoup de mon énergie et je ne m’étais pas ravitaillée avant de retenter l’exercice. Malgré tout plusieurs bulles de souvenirs finirent par apparaître. Je n’eus pas besoin d’aller plus loin pour comprendre que ce n’était plus les miennes. J’hésitais en voyant le nombre bien qu’il y en avait beaucoup moins que pour moi.

-Bon…Par où commençait ? M’interrogeai-je pensive.

Comme si elle m’avait entendu la Mère de la Nature éclaira un souvenir plus violemment que les autres.

-Merci Ahtohallan, dis-je avec réconfort.

Je m’y dirigeai directement et posai délicatement mes deux doigts, prête à faire le mouvement rotatif. Puis je m’arrêtai, hésitante.

-Je vais peut-être voir des choses qui ne vont pas me plaire, soupirai-je…Mais c’est trop tard, j’ai promis à Maman que je lui ferai une fin heureuse…Allez Anna…Respire...

Je pris une grande bouffée avant d’enfin me lancer.

Je me retrouvai immédiatement dans la Forêt Enchantée qui était beaucoup plus boisée et reluisante que depuis la dernière fois où je l’avais vu. C’était une belle journée d’été et une dame brune aux cheveux et yeux noirs se trouvait face à tout un groupe d’enfants. Elle leur montrait comment crocheter un châle.

-Voilà… N’oubliez pas…On commence par faire cinq mailles en l’air…Bien Yuma ! Attention tu fermes bien ton rang par une maille coulée…Voilà parfait, déclara-t-elle.
-Et moi c’est bon, Maman ? Demanda soudain une petite fille.

Je souris n’ayant eu aucun mal à reconnaître ma mère malgré son jeune âge.

-Oui c’est pas mal pour le premier rang Helga…A présent fais trois mailles en l’air, puis crochète ensuite dans le rond trois brides et deux mailles en l’air…Et tu fais ainsi jusqu’à ton deuxième rang ma chérie.
-Madame Piceaerd, est-ce que pour moi c’est bon ? Demanda à son tour un petit garçon bruns aux yeux verts.


Je sursautai en croyant reconnaître Pieter dans les traits de Papa au même âge. Ma grand-mère maternelle s’approcha et inspecta l’ensemble. Elle lui sourit et répondit :

-Très bien Olaf, serre juste bien ta bride pour ne pas qu’elle se détache…Voilà c’est mieux.

J’étais impressionnée par la vitesse à laquelle les petits Northuldra reliaient les mailles et activaient leurs doigts. Si j’étais bonne en chamanisme, le tricot n’avait jamais été mon fort. C’est pourquoi j’avais toujours sollicité l’aide de Yélana lorsqu’il fallait donner les cours. Mais ce n’était plus la peine de se tracasser avec cela à présent. Je les observai ainsi pendant quelques minutes jusqu’à ce que Mamie finisse par dire :

-Pour ceux qui veulent, vous pouvez faire une petite pause, pour les autres, je reste à votre disposition si vous avez besoin d’aide pour les châles.

Papa lâcha immédiatement son travail alors que notre ancien chef et Maman s’acharnaient sur les leurs.

-Vous venez jouer ? Leur demanda-t-il bientôt.

Ma mère secoua immédiatement la tête et expliqua :

-Non Olaf, moi je dois terminer le mien…La visite des Northuldra des Terres Gelées est cet après-midi et je veux absolument offrir ce châle à Iduna.

Voyant que mon père haussa les épaules, ma grand-mère joua immédiatement les entremetteuses :

-Allons Helga, ma chérie, tu auras largement fini, va donc t’aérer avec ton fiancé ! S’exclama-t-elle.
-Moi j’y vais en tous cas, reprit Yuma qui s’emmêlait avec ses mailles.

Il se releva d’un bond en jetant un regard doux à Maman. Elle dévisagea aussitôt…Avec tendresse alors que je réprimai un hoquet de dégoût. Puis elle fit de même et ils s’en allèrent tous les trois.

J’arrêtai le souvenir.

-Mamie Christia avait l’air d’être une bonne professeure elle aussi…Comme quoi cela a dû louper une génération, grognai-je.

Je passai légèrement un coup d’index et de majeur car je voulais profiter de la rencontre entre ma belle-mère et ma mère. Je les retrouvai toutes les deux dans les bras l’une de l’autre. Et je souris simplement. Elles étaient assises en tailleur et mangeaient des baies de sureaux jusqu’à avoir des traces violettes partout autour de la bouche.

-Et elles n’en sont pas mortes, elles…Murmurai-je en serrant les poings de colère.
-Tu es vraiment très gentille de m’avoir fait ce cadeau Helga ! S’écria Iduna, j’en aurais bien besoin quand j’aurais froid aux Terres Gelées…Et j’aurais une part de toi avec moi.

Maman rougit satisfaite et répliqua :

-Ça m’a fait plaisir…En même temps ! Ce n’est rien ! C’est normal tu es ma meilleure amie !
-Oui mais quand même…Moi je n’ai rien à t’offrir, bafouilla-t-elle gênée.

Maman lui prit alors la main et renchérit :

-Notre amitié est tout ce que je veux de ta part.

Elles se regardèrent un court instant et gloussèrent. Puis elles s’allongèrent et regardèrent le ciel avant qu’Iduna reprenne :

-Dis…Est-ce que tu crois qu’on se mariera et qu’on aura des enfants un jour ?
-Bah évidemment que oui ! S’écria Maman, Madame Sappos n’a pas allumé de coupoles pour toi et ton futur amoureux ?

Iduna secoua la tête. Ma mère la regarda alors avec envie et rétorqua :

-Eh bien tu as de la chance ! Au moins tu pourras tomber amoureuse de qui tu veux.

Ma belle-mère se releva d’un coup, intriguée et questionna :

-Ah bon…Mais pourquoi tu dis ça ?

Elle soupira et se mordit la lèvre comme si elle n’était pas prête à révéler son secret. Puis finalement, elle chuchota :

-Je suis amoureuse de Yuma…Mais Papa et Maman ont allumé ma coupole et celle d’Olaf…Tu es sûre que tu ne veux pas te dévouer ?


-Ah bah sympa pour Papa, grognai-je.

La même colère que tout à l’heure monta à nouveau au fond de moi alors que je comprenais le schéma du triangle amoureux. Maman avait réussi à surmonter cela donc elle avait sans doute dû se dire qu’il en serait de même pour moi.

Elles éclatèrent de rire alors qu’Iduna renchérit :

-Non merci…Je n’en ai pas envie…Pour l’instant, de toute façon je n’ai pas encore trouvé de garçon qui trouve dévotion à mes yeux…Mais j’aimerais bien que ça arrive un jour… En attendant je me consacre entièrement au chamanisme.
-Pareil que moi ! Nos âmes sont comme synchronisées ! Clama Maman.

Elles s’enlacèrent encore, puis ma mère la coiffa de tresses et la mena jusqu’au lac calme pour lui montrer.

-Voilà...Finit-elle par dire, comme ça, nous sommes comme des jumelles.

Elles saluèrent le Nokk puis ma Belle-Mère reprit :

-Faisons un pacte Helga !
-Je t’écoute, dit-elle.
-Promettons-nous d’allumer les coupoles pour unir nos enfants ! S’écria-t-elle enthousiaste alors que je rougis aussitôt…Comme nous sommes comme des sœurs, ça sera obligé que nos enfants s’aiment !

Je crus que Maman allait réfuter mais à la place, elle écarquilla les yeux et fit un grand sourire avant de conclure :

-C’est d’accord Iduna !

Elles se scellèrent la main.


J’arrêtai le souvenir car je sentais que mon cœur ne pourrait pas trop supporter tant d’émotions d’un coup. Je pensai immédiatement à mon mari…A ses caresses…Au temps passé ensemble…Un temps qui s’était arrêté contre notre gré…

-Je t’aime Elysia…Je t’aime tellement, murmurai-je sentant les larmes me rongeaient de désespoir…Nos mères avaient déjà tout compris…Dommage qu’elles se soient rétractées après…

Même si j’avais envie de rester avec elles, je décidai d’accélérer un peu le mouvement.

Maman apparut à l’âge de treize ans. J’ignorais si c’était après ou avant sa rencontre avec le troll. Elle était en train de manger avec ses parents mais ne semblait pas avoir très faim.

-Rikr passe-moi le reste du plat il faut le finir, déclara Mamie Christia.

Puis leur regard se tournèrent vers Maman et mon aïeule reprit :

-Tout va bien Helga ?

