Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !

Merci @Dov pour ton commentaire Razz

Allez on continue ! (j'ai réussi le challenge de faire un chapitre en deux jours XD)...Voici donc les spoilers sans contexte du chapitre de ce soir où nous serons dans la tête de Rita ! Razz

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Chapit82

Oui, je sais ça a été un peu chamboulé au niveau des chapitres entre la semaine dernière et cette semaine ! Razz

4 chapitres en deux semaines Very Happy

Gros challenge ! Avec un peu de chance j'aurais pas besoin d'écrire sur la table d'accouchement XD

Et à propos d'accouchement ! Bébé Pierre est à l'honneur dans les spoilers (La fameuse photo où il fait son doigt d'honneur) à côté de ma bibiche d'amour... I love it

Chapitre 32 : La mauvaise réputation :

TIMELINE ACTUELLE...

-Oh ! Riri ! Vite ! Vite ! Pose ta main ! Clama soudain Kiki en me forçant à toucher son ventre qui avait enflé depuis qu’elle attendait son fils.

Dégoûtée de savoir qu’elle portait la vie depuis six mois désormais tout comme Sofia et Louise, je restai de marbre face à son excitation et fis celle qui ne l’avait pas entendu, faisant semblant d’être prise d’attachement pour un des nombreux écrits d’Ylva. Croyant m’en être sortie, je rageai une nouvelle fois intérieurement quand elle s’assit à côté de moi et me prit violemment la paume pour la poser directement sur elle, sans mon consentement.

-Oooh ! Regarde ! Ça recommence ! Mon ventre bouge ! Gloussa-t-elle comme une idiote.
-Kiki, s’il te plaît ! Un peu de tenue ! Personnellement, je trouve cela effrayant ! Commentai-je en voyant la chair s’élever légèrement, n’as-tu pas peur que le tout explose ?!
-Oh voyons Rita ! Ne sois pas idiote ! Ce n’est pas arrivé pour Maman et Marraine et elles portaient deux enfants chacune ! Se moqua-t-elle.

Profondément vexée de voir qu’elle se moquait de moi, je haussai les épaules et grommelai :

-Oui...Bon...Pardon de m’inquiéter pour toi...Pourrai-je récupérer ma main maintenant ?! Ça me dégoûte un peu !
-Je ne vois pas pourquoi ! C’est tout ce qu’il y a de plus naturel ! Et puis regarde comment le petit Pierre s’excite à ton contact ! Il sait déjà que c’est sa merveilleuse Marraine qui veille sur lui ! S’écria-t-elle encore.

Oui...ou alors mon pauvre neveu ne savait pas comment lui faire comprendre qu’il manquait de place dans son ventre disgracieux...De plus en plus en proie à la rivalité, j'étais sur le point de sortir un prétexte pour partir de sa chambre quand son débile de mari arriva avant avec un air ébahi. Retrouvant tout de suite une posture distinguée, ma jumelle demanda :

-Aslak...Un problème ?
-Que nenni mon amour...Je venais juste vous voir...Et vous dire que vous êtes splendide ! S'exclama aussitôt cet imbécile alors que dans son état elle ressemblait plus à une des nombreuses baleines du fjord qu’à une princesse.

Devenant écarlate sous ce compliment tellement passe-partout, ma sœur s'approcha alors de lui et lui déposa un baiser chaste sur la joue avant de reprendre :

-Assez de flatterie mon cher, nous avons un programme chargé aujourd'hui !
-Oui d'autant plus que vos parents et votre oncle viennent de partir en catastrophe pour la Forêt Enchantée, la princesse Anna quant à elle est restée ici !

Ah ! Enfin un peu d'action ! Intriguée par cette information qui fit pâlir Kiki, je fus satisfaite qu'elle délaisse enfin l'attention de son ventre proéminent pour retrouver son maintien majestueux et demander :

-Partis dans la Forêt Enchantée ?! Mais pour quelle raison ?!
-Ils ont reçu un message du prince Pieter...Apparemment la cheffe Coudrier est morte cette nuit et ils devaient impérativement faire la cérémonie de passation car les Northuldra ne pouvaient pas rester sans d'autre figure d'autorité ! Expliqua-t-il.

Mon cœur manqua soudain un battement. Quoi ?! Yélana morte ?! C'était impossible ! Selon la logique de mon amant elle devait vivre centenaire comme sa mère...Elle avait quoi ?! A peine quatre-vingts ans ! Non, non et non ! Quelque chose n'allait vraiment pas ! Passé l'instant de surprise, ma moitié s'écria immédiatement :

-Bien ! Dans ce cas soyons efficaces ! Il me semble que ce matin nous avions des plaintes et une réunion pour le prochain gala avec le royaume d'El Redor...A laquelle de ces tâches préférez-vous vous atteler mon amour ?

Ce crétin lui répondit sans attendre alors que je me sentis tout de suite de trop ! Pourquoi ne me demandait-elle pas à moi ?! Étais-je à ce point devenue si insipide à ces yeux pour qu’elle me fasse passer en dernier ?! Agacé, mon visage afficha bientôt une mine revêche et j’eus un petit houspillement à son égard. Puisque je ne servais à rien, autant me retirer pour me permettre quelques fantaisies ! Prête donc à prendre congé de ce couple si parfait, je me dirigeai déjà vers la sortie quand elle déclara à nouveau :

-Rita ! Nous comptons sur toi pour distraire Marraine Anna pendant que nous nous occupons du reste !
-Distraire Marraine Anna ?! Répétai-je alertée, mais...Euh...Tu...Tu sais bien qu’elle ne veut plus me parler et...
-Et bien, c’est exactement le bon moment pour que vous mettiez les choses à plat toutes les deux ! Je compte sur toi et ta maturité pour qu’il ne ressorte que du positif de votre conversation ! Renchérit-elle en me regardant avec pression.

Oui, oui c’est ça...Tu ne veux surtout pas, toi t’embêter avec elle...Laisse-moi donc cette lourde besogne...Ruminai-je intérieurement. Décidément...Cette journée avait à peine commencé qu’elle me gonflait déjà. Ne trouvant pas la force de polémiquer, je les quittai donc pour me diriger vers la chambre de ma tante alors qu’un sentiment d’oppression était en train de m’envahir.
Soufflant un bon coup, je tapais enfin à sa porte et entrai sans qu'elle ne réponde.

-Tatie ? L’appelai-je fortement alors que mon cœur battait la chamade.

Sa réponse radicale ne tarda pas à fuser tandis qu’elle clama aussitôt d’une voix froide :

-Hors de ma vue sale garce !

Bien...Cela avait au moins le mérite d’être clair. Déjà bien remontée, je luttais pour ne pas la laisser sur place et dis avec le plus de calme possible :

-Kirsten veut que je te tienne compagnie.
-Je préfère être seule que mal accompagnée ! Renchérit-elle violemment, et avec toi en l'occurrence je préfère être seule que mourir une deuxième fois ! Allez ! Pars d’ici ! Je ne veux pas de ta présence !

Encaissant ses paroles avec rudesse, je déglutis péniblement et conclus alors :

-Bien... Si...Si tu changes d’avis, je serai dans les jardins.
-Oui un endroit que tu connais bien puisque c’est là où tu t’es ouverte à ton diable de fiancé après avoir choisie de me droguer ! Me piqua-t-elle encore, tout ça pour qu’au final on ne l’ait pas revu depuis un bon moment ! Si ça se trouve, il ne reviendra peut-être jamais à Arendelle !
-Je...Je ne le pense pas Marraine ! Soulignai-je d’une voix neutre, il...Il est parti en tournée dans des îles lointaines plus au sud que celles d’où viennent Papa !
-Pff ! Mais oui ! Mais oui ! Marmonna-t-elle montrant bien qu’elle ne me croyait pas.

Cela me déplaisait, pourtant au fond de moi j’étais obligée de constater qu’elle avait raison. Je n’avais pas eu de nouvelles du prince depuis le mariage de Kirsten...Six mois...Cela faisait presque six mois...Pas une lettre, pas un échange. Peut-être que la communication n’était pas aussi évidente qu’à Vassar ?! Je n’ai qu’à lui écrire pour lui annoncer la mort de Yélana comme ça, ça lui fera de la lecture quand il reviendra ! Me convainquis-je chassant par la même occasion mes craintes qu’il fût tombé amoureux d’une autre jeune fille d’un de ces pays exotiques.

-Allez ! Va-t’en maintenant ! Grogna-t-elle soudain, je t’ai assez vue !

Perdue dans mes pensées, je sursautais doucement avant d’accomplir enfin son désir. Disparaissant donc de sa chambre, je me rendis bientôt à mon bureau et écris une longue lettre à mon amant qui clamait mon amour et mon impatience de le revoir. Puis j’appelais un des coursiers pour qu’il l’envoie en express et allai enfin vers les jardins le cœur léger.
Comme je n’avais pas grand-chose à faire, je décidai de m’occuper des rosiers. Cela me prit tout l’après-midi et je fus presque déçue de voir mes proches revenir si tôt de la Forêt Enchantée. Ils arrivèrent le soir même et je me retrouvai confrontée au regard sévère de Maman qui ne comprenait pourquoi j’étais seule et recluse.

-Pourquoi n’es-tu pas avec les autres, Rita ? M’interrogea-t-elle.
-Kirsten et Aslak ont géré le royaume...Je n’ai pas eu le droit d’y contribuer, me contentant de me prendre les remarques acerbes de Marraine... Et puis à l’heure qu’il est Elysia et Louise doivent être rentrés...Personne n’a besoin de moi... Répliquai-je immédiatement.
-Tu sais bien que ce n’est pas vrai ma chérie, soupira-t-elle en venant m’enlacer.

Mais je ne l’écoutai pas et demandai alors avec politesse :

-Journée éprouvante pour vous, je suppose ?
-Assez oui... Admit-elle, c’était émouvant de voir tous les Northuldra se recueillir et accepter Yohan et Camille enfin reconnus comme de vrais membres...On a senti que la communauté était fragilisée...Et pour cause ! Yélana était très glorifiée parmi elle ! Cela faisait presque soixante ans qu’elle l’avait prise en charge...Et puis avec Ylva comme Maman et Mamie Anna en meilleure amie...Elle était très respectée...D’ailleurs, vu son attachement aux Piceaerd et Sappos, c’est comme si nous avions enterré une membre de la famille !

Elle ne croyait pas si bien dire ! Selon Arnwald, elle était effectivement liée par le sang à mon arrière-grand-mère...Mais cela aurait été bien idiot de le faire comprendre à Maman. Faisant mine de m’intéresser à tout ce qu’elle venait de me dire, j’hochais vivement la tête pour montrer que j’avais assimilé ses dires et nous rentrâmes enfin toutes les deux au château.
Quelle ne fut pas notre surprise en arrivant dans la cour de voir...Arnwald qui discutait activement avec Papa. Son teint halé qui faisait ressortir ses beaux yeux marron indiquait qu’il venait à peine de rentrer de son voyage. Nous remarquant enfin, lui et mon père se mirent à sourire tandis que ce dernier clama :

-Oh ma chérie ! Regarde qui vient d’arriver pour te faire une surprise !

S’avançant prestement vers nous, le jeune homme de Vassar, s’inclina avant de reprendre :

-Mes hommages princesse Rita ! Reine Elsa ! j’étais en train de présenter mes condoléances pour la mort de Madame Coudrier bien que je pense qu’elle doit être apaisée d’avoir retrouvée sa mère, son père, ses tantes, son mari et son fils...Bref tous ceux qu’elle aimait dans l’Hellheilm !
-C’est certain, oui ! Nota tout de suite maman d’une voix suspicieuse.

Puis elle ajouta à l’adresse de Papa :

-Bien, Hans...Et si nous allions voir comment se porte Anna à présent, qu’en dis-tu ?
-C’est une excellente idée, Elsa chérie ! Répondit-il.

Nous laissant un peu d’intimité, ils se dirigèrent ensemble vers le hall d’entrée alors que je restai sur mes gardes face à l’homme que j’aime. Lui écrire était une chose ! Le voir en vrai en était une autre et une colère froide s’installa bientôt dans tout mon être ! Non, je n’avais pas envie de l’embrasser ni me donner à lui ! Ce n’était qu’un rustre qui avait été incapable de prendre de mes nouvelles ! Me montant la tête en l’imaginant de plus en plus dans des bras d’autres jeunes femmes sans penser à moi, je restai de marbre et le boudai alors qu’il me clama enfin de sa voix mielleuse :

-Comme je suis heureux de vous retrouver mon amour !

Des paroles de babillard tout ça ! Les hommes étaient vraiment tous les mêmes quand ils voulaient nous séduire ! Mais ce n’était pas de ça dont j’avais besoin ! Non ! Je souhaitais être rassurée ! Qu’il se dépêche enfin de me donner une date de mariage pour que nous puissions convoler en juste noces et que j’arrête d’être la risée de ma sœur et mes cousins ! Était-il nécessaire qu’il parcoure le monde en me laissant sans nouvelles après de longs mois pour finalement revenir comme une fleur parce que j’avais enfin daignée lui donner signe de vie ?! Et donc ? Si je ne l’avais pas fait, il ne se serait même pas déplacé, je suis sûre ! J’étais encore trop bête d’avoir fait le premier pas !

-N’êtes-vous donc pas contente de me voir ma chérie ? Demanda-t-il soudain en voyant ma tête.

Il pouvait toujours courir pour que je lui réponde...Vexée, je l’interrogeai à mon tour sèchement :

-Je suppose que votre voyage s’est bien passé ? Loin des yeux, loin du cœur comme on dit !
-Oh voyons mon aimée ! Que me racontez-vous ?! N’avez-vous donc pas reçu mes lettres ? Questionna-t-il attristé.
-A votre avis ?! Grommelai-je en lui faisant faux bond pour tracer ma route vers la bibliothèque.

Avançant à grands pas, je faisais comme s’il n’existait pas, souhaitant lui faire payer tous ces mois de silence. Me forçant à ne pas croiser ses beaux yeux marrons, susceptibles de me faire faiblir, je ne baissais pas ma garde et remontai les escaliers d’un pas nonchalant tandis qu’il cria :

-Attendez, Rita ! Pardonnez-moi ! Croyez bien que si j’avais su que mes messages n’arriveraient pas, je ne les aurais jamais envoyés !
-Vous m’auriez donc encore plus laissé dans l’ignorance ! Mais c’est encore pire ! Bougonnai-je en déboulant enfin dans la pièce confortable et remplie de livres.

M’en fichant de savoir s’il m’avait suivi je claquai violemment la porte et allai m’affaler sur le sofa rose en satin tout en cherchant ma respiration. C’est injuste ! Tout est injuste ! C’est moi la première à avoir succombée à ses coups de chairs et j’étais finalement toujours la seule à ne pas être mariée ! Quelle honte ! Me révoltai-je. Qu’est-ce qu’il pouvait être lent à la détente à ne pas le comprendre ! Ce n’était qu’un benêt ! Oui qu’un benêt qui n’avait que penser à lui sans se soucier de ma réputation ! Je le détestai ! Et le voir arriver calmement dans le petit salon me donna encore plus envie de le taper sur le torse !
Peu conscient que j’étais prête à le mettre en pièce, il vint s’assoir à côté de moi et fit la pire chose qu’il soit en me parlant comme à une enfant.

-Veuillez me pardonner Rita...Je...Je sais que je suis maladroit...Mais je ne suis pas maître des aléas du courrier...Et...Je vous en prie...Ne me boudez pas...Regardez-moi...

Il pouvait toujours courir ! Maugréai-je amèrement. Constatant que je ne fléchirai pas, il continua de plaider sa cause :

-Sachez qu’il ne s’est pas passé une seconde sans que vous ne fûtes dans mes pensées ! Vous étiez tout le temps avec moi ! Vous voulez connaître la vérité ?! A la fin je me languissais tellement de vous que j’ai raccourci mon séjour pour redéposer ma mère le plus vite à Vassar et vous rejoindre en Arendelle !

Toujours inflexible à ce qu’il était en train de me raconter, je rétorquai avec nonchalance :

-Je ne suis pas un jouet avec lequel on s’amuse et qu’on rejette une fois qu’on a plus besoin de lui ! Et je me moque de vos excuses ! Tout ce que je vois, c’est que vous m’avez abandonné à mon triste sort ! Ah ! Vous avez dû bien vous amuser dans ses pays chauds où les femmes ne portent pas plus de vêtements que des pagnes !

Voyant soudain rouge, il se renfrogna immédiatement et répliqua aigrement :

-Qu’insinuez-vous par là Rita ?! Que je suis allé là-bas pour batifoler ! Vous me faites donc à ce point peu confiance ?! Désolé d’être si cru dans mes paroles mais si j’ai besoin de prendre du plaisir, je vous ai, vous ! Et puis vous parlez de ce voyage comme s’il avait été entrepris dans une conviction personnelle ! Ce n’est pas non plus le cas ! Au risque de vous déplaire, j’ai moi aussi un royaume à gouverner depuis la mort de mon père et je ne peux pas me permettre de délaisser mes principes pour votre convenance personnelle ! Je vous pensais assez grande pour comprendre cela !
-Arrêtez de me parler comme à une petite fille ! Où est votre engagement envers moi dans tout ça ?! Vous êtes au courant que dès l’instant où vous seriez marié avec moi, vous n’aurez plus qu’un serment d’allégeance envers Arendelle ! M’énervai-je encore plus.
-Oui, et c’est pour cela que je voulais boucler ce dernier voyage ! Pour régler mes arrangements auprès des autres dignitaires de ces différentes contrées et alléger ma mère lors de ces prochaines tournées ! Dit-il plus fort en haussant le ton.
-Donc vous préférez prendre soin de votre mère plutôt que votre future femme ! C’est noté ! crachai-je alors avec méchanceté.

Abasourdi par ce pique volontaire, il s’emporta aussitôt :

-Bon dieu mais ce n’est pas possible d’être si jalouse et insupportable ! Vous êtes vraiment en train de me faire une scène parce que j’ai fait passer la reine Runa avant vous ?! Eh bien, vous ne voulez pas qu’on vous parle comme à une fillette mais je vais vous le dire quand même ! Vous n’êtes qu’une capricieuse Madame !
-Et vous qu’un sale goujat Monsieur ! Renchéris-je au bord des larmes, ne venez pas dire que vous avez de l’affection pour elle ! Cette femme a de l’importance à vos yeux que quand ça vous arrange visiblement !

Blanchissant d’un coup, il cria soudain avec excès :

-Retirez tout de suites ces paroles sinon je m’en vais pour de bon !
-Eh bien partez donc ! Ce n’est pas comme si votre présence m’affectait plus que cela ! J’ai l’habitude d’être seule et mal aimée ! Oui ! J’ai l’habitude de voir le bonheur de mes proches en sachant pertinemment que je ne l’obtiendrai jamais ! Ça aussi ! Il faudrait qu’on en parle ! Pour quelqu’un qui proclamait qu’il m’aimait et qu’il me voulait pour femme, je n’ai toujours aucune preuve de votre engagement marital ! Ni bague, ni date ! Du vent prince Arnwald ! C’est tout ce que vous êtes capable de produire ! M’enflammai-je.
-Egocentrique et envieuse par-dessus le marché ! Comment ai-je pu être si aveugle ?! Si vous étiez patiente et que vous aussi vous m’aimiez comme vous le dîtes, vous accepteriez mes propres dispositions pour que tout se déroule le plus vite possible ! Oui ! Ce n’était pas dans la seconde mais j’étais justement en train de convenir d’un jour avec votre père avant que la reine Elsa et vous n’arriviez ! Or vous ne m’avez même pas laissé le temps de vous le dire ! Non ! Chichiteuse comme vous êtes, vous avez tout de suite décidé de me faire une scène ! ragea-t-il, eh bien vous savez quoi ! Vous allez avoir une bonne raison de me détester à partir de maintenant ! Je romps nos fiançailles et je rentre chez moi ! Je ne suis pas venu jusqu’ici pour me faire insulter ! Non mais oh ! Ylva avait raison ! Vous n’avez pas assez de cran pour être sa descendante ! Kirsten était bien mieux !
-Comment osez-vous ?! Jamais de la vie, elle n’aurait dit une chose pareille ! Hurlai-je en virant cramoisi, croyez pas ! Moi aussi je suis tout à fait capable de dépeindre vos défauts ! sale lâche ! Immature ! Beau-parleur et j’en passe !

Lui balançant les coussins sous l’emprise de la haine, il les évita de justesse et me perça encore durement du regard avant de se lever avec rage.

-Parfait ! Je suis rhabillé pour l’année ! Adieu donc princesse Rita ! Clama-t-il furibond, oh ! Et tenez ! Pendant que j’y suis ! Puisque l’aspect matériel est important pour vous ! Je vous avais trouvé une bague digne de votre rang et de l’amour que j’éprouvais pour vous au cours de mon voyage ! Ce n’est pas grand-chose mais j’imaginais vous la donner autrement ! Faites-en ce que vous voulez ce n’est plus de mon ressors ! Bon vent!

Dépassée par la situation, je ne trouvai pas la force de riposter pour la lui renvoyer dans la figure et le laisser abandonner le lieu alors qu’il claqua à son tour la porte avec une violence à en faire vibrer les murs.

-Eh bien adieu dans ce cas prince Arnwald...Vous n’étiez finalement pas à la hauteur de mes espérances, soufflai-je alors que je crus que le monde était en train de s’écrouler autour de moi.

Comment avait-il osé me parler de la sorte ?! Oui ! Je reconnais que tout ce qu’il avait dit était purement vraie. Je n’étais qu’une insupportable capricieuse, jalouse et envieuse...Mais ce n’est pas comme si je le lui avais caché durant tous ces mois où il m’avait courtisé ! il connaissait mon caractère ! Il savait que j’étais ainsi ! Les larmes de rage commencèrent à couler avec violence le long de mes joues. Dans un excès de férocité, j’attrapai alors sa boîte et la griffai jusqu’à m’en faire saigner les ongles. Prête ensuite à la lancer dans les flammes de la cheminée, je ne pus m’y résoudre à la dernière minute.

-Non...Non je ne peux pas...Chuchotai-je avant de pleurer à nouveau.

Totalement perdue, une partie de moi avais envie de le rattraper et lui donner un fougueux baiser qui nous aurait réconcilié sur le champ. Mais j’avais bien trop d’orgueil pour accomplir quoique ce soit...Et puis, il l’avait bien spécifié, il ne désirait plus jamais me voir. Impuissante, je passai donc les prochaines minutes à inspecter le bijou et le glissai bientôt à mon doigt avant de constater avec un étau au cœur qu’il m’allait comme un gant.

-Je vous aime, espèce de grand sot...Dieu que je vous aime... Il m’est impossible de renoncer à vous...De décevoir votre véritable mère...Peinai-je encore à articuler dans des sanglots tumultueux.

Me croyant seule, je fus de moins en moins civilisée quand la voix de Marraine Anna que je n’avais pas entendu entrer dans la bibliothèque grommela soudain d’un air jubilatoire :

-Ah ! Je me disais bien que j’avais entendu les cris désarmants d’une dispute !

Tressaillant de surprise, je redoutais un nouvel échange avec elle. Que faisait-elle là ? Nous avait-elle espionné ?! Non, Rita ! Ne sois pas bête ! Sa chambre est à deux pas de cet endroit surtout...

-Non...Non...Tatie...Je...Je t’assure que tout va bien ! Clamai-je en tentant de me relever avec le plus de dignité possible.
-Allons donc ! Comme si ta peine ou ta joie était ma préoccupation ! Renchérit-elle avec une haine vicieuse, néanmoins j’avais raison par rapport à ce que je t’avais prédit ce matin, cet homme ne t’apprécie pas finalement ! Il faut dire que tu es une jeune fille répugnante, manipulatrice et hargneuse !

Ayant beaucoup de mal à accuser ses adjectifs, je m’empourprai avec beaucoup d’aisance avant de reprendre amplement vexée :

-Ce n’est pas très gentille Tatie ! Maman ne serait pas contente de t’entendre me dire toutes ces vilaines choses !
-Pas si elle-même les pense Rita ! Grinça-t-elle soudain avec beaucoup d’assurance.

Me souvenant alors du conseil de ma sœur, je décidai de la jouer franc avec elle et me dévoiler enfin :

-Ecoute Tatie...Nous n’en avons pas reparlé...Mais je...Je sais que je t’ai fait beaucoup de mal...Et je m’en excuse encore...Je suis sincère ! Demande à Helga ou à l’un de nos proches, si tu ne me crois pas, moi...Donc s’il te plaît...Pardonne-moi à la fin ?! N’ai-je donc pas été assez punie ?! Tu viens très bien de le dire ! Je n’ai finalement pas le droit à ma fin heureuse !

Etonnée que je réagisse si calmement, elle jubila alors à nouveau :

-Soit ! Dans ce cas...Commence par cesser de geindre ! Je t’assure que tu n’es pas la plus à plaindre ! Finalement, tu n’avais pas d’autres motifs que de te faire prendre ta virginité et lui ne comptait pas aller plus loin dans ses engagements...Donc chacun y a trouvé son compte ! Oh non ?! A moins que tu croyais réellement qu’il t’aimait pour ce que tu étais ?! Zut...Ça fait mal comme peine de cœur, n’est-ce pas ?!
-Tu as faux sur toute la ligne Tatie ! Il avait prévu de me refaire sa demande proprement aujourd’hui, soufflai-je en sentant ma gorge se serrait de plus belle.
-Oui ! C’est ce que j’ai cru comprendre au milieu des braillements que vous avez crié tous les deux ! Enfin bref ! Il t’a dit tes quatre vérités et maintenant son bateau s’apprête à repartir pour le royaume de Vassar ! Viens voir à la fenêtre ! Son drapeau est déjà levé ! Il ne devrait plus tarder à donner l’ordre à ses marins de s’en aller ! Tu es sûre que tu ne désires pas lui dire adieux ?! Questionna-t-elle en jetant un coup d’œil par la grande baie vitrée de la bibliothèque.
-Non...Je...Je ne préfère pas assister à ce spectacle...Cela me briserait définitivement le cœur ! Bafouillai-je.

