- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 17 Sep 2023, 20:55
Et c'est parti pour le chapitre 2 de RVLP6
Comme dit la semaine dernière, il faut faire attention aux différentes timelines.
Pour ce chapitre nous sommes dans l'ancienne timeline...
Pas de panique ma bibiche d'amour ! Ansa va tout expliquer !
Dans les chapitres où c'est écrit "ANCIENNE TIMELINE", le temps reprend au moment de la fin de RVLP4... C'est à dire qu'Anna d'Arendelle va très bien et surtout petit point important, Ylva est vivante !
Tandis que quand c'est écrit "TIMELINE ACTUELLE" bah on est après RVLP5, c'est à dire qu'Ylva est morte et mariée à Iduna Sappos dans l'Hellheilm et Anna bah mal en point à cause du sort d'Emma Piceaerd...
Voilà, voilà...C'est comprendo Bibiche d'amour ?!
Nickel ! Si c'est tout bon, nous pouvons y aller !
Comme ils sont mignons les parents de notre petite Gaga... On va voir comment ils seront à la fin du chapitre !
Chapitre 2 : En apesanteur :
ANCIENNE TIMELINE...
-Merci à tous pour votre présentation des traditions familiales. Je vous souhaite à présent de bonnes vacances chers petits, profitez-bien en espérant que peu d’entre vous ne reçoive la visite de la Mère ou du Père Fouettard ! M’écriai-je en les regardant joyeusement.
Dociles mais surexcités, les élèves acquiescèrent tout en se dirigeant vers la porte.
-A ton avis c’est Pépé Elysia ou Mémé Anna qu’on va avoir nous ? Demandèrent les jumeaux en s’accrochant à mes jupes.
-Hum…S’il fallait commencer par le début d’année, je trouve que vous avez été un peu turbulent…Mais sinon…Globalement, vous vous êtes assagis. Vous vous bagarrez moins, vous êtes attentifs en classe, vous aidez les autres et avez moins la bougeotte... Donc y a peut-être une chance que vous ayez le Père ou la Mère Noëlle !
Mes petits frères retrouvèrent immédiatement le sourire et me sautèrent au cou. Puis ils se regardèrent fièrement et reprirent :
-En même temps dix ans c’est l’âge de raison !
-Perdu ! S’écria Kaspian qui arriva aux côtés de ma cousine Emma, c’est sept ans, l’âge de raison ! C’est moi après-demain qui les aura. Puis vous, vous avez six ans et demi d’abord !
Le visage des garçons s’assombrit immédiatement et Elysia serra déjà les poings prêt à se quereller avec son oncle quand Mamie Dudu arriva pour récupérer tout ce beau monde.
-J’embarque Elysia et Pieter le temps qu’Anna vienne les chercher, expliqua-t-elle.
J’approuvais tout de suite du chef et me rapprochais alors de Lucia tout en lui faisant des chatouilles.
-Ga ! Arrête les guilis ! Rit-elle.
-Oui ! Cette demoiselle vient de goûter et je ne voudrais pas qu’elle régurgite le tout ! Me gronda gentiment ma grand-mère avant d’ajouter :
-J’en ai d’ailleurs préparé un pour toute la famille. Tu te joins à nous ?
-Oui Mamie, ça me ferait plaisir ! Clamai-je.
Avant d’apercevoir Léon qui se tenait près de la porte d’entrée. Mon cœur s’emballa immédiatement alors que tout mon corps devint moite. Je détournais aussitôt le regard pour ne pas montrer que mes joues étaient en feu. Il occupait toutes mes pensées depuis le fameux jour où j’avais dû soigner sa mère, six mois plus tôt. Nous ne nous étions jamais vraiment quittés depuis tout ce temps car il était venu chercher ses jeunes frères et sœurs à l’école tous les jours ce qui nous avait permis d’apprendre à nous connaître. J’avais très vite réalisé qu’il serait plus qu’un simple ami et passai des nuits entières à rêver qu’il fasse le premier pas pour m’embrasser. La seule qui ne comprenait pas que nous souhaitions prendre notre temps demeurait Ylva.
-Moi à ta place j’aurais déjà sauté sur ce beau ténébreux ! Me raillait-elle à chaque fois.
-Oui mais nous, nous ne sommes pas des sauvages, Madame Nordlys ! Me défendais-je.
-Pfff...A se demander si tu es vraiment une Piceaerd, jeune fille ! Concluait-elle toujours.
Elle ne pouvait pas savoir le mal que cela me faisait de me le répéter. Malgré ma soit disant acceptation par toute la famille, je demeurai malgré tout détachée des autres, tout juste utile à être « la grande sœur modèle» pour les jumeaux et les jumelles avec qui j’avais un trop grand écart pour avoir une certaine complicité...C’était un point commun qui nous avait rapproché avec Léon car lui aussi avait un bien gros écart avec les membres de sa fratrie...
-Monsieur Delahage ! Quel plaisir de vous voir ! S’écria soudain ma grand-mère tout en me ramenant à l’instant présent, vous venez pour quelqu’un en particulier ?
-Oui, notre sœur, chuchotèrent les jumeaux en pouffant de rire.
Vexée d’être tournée en ridicule, je devins cramoisie et leur pinçai les bras à chacun tout en disant durement :
-Allez chercher vos manteaux ! Plus vite que ça !
Les jumeaux ne pipèrent mots alors que je lançais un sourire désolé au jeune homme. Peu à l’aise avec Mamie Dudu, il évita son regard et bredouilla alors :
-Bonjour...Euh...Madame...La Reine...Enfin...Madame Piceaerd...Je viens récupérer mes petites sœurs et mes petits frères...Comme toujours...J’ai...Euh...J’ai d’ailleurs à parler à Helga...A propos de...Des progrès qu’Enge doit faire en algèbre...Enfin...Euh...Si vous le permettez...Bien sûr ?!
Me tournant vers elle avec espoir, je fus contente de l’entendre dire bientôt :
-Si c’est purement professionnel, je ne voudrais pas empêcher ma petite Gaga d’effectuer son travail ! Pas trop longtemps néanmoins ! Le thé risque d’être froid !
Nous hochâmes une tête compatissante et attendîmes avec impatience qu’ils déguerpissent tous. J’essayais de faire les ralentir les battements de mon cœur mais cette attirance physique me mettait dans tous mes états si bien que je cachais mon stress par une phrase plus décontractée :
-Alors comme ça, tu te caches derrière ton petit frère pour pouvoir me parler ! Tu sais que Mamie Dudu n’a jamais mangé personne !
-Mais elle est tellement...Impressionnante ! Dit-il tandis que ses joues s’embrasèrent.
-Oui, elle a beaucoup de charisme, avouai-je avec plus de sérieux.
Pas comme moi qui n’en impose ni en chamanisme ni en tant qu’institutrice...Ajoutai-je tout de suite pour moi-même. Ne souhaitant pas me persécuter davantage, je repris ensuite :
-Comment s’est passé ta journée ?
-Epuisante ! S’exclama-t-il sincèrement, le tri dans mes caisses de légumes a pris plus de temps que prévu et je n’ai pas fini ma pêche...Il va falloir que j’y retourne...
-Et tu voudrais que je t’accompagne ? Devinai-je en plongeant mon regard dans ses beaux yeux noirs.
-Quoi ?! Euh...Non, non, pas du tout...Enfin si, j’aurais été ravi mais...Je ne suis pas là pour ça...J’avais réellement quelque chose à te demander ! Bredouilla-t-il avec timidité, voilà, je sais que c’est un peu compliqué avec les préparatifs de Noël mais est-ce qu’il serait possible que tu viennes ce soir pour aider Rackel et Ilse à maîtriser leur leçon sur la différence entre les conifères et les pins…Elles n’ont pas très bien compris... Et puis comme ça, tu pourras aussi faire ses soins à Maman !
Bien que n’étant pas très à l’aise avec cette activité, je répondis tout de même :
-Oui c’est d’accord.
-Vrai de vrai, Helga Piceaerd ?! Répliqua Léon le sang à nouveau aux joues.
J’approuvai alors que mon cœur repartit de plus belle en voyant son air rayonnant. Pris dans sa lancée, il osa dire encore :
-Super ! Nous allons pouvoir profiter d’être ensemble avant que tu ne partes en Arendelle !
Un peu gênée mais flattée par l’idée, je m’exclamai à mon tour :
-Non ! Pas de royaume européen pour moi cette année... Je reste ici pour mon devoir de chamane. Comme je dois assurer la cérémonie de minuit, je préfère rester sur place. Je suis la seule de la famille ! Pour la première fois Mamie Dudu a réussi à entraîner Papy Antoine, Lucia et Kaspian à Arendelle à la demande de Tatie Elsa et Maman. Ils ont tous accepté.
Devenant subitement rubicond, mon ami reprit alors :
-Si...Si tu veux bien sûr...Tu pourras le fêter avec nous...Je suis certain qu’aucun membre de notre fratrie n’y verra d’inconvénients !
-Certes, renchéris-je rapidement, ce sera le cas puisque tous les Northuldra le fêtent tous ensemble ! Ce n’est pas moi qui suis là depuis deux ans qui vais t’apprendre ça quand même ?!
Le regardant amusée, je tombai une nouvelle fois sous son charme tandis qu’il se confondit en excuses en comprenant le sens de mes paroles.
-Oh...Euh...Oui...Bien entendu...Bon…Eh bien…Je dois retourner travailler...A tout à l’heure pour le dîner, Helga, bredouilla-t-il.
Je confirmai par un hochement de tête et conclus :
-Oui, à tout à l’heure.
Il partit enfin et je soupirais d’aise tout en essayant de retrouver un rythme cardiaque normal. Je n’étais pas encore prête à me confier à quelqu’un à son sujet. Mais je savais déjà que ce ne serait pas à Maman. Pas pour son côté impulsif, pas pour sa capacité à tenir sa langue mais tout simplement parce que je savais qu’elle n’avait jamais eu des sentiments aussi forts pour Papa.
Je demeurais un accident, aimée de mon père, aimée de ma mère mais prisonnière de ce couple divorcé qui n’aurait jamais eu lieu d’être et qui était à présent épanoui avec sa propre famille respective…
-Bah alors grande sœur ? Tu fais quoi ? Mamie Dudu est pas contente ! Elle se doutait que tu mettrais du temps ! S’exclamèrent soudain les jumeaux qui étaient revenus.
Je sursautais aussitôt alors qu’Elysia renchérit :
-Bah tu n’as pas compris Pieter ? Elle rêve de son amoureux ! Oh Léon ! Je t’aime Léon ! Tu es trop beau et trop fort Léon !
Il fit alors des cœurs avec ses doigts et son jumeau ricana en grognant :
-Quand Maman va savoir ça !
-Je vous interdis de lui dire ! Grommelai-je férocement.
-Alors ça veut dire qu’on a raison ? Jubilèrent-ils en chœur.
Indécise, je leur tirai la langue. Ils se lancèrent derechef un accord satisfait et Elysia tendit sa main vers ma poitrine pour me soudoyer en répliquant :
-Si tu dis que tu nous préfères à Rita et Kirsten avec sincérité, on promet de ne rien dire à personne !
Serrant les dents pour ne pas leur mettre une fessée à chacun, je mentis donc avec aplomb en déclarant :
-Je vous préfère à ces deux Miss Parfaites...
Cela fit illusion...J’espérais juste que ça ne me retomberait pas dessus... Chassant cette peur nous sortîmes enfin de la hutte pour retrouver la maison de notre aïeule où nous prîmes un bon goûter malgré la tiédeur du thé.
-Mamie...Maman elle arrive à quelle heure ? Finit par demander Elysia avec impatience.
-Pourquoi la Tornade ? Tu t’ennuies tant que ça avec Papy Antoine ? Demanda ce dernier en lui grattant la tête.
-Quoi ?! Non, non, je demande comme ça, c’est tout, reprit-il.
-Hum…Elle ne devrait plus tarder de toute façon, allez jouer avec Emma et Sofia si vous voulez en attendant ! Les pressa derechef notre grand-mère d’une voix insistante.
Pieter et Kaspian rosirent en même temps et je regrettais presque de ne pas avoir leur âge pour pouvoir les suivre. Mais non. J’allais subir l’interrogatoire qui se profilait à l’horizon... Comprenant qu’il devait partir aussi, mon troisième grand-père ajouta alors :
-Lucia et moi allons vous accompagner, ce sera l’occasion de discuter un peu avec Yohan et Camille.
-Papa Toine va faire voler Cia ? Demanda immédiatement la petite.
-Oui ma Belle ! Courant d’Air et Kaspian prendront le relai ! Renchérit-il en lui prenant la main.
Mamie Dudu embrassa donc sa petite famille et attendit qu’ils s’en aillent tous avant de demander sans prendre de gants :
-Alors ? Pour quand est le rendez-vous galant avec Léon ?!
Je voulus réfuter mais ce fut peine perdue. Mon visage chauffa jusqu’aux oreilles et je me rattrapai simplement en répondant :
-Je suis invitée à dîner chez eux ce soir pour donner des cours particuliers à ses petites sœurs.
Non crédule, mon aïeule explosa alors de rire et répéta :
-Mais oui ! C’est ça ! Un cours particulier ! La bonne excuse ! Avec ton grand-père Agnarr on disait tout le temps qu’on devait nous rendre à notre arbre pour lire ensemble...Ce qui fut vrai...Jusqu’à un certain temps... Ah…On en a passé du temps sous cet arbre à s’embrasser et même plus…
Devenant rouge de confusion en entendant cela, je renchéris aussitôt :
-Je ne voulais pas vraiment le savoir ça Mamie…Et puis je n’en suis pas du tout là avec Léon. Je saurais rester prude jusqu’au mariage, moi…J’y arriverai !
Ses yeux se perdirent soudain dans le vague et elle sourit en répliquant :
-Oula ! Ne redis jamais ça ! Surtout quand tu sais que Grande Marraine nous observe d’on ne sait où ! Elle a 85 ans tout de même, son cœur peut lâcher à tout moment !
De plus en plus embarrassée, je ne sus quoi répondre et me sentis même honteuse d’avoir pensé que je n’en avais rien à faire. Sentant qu’elle avait toute mon attention, ma grand-mère reprit alors :
-Tu sais petite Gaga...Nous disons toutes ça…Et puis après, tu as ce sentiment très fort de désir qui t’envahit et te ronge de l’intérieur si bien que tu ne penses plus qu’à ça...Seule ton ancêtre Helga Piceaerd avait résisté à ne rien faire avec Papy Olaf avant le mariage...Alors si tu suis sa trace, tu seras la chamane la plus respectable et la plus pure que nous connaissons.
Être à la hauteur de mon arrière-deux fois grand-mère ?! C’était pour moi inespéré... M’enlaçant avec affection, elle chuchota encore :
-Mais outre cette grande étape, peut-être que vous aurez déjà une approche physique par des baisers...Si c’est le cas, ta relation restera un secret entre nous. Je vais même te dire mieux...Je me chargerai de te couvrir si jamais ta mère pose des questions…De ton côté essaye d’être discrète, d’accord ?
-Ne t’en fais pas Mamie Dudu, je le serai...Une chance...J’ai tiré de Papa pour ce côté-là, mais...Merci quand même, dis-je en l’embrassant sur la joue.
Elle acquiesça et nous allâmes rejoindre le reste de la famille au plein air. Je me pris alors de passion pour jouer à chat avec les plus jeunes et fournis un gros effort pour ne pas penser à mon amoureux qui continuait d’omnibuler mes pensées. Plus les heures passaient, plus je redoutais l’éventualité d’avoir un dîner avec lui et les autres Delahage par peur d’être trop bête. Quand le soleil commença à décliner Maman arriva. Elle profita un petit temps de tous nous avoir pour expliquer les directives à suivre sur le programme du lendemain à Mamie Dudu et Papy Antoine.
-Tu dînes avec nous ma Furie Rousse ? Finit par demander mon aïeule.
-Non merci Maman, j’ai promis à Kristoff que je faisais que l’aller-retour et je n’ai pas envie que les jumeaux se couchent tard surtout si nous réveillonnons demain ! Répondit-elle.
Je fus heureuse de cette décision car cela me laisserait un peu de temps pour me préparer de mon côté. Réussissant rapidement à canaliser mes petits frères, elle leur fit dire au revoir à tout le monde alors que je m’exclamai à mon tour :
-Tu passeras aussi le bonjour à mes poupettes !
Les garçons prirent aussitôt la mouche et grommelèrent en chœur :
-Eh ! T’as dit que tu les aimais moins que nous !
Contrariée, Maman me fusilla tout de suite du regard et demanda :
-Qu’est-ce que c’est que cette histoire Helga d’Arendelle, Westergaard ?!
Décontenancée, Pieter reprit avant moi :
-C’est rien Maman, c’était pour un jeu !
-J’espère ! Renchérit-elle sèchement à mon égard, je ne veux pas de différences entre ton père et moi ! Et tu le sais très bien jeune fille ! Tu dois aimer tout le monde pareil ! Quand la famille se défait, la maison tombe en ruine ! Honore la mémoire du grand roi Agnarr et applique son mantra !
Vexée par ce ton de reproche, je me frottai les mains sur ma robe de colère et boudai jusqu’à ce qu’elle s’en aille.
-Ça va aller ma petite Gaga ? Demanda bientôt Mamie Dudu, un peu inquiète de me voir si silencieuse.
Le cœur toujours en malaise, je ne démordais pas et demeurai furieuse envers mes petits frères. Ils avaient pu partir avec elle...Ma Maman ! Elle allait les border ! Leur lire une histoire ! Leur faire un câlin et les embrasser ! Alors que c’était leur faute ! A cause d’eux, je m’étais faite gronder alors que c’était eux qui m’avaient juré de ne rien dire ! Je n’avais même pas le droit d’avoir plus d’affinités avec les uns plus qu’avec les autres ! C’était injuste !
-Hum...Si tu es de mauvaise humeur, il vaudrait mieux reporter ton rendez-vous avec Léon ma chérie ! S’enquit encore mon ma grand-mère.
Mes aïeux ! J’avais presque faillit oublier ! Toute pensée sombre partit aussitôt de mon esprit tandis que je me raccrochais à ce merveilleux dîner en perspective.
-Je...Non...Mamie Dudu...Je ne vais pas les laisser me gâcher ma vie amoureuse, parvins-je à répondre.
La sentant rassurée, je filai me laver et me changer pour être présentable. Il faisait complètement nuit quand la fameuse heure, arriva. Armée de feuilles et de crayons pour me donner une contenance, je traversai enfin le village puis toquer bientôt à la porte de la hutte des Delahage. Quelle ne fut pas ma contrariété de voir Kristel m’ouvrir plutôt que lui.
-Bonjour Helga, entre vite, demoiselle avant d’attraper froid ! Déclara-t-elle.
Trouvant tout de suite mes marques car je venais régulièrement chez eux, je passai le perron qui m’était familier et essayai tant bien que mal de ne pas montrer ma gêne. Loin de rechigner, mes deux élèves m’attendaient déjà au centre de la pièce avec leur feuilles et leur crayons. Je les y rejoins et nous travaillâmes sur une leçon de science et plus précisément sur les différences entre les pins et les conifères pendant une vingtaine de minutes.
-Allez ! Dessinez les deux types d’aiguilles qu’on vient de voir dans votre cahier de leçons pour ne pas oublier ! Clamai-je.
M’en fichant complètement qu’ils s’exécutent, j’étais de plus en plus déboussolée de ne pas voir Léon parmi nous. Madame Delahage le remarqua et prétexta bientôt :
-Jeunes gens ! Il est temps de dresser la table...Je vous laisse faire quelques minutes, je dois parler à la maîtresse.
Me prenant à part, elle demanda alors avec un grand sourire :
-Je crains que tu ne sois quelque peu perturbée Helga...Tout ce que tu leur as inculqué était faux... Je...J’ai suivi les mêmes cours avec la cheffe Yélana et ta mère...
Subitement honteuse, je n’osais pas lui avouer que je n’étais pas à l’aise avec cette matière...Comme beaucoup d’autres d’ailleurs...Enseigner quelque chose qu’on ne maîtrisait pas était compliqué mais je ne voulais pas demander de l’aide aux membres de ma famille par peur qu’ils ne me trouve pas à la hauteur de mon rôle. Voyant ma mine déconfite, Kristel reprit immédiatement :
-Oh...Je ne disais pas ça pour que tu fasses du mauvais sang...Je rectifierai avec eux, ne t’en fais pas...Et oublie mes soins pour ce soir...Tu as autre chose à penser...
-Merci, dis-je, heureuse de sa compassion.
A mon grand soulagement, Léon choisit ce moment pour arriver et je remarquais avec plaisir qu’il s’était fait beau.
-Pardon pour le retard Mère, le Nokk a été joueur et nous a retardé dans notre pêche !
Puis il se tourna vers moi et ajouta en se voulant naturel :
-Alors ? Comment va notre invité de marque ce soir ?! Avez-vous été sages avec elle ?
Les filles acquiescèrent et ils se lancèrent tous des clins d’œil complices. Je compris sans attendre que je m’étais faite berner...à mon plus grand plaisir. Je venais de tomber dans le piège comme l’avait suggéré Mamie Dudu. Mon cœur battit à tout rompre. Notre attirance se concrétisait. Comme s’il avait lu dans mes pensées Léon me sourit ce qui me retourna le bas ventre. Nous nous assîmes à table côte à côte alors que sa mère répliqua :
-Je m’excuse par avance pour ce repas un peu frugale...Mais j’ai discuté avec Madame Nordlys et quand je lui ai dit que tu venais dîner, elle a soutenu que pour une Helga il fallait préparer quelque chose de léger !
Ne comprenant pas bien le rapprochement entre les deux, je murmurai juste :
-Eh bien...Tu as bien fait.
Elle nous distribua donc à chacun une assiette de de soupe à la courgette avec un morceau de pain et de viande et j’en dévoilai un peu plus sur mon existence au cours de la soirée...
-Et donc ? Je me suis toujours demandé pourquoi tu attachais autant d’importance à ce qu’Hans soit ton père plutôt que Kristoff ! S’écria Kristel en espérant une réponse miracle.
Peu à l’aise, je trouvais vite l’excuse que j’utilisais tout le temps et renchéris aussitôt :
-Eh bien déjà physiquement je ressemble plus à Maman Anna et Papa Hans plus qu'à Tonton Kristoff et Tatie... Mais c’est surtout parce que j’ai officiellement été adoptée par eux deux. Tatie Elsa et Tonton Kristoff n’y voient aucun inconvénients puisqu’ils considèrent ma mère spirituelle comme une Marraine et mon Papa spirituel comme un Parrain pour moi.
Marquant un silence, je demandais à mon tour :
-Et pour Monsieur Delahage ? Que s’est-il passé ?
Il y eut un temps d’arrêt de la part de tous les convives avant que Kristel ne réponde :
-Il est décédé à la suite d’une mauvaise chute lorsqu’il avait voulu explorer les falaises où son aïeule, Frantz Aulnus a basculé durant la bataille entre les Northuldra et les Arendellien. Léon sert de Père à ses frères et soeurs puisqu’il est l’aîné et plus âgé qu’eux.
N’osant pas rebondir sur ce détail, ce fut finalement elle qui ajouta en dévisageant sa troupe avec fierté :
-Après sa naissance, Mouna m’avait assuré que je ne pourrai plus avoir d’enfants...Je suis heureuse qu’elle se soit trompée.
J’approuvais du chef alors que nous passâmes au dessert qui se révéla être une belle coupe de sorbet de baies de sureau et myrtille. A la fin du repas, j’étais définitivement adoptée par toute la fratrie et cela me fit oublier mon altercation avec Maman. Je terminais donc mon sorbet en silence, absorbée par le regard de Léon qui me compressait de plus en plus le bas ventre de bienêtre.
-Allez jeune gens, il est temps pour vous d’aller vous brossez les dents et vous mettre au lit pour l’histoire ! S’écria leur mère quelques secondes plus tard.
Puis elle ajouta :
-Ma petite Helga, ça a vraiment été un plaisir, tu reviens quand tu veux !
Elle m’embrassa tendrement la joue puis dit encore à l’adresse de son fils :
-Léon, raccompagne-là, va ! Je ne voudrais pas qu’elle fasse de mauvaises rencontres jusqu’aux berges.
-Bien Maman, dit-il.
Il enfila alors une cape de renne et nous sortîmes ensemble de la hutte. Je grelottais immédiatement en sentant le froid me transpercer le corps.
Comme une idiote je n’avais pas penser à me prendre un manteau car il faisait encore bon à l’heure où j’étais partie. Mon amour secret ne manqua pas de le voir et se détacha très vite son manteau avant de s’écrier :
-Tiens Helga ! Ce serait idiot que notre chamane tombe malade avant la veille de Noël !
Je refusais dans un premier temps mais il me souleva la tresse et me l’attacha. Je fus immédiatement envahie de son odeur qui manqua de me faire évanouir de bonheur.
-Voilà, tu seras mieux, dit-il en me remettant mes cheveux en arrière.
Mes joues se chauffèrent et nous continuâmes notre marche dans un silence apaisant. Il demeura silencieux comme à son habitude. Cela ne me gênait pas et je profitais au maximum de nos deux êtres se baladant dans la nuit noire de la Forêt Enchantée. J’aurais aimé que le chemin ne se termine jamais. Hélas nous finîmes par entendre le clapotement de l’eau des berges et la maison de mes arrière-grands-parents apparut.
-Bien…Ma mère voulait que je t’amène à bon port, te voilà donc chez toi ! Déclara-t-il.
-Tu voudrais entrer pour prendre une dernière tasse de thé ? Proposai-je poliment car je n’avais pas envie qu’il me quitte tout de suite.
Je lus le dilemme dans ses yeux et il finit par murmurer :
-Ce n’aurait pas été de refus…Mais…Euh…J’ai promis à mes frères et sœurs de leur raconter une histoire avant de dormir…On se revoit demain de toute façon ?
-Oui...Oui, bien sûr, déclarai-je, déçue.
Me souvenant subitement que j’avais sa capeline, je me l’enlevais alors et la lui remis sur les épaules. Il devint écarlate et me regarda encore de prêt avant de dire :
-Bon...Eh bien...Bonne nuit Helga...Tu...Tu étais très belle ce soir…Enfin...Euh...Non...Tu l’es aussi les autres jours mais ce soir encore plus !
Je rougis jusqu’aux oreilles alors que mon cœur s’accéléra. Allait-il donc partir sans m’embrasser ? Je me rendis compte seulement maintenant à quel point cela avait de l’importance. Je déglutis violemment et répliquai :
-Merci...Tu étais fort élégant aussi ce soir, Léon.
Nos mains se prirent doucement. L’instant d’après nos lèvres se touchèrent unies dans un seul et même sentiment d’amour, se cherchant d’abord maladroitement pour mieux se presser à nouveau. Je compris dès cet instant que je serai incapable d’attendre le mariage avant de me donner à lui. Mais si Helga ! Mais si ! Tu y arriveras, me grondai-je.
-Ne reste pas seule pour Noël...Viens dormir à la hutte...On te fera de la place, reprit-il d’une voix suave.
-Non…Toi viens dormir à ma hutte, chuchotai-je amoureusement.
Léon hésita quelques instants puis il me regarda encore et finit par murmurer :
-Ce...C’est d’accord.
Il m’enveloppa alors dans ses bras et nous nous étreignîmes à nouveau pendant que nos bouches ne faisaient plus qu’une. Mes mains se plaquèrent alors sur son torse tandis qu’il me caressa délicatement la nuque et les épaules, m’envoyant des milliers d’ondes divines dans mon bas-ventre et la pointe de mes seins. Chaque seconde était précieuse et j’aurais aimé restée ainsi à jamais. Moi contre lui...Nos corps se perdant en un seul...
-Hum…Je vais avoir du mal à te laisser, tu en as conscience ? Demanda-t-il soudain taquin.
-Je l’espère oui, répondis-je amusée.
Je savais déjà que je ne dormirais pas de la nuit tellement j’étais surexcitée. Je me forçais tout de même à me dégager de son étreinte pour le laisser filer.
-Je ne te quitte plus à partir de demain Helga Piceaerd ! S’exclama-t-il en me donnant un dernier baiser, bonne nuit.
-Il nous faudra pourtant être discret…Je veux que ce soit notre secret…Pour l’instant. Mais oui…Bonne nuit Léon, conclus-je tranquillement alors que tout mon être avait envie d’hurler de joie.
Je rentrais en automate dans la maison tandis que mon esprit s’envola de légèreté. Je ne me rappelais pas comment j’atteins mon lit ni comment je me déshabillai. Trop excitée par cette nouvelle sensation amoureuse, je ne m’assoupis qu’au petit matin. J’avais encore un filet de bave sur la joue quand je sentis qu’on m’observait. Peinant à ouvrir les yeux, j’entendis bientôt la douce voix de Mamie Dudu me dire :
-Tu devrais répondre à ta mère, c’est au moins la cinquième missive qu’elle t’envoie et vu comment vous vous êtes quittées hier soir, je ne serai pas surprise de la voir débarquer.
Ah non ! De non ! Surtout pas ! Pensai-je affolée. Dans un effort surhumain, je me levais enfin avec une envie de vomir dûe à mon manque de sommeil.
-Il est quelle heure Mamie ? Demandai-je, j’ai loupé beaucoup d’activités ?
-Hum…Il a déjà fallu que je lise l’histoire du Père Noël et de la Mère Fouettarde aux enfants, puis nous sommes allés chercher les décorations pour la maison et confectionné les graines de la sainte Barbe. Pendant ce temps les hommes sont partis récupérer les bûches et les sapins.
Fournissant un effort pour être optimale pour rassembler toutes les informations, je me passais de l’eau sur ma figure et écrivis un mot rapide pour rassurer ma mère avant de m’exclamer une dizaine de minutes plus tard :
-Je suis désolée Mamie…Je vais t’aider à faire les mets du buffet !
Elle me regarda aussitôt amusée et rétorqua :
-Oui si tu veux, ensuite nous ferons la décoration des sapins puis il faudra te débarbouiller pour le bal et la cérémonie de minuit…Tu dois resplendir maintenant que tu suscites de l’intérêt pour quelqu’un.
Je voulus réfuter mais cela aurait été peine perdue. A la place, je m’activais auprès d’elle, décidant que ma toilette pouvait attendre. D’un geste expert, appris par Mémé Anna dans l’Hellheilm, je découpais les morceaux du ragoût de rennes en brunoise puis j’envoyais le tout dans un ordre bien particulier dans la marmite. Je m’activais dans le même temps à pétrir la pâte pour les bûches de baie de sureau. Les odeurs de sel et de sucre s’emparèrent bientôt de mes narines ainsi que dans celles de tous les enfants du village.
-Maman ? C’est quand qu’on mangera le festin ? Demanda alors tonton Kaspian, déjà prêt à toucher la bûche qui était en train de refroidir.
-Pas tout de suite petit chapardeur ! Et puis ne t’empiffres pas trop ! Connaissant tes sœurs, elles ont dû dévaliser la boulangerie Blodget ! Tu vas avoir le droit à des dizaines de chocolats au dîner de ce soir ! Va plutôt décorer le sapin avec Papa et Lucia, dit-elle.
Boudeur, mon oncle s’exécuta quand nous vîmes les hommes enfin de retour avec les arbres de Noël. Les frères et sœurs de Léon s’agglutinèrent avec force autour ses jambes tandis qu’il était revenu avec un...Epicéa.
-C’est notre sapin grand frère ? Demandèrent-ils.
Il me lança un sourire charmeur et déclara :
-Non ! Celui-ci est pour maîtresse Helga qui a été gentille de donner de son temps hier soir...Le nôtre est à la maison ! Courrez-y !
Ils acquiescèrent de plaisir et s’enfuir alors que le jeune homme me passa devant avant d’ajouter :
-Si vous voulez bien me suivre Madame Piceaerd pour que je puisse savoir où le mettre dans votre grand logis.
Mamie Dudu me fit immédiatement les gros yeux mais me laissa partir jusqu’à ma maison des berges. Ce ne fut que sur le chemin que je pris conscience que j’étais négligée et à voir la tête de Léon qui me lorgnait avec amusement depuis tout à l’heure, il y avait du travail pour que je paraisse présentable...
-Je...Euh...Je vais aller me changer après...Je...Je n’ai pas eu le temps de me préparer, me justifiai-je avant de me dire que ma phrase était pire.
-J’aime bien tes cheveux sauvageons, ça te rend encore plus belle, m’intima-t-il.
-De toute façon, ce n’est pas comme si tu n’avais pas l’habitude, renchéris-je avec ironie en repensant à mon état la première fois qu’il m’avait vu.
-Oui ! Tu ressemblais à un ange perdu, susurra-t-il.
Ebahie par son compliment, j’arrêtais donc d’essayer de récupérer mes mèches rebelles et n’eus pas le temps de riposter qu’il me dégagea enfin la frange pour me voler un baiser. Furtif, il n’en resta pas là et m’en donna un deuxième puis un troisième, puis une infinité qui m’engourdirent de bonheur. Ce furent les pics de l’épicéa qu’il tenait toujours dans ses mains qui nous ramenèrent à la réalité. Nous nous regardâmes un court instant avant d’éclater de rire. Puis nous nous écartâmes rapidement l’un de l’autre en voyant Ylva arriver dans notre direction.
-Ah tu es là, jeune fille ! Il paraît qu’il faut que je vienne vous aider à décorer l’épicéa ! Jubila-t-elle.
N’y croyant pas une seule seconde surtout en voyant à sa tête qu’elle était là depuis un moment, je fus tout de même contente de la voir car j’avais moi-même une requête de l’ordre de l’intime à lui demander. Mamie Dudu étant absente, je préférais prendre mes précautions au cas où il se passerait quelque chose. Non Helga ! Tu as dit que tu résistais ! Me grondai-je. Comme s’il avait senti que nous voulions converser, Léon renchérit :
-Bien ! C’est qu’elle pèse la bête ! Je vous attends dans la maison !
Il disparut tout de suite de notre champ de vision. Je voulus alors parler mais rien ne sortit. Mon esprit était perdu entre la raison et les sentiments. Je ne connaissais pas grand-chose sur celle que nous appelions tous "La petite Tante" ou "Grande Marraine" mais Mémé Anna et Pépé Elysia m'avaient confié qu'elle les avait aidés à vivre leur histoire d'amour notamment en les chaperonnant auprès de leurs propres parents.
Comprenant que j’avais le trac, elle m’observa soudain et murmura avec un sourire malicieux:
-Il n'y a pas de problème jeune fille...
Mes joues se chauffèrent et je questionnai peu confiante :
-Alors... Tu serais prête à ne rien dire à Mamie Dudu ? Tu vas la trahir ?
-Balivernes ma petite chérie ! Je ne trahis personne, j'ai toujours fait à ma guise, n'en déplaise aux autres ! Rétorqua-t-elle durement.
Elle se radoucit ensuite et ajouta :
-Tu aimes ce jeune homme et tu as envie de ne faire qu'une avec lui, n'est-ce pas ?
Rougissant violemment à cause de son ton direct, je réfutais aussitôt :
-Non...
-Ooooh la menteuse, minauda-t-elle, j'ai beau ne plus avoir une aussi bonne vue avec mes 85 printemps, je sais encore reconnaître le désir ardent qui s'empare de deux personnes qui sont attirées physiquement l'une vers l'autre... Toi ma petite chérie, tu es un vrai brasier... Tu voudrais qu'il s'agite avec force dans ton jardin secret pour enfin comprendre ce que ressentent les autres adultes autour de toi...
Mon être chauffa de plus en plus fort alors qu'elle se rapprocha de moi et susurra à mon oreille en me caressant sans pudeur :
-Oh oui... Petite Gaga... Tu veux qu'il parcoure ton corps indéfiniment de sa bouche et ses doigts... Qu'ils t'agrippent ce cou élancé, cette belle paire de seins, ses cuisses fines, cette toison et ses fesses rebondies... Bref toute cette cambrure encore immaculée...
Rongée de l'intérieur par une nouvelle excitation qui me comprima le bas ventre, je buvais ses paroles alors que ses doigts n'en finissaient plus de jouer à me frôler mes parties stimulantes. Comprenant que son effet fonctionnait ma petite tante me lâcha subitement tandis que j'avais envie de courir tout de suite dans la maison pour sauter sur Léon et rencontrer son corps nu.
-Faux jeune fille ! S’écria-t-elle.
-Hein ? Quoi ? Demandai-je en m’empourprant.
-Tu veux aller trop vite... On dirait ton arrière-grand-mère... Susurra-t-elle à nouveau, prends ton temps pour faire durer le plaisir... Oui... Ces moments-là de tendresse sont très importants pour l’estocade finale... Une fois qu'il s'est occupé de toi... Et toi de lui...
-Moi de lui ? Répétai-je sans comprendre.
-Oui... Toi de lui très chère... Tu veux qu'il te désire et qu'il t'aime fort, n'est-ce pas ?! Alors il va falloir que tu lui donne cette envie aussi...
-Mais...Mais comment ? Chuchotai-je presque honteuse comme une petite fille à qui on délivre un secret.
Face à ma tête encore pleine de candeur, la vieille dame éclata de rire et renchérit :
-Eh bien... En parcourant ce qui fait de lui un homme avec douceur ou force... Enfin... Tu doseras par toi-même...
Refusant de lui dire que je ne pourrai jamais me permettre de toucher cette zone-là par mes doigts et encore moins de mes lèvres, je baissais immédiatement les yeux pour la fuir ce qu'elle ne manqua pas de remarquer puisqu'elle s’écria encore :
-Toute idée de dégoût ou de pudeur va disparaitre dès l'instant où le coït va commencer ma petite chérie, mais il est tout à fait normal qu'avec les principes qu'on t'a appris tu cogites pour l'instant.
-Non mais je n'y arriverai pas...Je saurai pas bien m'y prendre...Je...Je suis nulle partout... Bredouillai-je.
-Ta mère a bien réussi pour ton père et ton oncle ! Déclara-t-elle brusquement.
Refroidie d'un seul coup, je renchéris aussitôt avec dégoût :
-Je ne suis pas certaine que me parler de mes parents soient la meilleure solution…Merci Ylva.
-Il est vrai, nota-t-elle confuse, bien dans ce cas laisse-moi te montrer comment faire…
Experte, elle glissa alors ses doigts sur la canne qui lui soutenait les deux autres jambes tandis que je l’observais assez gênée. Trop technique pour moi, j’essayai de retenir la position des doigts dans les moindres détails tout en sentant que j’allais me tromper à coups sûrs. Allai-je vraiment avoir le temps de réfléchir quand je serai dans l’action… Enfin…Si j’étais dans l’action car je m’étais jurée qu’il ne se passerait rien avant le mariage !
-Tu vois ?! Il n’y a rien de compliqué ! Minauda bientôt la doyenne alors que je rougis jusqu’aux oreilles, crois-moi…Une fois que tu as fait ça…Le reste ne peut que bien se passer…
-Je...Je ne veux pas savoir, bafouillai-je, soudain malade de gêne.
-Dommage...C’était pourtant la meilleure partie !
Furibonde, je me tournai immédiatement vers elle et grommelai :
-S’il te plaît Ylva, parle moins fort ! On a un bon écho ! Je suis sûre que Léon t’as déjà entendu ! Sans compter du reste de la communauté ! Bravo la discrétion !
Loin d’être affectée, la vieille dame vint à mes côtés et me tapota gentiment l’épaule en répliquant :
-Oh voyons ! Tu as face à toi, la femme la plus observatrice et la plus passe-partout de tous les Northuldra. Aucune crainte de te faire prendre avec moi…Si tu appliques mes conseils.
Tiraillée entre continuer de l’écouter ou partir sur le champ, je finis par choisir la première option et ronchonnai :
-D’accord...Mais chuchote par pitié...
Prenant son rôle très à cœur, Ylva reprit donc de plus belle :
-Autant ne pas te mentir tu risques de ressentir un désagrément durant les premiers instants où vous n’allez faire qu’un…Mais ce n’est rien comparé au bonheur qui t’attend…Vous allez vous sentir plus sauvages…Plus ouverts…Plus étourdis… Il n’y aura plus aucune limite dans vos pensées…Dans vos mouvements...Certaines et certains vont peut-être te surprendre…N’aies craintes, tu ne dois pas les considérer comme sales… Ce genre de ressenti sont les mêmes que lorsque tu te caresses mais en beaucoup plus puissant.
Quand je quoi ?! Pensai-je horrifiée. Mon regard la fuit immédiatement. Je n’avais pas envie de lui avouer que je ne m’étais jamais rien fait. Ce fut peine perdue…Elle le comprit tout de suite. A ma grande surprise, elle n’eut aucune colère ou moquerie à mon égard mais rétorqua plutôt comme un refrain :
-Oh, je vois…Pour un homme on applaudit, pour une fille on inculque de la honte… Tu n’as donc jamais eu aucune discussion avec une chamane et une guérisseuse qui t’aurais appris qu’il est nécessaire de découvrir son corps pour savoir ce qui te plaît ou pas ?!
Secouant rapidement la tête, je chuchotai tout aussi gauche :
-Je…Non…Jamais Mémé Iduna Sappos…La mère de Pépé Elysia avec qui j’ai conversé par voyage astral avant de connaître Maman ne m’a enseigné tout cela alors que c’est elle qui m’a appris le chamanisme.
Le visage de Madame Nordlys blanchit soudain alors qu’elle s’étrangla :
-QUOI ?! C’est ma Reine qui t’as éduqué et elle ne t’a rien appris sur le titillement de ton bouton secret…
Amusée, elle ajouta encore d’une voix pensive :
-C’est qu’elle ne doit plus savoir ce que ça fait…
Trouvant cette phrase très embarrassante, je me raclai subitement la gorge et demandai à nouveau :
-C’est donc…à ce moment-là…Quand il entre...Que…Ça fait du bien ?
-C’est du début à la fin en réalité, répondit-elle du tac au tac, mais c’est l’apothéose finale qui est effectivement le plus fort…Quand tu ne cherches pas à l’atteindre à tout prix...Quelquefois ça marchera et des fois non...Mais il est clair que si tu te fixes comme objectif de trouver ce bien être en permanence…Tu seras perpétuellement frustrée...Pas de pression...Il viendra tout seul au fur et à mesure de la pratique…Il faut juste ne pas y penser et vivre l’instant.
-D’accord, murmurai-je…Mais Ylva…Comment je vais savoir si...Si j’ai trouvé cet instant de bienêtre ?
Elle éclata aussitôt de rire et pouffa dans un demi sourire :
-Tu sauras ne t’en fais pas… Je dirai même ! Vous saurez tous les deux !
Sa conclusion nous laissa songeuses. Toujours aussi troublée, je n’osais toutefois pas lui dire que j’étais très contente que nous ayons parlé de ces rapports à cœur ouvert. Mon angoisse était toujours là, bien réelle mais dédramatiser la situation comme elle venait de le faire me donnait encore plus envie de franchir le pas avec Léon à présent. Elle avait ce grain de frivolité qui faisait que tous les sujets mêmes les plus intimistes pouvaient être discutables sans une once de pudeur.
Me raclant mon pieds contre le gravier pour marquer ma timidité, je pris ensuite mon courage à deux mains et chuchotai un peu honteuse :
-Merci Ylva... Vraiment merci...
Me baissant rapidement, je l'enlaçai assez fort tout en essayant de ne pas la casser. Fière de cette gratitude elle me frotta vigoureusement le dos et renchérit :
-De rien jeune fille... Tu ne peux pas savoir comment ça fait du bien de me sentir encore utile pour quelqu’un dans ce domaine ! Alors si en plus c’est pour une Piceaerd ! C’est doublement plaisant...Il ne me reste plus qu’à assister à vos ébats pour voir si tu appliques bien toute ma méthode !
-Attends quoi ?! Qu’est-ce que tu viens de dire ?! Questionnai-je cette fois choquée.
Face à ma tête qui avait blanchi d’un coup, Madame Nordlys éclata de rire et répliqua :
-Oh je crois que tu as très bien compris mon petit cœur !
Me sentant bête d’avoir cru un instant que cela serait gratuit, je me sentis un peu prise au piège avant de me rendre compte très vite que je m’en fichais. Du moment que Léon et moi pouvions nous aimer dans un endroit tranquille sans être à la vue de tous...
Laissant encore quelques secondes de suspense, je conclus alors :
-C'est d'accord... Cependant tu ne sauras pas quand ni où...
-Oh ne t'inquiètes pas pour moi... C’est mon travail, le repérage ! Reprit-elle avec sérieux.
Nous lançant un regard complice, nous gloussâmes en même temps. Puis Léon sortit de la maison en s’exclamant :
-J’ai installé l’épicéa dans le séjour près de la fenêtre, cela convient-il à notre chamane ?
Oubliant totalement la doyenne Northuldra, je lui passais devant avec un sourire exquis et allais j’observer le grand arbre qui avait laissé son odeur dans la pièce. Restant quelques instants comme une petite fille, je murmurais ébahie :
-C’est…Parfait…
Mon amour en fut ravi tandis que je lui dis encore :
-Commence à décorer, je te rejoins, je me passe juste une nouvelle robe d’abord et me recoiffe bien !
Il voulut protester mais je réussis à lui échapper et grimper l’escalier pour atteindre ma chambre. Espérant secrètement qu’il m’y rejoigne, je fus presque déçue une dizaine de minutes plus tard quand je redescendis dans une ancienne robe en fourrure doublée qui appartenait à Mémé Anna, parée de mes cheveux roux lâchés pour cette grande occasion.
-Whaaou…Helga…Tu…Tu es éblouissante, murmura-t-il sans voix.
Cela me gêna mais je lui offris un sourire jusqu’aux oreilles.
-Oui…Le menton pointu de Papa est un peu plus noyé au milieu du reste, lâchai-je.
C’était le trait de physique que je détestai le plus chez moi...Ce visage étendu et fin qui n’avait rien à voir avec celui rebondi et jovial de Maman… Léon ne sembla pourtant pas s’en soucier puisqu’il finit par dire avec franchise :
-Il est là, donc faut t’y faire… Mais il n’est rien comparé au reste de ta beauté.
Faisant à peine attention à Ylva, nous nous dégotâmes bientôt plusieurs baisers et prîmes notre temps pour décorer chaque branche de l’arbre jusqu’à ce que Mamie Dudu et Papy Antoine n’arrivent avec Kaspian et Lucia pour nous déclarer qu’ils partaient pour Arendelle.
Ce fut également notre tour de nous rendre au bal. Amusés, mon amant et moi convînmes ensemble que nous ne danserions ni ne nous embrasserions sous le gui par prudence. Je profitai plutôt de ce moment pour apaiser des patients. Remerciant les grimoires de mes aïeules que je savais appliquée à la lettre, je me sentis soudain mal quand je bloquais sur ma dernière patiente.
-Ne vous inquiétez pas Madame Piceaerd...Vous avez déjà fait du beau travail, me dit-elle gentiment.
Mais il me fallait me rendre à l'évidence : Si par malheur, je devais faire face à une action plus complexe un jour, je me retrouverai très bête.
-Allez au buffet ! Ça vous changera, ajouta-t-elle encore.
Suivant son idée, je retrouvais vite ma bonne humeur, même durant toute la cérémonie de minuit.
Le retour à la maison se fit ensuite dans la plus grande discrétion. Je m'y engouffrais la première et croquai rapidement des feuilles de menthe pour améliorer l’haleine. Léon arriva quelques secondes après avec un grand sourire et nous nous mîmes à l’aise autour de la table avant qu’il ne finisse par dire :
-Bien...Il est temps de passer aux choses sérieuses à présent !
Mon visage devint écarlate alors que mon cœur se remit à accélérer. Était-il à ce point sans filtre lui aussi ?! Devais-je me mettre debout ? Rester assise ? Vu le plomb dans mes jambes, il m'était impossible d'effectuer quoi que ce soit...Il me fallut donc plusieurs secondes pour comprendre que mon amant avait un genou posé à terre et une bague dans le creux de ses mains. Incapable de dire la moindre parole tellement j’étais éberluée, j'ouvris à la place, deux grands yeux de surprise. Sentant que c'était long, il dit encore :
-Je... J'aurais aimé faire venir les rennes, les papillons et les feuilles hélices comme le veut la coutume...Mais je ne voulais pas...Que tu passes la nuit à nettoyer ton plancher...
Soucieuse que ça allait trop vite pour moi, je répliquais d'une voix détachée :
-Tu as à ce point peur de me perdre que tu me fais déjà une demande en mariage ?!
Loin de se vexer, il répondit plutôt :
-Non... Je sais juste que c'est toi, c'est tout... Oui, Helga Piceaerd, c'est avec toi que je désire passer ma vie depuis le premier jour où tu es venu faire les soins à Maman... Alors si tu ne veux pas m’épouser tout de suite, accepte au moins la bague.
Fébrile, je retrouvais mon sérieux et glissai bientôt le bijou agrémenté de l’emblème des Delahage. Elle luisait à mon annulaire.
-J'accepte les deux, murmurai-je en le maintenant du regard.
Se fichant visiblement que je n'aies rien à lui offrir, il se releva alors et se posta à ma hauteur avant d'enlacer ses mains aux miennes. La tension amoureuse monta d'un cran. Les liens invisibles de notre désir commun se resserrèrent et nos bouches se rencontrèrent bientôt dans une lenteur qui me mit en extase.
-Oh Helga... Tu es si belle... Qu'est-ce que je t'aime... Murmura-t-il déjà grisé.
-Moi aussi, Léon, moi aussi, chuchotai-je en le rapprochant si près de ma poitrine qu'il pouvait la voir se soulever.
Qui de nous deux fit le premier pas pour briser la glace de l'intimité ?! Je n'en eus aucun souvenir. Rôdée grâce aux conseils d’Ylva, je réussis bientôt à lui empoigner les fesses pour atteindre sa masculinité. Durcis de plaisir, mes mamelons à demi découvert, me firent presque mal quand je le vis gesticuler de bonheur pendant que je l'apprivoisais avec douceur. Tout aussi tendre, sa bouche trouva bientôt le chemin de mon cou et sa langue se délia enfin dans le creux de ma poitrine, m'aspirant dans un abîme des plus plaisants.
-Oh...Mes...Aïeux...On...On devrait peut-être trouver le lit ? Chuchotai-je.
Je voulus me relever, mais mon amant réfuta d'une voix grave. :
-Non...Non reste là... On est bien là...
Ne voulant pas le contrarier, je m'appliquai à sa volonté et le laisser me dorloter pendant que je glissais mes doigts sur sa virilité.