Cette dernière sursauta et prit une bouchée en essayant d’être naturelle. Puis elle demanda la bouche pleine :

-Dis Maman…Pourquoi est-ce qu’avec Papa vous avez choisi que j’épouse Olaf ?
-Tu n’en es pas contente ma chérie ? Questionna à son tour Mamie surprise.
-Si…Si, répondit-elle très vite, Olaf est très gentil et serviable mais c’est un Camviridus, son statut social n’est pas très élevé.
-Donc tu aurais aimé te marier avec un meilleur parti ? Souleva Papy en jetant un regard connecté à ma grand-mère.

Maman rougit d’un seul coup et dit très vite :

-Non ! Non ! C’est juste que je m’interroge, c’est tout…Il y avait par exemple Kanda Coudrier qui est commerçant de la tribu ou bien les Acerabolo qui sont les meilleurs pisteurs…
-Ou bien directement Yuma le fils du chef qui est le meilleur trappeur aussi pendant que tu y es Helga ?! S’écria Papy alors que je vis Maman essayait de ne rien laisser paraître.
-Oh ! Voyons Rikr ! Ne te moque pas de ta fille ! C’est un raisonnement sensé après tout ! S’exclama Mamie.
-Christia ! Il faut que cette petite ait les pieds sur Terre, tout de même ! Renchérit-il.
-Oui c’est ça…Tout en étant chamane…Allez ! Va donc débarrasser la table pendant que je me charge des explications, grogna mon aïeule moqueuse.

Mon grand-père s’exécuta alors que ma Mère et ma Grand-Mère se levèrent pour se diriger près de l’âtre avant de s’assoir à nouveau. Puis Mamie Christia expliqua très calmement :

-Bien…N’écoute pas ton père, c’est normal que tu te sois posée cette question ma Helga, mais vois-tu quand nous avons décidé d’allumer vos coupoles à la naissance à Olaf et toi-même, nous n’avons pas cherché à faire cela pour que tu t’élèves socialement mais plutôt pour que tu t’élèves sagement. Ta remarque est très pertinente, car le rang de ton futur mari est le plus bas qui soit avec ceux de la famille Delahage et la famille Nattura. Mais nous avons choisi Olaf car déjà nous nous entendions très bien avec ses parents Pieter et Anna, et c’est lui qui de ce fait va s’élever socialement. Ensuite, il est important que tu saches que le vrai pouvoir vient de la modestie, que la vraie élévation vient de la sagesse qui s’acquiert avec le temps. Réfléchis bien à ces paroles Helga, car même si pour l’instant, cette phrase te semble floue, elle doit devenir ta véritable valeur…Et il ne faut jamais ! Tu m’entends bien ! Jamais que tu ailles à son encontre sinon nous serions très mécontents !

Je voyais à travers la lueur des yeux de Maman qu’elle buvait son discours.


Et j’enlevai ma main quelques instants.

-Et dire que tout aurait été tellement plus simple si elle avait suivi le dicton de Mamie Christia, soupirai-je, et si je l’avais suivi aussi, ajoutai-je en repensant au décret royal sorti par Runeard, je ne vaux pas mieux que Maman finalement.

Je tentai de ne pas me laisser envahir par mes émotions mais des images d’Olaf, Iduna et Elysia apparurent en trombe dans ma tête accompagnée de l’éternel blocage à la poitrine.

-Allez Anna…Concentre-toi, me grondai-je, il faut continuer la vie de Maman.

Je me focalisai à nouveau sur la scène. Il y eut un court instant de silence avant que Mamie Christia ne reprenne :

-Bien…Si tu as compris mon explication Helga, tu peux aller t’amuser avec Olaf et Yuma.

Cette dernière retrouva immédiatement le sourire.

-Merci Maman…Deux heures ? Comme d’habitude ?!
-Oui ma chérie, renchérit-elle.
- Je reviendrai pour l’heure du goûter comme ça j’aurais le temps de lire ma théorie de chamanisme jusqu’au souper ! S’exclama-t-elle en réajustant sa tenue.
-Parfait ma Helga, à tout à l’heure ! Conclut ma grand-mère.

Maman quitta ensuite la pièce pour se rendre vers un champ verdoyant à l’extérieur du campement où se cultivaient plusieurs fruits et légumes. Une hutte à l’aspect délabré était également là. Elle s’engouffra à l’intérieur et je vis bientôt ma grand-mère de qui je détenais mon prénom en train de filer de la laine.

-Bonjour madame Camviridus ! Appela-t-elle, vous ne savez pas où est Olaf ?
-Bonjour petite Piceaerd, si ! il est au champ avec ton futur beau-père Pieter ! Clama-t-elle.

Je ne pus faire autrement que penser à mon frère. Maman la remercia et retourna donc sur ses pas, se risquant à parcourir le champ.

-Bonjour Olaf ! Déclara-t-elle, bonjour monsieur Camviridus !
-Bonjour ma future belle-fille ! S’écria mon papy enthousiaste en allant l’embrasser.
Très sage, Maman resta postée sur ses gardes et demanda :
-Est-ce qu’Olaf peut venir jouer avec moi ?

Mon grand-père paternel eut immédiatement l’air désolé et répondit :

-Ah non aujourd’hui ça ne va pas être possible ! Nous devons planter les graines pour les récoltes de cet hiver.

Maman fut à peine déçue. Elle haussa les épaules et questionna :

-Oh dommage… Bon bah une autre fois alors ?

Papa hocha la tête en rosissant légèrement alors que ma mère se dépêcha de retourner à la hutte de l’ancien chef. Yuma y était avec ses parents. Son visage rayonna en la voyant.

-Bonjour monsieur Lorcus ! Est-ce que votre fils peut venir jouer avec moi ? Demanda-t-elle à nouveau.
-Eh bien qui avons-nous là ?! N’est-ce pas notre future chamane préférée ?! S’écria le chef de cette époque qui semblait somme toute correct.

Maman sourit légèrement alors qu’il reprit à l’adresse du jeune chef :

-Vas-y mon fils mais ne rentre pas trop tard !
-Ne vous inquiétez pas, je dois être à la maison pour le goûter pour ma part, reprit Maman.
-Parfait mademoiselle Piceaerd ! A tout à l’heure dans ce cas.

Yuma et elle déguerpirent comme s’ils avaient peur que le maître des Northuldra revienne sur sa décision.

-Hum…Je ne suis pas certaine de vouloir découvrir la suite, murmurai-je en stoppant le souvenir…Bon d’un autre côté, ils ont l’air d’être jeunes donc je ne risque pas de tomber sur quelque chose de traumatisant.

Je me surpris à penser que je trouvai Yuma tout à fait respectable pour l’instant. Pourtant je ne pouvais m’empêcher de frissonner en confondant déjà certains de ses gestes avec le moment où il avait failli me violer. De la sueur coula le long de mon front alors que je chassai les images qui apparaissaient dans ma tête. Je me concentrai à vider mon esprit avant de reprendre.

Notre ancien chef et Maman parcoururent un peu le campement avant de se réfugier un peu plus loin dans les fourrés à l’abri des arbres. Ils se concertèrent ensuite du regard et vérifièrent que personne ne soit là avant de se rapprocher doucement et se presser leurs lèvres l’une contre l’autre. Je fis une grimace de dégoût et cela s’amplifia quand je vis qu’ils se détachèrent plusieurs fois de suite pour mieux redoubler leurs baisers.

-Je t’aime Helga ! S’exclama le jeune homme.
-Moi aussi Yuma, je t’aime ! S’écria ma mère d’une voix timide.
-Alors est-ce que tu as réussi à parler à tes parents ? Finit-il par demander.
-Non…Papa s’est moqué de moi quand j’ai suggéré que nous pourrions être ensemble, soupira-t-elle.

Contre toute attente il n’y eut aucune violence ou remarque acerbe comme j’aurais pu en avoir si j’avais été en face d’Amarok ! Bien au contraire ! L’ancien chef lui déroba un sourire et remit une de ces mèches de cheveux en arrière avant de dire confiant :

-Je suis sûr que tu es très forte Helga et que tu trouveras une solution.

Elle acquiesça.

-J’ai peut-être une idée mais il faudra que j’utilise le voyage astral pour cela ! Remarqua-t-elle.
-Ah bon ? Demanda-t-il intrigué.
-Oui ! Maman m’a expliqué que des trolls existent et qu’ils ont le pouvoir de changer notre destin ou du moins de nous montrer notre avenir ! S’exclama-t-elle enthousiaste, seulement comme ils habitent vers la contrée d’Arnevik, elle ne me laissera jamais y aller seule. Et puis c’est trop loin pour y aller en une journée et revenir.
-De toute façon je te fais confiance, je sais que tu y arriveras, insista Yuma, et dès que tu auras trouvé la solution plus rien ne m’arrêtera pour que tu deviennes ma femme.

Mon cœur se serra de plus belle alors qu’ils recommencèrent à s’embrasser chastement. Ils ne s’arrêtèrent pas jusqu’à ce qu’ils se quittent.