La remarque déplut tout de suite à Marraine qui me lança un regard noir avant de répliquer :

-Viens-tu vraiment d’oser cette métaphore ?! Te briser le cœur ?! Parce que tu vas me faire croire que tu sais ce que ça fait quand on atteint cet organe ?! Je vais te le dire, moi ! Non ! Tu n’en as absolument aucune idée ! Le mien est rempli de haine et de tristesse à ton égard parce qu’à cause de toi, j’ai failli ne pas en réchapper !

Consciente d’avoir été maladroite, je renchéris tout de suite, défaitiste :

-Et comme je viens si bien de te le confier, j’en suis encore désolée pour toi, Tatie ! Excuse-moi d’avoir employé ce terme...Ce que je voulais dire, c’est qu’à quoi bon courir ? Je n’aurais pas le temps d’atteindre le pavillon s’il s’en va sur le champ...

Ne s’attendant visiblement pas à si peu d’enthousiasme de ma part, elle me fusilla une nouvelle fois du regard avant de tirer violemment sur ses tresses et grommelai :

-Ah oui ?! Donc Kirsten n’est pas la seule qui a tiré du côté pessimiste de ma chère Elsa ! J’en ai une Troisième devant les yeux ! Dans ce cas, tu sais quoi ?! Tu as probablement raison ! Le prince Arnwald de Vassar n’était pas fait pour toi après tout ! Deux imbéciles qui se tournent autour sans trouver le moyen de se marier après tous leurs rendez-vous galants, valait mieux pas que vous vous reproduisiez ! Heureusement pour nous que monsieur a pris ses précautions pour ne pas t’engrosser !

Ne m’attendant pas à une remarque aussi directe, mes joues se mirent à rosirent tandis que je rétorquai avec aplomb :

-Je pense que mon intimité avec l’homme que j’aime ne te regarde pas Marraine.
-Si, si, demoiselle ! Ta sexualité m'intéresse dès l'instant où tu as décidé qu'il en allait de ma vie pour que tu puisses pleinement la vivre ! grinça-t-elle.

Prise d’un doute, elle me fixa cette fois avec amusement avant de répéter :

-Rassure-moi jeune fille...Vous avez bien pris vos précautions tous les deux, n’est-ce pas ?

D'une lueur malsaine, ses yeux me regardèrent alors avec insistance tandis que je me refusais à lui répondre. A vrai dire je n'avais aucun symptôme qui laisserait sous-entendre que j'étais enceinte, et j'avais toujours eu mes règles même quand nous ne faisions pas vraiment attention durant nos rapports...

-Si tu ne dis rien c'est que tu n'en es toi-même pas sûre ! Hum ! Tout ceci commence à me plaire ! Clama-t-elle en me perforant à nouveau de ses yeux sarcelles.

Affolée par sa démence, je rougis une nouvelle fois avant de reprendre :

-Mais si ! Bien sûr que si, je puis t'affirmer sans me tromper que je ne suis pas enceinte ! Et...Euh...Bah tu as raison...C'est tant mieux puisqu'il ne veut plus de moi...Bon...Si tu veux bien m'excuser à présent...Je voudrais aller me reposer... Toutes ces émotions m'ont chamboulée et j'ai besoin d'être seule...

Loin de vouloir assouvir mon désir, ma tante me barra bientôt le passage et dit sans en découdre :

-Je peux donc regarder ton ventre dans ce cas ?! Fais gaffe ! Je suis devenue une experte pour détecter cela !

Mais à quoi cela lui servait-il de me torturer ainsi ?! Certes, elle voulait me faire payer ce que je lui avais fait subir...Mais pourquoi maintenant ? C'était absurde...Souhaitant me débarrasser le plus vite possible d’elle, je lui demandai alors à mon tour :

-Si j'y consens tu me laisseras tranquille après Marraine ?
-Je t'en fais le serment ! Clama-t-elle en portant sa main sur sa poitrine.

Bien que cela ne suffit pas à me faire confiance, j'allais m'assoir sur le canapé et attendis qu'elle pose les mains sur moi. Appréhendant un peu que cela ne soit pas un stratagème pour en réalité me jeter un mauvais sort, j'eus toutes les peines du monde à rester en place, la regardant effectuer son drôle de rituel avec un pincement au cœur. Non...Bien sûr que non, contrairement au reste des proches de ma génération je savais que je n'avais pas de bébé dans mon ventre... J'avais rêvé d'être Maman bien sûr ! Dès l'instant où j'avais rencontré le prince Arnwald même...Que nous fondions un foyer et nous aimions jusqu'à la fin des temps. J'étais une princesse et c'est bien ce qui était écrit à la fin des contes...Alors pourquoi cela ne m'était-il pas arrivé ?! Pourquoi avait-il fallu qu'on se quitte pour toujours ?!
Mon amour propre se meurtrie un peu plus tandis que les mains douces mais chaudes de Marraine se posèrent enfin avec délicatesse sur mon bas-ventre. Attendant dans un silence insupportable, je détournai un regard gêné alors que je savais très bien ce qu'elle allait me dire...Et je n'avais absolument pas envie de l'entendre...Cela me ferait trop mal... Je repensais rapidement aux gros ventres de mes cousines, de Louise et de Kirsten tout en songeant avec amertume que je n’aurais jamais le droit à ce bonheur à présent que mon fiancé était parti... L'idée me parut soudain insupportable et mes yeux s'envahirent de larmes avant que je ne chuchote d'une voix douloureuse :

-Marraine, arrête s'il te plaît...

Loin d'appliquer mon ordre, elle afficha pourtant un sourire mauvais et retira sa main avant de placer la mienne avec force sur mon ventre. Puis elle rajouta la sienne par-dessus. Que faisait-elle ?! Je n’étais pas d’humeur pour me prêter à ce jeu idiot !

-Tatie ! Je t'en prie...J'ai compris la leçon, mais s'il te plaît, laisse-moi...En...

Ma phrase se suspendit immédiatement quand je pris conscience que des pulsations se ressentaient sous forme de fourmillements sous mes doigts. L'effet fut immédiat. La connexion était directement liée à mon ventre... Seigneur... Une forme modelée et à peine définie par une peau fine mais squelettique, d'une trentaine de centimètres se matérialisa enfin de toute part tandis que je peinais à retenir mon souffle. Ce qui ressemblait à un pied un peu disproportionné par rapport au reste du corps me donna soudain un coup et des mains dégainés en poings firent de même.

Dépassée par ce qui était en train de m'arriver, je peinais à comprendre ce qui se passait tandis que mon ventre se souleva bientôt par un léger coup comme cela était arrivé à Kirsten ce matin. Non ! Ne sois pas bête Rita ! C'est une image démoniaque, mise dans ton esprit par Tatie Anna ! Me grondai-je alors que j'étais déjà en train de me raccrocher à cette petite vie qui semblait en parfaite santé.

-Hahaha ! Bien essayé Marraine ! J'ai failli y croire ! Tu es encore plus machiavélique que je ne le pensais ! Grommelai-je en me sentant de plus en plus partir.

Indifférente à ma remarque, elle ne répondit pas et un souvenir de l'ébat que nous avions eu après son réveil dans la Forêt Enchantée me revint en mémoire. Oh mes aïeux...C'était quand Arnwald et moi nous étions retrouvés...Mais non...impossible...Cela remontait à six mois tout pile...Me forgeant une carapace, je continuai de nier ce fait quand elle déporta alors ma main entre les cuisses du fœtus pour que je comprenne qu’il s’agissait d’un...garçon... Non Rita...C'est ton imagination ! Une image fabulée par Tatie ! Rien de plus ! M'énervai-je alors que je me sentis transportée d'une joie immense.

-Et encore gagné ! Bah dis-donc ! Heureusement que tu croyais ne pas être enceinte ! Un trimestre de plus et tu nous accouchais en direct en croyant avoir une maladie intestinale ! Gloussa-t-elle quelques secondes plus tard.

Ne trouvant pas ça drôle, je ne réfutais toutefois pas tandis qu'elle continua avec amusement :

-Dommage que Mamie Anna soit morte ! Elle aurait pu t'en dire plus sur le déni de grossesse...M’enfin ! Il reste Mamie Dudu ! Après tout, elle a été exactement dans la même position que toi pour ta tante Lucia !

Prise d’une peur panique, je n’écoutais pas ses paroles. Une seule chose était en train de me traverser l’esprit : A l’heure actuelle ce bébé n’avait plus de père à cause de mon égocentrisme maladive !

-S’il te plaît Marraine...Ne le dis pas à Maman...L’implorai-je, quand mes parents vont l’apprendre...Il est fort possible que cette fois je ne revienne jamais de la Forêt Enchantée ! Je vais être destituée de mes fonctions à vie !
-Hum...Connaissant ton père, je n’en suis pas si sûre, nota-t-elle sans méchanceté, en revanche pour ta mère...C’est une autre paire de manches pour elle qui est très à cheval sur le protocole...Elle va encore accuser ma Helga à coups sûrs en disant que c’est elle qui t’a guidée sur cette voie...Non ! Tu n’as pas le choix ! il ne te reste qu’une solution petite gourgandine !
-Laquelle ? Questionnai-je terrifiée.
-Oh là, là ! Il faut vraiment tout te dire ! C’est pourtant évident non ?! L’avouer à ton beau prince avant qu’il ne mette définitivement les voiles ! je serai toi, je me dépêcherais...Bougonna-t-elle en jetant à nouveau un coup d’œil par la baie vitrée.
-Mais...Je...Je ne peux pas Tatie ! Il a dit qu’il ne voulait plus me voir ! De toute façon, il ne croira absolument pas mes paroles sans véritable preuve ! Gémis-je à nouveau terrifiée.
-Tu ne veux pas non plus que je fasse tout le travail à ta place tout de même ?! Je suis déjà bien gentille de t’aider ! Explosa-t-elle soudain d’une voix boudeuse.

Poussant immédiatement un profond soupir face à sa patience, j’ajoutai :

-Oui...Je t’en remercie vraiment...Tu sais, je suis comme toi...Je voudrais juste que tout redevienne comme avant...Pas seulement avec toi...Mais avec tout le monde...
-Oh mais cela peut se faire...Il n’en tient juste qu’à toi ! Puis zut ! Puisqu’il faut vraiment tout te dire, cela DOIT se faire ! Ce serait absurde que tu deviennes fille/mère alors qu’il est encore en bas ! Fais-moi plaisir et cours après lui ! Ordonna-t-elle.
-Je crains que tu sois encore la seule qui puisse croire qu’il veuille toujours de moi...Ronchonnai-je.
-Non petite bécasse ! Tu n’y crois pas non plus au fond de toi et tu le sais ! Et je vais te dire pourquoi ! Parce que tu sais au plus profond de ton être que tu ne dois pas changer ton destin ! S’énerva-t-elle soudain, changer ton destin, c’est te mener à ta perte, celle du royaume...Et la mienne !
-Pardonne-moi Tatie...Mais...Je ne comprends pas pourquoi...Du moment que j’ai un héritier pour Arendelle...Il suffira que je trouve un autre parti une fois mon accouchement fait et je ne ferai pas la fine bouche cette fois, c’est tout puisque je ne pourrai pas me le permettre, murmurai-je en ayant déjà un vertige à l’idée qu’un autre homme me touche à la place d’Arnwald.

Venant visiblement de lui donner une mauvaise réponse, sa compassion s’arrêta subitement et son visage s’assombrit soudain tandis qu’elle m’empoigna violemment avant de me donner plusieurs gifles de rage sur les joues.

-Tu...Ne...Dois...Pas...changer...le... destin... Articula-t-elle à nouveau, débrouille-toi comme tu veux mais il faut que cet Arnwald termine avec toi ! Moi...Quand...Quand j’ai voulu changer mon destin dans la première vie où j’ai aimé ton père cela nous a conduit à notre perte de même pour ta mère, ton oncle et tous tes frères et sœurs qui reposent dans l’Hellheilm...Interdit donc pour toi de reproduire la même erreur ! Tu as toute une foule de gens qui comptent sur toi !
-Tatie, lâche-moi, s’il te plaît, murmurai-je alors qu’une chaleur infernale se répandit dans mes joues sous l’effet des coups, ce...C’est trop tard...

J’aurais dû me taire et aller dans son sens...Hélas, je le compris un peu tard quand elle me donna une autre paire de gifles en grommelant :

-Il n’est jamais trop tard Rita ! JAMAIS ! Tu ne dois pas changer le destin ! Tu ne dois pas changer le destin ! Tu ne dois pas changer le destin ! Si tu ne te maries pas avec Rocco, tu ne peux pas sauver Mamie Anna ! Donc pas changer le destin ! Pas changer le destin ! Pas changer le destin !

Répétant cela de plus en plus vite tout en continuant de m’affubler de coups de moins en moins délicats, ces derniers mots me firent l’effet d’une douche froide et je sus qu’elle avait encore des restes de son séjour dans le Nifflheilm. Oui ! Elle avait dû voir des choses...Bouillant d’envie de lui demander des tonnes d’informations, je ne pus néanmoins m’y résoudre car elle devint incontrôlable ! Réitérant avec force la même phrase à présent tout en m’envoyant des claques en discontinues, je décidais de laisser de côté la problématique de mon état que je voulais cacher à mes proches et me mis à hurler pour ne pas finir par m’évanouir sous ses coups.

-Non ! Rita ! Tais-toi ! Tu dois aller voir Arnwald ! Pas changer le destin ! Pas changer le destin ! Pas changer le destin ! Vociféra-t-elle encore alors que je me sentais partir.

Heureusement un miracle survint et la porte de la bibliothèque finit par s’ouvrir. Maman et Kirsten entrèrent et me dévisagèrent avec incompréhension.

-Ma...Marraine...Fait une crise...Bredouillai-je alors que cela tombait sous le sens.
-Mère ! Active-toi ! grommela aussitôt ma moitié qui ne voulait surtout pas prendre le risque de s’interposer.

Ne perdant pas ses moyens pour une fois, Maman eut un réflexe bien propre à elle et fit bientôt sortir de la neige de ses mains pour la glisser sur les fesses de ma tante.
A mon plus grand soulagement cela la stoppa tout de suite. Désintéressée de moi, elle se tourna immédiatement vers elle et dit d’un ton plaintif :

-Elsa...Tu...Tu oses réutiliser ta magie contre moi ?!
-Oui Tatie ! C’est ce que Maman vient de faire et elle a eu parfaitement raison ! Renchérit à son tour Kiki avec fermeté, il te faut te reposer pour le bienêtre du royaume !

Contre toute attente, son intervention la calma d’un coup et elle recula progressivement de ma personne alors que je me sentis soudain plus lourde à plusieurs endroits que ce soient mes jambes, mes seins ou mon ventre. Non ! Non ! Non ! Je grossissais ! Scandalisée, Maman le constata et me regarda avec plus d’attention avant de me dire :

-Rita ? Ma chérie ?! Que t'arrive-t-il ? J'ai croisé ton père avec le prince Arnwald je ne comprends pas ! Il est furieux et essaye de quitter le royaume...Aurais-tu une explication à cela ?!

Plus maligne qu’elle ma jumelle s'approcha alors de moi avec des yeux à la fois dévastateurs et colériques puis elle reprit :

-Rita...Ne me dis pas que tu attends un heureux événement, toi aussi ?!

A bout de nerfs, je ne répondis ni à l'une ni à l'autre et les repoussai avec violence tout en criant :

-Mais fichez-moi la paix à la fin !

A la manière de Maman quand elle redoutait quelque chose, je pris bientôt la poudre d’escampettes et courus à travers le couloir sans me préoccuper d’elles toutes. Mon cœur battait à tout rompre. J’avais besoin de retrouver l'homme que j'aime ! J'avais besoin de me racheter ! De lui dire qu'il allait être père ! C'était la plus merveilleuse chose du monde ! Ne faisant pas attention à mon centre de gravité qui avait subitement changé en me poussant vers l’avant, je dévalais l’escalier puis le corridor à m’en arracher les poumons par peur d’arriver trop tard au bateau. Peinant à retrouver mon souffle, je faillis vomir en parcourant la cour du château puis le Pont d’Aren qui me mena tout droit vers les halles.
Le pavillon de mon cher amant se trouvait à quelques mètres et Papa était à ses côtés sur le pont à tenter de le raisonner. Oubliant les passants qui étaient en train de nous regarder, je grimpais à mon tour la planche de bois pour les rejoindre et clamai alors :

-Prince Arnwald ! S’il vous plaît ! Ecoutez-moi !

Toujours furieux après moi, il me lança bientôt un regard noir et renchéris :

-Je croyais avoir été assez explicite à votre égard princesse Rita, maintenant descendez tous les deux !

Refusant de l’écouter, je renchéris aussitôt sous le regard outré de Papa :

-Oui ! Vous avez été très explicite ! Et tout ce que vous avez dit n’était que la pure vérité ! Je sais que je ne suis qu’un être sans cœur ! Egoïste ! Capricieuse ! Immature ! Oui ! Je le reconnais sans rougir, je suis bien tout cela ! Je vous prie donc d’accepter mes excuses pour la conduite déplorable et enfantine que j’ai eu aujourd’hui !

Me regardant toujours d’un œil suspicieux, je fus heureuse de le voir commencer à faiblir. Toutefois comme il n’en dit rien, je décidais de jouer le tout pour le tout et posai maladroitement mes deux genoux par terre en guise de ma bonne foi avant de reprendre d’une voix théâtrale :

-Mon amour...Je vous en supplie...S’il faille vous prouver ma loyauté, je m’abaisse bien volontiers devant vous ! Je préfère risquer les brimades des passants plutôt que de vous perdre pour toujours ! Ce n’est pas exagéré prince Arnwald ! Je vous aime vraiment ! J’aime tout de vous ! Votre passion ! Votre attention ! Votre amitié et par-dessus-tout...Nos échanges !

Enfin touché par mes paroles, il se mit vivement à rougir alors que Papa bougonna à l’égard de nos sujets qui suivaient activement la scène :

-Allez circulez braves gens ! Il n’y a rien à voir !

Sentant ensuite qu’il devait nous laisser un peu d’intimité, il descendit bientôt du navire avec embarras et ajouta :

-Bien...Euh...Je suis au château si vous avez besoin tous les deux...

Restée dans ma position mi-debout, je fus soudain prise d’étourdissement et manquai de partir en avant alors que mon beau prince, ému m’aida enfin à me relever. Plus du tout fâché, il me murmura alors :

-Espèce de petite folle...Pourquoi ferais-je l’effort de vous reprendre ?
-Vous m’avez pris ma virginité, soufflai-je démunie.

M’offrant une mine boudeuse car il ne s’attendait pas à cela, il renchérit alors :

-Vous étiez amplement consentante à chaque fois !
-Je n’ai pas dit le contraire...C’est vous qui m’avez posé une question...Oui Arnwald, je reconnais ces moments délicats d’amour que nous avons passés étaient les plus beaux de ma vie...Et pour rien au monde, je ne voudrais qu’ils s’arrêtent maintenant...Tout comme je ne veux pas m’arrêter de partager avec vous, notre goût pour l’Histoire et la science...Je vous en prie...En l’honneur de votre sœur et votre mère...Je vous promets que je vais faire des efforts...Mais s’il vous plaît, ne me rejetez pas...Prenez-moi pour épouse...Je ne vous décevrai pas...Je vais améliorer mon caractère ! Insistai-je.
-Hum...Cela me semble peu probable, répliqua-t-il avec incorrection, même si comme tout être vous avez aussi de nombreuses qualités...
-Je ne vous dis pas que ce sera facile pour moi car ce serait mentir ! Clamai-je encore avant de lui tendre l’écrin et la bague, mais tenez...Je suis prête à entendre votre demande combien même elle doit être d’une platitude par ma faute !

Toujours sonnée, je le jugeai comme prévu assez coriace mais ne pus lui en vouloir. Usant enfin de mon argument le plus frappant, je décidai donc de lui dire pour notre fils. Le ramenant patiemment vers moi, je lui posai alors la main sur mon ventre arrondi et murmurai :

-Je sais que c’est fou à croire mais...

Ne me laissant pas le soin de terminer ma phrase, il observa soudain mon ventre avec beaucoup de gêne et bafouilla, totalement, dépassé :

-N’en dites pas plus...Je connais ce processus...Maman m’en a déjà parlé...Je ne pensai pas que cela puisse exister à vrai dire...Pourtant cela semble si...si réel...

Comme pour lui donner raison, le fœtus lui donna un coup de pied. Retrouvant un sourire niais, je répétai alors :

-Ça l’est, je puis vous l’assurer...Confirmé par Marraine Anna qui a le don pour le voir...Je suis désolée...Je n’ai pas du tout fait cela dans le but de vous piéger...
-Si je devais accuser quelqu’un vous n’êtes en aucun cas la seule fautive ! S’exclama-t-il alors que son visage s’illumina de plus en plus de joie, j’ai autant mes responsabilités que vous dans ce nouvel engagement.

Tout heureux de l’entendre, notre fils donna alors une horde de coups de pieds et mon cœur s’allégea en voyant Arnwald se détendre. Finissant de l’attendrir, je clamai alors à l’adresse du bébé :

-Oui mon amour...C’est Papa !

Pouffant enfin comme un enfant, il me ramena alors contre lui et glissa ma queue de cheval vers l’arrière avant de reprendre :

-Princesse Rita Westergaard d’Arendelle...Je vous aime.
-Moi aussi prince Arnwald...Je réitère...Je suis prête à devenir une meilleure personne à vos côtés, soufflai-je.
-Du moment que vous gardez votre vivacité, cela me convient, renchérit-il en me passant enfin la bague de fiançailles à l’annulaire.

Hochant fermement la tête, je n’y tins plus et me ruai sur ses lèvres que je dévorais avec passion tandis qu’il accepta avec force cet échange. Contractant bientôt sa main sur mon dos, il m’encouragea à aller plus loin et nos langues dansèrent bientôt ensemble avant que nous nous relâchions de longues minutes plus tard à cause d’un raclement de gorge. Nos joues se chauffèrent immédiatement alors que nous nous tournâmes vers le capitaine qui semblait lui-même peu fier de nous avoir interrompus :

-Hum...Majesté...Je...Je ne voudrais pas casser l’ambiance mais...Tout est prêt sur le navire pour que nous puissions lever l’ancre ! S’enquit-il soudain, il ne manque plus que votre ordre !

Me lançant aussitôt un regard complice, mon fiancé reprit tout de suite avec malice :

-Oh...Dans ce cas, je pense que vous êtes très, très en avance Capitaine Gelwarin ! L’amarrage ne se fera que dans...Disons...Quatre bons mois ?!
-Quatre bons mois ?! S’étrangla-t-il immédiatement, si vous me permettez Majesté, j’aimerais bien rentrer à bon port le temps que vous restiez avec madame car j’ai moi-même ma famille qui m’attend !
-Mais faites donc mon brave ! Et embarquez tous vos mousses avec vous ! Vous avez tous mérité un bon repos ! Clama alors le jeune homme de Vassar.

Puis il se tourna vers moi et ajouta à mon égard :

-Cela vous convient-il ma chère ? Cela ne sera-t-il pas trop tôt pour l’arrivée de notre petit Einhard ?

Heureuse de voir qu’il n’avait pas oublier les prénoms que nous avions déjà choisi pour notre progéniture depuis longtemps maintenant, je répondis du tac au tac :

-Non, mon amour...Ce sera parfait !

Ravi sa main attira à nouveau mon menton vers sa bouche et nous nous donnâmes un autre baiser à corps perdus en ne nous préoccupant pas des gens qui nous sifflèrent d’admiration. Mouillée d’émotions, je me raccrochais à lui avec beaucoup d’attention tandis que notre bébé continuait de sauter de joie à m’en décrocher le bas ventre. Moite de désir, j’acceptai encore sa langue et ses lèvres avec vénération jusqu’à pousser des soupirs évidents qui auraient pu continuer pendant une éternité si nous n’avions pas été arrêtés cette fois par une certaine personne à cheval sur le protocole...

-Princesse Rita ! Prince Arnwald ! Voyons ! Quel manque de dignité ! Enfin ! On ne s’embrasse pas comme ça en plein milieu de la grande rue ! Rentrez vite au château ! Clama Kirsten rouge de confusion alors que nous éclatâmes de rire.
-Oh Kiki ! N’est-ce pas merveilleux ! Nous nous marierons dans trois mois ! Après la naissance de notre petit Einhard et nous ferons son baptême en même temps ! Renchéris-je le cœur comblée de joie.
-Mais chut enfin ! S’emporta encore ma jumelle les yeux révulsés d’horreur.
-Allons vite en informer le prince Hans et la reine Elsa, ma mie ! Conclut mon fiancé en m’entraînant hors du bateau sous les applaudissements du peuple d’Arendelle.

Conscients du scandale, nous en prîmes du plaisir et remontâmes vers le palais, plus amoureux que jamais.

Dov Légende du Royaume Messages : 2756 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

C'est pas si souvent qu'on se met dans la tête de Rita, non ? Je sais plus vraiment...

