- Le Royaume d'Arendelle -
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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 54)

Ven 08 Déc 2023, 18:44
Chapitre 54
Yéléna
 
Comment avait-elle osé s’interposer ainsi ? Jamais personne n’avait tenté de se mettre au travers de mon chemin, et pourtant, en une seule et même soirée, deux personnes avaient remis mes qualités de chef en question.
« Je te l’avais bien dit. »
Je soupirai. Il revenait à la charge et je ne pouvais rien y faire.
« Eh bien ! Tu ne me réponds même plus maintenant ! 
— A quoi bon ? murmurai-je. Ils me prennent déjà tous pour une folle, je n’ai pas besoin d’en rajouter.
— Et ils ont bien raison ! Tu n’as pas les épaules pour être leur chef. Je suis déjà étonné qu’ils t’aient aveuglément suivie pendant trente-cinq ans… Mais bon… ils ont fini par ouvrir les yeux sur la misère que tu leur apportes, c’est le principal. »
Je serrai les poings. Je ne devais pas m’emporter, c’était inutile.
« Et pourquoi reviens-tu maintenant ? A part m’humilier davantage bien sûr… » répliquai-je en fixant le sol.
Il y eut un long moment de silence. Je crus un instant que c’était fini, qu’il me laissait enfin tranquille, mais me rendis rapidement compte que ce n’était qu’une illusion :
« Parce que c’est toi qui l’as demandé. Pourquoi douterais-tu sinon ? »
Je me tus. Je me levai et ouvris les pans de l’entrée de ma tente. Ils étaient toujours rassemblés au centre de notre village. Tous. Tous sauf Ryder et Honeymaren. Je ne les avais pas vus s’éclipser – heureusement pour eux.
« Tu ne peux pas en rester là.
— Je sais. Mais que veux-tu que je fasse ?
— Ce que tout chef sensé ferait. Eliminer cette menace. D’une manière ou d’une autre. Si elle s’est rebellée aujourd’hui, qui te dit que son acte n’en encouragera pas d’autres demain ? Tu dois la faire disparaître. Elle, et tous ceux qui pourraient la soutenir.
— Et ensuite ? Qu’est-ce que je ferai après avoir semé la panique au sein de notre peuple ? Tout le monde vivra dans la peur constante – dans le meilleur des cas – ou bien cela pourrait déclencher une guerre civile. Il en est hors de question. Je n’éliminerai pas, comme tu dis, l’une des nôtres. Malgré tout ce que tu peux dire d’Honeymaren, c’est une Northuldra. Et jamais je ne me débarrasserai d’un des miens.
— C’est bien ce que je pensais… J’ai dit que seul un chef sensé le ferait. Ce n’est pas ton cas. Je ne suis pas surpris. Après tout, c’est typique de ton sexe de prendre pitié de plus faible que soi. »
Je me raidis. Je sentais la colère bouillonner en moi depuis un moment mais ses paroles ne faisaient qu’aggraver les choses.
« Un chef sensé ? dis-je en riant. Parce que TU te considères comme un chef sensé peut-être ?
— Tout à fait.
— Dois-je te rappeler QUI a invité le roi d’Arendelle sur NOS terres ? QUI a accepté la construction de ce foutu barrage qui n’était conçu que pour nous humilier ? Enfin, QUI a fait aveuglément confiance au roi Runeard jusqu’à causer sa propre perte ? »
De nouveau le silence.
« Parfait », murmurai-je.
Au dehors, ils étaient toujours là, en train de s’activer autour du pauvre animal qu’avaient fièrement ramené les trois hommes que je ne quittais pas du regard. J’ignorais où est-ce qu’ils l’avaient trouvé. Je n’avais pas posé de questions et m’étais très vite retirée dans ma tente après leur arrivée. De toute manière, personne ne semblait s’inquiéter de ma disparition. Ils étaient bien trop occupés à bavarder sans relâche. Je n’avais pas besoin de me demander de quoi ils parlaient avec autant de véhémence, je m’en doutais. Quelqu’un d’autre manquait à l’appel cependant. Silja. Je n’avais pas vu la vieille femme depuis un moment. Il lui arrivait de disparaître, sans que personne ne s’en aperçoive, puis de revenir aussi furtivement que lors de son départ. Mais qui cela gênait-il ? Pas grand monde à vrai dire. Personne ne lui parlait, et elle ne parlait à personne. A part moi. Pourtant, je ne savais pas comment elle me considérait et ignorais même si je pouvais la voir comme mon amie. Elle connaissait tout de moi. Je ne connaissais rien d’elle. Ou presque. Disons que je savais ce qu’elle acceptait que je sache, rien de plus. Je m’étais faite à cette situation au fil des années. Je n’avais pas le choix de toute façon.
Je laissai retomber les pans de ma tente, me retrouvant dans l’obscurité la plus totale. J’aimais cette sensation, ce même ressenti que l’on a lorsque l’on ferme quelques instants les yeux, nous permettant de voir défiler une multitude de mondes sur la toile sombre de nos paupières. C’était mon cas. Là, dans le noir, je m’imaginais au milieu d’un immense champ de callunes à la fin de l’été. Je me voyais en cueillir quelques unes et les porter à mon nez pour en sentir le parfum intense et persistant. Et puis soudain, je réalisai que ce n’était pas seulement un rêve purement inventé. Je l’avais vécu, bien des années auparavant.
***   
Je courais infatigablement dans le champ depuis plusieurs minutes en hurlant de joie. Il faisait chaud. J’avais retiré les vêtements que je jugeais bien trop lourds pour la saison, ne gardant que le strict minimum sur moi. Je tendais les mains de chaque côté de mon corps, laissant mes doigts caresser les pétales des fleurs qui m’entouraient. Soudain, je me laissais tomber au beau milieu du champ, essoufflée. La tête tournée vers le ciel, je dus porter une main en visière sur mon front pour ne pas être éblouie. Les nuages commençaient à en recouvrir peu à peu la surface bleue. J’entendis au loin un grondement. Je me redressai et plissai les yeux pour mieux distinguer l’horizon. D’énormes nuages noirs approchaient. Un orage allait éclater. Je me relevai précipitamment, traversai de nouveau le champ en courant, dans le sens contraire cette fois-ci, et ne pris pas le temps de ramasser les vêtements que j’avais laissés là. J’entendais le tonnerre grondant se rapprocher. J’avais toujours détesté les orages. Mais cette peur s’était accentuée depuis la mort de ma mère, emportée dans un torrent démentiel lors de l’une de ces terribles intempéries. Dès lors, je n’avais plus supporté le tonnerre et les éclairs. Ils me rappelaient d’horribles souvenirs, des cris, de la panique et des pleurs.
Le vent se levait également. Les tiges des callunes commençaient à plier sous les rafales qui se faisaient de plus en plus violentes. J’enjambai les dernières fleurs et me retrouvai sur un sentier de pierres. Je le dévalai si vite que ma chaussure dérapa sur l’une d’entre elles, me faisant tomber en arrière. Mes mains tentèrent d’amortir ma chute mais ne firent que se blesser sur les cailloux tranchants. Je grimaçai en voyant mes paumes ainsi entaillées, avec une multitude de petits graviers d’ores et déjà enfoncés dans mes plaies. Le tonnerre gronda de plus belle. Son écho dans la montagne rendait la chose d’autant plus terrifiante. Je me relevai tant bien que mal au moment où la pluie s’abattit sur moi et repris ma course folle. Lorsque j’aperçus les premiers arbres de la forêt enchantée, je ne fus pas davantage rassurée. Je savais qu’il s’agissait certainement de la partie la plus dangereuse pour moi en plein orage mais je n’avais pas le choix, je devais retourner au village. Je filai alors à travers les bois, jetant un coup d’œil inquiet au ruisseau qui traversait la forêt de part en part. C’était à cause de lui, de ce filet d’eau d’à peine quelques mètres de largeur que j’avais perdu l’être le plus cher à mes yeux et aux yeux de tout enfant. J’essayais de garder mes distances avec lui, sans toutefois m’en éloigner de trop car je savais qu’il indiquait le chemin le plus court pour rejoindre le campement. La pluie redoubla d’intensité, formant un écran d’eau à travers lequel il était difficile de voir son chemin. D’énormes gouttes gelées qui tombaient des branches des arbres au-dessus de moi venaient s’écraser lourdement sur mon visage ou dans mes cheveux. Je sentais qu’elles ruisselaient le long de ma peau et y laissaient de longues trainées glaciales qui contrastaient avec la chaleur que mon corps avait emmagasinée toute l’après-midi. Un éclair déchira le ciel devant moi. Je pris peur et, dans un manque de vigilance, je glissai sur le parterre boueux et imbibé d’eau de la forêt et m’effondrai au sol. J’étais incapable de me relever, tant mes jambes étaient embourbées. Un nouveau coup de tonnerre retentit. Je tentai de m’extirper de là, tirant de toutes mes forces pour dégager mes jambes. Je levai la tête. Un éclair zébra le ciel. Mais il n’était pas pareil que les autres. Il était si lumineux que je fus obligée de fermer les yeux. Il semblait proche, trop proche. Pour la première fois, je sentis le sol trembler une fraction de seconde lorsqu’il jaillit au-dessus de moi. Je rouvris les yeux et compris. L’éclair s’était abattu sur un arbre à deux mètres de moi, à peine. Celui-ci s’était immédiatement embrasé. Je me mis à hurler et tentai une nouvelle fois de m’extraire de la boue qui m’empêchait toujours de m’échapper. Impossible, j’étais prisonnière. En larmes, je lançai un regard terrorisé à l’arbre en feu. Il ne tarda pas à vaciller, puis pencha dangereusement, prêt à s’effondrer. Je poussai un cri strident, sachant pertinemment que si l’on m’entendait, il serait trop tard. J’eus tout juste le temps de voir le tronc d’arbre céder et tomber sur moi, avant de fermer les yeux, attendant de ressentir la terrible morsure des flammes. Mais rien, je ne sentis aucune brûlure. J’hésitai, puis entrouvris finalement les yeux. Le tronc d’arbre avait disparu mais les flammes étaient toujours là. Elles résistaient étrangement à la pluie qui continuait de s’abattre sur elles. Pire encore, elles s’avançaient dangereusement vers moi sans que je ressente la chaleur qu’elles dégageaient. Je pris peur face à ce spectacle surnaturel. Soudain, les flammes gagnèrent la peau de mes mains. Paniquée, je m’agitais dans tous les sens, secouant énergiquement mes bras dans l’espoir de les éteindre. En vain. Elles grimpaient le long de mon corps sans toutefois que j’éprouve la moindre douleur. Alors, je cessai de bouger, comprenant que c’était inutile, et les laissai recouvrir chaque parcelle de ma peau. Etrangement, le peu de vêtements que j’avais ne brûlait pas non plus et restait intact. Je restai ainsi, immobile, à regarder les flammes danser sur moi pendant plusieurs minutes, sans comprendre ce qu’il m’arrivait. Et puis, d’un coup quelque chose de plus surprenant encore se produisit. Le feu fut comme absorbé par ma peau et s’éteignit peu à peu. Je regardais autour de moi. Il ne pleuvait plus, les gros nuages noirs du ciel avaient disparu, laissant de nouveau place à un ciel bleu et à un soleil éclatant, comme si tout ceci n’avait jamais eu lieu. Je me relevai, réalisant que mes jambes n’étaient plus coincées dans la boue. J’étais libre. J’eus le réflexe de jeter un coup d’œil à la paume de mes mains. Les entailles étaient toujours bien présentes, les graviers qui s’y étaient incrustés également. C’était la seule preuve que je n’avais pas rêvé cette mésaventure.
***   
Un faible rayon de lumière apparut sur le fond de ma tente et me tira de l’obscurité dans laquelle je m’étais permis de rêvasser. Je me retournai vivement, prête à sermonner celui ou celle qui me dérangeait ainsi. C’était Silja. Elle se tenait toujours dans l’entrée de ma tente, maintenant les pans ouverts pour que je puisse la voir.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je en m’approchant d’elle.
La vieille femme saisit brusquement ma tunique, me forçant à n’être qu’à quelques centimètres de son visage.
« Elsa est revenue. »
Sa voix terne me laissait comprendre qu’elle savait que cette nouvelle ne m’enchanterait pas.
« C’est Honeymaren qui l’a fait revenir n’est-ce pas ? » fis-je amèrement en me défaisant de son emprise.
Silja acquiesça. Je lançai un regard à travers ma tente. J’avais laissé mon bâton au sol mais, malgré la distance et l’obscurité, je parvenais à distinguer nettement chacun des dessins sculptés qui l’ornait. Cependant, seul l’un d’entre eux se trouvait dans la lumière blanche de la lune. Le mien, le soleil.
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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 55)