-Je dois y aller…Maman m’attend pour ma leçon de chamanisme… Je n’oublie pas de faire mon voyage astral pour notre avenir, lui promit-elle.
-A plus tard Helga, moi je vais aller aider Olaf au travail au champ, expliqua-t-il.
-D’accord…Pas de bêtises tous les deux ! Rit-elle d’un timbre nerveux.
-Aucune ! Tu sais que je suis contre la violence, conclut-il en détachant sa main de la sienne.

Ils s’accordèrent un dernier baiser en guise d’aurevoir. Maman s’en alla après cela alors que je repassai cette dernière phrase à plusieurs reprises pour être sûre d’avoir bien entendu.

-Qu’est-ce qu’ils ont dû souffrir, ne pus-je m’empêcher de sortir.

Je sursautai moi-même pour ma remarque.

-Enfin…Ce n’était pas une raison pour avoir essayé de reproduire le schéma avec moi, repris-je durement avant d’avancer un peu le souvenir car j’avais déjà vu la conversation avec Grand Pabby.

Je sentais mon énergie me quittait de plus en plus, mais je ne pouvais pas m’arrêter maintenant. Il me restait encore tant de choses à voir pour comprendre pourquoi Maman n’avait pas pu finir avec le père d’Amarok.

-Je mangerai et boirai après ! M’exclamai-je pourtant de plus en plus faible.

Comme si elle avait compris mon supplice la paroi d’Ahtohallan s’illumina alors et j’entendis bientôt un « Ah-Ah » suivi d’une trace de main qui brilla un peu plus loin. J’y allai, intriguée et plaquai la mienne avec ferveur. Je sentis subitement que la mère de la Nature me nourrissait à sa manière…Et contre toute attente cela fonctionna. Après quelques minutes, je finis par lui répondre :

-Merci.

Avant de retourner me replacer devant le souvenir que je visualisais depuis le début de cette matinée.

-Allez Anna…C’est reparti…

Je fis un léger mouvement rotatif avant que mon esprit se retrouve projeter dans les fourrés où se trouvaient Maman et Yuma tout à l’heure. Sauf qu’il y faisait nuit et qu’ils semblaient avoir seize ans. Ils étaient allongés l’un contre l’autre et regardaient le ciel en cherchant des formes parmi les étoiles.

-A ton avis où est-ce qu’on ira à notre mort ? Demanda soudain l’ancien chef.
-Si ta vie a été exemplaire dans l’Hellheim, si tu n’as pas fini tous tes projets de vie dans l’Helveg et si tu as fait des crimes odieux dans le Niflheim ou le Muspelheim, répondit ma mère automatiquement.
-Je sais tout ça Helga…Mais nous…Où crois-tu qu’on ira ? Insista-t-il, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée que nous allions à l’encontre des dieux…Et puis ce n’est pas très respectueux envers Olaf, si je te prends ta virg…Enfin tu sais, murmura-t-il en rougissant.

Maman se renfrogna alors que je me sentis moi-même devenir aussi rouge qu’une pivoine.

-Mais qu’est-ce qui s’est passé pour que vous deveniez un être odieux chef, déclarai-je, je ne comprends pas.

-Pour ma part, n’importe quel endroit de la mort me conviendra du moment que nous pourrons être ensemble, déclara-t-elle.

Yuma déglutit violemment en la regardant avec amour alors que je réprimai un nouveau dégoût.

-Tu es merveilleuse Helga…Même si je crois que le troll s’est moqué de toi depuis tout ce temps, soupira-t-il, je crois de moins en moins au fait que nous arriverons à être ensemble.
-Il avait dit que ça mettrait du temps avant que j’y arrive, ça ne fait que trois ans que j’essaye tu sais…Mais pour toi je serai prête à partir où tu veux…Par exemple chez Iduna ! Renchérit-elle.
-Et tu ne crois pas que c’est là où nos parents chercheraient en premier… Non il faudrait aller plus au sud ! Vers Arendelle…Il n’y a personne par là-bas, s’enquit-il…
-Tu oublies ce que cette extension d’Arnevik faisait aux nôtres ! Paniqua-t-elle… Non…Finalement je pense qu’il vaut mieux que nous restions ici…De toute façon c’est plus sûr… Je serai la femme d’Olaf…Mais je lui expliquerai la situation et il ne me touchera pas…Les seuls enfants que j’aurais seront uniquement de toi !
-J’en serai honoré ma Helga, susurra-t-il en acquiesçant.

Puis il se rapprocha un peu plus d’elle et ils s’embrassèrent avec beaucoup plus de fougue qu’un peu plus tôt dans le souvenir employant également leurs mains pour commencer à se caresser un peu partout. Je restai pétrifiée devant la scène alors que progressivement Yuma déroula les collants de ma mère le long de ses jambes pour y glisser sa main tandis que celle-ci entrouvrait déjà l’échancrure de son pantalon. Heureusement qu’il faisait sombre. Je distinguai à peine les vêtements en train de s’en aller alors que les caresses des deux amants redoublèrent d’amplitude. Les deux corps ne formèrent bientôt qu’une seule masse tandis que celui du chef se retrouva avec un but universel sur le dessus de celui de ma mère.

-Oh Helga…Helga…Soupira-t-il alors que j’avais des hauts le cœur.
-Yuma…Yuma… Je ne te veux que toi…Viens…Gémit-elle.


-Oh Ahtohallan…Pardonne-moi pour ce que je suis en train de voir, dis-je plus pâle que jamais, et dire qu’à seize ans j’aurais voulu faire ça avec Elysia mais je me disais que ce n’était pas convenable puisque Maman était censée avoir attendu le mariage le jour de ses dix-huit ans.

Le chef Lorcus ne se fit pas prier alors que la respiration de ma mère se fit plus forte. Elle commença à soupirer d’aise ne me laissant aucun doute sur les bienfaits qu’étaient en train de lui procurer Yuma. Il en fut de même pour lui et je reconnus dans ses grognements ceux qu’il avait produits quand il avait essayé de faire son acte infâme envers moi il y a dix-huit ans de cela.

Mes poils se dressèrent et je vomis enfin sur le sol pur du lieu sacré.

-Je n’arriverai pas à poursuivre Maman… Je n’en ai pas la force…Murmurai-je avant de me rendre compte que le souvenir ne s’était pas arrêté car je le maintenais toujours.

Les deux amants continuaient de s’aimer à en juger par les cris qui étaient en train de s’échapper de la vibration de leurs corps.

-Helga…Je ne peux pas res… Dit bientôt Yuma d’une voix saccadé.

Mais il ne termina jamais sa phrase car il fut subitement tiré en arrière par…Papy Rikr. Mamie Christia se chargea de cacher rapidement le corps nu de sa fille avant de lui assener une violente claque sur la joue tandis que mon grand-père continuait d’envoyer des coups de poings sur le visage de l’ancien chef.

-Papa arrête s’il te plaît ! Pleura-t-elle.
-Je t’interdis de dire quoi que ce soit jeune fille ! Tu as été à l’encontre des dieux ! Tu as souillé le nom des Piceaerd ! S’énerva-t-il.
-Ça suffit Rikr ! Tu verrais qu’il serait capable de se débrouiller pour que ça soit nous qui ayons des ennuis ! Reprit cette fois mon aïeule en le soutenant du regard.
-Nous allons voir son père pour régler ça, pendant ce temps-là prépare Helga, Christia ! Cria-t-il encore.

D’un geste vif, ma grand-mère empoigna le bras de Maman pour la relever. Elle lui donna une deuxième gifle au passage et elles se dirigèrent violemment vers sa hutte. Mon aïeule la regarda toujours d’un regard dur alors qu’elle balança la robe de mariage que j’avais eu pour ma première union avec Amarok, puis elle revint vers elle et lui noua violemment le corset.

-Mais qu’est-ce qui t’as pris Helga ?! A quoi pensais-tu ?! Grogna-t-elle.

Elle lui intima ensuite de se rendre sur le lit et lui écarta les jambes toujours sans finesse pour vérifier l’irréparable. Mère grimaça de douleur alors que Mamie Christia finit par grogner :

-Seigneur…Il a réussi son coup cet enflure…Il t’as pris ta virginité ! Bon allez ! Ne perds pas de temps ! Enfile cette robe !

Alors que Maman s’exécuta toujours sous un regard de honte, je ne pus que constater que ma grand-mère était en train de préparer ses bagages. Ma mère le vit aussi et osa enfin demander d’une toute petite voix :

-Qu’est-ce que tu fais Maman ?
-J’efface toute trace de ta mémoire ici ! Tu as voulu jouer Helga mais tu as été à l’encontre des dieux, tu as déshonoré la famille Piceaerd, ton père et moi ne te le pardonneront jamais je puis te l’assurer ! Nous ne supporterons pas d’avoir engendré une cuisse légère ! Une jeune fille qui écarte les jambes au premier venu qui de surcroît n’est pas son promis !Je t’avais mis en garde là-dessus pourtant ! Mais tu ne m’as pas écouté ! Les coupoles te feront payer cet acte puéril !