Cette étreinte…Cette passion…Cet éveil des sens…Ma petite tante avait raison…C’était divin…Préventives, ses mains se faisaient plus tendre à chaque instant tandis qu’ils les passaient et repassaient plusieurs fois sur mes fesses, mes cuisses et mes entrejambes jusqu’à les écarter avec finesse. Me raccrochant désespérément à son cou que je baignais de baisers de moins en moins pures, je n’osai pas prendre d’initiative quant au reste de la conduite à suivre.
Elle se fit toute seule sans que lui ni moi n’eûmes besoin de forcer. Très vite, ses mains s’attardèrent sur ma croupe qu’il agrippa pour me déplacer de la chaise vers la table, puis ses doigts s’acharnèrent sur ma culotte qui finit par déclarer forfait en épousant le sol. Les dernières chandelles tamisaient la pièce, rendant le moment encore plus privé.
Mais de tous mes sens, le toucher était des plus déconcertants…Avoir ses cuisses nues…Ses poils tièdes…Cette chaleur contre mon aine…J’avais déjà l’impression d’atteindre le fameux bonheur dont m’avait parlé Madame Nordlys. Et pourtant…Ce ne fut bien que le début de l’enivrement.
Réhaussée et assise sur le meuble qui semblait bien tenir, nos bas-ventres se collèrent bientôt jusqu’à ne plus faire qu’un. Serrant les dents quelques secondes face à la pression qui me compressaient de plus en plus l’intérieur de ce lieu si secret, je poussais presque un cri plaintif quand je sentis que c’était percé. Soucieux de mon état, Léon prit quelques instants pour passer ses doigts dans mes cheveux et m’embrasser à pleine bouche.
-Excuse…Commença-t-il.
-Non…C’est parfait, renchéris-je à mon tour tout en l’invitant à s’insinuer à nouveau dans cet instant magique.
Nous ne nous fîmes pas priés et nos corps parlèrent bientôt plus que nos paroles. J’avais beau me vouloir discrète, je ne résistais pas à l’appel incessant de ces frémissements qui me dispersaient de plus en plus de partout. C’était juste nous deux…Nos jouissements…Nos âmes ne faisant qu’une… D’un commun accord avec nous-même nous devînmes plus violents dans nos allers-retours si bien qu’une chose extraordinaire mais indescriptible finit par se passer.
A la fois émue et interloquée, je me sentis soudain mouillée dans l’intérieur de mon corps et compris bien vite que cela avait un rapport avec l’amour de Léon qui avait à son tour extériorisé.
Oh…Pas de panique Helga ! Ce détail ne devait pas être très important si Ylva ne t’en a pas parlé ! Me convainquis-je.
Je regardai mon amant complètement consolée et lui agrippai bientôt la main pour lui faire monter les escaliers. Nous recommençâmes l’expérience dans un bon lit cette fois-ci et ce ne fut qu’après la troisième étreinte que nous nous endormîmes plus amoureux que jamais.
Voilà voilà...
Hans ? Anna ? Vous êtes toujours là ?
Ah...Je crois qu'on les as perdus...
Et sinon pour la chanson
Comme dit la semaine dernière, il faut faire attention aux différentes timelines.
Pour ce chapitre nous sommes dans l'ancienne timeline...
Pas de panique ma bibiche d'amour ! Ansa va tout expliquer !
Dans les chapitres où c'est écrit "ANCIENNE TIMELINE", le temps reprend au moment de la fin de RVLP4... C'est à dire qu'Anna d'Arendelle va très bien et surtout petit point important, Ylva est vivante !
Tandis que quand c'est écrit "TIMELINE ACTUELLE" bah on est après RVLP5, c'est à dire qu'Ylva est morte et mariée à Iduna Sappos dans l'Hellheilm et Anna bah mal en point à cause du sort d'Emma Piceaerd...
Voilà, voilà...C'est comprendo Bibiche d'amour ?!
Nickel ! Si c'est tout bon, nous pouvons y aller !
Comme ils sont mignons les parents de notre petite Gaga... On va voir comment ils seront à la fin du chapitre !
Chapitre 2 : En apesanteur :
ANCIENNE TIMELINE...
-Merci à tous pour votre présentation des traditions familiales. Je vous souhaite à présent de bonnes vacances chers petits, profitez-bien en espérant que peu d’entre vous ne reçoive la visite de la Mère ou du Père Fouettard ! M’écriai-je en les regardant joyeusement.
Dociles mais surexcités, les élèves acquiescèrent tout en se dirigeant vers la porte.
-A ton avis c’est Pépé Elysia ou Mémé Anna qu’on va avoir nous ? Demandèrent les jumeaux en s’accrochant à mes jupes.
-Hum…S’il fallait commencer par le début d’année, je trouve que vous avez été un peu turbulent…Mais sinon…Globalement, vous vous êtes assagis. Vous vous bagarrez moins, vous êtes attentifs en classe, vous aidez les autres et avez moins la bougeotte... Donc y a peut-être une chance que vous ayez le Père ou la Mère Noëlle !
Mes petits frères retrouvèrent immédiatement le sourire et me sautèrent au cou. Puis ils se regardèrent fièrement et reprirent :
-En même temps dix ans c’est l’âge de raison !
-Perdu ! S’écria Kaspian qui arriva aux côtés de ma cousine Emma, c’est sept ans, l’âge de raison ! C’est moi après-demain qui les aura. Puis vous, vous avez six ans et demi d’abord !
Le visage des garçons s’assombrit immédiatement et Elysia serra déjà les poings prêt à se quereller avec son oncle quand Mamie Dudu arriva pour récupérer tout ce beau monde.
-J’embarque Elysia et Pieter le temps qu’Anna vienne les chercher, expliqua-t-elle.
J’approuvais tout de suite du chef et me rapprochais alors de Lucia tout en lui faisant des chatouilles.
-Ga ! Arrête les guilis ! Rit-elle.
-Oui ! Cette demoiselle vient de goûter et je ne voudrais pas qu’elle régurgite le tout ! Me gronda gentiment ma grand-mère avant d’ajouter :
-J’en ai d’ailleurs préparé un pour toute la famille. Tu te joins à nous ?
-Oui Mamie, ça me ferait plaisir ! Clamai-je.
Avant d’apercevoir Léon qui se tenait près de la porte d’entrée. Mon cœur s’emballa immédiatement alors que tout mon corps devint moite. Je détournais aussitôt le regard pour ne pas montrer que mes joues étaient en feu. Il occupait toutes mes pensées depuis le fameux jour où j’avais dû soigner sa mère, six mois plus tôt. Nous ne nous étions jamais vraiment quittés depuis tout ce temps car il était venu chercher ses jeunes frères et sœurs à l’école tous les jours ce qui nous avait permis d’apprendre à nous connaître. J’avais très vite réalisé qu’il serait plus qu’un simple ami et passai des nuits entières à rêver qu’il fasse le premier pas pour m’embrasser. La seule qui ne comprenait pas que nous souhaitions prendre notre temps demeurait Ylva.
-Moi à ta place j’aurais déjà sauté sur ce beau ténébreux ! Me raillait-elle à chaque fois.
-Oui mais nous, nous ne sommes pas des sauvages, Madame Nordlys ! Me défendais-je.
-Pfff...A se demander si tu es vraiment une Piceaerd, jeune fille ! Concluait-elle toujours.
Elle ne pouvait pas savoir le mal que cela me faisait de me le répéter. Malgré ma soit disant acceptation par toute la famille, je demeurai malgré tout détachée des autres, tout juste utile à être « la grande sœur modèle» pour les jumeaux et les jumelles avec qui j’avais un trop grand écart pour avoir une certaine complicité...C’était un point commun qui nous avait rapproché avec Léon car lui aussi avait un bien gros écart avec les membres de sa fratrie...
-Monsieur Delahage ! Quel plaisir de vous voir ! S’écria soudain ma grand-mère tout en me ramenant à l’instant présent, vous venez pour quelqu’un en particulier ?
-Oui, notre sœur, chuchotèrent les jumeaux en pouffant de rire.
Vexée d’être tournée en ridicule, je devins cramoisie et leur pinçai les bras à chacun tout en disant durement :
-Allez chercher vos manteaux ! Plus vite que ça !
Les jumeaux ne pipèrent mots alors que je lançais un sourire désolé au jeune homme. Peu à l’aise avec Mamie Dudu, il évita son regard et bredouilla alors :
-Bonjour...Euh...Madame...La Reine...Enfin...Madame Piceaerd...Je viens récupérer mes petites sœurs et mes petits frères...Comme toujours...J’ai...Euh...J’ai d’ailleurs à parler à Helga...A propos de...Des progrès qu’Enge doit faire en algèbre...Enfin...Euh...Si vous le permettez...Bien sûr ?!
Me tournant vers elle avec espoir, je fus contente de l’entendre dire bientôt :
-Si c’est purement professionnel, je ne voudrais pas empêcher ma petite Gaga d’effectuer son travail ! Pas trop longtemps néanmoins ! Le thé risque d’être froid !
Nous hochâmes une tête compatissante et attendîmes avec impatience qu’ils déguerpissent tous. J’essayais de faire les ralentir les battements de mon cœur mais cette attirance physique me mettait dans tous mes états si bien que je cachais mon stress par une phrase plus décontractée :
-Alors comme ça, tu te caches derrière ton petit frère pour pouvoir me parler ! Tu sais que Mamie Dudu n’a jamais mangé personne !
-Mais elle est tellement...Impressionnante ! Dit-il tandis que ses joues s’embrasèrent.
-Oui, elle a beaucoup de charisme, avouai-je avec plus de sérieux.
Pas comme moi qui n’en impose ni en chamanisme ni en tant qu’institutrice...Ajoutai-je tout de suite pour moi-même. Ne souhaitant pas me persécuter davantage, je repris ensuite :
-Comment s’est passé ta journée ?
-Epuisante ! S’exclama-t-il sincèrement, le tri dans mes caisses de légumes a pris plus de temps que prévu et je n’ai pas fini ma pêche...Il va falloir que j’y retourne...
-Et tu voudrais que je t’accompagne ? Devinai-je en plongeant mon regard dans ses beaux yeux noirs.
-Quoi ?! Euh...Non, non, pas du tout...Enfin si, j’aurais été ravi mais...Je ne suis pas là pour ça...J’avais réellement quelque chose à te demander ! Bredouilla-t-il avec timidité, voilà, je sais que c’est un peu compliqué avec les préparatifs de Noël mais est-ce qu’il serait possible que tu viennes ce soir pour aider Rackel et Ilse à maîtriser leur leçon sur la différence entre les conifères et les pins…Elles n’ont pas très bien compris... Et puis comme ça, tu pourras aussi faire ses soins à Maman !
Bien que n’étant pas très à l’aise avec cette activité, je répondis tout de même :
-Oui c’est d’accord.
-Vrai de vrai, Helga Piceaerd ?! Répliqua Léon le sang à nouveau aux joues.
J’approuvai alors que mon cœur repartit de plus belle en voyant son air rayonnant. Pris dans sa lancée, il osa dire encore :
-Super ! Nous allons pouvoir profiter d’être ensemble avant que tu ne partes en Arendelle !
Un peu gênée mais flattée par l’idée, je m’exclamai à mon tour :
-Non ! Pas de royaume européen pour moi cette année... Je reste ici pour mon devoir de chamane. Comme je dois assurer la cérémonie de minuit, je préfère rester sur place. Je suis la seule de la famille ! Pour la première fois Mamie Dudu a réussi à entraîner Papy Antoine, Lucia et Kaspian à Arendelle à la demande de Tatie Elsa et Maman. Ils ont tous accepté.
Devenant subitement rubicond, mon ami reprit alors :
-Si...Si tu veux bien sûr...Tu pourras le fêter avec nous...Je suis certain qu’aucun membre de notre fratrie n’y verra d’inconvénients !
-Certes, renchéris-je rapidement, ce sera le cas puisque tous les Northuldra le fêtent tous ensemble ! Ce n’est pas moi qui suis là depuis deux ans qui vais t’apprendre ça quand même ?!
Le regardant amusée, je tombai une nouvelle fois sous son charme tandis qu’il se confondit en excuses en comprenant le sens de mes paroles.
-Oh...Euh...Oui...Bien entendu...Bon…Eh bien…Je dois retourner travailler...A tout à l’heure pour le dîner, Helga, bredouilla-t-il.
Je confirmai par un hochement de tête et conclus :
-Oui, à tout à l’heure.
Il partit enfin et je soupirais d’aise tout en essayant de retrouver un rythme cardiaque normal. Je n’étais pas encore prête à me confier à quelqu’un à son sujet. Mais je savais déjà que ce ne serait pas à Maman. Pas pour son côté impulsif, pas pour sa capacité à tenir sa langue mais tout simplement parce que je savais qu’elle n’avait jamais eu des sentiments aussi forts pour Papa.
Je demeurais un accident, aimée de mon père, aimée de ma mère mais prisonnière de ce couple divorcé qui n’aurait jamais eu lieu d’être et qui était à présent épanoui avec sa propre famille respective…
-Bah alors grande sœur ? Tu fais quoi ? Mamie Dudu est pas contente ! Elle se doutait que tu mettrais du temps ! S’exclamèrent soudain les jumeaux qui étaient revenus.
Je sursautais aussitôt alors qu’Elysia renchérit :
-Bah tu n’as pas compris Pieter ? Elle rêve de son amoureux ! Oh Léon ! Je t’aime Léon ! Tu es trop beau et trop fort Léon !
Il fit alors des cœurs avec ses doigts et son jumeau ricana en grognant :
-Quand Maman va savoir ça !
-Je vous interdis de lui dire ! Grommelai-je férocement.
-Alors ça veut dire qu’on a raison ? Jubilèrent-ils en chœur.
Indécise, je leur tirai la langue. Ils se lancèrent derechef un accord satisfait et Elysia tendit sa main vers ma poitrine pour me soudoyer en répliquant :
-Si tu dis que tu nous préfères à Rita et Kirsten avec sincérité, on promet de ne rien dire à personne !
Serrant les dents pour ne pas leur mettre une fessée à chacun, je mentis donc avec aplomb en déclarant :
-Je vous préfère à ces deux Miss Parfaites...
Cela fit illusion...J’espérais juste que ça ne me retomberait pas dessus... Chassant cette peur nous sortîmes enfin de la hutte pour retrouver la maison de notre aïeule où nous prîmes un bon goûter malgré la tiédeur du thé.
-Mamie...Maman elle arrive à quelle heure ? Finit par demander Elysia avec impatience.
-Pourquoi la Tornade ? Tu t’ennuies tant que ça avec Papy Antoine ? Demanda ce dernier en lui grattant la tête.
-Quoi ?! Non, non, je demande comme ça, c’est tout, reprit-il.
-Hum…Elle ne devrait plus tarder de toute façon, allez jouer avec Emma et Sofia si vous voulez en attendant ! Les pressa derechef notre grand-mère d’une voix insistante.
Pieter et Kaspian rosirent en même temps et je regrettais presque de ne pas avoir leur âge pour pouvoir les suivre. Mais non. J’allais subir l’interrogatoire qui se profilait à l’horizon... Comprenant qu’il devait partir aussi, mon troisième grand-père ajouta alors :
-Lucia et moi allons vous accompagner, ce sera l’occasion de discuter un peu avec Yohan et Camille.
-Papa Toine va faire voler Cia ? Demanda immédiatement la petite.
-Oui ma Belle ! Courant d’Air et Kaspian prendront le relai ! Renchérit-il en lui prenant la main.
Mamie Dudu embrassa donc sa petite famille et attendit qu’ils s’en aillent tous avant de demander sans prendre de gants :
-Alors ? Pour quand est le rendez-vous galant avec Léon ?!
Je voulus réfuter mais ce fut peine perdue. Mon visage chauffa jusqu’aux oreilles et je me rattrapai simplement en répondant :
-Je suis invitée à dîner chez eux ce soir pour donner des cours particuliers à ses petites sœurs.
Non crédule, mon aïeule explosa alors de rire et répéta :
-Mais oui ! C’est ça ! Un cours particulier ! La bonne excuse ! Avec ton grand-père Agnarr on disait tout le temps qu’on devait nous rendre à notre arbre pour lire ensemble...Ce qui fut vrai...Jusqu’à un certain temps... Ah…On en a passé du temps sous cet arbre à s’embrasser et même plus…
Devenant rouge de confusion en entendant cela, je renchéris aussitôt :
-Je ne voulais pas vraiment le savoir ça Mamie…Et puis je n’en suis pas du tout là avec Léon. Je saurais rester prude jusqu’au mariage, moi…J’y arriverai !
Ses yeux se perdirent soudain dans le vague et elle sourit en répliquant :
-Oula ! Ne redis jamais ça ! Surtout quand tu sais que Grande Marraine nous observe d’on ne sait où ! Elle a 85 ans tout de même, son cœur peut lâcher à tout moment !
De plus en plus embarrassée, je ne sus quoi répondre et me sentis même honteuse d’avoir pensé que je n’en avais rien à faire. Sentant qu’elle avait toute mon attention, ma grand-mère reprit alors :
-Tu sais petite Gaga...Nous disons toutes ça…Et puis après, tu as ce sentiment très fort de désir qui t’envahit et te ronge de l’intérieur si bien que tu ne penses plus qu’à ça...Seule ton ancêtre Helga Piceaerd avait résisté à ne rien faire avec Papy Olaf avant le mariage...Alors si tu suis sa trace, tu seras la chamane la plus respectable et la plus pure que nous connaissons.
Être à la hauteur de mon arrière-deux fois grand-mère ?! C’était pour moi inespéré... M’enlaçant avec affection, elle chuchota encore :
-Mais outre cette grande étape, peut-être que vous aurez déjà une approche physique par des baisers...Si c’est le cas, ta relation restera un secret entre nous. Je vais même te dire mieux...Je me chargerai de te couvrir si jamais ta mère pose des questions…De ton côté essaye d’être discrète, d’accord ?
-Ne t’en fais pas Mamie Dudu, je le serai...Une chance...J’ai tiré de Papa pour ce côté-là, mais...Merci quand même, dis-je en l’embrassant sur la joue.
Elle acquiesça et nous allâmes rejoindre le reste de la famille au plein air. Je me pris alors de passion pour jouer à chat avec les plus jeunes et fournis un gros effort pour ne pas penser à mon amoureux qui continuait d’omnibuler mes pensées. Plus les heures passaient, plus je redoutais l’éventualité d’avoir un dîner avec lui et les autres Delahage par peur d’être trop bête. Quand le soleil commença à décliner Maman arriva. Elle profita un petit temps de tous nous avoir pour expliquer les directives à suivre sur le programme du lendemain à Mamie Dudu et Papy Antoine.
-Tu dînes avec nous ma Furie Rousse ? Finit par demander mon aïeule.
-Non merci Maman, j’ai promis à Kristoff que je faisais que l’aller-retour et je n’ai pas envie que les jumeaux se couchent tard surtout si nous réveillonnons demain ! Répondit-elle.
Je fus heureuse de cette décision car cela me laisserait un peu de temps pour me préparer de mon côté. Réussissant rapidement à canaliser mes petits frères, elle leur fit dire au revoir à tout le monde alors que je m’exclamai à mon tour :
-Tu passeras aussi le bonjour à mes poupettes !
Les garçons prirent aussitôt la mouche et grommelèrent en chœur :
-Eh ! T’as dit que tu les aimais moins que nous !
Contrariée, Maman me fusilla tout de suite du regard et demanda :
-Qu’est-ce que c’est que cette histoire Helga d’Arendelle, Westergaard ?!
Décontenancée, Pieter reprit avant moi :
-C’est rien Maman, c’était pour un jeu !
-J’espère ! Renchérit-elle sèchement à mon égard, je ne veux pas de différences entre ton père et moi ! Et tu le sais très bien jeune fille ! Tu dois aimer tout le monde pareil ! Quand la famille se défait, la maison tombe en ruine ! Honore la mémoire du grand roi Agnarr et applique son mantra !
Vexée par ce ton de reproche, je me frottai les mains sur ma robe de colère et boudai jusqu’à ce qu’elle s’en aille.
-Ça va aller ma petite Gaga ? Demanda bientôt Mamie Dudu, un peu inquiète de me voir si silencieuse.
Le cœur toujours en malaise, je ne démordais pas et demeurai furieuse envers mes petits frères. Ils avaient pu partir avec elle...Ma Maman ! Elle allait les border ! Leur lire une histoire ! Leur faire un câlin et les embrasser ! Alors que c’était leur faute ! A cause d’eux, je m’étais faite gronder alors que c’était eux qui m’avaient juré de ne rien dire ! Je n’avais même pas le droit d’avoir plus d’affinités avec les uns plus qu’avec les autres ! C’était injuste !
-Hum...Si tu es de mauvaise humeur, il vaudrait mieux reporter ton rendez-vous avec Léon ma chérie ! S’enquit encore mon ma grand-mère.
Mes aïeux ! J’avais presque faillit oublier ! Toute pensée sombre partit aussitôt de mon esprit tandis que je me raccrochais à ce merveilleux dîner en perspective.
-Je...Non...Mamie Dudu...Je ne vais pas les laisser me gâcher ma vie amoureuse, parvins-je à répondre.
La sentant rassurée, je filai me laver et me changer pour être présentable. Il faisait complètement nuit quand la fameuse heure, arriva. Armée de feuilles et de crayons pour me donner une contenance, je traversai enfin le village puis toquer bientôt à la porte de la hutte des Delahage. Quelle ne fut pas ma contrariété de voir Kristel m’ouvrir plutôt que lui.
-Bonjour Helga, entre vite, demoiselle avant d’attraper froid ! Déclara-t-elle.
Trouvant tout de suite mes marques car je venais régulièrement chez eux, je passai le perron qui m’était familier et essayai tant bien que mal de ne pas montrer ma gêne. Loin de rechigner, mes deux élèves m’attendaient déjà au centre de la pièce avec leur feuilles et leur crayons. Je les y rejoins et nous travaillâmes sur une leçon de science et plus précisément sur les différences entre les pins et les conifères pendant une vingtaine de minutes.
-Allez ! Dessinez les deux types d’aiguilles qu’on vient de voir dans votre cahier de leçons pour ne pas oublier ! Clamai-je.
M’en fichant complètement qu’ils s’exécutent, j’étais de plus en plus déboussolée de ne pas voir Léon parmi nous. Madame Delahage le remarqua et prétexta bientôt :
-Jeunes gens ! Il est temps de dresser la table...Je vous laisse faire quelques minutes, je dois parler à la maîtresse.
Me prenant à part, elle demanda alors avec un grand sourire :
-Je crains que tu ne sois quelque peu perturbée Helga...Tout ce que tu leur as inculqué était faux... Je...J’ai suivi les mêmes cours avec la cheffe Yélana et ta mère...
Subitement honteuse, je n’osais pas lui avouer que je n’étais pas à l’aise avec cette matière...Comme beaucoup d’autres d’ailleurs...Enseigner quelque chose qu’on ne maîtrisait pas était compliqué mais je ne voulais pas demander de l’aide aux membres de ma famille par peur qu’ils ne me trouve pas à la hauteur de mon rôle. Voyant ma mine déconfite, Kristel reprit immédiatement :
-Oh...Je ne disais pas ça pour que tu fasses du mauvais sang...Je rectifierai avec eux, ne t’en fais pas...Et oublie mes soins pour ce soir...Tu as autre chose à penser...
-Merci, dis-je, heureuse de sa compassion.
A mon grand soulagement, Léon choisit ce moment pour arriver et je remarquais avec plaisir qu’il s’était fait beau.
-Pardon pour le retard Mère, le Nokk a été joueur et nous a retardé dans notre pêche !
Puis il se tourna vers moi et ajouta en se voulant naturel :
-Alors ? Comment va notre invité de marque ce soir ?! Avez-vous été sages avec elle ?
Les filles acquiescèrent et ils se lancèrent tous des clins d’œil complices. Je compris sans attendre que je m’étais faite berner...à mon plus grand plaisir. Je venais de tomber dans le piège comme l’avait suggéré Mamie Dudu. Mon cœur battit à tout rompre. Notre attirance se concrétisait. Comme s’il avait lu dans mes pensées Léon me sourit ce qui me retourna le bas ventre. Nous nous assîmes à table côte à côte alors que sa mère répliqua :
-Je m’excuse par avance pour ce repas un peu frugale...Mais j’ai discuté avec Madame Nordlys et quand je lui ai dit que tu venais dîner, elle a soutenu que pour une Helga il fallait préparer quelque chose de léger !
Ne comprenant pas bien le rapprochement entre les deux, je murmurai juste :
-Eh bien...Tu as bien fait.
Elle nous distribua donc à chacun une assiette de de soupe à la courgette avec un morceau de pain et de viande et j’en dévoilai un peu plus sur mon existence au cours de la soirée...
-Et donc ? Je me suis toujours demandé pourquoi tu attachais autant d’importance à ce qu’Hans soit ton père plutôt que Kristoff ! S’écria Kristel en espérant une réponse miracle.
Peu à l’aise, je trouvais vite l’excuse que j’utilisais tout le temps et renchéris aussitôt :
-Eh bien déjà physiquement je ressemble plus à Maman Anna et Papa Hans plus qu'à Tonton Kristoff et Tatie... Mais c’est surtout parce que j’ai officiellement été adoptée par eux deux. Tatie Elsa et Tonton Kristoff n’y voient aucun inconvénients puisqu’ils considèrent ma mère spirituelle comme une Marraine et mon Papa spirituel comme un Parrain pour moi.
Marquant un silence, je demandais à mon tour :
-Et pour Monsieur Delahage ? Que s’est-il passé ?
Il y eut un temps d’arrêt de la part de tous les convives avant que Kristel ne réponde :
-Il est décédé à la suite d’une mauvaise chute lorsqu’il avait voulu explorer les falaises où son aïeule, Frantz Aulnus a basculé durant la bataille entre les Northuldra et les Arendellien. Léon sert de Père à ses frères et soeurs puisqu’il est l’aîné et plus âgé qu’eux.
N’osant pas rebondir sur ce détail, ce fut finalement elle qui ajouta en dévisageant sa troupe avec fierté :
-Après sa naissance, Mouna m’avait assuré que je ne pourrai plus avoir d’enfants...Je suis heureuse qu’elle se soit trompée.
J’approuvais du chef alors que nous passâmes au dessert qui se révéla être une belle coupe de sorbet de baies de sureau et myrtille. A la fin du repas, j’étais définitivement adoptée par toute la fratrie et cela me fit oublier mon altercation avec Maman. Je terminais donc mon sorbet en silence, absorbée par le regard de Léon qui me compressait de plus en plus le bas ventre de bienêtre.
-Allez jeune gens, il est temps pour vous d’aller vous brossez les dents et vous mettre au lit pour l’histoire ! S’écria leur mère quelques secondes plus tard.
Puis elle ajouta :
-Ma petite Helga, ça a vraiment été un plaisir, tu reviens quand tu veux !
Elle m’embrassa tendrement la joue puis dit encore à l’adresse de son fils :
-Léon, raccompagne-là, va ! Je ne voudrais pas qu’elle fasse de mauvaises rencontres jusqu’aux berges.
-Bien Maman, dit-il.
Il enfila alors une cape de renne et nous sortîmes ensemble de la hutte. Je grelottais immédiatement en sentant le froid me transpercer le corps.
Comme une idiote je n’avais pas penser à me prendre un manteau car il faisait encore bon à l’heure où j’étais partie. Mon amour secret ne manqua pas de le voir et se détacha très vite son manteau avant de s’écrier :
-Tiens Helga ! Ce serait idiot que notre chamane tombe malade avant la veille de Noël !
Je refusais dans un premier temps mais il me souleva la tresse et me l’attacha. Je fus immédiatement envahie de son odeur qui manqua de me faire évanouir de bonheur.
-Voilà, tu seras mieux, dit-il en me remettant mes cheveux en arrière.
Mes joues se chauffèrent et nous continuâmes notre marche dans un silence apaisant. Il demeura silencieux comme à son habitude. Cela ne me gênait pas et je profitais au maximum de nos deux êtres se baladant dans la nuit noire de la Forêt Enchantée. J’aurais aimé que le chemin ne se termine jamais. Hélas nous finîmes par entendre le clapotement de l’eau des berges et la maison de mes arrière-grands-parents apparut.
-Bien…Ma mère voulait que je t’amène à bon port, te voilà donc chez toi ! Déclara-t-il.
-Tu voudrais entrer pour prendre une dernière tasse de thé ? Proposai-je poliment car je n’avais pas envie qu’il me quitte tout de suite.
Je lus le dilemme dans ses yeux et il finit par murmurer :
-Ce n’aurait pas été de refus…Mais…Euh…J’ai promis à mes frères et sœurs de leur raconter une histoire avant de dormir…On se revoit demain de toute façon ?
-Oui...Oui, bien sûr, déclarai-je, déçue.
Me souvenant subitement que j’avais sa capeline, je me l’enlevais alors et la lui remis sur les épaules. Il devint écarlate et me regarda encore de prêt avant de dire :
-Bon...Eh bien...Bonne nuit Helga...Tu...Tu étais très belle ce soir…Enfin...Euh...Non...Tu l’es aussi les autres jours mais ce soir encore plus !
Je rougis jusqu’aux oreilles alors que mon cœur s’accéléra. Allait-il donc partir sans m’embrasser ? Je me rendis compte seulement maintenant à quel point cela avait de l’importance. Je déglutis violemment et répliquai :
-Merci...Tu étais fort élégant aussi ce soir, Léon.
Nos mains se prirent doucement. L’instant d’après nos lèvres se touchèrent unies dans un seul et même sentiment d’amour, se cherchant d’abord maladroitement pour mieux se presser à nouveau. Je compris dès cet instant que je serai incapable d’attendre le mariage avant de me donner à lui. Mais si Helga ! Mais si ! Tu y arriveras, me grondai-je.
-Ne reste pas seule pour Noël...Viens dormir à la hutte...On te fera de la place, reprit-il d’une voix suave.
-Non…Toi viens dormir à ma hutte, chuchotai-je amoureusement.
Léon hésita quelques instants puis il me regarda encore et finit par murmurer :
-Ce...C’est d’accord.
Il m’enveloppa alors dans ses bras et nous nous étreignîmes à nouveau pendant que nos bouches ne faisaient plus qu’une. Mes mains se plaquèrent alors sur son torse tandis qu’il me caressa délicatement la nuque et les épaules, m’envoyant des milliers d’ondes divines dans mon bas-ventre et la pointe de mes seins. Chaque seconde était précieuse et j’aurais aimé restée ainsi à jamais. Moi contre lui...Nos corps se perdant en un seul...
-Hum…Je vais avoir du mal à te laisser, tu en as conscience ? Demanda-t-il soudain taquin.
-Je l’espère oui, répondis-je amusée.
Je savais déjà que je ne dormirais pas de la nuit tellement j’étais surexcitée. Je me forçais tout de même à me dégager de son étreinte pour le laisser filer.
-Je ne te quitte plus à partir de demain Helga Piceaerd ! S’exclama-t-il en me donnant un dernier baiser, bonne nuit.
-Il nous faudra pourtant être discret…Je veux que ce soit notre secret…Pour l’instant. Mais oui…Bonne nuit Léon, conclus-je tranquillement alors que tout mon être avait envie d’hurler de joie.
Je rentrais en automate dans la maison tandis que mon esprit s’envola de légèreté. Je ne me rappelais pas comment j’atteins mon lit ni comment je me déshabillai. Trop excitée par cette nouvelle sensation amoureuse, je ne m’assoupis qu’au petit matin. J’avais encore un filet de bave sur la joue quand je sentis qu’on m’observait. Peinant à ouvrir les yeux, j’entendis bientôt la douce voix de Mamie Dudu me dire :
-Tu devrais répondre à ta mère, c’est au moins la cinquième missive qu’elle t’envoie et vu comment vous vous êtes quittées hier soir, je ne serai pas surprise de la voir débarquer.
Ah non ! De non ! Surtout pas ! Pensai-je affolée. Dans un effort surhumain, je me levais enfin avec une envie de vomir dûe à mon manque de sommeil.
-Il est quelle heure Mamie ? Demandai-je, j’ai loupé beaucoup d’activités ?
-Hum…Il a déjà fallu que je lise l’histoire du Père Noël et de la Mère Fouettarde aux enfants, puis nous sommes allés chercher les décorations pour la maison et confectionné les graines de la sainte Barbe. Pendant ce temps les hommes sont partis récupérer les bûches et les sapins.
Fournissant un effort pour être optimale pour rassembler toutes les informations, je me passais de l’eau sur ma figure et écrivis un mot rapide pour rassurer ma mère avant de m’exclamer une dizaine de minutes plus tard :
-Je suis désolée Mamie…Je vais t’aider à faire les mets du buffet !
Elle me regarda aussitôt amusée et rétorqua :
-Oui si tu veux, ensuite nous ferons la décoration des sapins puis il faudra te débarbouiller pour le bal et la cérémonie de minuit…Tu dois resplendir maintenant que tu suscites de l’intérêt pour quelqu’un.
Je voulus réfuter mais cela aurait été peine perdue. A la place, je m’activais auprès d’elle, décidant que ma toilette pouvait attendre. D’un geste expert, appris par Mémé Anna dans l’Hellheilm, je découpais les morceaux du ragoût de rennes en brunoise puis j’envoyais le tout dans un ordre bien particulier dans la marmite. Je m’activais dans le même temps à pétrir la pâte pour les bûches de baie de sureau. Les odeurs de sel et de sucre s’emparèrent bientôt de mes narines ainsi que dans celles de tous les enfants du village.
-Maman ? C’est quand qu’on mangera le festin ? Demanda alors tonton Kaspian, déjà prêt à toucher la bûche qui était en train de refroidir.
-Pas tout de suite petit chapardeur ! Et puis ne t’empiffres pas trop ! Connaissant tes sœurs, elles ont dû dévaliser la boulangerie Blodget ! Tu vas avoir le droit à des dizaines de chocolats au dîner de ce soir ! Va plutôt décorer le sapin avec Papa et Lucia, dit-elle.
Boudeur, mon oncle s’exécuta quand nous vîmes les hommes enfin de retour avec les arbres de Noël. Les frères et sœurs de Léon s’agglutinèrent avec force autour ses jambes tandis qu’il était revenu avec un...Epicéa.
-C’est notre sapin grand frère ? Demandèrent-ils.
Il me lança un sourire charmeur et déclara :
-Non ! Celui-ci est pour maîtresse Helga qui a été gentille de donner de son temps hier soir...Le nôtre est à la maison ! Courrez-y !
Ils acquiescèrent de plaisir et s’enfuir alors que le jeune homme me passa devant avant d’ajouter :
-Si vous voulez bien me suivre Madame Piceaerd pour que je puisse savoir où le mettre dans votre grand logis.
Mamie Dudu me fit immédiatement les gros yeux mais me laissa partir jusqu’à ma maison des berges. Ce ne fut que sur le chemin que je pris conscience que j’étais négligée et à voir la tête de Léon qui me lorgnait avec amusement depuis tout à l’heure, il y avait du travail pour que je paraisse présentable...
-Je...Euh...Je vais aller me changer après...Je...Je n’ai pas eu le temps de me préparer, me justifiai-je avant de me dire que ma phrase était pire.
-J’aime bien tes cheveux sauvageons, ça te rend encore plus belle, m’intima-t-il.
-De toute façon, ce n’est pas comme si tu n’avais pas l’habitude, renchéris-je avec ironie en repensant à mon état la première fois qu’il m’avait vu.
-Oui ! Tu ressemblais à un ange perdu, susurra-t-il.
Ebahie par son compliment, j’arrêtais donc d’essayer de récupérer mes mèches rebelles et n’eus pas le temps de riposter qu’il me dégagea enfin la frange pour me voler un baiser. Furtif, il n’en resta pas là et m’en donna un deuxième puis un troisième, puis une infinité qui m’engourdirent de bonheur. Ce furent les pics de l’épicéa qu’il tenait toujours dans ses mains qui nous ramenèrent à la réalité. Nous nous regardâmes un court instant avant d’éclater de rire. Puis nous nous écartâmes rapidement l’un de l’autre en voyant Ylva arriver dans notre direction.
-Ah tu es là, jeune fille ! Il paraît qu’il faut que je vienne vous aider à décorer l’épicéa ! Jubila-t-elle.
N’y croyant pas une seule seconde surtout en voyant à sa tête qu’elle était là depuis un moment, je fus tout de même contente de la voir car j’avais moi-même une requête de l’ordre de l’intime à lui demander. Mamie Dudu étant absente, je préférais prendre mes précautions au cas où il se passerait quelque chose. Non Helga ! Tu as dit que tu résistais ! Me grondai-je. Comme s’il avait senti que nous voulions converser, Léon renchérit :
-Bien ! C’est qu’elle pèse la bête ! Je vous attends dans la maison !
Il disparut tout de suite de notre champ de vision. Je voulus alors parler mais rien ne sortit. Mon esprit était perdu entre la raison et les sentiments. Je ne connaissais pas grand-chose sur celle que nous appelions tous "La petite Tante" ou "Grande Marraine" mais Mémé Anna et Pépé Elysia m'avaient confié qu'elle les avait aidés à vivre leur histoire d'amour notamment en les chaperonnant auprès de leurs propres parents.
Comprenant que j’avais le trac, elle m’observa soudain et murmura avec un sourire malicieux:
-Il n'y a pas de problème jeune fille...
Mes joues se chauffèrent et je questionnai peu confiante :
-Alors... Tu serais prête à ne rien dire à Mamie Dudu ? Tu vas la trahir ?
-Balivernes ma petite chérie ! Je ne trahis personne, j'ai toujours fait à ma guise, n'en déplaise aux autres ! Rétorqua-t-elle durement.
Elle se radoucit ensuite et ajouta :
-Tu aimes ce jeune homme et tu as envie de ne faire qu'une avec lui, n'est-ce pas ?
Rougissant violemment à cause de son ton direct, je réfutais aussitôt :
-Non...
-Ooooh la menteuse, minauda-t-elle, j'ai beau ne plus avoir une aussi bonne vue avec mes 85 printemps, je sais encore reconnaître le désir ardent qui s'empare de deux personnes qui sont attirées physiquement l'une vers l'autre... Toi ma petite chérie, tu es un vrai brasier... Tu voudrais qu'il s'agite avec force dans ton jardin secret pour enfin comprendre ce que ressentent les autres adultes autour de toi...
Mon être chauffa de plus en plus fort alors qu'elle se rapprocha de moi et susurra à mon oreille en me caressant sans pudeur :
-Oh oui... Petite Gaga... Tu veux qu'il parcoure ton corps indéfiniment de sa bouche et ses doigts... Qu'ils t'agrippent ce cou élancé, cette belle paire de seins, ses cuisses fines, cette toison et ses fesses rebondies... Bref toute cette cambrure encore immaculée...
Rongée de l'intérieur par une nouvelle excitation qui me comprima le bas ventre, je buvais ses paroles alors que ses doigts n'en finissaient plus de jouer à me frôler mes parties stimulantes. Comprenant que son effet fonctionnait ma petite tante me lâcha subitement tandis que j'avais envie de courir tout de suite dans la maison pour sauter sur Léon et rencontrer son corps nu.
-Faux jeune fille ! S’écria-t-elle.
-Hein ? Quoi ? Demandai-je en m’empourprant.
-Tu veux aller trop vite... On dirait ton arrière-grand-mère... Susurra-t-elle à nouveau, prends ton temps pour faire durer le plaisir... Oui... Ces moments-là de tendresse sont très importants pour l’estocade finale... Une fois qu'il s'est occupé de toi... Et toi de lui...
-Moi de lui ? Répétai-je sans comprendre.
-Oui... Toi de lui très chère... Tu veux qu'il te désire et qu'il t'aime fort, n'est-ce pas ?! Alors il va falloir que tu lui donne cette envie aussi...
-Mais...Mais comment ? Chuchotai-je presque honteuse comme une petite fille à qui on délivre un secret.
Face à ma tête encore pleine de candeur, la vieille dame éclata de rire et renchérit :
-Eh bien... En parcourant ce qui fait de lui un homme avec douceur ou force... Enfin... Tu doseras par toi-même...
Refusant de lui dire que je ne pourrai jamais me permettre de toucher cette zone-là par mes doigts et encore moins de mes lèvres, je baissais immédiatement les yeux pour la fuir ce qu'elle ne manqua pas de remarquer puisqu'elle s’écria encore :
-Toute idée de dégoût ou de pudeur va disparaitre dès l'instant où le coït va commencer ma petite chérie, mais il est tout à fait normal qu'avec les principes qu'on t'a appris tu cogites pour l'instant.
-Non mais je n'y arriverai pas...Je saurai pas bien m'y prendre...Je...Je suis nulle partout... Bredouillai-je.
-Ta mère a bien réussi pour ton père et ton oncle ! Déclara-t-elle brusquement.
Refroidie d'un seul coup, je renchéris aussitôt avec dégoût :
-Je ne suis pas certaine que me parler de mes parents soient la meilleure solution…Merci Ylva.
-Il est vrai, nota-t-elle confuse, bien dans ce cas laisse-moi te montrer comment faire…
Experte, elle glissa alors ses doigts sur la canne qui lui soutenait les deux autres jambes tandis que je l’observais assez gênée. Trop technique pour moi, j’essayai de retenir la position des doigts dans les moindres détails tout en sentant que j’allais me tromper à coups sûrs. Allai-je vraiment avoir le temps de réfléchir quand je serai dans l’action… Enfin…Si j’étais dans l’action car je m’étais jurée qu’il ne se passerait rien avant le mariage !
-Tu vois ?! Il n’y a rien de compliqué ! Minauda bientôt la doyenne alors que je rougis jusqu’aux oreilles, crois-moi…Une fois que tu as fait ça…Le reste ne peut que bien se passer…
-Je...Je ne veux pas savoir, bafouillai-je, soudain malade de gêne.
-Dommage...C’était pourtant la meilleure partie !
Furibonde, je me tournai immédiatement vers elle et grommelai :
-S’il te plaît Ylva, parle moins fort ! On a un bon écho ! Je suis sûre que Léon t’as déjà entendu ! Sans compter du reste de la communauté ! Bravo la discrétion !
Loin d’être affectée, la vieille dame vint à mes côtés et me tapota gentiment l’épaule en répliquant :
-Oh voyons ! Tu as face à toi, la femme la plus observatrice et la plus passe-partout de tous les Northuldra. Aucune crainte de te faire prendre avec moi…Si tu appliques mes conseils.
Tiraillée entre continuer de l’écouter ou partir sur le champ, je finis par choisir la première option et ronchonnai :
-D’accord...Mais chuchote par pitié...
Prenant son rôle très à cœur, Ylva reprit donc de plus belle :
-Autant ne pas te mentir tu risques de ressentir un désagrément durant les premiers instants où vous n’allez faire qu’un…Mais ce n’est rien comparé au bonheur qui t’attend…Vous allez vous sentir plus sauvages…Plus ouverts…Plus étourdis… Il n’y aura plus aucune limite dans vos pensées…Dans vos mouvements...Certaines et certains vont peut-être te surprendre…N’aies craintes, tu ne dois pas les considérer comme sales… Ce genre de ressenti sont les mêmes que lorsque tu te caresses mais en beaucoup plus puissant.
Quand je quoi ?! Pensai-je horrifiée. Mon regard la fuit immédiatement. Je n’avais pas envie de lui avouer que je ne m’étais jamais rien fait. Ce fut peine perdue…Elle le comprit tout de suite. A ma grande surprise, elle n’eut aucune colère ou moquerie à mon égard mais rétorqua plutôt comme un refrain :
-Oh, je vois…Pour un homme on applaudit, pour une fille on inculque de la honte… Tu n’as donc jamais eu aucune discussion avec une chamane et une guérisseuse qui t’aurais appris qu’il est nécessaire de découvrir son corps pour savoir ce qui te plaît ou pas ?!
Secouant rapidement la tête, je chuchotai tout aussi gauche :
-Je…Non…Jamais Mémé Iduna Sappos…La mère de Pépé Elysia avec qui j’ai conversé par voyage astral avant de connaître Maman ne m’a enseigné tout cela alors que c’est elle qui m’a appris le chamanisme.
Le visage de Madame Nordlys blanchit soudain alors qu’elle s’étrangla :
-QUOI ?! C’est ma Reine qui t’as éduqué et elle ne t’a rien appris sur le titillement de ton bouton secret…
Amusée, elle ajouta encore d’une voix pensive :
-C’est qu’elle ne doit plus savoir ce que ça fait…
Trouvant cette phrase très embarrassante, je me raclai subitement la gorge et demandai à nouveau :
-C’est donc…à ce moment-là…Quand il entre...Que…Ça fait du bien ?
-C’est du début à la fin en réalité, répondit-elle du tac au tac, mais c’est l’apothéose finale qui est effectivement le plus fort…Quand tu ne cherches pas à l’atteindre à tout prix...Quelquefois ça marchera et des fois non...Mais il est clair que si tu te fixes comme objectif de trouver ce bien être en permanence…Tu seras perpétuellement frustrée...Pas de pression...Il viendra tout seul au fur et à mesure de la pratique…Il faut juste ne pas y penser et vivre l’instant.
-D’accord, murmurai-je…Mais Ylva…Comment je vais savoir si...Si j’ai trouvé cet instant de bienêtre ?
Elle éclata aussitôt de rire et pouffa dans un demi sourire :
-Tu sauras ne t’en fais pas… Je dirai même ! Vous saurez tous les deux !
Sa conclusion nous laissa songeuses. Toujours aussi troublée, je n’osais toutefois pas lui dire que j’étais très contente que nous ayons parlé de ces rapports à cœur ouvert. Mon angoisse était toujours là, bien réelle mais dédramatiser la situation comme elle venait de le faire me donnait encore plus envie de franchir le pas avec Léon à présent. Elle avait ce grain de frivolité qui faisait que tous les sujets mêmes les plus intimistes pouvaient être discutables sans une once de pudeur.
Me raclant mon pieds contre le gravier pour marquer ma timidité, je pris ensuite mon courage à deux mains et chuchotai un peu honteuse :
-Merci Ylva... Vraiment merci...
Me baissant rapidement, je l'enlaçai assez fort tout en essayant de ne pas la casser. Fière de cette gratitude elle me frotta vigoureusement le dos et renchérit :
-De rien jeune fille... Tu ne peux pas savoir comment ça fait du bien de me sentir encore utile pour quelqu’un dans ce domaine ! Alors si en plus c’est pour une Piceaerd ! C’est doublement plaisant...Il ne me reste plus qu’à assister à vos ébats pour voir si tu appliques bien toute ma méthode !
-Attends quoi ?! Qu’est-ce que tu viens de dire ?! Questionnai-je cette fois choquée.
Face à ma tête qui avait blanchi d’un coup, Madame Nordlys éclata de rire et répliqua :
-Oh je crois que tu as très bien compris mon petit cœur !
Me sentant bête d’avoir cru un instant que cela serait gratuit, je me sentis un peu prise au piège avant de me rendre compte très vite que je m’en fichais. Du moment que Léon et moi pouvions nous aimer dans un endroit tranquille sans être à la vue de tous...
Laissant encore quelques secondes de suspense, je conclus alors :
-C'est d'accord... Cependant tu ne sauras pas quand ni où...
-Oh ne t'inquiètes pas pour moi... C’est mon travail, le repérage ! Reprit-elle avec sérieux.
Nous lançant un regard complice, nous gloussâmes en même temps. Puis Léon sortit de la maison en s’exclamant :
-J’ai installé l’épicéa dans le séjour près de la fenêtre, cela convient-il à notre chamane ?
Oubliant totalement la doyenne Northuldra, je lui passais devant avec un sourire exquis et allais j’observer le grand arbre qui avait laissé son odeur dans la pièce. Restant quelques instants comme une petite fille, je murmurais ébahie :
-C’est…Parfait…
Mon amour en fut ravi tandis que je lui dis encore :
-Commence à décorer, je te rejoins, je me passe juste une nouvelle robe d’abord et me recoiffe bien !
Il voulut protester mais je réussis à lui échapper et grimper l’escalier pour atteindre ma chambre. Espérant secrètement qu’il m’y rejoigne, je fus presque déçue une dizaine de minutes plus tard quand je redescendis dans une ancienne robe en fourrure doublée qui appartenait à Mémé Anna, parée de mes cheveux roux lâchés pour cette grande occasion.
-Whaaou…Helga…Tu…Tu es éblouissante, murmura-t-il sans voix.
Cela me gêna mais je lui offris un sourire jusqu’aux oreilles.
-Oui…Le menton pointu de Papa est un peu plus noyé au milieu du reste, lâchai-je.
C’était le trait de physique que je détestai le plus chez moi...Ce visage étendu et fin qui n’avait rien à voir avec celui rebondi et jovial de Maman… Léon ne sembla pourtant pas s’en soucier puisqu’il finit par dire avec franchise :
-Il est là, donc faut t’y faire… Mais il n’est rien comparé au reste de ta beauté.
Faisant à peine attention à Ylva, nous nous dégotâmes bientôt plusieurs baisers et prîmes notre temps pour décorer chaque branche de l’arbre jusqu’à ce que Mamie Dudu et Papy Antoine n’arrivent avec Kaspian et Lucia pour nous déclarer qu’ils partaient pour Arendelle.
Ce fut également notre tour de nous rendre au bal. Amusés, mon amant et moi convînmes ensemble que nous ne danserions ni ne nous embrasserions sous le gui par prudence. Je profitai plutôt de ce moment pour apaiser des patients. Remerciant les grimoires de mes aïeules que je savais appliquée à la lettre, je me sentis soudain mal quand je bloquais sur ma dernière patiente.
-Ne vous inquiétez pas Madame Piceaerd...Vous avez déjà fait du beau travail, me dit-elle gentiment.
Mais il me fallait me rendre à l'évidence : Si par malheur, je devais faire face à une action plus complexe un jour, je me retrouverai très bête.
-Allez au buffet ! Ça vous changera, ajouta-t-elle encore.
Suivant son idée, je retrouvais vite ma bonne humeur, même durant toute la cérémonie de minuit.
Le retour à la maison se fit ensuite dans la plus grande discrétion. Je m'y engouffrais la première et croquai rapidement des feuilles de menthe pour améliorer l’haleine. Léon arriva quelques secondes après avec un grand sourire et nous nous mîmes à l’aise autour de la table avant qu’il ne finisse par dire :
-Bien...Il est temps de passer aux choses sérieuses à présent !