Ven 15 Déc 2023, 20:07
Chapitre 55
Erik
 
Ils s’avancèrent vers moi lorsqu’ils furent assurés que les autres étaient occupés et distraits par ce qu’ils avaient ramené. Je n’avais pas bougé de ma place et m’étais fait discret depuis le début de cette étrange réunion au centre du village. Même lorsqu’Honeymaren était intervenue, j’étais resté de marbre et n’avais pas levé les yeux. Je m’étais contenté de sourire, sans un mot.
« Alors ? Qu’est-ce que t’en penses ? »
Je levai la tête. Ils se tenaient tous les trois devant moi, bras croisés, l’air fier. Je me tournai vers ce qu’il restait du loup et répondis :
« Belle prise. Mais un peu maigrichon. »
Ils ricanèrent.
« Comme nous tous. Lui non plus n’a pas dû manger depuis un moment ! »
Je souris et lançai un regard au bras bandé de celui qui m’adressait la parole.
« Et ça c’est quoi ? » demandai-je en désignant son avant-bras du menton.
Son regard s’obscurcit.
« C’est à cause de cette fille. C’est quoi son nom déjà ? dit-il en se tournant vers les deux autres.
— La sorcière ! lancèrent-ils en même temps.
— Ouais ! La sorcière… »
Je me levai brusquement, le visage sombre, et les fis taire.
« Pas ici… » murmurai-je en vérifiant que personne ne nous écoutait.
Les trois hommes se regardèrent, interloqués, puis me jetèrent un regard suspicieux.
« Suivez-moi. »
Je leur emboîtai le pas et regardai autour de moi, m’assurant que nul ne prêtait attention à nous. Au bout de quelques mètres, je me rendis compte que j’étais seul. Je me retournai. Ils étaient restés sur place et me fixaient silencieusement. Je leur jetai un regard noir avant d’ajouter :
« Et n’oubliez pas ce que vous me devez. »
Deux me rejoignirent après quelques hésitations tandis que le troisième partit visiblement chercher mon dû.
***   
« Et maintenant ? »
Je les observais sans rien dire. Je sentais que cela les mettait mal à l’aise. Leur voix n’était pas assurée, leurs regards étaient fuyants et ils ne savaient pas où se mettre, restant collés contre la porte d’entrée de ma cabane.
« Rappelez-moi vos noms déjà. »
Les trois hommes se lancèrent des regards inquiets. Je profitai de ce moment d’hésitation pour prendre une chaise et m’y asseoir. Ce fut celui au bras blessé qui prit la parole :
« Moi c’est Markus, lui Sander et lui Tobias mais tout le monde l’appelle Toby.
— Ouais, peu importe je m’en fiche », m’exaspérai-je.
Nouveau moment de silence gêné. J’aimais me sentir en position de force, parfaitement détendu face à eux qui paraissaient tout tremblants. Pour les mettre encore plus mal à l’aise, je commençai à me balancer, d’avant en arrière, sur ma chaise. Ils me regardèrent faire pendant un moment, muets.
« Et donc vous disiez ? La sorcière ? » repris-je.
A cette évocation, ils parurent reprendre peu à peu confiance. Markus retira lentement le morceau de vêtement qui recouvrait son avant-bras.
« Regarde… », me dit-il en espérant que je sois impressionné.
Hormis le sang séché qui recouvrait encore sa peau, on pouvait apercevoir clairement les traces de morsure, encore profondes.
« Attends je suis confus… C’est la sorcière qui t’as fait ça ou… ? me moquai-je.
— Bien sûr que non ! Mais c’est à cause d’elle que cette bête sauvage a pu me bondir dessus !
— Oui enfin… je ne vous ai jamais demandé de tuer un loup. Ça n’avait aucun intérêt à part attirer l’attention à votre retour.
— Ça t’a bien arrangé nan ? On a pu te suivre discrètement comme ça. »
Il marquait un point. Mais je ne pouvais pas le laisser prendre l’avantage sur moi.
« Peu importe. Est-ce que vous avez ramené ce que je vous avais demandé au moins ? » réclamai-je impatiemment.
Le dénommé Tobias – au surnom ridicule Toby – ramassa un sac de toile à ses pieds et me le lança. Il m’atterrit sur les genoux, m’obligeant à cesser de me balancer. Je retins un cri de douleur et foudroyai du regard celui qui me l’avait ainsi lancé. J’ouvris précipitamment le sac et en découvris enfin son contenu. Il renfermait un fusil et des boîtes de cartouches.
« On peut savoir pourquoi t’avais besoin de ça ? » demanda Markus avec un soupçon d’inquiétude dans la voix.
Je lui souris.
« Tu poses beaucoup trop de questions, lui donnai-je comme toute réponse. Maintenant cette… sorcière où est-ce qu’elle est ? »
Ils se mirent à rire en cœur.
« Sous un tas de pierres. Pourquoi ? Elle va te manquer ?
— Sous un tas de pierres ? Comment ça ? dis-je en ignorant ses dernières réflexions.
— Ouais. Morte écrasée. »
Je marquai un temps de pause.
« Vous savez que c’est impossible ? leur lançai-je.
— Ouais mais elle a eu comme qui dirait… un petit problème.
— Elle a des pouvoirs pour se protéger. C’est pas trois cailloux qui vont la tuer.
— Eh bien justement. Il semblerait que ça n’ait pas fonctionné cette fois.
— Qu’est-ce que vous en savez ?
— Pas la moindre trace de glace sur les rochers. Rien. Rien à part son cheval, mort lui aussi. »
Je les regardai tour à tour, ne sachant que dire. Ils semblaient si sûrs d’eux. Et pourtant, quelque chose me gênait dans cette histoire. Cependant, je ne demandais rien de plus, convaincu qu’ils ne sauraient me répondre autrement qu’en restant campés sur leurs positions et leurs précédentes affirmations.   
« Très bien. Vous me demandiez pourquoi j’avais besoin de tout ça… dis-je en désignant le contenu du sac de toile, eh bien il semblerait que l’heure du changement ait sonné. »
Les trois hommes ne lâchèrent pas le fusil du regard.
« Quel changement ? demanda Sander qui n’avait pas encore parlé jusqu’alors.
— Je ne sais pas, un souffle nouveau, plus jeune et plus dynamique que celui insufflé par notre chère Yéléna depuis trente-cinq longues et insupportables années.
— Personne ne te suivra !
— Oh que si ! Il suffit d’une étincelle pour allumer un brasier en ce moment. Et l’étincelle a déjà été lancée au milieu de l’assemblée tout à l’heure avant votre arrivée… Et vous allez être les premiers à attiser ce feu. Suis-je suffisamment clair ? »
Ils avalèrent difficilement leur salive.
« Yéléna ne nous a jamais rien fait à nous… protesta Tobias.
— Ah oui ? Vous oubliez que c’est elle qui a ramené cette sorcière parmi nous, que c’est elle qui ne fait rien pour empêcher la mort d’innocents qui traversent la Mer Sombre chaque année, que c’est elle qui commence à perdre complètement la tête en se prenant pour Jeanne d’Arc ! Et puis Andreas a également soulevé un autre problème pendant votre absence… Si nous crevons de faim aujourd’hui vous pensez que c’est dû à quoi hein ? Oh mais c’est vrai j’oubliais ! Vous êtes certainement trop centrés sur votre petite personne pour vous rendre compte de tout ça ! Vous avez ramené un loup crevé qui ressemblait plus à un tas d’os qu’autre chose sur le camp et ça y est, vous vous prenez pour les grands sauveurs des Northuldra ! Mais croyez-moi, c’est pas ça qui changera notre situation ! »
Ils se turent, fixant impassiblement le sol. Markus fut le premier à relever la tête et à reprendre la parole :
« Dis-nous simplement une chose. Comment tu savais qu’il y avait cette cabane et cette arme au fond des bois ? »
Je lui lançai un regard froid qui dura de longues secondes sans que nous nous lâchions des yeux. Ils ne méritaient pas de savoir, mais leur dire la vérité nous assurerait une confiance mutuelle.
« Elle appartenait à mon père, il y a bien longtemps », murmurai-je.
Ma réponse sembla les satisfaire puisqu’ils quittèrent ma cabane, sans un mot de plus. Avant de refermer la porte derrière eux, je leur lançai :
« En fait… Elle s’appelle Elsa.
— Qui ça ? demanda sèchement Sander.
— La sorcière. »
Je souris avant de refermer le verrou. Une fois seul, je cachai le sac de toile dans un placard de la cuisine et allai m’enfermer dans ma chambre. Je pris le morceau de pierre que j’avais commencé à tailler quelques jours auparavant et que j’avais abandonné là, sur le meuble en face de mon lit. « C’est pas trois cailloux qui vont la tuer. »
« Je sais, me murmurai-je à moi-même, je sais… »
Je continuai à le tailler jusqu’à ce qu’il soit parfaitement aiguisé. Chose faite, je saisis un long morceau de bois que j’avais pris soin de polir pendant deux jours et y fixai la pierre au bout à l’aide d’une cordelette que j’avais cachée dans un tiroir. Je regardai fièrement la lance que je venais de créer et la cachai sous le lit. Je m’avançai ensuite jusqu’à la fenêtre et m’assis devant. Je pouvais entendre les bavardages incessants de ceux qui étaient toujours rassemblés au centre du campement. Mais ce n’était pas ce brouhaha qui m’intéressait. D’où j’étais, je pouvais voir la cabane d’Honeymaren et Ryder. Et dire que ces idiots pensent que je les ai envoyés chercher tout ce matériel pour Yéléna… songeai-je en souriant.

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Mer 20 Déc 2023, 12:32
Comme demandé précédemment et comme les chapitres sont cours, je vais essayer de poster deux chapitres par semaine (un le mercredi et un le vendredi). 
En espérant que cela vous convienne !  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f600

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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 56)

Mer 20 Déc 2023, 12:35
Chapitre 56
Honeymaren
 
Ryder était parti, nous laissant seules. Quelque chose dans son attitude m’avait paru étrange, mais peu importe. Elsa était là, c’était le principal. Nous étions toutes les deux dans le salon, assises côte à côte sur le canapé, dans la pénombre. La jeune femme était blessée. Le haut de sa robe était maculé de sang.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? » soufflai-je, inquiète.
Elle ne répondit pas, se contentant de me regarder. Je saisis l’éponge propre et imbibée d’alcool que j’avais posée  dans une bassine à mes pieds et l’approchai d’Elsa.
« Tu permets ? » demandai-je en désignant sa robe.
Elle acquiesça, sans un mot. J’attrapai le lacet qui retenait son vêtement et le dénouai lentement. Lorsqu’il fut complètement défait, je retirai le tout, découvrant le haut de son corps. Par réflexe, la jeune femme cacha sa poitrine nue d’un bras et sembla soudainement éviter mon regard.
« Je ne savais pas que tu n’avais rien en-dess… Enfin… Je… Euh… Désolée… », bafouillai-je en la voyant ainsi.
Je finis par sourire, tout aussi gênée qu’elle, avant de me concentrer de nouveau sur sa blessure. Le dessous de ses côtes était sévèrement entaillé. J’y posai délicatement l’éponge et la pressai légèrement contre sa plaie. Elsa grimaça et retint un gémissement de douleur sous l’effet brûlant de l’alcool. Je dus rincer l’éponge à plusieurs reprises dans la bassine tant elle se retrouvait rapidement recouverte de sang. Après toutes ces tentatives de désinfection, sa blessure finit par ne plus saigner. J’en profitai pour prendre un long bandage que j’enroulai autour de sa taille pour m’assurer que sa plaie ne se rouvre pas.
« Merci, murmura la jeune femme en me lançant un regard rempli de reconnaissance.
— Oh euh… ce n’est rien. Je vais… Je vais te chercher d’autres vêtements », balbutiai-je en me grattant la tête d’embarras.
Je me précipitai dans ma chambre, me cognant à un mur, et revins quelques minutes plus tard, un pantalon et une tunique à la main.
« Je suis désolée, je n’ai pas de robes comme les tiennes, je n’ai que ça, lui dis-je en lui tendant ce que j’avais ramené.
— Ne t’inquiète pas, ça ira très bien », me rassura-t-elle en souriant.
Elle enfila rapidement les vêtements devant moi. Je détournai le regard, gênée. Une fois rhabillée, je levai les yeux vers elle. Une émotion étrange me serra la gorge.
« Hey ! Tout va bien ? s’inquiéta Elsa.
— Ça appartenait à ma mère… murmurai-je, n’osant parler plus fort de peur que ma voix se casse sous l’effet de l’émotion. Je te les ai donnés parce que… tu es un peu plus grande que moi alors… j’ai supposé qu’ils t’iraient. »
La jeune femme me prit dans ses bras. Je n’osai la toucher, de peur de lui faire mal, et me contentai de poser ma tête sur son épaule.
« C’est tout ce que j’ai pu garder d’elle », soufflai-je, en gardant mon visage enfouit contre elle.
Une larme coula sur ma joue et vint s’écraser sur l’épaule d’Elsa, formant une petite tâche sombre sur la tunique que je lui avais prêtée.
« Je m’en veux tellement… murmurai-je entre deux sanglots.
— Je comprends ce que tu ressens… Mais il faut essayer de faire abstraction de cette culpabilité… même si c’est difficile. »
Sa voix était devenue grave et ne laissait transparaître aucune émotion. C’était la seule personne qui savait pertinemment ce que je pouvais ressentir.
« Tu sais de quoi on a besoin ? » lui demandai-je en la repoussant doucement.
Elle leva un sourcil interrogateur.
« Suis-moi » dis-je en l’attrapant par la main.
***   
Nous étions blotties l’une contre l’autre dans mon lit. La tête d’Elsa était appuyée contre ma poitrine, se soulevant légèrement à chacune de mes inspirations, les doigts d’une de nos mains étaient entremêlés tandis que de l’autre, je caressai tendrement ses cheveux.
« Tu m’as manquée, souffla la jeune femme.
— Toi aussi… Mais si j’avais su que tu risquerais ta vie pour venir jusqu’ici, jamais je ne t’aurais envoyé cette lettre… »
Il y eut un long instant de silence.
« Honeymaren ?
— Hmmm ?
— Il faut… Il faut que je te dise quelque chose… Quand tu m’as demandé tout à l’heure ce qu’il s’était passé pour que je sois blessée… Eh bien… Des roches me sont tombées dessus. »
Je poussai presque un soupire de soulagement qui l’étonna.
« J’ai cru que c’était ces hommes qui t’avaient attaquée… me justifiai-je.
— Aussi. Mais c’est un détail… Ces roches… Elles se sont effondrées comme ça, d’un coup, quand je me suis approchée d’elles. »
Face à mon manque de réaction, Elsa se redressa et planta son regard dans le mien. Elle était terriblement inquiète, je le sentais.
« Honeymaren, tu comprends ce que ça veut dire ? L’esprit de la terre est toujours là, quelque part, j’en suis convaincue.
— Pourquoi dis-tu ça ? Et si ce n’était que le fruit du hasard ?
— Je n’y crois pas. Mon cheval est mort, écrasé. J’aurais dû subir le même sort. Pourquoi et comment aurais-je survécu s’il n’y avait pas eu ne serait-ce qu’un soupçon de magie et de surnaturel là-dedans ? Réfléchis. C’est impossible que quelqu’un sorte vivant après un éboulement.
— C’est impossible. Sauf pour toi. Tes pouvoirs t’ont…
— Non. »
Je la regardai, étonnée.
« Comment ça non ?
— Je… Je n’ai pas réussi à me servir de mes pouvoirs…
— Quoi ?
— Je suis tout aussi surprise que toi… »
Je me tus, ne la lâchant pas du regard. Un éclat d’inquiétude luisait dans ses grands yeux bleus.
« Il y a forcément une explication, dis-je. Peut-être que ça n’a pas marché parce que tu étais blessée ou…
— Je ne peux plus m’en servir depuis. Ils ont disparu…
— Tu sais que c’est impossible, pas vrai ?
— Eh bien regarde par toi-même. »
Elsa me tendit sa main et tenta de créer ne serait-ce qu’un flocon sous mes yeux. Rien ne se produisit. Je caressai doucement le bout de ses doigts. Ils étaient gelés, comme d’habitude.
« Tu dois être fatiguée, c’est tout. »
Elle me sourit.
« Toujours optimiste hein ?
— Toujours ! » répondis-je en riant.
La jeune femme caressa ma joue et attira mon visage vers le sien pour m’embrasser. Je me laissai faire, savourant la douceur de ses lèvres contre les miennes. Je sentis ses mains glisser vers ma taille et défaire la ceinture qui retenait mes vêtements.
« Qu’est-ce que tu fais ? soufflai-je entre deux baisers.
— Ce dont j’ai envie depuis un moment. »
Elle m’allongea complètement sur le lit et profita d’être au-dessus de moi pour retirer ma tunique. Je me retrouvai rapidement en sous-vêtements et profitai d’un nouveau baiser pour faire de même avec Elsa.
« Tu as déjà fait ça ? lui demandai-je, un sourire aux lèvres.
— Non jamais. Et toi ?
— Jamais avec une femme. »
Nous nous allongeâmes l’une à côté de l’autre, à moitié nues, continuant de nous embrasser tendrement. Mes doigts grimpèrent doucement le long de ses côtes, évitant habilement le bandage que je venais de lui mettre, et frôlèrent ses premières courbes. Elle frissonna, sans que je sache s’il s’agissait du plaisir nouveau qu’elle découvrait ou si c’était sa timidité qui reprenait le dessus. Ce ne fut que lorsqu’elle m’invita à continuer que je compris qu’il s’agissait plutôt de la première hypothèse. Je me penchai alors vers elle et déposai de doux baisers au creux de sa poitrine, remontant petit à petit vers son cou. Un petit gémissement s’échappa de ses lèvres. Je souris, satisfaite, et m’arrêtai quelques instants pour la contempler. Je repoussai délicatement les quelques mèches de cheveux blond platine qui recouvraient son visage et déposai un baiser sur son front. Il était brûlant. C’était la première fois que je sentais de la chaleur s’émaner de son corps. Nos regards se croisèrent un instant. Je découvris dans le sien quelque chose que je n’avais jamais décelé jusqu’alors : du désir. Je sentis alors ses mains caresser mes cuisses et remonter jusqu’au creux de mes reins avant de m’attirer davantage contre elle. Des frissons parcoururent tout mon corps, me donnant la chair de poule. Ses doigts, de plus en plus curieux, voulurent contourner le dernier vêtement qu’elle m’avait laissé. Lorsqu’Elsa en effleura le tissu, je ne pus m’empêcher de repousser ma tête en arrière de plaisir. Prise de soudains vertiges, j’enfonçai malencontreusement mes ongles dans ses épaules. Je l’entendis pousser un léger gémissement de douleur mais elle continua ses caresses jusqu’à comprendre que je n’en pouvais plus d’attendre, qu’il fallait qu’elle retire le dernier morceau de tissu qui me recouvrait.
« Attends… » murmura-t-elle en stoppant soudainement ses gestes.
Déçue, je m’écartai et la laissai se redresser. Je la vis alors saisir ma longue tresse brune et la faire glisser entre ses doigts.
« A quoi tu joues ? » soupirai-je.
Un sourire apparut sur ses lèvres et elle leva ses grands yeux bleus vers moi.
« Sois patiente », souffla-t-elle.
La jeune femme referma brusquement ses doigts sur mes cheveux et les tira doucement vers elle, me forçant à approcher mon visage du sien. Elle fit mine de vouloir m’embrasser mais dès que nos lèvres s’effleurèrent, elle me repoussa en arrière sur le lit et échangea alors les positions que nous avions jusqu’alors. D’un doigt, elle traça lentement une ligne sur mon corps, de mon cou jusqu’au bas de mon ventre. Elsa s’y arrêta et plongea son regard dans le mien.
« Maintenant tu es prête », dit-elle en me déshabillant enfin complètement.
Je vis sa main disparaître entre mes cuisses alors qu’elle se penchait au-dessus de moi. Un petit soupire de satisfaction m’échappa : je n’avais jamais rien ressenti de tel. Elle semblait parfaitement savoir ce qui allait me rendre folle alors même qu’elle n’avait aucune expérience. Les caresses, le souffle chaud de la jeune femme sur mon corps ne faisaient que m’en faire réclamer davantage. Je passai mes mains dans ses cheveux et enfouis mon visage dans le creux de ses épaules pour embrasser tendrement les marques que mes ongles avaient laissé malgré eux sur sa peau. Je décollai quelques secondes mes lèvres de son corps et la regardai de haut en bas : c’était elle que je désirais à présent. Semblant lire dans mes pensées, elle retira elle-même le peu de vêtement qu’il lui restait.
« Tu es magnifique », lui murmurai-je.
Elle sourit à ma remarque et m’embrassa tout en conservant sa main entre mes cuisses. Ses lèvres plaquées contre les miennes, j’avais du mal à reprendre mon souffle et à calmer les sensations de plus en plus intenses qui naissaient à chacun de ses touchers. Quand je sentis qu’elle hésitait à aller plus loin encore, je posai mes mains sur la sienne et la guidai pour la rassurer. Puis, quand elle parut suffisamment sûre dans ses mouvements, je glissai également mes doigts entre ses jambes. Elle me lança un regard surpris mais se détendit rapidement. Mes caresses étaient lentes et douces, je ne voulais pas lui faire de mal. Essayant de me concentrer sur mes propres gestes, je ne pus me retenir plus longtemps d’atteindre le summum du plaisir. Je me cambrai brusquement sur le lit, fermant les yeux. Il me fallut plusieurs secondes pour reprendre mes esprits. Elsa me tira de ce moment durant lequel j’étais presque inconsciente en déposant un léger baiser sur mes lèvres. Je la repoussai en affichant un grand sourire et la forçai à s’allonger à côté de moi. Je m’appuyai sur mes coudes, me redressai et m’assis sur le bas de son ventre, prenant soin de ne pas lui faire mal. Je passai doucement mes mains sur sa poitrine, l’embrassai et descendis au fur et à mesure jusqu’à son nombril qui apparaissait tout juste sous son bandage. Je me glissai entre ses jambes et continuai mes baisers, sautant volontairement la zone où je venais de m’asseoir. J’écartai doucement ses jambes et penchai mon visage vers le creux de ses cuisses. J’entendis presque immédiatement les gémissements qu’elle essayait de contenir tant bien que mal. Au bout de quelques minutes à peine, je sentis son corps se raidir sous mes caresses et remarquai que ses doigts s’agrippaient fermement aux draps du lit. Je m’arrêtai, sachant pertinemment que cela pouvait très vite devenir douloureux si je continuais. Je me redressai et la rejoignis. Elle se blottit immédiatement dans mes bras.
« Satisfaite ? lui murmurai-je à l’oreille.
 — Très largement » répondit-elle encore essoufflée.
Je remarquai que ses jambes tremblaient encore et souris.
« Je t’aime », me dit-elle en fermant les yeux.
Soudain, je me sentis terriblement mal à l’aise. Quelque chose au fond de moi m’empêcha de lui répondre. « Tu sais que vous ne devriez pas continuer ». Les paroles de Yéléna, plusieurs semaines plus tôt, me revinrent en mémoire. « Au lieu de satisfaire tes fantaisies, tu ferais mieux d’aider ton peuple et de ne pas le conduire tout droit vers l’humiliation ! ». Elsa parut sentir que quelque chose n’allait pas car elle se redressa et me jeta un regard inquiet.
« Tout va bien ?
— Oui… Oui, ça va, répondis-je en déglutissant péniblement.
— T’es sûre ? T’es toute pâle… »
La jeune femme tendit sa main vers mon visage. Je la stoppai avant qu’elle ne puisse me toucher.
« Ecoute… Je pense… qu’on devrait arrêter ça… soufflai-je en n’osant lever les yeux vers elle.
— Quoi ?
— On est allée trop loin… Beaucoup trop loin.
— Mais Honeymaren…
— Elsa s’il te plaît… On doit arrêter. »
Je détournai mon visage, de peur qu’elle remarque les larmes qui se formaient au coin de mes yeux. Je sentis que la jeune femme quittait le lit. Je lui lançai un regard et vis qu’elle se rhabillait, sans un mot.
« Qu’est-ce que tu fais ?
— Je m’en vais.
— Attends…
— Quoi ? C’est bien ce que tu voulais non ? »
Sa voix était subitement devenue froide. Les larmes que je retenais dégringolèrent de mes yeux en l’entendant. Je les essuyai d’un geste et me levai, enroulant les draps de mon lit autour de moi. Je restai plantée là, ne sachant que faire ou dire.
« On n’a pas le choix… » murmurai-je.
Au moment où la jeune femme s’approcha de la porte, je la retins en saisissant son bras. Nous nous regardâmes un instant, sans rien dire. Puis, elle s’écarta, m’obligeant à la lâcher. Ses grands yeux bleus habituellement si beaux et pétillants quand ils se posaient sur moi me parurent soudainement ternes et tristes. Ils ne reflétaient plus aucune âme, comme si toute trace de vie avait complètement disparu en eux. Les battements de mon cœur s’accélèrent brusquement.
« Tu voulais qu’on couche ensemble et puis plus rien c’est ça ? me demanda-t-elle sèchement.
— Non !
— Alors qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
— Yéléna…
— Tu plaisantes ? »
Je soupirai.
« Non je ne plaisante pas. Elle a raison… C’est dangereux de nous afficher en couple…
— Pourquoi ? Parce que ça lui ferait une mauvaise publicité dans les royaumes voisins c’est ça ? »
Je me tus, baissant les yeux.
« Ou alors c’est toi que ça dérange peut-être ? reprit-elle.
— Oui », mentis-je en me mordant légèrement la lèvre inférieure.
Elle ne sembla pas le remarquer. Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui mentais et ne mesurais pas non plus la portée que pouvait avoir cette courte réponse. Sur le coup, cela me sembla la solution la plus facile pour qu’elle accepte que l’on arrête notre semblant de relation, même si au fond de moi cela me brisait le cœur de lui dire une chose pareille. Et ce ne fut que lorsque je levai les yeux vers elle que je compris à quel point je l’avais blessée. Sa main était restée sur la poignée de la porte et s’y était si fermement agrippé qu’un mince filet de glace était apparu. Je ne me réjouis pas du retour subit de ses pouvoirs, regrettant instantanément mes paroles :
« Elsa ce n’est pas… »
Elle me repoussa violemment. Je faillis tomber, me retenant au lit à la dernière seconde.
« Tais-toi ! » cria-t-elle.
De la glace, dans laquelle on pouvait apercevoir des reflets jaunes et violacés, apparut soudain sur le mur derrière elle, grimpant à toute vitesse vers le plafond dans un craquement sourd.
« S’il te plait, écoute-moi ! » lui lançai-je en espérant la calmer.
Mais c’était inutile. La glace continuait à progresser, rendant l’atmosphère de la pièce de plus en plus glaciale. Les yeux de la jeune femme étaient remplis de rage et vides de toute autre émotion. Elle semblait complètement aveuglée par sa colère et ne pouvait ni m’entendre ni me voir. Je me précipitai vers elle, saisis ses mains dans les miennes et l’embrassai, espérant la tirer de cet état de plus en plus effrayant. Ses lèvres étaient gelées et elle ne me rendit pas mon baiser.
« Laisse-moi », murmura-t-elle faiblement.
Je l’ignorai. Un tourbillon de flocons de neige naquit dans la pièce. Je me remis à pleurer.
« Je t’en prie, écoute-moi, regarde-moi ! m’affolai-je, en larmes, en saisissant son visage entre mes mains.
— J’ai dit laisse-moi ! » hurla-t-elle.
Je n’eus pas le temps de comprendre ce qu’il se passait. Je fus violemment projetée contre le mur à l’autre bout de la pièce, entourée d’énormes piques de glace. Quand je relevai la tête, prête à crier moi-aussi, Elsa avait disparu, laissant la porte entrouverte.
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Mer 20 Déc 2023, 14:13
x.a.l.a.n.d.a a écrit:Comme demandé précédemment et comme les chapitres sont cours, je vais essayer de poster deux chapitres par semaine (un le mercredi et un le vendredi). 
En espérant que cela vous convienne !  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f600