Nous nous décomposâmes en même temps en entendant les propos. Maman se mit à pleurer alors que Mamie lui tira les cheveux pour la coiffer.

-Ça ne sert à rien de regretter maintenant ! Dit-elle encore d’une voix dure, Voilà ! Tu es fin prête ! Vite dans la prairie des mariages maintenant !
-Quoi Maman ?! S’alarma-t-elle.
-Oui tu as bien compris ! Renchérit-elle, Olaf t’attend déjà là-bas ! On va vous marier tout de suite ! Et après cela, nous nous retirerons pour ne plus jamais avoir à subir ton regard et ta honte !
-Mais…Mais…Pleura-t-elle désemparée…Je suis toute novice dans le chamanisme…Et puis vous allez aller où ? Vous…Vous ne pouvez pas m’effacer de votre vie…Je…Je suis votre fille!
-Tu en connais assez sur les bases du chamanisme, tu demanderas à Iduna de t’éclairer ! Je puis te garantir que tu n’es plus notre enfant dès maintenant ! Cria mon aïeule d’une voix dure, Allez ! Pressons-nous qu’on en finisse !

Je chancelai à moitié devant l’envergure de la scène et préférai arrêter le souvenir quelques instants sentant que les larmes pointaient le bout de leurs nez dans mes yeux.


-Pardonne-moi Maman…Pardonne-moi d’avoir pensé que tu avais été si cruelle… Chuchotai-je, j’aurais dû me douter qu’il y avait quelque chose de bien plus sombre derrière…

Je m’essuyai bientôt les joues d’un revers de la manche et avançai légèrement les images. Le mariage venait de finir et papy Rikr dit alors à mes grands-parents paternels :

-Merci à tous les deux pour votre coopération ! Merci d’avoir accepté cette dévergondée que nous préférons répudier dès à présent !
-Tu le regretteras Rikr, soupira Mamie Anna…Mais je sais que vous ne reviendrez pas sur votre décision alors…Bon courage à vous là où vous déciderez d’aller. Qu’a dit le chef sur le comportement de Yuma ?
-Qu’il jure que ça ne se reproduira plus et qu’il va le surveiller…Reprit mon grand-père, mais je serai de vous j’y veillerai personnellement !

Il se tourna d’ailleurs vers Papa et conclut :

-Tu comprends mon garçon ! C’est à toi de t’occuper de cette femme à partir de cette minute même !

Ce fut ainsi que ma mère plus blanche qu’une craie vit mes grands-parents l’abandonner pour toujours. Les larmes coulèrent d’elles-mêmes sur ses joues alors que mes grands-parents paternels se chargèrent de lui poser des mains sur l’épaule de compassion avant de se retirer pour leur laisser un peu d’intimité à mon père et elle. Papa essaya à son tour de prendre doucement Maman par l’épaule alors que celle-ci fixait toujours l’horizon, les yeux dans le vide.

-Helga…Murmura-t-il… Helga…Je…Je suis désolé…Pour tout.
-Ne me touche pas ! S’exclama-t-elle en se protégeant le corps, tu as entendu comment ils m’ont traité !? Tu crois que je ne sais pas que tes parents et toi vous penserez pareil toute votre vie ?! Que je ne suis qu’une p***** !

Choquée par le vocabulaire, je remarquai toutefois que Papa ne la regardait pas du tout comme une moins que rien…Bien au contraire…Ses yeux lui lançaient un regard juste, un regard de compréhension.

-Je ne te critiquerai absolument pas pour ton acte Helga… Pour la simple et bonne raison que j’ai agi pareil…Et personne n’est au courant, dit-il après un long moment.

Maman se stoppa d’un coup et lui demanda :

-Ah bon ?! Mais…Avec qui ?

Papa rougit et s’approcha alors d’elle avant de lui murmurer le prénom à l’oreille. Elle sursauta, surprise, mais le regarda à son tour sous un nouveau jour.

-J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour toi Helga, reprit-il, et je pense t’aimer assez pour pouvoir te combler…Et je n’ai pas besoin que ce soient des coupoles qui me le dictent…Si tu veux que notre amour reste chaste, je ne te forcerai pas…Et je n’agirai jamais comme ce que tes parents viennent de faire… Je te garderai toujours à mes côtés jusqu’à notre mort, si tu le souhaites bien sûr.

Elle continua de le regarder et après quelques instants de silence, elle finit par murmurer :

-Merci Olaf…Je…J’ai toujours eu beaucoup d’estime pour toi aussi...Et d’affection fraternelle…Mais il y a au moins une chose que j’ai retenu de cette mésaventure…Je ne contrarierai plus jamais les coupoles… J’apprendrai à t’aimer Olaf…Je te le promets…Tu es l’homme que toute jeune fille rêve d’avoir même si tu n’as pas de rang.
-C’est gentil, souffla-t-il.
-Est-ce que tu pourrais me promettre encore une chose ? Questionna encore ma mère.
-Je t’écoute, l’encouragea-t-il.
-Promets-moi que si nous avons une fille, elle épousera le fils de Yuma, s’il te plaît ? Quant à moi je te jure d’être fidèle à partir de maintenant, déclara-t-elle.
-Si tu le veux Helga, je ne te le refuserai pas, dit-il.

Ils se regardèrent encore et un sourire se dessina enfin sur le visage de ma mère. Papa lui tendit maladroitement son bras avant de conclure :

-Bien Madame Piceaerd…Et si nous allions installer notre feu du foyer à présent ?

Maman lui prit alors le bras et répondit :

-Avec plaisir Monsieur Piceaerd.

Il lui embrassa le front et ils se mirent en route.


-Je ne peux pas t’enlever que tu avais quand même du cran Maman, déclarai-je, tu t’en es vite remise…Et tu as aimé Papa…Je n’aurais jamais pu aimer un autre homme qu’Elysia…Mais je voudrais quand même allée un peu plus loin encore.

Je décidai de faire un bon dans le temps et avançai un peu plus vite le curseur jusqu’à arriver à Maman qui devait avoir une vingtaine d’années à présent. Son ventre était arrondi alors qu’elle tenait un petit garçon de presque trois ans par la main.

-Tu vas être sage Pieter joli, nous allons voir Tatie Iduna d’accord ? Demanda-t-elle.
-Oui Maman, répondit mon grand frère.

Patiemment, je les vis arriver dans la Clairière des Rencontres où se trouvaient déjà l’ambiance festive comme chaque fois que nous avions vu les Terres Gelés. Je m’attendris immédiatement en voyant que ma belle-mère tenait Elysia qui marchait à peine dans ses bras.

-Qu’est-ce qu’Olaf te ressemblait mon amour ! Soupirai-je.
-Bonjour Helga, dit-t-elle regardant de toute part comme si elle n’était pas rassurée.
-Bonjour Iduna ! S’écria Maman.

Puis elle se tourna vers mon mari et murmura :

-Et bonjour à toi petit bonhomme…Comme tu es mignon ! Tu feras sans doute craquer toutes les filles quand tu seras un grand garçon !

Elysia lui sourit alors que ma belle-mère sauta sur l’occasion en chuchotant dans un frisson :

-Du moment qu’il ne devient pas comme son père…brrr, je préfère oublier cela…Ceci dit je n’ai pas oublié la promesse que nous nous étions faites petites et si tu le veux bien nous pourrions allumer les coupoles d’Elysia et Anna.

Maman se pressa alors la lèvre et répliqua :

-Oh je suis vraiment désolée Iduna…C’est que…Je l’ai déjà fait…Tout à l’heure…Mais pas avec lui…

Ma belle-mère se renfrogna un peu et demanda :

-Ah bon ? Et avec qui ?
-Amarok, souffla Maman tout bas.

Iduna pâlit immédiatement et demeura silencieuse un instant avant de dire simplement :

-Très bien.

Puis elle lui prit les mains et reprit :

-J’espère que tu as fait le bon choix. Je l’espère sincèrement.
-Moi aussi, dit-elle toute pâle, merci de ne pas m’en vouloir…Mais c’était important pour moi que notre fille s’élève socialement.
-Je comprends tout à fait. Je connais ton passé Helga…Et je te considèrerai toujours comme une sœur jusqu’au bout quoiqu’il arrive, murmura-t-elle.


Je m’arrêtais finalement sur cette note douce tout en ne pouvant pas m’empêcher de faire la comparaison de l’amitié de ma mère et ma belle-mère avec Yélana et moi-même.

-Bien…J’ai assez d’informations. A présent, à moi de jouer Maman ! M’écriai-je déterminée.