Mon visage devint écarlate alors que mon cœur se remit à accélérer. Était-il à ce point sans filtre lui aussi ?! Devais-je me mettre debout ? Rester assise ? Vu le plomb dans mes jambes, il m'était impossible d'effectuer quoi que ce soit...Il me fallut donc plusieurs secondes pour comprendre que mon amant avait un genou posé à terre et une bague dans le creux de ses mains. Incapable de dire la moindre parole tellement j’étais éberluée, j'ouvris à la place, deux grands yeux de surprise. Sentant que c'était long, il dit encore :
-Je... J'aurais aimé faire venir les rennes, les papillons et les feuilles hélices comme le veut la coutume...Mais je ne voulais pas...Que tu passes la nuit à nettoyer ton plancher...
Soucieuse que ça allait trop vite pour moi, je répliquais d'une voix détachée :
-Tu as à ce point peur de me perdre que tu me fais déjà une demande en mariage ?!
Loin de se vexer, il répondit plutôt :
-Non... Je sais juste que c'est toi, c'est tout... Oui, Helga Piceaerd, c'est avec toi que je désire passer ma vie depuis le premier jour où tu es venu faire les soins à Maman... Alors si tu ne veux pas m’épouser tout de suite, accepte au moins la bague.
Fébrile, je retrouvais mon sérieux et glissai bientôt le bijou agrémenté de l’emblème des Delahage. Elle luisait à mon annulaire.
-J'accepte les deux, murmurai-je en le maintenant du regard.
Se fichant visiblement que je n'aies rien à lui offrir, il se releva alors et se posta à ma hauteur avant d'enlacer ses mains aux miennes. La tension amoureuse monta d'un cran. Les liens invisibles de notre désir commun se resserrèrent et nos bouches se rencontrèrent bientôt dans une lenteur qui me mit en extase.
-Oh Helga... Tu es si belle... Qu'est-ce que je t'aime... Murmura-t-il déjà grisé.
-Moi aussi, Léon, moi aussi, chuchotai-je en le rapprochant si près de ma poitrine qu'il pouvait la voir se soulever.
Qui de nous deux fit le premier pas pour briser la glace de l'intimité ?! Je n'en eus aucun souvenir. Rôdée grâce aux conseils d’Ylva, je réussis bientôt à lui empoigner les fesses pour atteindre sa masculinité. Durcis de plaisir, mes mamelons à demi découvert, me firent presque mal quand je le vis gesticuler de bonheur pendant que je l'apprivoisais avec douceur. Tout aussi tendre, sa bouche trouva bientôt le chemin de mon cou et sa langue se délia enfin dans le creux de ma poitrine, m'aspirant dans un abîme des plus plaisants.
-Oh...Mes...Aïeux...On...On devrait peut-être trouver le lit ? Chuchotai-je.
Je voulus me relever, mais mon amant réfuta d'une voix grave. :
-Non...Non reste là... On est bien là...
Ne voulant pas le contrarier, je m'appliquai à sa volonté et le laisser me dorloter pendant que je glissais mes doigts sur sa virilité.
Cette étreinte…Cette passion…Cet éveil des sens…Ma petite tante avait raison…C’était divin…Préventives, ses mains se faisaient plus tendre à chaque instant tandis qu’ils les passaient et repassaient plusieurs fois sur mes fesses, mes cuisses et mes entrejambes jusqu’à les écarter avec finesse. Me raccrochant désespérément à son cou que je baignais de baisers de moins en moins pures, je n’osai pas prendre d’initiative quant au reste de la conduite à suivre.
Elle se fit toute seule sans que lui ni moi n’eûmes besoin de forcer. Très vite, ses mains s’attardèrent sur ma croupe qu’il agrippa pour me déplacer de la chaise vers la table, puis ses doigts s’acharnèrent sur ma culotte qui finit par déclarer forfait en épousant le sol. Les dernières chandelles tamisaient la pièce, rendant le moment encore plus privé.
Mais de tous mes sens, le toucher était des plus déconcertants…Avoir ses cuisses nues…Ses poils tièdes…Cette chaleur contre mon aine…J’avais déjà l’impression d’atteindre le fameux bonheur dont m’avait parlé Madame Nordlys. Et pourtant…Ce ne fut bien que le début de l’enivrement.
Réhaussée et assise sur le meuble qui semblait bien tenir, nos bas-ventres se collèrent bientôt jusqu’à ne plus faire qu’un. Serrant les dents quelques secondes face à la pression qui me compressaient de plus en plus l’intérieur de ce lieu si secret, je poussais presque un cri plaintif quand je sentis que c’était percé. Soucieux de mon état, Léon prit quelques instants pour passer ses doigts dans mes cheveux et m’embrasser à pleine bouche.
-Excuse…Commença-t-il.
-Non…C’est parfait, renchéris-je à mon tour tout en l’invitant à s’insinuer à nouveau dans cet instant magique.
Nous ne nous fîmes pas priés et nos corps parlèrent bientôt plus que nos paroles. J’avais beau me vouloir discrète, je ne résistais pas à l’appel incessant de ces frémissements qui me dispersaient de plus en plus de partout. C’était juste nous deux…Nos jouissements…Nos âmes ne faisant qu’une… D’un commun accord avec nous-même nous devînmes plus violents dans nos allers-retours si bien qu’une chose extraordinaire mais indescriptible finit par se passer.
A la fois émue et interloquée, je me sentis soudain mouillée dans l’intérieur de mon corps et compris bien vite que cela avait un rapport avec l’amour de Léon qui avait à son tour extériorisé.
Oh…Pas de panique Helga ! Ce détail ne devait pas être très important si Ylva ne t’en a pas parlé ! Me convainquis-je.
Je regardai mon amant complètement consolée et lui agrippai bientôt la main pour lui faire monter les escaliers. Nous recommençâmes l’expérience dans un bon lit cette fois-ci et ce ne fut qu’après la troisième étreinte que nous nous endormîmes plus amoureux que jamais.
Voilà voilà...
Hans ? Anna ? Vous êtes toujours là ?
Ah...Je crois qu'on les as perdus...
Et sinon pour la chanson
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 18 Sep 2023, 18:44
Donc là on est dans une autre timeline, après RVLP4, là où tout se passe bien... pour l'instant ?
A l'approche de Noël, Helga recroise le chemin de Léon, en qui elle a commencé à nourrir des sentiments. Mais malgré qu'elle ait accepté à fêter Noël avec lui, elle sait que ça ne peut pas être aussi simple si sa mère est au courant de cet amour, cette dernière n'ayant d'ailleurs pas vraiment connu ce même amour avec son mari (Hans) avec qui elle a pourtant eu Helga. Et étant donné que ses deux petits frères, Pieter et Elysia, sont trop grandes gueules et sont au courant, elle leur intiment l'ordre de ne rien dire du tout. Mais ces petits garnements la forcent, en retour, à les préférer eux que Rita et Kirsten.
Mais cet amour n'a pas échappé non plus à Mamie Iduna, et quand Helga se défend en affirmant qu'elle saura attendre le mariage avant de passer à l'acte, sa grand-mère ne se gêne pas de l'informer que c'est un peu une tradition chez les Picéards de suivre le schéma inverse, mais qu'elle fera tout de même son possible pour aider à maintenir cette relation cachée. Et encore heureux car ça a failli déraper quand ses petits frères étaient à deux doigts de vendre la mèche en présence d'Anna. Mais comme ça se passe toujours bien dans le FCU c'est Helga qui subit la réprimande et qui se voit voler son amour maternelle aux profits de ses deux chenapans.
Mais sa soirée est loin d'être ternie, il reste encore son rencard avec Léon, avec d'abord un cours d'apprentissage avec la fratrie de ce dernier, malheureusement faussé par le tourbillon d'émotion qui l'emporte sur son bon sens, avant d'enfin diner avec son Léon et faire plus ample connaissance avec sa famille, parlant notamment de ses soucis à se sentir étrangère dans une famille qui est pourtant la sienne biologiquement. Puis à l'heure du départ, Léon se voit raccompagner Helga chez elle, et une fois arrivés, les deux tourtereaux finissent par s'échanger leur premier baiser et de se promettre de se revoir le lendemain, cette-fois-ci chez Helga.
Et en parlant du lendemain, Helga se presse d'aider aux préparatifs de Noël puis de retrouver son Léon, mais l'arrivée d'Ylva et sa connaissance de l'amour Helga-Léon (oui, elle aussi !) change la donne pour Helga, en particulier quand Ylva sait aussi qu'elle veut passer à l'acte malgré sa promesse de se retenir jusqu'au mariage. Et surtout, elle ne se gêne pas de la discipliner sur la façon dont elle doit satisfaire son partenaire et elle-même, et elle compte bien "assister" au spectacle pour s'assurer que son élève ait bien suivie ses enseignements.
Vient ensuite le bal de Noël avant que les deux tourtereaux puissent, en toute intimité, s'offrir mutuellement leurs chaires respectives. Mais peut-on se permettre d'affirmer dire que cette union va aboutir à une grossesse... et donc aux confrontations avec maman Anna ?
Et évidemment, on a affaire ici au pêché de luxure, avec un zeste d'envie tout de même.
A l'approche de Noël, Helga recroise le chemin de Léon, en qui elle a commencé à nourrir des sentiments. Mais malgré qu'elle ait accepté à fêter Noël avec lui, elle sait que ça ne peut pas être aussi simple si sa mère est au courant de cet amour, cette dernière n'ayant d'ailleurs pas vraiment connu ce même amour avec son mari (Hans) avec qui elle a pourtant eu Helga. Et étant donné que ses deux petits frères, Pieter et Elysia, sont trop grandes gueules et sont au courant, elle leur intiment l'ordre de ne rien dire du tout. Mais ces petits garnements la forcent, en retour, à les préférer eux que Rita et Kirsten.
Mais cet amour n'a pas échappé non plus à Mamie Iduna, et quand Helga se défend en affirmant qu'elle saura attendre le mariage avant de passer à l'acte, sa grand-mère ne se gêne pas de l'informer que c'est un peu une tradition chez les Picéards de suivre le schéma inverse, mais qu'elle fera tout de même son possible pour aider à maintenir cette relation cachée. Et encore heureux car ça a failli déraper quand ses petits frères étaient à deux doigts de vendre la mèche en présence d'Anna. Mais comme ça se passe toujours bien dans le FCU c'est Helga qui subit la réprimande et qui se voit voler son amour maternelle aux profits de ses deux chenapans.
Mais sa soirée est loin d'être ternie, il reste encore son rencard avec Léon, avec d'abord un cours d'apprentissage avec la fratrie de ce dernier, malheureusement faussé par le tourbillon d'émotion qui l'emporte sur son bon sens, avant d'enfin diner avec son Léon et faire plus ample connaissance avec sa famille, parlant notamment de ses soucis à se sentir étrangère dans une famille qui est pourtant la sienne biologiquement. Puis à l'heure du départ, Léon se voit raccompagner Helga chez elle, et une fois arrivés, les deux tourtereaux finissent par s'échanger leur premier baiser et de se promettre de se revoir le lendemain, cette-fois-ci chez Helga.
Et en parlant du lendemain, Helga se presse d'aider aux préparatifs de Noël puis de retrouver son Léon, mais l'arrivée d'Ylva et sa connaissance de l'amour Helga-Léon (oui, elle aussi !) change la donne pour Helga, en particulier quand Ylva sait aussi qu'elle veut passer à l'acte malgré sa promesse de se retenir jusqu'au mariage. Et surtout, elle ne se gêne pas de la discipliner sur la façon dont elle doit satisfaire son partenaire et elle-même, et elle compte bien "assister" au spectacle pour s'assurer que son élève ait bien suivie ses enseignements.
Vient ensuite le bal de Noël avant que les deux tourtereaux puissent, en toute intimité, s'offrir mutuellement leurs chaires respectives. Mais peut-on se permettre d'affirmer dire que cette union va aboutir à une grossesse... et donc aux confrontations avec maman Anna ?
Et évidemment, on a affaire ici au pêché de luxure, avec un zeste d'envie tout de même.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mar 19 Sep 2023, 13:01
Bon donc Frantzoze s'est offert une nouvelle GaGa à dénigrer
Finalement, elle à l'air d'être ce que j'espérais, une jeune femme pas forcément douée, et au sein de cette famille tout le monde est exceptionnel, le fait d'être ordinaire, sans plus équivaut à être, la plus grosse nullarde de la Terre....
Et visiblement elle va trainer ça comme un boulet! (non Frantzoze je ne dis pas qu'Helga est un boulet! Attention!)
Par contre, mention spéciale, le coup de la belle mère qui dit repas frugal, parce Helga Picéaerd, ce non respect pour celle qu'on a surnommé la Grosse Gaga!!!
Mais globalement, effectivement elle n'est pas douée, elle a du mal à capter vite. Faut tout un très long chapitre pour qu'elle pge qu'ils se kiffent et vont s'amuser ensemble. Elle est encore plus naïve que Blache Neige.!
Même si ça permet d'avoir un très beau passage d'Ylva!!!! Ylva le retour!!!! Elle est géniale!!!!
Finalement, elle à l'air d'être ce que j'espérais, une jeune femme pas forcément douée, et au sein de cette famille tout le monde est exceptionnel, le fait d'être ordinaire, sans plus équivaut à être, la plus grosse nullarde de la Terre....
Et visiblement elle va trainer ça comme un boulet! (non Frantzoze je ne dis pas qu'Helga est un boulet! Attention!)
Par contre, mention spéciale, le coup de la belle mère qui dit repas frugal, parce Helga Picéaerd, ce non respect pour celle qu'on a surnommé la Grosse Gaga!!!
Mais globalement, effectivement elle n'est pas douée, elle a du mal à capter vite. Faut tout un très long chapitre pour qu'elle pge qu'ils se kiffent et vont s'amuser ensemble. Elle est encore plus naïve que Blache Neige.!
Même si ça permet d'avoir un très beau passage d'Ylva!!!! Ylva le retour!!!! Elle est géniale!!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mar 19 Sep 2023, 14:08
Hahaha la comparaison avec Blanche-Neige, mes aïeux, frantzoze va faire une syncope !
Oui ! Ylva est en mode "I'll be back" Ma pauvre Vava ! Ça a été dur de la dessiner en vieille XD
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 20 Sep 2023, 14:38
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 22 Sep 2023, 20:36
1. Chose impossible pour Helga!... Donc encore un echec en perspective pour la Loseuse en chef des Picéaerd
2. Peur de l'échec... Chose pourtant habituelle pour la Picéaerd. Cela confirme la théorie 1 et c'est parti pour un enorme fail! Une boulette chamanique? Une mise en danger de la vie d'autrui par ses décisions déplorables... Tout est possible
3. Le numéro 2... Pour deuxième gros échec dans la tronche pour GaGa... oui les emm***** ça vient souvent par 2
4. Clairement avec toute cette lose, il ne lui reste plus qu'à prier à la bougresse.
Bref la GaGa va encore nous éblouir de sa nullité.
2. Peur de l'échec... Chose pourtant habituelle pour la Picéaerd. Cela confirme la théorie 1 et c'est parti pour un enorme fail! Une boulette chamanique? Une mise en danger de la vie d'autrui par ses décisions déplorables... Tout est possible
3. Le numéro 2... Pour deuxième gros échec dans la tronche pour GaGa... oui les emm***** ça vient souvent par 2
4. Clairement avec toute cette lose, il ne lui reste plus qu'à prier à la bougresse.
Bref la GaGa va encore nous éblouir de sa nullité.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 22 Sep 2023, 22:57
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 23 Sep 2023, 18:49
Ah ouais Frantzoze t'es carrément à fond pour l'exploser cette GaGa nouvelle génération
Le pire c'est que la théorie pourrait presque marcher!
Pour le 2 j'ai une théorie! Avec le petit détail non dit par Ylva... Si je me souviens bien, Helga, dans son histoire, elle a deux enfants non?!... ça tombe bien
Pour le reste, bah je pense que Frantzoze est dans le vrai et c'est montrer qu'elle galère bien mémère!
Pardon pas mémère, plutôt "mocheté!"
Bah oui Ansa, tu mets Maléfique juste au dessus, c'est comme ça qu'elle nomme Aurore après tout
Le pire c'est que la théorie pourrait presque marcher!
Pour le 2 j'ai une théorie! Avec le petit détail non dit par Ylva... Si je me souviens bien, Helga, dans son histoire, elle a deux enfants non?!... ça tombe bien
Pour le reste, bah je pense que Frantzoze est dans le vrai et c'est montrer qu'elle galère bien mémère!
Pardon pas mémère, plutôt "mocheté!"
Bah oui Ansa, tu mets Maléfique juste au dessus, c'est comme ça qu'elle nomme Aurore après tout
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 23 Sep 2023, 18:55
Je trouve que ça lui va bienFloconnette a écrit:Ah ouais Frantzoze t'es carrément à fond pour l'exploser cette GaGa nouvelle génération
Le pire c'est que la théorie pourrait presque marcher!
Pour le 2 j'ai une théorie! Avec le petit détail non dit par Ylva... Si je me souviens bien, Helga, dans son histoire, elle a deux enfants non?!... ça tombe bien
Pour le reste, bah je pense que Frantzoze est dans le vrai et c'est montrer qu'elle galère bien mémère!
Pardon pas mémère, plutôt "mocheté!"
Bah oui Ansa, tu mets Maléfique juste au dessus, c'est comme ça qu'elle nomme Aurore après tout
Oui des jumeaux Maëlle et Frantz... Il est vert de le savoir et j'adore lui rappeller
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 24 Sep 2023, 20:44
En avant pour le chapitre 3,
je vous le remet là mais normalement @Frantzoze l'a dit aussi, IL FAUT AVOIR LU MON CHAPITRE D'ABORD AVANT DE LIRE LE SIEN !
Nous revenons à la temporalité actuelle. Petit rappel : -Ylva est morte ! -Anna est sous le charme d'Emma !
Bonne lecture !
Chapitre 3 : Orgueil et préjugés :
TIMELINE ACTUELLE...
-Tout le monde a bien rangé ses affaires ?! Demandai-je balayant la classe du regard.
-Oui maîtresse Helga ! Clamèrent les élèves d’une seule traite.
Sagement assis en tailleurs, ils attendaient mon signal pour pouvoir aller jouer dehors durant la dernière demi-heure qui précédait les vacances d’une fin de février enneigé mais doux. Ne me sentant pas très bien depuis plusieurs semaines, je souhaitais au plus vite m’accorder un peu de repos aussi j’ajoutai :
-Si la classe est impeccable vous pouvez y aller !
Tous joyeux, ils trottinèrent en direction des eaux des berges qui étaient gelés. Ils entreprirent bientôt de faire des batailles de boules de neige et du patin à glace sur l’eau dure, renforcée par les soins de Tatie Elsa qui revenait de temps à autres peaufiner son travail de cinquième esprit. Affaiblie par des vertiges et l’odeur écœurante de la nature environnante, je les surveillais de loin tout en sirotant mon thé.
Perdue dans mes pensées, j’attendais avec impatience qu’ils repartent vers le village bien loin de moi pour que je puisse être tranquille au moment où Léon me rejoindrait. Il était le seul depuis des mois qui avait su m’apaiser jusqu’à présent depuis le long sommeil de Maman...
Elysia et Pieter demeuraient dédaigneux à mon égard à tel point que j’avais bien indiqué à Tonton Kristoff que c’était mieux pour tout le monde qu’ils ne reviennent pas à mes cours pendant un petit moment...Ils n’avaient pas voulu coopérer avant de finalement céder à ma demande quand il avait vu que je n’arrivais pas à les tenir et que ma seule option avait été une fessée à chacun… Les jumeaux n’étaient pas les seuls qui me fusillaient du regard chaque fois qu’ils me voyaient…Ainsi, Mamie Dudu m’évitait de plus en plus depuis huit mois, m’envoyant inconsciemment mon échec à la figure chaque fois que je lui adressais la parole…Ce qui était devenu rare en soi.
Au début je n’avais pas imaginé l’ampleur de son dégoût à mon égard…Jusqu’à ce qu’au cours d’une des récréations, j’avais entendu Kaspian, Emma, Sofia et Pieter dire qu’ils jouaient « à la vraie vie ». J’avais été terrifiée de voir ma plus vieille cousine allongée dans l’herbe, faisant semblant d’être endormie tandis que mon oncle, penché au-dessus d’elle lui avait rétorqué qu’il ne pourrait pas la réveiller car il était aussi nul que « nièce Helga ». Pour couronner le tout, Sofia et Pieter l’avaient accablé en riant comme mes frères jumeaux l’avaient fait sérieusement à mon égard quelques mois plus tôt…
J’avais préféré ne pas réagir à cette intervention, ayant le cœur brisé en pensant aux câlins de Maman dans l’Hellheilm qui n’existeraient plus jamais… Ah ce n’était pas faute d’essayer d’entrer en contact avec tous mes ancêtres mais c’est comme si Emma avait bloqué tous les mondes des morts pour que je me retrouve définitivement seule...
Je m’étais rendue en Arendelle qu’une fois par mois depuis le 21 juin dernier, jour fatidique où j’avais lamentablement échoué à la réveiller. Ainsi les moments que j’avais passé au royaume avaient toujours été écourtés par les regards désapprobateurs du reste de mes proches. J’avais cru naïvement que les jumelles me soutiendraient à défauts des jumeaux mais si elles se montraient aimables à mon égard, Kirsten m’avait clairement fait comprendre que je n’étais pas à la hauteur de mon rôle d’aînée...
-J’espère que ni Papa ni Maman ne tomberont à leur tour malade car tu n’arriveras pas à les sauver ! M’avait-elle dit une fois.
J’avais pris la remarque en plein cœur tandis que Tatie et Papa l’avait réprimandé pour la forme. Sans succès. Ma petite sœur de sa prestance naturelle avait haussé les épaules en répliquant :
-Mais c’est vrai Papa ! Pieter et Elysia m’ont dit que ses cours n’étaient pas intéressants et qu’elle ne soignait presque personne sans l’aide des guérisseuses dans la Forêt Enchantée…
Puis elle s’était tournée vers moi et m’avais pris la main en clamant :
-Mais ne t’inquiète pas Helga, je t’aime quand même, c’est juste que je ne t’ai jamais considérée comme un modèle !
Vexée, je n’avais pas répondu et avais préféré me retirer dans la chambre de Maman pour passer du temps à son chevet. Je voulais me prouver à moi-même et aux autres que j’étais capable de réussir à la réveiller…Il le fallait ! Mais j’avais eu beau passé et repassé mes mains sans relâche sur son corps, je n’avais eu aucun succès. J’étais donc repartie d’Arendelle toujours plus amère et agressive, me jurant que je n’y remettrai pas les pieds sans une solution pour qu’elle ouvre les yeux.
Au fils des mois, j’avais senti que j’étais de moins en moins désirée dans ma famille. Je m’étais donc réfugiée dans celle des Delahage et avais appris à les connaître...Oh oui...Léon et moi ne nous étions plus quittés depuis que j’avais fait les soins à Kristel, le jour du solstice d’été. Il me suffisait de le voir pour oublier que j’étais mieux dans l’Hellheilm quand j’étais encore morte et petite fille. Il avait été si préventif, amical, timide...Si doux...Je frémis de joie…Et depuis Noël tout avait basculé...
Personne...Absolument personne mise à part Kristel ne savait que nous étions fiancés...Et encore moins que nous nous donnions rendez-vous tous les soirs dans la maison des berges pour nous retrouver dans des étreintes plus passionnelles les unes que les autres. Oh oui...Nos corps se faisaient l’amour dans une profonde fluidité qui permettait d’évacuer la vie monotone que nous vivions tous les deux.
A cause de son statut d’aîné, Léon se prenait également des remontrances de la part de sa famille. Plus rigoriste, sa mère lui reprochait souvent qu’il allait l’abandonner elle et ses frères et sœurs quand nous serions mariés. Elle lui disait également qu’il était moins efficace, moins attentionné dans ses besognes. Ce dernier point était donc un bon prétexte pour que nous nous voyions aussi la journée. Nous partions alors explorer des endroits reculés de la Forêt Enchantée et de la Mer Sombre et profitions simplement de la vie en étant seuls au monde…
-Maîtresse Helga ! Y a Per et Bly qui sont en train de se battre ! Cria soudain Enge en me sortant de ma bulle.
-Quoi ?! Encore ?! Grommelai-je en me précipitant déjà à sa suite.
Regroupés en cercle sur l’eau gelé, les enfants tentaient tant bien que mal de séparer leurs amis mais les deux compères semblaient tous deux vouloir avoir le dernier mot.
-Allez ! ça suffit ! Grondai-je plus fort sans pour autant m’avancer pour ne pas me prendre un coup.
Les garçons ne voulurent rien entendre et cognèrent plus fort alors que je réitérai ma demande d’une voix plus cassante. Ce fut peine perdue. Il fallut attendre le troisième appel avant que je ne sente une main ferme sur mon épaule. Me tournant légèrement, j’aperçus Léon au visage impassible. Réactif, il bouscula la masse compacte des écoliers et s’interposa enfin entre son frère et mon autre élève. Ils se scrutèrent férocement pendant quelques secondes alors que je remarquais avec horreur que tous les parents avaient assisté à la scène…
-Madame Piceaerd… Est-ce que tout va bien ? Questionnèrent-ils avec inquiétude.
Incapable de répondre, le petit Bly se réfugia dans la robe de sa mère et pleurnicha :
-Elle va être méchante la maîtresse avec moi parce qu’elle préfère Per !
-C’est pas vrai ! M’énervai-je.
Pourquoi avai-je répondu avec virulence ?! C’était tout sauf professionnel ! De plus en plus désarmée face aux autres adultes qui me regardaient d’un air persécuteur, j’ajoutai immédiatement :
-Allez ! La classe est finie ! Zou ! Rentrez tous chez vous !
Mon ton était sec mais cela ne ralentit pas leurs messes basses qui m’injuriaient sur mon incapacité. Prête à pleurer, je les laissai plutôt embarquer leurs progénitures en gardant la tête haute.
Me tournant alors vers Léon comme solution de réconfort, je fus presque déçue quand il ne répondit pas à mon petit signe de la main pour maintenir ses paumes dans celles d’Enge et Ilse. Il traina ainsi toute sa fratrie avec rapidité comme s’il en avait assez vu. Froissée par sa nonchalance, je me mordis violemment la lèvre songeant au moment languissant où je ferai à nouveau un avec lui. J’hésitai un instant à le rattraper mais mon amour propre reprit le dessus.
Dormant debout, je préférai rentrer me faire un bon thé à la place en attendant qu’il revienne. Sa venue se faisait toujours plus tard dans la soirée, une fois que les quatre enfants étaient couchés.
Trompant le temps comme je le pus, je décidais alors de m’avancer pour les leçons du printemps jusqu’à ce que je m’assoupisse sur mon tas de feuilles de papiers. Profondément fatiguée, je me grattais péniblement les yeux pour reprendre conscience tandis qu’on toqua soudain à la porte. A la façon dont les coups résonnaient, je reconnus immédiatement ceux de mon amant.
-Tu peux entrer ! Lançai-je d’une voix pâteuse, m’en fichant à présent de ne pas être parfaite pour le recevoir.
Oui…Il était bien loin déjà le temps où j’étais soigneuse pour lui. Sans même passer la main sur son corps pour atteindre ses chakras, je compris qu’il était toujours tendu par rapport à ce qui s’était passé tout à l’heure. A cran, je souhaitais me fermer dans un premier temps face à l’air distant qu’il me décocha.
-Tout va bien ? Demandai-je tout de même, déjà rebutée et stressée par la réponse.
-A ton avis ?! Je viens de me faire rabrouer par ma mère une fois de plus...Rumina-t-il, elle dit qu’on ne devrait plus se voir autant tant que ce n’est pas officiel...Que les gens commencent à se moquer de notre famille...Que Per, Rackel, Enge et Ilse en pâtissent en classe depuis quelques temps... J’ai besoin de savoir...Est-ce vrai que l’exemple d’aujourd’hui s’est déjà produit ?!
Devais-je effectivement lui dire que ce genre de tensions était redondante ?! Que j’avais été malade et que c’était pour ça que je n’avais pas été avec eux au moment où c’était produit la dispute ?! Non…Il ne le comprendrait pas…C’était son petit frère… Il prendrait forcément sa défense. Pourtant, je savais que si je ne racontais pas ma version, son cadet avait déjà sans doute dû le faire auprès de ma future belle-mère... Laissant mon orgueil de côté, je bredouillai alors d’une voix détachée :
-C’est le cas depuis quelques temps, oui...Mais tu sais avec les congés d’hiver, cela va se tasser...Ceux ne sont que des propos d’enfants...Il ne faut pas trop les prendre à cœur et...
Furieux, il refusa que j’en rajoute et me coupa avant :
-...Inutile de te trouver des excuses Helga ! J’ai vu comment tu maintenais tes élèves et ce n’est pas la première fois ! Pourquoi n’arrêtes-tu pas les disputes avant qu’elles se produisent ?! Pourquoi n’imposes-tu pas ton autorité une bonne fois pour toute ?! Enge est rentré avec un œil amoché l’autre fois en ayant défendu Ilse ! Et maintenant Per ! A chaque fois, tu es inexistante !
Scandalisée car je savais au plus profond de moi-même que je n’avais aucune emprise sur ma classe, je m’exclamai tout de même, blessée dans mon amour propre :
-Je...Je fais de mon mieux à la fin...Mais c’est compliqué de gérer une vingtaine d’enfants en même temps surtout quand eux-mêmes sont si proches de ceux qui se battent ! Mais puisque tu tiens tant que ça à préserver ta famille…Ce que je comprends ! On a qu’à arrêter de se voir comme ça, ça fera taire les mauvaises langues !
Campant sur ses positions, il répliqua, irrité :
-Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit Helga ! Jamais de la vie, je ne voudrais ça, d’accord ?! Je te dis juste que si tu besoin d’aide pour tempérer ta classe...
-...Mais mon appétence me suffit ! M’enflammai-je, mes cours se passent très bien et je viens de te dire que je n’étais pas au meilleur de ma forme ! C’est pour ça que mon influence en a pris un coup ces dernières semaines ! Mais tout va rentrer dans l’ordre au retour des vacances ! Sur ce ! Bonne soirée Léon !
Prête à le chasser, je voulus le repousser mais il ne bougea pas d'un pouce. Humiliée de voir qu'il ne désirait pas coopérer, je lui tournai immédiatement le dos pour lui faire comprendre que je voulais qu'il parte. Résilié face à mon air braqué, il conclut :
-Bien... Tu es indisposée ce soir visiblement... Il vaut mieux que je reparte chez moi effectivement... Je vais être aux champs et à la pêche pendant quelques temps... Tu me préviendras par Courant d'Air quand tu voudras à nouveau me voir... Bonne soirée Helga.
Il partit alors que je m’effondrai de contrariété... J’étais indisposée qu’il avait dit ?! C'était un bien piètre euphémisme ! Cela faisait déjà quelques semaines que j'étais très fatiguée au moindre mouvement, que j'avais envie de vomir et plus du tout d'appétit... Mais c'était ma faute aussi... De façon inconsciente, je m'étais laissée dépérir et enfermée dans ce monde où je jugeais qu’on ne voulait pas de moi…Et si en plus Léon s'y mettait... Il valait mieux que je retourne dans l'Hellheilm auprès de ma vraie famille pour être utile de là-haut…
Broyant donc du noir pendant un quart d’heure, je me rétractai vite tout en sachant que je n’aurais jamais le cran d’accomplir un suicide…Je n’avais pas particulièrement envie de finir dans le Nifflheilm après ce que Mémé Helga et Pépé Yuma en avaient raconté...
Préservant plutôt mon côté apaisé, je décidais de nous laisser à chacun une bonne semaine d'abstinence pour nous retrouver plus amoureux. Occupée par mes tournées avec Maria et les sœurs Nattura, je rentrais à la maison sitôt que nous n'avions plus de patients et passai le clair de mon temps à dormir et affrontais mes hauts le cœur.
Je ne percutais pas tout de suite que mes symptômes n'avaient rien à voir avec un état dépressif. Ce fut au cours d'une tournée quand j'entendis Beata et Laïka plaisanter sur l'état d'une jeune femme enceinte que je commençais sérieusement à me poser des questions.
Les traînés de sang que Mamie Dudu appelait Menstruation et qui revenaient une fois par mois depuis que j’étais en vie n’avaient pas tâché mes bas depuis longtemps. Intriguée je me mis à chercher dans les essais de Grande Marraine Ylva pour voir si elle avait laissé une quelconque explication là-dessus mais mise à part les ébats détaillés de tous les habitants de la Forêt Enchantée qui m'avaient bien aidé pour franchir le pas avec mon amant, je ne trouvais rien sur l'arrêt soudain de mes règles...
Je décidais donc de chercher chez les guérisseuses car s’il y avait bien des ouvrages où cela devait figurer, c’était bien ceux médicaux. Malheureusement je ne pus regarder au cours de la semaine qui avait précédé mes doutes car il y en avait toujours une qui traînait dans sa hutte médicale quand j'essayais de jeter un coup d'œil.
Ne souhaitant pas éveiller des soupçons qui n’avaient peut-être pas lieu d’être, je m'étais rappelée qu'il y avait un autre moyen de savoir si j'attendais un enfant... Par mon aura chamanique.
-Je n’y arriverai jamais...Il faut que je demande à Mamie Dudu...Me dis-je à haute voix.
Mais j'avais bien trop d'ego pour aller voir ma grand-mère. Et une certaine peur de savoir qu’elle me jugerait négativement en sachant que je n'avais pas fait attention pendant l’acte d'amour...
-Fais-le seule, Helga ! Tu dois te débrouiller par toi-même ! Renchéris-je comme un refrain.
C’est donc peu confiante, que je me réfugiais dans la chambre avec un des grimoires écrit par les soins de mon aïeule. Tremblante, j’ouvris alors le manuel et me rendit à la page qui expliquait la méthode en question. Puis je lus à haute voix :
-1) Tout d’abord posez votre main au niveau du bas ventre, sur le tissu du vêtement de la patiente ou bien directement sur sa peau. 2) Puis vos doigts doivent entrer en contact avec les chakras de l’embryon pour cela vous devez ressentir un picotement indiquant le lien qui se créait entre vous deux. 3) Enfin, l’image de l’embryon doit apparaître, vous pouvez ainsi déterminer sa taille et son sexe...
Je me stoppai là car il n’y avait rien écrit de plus.
-Bon...ça va...Ça a l’air facile ! M’exclamai-je alors que mon cœur battait à mille à l’heure.
Prenant une grande inspiration, j’essayai de ne pas tressauter mais à peine voulus-je mettre mes mains sur ma robe que je ne savais déjà plus si c’était le bon mouvement. Regardant avidement la page à nouveau, je grommelai immédiatement :
-Ah zut ! Ils ne précisent pas si les doigts doivent être pliés ou tendus... Bon...Si je cale ma paume c’est que ça doit être tendu...Enfin je suppose...
Respirant une nouvelle fois pour me donner du courage, je plaquai enfin toute ma main contre le rabat de ma jupe.
-Bien...C’était quoi la suite déjà ?! M’interrogeai-je à nouveau en arrêtant mon geste.
Très gauche, je posais alors le livre à plat sur le lit pour que ce soit plus facile pour décoder étape par étape et soulevai cette fois ma robe pour rabattre mes doigts avec la conviction que j’irai jusqu’au bout.
C’était hélas sans compter sur Mamie Dudu qui m’appela en bas de la hutte quelques secondes plus tard.
-Helga ! J’ai à te parler ! Clama-t-elle.
Paniquée, je lâchai mon vêtement dans un mouvement précipité. Puis je tentais de cacher l’objet sous mon oreiller avant de me rappeler qu’il était tout à fait normal d’avoir un ouvrage de chamanisme chez moi.
-Mademoiselle Piceaerd ! Appela une nouvelle fois ma grand-mère alors que le fait de gesticuler me donna bientôt la nausée.
-Je suis là ! Criai-je, refoulant un haut le cœur.
Non...C’est pas vrai...Pas maintenant...Pensai-je. Mais il était trop tard. J’eus juste le temps d’arriver à mon pot de chambre que je déversai tout le mal-être qui était en train de me tourmenter pendant les quelques secondes qui suivirent.
-Y a-t-il une petite Gaga dans cette maison à la fin ?! S’impatienta alors mon aïeule qui siégeait toujours sur le pas de la porte.
Ne souhaitant pas la faire attendre davantage, je bravais tout de suite un autre haut le cœur qui venait de s’emparer de mon être et accourus rapidement, prise d’une violente aigreur d’estomac. Toujours mal en point, je parvins enfin à descendre le grand escalier de bois sous son air fâché.
-Je...Je suis là...Qu’y a-t-il ? Demandai-je d’une petite voix.
Pendant une seconde, l’espoir qu’elle me dise que Maman était réveillée me traversa l’esprit mais je compris en voyant sa tête toujours courroucée à mon égard que ce ne serait pas le cas.
-Eh bien je ne sais pas si tu es au courant mais ma meilleure amie qui est aussi la guérisseuse de ce village est venue me dire qu’elle te trouvait pâle mine...Et effectivement à voir ta tête, tu es blanche à faire peur ! Nous couverais-tu quelque chose ?!
Je voulus tout de suite dire non mais le simple fait d’imaginer produire le mouvement faillit me faire définitivement revomir.
-Je vais très bien Mamie, je te remercie, m’enquis-je en essayant d’être convaincante.
Peu persuadée, elle haussa un sourcil et me détailla de la tête aux pieds alors que je me sentais toute transpirante et fatiguée.
-Que dirais-tu qu’elle t’examine pour en être certaine ?! Renchérit-elle avec conviction, franchement ! Il ne manquerait plus que ça si toi aussi tu nous tombais malade comme ta...
Soucieuse que cela allait me blesser elle s’interrompit avant la fin de sa phrase. Mais c’était trop tard. Je venais de me prendre la réflexion dans la tête. Oui...Oui je n’avais pas réussi à la sauver...Oui je n’étais qu’une nulle qui n’arrivait à rien. Les lèvres de plus en plus blanche, je cherchais un moyen de ne pas tomber à la renverse à cause d’une montée de chaleur qui était en train de se propager dans mes chakras.
-Excuse-moi Helga, dit-elle lentement, je n’aurais pas dû te rappeler ça...Mais tu sais...Je m’inquiète vraiment pour toi...En tant que chamane, il ne faut que tu souffres d’aucun mal...Surtout si ma Furie Rousse n’est pas là pour te remplacer.
-Oui...Bah...Il reste toi ! La grondai-je en m’asseyant sous peine de m’évanouir.
Agacée, elle serra les dents à son tour, et me gronda alors :
-Ne crois pas ça...Oui...J’ai été élevée par une brillante chamane...Mais jamais au grand jamais je ne serai aussi douée qu’elle...Elle m’a enseignée les leçons mais je serai bien incapable de les restituer car il faudrait que je m’entraîne tous les jours et ce n’est pas maintenant que mes parents sont dans l’Hellheilm que je me déciderai à le faire quand j’ai toujours voulu les embêter de mon vivant...Non ! Il ne reste que toi petite Gaga ! C’est toi après tout qui est la descendante directe de cette lignée !
Avec beaucoup d’attention, elle s’approcha bientôt de moi et passa sa main sur mon front avant d’ajouter :
-Bon déjà tu n’as pas de fièvre, c’est pas mal ! Tu peux donc te lever et venir avec moi voir Béata ! Je refuse de te laisser ainsi...J’ai remarqué que tu boîtais...As-tu mal aux jambes ?!
Me les touchant rapidement, je réprimais aussitôt une grimace et grommelai face à sa mine défaite :
-Ça va je te dis ! Elles tirent un peu à cause des changements de température ! Mais ce n’est rien...Je n’ai pas envie d’aller déranger Madame Natura pour des broutilles quand d’autres patients ont plus besoin d’elle ! Il n’y a rien de grave, je t’assure !
-Oui ! Ces fameux patients...Je les ai croisés et eux aussi m’ont avoué que tu n’étais pas au meilleure de ta forme ! A vrai dire, toute la communauté a aperçu que tu étais faible, renchérit-elle inquiète en s’installant à côté de moi.
Elle me prit alors la main et l’agrippa avec force en me fixant dans les yeux et continua d’une voix très douce :
-Je conçois que j’ai été très dure avec toi ces derniers mois ! Je t’ai mis sur le dos le sort de ma Furie Rousse alors que tu n’y es pour rien...Mais je vais changer à partir de maintenant, je te le promets Petite Gaga...Tu ne seras plus jamais seule, nous allons rattraper le temps perdue ! Antoine a agrandi notre hutte, tu vas pouvoir venir t’installer avec nous !
Je savais ce qu’elle était en train de faire...Elle me pensait sans doute en dépression comme avait pu l’être Mémé Helga par le passé. Mais je n’étais pas elle. Maman ne m’avait pas abandonné de son plein gré. Et il me restait Papa même s’il demeurait en Arendelle et qu’il me considérait comme sa fille quand cela l’arrangeait. J’étais affaiblie par cette peste d’Emma certes, mais pas au point de tomber définitivement. Pour la simple et bonne raison que je me souvenais que Mémé Anna avait dit qu’Ylva nous sauverait...Même si elle n’était pas revenue parmi nous après l’accident dans l’Hellheilm...C’était la seule d’ailleurs...Sans doute avait-elle été protégée on ne sait comment par sa « Grosse Gaga » et sa « Reine »...
Voyant que je me refusais de lui répondre, ma grand-mère s’exclama encore :
-C’est bien cela, n’est-ce pas ?! Tu as besoin d’affection et d’attention ! Eh bien, je suis là maintenant ! Je fais le premier pas vers toi, donc prépare tes valises.
Sa voix déterminée ne laissait aucune place à un quelconque refus.
-Quoi ?! Mais je n’en ai aucune envie ! Répliquai-je, alertée, je...Ce n’est pas contre toi Mamie Dudu...Je...J’ai rêvé de cet instant tellement de fois à vrai dire depuis huit mois...Mais je...J’ai ma routine tranquille chez moi, dans cette maison...Et...Euh...Je suis navrée mais elle ne te concerne pas.
La remarque la fit immédiatement tiquer et elle grommela contrariée :
-Très bien...Puisque tu veux jouer à ça avec moi, cette hutte avant d’être la tienne était la mienne...Changement de plan donc, je vais avertir Antoine, Lucia et Kaspian que désormais nous allons vivre un petit temps avec toi, ici !
J’eus aussitôt un haut le cœur en entendant ça. Non...Non...Non...Il ne fallait pas qu’elle vienne s’installer ici ! Comment verrai-je mon fiancé ?! Comment ferions-nous l’amour ?! Non ! Elle ne pouvait pas me prendre ma liberté sexuelle ! Regrettant soudain que sa Grande Marraine ne soit pas là pour le lui faire comprendre, je n’eus pas d’autres choix que de dire :
-Mamie Dudu...Je...Tu ne peux pas faire ça car...Léon et moi nous fréquentons...
Baissant subitement la tête de honte car je ne voulais pas qu’elle m’interroge comme lors du 23 décembre, je l’entendis juste pousser un soupir avant de reprendre, contrariée :
-Le fils Delahage ? Je sais bien que vous vous coudoyez, mais pardonne-moi, je ne vois pas ce qu’il vient faire là-dedans ! Il n’a pas son mot à dire ! Vous n’êtes pas mariés et encore moins fiancés pour qu’il donne son avis...Tu as beau avoir vingt-cinq ans, tu es sous ma protection légale chez les Northuldra tant que ta mère n’est pas réveillée !
Levant à nouveau la tête, je rencontrai bientôt son teint crayeux. En silence, je lui montrai alors ma main où siégeait ma bague de fiançailles depuis que Léon me l’avait offerte et fus presque vexée qu’elle ne l’ait jamais remarqué avant, souhaitant voir que ce qu’elle voulait. Médusée, elle se racla la gorge péniblement et questionna très gênée :
-Mais...Euh...Depuis quand ?
-La nuit de Noël, répondis-je.
Il y eut un long silence. Elle s’éloigna d’une façon outragée tandis que les engrenages de son cerveau venaient de s’activer. Sa respiration se saccada soudain et elle finit par demander :
-Petite Gaga...On est bien d’accord que tu avais dit que tu attendrais le mariage...Pour...Ciel...Pourquoi il faut que ça tombe sur moi ?!... Rassure-moi...Tu...Tu t’es bien tenue à cette promesse ?! Tu n’as rien fait de corporelle avec Léon ?
Rougissant violemment, je songeais que je ne pourrais plus reculer et répondis par une autre question :
-Eh bien...Tout dépend ce que tu appelles corporel...Mamie...
Je savais que c’était inutile de gagner du temps. Elle allait s’en apercevoir. Autant crever l’abcès. Ses yeux s’éclairèrent aussitôt et elle blanchit d’un coup avant d’énumérer :
-Les jambes lourdes...Le teint pâle...L’air fatigué...Je parie que tu ne te sens pas bien à la seconde même où je te parle et que tu as mal au cœur ?!
-Euh...Oui, avouai-je d’une petite voix.
C’en fût trop. Cramponnée à cette même table où je m’étais donnée à lui la première fois, elle demeura muette. Face à son silence, je me sentis obligée d’expliquer :
-Je...J’étais tellement désespérée... Il a su me réconforter...Nous n’avons pas réussi à nous retenir...Je...Je sais que je te déçois.
Elle ne dit rien mais le masque de dureté resta sur son visage. A ma grande surprise, elle finit par rétorquer :
-Mets ton manteau Helga...Nous avons un tour à faire...Et ce n’est pas chez les guérisseuses.
Intriguée, je sentais au son de sa voix que je ne pourrai pas me dérober cette fois. J’appliquais donc son ordre et nous sortîmes de la maison en silence. Toujours en froid, je cherchais encore à me justifier face à son silence et renchéris alors :
-Mamie s’il te plaît…Sors quelque chose…Crie-moi dessus…Félicite-moi…Je sais pas…N’importe quoi…Mais parle-moi je t’en prie….
Concentrée à suivre sa trajectoire, elle ne me calcula pas et continua sa route. Nous passâmes ainsi, à la clairière des rencontres puis dans le village et vers les Plages Grises sans qu’elle n’ajoute rien. En plein malaise, je m’arrêtais quelques instants et courus dans les fourrés pour déverser mon stress. Oui...Oui si ça se trouve elle allait m’abandonner...L’estomac noué par la terreur, je régurgitais encore avec douleur jusqu’à ce que les spasmes disparaissent. Sans un mot une main attentive se déposa bientôt sur mon épaule et elle me tendit un mouchoir tout en m’aidant à me relever. J’inspectai encore le visage de ma grand-mère. Il n’affichait plus aucune expression…Ni compassion, ni dureté.
-Mamie Dudu…Je t’en prie, plaidai-je à nouveau.
Mais je n’obtins rien de plus. Elle m’agrippa juste les doigts. Ils étaient chauds, sûrs d’eux. Je ne résistais pas et continuais de la suivre parmi la broussaille. Nos pas faisaient craquer les graviers. Mon aïeule me menait vers la Mer Sombre…Elle allait sans doute demander au Nokk de me noyer moi, mon corps et mes pensées impures…J’en eus la certitude quand nous vîmes les premiers galets noirs et les dunes de sables grises tapissées d’épicéas.
-Tu l’as vu Petite Gaga ?! Demanda-t-elle alors que je tressaillis.
-De…De quoi ? Demandai-je péniblement.
Exaspérée, elle me guida vers un coin reculé et pointa immédiatement un doigt en direction d’une hutte primitive, camouflée par les arbres de Noël. Exténuée par tant d’émotions, je repris aussitôt :
-Euh…Oui…Oui…
La poussant à parler, j’ajoutai alors plus blanche qu’une craie :
-Tu vas m’exiler ici pour toujours ?!
Mes yeux débordaient de larmes d’anxiété. Elle ne manqua pas de s’en apercevoir et secoua tout de suite la tête...Avant de rire à gorges déployées. N’arrivant plus à se retenir elle produit un son strident qui résonna dans tout le secteur. Passant par toutes les couleurs, j’explosais alors à mon tour et me cachai le visage tout en suffoquant alors que mes joues se mouillaient de plus en plus sous mes pleurs. Contre toute attente, elle eut enfin un geste maternelle et me cala contre elle en disant doucement :
-Allons...Quand cesseras-tu de dire des bêtises demoiselle ?! Crois-tu vraiment que si ta mère se réveille, elle voudrait savoir que je t’ai chassé ?!
-Oh ?! A..Alors tu vas me laisser là…Le temps de trouver une so…Solution pour…Pour qu’il ne soit plus…Ici ? Repris-je en dirigeant mon index vers mon ventre.
Les yeux de Mamie se révulsèrent d'horreur et elle se retint à temps de ne pas me mettre une claque. Puis elle s’écria, furieuse :
-Ne redis plus jamais ça Helga Westergaard... Jamais au grand jamais il ne faut que cela te traverse l'esprit, tu m'entends ?!
Confirmant par un léger signe de tête, je la laissai ensuite me guider jusqu'à un tronc d'arbre où je pus voir une gravure.
-Qu'est-ce c'est ? Murmurai-je.
-Regarde les initiales, ordonna-t-elle d'une voix sérieuse
Fixant attentivement l’écorce, j’y remarquais bientôt un cœur avec un E et un A. N’étant pas certaine de comprendre du premier coup, je me tournai vers elle alors qu’elle acquiesça en rétorquant :
-Oui...Ceux sont bien leurs initiales...C’est ici...Sous cet arbre même que j’ai été conçue par deux personnes qui s’aimaient forts mais qui n’étaient pas mariés...
-Et donc Mamie ? Qu’essayes-tu de me dire ? Je...Je suis désolée je ne comprends pas très bien... Bredouillai-je.
Coupant court à toutes suppositions, elle déclara avec franchise :
-Eh bien...Tu es enceinte.
-Je...Je n’en suis pas certaine, avouai-je.
-Ce n’est pas une question... D’une manière ou d’une autre, le destin a choisi pour nous et a estimé que je ne devais pas te surveiller à tels moments pour que tu puisses perpétuer notre descendance...Alors maintenant, il va falloir relever le menton et aller de l’avant, est-ce que tu comprends ? Renchérit-elle.
-Je...Je n’y arriverai pas...Sans Maman...Je...Je n’arrive à rien, dis-je désespérée.
Sans me juger, ma grand-mère m’invita à entrer dans la cabane et répliqua :
-Tu ne vas pas avoir le choix ma chérie... Cet être que tu as créé...Tu vas être son modèle toute sa vie...Lui n’a pas demandé à venir...Mais maintenant qu’il est là, tu ne peux pas faire comme s’il n’existait pas...Et tu vas l’aimer...Crois-moi...D’une manière ou d’une autre... Oh oui...Tu auras beau faire, il te sera impossible de t’en détacher et l’oublier.