Oh super !!! Merci I love you I love you I love you
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Mer 20 Déc 2023, 15:03
Ansa a écrit:
x.a.l.a.n.d.a a écrit:Comme demandé précédemment et comme les chapitres sont cours, je vais essayer de poster deux chapitres par semaine (un le mercredi et un le vendredi). 
En espérant que cela vous convienne !  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f600

Oh super !!! Merci I love you I love you I love you

Après lecture du chapitre...


Et putaiiiin c'était un sans faute jusqu'à ce qu'Honeymaren vienne tout gâcher !!!! Snif snif ! Ça me fait de la peine pour Zaza Razz (enfin pas trop hein parce que ça reste quand même Elsa bravo )
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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 57)

Sam 23 Déc 2023, 11:22
Chapitre 57
Ryder
 
Le soleil était en train de se lever, donnant au ciel une jolie teinte orangée. Je me redressai en tailleur, grimaçant à cause d’un terrible mal de dos. J’avais dormi là, par terre, à la belle étoile, au milieu de l’ancien enclos de mes rennes. Ils n’y étaient bien sûr plus. J’avais pris la décision de les relâcher, n’ayant pas le courage de les voir tous mourir un à un de faim ou de chaud. Personne n’y avait prêté attention et tant mieux. Ils me reprocheraient certainement tous d’avoir agi ainsi, estimant que les rennes pouvaient être une source de nourriture importante, mais qu’importe, cela avait été mon choix et celui de la plupart des autres éleveurs.  
Je regardai autour de moi. Tout semblait mort, j’étais la seule trace de vie dans ce paysage de désolation. Seul le ciel ajoutait une touche de couleur vive au milieu des arbres noircis et de l’herbe sèche. Mais tout ceci était devenu habituel pour nous tous depuis longtemps. Ce n’était pas ça qui me laissait un goût amer en bouche depuis plusieurs heures. Je l’avais depuis que j’avais quitté notre cabane. Je ne savais pas pourquoi j’avais laissé Elsa et Honeymaren passer une nuit entière seules. Quelque chose au fond de moi m’avait indiqué que c’était la meilleure chose à faire, j’étais de trop après tout, mais j’avais dû me faire violence pour contenir les larmes de jalousie et de rage qui avaient progressivement rempli mes yeux. Les deux jeunes femmes ne m’avaient pas adressé un seul regard, complètement absorbées par leurs retrouvailles. Je ne préférais pas imaginer ce qu’il s’était passé cette nuit-là, c’était bien trop difficile à supporter.
J’entendis quelqu’un sauter par-dessus la barrière de l’enclos derrière moi. Qui que cela puisse être, je m’en fichais et ne me retournai pas. On s’approchait de moi d’un pas décidé puis je sentis une main se poser fermement sur mon épaule.
« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais être avec ta sœur non ? »
La voix grave me surprit. Je levai les yeux et reconnus immédiatement Erik. Je me redressai d’un bond et le repoussai brutalement, chassant sa main de mon épaule. Les poings devant mon visage, j’étais prêt à l’attaquer s’il le fallait, même si sa carrure était deux fois plus imposante que la mienne.
« Hey ! Calme-toi ! Qu’est-ce qui te prend ? » s’exclama-t-il en riant face à ma réaction.  
Je me souvenais parfaitement de ce qu’il avait fait à ma sœur.
« Qu’est-ce que tu veux ? »
Mon ton agressif ne sembla pas l’inquiéter car il conservait son sourire narquois aux coins des lèvres. Je resserrai un peu plus mes poings face à son insolence et sentis ma mâchoire se crisper.
« Parler, rien de plus, répondit-il en levant les mains en signe de paix.
— Pourquoi ?
— Je crois qu’on s’est mal compris tous les deux…
— Tu te fiches de moi là ?
— Non pas du tout. On a plus de points communs que tu ne sembles le croire.
— Cite-moi en un seul !
— Eh bien, je sais pas… On a tous les deux… comment dire… un petit problème avec Elsa. »
Je me figeai en entendant le prénom de la jeune femme. Erik dut remarquer qu’il avait touché un point sensible car il insista davantage :
« Moi elle me gêne dans ma reconquête d’Honeymaren et toi tu l’aimes mais tu n’oses pas le lui avouer. C’est bien ça ? »
Je relâchai légèrement mes poings, stupéfait.
« Qu’est-ce que tu en sais ? lui demandai-je suspicieusement.
— Pourquoi serais-tu parti hier soir si ce n’était pas le cas ? Tu ne supportes pas qu’elles puissent s’embrasser et se retrouver dans le même lit hein ? »
Une boule se forma dans ma gorge. Je me sentais de plus en plus mal.
« Tu n’as jamais aimé Honeymaren… soufflai-je.
— Ah oui ?
— Tu n’as fait que profiter d’elle pendant des mois et un jour tu as laissé apparaître ton vrai visage en la frappant. Pourquoi voudrais-tu la récupérer maintenant alors même que tu es incapable de l’aimer ? »
Le regard du jeune homme s’assombrit. Je ne sus déceler si c’était de colère ou de tristesse.  
« Quand on perd un de ses proches brutalement, on est complètement aveuglé par ce drame pendant des jours, des semaines voire des mois ou des années... »
Il marqua une pause, plongeant ses yeux gris dans les miens. Je savais très bien de quoi il parlait et il jouait là-dessus pour me déstabiliser.
« Alors on essaye de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre pour se déculpabiliser de notre inaction, reprit-il. C’est bien ce que tu as fait non ? Au fond de toi, tu as toujours considéré que c’était Honeymaren qui avait foutu le feu à votre cabane… pas toi, n’est-ce pas ?
— Non je n’ai jamais…
— T’en es sûr ? »
Pour une raison inconnue, je ne sus lui répondre. Aucun mot ne sortit de ma bouche entrouverte. Je restais là, les bras ballants, tentant d’assimiler tant bien que mal ses paroles.
« Je l’avoue, j’ai fait la même chose, continua-t-il, un soupçon de regret dans la voix. Mais bien sûr, c’est toujours quand les actes sont commis et que l’on a tout perdu, que l’on se rend compte de nos erreurs et que l’on commence à regretter. Et tu sais ce qui se passe après ? On voit la personne que l’on aime trouver quelqu’un d’autre et ça ne fait que nous la faire désirer encore plus. C’est exactement ce qui se passe avec Elsa et nous deux.
— Comment ça ? murmurai-je, les yeux fixant un point dans le vide.
— Depuis qu’Honeymaren m’a quitté pour elle, ça me rend complètement dingue et je n’ai plus qu’une envie : la récupérer. Si Elsa n’avait pas été là, ça aurait été complètement différent, mais bon tu sais ce que c’est…
— Je comprends pas…
— Attends je vais t’expliquer mieux que ça… »
Erik s’approcha de moi et passa un bras autour de mes épaules. Je ne le repoussai pas cette fois, complètement abasourdi par ce qu’il me disait. Il me murmura alors à l’oreille :
« Si Elsa n’était pas en couple avec Honeymaren, ça ne la rendrait pas aussi attirante parce que tu saurais qu’il existe une possibilité de te l’approprier. Mais là, c’est l’inaccessibilité qui te fait devenir complètement fou d’elle… Je me trompe ? »
Je restais muet.
« Réfléchis Ryder. Quand est-ce que tu as commencé à l’aimer ? Quand est-ce que tu as commencé à sentir cette colère et cette jalousie en toi ? A partir du moment où ta sœur et toi désiriez la même personne et que c’est finalement Honeymaren qui a obtenu ce que tu convoitais. 
— C’est… C’est faux… balbutiai-je, le souffle court.
— Ah oui ? Alors pourquoi tu resterais là à m’écouter sans me repousser comme tu l’as fait si courageusement tout à l’heure ? Pourquoi tu voudrais en savoir toujours plus si tout ce que je te racontais était faux ? »
Il me lâcha et s’éloigna de quelques pas. Je faillis m’effondrer comme si tout ce qui m’avait maintenu debout depuis quelques minutes avait été la pression de son bras sur mes épaules. Mes jambes me semblaient cotonneuses, mes mains moites tremblaient.  
« Tu sais Ryder, elles n’ont pas passé toute la nuit ensemble… Si tu veux mon avis, quelque chose a dû mal tourner. »
Je levai les yeux vers lui.
« Vois ça comme une chance. C’est peut-être le moment pour toi d’agir et de réaliser ce que t’as toujours eu envie de faire. Ça nous soulagerait tous les deux… »
Je ne sus décrire si le petit sourire qu’il affichait en parlant était bon ou mauvais. Toutes ses remarques ne faisaient que tourner sans cesse dans ma tête. Il n’a peut-être pas complètement tord… me dis-je en le regardant repartir.
« Erik ! » l’interpellai-je alors qu’il avait déjà sauté par-dessus la barrière de l’enclos.
Le jeune homme se retourna, levant un sourcil interrogateur.
« Comment tu as su qu’elle était revenue ? lui demandai-je.
— Oh… Simple intuition », répondit-il en me faisant un clin d’œil.
Quelque chose dans son attitude et sa réponse me fit penser à Kristoff. Je le regardai s’éloigner, debout au milieu de l’enclos à l’herbe jaunie, encore bouleversé par notre échange.
***   
Ok Ryder, tu peux le faire, m’encourageai-je intérieurement. J’inspirai profondément et poussai la porte de ma cabane. Il faisait sombre à l’intérieur, les volets n’avaient pas été ouverts. Je ne pris pas le temps de m’en occuper et me dirigeai directement dans ma chambre, en face de celle d’Honeymaren. J’ouvris en grand l’armoire en bois qu’avait sculpté ma sœur et qui me servait désormais de penderie. Il n’y avait que très peu de vêtements à l’intérieur ; trois pantalons, un en peau de renne, et deux, plus légers, en toile, ainsi que quelques hauts, plus ou moins chauds en fonction des saisons. J’avais rangé dans le fond mon long manteau qui ne me servait plus depuis la disparition des températures froides. Je saisis un des deux pantalons en toile, me débarrassai de celui que je portais, enfilai rapidement le nouveau et choisis également un débardeur en lin propre. Je me dirigeai vers le miroir posé sur l’étagère en face de mon lit et m’y inspectai. Mes cheveux en bataille ne me plaisaient pas beaucoup, mais j’avais beau les recoiffer, ils ne faisaient qu’encadrer mon visage dans un méli-mélo de mèches qui rebiquaient à droite à gauche. Je laissai tomber mon reflet et sortis de ma chambre. J’hésitai un instant, me retrouvant face à celle d’Honeymaren. Je m’approchai doucement de la porte et écoutai. Pas un bruit. J’entrai sans prendre la peine de frapper. Il n’y avait personne mais l’état de la pièce me surprit. Tous les bibelots posés sur les meubles avaient été renversés et de la glace recouvrait les murs, le sol et même le plafond.
« Les femmes… » m’exaspérai-je tout seul.
***   
Je descendis en contrebas de la vallée, là où se trouvait la cabane d’Elsa. Je m’en approchai d’un pas hésitant, le cœur qui battait la chamade, jusqu’à en atteindre le seuil. Je n’eus pas le temps de frapper, la porte s’ouvrit d’un coup, me faisant sursauter. Elsa se tenait devant moi, pieds nus, ne portant qu’une longue chemise qui descendait jusqu’à ses cuisses. J’avalai difficilement ma salive en la voyant ainsi. Cependant, quelque clochait, elle ne paraissait pas dans son état normal.
« Tout va bien ? » m’inquiétai-je.
Elle acquiesça silencieusement en s’appuyant contre la porte, alors qu’elle était encore plus pâle que d’habitude. Je remarquai alors ses yeux rougis. Elle avait dû pleurer. Je m’approchai un peu plus d’elle et compris enfin. La jeune femme sentait l’alcool.
« S’il te plaît, me dis pas que… »
Je soupirai.
« Qu’est-ce que t’as bu ? lui demandai-je, fermement cette fois-ci.
— Rien… » murmura-t-elle, le regard vide.
Je l’écartai doucement et entrai dans la cabane. Elle me regarda faire, sans rien dire, et referma la porte derrière moi. Je me dirigeai vers la minuscule cuisine et découvris la bouteille vidée aux trois quarts qui trônait sur la table.
« Sérieusement ? » m’énervai-je en lui lançant un regard déçu.     
Elsa me poussa légèrement pour entrer dans la pièce, et s’assit sur la table de bois. Le regard qu’elle me lança alors était indescriptible. Ses yeux d’un bleu glacial me parurent transpercer ma peau et tout mon être. Cependant, je ne sentis qu’une douce chaleur naître en moi tandis qu’elle me fixait ainsi. Elle était envoûtante, encore plus que d’habitude.
« Pourquoi tu restes planté là ? me demanda-t-elle en ne me lâchant pas du regard.
— Euh je… Eh bien… Je ne suis pas chez moi après tout. »
Je tentai de garder mon calme.
« Tu devrais t’y sentir tout comme », reprit-elle.
D’un bond, elle quitta la table et vint vers moi. Ses longs cheveux blond platine avaient été rapidement rassemblés en une longue tresse qui pendait sur le devant de son épaule. Quelques mèches rebelles s’en étaient échappées, ne la rendant que plus craquante encore. La jeune femme s’arrêta à quelques centimètres de moi et me murmura d’une voix enjôleuse :
« Dis-moi Ryder… t’as déjà embrassé quelqu’un ? »
Je déglutis péniblement et voulus reculer d’un pas. Elle m’en empêcha en saisissant d’une main froide mon épaule nue. Je jetai un regard à ses doigts posés sur moi avant de revenir à ses yeux.
« Euh… non… non jamais… » balbutiai-je.
Elle afficha un petit sourire satisfait et, avant que je ne puisse réagir, monta sur la pointe des pieds, déposant un baiser sur mes lèvres. A cet instant précis, ce fut comme si mon corps se déconnectait de mon cerveau. Je ne réagis pas au contact de ses lèvres glacées sur les miennes, je restai figé, incapable de faire le moindre mouvement. Son baiser, d’abord doux, devint de plus en plus langoureux. Je la repoussai légèrement, détournant le regard.
« Arrête ça… Tu n’es pas dans ton état normal… soufflai-je faiblement.
— Ça te dérange ? »
Mes yeux ne purent s’empêcher de revenir à elle. La jeune femme se mordillait légèrement la lèvre inférieure et son regard brillant ne la rendait que plus désireuse. Sans véritablement réfléchir à ce que je faisais, je caressai doucement sa joue et attrapai son menton afin de lever son visage vers moi.
« Pourquoi tu fais ça ? murmurai-je en ne pouvant m’empêcher de détailler sa beauté.
— T’en as envie depuis un moment non ? »
La dernière barrière qui me retenait sauta en entendant ses paroles. Je me penchai et l’embrassai à mon tour, ne doutant plus. Elle me rendit immédiatement mon baiser, y ajoutant davantage de passion. Je n’avais jamais fait ça de ma vie, et pourtant cela me sembla naturel à cet instant.