****

-Est-ce que vous avez revu vos grands-parents un jour ? M’interrogeai-je, curieuse.
-Maman a toujours dit qu’ils avaient disparu ! S’exclama grand tonton, ce qui est plus ou moins vrai.
-Etonnant que tu ne les aies pas croisés dans le Niflheim aussi ! Intervint Papy.

Le frère de Mamie hocha la tête.

-Oh ils ont dû sans doute y être ! Maugréa-t-il.
-Mais du coup Mamie…Ta mère avait finalement tenu sa promesse envers Iduna ! S’écria Hans.
-Tout à fait mon petit Piceaerd, concéda-t-elle, c’est pour cela qu’elle ne lui en a pas trop voulu à mon avis.
-Et même plutôt deux fois qu’une ! Renchérit grand tonton alors que Mamie lui lança un regard noir.

Puis elle répliqua :

-Mais voir ce qu’elle a subi m’a permis de relativiser sur notre histoire d’amour…Finalement même si elle était au courant de tout, elle nous a laissé faire avec Elysia…Elle aurait très bien pu nous arrêter la nuit de ta conception Iduna.
-Elle ne s’attendait sans doute pas à ce que nous soyons si performants ! Plaisanta Papy.

Mamie rit alors que nous blanchîmes à la remarque.

-Oui sans doute aussi mon Elysia…Mais malgré tout, elle ne m’a pas répudié…Elle s’est juste dit que si elle avait réussi à aimer Papa, je pourrai en faire de même avec le temps avec Amarok…Elle restait une être humaine avec des défauts.
-Moi j’ai quand même réglé mes comptes avec Yuma dans le Niflheim ! Renchérit alors grand tonton.
-A mon sujet ? Répliqua Mamie.
-Non pour ça j’ai préféré mettre mon poing dans le visage d’Amarok… Non…J’ai réglé mes comptes avec Yuma à propos des attouchements qu’il m’avait faits enfant !
-Quoi toi aussi ?! S’écrièrent presque toutes nos voix à l’unisson.

Grand-tonton blanchit et Mamie lui relata alors la partie de chasse, la punition de Yélana et le viol avant que les géants ne l’écrasent.

-Mince…Si j’avais su j’aurais mis les bouchées doubles ! Finit par grogner grand tonton.

Nous approuvâmes alors et vîmes bientôt revenir Papa et Olaf qui avaient été éloignés avant le premier rapport sexuel de Mamie Helga et l’ancien chef.

-Alors Iduna, est-ce que j’ai loupé beaucoup ? Questionna bientôt mon père.
-Bah alors qu’est-ce qui se passe mon petit bonhomme de neige ? Le coupa soudain Mamie alors que mon oncle croisait les bras, boudeur.
-Moi je suis sûr que vous avez voulu que je parte parce que vous avez parlé de moi ! Répondit-il, en plus j’aurais préféré être avec tonton Pieter plutôt qu’Agnarr le moche !
-Moi aussi je t’adore Petit Mouton Hihi, grinça Papa.

Nous éclatâmes de rire alors que Papy répliqua :

-Mais non Olaf, nous parlions de choses d’adultes ! Des choses très, très ennuyeuses pour un petit garçon ! Et si tu faisais une belle sculpture en cœur à Maman ?

Le petit garçon retrouva alors le sourire et hocha la tête avant de mouliner ses doigts comme il en avait l’habitude. Mais à notre grande surprise, aucune neige n’en sortit.

-Ça ne marche pas…Je n’ai plus mon pouvoir, pleurnicha-t-il.

Ma grand-mère vit qu’il était contrarié. Elle lui dit alors :

-Allons, allons mon petit bonhomme de neige, c’est peut-être parce que tu es un ange et que c’est Nièce Elsa qui a hérité de ton pouvoir…Peut être que vous ne pouvez pas l’avoir tous les deux dans l’Helveg, tu comprends ?

Le petit garçon fusilla alors ma sœur du regard et dit :

-Oui…Mais Nièce Elsa puisque tu es une voleuse, tu veux bien faire un cœur pour moi pour Maman ?
-Tout de suite tonton Olaf ! S’écria-t-elle en moulinant ses mains à son tour.

Elle lui donna immédiatement et il s’empressa de le tendre à ma grand-mère.

-Merci mon trésor, sourit-elle en l’enlaçant.

Mon oncle lui rendit son câlin mais il fut d’un coup moins enthousiaste. Mamie lui caressa alors les cheveux et se stoppa soudain.

-Tiens…Mais je n’avais jamais vu que tu avais une mèche plus blanche que les autres, s’alarma-t-elle.
-C’est drôle…Comme Anna…Remarqua Maman, sauf qu’elle, elle l’a eu quand Elsa l’avait accidentellement blessé.
-Merci de me rappeler ça, rumina ma sœur.
-Est-ce que ça te fait mal mon petit bonhomme de neige ? Demanda encore Mamie soudain inquiète.
-Pas la mèche Maman, mais j’ai un peu mal dans tout le corps, je suis fatigué, j’ai beaucoup couru avec Agnarr… répondit-il.

Mamie et Papy fusillèrent immédiatement Papa du regard alors que celui-ci chercha à se défendre.

-Quoi ? Je rends service et je me prends des réprimandes en plus !? C’est la dernière fois que je fais ça ! Grogna-t-il.
-Pardonnez-nous Moustache Junior, merci d’avoir gardé le petit, nous savons que vous n’y êtes pour rien, renchérit mon grand-père.
-Tu veux aller te reposer dans la chambre mon petit bonhomme de neige ? Demanda ma grand-mère.
-Oui s’il te plaît Maman, reprit-il.

Elle lui ouvrit la porte et alla le border pendant que nous attendions tous avec la même question en tête. Papy ne manqua pas de la poser lorsque Mamie revint dans la pièce principale :

-Dis Anna…Tu ne crois pas qu’il va falloir le renvoyer dans l’Hellheilm ?

Elle haussa les épaules, contrariée et répliqua :

-Hey ! Je suis comme toi, comme vous tous ici, je ne sais pas comment ça se passe quand on fait un transfert comme ça.
-Ne panique pas petite sœur, je suis sûr que ça va aller, reprit grand tonton.
-Oui…Et toi, tu dis surtout ça parce que tu ne veux pas retourner d’où tu viens non plus ! Maugréa Papy.
-C’est possible, admit-il.
-Allons ne vous battez pas, reprit Maman, on va attendre un peu si ça se trouve il a juste besoin de se reposer, après tout nous n’avions pas d’enfants dans l’Helveg jusqu’à présent.
-Et si nous nous remettions à ton histoire ? ça va nous changer les idées ! M’écriai-je optimiste.

Elle s’attendrit en me voyant et soupira un grand coup avant de s’exclamer :

-Tu as raison ma petite Piceaerd ! Ne nous laissons pas abattre !

****

Mes éléments étaient assez clairs à présent pour que je sache quels points aborder dans la nouvelle vie de Maman.
Mais dans un premier temps, il fallait que j’aille trouver tous les ingrédients. Et pour cela je devais quitter Ahtohallan pour regagner les Plages Grises. Je me rendis alors sur la plaque de glace et chantai le « Ah-Ah ». Mon ami le géant arriva tout de suite et posa sa main que j’embrassai avant de monter dessus.

-Je vous promets que je vais redorer mon rôle de cinquième esprit ! Assurai-je, merci d’avoir cru en moi.

L’esprit de la terre grogna pour donner son accord et en deux temps trois mouvements je fus sur la terre déserte et morte. Et maintenant ? Où allai-je vivre ? Il me fallait construire un lieu proche d’Ahtohallan puisque désormais mon principal endroit de travail serait là.

-Inutile de retourner dans les Cavernes Perdues et la hutte construite par Elysia…ça ferait trop mal…Il faut que j’avance…Pour réussir…Pour Maman…Et pour moi, me répétai-je.

J’intimai alors aux géants de m’aider à me faire un sanctuaire en pierre près de l’Epicéa où Elysia et moi avions échangé notre premier baiser…Où nous avions conçu Iduna. J’y inscris le nom de tous ceux que j’avais perdu au fils des années. Je les pleurai mais fus soulagée de les avoir honorés.

-Je vous aime, murmurai-je.

Je priai pour eux avant de me lever avec un air déterminé :

-A nous maintenant Anna ! Pense à ta mission, me convainquis-je.

J’attendis le soir, me préparant psychologiquement à me rendre dans la hutte de mes parents car c’était là, que ma mère avait rassemblé tous les ingrédients requis sur le morceau de parchemin. « Je t’ai facilité la première tâche mais les autres sont beaucoup plus dures ma grande chamane ! » M’avait-elle confié.

Je décidai de prendre un peu de temps pour essayer de dormir mais je ne parvins qu’à faire des cauchemars mélangeant les derniers instants de mon petit bonhomme de neige, ceux de mon mari et les différentes vies que j’avais pu parcourir aujourd’hui.