Mes joues se chauffèrent et je demeurai silencieuse. Plus à l’aise, mon aïeule me fit signe de m’assoir et continua avec un grand sourire :
-Chaque grossesse est un miracle Helga...Et encore plus quand elle se passe bien ! Alors, non...Ce n’est pas moi qui te gronderais sur la conduite que tu as eue...Je suis moi-même un « accident » et si je n’étais pas arrivée qui sait ce qu’il serait devenu des Piceaerd...Pour toi c’est pareil ! Cet enfant est ton avenir...Qu’importe qu’il eût été créé avant ou après le mariage. Tu comprends ?
Définitivement soulagée qu’elle ne m’en veuille pas, je me contentais de hocher la tête tout en la soutenant du regard. Présomptueuse, elle reprit immédiatement :
-As-tu regardé de combien de semaines tu étais ? Et le sexe du bébé ?
Timide, je me raclais immédiatement la gorge et répondis doucement :
-Eh bien...Je...J’étais sur le point de le faire quand tu es arrivée à la hutte Mamie.
-Oh ? Faisons-le, ensemble dans ce cas, ordonna-t-elle.
Attentive, elle m’observa tandis que je devins aussi blanche qu’un linge. Rassemblant mes idées, j’essayai de me rappeler les étapes qui étaient écrites dans le grimoire mais je m’emmêlai bien vite les pinceaux et les énumérais bientôt dans un demi-murmure :
-Alors...Premièrement poser la paume de main sur le ventre...Oui, c’est ça...Ensuite, je crois qu’il faut coordonner nos auras...Voilà...Et après, me concentrer sur nos chakras du cœur...Non...Non je crois que le chakra du cœur c’est avant...
Intriguée, mon aïeule leva aussitôt un sourcil et renchérit :
-Qu’est-ce que tu marmonnes, petite Gaga ?!
Sortie de ma torpeur, je devins cramoisie et bafouillai très gênée :
-Euh...Rien...Rien du tout Mamie...Je...J’essaye de me rappeler comment on fait...Mais...Ce serait plus simple s’il y avait un exemplaire de chamanisme dans la caba...
Laissant ma phrase en suspens, elle rétorqua immédiatement :
-Par les esprits ! Ecrase cette pression et prends confiance en toi une bonne fois pour toute !
-Je...Je ne vois pas de quoi tu parles...Grommelai-je tout en me refermant sur moi-même.
Me prenant violemment le menton pour que je la fixe, elle s’exclama encore :
-Oh si ! Tu le sais ! Tu es une Piceaerd bon sang ! Impose-toi ! Et arrête de croire que tu es moins douée que tes prédécesseuses ! Elles ont toutes eu des échecs que ça soit Iduna Sappos, Helga Piceaerd, Anna Piceaerd ou encore ta mère... Et que dire de moi...Je pense que je suis la pire de toute en n’ayant jamais acceptée mon rôle !
-Pourtant... Elles n’en ont jamais rien dit, chuchotai-je.
-Parce qu’il est plus facile de raconter ses exploits que ses coups ratés ! Nota-t-elle, Mais bien sûr que comme toi, elles ont forcément eu des moments où elles n’ont pas réussies au cours de toute leur carrière...Est-ce pour autant qu’elles n’ont pas persisté ?!
-Euh...Non, bredouillai-je.
-Exactement ma Petite Gaga ! Ça n’a pas été facile mais elles ont su se relever et SURTOUT, demander de l’aide quand elles en avaient besoin même si ça violait leurs orgueils, déclara-t-elle en touchant à l’un de mes défauts.
-Mais...Mais à qui pourrais-je demander puisque Maman n’est pas disposée pour l’instant ? Demandai-je avec désespoir.
-Tantine Yélana a été élevée un moment par ton arrière-arrière-grand-mère Iduna parce que c’était elle qui devait prendre le chamanisme à la place de mon père, tu pourrais te tourner vers elle ! Cela flattera son égo et elle sera moins rabougrie, pouffa-t-elle, et puis...En ce qui concerne ton travail de professeure, je peux me charger de te filer un coup de main...J’ai été à l’écoute de tout un peuple et j’ai dû leur transmettre mon savoir concernant les moulins...Alors si tu n’es pas à l’aise avec ta posture, je suis ta femme ! Et pour le reste des matières...Encore une fois, tu peux faire appel à Yélana...C’est la fille de Grande Marraine Ylva...La meilleure historienne du monde...Papy Antoine peut t’aider pour la justice, les guérisseuses et les pisteuses pour les sciences naturelles...Bref tu as toute une communauté qui serait ravie de t’ouvrir les bras pour venir à ta rescousse...Donc n’hésite pas !
Sa tirade me fit tellement de bien qu’elle s’en rendit compte et reprit immédiatement :
-A présent... Helga Piceaerd ! Prochaine exercice ! Dis-moi le sexe et la datation de ton enfant ! Allez ! Tu te fais juste confiance !
Oubliant rapidement tout ce qu'elle venait de me sortir, je paniquais aussitôt pendant quelques secondes avant de comprendre qu’il n’y avait aucun support capable de me soutenir dans cette hutte. Sentant que l'exercice était long mon aïeule réitéra d'une voix patiente :
-Procède par étape. À ton avis en attendant un bébé où est-ce qu'il faut que tu poses ta main en toute logique ?
Ne lui répondant pas, je la plaquais directement sur la zone un peu gonflée et tendue avant qu’elle ne continue :
-Normalement cela doit te procurer un sentiment de protection et donc qu'est-ce que tu as envie de faire ?
-Lui transmettre mon énergie de sécurité, lâchai-je d'un coup.
Il y eut un temps d'arrêt avant qu’elle ne réplique toute heureuse :
-Eh bah voilà, demoiselle... Fais-le.
Mes doigts tremblèrent d'émotions tandis que je raffermis mes paumes avec ténacité pour trouver le contact avec mon embryon. Quelle ne fut pas ma surprise de me sentir absorber avec plus de vigueur par... Deux chakras du cœur. Indécise je me repris très vite en me disant que c'était le mien et celui de mon enfant mais il y eut bien trois énergies vertes qui s'emmêlèrent bientôt entre elles. Émue, mon esprit m'envoya soudain l'image de deux êtres d'une dizaine de centimètres qui n'avaient pas l'aspect le plus beau qui soit. Oui. Ils étaient deux... Oubliant toute théorie je me dirigeais alors vers leur chakras racines pour découvrir leurs sexes et fus comblée en voyant une fille et un garçon.
Deux bébés... Deux charges qu'il allait falloir gérer au milieu du reste... La joie laissa bientôt place à la panique. Je culpabilisais alors que cette peur était légitime. Puis je raccrochais à nouveau mes doigts au bas ventre et ma crainte s’atténua.
Enveloppée d'amour, j'eus alors une autre vision de mes petites vies et revis leur conception à cette nuit de Noël où Léon et moi avions succombé l'un à l'autre la première fois. Mamie me laissa encore quelques secondes de silence avant de reprendre :
-A voir ton air radieux, je suppose que tu as réussi... Alors... Qu’est-ce que ça donne ?
Je murmurai aussitôt d’une voix à peine audible comme si je n’osais y croire :
-J’attends…Une fille et un garçon depuis environ…Trois mois…
Stupéfaite mais pas surprise, elle se contenta de répliquer :
-C’est incroyable…Me voilà donc deux fois arrière-grand-mère…
Très gênée, je finis par détacher mes mains de mon aine à contrecœur tout en ne sachant pas quelle était la décision à prendre maintenant. L’heure n’était malheureusement pas aux réjouissances. J’étais enceinte, non mariée et ma famille comme celle de mon amant étaient disloquées. Semblant lire dans mes pensées, ma grand-mère finit par murmurer :
-Tu sais qu’il va bien falloir que tu en parles à quelqu’un d’Arendelle avant que cela ne se voit ma chérie…
C’était comme une sellette d’alarme. Pourtant je ne désirais pas l’envisager pour le moment. Contournant la question, je répliquais aussitôt d’une voix agacée :
-Bah…Si je t’en parle à toi c’est bon, non ?
Elle m’appuya soudain sur l’épaule et répondit :
-Tu sais bien au fond de toi que ce n’est pas suffisant… Les Northuldra et les Arendellien sont comme moi…Ils ont des yeux. Clarifier la situation reste une des meilleures choses à faire…Ton état commence à se voir donc autant prendre les devants…En te mariant avec Léon.
Piquée à vif, je rétorquai aussitôt avec hargne :
-Personne n’allumera mes coupoles tant que Maman ne sera pas réveillée !
Le regard de Mamie Dudu s’aggrava et elle commença à ouvrir la bouche avant que je ne la stoppe avant :
-Non ! Ne le dis pas !
-Mais Helga… Dit-elle doucement.
-Non ! M’entêtai-je, non ! Je ne veux pas l’entendre ! Comment toi en tant que Maman tu peux être aussi résignée ?!
Prête à pleurer, je serrai les poings et fis au mieux pour tarir ma colère tandis que mon aïeule me frotta vigoureusement le bras.
-Ne te mets pas dans des états pareils, petite Gaga…Il faut que tu te préserves…Je ne suis pas défaitiste…Mais il faut que tu comprennes que le temps ne s’arrête pas lui pendant que ma Furie Rousse continue de dormir…Si tu souhaites l’attendre, tu vas passer à côté de ta propre existence, chuchota-t-elle.
-Alors quoi ?! Elle ne devrait pas assister au plus beau jour de ma vie !? Explosai-je, en ne voulant pas entendre ses paroles pleines de sagesse.
-Si, bien sûr que si Helga…Mais il te faut aussi penser à la réputation de tes enfants à venir…C’est ça le plus important…Ta propre famille, insista-t-elle.
Sa phrase me ramena soudain à ce jour dans l’Hellheilm où je m’étais sacrifiée pour que son petit frère revienne à la vie. J’avais payé le prix fort en atterrissant dans les limbes avant d’être secourue…Par elle-même en personne. Elle ne s’en rappelait plus, mais elle avait toujours été là pour veiller sur moi…
-Je n’ai pas de bonnes solutions malheureusement, mais une chose est certaine, je sais qu’Anna ne voudrait pas s’apercevoir à son réveil que as pleuré sur son sort sans même connaître ton propre bonheur, renchérit-elle.
Me mordant violemment la lèvre, je savais qu’elle avait raison. Mais dieux que cela me faisait mal. Mon cœur fut au bord de la déchirure mais je l’interrogeai bientôt :
-Dans combien de temps crois-tu que ce sera vraiment visible ?
Prenant un peu de recul, mon aïeule me détailla bien le bas du corps et répliqua :
-Hum…De mémoire quand Elsa attendait les jumelles et Anna les jumeaux, ça c’était vu dès la moitié du quatrième mois…Alors il ne faudrait pas trop que tu tardes…Je suppose que l’heureux Papa est déjà au courant ?
Je secouai aussitôt la tête en rosissant et bafouillai :
-Non, il ne l’est pas comme je n’étais pas trop sûre… Mais si j’avais découvert mon état tout seul…Il aurait été l’unique au courant…
-Ce n’est pas plus mal que je le sache aussi pour la communauté…Je pourrai enfin faire taire les mauvaises langues…Du moins dans la communauté de la Forêt Enchantée...Pour ce qui est d’Arendelle...Ne m’en veux pas...Enfin...Comment je peux tourner ça sans que tu m’en veuilles...Hum...Voilà...Il n’empêche que je ne suis que ta grand-mère et tant que tu n’es pas mariée, tes parents là-bas aussi doivent le savoir, dit-elle promptement.
-Quoi ? En informer Papa ? M’empourprai-je, lui dire que j’ai eu des rapports intimes ?! Non…Non ça je ne le pourrai jamais !
Gênée à son tour, elle parvint à dire avec beaucoup de charisme :
-Si tu as été capable de prendre du plaisir en temps et en heure il te faut maintenant assumer jeune fille...Ce ne sera pas évident...Mais tu vas y arriver !
J’aurais aimé lui demander comment est-ce qu’elle et Papy avaient réagi quand ils avaient appris que Maman était enceinte de moi. Mais c’était impossible car tout comme cette garce d’Emma avait trafiqué mes souvenirs, elle l’avait également fait pour elle et les autres membres si bien qu’en plus de la première vie où Papa était marié avec Maman, ma grand-mère ne se rappelait ni de l’histoire de ses propres parents ni de ceux de la prison de la glace. Seule, Tatie Elsa et moi semblions dans la confidence sur le sort lancé par notre pourriture d’aïeule…
Cela me mit dans une rage folle. Si ! Mes aïeux si mes enfants connaîtront leur Mamie Anna ! Levant enfin le poing avec détermination, je repris alors :
-Laisse-moi encore quinze jours pour annoncer notre mariage avec Léon...D’ici là, je serai allée en Arendelle, j’aurai parlé à Papa et Tatie et j’aurai réveillée Maman...J’en fais le serment !
Son regard changea soudain à mon égard et elle me regarda avec fierté avant de clamer :
-Et je te souhaite d’y arriver Petite Gaga !
Nous nous permîmes enfin une embrassade sincère alors que des pas se firent bientôt pressant à l’entrée de la hutte. Papy Antoine déboula quelques secondes plus tard avec une mine inquiète et poussa un énorme soupir de soulagement avant de s’écrier :
-Mais qu’est-ce que vous faîtes là ?! On vous a cherché partout !
-Helga et moi avions besoin de discuter...De choses de filles monsieur Populus ! Renchérit ma grand-mère en lui lançant un regard ensorceleur.
-Ah, dit-il soudain tout timide, et...Est-ce que c’est réglé...Reine Piceaerd ?
Nous nous lançâmes un sourire complice et je me rehaussai tout en soutenant mon ventre naissant à travers le tissu de ma robe. Mon grand-père resta bouche-bée de gêne.
-Cela sera réglé d’ici plusieurs mois...Rectifia tout de suite Mamie Dudu, mais en attendant Helga va rester sagement dans la maison des berges maintenant qu’elle sait qu’elle a une oreille attentive et qu’elle est capable de demander de l’aide sans que son orgueil ne prenne le dessus.
Je hochai la tête, appréhendant tout de même les futures réactions du reste de la famille. Néanmoins, je me tiendrais à aller prochainement en Arendelle pour leur dire...Mais pour l’instant, je brûlais d’envie de rejoindre Léon pour lui faire part de mon état. Je laissais donc mes grands-parents se retrouver sans les enfants et sortis doucement de la cabane avant de me mettre en route. Le cœur léger, je passai dans le village et la clairière des rencontres avant d’enfin atteindre ma hutte européenne.
Mon fiancé m’attendait de pieds fermes devant la porte. A voir le tas d’herbe écrasé à ses pieds, il devait piétiner le lieu depuis un moment déjà.
-Oh Helga ! Tu es là ! S’exclama-t-il en se ruant dans mes bras, j’ai eu si peur qu’il te soit arrivé quelque chose...Comme...Comme nous ne nous étions pas quittés en très bon terme l’autre fois...J’ai cru que tu ne voulais plus de moi et...
Je l’interrompis bientôt en lui donnant un baiser prononcé qui indiquait que je laissais nos tensions derrière nous. Oui...Je ne voulais que lui...Que sa douceur...Le mettre dans de bonnes conditions pour qu’il soit pleinement serein dans les prochaines minutes à suivre...
Je l’invitais dès lors à entrer dans notre antre et nous fis un bon thé avant qu’il ne m’avoue en me dévorant du regard :
-Tu sais que Béata et Laïka sont venues me voir aujourd'hui pour me demander si tu allais bien car tu leur sembles fatiguée... C'est pour ça que quand je ne t'ai pas vu, j'ai un peu paniqué.
-J'étais partie faire un tour avec Mamie Dudu... Elle avait besoin de me montrer quelque chose, murmurai-je en le dévisageant à mon tour avec des étoiles pleins les yeux.
Et s'il n'aimait pas cette nouvelle situation ? Et s'il rejetait nos petits alors qu'il avait déjà ces quatre frères et sœurs à s'occuper ?! L'idée m'était intolérable bien que cela ne me viendrait pas à l'esprit de lui demander de choisir entre Per, Rackel, Enge et Ilse ou ses propres enfants. J'allais donc devoir élever mes petits toute seule ?!
Cette idée me transperça la poitrine et j'eus un sentiment de colère irrationnelle contre lui. Pourquoi n'était-il pas parti de mon corps quand il avait atteint sa jouissance ?! Peut-être parce que j'avais aimé ça...Donc j'étais autant coupable que lui.
-Ma chérie ? Tu sembles soucieuse ? Demanda-t-il soudain alors que je m’aperçus seulement maintenant qu'il me regardait plus gravement.
Soufflant un bon coup, je pris tout de suite une posture d'innocente avant de reprendre dans un demi-mensonge :
-Mon Léon... J'étais en train de songer à ce jour de Noël où tu m'as demandé en mariage...
-Oh ? Tu y renonces ?! Paniqua-t-il.
-Quoi ?! Oh non...non ...Pas du tout ! Bredouillai-je en pâlissant.
Lui prenant subitement la main, j’ajoutai du tac au tac :
-Non...Bien au contraire... Je me disais que nous pourrions enfin l'envisager...Le mois prochain qu'en penses-tu ? Pour l'arrivée du printemps...À l'approche de l'anniversaire de Maman ce serait parfait, non ? Un beau mariage...Et on inviterait ta mère et tes frères et sœurs à venir vivre ici avec nous...Ceux ne sont pas les chambres qui manquent !
Un sourire illumina immédiatement son visage et il déclara, confus :
-J'en serai ravi ma Helga...Mais tu ne crains pas qu'il fasse humide en cette saison pour des noces... Le printemps est tellement instable alors que nos étés sont si doux...Attention je ne dis pas que je n'en meurs pas d'envie hein ! Si je m'écoutais je te prendrais pour femme dans l’instant... Mais quitte à attendre encore un peu, ne voudrais-tu pas que nous allions jusqu'au solstice d'été pour l'anniversaire d’Elysia et Pieter ? Ce serait peut-être mieux, non ? Ce n'est pas comme si nous avions attendus...Pour les convenances...
Tu ne crois pas si bien dire, pensai-je aussitôt. Eclatant alors de rire pour dédramatiser la situation, je calculai rapidement et murmurai alors :
-Oh...Nous pourrions effectivement... Néanmoins...Je risquerai d'être encombrante d'ici là...
Stupéfait, il se figea quelques secondes avant que je ne lui fasse un léger « oui » de la tête si bien qu’il demanda soudain, l’air grave :
-Tu es sûr de toi mon amour ?
Les larmes aux yeux, j’acquiesçai une nouvelle fois pendant qu’il aventura enfin sa main sur mon bas-ventre.
-Je...Je ne sais pas...Je ne sais pas quoi dire, chuchota-t-il un peu bouleversé.
Un long frisson me parcourut l’échine mais je réussis tout de même à lui demander :
-Est-ce que tu es...Content malgré tout ?
Léon demeura muet à ma plus grande frayeur. Redoutant son silence, j’oubliai tout, l’instant d’après quand il m’embrassa amoureusement me rapprochant toujours plus de son corps pour que nous nous unissions dans une longue étreinte. Il m’enveloppa ainsi, délicatement avec une telle douceur que j’oubliais tous les problèmes auxquels nous allions devoir encore faire face. Me rapprochant alors de son lobe d’oreille, je lui soufflai alors plus amoureuse que jamais :
-Il y a une fille...Et un garçon...
Il sursauta aussitôt de surprise et m’embrasse à nouveau, le cœur rempli d’orgueil et de fierté.
je vous le remet là mais normalement @Frantzoze l'a dit aussi, IL FAUT AVOIR LU MON CHAPITRE D'ABORD AVANT DE LIRE LE SIEN !
Nous revenons à la temporalité actuelle. Petit rappel : -Ylva est morte ! -Anna est sous le charme d'Emma !
Bonne lecture !
Chapitre 3 : Orgueil et préjugés :
TIMELINE ACTUELLE...
-Tout le monde a bien rangé ses affaires ?! Demandai-je balayant la classe du regard.
-Oui maîtresse Helga ! Clamèrent les élèves d’une seule traite.
Sagement assis en tailleurs, ils attendaient mon signal pour pouvoir aller jouer dehors durant la dernière demi-heure qui précédait les vacances d’une fin de février enneigé mais doux. Ne me sentant pas très bien depuis plusieurs semaines, je souhaitais au plus vite m’accorder un peu de repos aussi j’ajoutai :
-Si la classe est impeccable vous pouvez y aller !
Tous joyeux, ils trottinèrent en direction des eaux des berges qui étaient gelés. Ils entreprirent bientôt de faire des batailles de boules de neige et du patin à glace sur l’eau dure, renforcée par les soins de Tatie Elsa qui revenait de temps à autres peaufiner son travail de cinquième esprit. Affaiblie par des vertiges et l’odeur écœurante de la nature environnante, je les surveillais de loin tout en sirotant mon thé.
Perdue dans mes pensées, j’attendais avec impatience qu’ils repartent vers le village bien loin de moi pour que je puisse être tranquille au moment où Léon me rejoindrait. Il était le seul depuis des mois qui avait su m’apaiser jusqu’à présent depuis le long sommeil de Maman...
Elysia et Pieter demeuraient dédaigneux à mon égard à tel point que j’avais bien indiqué à Tonton Kristoff que c’était mieux pour tout le monde qu’ils ne reviennent pas à mes cours pendant un petit moment...Ils n’avaient pas voulu coopérer avant de finalement céder à ma demande quand il avait vu que je n’arrivais pas à les tenir et que ma seule option avait été une fessée à chacun… Les jumeaux n’étaient pas les seuls qui me fusillaient du regard chaque fois qu’ils me voyaient…Ainsi, Mamie Dudu m’évitait de plus en plus depuis huit mois, m’envoyant inconsciemment mon échec à la figure chaque fois que je lui adressais la parole…Ce qui était devenu rare en soi.
Au début je n’avais pas imaginé l’ampleur de son dégoût à mon égard…Jusqu’à ce qu’au cours d’une des récréations, j’avais entendu Kaspian, Emma, Sofia et Pieter dire qu’ils jouaient « à la vraie vie ». J’avais été terrifiée de voir ma plus vieille cousine allongée dans l’herbe, faisant semblant d’être endormie tandis que mon oncle, penché au-dessus d’elle lui avait rétorqué qu’il ne pourrait pas la réveiller car il était aussi nul que « nièce Helga ». Pour couronner le tout, Sofia et Pieter l’avaient accablé en riant comme mes frères jumeaux l’avaient fait sérieusement à mon égard quelques mois plus tôt…
J’avais préféré ne pas réagir à cette intervention, ayant le cœur brisé en pensant aux câlins de Maman dans l’Hellheilm qui n’existeraient plus jamais… Ah ce n’était pas faute d’essayer d’entrer en contact avec tous mes ancêtres mais c’est comme si Emma avait bloqué tous les mondes des morts pour que je me retrouve définitivement seule...
Je m’étais rendue en Arendelle qu’une fois par mois depuis le 21 juin dernier, jour fatidique où j’avais lamentablement échoué à la réveiller. Ainsi les moments que j’avais passé au royaume avaient toujours été écourtés par les regards désapprobateurs du reste de mes proches. J’avais cru naïvement que les jumelles me soutiendraient à défauts des jumeaux mais si elles se montraient aimables à mon égard, Kirsten m’avait clairement fait comprendre que je n’étais pas à la hauteur de mon rôle d’aînée...
-J’espère que ni Papa ni Maman ne tomberont à leur tour malade car tu n’arriveras pas à les sauver ! M’avait-elle dit une fois.
J’avais pris la remarque en plein cœur tandis que Tatie et Papa l’avait réprimandé pour la forme. Sans succès. Ma petite sœur de sa prestance naturelle avait haussé les épaules en répliquant :
-Mais c’est vrai Papa ! Pieter et Elysia m’ont dit que ses cours n’étaient pas intéressants et qu’elle ne soignait presque personne sans l’aide des guérisseuses dans la Forêt Enchantée…
Puis elle s’était tournée vers moi et m’avais pris la main en clamant :
-Mais ne t’inquiète pas Helga, je t’aime quand même, c’est juste que je ne t’ai jamais considérée comme un modèle !
Vexée, je n’avais pas répondu et avais préféré me retirer dans la chambre de Maman pour passer du temps à son chevet. Je voulais me prouver à moi-même et aux autres que j’étais capable de réussir à la réveiller…Il le fallait ! Mais j’avais eu beau passé et repassé mes mains sans relâche sur son corps, je n’avais eu aucun succès. J’étais donc repartie d’Arendelle toujours plus amère et agressive, me jurant que je n’y remettrai pas les pieds sans une solution pour qu’elle ouvre les yeux.
Au fils des mois, j’avais senti que j’étais de moins en moins désirée dans ma famille. Je m’étais donc réfugiée dans celle des Delahage et avais appris à les connaître...Oh oui...Léon et moi ne nous étions plus quittés depuis que j’avais fait les soins à Kristel, le jour du solstice d’été. Il me suffisait de le voir pour oublier que j’étais mieux dans l’Hellheilm quand j’étais encore morte et petite fille. Il avait été si préventif, amical, timide...Si doux...Je frémis de joie…Et depuis Noël tout avait basculé...
Personne...Absolument personne mise à part Kristel ne savait que nous étions fiancés...Et encore moins que nous nous donnions rendez-vous tous les soirs dans la maison des berges pour nous retrouver dans des étreintes plus passionnelles les unes que les autres. Oh oui...Nos corps se faisaient l’amour dans une profonde fluidité qui permettait d’évacuer la vie monotone que nous vivions tous les deux.
A cause de son statut d’aîné, Léon se prenait également des remontrances de la part de sa famille. Plus rigoriste, sa mère lui reprochait souvent qu’il allait l’abandonner elle et ses frères et sœurs quand nous serions mariés. Elle lui disait également qu’il était moins efficace, moins attentionné dans ses besognes. Ce dernier point était donc un bon prétexte pour que nous nous voyions aussi la journée. Nous partions alors explorer des endroits reculés de la Forêt Enchantée et de la Mer Sombre et profitions simplement de la vie en étant seuls au monde…
-Maîtresse Helga ! Y a Per et Bly qui sont en train de se battre ! Cria soudain Enge en me sortant de ma bulle.
-Quoi ?! Encore ?! Grommelai-je en me précipitant déjà à sa suite.
Regroupés en cercle sur l’eau gelé, les enfants tentaient tant bien que mal de séparer leurs amis mais les deux compères semblaient tous deux vouloir avoir le dernier mot.
-Allez ! ça suffit ! Grondai-je plus fort sans pour autant m’avancer pour ne pas me prendre un coup.
Les garçons ne voulurent rien entendre et cognèrent plus fort alors que je réitérai ma demande d’une voix plus cassante. Ce fut peine perdue. Il fallut attendre le troisième appel avant que je ne sente une main ferme sur mon épaule. Me tournant légèrement, j’aperçus Léon au visage impassible. Réactif, il bouscula la masse compacte des écoliers et s’interposa enfin entre son frère et mon autre élève. Ils se scrutèrent férocement pendant quelques secondes alors que je remarquais avec horreur que tous les parents avaient assisté à la scène…
-Madame Piceaerd… Est-ce que tout va bien ? Questionnèrent-ils avec inquiétude.
Incapable de répondre, le petit Bly se réfugia dans la robe de sa mère et pleurnicha :
-Elle va être méchante la maîtresse avec moi parce qu’elle préfère Per !
-C’est pas vrai ! M’énervai-je.
Pourquoi avai-je répondu avec virulence ?! C’était tout sauf professionnel ! De plus en plus désarmée face aux autres adultes qui me regardaient d’un air persécuteur, j’ajoutai immédiatement :
-Allez ! La classe est finie ! Zou ! Rentrez tous chez vous !
Mon ton était sec mais cela ne ralentit pas leurs messes basses qui m’injuriaient sur mon incapacité. Prête à pleurer, je les laissai plutôt embarquer leurs progénitures en gardant la tête haute.
Me tournant alors vers Léon comme solution de réconfort, je fus presque déçue quand il ne répondit pas à mon petit signe de la main pour maintenir ses paumes dans celles d’Enge et Ilse. Il traina ainsi toute sa fratrie avec rapidité comme s’il en avait assez vu. Froissée par sa nonchalance, je me mordis violemment la lèvre songeant au moment languissant où je ferai à nouveau un avec lui. J’hésitai un instant à le rattraper mais mon amour propre reprit le dessus.
Dormant debout, je préférai rentrer me faire un bon thé à la place en attendant qu’il revienne. Sa venue se faisait toujours plus tard dans la soirée, une fois que les quatre enfants étaient couchés.
Trompant le temps comme je le pus, je décidais alors de m’avancer pour les leçons du printemps jusqu’à ce que je m’assoupisse sur mon tas de feuilles de papiers. Profondément fatiguée, je me grattais péniblement les yeux pour reprendre conscience tandis qu’on toqua soudain à la porte. A la façon dont les coups résonnaient, je reconnus immédiatement ceux de mon amant.
-Tu peux entrer ! Lançai-je d’une voix pâteuse, m’en fichant à présent de ne pas être parfaite pour le recevoir.
Oui…Il était bien loin déjà le temps où j’étais soigneuse pour lui. Sans même passer la main sur son corps pour atteindre ses chakras, je compris qu’il était toujours tendu par rapport à ce qui s’était passé tout à l’heure. A cran, je souhaitais me fermer dans un premier temps face à l’air distant qu’il me décocha.
-Tout va bien ? Demandai-je tout de même, déjà rebutée et stressée par la réponse.
-A ton avis ?! Je viens de me faire rabrouer par ma mère une fois de plus...Rumina-t-il, elle dit qu’on ne devrait plus se voir autant tant que ce n’est pas officiel...Que les gens commencent à se moquer de notre famille...Que Per, Rackel, Enge et Ilse en pâtissent en classe depuis quelques temps... J’ai besoin de savoir...Est-ce vrai que l’exemple d’aujourd’hui s’est déjà produit ?!
Devais-je effectivement lui dire que ce genre de tensions était redondante ?! Que j’avais été malade et que c’était pour ça que je n’avais pas été avec eux au moment où c’était produit la dispute ?! Non…Il ne le comprendrait pas…C’était son petit frère… Il prendrait forcément sa défense. Pourtant, je savais que si je ne racontais pas ma version, son cadet avait déjà sans doute dû le faire auprès de ma future belle-mère... Laissant mon orgueil de côté, je bredouillai alors d’une voix détachée :
-C’est le cas depuis quelques temps, oui...Mais tu sais avec les congés d’hiver, cela va se tasser...Ceux ne sont que des propos d’enfants...Il ne faut pas trop les prendre à cœur et...
Furieux, il refusa que j’en rajoute et me coupa avant :
-...Inutile de te trouver des excuses Helga ! J’ai vu comment tu maintenais tes élèves et ce n’est pas la première fois ! Pourquoi n’arrêtes-tu pas les disputes avant qu’elles se produisent ?! Pourquoi n’imposes-tu pas ton autorité une bonne fois pour toute ?! Enge est rentré avec un œil amoché l’autre fois en ayant défendu Ilse ! Et maintenant Per ! A chaque fois, tu es inexistante !
Scandalisée car je savais au plus profond de moi-même que je n’avais aucune emprise sur ma classe, je m’exclamai tout de même, blessée dans mon amour propre :
-Je...Je fais de mon mieux à la fin...Mais c’est compliqué de gérer une vingtaine d’enfants en même temps surtout quand eux-mêmes sont si proches de ceux qui se battent ! Mais puisque tu tiens tant que ça à préserver ta famille…Ce que je comprends ! On a qu’à arrêter de se voir comme ça, ça fera taire les mauvaises langues !
Campant sur ses positions, il répliqua, irrité :
-Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit Helga ! Jamais de la vie, je ne voudrais ça, d’accord ?! Je te dis juste que si tu besoin d’aide pour tempérer ta classe...
-...Mais mon appétence me suffit ! M’enflammai-je, mes cours se passent très bien et je viens de te dire que je n’étais pas au meilleur de ma forme ! C’est pour ça que mon influence en a pris un coup ces dernières semaines ! Mais tout va rentrer dans l’ordre au retour des vacances ! Sur ce ! Bonne soirée Léon !
Prête à le chasser, je voulus le repousser mais il ne bougea pas d'un pouce. Humiliée de voir qu'il ne désirait pas coopérer, je lui tournai immédiatement le dos pour lui faire comprendre que je voulais qu'il parte. Résilié face à mon air braqué, il conclut :
-Bien... Tu es indisposée ce soir visiblement... Il vaut mieux que je reparte chez moi effectivement... Je vais être aux champs et à la pêche pendant quelques temps... Tu me préviendras par Courant d'Air quand tu voudras à nouveau me voir... Bonne soirée Helga.
Il partit alors que je m’effondrai de contrariété... J’étais indisposée qu’il avait dit ?! C'était un bien piètre euphémisme ! Cela faisait déjà quelques semaines que j'étais très fatiguée au moindre mouvement, que j'avais envie de vomir et plus du tout d'appétit... Mais c'était ma faute aussi... De façon inconsciente, je m'étais laissée dépérir et enfermée dans ce monde où je jugeais qu’on ne voulait pas de moi…Et si en plus Léon s'y mettait... Il valait mieux que je retourne dans l'Hellheilm auprès de ma vraie famille pour être utile de là-haut…
Broyant donc du noir pendant un quart d’heure, je me rétractai vite tout en sachant que je n’aurais jamais le cran d’accomplir un suicide…Je n’avais pas particulièrement envie de finir dans le Nifflheilm après ce que Mémé Helga et Pépé Yuma en avaient raconté...
Préservant plutôt mon côté apaisé, je décidais de nous laisser à chacun une bonne semaine d'abstinence pour nous retrouver plus amoureux. Occupée par mes tournées avec Maria et les sœurs Nattura, je rentrais à la maison sitôt que nous n'avions plus de patients et passai le clair de mon temps à dormir et affrontais mes hauts le cœur.
Je ne percutais pas tout de suite que mes symptômes n'avaient rien à voir avec un état dépressif. Ce fut au cours d'une tournée quand j'entendis Beata et Laïka plaisanter sur l'état d'une jeune femme enceinte que je commençais sérieusement à me poser des questions.
Les traînés de sang que Mamie Dudu appelait Menstruation et qui revenaient une fois par mois depuis que j’étais en vie n’avaient pas tâché mes bas depuis longtemps. Intriguée je me mis à chercher dans les essais de Grande Marraine Ylva pour voir si elle avait laissé une quelconque explication là-dessus mais mise à part les ébats détaillés de tous les habitants de la Forêt Enchantée qui m'avaient bien aidé pour franchir le pas avec mon amant, je ne trouvais rien sur l'arrêt soudain de mes règles...
Je décidais donc de chercher chez les guérisseuses car s’il y avait bien des ouvrages où cela devait figurer, c’était bien ceux médicaux. Malheureusement je ne pus regarder au cours de la semaine qui avait précédé mes doutes car il y en avait toujours une qui traînait dans sa hutte médicale quand j'essayais de jeter un coup d'œil.
Ne souhaitant pas éveiller des soupçons qui n’avaient peut-être pas lieu d’être, je m'étais rappelée qu'il y avait un autre moyen de savoir si j'attendais un enfant... Par mon aura chamanique.
-Je n’y arriverai jamais...Il faut que je demande à Mamie Dudu...Me dis-je à haute voix.
Mais j'avais bien trop d'ego pour aller voir ma grand-mère. Et une certaine peur de savoir qu’elle me jugerait négativement en sachant que je n'avais pas fait attention pendant l’acte d'amour...
-Fais-le seule, Helga ! Tu dois te débrouiller par toi-même ! Renchéris-je comme un refrain.
C’est donc peu confiante, que je me réfugiais dans la chambre avec un des grimoires écrit par les soins de mon aïeule. Tremblante, j’ouvris alors le manuel et me rendit à la page qui expliquait la méthode en question. Puis je lus à haute voix :
-1) Tout d’abord posez votre main au niveau du bas ventre, sur le tissu du vêtement de la patiente ou bien directement sur sa peau. 2) Puis vos doigts doivent entrer en contact avec les chakras de l’embryon pour cela vous devez ressentir un picotement indiquant le lien qui se créait entre vous deux. 3) Enfin, l’image de l’embryon doit apparaître, vous pouvez ainsi déterminer sa taille et son sexe...
Je me stoppai là car il n’y avait rien écrit de plus.
-Bon...ça va...Ça a l’air facile ! M’exclamai-je alors que mon cœur battait à mille à l’heure.
Prenant une grande inspiration, j’essayai de ne pas tressauter mais à peine voulus-je mettre mes mains sur ma robe que je ne savais déjà plus si c’était le bon mouvement. Regardant avidement la page à nouveau, je grommelai immédiatement :
-Ah zut ! Ils ne précisent pas si les doigts doivent être pliés ou tendus... Bon...Si je cale ma paume c’est que ça doit être tendu...Enfin je suppose...
Respirant une nouvelle fois pour me donner du courage, je plaquai enfin toute ma main contre le rabat de ma jupe.
-Bien...C’était quoi la suite déjà ?! M’interrogeai-je à nouveau en arrêtant mon geste.
Très gauche, je posais alors le livre à plat sur le lit pour que ce soit plus facile pour décoder étape par étape et soulevai cette fois ma robe pour rabattre mes doigts avec la conviction que j’irai jusqu’au bout.
C’était hélas sans compter sur Mamie Dudu qui m’appela en bas de la hutte quelques secondes plus tard.
-Helga ! J’ai à te parler ! Clama-t-elle.
Paniquée, je lâchai mon vêtement dans un mouvement précipité. Puis je tentais de cacher l’objet sous mon oreiller avant de me rappeler qu’il était tout à fait normal d’avoir un ouvrage de chamanisme chez moi.
-Mademoiselle Piceaerd ! Appela une nouvelle fois ma grand-mère alors que le fait de gesticuler me donna bientôt la nausée.
-Je suis là ! Criai-je, refoulant un haut le cœur.
Non...C’est pas vrai...Pas maintenant...Pensai-je. Mais il était trop tard. J’eus juste le temps d’arriver à mon pot de chambre que je déversai tout le mal-être qui était en train de me tourmenter pendant les quelques secondes qui suivirent.
-Y a-t-il une petite Gaga dans cette maison à la fin ?! S’impatienta alors mon aïeule qui siégeait toujours sur le pas de la porte.
Ne souhaitant pas la faire attendre davantage, je bravais tout de suite un autre haut le cœur qui venait de s’emparer de mon être et accourus rapidement, prise d’une violente aigreur d’estomac. Toujours mal en point, je parvins enfin à descendre le grand escalier de bois sous son air fâché.
-Je...Je suis là...Qu’y a-t-il ? Demandai-je d’une petite voix.
Pendant une seconde, l’espoir qu’elle me dise que Maman était réveillée me traversa l’esprit mais je compris en voyant sa tête toujours courroucée à mon égard que ce ne serait pas le cas.
-Eh bien je ne sais pas si tu es au courant mais ma meilleure amie qui est aussi la guérisseuse de ce village est venue me dire qu’elle te trouvait pâle mine...Et effectivement à voir ta tête, tu es blanche à faire peur ! Nous couverais-tu quelque chose ?!
Je voulus tout de suite dire non mais le simple fait d’imaginer produire le mouvement faillit me faire définitivement revomir.
-Je vais très bien Mamie, je te remercie, m’enquis-je en essayant d’être convaincante.
Peu persuadée, elle haussa un sourcil et me détailla de la tête aux pieds alors que je me sentais toute transpirante et fatiguée.
-Que dirais-tu qu’elle t’examine pour en être certaine ?! Renchérit-elle avec conviction, franchement ! Il ne manquerait plus que ça si toi aussi tu nous tombais malade comme ta...
Soucieuse que cela allait me blesser elle s’interrompit avant la fin de sa phrase. Mais c’était trop tard. Je venais de me prendre la réflexion dans la tête. Oui...Oui je n’avais pas réussi à la sauver...Oui je n’étais qu’une nulle qui n’arrivait à rien. Les lèvres de plus en plus blanche, je cherchais un moyen de ne pas tomber à la renverse à cause d’une montée de chaleur qui était en train de se propager dans mes chakras.
-Excuse-moi Helga, dit-elle lentement, je n’aurais pas dû te rappeler ça...Mais tu sais...Je m’inquiète vraiment pour toi...En tant que chamane, il ne faut que tu souffres d’aucun mal...Surtout si ma Furie Rousse n’est pas là pour te remplacer.
-Oui...Bah...Il reste toi ! La grondai-je en m’asseyant sous peine de m’évanouir.
Agacée, elle serra les dents à son tour, et me gronda alors :
-Ne crois pas ça...Oui...J’ai été élevée par une brillante chamane...Mais jamais au grand jamais je ne serai aussi douée qu’elle...Elle m’a enseignée les leçons mais je serai bien incapable de les restituer car il faudrait que je m’entraîne tous les jours et ce n’est pas maintenant que mes parents sont dans l’Hellheilm que je me déciderai à le faire quand j’ai toujours voulu les embêter de mon vivant...Non ! Il ne reste que toi petite Gaga ! C’est toi après tout qui est la descendante directe de cette lignée !
Avec beaucoup d’attention, elle s’approcha bientôt de moi et passa sa main sur mon front avant d’ajouter :
-Bon déjà tu n’as pas de fièvre, c’est pas mal ! Tu peux donc te lever et venir avec moi voir Béata ! Je refuse de te laisser ainsi...J’ai remarqué que tu boîtais...As-tu mal aux jambes ?!
Me les touchant rapidement, je réprimais aussitôt une grimace et grommelai face à sa mine défaite :
-Ça va je te dis ! Elles tirent un peu à cause des changements de température ! Mais ce n’est rien...Je n’ai pas envie d’aller déranger Madame Natura pour des broutilles quand d’autres patients ont plus besoin d’elle ! Il n’y a rien de grave, je t’assure !
-Oui ! Ces fameux patients...Je les ai croisés et eux aussi m’ont avoué que tu n’étais pas au meilleure de ta forme ! A vrai dire, toute la communauté a aperçu que tu étais faible, renchérit-elle inquiète en s’installant à côté de moi.
Elle me prit alors la main et l’agrippa avec force en me fixant dans les yeux et continua d’une voix très douce :
-Je conçois que j’ai été très dure avec toi ces derniers mois ! Je t’ai mis sur le dos le sort de ma Furie Rousse alors que tu n’y es pour rien...Mais je vais changer à partir de maintenant, je te le promets Petite Gaga...Tu ne seras plus jamais seule, nous allons rattraper le temps perdue ! Antoine a agrandi notre hutte, tu vas pouvoir venir t’installer avec nous !
Je savais ce qu’elle était en train de faire...Elle me pensait sans doute en dépression comme avait pu l’être Mémé Helga par le passé. Mais je n’étais pas elle. Maman ne m’avait pas abandonné de son plein gré. Et il me restait Papa même s’il demeurait en Arendelle et qu’il me considérait comme sa fille quand cela l’arrangeait. J’étais affaiblie par cette peste d’Emma certes, mais pas au point de tomber définitivement. Pour la simple et bonne raison que je me souvenais que Mémé Anna avait dit qu’Ylva nous sauverait...Même si elle n’était pas revenue parmi nous après l’accident dans l’Hellheilm...C’était la seule d’ailleurs...Sans doute avait-elle été protégée on ne sait comment par sa « Grosse Gaga » et sa « Reine »...
Voyant que je me refusais de lui répondre, ma grand-mère s’exclama encore :
-C’est bien cela, n’est-ce pas ?! Tu as besoin d’affection et d’attention ! Eh bien, je suis là maintenant ! Je fais le premier pas vers toi, donc prépare tes valises.
Sa voix déterminée ne laissait aucune place à un quelconque refus.
-Quoi ?! Mais je n’en ai aucune envie ! Répliquai-je, alertée, je...Ce n’est pas contre toi Mamie Dudu...Je...J’ai rêvé de cet instant tellement de fois à vrai dire depuis huit mois...Mais je...J’ai ma routine tranquille chez moi, dans cette maison...Et...Euh...Je suis navrée mais elle ne te concerne pas.
La remarque la fit immédiatement tiquer et elle grommela contrariée :
-Très bien...Puisque tu veux jouer à ça avec moi, cette hutte avant d’être la tienne était la mienne...Changement de plan donc, je vais avertir Antoine, Lucia et Kaspian que désormais nous allons vivre un petit temps avec toi, ici !
J’eus aussitôt un haut le cœur en entendant ça. Non...Non...Non...Il ne fallait pas qu’elle vienne s’installer ici ! Comment verrai-je mon fiancé ?! Comment ferions-nous l’amour ?! Non ! Elle ne pouvait pas me prendre ma liberté sexuelle ! Regrettant soudain que sa Grande Marraine ne soit pas là pour le lui faire comprendre, je n’eus pas d’autres choix que de dire :
-Mamie Dudu...Je...Tu ne peux pas faire ça car...Léon et moi nous fréquentons...
Baissant subitement la tête de honte car je ne voulais pas qu’elle m’interroge comme lors du 23 décembre, je l’entendis juste pousser un soupir avant de reprendre, contrariée :
-Le fils Delahage ? Je sais bien que vous vous coudoyez, mais pardonne-moi, je ne vois pas ce qu’il vient faire là-dedans ! Il n’a pas son mot à dire ! Vous n’êtes pas mariés et encore moins fiancés pour qu’il donne son avis...Tu as beau avoir vingt-cinq ans, tu es sous ma protection légale chez les Northuldra tant que ta mère n’est pas réveillée !
Levant à nouveau la tête, je rencontrai bientôt son teint crayeux. En silence, je lui montrai alors ma main où siégeait ma bague de fiançailles depuis que Léon me l’avait offerte et fus presque vexée qu’elle ne l’ait jamais remarqué avant, souhaitant voir que ce qu’elle voulait. Médusée, elle se racla la gorge péniblement et questionna très gênée :
-Mais...Euh...Depuis quand ?
-La nuit de Noël, répondis-je.
Il y eut un long silence. Elle s’éloigna d’une façon outragée tandis que les engrenages de son cerveau venaient de s’activer. Sa respiration se saccada soudain et elle finit par demander :
-Petite Gaga...On est bien d’accord que tu avais dit que tu attendrais le mariage...Pour...Ciel...Pourquoi il faut que ça tombe sur moi ?!... Rassure-moi...Tu...Tu t’es bien tenue à cette promesse ?! Tu n’as rien fait de corporelle avec Léon ?
Rougissant violemment, je songeais que je ne pourrais plus reculer et répondis par une autre question :
-Eh bien...Tout dépend ce que tu appelles corporel...Mamie...
Je savais que c’était inutile de gagner du temps. Elle allait s’en apercevoir. Autant crever l’abcès. Ses yeux s’éclairèrent aussitôt et elle blanchit d’un coup avant d’énumérer :
-Les jambes lourdes...Le teint pâle...L’air fatigué...Je parie que tu ne te sens pas bien à la seconde même où je te parle et que tu as mal au cœur ?!
-Euh...Oui, avouai-je d’une petite voix.
C’en fût trop. Cramponnée à cette même table où je m’étais donnée à lui la première fois, elle demeura muette. Face à son silence, je me sentis obligée d’expliquer :
-Je...J’étais tellement désespérée... Il a su me réconforter...Nous n’avons pas réussi à nous retenir...Je...Je sais que je te déçois.
Elle ne dit rien mais le masque de dureté resta sur son visage. A ma grande surprise, elle finit par rétorquer :
-Mets ton manteau Helga...Nous avons un tour à faire...Et ce n’est pas chez les guérisseuses.
Intriguée, je sentais au son de sa voix que je ne pourrai pas me dérober cette fois. J’appliquais donc son ordre et nous sortîmes de la maison en silence. Toujours en froid, je cherchais encore à me justifier face à son silence et renchéris alors :
-Mamie s’il te plaît…Sors quelque chose…Crie-moi dessus…Félicite-moi…Je sais pas…N’importe quoi…Mais parle-moi je t’en prie….
Concentrée à suivre sa trajectoire, elle ne me calcula pas et continua sa route. Nous passâmes ainsi, à la clairière des rencontres puis dans le village et vers les Plages Grises sans qu’elle n’ajoute rien. En plein malaise, je m’arrêtais quelques instants et courus dans les fourrés pour déverser mon stress. Oui...Oui si ça se trouve elle allait m’abandonner...L’estomac noué par la terreur, je régurgitais encore avec douleur jusqu’à ce que les spasmes disparaissent. Sans un mot une main attentive se déposa bientôt sur mon épaule et elle me tendit un mouchoir tout en m’aidant à me relever. J’inspectai encore le visage de ma grand-mère. Il n’affichait plus aucune expression…Ni compassion, ni dureté.
-Mamie Dudu…Je t’en prie, plaidai-je à nouveau.
Mais je n’obtins rien de plus. Elle m’agrippa juste les doigts. Ils étaient chauds, sûrs d’eux. Je ne résistais pas et continuais de la suivre parmi la broussaille. Nos pas faisaient craquer les graviers. Mon aïeule me menait vers la Mer Sombre…Elle allait sans doute demander au Nokk de me noyer moi, mon corps et mes pensées impures…J’en eus la certitude quand nous vîmes les premiers galets noirs et les dunes de sables grises tapissées d’épicéas.
-Tu l’as vu Petite Gaga ?! Demanda-t-elle alors que je tressaillis.
-De…De quoi ? Demandai-je péniblement.
Exaspérée, elle me guida vers un coin reculé et pointa immédiatement un doigt en direction d’une hutte primitive, camouflée par les arbres de Noël. Exténuée par tant d’émotions, je repris aussitôt :
-Euh…Oui…Oui…
La poussant à parler, j’ajoutai alors plus blanche qu’une craie :
-Tu vas m’exiler ici pour toujours ?!
Mes yeux débordaient de larmes d’anxiété. Elle ne manqua pas de s’en apercevoir et secoua tout de suite la tête...Avant de rire à gorges déployées. N’arrivant plus à se retenir elle produit un son strident qui résonna dans tout le secteur. Passant par toutes les couleurs, j’explosais alors à mon tour et me cachai le visage tout en suffoquant alors que mes joues se mouillaient de plus en plus sous mes pleurs. Contre toute attente, elle eut enfin un geste maternelle et me cala contre elle en disant doucement :
-Allons...Quand cesseras-tu de dire des bêtises demoiselle ?! Crois-tu vraiment que si ta mère se réveille, elle voudrait savoir que je t’ai chassé ?!
-Oh ?! A..Alors tu vas me laisser là…Le temps de trouver une so…Solution pour…Pour qu’il ne soit plus…Ici ? Repris-je en dirigeant mon index vers mon ventre.
Les yeux de Mamie se révulsèrent d'horreur et elle se retint à temps de ne pas me mettre une claque. Puis elle s’écria, furieuse :
-Ne redis plus jamais ça Helga Westergaard... Jamais au grand jamais il ne faut que cela te traverse l'esprit, tu m'entends ?!