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Sam 23 Déc 2023, 16:07
Et n'oubliez pas les enfants... L'alcool c'est mal 😅😅🤣🤣

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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 58)

Mer 27 Déc 2023, 09:49
Chapitre 58
Elsa
 
Nos baisers durèrent longtemps. Quelque chose au fond de moi me disait d’arrêter tout cela immédiatement, avant qu’il ne soit trop tard. Mais mon corps agissait de lui-même, sans que je réfléchisse réellement à ce que je faisais. Ryder s’écarta le premier et passa une main dans ses cheveux, visiblement gêné.
« On ne devrait pas… » commença-t-il.
En l’entendant, je retournai à la table, pris la bouteille qui était posée dessus et la lui tendis.
« Tiens, bois-ça. Tu verras qu’après tu te poseras plus ce genre de question. »
Il saisit la bouteille d’une main hésitante, sans cesser de me regarde suspicieusement.
« Où est-ce que t’as eu ça ?
— Arendelle. »
Je remarquai alors sa réticence à en boire le contenu.
« C’est pas du poison tu sais, le taquinai-je. Mais je crois qu’ici vous avez une fâcheuse tendance à considérer que tout ce qui vient d’Arendelle est nécessairement mauvais pour vous – dont moi. Si t’en veux pas je la reprends. »
Je voulus lui arracher la bouteille des mains mais il fut plus rapide et la conserva.
« Non, non c’est bon » dit-il en avalant d’une traite le restant de son contenu.
Il grimaça en sentant l’effet brûlant de l’alcool fort.
« Comment t’as fait pour boire tout ça ? » me demanda-t-il en toussant.
Je ris.
« Après les premières gorgées, ça passe tout seul tu verras !
— Tu fais ça souvent ?
— Non c’est la première fois. Suis-moi. »
Je pris une deuxième bouteille identique dans un placard ainsi que deux petits verres et l’invitai à me suivre – ce qu’il fit sans hésiter. Nous repassâmes dans le couloir tandis que je le guidais jusqu’à ma chambre. J’entrai la première, sûre de moi, et allai fermer la fenêtre qui était restée ouverte. Je me retournai et vis que Ryder était toujours dans l’encadrement de la porte.
« Qu’est-ce que tu fais ? Je mords pas !
— Je sais… Mais c’est juste que… Je suis jamais venu ici et c’est un peu… Intimidant. »
Je lui souris en revenant vers lui.
« Un verre ? lui demandai-je en levant la bouteille que je tenais sous son nez.
— Non… merci… ça ira… »
Sa voix était hésitante. Je vis son regard faire des allers-retours entre le verre entre mes mains et mes yeux.
« Bon allez… Mais juste un ! » céda-t-il.
Je souris, remplis le verre et le lui tendis. Il le saisit vivement et avala le tout en une gorgée. Je le regardai, bouche-bée.
« Quoi ? me demanda-t-il, surpris.
— Rien, rien… »
Je l’embrassai tendrement, sentant encore la saveur de l’alcool sur ses lèvres. Soudain, le jeune homme attrapa mes cuisses sans prévenir, me forçant à m’agripper à lui. Il me porta ainsi jusqu’au lit et me jeta dessus. Surprise, je lâchai les verres que je tenais et ils se brisèrent au sol. Une partie du contenu de la bouteille se renversa mais Ryder eut le réflexe de la rattraper avant qu’elle ne subisse le même sort et la porta immédiatement à ses lèvres, avalant plusieurs gorgées avant de la poser sur la table de nuit à côté de moi. Il vint se positionner au-dessus de mon corps et remit tendrement les mèches de cheveux qui recouvraient mon visage derrière mon oreille.
« J’ai jamais fait ça… Je connais rien aux femmes » me murmura-t-il en plongeant son regard dans le mien.
Son haleine sentait l’alcool. Je reconnus une lueur de désir dans ses yeux pétillants. La même que celle d’Honeymaren hier soir.
« Et toi ? me demanda-t-il, me sortant de ma torpeur.
— J’ai jamais fait ça non plus… avec un homme », hésitai-je.
Je vis le visage de Ryder se durcir au moment où je prononçais ces mots. Je savais à quoi il pensait, et il avait raison. Il reprit la bouteille qu’il avait laissée sur la table de chevet et la porta à ma bouche. Sans me laisser le temps de protester, il commença à la vider entre mes lèvres. Je faillis m’étouffer et le repoussai doucement, le faisant arrêter. Je voulus essuyer d’un revers de main l’alcool qui coulait le long de mes lèvres mais il m’en empêcha en m’embrassant langoureusement. Je sentis ses doigts parcourir mon corps par-dessus le tissu fin de ma chemise. Etrangement, je ne l’arrêtai pas, oubliant tout le reste. Ses mains maladroites devinrent malgré tout de plus en plus curieuses. Il commença à retirer un à un les boutons de ma longue chemise, découvrant petit à petit ma poitrine. Je ne pus m’empêcher de frissonner en sentant ses doigts frôler ma peau nue. Je sentais qu’il hésitait, peu sûr de lui. Je soulevai doucement mes côtes, l’invitant à continuer. Il déposa alors de doux baisers dans mon cou, descendant lentement vers mes seins. Je sentais son souffle chaud sur chacune des parcelles de mon corps qu’il effleurait et cela me rendait complètement folle. Il caressa délicatement d’une main ma poitrine, me faisant échapper un petit gémissement.
« Tu es encore plus belle que ce que j’avais imaginé, me dit-il admiratif.
— Ah parce que tu t’étais imaginé ce genre de choses ? » le taquinai-je en riant.
Il rougit.
« Depuis plus longtemps que tu ne le crois… » me murmura-t-il en affichant un sourire séducteur.
Ce fut à mon tour de sentir la chaleur qui me montait aux joues tandis que sa main se baladait toujours sur moi. Il me pinça soudainement, me faisant grimacer.
« Ah ça t’aimes moins.
— J’ai pas dit ça. J’ai juste été surprise. Tu es plus entreprenant que je ne le pensais » lançai-je en lui jetant un regard qui sembla le faire fondre sur place.
Le jeune homme sourit et retira rapidement le débardeur qu’il portait. C’était la première fois que je le voyais torse nu. Je n’avais jamais remarqué auparavant les muscles qui se dessinaient sur ses bras ni la ligne de ses abdominaux qui se profilait sur son ventre. Il se gratta la tête, embarrassé face à mon regard insistant qui le détaillait de haut en bas.
« Désolée… » soufflai-je en le quittant enfin des yeux.
Sans rien dire, il enleva complètement ma chemise, me laissant en culotte sur le lit.
« Je peux te poser une question ? me dit-t-il d’une voix neutre en ne lâchant pas mon entrejambe du regard.
— Oui.
— Pourquoi tu as changé d’avis ? Tu n’as jamais été intéressée par moi… »
Pourquoi ? me demandai-je intérieurement. Je ne savais pas moi-même.
« Je… L’alcool certainement… » répondis-je en n’osant croiser son regard.
Je compris à son silence qu’il devait être déçu.
« Tu n’as pas suffisamment bu pour être désespérée à ce point-là. Je sais qu’il y a autre chose », remarqua-t-il en se remettant au-dessus de moi.
Je me tus et le vis avaler plusieurs nouvelles gorgées d’alcool. 
« Mais si tu es d’accord c’est tout ce qui compte, lâcha-t-il en reposant la bouteille.
— Pourquoi tu continues de boire ?
— Pour ne penser qu’à toi, et à rien d’autre. »
Je savais à quoi – ou plutôt à qui – il faisait référence. Mais c’était comme si nous voulions tous les deux l’ignorer. Ryder caressa mes lèvres de son pouce. Ainsi affalé sur moi, je pouvais parfaitement sentir contre ma cuisse ce qu’il essayait de dissimuler depuis plusieurs minutes derrière son pantalon. Sa deuxième main vint se frotter délicatement contre mon entrejambe, me faisant pousser un soupir de bonheur. Sans plus attendre, il retira le dernier bout de vêtement que je portais et se stoppa net.
« Qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je, inquiète.
— Je n’ai jamais vu de femme nue avant…
— Et alors ? C’est très différent de ce que tu avais imaginé ?
— C’est beaucoup mieux. »
Il tenta une caresse mais un peu trop brutalement. Je poussai un petit grognement de mécontentement.
« Plus doucement… » lui soufflai-je.
Il s’exécuta immédiatement, devenant beaucoup plus délicats dans ses gestes. Quand il comprit que cela me plaisait, il tenta d’aller plus loin encore.
« S’il te plaît… je n’ai jamais… enfin… 
— Je vois… Je vais y aller doucement », me rassura-t-il en déposant un baiser sur mon front.
Je sentis un de ses doigts rentrer timidement en moi. Je grimaçai et me cambrai légèrement, n’ayant jamais été habituée à cette sensation.
« Ça va ? »
J’acquiesçai, le laissant continuer. Au bout de quelques minutes, le jeune homme vint se positionner entre mes jambes et se déshabilla complètement. Je détournai le regard, soudainement gênée.
« Tu veux qu’on arrête peut-être ? » s’inquiéta-t-il en voyant ma réaction.
Je ne répondis pas tout de suite, perdue dans mes pensées. La conversation de la nuit précédente ressurgit subitement :
« Ou alors c’est toi que ça dérange peut-être ?
Oui. »
Je sentis une boule se former dans ma gorge.
« Non on continue » répondis-je finalement, un mélange de tristesse et de colère dans la voix.
Je lançai un regard à Ryder. Il semblait hésitant.
« Enfin, si tu en as aussi envie, bien sûr », ajoutai-je d’un ton plus doux.
Le jeune homme sourit et au même instant, je sentis quelque chose de plus imposant entre mes cuisses. Malgré la douceur de ses gestes, je ressentis presque immédiatement une déchirure et laissai échapper un petit cri de douleur. Même s’il n’avait aucune expérience, il eut le réflexe de continuer d’une main les caresses qu’il avait effectuées plus tôt, ce qui me soulagea un peu. Ryder écarta un peu plus mes cuisses et s’allongea au-dessus de moi, prenant garde à ne pas m’écraser, tout en continuant ses mouvements de bassin. La douleur s’estompa au fur et à mesure. Il caressait tendrement ma joue, me murmurant :
« Tu as moins mal ? »
Je lui souris et hochai la tête en signe d’approbation. Je sentais cependant que l’effet de l’alcool était beaucoup moins puissant, j’arrivais de nouveau à formuler des pensées claires dans mon esprit. Une vague de culpabilité me submergea soudain. Le jeune homme ne sembla pas le remarquer. Je compris qu’il allait à son tour vivre ce que j’avais vécu la veille au soir et qui m’avait fait perdre toute lucidité pendant de longues secondes. Effectivement, je sentis son corps se crisper brusquement et l’entendis pousser un gémissement de plaisir et de satisfaction. Il s’affala sur le lit à côté de moi et tenta de m’embrasser. Je détournai la tête, l’en empêchant.
« Hey, tout va bien ? »
J’ignorais sa question, me sentant de plus en plus mal. Sa main continuait ses caresses contre mon entrejambe.
« Arrête s’il te plaît… »
Il se stoppa immédiatement.
« Je suis désolé… Je ne voulais juste pas que ça ne soit que dans un seul sens alors…
— Ce n’est pas ça. »
Je baissai les yeux, fixant la petite tache de sang qui recouvrait mes draps. Quelque chose hurla en moi, me faisant immédiatement regretter tout ce qu’il venait de se passer. Soudain, des bruits de sanglots provenant du couloir me firent me retourner vivement. Je saisis ma chemise qui était tombée par terre, l’enfilai à toute vitesse et me levai précipitamment, me dirigeant vers la porte de ma chambre restée grande ouverte. Je n’eus pas le temps de l’atteindre car à peine debout, je vomis l’intégralité de l’alcool que j’avais avalé.

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Mer 27 Déc 2023, 10:07
La Reine des Neiges 3  - Page 5 Elsa-drunk-frozen-fever-cute

Ah ! Je crois qu'Elsa a besoin d'aide Razz Quelqu'un pourrait-il lui tenir la bassine s'il vous plaît ?!