Quand je rouvris les yeux, je me forçai à manger quelques baies de sureau que j’avais trouvé à la lisière des Plages. Je n’en mourus pas contrairement à mon fils. Le soleil déclina enfin et je me mis en route. Je faisais attention à ne pas faire de bruit car aux yeux des autres, j’étais toujours morte. Je fus surprise de constater que marcher me faisait du bien car cela me permettait de vider l’esprit.

J’arrivai ainsi au campement et serrai fort les poings pour ne pas me laisser envahir d’émotions à la vue du paysage et de l’ambiance familière. Une ambiance que j’avais décidé de quitter depuis cinq ans et que je laisserai encore derrière moi à partir de maintenant. Je faillis tourner de l’œil en entrant dans la hutte de mon enfance.

-Allez Anna…Tu trouves juste les ingrédients de Maman et tu t’en vas ! M’encourageai-je.

Je les trouvai assez vite au milieu des autres pots de plantes sèches et de mixtures chamaniques qui n’avaient pas bougé du cellier depuis l’accident des rennes. Je mis tout dans ma besace, retournai dans la salle à manger et décidai de faire le tour de la maison avant de partir. Je n’avais pas fait dix pas dans ma chambre que j’entendis une voix s’exclamer derrière moi :

-Je savais que je te trouverai là, Anna Piceaerd.

Je me retournai immédiatement alors que Yélana me regardait avec un air de compassion. Comme je ne parlais toujours pas, elle continua :

-Béata est venue me trouver en larmes il y a un mois pour me dire que tu t’étais jetée dans l’eau du Nokk car Olaf était mort…Je n’y ai pas cru une seconde…Tu es insubmersible.
-Un mois ? Mais non c’était cet après-midi ! Réfutai-je.
-Non un mois, je t’assure, insista ma meilleure amie.

Je la regardai aussitôt et répliquai avec acerbité :

-Eh bien vas-y, je t’en prie dis-le ! C’est de ma faute ! Je n’ai pas respecté les coupoles…Je sais maintenant que tu avais raison depuis le départ Yélana…Et Dieu que ça me fait mal de le reconnaître.
-J’en suis navrée, renchérit-elle, j’aurais aimé me tromper, je t’assure !

Puis contre toute attente, elle me tendit ses bras. Je m’y engouffrai enfin et pleurai le deuil de mon enfant parti trop tôt.

-J’aurais aimé que la réalité soit autrement, si ça ne tenait qu’à moi nous serions tous réunis et vivants, rétorqua-t-elle.
-Je te crois Yélana Coudrier, murmurai-je, mais j’ai des choses à te raconter.

Je me détachai immédiatement d’elle et lui expliquai alors le projet de Maman.

-Et tu crois que cela va marcher ? Demanda-t-elle surprise.
-Je ferai tout mon possible pour réussir ! Mais si ça marche pour elle, je me débrouillerai pour le faire également pour moi, expliquai-je.
-C’est-à-dire ? Questionna Yélana surprise.

J’hésitai quelques instants avant de lancer avec beaucoup de philosophie :

-Eh bien…Tu épouseras Elysia et je resterai toute ma vie avec Amarok…C’est le seul moyen pour ne pas que j’aille à l’encontre des coupoles.
-Ça n’effacera pas cette vie au moins ? Paniqua-t-elle.

Je secouai la tête et la rassurai immédiatement.

-Non…Nous souffrirons toujours autant dans celle-là mais je ferai en sorte qu’Ahtohallan nous laisse une seconde chance dans une autre vie.

Ma meilleure amie fit la moue et remarqua :

-J’ai bien du mal à y croire…Toi sans Elysia…Tu n’as vraiment plus d’espoir.
-Si justement, murmurai-je la mort dans l’âme, si…J’espère que la guerre n’éclatera pas à nouveau dans cette autre vie si je vais dans le sens des coupoles.

Elle me soutint du regard et sourit en me compressant la main.

-Alors bon courage Anna Piceaerd…Et bonne route, dit-elle.
-Merci Yélana Coudrier…Bon courage à toi aussi…Tu pourras dire à Andréas, Laïka et Béata que je vais bien et que je me consacre entièrement à ma vie spirituelle, conclus-je.
-Je le ferai…Au revoir.

Elle m’embrassa la main et nous nous quittâmes sur ses entrefaites chacune de notre côté. Je retournai sur mes Plages Grises. Et commençai enfin l’expérience. Dans un premier récipient, je mélangeais plusieurs poudres nocives qui dégagèrent une odeur épouvantable, puis j’allais chercher une poignée de sable noire, une poignée de terre du campement et quelques cailloux des rives. Je touillais ce nouveau mélange en le finalisant avec l’eau de la Mer Sombre.

-Voilà pour la deuxième mixture, dis-je en la plaçant à côté de celle des poudres…Allez…La dernière à présent Anna !

J’énumérai rapidement dans mon esprit ce qu’il restait comme ingrédients.

-Mince…En aurais-je oubliés ? Me questionnai-je surprise.

Je relus le parchemin et une phrase plus petite que les autres me frappa : « Helga, si vous n’y arrivez pas du premier coup, vous aurez la possibilité de refaire l’exercice jusqu’à dix tentatives, mais attention, une fois votre stock épuisé, vous ne pourrez pas revenir en arrière. »

Je comptai le nombre d’ingrédients à nouveau et calculai bientôt :

-Bien…Il nous reste donc cinq vies possibles…Maman a dû s’arrêter après son mariage.

Je fis donc la troisième mixture qui était aussi la plus compliquée car les éléments étaient cette fois de provenance divine. Ainsi, je dus mélanger les graines du Muspelheim, la glace du Niflheim, une pouce d’herbe de l’Hellheim et un morceau de bois bleuté de l’Helveg.

-Je me demande bien comment Maman avait réussi à récupérer tout ça déjà…Pensai-je.

J’eus toute la nuit pour y songer, le temps que toutes les pâtes se posent. La phase deux était faite. Le lendemain matin, j’appelai les géants pour qu’ils me ramènent à Ahtohallan. Je les pris, eux, plutôt que le Nokk car cela serait plus facile de transporter mes trois récipients.
Un vent frais m’accueillit quand j’arrivais quelques minutes plus tard dans l’entrée de la grotte. Je fis attention de ne pas glisser et atteins enfin le dôme des souvenirs qui s’était rééteins depuis.

-Commençons par ranimer tout ça ! Déclarai-je.

Je me concentrai alors et forçai mon énergie à trouver les statues de glace. Je n’eus pas à attendre longtemps que bientôt les souvenirs vivants se matérialisèrent. J’allai immédiatement chercher une mèche de Maman et comme la veille la connectai ainsi que mon aura contre le mur. Comme j’étais reposée, tout se fit relativement vite. Les bulles de souvenirs apparurent.

-Bien…C’est maintenant que les choses vont se corser ! M’exclamai-je.

Je pris une grande aspiration et trempai mon doigt dans la mixture des poudres vénéneuses. Puis je fis un grand cercle coupé en deux sur le mur tout en lui envoyant la brûlure destinée à me défendre pour qu’il se fige.

-Deuxième étape, continuai-je.

Je pris ensuite le récipient où logeait la vie terrestre et y plaquai ma main droite entière que j’imprimai après sur la partie droite du cercle toujours en n’oubliant pas de transmettre la chaleur pour que la marque s’imprègne bien. Elle resta alors que je poussai un soupir de soulagement.

-Dernière étape, chuchotai-je.

Je plongeai cette fois la main dans le récipient des éléments spirituels et tamponnai bientôt l’autre parti. Je n’eus pas le temps de mettre la chaleur qu’Ahtohallan s’assombrit effaçant finalement tout mon travail.

-Eh mince ! Rageai-je, plus que quatre vies possibles…Courage Anna…On se concentre…Pour Maman…Et pour toi.

Je vidai à nouveau mon esprit car j’avais senti que c’était le souvenir de mes proches qui m’avaient perturbé. Je respirai quelques minutes et recommençai l’exercice tout en priant en Northuldra au moment où je mis l’empreinte de la main gauche dans le cercle.

J’attendis quelques instants le souffle court. Mais la Mère de la Nature ne sembla pas résignée cette fois-ci. Le cercle resta en place et son contour ainsi que les empreintes s’illuminèrent d’un coup. Les deux mains se fondirent alors chacune dans leurs parties jusqu’à s’accoupler.

Et la naissance de ma mère apparut.

-Christia et Rikr Piceaerd, vous êtes les heureux parents d’une petite fille en bonne santé ! S’écria la guérisseuse qui devait sans doute être la mère de Mouna, comment souhaitez-vous l’appeler ?

Mes grands-parents se concertèrent du regard avant de lancer :

-Helga.
-Bienvenue parmi nous Helga Piceaerd, renchérit la soigneuse.