Confirmant par un léger signe de tête, je la laissai ensuite me guider jusqu'à un tronc d'arbre où je pus voir une gravure.
-Qu'est-ce c'est ? Murmurai-je.
-Regarde les initiales, ordonna-t-elle d'une voix sérieuse
Fixant attentivement l’écorce, j’y remarquais bientôt un cœur avec un E et un A. N’étant pas certaine de comprendre du premier coup, je me tournai vers elle alors qu’elle acquiesça en rétorquant :
-Oui...Ceux sont bien leurs initiales...C’est ici...Sous cet arbre même que j’ai été conçue par deux personnes qui s’aimaient forts mais qui n’étaient pas mariés...
-Et donc Mamie ? Qu’essayes-tu de me dire ? Je...Je suis désolée je ne comprends pas très bien... Bredouillai-je.
Coupant court à toutes suppositions, elle déclara avec franchise :
-Eh bien...Tu es enceinte.
-Je...Je n’en suis pas certaine, avouai-je.
-Ce n’est pas une question... D’une manière ou d’une autre, le destin a choisi pour nous et a estimé que je ne devais pas te surveiller à tels moments pour que tu puisses perpétuer notre descendance...Alors maintenant, il va falloir relever le menton et aller de l’avant, est-ce que tu comprends ? Renchérit-elle.
-Je...Je n’y arriverai pas...Sans Maman...Je...Je n’arrive à rien, dis-je désespérée.
Sans me juger, ma grand-mère m’invita à entrer dans la cabane et répliqua :
-Tu ne vas pas avoir le choix ma chérie... Cet être que tu as créé...Tu vas être son modèle toute sa vie...Lui n’a pas demandé à venir...Mais maintenant qu’il est là, tu ne peux pas faire comme s’il n’existait pas...Et tu vas l’aimer...Crois-moi...D’une manière ou d’une autre... Oh oui...Tu auras beau faire, il te sera impossible de t’en détacher et l’oublier.
Mes joues se chauffèrent et je demeurai silencieuse. Plus à l’aise, mon aïeule me fit signe de m’assoir et continua avec un grand sourire :
-Chaque grossesse est un miracle Helga...Et encore plus quand elle se passe bien ! Alors, non...Ce n’est pas moi qui te gronderais sur la conduite que tu as eue...Je suis moi-même un « accident » et si je n’étais pas arrivée qui sait ce qu’il serait devenu des Piceaerd...Pour toi c’est pareil ! Cet enfant est ton avenir...Qu’importe qu’il eût été créé avant ou après le mariage. Tu comprends ?
Définitivement soulagée qu’elle ne m’en veuille pas, je me contentais de hocher la tête tout en la soutenant du regard. Présomptueuse, elle reprit immédiatement :
-As-tu regardé de combien de semaines tu étais ? Et le sexe du bébé ?
Timide, je me raclais immédiatement la gorge et répondis doucement :
-Eh bien...Je...J’étais sur le point de le faire quand tu es arrivée à la hutte Mamie.
-Oh ? Faisons-le, ensemble dans ce cas, ordonna-t-elle.
Attentive, elle m’observa tandis que je devins aussi blanche qu’un linge. Rassemblant mes idées, j’essayai de me rappeler les étapes qui étaient écrites dans le grimoire mais je m’emmêlai bien vite les pinceaux et les énumérais bientôt dans un demi-murmure :
-Alors...Premièrement poser la paume de main sur le ventre...Oui, c’est ça...Ensuite, je crois qu’il faut coordonner nos auras...Voilà...Et après, me concentrer sur nos chakras du cœur...Non...Non je crois que le chakra du cœur c’est avant...
Intriguée, mon aïeule leva aussitôt un sourcil et renchérit :
-Qu’est-ce que tu marmonnes, petite Gaga ?!
Sortie de ma torpeur, je devins cramoisie et bafouillai très gênée :
-Euh...Rien...Rien du tout Mamie...Je...J’essaye de me rappeler comment on fait...Mais...Ce serait plus simple s’il y avait un exemplaire de chamanisme dans la caba...
Laissant ma phrase en suspens, elle rétorqua immédiatement :
-Par les esprits ! Ecrase cette pression et prends confiance en toi une bonne fois pour toute !
-Je...Je ne vois pas de quoi tu parles...Grommelai-je tout en me refermant sur moi-même.
Me prenant violemment le menton pour que je la fixe, elle s’exclama encore :
-Oh si ! Tu le sais ! Tu es une Piceaerd bon sang ! Impose-toi ! Et arrête de croire que tu es moins douée que tes prédécesseuses ! Elles ont toutes eu des échecs que ça soit Iduna Sappos, Helga Piceaerd, Anna Piceaerd ou encore ta mère... Et que dire de moi...Je pense que je suis la pire de toute en n’ayant jamais acceptée mon rôle !
-Pourtant... Elles n’en ont jamais rien dit, chuchotai-je.
-Parce qu’il est plus facile de raconter ses exploits que ses coups ratés ! Nota-t-elle, Mais bien sûr que comme toi, elles ont forcément eu des moments où elles n’ont pas réussies au cours de toute leur carrière...Est-ce pour autant qu’elles n’ont pas persisté ?!
-Euh...Non, bredouillai-je.
-Exactement ma Petite Gaga ! Ça n’a pas été facile mais elles ont su se relever et SURTOUT, demander de l’aide quand elles en avaient besoin même si ça violait leurs orgueils, déclara-t-elle en touchant à l’un de mes défauts.
-Mais...Mais à qui pourrais-je demander puisque Maman n’est pas disposée pour l’instant ? Demandai-je avec désespoir.
-Tantine Yélana a été élevée un moment par ton arrière-arrière-grand-mère Iduna parce que c’était elle qui devait prendre le chamanisme à la place de mon père, tu pourrais te tourner vers elle ! Cela flattera son égo et elle sera moins rabougrie, pouffa-t-elle, et puis...En ce qui concerne ton travail de professeure, je peux me charger de te filer un coup de main...J’ai été à l’écoute de tout un peuple et j’ai dû leur transmettre mon savoir concernant les moulins...Alors si tu n’es pas à l’aise avec ta posture, je suis ta femme ! Et pour le reste des matières...Encore une fois, tu peux faire appel à Yélana...C’est la fille de Grande Marraine Ylva...La meilleure historienne du monde...Papy Antoine peut t’aider pour la justice, les guérisseuses et les pisteuses pour les sciences naturelles...Bref tu as toute une communauté qui serait ravie de t’ouvrir les bras pour venir à ta rescousse...Donc n’hésite pas !
Sa tirade me fit tellement de bien qu’elle s’en rendit compte et reprit immédiatement :
-A présent... Helga Piceaerd ! Prochaine exercice ! Dis-moi le sexe et la datation de ton enfant ! Allez ! Tu te fais juste confiance !
Oubliant rapidement tout ce qu'elle venait de me sortir, je paniquais aussitôt pendant quelques secondes avant de comprendre qu’il n’y avait aucun support capable de me soutenir dans cette hutte. Sentant que l'exercice était long mon aïeule réitéra d'une voix patiente :
-Procède par étape. À ton avis en attendant un bébé où est-ce qu'il faut que tu poses ta main en toute logique ?
Ne lui répondant pas, je la plaquais directement sur la zone un peu gonflée et tendue avant qu’elle ne continue :
-Normalement cela doit te procurer un sentiment de protection et donc qu'est-ce que tu as envie de faire ?
-Lui transmettre mon énergie de sécurité, lâchai-je d'un coup.
Il y eut un temps d'arrêt avant qu’elle ne réplique toute heureuse :
-Eh bah voilà, demoiselle... Fais-le.
Mes doigts tremblèrent d'émotions tandis que je raffermis mes paumes avec ténacité pour trouver le contact avec mon embryon. Quelle ne fut pas ma surprise de me sentir absorber avec plus de vigueur par... Deux chakras du cœur. Indécise je me repris très vite en me disant que c'était le mien et celui de mon enfant mais il y eut bien trois énergies vertes qui s'emmêlèrent bientôt entre elles. Émue, mon esprit m'envoya soudain l'image de deux êtres d'une dizaine de centimètres qui n'avaient pas l'aspect le plus beau qui soit. Oui. Ils étaient deux... Oubliant toute théorie je me dirigeais alors vers leur chakras racines pour découvrir leurs sexes et fus comblée en voyant une fille et un garçon.
Deux bébés... Deux charges qu'il allait falloir gérer au milieu du reste... La joie laissa bientôt place à la panique. Je culpabilisais alors que cette peur était légitime. Puis je raccrochais à nouveau mes doigts au bas ventre et ma crainte s’atténua.
Enveloppée d'amour, j'eus alors une autre vision de mes petites vies et revis leur conception à cette nuit de Noël où Léon et moi avions succombé l'un à l'autre la première fois. Mamie me laissa encore quelques secondes de silence avant de reprendre :
-A voir ton air radieux, je suppose que tu as réussi... Alors... Qu’est-ce que ça donne ?
Je murmurai aussitôt d’une voix à peine audible comme si je n’osais y croire :
-J’attends…Une fille et un garçon depuis environ…Trois mois…
Stupéfaite mais pas surprise, elle se contenta de répliquer :
-C’est incroyable…Me voilà donc deux fois arrière-grand-mère…
Très gênée, je finis par détacher mes mains de mon aine à contrecœur tout en ne sachant pas quelle était la décision à prendre maintenant. L’heure n’était malheureusement pas aux réjouissances. J’étais enceinte, non mariée et ma famille comme celle de mon amant étaient disloquées. Semblant lire dans mes pensées, ma grand-mère finit par murmurer :
-Tu sais qu’il va bien falloir que tu en parles à quelqu’un d’Arendelle avant que cela ne se voit ma chérie…
C’était comme une sellette d’alarme. Pourtant je ne désirais pas l’envisager pour le moment. Contournant la question, je répliquais aussitôt d’une voix agacée :
-Bah…Si je t’en parle à toi c’est bon, non ?
Elle m’appuya soudain sur l’épaule et répondit :
-Tu sais bien au fond de toi que ce n’est pas suffisant… Les Northuldra et les Arendellien sont comme moi…Ils ont des yeux. Clarifier la situation reste une des meilleures choses à faire…Ton état commence à se voir donc autant prendre les devants…En te mariant avec Léon.
Piquée à vif, je rétorquai aussitôt avec hargne :
-Personne n’allumera mes coupoles tant que Maman ne sera pas réveillée !
Le regard de Mamie Dudu s’aggrava et elle commença à ouvrir la bouche avant que je ne la stoppe avant :
-Non ! Ne le dis pas !
-Mais Helga… Dit-elle doucement.
-Non ! M’entêtai-je, non ! Je ne veux pas l’entendre ! Comment toi en tant que Maman tu peux être aussi résignée ?!
Prête à pleurer, je serrai les poings et fis au mieux pour tarir ma colère tandis que mon aïeule me frotta vigoureusement le bras.
-Ne te mets pas dans des états pareils, petite Gaga…Il faut que tu te préserves…Je ne suis pas défaitiste…Mais il faut que tu comprennes que le temps ne s’arrête pas lui pendant que ma Furie Rousse continue de dormir…Si tu souhaites l’attendre, tu vas passer à côté de ta propre existence, chuchota-t-elle.
-Alors quoi ?! Elle ne devrait pas assister au plus beau jour de ma vie !? Explosai-je, en ne voulant pas entendre ses paroles pleines de sagesse.
-Si, bien sûr que si Helga…Mais il te faut aussi penser à la réputation de tes enfants à venir…C’est ça le plus important…Ta propre famille, insista-t-elle.
Sa phrase me ramena soudain à ce jour dans l’Hellheilm où je m’étais sacrifiée pour que son petit frère revienne à la vie. J’avais payé le prix fort en atterrissant dans les limbes avant d’être secourue…Par elle-même en personne. Elle ne s’en rappelait plus, mais elle avait toujours été là pour veiller sur moi…
-Je n’ai pas de bonnes solutions malheureusement, mais une chose est certaine, je sais qu’Anna ne voudrait pas s’apercevoir à son réveil que as pleuré sur son sort sans même connaître ton propre bonheur, renchérit-elle.
Me mordant violemment la lèvre, je savais qu’elle avait raison. Mais dieux que cela me faisait mal. Mon cœur fut au bord de la déchirure mais je l’interrogeai bientôt :
-Dans combien de temps crois-tu que ce sera vraiment visible ?
Prenant un peu de recul, mon aïeule me détailla bien le bas du corps et répliqua :
-Hum…De mémoire quand Elsa attendait les jumelles et Anna les jumeaux, ça c’était vu dès la moitié du quatrième mois…Alors il ne faudrait pas trop que tu tardes…Je suppose que l’heureux Papa est déjà au courant ?
Je secouai aussitôt la tête en rosissant et bafouillai :
-Non, il ne l’est pas comme je n’étais pas trop sûre… Mais si j’avais découvert mon état tout seul…Il aurait été l’unique au courant…
-Ce n’est pas plus mal que je le sache aussi pour la communauté…Je pourrai enfin faire taire les mauvaises langues…Du moins dans la communauté de la Forêt Enchantée...Pour ce qui est d’Arendelle...Ne m’en veux pas...Enfin...Comment je peux tourner ça sans que tu m’en veuilles...Hum...Voilà...Il n’empêche que je ne suis que ta grand-mère et tant que tu n’es pas mariée, tes parents là-bas aussi doivent le savoir, dit-elle promptement.
-Quoi ? En informer Papa ? M’empourprai-je, lui dire que j’ai eu des rapports intimes ?! Non…Non ça je ne le pourrai jamais !
Gênée à son tour, elle parvint à dire avec beaucoup de charisme :
-Si tu as été capable de prendre du plaisir en temps et en heure il te faut maintenant assumer jeune fille...Ce ne sera pas évident...Mais tu vas y arriver !
J’aurais aimé lui demander comment est-ce qu’elle et Papy avaient réagi quand ils avaient appris que Maman était enceinte de moi. Mais c’était impossible car tout comme cette garce d’Emma avait trafiqué mes souvenirs, elle l’avait également fait pour elle et les autres membres si bien qu’en plus de la première vie où Papa était marié avec Maman, ma grand-mère ne se rappelait ni de l’histoire de ses propres parents ni de ceux de la prison de la glace. Seule, Tatie Elsa et moi semblions dans la confidence sur le sort lancé par notre pourriture d’aïeule…
Cela me mit dans une rage folle. Si ! Mes aïeux si mes enfants connaîtront leur Mamie Anna ! Levant enfin le poing avec détermination, je repris alors :
-Laisse-moi encore quinze jours pour annoncer notre mariage avec Léon...D’ici là, je serai allée en Arendelle, j’aurai parlé à Papa et Tatie et j’aurai réveillée Maman...J’en fais le serment !
Son regard changea soudain à mon égard et elle me regarda avec fierté avant de clamer :
-Et je te souhaite d’y arriver Petite Gaga !
Nous nous permîmes enfin une embrassade sincère alors que des pas se firent bientôt pressant à l’entrée de la hutte. Papy Antoine déboula quelques secondes plus tard avec une mine inquiète et poussa un énorme soupir de soulagement avant de s’écrier :
-Mais qu’est-ce que vous faîtes là ?! On vous a cherché partout !
-Helga et moi avions besoin de discuter...De choses de filles monsieur Populus ! Renchérit ma grand-mère en lui lançant un regard ensorceleur.
-Ah, dit-il soudain tout timide, et...Est-ce que c’est réglé...Reine Piceaerd ?
Nous nous lançâmes un sourire complice et je me rehaussai tout en soutenant mon ventre naissant à travers le tissu de ma robe. Mon grand-père resta bouche-bée de gêne.
-Cela sera réglé d’ici plusieurs mois...Rectifia tout de suite Mamie Dudu, mais en attendant Helga va rester sagement dans la maison des berges maintenant qu’elle sait qu’elle a une oreille attentive et qu’elle est capable de demander de l’aide sans que son orgueil ne prenne le dessus.
Je hochai la tête, appréhendant tout de même les futures réactions du reste de la famille. Néanmoins, je me tiendrais à aller prochainement en Arendelle pour leur dire...Mais pour l’instant, je brûlais d’envie de rejoindre Léon pour lui faire part de mon état. Je laissais donc mes grands-parents se retrouver sans les enfants et sortis doucement de la cabane avant de me mettre en route. Le cœur léger, je passai dans le village et la clairière des rencontres avant d’enfin atteindre ma hutte européenne.
Mon fiancé m’attendait de pieds fermes devant la porte. A voir le tas d’herbe écrasé à ses pieds, il devait piétiner le lieu depuis un moment déjà.
-Oh Helga ! Tu es là ! S’exclama-t-il en se ruant dans mes bras, j’ai eu si peur qu’il te soit arrivé quelque chose...Comme...Comme nous ne nous étions pas quittés en très bon terme l’autre fois...J’ai cru que tu ne voulais plus de moi et...
Je l’interrompis bientôt en lui donnant un baiser prononcé qui indiquait que je laissais nos tensions derrière nous. Oui...Je ne voulais que lui...Que sa douceur...Le mettre dans de bonnes conditions pour qu’il soit pleinement serein dans les prochaines minutes à suivre...
Je l’invitais dès lors à entrer dans notre antre et nous fis un bon thé avant qu’il ne m’avoue en me dévorant du regard :
-Tu sais que Béata et Laïka sont venues me voir aujourd'hui pour me demander si tu allais bien car tu leur sembles fatiguée... C'est pour ça que quand je ne t'ai pas vu, j'ai un peu paniqué.
-J'étais partie faire un tour avec Mamie Dudu... Elle avait besoin de me montrer quelque chose, murmurai-je en le dévisageant à mon tour avec des étoiles pleins les yeux.
Et s'il n'aimait pas cette nouvelle situation ? Et s'il rejetait nos petits alors qu'il avait déjà ces quatre frères et sœurs à s'occuper ?! L'idée m'était intolérable bien que cela ne me viendrait pas à l'esprit de lui demander de choisir entre Per, Rackel, Enge et Ilse ou ses propres enfants. J'allais donc devoir élever mes petits toute seule ?!
Cette idée me transperça la poitrine et j'eus un sentiment de colère irrationnelle contre lui. Pourquoi n'était-il pas parti de mon corps quand il avait atteint sa jouissance ?! Peut-être parce que j'avais aimé ça...Donc j'étais autant coupable que lui.
-Ma chérie ? Tu sembles soucieuse ? Demanda-t-il soudain alors que je m’aperçus seulement maintenant qu'il me regardait plus gravement.
Soufflant un bon coup, je pris tout de suite une posture d'innocente avant de reprendre dans un demi-mensonge :
-Mon Léon... J'étais en train de songer à ce jour de Noël où tu m'as demandé en mariage...
-Oh ? Tu y renonces ?! Paniqua-t-il.
-Quoi ?! Oh non...non ...Pas du tout ! Bredouillai-je en pâlissant.
Lui prenant subitement la main, j’ajoutai du tac au tac :
-Non...Bien au contraire... Je me disais que nous pourrions enfin l'envisager...Le mois prochain qu'en penses-tu ? Pour l'arrivée du printemps...À l'approche de l'anniversaire de Maman ce serait parfait, non ? Un beau mariage...Et on inviterait ta mère et tes frères et sœurs à venir vivre ici avec nous...Ceux ne sont pas les chambres qui manquent !
Un sourire illumina immédiatement son visage et il déclara, confus :
-J'en serai ravi ma Helga...Mais tu ne crains pas qu'il fasse humide en cette saison pour des noces... Le printemps est tellement instable alors que nos étés sont si doux...Attention je ne dis pas que je n'en meurs pas d'envie hein ! Si je m'écoutais je te prendrais pour femme dans l’instant... Mais quitte à attendre encore un peu, ne voudrais-tu pas que nous allions jusqu'au solstice d'été pour l'anniversaire d’Elysia et Pieter ? Ce serait peut-être mieux, non ? Ce n'est pas comme si nous avions attendus...Pour les convenances...
Tu ne crois pas si bien dire, pensai-je aussitôt. Eclatant alors de rire pour dédramatiser la situation, je calculai rapidement et murmurai alors :
-Oh...Nous pourrions effectivement... Néanmoins...Je risquerai d'être encombrante d'ici là...
Stupéfait, il se figea quelques secondes avant que je ne lui fasse un léger « oui » de la tête si bien qu’il demanda soudain, l’air grave :
-Tu es sûr de toi mon amour ?
Les larmes aux yeux, j’acquiesçai une nouvelle fois pendant qu’il aventura enfin sa main sur mon bas-ventre.
-Je...Je ne sais pas...Je ne sais pas quoi dire, chuchota-t-il un peu bouleversé.
Un long frisson me parcourut l’échine mais je réussis tout de même à lui demander :
-Est-ce que tu es...Content malgré tout ?
Léon demeura muet à ma plus grande frayeur. Redoutant son silence, j’oubliai tout, l’instant d’après quand il m’embrassa amoureusement me rapprochant toujours plus de son corps pour que nous nous unissions dans une longue étreinte. Il m’enveloppa ainsi, délicatement avec une telle douceur que j’oubliais tous les problèmes auxquels nous allions devoir encore faire face. Me rapprochant alors de son lobe d’oreille, je lui soufflai alors plus amoureuse que jamais :
-Il y a une fille...Et un garçon...
Il sursauta aussitôt de surprise et m’embrasse à nouveau, le cœur rempli d’orgueil et de fierté.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 25 Sep 2023, 17:11
Malgré sa détermination à prouver ce qu'elle vaut, depuis plusieurs mois, Helga n'arrive pas à trouver un remède pour sortir sa mère du sommeil et, couplé aux sentiments d'elle-même et des autres de ne jamais faire officiellement partie de la famille, ne l'aide pas à se remonter le moral. Et pas seulement la famille, la communauté northuldra aussi ne se montre pas plus tendre avec elle, surtout lorsqu'il s'agit de sa responsabilité vis-à-vis de ses élèves. Et même Léon, avec qui elle cherche tout le temps du réconfort, lui fait ce reproche quand un de ses frères est ressortie blessé d'une bagarre qu'Helga aurait dû arrêter plus tôt. Et il reste aussi leur amour caché... évidemment, tout ça est à deux doigt de faire craquer Helga.
Mais entretemps, quelque chose la tracasse : et si elle était enceinte ? S’apprêtant à appliquer la méthode d'Ylva, elle se fait interrompre par sa Mamie Dudu. Si elle vient s'excuser pour son comportement distant avec sa petite-fille et son annonce de faire déménager sa famille chez Helga, elle est aussi soucieuse de sa santé. Le masque finit vite par tomber, Helga est bien enceinte. Mais Iduna, loin de se montrer hargneuse pour cet énième transgression du sexe avant le mariage, emmène sa petite-fille vers le lieu où elle fut conçue il y a longtemps pour la rassurer. Mais pour autant, elle devra commencer à prendre ses responsabilité de mère, songer que ses futurs enfants (car oui, ils seront deux : un garçon et une fille) auront besoin de leurs parents pour s'assurer un avenir serein. Et pour ne pas perdre moralement sa Helga, Iduna lui rappelle qu'elle a beau se sentir nulle/inutile/incompétente, il en fut de même pour toutes ses ancêtres, que les échecs et les doutes sont des étapes obligatoires pour atteindre le succès et la réussite et qu'elle ne sera jamais seule pour y parvenir.
Mais pour autant, si tout le monde doit le savoir, il faudra aussi envisager le mariage avec Léon pour ne pas être mal vue. Mais il est hors de question pour Helga, du moins tant qu'elle n'aura pas remis sa mère sur pieds. Mamie Dudu ne peut la ramener à la raison et ses priorités nouvelles et ne peut qu'accepter le défi que relève sa petite-fille : réveiller sa mère dans les quinze jours et informer sa famille en Arendelle de son état avant d'assurer son mariage.
Retournant seule au village, Helga retrouve Léon, venu s'excuser de son comportement. mais Helga n'en a cure et lui annonce qu'elle est prête pour le mariage, à l'occasion de l'arrivée du printemps... et qu'il sera bientôt papa.
Et le pêché de la semaine, c'est l'orgeuil. Assez subtil cela dit mais évident quand on voit que, malgré tout les poids qu'elle porte sur ses épaules, Helga est trop emporté par son amour propre à vouloir tout arranger toute seule.
Mais entretemps, quelque chose la tracasse : et si elle était enceinte ? S’apprêtant à appliquer la méthode d'Ylva, elle se fait interrompre par sa Mamie Dudu. Si elle vient s'excuser pour son comportement distant avec sa petite-fille et son annonce de faire déménager sa famille chez Helga, elle est aussi soucieuse de sa santé. Le masque finit vite par tomber, Helga est bien enceinte. Mais Iduna, loin de se montrer hargneuse pour cet énième transgression du sexe avant le mariage, emmène sa petite-fille vers le lieu où elle fut conçue il y a longtemps pour la rassurer. Mais pour autant, elle devra commencer à prendre ses responsabilité de mère, songer que ses futurs enfants (car oui, ils seront deux : un garçon et une fille) auront besoin de leurs parents pour s'assurer un avenir serein. Et pour ne pas perdre moralement sa Helga, Iduna lui rappelle qu'elle a beau se sentir nulle/inutile/incompétente, il en fut de même pour toutes ses ancêtres, que les échecs et les doutes sont des étapes obligatoires pour atteindre le succès et la réussite et qu'elle ne sera jamais seule pour y parvenir.
Mais pour autant, si tout le monde doit le savoir, il faudra aussi envisager le mariage avec Léon pour ne pas être mal vue. Mais il est hors de question pour Helga, du moins tant qu'elle n'aura pas remis sa mère sur pieds. Mamie Dudu ne peut la ramener à la raison et ses priorités nouvelles et ne peut qu'accepter le défi que relève sa petite-fille : réveiller sa mère dans les quinze jours et informer sa famille en Arendelle de son état avant d'assurer son mariage.
Retournant seule au village, Helga retrouve Léon, venu s'excuser de son comportement. mais Helga n'en a cure et lui annonce qu'elle est prête pour le mariage, à l'occasion de l'arrivée du printemps... et qu'il sera bientôt papa.
Et le pêché de la semaine, c'est l'orgeuil. Assez subtil cela dit mais évident quand on voit que, malgré tout les poids qu'elle porte sur ses épaules, Helga est trop emporté par son amour propre à vouloir tout arranger toute seule.
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 27 Sep 2023, 10:17
Mince finalement Frantzoze avait vu juste, c'est la chronique de la nullité ou presque pour cette Helga.
A croire qu'elle n'est douée en rien, ça en fait presque de la peine, d'ici à cequ'elle finisse en dépression...
Je pense que ce qui va la sauver de cet état c'est qu'elle ait appris finalement sa grossesse, à moins qu'elle ne finisses par flipper encore plus d'être aussi une mauvaise mère vu qu'elle ne tient pas sa classe...
C'est un personnage qui doit se sentir particulièrement seule, je me demande quelles noires pensées doivent lui traverser l'esprit le matin lorsqu'elle observe son reflet...
A croire qu'elle n'est douée en rien, ça en fait presque de la peine, d'ici à cequ'elle finisse en dépression...
Je pense que ce qui va la sauver de cet état c'est qu'elle ait appris finalement sa grossesse, à moins qu'elle ne finisses par flipper encore plus d'être aussi une mauvaise mère vu qu'elle ne tient pas sa classe...
C'est un personnage qui doit se sentir particulièrement seule, je me demande quelles noires pensées doivent lui traverser l'esprit le matin lorsqu'elle observe son reflet...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 27 Sep 2023, 21:27
Floconnette a écrit:Mince finalement Frantzoze avait vu juste, c'est la chronique de la nullité ou presque pour cette Helga.
A croire qu'elle n'est douée en rien, ça en fait presque de la peine, d'ici à cequ'elle finisse en dépression...
Je pense que ce qui va la sauver de cet état c'est qu'elle ait appris finalement sa grossesse, à moins qu'elle ne finisses par flipper encore plus d'être aussi une mauvaise mère vu qu'elle ne tient pas sa classe...
C'est un personnage qui doit se sentir particulièrement seule, je me demande quelles noires pensées doivent lui traverser l'esprit le matin lorsqu'elle observe son reflet...
Bah pour cela il faudrait un miroir ce dont je doute en pays Northuldra ...Quoique...Il me semblait que Helga et Olaf en avaient un chez eux ^^
En tous les cas, voici les spoilers pour le chapitre 4
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- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 30 Sep 2023, 18:21
Oh... Helga va complètement veiller
Apres avoir raconté une histoire aux petits frères de Léon elle va foutre le feu à la maison
Apres avoir raconté une histoire aux petits frères de Léon elle va foutre le feu à la maison
Ansa aime ce message
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 01 Oct 2023, 21:04
Floconnette a écrit:Oh... Helga va complètement veiller
Apres avoir raconté une histoire aux petits frères de Léon elle va foutre le feu à la maison
Réponse tout de suite !
Chapitre 4 : J’ai encore rêvé d’elle :
HELLHEILM ACTUELLE...
-...Et c’est ainsi que les belles magiciennes Anna et Yélana ont vaincu la terrible Mère Fouettarde et ont retrouvé leur famille avant de vivre heureuses avec leurs maris et leurs enfants pour l’éternité, conclus-je dans une colère qui ne s’atténuait pas depuis des jours.
Recroquevillé dans son lit, mon petit bonhomme de neige essaya de garder un visage neutre alors qu’il mit la couette par-dessus ses boucles blondes polaires pour cacher sa tristesse.
-Elle me manque Maman, je donnerai tous les chocolats que Mamie Helga me glisse discrètement entre les repas en échange de son retour ! Clama-t-il d’une voix étranglée.
Mal de voir mon fils dans cet état, je refoulais les sanglots dans ma propre gorge et me la raclai bientôt en lançant d’un ton que je voulais le plus détaché :
-Je comprends mon trésor, elle me manque beaucoup à moi aussi...Mais il ne faut pas être triste...Elle ne voudrait pas te voir ainsi, d’accord ?!
Bouleversé, il n’osa parler alors que des larmes se dégageaient déjà dans ses yeux sarcelles. Il acquiesça fortement à la place pendant que son cousin Tyr qui trônait également dans ce lit qu’ils avaient en commun lui donna à son tour une accolade pour le réconforter. Comment cette garce d’Emma pouvait-elle s’en prendre à des êtres si jeunes et sans défenses ?! J’entrais dans une rage folle chaque fois que cette question me revenait en tête !
Moins démonstratif que moi, Amarok ramena bientôt l’ordre en concluant :
-Allez les garçons ! Il est temps de faire de beaux rêves à présent !
Face à leurs mines déconfites, je compris tout de suite qu’ils étaient plus enclins à faire des cauchemars en ce moment...Et cela me fendit le cœur. Seize jours, trente-cinq minutes et douze secondes que mon Ange avait basculé avec ma petite Piceaerd dans les limbes, les poitrines et le dos maculés de sang...Autant de temps qu’on m’avait arraché mon Ange de l’Air et la quasi-totalité de notre clan de la Forêt Enchantée et d’Arendelle. Pourquoi mes aïeux ?! Pourquoi à la fin ?! Qu’est-ce qui avait bien pu pousser cette satanée ancêtre à encore nous séparer ?! Je ne lui pardonnerai jamais cette dernière conduite ! Ah ça non ! JAMAIS ! Le comble, c’était ce ventripotent de Pierre qui arrivait encore et toujours à lui trouver des excuses...Pour moi, c’était inconcevable que j’arrive à le comprendre !
-Papa ? Tu restes avec nous le temps que l’on s’endorme ? Questionna aussitôt Olaf avec anxiété, comme ça, on ne va pas partir dans le labyrinthe où il fait tout noir ?
Je lui ébouriffai tout de suite les cheveux pour le calmer et jetai un coup d’œil à Amarok avant de répondre avec conviction :
-Aucun risque mon petit bonhomme de neige ! Tyr et toi pouvez dormir sur vos deux oreilles ! Pépé Pierre a mis en place une protection devant la hutte qui empêche Emma de vous nuire, n’ayez crainte ! Et puis, ne vous inquiétez pas...De là où elles sont Maman Yélana et Maman Anna sont tout à fait capables de veiller sur vous ! Elles sont juste parties pour un petit moment mais quand elles reviendront, elles ne vous quitteront plus jamais mes tout beaux ! Promis !
-Vrai de vrai Parrain ? Maman Yélana elle va revenir bientôt ? Demanda tout de suite mon filleul comme si le fait de le répéter ferait réapparaître ma sœur de cœur.
J’acquiesçai encore en essayant d’être optimiste même si au fond de moi je n’en savais absolument rien...La vérité était effrayante ! Dès l’instant où on avait beau croire que tout avançait dans le bon sens, le chaos revenait à la charge pour balayer ces moments d’harmonie en une fraction de secondes. Mais il était hors de question de le dire à nos deux petits qui étaient bien trop jeunes et instables pour le comprendre. Nous avions fait exprès de les ramener dans la même pièce en l’absence de leur mère pour pouvoir être optimales et les protéger si jamais cette peste d’Emma décidait de s’attaquer au peu de membres qui restaient des Piceaerd ou des Sappos. Nous n’avions d’ailleurs pas complètement menti sur le mode de protection que Pierre avait réussi à confectionner…
-En tant que gardiens j’ai quelques privilèges ! Avait-il plaisanté le premier soir après la disparition de chacun.
Cela ne nous avait pourtant pas fait rire et l’ancien Père Noël était redevenu sérieux tout aussitôt. Ainsi, avec un peu de magie, un sucre d’orge et un fracas de la glace produite par Olaf, le premier ancêtre de cette grande famille avait bien réussi à créer une espèce de pâte malléable. Il avait ensuite enduit la porte, les fenêtres et la hotte de la hutte.
-Avec autant de bienveillance concoctée dans ce sort, je vous garantis que cela éloignera Emma a des kilomètres ! Nous avait-il encore rassuré.
Il est vrai que pour le moment, les enfants n’en avaient pas pâtis...Néanmoins nous n’en savions pas plus au sujet de toute cette histoire. Songeur, je sursautai presque en voyant Olaf agripper fermement la main de Tyr avant de renchérir :
-Fais-confiance à Papa...Comme Maman ! Il a toujours raison !
Décidés à ne pas dormir, les garçons recommençaient à s’agiter en entamant la conversation. Les coupant net, ce bougre de Lorcus m’assaillit aussitôt d’un sourire moqueur mais pas méchant en bougonnant :
-Hum...Parrain Elysia a presque toujours raison jeune homme ! Nuance !
Mon petit bonhomme de neige le fusilla aussitôt du regard mais ne chercha pas à réitérer alors que mon filleul se tut en buvant les paroles de son père. Ce dernier ajouta encore :
-Allez ! Dormez à présent tous les deux ! Nous sommes juste dans le salon si vous avez besoin de nous...Bonne nuit !
-Bonne nuit Papas ! Clamèrent les cousins à l’unisson.
Chuchotant encore un peu le temps que nous quittions la salle nous entendîmes bientôt des ronflements réguliers pendant que nous allâmes nous attabler dans la grande pièce à vivre. Je sentais le regard lourd de reproches de mon grand frère, aussi je ne fus guère surpris lorsqu’il m’invectiva bientôt :
-Tu ne devrais pas leur bourrer le crâne d’absurdité Elysia...Ou alors fais-le juste pour mon neveu mais je ne veux pas que Tyr se berce d’illusions !
-Cela va conduire à lui inculquer la colère ! Est-ce vraiment le bon choix ?! Pour ma part, je n’ai pas envie que mon petit bonhomme de neige le soit ! Anna ne le voudrait pas et Yélana non plus pour votre enfant...Il est plus facile de tout garder pour nous car nous sommes des adultes, pas eux ! Notai-je irrité.
Agacés l’un et l’autre, nous nous confrontâmes avec des yeux cinglants comme nous avions déjà pu le faire par le passé.
-Ce que tu peux être mièvre à la fin le Moche ! Tu crois que tu leurs rends service en faisant ça ?! Ils ne sont pas idiots figure-toi ! Ils voient bien que rien ne va autour d’eux ! Ne me prends pas en grippe comme ça ! Je te dis juste qu’il ne faut pas leur mentir comme Papa et Maman l’ont fait avec nous ! C’est tout ! S’emporta-t-il.
Criant plus fort que moi, je voulus tout autant lui rendre la pareille mais je préférais ronger mon frein à cause de son caractère sanguin. Laissant donc un peu de latence dans notre échange, je renchéris quelques secondes plus tard :
-Amarok ! Réfléchis ! Qu’est-ce que Yélana voudrait le mieux pour votre fils ?! Qu’il perde espoir ou qu’il aille bien ?! Tu crois vraiment que les décourager sur ce qui pourrait arriver de positif, c’est mieux peut-être ?!
-Laisse ma femme en dehors de tout ça ! C’est la faute de la tienne si nous en sommes là ! Lâcha-t-il soudain avec affront.
-Retire ça tout de suite Amarok Lorcus ! Chuchotai-je assez fort, prêt à lui sauter à la gorge.
-Oh que non Elysia Sappos ! Tu sais au fond de toi que j’ai raison ! Je ne sais pas comment ! Je ne sais pas pourquoi ! Mais une chose est certaine, si cette p***** de Mère Fouettarde n’en avait pas après ses descendantes, on ne serait pas dans cette galère ! Grogna-t-il.
Mes yeux le zébrèrent une nouvelle fois mais je ne luttais pas pour le contredire car j’aurais été de mauvaise foi. Cette salope d’Emma n’avait pas dû se remettre de la victoire qu’Anna et moi avions monté de toutes pièces en ayant fait semblant de ne plus nous aimer pour mieux aboutir à nos fins...Oh oui ! Elle n’avait pas dû apprécier ce moment où nous avions réussi à la capturer pour finalement lui pardonner avant que s’ensuive son mariage avec Pierre... C’est qu’elle avait bien caché son jeu pendant un bout de temps cette garce ! Ne dérageant pas, je repris bientôt à l’adresse de mon grand frère :
-Alors que me conseilles-tu ? Que je dise à Olaf que sa mère mérite amplement son châtiment ?! Lui donner le mauvais rôle pour qu’il la déteste ?! Oh oui ! C’est une excellente idée ! Il n’est déjà pas assez perturbé comme ça !
Le défiant toujours en serrant les dents, je fus presque soulagé lorsqu’il rechigna :
-Non ! Bien sûr que non je ne te demanderai jamais de faire une chose pareille Elysia ! La chose qui est certaine c’est qu’au moins tu n’as pas trop besoin de te forcer en faisant passer Yélana pour une héroïne car, elle, subit vraiment ce qui se passe...
-Est-ce tout ce qui te préoccupe ? Demandai-je encore d’une voix bourrue.
Le visage d’Amarok se lésa d’agacement et il s’écria bientôt avec hargne :
-Non...Si ce n’était que ça, ça irait...Malheureusement toi et moi ne savons que trop ce que nos garçons traversent ! Et Je n’ai pas envie qu’ils passent par les mêmes chemins que ceux par lesquels nous sommes passés tous les deux !
-C’est-à-dire ? Renchéris-je, consterné.
-Bah qu’il vive qu’avec un seul parent, idiot ! Répliqua-t-il en levant les yeux au ciel.
Cela me laissa songeur car je ne visualisai pas le problème comme lui. Après tout, notre petit bonhomme de neige ne m’avait jamais connu non plus de son vivant...Et pourtant il me connaissait parfaitement, tout comme Tyr n’avait eu aucun mal à le reconnaître ainsi que Yélana après que Paco lui eût tout raconté d’eux... Leur position n’était pas comparable à celle que nous avions vécu en n’ayant jamais été mis au courant des identités de nos parents respectifs pendant les trois quarts de notre vie... Jetant un regard dans ses yeux assombris, je compris en réalité que ce n’était pas la peur d’élever son enfant en père célibataire le problème mais bien l’idée d’avancer un pas après l’autre vers l’inconnu sans savoir de quoi l’avenir sera fait... Comment lui en vouloir de penser ainsi ?! J’avais ce même sentiment...
Concentre-toi sur de belles images de ta femme Elysia, me confortai-je bientôt pour effacer le malaise qui était en train de me gagner. Mon Ange...Si magnifique avec ses longs cheveux roux, ses yeux sarcelles, son nez retroussé et son corps bien en chair... Moins que sa mère bien qu’elle m’aurait tout autant convenu ainsi... Oui...Voilà...
Plus détendus et ouverts, mes chakras ne le demeurèrent toutefois pas longtemps quand une photographie de cette peau de vache d’Emma fit à son tour éruption dans mon esprit et j’eus un nouveau relent de haine effronté à son égard. Cette sale chienne ! Si elle était en face de moi, je l’éradiquerais sur place ! Mais non...Elle se planquait comme un rat, empirant sans doute les choses plus qu’elles ne l’étaient déjà.
-Hey le Moche ! Tu as perdu ta langue !? Je te parlais de Papa et Maman ! S’écria soudain Amarok, me faisant revenir à l’instant présent.
-Je réfléchissais à ce que tu me disais espèce de sot ! Marronai-je, et je pense que tu n’as pas trop à t’inquiéter pour Tyr et Olaf ! Marraine Ylva va trouver une solution pour que nos deux femmes reviennent vite ! Anna en était certaine ! Autant pour la tienne ça va être facile puisqu’il faut juste attendre qu’elle meurt tandis que pour Anna et ma petite Piceaerd, les limbes c’est une autre paire de manches !
-Oui c’est vrai que la chute a été violente, souleva-t-il.
-Si ce n’était que la chute ça irait mais c’est le prix à payer pour sortir qui est plus contraignant ! Autant de personnes qui rentrent que de personnes qui sortent ! Grondai-je.
-Oh mais t’en as pas marre de geindre !? De toute façon on sait qu’il faut toujours que tu fasses mieux que tout le monde, toi ! Grinça-t-il.
-Ce n’est pas un concours enfin ! Je t’explique juste les faits, crétin ! Renchéris-je avec férocité.
Serrant les poings pour ne pas lui mettre ma main dans la figure, je ne décolérai pas alors qu’un nouveau problème pour me tourmenter nommé Pieter Piceaerd entra dans la salle à manger.
-Ah ! Je me disais bien que vous ne dormiez pas encore ! Je suis venu tout à l’heure mais vous étiez avec mes neveux ! C’était d’ailleurs une jolie histoire que tu leurs as raconté Le Moche, confia-t-il bientôt.
Non mais il n’allait pas s’y mettre lui aussi ?! Grognai-je intérieurement. Non d’humeur pour recevoir ses brimades, je me tournais immédiatement vers lui et le dévisageai avec froideur en grommelant encore :
-Toi, tu dégages !
Loin de bouger, mon beau-frère me barra aussitôt le passage avec un grand sourire. Puis il me donna une grosse claque dans le dos et s’exclama :
-Tant d’animosité ! Je sais ce qu’il te faut ! Une petite virée à l’Engel Død pour te défouler ! Et promis, c’est moi qui me charge de te servir un verre comme ça, ça te rappellera pas d’autres mauvais souvenirs...
Je lui décochai très vite un regard noir qui le stoppa. Pouffant de rire, Amarok s’arrêta pourtant assez rapidement quand mes yeux le fusillèrent à son tour. Pris d’abomination pour mes anciens tortionnaires d’enfances, je les inspectai alors tour à tour en explosant :
-Ah oui ! C’est vrai que y a eu ça aussi qui m’a séparé d’Anna ! Le fameux exil à l’Engel Død ! Quand on y réfléchit cette situation vous es favorable à vous aussi bande de crétins ! Eh bien allez-y ! Ne vous gênez pas ! Le Moche est tout à votre écoute ! Allez ! Moquez-vous ! Vous avez raison ! Vous avez fini par avoir gain de cause tous les deux ! Enfin ! Le débile d’Elysia est séparé de la fiancée du chef Lorcus qui la convoitait comme une vulgaire marchandise ! Oh non ! Pardon ! Que dis-je ?! De la petite sœur qu’il fallait surprotéger parce qu’il n’était pas assez bien pour elle ! Alors ?! Vous attendez quoi pour aller remercier Emma puisque vous y trouvez votre compte !
A bout de nerfs, je pleurai enfin toutes les larmes de mon corps que j’avais réussi à contenir face à mon fils. Anna...Pourquoi bon sang ?! Pourquoi cette salope d’Emma m’avait-elle pris l’amour de ma vie ?! Pourquoi devions-nous encore être séparées alors que nous avions déjà assez soufferts par le passé ?! Voyant qu’ils avaient été trop loin, Pieter et Amarok pâlirent alors qu’une nouvelle petite main me tendit bientôt un mouchoir en me disant de sa voix fluette :
-Tiens, oncle Elysia... Papa est un peu idiot mais il ne voulait pas te faire craquer...Du moins pas cette fois...
Se décontractant immédiatement, mon beau-frère fronça les sourcils et demanda d’un ton léger :
-Alexandra, tu n’es pas couchée, ma Chipie ?
-J’ai échappé à Papa Olson, Papa ! Gloussa-t-elle aussitôt en partant dans un rire espiègle, il ne va pas être content !
-A croire que tu aimes quand il te donne des corrections ! La gronda-t-il gentiment.
-Oh ça non alors ! Ça c’est plutôt toi ! Pouffa-t-elle en se raccrochant à lui, de toute façon, si jamais Papa Olson veut me mettre la fessée, je dirai que c’est ta faute parce que tu fais pleurer oncle Elysia !
Se tournant ensuite vers l’entrée de la hutte, elle fut heureuse de voir mon gendre arriver puisqu’elle ajouta :
-Et je prendrais grand-frère Agnarr en témoin, voilà !
Sans attendre, elle se rua autour de sa taille qui comme nous se retrouvait sans femme, mon Ange de l’Air ayant été aspirée en même temps que les autres membres de notre famille dans cette ancienne vie.
-J’ai entendu du bruit...Mouton Hihi, ça ne va pas ?! Demanda aussitôt ce dernier en repoussant légèrement sa demi-sœur avec malaise.
Il n’acceptait toujours pas l’erreur de l’unique nuit accidentelle que Pieter avait passé avec sa mère la reine Rita... Alexandra en avait découlé...Mais elle n’y était pour rien, elle...Privée également de sa mère qui s’était retrouvée dans le Nifflheilm pour sa mauvaise conduite de débauchée durant son vivant... Peinant à garder mon calme face à sa question idiote, je répondis avec ironie :
-Oh si Moustache Junior ! Tout va à merveille ! Je suis au meilleure de ma forme ! Quasiment autant que vous et pour les mêmes raisons !
-Nous étions justement en train d’optimiser un voyage dans une taverne autour d’une bonne bouteille d’hydromel pour dédramatiser la situation ! Joignez-vous à nous Majesté ! S’enquit Pieter, je vais juste border cette demoiselle et je reviens !
D'un pas pressant il attrapa sa fille au vol et nous laissa en plan pendant que je songeais au sommeil que j’étais en train de perdre...Enfin...Ce n’était pas comme si mon repos me préoccupait depuis qu'Anna avait disparu...
Acceptant à contrecœur la proposition de mon beau-frère, j’attendis dans la salle à manger en même temps que les autres qu’il revienne ce qui ne tarda pas à faire quelques minutes plus tard en s’écriant :
-Allez ! Comme le but n’est pas de contrarier le Moche ni vous prince Agnarr, on va se contenter de l'Old Reindeer plutôt que l'Engel Død, qu'est-ce que vous en dites ?
Désabusés, nous hochâmes la tête et finîmes par nous rendre dans ledit lieu de beuverie. Rapidement attablés, Amarok et moi demeurâmes silencieux pendant que mon beau-frère et Agnarr engagèrent une conversation animée sur les militaires d'Arendelle. C'était un moyen pour le frère de mon Ange de renouer avec le roi qui se montrait plus dur à son égard depuis qu'il avait découvert la vérité sur Alexandra. Ce fut ainsi qu’il finit par le dérider et que celui-ci nota bientôt amusé :
-Au fond Pieter, je ne vous en veux pas ! Parce que vous avez su vous repentir de vos erreurs... La preuve vous élevez ma demi-sœur avec Niklas et ça je dois avouer que c'est un spectacle assez cocace !
-Ah bon ? Pourquoi ça, Majesté ? Renchérit-il alors qu'Amarok noyait sa solitude dans un bon verre pour montrer qu'il était lui aussi désintéressé par la conversation.
-Bah voyons ! C’est évident ! Olson est si rigoureux ! Si droit dans ses bottes avec son autorité naturelle et martiale... Alors le voir se faire balader par le bout du nez par la fille qui a failli être le motif de la rupture de votre couple... Y a que dans l'Hellheilm qu'on peut assister à une chose pareille... Reprit-il.
-C'est pas faux... En tous cas merci prince...Enfin roi Agnarr de ne plus m'en vouloir ! S'exclama-t-il en trinquant à sa choppe.
-Oh vous savez... Mon père vous a pardonné alors je serais bien en peine de ne pas agir de la sorte ! Et puis c’est grâce à vous que je sais si bien manier mon épée ! Ma fine lame et moi vous sommes reconnaissants pour vos conseils qui vont de l’utilisation du fourreau à la touche profonde !
Surpris par ses paroles, Pieter s’étrangla bientôt avec sa gorgée d’hydromel avant de pouffer d’une voix striée par un hoquet persistant :
-Par les esprits ! Heureusement que Tatie Ylva n’a pas entendu cette phrase ! Elle aurait rebondi à coups sûrs !
Comprenant l’ampleur de ses paroles, l’ancien souverain d’Arendelle se mit à blanchir. Puis les deux partirent dans un fou rire tandis que je les regardais avec mépris. Passant mes nerfs sur mon gobelet qui avait pris la forme de mes doigts, je crachai tout aussitôt :
-Pitoyables... vous êtes pitoyables ! Cette soirée est pitoyable !
Mais mon beau-frère et Agnarr ne l'entendirent pas, trop préoccupés à continuer à discuter avec bonne humeur et vivacité.
-Tu as une idée ? Demanda soudain Amarok en me prenant à part.
Ne comprenant pas où il voulait en venir, je renchéris d’un timbre agressif :
-Une idée de quoi encore ?!
-Calme…J’essaye juste d’entamer la conversation avec toi, maugréa-t-il.
-Bah explique-toi alors ! Ronchonnai-je alors que ma jambe bougeait toute seule sous l’effet du stress.
-Ôte-moi d’un doute ? T’es bien chamane ?! Renchérit-il.
-Oui pourquoi ?! Je suis désolé, je ne suis pas assez puissant pour te faire entrer en contact avec ta femme surtout s’il faut qu’elle s’empare du corps de ton fils ! Bougonnai-je.