Elle n'a jamais aussi bien porté le titre de sa célèbre chanson "Libérée/ Délivrée" jesuisdehors lol!

Blague à part, c'est très réussi, les trois chapitres s'enchaînent à merveille. On ressent très bien la confusion chez les deux membres Nattura et la reine des neiges ! La Reine des Neiges 3  - Page 5 1100315062 et ce qui est encore plus beau c'est que dans cette situation, les trois sont autant à blâmer qu'innocents ! Honeymaren qui a tout gâché mais qui le fait sous la pression de Yélana. Elsa qui veut se venger inconsciemment mais qui a le coeur brisé et n'est pas dans son état normal. Et Ryder qui saute sur l'occasion car il attendait que ça tout en sachant que ce n'est pas bien d'agir ainsi alors que notre chère reine des neiges n'est pas dans son état normal.

Ryder il est en mode Jawad en fait...

La Reine des Neiges 3  - Page 5 Jawad-bendaoud-rendu-service

Non franchement bravo ! cheers

Et laisse-moi deviner, les pleurs, c'est Honeymaren qui est tombée sur la scène, c'est ça ?! Rolling Eyes Rolling Eyes

ça va être complicado de recoller les morceaux Zaza ! Sad

Maintenant qu'une hâte ! La suite ! La suite ! La suite ! bravo bravo bravo bravo

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Mer 27 Déc 2023, 10:21
Ansa a écrit:La Reine des Neiges 3  - Page 5 Elsa-drunk-frozen-fever-cute

Ah ! Je crois qu'Elsa a besoin d'aide Razz Quelqu'un pourrait-il lui tenir la bassine s'il vous plaît ?!

Elle n'a jamais aussi bien porté le titre de sa célèbre chanson "Libérée/ Délivrée" jesuisdehors lol!

Blague à part, c'est très réussi, les trois chapitres s'enchaînent à merveille. On ressent très bien la confusion chez les deux membres Nattura et la reine des neiges ! La Reine des Neiges 3  - Page 5 1100315062 et ce qui est encore plus beau c'est que dans cette situation, les trois sont autant à blâmer qu'innocents ! Honeymaren qui a tout gâché mais qui le fait sous la pression de Yélana. Elsa qui veut se venger inconsciemment mais qui a le coeur brisé et n'est pas dans son état normal. Et Ryder qui saute sur l'occasion car il attendait que ça tout en sachant que ce n'est pas bien d'agir ainsi alors que notre chère reine des neiges n'est pas dans son état normal.

Ryder il est en mode Jawad en fait...

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Non franchement bravo !  cheers

Et laisse-moi deviner, les pleurs, c'est Honeymaren qui est tombée sur la scène, c'est ça ?!  Rolling Eyes  Rolling Eyes

ça va être complicado de recoller les morceaux Zaza ! Sad

Maintenant qu'une hâte ! La suite ! La suite ! La suite !  bravo  bravo  bravo  bravo
Ahhhhh je suis trop contente que ça t'ait plu ! J'avoue que je doutais un peu de ces trois chapitres parce que j'avais peur que ça passe mal (c'est un peu osé quand même donc bon...). Mais si tu as aimé c'est le principal ! Merci beaucoup pour tes commentaires, ça me touche vraiment. 

Tu devines bien pour Honeymaren...  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f62c 

La suite vendredi !

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Mer 27 Déc 2023, 10:43
x.a.l.a.n.d.a a écrit:Ahhhhh je suis trop contente que ça t'ait plu ! J'avoue que je doutais un peu de ces trois chapitres parce que j'avais peur que ça passe mal (c'est un peu osé quand même donc bon...). Mais si tu as aimé c'est le principal ! Merci beaucoup pour tes commentaires, ça me touche vraiment. 

Tu devines bien pour Honeymaren...  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f62c 

La suite vendredi !

Alors rassure-toi, ce n'est pas moi qui vais être choquée avec toutes les scènes érotiques que j'ai écrite dans les 5 tomes des retour vers le passé (le sixième en cours n'en a eu que quatre pour l'instant en 14 chapitres) + les extras autour de l'univers qui sont en lien avec les fics...Non cela ne me traumatise absolument pas pour la simple et bonne raison que les scènes de sexes sont ma marque de signature dans mes écrits !  

Alors oui, là Elsa enchaîne avec Honeymaren et Ryder dans deux chapitres consécutifs mais pour moi c'est rien parce que j'ai deux personnages comme ça qui existent et qui enchaînent les amants à tour de bras en étant bisexuelles (elles sont lesbiennes mais mariées chacune à un homme). L'une d'entre elle est d'ailleurs l'arrière-grand-mère d'Elsa et Anna ^^
Quant à Elsa dans notre Frozen Cinematic Universe...Qui dit plusieurs temporalités dit forcément plusieurs amants. Chez moi par exemple elle a été avec Kristoff puis Hans. Chez mon mari elle a eu un palmarès beaucoup plus étendu : Karl, Viktor, Yohan (qui sont tous des frères d'Hans) et Ryder...Donc rien à craindre ^^
De même Anna a été à la fois avec Hans puis avec Kristoff chez moi Wink
Et ça, ce n'est que pour la vie de nos personnages principaux du films, il y a ensuite toutes les histoires autour de leurs arrière-grands-parents, grands-parents et enfants ^^ Bref beaucoup de monde qui découvrent des coït à 99% consentants (Pas toujours...Il y a des viols/attouchements aussi)... Voilà tout ça pour dire, tu peux écrire autant de scènes de fesses que tu veux qui servent à l'histoire, je serai ravie  I love it

Donc pas de soucis pour moi Smile Je vais même te dire que tes scènes sont très bien écrites mais très softs, très suggérées Very Happy Et je vais te confier autre chose, je n'attends qu'un truc, c'est d'en avoir ENFIN une dans ton histoire avec Anna et Kristoff ! bravo

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Mer 27 Déc 2023, 11:03
C'est tout de même choquant...
Doux Jésus quelle cuisse légère Razz

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Mer 27 Déc 2023, 11:07
Frantzoze a écrit:C'est tout de même choquant...
Doux Jésus quelle cuisse légère Razz

Hahaha ! Quand tu la mets à tour de bras avec pleins d'hommes c'est l'hôpital qui se fout de la charité Razz
Ne l'écoute pas = @x.a.l.a.n.d.a il dit ça pour t'embêter, il peut pas s'en empêcher Razz
Et dire que j'ai signé à vie I love it

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Mer 27 Déc 2023, 12:29
Ansa a écrit:
x.a.l.a.n.d.a a écrit:Ahhhhh je suis trop contente que ça t'ait plu ! J'avoue que je doutais un peu de ces trois chapitres parce que j'avais peur que ça passe mal (c'est un peu osé quand même donc bon...). Mais si tu as aimé c'est le principal ! Merci beaucoup pour tes commentaires, ça me touche vraiment. 

Tu devines bien pour Honeymaren...  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f62c 

La suite vendredi !

Alors rassure-toi, ce n'est pas moi qui vais être choquée avec toutes les scènes érotiques que j'ai écrite dans les 5 tomes des retour vers le passé (le sixième en cours n'en a eu que quatre pour l'instant en 14 chapitres) + les extras autour de l'univers qui sont en lien avec les fics...Non cela ne me traumatise absolument pas pour la simple et bonne raison que les scènes de sexes sont ma marque de signature dans mes écrits !  

Alors oui, là Elsa enchaîne avec Honeymaren et Ryder dans deux chapitres consécutifs mais pour moi c'est rien parce que j'ai deux personnages comme ça qui existent et qui enchaînent les amants à tour de bras en étant bisexuelles (elles sont lesbiennes mais mariées chacune à un homme). L'une d'entre elle est d'ailleurs l'arrière-grand-mère d'Elsa et Anna ^^
Quant à Elsa dans notre Frozen Cinematic Universe...Qui dit plusieurs temporalités dit forcément plusieurs amants. Chez moi par exemple elle a été avec Kristoff puis Hans. Chez mon mari elle a eu un palmarès beaucoup plus étendu : Karl, Viktor, Yohan (qui sont tous des frères d'Hans) et Ryder...Donc rien à craindre ^^
De même Anna a été à la fois avec Hans puis avec Kristoff chez moi Wink
Et ça, ce n'est que pour la vie de nos personnages principaux du films, il y a ensuite toutes les histoires autour de leurs arrière-grands-parents, grands-parents et enfants ^^ Bref beaucoup de monde qui découvrent des coït à 99% consentants (Pas toujours...Il y a des viols/attouchements aussi)... Voilà tout ça pour dire, tu peux écrire autant de scènes de fesses que tu veux qui servent à l'histoire, je serai ravie  I love it

Donc pas de soucis pour moi Smile Je vais même te dire que tes scènes sont très bien écrites mais très softs, très suggérées Very Happy Et je vais te confier autre chose, je n'attends qu'un truc, c'est d'en avoir ENFIN une dans ton histoire avec Anna et Kristoff ! bravo
Promis il y en aura une avec Anna et Kristoff !

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Mer 27 Déc 2023, 14:37
Oh malheureuse....Tu ne sais pas ce que tu viens de dire!!!

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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 59)