Toujours est-il que là, on a affaire à une vraie scène avec elle : jalouse que sa sœur soit maman avant elle, se plaint toujours d'être la plus rejeté de la famille, et pire se brouille avec son Arnwal, l'accusant notamment de la considérer comme un passe-temps pour combler ses engagements politiques. Évidemment, ça ne lui plaît et décide de rompre ses fiançailles avec celle qu'il considère comme une capricieuse et une chouineuse en lui remettant très vulgairement l'anneau qu'il voulait lui offrir.

Mais bon, non seulement ça ne dure pas mais tout n'est pas noir non plus puisque Marraine Anna commence à franchir le pas en la pardonnant pour le long sommeil involontaire et à lui faire comprendre qu'elle ne peut pas se séparer d'Arnwald de cette façon : il partage son âme avec celle de Rocco dans l'Heilleim pour rappel. Et pour deux excuses pour le prix d'une, elle est enceinte de lui depuis six mois (décidément, c'est une habitude dans cet univers...), oserait-elle élever son futur Einhard sans présence paternelle ?

Au vu de la réconciliation entre les deux amants et du luxe qu'Arnwald offre en restant quatre mois à Arendelle, clairement la réponse est non.

Bref, pas besoin de réfléchir plus pour savoir à quel pêché on a affaire : la colère; mais avec un zeste d'orgueil.

Ah, et Yéléna vient de trépasser aussi...

Allez ! Même si c'est pas trop la période, voici les spoilers sans contexte du chapitre 33 de demain Smile

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Chapit83

Oh mais j'ai un énorme retard moi Sad

J'avais pas vu qu'il y en avait eu un en miieu de semaine, c'est pas logique tout ça Shocked

J'ai zéro temps en ce moment, je bosse tout le temps pendant les ponts + es partiels qui arrivent.
J'essaierai de ratrapper tout mon retard vers la fin du mois, je relirai tout d'un coup, j'aurai plus de temps...
ça sera possible à ce moment là de me faire un récapitulatif du genre "dans les épisodes précédents" parce que je suis en train de saturer mon cerveau de linotte!
Bisous bisous!

Floconnette a écrit:Oh mais j'ai un énorme retard moi
J'avais pas vu qu'il y en avait eu un en miieu de semaine, c'est pas logique tout ça

J'ai zéro temps en ce moment, je bosse tout le temps pendant les ponts + es partiels qui arrivent.
J'essaierai de ratrapper tout mon retard vers la fin du mois, je relirai tout d'un coup, j'aurai plus de temps...
ça sera possible à ce moment là de me faire un récapitulatif du genre "dans les épisodes précédents" parce que je suis en train de saturer mon cerveau de linotte!
Bisous bisous!

Pas de soucis Wink

faudra juste que tu me dises auquel tu t'es arrêtée et je te ferai ça t'inquiète ! Oui ! Normalement je suis à un chapitre par semaine mais là il a fallu accélérer par rapport à la date d'accouchement qui même en étant encore loin, approche à grands pas. De mémoire je crois que tu t'es arrêtée au chapitre 29 du point de vue de Pieter (donc là pour l'instant y en a 5 de retard + un surprise du What if de Frantzoze) mais t'en fais pas, on te fera tout ca, t'inquiète (je pose ça là pour pas m'y perdre non plus et je te ferai ça ! Pas façon Olaf hein Razz

)

allez ! voici le chapitre 33 où nous sommes dans l'Hellheilm avec comme point de vue dans l'ordre (ELYSIA-IDUNA SAPPOS-AMAROK-ELYSIA-HELGA)

Chapitre 33 : Tout ce que je veux pour Noël :

HELLHEILM ACTUELLE...

J’avais été à deux doigts de sauter pour rejoindre ma Anna d’amour...Oh oui...J’avais déjà un pied dans le vide...Si Rocco n’était pas intervenu pour me sauver...Vif, mon faux petit frère avait brandi son bâton avec soin comme je le lui avais appris lors des entraînements pour assommer Emma qui avait maintenu l’ouverture des limbes jusqu’à s’étaler avec force sur le sol sous l’effet du coup avant de disparaître comme si elle avait été appelée.
A la suite de cela, le cercle qui menait tout droit vers les ténèbres se referma directement et l’enfant me tira en arrière par la tunique pour que je ne me fasse pas aspirer avant de dire tout content :

-Ouf ! Un peu plus et on t’avait perdu pour toujours Grand Frère ! Heureusement que Maman est venue me prévenir que tu comptais faire une bêtise !

Reprenant petit à petit mes esprits, j’oscillais entre le soulagement et la colère pour finalement opté pour le premier sentiment qui était le plus sensé.

-Merci Rocco...Merci...Soufflai-je bien que j’aurais aimé lui en dire plus.

L’enlaçant grandement, je songeais amèrement qu’il était mon héros du jour...Ou plutôt du soir...Fier de lui, il insista alors avec grandiloquence en renchérissant :

-De rien grand frère ! Maman m’a dit qu’elle est actuellement en train de discuter avec ton amoureuse pour lui expliquer ton comportement et qu’elle n’a pas à s’inquiéter si tu ne lui réponds plus ! Elle m’a aussi dit de te dire que tu ferais mieux maintenant de te coucher parce qu’une longue journée t’attend demain !

Ne comprenant pas très bien où il voulait en venir, j’étais de toute façon trop abattu pour réfuter quoique ce soit.

-Tu es certain que ça ira pour rentrer à la maison ? Lui demandai-je encore même si je ne m’affolais pas pour lui.

Il dut s’en apercevoir d’ailleurs car il se mit à glousser et répondit :

-Oui, Elysia ! Je retrouverai mon chemin ! Bon ! Faut pas que je traine plus parce que sinon Marraine Iduna elle va me poser pleins de questions !
-Euh...A propos de Maman...Si...Si tu pouvais éviter de lui dire ce que j’ai failli faire...Ce...Ce serait vraiment très gentil de ta part ! Bégayai-je soudain en me sentant idiot.

Virulent, il hocha la tête puis il reprit :

-D’accord, grand frère ! En revanche je te garantis pas que Maman ne lui ait pas dit ! Bon bah...A demain !

Me faisant une dernière bise sur la joue, le jeune garçon retourna donc à sa hutte tandis que je me fondis dans les draps tout de suite.
Hélas, je ne trouvais pas le sommeil, encore trop hanté par la voix de ma Anna d’amour qui avait réussi à me parler comme cela n’était pas arrivé depuis si longtemps...Oh oui...Sa manière de prononcer mon prénom était si envoutante....Rien que sa voix sans sa vision... Il devait bien y avoir un autre moyen que je la contacte à présent qu’Emma avait laissé ses traces dans la chambre !
N’y tenant plus, je me levai alors avec agacement et pensai à haute voix :

-Oui...Autant en avoir le cœur net...

M’accroupissant immédiatement sur le sol où se trouvaient toujours les branches d’épicéa, je touchai immédiatement l’intérieur du cercle et priai pour que le passage se rouvre ne serait-ce que quelques secondes pour que je puisse lui dire que je l’aime. Hélas, le plancher était aussi dur que le bois avec lequel il avait été travaillé...

-Oh ! Oh ! Oh ! Qu’est-ce que tu fais à moitié par terre jeune Sappos ? Clama soudain la voix de Pierre.

Tressaillant aussitôt car je ne l’avais pas entendu arriver, je me relevai à la hâte, le rouge aux joues tandis qu’il semblait disposé à ne pas me gronder.

-Rien du tout...Je...Je réfléchissais...Cela m’arrive parfois, bougonnai-je en le dardant de mes yeux bleus.

La remarque l’amusa tout de suite et il me passa bientôt sa lourde main autour de l’épaule avant de me demander :

-Si ce n’est que cela, ça va...ça tombe bien parce que moi aussi je me posais une question...
-Laquelle ? L’interrogeai-je sans attendre.
-Combien d'entre nous vont encore devoir te sauver ? Demanda-t-il alors avec malice.

Je me renfrognai directement en comprenant qu’il se moquait de moi. Néanmoins, je fus heureux qu’il soit moins sévère que lors de notre dernière conversation. Haussant plutôt les épaules pour montrer ma frustration, je me sentis soudain honteux d'avoir failli succomber à l'autre garce d'Emma Piceaerd. Comment avais-je pu être si bête ? Si lâche envers mon fils ? Bien évidemment que la Mère Fouettarde m'aurait emprisonné à vie dans les limbes, loin de ma Anna d’amour ! Elle n'aurait jamais tenu sa promesse ! Après une éternité, je finis par répondre à Pierre :

-Tout dépend des embûches qui se trouveront sur mon chemin...Mais dans l’heure, je n’ai pas envie de faire une bêtise et aimerais plus pouvoir faire un petit quelque chose pour remercier Rocco qui à mon humble avis est le véritable sauveur de ma femme...Et de moi-même...Tu me fais croire que c’est moi qui dois lui apprendre des choses mais je reste persuadé que c’est l’inverse !
-Eh bien...Eh bien...Te voilà enfin devenu sage, jeune Sappos ! Répliqua-t-il sans ironie, on va peut-être tirer quelque chose de toi finalement ! Pour le fils de la Naine, n'aies crainte ! Quelque chose me dit qu'en ce moment-même il est en train d'être récompensé par sa belle fiancée !

Grimaçant tout de suite de dégoût en l’imaginant dans les bras de mon arrière-petite-fille, je n'en dis pourtant trop rien tandis qu'il déclara encore :

-En revanche, c’est excellent que tu parles enfin de distribution de cadeaux...
-Que veux-tu dire ? Questionnai-je perdu.
-Oh voyons Elysia ! Tu ne sais donc pas quel jour nous sommes aujourd’hui ? M'interrogea-t-il soudain, hum... Je serais de toi, je viderais mes poches.

Indécis, je m’exécutais et découvris un petit parchemin sur lesquels étaient inscrits les prénoms de mon fils et celui d’Amarok. Oh...C’était une lettre au Père Noël...

-Quoi ? Nous sommes la veille de Noël ? Réalisai-je totalement déboussolé.
-Eh oui, renchérit mon premier ancêtre en me faisant un petit clin d'œil, le temps passe vite, n’est-ce pas ? Même si tu as l’impression que non...Il va donc falloir que tu te prépares psychologiquement à l'organisation de ta longue nuit de ce soir sachant que c’est toi qui vas engendrer les deux rôles...
-Quoi ?! Répétai-je terrifié, mais attends ! C'est impossible de me dédoubler ! Pourquoi tu ne viens pas m'aider, toi ? Tu pourrais faire le Père Noël ! Après tout tu l'as fait pendant des siècles !
-Oui, c'est vrai que je pourrais...Mais je préfère que tu trouves une solution par toi-même, reprit-il encore avec une mine amusée.

Un long frisson me parcourut tout de suite l’échine et j'eus soudain envie de taper dans son gros ventre bedonnant avant de me rétracter à la dernière minute pour lui dire d’une voix totalement dépassée :

-Mais c'est pas un jeu Pierre ! Imagine que je ne m'en sorte pas et que je n'arrive pas à distribuer les cadeaux ou le charbon à tous les enfants ! On fait comment ?! Ils ne croiront plus en nous !
-Je sais...C'est un pari risqué...Mais je maintiens ma position ! Tu trouveras une solution avant ce soir ! Nous t'avons formé avec Anna à ce genre de situation...C'était dans la leçon 356 ! A toi de t'en rappeler ! Oh...Je peux te ressortir mes manuels pour te le prouver si tu le désires ? Insista-t-il.
-Tu sais où tu peux te les mettre tes manuels ! Maugréai-je entre mes dents alors que je me torturais déjà l'esprit pour trouver un moyen fiable.

Demander à Maman ou Tatie Helga pouvait être un bon compris...Après tout, l'une et l'autre étaient aussi des descendantes de Pierre et Emma...Sauf que Maman ne savait pas s'organiser et ma grosse tante ralentirait le traineau...Quoique...Ça n'avait jamais posé de problème avec Pierre dedans, visiblement...Mais je ne voulais pas me retrouver seule avec elle...Par beaucoup de ses mimiques elle me rappelait trop ma Anna d'amour... Alors quoi ? Adjurer Amarok ? Quoiqu’on en pense, c'était lui aussi un descendant de Pierre...Mais il avait sa propre concurrence à gérer avec la compagnie Nicolas et il avait déjà mené à bien sa mission quelques semaines plutôt. Il n'acceptera jamais de faire des heures supplémentaires, surtout pas à mes côtés...On s'étriperait avant la fin de la tournée...Tout comme avec cet imbécile de Pieter...Lui, il était direct rayé de ma liste, Allons, donc...Peut-être Moustache Junior ? Il avait été auprès de notre Ange de l’Air pendant plus de vingt ans...Et c'était un roi, il devait être un professionnel de l'organisation ! Oui ! Adjugé pour Agnarr !

-C'est bon...Je sais comment je vais faire ! Clamai-je alors que Pierre m'observait toujours en s’empiffrant d’un long sucre d’orge à la fraise.
-A la bonne heure ! Je suis certain que ce choix est très sage ! Renchérit-il en se levant si fort qu'il fit craquer la chaise en bois, bien, maintenant il ne te reste plus qu'à trouver une autre solution pour les cadeaux de Tyr et Olaf et tu auras réussi à régler tes deux plus gros problèmes de la préparation !
-Une solution pour les cadeaux de Tyr et Olaf ? Répétai-je sans comprendre.

Sans ajouter quoique ce soit, mon premier ancêtre me fit signe de lire les demandes de mon filleul et mon fils et je m'exécutais...Avant de blanchir violemment...

-Mais...Euh...Ça, c'est pas réglable...Bafouillai-je quelques secondes plus tard.
-Si, si, jeune Sappos ne t'inquiète pas tu trouveras ! Dit-il en se dirigeant déjà vers la porte.
-Attends ! Tu vas où ?! Faut m'aider ! Criai-je.
-Je vais dormir...Et tu devrais en faire autant ! Comme je te l’ai si bien dit ! Une longue journée et une longue nuit t’attendent ! Rien ne vaut un bon repos surtout avec toutes les émotions que tu as eues !

Désemparé, je ne pus rien à lui redire et le laissai s'en aller. Je ne trouvais le sommeil qu'au petit matin et rêvais de ma femme avec qui je m’unis une fois de plus dans une grande félicitée...

****

-Marraine ! Marraine ! Marraine ! Je vais être Papa et ensuite je me marierai ! Clama la voix de Rocco qui me sauta dessus alors que le lit me paraissait toujours bien vide quand ma femme n’était pas là.
-Du calme mon chéri, du calme, murmurai-je encore toute endormie, qu’est-ce que tu racontes ? Tu n’as que dix ans...
-Non ! Non ! Tu ne comprends pas ! C’est le prince Arnwald avec qui je partage mon corps...Bah il s’est beaucoup disputé avec Rita, mon amoureuse, et en fait après, moi...Enfin lui...Enfin nous deux on était très en colères ! J’ai voulu quitter Arendelle mais ma fiancée est arrivée avant et elle était très grosse...Bon, pas au point de Tatie Helga ! Mais plus grosse qu’elle n’est d’habitude ! Et c’est là que j’ai compris qu’elle attendait un bébé ! On va avoir un petit garçon qu’on va appeler Einhard ! Clama-t-il tout excité, dis...Tu sais pas où est Maman à tout hasard ? Je voulais lui annoncer la bonne nouvelle ! Ah ! Et à Papa aussi !

Tiens, c’est vrai ça ! Ylva n’était pas à la hutte alors que d’habitude, même si elle passait la nuit avec Kanda, elle mettait toujours un point d’honneur à être là à mon réveil avec un bon petit déjeuner. Trouvant immédiatement cela louche, je n’affichais pourtant aucune anxiété devant Rocco et lui ébouriffai les cheveux avant de reprendre :

-Je pense qu’elle ne devrait plus tarder à arriver ! Tu sais comment elle est ! Quelquefois, elle est tellement plongée dans ses livres qu’elle oublie de voir l’heure ! A mon avis, si tu veux lui faire vraiment plaisir, va déjà te mettre un coup de peigne et habille-toi ! Pendant ce temps-là, je prépare un copieux petit déjeuner pour tout le monde ! Ça va la faire venir ! Soulignai-je.
-Oh oui ! Bonne idée Marraine même si ta nourriture est toujours immangeable ! Clama-t-il tout enjoué.

Grinçant un peu des dents, je ne relevai pourtant pas tandis qu’il déguerpit rapidement de la chambre. Faisant donc ma toilette de mon côté, je tentai ensuite de ne pas rater les tartines grillés ainsi que l’omelette et les tranches de saumon fumé tout en chassant l’oppression qui me compressait le cœur à l’idée de ne toujours pas voir ma belle Nordlys réapparaître. Je ne pus malheureusement pas y songer très longtemps que déjà Rocco vint s’installer autour de la table, toujours avec le même enthousiasme.

-Tu penses que Maman, elle va être contente d’apprendre que je suis un futur Papa, Marraine ? Demanda-t-il à nouveau en trépignant d’impatience, je sais que les Maman elles n’aiment pas trop quand leur garçons ont des amoureuses ! Ça t’a fait ça pour grands frères Amarok et Elysia ?
-Non...Je...J’étais contente pour eux, bafouillai-je m’inquiétant de plus en plus pour ma femme.
-De toute façon cela lui fera plus plaisir que de savoir que Yélana est morte ! Lança-t-il encore.

Ne m’attendant pas à ce qu’une telle information sorte aussi naturellement, je manquais de me couper avec la lame de mon couteau et grommelai :

-Quoi ? Rocco ? Qu’est-ce que tu viens de dire ? Ta soeur est morte ?! Mais...Euh...Depuis quand ?!
-Je sais pas trop...Il me semble que c’était hier dans la temporalité de ma chérie ! Expliqua-t-il rapidement.

Par les esprits ! C’était sans doute pour cela qu’Ylva manquait à l’appel ! elle devait attendre sa fille devant le tunnel d’Ahtohallan qui reliait nos deux mondes. Soudain soulagée d’apprendre cela, je ne le demeurais toutefois pas longtemps quand Helga pointa bientôt le bout de son nez dans notre hutte...Accompagnée de notre chère Coudrier.

-Bonjour tout le monde ! Regardez quelle belle surprise je nous ai dégotée ce matin ! Clama-t-elle avant de se rendre compte que ma femme manquait à l’appel, bah...Où est Ylva ? Je la pensais avec vous ?
-Non ! Elle est introuvable, ruminai-je, c’était son jour avec Kanda...
-Ah bah elle doit être avec Papa alors ou en train d’observer des couples ! S’exclama ma belle-fille d’une voix bougonne, merci Marraine de m’avoir réceptionnée à sa place ! Enfin bref...Bonjour à tous, sinon !

Bien que sonnée par sa soudaine présence, je secouai brièvement la tête et allai l’embrasser tendrement tandis que Rocco se retenait d’aller lui faire un gros câlin.
L’observant avec stupeur et curiosité, il l’admirait comme n’importe quel petit frère mais se refreinait pour ne pas la brusquer. Le tenant par les épaules, je tentais de le canaliser pour qu’il y aille en douceur quand une odeur nauséabonde se répandit soudain dans la pièce.

-Je crois que les œufs sont en train de brûler ! Clama alors l’enfant.
-Oh, Seigneur ! Paniquai-je en les retirant de la plaque, désolé Rocco tu vas devoir t’en contenter...Comme vous tous, ajoutai-je à l’égard des autres.
-Ne t’en fais pas pour moi...De toute façon, je n’ai plus le temps de les manger, je dois aller voir mes grands-frères et Pieter pour l’entraînement ! Renchérit encore mon neveu trop heureux d’y échapper.

Alertée par le sens de ses paroles, Yélana regarda tour à tour le garçonnet puis moi avant de reprendre un peu perdue :

-Euh...Tatie Iduna...Tu l’as eu avec qui celui-là ? Je croyais que Tonton Yuma était dans le Nifflheilm et que Parrain Olaf était à nouveau marié avec Marraine Helga ?!

Embarrassée, mes joues se chauffèrent et je voulus lui répondre sur le champ mais le petit s’en chargea à ma place :

-Ah non ! Non ! Tu n’y es vraiment pas du tout grande sœur ! Marraine Iduna c’est pas ma Maman ! Je dis grand frère pour Elysia et Amarok juste parce que c’est son amoureuse et que c’est plus facile pour moi de m’y repérer...
-Attends quoi ?! Ta Maman c’est Ylva ?! S’étrangla-t-elle en le fixant plus en détails.
-Oui...Et mon Papa, c’est Kanda...En fait c’est plutôt Maman qui a trompé Marraine que l’inverse ! Clama-t-il alors que ma grosse sœur de cœur continuait de manger avec délice le piteux repas qu’il y avait sur la table.

Désorientée, ma belle-fille se tourna alors vers Helga et moi-même avant de demander :

-Mais...Euh...Comment est-ce possible ?! Je...Je croyais qu’une fois morts...Nos appareils reproductifs ne fonctionnaient plus ?

Comme convenu, nous voulûmes répondre une deuxième fois mais Rocco nous coupa une fois de plus en renchérissant :

-Ah ça, c’est parce que je suis l’élu ! Si les deux Anna elles n’étaient pas coincées, je n’existerais pas ! C’est Pierre Sappos qui me l’a expliqué ! C’est pour ça que je m’entraîne avec grand-frère Elysia pour vaincre la méchante Emma Piceaerd ! Et pour vivre ici, je suis obligé de partager mon corps et mon esprit avec le prince Arnwald qui est aussi l’amoureux de Rita !
-Oula ! Oula ! Oula ! On va y aller doucement...Je comprends mieux maintenant pourquoi tu me rappelais Maman quand nous nous étions vus dans la Forêt Enchantée...Bien...J’ai donc un petit frère...Nota-t-elle enfin.

Se levant alors, elle vint lui faire la bise tandis qu’il l’enlaça fermement.

-Je suis contente d’avoir une grande sœur en plus maintenant ! Clama-t-il à son tour en la collant fortement.

Amusée de voir qu’elle était finalement patiente avec lui, elle prit vite une posture maternelle et lui demanda :

-Bon, si tu vas rejoindre les garçons, tu peux m’amener avec toi, alors ?
-Oh oui ! Je peux faire ça ! Dit-t-il en l’entraînant déjà vers la porte.

Puis il se tourna vers nous à la dernière minute et conclut :

-Marraine ! Tatie ! Si vous croisez Maman vous ne lui dites pas tout de suite que je vais me marier et être Papa ! Je veux que ce soit moi qui lui apprenne la nouvelle, d’accord ?
-Pas de souci mon petit Séducteur ! Déclarai-je alors qu’Helga ouvrit des yeux exorbités.

Satisfaits, ils partirent ensuite en coup de vent tandis que nous éclatâmes de rire.

-Bien...Et si nous allions trouver la mère de cet enfant débridé, maintenant ?! Suggéra bientôt ma grosse sœur de cœur.
-Bonne idée ! Et crois-moi, elle va m’entendre ! Gloussai-je faussement fâchée.

Prêtes donc à aller questionner Kanda, nous nous arrêtâmes pourtant très vite dans notre lancée quand nous vîmes... Mon ancien mari arriver. Autant troublées l’une que l’autre, nous l’interrogeâmes aussitôt sur un ton décontenancé :

-Bonjour Yuma ! Pitié dis-nous que tu ne viens pas pour une mauvaise nouvelle ?
-Quoi ?! Euh non ! Non ! Pas du tout ! Clama-t-il en affichant un sourire gêné, je...C’est le jour du réveillon...Alors...Ah...Je pense que vous ne vous en rappelez plus mais Pierre m’autorise à venir ce jour-là...Vous savez...En tant que gardien du Nifflheilm...C’est mon cadeau !
-Ouf ! Pendant une seconde, nous pensions que tu allais encore nous annoncer une mauvaise nouvelle à propos d’Anna d’Arendelle ! Confia Helga tandis que nous poussâmes toutes les deux un soupir de soulagement, va-t-elle bien ?
-On ne peut mieux ! Elle a fait beaucoup de progrès ces derniers temps ! C’est même elle qui m’a dit que j’avais le droit à un peu de répit parce que mon travail thérapeutique est formidable ! Je n’allais donc pas manquer une occasion de passer une bonne journée et soirée avec vous ! Répondit-il en nous prenant chacune par une épaule.
-Parfait ! Dans ce cas ! Allons chercher Ylva ! Conclus-je en l’embarquant avec nous.

****

J'observai le Moche avec peine. J'avais appris par Rocco ce qu'il avait failli faire cette nuit et m’étais donné pour ordre de mission depuis de garder un œil sur lui, même si je n’avais pas que ça à faire ! M’enfin...Il fallait préserver les enfants et leur montrer que nous étions forts...Et pour cela je ne pouvais pas faire autrement que jouer les nourrices avec Elysia...

-Tu comptes me dévisager toute la matinée ? Maugréa-t-il aussitôt alors que je n'avais pas touché à mon petit déjeuner.
-Eh bien disons que je suis obligé de te surveiller puisqu'il paraît que tu es incorrigible lorsqu’on te laisse seul, ruminai-je.
-J’ai eu une petite discussion avec Pierre et cela va mieux maintenant ! S’écria-t-il, je suis prêt à repartir sur de bonnes bases, ne te donne donc pas la peine de passer ton temps à me surveiller ! D’ailleurs en parlant de Père Noël...Notre cher ancêtre m’a donné la liste de ce que veulent nos fils...Et je suis bien embêté...

Ayant accompli mon travail légendaire, il n’y a pas si longtemps, je m’en fichais un peu du sien. M’adonnant néanmoins à mon rôle d’aîné, je fis bientôt mine de m’intéresser et demandai :

-Oui ? Et donc ? Qu’est-ce qu’Olaf et Tyr proposent ?