-Beurk…Non mais ça ne me viendrait pas à l’idée de te demander ça, Andouille !... Non je pensais plutôt à aller la regarder sur Terre dans ces fameuses galeries où on voit les vies dont vous parlez tout le temps ! S’exclama-t-il.
-Ah...Oui...Ça...Désolé de te décevoir... Je suis peut-être chamane mais je ne sais pas manier ces engins-là ! Grommelai-je.
-Ah non mais tu sais en manier un autre, renchérit-il alors que je fus doublement étonné de l’entendre lui aussi sortir une phrase pareille.
Cela me ramena à la triste réalité : Je n'avais pas caressé le corps de ma femme depuis si longtemps... Je pensais bêtement que nous aurions le temps de nous retrouver après les mariages de nos parents respectifs... Je lui aurais sorti le grand jeu dans de longues étreintes qui auraient duré toute la nuit. On se serait fait grondé le lendemain pour avoir fait trop de bruits mais on aurait été heureux...
Refusant une nouvelle fois de pleurer, je serrai les dents et ruminai rapidement :
-Hahaha très drôle mais si je me rappelle bien tu n'es pas en reste quand il s'agit de tester une table...
Loin de se braquer Amarok devint rouge et me fit bientôt signe de revenir au sujet principal.
-Ah non mais y a rien à ajouter...Je suis incapable d'activer les souvenirs de la Galerie d’Ahtohallan... Marmonnai-je.
-Mais ça ne te coûte rien de réessayer, non ?! Insista-t-il en regardant encore Agnarr avec intolérance avant d'ajouter, de toute façon ce n'est pas comme si on était utile et qu'on s'amusait ici...
Pour une fois d'accord avec lui, nous décidâmes de quitter les lieux. Nous nous levâmes donc de la table pour nous éclipser sans un bruit mais nous fûmes vite interrompus... Par Maman et Marraine Ylva.
-Oh ! Mais qui donc avons-nous là ?! Tu as vu ça ma Reine ! Une belle brochette d’hommes célibataires ! Plaisanta bientôt cette dernière.
-Pas moi Tatie ! Je te rappelle que mon homme m’attend ! Rectifia Pieter en s’évinçant à son tour du banc avec décontraction pour leur faire la bise.
-Oui c’est vrai que ce cher Niklas est très virulent en ce moment ! Heureusement que votre couple est encore là parce que je n’ai pas beaucoup de matière à observer ces derniers temps ! Renchérit-elle.
-Marraine, est-ce que tu pourrais faire semblant d’être triste au moins une fois dans ta vie ?! Explosai-je, c’est pas vrai d’être à ce point sans cœur !
Puis je dévisageai rapidement ma mère qui lui lança un sourire radieux comme si elle était fière de sa bêtise et j’ajoutai :
-Et toi tu cautionnes en plus ?! Franchement c’est le pompon ! T’as plus de belle-fille ! Toi plus de fille mais tout va bien, on se ballade et on lance des plaisanteries !
-Laisse petit frère...Ce doit être comme ça qu’elle peaufine son plan pour réussir à tous les libérer, se moqua alors Amarok en me prenant à parti.
-Mais c’est que mon Gendre saurait avoir de l’humour en plus ! Dit notre petite tante en lui lançant un regard hautain, comme quoi ! Tu as un peu de gène de ta mère qui te sauve !
Souhaitant soutenir mon grand frère, je repris aussitôt :
-Amarok a raison Marraine ! Quand comptes-tu prendre le rôle que ma Anna d’amour t’a attribué au moment où elle a disparu ?! Maman et toi étiez introuvables pendant plus de deux semaines...
-Deux semaines merveilleuses à n’en pas douter, n’est-ce pas ma Reine ?! Renchérit-elle immédiatement en lui tripotant fermement ses fesses.
-Nous avons convolé en juste noces en nous prenant une bonne lune de miel comme toutes jeunes mariées qui se respectent ! Rétorqua soudain Maman très sereine.
-VOUS AVEZ FAIT QUOI ?! Bouillonnai-je, AMAROK RETIENS-MOI ! Y A DES CLAQUES QUI SE PERDENT !
Peu tactile, mon aîné s’exécuta pourtant en me ramenant près de lui avant de déclarer d’une voix humble :
-Hum...Je serai toi je ne m’y attellerais pas trop le Moche ! Elle paraît pas comme ça ma Belle-Maman avec sa petite taille, mais elle était féroce à souhaits quand elle nous attribuait une correction...N’est-ce pas Pieter ?!
-Oh oui ! Je m’en rappelle de certaines ! Renchérit-il.
Puis il répliqua tout aussi vite à leur adresse avec un grand sourire :
-Alors ? C’était bien ? Vous êtes allées où ? Plutôt un petit séjour sur les Plages Grises ou bien de nouveaux lieux historiques à explorer dans d’autres contrées plus au Sud ?!
-Eh bien...Nous avions convenu avec Elsa avant la cérémonie qu’elle nous prêtait son palais de glace ! Expliqua Maman tandis que je tombais de plus en plus des nues.
-Donc chose promise ! Chose dûe ! Intervint à son tour Tatie Nordlys, nous n’allions tout de même pas gâcher notre excursion à cause d’un petit contretemps de dernière minute ! Et honnêtement...Ça valait le coup mes aïeux ! Je peux vous dire que y a pas que la paroi de glace qui a été explorée plus d’une fois ! Elle devra reconstruire un nouveau château la demoiselle car il a fondu !
Ma mère et elles se lancèrent aussitôt un sourire complice et éclatèrent de rire ce qui me définitivement perdre patience. Les mains en sang à force de les avoir frotter de contrariété sur ma tunique, je criai bientôt pour faire taire tout le monde :
-Mais j’hallucine vraiment en fait ! Y a rien qui vous choque-là !? Est-ce que vous vous entendez sérieusement parler ?!
Elles s’arrêtèrent interloquées quand j’explosais de plus belle à leurs égards :
-Comment pouvez-vous faire comme si tout allait bien ?! Ta sœur ! Ta filleule ! Ta belle-fille ! Bref ! Choisissez votre option ! Ma femme est dans les limbes et vous...Vous tout ce qui vous préoccupait, c’était de savoir si vous alliez pouvoir attiser votre activité sexuelle comme il convient ?! Vous êtes à vomir ! Et vous savez ce que c’est le pire ?! C’est que mes paroles ne vous touchent même pas ! C’est consternant de voir ce que vous êtes devenus ! Je ne vous comprends pas là...Emma court toujours ! On ne sait où dans l’Hellheilm ! Anna compte sur toi Marraine ! Et toi...Toi tu ne penses qu’à batifoler ! Si c’est pas désespérant de voir ça !
Ne semblant pas se rendre compte que ma main pouvait partir à tout moment, elle s’approcha alors de moi et me donna une tape sur le torse avant de reprendre :
-Si ta Tantine peut te prodiguer un petit conseil Joli-Cœur, tu devrais faire pareil que nous !
-Pareil que vous ?! Répétai-je abasourdi, d’une sans Anna c’est compliqué ! Et de deux, je n’ai pas le temps de me tourner les pouces comme vous faites !
-Parce que rester à tourner en rond et te lamenter au risque que ton fils ressente tout ton stress, c’est mieux peut-être ? Nota-t-elle encore plus sévèrement.
-Ylva a raison mon petit chamane ! Dit encore Maman, Si Amarok, Pieter et toi preniez un petit séjour avec vos enfants cela vous permettrez de prendre du recul sur la situation plus au calme, après tout c’est ce qu’Olaf et Helga ont fait en rallongeant leur renouvellement de vœux d’une semaine où on ne sait où pour ne pas être dérangé !
Tatie Nordlys pouffa aussitôt de rire puis ajouta :
-Que tu es drôle ma Reine…Ils sont actuellement en train de profiter d’un petit cottage près d’Harmon…C’est celui de Kristoff…Il y a la montagne et la mer pas loin et un potager…Bref, je peux te dire il n’y a pas que les graines des légumes qui y ont été plantés ! Notre Grosse Gaga va être méconnaissable quand on va la retrouver ! Ce sera l’occasion pour moi de savoir combien on perd à pratiquer la brouette norvégienne trois fois par jour…
-...Approximativement 580 calories si tu ne t’arrêtes pas pendant une heure à chaque fois ! Chose que je n’ai absolument pas envie d’imaginer de la part de mes beaux-parents ! Merci ! Grommelai-je.
Ma réponse la scotcha tout de suite et elle lança un regard admiratif avant de glousser. Fulminant toujours, je me tournai alors vers mon frère et mon beau-frère et ajoutai une nouvelle fois :
-Et puis sans vous manquez de respect, je ne suis pas certain qu’être avec vous soit véritablement des vacances pour moi ! Toutefois, comme on en est à discuter de la supervision d’un plan, excusez-moi d’insister mais est-ce que ça t’a réussi à en créer un pour contrecarrer Emma, toi Marraine ?!
-Que veux-tu dire mon tout beau ?! Demanda-t-elle.
Elle est bête ou elle le fait exprès ?! Pensai-je, colérique.
-PUREE MAIS C’EST PAS VRAI ! ALLEZ ON RECOMMENCE LES EXPLICATIONS ! MA ANNA D’AMOUR A DIT QUE C’ETAIT TOI QUI ALLAIS LES SAUVER ! ALORS BON SANG DE BOIS Y AS-TU REFLECHIS NE SERAIT-CE QU’UNE SECONDE ?!
Il y eut un gros blanc qui m’indiqua immédiatement la réponse. Déchiquetant mes doigts pour ne pas m’en prendre à elle, je lui jetai un regard noir dénué d’aucune pitié.
-Tu sais…Ce n’est pas parce que ma Belle me voit comme une héroïne que je vais forcément en être une ! Je n’ai jamais trop aimé ce genre de rôles même si j’apprécie être au centre de l’attention ! Nota-t-elle quelques secondes plus tard.
-Alors tu ne comptes rien faire pour l’aider ?! Que dis-je ?! Pour LES aider ? Rectifiai-je en englobant toutes les victimes.
Sa tête avait beau être dépitée, un seul fait résonna en moi. Elle ne comptait pas se bouger. Nous étions perdus. Mon cœur mort fut aussitôt pris dans un étau et je me demandais encore comment je n’étais pas déjà auprès de Papa après avoir effectué un meurtre.
-C’est juste...Que nous ne savons pas encore comment faire Elysia, tempéra Maman qui recula bravement sa femme contre elle.
-Ou plutôt que vous ne vous en êtes jamais souciées, la cassai-je, eh bien dans ce cas…Je crois que nous nous sommes tout dits…Je n’ai plus rien à faire ici !
Prêt à partir, j’agrippai ensuite le bras d’Amarok et renchéris :
-Viens ! Allons dans la Galerie des Souvenirs maintenant pour que tu puisses voir Yélana !
-Oh…Mais il fallait me le dire mon grand si tu désirais cela ! Reprit aussitôt Maman, ça c’est dans mes capacités.
-Merci mais je préfère que ce soit le Moche qui le fasse ! Je soutiens mon frère, moi ! Nota-t-il sèchement.
Il la regarda sévèrement et nous sortîmes enfin de cette reproduction de l’Old Reindeer avant que je ne visualise le tunnel bleuté qui appartenait à la Déesse Mère. Paré d’une mèche de cheveux appartenant à ma sœur de cœur, je m’avançais face aux différentes bulles qui apparurent et essayai de ne pas stresser. Flexible, je me concentrais alors à chercher l'aura contre la paroi comme Anna me l'avait appris et m’exécutais assez gauchement. Coup de chance ou pas, je réussis bientôt à sentir la connexion et fus surpris que cela fonctionne du premier coup. Très vite, une lumière entoura la bulle de souvenirs choisie et les images s’activèrent à l’intérieur...
Une vue des Plages Grises nous fit bientôt face et mon aîné retint son souffle alors que Yélana vieille de soixante-douze ans apparut enfin...Guidée par son instinct de cheffe, elle repéra vite, notre Petite Gaga qui broyait du noir sur les Plages Grises.
-Je l’ai toujours aimé...T’as vu ces petites fossettes...Elles les avait déjà enfant, y a pas à dire ! Elle plus belle qu’Anna, me taquina-t-il.
-Oh ! Fais gaffe à ce que tu dis sinon j’arrête le souvenir ! Maugréai-je.
Réchauffé par la vision de sa femme, il continua pourtant à me titiller :
-Quoi ?! On m’a appris à ne pas mentir !
-Rooo mais chut à la fin ! Contente-toi de regarder et tais-toi ! Grommelai-je.
Trop heureux pour être vexé, ses yeux n’en finirent plus de contempler son âme-soeur alors que de mon côté, je scrutais mon arrière-deux-fois petite fille de façon un peu plus complexe. Pourquoi tirait-elle une telle tête ?! Elle avait l’air acrimonieux, ce n’était pas réconfortant ! Cherchant à comprendre, je réclamais une nouvelle fois le silence à mon imbécile de frère. Il me fallait être efficace car l’aura d’Ahtohallan était si puissante que je pouvais lâcher l’emprise à tout instant. Prêtant l’oreille, je n’en finis plus d’être frustré et déçu de n’entendre que des bribes de mots tels que « endormi » « nulle » « déception » ou encore « courageuse ». Bref, rien qui pouvait nous faire comprendre ce qui se passait entre les deux femmes.
-Euh...Tu pourrais monter un peu le son ? Demanda aussitôt Amarok qui se rapprocha si près de l’image en mouvement que je ne voyais plus rien.
-Hey Patapouf ! Recule un coup ! Tu m’écrases ! M’exclamai-je.
-Me confonds pas avec Marraine Helga je te prie ! Et puis si t'es pas content ! T'as qu’à appliquer ce que je te dis le Moche ! Me gronda-t-il, vexé.
-Ecoute ! Comme je t’ai précisé, je ne suis pas un expert en la matière...Si tu voulais tellement quelqu’un de plus compétent, Maman s’est proposée ! Renchéris-je hargneusement.
-Maman elle est nulle comme toi ! La preuve ! C’est elle qui a tout appris en matière de chamanisme à cette rouquine et ma chère Yélana est en train de la réconforter !
-Qu’est-ce que tu racontes comme bêtise ?! Ronchonnai-je.
-Je lis sur les lèvres de ma femme figure-toi, cette Helga est isolée car elle n’est pas douée ! Baragouina-t-il en se décalant enfin.
-Pfff mais n’importe quoi ! M’écriai-je, bien qu’ayant toujours préféré les cours de Tatie Helga à ceux de notre mère.
A force d’efforts, j’apprivoisais enfin l’aura de la première esprit et nous eûmes un peu de tonalité dans l’échange de la cheffe et mon arrière-deux-fois petite fille.
-Ne t’inquiète pas demoiselle, tu es une descendante d’Iduna...Tu réussiras à réveiller ta mère ! Foi d’une Coudrier doublée d’une Nordlys ! Clama aussitôt Yélana alors qu’Amarok était aux anges.
Quoi ?! Ma petite Piceaerd était endormie ?! C’est pour ça que cette Gaga était désespérée ! Un long souffle glacial d’horreur me traversa bientôt de la tête aux pieds et je murmurai un « m*rde » qu’Amarok ne releva pas, toujours omnibulée par sa femme. Incapable de lâcher le lien pour continuer à lui faire plaisir, je le voulais pourtant plutôt qu’entendre ma descendante encore confier à ma meilleure amie :
-Tu sais grande Tantine...Quelquefois j’aimerais n’avoir jamais existé, je ne suis à la hauteur de personne...
-Vraiment personne ? Répéta-t-elle avec un sourire amusé, même pas le jeune Delahage ?! Je croyais que vous étiez amis !
-Nous le sommes mais rien de plus, répondit-elle très vite.
Yélana éclata alors de rire ce qui attendrie mon aîné. Puis elle répliqua :
-Oh ne t’inquiète pas ! Je ne suis pas ma mère...D’ailleurs, il est temps pour moi de retourner veiller sur le reste de la communauté.
Elle s’en alla ainsi d’un pas déterminé alors qu’Helga continua de regarder la Mer Sombre.
-Bon bah c’est bon, tu peux arrêter le souvenir Elysia ! S’écria soudain Amarok.
-Deux minutes ! Ordonnai-je.
Usant des derniers fluides d’énergies qui continuaient de courir au bout de mes doigts, je fus moins en colère en entendant mon arrière-petite-piceaerd murmurer avec véhémence :
-Si seulement je te tenais sale garce d’Emma...Tu ne perds rien pour attendre...
-Elle se rappelle ! M’exclamai-je animé par un minuscule espoir, tout n’est pas perdu !
Mon être vibra à mille à l’heure et je lâchai enfin ce morceau de vie. Je ne fus pas au bout de mes surprises quand Amarok me tendit bientôt sa main avant de dire avec sincérité :
-Merci Elysia...Merci beaucoup.
Méfiant, j’agrippai tout de même ses doigts et les serrai fermement.
-Viens...Maintenant, Tyr et Olaf n’auront aucune pitié à nous réveiller en nous sautant dessus dans quelques heures, murmura-il ensuite.
Je confirmais par un signe de tête et nous rentrâmes à la hutte en nous calant chacun dans nos chambres.
Allongé dans mon lit, je fus à nouveau confronté à l’amertume. Mon frère m'avait remercié... C'était bien la première fois qu'il agissait ainsi. J'avais beau cherché au creux de ma mémoire, ce n'était jamais arrivé au cours de notre existence... Mais tu lui as fait plaisir Elysia...Il a vu sa femme, lui, me confortai-je...Il a eu cette chance alors que toi, tu ne le peux pas...
J'eus un nouveau coup de poignard dans le cœur... Ma Anna...Ma si belle Anna...Si loin de moi...Et tout le monde s'en fiche... Ses parents sont inexistants... Maman et Marraine n'en parlons pas...Et Pieter essaye de s’en préoccuper mais cela ne lui fait ni chaud ni froid...Non...Cela m'embêtait de le dire mais le seul qui semblait vraiment me comprendre parce qu'il était impacté par ce même mal était mon aîné... Comment était-il passé de la pire brute épaisse à l'être qui logeait à ma hutte sans que nous en venions aux mains ?! Ses ronflements dans la pièce d'à côté me coupèrent mes pensées. J'essayais de fermer les yeux mais mes paupières n'étaient pas lourdes. Il n'y avait rien à faire, le sommeil refusait de venir.
Oh si seulement je pouvais me blottir contre mon Ange... Sentir son corps chaud et nu contre le mien... Une image d'elle avançant farouchement vers moi pour venir m'embrasser se créa soudain dans mon esprit. Dès lors, je sentis une chaleur presque animalière se faufiler dans le muscle de mon chakra racine. Non Elysia ! Non ! Ce n'est pas le moment, me grondai-je... Ce serait irrespectueux envers elle que de faire des choses seul... La Anna fantasmée de toute pièce me prouva pourtant l'inverse en me regardant avec défi tout en éclatant d'un rire cristallin... Mes aïeux... Oui... La bouche couleur cerise de ma femme rit à m'en retourner le bas ventre. Elle s'approcha ensuite à quelques centimètres de la mienne pour me réclamer un baiser. Dieu qu'elle était belle... Je pouvais me perdre à jamais dans ses longs cheveux roux si doux et ses yeux sarcelles qui me dévisageaient avec délice... Oh oui... Aussi fougueuse que moi elle avait perpétuellement envie de me faire redécouvrir son corps... Et dieux que nous aimions ça... Le feu intérieur s'attarda de plus en plus dans mes boyaux et n’arrivant plus à résister, mes doigts agrippèrent mon attribut avec virulence alors que la vision de ma femme inventée ne disparaissait plus.
-Mon Elysia, chanta-t-elle à nouveau, je suis tout à toi...
Par les esprits... Mon corps s’emballa...Parla pour moi tandis que je souhaitais retarder le plus longtemps possible l'instant où nos corps s’insinueraient entre eux par pensée par peur de me terminer à l'instant même, je détaillais encore cette image éphémère mais radieuse apportée de toute pièces par ma psyché. Oh Anna... Ses épaules parsemées de taches de rousseur...Ses seins lourds qui avaient foncé avec les grossesses... Sa taille marquée...Ses vergetures blanches qui masquaient son ventre... Ses fesses fermes...Ses hanches larges...Ses cuisses et ses jambes modelées... Et sa féminité si secrète... Ne me maîtrisant plus j'activais mes doigts avec de plus en plus de vivacité le long de mon ithyphalle contracté de plaisir.
Enivré mentalement par ma femme chérie, je ne pris pas la peine de lui lécher la poitrine ou bien son chakra racine... Oh non... Je n'avais pas le temps pour des caresses... Une idée m'obsédait... Je voulais être en elle, rien qu'en elle... Oh oui posséder son corps... Sa chaleur... J'aurais bien le temps d'être plus doux après... Semblant le comprendre cette Anna surnaturelle écarta bientôt ses jambes, m'enserrant l'aine de ses orteils glacés qui me donnèrent des frissons.
D'un désir presque fiévreux, je chuchotai enfin le prénom de mon Ange dans un souffle irrégulier qui allait vers un état plus violent tandis que ma virilité n’en finissait plus de s'agiter au rythme de ma main engourdie.
-Dépêche-toi mon Elysia... Me pressa-t-elle en riant une nouvelle fois avec véhémence.
Troublé, mon intellect se positionna enfin dans sa moiteur si ouverte, me consumant en quelques secondes de bien-être.
Je ne pus retenir un gémissement dans le silence de la hutte. Mais je m’en fichais. Grands Dieux ! Je n’en avais rien à faire des autres dormeurs ! C’était Anna et moi ! Peaux nues contre peaux nues, poussant des jouissements de plus en plus intenses ! Redoublant toujours plus les mouvements cadencés le long de ma zone érogène l’extravagance de mon Ange se révélait comme une vraie lionne alors que ma tête se perdait dans le flot de ses cheveux roux avant de revenir dans ses seins pour les dévorer avec force.
-Oh mon Dieu... Oh mon dieu...Anna...Anna...Anna... Susurrai-je.
-Oui Elysia...Vas-y...Vas-y, suffoqua-t-elle en forçant ma langue à rencontrer la sienne.
N'y tenant plus, je n'eus plus aucune maîtrise de mon corps et criai son prénom sans aucune retenue alors que mon trop plein d'amour allait partir d'une seconde à l'autre...
J'étais donc en train de câliner l'illusion de mon Ange jusqu'à ce qu'elle pousse un orgasme qui résonna en continu pendant plusieurs secondes dans ma tête. Criant à mon tour un "ANNA" final, je fus bientôt submergé de la sensation très agréable mais éphémère.
-Mais tu vas la fermer bon sang ! Tu vas réveiller nos fils ! Cria soudain Amarok alors que la chaleur m'échappait à l'apogée de mon bonheur.
Le cœur haletant le temps que je reprenne mes esprits, je ne fus même pas gêné quand mon aîné non satisfait par mon peu de répondant, déboula dans ma chambre en hurlant :
-Va vraiment falloir que ton grand-frère t'apprenne quelques astuces sur la discrétion.
-En même temps c'est facile de me donner des leçons quand tu ne fais rien, bougonnai-je toujours dans mon état de béatitude.
-Qu’est-ce que t’en sais si j’ai rien fait ?! Tu es vraiment naïf ou sacrément idiot mon pauvre ! S’esclaffa-t-il.
-Rassure-moi...Quand tu...Enfin...Tu ne l'as pas imaginé à l'âge à laquelle on l'a vu ?! Demandai-je.
-Ça, ça me regarde, renchérit-il amusé.
Emus et gênés d’être soudain complices, nous partîmes dans un rire commun avant qu'un nouveau silence s'installe.
-Bon...Eh bien...Bonne nuit petit frère... Crois pas. Pour moi tu seras toujours le Moche... Mais habitue-toi à ce que je t'appelle Petit frère désormais, bredouilla-t-il.
Surpris par cette cordialité, je devins rouge de confusion et conclus :
-Merci... Grand frère.
-Pff aucune originalité... Va falloir que je t'apprenne ça aussi, conclut-il en me poussant légèrement l'épaule.
-Oh mais j'apprends vite... Dans ce cas...Bonne nuit Grand Couillon ! Clamai-je avec un rictus moqueur.
Dépassés par ses nouveaux sentiments fraternels, nous nous quittâmes ainsi et dormîmes enfin.
Bien que les contours des paysages, des objets ou des autres humains étaient difformes, je reconnus tout de suite l’endroit où je me trouvais. Très surpris, je compris que j’étais en train de faire un voyage astral dans le monde des vivants. Le phénomène n’était pas si rare mais il fallait être un chamane expérimenté pour réussir un tel prodige. Le décor mauve de la chambre des souverains d’Arendelle me faisait face et je voulus me rendre au chevet de ma petite fille qui croulait endormie sous les draps alors que son mari la protégeait de son bras poilu. Plus sensible au surnaturel que ses parents, le petit Elysia reconnut alors ma présence et s’égosilla bientôt de son berceau. Kristoff fit celui qui n’entendit pas les braillements de son fils alors que ma chère petite Piceaerd finit enfin par se lever d’un pas lourd pour s’approcher du lit à bascule.
-Oh non…Tu faisais bien tes nuits mon trésor…Il ne faut pas retomber dans une mauvaise habitude…Chuchota-t-elle.
Traquant un éventuel changement d’état qui aurait été dû à Emma, je la vis câline auprès de son fils. Maternelle, elle l’embrassa avant de le bercer…Ouf...Il n’y avait donc rien d’anormal. C’était le moment de me montrer ! Mon âme fantôme sortit bientôt de l’ombre tandis que l’enfant qui s’était calmé durant les derniers instants, se remit à pleurer avec force.
-Papy ?! Clama soudain Anna qui eut un hoquet de sursaut en me voyant, allez…Calme-toi Elysia…Ce n’est rien…
Bien que ses yeux mourraient d’envie de me demander comment cela se passait dans l’au-delà, elle prit tout de même un temps pour s’occuper de son bébé avant de reprendre à mon égard :
-Que se passe-t-il Papy ? Est-ce que cela s’est arrangé dans l’Hellheilm ?!
Peinant à ouvrir la bouche, je sortis alors un « Noooonnn » guttural qui la fit frissonner. Pris dans ma lancée, je la questionnai à mon tour :
-Et toi comment vas-tu, Anna ?
-Oh ? Très bien ! Pas d’Emma à l’horizon chez nous même si je me sens un peu fatiguée…Comme si une partie de moi-même était constamment endormie ! Répondit-elle très vite.
Ma fureur repartit tout de suite à l’idée que l’état de son homologue se répercute sur elle mais je ne lui en dis rien pour ne pas l’inquiéter et repris plutôt en tassant ma colère :
-Tant Mieux si tout va bien pour toi… Je repasserai régulièrement pour vérifier…En attendant…Protège bien ton cœur et toute ta famille ma petite Piceaerd.
-Ce sera fait Papy ! Promis ! Merci de veiller sur nous ! S’exclama-t-elle alors que mon arrière-petit-fils s’était rendormi.
Elle le cala à nouveau dans son berceau et retourna se coucher. J’en profitai donc pour invoquer à mon âme de repartir vers mon corps. Chose qu’elle fit. Cela me permit de commencer un autre rêve. Toujours au château d’Arendelle, j’aperçus une autre scène touchante. Helga Westergaard ici âgée de cinq ans était en train de faire rire son jeune frère alors que ce dernier s'écria soudain :
-Ga-Ga...
Un long sourire charmant s'étira sur le visage de la demoiselle et elle se tourna vers sa mère en rayonnant :
-Oh Maman ! Il a prononcé mon prénom !
Le regard complice que lui lança Anna me meurtrit le cœur tandis qu’elle ajouta :
-Oui ! J’ai entendu ma chérie ! C’est merveilleux ! Ça veut dire que tu es très importante pour lui…D’ailleurs tu l’es pour tout le monde ici !
Ravie, l’enfant laissa alors Elysia quelques secondes et se rua dans les bras de sa mère pour réclamer un câlin, câlin qu’elle lui rendit sans aucune hésitation. Caressant doucement ses cheveux, elle finit par dire :
-Je suis très fière de toi ma princesse ! Ta cousine Emma qui a repris le flambeau du chamanisme à ma place, m’a dit que tu étais très douée ! Bravo !
-Oui j’ai encore progressé Maman ! S’écria-t-elle.
-C’est très bien, et qu’importe que tu réussisses ou que tu échoues, le plus important c’est toujours de donner le meilleure de toi-même ! Moi de toute façon, je sais que tu y arriveras bien à un moment ou à un autre ! Renchérit-elle.
De plus en plus mal à l’aise par ses paroles réconfortantes, mon esprit fut bientôt bousculé par une question évidente : Et si cette partie optimiste d’Helga n’avait rien laissé à son autre d’elle-même qui semblait vraiment mal en point ? De plus en plus angoissé à l’idée que ma Anna d’amour, Pierre et moi nous soyons fourvoyés le jour où nous avons décidé de ressusciter mon arrière-deux-fois-petite fille adulte, je fus définitivement bouleversé quand la jeune demoiselle reprit avec un air sérieux :
-Tu sais Maman, en fait, j’ai créé un cadeau pour Papa Kristoff pour la fête des Papas, en fait, je sais que ce n’est pas mon vrai Papa mais je l’aime quand même ainsi parce qu’il s’occupe de moi comme il s’occupe d’Elysia, en fait, j’ai pas l’impression que c’est mon demi-frère comme ça…
-Je comprends ma princesse…Il va être très content de sa fille ! Nota-t-elle alors que ma haine fut à son apogée.
Cette Helga avait toutes les qualités dont était privée l’autre… Tant pis Elysia ! Tu ne peux pas régler tous les problèmes du monde, me grondai-je, tes priorités sont les deux personnes coincées dans les limbes !
Ce fut sur ses entrefaites que je me réveillais vers peut-être d’autres jours meilleurs ?
Et pour la chanson... MOI JE PARS AVEC ELYSIA !!!
Et pour les dessins https://disneyfrozen.forumactif.org/t1195p75-les-dessins-d-ansa-illustration-des-retours-vers-le-passe-attention-contenu-mature#64525
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 02 Oct 2023, 17:29
On quitte momentanément Helga et sa mission de sauvetage pour se concentrer sur ce qui se passe dans l'Hellheilm.
Tous le monde est encore sous le choc des deux meurtres commis par Emma, et ce malgré les mesures protectives de Pierre pour éloigner Emma. Et ce n'est pas facile à concevoir pour Elysia quand celui-ci doit mentier à son fils (Olaf) et son neveu (Tyr) en les rassurant qu'il n'y a pas de soucis à se faire. Mais face à son frère adoptif Amarok, c'est une véritable altercation, ce dernier n'hésitant pas à l'accabler de reproches sur son comportements trop optimiste envers les enfants et sur sa malheureuse vie de famille. Et les choses ne s'arrangent pas (comme toujours !) quand Pieter se joint à la fiesta, seule la douce arrivée d'Alexandra et celle d'Agnarr vient apaiser la discorde. L'ex-roi propose même d'aller faire un tour à la beuverie.
Mais Elysia, toujours pris par sa colère, n'est pas d'humeur à boire pour oublier, même si sa mère Helga et sa tante Ylva viennent se joindre. Mais c'est pire en fait, car elles ne semblent pas se soucier de la situation qui se vit et du drmae que doit affronter Elysia, ce qui le met encore plus en colère, surtout quand elles parlent de culbutades au lieu de plan pour régler la situation. Elysia n'en peut plus, il décide de partir avec Amarok, ce dernier voulant qu'il lui fasse voir sa Yéléna dans la galerie des souvenirs. Mais dans le souvenir de Yéléna, elle se trouve avec la petite Helga, ce qui intrigue Elysia. Et quand il entend son arrière petite-fille vouloir aussi en découdre avec Emma, il peut se soulager d'avoir enfin quelqu'un qui se soucie de la situation... et surprenamment essuyer un "merci" de la part d'Amarok de lui avoir montré sa femme.
Et malgré l'heure du sommeil, Elysia avait du mal à le trouver en s'imaginant ne faire qu'un avec sa femme. Mais ensuite, il décide de partir voir Anna en voyage astral, dans l'autre vie où tout se passe bien, où elle coule des jours heureux avec ses enfants, surtout avec sa petite Helga qui a hérité de tout les meilleurs aspects dont est malheureusement privée celle de l'autre vie.
Et le pêché de ce chapitre ? la colère, bien sûr.
Tous le monde est encore sous le choc des deux meurtres commis par Emma, et ce malgré les mesures protectives de Pierre pour éloigner Emma. Et ce n'est pas facile à concevoir pour Elysia quand celui-ci doit mentier à son fils (Olaf) et son neveu (Tyr) en les rassurant qu'il n'y a pas de soucis à se faire. Mais face à son frère adoptif Amarok, c'est une véritable altercation, ce dernier n'hésitant pas à l'accabler de reproches sur son comportements trop optimiste envers les enfants et sur sa malheureuse vie de famille. Et les choses ne s'arrangent pas (comme toujours !) quand Pieter se joint à la fiesta, seule la douce arrivée d'Alexandra et celle d'Agnarr vient apaiser la discorde. L'ex-roi propose même d'aller faire un tour à la beuverie.
Mais Elysia, toujours pris par sa colère, n'est pas d'humeur à boire pour oublier, même si sa mère Helga et sa tante Ylva viennent se joindre. Mais c'est pire en fait, car elles ne semblent pas se soucier de la situation qui se vit et du drmae que doit affronter Elysia, ce qui le met encore plus en colère, surtout quand elles parlent de culbutades au lieu de plan pour régler la situation. Elysia n'en peut plus, il décide de partir avec Amarok, ce dernier voulant qu'il lui fasse voir sa Yéléna dans la galerie des souvenirs. Mais dans le souvenir de Yéléna, elle se trouve avec la petite Helga, ce qui intrigue Elysia. Et quand il entend son arrière petite-fille vouloir aussi en découdre avec Emma, il peut se soulager d'avoir enfin quelqu'un qui se soucie de la situation... et surprenamment essuyer un "merci" de la part d'Amarok de lui avoir montré sa femme.
Et malgré l'heure du sommeil, Elysia avait du mal à le trouver en s'imaginant ne faire qu'un avec sa femme. Mais ensuite, il décide de partir voir Anna en voyage astral, dans l'autre vie où tout se passe bien, où elle coule des jours heureux avec ses enfants, surtout avec sa petite Helga qui a hérité de tout les meilleurs aspects dont est malheureusement privée celle de l'autre vie.
Et le pêché de ce chapitre ? la colère, bien sûr.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 04 Oct 2023, 21:34
Merci @Dov pour ton commentaire
Et sinon voici les spoilers sans contexte du chapitre 5
Et sinon voici les spoilers sans contexte du chapitre 5
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- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 04 Oct 2023, 23:43
Mince!!!
Je savais bien qu'il m'avait manqué quelque chose ce week end!
Bon bah j'ai de la lecture!
Je savais bien qu'il m'avait manqué quelque chose ce week end!
Bon bah j'ai de la lecture!
- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 04 Oct 2023, 23:44
Ouiiiii en plus c'est un chapitre avec tes chouchou !Floconnette a écrit:Mince!!!
Je savais bien qu'il m'avait manqué quelque chose ce week end!
Bon bah j'ai de la lecture!
- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 08 Oct 2023, 20:50
Bien...Pas de spéculation cette semaine sur les spoilers J'espère que tout le monde est à jour pour la suite (je n'ai eu que le commentaire de @Dov pour ça que je demande )
Bon chapitre 5
Chapitre 5 : Regardez-moi :
TIMELINE ACTUELLE...
-Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ? J'y suis pour quelque chose après tout ! S'écria Léon, joueur, en déviant mon corps vers le sien pour pouvoir m'enlacer amoureusement.
-Non ça ira... Je... Je ne préfère pas... C'est un combat que je dois mener, seule ! M’exclamai-je avec conviction.
Non d’accord avec cette réponse, mon fiancé me regarda avec une moue attendrie et inquiète. Il se sentait clairement coupable que ça moi qui prenne tout mais je n'avais pas le choix. Je craignais trop la réaction de Papa à son égard. Qu'importe Helga ! Aujourd'hui tu vas réveiller Maman ! Pensai-je fortement. C’était ça le plus important de ma visite en Arendelle en réalité ! J'avais en effet profité des vacances pour améliorer ma tactique de réveil. Je me sentais plus sereine à présent que j'avais Mamie Dudu comme soutien. J'avais donc utilisé les deux semaines de repos sans relâche pour améliorer toutes les tactiques qui puissent la réveiller. Je devais le faire ! Pour prouver à tout le monde et me prouver à moi-même que j'étais capable d'être autre chose que la pauvre Helga Westergaard qui décevait plus qu’être admirée. Ma grand-mère et Papy Antoine me l'avaient déjà fait comprendre quand ils m'avaient touché à demi-mot, l’autre fois, qu'ils allaient s'occuper des différentes matières de cours avec toute la communauté pendant seulement quelques mois. Ils avaient utilisé l’excuse de la grossesse pour me passer la pommade.
Donc oui ! Je réussirai ! Je prouverai à tous que j'en suis capable !
-Combien de temps comptes-tu rester là-bas ? Questionna soudain Léon qui se languissait déjà de mon retour alors que je n’étais même pas encore partie.
-J’ai dit que j’y passai deux jours...S’ils ne me chassent pas, d’ici là ! Plaisantai-je.
Mais cela ne faisait pas rire mon fiancé qui s’inquiétait vraiment de la réaction de mes proches.
-Allez...Ne fais pas cette tête-là...Tout ira bien pour moi ! Je t’assure ! Papa ne pourra pas me garder de force au royaume...De toute façon, il n’en aurait pas envie, il a déjà ses deux filles, sa famille, je suis bien trop encombrante pour lui ! Le rassurai-je, et puis de toute façon, la Forêt Enchantée a besoin d’une chamane et c’est moi qui le suis officiellement !
-Je te souhaite d’avoir raison ma Helga chérie...Je te demande encore pardon pour avoir haussé le ton l’autre fois, murmura-t-il en m’embrassant le cou.
Ne souhaitant pas repenser à notre dernière dispute, je lui pris plutôt ses mains pour les amener sur mon ventre lui faisant comprendre par la même occasion que c’était dernière nous. Bébé 1 et Bébé 2 étaient notre avenir, il était donc inutile de revenir sur des polémiques qui n’avaient plus lieu d’être.
-Tu es certain que ta mère refuse ma proposition ? L’interrogeai-je à mon tour un peu contrariée.
-Oui ! Elle dit qu’elle s’est enfin raisonnée et que nous devons avoir notre intimité de vie de couple. De toute façon, ce n’est pas comme si nous étions très loin d’elle si jamais elle a un soucis ! Nota-t-il.
-Non en effet ! Commentai-je, tu lui as bien spécifié qu’elle sera toujours autant nourrie et que tu lui feras le fourrage et la chasse pour elle jusqu’à ce que Per ait douze ans ?!
-Oui, elle est au courant...Je dois t’avouer qu’elle est tellement contente que tu sois enceinte qu’elle a changé radicalement d’avis sur tout...Je suis passé de l’être irresponsable à un jeune fiancé avisé alors que nous aurons deux charges en plus à nourrir d’ici quelques mois... C’est à ne rien y comprendre, dit-il moqueur, elle attend juste notre mariage avec impatience maintenant !
-Je comprends amplement, murmurai-je, moi aussi j’ai hâte...
Enveloppés d’amour, nous nous donnâmes encore une longue étreinte désirée. C’était un fait indéniable : Ni l’un ni l’autre n’avions envie de nous quitter.
-Bon allez ! Il est temps que Bébé 1, Bébé 2 et moi nous mettions en route sinon nous n’arriverons jamais à partir ! Le taquinai-je en me forçant à m’éloigner de lui.
-Oh ? Pourquoi si tôt ?! Demanda-t-il un peu boudeur.
Sans attendre, il s’approcha un peu de moi et joua avec mes cheveux ainsi que mon bas du dos... Je compris tout de suite ce qu’il avait envie de faire et le grondai bientôt :
-Léon tu n’es pas raisonnable ! Ce n’est pas bon pour une grossesse gémellaire d’avoir autant de rapports ! Les contractions perturbent l’utérus ! C’est Béata qui m’en a fait part !
Agacée, je savais que je lui en demandais beaucoup car je devais moi-même fournir un gros effort de ce côté-là. Certes j’aimais nos instants de complicités où nous corps ne faisaient qu’un, mais je devais aussi penser à protéger notre progéniture.
-Quand comptes-tu leur choisir des prénoms ? Questionna-t-il, un brin boudeur.
-Quad comptons-nous, tu veux dire ! Rectifiai-je d’une voix exacerbée, ton avis compte autant que le mien !
-C’est que...Je crains de ne pas être très doué pour ça ! Mais si tu as déjà des idées, dis toujours et je te révélerais si cela me convient ou pas, reprit-il.
-Je n’ai pas le temps, soulevai-je déjà consciente que j’étais en retard.
J’allais recevoir des réprimandes de Tatie Elsa à coups sûr ! Mais cela ne sembla pas gêner mon amant qui me retint encore par le bras en chuchotant :
-Ah parce que tu en as alors ?! Mince ! Maintenant que je sais ça ! Je ne pourrai jamais attendre ton retour...Dis-moi Helga chérie... Allez...Je ne me moquerai pas...
Face à ses yeux noirs qui me fixaient avec amour, je n’eus soudain plus aucun scrupule à prendre quelques minutes et respirai un grand coup avant de bredouiller :
-Eh bien...Comme tu as du t’en apercevoir...Dans notre famille nous aimons bien reprendre les prénoms de nos ancêtres...Alors je me disais qu’on pourrait faire de même...Mais de ton côté...
Ses joues s’empourprèrent alors d’émotions et il me signe de poursuivre, incapable de parler.
-Voilà...Donc...Est-ce que...Maëlle et Frantz comme tes grands-parents t’iraient ?
Il laissa passer quelques secondes où mon cœur battit à tout rompre et son visage s’illumina avant qu’il ne m’avoue :
-Le franc et la princesse...Hum...Oui...Cela résume bien nos origines à chacun... Je suis amplement d’accord...C’est Maman qui va être contente !
N’étant pas sûre de bien comprendre, j’insistai aussitôt :
-Alors c’est un oui Monsieur Delahage ?
Il me vola tout de suite un baiser pour me l’affirmer et je profitai encore un peu de l’instant avant de me détacher.
-Bon...Cette fois il faut vraiment que j’y aille ! A bientôt mon amour ! Souhaite-moi bonne chance ! Clamai-je.
-Bon courage ma chérie ! S’enquit-il en me laissant enfin filer.
Je le laissais dans la maison et me dépêchai d’appeler un Géant pour me rendre dans le royaume. Epuisée par mes jumeaux qui avaient rapidement pris leur aise depuis que j’avais compris qu’ils existaient quinze jours plus tôt, je dormis durant tout le trajet. Ce fut l’esprit de la terre qui me réveilla quand nous arrivâmes aux abords d’Arendelle. Peinant à contenir mon stress, je me répétais le texte que je m’étais préparée à l’avance :
-Papa...Tatie...Je me suis fait un ami depuis presque un an dans la Forêt Enchantée...Et...Euh...Il s’avère qu’au fil du temps nos sentiments d’amitiés se sont transformés en sentiments amoureux...Et...Me voilà fiancé...
Je m’arrêtai un instant et soupirai en ajoutant :
-Bon jusqu’ici...Il ne devrait pas trop y avoir de problème.
Mémorisant à nouveau la suite de mon texte, je repris alors :
-Léon Delahage...Oui car c’est comme ça qu’il s’appelle...D’ailleurs je devrais peut-être le préciser au moment où je dis que je suis devenue amie avec quelqu’un...Bref ! Léon Delahage et moi nous avons passé beaucoup de temps ensemble...Que tous les deux...Et moi, comme personne ne m’avait appris, je pensais seulement qu’on tombait enceinte qu’à certaine période...Un peu comme les animaux...Donc nous n’avons pas vraiment fait attention...Bon là ils vont pas être contents, je vais peut-être me prendre une claque...Je laisse faire et j’enchaîne pour les rassurer... Mais tout est arrangé ! Mamie Dudu est au courant de mon état et elle m’a conseillée de me marier avec Léon, chose que nous comptons faire dès la fin du mois ! Voilà, voilà ! Maintenant je vous laisse et je vais aller réveiller Maman ! Et là je pars sur un air déterminé et c’est parfait !
Confiante, je descendis enfin de la grosse main de mon ami et me répétais encore une fois ma tirade en remontant toute la ville jusqu’à atteindre la cour où trônait la chapelle. J’imaginais Maman, en mariée enveloppée de sa robe en gandie presque trop grande pour elle et de son voile qui lui tombait par-dessus le visage jusqu’aux pieds...Elle-même enceinte de moi... Oui...Elle était magnifique sur les clichés que j’avais pu observer à quelques reprises dans notre autre temporalité ou dans l’Hellheilm... J’avais finalement suivi le même chemin qu’elle...
Montant enfin sur le palier du palais, les gardes me reconnurent et j’eus le droit à un « bonjour princesse Helga » avant de clamer avec autant de dignité possible :
-J’ai demandé une entrevue avec le prince Hans des îles du Sud et la Reine Elsa d’Arendelle !
Cela sonnait toujours faux quand ça sortait de ma bouche puisqu’on ne m’avait jamais appris les codes mais les gardes ne s’en offusquèrent pas et l’un d’eux m’escorta jusqu’à la salle du conseil numéro deux où Kay avec un rictus amusé avait un œil rivé dans la serrure.
-Ô ! Vous voici douce enfant ! Vos Majestés commençaient à trouver le temps long, nota-t-il.
Eh bah, quand c’est pas Ylva...C’est lui...Bougonnai-je intérieurement, manquant de vomir en entendant les couinements qui se propageaient dans l’autre pièce...C’est qu’elle cache bien son jeu Tatie...Gerda ayant également virée au rouge pivoine en comprenant ce qui était en train de se passer, renchérit alors très embarrassée :
-Vous...Vous devriez peut-être aller voir vos frères et sœurs dans la salle de jeu Altesse, ils ont terminé leur leçons de la matinée !
Approuvant vivement cette décision du chef, je laissais les domestiques à leurs ouvrages et marchai d’un pas rapide vers la zone ouest du château. Il y avait pas mal d’animation dans la pièce si bien que j’entrai bientôt dans un véritable capharnaüm.
-Oh grande sœur ! Tu es enfin arrivée ! S’écria Kirsten de sa voix posée alors qu’Elysia était saucissonné à ses pieds.
Ce fut la seule qui vint me saluer alors que Pieter et Rita étaient coincés dans une espèce de cachette improvisée avec des cartons et des draps de lits. Les trois affichèrent une mine boudeuse à mon égard de toute façon.
-A quoi êtes-vous en train de jouer ? Demandai-je, intriguée.
-A un procès ! Répondit Kirsten très fière, Papa et Maman nous ont expliqué comment cela se déroulait l’autre jour, je fais le rôle de Maman parce que c’est moi qui lui ressemble le plus ! Et je viens de mettre Rita et Pieter en prison parce qu’ils se sont donnés un bisou alors qu’ils sont de la même famille... C’était ça l’objet du vrai procès de la semaine dernière ! Ils étaient incestueux, il a dit Papa !
-D’accord ma poupette...Et Elysia dans ce cas ? Questionnai-je faisant semblant de m’intéresser.
-Oh lui...J’allais justement le condamner à mort avant que tu arrives ! S’exclama-t-elle ravie, mais puisque tu es là maintenant autant que ce soit toi qui fasses le bourreau ! Je n’ai pas envie de me salir les mains !
Sans attendre, elle attrapa au sol une épée en bois et me la tendis en me défiant du regard. Elle me faisait clairement passer un test. Si je n’entrais pas dans le jeu, je perdais le seul soutien qu’il me restait. Et si j’effectuai son ordre, ils se débrouilleraient tous pour déformer ce que je m’apprêtais à faire. Ce n’est pas grave Helga, ils ne sont pas aussi calculateurs, me rassurai-je intérieurement.
Prenant enfin possession de la fausse arme, je me ruai alors sur le premier jumeau et fis semblant de la lui planter avec force dans l’abdomen tout en produisant le giclement du sang avec ma voix. Pas en reste, il s’appliqua à le faire aussi de son côté et bredouilla soudain dans un dernier souffle d’amertume :
-Pouf...Et...Je...Suis...Mort...Comme...Maman !
M’enflammant tout de suite en entendant ses propos, je criai vite :
-Elle ne l’est pas ! Maintenant tais-toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles !
N’appréciant pas mon ton, mon cadet reprit aussitôt :
-Si elle l’est ! Parce que toi et ton incompétence être incapables de la ramener !
-Tu verras qu’aujourd’hui, je vais y arriver ! M’écriai-je.
Voulant tasser l’affaire, je fus encore plus vexée lorsqu’il réitéra soudain :
-Non, je ne te crois pas ! Plus aucun de nous ne te crois ! Tu es plus notre sœur ! On l’a décidé sur un papier l’autre jour ! Montre-lui, Kirsten !
Satisfaite de ne plus être la pimbêche du groupe, la jumelle me lança un sourire narquois et se dépêcha vite d’aller chercher un document cachée sous son bureau attitré. Elle me le ramena et me le tendit fièrement en rétorquant :
-Aurais-tu besoin que je te le lise ?!
C’en était trop ! Elle se prenait pour qui à la fin ?! N’arrivant plus à me contrôler, son air arrogant me mit hors de moi et ma main rencontra à son tour sa joue. Sensiblement humiliée, elle ne tarda pas à pleurer de colère alors que je déchirai leur stupide papier.
-J’en ai assez à la fin ! Assez que vous me considériez comme une moins que rien ! Je suis votre sœur ! Mon Papa c’est Hans et ma Maman c’est Anna que cela vous plaise ou non ! Point ! M’énervai-je.
Consciente que cela ne servait à rien de leur faire payer toutes les immondicités des adultes, je n’y pouvais rien et crachai encore sachant que cela leur ferait du mal :
-Et puis si vous voulez tout savoir ! Je vous ai remplacé ! Oui ! J’ai trouvé d’autres enfants qui m’aiment plus que vous, eux ! Ils s’appellent Per, Rackel, Enge et Ilse ! Et ceux sont les frères et sœurs de mon amoureux ! Voilà comme ça vous aurez enfin obtenu ce que vous voulez et vous ne me verrez plus jamais ! Sur ce ! Adieu !
Laissant la pagaille dans la salle, je fis attention à ne pas produire de mouvements brusques en me relevant et sortis enfin de la pièce en gardant la tête haute. Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver en plein milieu du corridor avec Tatie Elsa et Papa qui avaient visiblement fini leur échauffement amoureux et venaient à ma rencontre...