Ils lui firent la cérémonie de la nature et la professionnelle les laissèrent ensuite en famille.

-Rikr, les deux coupoles sont déjà prêtes et sur la table, apporte-les moi que je les allume une première fois pour passer le pacte avec le Muspelheim ! S’écria alors Mamie.

Mon grand-père s’exécuta alors que j’attendis jusqu’au dernier moment l’instant propice pour changer le destin de Maman.

-C’est là ! Déclarai-je en stoppant le souvenir quelques secondes.

Je respirai un grand coup et plaquai mes deux mains dans le cercle. Je me sentis immédiatement aspirée à l’intérieur. Le décor était flou m’indiquant que je n’étais pas dans ma propre réalité. Personne ne pouvait me voir puisque je n’étais pas encore née. J’allais chercher la coupole où était inscrit le nom de Papa et en fis une autre en sculptant en grosses lettres YUMA. Je l’allumai enfin et la plaçai dans la main de ma grand-mère.


-Voilà, dis-je fière de moi.

Je me sentis de nouveau happée en arrière, indiquant que mon action était finie. Je repris la lecture du souvenir.

-Rikr ! Regarde ! Ce…Ce n’est plus OLAF qui est inscrit sur la coupole ! S’écria soudain mon aïeule qui devint blanche comme un linge, je…Je me suis trompée…J’avais pourtant bien vérifier.
-Allons ma Christia…Est-ce si grave ? Tu l’as allumé vite finalement…Certes tu voulais que notre fille ne s’élève pas socialement mais si tu lui expliques bien la notion de grandeur d’âme et je sais que tu le feras, le fait qu’elle soit liée à Yuma n’effacera pas cette notion. Je vais même te dire mieux…Je pense que c’est la volonté des dieux qui ont accepté l’union entre nos deux parties ! S’enquit mon grand-père.

Ils échangèrent un regard alors que je croisais les doigts pour que ça fonctionne. Ma grand-mère finit par se détendre et observa Maman dans ses langes avec un sourire.

-Tu as raison Rikr, ce n’était pas ce que nous avions décidé mais les dieux l’ont choisi autrement ! Déclara-t-elle.

Ils s’embrassèrent puis s’attendrirent finalement devant Maman qui était en train de dormir.


Je stoppai le souvenir alors qu’un large sourire victorieux apparut sur mon visage.

-J’ai réussi…Oh mes aïeux ! J’ai réussi Maman ! Je t’ai rendu hommage et je vais pouvoir rétablir l’ordre des coupoles dans ma propre vie ! M’écriai-je.

J’avançai, tout de même le souvenir pour vérifier que tout était bon. Pour cela, je fus obligée de m’arrêter à la scène de leur première union charnelle non sans une nouvelle envie de vomir.

-Courage Anna…Promis après tu n’entendras plus jamais parler de ce vaurien ! M’encourageai-je.
-Helga…Je ne peux pas… Dit bientôt Yuma d’une voix saccadé, je ne peux pas rester…Pas avant le mariage…
-Qu’importe que ce soit avant ou après ! Reprit ma mère en le maintenant contre elle, nous serions bientôt mari et femme, reste donc…

Elle n’eut pas besoin de beaucoup le forcer pour qu’il cède. Cette fois, aucun de mes grands-parents ne les arrêtèrent.

-Bon…Ca a l’air d’être sur la bonne voie, dis-je encore d’une voix dégoûtée.

Je m’enfonçai un peu plus loin dans le souvenir pour être certaine qu’il allait dans le bon sens.

Ma mère et Yuma apparurent âgé d’une trentaine d’années et avec eux, une jeune adolescente brune qui devait être leur fille. Elle les enlaça alors que je ne pus m’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur en comparant sans le vouloir cette jeune fille à mon Iduna.


Je préférai stopper cette nouvelle vie ici, avant que mes larmes ne se remettent à couler et retournai enfin sur les Plages Grises avec une fierté chamanique que je n’avais pas eue depuis longtemps. Je m’endormis instantanément ce soir-là.

Je fus heureuse de retrouver ma mère par voyage astral même si je devais être encore une fois dans le Niflheim pour cela. Elle m’attendait avec un grand sourire de respect et vint me serrer fort contre elle.

-Bravo ma grande chamane, dit-elle en m’embrassant, merci…Merci pour tout.

J’hochai la tête avec modestie et repris :

-Adieu Mère. Je t’aime, profite-s’en.
-Adieu ma Anna, je t’aime aussi, conclut-elle, tu verras que le meilleur viendra pour toi…Je te le promets.

J’avais du mal à y croire mais je n’en dis rien.
Je ne la revis jamais ailleurs que dans les souvenirs.



SUITE DANS LE POST SUIVANT !!!!


Dernière édition par Ansa le Jeu 24 Mar 2022, 21:33, édité 2 fois

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Sam 20 Mar 2021, 21:05
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-Whoua Maman tu es trop forte ! Tu es capable de créer des vies ! Tu es vraiment une déesse! S’écria Olaf.
-Eh bien…ça a l’air d’aller mieux monsieur le petit bonhomme de neige ! S’exclama Papy en lui ébouriffant les cheveux.
-Nous allons quand même aller vérifier dans la galerie des souvenirs que ce n’est pas en rapport avec l’Hellheilm ! Renchérit Mamie, elle aussi soulagée, mais avant…Des questions?!
-Attendez Belle-Maman ! Vous venez littéralement de nous dire que vous êtes capable de contrôler et de créer de nouvelles vies et vous nous demandez tranquillement si nous avons des questions ?! Mais bien sûr que nous avons des milliers de question ! Vous avez réussi à être complémentaire à l’Yggdrasil ! Vous êtes tout bonnement incroyable ! Dit Papa avec excitation.
-Respirez Moustache Junior, vous êtes effrayant ! Implora Papy.
-Quand je vous dis que l’amoureux d’Iduna il fait peur ! Insista mon oncle.
-Pardonnez-moi Mouton Hihi, continua-t-il excité, mais vous vous rendez compte de l’exploit que Belle Maman vient de faire !? Et des milliers de possibilités qu’il pourrait y avoir pour faire un monde sans cet Andréas de malheur !

Il se tourna tout de même vers Kristoff et ajouta :

-Enfin…je ne dis pas ça pour vous bien sûr !
-Non je comprends, renchérit mon amant.
-Chaque chose en son temps mon Gendre ! C’était il y a trente-cinq ans après tout, obtempéra Mamie ravie, mais oui je m’en rends compte et je garde l’idée dans un coin de ma tête.
-Et tu as eu du courage mon amour de pardonner à Yuma en quelque sorte, reprit Papy…Par contre, vivre une vie sans moi…Je sens que la suite de l’histoire ne va pas me plaire…Enfin…Je veux dire… As-tu vraiment réussi ?

Contre toute attente Mamie blanchit et préféra se ruer contre lui tout en lui plaquant un baiser fougueux qui s’intensifia par le bruitage de l’échange des langues.

-Beurk…ça c’est dégoûtant Maman, reprit le petit garçon.
-Ça, vois-tu petit frère, je pense que ça veut dire non, reprit Maman.
-Ouais bah je rejoins mon neveu, vous pourriez vous retenir les deux ! Grogna grand tonton.

Avant de s’agenouiller soudain subitement en fermant les yeux.

-Pieter ?! Pieter est-ce que tout va bien ?! Demanda alors Mamie en relâchant l’étreinte de Papy.

Mais il ne répondit pas tout de suite et murmura simplement à plusieurs reprises :

-Niklas…Niklas…Niklas…
-C’est qui Niklas Maman ? Questionna encore Olaf soudain effrayé.
-L’amoureux de tonton Pieter, murmura-t-elle tout en nous indiquant à tous de ne pas faire de bruit.

Nous attendîmes donc quelques secondes le temps que mon grande oncle continue sa léthargie. Puis il finit par rouvrir des yeux noyés de larmes et porta une main à son cœur. Mamie se pencha alors vers lui et déclara d’une voix sûre :

-Toi, tu viens de voir mon homologue !
-Exactement petite sœur…Murmura-t-il ému, et elle nous a offert le plus beau des cadeaux…Elle vient d’allumer nos coupoles…A Niklas…Et moi-même ! Nous sommes mariés selon la tradition chamane dans une autre vie…Je n’aurais jamais cru que ça puisse arriver.
-J’en suis ravie pour toi grand frère, sincèrement ! Clama-t-elle.
-Fantastique…Je ne savais même pas que c’était possible pour deux hom…Commença Papa.