Fronçant soudain les sourcils d’agacement, il sortit alors un papier de sa poche et je pus y lire le mot « MAMAN ». Cela me pinça immédiatement le cœur. Ayant manqué de la nôtre durant la majeure partie de mon enfance et mon adolescence, je ne comprenais que trop bien leur sentiment d’injustice.

-Je vois, repris-je avec dureté.
-C’est tout ? J’attendais mieux de ta part ! Grommela-t-il.
-Que veux-tu que je te dise de plus ? Nous n’allons pas nous déguiser en Yélana et Anna...Ce serait absurde ! Clamai-je nerveusement.
-Il est vrai...Mais je pensais que tu aurais peut-être une autre idée ? Ronchonna-t-il, je sais pas ! Il paraît que c’est toi le cerveau de nous deux ! Je reprends juste tes dires, hein !

Bien que flatté qu’il le reconnaisse enfin, je renchéris pourtant :

-Et Pierre ? Il ne t’a pas prodigué de conseils ?
-Non ! Il a simplement dit que je trouverai une solution, maugréa-t-il bientôt.

Obligé de reconnaître qu’il me faisait de la peine, j’essayai alors de puiser dans ma mémoire pour me rappeler ce que j’avais bien pu mettre en place de mon vivant pour obtenir l’amour de celle que je croyais être ma tante à l’époque...Me creusant donc les méninges tout comme il le faisait également, j’eus soudain un éclair de lucidité et proposai enfin :

-Ecoute...J’ai peut-être quelque chose ! Tu pourrais leur offrir une boite de crayons de couleurs...Et ils pourraient faire un joli dessin qu’ils leur donneront quand ils les reverront, je sais que ça ne les remplacera pas...Mais ça les aidera pour patienter...Un peu comme quand j’avais dessiné avec Maman étant petit, qu’en penses-tu ?
-N’ayant rien d’autre sous la main cela me semble un bon compromis, concéda-t-il.
-Bien...Alors, c’est réglé ! Conclus-je avec empirisme, nous pouvons dès à présent retrouver Pieter et Rocco !

Retrouvant alors du poil de la bête, Elysia approuva et nous nous levâmes enfin de table, prêts à nous rendre dans une zone neutre quand la voix du fils de Tatie Ylva clama soudain :

-Grands frères ! Grands frères ! Vous n’allez pas y croire ! J’ai une merveilleuse surprise pour vous !

Bien qu’amusé par son énergie, je le grondai immédiatement :

-Doucement Rocco sinon tu n’auras plus de force après pour vaincre Elysia !

Loin de s’offusquer, il nous dévisagea tout de suite de sa bouille malicieuse et rit aussitôt avec force avant de renchérir :

-Oh crois-moi Amarok ! Comme dirait Maman, d’ici quelques secondes toi aussi, tu vas être surexcité !

Ne comprenant pas bien le sens de ses paroles, je jetai un regard circonspect à mon cadet qui haussa les épaules tandis que l’enfant se tourna aussitôt vers la porte d’entrée et cria avec engouement :

-C’est bon, grande sœur tu peux entrer !

Grande sœur ? Non...Impossible...J’étais encore en plein rêve en fait...Ma femme...Ma belle Yélana qui avait retrouvé sa jeunesse, avança avec timidité jusqu’à moi...Seigneur...Ses beaux yeux d’ambre...Ses cheveux blanc impeccablement attachés mais lâchés...Ses formes replètes... Son sourire charnue... Non...Elle ne pouvait pas être là devant moi !
Emu jusqu’à la moelle, je sentis bientôt mes yeux s’embuer d’émotions tandis que je peinais à bafouiller :

-Ce...C’est vraiment toi ?

Me pinçant fort le bras pour vérifier que j’étais bien réveillée, un immense sourire s’empara aussitôt de son visage et elle me répondit alors :

-Eh bien, eh bien...Moi qui m’attendais à plus de réaction de ta part Amarok Lorcus...Où est donc passé le jeune homme qui m’avait promis qu’il me rapporterait à manger et voulait se battre contre Pieter pour obtenir mon amour ? Oui, où est donc passé celui qui me trouvait tellement jolie qu’il ne voulait pas d’une autre fille ?!

Je devins tout de suite écarlate en rependant à ce moment de nous deux petits où je lui avais dépeint toutes mes qualités. Oh oui...Je l’avais toujours aimé...Même quand on m’avait enchaîné à Anna...Il est vrai que je n’avais pas fait des choses très propres à l’égard de la jeune fille Piceaerd...Mais mon amour pour Yélana, lui, avait toujours été sincère. Déglutissant péniblement, je la ramenai soudain contre moi et chuchotai avec force :

-Je suis toujours là...Dieu ce que tu m’as manqué...
-Toi aussi, murmura-t-elle à son tour alors que je sentis son cœur s’accélérer contre mon torse.

Usant aussitôt de son charme un peu rentre dedans, elle m’attrapa bientôt mon col de tunique avec fermeté et m’embrassa avec force alors que j’acceptai ce baiser avec beaucoup d’aisance. Retrouvant alors toute ma confiance, je repris peu à peu possession de son parfum et son être tandis que notre baiser n’eut bientôt plus rien d’innocent. Pris d’un soudain instinct primaire, j’hésitai alors à la ramener vers la chambre quand je me rappelais que nous n’étions pas seuls...Oui...Ses lèvres pouvaient me suffire pour l’instant...Ses lèvres...Sa bouche...Sa langue...Mes aïeux...Il fallait que je me contrôle...Oui...Me contrôle...

-Bah dis-donc ! Je suis pas un expert en amour mais à mon avis grand frère Amarok ce soir, il va pas mettre longtemps à jouer avec les lolos de grande sœur ! Clama soudain Rocco.

Ce qui rompit tout charme. Très gêné, j’étais sur le point de le réprimander quand je m’aperçus que Tyr et Olaf étaient à présent dans la salle à manger auprès d’Elysia et nous regardaient avec un grand sentiment de dégoût.

-Beurk...Papa...Qu’est-ce que tu fais ? Demanda alors mon fils.

Quand ses yeux se posèrent soudain sur sa mère et s’illuminèrent aussitôt de joie. Surexcité, il se tourna alors vers le Moche et tout se bouscula dans son esprit tandis qu’il demanda avec beaucoup d’émotions :

-Parrain...Tu...Tu m'as ramené mon cadeau en avance ?! Tu...Tu es mon héros !

Courant dans ses bras, mon frère fut complètement démuni et je sentis à son regard qu'il avait des envies de meurtre.

-De...De rien mon grand...Mais euh... Je...Je n'y suis pour rien...Bredouilla-t-il.

Indifférent à ce qu'il raconta, Tyr lança tout de suite un coup d'œil complice à son cousin et ajouta :

-Tu vois ! Je t'avais dit que Parrain Elysia, il allait faire un miracle la nuit de Noël !

Enthousiaste, mon filleul acquiesça du chef avant de lui aussi se tourner vers son père avec un regard plein d’espoir. Faisant au mieux pour ne pas me laisser envahir par le mal être de mon cadet, je me concentrai alors sur mon fils qui ne perdit pas plus de temps pour se ruer dans les bras de sa mère. Elle le réceptionna dans une joie débordante et je ne pus contenir mes larmes en voyant ce tableau. Ma femme était là...Avec lui...Notre famille était réunie...C’était effectivement le plus beau cadeau qui puisse exister et je comptais bien en profiter pour l’éternité.

De plus en plus blanc, Elysia serra fortement Olaf contre lui tandis que ce dernier finit par lui demander candide :

-Papa...Elle peut se montrer Maman, maintenant ? Moi aussi je veux lui faire un câlin et un bisou !

Déglutissant péniblement, il garda le sourire et prit son temps pour répondre :

-Viens avec moi mon petit Bonhomme de Neige...Nous avons à parler...

Avant qu’on ne puisse le rattraper, il retourna dans la chambre avec lui. Gênée, Yélana relâcha un peu notre garçon et croisa mes yeux avant de dire :

-Tu crois qu’il faudrait que j’y aille ?
-Je ne pense pas...Ils ont besoin d’être tous les deux, dis-je en les rapprochant de moi pour obtenir une autre étreinte.
-Bon si je comprends bien, y aura pas d’entraînement aujourd’hui, c’est ça ? Questionna Rocco à son tour.
-Il est fort possible que non, tu as crée une petite pagaille sans le vouloir ! Dis-je factuellement.

Haussant les épaules pour montrer que cela ne l’affectait pas, il dit alors :

-Bah si on a plus rien à faire ici, nous pourrions aller chez Cousin Pieter pour jouer avec Alexandra ?
-C’est une excellente idée, petit Séducteur ! Clamai-je tout heureux de m’éloigner de cette atmosphère anxiogène.

Ne demandant pas notre reste, nous nous mîmes ainsi en route tandis que je me languissais de me retrouver seule à seule avec ma belle Northuldra...

****

-Pourquoi Papa ? Pourquoi ? C’est tellement injuste, pleura mon petit bonhomme de neige pour la énième fois, moi...Je...J’ai été sage...Toute l’année...

N’ayant pas pu faire autrement que lui dire la vérité, ses larmes étaient en train de m’atteindre dans ma chair la plus profonde. Calé contre mon torse, ses yeux mouillaient ma tunique en discontinu et je tentai de le calmer en lui caressant patiemment les cheveux.

-Je sais tout ça mon trésor...Allez...Arrête de pleurer...Maman ne voudrait pas te voir comme ça... Renchéris-je doucement.
-Mais si elle était là, je...Je...N’aurais pas besoin...De...De pleurer, argumenta-t-il à nouveau.

La logique de la remarque me fit autant sourire que mal et je lui murmurai toujours avec patience :

-Je comprends.

Incapable de pouvoir lui dire autre chose pour l’instant, je songeai amèrement à la venue de Yélana. Je ne pouvais pas leur en vouloir d’être heureux ! C’était amplement normal...Mais mes aïeux qu’est-ce que je les enviais ! J’aurais donné n’importe quoi pour qu’Olaf puisse être à la place de Tyr...

-Pourquoi Emma elle est si méchante ?! Finit-il par lâcher avec colère.
-Parce qu’elle est très malheureuse, répondis-je, et comme elle est très malheureuse, elle ne supporte pas de voir le bonheur autour d’elle...Je t’en prie, arrête de pleurer...Elle serait contente de te voir comme ça... Il ne faut pas lui faire ce plaisir ! Non !
-Mais...Je...Je sais pas quoi faire d’autre ? Admit-il alors que ses mains commençaient sérieusement à être très froides.

Super ! J’allais finir en glaçon si ça continue...Réfléchissant rapidement à la discussion que nous avions eu au petit déjeuner avec Amarok, je lui en fis part sans attendre :

-Et si tu effectuais un beau dessin pour Maman que tu pourras lui donner quand elle reviendra...Ou...Euh...Mieux ! Une belle sculpture de glace ! Qu’est-ce que tu en dis ?
-Bof...J’en ai pas trop envie, j’en ai déjà fait pleins, rouspéta-t-il.

N’ayant pas pensé à cette réponse, mon estomac se noua immédiatement. Trouve autre chose Elysia...Vite, pensai-je alors que la seule discussion qui me revint en mémoire fut celle de Pierre de cette nuit. Cela m’ajouta du stress car je n’avais pas encore été demandé à Agnarr s’il voulait bien m’accompagner dans ma tournée...A moins que...

-Mon petit Bonhomme de Neige...Papa a enfin trouvé quelque chose qui pourrait faire plaisir à Maman ! Je veux bien te le dire si tu consens à sécher tes larmes ! M’exclamai-je soudain.

Piqué par la curiosité en me voyant plus serein, il réussit à retrouver un état stable tandis que je continuai :

-Voilà...Même avec la meilleure volonté, je ne pourrai malheureusement pas te ramener Maman dans tes cadeaux demain matin...Mais comme tu le sais, c’est nous deux qui sommes les nouvelles légendes de Noël...Or là comme Maman n’est pas là, Papa ne peut pas tout faire tout seul...Il va avoir besoin d’un assistant !
-Un assistant ? Comme les elfes ? Demanda-t-il aussitôt.
-Oh non ! Non ! Eux, ils sont là pour les jouets et ils ont très mauvais caractère ! Non ! Je pensais plutôt à un assistant qui soit de petite taille...Agé de cinq ans...Avec de beaux cheveux blonds bouclés...Et capable de produire de la neige, énumérai-je.

Amusé, mon fils comprit rapidement qu’il s’agissait de lui et répéta bientôt d’une voix angélique :

-Oh ? Papa ? Tu...Tu veux vraiment que je sois ton assistant ?!
-Qui de mieux que le petit garçon de la Mère Noëlle et du Père Fouettard en personne pour pouvoir nous aider quand l’un de nous deux est absent ?
-C’est vrai ! Je suis prêt à relever le défi ! Clama-t-il, merci Papa !

Retrouvant tout de suite son air candide, il se leva d’un bond et m’interrogea encore :

-Mais du coup, je vais mettre quoi ? Dis ! Dis !
-Euh...Pour l’instant, rien du tout ! Nous nous habillerons à la dernière minute ! Viens plutôt m’aider à tout mettre en place ! Nous avons du pain sur la planche ! Conclus-je en l’entrainant enfin hors de la hutte.

Dans une entente apaisante, nous passâmes le reste de la journée à remplir le traineau de bonbons et cadeaux, sans oublier le charbon. Puis nous allâmes rejoindre le reste de la famille et mon fils fut heureux d’informer tout le monde de sa nouvelle mission même si Maman et Tatie Helga étaient toujours inquiètes par l’absence de Marraine Ylva.

-Je savais que tu trouverais LA bonne solution, jeune Sappos ! Clama Pierre fier de moi.

Jugeant que je n’avais aucun mérite, je me concentrai sur l’impact positif que cela avait sur mon fils et c’était tout ce qui m’importait. Lui et Tyr furent heureux de passer l’après-midi avec tout leur grands-parents réunis, s’attardant sur Papa qui n’avait pas l’opportunité de les voir aussi souvent que les autres. Ainsi, il fut difficile pour mon fils de le quitter en fin de journée pour que nous allions enfin nous habiller.

-A l’année prochaine Papy Yuma ! Clama-t-il avant que nous retournions chez nous.

Ma robe de Père Fouettard m’allait toujours comme un gant même si la laine marron et les plumes noirs me grattaient affreusement ! Attachant rapidement mon fouet à la ceinture, je me tournai alors vers Olaf avant de demander :

-Alors ? De quoi j’ai l’air ?
-Tu es bien effrayant Papa ! Et moi, je mets quoi ? Questionna-t-il à son tour.

Souriant soudain niaisement, je clamai bientôt d’un air joueur :

-Eh bien...Il me semble que comme tu as été un bon assistant, il y a un petit quelque chose pour toi sur ton lit !

Exalté, il sautilla dans tous les sens et prit son paquet qu’il secoua un peu avant de l’ouvrir. Une belle tenue de père Noël, adapté à sa taille, bonnet y compris avait été fabriqué à la dernière minute à ma demande par les lutins.

-Oh merci Papa ! Elle est toute douce ! Dit-il en touchant le tissu en velours, et en plus, je peux l’enfiler tout seul !

L’attendant donc dans la salle à manger, il ne mit pas longtemps à venir et je fus époustouflé de voir l’élégance avec laquelle il portait sa tenue.

-Y a même la boule de neige et le sucre d’orge ! Clama-t-il, ça va être dur de pas le manger !
-A la fin de la distribution, je te promets que tu auras le droit, ris-je, bien...Si tu es opérationnel nous pouvons y aller !
-Je le suis ! Confirma-t-il avec force.
-Parfait ! Dans ce cas ! Allons-y ! Déclarai-je en lui prenant sa petite main gantée.

Nous partîmes enfin plus ressoudés que jamais pour effectuer une nuit père/fils inoubliable.

****

-Tu es bien certain qu’Ylva était avec toi cette nuit ? Demanda ma chère Sappos à Kanda.
-Pour la cent-cinquantième fois de la journée ! Oui ! Mon esprit et mon corps s’en souviennent encore ! Répondit-il immédiatement alors qu’Iduna lui dégaina des yeux noirs.
-Très drôle ! Grommela-t-elle, je sais pas ce qu’il me retient de t’étrangler...
-Eh bien je dirai que la présence de mes deux enfants y est pour quelque chose ! Renchérit-il à nouveau sur le ton de la plaisanterie.
-Et tu prends ça à la rigolade en plus ?! Tu es conscient que tu vas vraiment finir en bouillie carbonisée...Ragea-t-elle immédiatement fermant déjà les yeux pour utiliser son aura chamanique.

Usant illico de mes gros bras pour la stopper, je la ramenai contre ma carrure opulente et notai :

-Du calme...Cela ne servira à rien de toute façon ! Nous sommes déjà morts !

N’osant pas lui dire que l’absence de notre chère Nordlys m’inquiétait autant qu’elle, je préférais tenter de la rassurer et demandai à mon tour au fromager :

-Et tu es certain que tu n’as rien trouvé d’inhabituel, Kanda ?
-Oui ! J’en suis certain Helga, ronchonna-t-il, je vous en prie ! Ne faites donc pas ces têtes-là ! Vous comme moi savons qu’elle est très indépendante et qu’elle peut partir des mois sans donner de nouvelles ! Honnêtement, tout ce que je peux te dire c’est que d’habitude quand je me réveille le lendemain, elle laisse toujours un petit mot par Courant d’Air comme quoi elle est bien de retour à la hutte mais elle ne l’a pas fait ce matin ! Ce qui ne veut absolument rien dire ! De toute façon, je ne vois pas pourquoi nous devrions nous en faire ! Elle est dans l’Hellheilm et...
-...Et Emma rôde toujours ! Elle pourrait très bien l’avoir enlevée comme elle l’a fait pour Anna ! Renchérit Iduna qui éclata soudain en sanglots.
-Te morfondre n’y changera rien, malheureusement ! Clamai-je en lui massant activement ses omoplates, ne te mets pas dans tous tes états, s’il te plaît, je n’aime pas te voir comme ça.
-Tu...Tu veux bien m’accompagner pour que nous allions...La...La chercher ? Questionna-t-elle bientôt avec impatience.
-Evidemment ! Dis-je du tac au tac en lui prêtant mon mouchoir.
-Attends Maman ! Tu ne peux pas partir ! Intervint aussitôt mon grand Militaire, on entame à peine le repas !
-Niklas et toi allez vous chargez de donner les portions pendant que nous revenons, Pieter ! Tu vois bien que ta Marraine n’est pas bien ! Je ne peux pas la laisser comme ça ! Et puis, ça vous rappellera votre travail ! Renchéris-je d’une voix strict, et si besoin il y a assez de main d’œuvre ici pour vous aider !
-Oui ! Comme moi par exemple ! Ne t’inquiète pas mon fils ! Elles seront pas trop de deux pour sermonner ta folle de tante sans cervelle ! Ronchonna à son tour Olaf qui ne perdait jamais une occasion de taper sur Ylva.
-C’est dit maladroitement monsieur Piceaerd mais c’est la vérité ! M’enquis-je avec un sourire enjôleur à son égard, bien, allons-y maintenant !

Hélas nous eûmes à peine le temps de passer la porte de la salle à manger que Pierre nous barra bientôt le passage en clamant :

-Oh ! Oh ! Oh ! Mais où comptez-vous aller toutes les deux ?
-Cherchez la Naine ! Répondis-je aussitôt avec amusement.
-Ah oui, c’est vrai qu’on ne l’a pas encore vu aujourd’hui, répliqua-t-il d’un air songeur, eh bien, vous savez quoi ?! Tant pis pour elle ! Vous ne pouvez plus aller la chercher maintenant ! Les listes des enfants sages et pas sages ont déjà été fournis à Elysia, on ne peut plus revenir en arrière pour cette année !
-Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Demandai-je
-Très simple pourtant Helga ! Si Iduna et toi allez la chercher maintenant, cela risque peut-être de dérégler sa place sur la liste et le charbon qu’avait prévu ton beau-fils pour elle sera en trop...Or comme il est déjà parti dans sa tournée, il va se torturer l’esprit à savoir qui il a oublié et pour le coup nous allons encore plus le retrouver mal en point demain matin, expliqua vivement l’ancienne légende.
-Mince...Je n’avais pas pensé à cela, et tu es certain qu’aller la chercher maintenant changerait quelque chose ? Insista-t-elle.
-Affirmatif ! Fais-confiance à l’expert de Noël ma chère descendante ! S’écria-t-il, n’abandonne pas ta famille et profite donc du bon repas avec tous ses membres même ceux qui se déplacent exceptionnellement ce jour-là...
-Il est vrai que pour une fois que nous avons Yuma avec nous, ce serait idiot de passer à côté, soulevai-je bientôt.

Les yeux de ma sœur de cœur s’illuminèrent aussitôt d’une nouvelle lueur et je sus à cet instant qu’elle comptait bien faire payer l’absence d’Ylva en profitant de la présence de son ancien mari. Bien que ne jugeant pas que c’était une bonne idée, je préférais la laisser faire car elle était incontrôlable de toute façon quand elle était à fleur de peau. Se frottant toujours ses mains sur sa robe pour montrer sa contrariété, elle finit par répondre :

-Bon...S’il le faut...Retournons donc au repas...

Pieter et les autres avaient finalement réussi à bien distribuer le ragoût quand nous arrivâmes autour de la table et personne ne nous posa plus de questions sur l’absence de notre meilleure amie. L’Oubliant donc totalement, nous réussîmes à nous détendre et partageâmes un bon réveillon dans une ambiance légère et pétillante, aidée par les nombreuses bouteilles d’hydromel qui avaient été vidées au cours de la soirée.

-Oups...Je crois qu’il serait plus judicieux d’installer des lits improvisés, ici ! Gloussai-je comme une idiote de longues heures plus tard alors que la plupart d’entre nous essayaient tant bien que mal de trouver la sortie en titubant.
-Moi je peux raccompagner Papa et Papa à la hutte, Mamie Helga ! Puis après je pourrai m’occuper de Papy Olaf et toi ! Clama alors Alexandra qui comme les autres enfants n’avaient pas touché à l’alcool.
-Hahaha...Bonne idée...Ma princesse, hoquetai-je en essayant de me rassoir sur ma chaise.

Loupant le mobilier, je m’étalais bientôt sur le sol avant de rire à gorge déployée sous les yeux tout aussi délurés de mes proches qui m’aidèrent comme ils purent à me redresser.

-Eh bien, eh bien...Je crois que nous avons un peu trop abusés des bonnes choses pour ce soir, commenta à son tour Pierre, je m’occupe de ce cher Lorcus et je vais moi-même rejoindre mon lit avant que notre nouveau Père Fouettard ne nous trouve tous comme ça !

S’approchant alors de Yuma qui n’avait pas quitté Iduna de la soirée, s’étant même éclipsé avec elle à un moment, il lui tapota bientôt sur l’épaule et ajouta :

-On y va, jeune homme ?

Docile, mon ancien amant fut prêt à le suivre quand ma chère Sappos le stoppa immédiatement en ronchonnant, elle aussi sous l’emprise de l’alcool :

-Ah ! Non ! Non ! Le deal c’était que tu passes la nuit avec moi ! Je suis sûre que tu le veux ! Tu me l’as dit tout à l’heure quand nous étions à quatre pattes ! Moi...Je...J’ai encore envie de toi ! Y a...Y a pas de raison...Pourquoi c’est qu’Ylva qui aurait le droit d’avoir deux amants...Moi aussi je veux...Oui...Je veux...C’est ça mon cadeau de Noël !

Whoua...Cela avait au moins le mérite d’être clair...Sans gêne, elle lui déroba un autre baiser assez explicite tout en commençant déjà à fouiller dans son torse et son pantalon. Perdant également le contrôle de son corps, elle s’activa alors à défaire sa robe tandis que Yuma ne faisait rien pour l’arrêter, appréciant même le spectacle. Ce fut finalement Amarok qui rétorqua bientôt avec un air de dégoût :

-Oh ! Maman ! Papa ! Vous pourriez juste attendre d’atteindre ta hutte pour effectuer ce genre de choses...Est-ce que je fais ça avec Yélana, moi !?
-Beurk...Je vais faire comme si je n’avais pas entendu Papa, renchérit aussitôt Tyr qui avait rougi violemment, d’ailleurs venez ! Il faut qu’on rentre avant Parrain Elysia et Olaf !

Sans attendre, il les pressa et ils nous quittèrent alors que Pierre attendait toujours pour ouvrir le passage à mon ancien amant.

-Iduna, je suis désolé, mais je vais devoir écourter ta nuit avec Yuma, la règle de l’Hellheilm c’est qu’il a la permission de rester jusqu’à minuit, expliqua-t-il, pas demain matin ! Il fallait penser à vos besoins charnels avant...Vous le saurez pour l’année prochaine... Allez ! Jeune Lorcus... Prépare-toi !

A regret, il regarda alors sa femme et l’embrassa vainement pendant de longues minutes avant de se détacher d’elle qui affichait à présent un air très contrarié.

-Allez...Ne fais donc pas cette tête-là...Dans cinq minutes tu vas pouvoir aller récupérer la Naine...Dis-je pour l’amadouer, et nous ne lui dirons pas que tu as un peu dérapé...
-Si ! Au contraire ! Il faut qu’elle le sache ! Elle ! Elle peut toujours attendre pour obtenir quelque chose de moi ! Je...Je vais la bouder pendant un bon moment, crois-moi ! Ragea-t-elle susceptible.