-Tu es en retard Helga Westergaard ! Décréta ma tante en guise de bonjour.
-En réalité, je suis là depuis une bonne demi-heure mais vous avez aussi pris votre temps de votre côté ! Maintenant si vous le voulez bien ! Nous pourrions discuter comme des adultes responsables ! Clamai-je d’une voix cassante.
-Bien sûr ma princesse, approuva Papa face à mon air contrarié.
La reine des neiges me détaillait déjà avec des yeux suspicieux. Ne faisant pas attention à elle, je leur passai alors devant et nous nous retrouvâmes bientôt attablés, eux deux face à moi. D’un coup moins rassurée, je me rappelai tout de même mon monologue et trouvais enfin la force de dire :
-Papa...Tatie...Je...Je me suis fait un ami...Dans la Forêt Enchant...
Je n’eus pas le temps d’aller plus loin que Tonton Kristoff déboula dans la pièce en me lançant des yeux fâchés et bougonna :
-Helga ! Il faut que je te parle ! C’est urgent !
Il avait ajouté cela en me fixant avec frustration.
-Nous t’écoutons Kristoff ! Nota Papa.
-Voilà...Tu as mis un beau bazar dans la salle de jeux, jeune fille ! Je reviens de ma tournée au village et je voulais passer dire bonjour aux enfants ! Mais j’ai eu quatre bébé trolls qui se sont rués sur moi en clamant que tu avais un fiancé et que tu ne voulais plus d’eux ! Grommela-t-il.
Prise de court, je ne réussis plus à parler alors que Tatie Elsa renchérit :
-Qu’est-ce que c’est que cette histoire Helga ?!
-Pourquoi t’énerves-tu Kristoff ?! Qu’est-ce que ça peut bien faire ?! Elle a vingt-six ans ! Lança alors Papa.
Je tombais des nues et ne répondis pas, trop ulcérée par sa réaction. Il se fichait complètement de la situation. C'était mon père mais il me considérait déjà comme une adulte. Cela me fit bouillir. Les moments que nous passions ensembles ne servaient-ils à ce point à rien ?! Pensai-je avec horreur.
Oubliant brusquement le discours que je m'étais préparée à l'avance, je répliquai directement :
-Bien...Euh...Donc...Comme vient de le préciser Papa...Je vais réveiller Maman et je vais me marier. Vous ne m'aurez plus jamais dans les pattes ! Et nous ne ferons plus semblant de faire comme si tout allait bien entre nous alors que je sais très bien que ce n'est pas le cas ! Oh ! Et vous n’aurez rien à débourser, ne vous en faites pas !
-Enfin Helga ! On ne choisit pas un homme sur un coup de tête ! S'emporta Tatie Elsa, outrée, C’est pas possible d’être à ce point la même que sa mère ! Retiens-moi Hans je vais la congeler sur place !
Ne se rappellerait-elle pas Léon non plus ?! Visiblement pas vu la température de la pièce qui refroidit d'un coup. Face au peu d'engouement de Papa qui s'était figé en comprenant petit à petit le sens de ses phrases, elle se tourna alors vers lui et grommela :
-Mais dis quelque chose, toi ! C'est ta fille, même majeure !
Presque déçue qu’elle me crie dessus à sa place, je lui lançais à mon tour un regard furibond.
-Je...Je...Je sais pas quoi dire, moi ! Se défendit-il enfin sous le choc.
-Hans Westergaard, si c’était Rita ou Kirsten qui t’annonçaient cela, tu dirais quoi ?!! Renchérit-elle férocement.
Sa réaction spontanée me conforta dans l’idée que je n’étais définitivement rien pour lui. Plus soucieux du sort des jumelles, il cria alors :
-Le premier qui touche à mes filles de façon non officielle, il termine en sang !
Au bord des larmes de voir que je n’étais pas sur la même longueur d’ondes qu’elles, je peinais à grommeler :
-Parfait, j’ai bien fait de ne pas te présenter Léon dans ce cas !
Comprenant que j’avais été blessée, il retrouva alors une posture royale et essaya de m’approcher mais je fis celle qui ne le voyais pas et me contentais de regarder Tatie Elsa qui m’houspilla avec force en clamant encore :
-Au contraire, jeune fille ! Ton galant aurait dû venir avec toi ! Cela s'appelle le respect du protocole ! Maman est-elle au courant ? Vous a-t-elle surveillée comme il fallait !?
-Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ! Je vois bien que vous vous en fichez de toute façon ! M’enflammai-je en croisant mes bras sur ma poitrine, gonflée de lait.
-Oh ! Il nous en faudra plus que ça Helga ! Rugit-elle en me lançant un regard glacial.
Ne me laissant pas le choix, je rétorquai :
-Mais oui ! C’est elle qui m’a envoyé vous voir. Elle ne le sait pas depuis longtemps elle non plus. Mais c’est elle qui m’a poussé à me marier !
Papa et Tatie Elsa se lancèrent tout de suite un regard inquiet alors que ce fut Tonton Kristoff qui s’écria pour me faire culpabiliser :
-Non ?! Ne me dis pas que cette précipitation est dûe... ?! Bon sang ! Mais tu n’as pas pensé à ta mère !?
-Si justement ! Criai-je, je ne fais que ça y penser depuis huit mois ! Oui que ça ! Vous croyez quoi ?! Que je ne sais pas que je vous ai déçu et que je vais encore vous décevoir en vous annonçant que j’attends deux enfants ! Car oui ! Je suis enceinte ! Voilà ! Voilà pourquoi on se marie dans quinze jours ! Maintenant vous venez ou vous venez pas, ce n’est plus mon problème ! Moi je vous ai transmis ! Sur ce, je vous laisse ! J’ai ma mère à aller réveiller, moi !
En ayant marre de leur peu de réaction, je me dirigeai déjà vers la porte quand Tonton Kristoff qui était l’homme le plus patient et le plus gentil du monde me stoppa vivement sous les regards toujours abasourdis de Papa et Tatie avant de me décocher une gifle violente au passage. Méritée ou pas, je fus tellement surprise que ce soit lui qui me la donne que je n’osais plus bouger. Le maximum de la tension était passée. Ce fut le tour des aveux. Les non-dits n’avaient que trop duré !
Tatie Elsa fut la première à commencer avec toujours autant de dignités et de mépris…
-Princesse Helga Westergaard, vous nous avez hautement déçus ! Clama-t-elle hargneusement, quel exemple honteux vous inculquez à vos frères et sœurs ! En tant qu’aînée, il doit suivre votre route ! J’ose espérer que ce ne sera pas le cas pour nos jumelles !
-Il faut dire que tu as toujours eu une haute opinion de moi, ma tante ! Rechignai-je en maintenant mon ventre ferme pour la braver.
C’était vrai. Dès le départ j’avais été vue comme une menace par ce cinquième esprit à laquelle Maman vouait un culte. Elle m’avait d’abord empêché d’avoir des moments avec Papa et il avait fallu que je m’éloigne une première fois de toute ces membres, avares en compliments pour la faire changer d’avis. Elle disait m’avoir pardonné mais je savais bien qu’il n’en avait jamais été rien. A ces yeux, je demeurais la pauvre orpheline prisonnière de ces familles recomposées. Elle inculquait à Papa une constante compétition entre Rita, Kirsten et moi comme s’il devait en permanence choisir entre nous trois. Après cela, elle me rabâchait sans cesse d’être la jeune fille idéale pour les plus jeunes de la fratrie. La seule chose qu’elle n’avait jamais compris, c’est que les véritables modèles de perfection demeuraient elle ou Kirsten...
Se retrouvant sans voix face à mon répondant, je lui facilitai bientôt la tâche en ajoutant :
-Mais pour ta défense Tatie, je n’ai jamais eu une très haute opinion de moi-même non plus. Et si mon état t’inquiète tellement, je compte le cacher aux jumeaux et aux jumelles puisque je vais juste aller réveiller Maman et quitter le royaume tout de suite. Voyez ! Je vous facilite la tâche ! Je me chasse avant même que vous le fassiez !
Radoucie par mes paroles, la reine des neiges retrouva une mine apeurée avant de reprendre :
-Je ne te demande pas d’agir comme telle Helga. Excuse-nous d’être si tendus…C’est que…Tu nous prends de court aussi…Ce mariage…C’est une mauvaise idée…Combien même cet homme t’aurait mise enceinte ! C’est trop précipité ! Pour ma part, je m’y oppose clairement !
-Je n’attendais pas ton approbation et tu n’es pas obligée d’y assister Tatie…Vous ne l’êtes pas ! Rectifiai-je en les regardant tour à tour.
-Ne sois pas ridicule ! Bien sûr que nous devons y aller ! Cela serait peu convenable que la première princesse héritière d’Arendelle ne soit pas entourée de la famille royale le jour de ses noces, pesta-t-elle.
-Moi de toute façon, je ne t’accorde pas ma bénédiction sans passer par une rencontre avec ce Léon Delahage ! Renchérit Papa d’une voix faussement gentille, j’ai quelques petites choses à lui dire !
A ma grande surprise, il eut enfin un geste paternel et me serra bientôt dans ses bras.
-Hans, tu ne penses tout de même pas à lui donner une correction ?! Cela ferait jaser ! Déjà que ça va être le cas à cause de ces bébés ! Renchérit soudain Tatie en pâlissant.
Indifférent à ces propos mon père me lança encore un regard protecteur et me resserra contre lui en répliquant :
-Pourquoi ne le ferais-je pas Elsa chérie ?!
Voyant sa mine toujours grave, il reprit plus sur le ton de l’humour :
-Oh ça va ! Je plaisantais ! De toute façon, je ne sais que trop ce que ça donne quand c’est un échange consentant…Et puis si je ne me trompe pas, tu étais également enceinte des jumelles quand nous avons convolé en justes noces !
Affligée par cette révélation, je regardais ma tante avec étonnement et un sourire vengeur se dessina bientôt sur mon visage. De plus en plus rouge, elle articula en cherchant sa respiration :
-Oui…Bah…Euh…Bon…C’est pas une raison…Hein !
-Alors qu’Anna et moi sommes restés très sages ! Jubila à son tour Tonton Kristoff.
-Non vous avez fait attention, nuance, grommela-t-elle encore.
Cela apaisa définitivement l’atmosphère et mon oncle intervint à nouveau :
-Et puis tu sais Hans…Ce jeune homme semble sincère s’il souhaite l’épouser !
-Ou du moins, assumer ses responsabilités, dit-elle une nouvelle fois d’une voix pincée.
Face à mon silence, il répéta :
-Il le souhaite, n’est-ce pas ?
-Oui mon oncle, répondis-je en ne me détachant toujours pas de Papa, il le désire plus que jamais...Il m’a demandé en mariage après six mois de rendez-vous galants qui ont été purement platoniques.
-Mais qui ne le sont pas restés visiblement, railla encore ma tante en détaillant mon ventre du regard.
-Non...C’est exact…Depuis Noël...Comme il est de coutume, toute la communauté l’a fêtée ensemble avant que Léon et moi finissions la soirée chez moi, c’est la nuit où la conception s’est faite...Murmurai-je très gênée.
-Tu es donc de quatre mois ?! Calcula-t-elle rapidement.
-C’est bien cela, je viens de finir le premier trimestre, dis-je d’une voix tremblante, je...J’attends de faux jumeaux.
La remarque fissura une nouvelle fois le visage de ma tante de rage mais c’était bien la seule encore enclin à la panique puisque Père insista quelques secondes plus tard d’une voix plus posée :
-Il n’empêche, ma princesse que j’aimerais rencontrer ce jeune homme ! Si tu l’as choisi, cela veut dire que c’est quelqu’un de bien ! J’ose espérer que ta grand-mère aurait fait le nécessaire si cela n’avait pas été le cas.
-Je l’aurais fait avant ! Tu oublies qui est ma mère ! M’écriai-je d’un ton léger.
Cela réussit à la dérider légèrement et elle osa bientôt un petit sourire nerveux. Malgré son inquiétude, l’atmosphère finit par se détendre et je fus soulagée que la conversation ne se soit pas envenimée. Désirant les rassurer tous, je repris aussitôt :
-Malgré ce que vous pensez, Léon est un homme d’honneur, bien sûr qu’il veut aussi vous rencontrer...Pour tout vous dire, il voulait même venir avec moi aujourd’hui mais je ne l’ai pas autorisé. Je préfère que vous vous voyez dans la Forêt Enchantée. Sur son terrain. Il sera moins anxieux.
Papa approuva du chef et me regarda soudain…Avec fierté. Je poussai immédiatement un soupir de soulagement. Il m’aimait. D’une façon différente de mes petites sœurs, certes, mais il m’aimait quand même. Il m’embrassa bientôt tendrement le front et murmura :
-Ma si grande fille...Je suis soulagé que quelqu’un veille sur toi...Tu ne seras plus jamais seule.
Moins enjoué que lui, Tonton Kristoff souleva tout de suite :
-Elle ne l’était pas jusqu’à présent non plus Hans ! Chaque fois que nous avons fait un pas vers elle, elle s’est renfermée toute seule...Ce qui n’est pas sans rappeler un certain trait de caractère...
Il se tourna avidement vers la reine des neiges qui hocha la tête, compatissante.
-Oh oui…Inutile de le nier...Combien d’années, j’ai passé à rejeter ceux qui voulaient à tout prix m’aider...Anna...Maman...Papa, nota-t-elle nostalgique, mais il y a des natures comme ça qui préfèrent avancer en solitaire...Toi, petite Gaga, ce n’est clairement pas ton cas ! Regarde ! Dès l’instant où nous t’avons tous tournés le dos, tu t’es réfugiée dans les bras du premier homme sur ton chemin ! Et là pour le coup, sans t’offenser Kristoff, cette action se retrouve également chez une autre personne que nous affectionnons tous !
Mon oncle éclata aussitôt de rire comme s’il y a repensait tout de suite et renchérit :
-Un point partout ! Mais oui ! Je me souviens de ma première rencontre avec Anna ! Elle m’avait sauté dessus avec une telle véhémence pour m’inviter à ce fameux bal que je n’avais pas pu en placer une !
Me sentant en sécurité, je pouffais à mon tour et murmurai d’une voix sincère :
-C’est très gentil d’essayer de me faire sentir que je fais partie de cette famille en tous cas !
-Parce que c’est le cas, Helga d’Arendelle Westergaard, dite Piceaerd ! S’exclama à nouveau ma tante.
-En effet ! Et là où tu croyais avoir perdu une filiation tu en as en réalité gagné deux ! Insista mon oncle…Et de ce que j’ai compris parmi les babillages geignards de nos quatre petits monstres, Léon a autant de frères et de sœurs que toi, n’est-ce pas ?!
-Oui, c’est lui aussi l’aîné et il a même nombre exact, soulignai-je, sa Maman est veuve et c’est lui l’homme de la maison.
-Voilà donc ce qui a été la première chose commune qui vous a rapproché ! S’écria-t-il encore.
Je hochai la tête puis Papa ajouta :
-Ce n’est pas facile de trouver sa place dans une fratrie, n’est-ce pas ?! Je suis le petit dernier et j'avais peu d'écart avec les décuplés. Pourtant je n’ai jamais eu aucune complicité avec eux, excepté ton oncle Yohan ! Il a été le seul à me chouchouter alors que bien souvent le dernier d'une grande fratrie est surprotégé... Comme c'est le cas de ta Tante Lucia !
Sentant qu’elle devait parler à son tour, ma tante déclara aussitôt :
- Quand tu es l'aînée, tu as bien souvent le mauvais rôle car c'est toi qui dois être le plus exemplaire et faire une sans-fautes. Tout repose sur toi. Je te laisse imaginer dans quels états cela me mettaient quand Papa et Maman me grondaient pour une faute commise par Anna... Bien qu'ils étaient tous les deux très laxistes jusqu'à l'apparition de l'accident. Mais voilà, il faut que tu grandisses plus vite et que tu apprennes à gérer tes sautes d'humeur car tout le monde compte sur toi et te pointe du doigt à la moindre occasion. Est-ce pour autant que tu es moins aimée ?! Bien sûr que non !
Mêlée à la lancée, Tonton Kristoff dit également :
-Hormis la reine Iduna je pense dire sans m'en vanter que je suis le seul qui soit passé par l'orphelinat et qui comprend le sentiment de solitude profond que l'on ressent quand on se retrouve véritablement seul. Cette peur qui nous ronge l'intérieur en permanence à nous demander "pourquoi moi ?!" " Comment en suis-je arrivé là ?!" Très honnêtement sans la compagnie de Sven je ne sais pas si je serai devenu un homme bien.
-Mais je croyais que Béata ne t'avait pas laissé à cet endroit ?! Soulignai-je confuse.
-Oh mais elle a fait encore mieux ! Elle a utilisé cet asile comme une garderie...Oui, elle me laissait puis revenait me chercher de façon aléatoire pour m'emmener sur le terrain auprès des autres débiteurs de glace. Puis elle s'est entichée de Niklas et c'est là que j'ai préféré aller voir les trolls pour échapper à la rigueur de cet homme militaire... Bref tout ça pour dire que tu n'es pas orpheline même quand tu croyais l'être ! Et à partir de maintenant tu ne le seras plus jamais, c'est promis ! Renchérit-il.
Emerveillée par autant de sincérité, je les regardais tous avec des larmes pleins les yeux.
-Merci, soufflai-je, alors…Vous vous joindrez à nous pour notre mariage qui se déroulera au 28 avril ? Nous avons convenu de cette date en hommage à Maman et toi, Papa !
Il écarquilla des yeux de surprise ce qui laissa le soin à Tatie d’afficher un sourire inconsciemment de victoire. Oui…Il n’en avait aucun souvenir mais les décrets officiels ne mentaient pas, eux. Passant outre, je renchéris tout aussi vite :
-La date du mariage c’est fait… Maintenant…Pour l’entretien avec Léon, je vous invite tous, la semaine prochaine à passer deux jours dans la Forêt Enchantée, qu’en dites-vous ?!
-Il faut voir si ça coïncide avec ce qu’on a déjà planifié mais effectivement cela pourra faire le plus, bien grand à tout le monde ! Petits comme grands ! Admit ma tante avec enthousiasme.
Satisfaite de cet échange, je me rehaussais et lançai encore :
-Bien…A présent, je vais aller réveiller Maman ! J’ai beaucoup travaillé mes techniques et je sais que je vais y arriver… Oui ! Je vais réussir !
M’offrant une moue non convaincue, ils acceptèrent tout de même de me laisser le champ libre pour que je puisse quitter la pièce. Longeant le corridor d’un air grave et déterminé, j’entrai enfin dans la chambre propre qui sentait le renfermé. Elle n’avait pas bougé, dormant toujours paisiblement avec son teint rose, son air juvénile et son poids léger.
-Nous prenons soin d’elle tous les jours, m’expliqua Tatie Elsa alors qu’une larme de glace glissa furtivement sur sa joue.
Sentant que c’était mon moment de gloire, je m’approchais du lit comme lors de chaque visite et m’assis au côté du haut de corps de ma mère.
-Tu es certaine que le travail que tu entreprends n’est pas trop dangereux pour tes enfants ?! Demanda-t-elle soudain préventive.
-Non, je ne pense pas ! C’est écrit nulle part qu’il faille arrêter le chamanisme, enceinte ! Clamai-je, sûre de moi, je suis à la limite des droits pour effectuer un voyage astral !
-Nous restons avec toi de toute façon, si jamais cela tourne mal ! Et au moindre épuisement tu t’arrêtes ! S’enquit Papa.
-Compris, dis-je.
Puis je les ignorai et agrippai enfin les deux mains froides de ma mère pour trouver la connexion entre nos deux êtres. Ses chakras étaient faibles mais non atteints par une quelconque pourriture. En bonne condition donc, je passai une huile sèche pour intensifier notre lien et fermai enfin les yeux pour que mon âme sorte de mon corps. Me concentrant comme il faut sur ma respiration, je me sentis bientôt partir vers le monde onirique.
Délivrée de mon corps, je domptais ma peur et visualisai…Les limbes avec les souvenirs impérissables qui continuaient de me faire avoir des cauchemars, même maintenant. Déviant donc dans ce couloir éternel et invisible, je plongeai bientôt dans un gouffre sans sentiments et sus que j’étais sur la bonne voie. Des milliers de cocons m’apparurent alors que je savais que je ne devais pas perdre de temps. Usant de patience, j’ouvris aussitôt la bouche et hurlai :
-Maman !!!!!! Mémé Anna !!!!! Où êtes-vous ?!!!!!
A mon grand regret, le calme plat me répondit. Persévérant avec force, je ne me laissais pas abattre et répétai ma phrase. Je n’eus pas plus de succès.
-Cherchons leurs auras ! Me confortai-je.
Fermant les yeux pour accomplir cet exploit, je me dévoilais le plus simplement possible et fus heureuse de sentir des bruissements légers dans un des nombreuses coquilles rêches. Courant comme une folle pour éviter de me retrouver recouverte, je les découvris bientôt à demi atrophiées par les lianes épaisses. Les yeux clos, elles semblaient mal en point à cause de leurs corps qui possédaient toujours la blessure qu’on leur avait infligé lors des mariages. Ne cherchant pas plus, j’allais les secouer avec violence en criant encore :
-Maman ! Mémé ! S’il vous plaît ! C’est Helga ! Répondez-moi !
Plus virulente que ma mère, mon aïeule écarquilla soudain les yeux en murmurant :
-Helga…Maman ? Tu...Tu as perdu du poids ?!
-Non, Mémé ! C’est Petite Gaga ! Repris-je alors qu’elle me détailla enfin.
-Oh...Alors...Tu en as pris...Renchérit-elle.
Evinçant sa remarque, je me tournai derechef vers ma mère pour avoir une réaction de sa part. Ainsi, désirant l’étreindre malgré l’enveloppe poisseuse du cocon, je fus surprise de son rejet alors qu’elle hurla à son tour :
-Qui êtes-vous ?! Ne m’approchez pas sale folle ! Tout ça c’est de votre faute à toutes ! Je vous déteste ! Mes aïeux comme je vous hais !
Reculant par prudence pour protéger mes jumeaux, je demandais tout de suite à mon arrière-grand-mère :
-Qu’est-ce qu’elle a ?
-Je n’en sais rien Petite Gaga mais une chose est certaine, tu ne dois pas rester ici ! Ce n’est pas bon pour toi et tes enfants ! S’écria-t-elle en ayant deviné que j’étais enceinte.
Agacée à l’idée d’échouer une nouvelle fois, je l’implorai :
-Mais je ne peux pas ! Maman dort dans notre temporalité ! Je ne sais pas comment la réveiller ! Je pensais que tu pourrais m’aider !
Bien que je sentis qu’elle réfléchissait, je n’avais pas le temps de m’attarder et butée, je me tournai à nouveau vers ma mère pour attirer son attention. Elle était encore plus jeune ici que celle qui était endormie.
-Maman ! Je t’en supplie ! Fournis un effort pour ton alter ego ! Aide-là à se réveiller ! M’exclamai-je.
J’essayai encore de la prendre dans les bras mais elle refusa mon étreinte et dit avec aigreur :
-Ne me touchez pas ! Je n’ai pas de fille vous m’entendez ! PAS DE FILLES ! JAMAIS JE N’AURAIS D’ENFANTS APRES LE COUP QU’ON M’A FAIT ! DES GARCES ! VOUS ETES TOUTES DES GARCES !
-Qu’est-ce…Qu’est-ce qu’elle raconte ?! Bredouillai-je profondément blessée.
-Du calme chère petite, tu vois bien qu’elle n’est pas dans son état normal…Mais je n’ai rien réussi à en tirer…J’espère juste que mon Elysia réussira à me sauver avec l’aide de Marraine…Pour l’instant nous ne pouvons rien faire que d’attendre ! M’expliqua mon aïeule sereinement.
Alertée par son ton qui indiquait la fin de la conversation, je m’écriai tout aussi vite :
-Non…Non je refuse de repartir sans une solution ! Je t’en supplie Mémé ! Aide-moi !
-Je suis désolée arrière-petite-Piceaerd…C’est trop dangereux pour tes bébés !
Usant le peu d’énergie qu’il lui restait, elle me passa sa main dans les cheveux et invoqua à mon âme de repartir vers mon corps. Les auras s’exécutèrent alors que je hurlai un « NON ». J’eus juste le temps de les voir toutes les deux se faire recouvrir par l’entièreté du cocon que je me sentis réaspirée avec force jusqu’à mon enveloppe charnelle.
-Là…Là…Ce n’est rien ma princesse…Murmura soudain la voix de Papa alors que je fus surprise d’être allongée dans le lit aux côtés de Maman.
NON DE NON ENCORE UNE FOIS ! Eclatant en sanglots à cause de mon échec, je réussis à bafouiller la bouche pleine de salive :
-Je…J’y étais…Pres…Presque…
A mon plus grand étonnement, Tatie, Tonton et lui se regardèrent avec un sourire en coin et ma tante répliqua :
-Mais Helga…Tu l’as réveillée !
-Quoi ?! Demandai-je en me redressant trop vite.
Etourdie, je vérifiais que mes petits êtres allaient bien. Puis je cherchai le corps de ma mère et me collai à elle alors que sa main passa faiblement sur mon visage.
-Helga…Murmura-t-elle d’un timbre faible.
-Maman…Oh ! Maman ! Tu es bien vivante ! Pleurai-je, la tête nichée contre son sein, ma petite Maman chérie…Tu es en vie…Et tu ne me rejettes pas ?!
-Pourquoi le ferai-je ? Demanda-t-elle d’une voix faible et mécanique.
Ne souhaitant pas lui faire part du monstre sanguinaire qu’elle était devenue dans cet endroit maudit, je préférai répondre :
-Pour rien…
-Chut...Ne parle pas petite sœur ! Tu as besoin de reprendre des forces ! Dit son aînée d'une voix ferme en me gratifiant encore du regard pour ce miracle.
Peinant à garder son calme, elle ajouta au bord des larmes :
-As-tu faim ? Nous t'avons fait préparé un repas ! Kristoff va revenir avec les jumeaux, Hans va se charger du décret pour l'annonce de ton réveil au peuple d'Arendelle et j’ai envoyé une missive à Maman pour lui dire...
Trop heureuse, elle la secoua alors vivement avant qu’elle ne s’exclame d’une voix violente :
-Ne me secoue pas ainsi Elsa ! Je me fiche que tu aies effectué tout ça ! Je t’ai dit que je voulais voir Mamie Anna dès mon réveil ?! Alors où est-elle ?!
Mince ! C’était pas prévu ça ! Décontenancée, ma tante m’implora du regard pour que je trouve un intermède. Malheureusement Maman s’en aperçut et reprit sur un ton courroucé :
-Non ! N’utilise pas Helga comme échappatoire ! Je sens que vous me cachez quelque chose toutes les deux ! Amenez-moi Mamie Anna ! Point !
Mon cœur se rétracta...Elle ne se rappelait donc plus qu’elle était morte ?! Ni même ce que nous avions subi dans l’Hellheilm ! Mes aïeux…Je ne voulais pas lui faire part de la nouvelle. Revoyant son homologue et mon arrière-grand-mère emportées dans le cocon, j’eus aussitôt un haut le cœur et me reculai subitement de Maman pour ne pas lui vomir dessus.
-Qu’est-ce qu’il y a Helga ?! Serais-tu malade ?! As-tu fait une bêtise qui m’empêcherait de voir notre ma grand-mère ?! Grinça-t-elle à nouveau en me lançant des yeux suspicieux.
-Pas…Pas du tout Maman ! Me défendis-je, face à son caractère acariâtre.
-Au risque de me répéter ! C’est toi qui a besoin de te reposer petite sœur ! S’écria soudain Tatie en la forçant à se recoucher, ta fille va se charger de te faire les soins !
-AU RISQUE DE ME REPETER EGALEMENT ! JE NE SERAI PAS COMPATISSANTE TANT QUE TU NE M’AURAS PAS AMENE MAMIE ANNA ! CE N’EST PAS POSSIBLE DE NE PAS COMPRENDRE CA ! JE CROYAIS QUE LA GRANDE REINE DES NEIGES ETAIT PARFAITE ! Explosa-t-elle d’une voix méchante.
Son aînée perdit tout de suite son sourire en entendant cette dernière remarque, néanmoins elle ne rebondit pas dessus et m’invita à vérifier ses chakras. Ce fut un spectacle assez loufoque qui suivit car Maman retrouva des réflexes d’enfant et ne se laissa pas faire. Elle n’en démordit pas et continua d’appeler notre aïeule même après que Tatie la sanglât aux bras, aux jambes et au ventre à l’aide de cercles de glace.
-ELSA...D’ARENDELLE...TU M’ENLEVES...CA TOUT DE SUITE...SINON JE...VAIS ME FACHER ! Gronda-t-elle en se crispant si fort que son visage devint rouge.
Elle essaya ainsi de les faire éclater mais cela ne fonctionna pas et je pus faire mon œuvre.
-Je regarde juste que ton métabolisme va bien Maman, précisai-je d’une voix calme.
-Mamie Anna…Je…Je… veux Ma…Mamie Anna…Pour…Pourquoi vous ne vou…Voulez pas…Me…Me di…Dire où elle est ?! Pleura-t-elle enfin.
Attendrie par son chagrin, nous ne répondîmes pas et je me contentais d’appliquer ma paume sur le circuit de ses énergies qui étaient toutes normales…Sauf celles du cœur… La protection de glace que Tatie Elsa avait faite il y a quelques mois avait disparu laissant clairement une zone vulnérable. L’organe vital…Mes aïeux, son organe vital était quasiment noir…Seule une très faible lueur de vert au centre même du cœur laissait un fin espoir… Je déglutis violemment, prise de panique…Comment faire pour entretenir cette mince couche et faire que son cœur ne noircisse pas complètement ?!
M’apercevant que mes proches attendaient mon diagnostique, j’essayai de reprendre d'une voix enjouée :
-Bon...Tu vas bien mais il va falloir que tu protèges ton cœur, c’est très important !
J’avais fait exprès de reprendre mots pour mots la phrase que Mémé lui avait déjà dite mais elle ne réagit pas. Je laissai alors le soin à Tatie Elsa de répliquer :
-J'ai un remède qui pourrait t'aider à guérir très vite.
-Mais je ne suis pas malade ! Ragea-t-elle, je veux juste savoir où se trouve Mamie Anna ! Ce que vous pouvez être agaçantes à ne rien me dire !
Ne faisant pas attention à son énervement, ma Tante appela alors :
-Olaf ! Tu peux venir ! Elle est réveillée !
Hagard, le bonhomme de neige se dépêcha d'entrer dans la pièce d'un air heureux et se rua sur elle en lui tendant les bras avant de clamer :
-Bonjour je m'appelle Olaf et j'aime les gros câlins !
Une lueur nostalgique apparut tout de suite dans les yeux de Maman et elle déclara plus gentiment :
-Olaf ? Oui c'est ça...Olaf ?! Je me rappelle de toi...
Puis son regard dévia durement vers sa grande soeur et elle ajouta plus durement :
-Je me souviens aussi combien de fois, je suis restée à ta porte pour en réclamer un et que tu ne m'ouvrais jamais ! Sale ingrate !
Prenant sur elle, ma tante renchérit aussitôt :
-Je comprends ta colère...Mais nous ne pouvons malheureusement pas refaire le passé !
Cela ne lui suffit pas et elle la fusilla encore du regard avant de répliquer :
-Certes... Bon...Mais sinon...Elle est où Mamie Anna ?! J'ai fait ce que vous m'aviez demandé, je me suis tenue sage ! J'aimerais maintenant que vous teniez votre promesse !
Ayant déjà repoussée l'information trop longtemps, nous finîmes par y consentir. Nous n'eûmes cependant pas le temps d'ouvrir la bouche qu'Elysia et Pieter déboulèrent dans la chambre, chacun accroché à chaque main de tonton Kristoff.
-Mamaaaaaan ! Crièrent-ils de joie en s'engouffrant à leur tour dans le lit avant de se blottir contre elle.
Son tempérament changea du tout au tout en les apercevant et elle les embrassa fermement en retrouvant sa bonhomie.
-Oh mes trésors...Mes amours...Comme vous m'avez manqué ! Chuchota-t-elle à nouveau normale.
Puis elle se rappela ma présence et m’invita à me caler avec eux. Bien qu'écrasés les jumeaux ne rechignèrent pas et me donnèrent également des câlins avant de clamer :
-Merci grande sœur ! Tu es la meilleure du monde ! Pardon d'avoir été méchants avec toi !
-Oui...Moi j'ai toujours dit que tu réussirais ! Décréta à son tour Kirsten qui venait d'arriver dans la pièce.
Rancunière par rapport à la gifle que je lui avais mis, elle n’ajouta rien de plus et me lança un sourire malicieux. Rita amusée par toute cette bonne humeur dansa avec Olaf et j’aperçus l'effet de bien-être que cela procurait à Maman. Voilà...C'était ça la solution ! L’entourer ! Passer de bons moments avec elle ! Souhaitant voir si ma théorie était vraie, je glissais furtivement la main sur la partie gauche de sa poitrine. Quelle ne fut pas ma joie de constater que l'aura verte avait repris du terrain, aspirant le noir machiavélique !
-Désolée de vous avoir crié dessus et dit des horreurs...Nous déclara-t-elle de longues secondes plus tard.
-On sait que ce n'est pas complètement de ton dûe...Renchérirent nos voix à l'unisson.
Espiègle, elle nous réclama encore des câlins et je fus submergée d'assurance, persuadée que tout irait bien à partir de maintenant.
-Hum...Hum... Pourrais-je à mon tour dire bonjour à ma femme comme il se doit ?! Finit alors par demander mon oncle d'une voix un peu timide alors qu'il était resté en retrait jusqu'à maintenant.
Le charme se rompit immédiatement et Maman retrouva un air grave en le fusillant du regard avant de grommeler avec suspension :
-Toi...Oh toi ! Oui...Oui je me rappelle !
Tour à tour elle le dévisagea lui ainsi que ma tante, puis elle s’exclama d'une voix irritable :
-Oui...Tous les deux...Je suis sûre que vous avez dû bien profiter que je dorme pour pouvoir vous retrouver !
-Quoi ?! Non mais ça va pas Anna ! S'offusqua-t-il, enfin ! Je n'aime que toi !
-A d'autres ! Dit-elle d'une voix furibonde, tu étais bien content de l'avoir trouvé quand j'étais enceinte de celle-là !
Elle pointa un doigt méchant dans ma direction et j’encaissai le coup. Apeurés, les garçons reculèrent contre moi alors que nous tentâmes tous de la calmer.
-Mais non Maman ! Concentre-toi sur de jolies choses ! Pense à la conception des jumeaux... Leur naissance...Quand tu m'as vu à la boulangerie ! Dis-je très vite.
Mais elle se braqua à la place et se secoua violemment la tête en grommelant :
-Non ! Non ! Non ! Laissez-moi ! Je vois votre petit jeu ! Vous amenez toute la famille pour m’éloigner de Mamie Anna ! Je veux qu'elle ! C'est tout ! Dites-moi où elle est !
Déglutissant péniblement, je chuchotai d’une voix directe :
-Mamie Anna est morte le jour de Noël il y a sept maintenant...
Affligée de cette réponse elle se tapa violemment la tête en pleurant :
-Quoi ?! Non ! Vous mentez ! C'est ma faute...C'est moi qui l'ai tué !
-Mais non petite sœur...Mais non, murmura tout de suite Tatie Elsa d'une voix maternelle, ne dis pas de bêtises...
-Tais-toi ! C’est la vérité ! Chouina-t-elle encore.
Elle ne s’arrêta pas jusqu’à ce que mon oncle la ramène contre lui avec patience. Câline, elle se sentit soudain honteuse et marmonna :
-Pourquoi je suis comme ça ?!
-Ce n'est qu'une mauvaise passe mon amour...Pense à de belles choses comme tes enfants ! Insista-t-il.
Respirant un grand coup, elle ferma bientôt les yeux et énuméra :
-Oui...mes enfants...Emma...Pierre...Suzanne...Nikolas...
Il me fallut un temps pour comprendre qu’elle percevait la vie d’une de ses homologues. Oui...Ses autres elles-mêmes pouvaient également la maintenir en paix...Même si nous ne savions pas vraiment si elles étaient aussi victimes du sort de cette maudite Mère Fouettarde...
-Ma Furie Rousse chérie ! Cria soudain Mamie Dudu, interrompant mes interrogations.
Tout comme le reste de notre fratrie, elle l’étreignit fermement. Puis elle se tourna vers moi en renchérissant :
-Bravo ma petite Gaga ! Je savais que tu y arriverais ! Ta persévérance a gagné ! Désormais plus rien ne t’arrêtera ! Ton mariage avec Léon...L’éducation de tes jumeaux...
Je n’eus pas le temps de lui dire que je ne l’avais pas mis au courant que cette dernière entra dans une nouvelle crise en entendant ses propos. Les joues en feu, elle se tourna vers moi et répliqua alors d’une voix endiablée :
-Quoi ?! Ma fille se marier ! Ah ça non alors ! Qu’est-ce que j’entends en plus ?! Tu es déjà enceinte alors que tu n’es pas passée par l’autel ! Non de non ! Espèce de catin ! Comment as-tu osé ?! Tu es bien comme la grosse femme dont tu portes le nom ! Une sale p***** qui n’aurait jamais dû existé ! Une erreur de la nature !
Ne s’attendant pas à une telle réaction, ma grand-mère choquée lui donna un soufflet en se fâchant :
-Que je ne te reprenne pas à dire de telles atrocités sur ton enfant Anna d’Arendelle ni sur ma grand-mère ! Tu devrais avoir honte de tes propos !
Me forçant aussitôt à faire la part des choses, je chuchotai :
-Non...Euh...Laisse Mamie Dudu...Elle est comme ça depuis tout à l’heure...Il ne faut pas lui crier dessus mais lui montrer que nous sommes là pour elle...
Je me tournai immédiatement vers cette dernière pour confirmer mes dires et lui pris alors sa main avant de la glisser contre mon ventre et reprendre comme un refrain :
-D’ailleurs, j’aimerais te présenter tes petits-enfants...
Le visage de ma mère s’affaissa face à mon calme et elle s’appliqua à ressentir leurs auras respectives si bien qu’elle fléchit de tendresse quelques secondes plus tard. Elle n’eut toutefois aucun geste de sympathie à mon égard et détailla encore mon corps avec dégoût avant de conclure :
-Bien...Je suppose que ça devait se passer ainsi...Je serai donc rétablie pour assister à ton mariage ma chérie !
-Nous t’aiderons, assura Mamie Dudu, oui nous t’aideront et nous y serons tous ! Ensemble !
Pour la référence à la musique...Elle est tirée de la comédie musicale sur Molière et c'est marrant parce que quand j'ai commencé à l'écouter je l'identifiais à "notre Grosse Gaga"
Et pour les dessins
Bon chapitre 5
Chapitre 5 : Regardez-moi :
TIMELINE ACTUELLE...
-Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ? J'y suis pour quelque chose après tout ! S'écria Léon, joueur, en déviant mon corps vers le sien pour pouvoir m'enlacer amoureusement.
-Non ça ira... Je... Je ne préfère pas... C'est un combat que je dois mener, seule ! M’exclamai-je avec conviction.
Non d’accord avec cette réponse, mon fiancé me regarda avec une moue attendrie et inquiète. Il se sentait clairement coupable que ça moi qui prenne tout mais je n'avais pas le choix. Je craignais trop la réaction de Papa à son égard. Qu'importe Helga ! Aujourd'hui tu vas réveiller Maman ! Pensai-je fortement. C’était ça le plus important de ma visite en Arendelle en réalité ! J'avais en effet profité des vacances pour améliorer ma tactique de réveil. Je me sentais plus sereine à présent que j'avais Mamie Dudu comme soutien. J'avais donc utilisé les deux semaines de repos sans relâche pour améliorer toutes les tactiques qui puissent la réveiller. Je devais le faire ! Pour prouver à tout le monde et me prouver à moi-même que j'étais capable d'être autre chose que la pauvre Helga Westergaard qui décevait plus qu’être admirée. Ma grand-mère et Papy Antoine me l'avaient déjà fait comprendre quand ils m'avaient touché à demi-mot, l’autre fois, qu'ils allaient s'occuper des différentes matières de cours avec toute la communauté pendant seulement quelques mois. Ils avaient utilisé l’excuse de la grossesse pour me passer la pommade.
Donc oui ! Je réussirai ! Je prouverai à tous que j'en suis capable !
-Combien de temps comptes-tu rester là-bas ? Questionna soudain Léon qui se languissait déjà de mon retour alors que je n’étais même pas encore partie.
-J’ai dit que j’y passai deux jours...S’ils ne me chassent pas, d’ici là ! Plaisantai-je.
Mais cela ne faisait pas rire mon fiancé qui s’inquiétait vraiment de la réaction de mes proches.
-Allez...Ne fais pas cette tête-là...Tout ira bien pour moi ! Je t’assure ! Papa ne pourra pas me garder de force au royaume...De toute façon, il n’en aurait pas envie, il a déjà ses deux filles, sa famille, je suis bien trop encombrante pour lui ! Le rassurai-je, et puis de toute façon, la Forêt Enchantée a besoin d’une chamane et c’est moi qui le suis officiellement !
-Je te souhaite d’avoir raison ma Helga chérie...Je te demande encore pardon pour avoir haussé le ton l’autre fois, murmura-t-il en m’embrassant le cou.
Ne souhaitant pas repenser à notre dernière dispute, je lui pris plutôt ses mains pour les amener sur mon ventre lui faisant comprendre par la même occasion que c’était dernière nous. Bébé 1 et Bébé 2 étaient notre avenir, il était donc inutile de revenir sur des polémiques qui n’avaient plus lieu d’être.
-Tu es certain que ta mère refuse ma proposition ? L’interrogeai-je à mon tour un peu contrariée.
-Oui ! Elle dit qu’elle s’est enfin raisonnée et que nous devons avoir notre intimité de vie de couple. De toute façon, ce n’est pas comme si nous étions très loin d’elle si jamais elle a un soucis ! Nota-t-il.
-Non en effet ! Commentai-je, tu lui as bien spécifié qu’elle sera toujours autant nourrie et que tu lui feras le fourrage et la chasse pour elle jusqu’à ce que Per ait douze ans ?!
-Oui, elle est au courant...Je dois t’avouer qu’elle est tellement contente que tu sois enceinte qu’elle a changé radicalement d’avis sur tout...Je suis passé de l’être irresponsable à un jeune fiancé avisé alors que nous aurons deux charges en plus à nourrir d’ici quelques mois... C’est à ne rien y comprendre, dit-il moqueur, elle attend juste notre mariage avec impatience maintenant !
-Je comprends amplement, murmurai-je, moi aussi j’ai hâte...
Enveloppés d’amour, nous nous donnâmes encore une longue étreinte désirée. C’était un fait indéniable : Ni l’un ni l’autre n’avions envie de nous quitter.
-Bon allez ! Il est temps que Bébé 1, Bébé 2 et moi nous mettions en route sinon nous n’arriverons jamais à partir ! Le taquinai-je en me forçant à m’éloigner de lui.
-Oh ? Pourquoi si tôt ?! Demanda-t-il un peu boudeur.
Sans attendre, il s’approcha un peu de moi et joua avec mes cheveux ainsi que mon bas du dos... Je compris tout de suite ce qu’il avait envie de faire et le grondai bientôt :
-Léon tu n’es pas raisonnable ! Ce n’est pas bon pour une grossesse gémellaire d’avoir autant de rapports ! Les contractions perturbent l’utérus ! C’est Béata qui m’en a fait part !
Agacée, je savais que je lui en demandais beaucoup car je devais moi-même fournir un gros effort de ce côté-là. Certes j’aimais nos instants de complicités où nous corps ne faisaient qu’un, mais je devais aussi penser à protéger notre progéniture.
-Quand comptes-tu leur choisir des prénoms ? Questionna-t-il, un brin boudeur.
-Quad comptons-nous, tu veux dire ! Rectifiai-je d’une voix exacerbée, ton avis compte autant que le mien !
-C’est que...Je crains de ne pas être très doué pour ça ! Mais si tu as déjà des idées, dis toujours et je te révélerais si cela me convient ou pas, reprit-il.
-Je n’ai pas le temps, soulevai-je déjà consciente que j’étais en retard.
J’allais recevoir des réprimandes de Tatie Elsa à coups sûr ! Mais cela ne sembla pas gêner mon amant qui me retint encore par le bras en chuchotant :
-Ah parce que tu en as alors ?! Mince ! Maintenant que je sais ça ! Je ne pourrai jamais attendre ton retour...Dis-moi Helga chérie... Allez...Je ne me moquerai pas...
Face à ses yeux noirs qui me fixaient avec amour, je n’eus soudain plus aucun scrupule à prendre quelques minutes et respirai un grand coup avant de bredouiller :
-Eh bien...Comme tu as du t’en apercevoir...Dans notre famille nous aimons bien reprendre les prénoms de nos ancêtres...Alors je me disais qu’on pourrait faire de même...Mais de ton côté...
Ses joues s’empourprèrent alors d’émotions et il me signe de poursuivre, incapable de parler.
-Voilà...Donc...Est-ce que...Maëlle et Frantz comme tes grands-parents t’iraient ?
Il laissa passer quelques secondes où mon cœur battit à tout rompre et son visage s’illumina avant qu’il ne m’avoue :
-Le franc et la princesse...Hum...Oui...Cela résume bien nos origines à chacun... Je suis amplement d’accord...C’est Maman qui va être contente !
N’étant pas sûre de bien comprendre, j’insistai aussitôt :
-Alors c’est un oui Monsieur Delahage ?
Il me vola tout de suite un baiser pour me l’affirmer et je profitai encore un peu de l’instant avant de me détacher.
-Bon...Cette fois il faut vraiment que j’y aille ! A bientôt mon amour ! Souhaite-moi bonne chance ! Clamai-je.
-Bon courage ma chérie ! S’enquit-il en me laissant enfin filer.
Je le laissais dans la maison et me dépêchai d’appeler un Géant pour me rendre dans le royaume. Epuisée par mes jumeaux qui avaient rapidement pris leur aise depuis que j’avais compris qu’ils existaient quinze jours plus tôt, je dormis durant tout le trajet. Ce fut l’esprit de la terre qui me réveilla quand nous arrivâmes aux abords d’Arendelle. Peinant à contenir mon stress, je me répétais le texte que je m’étais préparée à l’avance :
-Papa...Tatie...Je me suis fait un ami depuis presque un an dans la Forêt Enchantée...Et...Euh...Il s’avère qu’au fil du temps nos sentiments d’amitiés se sont transformés en sentiments amoureux...Et...Me voilà fiancé...
Je m’arrêtai un instant et soupirai en ajoutant :
-Bon jusqu’ici...Il ne devrait pas trop y avoir de problème.
Mémorisant à nouveau la suite de mon texte, je repris alors :
-Léon Delahage...Oui car c’est comme ça qu’il s’appelle...D’ailleurs je devrais peut-être le préciser au moment où je dis que je suis devenue amie avec quelqu’un...Bref ! Léon Delahage et moi nous avons passé beaucoup de temps ensemble...Que tous les deux...Et moi, comme personne ne m’avait appris, je pensais seulement qu’on tombait enceinte qu’à certaine période...Un peu comme les animaux...Donc nous n’avons pas vraiment fait attention...Bon là ils vont pas être contents, je vais peut-être me prendre une claque...Je laisse faire et j’enchaîne pour les rassurer... Mais tout est arrangé ! Mamie Dudu est au courant de mon état et elle m’a conseillée de me marier avec Léon, chose que nous comptons faire dès la fin du mois ! Voilà, voilà ! Maintenant je vous laisse et je vais aller réveiller Maman ! Et là je pars sur un air déterminé et c’est parfait !
Confiante, je descendis enfin de la grosse main de mon ami et me répétais encore une fois ma tirade en remontant toute la ville jusqu’à atteindre la cour où trônait la chapelle. J’imaginais Maman, en mariée enveloppée de sa robe en gandie presque trop grande pour elle et de son voile qui lui tombait par-dessus le visage jusqu’aux pieds...Elle-même enceinte de moi... Oui...Elle était magnifique sur les clichés que j’avais pu observer à quelques reprises dans notre autre temporalité ou dans l’Hellheilm... J’avais finalement suivi le même chemin qu’elle...
Montant enfin sur le palier du palais, les gardes me reconnurent et j’eus le droit à un « bonjour princesse Helga » avant de clamer avec autant de dignité possible :
-J’ai demandé une entrevue avec le prince Hans des îles du Sud et la Reine Elsa d’Arendelle !
Cela sonnait toujours faux quand ça sortait de ma bouche puisqu’on ne m’avait jamais appris les codes mais les gardes ne s’en offusquèrent pas et l’un d’eux m’escorta jusqu’à la salle du conseil numéro deux où Kay avec un rictus amusé avait un œil rivé dans la serrure.
-Ô ! Vous voici douce enfant ! Vos Majestés commençaient à trouver le temps long, nota-t-il.
Eh bah, quand c’est pas Ylva...C’est lui...Bougonnai-je intérieurement, manquant de vomir en entendant les couinements qui se propageaient dans l’autre pièce...C’est qu’elle cache bien son jeu Tatie...Gerda ayant également virée au rouge pivoine en comprenant ce qui était en train de se passer, renchérit alors très embarrassée :
-Vous...Vous devriez peut-être aller voir vos frères et sœurs dans la salle de jeu Altesse, ils ont terminé leur leçons de la matinée !
Approuvant vivement cette décision du chef, je laissais les domestiques à leurs ouvrages et marchai d’un pas rapide vers la zone ouest du château. Il y avait pas mal d’animation dans la pièce si bien que j’entrai bientôt dans un véritable capharnaüm.
-Oh grande sœur ! Tu es enfin arrivée ! S’écria Kirsten de sa voix posée alors qu’Elysia était saucissonné à ses pieds.
Ce fut la seule qui vint me saluer alors que Pieter et Rita étaient coincés dans une espèce de cachette improvisée avec des cartons et des draps de lits. Les trois affichèrent une mine boudeuse à mon égard de toute façon.
-A quoi êtes-vous en train de jouer ? Demandai-je, intriguée.
-A un procès ! Répondit Kirsten très fière, Papa et Maman nous ont expliqué comment cela se déroulait l’autre jour, je fais le rôle de Maman parce que c’est moi qui lui ressemble le plus ! Et je viens de mettre Rita et Pieter en prison parce qu’ils se sont donnés un bisou alors qu’ils sont de la même famille... C’était ça l’objet du vrai procès de la semaine dernière ! Ils étaient incestueux, il a dit Papa !