Ven 29 Déc 2023, 17:46
Chapitre 59
Anna
 
J’étais assise à mon bureau depuis plus d’une heure, une montagne de feuilles de brouillon chiffonnées et mises en boules devant moi. Je tenais toujours mon stylo plume entre mes doigts et sa pointe était posée depuis plusieurs minutes  sur le papier, formant une tache bleutée qui s’agrandissait au fur et à mesure. Qu’est-ce que je peux bien leur dire ? Le courrier s’était accumulé depuis plusieurs jours, sans que je sois capable d’y jeter un coup d’œil, bien trop occupée à gérer le royaume. Des dizaines de lettres que j’épluchais minutieusement depuis le lever du jour étaient entassées sur mon bureau. La plupart venait de France. Les plus anciennes avaient été écrites par l’ambassadeur et le restant par des ministres français en personne. Ils craignaient qu’une nouvelle révolution se profile dans leur pays et demandaient d’ores et déjà de l’aide et du soutien des pays du Nord. Sérieusement ? Ils doivent certainement penser que je ne suis pas assez occupée comme ça et que je m’ennuie… Mon ventre gargouilla soudainement. Je grimaçai et posai une main sur mon estomac pour tenter de cacher comme je pouvais le bruit qu’il émettait. Chacun essayait de dissimuler comme il pouvait la faim qui le tiraillait. Nous étions tous dans le même cas, personne n’était épargné.
Je m’affalai sur ma chaise, ayant de plus en plus mal au ventre. Pense à autre chose et ça passera… Je jetai de nouveau un regard rapide aux lettres étalées devant moi. A quoi bon ? De toute façon personne ici n’est en état d’agir. Nous avons déjà du mal à gérer nos propres problèmes alors nous sommes loin de régler ceux des autres… Un nouveau gargouillis me fit grimacer. Depuis combien de temps n’ai-je pas mangé ? Cinq, six jours ? Une semaine ?
On frappa à la porte.
« Hmmm ? »
J’entendis qu’on actionnait la poignée, sans toutefois entrer dans ma chambre.
« Votre Majesté… Nous avons un problème… »
Je tournai la tête, n’affichant aucune émotion en reconnaissant la voix du majordome.
« Nous en avons un depuis plusieurs semaines Kai… dis-je d’une voix blasée.
— Cette fois-ci… c’est différent… »
Je lui lançai un regard vide, attendant qu’il poursuive.
« Le problème s’est infiltré dans le palais, Madame…
— C’est-à-dire ? Soyez plus clair.
— Eh bien… Une grande partie du personnel est malade et n’est plus capable de travailler. Certains d’entre nous sont plus gravement atteints que d’autres…
— Pourquoi ne m’en avez-vous pas parlé avant ? lui reprochai-je en me levant brusquement.
— Vous sembliez très occupée… »
Je dévisageai le majordome. Pour la première fois depuis ma naissance, je décelais de la fragilité, voire de la faiblesse chez lui. Ses yeux étaient cernés, sa peau pâle était presque grisâtre et une barbe de trois jours lui donnait un air encore plus négligé.
« Que voulez-vous dire par plus atteints que d’autres ? repris-je en me radoucissant.
— Gerda… Gerda est très malade. »
Je vis toute la tristesse qui emplit ses yeux lorsqu’il prononça le nom de la domestique. J’avais toujours supposé qu’ils avaient une attirance l’un pour l’autre, n’osant se la dévoiler pour rester le plus professionnels possible. Le regard désolé de Kai parut me le confirmer.
« Où est-elle ?
— Dans sa chambre. »
***   
A vrai dire, je ne m’étais jamais rendue dans le bâtiment réservé aux domestiques. On m’avait toujours empêchée d’y aller, me signifiant que ma place ne s’y trouvait pas. Mais à ce moment précis, je regrettai de ne pas y avoir fait un tour avant. Je suivais silencieusement Kai, passant à travers de longs couloirs sombres. Nos pas résonnaient sur les dalles de pierre du sol. Il faisait bien plus froid que dans les autres parties du château.
« Pourquoi n’est-ce pas plus chauffé ? » demandai-je d’une petite voix.
Le majordome continuait à avancer, sans m’accorder le moindre regard.
« Le soleil n’atteint jamais cette partie du palais et nous n’avons plus de feu Madame… » répondit-il.
Je me tus, fixant mes pieds tout en marchant. Soudain, Kai se stoppa devant une porte et je faillis le bousculer, ne m’attendant pas à ce qu’il s’arrête ainsi. Sans un mot, il l’ouvrit et entra dans la pièce, m’invitant à faire de même. Je remarquai immédiatement les murs défraichis, la peinture qui s’écaillait et les taches de graisse un peu partout. Il s’agissait d’une chambre, assez petite et qui sentait l’humidité. Trois femmes – des domestiques dont je ne connaissais même pas le nom – étaient là, debout au centre de la pièce, se tenant tristement les mains. Les regards dépités qu’elles me lançaient me touchèrent. Je suivis Kai des yeux et le vis s’asseoir sur un lit tout aussi miteux que le restant de la chambre. Gerda y était allongée, les yeux fermés et la couverture remontée jusqu’au menton. Je ne savais dire si elle dormait ou non. La pâleur de son visage était inquiétante et de grosses gouttes de sueur perlaient à son front.
« Elle a une fièvre terrible depuis plus de deux jours… » m’indiqua Kai sans quitter Gerda du regard.
Je vins également m’asseoir sur le lit, sentant que mes jambes avaient de plus en plus de mal à me soutenir.
« Qu’a dit le médecin ? soufflai-je.
— Il n’a pas pu venir la voir. Il est appelé en permanence aux quatre coins du royaume et est complètement submergé de travail…
— Il y a bien d’autres médecins que le médecin royal non ? Pourquoi n’agissent-ils pas ?
— Eh bien… La plupart est soit malade et incapable de travailler soit…
— Soit quoi ? demandai-je d’une voix aigüe.
— Soit… ils s’en vont. »
Je levai les yeux vers le majordome, confuse.
« Comment ça ils s’en vont ?
— Votre Majesté, tout le monde s’en va… Personne ne veut mourir de faim alors ceux qui sont encore en état de voyager font leurs valises et quittent Arendelle.
— Je… Je ne savais pas… »
Soudain, Gerda fut prise d’un violent spasme et parut être tirée de son inertie par notre conversation. Elle sortit un bras hors de la couverture et posa sa main sur la mienne. Sa peau était anormalement glacée alors même que son front restait brûlant. Elle entrouvrit difficilement les yeux et posa un regard vide sur moi. Je sentis un frisson parcourir mon dos. Voir la domestique dans cet état me dérangeait plus que je ne le pensais, moi qui l’avais toujours connue très professionnelle, droite voire rigide parfois. Sa main pressa la mienne et ses lèvres se mirent à bouger indistinctement sans que le moindre son sorte de sa bouche. Elle saisit la manche de ma robe et m’attira vers elle, m’indiquant de rapprocher mon visage du sien, ce que je fis après un instant d’hésitation.
« Iduna… Iduna m’a confié quelque chose… » murmura-t-elle faiblement à mon oreille.
Je me décomposai en entendant le prénom de ma mère. Je voulus alors reculer mais Gerda maintenait fermement mon bras, malgré le peu de forces qu’il lui restait. En remarquant ma gêne, Kai força la domestique à me lâcher. Je me relevai brusquement et m’éloignai de quelques pas du lit, décontenancée.
« Avant de partir… elle m’a demandé de dire quelque chose à celle de ses filles qui deviendrait reine ! cria-t-elle en tentant de se redresser.
— Elle recommence à délirer ! » s’alarma l’une des trois femmes à mes côtés.
Deux d’entre elles se précipitèrent vers Gerda pour l’obliger à se rallonger tandis que la dernière plongea un morceau de linge dans une bassine d’eau avant de venir le poser sur le front de la domestique malade. Je restais là, paralysée, incapable de faire ou de dire quoi que ce soit.
« Va dans le salon ! Derrière le portrait du lieutenant ! » reprit Gerda, hurlant et se débattant.
Ce tutoiement soudain me mit encore plus mal à l’aise.
« Elle devient complètement folle… » chuchota l’une des trois femmes à ses côtés.
La malade se pencha brusquement sur le côté du lit et vomit de la bile jaunâtre avant de s’effondrer sur le matelas, se tordant de douleur. Je détournai le regard, prise moi aussi d’un haut-le-cœur.
***   
« Va dans le salon ! Derrière le portrait du lieutenant ! » Je m’étais précipitée à l’intérieur du grand salon sans chercher davantage à comprendre ce qu’avait bien voulu me dire Gerda.
Après avoir quitté la chambre de la domestique, j’étais restée quelques instants au bout du couloir, cachée derrière un mur. Au bout de longues minutes, j’avais vu Kai et les trois femmes sortir de la pièce, le visage baigné de larmes. Ils avaient refermé la porte à clé derrière eux avant d’enrouler un petit foulard noir autour de la poignée. Ils s’étaient entretenus longuement sur le seuil de la pièce et, malgré la distance qui me séparait d’eux, j’avais parfaitement compris ce qu’il s’était passé. Les mains qui se posaient dans un geste de réconfort sur les épaules de Kai ne faisaient que me confirmer ce que je craignais : Gerda était morte.
Le soleil venait de se coucher, plongeant le salon dans l’obscurité. J’avançai à tâtons à travers les meubles et grimaçai de douleur lorsque mes orteils heurtèrent le pied d’une table basse. Je me forçai à continuer ma lente progression en boitillant. Mes yeux s’habituèrent peu à peu à la pénombre, me permettant de trouver sans peine le mur où étaient accrochés les tableaux. Je frôlai du bout des doigts le cadre doré du premier portrait. Celui du lieutenant Mathias. Ça ne peut être que celui-ci. Je le soulevai avec de grandes précautions, juste de quoi permettre à ma main libre de se faufiler derrière. C’était couvert de poussière. Pourvu qu’il n’y ait pas d’araignée… priai-je en mordillant ma lèvre inférieure. Mes doigts rencontrèrent soudain un carré sur le mur d’une dizaine de centimètres de côté. Une trappe. Je parvins à l’ouvrir en appuyant légèrement dessus. L’immense tableau que je tenais d’une main semblait peser de plus en plus lourd. Je devais me dépêcher, sans quoi il ne tarderait pas à se décrocher et à tomber sur moi. L’intérieur de la trappe était minuscule et peu profond. Je saisis ce qui me sembla être un morceau de papier et m’assurai qu’il n’y avait rien d’autre de caché dedans. Je relâchai alors le portrait du lieutenant qui vint se recoller contre le mur. Je le remis droit, espérant que personne ne se rendrait compte qu’il avait été déplacé. Le papier avait été jauni par le temps. J’ignorais combien d’années il était resté enfermé là-dedans mais cela avait dû être long, très long. Je le dépliai d’une main tremblante, ne sachant à quoi m’attendre.
***   
Je tambourinai à la porte du lieutenant, au beau milieu de la nuit. Faites qu’il soit là, faites qu’il soit là… priai-je intérieurement en mordillant mes lèvres. Je trépignai d’impatience, frappant à plusieurs reprises sans avoir de réponse. Puis, au bout de quelques minutes, j’entendis des bruits de pas s’approcher, suivis d’un grognement de mécontentement. La porte se déverrouilla enfin, laissant apparaître Mattias. Il était torse nu et avait tout juste pris le temps d’enfiler un pantalon.
« Votre Majesté ? Qu’est-ce que vous faites là ? Il est très tard » dit-il en baillant.
Je m’efforçai de le regarder dans les yeux, bien que de rapides coups d’œil m’aient permis d’apercevoir plusieurs cicatrices qui couvraient sa poitrine et ses bras.
« Je suis désolée de vous… déranger, mais il faut que je vous parle… »
Le lieutenant jeta un regard derrière lui et passa une main dans ses cheveux, gêné.
« Ça ne pouvait pas attendre demain matin ? » soupira-t-il en recentrant son attention sur moi.
Je le fixai durement, bras croisés.
« Je sais que vous avez démissionné de vos fonctions mais… j’ai vraiment besoin de vous. S’il vous plait. »
Mattias leva un sourcil interrogateur.
« J’ai trouvé ceci », repris-je en lui tendant le morceau de papier que j’avais trouvé.
Le lieutenant le saisit, le déplia, et le parcourut rapidement des yeux. Son visage se durcit presque instantanément.
« Donnez-moi le temps de m’habiller mais ne bougez pas, j’arrive », dit-il en fourrant le papier dans la poche de son pantalon.
Il repartit à l’intérieur de sa maison, laissant la porte entrouverte. Je restai sur le seuil, de plus en plus inquiète. Je l’entendis farfouiller dans un tiroir et le vis réapparaître quelques secondes plus tard, vêtu d’un T-shirt et chaussures aux pieds.
« Suivez-moi ».
Il m’emmena vers le port, quelques rues plus bas. Nos pas sur les pavés troublaient le silence qui régnait dans le royaume. Je gardais les yeux rivés sur le sol en marchant, muette.
« Ça fait longtemps que vous n’êtes pas venue faire un tour dans Arendelle pas vrai ?
— Disons que j’étais tellement préoccupée la dernière fois que je n’ai pas prêté attention à ce qu’il y avait autour de moi… Tout semble si mort… C’est comme si tout avait été abandonné… murmurai-je, les yeux vides.
— C’est le cas. Enfin presque… Tout n’a pas été abandonné mais beaucoup d’habitants sont partis à l’improviste. Ils espèrent trouver mieux ailleurs mais j’en doute. C’est partout pareil. »
Je ne répondis rien, me contentant de méditer sur les paroles du lieutenant.
« Où avez-vous trouvé ce papier ? me demanda-t-il enfin.
— Dans le grand salon, derrière votre portrait.
— Vous savez de qui il vient ?
— Oui, ma mère.
— J’aurais dû y penser. Il n’y a qu’elle pour savoir ça.
— Que voulez-vous dire ? fis-je en levant des yeux inquiets vers lui.
— Eh bien… Elle est née parmi les Northuldra. »
Nous nous arrêtâmes sur le ponton qui menait à la mer. L’eau faisait miroiter la lumière étincelante de la Lune.
« Et vous ? Vous y avez vécu aussi, plus de trente-quatre ans… Qu’est-ce que vous pouvez m’en dire ? Ma mère n’a pas pu écrire ça sans raison…
— Vous savez… Il y a des problèmes qu’on ne résout jamais. Oui j’y ai vécu la majeure partie de ma vie mais je n’ai jamais été extrêmement proche avec eux.
— Vous avez côtoyé Yéléna plus que les autres non ? Vous n’avez rien appris d’elle ? »
Des larmes de panique me montaient aux yeux. Mattias détourna son regard de moi et vint s’asseoir sur le bord du ponton. Je fis de même, me retrouvant à quelques centimètres d’une mer calme, comme jamais je n’en avais vue de pareille.  
« Elle m’a toujours intrigué c’est vrai, reprit le lieutenant en souriant. Mais vous savez, des femmes étranges comme elle j’en ai croisé plus d’une dans ma vie, en commençant par celle avec qui je vis actuellement ! »
Je me tournai vers lui, surprise.
« Vous voulez dire que vous avez été plus qu’amis, Yéléna et vous ? m’étonnai-je.
— Quoi ? Oula non jamais ! Il serait bien suicidaire celui qui tenterait le moindre rapprochement avec elle. Je ne peux même pas dire que nous étions amis. Plutôt de simples connaissances…
— Oh… donc vous n’en savez pas plus ?
— Malheureusement non. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il doit bien exister une raison pour laquelle on les appelle le peuple du soleil. »
Le lieutenant se leva, sortit de sa poche le papier que je lui avais donné et me le tendit.
« Je suis désolé Anna… »
Il s’éloigna de quelques pas. Avant qu’il ne soit trop loin, je lui lançai :
« Mattias ! »
Il se retourna, s’arrêtant pour me regarder.
« Que comptez-vous faire ? Vous allez partir comme les autres ?
— Non, Halima et moi nous sommes promis de rester à Arendelle jusqu’à la fin. Cela dit, elle pourrait arriver plus vite que prévu avec tous ces détraquements climatiques, mais une promesse reste une promesse ! » me répondit-il en riant.
Nous nous regardâmes quelques instants en silence, puis le lieutenant me salua d’un signe de tête avant de repartir. Je ne savais pas comment il faisait pour garder son optimisme et sa joie de vivre alors même que le monde s’écroulait autour de nous petit à petit. Je regardais le morceau de papier que je tenais toujours entre mes mains. Je soupirai et le jetai à l’eau sans hésitation. L’encre imbibée d’eau forma de grosses taches noires sur le papier détrempé, déformant complètement l’écriture de ma mère. Elle avait beau disparaître sous mes yeux, je gardais parfaitement en mémoire la phrase qui y figurait quelques secondes plus tôt : « Veille à ce que jamais glace et soleil ne se rencontrent ».

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Ven 29 Déc 2023, 18:19
Anna badass comme toujours I love it

Pour le coup les dires d'Iduna me font penser à la quête dans la série Raiponce ! Smile je sais pas si tu l'as vu, mais si c'est pas le cas, file la regarder sur Disney+ Wink
GG Mattias et sa joie de vivre après tout le mec a été prisonnier d'une forêt pendant 34 piges alors les éléments qui se dérèglent il connaît malheureusement Wink

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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 60)

Mer 03 Jan 2024, 12:46
Chapitre 60
Kristoff
 
« Hey ! Regarde ce que j’ai trouvé dans la cuisine ! Un restant de… »
Je m’interrompis en parcourant la chambre d’Anna des yeux. Elle était vide.
« Jarlsberg… » achevai-je en perdant mon sourire.
Je soupirai, fermai la porte derrière moi et allai déposer le morceau de fromage que j’avais eu tant de mal à dénicher sur le bureau de la jeune femme. Des papiers y étaient répandus, un fatras de lettres était resté là, ajoutant un nouvel élément au bazar qui régnait dans la pièce.  Je pris la peine de ramasser quelques vêtements qui traînaient négligemment par terre – des robes, des chemises, des bas en tout genre – et les accrochai au paravent, dans l’espoir de dégager un peu le sol. Je me jetai ensuite sur le grand lit au milieu de la pièce et, allongé sur le dos, je posai mes mains sur mon ventre, pensif. Je tentai de maintenir ma respiration la plus calme possible, mais rapidement, mon estomac manifesta un gargouillis de mécontentement. Je mourrais de faim. Je levai les yeux vers le fromage resté sur le bureau qui me donnait de plus en plus envie. Non Kristoff, attends Anna… J’essayai d’en détacher mon regard, mais la tâche était plus difficile qu’il n’y paraissait. Je n’avais jamais autant souffert de la faim, même si j’avais appris depuis tout petit à me contenter de ce que je trouvais par-ci par-là dans la nature auprès des trolls. Mais à présent, c’était totalement différent. Il n’y avait plus rien dans la nature. Plus rien.
J’entendis la porte de la chambre s’ouvrir. Je levai alors la tête et, en apercevant Anna, me levai d’un bond hors du lit.
« Ah tu es là ! Je commençais à me demander où tu étais passée… Ça fait des heures que je t’attends ! » la taquinai-je.
En voyant sa mine déconfite, je perdis immédiatement le sourire.
« Bon d’accord… peut-être pas des heures, dis-je en passant une main dans mes cheveux, tout penaud. Ça ne va pas ? »
La jeune femme leva les yeux vers moi et fronça les sourcils.
« Non ça ne va pas ! Comment veux-tu que j’aille ? On entend parler que de catastrophes plus ou moins naturelles autour de nous à longueur de journée et les mauvaises nouvelles nous tombent dessus les unes après les autres, donc NON ça ne va pas ! s’énerva-t-elle.
— Tu as aussi oublié de mentionner le fait qu’on a aucune nouvelle de ta sœur depuis qu’elle est partie, que les Northuldra sont probablement tout aussi mal en point que nous si ce n’est pire et qu’Arendelle se vide de ses habitants. Mais la bonne nouvelle c’est que notre mariage a lieu dans dix jours ! Au milieu de tout ce chaos certes, mais ça reste quand même une bonne nouvelle ! »
Anna me fixa, bouche-bée.
« Kristoff… C’est pas drôle ! » s’agaça-t-elle en donnant un petit coup de poing rageur contre mon torse.
En vérité, je ne sentis presque rien, la force qu’elle y avait mis n’était pas suffisante pour me faire mal, mais l’était assez pour me faire comprendre que ce n’était plus la peine de plaisanter, elle avait perdu l’envie de rire.
« Anna… je suis désolé » soupirai-je en la prenant dans mes bras.
La jeune femme se mit à pleurer contre moi, à bout de forces. Son visage enfoui dans mon épaule me faisait sentir ses larmes chaudes à travers le tissu de mon pull. Je posai une main sur sa tête pour tenter d’apaiser ses sanglots. Au bout de quelques minutes, cela s’avéra efficace car elle se calma petit à petit. Puis, reprenant son souffle et ses esprits, elle me dit :
« J’espère au moins que tu réalises que notre mariage n’aura jamais lieu… »
Je me tus. Oui, intérieurement je le savais, depuis un moment même, certainement depuis le début de cette crise écologique sans pareille. Mais l’entendre dire cela à voix haute me faisait véritablement prendre conscience de cette triste réalité que je n’avais pas voulu accepter entièrement jusque là.
« Oui je le sais… murmurai-je. Les esprits ont décidé de disparaître au mauvais moment. »
Anna me repoussa doucement et me regarda de ses yeux encore humides.
« Je ne pense pas qu’ils aient décidé quoi que ce soit. On les y a poussés.
—Comment ça ?
— Quelque chose les pousse à disparaître, mais je ne sais pas quoi…
— Quelque chose… ou quelqu’un. »
La jeune femme sembla perturbée par ma réponse.
« A quoi tu penses ? me demanda-t-elle.
— Oh je n’en sais rien ! Mais il y a tellement de choses bizarres dans ce monde – à commencer par ta sœur – que plus rien ne m’étonnerait !
— Ma sœur ! Mais oui ! Kristoff, tu es un génie !
— Ah bon ?
— Réfléchis. Si l’on additionne les éléments dont on dispose…
— C’est-à-dire pas grand-chose…
— Oui bon d’accord… mais entre ce que tu viens de me dire, le message et ce qu’il se passe actuellement, il y a certainement un lien ! Mais un lien qui m’échappe…
— Quel message ? » demandai-je, surpris.
— Celui qu’a laissé ma mère. Veille à ce que jamais glace et soleil ne se rencontrent.
— Je ne comprends strictement rien à ce que tu me racontes Anna…
— Je te rassure, moi non plus. »
Elle commença à faire les cent pas dans sa chambre, tout en réfléchissant à haute voix :
« La glace, c’est forcément ma sœur, ça ne peut être qu’elle. Enfin je crois… Mais le soleil…
— Les Northuldra ?
— Oui mais… ça me paraît bizarre. On a jamais su d’où venait leur surnom peuple du soleil après tout… »
Je souris en la voyant se torturer les méninges ainsi.
« Ecoute, je te propose qu’on arrête de penser et qu’on mange, dis-je ne m’avançant vers son bureau.
— Qu’on mange ?
— Oui. Regarde ce que j’ai ramené ! lui lançai-je en brandissant fièrement le morceau de fromage ainsi que deux petits morceaux de pain rassis que je sortis de ma poche.
— Kristoff ! Où est-ce que t’as trouvé ça ?
— Dans un placard de la cuisine.
— Ce n’est pas à nous, on ne peut pas le prendre comme ça sans rien dire à personne, surtout en cette période…
— A qui tu veux demander la permission ? Au cuisinier ? Il est parti…
— Lui aussi ? »
Je ne répondis rien, me contentant de couper le fromage en deux.  
« Tiens, dis-je en lui en tendant un bout. Maintenant pose-toi moins de questions inutiles et mange ».
Nous nous assîmes en tailleur à même le sol. Anna grignota le morceau de Jarlsberg sans un mot. Je fis de même et croquai à pleines dents dans le reste de pain rassis. La croûte était si dure qu’il me fallut plusieurs minutes avant de réussir à la mâcher complètement et à l’avaler. La jeune femme sourit en me voyant ainsi en difficulté. Mais rapidement, cette once de joie qui venait d’apparaître sur son visage s’effaça, laissant place à un regard vide.
« J’attendais avec tant d’impatience notre mariage…  Ça devait être le plus beau jour de ma vie… » souffla-t-elle.
Je ne répondis rien, me contentant d’enfourner ce qui me restait de pain dans ma bouche. Je déglutis péniblement après l’avoir mastiqué tant bien que mal.
« Ça devait être le mien aussi », dis-je en toussotant à cause d’un morceau de croûte resté coincé dans ma gorge.
Anna s’approcha de moi et déposa un léger baiser sur ma joue. Quand ses lèvres se retirèrent, j’avais toujours l’impression de ressentir leur douceur contre ma peau.
« Alors… Qu’est-ce que tu proposes ? » me demanda-t-elle tout en me jetant un regard que je ne sus décrypter.
Ses grands yeux bleus pétillaient. Le soudain changement de ton de sa voix m’intriguait.
« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » lançai-je innocemment.
La jeune femme se releva, m’attrapa par la main et me tira vers elle, m’obligeant moi aussi à me mettre debout. Quand je fus à sa hauteur, elle m’embrassa passionnément avant de s’approcher de mon oreille pour me chuchoter :
« Eh bien… je suppose que nous ne sommes plus tenus de respecter le protocole maintenant… »
Je faillis m’étouffer en avalant ma salive. Je la regardai, tout étonné. Elle me souriait. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vue ainsi. Elle semblait avoir oublié tous nos problèmes d’un seul coup. Je pris délicatement son visage entre mes mains.
« Tu es sûre ? lui demandai-je.
— Oui, enfin je crois. Il n’y a pas de raison que ce protocole tienne toujours…
— Non, ce n’est pas ça que je te demande. Tu es sûre de vouloir passer outre et de réellement passer à l’acte ? C’est bien ça que tu sous-entendais n’est-ce pas ? »
Anna me sourit.
« Oui c’est bien ça.
— Je ne comprends pas, je pensais que…
— Kristoff, je t’aime. J’ai pas envie de rater cette occasion ».
Elle était si belle, je ne pus m’empêcher de l’embrasser à nouveau et de la serrer contre moi. J’attrapai l’arrière de ses cuisses, la forçant à s’agripper à moi. Elle ne toucha bientôt plus le sol, ses jambes étaient enroulées autour des miennes. Je la portais ainsi jusqu’au centre de la pièce et la déposai délicatement sur le lit tout en embrassant tendrement son cou. Au moment où mes mains effleurèrent sa robe, je la sentis se crisper brusquement, comme prise de panique.
« Tu ne veux pas continuer ? lui demandai-je, inquiet.
— Si mais… »
Elle marqua une pause.
« Mais ?
— Mais… je ne suis pas à l’aise avec… ce genre de choses…
— Pourquoi ? »
Elle se contenta de hausser tristement les épaules, le regard fuyant.
« Si tu as changé d’avis on arrête, fis-je en me redressant.
— Non, je veux continuer ! » dit-elle en attrapant le col de mon pull pour m’empêcher de m’éloigner davantage.
Anna m’attira de nouveau vers elle, plus confiante cette fois-ci.
A partir de ce moment-là, ce fut comme si mon cerveau s’était déconnecté de mon corps. Ce fut notre moment à nous, celui que personne ne pourrait nous voler. A vrai dire, je n’avais jamais vraiment imaginé comment se passerait cet instant. Tout ce qui m’importait, c’était de le faire avec elle, de marquer ce moment à jamais dans nos mémoires respectives. Ce fut compliqué au début, nous étions maladroits, peu sûrs de nous, et surtout, un quelconque stress pouvait venir tout gâcher. Et ce stress était venu d’elle. La jeune femme m’avait paru tendue et lorsque j’eus compris d’où venait sa gêne, je m’étais empressé de la rassurer. Elle était encore plus belle que je ne pouvais l’espérer. Alors, j’avais déposé un baiser sur chaque partie de son corps qui la complexait, lui démontrant que tous ses préjugés sur son physique n’avaient pas lieu d’être et n’existaient que dans sa tête. Mais je savais pertinemment d’où tout cela venait. La société voulait des femmes parfaites, aux hanches suffisamment larges pour accueillir un enfant et au corps suffisamment séduisant pour les hommes. Anna était certainement plus menue que la plupart des autres femmes, mais c’était pour cela que je l’aimais, pour sa différence.
Elle vint se blottir contre moi. On pouvait apercevoir sur nos corps encore nus la sueur de cet instant qui nous paraissait figé.
« Ça va ? » lui demandai-je en la serrant dans mes bras.
Elle acquiesça, enfonçant sa tête dans mon épaule. Je me redressai doucement et, appuyé sur mes coudes, jetai un coup d’œil vers ses jambes. Un peu de sang séché était resté à l’intérieur de ses cuisses. Je pris un mouchoir en tissu et essuyai tendrement la zone concernée.
« Tu es sûre ?
— Mais oui, ne t’inquiète pas ! me lança-t-elle en riant. J’ai survécu à bien pire ! Je n’ai pas d’exemple à l’esprit mais… »
Je me mis au-dessus d’elle, un sourire aux lèvres, et caressai doucement ses lèvres du bout du pouce avant de l’embrasser. Nous restâmes ensuite dans les bras l’un de l’autre pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’un raclement de gorge nous interrompe subitement. Nous nous redressâmes d’un coup, tout aussi surpris l’un que l’autre. Kai se tenait à l’entrée de la pièce, les bras croisés. Les doigts d’Anna s’agrippaient fermement au rebord de la couette dont elle avait tout juste eu le temps de recouvrir sa poitrine.
« Qu’est-ce… Qu’est-ce que vous faites là ?! cria-t-elle d’une voix aigue au majordome.
— Je venais vous informer de quelque chose Madame, mais visiblement j’ai dû interrompre un moment de… tendresse, marmonna-t-il en me lançant un regard noir.
— Vous n’avez pas à entrer comme ça sans frapper !
— Oh mais j’ai frappé Madame. Mais je pense que vous étiez trop occupée pour l’entendre. »
La jeune femme soupira.
« Qu’est-ce que vous voulez ?
— Vous dire que les derniers habitants d’Arendelle s’en vont demain matin.
— Et où est-ce qu’ils vont ?
— A l’Ouest. Rejoindre les autres pays nordiques.
— Quoi ? Mais pour quoi faire ?
— Ils pensent y trouver plus de ressources qu’ici.
— Comment ça ? Il n’y a plus rien non plus là-bas.
— Certes. Mais il n’y a pas non plus votre sœur. Et chacun pense que c’est elle qui est responsable de ce chaos. Ils imaginent qu’en quittant le pays et en se tenant le plus loin possible d’elle, ils n’auront pas à faire face aux mêmes problématiques. Mais ils se trompent... »
Kai ne nous lâchait pas des yeux. Je pouvais clairement y déceler de la déception et de la colère depuis qu’il nous avait surpris. J’ignorais depuis combien de temps il se tenait là mais je me sentais de plus en plus mal à l’aise.
« Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? lançai-je. C’est leur choix, et dans la situation actuelle, je ne peux pas les en empêcher. Je veux seulement que vous les préveniez qu’il n’y a rien de plus là-bas qu’ici.
— Ce que je veux Madame, c’est que vous partiez, vous aussi. »
Anna me regarda, ne sachant quoi répondre.
« Où ça ? demanda-t-elle finalement.
— Dans la forêt enchantée retrouver votre sœur. »