Oui...Jusqu’à qu’elle s’occupe de sa poitrine... Pensai-je amusée. Parvenant enfin à me relever, je l’enlaçai fortement pour la réconforter tandis que le Père Noël usa bientôt de sa boule de neige pour ouvrir le passage vers le Nifflheilm. Il se forma immédiatement et nous nous tournâmes aussitôt vers Yuma qui clama bientôt en nous faisant de grand signe d’au revoir :

-Bon...Eh bien...A l’année prochaine tout le monde !
-A l’année prochaine ! Répondirent nos voix à l’unisson.

Trop ivres pour bouger, nous assistâmes alors à son départ et le regardâmes sauter à pieds joint dans le grand gouffre purgatoire. A la surprise générale, il ne disparut pas dans la seconde qui suivit...Ni la minute...Il nous fallut un temps pour comprendre qu’il était toujours suspendu dans le vide du trou malgré son saut.

-Euh...Pierre...Que se passe-t-il ? Finit-il par demander.
-Hum...Ce n’est pas normal...Renchérit ce dernier en s’accroupissant de plus près pour vérifier les parois, je ne comprends pas...On dirait qu’une plaque de glace s’est formée...Essaye de sauter plus fort dessus pour voir !

Mon ancien amant s’exécuta sans avoir plus de succès.

-Je...J’ai l’impression que c’est pire...Marmonna-t-il en se retirant enfin vers la terre ferme.

Nous regardant alors tour à tour avec une lueur d’espoir, il questionna tout de suite l’ancien Père Noël et s’écria :

-Est-ce que tu crois que j’ai été gracié ?
-Peut-être...Mais même si c’était le cas, la porte devrait s’ouvrir sans problème ! Grinça aussitôt le premier Sappos.

Appuyant encore de toute sa masse sur la plaque, il réclama bientôt mon aide mais même avec nos deux corps, elle ne bougea pas.

-Incroyable...C’est à ne rien y comprendre...Non...Je pense qu’il y a un autre problème ! Grommela-t-il quelques secondes plus tard.

Sortant à nouveau sa boule de neige, il la secoua activement et la posa sur la table pour laisser apparaître des visions du royaume de la glace. Bien que le blizzard faisait un bruit atroce, empêchant également d’y voir clair, nous aperçûmes enfin la jeune Anna d’Arendelle en train de discuter vivement avec...Papa et Maman... L’effet de l’alcool s’atténua soudain en comprenant le danger que mes parents représentaient et je fus tout aussi folle que les autres en les entendant dire à notre descendante :

-Bien demoiselle ! Est-ce que tu as le nom de toutes les âmes qui sont repassées dans l’Hellheilm ?
-Affirmatif ! Ce n’était pas compliqué de les destituer à l’autre imbécile qui me sert de psychologue ! Renchérit aussitôt la petite Piceaerd alors que son visage dessina de plus en plus d’un sourire mauvais.
-Parfait ! Rick et moi avons coincé le passage...Un jeu d’enfant pour une chamane expérimentée ! Rétorqua à son tour ma mère, nous allons enfin avoir notre vengeance sur notre grosse vache de fille ! Elle ne perd rien pour attendre celle-là ! Bien ! Tu sais ce qu’il te reste à faire à présent ! Fais appelle à l’une de tes homologues la plus réceptive pour qu’on puisse aller semer la pagaille dans l’Hellheilm !

Ne perdant pas de temps à la voir effectuer son œuvre, Pierre arrêta la connexion et nous regarda durement avant de dire :

-A la Galerie des Souvenirs vite ! Il faut arrêter ce massacre !

Ni une, ni deux, nous parvînmes bientôt à atteindre le tunnel d’Ahtohallan avant d’animer la vie où l’autre Anna d’Arendelle était susceptible d’être la plus touchée. Cela ne manqua pas. L’actuelle princesse en train de dormir suait tellement qu’elle finit par se débattre en appelant le prénom de son mari.

-Anna ! Anna ! Réveille-toi ! Clamai-je immédiatement en donnant de grands coups contre la paroi.

Hélas, je savais que c’était inutile car elle ne m’entendait pas.

-Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ?! Ajoutai-je alors en me tournant vers Pierre comme ultime ressource.
-Être efficace... Helga ! Contacte sa fille pour qu’elle la réveille ! Iduna vérifie pendant ce temps-là dans les autres vies qu’ils ne s’attaquent pas aux autres Petite Piceaerd ! Quant à moi, je vous abandonne-là pour stopper nos trois idiots du Nifflheilm ! Si nous agissons vite, nous réussirons ! Mais il n’y a pas de temps à perdre ! Allez !

Exécutant ses ordres, nous ne réfléchîmes pas plus et je m’étalais sur le sol en fermant les yeux pour implorer mon âme d’entrer en voyage astral avec la petite Gaga. Faisant abstraction de la terre qui commença à trembler, je visualisai mon aura lumineuse...Qui s’éleva...S’éleva...S’éleva...

Dov Légende du Royaume Messages : 2756 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Peut-être que c'est littéralement Noël avant l'heure, mais ça rime pas non plus avec "que du bonheur". Enfin si, techniquement ça rime, mais dans le présent contexte, c'est plus de l'ordre de... Oh ! Hé ! Hein ! Bon !

On a Elysia qui a finalement été sauvé de sa perdition à temps et qui doit endosser son rôle de Père Noël/Fouettard pour cette année, Yéléna qui est accueillie dans l'Heilleim (et qui fait la connaissance de son petit frère Rocco), Yuma qui vient pour le réveillon de Noël... bon c'est déjà quelque chose.

Mais reste quand même qu'Elysia doit encore supporter l'absence de sa chère moitié, ce qui n'est pas aidé non seulement par Amarok et Tyr qui vont pleinement en profiter avec Yéléna (je vous raconte pas la jalousie de malade...), mais aussi par le cadeau qu'il doit offrir à son fils (revoir sa maman), ce qui est évidemment impossible. Bon, y a quand même une solution à ça : Olaf endossera le rôle du Père Noël pour la tournée de cette année pendant que son père continuera à jouer son rôle de Père Fouettard. C'est déjà une bonne résolution de problème.

Mais y en a encore deux autres de problèmes : où es passé Ylva ? Pourquoi ne vient-elle pas fêter le réveillon avec sa Iduna ? Et pourquoi Yuma ne peut plus retourner dans le Niffleim ?

On sait déjà pour Ylva (elle complote avec Emma), mais pour Yuma, c'est parce qu'Anna est en train de comploter avec Christia et Rick (les parents d'Helga). Le groupe doit donc se dépêcher de remédier à la situation, notamment Helga qui doit contacter l'autre Helga.

Le pêché ? L'envie, parce que presque tous les personnages en meurent pour ceux/celles qui leur manque.

Bon j'ai ratrappé
Donc finalement ça ne ça sera pas fait, Kirsten ne finit pas avec le fils d'Ylva :'(
J'en reviens donc à ma première hypothèse, c'est la déchéance et au final ça finira mal et Emma gagnera, mais c'est bien, c'esst une fin de cycle après tout pourquoi pas.
C'est curieux par contre que Rita n'ai pas percuté qu'elle soit enceinte, ça devait pourtant être évident pour elle que ça allait arriver...
J'aime bien la manière dont Anna a clairement la dent dure contre elle. Ca se voit que ça va être le punching ball de l'équipe, comme Helga pour Emma Twisted Evil

Bon en même temps elle est toujours une gamine capricieuse, faut voir la scène qu'elle fait à sa soeur, même si j'ai trouvé Kirsten un peu sèche. D'habitude elle pique plus et plus finement mais bon, ça devait être un jour sans pour elle Razz

(ou alors elle estime que Rita ne vaut pas la peine d'être subtile Razz

)

Enfin ce dernier chapitre vient à confirmer mon avis, Emma a réussi à mettre la pagaille, maintenant je me demande comment elle a réussi à faire pour retourner le cerveau de la Anna du Nifflheim alors que Mamie Anna semblait l'avoir "immunisé"... à voir pourquoi Wink

Désolée je fais quelque chose de très grossier mais c'est pour tout rattrapper

Bah c'est très simple pour le dernier questionnement... C'est pas Emma Razz

Et pour le coup c'est vrai...Emma elle doit sans doute être à l'Engel Død en train de siroter un verre d’hydromel avec Ylva...Qui est rappelons-le introuvable et c'est sa pote Razz

Non ! N'en déplaise à Frantzoze et toi

Kiki termine bien avec Aslak et Riri avec Rocco

Par contre t'as des femmes qui font des déni de grossesse jusqu'à l'accouchement donc si Riri l'a pas vu et qu'elle est persuadée de pas être enceinte, elle peut pas le deviner Wink

Merci malgré tout d'avoir pris le temps de rattraper fidèle lectrice I love it

Alors que la flamme olympique est passée sur Toulon vendredi 10 mai...Y en a une qui ne veut pas coopérer pour l'allumer dans la Forêt Enchantée... I love it

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 20240510

Quand tu es triste de plus écrire dans la tête des jumeaux et des jumelles...

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Import10

Mais qu'écrire dans la tête de Lucia (Fille d'Antoine et Iduna) c'est pas mal aussi ! bravo

(@Lhysender prépare-toi !!! I love it

)

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 43628110

Allez ! Les spoilers pour le chapitre de dimanche sont prêts !

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Chapit84

Petite note à @Floconnette (nous repartons sur un rythme de trois chapitres Smile

un dimanche ! un mercredi et un autre dimanche prochain ! Smile

)

Allez ! Voici donc le chapitre 34 où nous sommes dans la tête de Lucia Populus Piceaerd Smile

Chapitre 34 : La Petite Justicière :

TIMELINE ACTUELLE...

-Alors quel cas devons-nous traiter aujourd’hui, Mademoiselle Populus ? Demanda immédiatement Papa alors que nous cheminions tous deux à travers la Forêt Enchantée.

N'ayant pas besoin d'ouvrir son carnet de notes car je l'avais comme toujours déjà précieusement étudiée la veille, je répondis sans attendre :

-Nous avons affaire à un cas de vol, Bena Bettua pense qu’Adriel Acerabolo est allé chez elle dans la nuit du cinq au six mai pour la voler, personne n'aurait assister à la scène puisque tout le monde était occupé par la fête donnée en l'honneur de la naissance d’Alva Piceaerd Westergaard, fille de Kaspian et Emma, les futurs chefs de la tribu.
-Parfait...Et combien de fois avons-nous déjà discuté de cette histoire ? Continua mon père de sa voix professionnelle.
-Beaucoup trop, pouffai-je en jugeant cet évènement complètement saugrenue.

Bien qu’il approuva, il se racla la gorge et je me repris alors avec sérieux :

-Hum...Excusez-moi Maître Populus ! Nous en avons déjà eu deux mais chaque parti campe sur ses positions ! Donc si nous n’arrivons pas à déterminer le coupable aujourd’hui nous classerons l’affaire sans suite !
-Ce qui risque fortement d’arriver et ensuite nous ferons honneur au bon ragoût de rennes de ta mère ! Renchérit-il encore avec un grand sourire.
-Bon...Bon...Ce n'est pas vraiment le terme que j'aurais employé, soulignai-je en songeant déjà au goût de brûlé qui allait encore rester dans ma bouche pendant des heures, je crois que je vais passer mon tour pour ce midi...J’ai promis à Andréas que je le retrouvais !

Cela eut don de lui hérisser les poils. Il n’aimait pas trop le fils de Maria et Ryder car il savait que j'avais un faible pour lui. Demeurant donc silencieuse pour ne pas pimenter son humeur, je ne dis plus rien alors que nous arrivâmes enfin à la hutte qui nous servait de cabinet d’avocat. Plus calfeutrée que les autres pour créer une ambiance intime, il m’invita à y entrer en première et nous allâmes nous assoir au bureau avant que nos deux clients n’arrivent, non sans déjà se lancer de violents noms d’oiseaux !

Essayant de garder mon sérieux, je fis au mieux pour ne pas croiser le regard de Papa sous peine que nous explosions de rire. Leur affaire était tellement absurde mais comme il aimait le répéter : « Un bon avocat n'émet pas de jugement même sur ses clients les plus atypiques ! Il nous faut traiter toutes les missions même les plus anodines car elles montrent notre sens du devoir et la confiance que nous leur accordons. ».
Me faisant soudain revenir à l’instant présent, il montra alors les deux tabourets face à nous et clama fort :

-Veuillez vous assoir, s’il vous plaît !

Se donnant mutuellement des coups de coude, les deux clans finirent par s’installer tandis qu’il ajouta :

-Bien ! Je vais maintenant laisser mon assistante vous rappeler les faits !

M’éclaircissant donc la gorge, j’annonçais bientôt d’une voix posée ce que nous avions énoncé sur le trajet. Bena et Adriel m’écoutèrent sans grande conviction si bien que Papa renchérit bientôt à leur égard :

-Comme convenu, nous sommes allés vérifier à plusieurs reprises au domicile de Madame Bettua pour y chercher de quelconques traces de vols mais nous n’avons rien trouvé...
-...En même temps, qu’est-ce que vous voulez que je trouve chez elle qui m’intéresse ! Grommela aussitôt monsieur Acerabolo, ça fait quinze fois que je vous répète que cette vieille folle est éprise de moi depuis des années et qu’elle ne sait plus quoi faire pour attirer mon attention !
-Pfff ! N’importe quoi d’abord ! Renchérit derechef madame Bettua alors que ses joues se chauffèrent.

Offensée, elle nous lança alors un regard noir et ajouta dans un pic injustifié :

-Si vous aviez mieux enquêter Maître Populus ! Vous auriez remarqué qu’il m’a volé trois mouchoirs brodés ! Alors quoi ? C’est moi la menteuse ?!

Furieuse qu’elle lui parle ainsi, je pris tout de suite sa défense et soulevai bientôt d’une voix triomphante :

-N’accusez pas mon père, Bena ! Nous sommes justement là pour déceler le vrai du faux... D’ailleurs à ce propos, vous venez bien de dire « trois mouchoirs » ? Si ma mémoire est bonne, il me semble que la semaine dernière il n’y en avait qu’un qui avait été mentionné !

Faisant immédiatement signe à Papa de vérifier, je le laissai relire avidement ses notes et il confirma alors quelques instants plus tard :

-Oui ! C’est bien « un » que j’avais écrit...Bah alors Madame Bettua...Ne sauriez-vous donc plus compté ?!

Pouf ! Ça t’apprendra à remettre en question son expertise exemplaire ! Pensai-je en ne la quittant pas du regard. Avant même qu’elle ne puisse riposter, monsieur Acerabolo répliqua à son tour :

-Vous voyez que j’ai raison ! Elle ne sait même plus ce qu’elle raconte parce que comme je me tue à vous le dire, elle ne s’attendait pas à ce que son histoire peu crédible prenne une telle ampleur ! Pourrions-nous à présent ajourné ce procès ridicule que je puisse retourner à mes tâches, s’il vous plaît !?

Sautant sur l’occasion, mon père sortit alors un papier sur lequel il était certifié que l’accusé était jugé innocent et il lui présenta sous le nez avant de l’interroger :

-Adriel Acerabolo, jurez-vous au nom d’Ahtohallan, mère des esprits que vous n’avez bien rien à voir dans toute cette histoire ?!
-Evidemment ! Sur Ahtohallan si vous voulez ! Et même sur Elsa Piceaerd, notre valeureuse cinquième esprit, s’il le faut ! S’enquit-il avec conviction tout en signant le décret.
-Parfait ! La séance est levée ! Conclut-il.

Médusée par la tournure des évènements, Bena eut droit au même acte qu’elle signa à son tour avec une telle colère qu’elle fit crisser la plume. Puis elle se leva sans même nous accorder un regard et partit comme une furie en direction de l’entrée de la hutte. Nous retenant de glousser, Papa me fit bientôt un « chut » complice tandis que je ne pus m’empêcher de dire :

-Eh bah ! C’est pas trop tôt ! Bon débarras !
-Doucement...Doucement...Plaisanta-t-il, elle peut être encore juste à côté... Même si dans le fond tu as raison ma chérie... Heureusement que ces deux-là sont trop âgés pour pouvoir se reproduire...

Beurk...Pourquoi sortait-il ça ?! Manquant de vomir en les imaginant au lit, je cherchais rapidement à faire fuir cette image de ma tête et repris bientôt son cahier avant de faire tomber plusieurs pages volantes qui n’y étaient pas hier soir...Elles piquèrent tout de suite ma curiosité alors que je lus rapidement... « Emma d'Askersund » avec un gros point d'interrogation. Plusieurs mots listés se trouvaient en dessous mais je n’eus pas le temps de les voir qu’il m'arracha très vite les feuilles des mains tandis que son visage devint cramoisi.

-Oups...Ce...C’est une vieille recette de cuisine de ta mère...Je...Je sais pas comment elle s’est retrouvée là, bafouilla-t-il presque inquiet, enfin...Euh...Qu’importe ! Tu peux aller rejoindre Andréas maintenant si tu veux...Tu...Tu l’as bien mérité !

Apercevant des gouttes de sueurs couler le long de son front, je savais qu’il me cachait quelque chose et qu’il risquait de se faire gronder par Maman si je parlais. Décidant donc de ne pas insister car de toute façon cela ne mènerait à rien, je sortis de la hutte et rejoignis Andréas devant chez lui. Comme convenu, ses beaux cheveux blonds frisés et ses yeux bleus magnifiques m’y attendaient.
Passant devant nous, Papa ne put s’empêcher de s’arrêter pour me dicter d’une voix qu’il voulut la plus autoritaire :

-Ne rentre pas trop tard Lucia, d’accord ? Je n’aime pas que tu traines trop ! Surtout que...Euh...Tu as encore les devoirs donnés par Helga à faire !
-Ils ont déjà été faits avec Maman...Tout comme les leçons que nous avons toutes reprises ensemble ! M’exclamai-je en souhaitant qu’il déguerpisse.

Comme si j’en avais quelque chose à faire de tout ça...J’aspirais juste à reprendre le flambeau des Populus ! Rien de plus ! La seule chose qui faisait que je suivais ses cours, c’était parce que Maman me l’avait ordonné pour ne pas froisser Anna. Décontenancé, Papa m’embrassa alors le haut du crâne et renchérit :

-Bien...Je...Je vous laisse dans ce cas ! A tout à l’heure MA fille !

Le geste eut beau me plaire, je rougis de confusion qu’il eût été fait devant Andréas.
Craignant de passer pour un bébé à ses yeux, je fus soulagée lorsque le garçon se contenta de me prendre galamment la main pour me guider jusqu'à une hutte de fortune qui avait été construite par Papy Elysia du temps où Maman n'était encore qu'une toute petite fille. Nous l'avions réaménagé pour la rendre plus à notre goût et elle était devenue un terrain de jeu incontournable pour nous deux lorsque nous voulions être tranquilles.
Montant rapidement à l’échelle, nous nous retrouvâmes bientôt sous les feuillages tandis que j’inspectai la pièce chaleureuse.

-Comme convenu ! Tout est disponible pour que tu puisses te mettre au travail, Madame l’avocate ! Je...Je me disais que ça te ferait plaisir ! S’exclama-t-il tandis que je rayonnais face à sa touchante attention.

Hochant vigoureusement la tête, je lui indiquai alors de s'assoir sur le coussin face à moi et nous entamâmes un nouveau jeu de rôles. Bien évidemment, si moi, j’étais la justicière, lui demeurait la victime. Prenant donc une posture imposante, je me plaçais face à lui et le perçais de mes yeux azur avant de dire :

-Commençons la séance en rappelant les faits ! Monsieur Andréas Nattura, vous êtes venu me voir il y a quelques mois de cela car une jeune femme suspecte avait fait irruption à votre domicile alors que vous étiez tranquillement chez vous avec vos parents Maria et Ryder Nattura ainsi que votre sœur aînée Alexandra...Est-ce que je me trompe ?
-Euh...Non, non c'est ça, m'intima-t-il embarrassé par mon ton.
-Parfait ! Cette jeune femme nommée Emma d'Askersund s’est donc rendue chez vous et a conversé avec votre père et votre mère avant d'être finalement interrompue par la princesse Kirsten Westergaard d'Arendelle...Nous sommes toujours d'accord ? Continuai-je.

Écarlate, il acquiesça vivement alors que je le trouvais de plus en plus beau à être si timide.

-Bien, repris-je, vous soupçonnez cette personne d'être une imposteuse mais pour l'instant aucune preuve n’a encore été établie et c’est pour cela que nous sommes réunis pour cette énième audition ! Oui ! Aujourd’hui nous allons parler plus en détails de la conversation qui a eu lieu dans la hutte...Je prends donc ma plume et suis prête à noter tout ce que vous allez bien pouvoir m’en dire...N’omettez aucun détails ! Même les plus futiles peuvent se révéler très utiles, c’est compris ?
-C’est compris ! Répéta-t-il en s’entortillant ses doigts de stress.

Prenant mon futur métier très à cœur, j’inscrivais donc la date d’aujourd’hui dans mon journal de bord et levai ensuite mes yeux vers lui pour lui faire comprendre qu’il pouvait commencer, ce qu’il fit quelques secondes plus tard puisqu’il bredouilla :

-Bon bah déjà, je voudrais d’abord parler des traits physiques de cette dame car j’ai trouvé qu’ils ressemblaient étrangement à ceux de...Maman...Alors voilà...J’ai remarqué qu’elles avaient de points communs notamment au niveau du blason... A savoir le même grain de beauté sur la joue, les mêmes yeux verts, les mêmes cheveux blonds bouclés et le même nez aquilin...

Acquiesçant instinctivement avec force tout en griffonnant sous formes de notes ses données, je n’intervins pas plus pour l’instant et me contentai de l’écouter sans émettre aucun jugement. Troublé par mon manque de paroles, il dit encore :

-Voici ce que je pouvais dire pour la physionomie... Maintenant, concernant les paroles qu’elle a pu échanger avec mon père et ma mère... Il n’y en a pas tellement eu en réalité...
-Développe quand même, déclarai-je fermement.
-Eh bien, la souveraine d’Askersund est entrée dans notre hutte et nous a dit bonjour en nous regardant longuement chacun...Puis elle s’est adressée à Maman et l’a complimentée en lui disant qu’elle avait une très belle famille.

Haussant tout de suite un sourcil en voyant qu’il se fit à nouveau silencieux, je finis par demander :

-Et ensuite ?
-Bah comme je te dis, y avait rien eu de plus...Ta nièce était arrivée et elle l’avait faite sortir de la maison, expliqua-t-il.
-Soit, dis-je simplement.

Très frustrée de voir qu’entre ses faits et la page de Papa trouvé tout à l’heure, je n’étais pas plus avancée, j’essayai pourtant de ne pas le lui montrer car je ne voulais pas qu’il croit pas que c’était sa faute. C’était plutôt celles de mes parents qui en avaient fait un sujet tabou puisqu’ils en parlaient qu’entre eux ou avec les autres membres de la famille. Détestant être mise de côté surtout si c’était pour rétablir la vérité, j’avais décidé d’enquêter seule pour leur prouver à tous que j’étais tout à fait capable d’être une bonne défenseuse...

-Oh ? Tu es déçue Lucia ? Renchérit-il soudain, je...Je...Suis désolé...Je...Ce n’est pas grand-chose...
- Non ! Non ! Détrompe-toi ! C’est déjà très bien, repris-je avec optimisme, nous avons un bon point de départ avec la description physique...Rien que ça, c’est un immense pas dans le début de ce mystère !

Lui tapotant gentiment dans le dos pour le rassurer, je m’arrêtais tout de même bien vite quand mon visage se transforma en brasier à ce contact anodin. Gênés, nos regards se croisèrent et je tentais tant bien que mal de contrôler mes joues tandis qu’il m’interrogea à nouveau :

-Lucia...Je...Je n’ai jamais osé te...Te poser la question...Mais...Qu’est-ce que tu as derrière la tête, exactement ? Penses-tu qu’il existe un lien de parenté entre Emma d’Askersund et Maman ?
-A ton avis ? Demandai-je à mon tour d’une voix espiègle, avec ce que tu viens de me dire, tu ne penses pas qu’il pourrait y en avoir un ?
-En fait...Tout ceci me fait un peu peur...Avoua-t-il, imagine si on découvre qu’elles sont par exemple sœurs ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi serait-elle une reine d’un pays voisin et elle une Northuldra ?
-C’est justement cela que nous devons chercher ! Répondis-je en arpentant la pièce pour mieux réfléchir, il y a tout un secret autour du passé de ta mère ! Tu m’as bien déjà dit qu’on ne savait rien d’elle depuis qu’elle était mariée avec ton père ?
-Exact ! Et chaque fois qu’Alexandra ou moi avons essayé d’en savoir plus, nous nous sommes faits grondés par Papa ou Mamie Béata ! Reconnut-il.
-Tu vois ! C’est là où c’est très bizarre ! M’enquis-je, et tu ne l’as pas trouvé changé depuis le passage d’Emma, n’est-ce pas ?
-Non...Rien dans son comportement ni ses paroles ! S’exclama-t-il.
-Je sais que ça remonte à loin mais...Comment avait-elle réagit quand elle lui avait fait le compliment ? Insistai-je.
-Elle n’avait pas eu de réactions particulières, renchérit-il en haussant les épaules, elle était sur le point d’aller aider Helga, Mamie et Tatie Honeymaren dans leur tournée des guérisseuses, donc elle était même un peu pressée ! L’arrivée de Kirsten avait été une aubaine !
-Ok ! Dis-je simplement.

Agacée d’avoir si peu d’indices, je continuai de marcher aléatoirement sur le plancher de la cabane pour me canaliser avant de me stopper en voyant qu’Andréas était terrorisé. Changeant tout de suite de comportement, je m’approchais à nouveau de lui, et lui posai ma main sur l’épaule pour le rassurer.