-D’accord ma poupette...Et Elysia dans ce cas ? Questionnai-je faisant semblant de m’intéresser.
-Oh lui...J’allais justement le condamner à mort avant que tu arrives ! S’exclama-t-elle ravie, mais puisque tu es là maintenant autant que ce soit toi qui fasses le bourreau ! Je n’ai pas envie de me salir les mains !
Sans attendre, elle attrapa au sol une épée en bois et me la tendis en me défiant du regard. Elle me faisait clairement passer un test. Si je n’entrais pas dans le jeu, je perdais le seul soutien qu’il me restait. Et si j’effectuai son ordre, ils se débrouilleraient tous pour déformer ce que je m’apprêtais à faire. Ce n’est pas grave Helga, ils ne sont pas aussi calculateurs, me rassurai-je intérieurement.
Prenant enfin possession de la fausse arme, je me ruai alors sur le premier jumeau et fis semblant de la lui planter avec force dans l’abdomen tout en produisant le giclement du sang avec ma voix. Pas en reste, il s’appliqua à le faire aussi de son côté et bredouilla soudain dans un dernier souffle d’amertume :
-Pouf...Et...Je...Suis...Mort...Comme...Maman !
M’enflammant tout de suite en entendant ses propos, je criai vite :
-Elle ne l’est pas ! Maintenant tais-toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles !
N’appréciant pas mon ton, mon cadet reprit aussitôt :
-Si elle l’est ! Parce que toi et ton incompétence être incapables de la ramener !
-Tu verras qu’aujourd’hui, je vais y arriver ! M’écriai-je.
Voulant tasser l’affaire, je fus encore plus vexée lorsqu’il réitéra soudain :
-Non, je ne te crois pas ! Plus aucun de nous ne te crois ! Tu es plus notre sœur ! On l’a décidé sur un papier l’autre jour ! Montre-lui, Kirsten !
Satisfaite de ne plus être la pimbêche du groupe, la jumelle me lança un sourire narquois et se dépêcha vite d’aller chercher un document cachée sous son bureau attitré. Elle me le ramena et me le tendit fièrement en rétorquant :
-Aurais-tu besoin que je te le lise ?!
C’en était trop ! Elle se prenait pour qui à la fin ?! N’arrivant plus à me contrôler, son air arrogant me mit hors de moi et ma main rencontra à son tour sa joue. Sensiblement humiliée, elle ne tarda pas à pleurer de colère alors que je déchirai leur stupide papier.
-J’en ai assez à la fin ! Assez que vous me considériez comme une moins que rien ! Je suis votre sœur ! Mon Papa c’est Hans et ma Maman c’est Anna que cela vous plaise ou non ! Point ! M’énervai-je.
Consciente que cela ne servait à rien de leur faire payer toutes les immondicités des adultes, je n’y pouvais rien et crachai encore sachant que cela leur ferait du mal :
-Et puis si vous voulez tout savoir ! Je vous ai remplacé ! Oui ! J’ai trouvé d’autres enfants qui m’aiment plus que vous, eux ! Ils s’appellent Per, Rackel, Enge et Ilse ! Et ceux sont les frères et sœurs de mon amoureux ! Voilà comme ça vous aurez enfin obtenu ce que vous voulez et vous ne me verrez plus jamais ! Sur ce ! Adieu !
Laissant la pagaille dans la salle, je fis attention à ne pas produire de mouvements brusques en me relevant et sortis enfin de la pièce en gardant la tête haute. Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver en plein milieu du corridor avec Tatie Elsa et Papa qui avaient visiblement fini leur échauffement amoureux et venaient à ma rencontre...
-Tu es en retard Helga Westergaard ! Décréta ma tante en guise de bonjour.
-En réalité, je suis là depuis une bonne demi-heure mais vous avez aussi pris votre temps de votre côté ! Maintenant si vous le voulez bien ! Nous pourrions discuter comme des adultes responsables ! Clamai-je d’une voix cassante.
-Bien sûr ma princesse, approuva Papa face à mon air contrarié.
La reine des neiges me détaillait déjà avec des yeux suspicieux. Ne faisant pas attention à elle, je leur passai alors devant et nous nous retrouvâmes bientôt attablés, eux deux face à moi. D’un coup moins rassurée, je me rappelai tout de même mon monologue et trouvais enfin la force de dire :
-Papa...Tatie...Je...Je me suis fait un ami...Dans la Forêt Enchant...
Je n’eus pas le temps d’aller plus loin que Tonton Kristoff déboula dans la pièce en me lançant des yeux fâchés et bougonna :
-Helga ! Il faut que je te parle ! C’est urgent !
Il avait ajouté cela en me fixant avec frustration.
-Nous t’écoutons Kristoff ! Nota Papa.
-Voilà...Tu as mis un beau bazar dans la salle de jeux, jeune fille ! Je reviens de ma tournée au village et je voulais passer dire bonjour aux enfants ! Mais j’ai eu quatre bébé trolls qui se sont rués sur moi en clamant que tu avais un fiancé et que tu ne voulais plus d’eux ! Grommela-t-il.
Prise de court, je ne réussis plus à parler alors que Tatie Elsa renchérit :
-Qu’est-ce que c’est que cette histoire Helga ?!
-Pourquoi t’énerves-tu Kristoff ?! Qu’est-ce que ça peut bien faire ?! Elle a vingt-six ans ! Lança alors Papa.
Je tombais des nues et ne répondis pas, trop ulcérée par sa réaction. Il se fichait complètement de la situation. C'était mon père mais il me considérait déjà comme une adulte. Cela me fit bouillir. Les moments que nous passions ensembles ne servaient-ils à ce point à rien ?! Pensai-je avec horreur.
Oubliant brusquement le discours que je m'étais préparée à l'avance, je répliquai directement :
-Bien...Euh...Donc...Comme vient de le préciser Papa...Je vais réveiller Maman et je vais me marier. Vous ne m'aurez plus jamais dans les pattes ! Et nous ne ferons plus semblant de faire comme si tout allait bien entre nous alors que je sais très bien que ce n'est pas le cas ! Oh ! Et vous n’aurez rien à débourser, ne vous en faites pas !
-Enfin Helga ! On ne choisit pas un homme sur un coup de tête ! S'emporta Tatie Elsa, outrée, C’est pas possible d’être à ce point la même que sa mère ! Retiens-moi Hans je vais la congeler sur place !
Ne se rappellerait-elle pas Léon non plus ?! Visiblement pas vu la température de la pièce qui refroidit d'un coup. Face au peu d'engouement de Papa qui s'était figé en comprenant petit à petit le sens de ses phrases, elle se tourna alors vers lui et grommela :
-Mais dis quelque chose, toi ! C'est ta fille, même majeure !
Presque déçue qu’elle me crie dessus à sa place, je lui lançais à mon tour un regard furibond.
-Je...Je...Je sais pas quoi dire, moi ! Se défendit-il enfin sous le choc.
-Hans Westergaard, si c’était Rita ou Kirsten qui t’annonçaient cela, tu dirais quoi ?!! Renchérit-elle férocement.
Sa réaction spontanée me conforta dans l’idée que je n’étais définitivement rien pour lui. Plus soucieux du sort des jumelles, il cria alors :
-Le premier qui touche à mes filles de façon non officielle, il termine en sang !
Au bord des larmes de voir que je n’étais pas sur la même longueur d’ondes qu’elles, je peinais à grommeler :
-Parfait, j’ai bien fait de ne pas te présenter Léon dans ce cas !
Comprenant que j’avais été blessée, il retrouva alors une posture royale et essaya de m’approcher mais je fis celle qui ne le voyais pas et me contentais de regarder Tatie Elsa qui m’houspilla avec force en clamant encore :
-Au contraire, jeune fille ! Ton galant aurait dû venir avec toi ! Cela s'appelle le respect du protocole ! Maman est-elle au courant ? Vous a-t-elle surveillée comme il fallait !?
-Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ! Je vois bien que vous vous en fichez de toute façon ! M’enflammai-je en croisant mes bras sur ma poitrine, gonflée de lait.
-Oh ! Il nous en faudra plus que ça Helga ! Rugit-elle en me lançant un regard glacial.
Ne me laissant pas le choix, je rétorquai :
-Mais oui ! C’est elle qui m’a envoyé vous voir. Elle ne le sait pas depuis longtemps elle non plus. Mais c’est elle qui m’a poussé à me marier !
Papa et Tatie Elsa se lancèrent tout de suite un regard inquiet alors que ce fut Tonton Kristoff qui s’écria pour me faire culpabiliser :
-Non ?! Ne me dis pas que cette précipitation est dûe... ?! Bon sang ! Mais tu n’as pas pensé à ta mère !?
-Si justement ! Criai-je, je ne fais que ça y penser depuis huit mois ! Oui que ça ! Vous croyez quoi ?! Que je ne sais pas que je vous ai déçu et que je vais encore vous décevoir en vous annonçant que j’attends deux enfants ! Car oui ! Je suis enceinte ! Voilà ! Voilà pourquoi on se marie dans quinze jours ! Maintenant vous venez ou vous venez pas, ce n’est plus mon problème ! Moi je vous ai transmis ! Sur ce, je vous laisse ! J’ai ma mère à aller réveiller, moi !
En ayant marre de leur peu de réaction, je me dirigeai déjà vers la porte quand Tonton Kristoff qui était l’homme le plus patient et le plus gentil du monde me stoppa vivement sous les regards toujours abasourdis de Papa et Tatie avant de me décocher une gifle violente au passage. Méritée ou pas, je fus tellement surprise que ce soit lui qui me la donne que je n’osais plus bouger. Le maximum de la tension était passée. Ce fut le tour des aveux. Les non-dits n’avaient que trop duré !
Tatie Elsa fut la première à commencer avec toujours autant de dignités et de mépris…
-Princesse Helga Westergaard, vous nous avez hautement déçus ! Clama-t-elle hargneusement, quel exemple honteux vous inculquez à vos frères et sœurs ! En tant qu’aînée, il doit suivre votre route ! J’ose espérer que ce ne sera pas le cas pour nos jumelles !
-Il faut dire que tu as toujours eu une haute opinion de moi, ma tante ! Rechignai-je en maintenant mon ventre ferme pour la braver.
C’était vrai. Dès le départ j’avais été vue comme une menace par ce cinquième esprit à laquelle Maman vouait un culte. Elle m’avait d’abord empêché d’avoir des moments avec Papa et il avait fallu que je m’éloigne une première fois de toute ces membres, avares en compliments pour la faire changer d’avis. Elle disait m’avoir pardonné mais je savais bien qu’il n’en avait jamais été rien. A ces yeux, je demeurais la pauvre orpheline prisonnière de ces familles recomposées. Elle inculquait à Papa une constante compétition entre Rita, Kirsten et moi comme s’il devait en permanence choisir entre nous trois. Après cela, elle me rabâchait sans cesse d’être la jeune fille idéale pour les plus jeunes de la fratrie. La seule chose qu’elle n’avait jamais compris, c’est que les véritables modèles de perfection demeuraient elle ou Kirsten...
Se retrouvant sans voix face à mon répondant, je lui facilitai bientôt la tâche en ajoutant :
-Mais pour ta défense Tatie, je n’ai jamais eu une très haute opinion de moi-même non plus. Et si mon état t’inquiète tellement, je compte le cacher aux jumeaux et aux jumelles puisque je vais juste aller réveiller Maman et quitter le royaume tout de suite. Voyez ! Je vous facilite la tâche ! Je me chasse avant même que vous le fassiez !
Radoucie par mes paroles, la reine des neiges retrouva une mine apeurée avant de reprendre :
-Je ne te demande pas d’agir comme telle Helga. Excuse-nous d’être si tendus…C’est que…Tu nous prends de court aussi…Ce mariage…C’est une mauvaise idée…Combien même cet homme t’aurait mise enceinte ! C’est trop précipité ! Pour ma part, je m’y oppose clairement !
-Je n’attendais pas ton approbation et tu n’es pas obligée d’y assister Tatie…Vous ne l’êtes pas ! Rectifiai-je en les regardant tour à tour.
-Ne sois pas ridicule ! Bien sûr que nous devons y aller ! Cela serait peu convenable que la première princesse héritière d’Arendelle ne soit pas entourée de la famille royale le jour de ses noces, pesta-t-elle.
-Moi de toute façon, je ne t’accorde pas ma bénédiction sans passer par une rencontre avec ce Léon Delahage ! Renchérit Papa d’une voix faussement gentille, j’ai quelques petites choses à lui dire !
A ma grande surprise, il eut enfin un geste paternel et me serra bientôt dans ses bras.
-Hans, tu ne penses tout de même pas à lui donner une correction ?! Cela ferait jaser ! Déjà que ça va être le cas à cause de ces bébés ! Renchérit soudain Tatie en pâlissant.
Indifférent à ces propos mon père me lança encore un regard protecteur et me resserra contre lui en répliquant :
-Pourquoi ne le ferais-je pas Elsa chérie ?!
Voyant sa mine toujours grave, il reprit plus sur le ton de l’humour :
-Oh ça va ! Je plaisantais ! De toute façon, je ne sais que trop ce que ça donne quand c’est un échange consentant…Et puis si je ne me trompe pas, tu étais également enceinte des jumelles quand nous avons convolé en justes noces !
Affligée par cette révélation, je regardais ma tante avec étonnement et un sourire vengeur se dessina bientôt sur mon visage. De plus en plus rouge, elle articula en cherchant sa respiration :
-Oui…Bah…Euh…Bon…C’est pas une raison…Hein !
-Alors qu’Anna et moi sommes restés très sages ! Jubila à son tour Tonton Kristoff.
-Non vous avez fait attention, nuance, grommela-t-elle encore.
Cela apaisa définitivement l’atmosphère et mon oncle intervint à nouveau :
-Et puis tu sais Hans…Ce jeune homme semble sincère s’il souhaite l’épouser !
-Ou du moins, assumer ses responsabilités, dit-elle une nouvelle fois d’une voix pincée.
Face à mon silence, il répéta :
-Il le souhaite, n’est-ce pas ?
-Oui mon oncle, répondis-je en ne me détachant toujours pas de Papa, il le désire plus que jamais...Il m’a demandé en mariage après six mois de rendez-vous galants qui ont été purement platoniques.
-Mais qui ne le sont pas restés visiblement, railla encore ma tante en détaillant mon ventre du regard.
-Non...C’est exact…Depuis Noël...Comme il est de coutume, toute la communauté l’a fêtée ensemble avant que Léon et moi finissions la soirée chez moi, c’est la nuit où la conception s’est faite...Murmurai-je très gênée.
-Tu es donc de quatre mois ?! Calcula-t-elle rapidement.
-C’est bien cela, je viens de finir le premier trimestre, dis-je d’une voix tremblante, je...J’attends de faux jumeaux.
La remarque fissura une nouvelle fois le visage de ma tante de rage mais c’était bien la seule encore enclin à la panique puisque Père insista quelques secondes plus tard d’une voix plus posée :
-Il n’empêche, ma princesse que j’aimerais rencontrer ce jeune homme ! Si tu l’as choisi, cela veut dire que c’est quelqu’un de bien ! J’ose espérer que ta grand-mère aurait fait le nécessaire si cela n’avait pas été le cas.
-Je l’aurais fait avant ! Tu oublies qui est ma mère ! M’écriai-je d’un ton léger.
Cela réussit à la dérider légèrement et elle osa bientôt un petit sourire nerveux. Malgré son inquiétude, l’atmosphère finit par se détendre et je fus soulagée que la conversation ne se soit pas envenimée. Désirant les rassurer tous, je repris aussitôt :
-Malgré ce que vous pensez, Léon est un homme d’honneur, bien sûr qu’il veut aussi vous rencontrer...Pour tout vous dire, il voulait même venir avec moi aujourd’hui mais je ne l’ai pas autorisé. Je préfère que vous vous voyez dans la Forêt Enchantée. Sur son terrain. Il sera moins anxieux.
Papa approuva du chef et me regarda soudain…Avec fierté. Je poussai immédiatement un soupir de soulagement. Il m’aimait. D’une façon différente de mes petites sœurs, certes, mais il m’aimait quand même. Il m’embrassa bientôt tendrement le front et murmura :
-Ma si grande fille...Je suis soulagé que quelqu’un veille sur toi...Tu ne seras plus jamais seule.
Moins enjoué que lui, Tonton Kristoff souleva tout de suite :
-Elle ne l’était pas jusqu’à présent non plus Hans ! Chaque fois que nous avons fait un pas vers elle, elle s’est renfermée toute seule...Ce qui n’est pas sans rappeler un certain trait de caractère...
Il se tourna avidement vers la reine des neiges qui hocha la tête, compatissante.
-Oh oui…Inutile de le nier...Combien d’années, j’ai passé à rejeter ceux qui voulaient à tout prix m’aider...Anna...Maman...Papa, nota-t-elle nostalgique, mais il y a des natures comme ça qui préfèrent avancer en solitaire...Toi, petite Gaga, ce n’est clairement pas ton cas ! Regarde ! Dès l’instant où nous t’avons tous tournés le dos, tu t’es réfugiée dans les bras du premier homme sur ton chemin ! Et là pour le coup, sans t’offenser Kristoff, cette action se retrouve également chez une autre personne que nous affectionnons tous !
Mon oncle éclata aussitôt de rire comme s’il y a repensait tout de suite et renchérit :
-Un point partout ! Mais oui ! Je me souviens de ma première rencontre avec Anna ! Elle m’avait sauté dessus avec une telle véhémence pour m’inviter à ce fameux bal que je n’avais pas pu en placer une !
Me sentant en sécurité, je pouffais à mon tour et murmurai d’une voix sincère :
-C’est très gentil d’essayer de me faire sentir que je fais partie de cette famille en tous cas !
-Parce que c’est le cas, Helga d’Arendelle Westergaard, dite Piceaerd ! S’exclama à nouveau ma tante.
-En effet ! Et là où tu croyais avoir perdu une filiation tu en as en réalité gagné deux ! Insista mon oncle…Et de ce que j’ai compris parmi les babillages geignards de nos quatre petits monstres, Léon a autant de frères et de sœurs que toi, n’est-ce pas ?!
-Oui, c’est lui aussi l’aîné et il a même nombre exact, soulignai-je, sa Maman est veuve et c’est lui l’homme de la maison.
-Voilà donc ce qui a été la première chose commune qui vous a rapproché ! S’écria-t-il encore.
Je hochai la tête puis Papa ajouta :
-Ce n’est pas facile de trouver sa place dans une fratrie, n’est-ce pas ?! Je suis le petit dernier et j'avais peu d'écart avec les décuplés. Pourtant je n’ai jamais eu aucune complicité avec eux, excepté ton oncle Yohan ! Il a été le seul à me chouchouter alors que bien souvent le dernier d'une grande fratrie est surprotégé... Comme c'est le cas de ta Tante Lucia !
Sentant qu’elle devait parler à son tour, ma tante déclara aussitôt :
- Quand tu es l'aînée, tu as bien souvent le mauvais rôle car c'est toi qui dois être le plus exemplaire et faire une sans-fautes. Tout repose sur toi. Je te laisse imaginer dans quels états cela me mettaient quand Papa et Maman me grondaient pour une faute commise par Anna... Bien qu'ils étaient tous les deux très laxistes jusqu'à l'apparition de l'accident. Mais voilà, il faut que tu grandisses plus vite et que tu apprennes à gérer tes sautes d'humeur car tout le monde compte sur toi et te pointe du doigt à la moindre occasion. Est-ce pour autant que tu es moins aimée ?! Bien sûr que non !
Mêlée à la lancée, Tonton Kristoff dit également :
-Hormis la reine Iduna je pense dire sans m'en vanter que je suis le seul qui soit passé par l'orphelinat et qui comprend le sentiment de solitude profond que l'on ressent quand on se retrouve véritablement seul. Cette peur qui nous ronge l'intérieur en permanence à nous demander "pourquoi moi ?!" " Comment en suis-je arrivé là ?!" Très honnêtement sans la compagnie de Sven je ne sais pas si je serai devenu un homme bien.
-Mais je croyais que Béata ne t'avait pas laissé à cet endroit ?! Soulignai-je confuse.
-Oh mais elle a fait encore mieux ! Elle a utilisé cet asile comme une garderie...Oui, elle me laissait puis revenait me chercher de façon aléatoire pour m'emmener sur le terrain auprès des autres débiteurs de glace. Puis elle s'est entichée de Niklas et c'est là que j'ai préféré aller voir les trolls pour échapper à la rigueur de cet homme militaire... Bref tout ça pour dire que tu n'es pas orpheline même quand tu croyais l'être ! Et à partir de maintenant tu ne le seras plus jamais, c'est promis ! Renchérit-il.
Emerveillée par autant de sincérité, je les regardais tous avec des larmes pleins les yeux.
-Merci, soufflai-je, alors…Vous vous joindrez à nous pour notre mariage qui se déroulera au 28 avril ? Nous avons convenu de cette date en hommage à Maman et toi, Papa !
Il écarquilla des yeux de surprise ce qui laissa le soin à Tatie d’afficher un sourire inconsciemment de victoire. Oui…Il n’en avait aucun souvenir mais les décrets officiels ne mentaient pas, eux. Passant outre, je renchéris tout aussi vite :
-La date du mariage c’est fait… Maintenant…Pour l’entretien avec Léon, je vous invite tous, la semaine prochaine à passer deux jours dans la Forêt Enchantée, qu’en dites-vous ?!
-Il faut voir si ça coïncide avec ce qu’on a déjà planifié mais effectivement cela pourra faire le plus, bien grand à tout le monde ! Petits comme grands ! Admit ma tante avec enthousiasme.
Satisfaite de cet échange, je me rehaussais et lançai encore :
-Bien…A présent, je vais aller réveiller Maman ! J’ai beaucoup travaillé mes techniques et je sais que je vais y arriver… Oui ! Je vais réussir !
M’offrant une moue non convaincue, ils acceptèrent tout de même de me laisser le champ libre pour que je puisse quitter la pièce. Longeant le corridor d’un air grave et déterminé, j’entrai enfin dans la chambre propre qui sentait le renfermé. Elle n’avait pas bougé, dormant toujours paisiblement avec son teint rose, son air juvénile et son poids léger.
-Nous prenons soin d’elle tous les jours, m’expliqua Tatie Elsa alors qu’une larme de glace glissa furtivement sur sa joue.
Sentant que c’était mon moment de gloire, je m’approchais du lit comme lors de chaque visite et m’assis au côté du haut de corps de ma mère.
-Tu es certaine que le travail que tu entreprends n’est pas trop dangereux pour tes enfants ?! Demanda-t-elle soudain préventive.
-Non, je ne pense pas ! C’est écrit nulle part qu’il faille arrêter le chamanisme, enceinte ! Clamai-je, sûre de moi, je suis à la limite des droits pour effectuer un voyage astral !
-Nous restons avec toi de toute façon, si jamais cela tourne mal ! Et au moindre épuisement tu t’arrêtes ! S’enquit Papa.
-Compris, dis-je.
Puis je les ignorai et agrippai enfin les deux mains froides de ma mère pour trouver la connexion entre nos deux êtres. Ses chakras étaient faibles mais non atteints par une quelconque pourriture. En bonne condition donc, je passai une huile sèche pour intensifier notre lien et fermai enfin les yeux pour que mon âme sorte de mon corps. Me concentrant comme il faut sur ma respiration, je me sentis bientôt partir vers le monde onirique.
Délivrée de mon corps, je domptais ma peur et visualisai…Les limbes avec les souvenirs impérissables qui continuaient de me faire avoir des cauchemars, même maintenant. Déviant donc dans ce couloir éternel et invisible, je plongeai bientôt dans un gouffre sans sentiments et sus que j’étais sur la bonne voie. Des milliers de cocons m’apparurent alors que je savais que je ne devais pas perdre de temps. Usant de patience, j’ouvris aussitôt la bouche et hurlai :
-Maman !!!!!! Mémé Anna !!!!! Où êtes-vous ?!!!!!
A mon grand regret, le calme plat me répondit. Persévérant avec force, je ne me laissais pas abattre et répétai ma phrase. Je n’eus pas plus de succès.
-Cherchons leurs auras ! Me confortai-je.
Fermant les yeux pour accomplir cet exploit, je me dévoilais le plus simplement possible et fus heureuse de sentir des bruissements légers dans un des nombreuses coquilles rêches. Courant comme une folle pour éviter de me retrouver recouverte, je les découvris bientôt à demi atrophiées par les lianes épaisses. Les yeux clos, elles semblaient mal en point à cause de leurs corps qui possédaient toujours la blessure qu’on leur avait infligé lors des mariages. Ne cherchant pas plus, j’allais les secouer avec violence en criant encore :
-Maman ! Mémé ! S’il vous plaît ! C’est Helga ! Répondez-moi !
Plus virulente que ma mère, mon aïeule écarquilla soudain les yeux en murmurant :
-Helga…Maman ? Tu...Tu as perdu du poids ?!
-Non, Mémé ! C’est Petite Gaga ! Repris-je alors qu’elle me détailla enfin.
-Oh...Alors...Tu en as pris...Renchérit-elle.
Evinçant sa remarque, je me tournai derechef vers ma mère pour avoir une réaction de sa part. Ainsi, désirant l’étreindre malgré l’enveloppe poisseuse du cocon, je fus surprise de son rejet alors qu’elle hurla à son tour :
-Qui êtes-vous ?! Ne m’approchez pas sale folle ! Tout ça c’est de votre faute à toutes ! Je vous déteste ! Mes aïeux comme je vous hais !
Reculant par prudence pour protéger mes jumeaux, je demandais tout de suite à mon arrière-grand-mère :
-Qu’est-ce qu’elle a ?
-Je n’en sais rien Petite Gaga mais une chose est certaine, tu ne dois pas rester ici ! Ce n’est pas bon pour toi et tes enfants ! S’écria-t-elle en ayant deviné que j’étais enceinte.
Agacée à l’idée d’échouer une nouvelle fois, je l’implorai :
-Mais je ne peux pas ! Maman dort dans notre temporalité ! Je ne sais pas comment la réveiller ! Je pensais que tu pourrais m’aider !
Bien que je sentis qu’elle réfléchissait, je n’avais pas le temps de m’attarder et butée, je me tournai à nouveau vers ma mère pour attirer son attention. Elle était encore plus jeune ici que celle qui était endormie.
-Maman ! Je t’en supplie ! Fournis un effort pour ton alter ego ! Aide-là à se réveiller ! M’exclamai-je.
J’essayai encore de la prendre dans les bras mais elle refusa mon étreinte et dit avec aigreur :
-Ne me touchez pas ! Je n’ai pas de fille vous m’entendez ! PAS DE FILLES ! JAMAIS JE N’AURAIS D’ENFANTS APRES LE COUP QU’ON M’A FAIT ! DES GARCES ! VOUS ETES TOUTES DES GARCES !
-Qu’est-ce…Qu’est-ce qu’elle raconte ?! Bredouillai-je profondément blessée.
-Du calme chère petite, tu vois bien qu’elle n’est pas dans son état normal…Mais je n’ai rien réussi à en tirer…J’espère juste que mon Elysia réussira à me sauver avec l’aide de Marraine…Pour l’instant nous ne pouvons rien faire que d’attendre ! M’expliqua mon aïeule sereinement.
Alertée par son ton qui indiquait la fin de la conversation, je m’écriai tout aussi vite :
-Non…Non je refuse de repartir sans une solution ! Je t’en supplie Mémé ! Aide-moi !
-Je suis désolée arrière-petite-Piceaerd…C’est trop dangereux pour tes bébés !
Usant le peu d’énergie qu’il lui restait, elle me passa sa main dans les cheveux et invoqua à mon âme de repartir vers mon corps. Les auras s’exécutèrent alors que je hurlai un « NON ». J’eus juste le temps de les voir toutes les deux se faire recouvrir par l’entièreté du cocon que je me sentis réaspirée avec force jusqu’à mon enveloppe charnelle.
-Là…Là…Ce n’est rien ma princesse…Murmura soudain la voix de Papa alors que je fus surprise d’être allongée dans le lit aux côtés de Maman.
NON DE NON ENCORE UNE FOIS ! Eclatant en sanglots à cause de mon échec, je réussis à bafouiller la bouche pleine de salive :
-Je…J’y étais…Pres…Presque…
A mon plus grand étonnement, Tatie, Tonton et lui se regardèrent avec un sourire en coin et ma tante répliqua :
-Mais Helga…Tu l’as réveillée !
-Quoi ?! Demandai-je en me redressant trop vite.
Etourdie, je vérifiais que mes petits êtres allaient bien. Puis je cherchai le corps de ma mère et me collai à elle alors que sa main passa faiblement sur mon visage.
-Helga…Murmura-t-elle d’un timbre faible.
-Maman…Oh ! Maman ! Tu es bien vivante ! Pleurai-je, la tête nichée contre son sein, ma petite Maman chérie…Tu es en vie…Et tu ne me rejettes pas ?!
-Pourquoi le ferai-je ? Demanda-t-elle d’une voix faible et mécanique.
Ne souhaitant pas lui faire part du monstre sanguinaire qu’elle était devenue dans cet endroit maudit, je préférai répondre :
-Pour rien…
-Chut...Ne parle pas petite sœur ! Tu as besoin de reprendre des forces ! Dit son aînée d'une voix ferme en me gratifiant encore du regard pour ce miracle.
Peinant à garder son calme, elle ajouta au bord des larmes :
-As-tu faim ? Nous t'avons fait préparé un repas ! Kristoff va revenir avec les jumeaux, Hans va se charger du décret pour l'annonce de ton réveil au peuple d'Arendelle et j’ai envoyé une missive à Maman pour lui dire...
Trop heureuse, elle la secoua alors vivement avant qu’elle ne s’exclame d’une voix violente :
-Ne me secoue pas ainsi Elsa ! Je me fiche que tu aies effectué tout ça ! Je t’ai dit que je voulais voir Mamie Anna dès mon réveil ?! Alors où est-elle ?!
Mince ! C’était pas prévu ça ! Décontenancée, ma tante m’implora du regard pour que je trouve un intermède. Malheureusement Maman s’en aperçut et reprit sur un ton courroucé :
-Non ! N’utilise pas Helga comme échappatoire ! Je sens que vous me cachez quelque chose toutes les deux ! Amenez-moi Mamie Anna ! Point !
Mon cœur se rétracta...Elle ne se rappelait donc plus qu’elle était morte ?! Ni même ce que nous avions subi dans l’Hellheilm ! Mes aïeux…Je ne voulais pas lui faire part de la nouvelle. Revoyant son homologue et mon arrière-grand-mère emportées dans le cocon, j’eus aussitôt un haut le cœur et me reculai subitement de Maman pour ne pas lui vomir dessus.
-Qu’est-ce qu’il y a Helga ?! Serais-tu malade ?! As-tu fait une bêtise qui m’empêcherait de voir notre ma grand-mère ?! Grinça-t-elle à nouveau en me lançant des yeux suspicieux.
-Pas…Pas du tout Maman ! Me défendis-je, face à son caractère acariâtre.
-Au risque de me répéter ! C’est toi qui a besoin de te reposer petite sœur ! S’écria soudain Tatie en la forçant à se recoucher, ta fille va se charger de te faire les soins !
-AU RISQUE DE ME REPETER EGALEMENT ! JE NE SERAI PAS COMPATISSANTE TANT QUE TU NE M’AURAS PAS AMENE MAMIE ANNA ! CE N’EST PAS POSSIBLE DE NE PAS COMPRENDRE CA ! JE CROYAIS QUE LA GRANDE REINE DES NEIGES ETAIT PARFAITE ! Explosa-t-elle d’une voix méchante.
Son aînée perdit tout de suite son sourire en entendant cette dernière remarque, néanmoins elle ne rebondit pas dessus et m’invita à vérifier ses chakras. Ce fut un spectacle assez loufoque qui suivit car Maman retrouva des réflexes d’enfant et ne se laissa pas faire. Elle n’en démordit pas et continua d’appeler notre aïeule même après que Tatie la sanglât aux bras, aux jambes et au ventre à l’aide de cercles de glace.
-ELSA...D’ARENDELLE...TU M’ENLEVES...CA TOUT DE SUITE...SINON JE...VAIS ME FACHER ! Gronda-t-elle en se crispant si fort que son visage devint rouge.
Elle essaya ainsi de les faire éclater mais cela ne fonctionna pas et je pus faire mon œuvre.
-Je regarde juste que ton métabolisme va bien Maman, précisai-je d’une voix calme.
-Mamie Anna…Je…Je… veux Ma…Mamie Anna…Pour…Pourquoi vous ne vou…Voulez pas…Me…Me di…Dire où elle est ?! Pleura-t-elle enfin.
Attendrie par son chagrin, nous ne répondîmes pas et je me contentais d’appliquer ma paume sur le circuit de ses énergies qui étaient toutes normales…Sauf celles du cœur… La protection de glace que Tatie Elsa avait faite il y a quelques mois avait disparu laissant clairement une zone vulnérable. L’organe vital…Mes aïeux, son organe vital était quasiment noir…Seule une très faible lueur de vert au centre même du cœur laissait un fin espoir… Je déglutis violemment, prise de panique…Comment faire pour entretenir cette mince couche et faire que son cœur ne noircisse pas complètement ?!
M’apercevant que mes proches attendaient mon diagnostique, j’essayai de reprendre d'une voix enjouée :
-Bon...Tu vas bien mais il va falloir que tu protèges ton cœur, c’est très important !
J’avais fait exprès de reprendre mots pour mots la phrase que Mémé lui avait déjà dite mais elle ne réagit pas. Je laissai alors le soin à Tatie Elsa de répliquer :
-J'ai un remède qui pourrait t'aider à guérir très vite.
-Mais je ne suis pas malade ! Ragea-t-elle, je veux juste savoir où se trouve Mamie Anna ! Ce que vous pouvez être agaçantes à ne rien me dire !
Ne faisant pas attention à son énervement, ma Tante appela alors :
-Olaf ! Tu peux venir ! Elle est réveillée !
Hagard, le bonhomme de neige se dépêcha d'entrer dans la pièce d'un air heureux et se rua sur elle en lui tendant les bras avant de clamer :
-Bonjour je m'appelle Olaf et j'aime les gros câlins !
Une lueur nostalgique apparut tout de suite dans les yeux de Maman et elle déclara plus gentiment :
-Olaf ? Oui c'est ça...Olaf ?! Je me rappelle de toi...
Puis son regard dévia durement vers sa grande soeur et elle ajouta plus durement :
-Je me souviens aussi combien de fois, je suis restée à ta porte pour en réclamer un et que tu ne m'ouvrais jamais ! Sale ingrate !
Prenant sur elle, ma tante renchérit aussitôt :
-Je comprends ta colère...Mais nous ne pouvons malheureusement pas refaire le passé !
Cela ne lui suffit pas et elle la fusilla encore du regard avant de répliquer :
-Certes... Bon...Mais sinon...Elle est où Mamie Anna ?! J'ai fait ce que vous m'aviez demandé, je me suis tenue sage ! J'aimerais maintenant que vous teniez votre promesse !
Ayant déjà repoussée l'information trop longtemps, nous finîmes par y consentir. Nous n'eûmes cependant pas le temps d'ouvrir la bouche qu'Elysia et Pieter déboulèrent dans la chambre, chacun accroché à chaque main de tonton Kristoff.
-Mamaaaaaan ! Crièrent-ils de joie en s'engouffrant à leur tour dans le lit avant de se blottir contre elle.
Son tempérament changea du tout au tout en les apercevant et elle les embrassa fermement en retrouvant sa bonhomie.
-Oh mes trésors...Mes amours...Comme vous m'avez manqué ! Chuchota-t-elle à nouveau normale.
Puis elle se rappela ma présence et m’invita à me caler avec eux. Bien qu'écrasés les jumeaux ne rechignèrent pas et me donnèrent également des câlins avant de clamer :
-Merci grande sœur ! Tu es la meilleure du monde ! Pardon d'avoir été méchants avec toi !
-Oui...Moi j'ai toujours dit que tu réussirais ! Décréta à son tour Kirsten qui venait d'arriver dans la pièce.
Rancunière par rapport à la gifle que je lui avais mis, elle n’ajouta rien de plus et me lança un sourire malicieux. Rita amusée par toute cette bonne humeur dansa avec Olaf et j’aperçus l'effet de bien-être que cela procurait à Maman. Voilà...C'était ça la solution ! L’entourer ! Passer de bons moments avec elle ! Souhaitant voir si ma théorie était vraie, je glissais furtivement la main sur la partie gauche de sa poitrine. Quelle ne fut pas ma joie de constater que l'aura verte avait repris du terrain, aspirant le noir machiavélique !
-Désolée de vous avoir crié dessus et dit des horreurs...Nous déclara-t-elle de longues secondes plus tard.
-On sait que ce n'est pas complètement de ton dûe...Renchérirent nos voix à l'unisson.
Espiègle, elle nous réclama encore des câlins et je fus submergée d'assurance, persuadée que tout irait bien à partir de maintenant.
-Hum...Hum... Pourrais-je à mon tour dire bonjour à ma femme comme il se doit ?! Finit alors par demander mon oncle d'une voix un peu timide alors qu'il était resté en retrait jusqu'à maintenant.
Le charme se rompit immédiatement et Maman retrouva un air grave en le fusillant du regard avant de grommeler avec suspension :
-Toi...Oh toi ! Oui...Oui je me rappelle !
Tour à tour elle le dévisagea lui ainsi que ma tante, puis elle s’exclama d'une voix irritable :
-Oui...Tous les deux...Je suis sûre que vous avez dû bien profiter que je dorme pour pouvoir vous retrouver !
-Quoi ?! Non mais ça va pas Anna ! S'offusqua-t-il, enfin ! Je n'aime que toi !
-A d'autres ! Dit-elle d'une voix furibonde, tu étais bien content de l'avoir trouvé quand j'étais enceinte de celle-là !
Elle pointa un doigt méchant dans ma direction et j’encaissai le coup. Apeurés, les garçons reculèrent contre moi alors que nous tentâmes tous de la calmer.
-Mais non Maman ! Concentre-toi sur de jolies choses ! Pense à la conception des jumeaux... Leur naissance...Quand tu m'as vu à la boulangerie ! Dis-je très vite.
Mais elle se braqua à la place et se secoua violemment la tête en grommelant :
-Non ! Non ! Non ! Laissez-moi ! Je vois votre petit jeu ! Vous amenez toute la famille pour m’éloigner de Mamie Anna ! Je veux qu'elle ! C'est tout ! Dites-moi où elle est !
Déglutissant péniblement, je chuchotai d’une voix directe :
-Mamie Anna est morte le jour de Noël il y a sept maintenant...
Affligée de cette réponse elle se tapa violemment la tête en pleurant :
-Quoi ?! Non ! Vous mentez ! C'est ma faute...C'est moi qui l'ai tué !
-Mais non petite sœur...Mais non, murmura tout de suite Tatie Elsa d'une voix maternelle, ne dis pas de bêtises...
-Tais-toi ! C’est la vérité ! Chouina-t-elle encore.
Elle ne s’arrêta pas jusqu’à ce que mon oncle la ramène contre lui avec patience. Câline, elle se sentit soudain honteuse et marmonna :
-Pourquoi je suis comme ça ?!
-Ce n'est qu'une mauvaise passe mon amour...Pense à de belles choses comme tes enfants ! Insista-t-il.
Respirant un grand coup, elle ferma bientôt les yeux et énuméra :
-Oui...mes enfants...Emma...Pierre...Suzanne...Nikolas...
Il me fallut un temps pour comprendre qu’elle percevait la vie d’une de ses homologues. Oui...Ses autres elles-mêmes pouvaient également la maintenir en paix...Même si nous ne savions pas vraiment si elles étaient aussi victimes du sort de cette maudite Mère Fouettarde...
-Ma Furie Rousse chérie ! Cria soudain Mamie Dudu, interrompant mes interrogations.
Tout comme le reste de notre fratrie, elle l’étreignit fermement. Puis elle se tourna vers moi en renchérissant :
-Bravo ma petite Gaga ! Je savais que tu y arriverais ! Ta persévérance a gagné ! Désormais plus rien ne t’arrêtera ! Ton mariage avec Léon...L’éducation de tes jumeaux...
Je n’eus pas le temps de lui dire que je ne l’avais pas mis au courant que cette dernière entra dans une nouvelle crise en entendant ses propos. Les joues en feu, elle se tourna vers moi et répliqua alors d’une voix endiablée :
-Quoi ?! Ma fille se marier ! Ah ça non alors ! Qu’est-ce que j’entends en plus ?! Tu es déjà enceinte alors que tu n’es pas passée par l’autel ! Non de non ! Espèce de catin ! Comment as-tu osé ?! Tu es bien comme la grosse femme dont tu portes le nom ! Une sale p***** qui n’aurait jamais dû existé ! Une erreur de la nature !
Ne s’attendant pas à une telle réaction, ma grand-mère choquée lui donna un soufflet en se fâchant :
-Que je ne te reprenne pas à dire de telles atrocités sur ton enfant Anna d’Arendelle ni sur ma grand-mère ! Tu devrais avoir honte de tes propos !
Me forçant aussitôt à faire la part des choses, je chuchotai :
-Non...Euh...Laisse Mamie Dudu...Elle est comme ça depuis tout à l’heure...Il ne faut pas lui crier dessus mais lui montrer que nous sommes là pour elle...
Je me tournai immédiatement vers cette dernière pour confirmer mes dires et lui pris alors sa main avant de la glisser contre mon ventre et reprendre comme un refrain :
-D’ailleurs, j’aimerais te présenter tes petits-enfants...
Le visage de ma mère s’affaissa face à mon calme et elle s’appliqua à ressentir leurs auras respectives si bien qu’elle fléchit de tendresse quelques secondes plus tard. Elle n’eut toutefois aucun geste de sympathie à mon égard et détailla encore mon corps avec dégoût avant de conclure :
-Bien...Je suppose que ça devait se passer ainsi...Je serai donc rétablie pour assister à ton mariage ma chérie !
-Nous t’aiderons, assura Mamie Dudu, oui nous t’aideront et nous y serons tous ! Ensemble !
Pour la référence à la musique...Elle est tirée de la comédie musicale sur Molière et c'est marrant parce que quand j'ai commencé à l'écouter je l'identifiais à "notre Grosse Gaga"
Et pour les dessins
_________________
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 09 Oct 2023, 17:37
Helga se doit de partir à Arendelle pour mettre tout en œuvre afin de réveiller sa mère, mais c'est sans compter son Léon chéri qui la retient un peu de force, autant par amour que par inquiétude, surtout qu'ils sont sur le point d'être parents de deux enfants : les futures Maëlle et Frantz, en référence aux deux auteurs du FCU grand-parents de Léon.
Mais en arrivant à Arendelle, elle se voit d'abord demandé de s'occuper de ses petits frères (sous prétexte que son père Hans semble prendre du bon temps avec tatie Elsa), mais aussi des petites Rita et Kirsten. Et ça monte très vite en tension quand ses sales gosses font toujours comme si Helga n'étaient pas de leur famille car n'arrivant pas à réveiller sa mère. Et si on pourrait penser que la situation allait s'arranger pour notre héroïne en les quittant, en fait non : car non seulement Kristoff vient la réprimander pour le bazar dans lequelle elle a laissé les enfants, mais en plus elle s’est décidé à révéler à son entourage d'Arendelle qu'elle s'est trouvé son fiancé et qu'elle est enceinte de lui. Et évidemment, les réactions outragées et colériques de sa famille ne se font pas attendre, et ça monte encore quand Elsa annonce qu'elle a l'intention d'assister au mariage de sa nièce pour y exprimer publiquement son opposition.
Mais la tension finit par retomber lentement quand d'une part Hans prend le parti de sa fille tout en rappelant à Elsa qu'elle aussi s'est aussi précipité sur le sujet il y a quelques volumes, d'autre part quand Helga leur rassure que Léon est un homme en qui on peut lui faire confiance, et d'autre part quand Elsa finit par reconnaître que même sa petite sœur est passé par le même chemin quand elle fut délaissée pendant toute son enfance, tout comme ce qui s'est passé avec Helga. Et cette dernière se sent enfin accepté dans sa propre famille, en profitant aussi pour demander à ses aïeuls de faire connaissance avec Léon avant le mariage.
Mais reste encore le motif principal de la venue d'Helga, à savoir tirer sa mère de son sommeil. Plongeant dans les limbes, elle se retrouve face à sa mère et sa grand-mère, enlacées dans des lianes les enveloppant presque. Elle arrive à tirer Mamie Anna de la situation, mais pour Anna ça ne se passe pas comme elle le pensait : c'est comme si sa mère ne la reconnaissait pas et ne voulait pas qu'on l'approche. Mamie Anna conseille à sa petite-fille d'abandonner en la renvoyant au réveil, au grand dam de cette dernière. Mais à sa grande surprise, et celle de ses aïeuls, Anna est réveillée.
Mais malgré les retrouvailles câlines avec toute la famille, Anna n'a d'envie que de revoir Mamie Anna, car elle semble se remémorer sa précédente vie où elle fut possédé par Emma pour tuer sa mamie. Ça ne dure heureusement pas mais pour peu qu'Anna ne soit pas contrariée. D'autant qu'elle aussi est mise au courant du mariage de sa fille, et même si elle ne réagit pas positivement à la nouvelle, elle finit par l'accepter.
Et le péché de ce chapitre ? Deux en fait : la colère et l'orgueil.
Mais en arrivant à Arendelle, elle se voit d'abord demandé de s'occuper de ses petits frères (sous prétexte que son père Hans semble prendre du bon temps avec tatie Elsa), mais aussi des petites Rita et Kirsten. Et ça monte très vite en tension quand ses sales gosses font toujours comme si Helga n'étaient pas de leur famille car n'arrivant pas à réveiller sa mère. Et si on pourrait penser que la situation allait s'arranger pour notre héroïne en les quittant, en fait non : car non seulement Kristoff vient la réprimander pour le bazar dans lequelle elle a laissé les enfants, mais en plus elle s’est décidé à révéler à son entourage d'Arendelle qu'elle s'est trouvé son fiancé et qu'elle est enceinte de lui. Et évidemment, les réactions outragées et colériques de sa famille ne se font pas attendre, et ça monte encore quand Elsa annonce qu'elle a l'intention d'assister au mariage de sa nièce pour y exprimer publiquement son opposition.
Mais la tension finit par retomber lentement quand d'une part Hans prend le parti de sa fille tout en rappelant à Elsa qu'elle aussi s'est aussi précipité sur le sujet il y a quelques volumes, d'autre part quand Helga leur rassure que Léon est un homme en qui on peut lui faire confiance, et d'autre part quand Elsa finit par reconnaître que même sa petite sœur est passé par le même chemin quand elle fut délaissée pendant toute son enfance, tout comme ce qui s'est passé avec Helga. Et cette dernière se sent enfin accepté dans sa propre famille, en profitant aussi pour demander à ses aïeuls de faire connaissance avec Léon avant le mariage.
Mais reste encore le motif principal de la venue d'Helga, à savoir tirer sa mère de son sommeil. Plongeant dans les limbes, elle se retrouve face à sa mère et sa grand-mère, enlacées dans des lianes les enveloppant presque. Elle arrive à tirer Mamie Anna de la situation, mais pour Anna ça ne se passe pas comme elle le pensait : c'est comme si sa mère ne la reconnaissait pas et ne voulait pas qu'on l'approche. Mamie Anna conseille à sa petite-fille d'abandonner en la renvoyant au réveil, au grand dam de cette dernière. Mais à sa grande surprise, et celle de ses aïeuls, Anna est réveillée.
Mais malgré les retrouvailles câlines avec toute la famille, Anna n'a d'envie que de revoir Mamie Anna, car elle semble se remémorer sa précédente vie où elle fut possédé par Emma pour tuer sa mamie. Ça ne dure heureusement pas mais pour peu qu'Anna ne soit pas contrariée. D'autant qu'elle aussi est mise au courant du mariage de sa fille, et même si elle ne réagit pas positivement à la nouvelle, elle finit par l'accepter.
Et le péché de ce chapitre ? Deux en fait : la colère et l'orgueil.
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 11 Oct 2023, 15:02
Ah j'ai préféré celui là au précédent
Je pense que ce qui m'a moins plus dans l autre, c'est qu'on ne suit pas Helga.
Oui pour moi cette histoire ce sont les malheurs d'Helga.
Dans ma tête je transposé malheurs de Sophie pour elle
Et pour le coup je m attendais à une belle Elsa madame Fichini mais je l'ai trouvé très soft... elle va se réserver pour le mariage peut être?
Mention spéciale pour les jumelles, Elles sont parfaites ces deux là!
Kristen je sens qu'elle va devenir la nécessaire d Helga!
Je pense que ce qui m'a moins plus dans l autre, c'est qu'on ne suit pas Helga.
Oui pour moi cette histoire ce sont les malheurs d'Helga.
Dans ma tête je transposé malheurs de Sophie pour elle
Et pour le coup je m attendais à une belle Elsa madame Fichini mais je l'ai trouvé très soft... elle va se réserver pour le mariage peut être?
Mention spéciale pour les jumelles, Elles sont parfaites ces deux là!
Kristen je sens qu'elle va devenir la nécessaire d Helga!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 11 Oct 2023, 15:08
Floconnette a écrit:Ah j'ai préféré celui là au précédent
Je pense que ce qui m'a moins plus dans l autre, c'est qu'on ne suit pas Helga.
Oui pour moi cette histoire ce sont les malheurs d'Helga.
Dans ma tête je transposé malheurs de Sophie pour elle
Et pour le coup je m attendais à une belle Elsa madame Fichini mais je l'ai trouvé très soft... elle va se réserver pour le mariage peut être?
Mention spéciale pour les jumelles, Elles sont parfaites ces deux là!
Kristen je sens qu'elle va devenir la nécessaire d Helga!
@Floconnette elle voulait du crêpage de chignon
Pauvre petite Gaga... Oui ! Je m'éclate à écrire sur les jumelles c'est dommage on en oublie presque les deux blaireaux d'Anna et Kristoff x)
Mince je pensais avoir fait les spoilers pour le chapitre suivant ! XD
Merci en tous cas pour ton commentaire et toi aussi @Dov
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 11 Oct 2023, 23:40
Oups je vois ma dernière phrase. J'ai pas vu que le correcteur m'a fait une blague
Je voulais dire la nemesis d'Helga
Je voulais dire la nemesis d'Helga
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 13 Oct 2023, 22:06
Spoilers sans contexte du chapitre 6
Promis @Floconnette, la dernière image c'est @Frantzoze qui l'a choisi XD
Et Kirsten en Némésis d'Helga ! J'adore !
Promis @Floconnette, la dernière image c'est @Frantzoze qui l'a choisi XD
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