Nous lui lançâmes tous un regard noir qui le stoppa immédiatement. Puis Mamie lança d’une voix faussement fâchée :

-Allez ! Pause pour tout le monde avant que je tire les oreilles à mon Gendre ! Je vais en profiter pour aller discuter avec ma chère alter ego ! Mais avant toute chose je vais aller vérifier qu’Olaf ne craigne rien avec nous.
-Je peux venir Maman ? Demanda encore mon oncle.
-Non toi tu restes avec Papa et nous allons préparer le meilleur ragoût de rennes du monde pour Maman et les autres ! Renchérit mon grand-père.
-Mais ce n’est pas possible de toute façon Papa, parce que le meilleur ragoût de rennes du monde entier c’est celui de Maman ! Rétorqua-t-il en l’observant comme s’il était toqué.
-Hahaha ! Je vous laisse en débattre, je reviens…Ris-je, ma petite Piceaerd, tu m’accompagnes ?

J’observai Kristoff en rougissant car nous avions convenu d’autre chose tous les deux. Mamie ne manqua pas de le deviner et ajouta :

-Viens également avec nous mon petit Bjorgman.

Nous embarquâmes également Hans pour pouvoir faire un petit détour et câliner notre fille comme nous lui avions promis. Mamie fut patiente et s’attendrit devant le tableau. Puis notre petite Helga regagna bientôt sa place dans l’Hellheilm et mon ancien mari s’accorda un petit moment avec ma sœur loin de Kristoff et moi.

-Ne sois pas contrariée comme cela ma petite Piceaerd, je te promets de ne pas reprendre l’histoire avant que ton jeune Nattura et toi-même ayez fait pleinement qu’un seul corps.

Nous rougîmes à nouveau alors qu’elle éclata de rire.

-Je vous assure que cela ne sera pas long ! S’écria-t-elle enthousiaste.

Je sentis soudain mon corps s’alourdir alors que mon esprit s’étourdit.

-Eh bien on dirait que vous avez eu la même idée au même moment…Voilà enfin Mamie…Enfin…Voilà enfin ton toi viva…Articulai-je, il faut que je respire…Que je me laisse aller.

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que l’âme de mon aïeule s’empara de mon corps. Il me fallut le temps d’adaptation habituel pour revenir une demi-heure plus tard. Kristoff et Mamie étaient penchés au-dessus de moi alors que je demandais d’une voix pâteuse :

-C’est fini ?
-Oui Anna ! Dit-elle.
-Tu n’es pas triste cette fois ? Murmurai-je rassurée.

Elle secoua la tête et reprit avec un sourire :

-Mon moi vivante est sur le point de mourir…Enfin …Elle le croit, ajouta-t-elle malicieuse, mais c’est une autre histoire ! Il n’y a rien de grave, je t’en ferai part à un autre moment…Mais là c’est à vous de jouer à présent ! Evitez de trop crier…ça résonne dans l’Helveg.

Nos visages se chauffèrent alors qu’elle éclata de rire et nous laissa repartir en direction de la reproduction de la grange du château d’Arendelle où siégeait un traineau.

-C’est un peu rustique mais c’est charmant, déclarai-je.

Docilement nous allâmes nous allonger sur une couverture qui avait été mise au fond du moyen de transport. Kristoff m’observa longuement si bien que je finis par demander:

-Tu me trouves trop jeune et tu n’as plus envie, n’est-ce pas ?

Il déclama un petit rire nerveux avant de secouer la tête et répondre :

-J’ai été élevé par les spécialistes de l’amour et je sais quand je ne dois pas laisser filer le mien…Même si nous avons presque dix ans de différences d’âge dans ce monde-là.

Il me rapprocha un peu plus de son torse et me passa délicatement la main sur le visage avant de finalement me déposer un baiser. Je n’étais pas encore habituée à autant de douceur bien que les lèvres d’Hans eussent su également me combler comme elles devaient sans doute s’occuper du corps de ma sœur en ce moment.

Mon beau montagnard me relâcha bientôt et rétorqua :

-Tu sais…Puisque ta grand-mère a déjà allumé notre coupole et qu’elles ont fonctionné plutôt bien, peut-on dire que nous sommes officiellement mariés jusqu’à ce que la mort nous rejette?

Je lâchai un petit rire aigu avant d’hausser les épaules et répondre :

-Oh tu sais…Je crois que nous pouvons faire tout et n’importe quoi ici !

Mon beau montagnard s’approcha alors un peu plus de moi et susurra dans mon creux d’oreille :

-Dans ce cas Madame Anna Bjorgman considérez que ce moment équivaut à notre nuit de noces…

Mon bas ventre s’embrasa immédiatement à son souffle contre mon lobe et je me jetai à nouveau sur lui pour pouvoir lui rendre un baiser plus langoureux. Sentant l’appel, Kristoff commença par me dénouer mes tresses avant que sa bouche ne m’embrasse la poitrine à travers les plis de mes vêtements. J’oubliai instantanément Hans et me concentrai sur les lacets de sa tunique que je dénouai avec précipitation pour prendre contact avec son corps laiteux. Les embrassades s’intensifièrent alors que nous cherchâmes un parcours régulier à la perte de nos vêtements. Nous nous retrouvâmes ainsi, bientôt en sous-vêtements, pressant contre nous les couvertures en peaux de rennes qui étaient toutes douces. Les mains de mon beau montagnard replièrent immédiatement mes jambes pour pouvoir mieux les entourer autour de sa taille. Me frotter de cette manière contre son aine me replongea immédiatement dans le souvenir de notre première fois en rêve sur le mur. Un souvenir qui me paraissait bien lointain mais qui n’avait jamais cessé de m’exciter au plus profond de mon être. Je brossais alors les cheveux de Kristoff, enfonçant sa nuque toujours un peu plus dans ma poitrine qu’il atteint bientôt avec délice rendant mes mamelons durs tout autant que pouvait l’être son attribut masculin en ce moment-même contre mon entrejambe.
Nous passâmes ensuite sous la couette alors que les derniers vêtements venaient de nous quitter pour révéler nos deux corps nus serrés l’un contre l’autre.

-Anna…Tu es…Commença-t-il.
-Pas assez formée ? plus juvénile ? Moins mouil…Devinai-je.

Il me coupa la parole par un autre baiser. Puis il me banda les yeux et susurra à nouveau à mon oreille :

-Non je voulais simplement dire…Stimulante…Excitante…Sensuelle…

Surprise, je rougis violemment et voulus dévoiler mes yeux mais le montagnard m’en empêcha. Je sentis alors ses lèvres aspirer mon cou avec ferveur.

-Pas…Trop…Fort…Kristoff…Les suçons…ça reste… Hoquetai-je.

Il rit mais en tint compte et s’amusa à en reproduire sur d’autres parties du corps qui ne seraient pas visibles aux yeux des autres. Puis il passa progressivement mes jambes sur ses épaules massives pour pouvoir bien caler sa bouche et engouffra enfin sa langue de manière sauvage dans ma fleure intime. Je poussai un gémissement d’aise, préférant oublier ce que Mamie avait pu nous dire à propos de l’écho. Mon beau montagnard lapa lentement…Doucement…Et mon désir ne faisait que s’accroître à chaque coup de sa langue.

-Kris…Krist…Kristoff…Répétai-je continuant de lui maintenir la tête jusqu’à l’en étouffer.

Ma main se releva progressivement en même temps que sa forte silhouette très convaincue de son succès. Il dénoua enfin le bandeau autour de mes yeux mais laissa mes jambes à la hauteur de ses épaules. Il s’insinua ensuite trouvant la juste mesure dans les allers-retours au creux de mes reins.

-Regarde-moi Anna… Murmura-t-il alors que j’étais gênée, tu n’as pas à avoir honte…Tu es belle…Très belle…
-Oh Kristoff…soupirai-je en me forçant à garder mes yeux dans les siens.
-Encore Anna…Bouge encore…Reprit-il tout en posant avec fermeté ses deux mains contre ma taille.

Je redoublai de vitesse constatant que cette endurance semblait lui faire plaisir tout en ne pouvant que confirmer le mien en plus de cette position toute nouvelle pour moi. Je gémis son nom, il fit de même avec plus d’amplitude si bien que je le suivis dans la prononciation de nos prénoms. Nous finîmes par jouer à celui qui jouirait le plus fort jusqu’à être pleinement comblés et que l’adrénaline redescende lentement.
Kristoff attendit quelques instants que nos respirations redeviennent normales avant de dire avec un sourire :

-Je te propose de prolonger notre nuit de noces pour l’éternité si cela te convient.

Je lui embrassai le torse en lui repassant sa tunique et repris avec un visage rayonnant :

-Avec plaisir monsieur Bjorgman.

Sa bouche effleura ma main et il conclut :

-Je suis heureux de l’entendre, madame Bjorgman.
-Et moi donc mes petits Piceaerd ! S’écria soudain Mamie qui n’avait pas perdu une miette de la scène et éclata de rire sous nos joues écarlates, mes retrouvailles avec Elysia étaient plus sulfureuses mais passons… Rentrons à présent le ragoût nous attends et croyez-moi ce n’est pas bon froid!



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