-T’en fais pas ! On finira par trouver ! Répétai-je, je vais essayer d’éplucher les notes de mes parents sans qu’ils le sachent...
-Et si ça ne fonctionne pas ? Questionna-t-il aussitôt en se mordant la lèvre.
-Eh bien...La semaine prochaine y a le mariage de Rita et Arnwald à Arendelle...J’y serai pour garder la fille de Kaspian et Emma et pourrai très bien m’éclipser une fois qu’ils seront couchés pour effectuer mes propres recherches dans la bibliothèque du château ! Anna et Elsa m’ont confié un jour que Maman avait une pièce secrète, là-bas !
-Whoua ! Pour une fois que tu es contente de te rendre dans cet endroit ! Il ne faut pas louper cette occasion ! S’exclama-t-il alors avec ironie.
-Certes, certes, disons que pour reprendre tes dires « pour une fois » j’y trouve un intérêt ! Minaudai-je, et c’est plus ça qui m’emballe que de me retrouver dans ce lieu pompeux et royal avec une mariée qui pèsera un quintal car elle sera à huit mois de grossesse ! Je ne comprends toujours pas le choix de ma chère sœur aînée d’avoir forcée le mariage avant son accouchement...M’enfin comme dirait Kirsten, elle n’a jamais été une bonne reine ! A l’image même de ce qu’était Maman quand elle n’était qu’une potiche, dotée de fanfreluches ! Anna et Elsa sont le symbole même de son côté imparfait et je suis contente que cet imbécile de roi Agnarr soit mort car il l’avait détourné du droit chemin en la nommant Arendellienne ! Heureusement qu’elle a fini par retrouver la raison et s’est mariée avec Papa avant de nous avoir Kaspian et moi ! Oui ! Malgré toutes ces années dans ce maudit royaume, elle est une Northuldra et a retrouvé ses origines en étant redevenue elle-même !
-C’est certain ! Clama immédiatement Andréas pour me faire plaisir, mais...Euh...Tu aimes bien tes grandes sœurs pourtant ?
-Oui mais moins que Kaspian...Kaspian est vraiment de mon sang parce qu’on a le même Papa et la même Maman alors qu’Anna et Elsa...Bah heureusement que y a Maman parce que sinon, je m’en ficherai d’elle... Bon en vrai, je peux te le dire à toi...Elsa elle m’agace parce qu’elle craint tout et n’ose jamais rien...Et Anna elle commence à être pénible aussi parce qu’avec sa maladie Maman n’est accaparée que par elle ! Oui ! Définitivement ! Heureusement que j’ai mon grand-frère qui ne fait pas comme si je n’existais pas ! Si tu savais comme je suis contente d’être la Marraine de la petite Alva ! Hein qu’elle est trop mignonne ma filleule ?
-Oui ! Sofia et toi vous vous en occupez bien ! Admit-il.

Approuvant avec force, j’hochai la tête et nous retournâmes nous assoir sur les coussins pour être plus au calme.

-Moi aussi j’aimerais bien être parrain, déclara-t-il, mais pour l’instant Alexandra n’a pas l’air d’être partie pour vouloir se marier...Pour la charrier Papa dit qu’elle va finir veille fille comme notre grande tante Laïka et elle n’en est pas très contente !
-Oui, j’imagine bien ! Pouffai-je, de toute façon pour moi les plus belles histoires d’amour sont celles de Maman et Papa, Mamie Anna et Papy Elysia ou encore Emma et Kaspian parce que ceux sont des amours d’enfance à chaque fois ce qui signifie que les deux partis ont bien appris à se connaître avant de tout savoir de l’autre ! Qu’est-ce que tu en penses de tout ça, toi ?
-Eh bien...Je...suis d’accord avec toi, Lucia ! Répondit-il alors que ses joues se chauffèrent de plus belle.

Bonne réponse. Selon mon grand-frère et mon père, il fallait toujours être d’accord avec la gente féminine ! C’était le seul moyen de nous caresser dans le sens du poil ! Sentant qu’un silence embarrassant était en train de s’installer entre nous deux, le jeune homme prit alors son courage à deux main et demanda encore :

-Et...Euh...Du coup...Tu...Tu voudras te marier, toi quand tu seras plus grande ?

Plus grande ?! N’avait-il pas remarqué que j’avais déjà des formes ?! Vexée, je me réhaussai pour les faire ressortir et susurrai d’une voix ferme :

-Mais je suis presque une femme, Andréas Nattura ! Je te signale tout de même que j’ai treize ans !

Sentant qu’il avait touché une corde sensible, il se reprit aussitôt :

-Oui...Euh...Mais je pensais plus grande...Comme Alexandra ou Kirsten et Rita par exemple ! Tu voudras te marier même si tu n’as pas trouvé un amour d’enfance comme tes proches ?

Prise au dépourvu à mon tour, mon visage flamboya avec force et je le détournai avant de me racler la gorge et répliquer :

-Eh bien...A vrai dire...Oui...Cela fait partie de mes deux objectifs pour plus tard ! Avoir un homme qui veille sur moi en dehors de Kaspian et Papa ! Puis être avocate...Et puis...Euh...Personnellement, je sais pas toi, mais moi j’ai déjà trouvé mon amour d’enfance !

Ecarlate, Andréas s’étouffa soudain avec sa salive et se leva doucement avant de chuchoter également :

-Ouf...Ce...C’est bien que tu dises ça...Parce que...Moi aussi...

Me lançant tout de suite un regard insistant qui me réchauffa le cœur, mon bas-ventre se comprima et je ne désirai pas rester un instant de plus dans cette cabane par peur que mes sentiments se dévoilent de trop.

-Bon...Eh bien...Comme tu as été témoin...Je...J’ai promis à Papa que je ne rentrerai pas trop tard ! Prétextai-je incrédule, je...Je te tiendrai au courant pour la suite des recherches... On se voit demain de toute façon, non ?
-Oui, murmura-t-il tout en étant perdu dans ses pensées.

Restée dans les miennes, je fus presque surprise lorsqu’il dit encore avec une lenteur incertaine :

-Attends Lucia...Je...J’ai juste...Une dernière chose à...A te dire...

Se penchant alors rapidement à mon oreille, il chuchota aussitôt d’une voix introvertie :

-Ce...C’est toi l’amour d’enfance dont...Je...Je parlais...

Je n’eus pas le temps de comprendre ce qui se passa qu’il pressa délicatement ses lèvres contre les miennes. M’embrasant de la tête aux pieds, je passai par toutes les couleurs alors qu’il fit de même. Voulant lui montrer que j’en étais tout autant capable que lui, je finis également par lui souffler :

-Moi aussi Andréas...Je parlais de toi.

Fébrile, je déposai à mon tour ma bouche sur la sienne avant que tout mon être ne se mette à flotter de bonheur. Le temps sembla suspendu alors que nous nous offrîmes ensuite un câlin innocent qui fut pourtant vite interrompu par une voix bien familière :

-Lucia Populus Piceaerd descends vite de là ! Ça fait une heure que je te cherche ! J’ai besoin de toi !

Oups...C’était Maman et elle ne semblait pas contente du tout. Relâchant immédiatement mon amoureux à la vitesse de l’éclair, je passai alors ma tête par l’ouverture de la cabane et demandai un peu bougonne :

-Euh ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Papa m’a autorisé à rester avec André...
-...Oui c’est bien ma Petite Justicière ! Mais nous n’avons pas le temps ! Sofia est dans la douleur et il faut que tu viennes m’aider pour l’enfantement ! Renchérit-elle avec stress.

Quoi ? Moi, assister un accouchement ?! Mais c’était tout bonnement n’importe quoi !

-Bah...Pourquoi tu ne demandes pas à Helga ?! C’est elle qui s’en charge avec toi et les guérisseuses, d’habitude ! Renchéris-je apeurée.
-Tout le monde est parti en catastrophe en Arendelle car ma Furie Rousse ne se sent pas bien ! Elle a fait une rechute et a besoin de monde pour la réveiller...De leur côté, Yohan, Camille, Emma et Kaspian font du bateau pour la journée, c’est le jour de la pêche et comme fait exprès Sofia a commencé à ressentir des contractions au même moment ! Donc pour l’amour des Piceaerd, descends et viens me filer un coup de main ! Grommela-t-elle nerveuse.

Tapant avidement du pieds pour m’indiquer qu’elle était pressée, je repassai ma tête à l’intérieur de la cabane et murmurai un « pardon » bref à mon amoureux avant de descendre rapidement, l’échelle en bois.
J’eus à peine le temps de poser un pied au sol qu’elle m’empoigna la main pour que nous nous mettions en route. Me sentant de plus en plus mal, j’étais plus prête à vomir qu’à lui servir à quelque chose pour l’arrivée de cette nouvelle vie si bien que je finis par lui déclarer avec une pointe de honte :

-Euh...Maman...Tu...Tu sais que je n’aime pas la vue et l’odeur du sang et de la sueur...

Toujours inquiète, elle retrouva tout de même sa posture maternelle en entendant ma détresse et prit le temps de me caresser les cheveux avant de me dire d’une voix rassurante :

-Tu ne regarderas pas ma chérie, tu encourageras Sofia et tu accuseras ses coups aux bras quand elle aura des contractions...Il ne faudra être focalisée que sur son visage...Si tu fais comme ça tout se passera bien !
-Mais...Excuse-moi encore Maman...Ce n’est pas le rôle de Pieter, ça ? Demandai-je à nouveau.

Manquant cette fois de rire, elle reprit aussitôt :

-Si, normalement si, mais quelque chose me dit qu’il va s’évanouir dans pas longtemps...C’est pour ça qu’il faut que nous y allons au plus vite ! Ne t’en fais pas ma Petite Justicière, tu es forte ! Tu vas réussir à accomplir cette tâche avec brillance !
-Je n’en suis pas si sûre, maugréai-je.
-Mais si ! Mais si ! Insista-t-elle, et tu vas tellement bien t’en sortir que tu auras le droit de me demander tout ce que tu veux après !
-Tout ce que je veux ? Répétai-je soudain intéressée.
-Oui ! Tout ce que tu veux ! Promis ! S’écria-t-elle en continuant de me faire avancer plus vite.

Revigorée par cette opportunité presque inespérée, j’oubliai soudain tous les désagréments que pouvaient attirer une fin de grossesse et priai pour que tout se passe sans encombre. Passant ainsi par la Clairière des rencontres, nous arrivâmes bientôt dans le centre du village et nous rendîmes dans la cabane construite par mon neveu.

-Ah te voilà Mamie Dudu ! Renchérit aussitôt ce grand benêt qui semblait totalement affolé.
-Mais oui ! Pieter ! Regarde ! J’ai ramené Lucia...Il n’y avait qu’elle ! Tu peux respirer à présent ! Ne t’en fais pas ! Ça va bien se passer ! Commenta-t-elle d’une voix de maître, va donc boire un verre d’eau et assieds-toi ! Ce n’est clairement pas le moment que tu succombes !
-Je...Euh...Sofia est dans le lit...Bégaya alors cet idiot.

Ça alors quelle surprise ! Une femme en train d’accoucher qui se trouve dans son lit, pensai-je en le dévisageant moqueuse. Plus subtile, Maman rétorqua d’une voix détendue :

-Je me doute jeune homme ! Où voudrais-tu qu’elle soit !? Dis-moi juste si le travail a avancé depuis tout à l’heure ?
-Je...Je n’en sais rien...Bafouilla-t-il dépassé.

Comprenant qu’elle ne tirerait rien de lui, elle s’avança alors à travers la hutte et m’indiqua :

-Bon, Lucia ! Reste avec lui jusqu’à ce que je t’appelle, d’accord ?! Si jamais il tombe dans les paumes tu...
-...Je l’évente et lui passe de l’eau au visage ! Clamai-je comme un refrain.
-Exactement ! T’es la meilleure ! Renchérit-elle en s’engouffrant dans la chambre.

Scrutant mon neveu sans attendre, je le trouvai définitivement moche et jugeai bien vite qu'il avait pris des pires côtés d'Anna et Kristoff...Contrairement à moi qui avais réussi à associer les beaux cheveux de Papa et la morphologie de Maman. D'un teint blafard, je redoutais qu'il rejette son déjeuner sur moi et essayai immédiatement de lui faire penser à autre chose en m’écriant :

-Eh Pieter ! Ne t’inquiète pas ! Y a rien de dangereux ! Sofia ne va pas mourir, hein ! Inutile de faire cette tête-là !
-On en sait rien ! Maugréa-t-il, elle refuse de crier alors que ça lui ferait du bien...

M’apercevant alors qu’il transpirait de partout, je réprimais bientôt une grimace de dégoût mais constatai qu'effectivement c'était étrangement calme dans la pièce d'à côté...Maman donnait ses directives et la jeune femme lui répondait normalement entre deux gémissements. Sentant que ma remarque l’avait plus paniqué qu’autre chose, je lui rappelai alors :

-Oh fait ! Tu n’as pas bu ton thé ! Donne ton gobelet ! Je vais te le remplir ! Ça va t’apaiser !
-J'aimerais bien qu'Helga ou Maman soient là, me confia-t-il immédiatement sans tenir compte de la remarque.
-Oui bah...Elles vont revenir ! C'est pas la peine de te morfondre ! Grommelai-je, comme dirait Papa, il te faut porter ta masculinité !

En colère, il décida de m’ignorer et se leva enfin de table pour se diriger avec peine vers la bouilloire. Crispé sur sa timbale, il manqua soudain de se brûler et je compris tout de suite qu'il tournait de l'œil. Vive, j’avançais la chaise et il s’écroula dessus.

-Bah dis-donc ! Je croyais que tu tiendrais plus le choc ! Avouai-je toujours sans filtre, tu n’as jamais vu de rennes qui mettent bas ou quoi ?!

Me lançant aussitôt un regard noir, il n'apprécia visiblement pas mon ton direct et reprit aigrement :

-Je rêve où tu compares ma femme à un animal, là !
-Bah ça va, te vexe pas, l’expulsion est la même ! Insistai-je.
-Oh ! Tu m’agaces...Laisse-moi tranquille ! Gronda-t-il alors méchamment.
-Pfff, ça m’apprendra à vouloir rendre service, maugréai-je blessée.

Fronçant foncièrement les sourcils, je dardais deux yeux noirs dans sa direction et me vengeai en lui tapant le visage plutôt que l’éventer pour qu’il revienne à la normale. Et dire que j’avais laissé un moment tendre avec mon amoureux pour ce crétin ! Si Maman ne m’avait pas promis la récompense, je serais déjà partie...
Fulminant ainsi jusqu’à ce qu’il se rétablisse, nous finîmes par voir ressortir ma mère qui nous confia différentes tâches : Ainsi, je me rendis au chevet de Sofia alors que Pieter se chargea d’aller chercher un baquet d’eau.
Me postant donc à côté de la jeune femme dénudée et rouge écrevisse, je la regardais souffler par petites foulées tout en gardant les yeux clos pour se concentrer. Contrôlant son air, elle poussait de légers gémissements tandis que je m’afférais à lui tapoter son front à l’aide d'un gant froid. Faisant au mieux pour ne pas tomber moi-même dans les paumes, je fus soulagée de voir Maman nous rejoindre et voulus me réfugier contre elle tandis qu’elle plongea son bras sans ménagement dans les méandres de l’intimité de la patiente.

-Bien...J’en connais une qui va pouvoir se mettre au travail ! Clama-t-elle bientôt avec engouement, Bébé n'est pas coincé, je vais l'aider dans l'avancée ! Toi, concentre-toi sur tes contractions ! A la prochaine tu bloques tout et tu donnes tout ce que tu as !

Me jugeant immédiatement de trop, je ne dis pourtant rien et continuai de tamponner son visage qui était de plus en plus boursoufflé par l'effort. La sentant se tendre trois fois de suite après que Maman lui en eût donné le signal, elle finit par prendre de nouvelles bouffés d'air avant de gémir de douleur alors que mes bras se prenaient des bleus quand les poings de côtés survenaient.

-Allez ! Juste une dernière et on devrait être bon ! Déclara une énième fois ma mère dont les bras étaient à présent recouverts de sang et d'un liquide blanc qui sentait fort.

Ayant à nouveau le cœur prêt à lâcher, je ne fus jamais aussi contente que lorsqu’elle réceptionna enfin le bébé dans ses bras avant de le poser sur les seins de Sofia et le recouvrir délicatement. Emue et fatiguée, la jeune femme se mit à l’embrasser de toute part en lui murmurant des mots très doux.
Puis l'air entra enfin dans ses poumons et il s'égosilla à ne plus savoir donner de la tête tandis que Maman me dévisagea avec un air satisfait. Ligaturant le cordon ombilical, elle appela ensuite Pieter qui avança dans la pièce à tâtons avec le baquet d'eau.

-Tout le monde va bien ? Questionna-t-il avec sensibilité.
-A part toi, oui ! Renchérit immédiatement Sofia avec amusement.

Loin de l'offusquer, la phrase lui plut au contraire et il s'approcha d'elle pour lui délivrer un baiser. Attendrie, Maman déclara encore :

-Vous tenez toujours à l'appeler Héléna ?
-Oui comme ça on arrêtera de dire que je ne pense pas à mon côté Arendellien ! Maugréa immédiatement mon neveu.
-Que mon cher Agnarr t'entende ! Plaisanta-t-elle aussitôt.

Ce qui ont don de m'hérisser les poils. Pourquoi mentionner cet imbécile alors que le moment était extraordinaire ?! Lui et sa royauté européenne allaient tout gâcher !
Voyant que je m'étais raidie, ma mère répliqua aussitôt à mon égard :

-Ma Petite Justicière, tu veux bien aller prévenir Yohan, Camille, Kaspian et Emma...Ils doivent être rentrés de leur périple, à l'heure qu'il est !

Ouf !

-Oui Maman ! J'y vais ! Clamai-je trop heureuse d’enfin échapper à cette atmosphère particulière.
-Je t'attendrais ensuite à la hutte avec Papa et tu pourras me demander des informations sur ce que tu veux comme je te l'ai promis ! Dit-elle encore.

Oh chouette ! Chouette ! Chouette ! Elle n’eut pas besoin de me le répéter deux fois que je me dépêchai de me rendre jusqu’aux Plages Grises. Mon frère ainsi que les autres membres de la famille venaient effectivement de descendre de leur bateau.

-Hey oh ! Venez vite ! Sofia a accouché ! Clamai-je en leur faisant de grands signes.

Ma phrase créa un peu la panique au sein des membres et ma belle-sœur ne mit pas longtemps à me refiler ma filleule avant qu’ils partent tous en catastrophe en direction de la hutte. Resté en retrait car il amarrait la bicoque, Kaspian prit le temps de me faire un câlin avant de reprendre :

-Tu veux bien t’occuper d’Alva, le temps que nous allions voir Sofia, Pieter et le bébé ?
-Oooh ?! C’est vrai grand frère ?! Tu me confies cette responsabilité ? Renchéris-je avec bonheur.
-Mais oui ! Répliqua-t-il encore, j’ai totalement confiance en toi ! Je ne t’ai pas nommée Marraine pour rien !
-Oui ! Et au pire si je ne suis pas à l’aise, je demande à Papa ou Maman ! Ils doivent savoir faire puisqu’ils nous ont eu tous les deux ! Renchéris-je avec conviction.
-Oui...Euh...Voilà, murmura-t-il rapidement.
-Tu ne seras pas déçu Kaspian ! Promis ! Lançai-je surexcitée.

Lui faisant un petit signe de la main, je pris mon temps pour rentrer et berçai tendrement ma filleule qui dormit paisiblement dans mes bras. Toujours sage, même quand nous arrivâmes à la hutte, j’en fus satisfaite et allai la caler au milieu des coussins de mon lit pour qu’elle ne tombe pas. Ressortant ensuite de la chambre, je cherchai avidement Maman du regard alors qu’il n’y avait aucune trace d’elle. Le remarquant mon père déclara alors :

-Oh ! Si tu cherches ta mère, ma petite Justicière, elle est partie en catastrophe pour Arendelle ! Helga et Béata ont réussi à réveiller Anna ! Elle est un peu faible mais elle tient à venir voir sa nouvelle petite fille ! Kristoff va l’accompagner pour plus de précautions !

Profondément vexée qu’une fois de plus ma grande sœur soit passée avant moi, j’insistai immédiatement :

-Et donc ? Elle revient quand ?
-Hum...Courant d’Air m’a apporté la missive il y a moins d’une heure ! Le temps qu’ils la préparent, ils ne devraient pas tarder ! Mais tu sais...Je pense qu’elle veut aussi profiter de la partie de la famille qui demeurent là-bas ! Ce qui est tout à fait normal...Allez ! Ne sois pas déçue...Tu n’es donc pas contente de te retrouver en tête à tête avec ton père !
-C’est que...Maman m’avait promis quelque chose, parvins-je à articuler sans le froisser.
-Et elle tient toujours ses promesses, c’est juste qu’elle le fera quand elle reviendra, m’assura-t-il avant d’aller sortir des biscuits à la framboise, tiens ! Goûte en attendant ! Ça la fera revenir plus vite !

Attrapant le gâteau d’un air dubitatif, je n’osais pas lui dire qu’avec ce que j’avais vu au cours de l’accouchement, je n’avais plus faim. En colère après ma mère, je préférai me retirer dans ma chambre et passai le reste du temps à l’attendre en recopiant au propre ce que nous nous étions dits ce matin avec Andréas. Puis je marquais dans mon journal intime les baisers que nous avions échangés et le planquai soigneusement sous les lattes de mon lit. Alva finit par se réveiller et je me consacrai à elle en lui donnant son biberon et son bain. Cela prit du temps...Beaucoup de temps où Maman ne se pressa pas pour revenir...
L’esprit de plus en plus rongée par l’amertume, je finis alors par demander à Papa :

-Je peux emmener la petite à la maison des berges pour aller voir Léon, Maëlle et Frantz ? Ça lui fera sa promenade pour qu’elle se rendorme !
-Non, Lucia ! Il fait nuit à présent ! Il vaut mieux que tu restes avec moi le temps que Maman revienne ! M’intima-t-il d’une voix ferme.
-...Si elle revient, marmonnai-je soudain entre mes dents.

N’y faisant pas attention, mon père continua de traiter ses différents dossiers et je décidais de lui faire les yeux doux pour le faire plier en susurrant :

-S’il te plaît Papa...Je t’envoie un message quand j’arrive là-bas...

Hélas mon regard fut inefficace et ma présence commença même à l’agacer car il s’était perdu dans le tri de ses différentes plaintes. Préférant donc ne pas l’embêter sous peine de recevoir une sévère correction, je retournai dans ma chambre encore plus de mauvaise humeur.

-Pfff...Je déteste Arendelle...Je déteste Maman...Et je déteste Elsa et Anna, pestai-je dans un chuchotement pour ne pas effrayer le bébé.

Puis je me focalisais sur sa jolie frimousse et ajoutai radoucie :

-Oh mais toi je t’aime très, très fort ! Tu es toute belle !

J’eus à peine le temps de finir ma phrase que nous entendîmes enfin un peu d’animation dans la pièce à vivre de la hutte. Ah ! Ça y est ! Tout de même ! Elle est enfin rentrée ! Pensai-je avec force. Impatiente, je me levai doucement et sortis de la chambre. Hélas, c’était juste Kaspian et Emma qui venaient récupérer leur fille.

-Alors ? A-t-elle été sage ? Demanda mon frère.
-Oui ! Sage comme une image ! On ne l’a pas entendu ! Clamai-je alors que sa mère la prit de mes bras.
-Vous voulez rester dîner avec nous ? Questionna à son tour Papa.
-Oh ! Dis oui, s’il te plaît, grand frère ! Ce sera comme quand tu étais encore à la maison ! Le suppliai-je en lui secouant le bras.

Eclatant alors de rire, il réussit à me calmer et répliqua bientôt :

-Ah ! ça se voit que vous n’êtes pas sortis tous les deux ! Comme il est de coutume, les Northuldra ont fait un buffet commun en l’honneur de la naissance d’Hélana...Tu n’as qu’à ramener ton dessert, Papa !

Nous rendant donc dans la Clairière des Rencontres, je continuai d'attendre le retour de Maman avec de moins en moins d’espoir et même Andréas ne réussit pas à me redonner le sourire. Je restai donc en retrait jusqu’à ce que Maëlle et Frantz viennent me faire part que Pieter et Sofia les avais pris comme Parrain et Marraine pour la dernière-née !

-Ah chouette ! Je vais pouvoir vous prodiguer pleins de conseils dans ce cas ! Clamai-je en me jugeant enfin utile.

C’était sans compter sur Frantz qui rectifia tout de suite :

-Euh, bah non...Le prends pas mal Lucia mais je pense que Kirsten sera plus apte à le faire parce qu’elle, c’est la meilleure Marraine du monde !

Ce fut la parole de trop. Blessée dans mon amour propre, je décidais de quitter la fête et repartis vers la hutte avec une seule idée en tête : Retrouver le papier à propos d’Emma d’Askersund que j’avais réussi à apercevoir ce matin ! Et si Papa et Maman me prenaient la main dans le sac, ce sera enfin l’occasion de crever l’abcès sur ce sujet secret !
Refoulant donc les larmes qui menaçaient de s'échapper toujours à cause de l’absence de ma mère, j'allais directement ouvrir les tiroirs des commodes avant de me dire que c’était une cachette trop évidente. Parcourant rapidement les différentes zones du mobilier, j’optai bientôt pour dessous le matelas. Bingo ! Les chiens ne faisaient pas des chats ! Un dossier classé secret s’y trouvait bien ! L’ouvrant avec force, je reconnus immédiatement quelques lettres de la brillante écriture de ma nièce et la fameuse feuille qui était tombée du cahier. L’inspectant plus attentivement, j’y découvris une carte mentale...