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Mer 03 Jan 2024, 17:26
Arrêtez tout !!!!! ENFIN !!!! ENFIN ON A EU UN AMUSE-BOUCHE D'ECHANGE SEXUEL ENTRE ANNA ET KRISTOFF !!!!

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Oui je dis amuse-bouche parce que j'espère que ce n'était qu'un avant-goût d'une prochaine scène entre eux qui sera plus marqué ! bravo

Enfin je vais faire passer le message façon prof...Là sur ta dissertation du coït de notre couple d'Arendelle favori on est d'accord que tu es à peine à l'introduction ?!

Et les parties/ sous-parties/ Idées/ Arguments/ Exemples et conclusion seront dans des prochains chapitres très prometteurs !? bravo Razz

PS : La réf à Pocahontas et plus précisément John Smith je l'ai ! I love it

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Mer 03 Jan 2024, 18:15
Ansa a écrit:Arrêtez tout !!!!! ENFIN !!!! ENFIN ON A EU UN AMUSE-BOUCHE D'ECHANGE SEXUEL ENTRE ANNA ET KRISTOFF !!!!

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Oui je dis amuse-bouche parce que j'espère que ce n'était qu'un avant-goût d'une prochaine scène entre eux qui sera plus marqué ! bravo

Enfin je vais faire passer le message façon prof...Là sur ta dissertation du coït de notre couple d'Arendelle favori on est d'accord que tu es à peine à l'introduction ?!

Et les parties/ sous-parties/ Idées/ Arguments/ Exemples et conclusion seront dans des prochains chapitres très prometteurs !? bravo Razz

PS : La réf à Pocahontas et plus précisément John Smith je l'ai ! I love it
Ouiiii évidemment que ce n'était qu'un amuse-bouche  La Reine des Neiges 3  - Page 5 1f602  

Eheh oui je place de temps en temps une petit réf à d'autres Disney !

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Ven 05 Jan 2024, 14:14
Chapitre 61
Kai
 
Le 21 décembre 1822
Il faisait un froid polaire cette nuit-là. C’était le début d’un hiver rude, comme nous en avions rarement eu. Tout le personnel était sur ses gardes depuis plusieurs jours déjà. La reine nous avait paru inquiète, perturbée même.
Les premiers signes de l’accouchement étaient apparus en début d’après-midi. Et voilà que nous attendions depuis plus d’une demi-heure dans le couloir, devant la porte de la chambre du roi et de la reine, sans avoir la moindre nouvelle. Je faisais les cent pas, très inquiet.
La grossesse d’Iduna s’était parfaitement déroulée mais quelque chose m’avait laissé perplexe pendant près de neuf mois : au début, personne n’avait su qu’elle était enceinte, excepté le roi, le médecin royal et moi, en qui elle faisait confiance. Elle avait réussi à tenir cela secret pendant cinq mois, dissimulant aux yeux de tous son ventre qui s’arrondissait de semaine en semaine. Et lorsque tout le monde l’avait su, son comportement avait immédiatement changé. Elle s’était montré subitement distante, y compris avec Gerda, sa femme de chambre avec laquelle elle partageait d’ordinaire absolument tout. Iduna nous avait alors paru de plus en plus tourmentée, passant le plus clair de son temps à la fenêtre de sa chambre, observant silencieusement l’horizon. Le roi lui, était resté fidèle à lui-même, et n’avait pas semblé se soucier véritablement du soudain changement d’attitude de sa femme.
Un cri de douleur déchira le silence pesant qui régnait dans le couloir. Olina et moi nous regardâmes. Nous partagions la même anxiété. Elle chiffonait nerveusement le coin du veston de sa robe, signe de son inquiétude. Nous avions laissé Gerda à l’intérieur de la chambre. C’était elle la plus expérimentée de tous les domestiques du château dans ce genre de situation. Et surtout, étant la femme de chambre d’Iduna, elle la connaissait mieux que quiconque, y compris le roi.
« Ça va encore durer longtemps cette affaire ? » marmonna le cuisinier qui attendait, comme nous tous.
Je fronçai les sourcils tout en lui jetant un regard noir.
« Un problème Monsieur Jørgensen ? Il me semble que ce moment devrait vous réjouir, comme tout le monde ici présent », lui dis-je froidement.
Il haussa les épaules.
« Un bébé reste un bébé, royal ou pas. Et puis de toute façon ça me fera qu’une personne de plus à nourrir.
— Vu que vous n’avez pas l’air de trépigner d’impatience, vous pouvez toujours regagner votre cuisine, je suis sûr que vos casseroles vous y attendent dans l’évier et que les nettoyer vous excitera certainement plus que d’attendre ici en maugréant. »
Le  vieux cuisinier me regarda méchamment avant de tourner des talons, baragouinant des protestations sous sa moustache. A peine eut-il disparu à l’autre bout du couloir que la porte de la chambre royale s’ouvrit, laissant apparaître le visage paniqué de Gerda.
« Vite de l’eau ! Apportez-moi une bassine d’eau et du linge propre ! » s’écria-t-elle.
Olina partit immédiatement en courant vers la lingerie. Un nouveau cri venant de l’intérieur de la pièce nous parvint. Gerda, qui était restée dans l’encadrement de la porte, se retourna vivement, inquiète.
« Comment va la reine ? » murmurai-je en posant une main sur la sienne qui était restée accrochée à la poignée.
Elle la retira vivement, évitant tout contact.
« C’est… compliqué, soupira-t-elle, prenant garde à ce que personne d’autre que moi l’entende. Elle s’épuise et le médecin a beaucoup de mal à l’aider… »
Olina revint au même moment à bout de souffle, portant la bassine d’eau qu’on lui avait demandée et les bras chargés de serviettes propres. Elle confia le tout à Gerda qui retourna immédiatement dans la chambre, refermant la porte derrière elle, nous laissant dans le doute le plus total.
« Alors ? Des nouvelles ? me demanda Olina, essoufflée.
— Non, non rien. Elle ne m’a rien dit, mentis-je en me pinçant discrètement la lèvre inférieure, comme à chaque fois que le stress m’envahissait.
— Oh…
— C’est pas normal que ça dure aussi longtemps ! s’exclama un autre domestique.
— Ouais ! Ça fait presque une heure qu’on est là et qu’on a aucune nouvelle !
— S’il vous plaît ! m’écriai-je. Ce n’est pas la peine de s’énerver outre mesure ! Nous devons nous armer de patience, et attendre. Vous savez comme moi que c’est de notre devoir d’être présents en cas de… difficultés. »
Olina me jeta un regard affolé en entendant ce dernier mot.
« Tu ne penses quand même pas que…
— Je n’en sais rien, chuchotai-je. Mais il faut nous attendre à tout. »
Soudain, de nouveaux cris stridents retentirent. Mais cette fois-ci, ils n’étaient pas synonymes de mauvaise nouvelle, bien au contraire. Ils étaient accompagnés de pleurs, mais ces pleurs étaient le plus beau son que nous pouvions entendre en cet instant. Tous les domestiques du couloir se précipitèrent vers la porte de la chambre. Me retrouvant presque écrasé contre celle-ci, je n’eus d’autre choix que de l’ouvrir. Les quatre personnes se trouvant à l’intérieur – Gerda, le médecin royal, le roi et la reine – se tournèrent vers moi, étonnées. La domestique tenait un petit être entre ses bras, emmitoufflé dans une serviette. Elle rendit le bébé à sa mère et lui souffla, émue :
« C’est une petite fille ».
***   
Nous avions laissé Iduna et Agnarr profiter seuls de ces premiers moments de partage et de tendresse avec leur enfant. Tous les domestiques étaient retournés à leur poste, après avoir rapidement fait connaissance avec la petite princesse. Seuls Gerda et moi étions restés, assis sur une chaise dans le couloir en cas de besoin.
Nous vîmes la porte s’ouvrir sur le médecin qui, venant de remballer ses outils, s’était décidé à partir, lui aussi. En voyant notre regard inquiet, il s’empressa de nous rassurer :
« Ne vous en faites pas. La mère et le bébé vont très bien. »
Gerda se leva brusquement et s’avança vers lui.
« Mais… vous avez vu comme moi n’est-ce pas ? » lui demanda-t-elle d’un ton effrayé.
Le médecin la regarda longuement avant de soupirer :
« Oui… Oui nous avons vu la même chose. Mais je pense que ses cheveux fonceront avec le temps. Ce n’est qu’un bébé après tout !
— Ses cheveux et puis sa peau… Vous l’avez sentie ? Vous avez senti à quel point la petite était gelée ? Elle venait de sortir du ventre de sa mère ! Aucun bébé n’est comme ça à la naissance ! »
Le médecin baissa les yeux, ne sachant quoi lui répondre.
« Elle est en bonne santé, c’est tout ce qui compte. Je n’ai rien trouvé d’anormal, à part ces… petits détails.
— Ces détails ? Il me semble que c’est tout de même assez préoccupant pour…
— Ecoutez, j’ai fait mon travail. Maintenant c’est à vous d’allez faire le vôtre, dit-il en désignant la porte de la chambre du menton. Je ne peux rien vous dire de plus ».
Et il partit, sa malette à la main. Gerda soupira. Je me levai et posai une main sur son épaule pour tenter de la réconforter.
« Je ne comprends pas… Quel est le problème ?
— La princesse… Elle n’est pas… normale.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? »
Elle tourna son visage vers moi. Ses yeux paraissaient remplis d’une peur dont je n’arrivais pas à saisir l’origine.
« Kai, tu l’as vu comme moi n’est-ce pas ? Tu n’as rien trouvé de bizarre ?
— C’était dans la pénombre, je l’ai à peine vue… »
Soudain, la porte dernière nous s’ouvrit. Le roi Agnarr apparut et nous fit signe d’entrer, l’air sombre.
« Est-ce que tout va bien Votre Majesté ? » lui demanda Gerda en pénétrant de nouveau dans la pièce.
Sans lui répondre, il nous accompagna jusqu’au lit et s’assit à côté de sa femme qui tenait toujours son enfant contre sa poitrine. Elle avait l’air épuisée.
« J’ai besoin de vous deux… » murmura Iduna, les yeux vides.
Gerda et moi nous regardâmes, inquiets.
« Qu’y a-t-il ? » demandai-je d’une voix que je voulais la plus assurée possible.
La reine se redressa, soutenue par son mari, et me tendit son bébé. Mon cœur palpita dans ma poitrine. Une sensation de nausée me prit quand j’attrapai la petite fille, dont une serviette chaude était toujours enroulée autour de son corps minuscule. Je déglutis péniblement avant de réussir à articuler :
« Qu’est-ce… Qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse ?
— La mettre dans son berceau, au fond de la pièce. »
Je lançai un regard étonné mais soulagé à Iduna. Le roi et elle me regardaient étrangement, prêtant une attention sans faille à mes moindres faits et gestes. Je ne pus me retenir de regarder le visage de la petite princesse, repoussant délicatement le bord de la serviette qui m’en empêchait. Son nez et ses lèvres étaient identiques à ceux de sa mère. Ses yeux fermés me cachaient toute autre potentielle ressemblance. Et puis, me rappelant des paroles de Gerda, je jetai un rapide coup d’œil aux cheveux du bébé. Ils étaient blonds, très blonds, presque blancs. En voyant le regard insistant de ses parents, je me dirigeai vers le berceau et, au moment de l’y déposer, elle éternua. Je me figeai immédiatement, entendant à peine les paroles dans mon dos.
« Si je puis me permettre… Je pense qu’il y a un petit… problème, dis-je en me retournant.
Gerda devint blême. Un nuage de flocons de neige était sorti par le nez et la bouche de la petite princesse et continuait à virevoleter dans l’air. La reine se leva précipitamment et courut dans ma direction.
« Iduna ! Tu n’es pas censée sortir de ton lit, tu dois te reposer ! » cria Agnarr à travers la pièce.
La jeune femme me reprit le bébé des mains, paniquée. Le roi la rejoint immédiatement, regardant sa fille par-dessus son épaule.
« Elle est glacée… » murmura faiblement la reine.
Des larmes coulèrent le long de ses joues. Agnarr attrapa délicatement le visage de sa femme et déposa un baiser sur son front.
« Le médecin a dit qu’elle allait très bien, tu n’as pas à t’en faire… » lui dit-il.
Je me sentis gêné. C’était la première fois que je les voyais publiquement s’adresser un geste de tendresse. Gerda s’approcha d’Iduna et lui proposa de reprendre le bébé.
« Allez vous reposer Votre Altesse, je pense que vous en avez besoin. Je m’occupe de…
— Elsa, la coupa la reine. Elle s’appelle Elsa. »
Son regard semblait brisé, comme celui d’une mère à qui l’on annonçait que son enfant était mort avant même de naître. Et pourtant, la situation était toute autre. Iduna paraissait dévastée. Tout semblait s’être écroulé autour d’elle en un instant.
***   
Un mois après la naissance de la princesse, rien n’avait changé ou presque. Des rumeurs avaient commencé à circuler dans le château, allant jusqu’à remettre en cause le roi et la reine. Gerda et moi étions les seuls à avoir l’autorisation de nous approcher du bébé. Le comportement de la petite était de plus en plus inquiétant. A chacun de ses rires, de ses pleurs, de ses gazouillis, de minuscules flocons de neige apparaissaient et tourbillonnaient au-dessus de son berceau. Cependant, l’attitude d’Iduna m’intriguait encore plus. Elle se faisait apporter tous ses repas dans sa chambre et ne quittait jamais sa fille.
Un matin, elle nous demanda, Gerda et moi. Lorsque nous entrâmes, elle était seule, berçant la petite Elsa dans ses bras.
« Vous nous avez demandés Madame ? » lui demandai-je poliment.
Elle s’avança vers la fenêtre à l’autre bout de la pièce, nous tournant le dos.
« Oui. Avez-vous déjà entendu parler des Northuldra ? »
***   
« Je ne comprends pas… Ma mère vous a confié tout son passé à ce moment-là ? »
Anna, Kristoff et moi nous étions rassemblés dans le grand salon. La jeune femme semblait perdue.
« Elle ne nous a certainement pas tout dit. Tout ce que je sais, c’est qu’elle voulait protéger Elsa. C’était comme si elle savait à l’époque tout ce qui se passerait par la suite et ce que nous vivons actuellement. Elle avait deviné avant nous tous que sa fille était le cinquième esprit de la forêt enchantée et qu’elle découvrirait tôt ou tard la vérité. J’ignore comment, mais elle le savait, j’en suis convaincu maintenant, même si je ne l’ai pas compris autrefois.
— Qu’est-ce qu’elle vous a dit exactement ? demanda Kristoff.
— Elle nous a dit d’où elle venait et quel était son peuple d’origine. Mais elle était incapable de répondre à la question qui nous turlupinait tous : pourquoi Elsa est-elle née avec des pouvoirs ? Elle avait une hypothèse cependant. Elle pensait que c’était à cause de sa fuite avec Agnarr, de sa trahison envers les Northuldra comme elle disait. Elle s’imaginait que c’était les esprits qui voulaient lui rappeler, à chaque fois qu’elle posait les yeux sur sa fille, que son peuple d’origine vivait toujours au travers elle et qu’elle ne pouvait le nier davantage. Malheureusement, elle est morte avant de connaître la vérité sur Elsa. Tout ce qu’elle a eu le temps de faire avant de monter à bord de ce bateau, c’est de confier un papier à sa femme de chambre, lui demandant de le cacher ici même, derrière le portrait du lieutenant Mattias. C’est de cela dont vous a parlé Gerda avant de nous quitter, elle aussi… »
A l’évocation du prénom de la domestique, je sentis ma gorge se serrer et dus me faire violence pour refouler les larmes qui me montaient aux yeux.
— Savez-vous ce que ce papier disait ? demanda Anna.
— Non je ne l’ai jamais su, cela ne me regardait pas. Seule Gerda était dans la confidence. Tout ce que j’ai compris, c’est qu’Elsa ne devait pas s’approcher des Northuldra, ce pourquoi je vous demande aujourd’hui d’aller la rejoindre et de l’en éloigner au plus vite. 
— Mais vous, que comptez-vous faire ? s’inquiéta la jeune reine.
— Rester ici. Ce château a toujours été ma demeure et je ne le quitterai jamais. »
Anna et Kristoff se regardèrent silencieusement. Puis, le jeune homme se tourna vers moi et dit :
« Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Si Iduna vous a demandé de ne pas laisser Elsa s’approcher des Northuldra, pourquoi l’avez-vous laissée faire ?
— Parce que quand Elsa a quitté Arendelle pour se rendre pour la première fois dans la forêt enchantée, j’ai cru que c’était la seule option que nous avions. Je me suis forcé à faire abstraction des paroles d’Iduna. Mais aujourd’hui, je me rends compte de mon erreur… »
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Ven 05 Jan 2024, 14:31
Bon si on résume le chapitre :

Iduna : "Kai surtout quoiqu'il arrive Elsa ne doit jamais se rendre auprès des Northuldra"
Kai : Bien madame"
Elsa: "Kai je vais rester vivre parmi les Northuldra"
Kai : "Bien madame"

Et l'oscar du meilleur majordome revient à....

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Roulements de tambours... KAI ! Razz


C'est comme en classe.

"Madame y a que trois propositions ?
"Lis la consigne..."
"Bah...Euh...Trois propositions"

**CORRECTION DU DEVOIR**

"Pourquoi tu m'as mis cinq propositions alors qu'y en avait 3 ?"
"Bah je me suis dit que..." Razz

Kai même combat ! Le mec on lui dit faut pas qu'elle approche des Northuldra "Ouais mais peut-être que si en fait" Razz Bref, ce gars est à gifles et c'est le meerde dans tout le royaume grâce à lui ! Merci Kai ! Razz et à part ça, c'est Kristoff qui doit recevoir ses regards noirs de dédain parce qu'il n'est pas assez bien pour Anna  :tronçonneuse:  :tronçonneuse:  :tronçonneuse:  :tronçonneuse:  

Anna...Tu sais ce qu'il te reste à faire...

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(personne n'en saura rien ! Y a que Kristoff en témoin I love it )

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La Reine des Neiges 3  - Page 5 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 62)

Mer 10 Jan 2024, 11:56
Chapitre 62
Iduna
 
« Je peux savoir ce qui te prend ?
— Rien. Il n’y a rien.
— Alors pourquoi tu réagis comme ça ? Pourquoi tu t’isoles de tout le monde, et même de moi ?
— J’en ai besoin, c’est tout. »

Je l’entendis soupirer. Il paraissait exaspéré. Il ne savait rien après tout. Enfin si, mais pas toute la vérité. J’en avais omis volontairement une partie. Il n’avait pas besoin de savoir à l’époque. Un petit gazouilli se fit alors entendre au fond de la chambre dans laquelle nous nous trouvions. Agnarr posa sa main sur mon épaule. Je tressaillis.

« Je t’en prie Iduna… »
Je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque. Je tournai la tête. Il n’était qu’à quelques centimètres de moi.
« Dis-moi la vérité. Pourquoi Elsa…
— Je n’en sais rien », répondis-je séchement.


Je remarquai son regard dubitatif.
« Tu sais forcément. Tu as toujours su.
— Non. Non cette fois je ne sais pas.
— Ça a forcément à voir avec… tes origines.
— Si c’est ça que tu me demandais, oui. »

Il se tut, attendant que je poursuive. J’hésitai, puis vins m’asseoir sur le lit pour finalement reprendre :

« En ayant fui mon peuple pour vivre et me marier avec toi, j’ai attisé la colère des esprits de la forêt. Quand je suis tombée enceinte, ils ont dû voir là une occasion de me punir, alors ils ont rendu Elsa… telle qu’elle est.
— Tu ne peux pas dire ça ! Nous voulions un enfant et nous l’avons eu. Elle est magnifique et en bonne santé. Qu’est-ce que tu veux de plus ?
— Elle est différente.
— Et alors ? Tu l’es aussi, et c’est ce qui fait ton charme. »

Je savais qu’Agnarr voulait ces paroles apaisantes. Mais au fond de moi, cela ne faisait que raviver de vieilles douleurs que je pensais avoir tues.

« Tout le monde ne penserait pas la même chose. Nous ne sommes que quatre dans ce royaume à savoir d’où je viens réellement. Ils pensent tous que j’arrive d’un royaume lointain avec qui tu aurais fait une alliance par le mariage. Si tu laissais éclater la vérité au grand jour, si tu disais à ton peuple que je suis une Northuldra, comment réagirait-il ? Il me qualifierait de sorcière, comme il l’a fait pendant des siècles à propos des miens. Ils ont tous peur de nous parce que nous sommes différents. Dois-je te le rappeler ?
— Non pas moi. Je n’ai pas peur de toi.
— Mais le reste si. Ils craindront Elsa comme ils me craignent à cause de notre différence. Les esprits le savent et jouent là-dessus pour me rappeler chaque jour ma faute. Pour l’instant, ce n’est qu’un bébé, nous pouvons garder ce secret entre les murs du palais. Mais quand elle grandira et que sa différence sera dévoilée aux yeux de tous, comment réagiront-ils ? Ils essaieront de la tuer pour éradiquer toute forme de magie. »
Agnarr s’assit à côté de moi, sans un mot. Je sentais les larmes me monter aux yeux.
« Et tu sais ce qui me fait le plus mal dans tout ça ? soufflai-je en fixant mes doigts tremblants. C’est qu’à chaque fois que je pose mon regard sur elle, je me sens responsable de toutes les atrocités qui vont lui arriver. Quand je vois sa peau pâle et que je sens son corps glacé contre moi, j’ai l’impression d’avoir un bébé mort entre mes bras. Et je ne peux m’empêcher de me dire qu’un jour ou l’autre, je me sentirai responsable de cette mort pour lui avoir donné vie dans ce contexte, car ils la tueront, c’est sûr.
— Il ne lui arrivera rien. Nous la protégerons, quoi qu’il arrive. »

Une larme vint s’écraser sur ma main.

« Et si nous n’étions plus là pour la protéger ? » murmurai-je faiblement.

Agnarr ne sembla pas entendre mes paroles. Il s’accroupit devant moi, déposa un baiser sur mon front et remis une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je tentai de lui sourire, même si ce n’était que de façade. Soudain, des pleurs retentirent au fond de la pièce. Alertée, Gerda se précipita immédiatement à l’intérieur de la chambre, sans prendre le temps de frapper à la porte. Elle ne sembla pas remarquer Agnarr et courut vers le berceau. Je me levai d’un bond avant qu’elle ne l’approche.

« Laissez, je m’en charge, lui dis-je.
— Mais… Madame, ce n’est pas à vous de… »

Je lui lançai un regard suffisamment expressif pour qu’elle comprenne de me laisser faire. Je me penchai au-dessus du berceau et attrapai la petite fille qui gesticulait en poussant des cris aigus. Je me retournai, le bébé dans les bras, et regardai Gerda qui était restée plantée là, ne sachant que faire.

« Vous pouvez disposer, merci.
— Mais… je…
— Tout ira bien, la coupai-je en souriant.
— Comme vous voulez, Madame ».

Et elle partit, me laissant gérer seule les pleurs d’Elsa. Je la berçai doucement en lui fredonnant une chanson, tout comme ma mère faisait quand j’étais enfant. Agnarr, qui était resté près du lit me regardait faire silencieusement.

« Gerda est au courant ? me demanda-t-il.
— Au courant de quoi ?
— De la vérité te concernant.
— Oui elle l’est. Pourquoi ?
— Parce que ça doit la surprendre que tu ne respectes pas le protocole ordinaire, dit-il en riant.
— Comment ça ?
— Tu dois bien être la première reine qui s’occupe elle-même de son enfant.
— Oh si ce n’est que ça. Je n’ai pas besoin de cinq femmes de chambre et de deux nourrices pour m’occuper de mon bébé. Personne ne dispose de tout ça dans mon village. »
Agnarr sourit et s’approcha de moi. Elsa s’était calmée et ne faisait plus que babiller entre mes bras. Il passa derrière mon dos et posa ses mains sur les miennes qui tenaient le bébé.
« C’est bien ce que je disais. Ta différence fait ton charme », murmura-t-il à mon oreille.
Je souris discrètement.
« Est-ce que tu regrettes parfois ? me demanda-t-il.
— Quoi donc ?
— D’avoir quitté les tiens pour venir ici. »

Je réfléchis quelques secondes avant de répondre.

« Je ne regrette pas de t’avoir suivi et d’avoir la vie que j’ai. J’ai beaucoup de chance.
— Mais ?
— Mais je regrette de ne plus pouvoir voir ma famille. Surtout après ce qu’il s’est passé… Je ne pensais pas ne plus jamais pouvoir les retrouver… »

Nous nous tûmes un moment. Elsa venait de s’endormir. Je me défis des bras d’Agnarr et allai la reposer délicatement dans son berceau.

« Ton choix aurait été différent si tu l’avais su ?
— Je ne sais pas. J’étais trop jeune et trop peu expérimentée à l’époque pour deviner ce qui allait se passer. Mais j’aurais sûrement davantage réfléchi. »

Il soupira.

« Nous avons tous les deux perdu notre famille ce jour-là. Nous n’avions pas d’autre choix que de partir.
— Ma mère a survécu. Une de mes sœurs aussi.
— Vous étiez combien ?
— Trois. Mes parents ont eu trois filles.
— Comment peux-tu être si certaine que ta mère et l’une d’entre elles ont survécu ?
— Comme pour tout le reste. Je le sais, c’est tout. »

Agnarr m’observa sans rien dire. Il n’avait jamais compris mon don. Ce qui était surnaturel pour lui était tout à fait normal pour moi. J’avais grandi au sein d’un peuple qui encourageait le chamanisme depuis des centaines d’années.  

« Quoi que tu me dises, ça me dépassera toujours. Tu m’as donné des dizaines d’explications mais je ne comprends toujours pas.
— C’est parce qu’il n’y a rien à expliquer. Ma mère m’a légué ce don, c’est tout, je ne peux rien te dire de plus. 
— Si, je veux que tu me dises une chose. Si tu as cette capacité à tout savoir grâce à tes visions, dis-moi qui a déclaré la guerre à l’autre ?
— Agnarr je ne peux pas…
— Le chef Northuldra ou mon père ? »

Je me tus. Son regard était si intense… Il attendait ma réponse depuis des années. Son père était mort dans cette bataille – c’était le plus grand traumatisme de sa vie. Nous n’étions que deux à connaître la vérité. Ma mère, et moi.

« En nous mariant nous avons fait le choix de la paix. En te répondant je pourrai ruiner tout espoir de réconciliation. Que ce soit l’un ou l’autre, cette guerre n’aurait jamais dû éclore. Je ne te répondrai pas. »

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Mer 10 Jan 2024, 12:12
Tiens une fiction où Iduna accepte son don de chamanisme... ça change de chez les miennes Razz (Chez moi elles sont chamanes de mère en fille mais Iduna casse ce rôle au plus grand desespoir de sa mère qui est la plus grande chamane de sa génération. Heureuseusement le rôle sera repris par Anna et plus tard par sa fille aînée Helga Wink )

Donc elle a deux soeurs et sa mère est en vie...Intéressant ^^

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