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Image_22

Bien qu’elle soit incomplète, je la recopiai rapidement tandis que des milliers de questions se bousculaient dans ma tête : Qu’était Funningur et les îles Féroé ? Pourquoi les souvenirs de la mère d’Andréas étaient-ils dangereux ?!
Je n’eus pas le temps de plus y réfléchir que j’entendis soudain la porte de la hutte s’ouvrir. Blême, je remis rapidement les notes à leur place et me relevai avec le plus d’assurance possible avant de sortir de la chambre. Contrôlant avidement mes joues, je fus bientôt confrontée à mes parents qui me lancèrent un regard suspect.

-Lucia ? Que faisais-tu ma petite Justicière ? Demanda immédiatement Maman dans un timbre soupçonneux.
-Euh... Je me rappelai plus le nom d’un des clients que nous avons dû traiter avec Papa et je suis allée regarder dans son cahier, répondis-je dans un demi-mensonge.

Etrangement calme comparé à d’habitude, elle renchérit simplement d’une voix froide :

-Tu sais que je n’aime pas que tu fouilles sans notre permission, tu es bien comme Anna pour ça !

Anna ! Anna ! Toujours Anna ! Et quand ce n’était pas elle, c’était Elsa ! Offensée, je tonnai alors dans un timbre de jalousie :

-Eh bien tu n’avais qu’à rester en Arendelle si je ne suis qu’une copie d’Anna à tes yeux !

Ma colère la laissa sans voix et je partis en courant me réfugier dans mon lit. Elle ne mit pas longtemps à arriver mais je me forçais à lui tourner le dos pour lui montrer que je la bouder.

-Allez...Dis-moi donc ce qui se passe, murmura-t-elle en me frottant le dos.
-Tu es restée longtemps au royaume, ruminai-je.
-Oui, c’est vrai...Parce que je voulais m’assurer que tes sœurs allaient bien...Et c’est le cas ! Ma Furie Rousse a raconté pleins de choses à propos de Noël, du Nifflheilm et de Pierre qui a rétabli la situation grâce à Mamie Helga et Mamie Iduna...J’ai pas tout compris mais visiblement ma Floconnette et notre petite Gaga si, et elles étaient plutôt soulagées, déblatéra-t-elle rapidement.

N'ayant que faire de ses justifications qui ne voulaient rien dire, je la coupai encore :

-...Oui mais du coup tu n’as plus de temps à m’accorder !
-Oh voyons Lucia ! J’aurais toujours du temps pour tous mes enfants ! Tu n’as aucune raison d’être inquiète là-dessus ! Je vous aime tous et toutes pareils ! Déclara-t-elle, d’ailleurs je n’ai pas oublié que je t’avais fait une promesse donc demande-moi ce que tu veux sur n’importe quel sujet et je vais y répondre !

Ah tout de même ! Retrouvant immédiatement le sourire, j’étais sur le point de poser, je la question qui m’avait brûlé les lèvres toute l’après-midi quand je m’arrêtais à la dernière minute. Loin d’être idiote, je savais que Maman ne me donnerait aucune information à propos de la souveraine de Suède...Et je ne voulais avoir des renseignements que sur ça...
Me rétractant donc à la dernière minute, je déclarai simplement d’une voix plus sage :

-Comme dirait Kirsten, je sais déjà tout ce que je dois savoir dans l’instant T, Maman ! Tu as raison...Je suis un peu bête de croire que tu as des préférences entre nous ! Dans l’immédiat, je voudrais juste partager un câlin du soir avec toi...Est-ce que ça, c’est possible ?

Soulagée face à mon changement d’attitude, elle m’ouvrit aussitôt ses bras et répéta :

-Bien sûr que ça l’est ! Allez ! Viens-là !

Ne cherchant pas, je me collai rapidement à elle. Oui...Malgré mes treize ans, j’étais bien contre ses seins. Pour moi, cela demeurerait toujours l’endroit le plus sécuritaire au monde. Restant longtemps entre ses bras, je m’endormis ainsi, avec mes différentes pensées tournées vers mes recherches de la semaine prochaine.

Coucou!

Petite surprise!!!! Petit One Shot en 3 actes qui se passerait pendant les événements de cette fiction

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REINE D’UN JOUR

ACTE1

Vêtue impeccablement, Kirsten attend impatiemment dans le vestibule du cabinet de travail de la reine l’arrivée de ses sœurs et ses cousins, tous convoqués par la reine Elsa.

KIRSTEN (tapant du pied) : Mais ça n’est pas possible ! Tous en retard ! Mais comment est-il possible que nous partagions le même sang ?! Un membre de la famille royale ne saurait être en retard pourtant !

RITA (arrivant, ayant entendu) : Eh ! Détends toi Kiki ! Après tout, l’heure, c’est justement quand la famille royale arrive, c’est pour ça qu’elle n’est jamais en retard !

KIRSTEN : Rita ! Ceci est faux dans ce cas, car c’est mère, la reine qui nous a convoqué à 10heures et (elle regarde une montre à gousset) il est exactement 10h02 !

RITA : Et maman ne t’a pas fait entrer ! Vas-tu t’insurger que maman… Pardon, (elle surjoue) SA MAJESTE LA REINE soit en retard !

KIRSTEN : Tu l’as dit Rita ! La reine n’est jamais en retard ! Mais nous nous devons d’être à l’heure qu’elle nous impose c’est tout !

RITA : Elle n’est pas là… Alors qui le saura ?

KIRSTEN : Moi je le saurai !

RITA : Allez détends toi… De toute façon… nos cousins sont encore plus en retard !

KIRSTEN : Je ne vois pas quelque gloire tu pourrais tirer d’être arrivée avant ces trois-là !

RITA : Trois ? Oh, mais est-ce que la grande princesse Kirsten ne saurait plus compter ? Nous n’avons que deux cousins !

KIRSTEN :…Et une sœur ainée convoquée également par la reine… cela fait donc trois retardataires !

RITA : Quoi ? GaGa vient aussi ?!

KIRSTEN : Tu le saurais si tu avais lu le message de mère ! Rita ! En tant qu’héritières nous nous devons de maîtriser le protocole et connaitre toutes les informations !

RITA : Qui a dit ça ?

KIRSTEN : La tradition voyons ! La tradition, et toute la rigueur qu’exige notre rang ! Imagine une seule seconde Rita que tu te retrouves sur le trône ! Comment feras-tu ?

RITA : Facile… je prends un coussin et j’y prends place ! Reine Rita, ça sonne bien non ?!

KIRSTEN : Princesse Rita d’Arendelle ! Il s’agit d’un sujet on ne peut plus sérieux !

RITA : C’est ça ton problème Kiki, tu prends toujours tout trop au sérieux !!

KIRSTEN : Et toipas assez ma sœur !

RITA : Tu sais que je ferais peut être une meilleure reine que toi pour le coup !

HELGA (entrant, empêchant Kirsten de répondre) : … Nous sommes là !... Ouf ça n’a pas commencé ! J’en aurai entendu parlé par tante Elsa pendant des années si cela avait été le cas…

KIRSTEN : Helga… En retard, comme toujours !

HELGA : Tu n’imagines même pas Kirsten comme il peut être difficile d’emmener avec soi tes deux cousins depuis le pays Northuldra pour un rendez-vous fixé par ta mère…

KIRSTEN :… Je n’ai pourtant jamais failli à cette tâche de faire en sorte qu’Elysia arrive… (dévisage ses cousins qui entrent dans la pièce et a un sursaut) Prince Elysia ! Prince Pieter mais… Mais qu’est ce donc que ces guenilles que vous portez ?!

PIETER : J’ai gagné Elysia ! Je t’avais bien dit qu’elle allait râler !

ELYSIA : Tu sais Kirsten, si une fois dans ta vie tu essayais le travail manuel, tu saurais qu’il n’est pas aisé de débiter de la glace, ou t’occuper des bêtes en tenue protocolaire

KIRSTEN : Et vous n’êtes pas là pour du travail manuel mais pour rencontrer la reine et dois-je vous rappeler tous les deux que vous êtes des princes d’Arendelle ?

PIETER : Eh calme-toi la coincée, ce n’est pas une réception, c’est un rendez-vous avec tatie !

KIRSTEN : (s’étranglant alors que Rita et Helga répriment un rire) Quoi ?... Tatie… Mais… Mais c’est la reine !

ELYSIA : Oui et alors ? Pieter a raison, c’est aussi notre tante…E notre marraine aussi ! Tu préfères qu’on dise marraine ? C’est plus protocolaire pour toi ?

KIRSTEN : Vous vous moquez de moi c’est ça ? Vous n’avez pas à ce point de la boue à la place du cerveau ?! Vous avez reçu une convocation officielle ! Une convocation de la reine. Par d’Henrick le planteur de carottes qui vous demande de boire une cervoise bon marché à la taverne ! Même oncle Kristoff prend soin de sa tenue vestimentaire quand il est en représentation !

PIETER : Des carottes ? Pourtant il me semblait pourtant qu’Henrick cultivait des blettes cette année…

(une voix les appelle dans le cabinet royal)

KIRSTEN (entre la première, après une révérence impeccable alors que les autres n’ont pas esquissé le moindre geste) Votre Majesté !

ELSA : (le nez dans ses papiers sans un regard) Ah vous êtes là, parfait ! Je vous ai tous fait venir pour une affaire important voyez-vous… (elle lève les yeux et dévisage ses neveux)… Pieter… Elysia… Il vous faudra vous changer tous les deux…

KIRSTEN : Je leur ai déjà fait la remarque mère, il est inconcevable que…

ELSA (ne l’écoutant pas, porte un regard sévère) Helga ! Je ne comprends pas comment tu as pu laisser tes frères venir ainsi alors que tu les as accompagnés dans leur périple… C’est très décevant !

HELGA (pour elle-même quand Elsa détourne le regard) … Oui ma tante, moi aussi c’est un plaisir de te voir…

ELSA : Bien mes filles, mes neveux je vous ai fait venir pour une affaire importante et… Quoi qu’y a-t-il Rita ?!

RITA :…Euh… et nièce maman… Tu… Tu as oublié Helga !

KIRSTEN : Rita voyons ! Il est impoli de couper la parole royale !

ELSA : En effet, et nièce… Comment pourrais-je l’oublier, c’est Anna qui a insisté… Bien, si je vous ai tous fait venir c’est pour une affaire importante. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un événement important requière ma présence dès demain…

TOUS (sauf Kirsten) : Non…

KIRSTEN : Oui bien entendu, la commémoration du centenaire des accords de paix de la baie d’Elredor, tous les dirigeants du continent y seront présents avec leur délégation…

PIETER : Mais comment tu sais ça toi ?

KIRSTEN : Ca ne t’arrive donc jamais de lire ?

HELGA : C’est de cette paix que le commerce des cervidés a pu ensuite s’implanter dans la région Pieter… (tous observent Helga étonnés qu’elle sache quelque chose)

ELSA : Etonnement… Exact Helga…

HELGA ; (dévisageant ses frères et sœurs) Je vous rappelle que je vous l’ai enseigné à tous…

ELYSIA : (haussant les épaules) Ah c’est pour ça… Je n’ai jamais rien appris dans tes leçons…

RITA : Pareil…

ELSA : Je vous en prie ! Je n’ai guère de temps à vous consacrer ce matin… En tous les cas, Kirsten a raison, je dois m’y rendre avec une délégation et partir dans l’heure pour être demain dans la baie d’Elredor…

HELGA : Et tu veux que nous soyons ta délégation c’est cela ?

ELSA : Absolument pas ! Le prince Hans m’accompagnera, lui ainsi que vos parents à vous autres… Le grand air ne pourra qu’être bénéfique pour Anna !

PIETER : Ah ?.... D’accord mais… Je ne comprends pas pourquoi nous avoir convoqués si nous ne faisons pas parti de ce voyage…

KIRSTEN (lui jetant un regard noir) Mais voyons tu ne réfléchis donc jamais ? La couronne doit toujours être représenté par un membre de la famille royale en Arendelle, même en l’absence du souverain

ELSA : C’est exact Kirsten

KIRSTEN : (avec une révérence) Votre Majesté, c’est avec une immense fierté que j’accepte l’honneur de représenter Arendelle en votre absence…

ELYSIA : (sarcastique) Tiens, je croyais qu’il ne fallait jamais couper la parole de la reine…

ELSA : Je peux terminer une phrase sans que l’un ou l’une d’entre vous ne m’interrompe…

KIRSTEN : Certes, pardon mère c’est… (replace machinalement une mèche de cheveux et tend les mains)

ELSA : (prend une missive sur son bureau) Bien… J’ai fait rédiger un décret pour confier la charge du royaume en mon absence, afin de me représenter et me suppléer pendant mon déplacement. (Kirsten ne peut masquer son sourire, gardant toujours les mains tendues mais Elsa passe devant elle et se poste devant Rita) … J’ai donc décidé que ça serait toi Rita qui aura la charge de la couronne pendant mon absence

RITA : Moi ?!

KIRSTEN : Elle ?!

ELYSIA (bas à son frère) : Oh… Elle a dû faire mal celle-là…

PIETER : Non mais regarde là… On dirait une tomate trop mure….

HELGA : (leur donne un coup) Silence vous deux ! Elsa nous regarde !

ELSA : (sévère) Bien… Quant à vous deux, princes d’Arendelle, une fois que vous aurez terminé vos messes basses, je compte sur vous pour seconder Rita, au même titre que ses sœurs…

HELGA : Ses sœurs ? Moi aussi ma tante ?

ELSA : Oui Helga ! Je ne te cacherai pas que je ne prends pas cette décision de gaité de cœur mais ton père a insisté… ta mère aussi et… Tu es de toute façon également une princesse royale et après toute la première née, j’espère que tu sauras les aider…

ELYSIA : En somme si j’ai bien compris tatie… C’est Rita la reine.

ELSA : C’est un raisonnement un peu simpliste mais si ça vous amuse jeunes gens de le penser ainsi… Oui, pour un temps limité, c’est Rita la reine ! Je compte sur toi pour en être digne…

RITA : (heureuse se retenant de sauter partout) Vraiment ?! Mais c’est génial !!! Place à la grande reine Rita !!!! Merci maman !!! (s’écarte et s’éloigne)

ELYSIA : (hilare) Longue vie à la reine Rita ! (la rejoint)

RITA : Vous venez mes loyaux sujets ? Votre glorieuse reine a besoin de ses ministres dévoués ! (Elysia la suit et encourage Pieter à suivre et sortent)

KIRSTEN : Mère !?... Peut-on… Hum… Pouvons-nous parler… en privé ?!

ELSA (feignant la surprise) : Kirsten ? Tu es encore là ?... Tu ne suis pas la souveraine pour lui apporter aide à la conduite du royaume ? Voilà qui n’est pas très protocolaire pour une princesse royale ne penses-tu pas ?

KIRSTEN : (décontenancée) Je… Euh… Hum…Certes et… Je vais rejoindre immédiatement la nouvelle régente. (fait une révérence et quitte la pièce)

ELSA : Helga !... Attend une minute, j’ai à te parler…seule à seule !

HELGA : (surprise) Moi ?

ELSA : Connais-tu une autre Helga qui soit dans cette pièce ?!... Assieds-toi, ça ne sera pas long…

"Que vois-je ?! Que vois-je ?! C'est le Seum de Kiki !!!!!" bravo

Et encore une fois Elsa...A quel moment tu t'es dit que c'était une bonne idée déjà ?! Razz

Bon on a laché les enfants d'Elsa et Anna mais bizarrement ça ne m'a pas dérangé. Non j'ai même eu l'impression avec la découverte de ce nouveau personnage de faire... un retour vers le passé! Cool

Oh ouais je suis trop forte!

Non le pire c'est que je suis sérieuse. Retour vers le passé car, On prend Kirsten ou Rita, on retourne quelques années en arrière à l'age de 12/13 ans (et justement on a pas eu de chapitre vraiment sur leur adolescence) bah on obtient une Lucia. Surtout que si je me souviens bien, quand les jumelles étaient petites, les deux étaient des filles modèles. Kirsten un peu plus sage que Rita certes, mais Rita était intelligente, sérieuse et tendait à avoir grosso modo le même comportement que sa soeur.
Reste donc à voir si Lucia va plus devenir une nouvelle Kirsten ou une nouvelle Rita.

On sent qu'elle a aussi assez pris de sa mère Iduna, elle est intelligente, débrouillarde, facétieuse sans doute mais peut être un peu moins délurée quIduna étant jeune. Elle paraît en revanche moins sage et calme qu'une Elsa ou une Kirsten donc à voir.
D'ailleurs, je pense qu'elle aura tôt ou tard à faire à sa nièce Kirsten vu qu'elle a l'air d'enquêter sur Emma d'Askersund elle aussi.
A voir ce qu'elle va apporter sur le long terme à la vie des descendants et comment tout va s'articuler par rapport à Emma Picéaerd.

J'ai lu aussi le passage de Frantzoze. J'ai bien rigolé, j'imaginais facilement le visage de Kirsten qui à la fin devait imaginer toutes les manières possibles de tuer sa mère pour sa décision.
Maintenant je me demande bien comment elle va réagir? Soit elle va souhaiter que sa soeur échoue quite même à le provoquer, soit elle va attendre que sa soeur échoue, soit elle va vraiment la seconder comme son comportement l'exige pour prouver à sa mère qu'elle s'est trompé.
Mais j'ai quand même un doute. Rita à la tête du royaume? La même Rita qui a failli tuer Anna pour aller batifoler. La j'ai l'impression que c'est comme si des parents partaient tout un week end en laissant un gamin de 5 ans tout seul. Ca fait un peu peur! Razz

Floconnette a écrit:Bon on a laché les enfants d'Elsa et Anna mais bizarrement ça ne m'a pas dérangé. Non j'ai même eu l'impression avec la découverte de ce nouveau personnage de faire... un retour vers le passé!

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Floconnette a écrit:Oh ouais je suis trop forte!

Non le pire c'est que je suis sérieuse. Retour vers le passé car, On prend Kirsten ou Rita, on retourne quelques années en arrière à l'age de 12/13 ans (et justement on a pas eu de chapitre vraiment sur leur adolescence) bah on obtient une Lucia. Surtout que si je me souviens bien, quand les jumelles étaient petites, les deux étaient des filles modèles. Kirsten un peu plus sage que Rita certes, mais Rita était intelligente, sérieuse et tendait à avoir grosso modo le même comportement que sa soeur.
Reste donc à voir si Lucia va plus devenir une nouvelle Kirsten ou une nouvelle Rita.

Effectivement ! Lucia est un peu ce qu'on a pas eu avec Rita et Kirsten...Et même Helga ! Wink

L'occasion de réécrire dans la tête d'une jeune fille de 12/13 ans à la période un peu casse-pieds qui oscille entre l'adolescence et l'envie d'être encore dans l'enfance ! bravo

Floconnette a écrit:On sent qu'elle a aussi assez pris de sa mère Iduna, elle est intelligente, débrouillarde, facétieuse sans doute mais peut être un peu moins délurée quIduna étant jeune. Elle paraît en revanche moins sage et calme qu'une Elsa ou une Kirsten donc à voir.
D'ailleurs, je pense qu'elle aura tôt ou tard à faire à sa nièce Kirsten vu qu'elle a l'air d'enquêter sur Emma d'Askersund elle aussi.
A voir ce qu'elle va apporter sur le long terme à la vie des descendants et comment tout va s'articuler par rapport à Emma Picéaerd.

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Courage et patience ! Tu auras bientôt les réponses à tes questions Razz

Floconnette a écrit:J'ai lu aussi le passage de Frantzoze. J'ai bien rigolé, j'imaginais facilement le visage de Kirsten qui à la fin devait imaginer toutes les manières possibles de tuer sa mère pour sa décision.
Maintenant je me demande bien comment elle va réagir? Soit elle va souhaiter que sa soeur échoue quite même à le provoquer, soit elle va attendre que sa soeur échoue, soit elle va vraiment la seconder comme son comportement l'exige pour prouver à sa mère qu'elle s'est trompé.
Mais j'ai quand même un doute. Rita à la tête du royaume? La même Rita qui a failli tuer Anna pour aller batifoler. La j'ai l'impression que c'est comme si des parents partaient tout un week end en laissant un gamin de 5 ans tout seul. Ca fait un peu peur!

Oui ! Ce n'était pas prévu mais c'était bien plaisant en reprenant les codes des Emma ! On a bien rigolé durant le live ! Razz

Hâte de voir ce qu'il va faire dans les deux autres scènes :calin:

Et fait encore plus drôle...Sa nouvelle passion est de se pencher au-dessus du ventre et de dire à Pierre que je cite "Kiki c'est la meilleure"... Voir que ça donne des coups et bouge I love it

Je lui ai demandé de le faire avec les autres personnages mais notre fils ne réagit qu'à Kiki XD XD XD

Dov Légende du Royaume Messages : 2756 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

On est donc dans la peau de Lucia, un nouveau personnage. Enfin, nouveau... on l'a déjà un peu connu, quoi.

Et avec elle aussi, il s'en passe des choses : son apprentissage d'enquêtrice avec papa Antoine, ses suspicions (et son enquête) sur cette fameuse Emma d'Askersund, son premier amour avec Andréas, sa thérapie lourdingue avec un Pieter en PLS, sa première assistance en tant que sage-femme pour la naissance d'Héléna (fille de Sofia et de Pieter... qui est aussi le nom de la mère de Runeard) et ses tensions avec ses parents.

Où d'ailleurs on comprend clairement qu'elle n'aime vraiment pas le côté Arendelle de sa famille et qu'elle n'aime pas se faire mettre au second plan au profit de son entourage arendellien. Alors j'ose pas imaginer comment elle va réagir quand elle apprendra que son frère Kaspian est en fait le fils d'Agnarr Rolling Eyes

Mais au delà de ça, on est aussi passé à deux doigts d'une catastrophe : elle voulait en savoir plus sur Emma d'Askersund par sa mère, ça finit finalement en câlin de la réconciliation. Mais on se doute bien que Lucia finira par tout savoir. En espérant qu'elle le prenne bien...

Et en ajoutant que le pêché de ce chapitre est clairement l'envie, on finit sur un petit one-chot, ici la première, sur ce qui se passe en parallèle. En l’occurrence, c'est Kirtsen qui se fait pourrir ses principes de bonne tenue protocolaire en se faisant voler le poste de régente au profit de Rita. J'espère qu'elle apprécie la tarte à l'humilité Razz

comme disent nos amis les rosbifs.

Merci pour vos commentaires ! I love it

Et voici les spoilers du chapitre 35 qui sera publié demain soir Smile

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Spoile89

Allez ! Voici le chapitre 35 toujours dans la tête de Lucia Smile

Chapitre 35 : L’une des leurs :

TIMELINE ACTUELLE...

-Maman tu es sûre que ça ne fait pas un peu trop ? Demandai-je en m’observant dans une affreuse tenue Arendellienne bleue ciel qui avait jadis appartenue à Elsa.
-Non, au contraire ma petite Justicière ! Tu es ravissante ! Un vrai bouton d’or qui resplendira sur les photographies du mariage ! Approuva-t-elle en me laissant me regarder dans la glace.

Elle avait peut-être raison. Il est vrai qu’en toute objectivité, cette toilette m’allait à merveille car elle mettait ma silhouette svelte en valeur...Néanmoins, elle avait beau être magnifique, elle ne me représentait pas moi...

-Allez ! Viens ! Les autres doivent être déjà dans la chapelle ! J’espère que nous ne sommes pas trop en retard...Ma Floconnette ne serait pas contente et elle aurait raison ! Renchérit-elle en me pressant.

Tout en sachant que le début de la cérémonie n’était pas avant le coucher du soleil et qu’il nous restait au minimum une demi-heure avant le crépuscule, je ne voyais pas pourquoi mon aînée en aurait fait tout un plat...M’enfin...Empruntant rapidement tous les longs corridors de ce lieu clos, je me demandais comment ma mère avait fait pour ne pas étouffer au sein de cet endroit sombre et rigide durant toutes ces années. Rien ne valait notre hutte minuscule mais confortable qui laissait le champ libre pour toutes les activités en pleine air...Soudain paniquée à l’idée de ne pas avoir le temps de chercher tout ce que je voulais à propos d’Emma d’Askersund dans la bibliothèque, je n’avais que faire de l’engouement de Maman, mes sœurs, mes nièces et toutes les autres figures emblématiques de la monarchie qui s’étaient déplacées pour le mariage de ma nièce Rita et le prince Arnwald...
Arrivant enfin dans la cour, je fus heureuse de prendre une grande bouffée d’air avant de refouler un haut le cœur en sentant les différents mélanges de parfums divers et variés qui se répandaient dans la petite église. Restant donc en retrait derrière ma mère à cause d’une certaine timidité, je redoutais d’abord de me prendre la foudre d’Ahtohallan en entrant dans ce lieu saint avant que ma véritable peur ne me rattrape. En effet, ce que je craignais le plus était de croiser les regards de tous ces étrangers. Heureusement, ils n’avaient d’yeux que pour Maman qu’ils dévisagèrent avec respect quand elle fit son entrée. D’un pas altier, elle remonta l’allée pour aller se mettre aux premiers rangs où demeuraient déjà les autres membres de notre famille et fut glorifiée sur son passage par des sourires rayonnants et des « Reine Iduna » qui me donnèrent la nausée. Crispant rapidement ma main dans la sienne, elle me rassura bientôt en la caressant avec fermeté tandis que ces mêmes gens portèrent bientôt leur attention sur moi. Comme convenu, ils me dévisagèrent comme une moins que rien. Et c’est ce que j’étais à leur yeux car j’étais la seule de la fratrie à ne pas avoir le statut de princesse...Enfin, non... Kaspian ne devait pas l’avoir non plus !
Je ne fus donc jamais aussi heureuse de m’assoir sur un banc où se trouvait justement mon grand frère. M’affalant à ses côtés, je fis un sourire à la petite Alva avant de me concentrer sur ce qu’il se passait autour de moi. Maëlle et Frantz se tenaient sagement entre Léon et Helga.
Pieter et Sofia berçaient tendrement Héléna alors qu’Elysia caressait inlassablement le ventre de sa grosse Louise qui par je ne sais par quel miracle n’avait pas cassé le mobilier en bois sur lequel elle était assise. Il en était de même de Kirsten qui avait néanmoins toujours autant de grâce malgré son septième mois de grossesse. Se cachant derrière un éventail, elle riait aux blagues de l’andouille de prince Aslak qu’elle avait pris comme mari. Mon attention pour elle s’accentua alors, quand j’aperçus Maman aller la voir et converser avec elle. Rapidement, je vis ma nièce sortir un papier de son veston et le lui montrer. Il n’y avait aucun doute ! Elles devaient parler de la souveraine du royaume de Suède. Souhaitant en avoir le cœur net, j’attendis qu’elle revienne à sa place quelques secondes plus tard avant de l’interroger :

-Maman ? Kirsten aurait-elle un problème ?
-Pas du tout ma chérie, répondit-elle d’un timbre nerveux, elle me faisait part de l’absence de la reine Emma d’Askersund...Tu sais, l’ancienne amante du prince Aslak...Je t’en avais déjà parlé une fois...Eh bien, cette dernière n’a pas pu se déplacer car elle a été atteinte d’une forte fièvre la semaine dernière et le médecin lui a conseillé du repos... Ce qui fait que son ambassadeur s’est déplacé pour elle...Il est là-bas au quatrième rang...M’enfin, je suppose que tu t’en fiches de tout ça, ma petite Justicière...
-Un peu, mentis-je en me forçant à hausser les épaules pour montrer mon indifférence.

Lui agrippant ensuite rapidement le bras pour la soulager car je la sentais agacée, je me collai à elle tandis que les gens continuaient de me fixer comme une pestiférée. J’en entendis même demander qui j’étais. Sentant à son tour que j’étais fébrile, elle finit par me demander :

-Est-ce que ça va ma chérie ?
-Oui...C’est...Euh...C’est que...Papa me manque, répondis-je en toute sincérité, j’ai hâte de le retrouver demain matin ! Et puis, qu’elle le prenne pas mal Rita...Mais c’est un peu idiot une cérémonie qui commence quand la nuit tombe ! Tu sais pourquoi elle a tenu à ce que ça se déroule en soirée ?
-Non, je t’avoue que je n’en ai aucune idée, admit-elle, mais elle a confié à ma Floconnette que c’était un souhait commun avec son futur époux !
-Pfff, Elsa est un peu nulle d’avoir dit oui à son caprice, maugréai-je derechef.
-Allons, allons, à t’écouter on dirait que tu ne vas pas voir Papa pendant un mois mais ce mariage va vite passer, tu vas voir, me rassura-t-elle aussitôt.

Perdue dans ses pensées elle ajouta ensuite pour elle-même :

-Tout passe toujours trop vite...Hier c’était ma grande fille qui passait le pas de cette porte aux bras de son père alors qu’Hans l’attendait devant l’autel et voilà qu’aujourd’hui c’est sa propre enfant la mariée... Oui...J’ai du mal à y croire mais mes cinq petits enfants sont à présent mariés...

Affolée de voir ses yeux s’embuer d’un seul coup, je fus tout de suite horripilée par le fait qu’elle avait mentionné l’autre imbécile d’Agnarr mais pas mon père. Me raidissant alors, je l’interrogeai rapidement :

-Il te manque à toi aussi Papa, hein ? Tu as aussi hâte de le retrouver ?

Le regard toujours perdu dans le vague, elle sembla hésiter pendant un instant avant de se radoucir et dire :

-Oui...Evidemment que oui...Je suis comme toi ma chérie.

Cela me soulagea grandement et je lançais un regard apaisé à Kaspian avant qu’Elsa, Anna et Kristoff n’arrivent à leur tour sous les applaudissements de l’assemblée avant de se placer juste devant nous. Comme quoi ça valait bien la peine de se presser...Jugeant soudain l’attitude de ma sœur de plus en plus nunuche alors que cette dernière ne pouvait s’empêcher de pleurer à chaudes larmes, je fus encore plus verte de rage quand ma mère se leva pour aller s’occuper d’elle...Comme si cette grande bécasse de presque quarante ans en avait véritablement besoin. Câline, elle l’embrassa tout comme elle le fit aussi pour mon autre sœur qui fit exprès de se recroqueviller sur elle-même pour faire croire qu’elle était malade plus que de raison. Heureusement, l’arrivée du marié aux bras de sa mère mit fin à cet étalage d’exagération.
Fringant dans sa chemise bouffante crème et son pantalon noir qui lui limait le bas du corps, le prince Arnwald se posta bientôt devant l’autel et scruta l’entrée de la chapelle avec anxiété comme s’il craignait que Rita ne puisse pas la passer. Elle le rejoint pourtant à son tour accolée à Hans et je fus presque déçue de voir que sa robe cachait son embonpoint.

Le remarquant aussi, Maman se pencha alors à l’oreille d’Elsa et lui déclara alors :

-Tu as encore fait des merveilles ma chérie...Cette tenue est splendide...
-Je n’ai fait qu’appliquer le modèle prescrit par Kirsten, c’est elle qui a tout supervisé, chuchota-t-elle alors que cette dernière dévisageait sa jumelle avec un petit sourire en coin.
-Pourquoi cela ne m’étonne-t-il pas ? Plaisanta-t-elle.
-Peut-être parce que c’est la plus brillante et visionnaire de la famille, murmurai-je à mon tour.

Ma grande sœur et Maman approuvèrent et nous redevînmes silencieuses, le temps de la célébration...Et par Ahtohallan qu’est-ce que ce fut long...Ils pouvaient pas faire comme nous un simple échange de coupoles, non ?! Visiblement pas. Il fallait prêcher...Réfléchir...Dire qu’on était mauvais et qu’on allait brûler dans le Muspelheim si jamais nous ne faisions pas des dizaines et des dizaines de prières pour nous faire pardonner...C’était quand même assez culotté quand on connaissait le passif extravagant de ma deuxième nièce...Amusée de voir que je n’étais pas la seule à m’ennuyer, ma distraction principale fut rapidement un des ambassadeurs qui passa tout le long du mariage à se curer le nez jusqu’à y dénicher des trésors inestimables...

Puis l’évêque firent enfin échanger les vœux de la Princesse Rita, Wilehlmina, Alix Westergaard d’Arendelle et du prince Arnwald, Ulf, Rocco de Vassar qui se dirent oui dans une unisson passionnelle.

-Très bien ! Alors par les liens sacrées du mariage, je vous déclare à présent mari et femme ! Vous pouvez vous embrasser ! Conclut l’homme d’église alors que j’étouffai un bâillement.

Pressée de sortir de cet enclos à dévotion, je fis à peine attention à leur baiser et suivis discrètement le mouvement des applaudissements de la foule. Qui aurait cru que la plus émotive après Elsa aurait été...Kirsten...Choquée de voir des larmes dans les yeux de cette jeune femme infaillible, je le fus encore plus quand Elysia lui tendit son mouchoir avant de répliquer d’une voix sans gêne :

-Tiens Miss Décoincée...Prends le mien parce que le tien ne ressemble plus à rien !
-Hum...Merci Cousin...C’est affreux ! Ils ont dû refaire les sculptures des alcôves la semaine dernière et la poussière s’est imprégnée dans les murs...Maudites allergies, va ! Minauda-t-elle en se tamponnant impeccablement son regard.

N’y croyant pas du tout, mon neveu renchérit alors avec un grand sourire moqueur :

-Mais oui, c’est ça...Les allergies...

Lui lançant un sourire complice, elle se réfugia bientôt dans les bras de son mari avant de se lever et d’aller féliciter sa sœur. Similaire à elle, les gens firent de même et je me fondis à contrecourant vers la sortie pour pouvoir respirer dehors.

-Pouah...On est mieux là ! M'exclamai-je en observant l'horizon.

Avant de me rétracter en constatant que les carrés de la caserne militaire qui nous entourait n’étaient ni plus ni moins qu’une autre forme de cage. Regrettant une nouvelle fois la bonne odeur de terre et d'arbres en floraison que nous retrouvions au sein de la Forêt Enchantée, je me morfondis sur moi-même jusqu’à entendre Frantz s’écrier depuis le perron de la chapelle :

-Lucia ! Mémé Dudu elle a dit que tu devais pas trop t'éloigner !
-Oui, bah...Je suis là, ronchonnai-je.

Un photographe nous vit soudain et captura quelques prises avant que j’aille retrouver mon grand frère qui sortait enfin de la petite église avec Emma et Alva.

-Ah ! Voilà ma petite sœur favorite ! S'exclama-t-il lui aussi un poil crispé par l'endroit.
-Difficile que tu sois objectif, je suis ta seule petite sœur, grommelai-je.
-Oui mais c'est toujours aussi drôle de le dire, renchérit-il avant de se reprendre, bien...Je pense qu'il est l'heure pour toi d'aller t'occuper des petits ? A ce que j'ai compris, vous allez prendre votre repas dans la salle de jeux.

Quoi ? Je n'allais pas être au milieu de la foule ? Mais ça allait être encore plus facile pour mes recherches ! Toute heureuse d'apprendre ça, j'étais sur le point de leur dérober ma filleule des mains quand le photographe fit à nouveau irruption en clamant d'une voix mielleuse :

-Prince Kaspian ! Princesse Emma ! Un petit sourire s'il vous plaît ! Vous formez une si jolie famille !

Prince Kaspian ?! Répétai-je choquée. Quel toupet ! Cet homme s’était fourvoyé juste parce que mon frère était du sexe masculin ! Non ! Je me devais de rétablir la vérité ! J’étais donc prête à lui en faire part quand mon aîné s’adressa bientôt à lui :

-Je tiens à ce que la Marraine de cet enfant figure avec nous si vous le voulez bien, monsieur? Et vous le voulez, n'est-ce pas ?

Rougissant violemment de confusion, il acquiesça vivement et reprit bientôt d'une voix mièvre :

-Oh...Bien sûr votre Altesse !

Faisant donc plaisir à mon frère, je me tins tranquille avant que Maman nous rejoigne.

-Ma petite Justicière tu es là ! Je...J’avais quelque chose à te donner ! C’est impor... Clama-t-elle.

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que le majordome vint vers nous et dise :

-Excusez-moi de vous interrompre, Reine Iduna, je viens vous informer qu’il est temps de faire dîner les enfants avant que nous autres adultes n’entamions le vin d’honneur...
-Vous savez que ce n’est plus à moi qu’il faut le dire mais bien la reine Elsa et au prince Hans, mon brave Kay ? Plaisanta-t-elle à son tour.
-Oui Madame ! Répondit-il d’une voix guindée mais confuse.
-Parfait ! Dans ce cas, veuillez amener Mademoiselle Lucia au lieu-dit, c’est elle qui se charge de les garder, renchérit-elle en me lançant un sourire encourageant.

M’observant immédiatement avec un air hautain, le gros serviteur ne dit pourtant rien et j’embarquai alors Maëlle, Frantz, Alva et Héléna avant que nous le suivions dans les dédales de cette maison bien trop grande même pour toute la tribu Northuldra. Grimpant ainsi, trois étages, nous arrivâmes bientôt dans une grande salle spacieuse et colorée qui comportait tout un tas de jouets ainsi que des livres et des lits. C’était donc ici que mes grandes sœurs avaient été trop gâtées et dorlotées dans leurs petites vies royales...
Choquée par tant de fariboles, je me gardais toutefois de faire tout commentaire tandis que Kay reprit bientôt à notre égard :

-Tout votre dîner est déjà sur la table, nous vous avons préparé des sandwichs et des boissons chaudes pour que ce soit plus simples. Ils ne vous restent plus qu’à passer un bon moment... Si jamais vous avez besoin de quoique ce soit, vous n’avez qu’à tirer sur la cordelette qui se trouve juste à côté de la porte, est-ce bien compris ?

Non mais il me prenait pour une imbécile ou quoi ?! Bien sûr que j’avais tout suivi du premier coup ! Me contentant toutefois d’hocher la tête, j’attendis avec une certaine impatience qu’il s’en aille mais il déclara encore :

-Bien ! Des biberons remplis de lait et des langes propres ont également été préparés pour les petites Altesses !
-C’est bien aimable à vous, conclus-je avec un sourire franc.

Nous quittant enfin, je mis bientôt Frantz et Maëlle à table et allais m’assoir à côté d’eux tout en les laissant gérer la distribution car j’avais les mains prises.

-Pfff...C’est nul ! Pourquoi on a pas le même repas que les adultes ?! En plus, moi je voulais rester avec Marraine Kirsten et Parrain Elysia ! Ronchonna immédiatement le jumeau.

Par mimétisme, sa sœur fit bientôt de même et je les stoppai très vite en déclarant :

-S’il vous plaît ! Cessez de vous chamailler ! Si vous êtes sages, je vous promets que vous aurez le droit de vous coucher quand vous voulez ! Cela vous convient-il ?
-Bah c’est déjà ce que Maman et Papa ont dit ! Objecta tout de suite Frantz alors que sa jumelle approuva du chef, mais on a compris ! Tu veux qu’on soit sages pour ne pas agiter Alva et Héléna !
-Oui ! Ce serait vraiment gentil de votre part ! Clamai-je avec beaucoup de pédagogie.
-Bon...C’est d’accord...Mais c’est juste parce que tu es la fille de Mémé Dudu et la sœur de Mamie Na ! Renchérit alors Maëlle.

Réconfortée, je ne les entendis plus jusqu’à la fin du repas et les laissai ensuite tirer sur la cordelette pour réclamer les desserts alors que je calais enfin les bébés dans un berceau. Kay arriva quelques secondes plus tard avec trois assiettes de Kransekkake et de Krumkake entourés de choux à la crème à la vanille.
Grignotant à peine, Frantz laissa sa part à sa jumelle et partit vite se mettre dans son lit alors que la fille d’Helga fit de même en allant chercher un des nombreux livres d’images qui se trouvaient dans la petite bibliothèque. Les feuilletant silencieusement, je pris de mon côté mes précautions pour vérifier que personne ne manquait de rien et entendis bientôt l’horloge du royaume sonnait vingt heures. Choisissant que c'était enfin le moment de m'éclipser pour aller effectuer mes recherches, je m’approchais à nouveau des jumeaux et répliquai :

-Bon...Je reviens, je vais faire un petit tour ! Continuez d’être de vrais petits anges, d’accord ?
-Oh ! Pas de danger que je fasse l’inverse, Lucia ! Je suis tellement prise dans l’histoire que tu me retrouveras dans la même position demain matin ! Précisa alors Maëlle, ça raconte la vie d'une petite sirène qui tombe amoureuse d'un humain !
-Ouais c'est nul, elle meurt à la fin ! Lis-plutôt celui-là ! C'est l'histoire d'un garçon qui se fait enlever par une étrange reine des neiges, elle l'emprisonne dans son palais de glace qui est trop classe ! Renchérit son frère.
-Mais Chut ! Tu es pénible à tout divulgâcher ! Grommela-t-elle.
-Pas ma faute si tu ne t'intéresse pas à des trucs bien ! Pour ma part, je m'imprègne de l'histoire politico-économique de la péninsule continentale Arendellienne, livre offert par ma chère Marraine qui me sera plus utile que de sombres contes pour enfants quand je serai son ministre des Finances, se renfrogna-t-il.
-Hum...Hum...Tu m'en diras tant ! Se moqua-t-elle immédiatement.

Boudeurs, ils se tirèrent aussitôt la langue et chacun retourna à sa lecture. Leur indiquant aussitôt une dernière fois de ne pas faire trop de bruits, je m’en allais enfin en direction de la bibliothèque et priais tout le long pour ne pas me faire prendre.
Par chance, tout le monde devaient être aux noces et j’eus le champ libre pour enfin entrer dans le lieu rempli de livres. Observant rapidement les longues rangées de manuels, le présomptueux canapé rose ainsi qu’une horloge miniature qui faisait tic-tac, je ne perdis pas de temps et me doutai qu’il y avait un coin avec « les archives royales »...Mais ce n’était sans doute pas là que se trouvait tout ce que je désirais savoir sur Emma d’Askersund...

-Hum...Comment Anna et Elsa m’avaient indiqué que la pièce secrète s’ouvrait déjà ?! Me demandai-je en regardant les moindres recoins.

Apercevant enfin une statue de marbre d’un cheval qui ressemblait étrangement au Nokk, je me rappelais enfin le processus et me dépêchai de tirer sur l’une des pattes. Ebahie, je constatais rapidement que ce fut efficace quand un léger grondement fit enfin pivoter un pan du mur.

-Parfait ! M’exclamai-je toute heureuse.

Prenant ensuite une torche qui se trouvait suspendue à l’entrée du passage, je m’engouffrai à l’intérieur et marchai quelques mètres avant d’arriver dans une immense salle qui me redonna le sourire car elle avait des allures Northuldra.

-Bien...Bien...Bien...Où Maman cacherait-elle des informations, ici ? Pensai-je alors à haute voix en détaillant les livres empilés et les différents bibelots qui se trouvaient sur les tables.

De jolis coffres en fers forgés portant chacun une couleur vive attirèrent bientôt mon attention et je m’approchais de plus près pour découvrir qu’ils portaient des prénoms.

-ELSA...ANNA...KAS...Ah mais c’est les nôtres en fait, dis-je légèrement déçue.

Ne me laissant pas abattre, je fouillais d’abord ceux de mes deux sœurs aînées avant de passer directement au mien sans me préoccuper de savoir ce qui pouvait se trouver dans celui de mon grand frère. Découvrant donc mon acte de naissance ainsi que pleins de cartes de félicitations comme il y avait pu en avoir dans les autres réceptacles, je fus tout de même étonnée d’apercevoir...Les mêmes lettres d’échanges entre Maman et Kirsten que j’avais trouvé à la maison la semaine dernière...

-C’est donc ma boîte qui sert de cachette pour mettre tous vos secrets...Quelle ironie, maugréai-je un peu mécontente.

N’ayant pas le temps de ronchonner plus, j’en attrapais vivement une et lus alors :

« A la reine mère d’Arendelle,
Comme convenue, la reine Elsa et le prince Hans m’ont laissés renouer avec les îles Féroé qu’ils avaient délaissé depuis l’enterrement de la Duchesse Maria de Funningur il y a un peu moins de vingt ans. C’est comme cela que j’ai appris qu’il n’y avait plus de famille royale dirigeante sur ce territoire puisque la lignée s’était éteinte des deux côtés. Toutefois un maire de substitution Arendellien nommé Sanders Trygve a réussi à maintenir le pays, la tête hors de l’eau au cours de toutes ces années ! Le prince Aslak et moi-même conversons depuis avec lui et il est prêt à nous recevoir d’ici quelques mois, une fois que le futur prince Pierre sera sevré. En attendant nous continuons d’échanger par lettres avec lui et dieu sait que c’est un supplice de les lire car il y a une faute à chaque mot ! Si lui est ainsi, je n’imagine même pas ce que doit être le reste de la population de cet île ! M’enfin ! Passons ! Une étape à la fois !
Si je reçois plus d’informations, je vous tiendrai au courant comme il se doit !
A bientôt ma chère grand-mère.
Avec toute mon affection,
Princesse Kirsten Westergaard d’Arendelle et du Vesterland. »

Tombant des nues, je faillis lâcher ce mot mais me repris à la dernière seconde. Bien...Je savais maintenant ce qu'étaient les îles Féroé...Et je redoutais de comprendre le lien entre la mère d'Andréas et le duché de Funningur...Ainsi, le vrai nom de famille de Maria Nattura était de Funningur...Et...C’était une duchesse...Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle n'avait l'air de se rappeler de rien et comment elle était parvenue dans la Forêt Enchantée...C'était donc pour ça que ses souvenirs étaient dangereux ?!
Malheureusement, je n’eus pas le temps de plus y penser que j'entendis soudain quelqu'un entrer dans la bibliothèque. Eh mince, m'affolai-je. L'entrée du passage était encore ouverte ! J'allais me faire prendre ! Que faire ?! Trouve Lucia ! Trouve ! Ah oui ! Je pouvais prétexter que j'étais venue chercher un livre pour les jumeaux mais ne trouvant plus la sortie, je m’étais perdue car il faisait noir. Oui mais si jamais c’était Maman à l’autre bout cela ne passerait certainement pas... Oh tant pis ! Je n’avais pas le choix de toute façon !
Revenant donc avec force au tunnel qui menait vers la sortie, je restai un peu dans ma cachette et observai par la fente pour savoir à qui j'avais à faire. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir...Kaspian...Seul. Silencieux, il sembla se recueillir et je fus encore plus médusée quand je découvris qu'il observait un portrait...D'Agnarr...

Visiblement imperturbable, je décidai donc de sortir discrètement du lieu secret en ne refermant pas la porte pour l'instant pour le rejoindre. Arrivant alors derrière lui, je me manifestai enfin en tirant la langue à la peinture de cet idiot de roi sous l'œil choqué de mon frère qui tressaillit.

-Lucia...Qu'est-ce...Qu'est-ce que tu fais là ?! Demanda-t-il, je...Je ne t'ai pas entendu entrer et...
-Oh ! Frantz voulait un double du livre d’Andersen ! Tu sais la petite sirène ! J'étais venue vérifier s’il n’y avait pas un deuxième ouvrage ici ! Mentis-je, mais qu'importe ! Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Rien, renchérit-il d'une voix sombre avant que ses yeux ne se dirigent à nouveau vers le tableau.

Me plaçant à côté de lui, je dévisageais cet imposteur qui avait pris le cœur de ma mère et le jugeai en toute subjectivité, beaucoup plus moche que Papa. Son nez était dix fois trop gros...Ses yeux d’un vert feuillu trop strict...Ses cheveux beaucoup trop courts...Et cette couronne qui lui donnait un air godiche ! Et ses médailles qui le rendaient orgueilleux...Non...Définitivement rien n’allait sur ce portrait !

-Tu crois que Maman l’a véritablement aimée ? Finis-je par demander car je voulais me convaincre du contraire.

D’ordinaire mon aîné n’aurait pas pris la mouche mais il semblait visiblement de mauvaise humeur puisqu’il grommela :

-Bien évidemment ! Maman n’aurait jamais accepté le pouvoir sans sentiments ! Et ils ont été heureux ensemble, c’est certain ! Elsa et Anna nous l’ont certifié !
-Oui, donc ceux sont des paroles qui ne valent pas grand-chose ! M’écriai-je prise d’une haine viscérale à l’égard de cet homme.
-Tu n’as donc pas entendu ce que je viens de te dire ?! Se fâcha-t-il immédiatement, Maman n’est pas une femme vénale et elle sait ce qu’elle veut !

Stupéfaite de voir ses mains devenir subitement rouge à cause du feu qui remontait en lui, je ne compris pas pourquoi il se braquait ainsi et renchéris tout de suite avec plus de délicatesse :

-Oui, tu as raison Kaspian ! Pardonne-moi ! Loin de moi l’idée de critiquer notre Mère...Je sais que c’est une femme franche et surtout sincère ! Mais je me questionnais juste c’est tout...Et puis...En fait ma vraie question c’était...Tu crois qu’elle l’a aimée plus que Papa ?
-Pourquoi avoir un tel raisonnement ? Grommela-t-il.
-Bah...C’est de la pure curiosité, c’est tout, je vois pas ce qu’il y a de mal à cela ! Me défendis-je.
-Pourtant moi je le vois ! Ça te fait passer pour une jeune fille sans cervelle ! Et ce n’est pas du tout ce que tu es Lucia ! Donc cesse d’être idiote et dis-toi bien que même si l’amour de Maman pour le roi Agnarr et Antoine Populus était différent, ils étaient chacun on ne peut plus forts ! Répliqua-t-il d’une voix sèche.

Profondément vexée par son ton, je comprenais de moins en moins sa réaction et décidai de lui donner raison en renchérissant :

-Oui tu as raison grand frère ! Néanmoins, je pense que Maman préfère quand même Papa...Il a quand même moins une tête d’imbécile que celui-là ! Tu peux pas le nier tout de même ! Regarde comment ce souverain est coincé et trop fier ! En plus cette moustache ça lui donne un air efféminée et si ça se trouve il ne la contentait pas qu’elle ! Il paraît que c’est commun chez les nobles d’avoir plusieurs femmes et lui avait bien l’attrait pour...
-...Bon la ferme maintenant ! Tu parles de mon père ! Tu comprends, ça !? De mon père ! S’égosilla soudain Kaspian avec colère.

Furieux, ses pouvoirs déferlèrent et il fit tomber toute une rangée de livres sous le coup d’une petite tornade. Mais cette rage n’était rien à côté de l’embrasement qui était en train de me ronger le corps. Qu’est-ce qu’il venait de dire par Ahtohallan ?! Il venait d’associer Agnarr à sa figure paternelle ?! Non ! Pire encore ! Il le reconnaissait comme tel ! Non...Non...Il ne pouvait pas être son fils ! Bien sûr que non !
Etourdie, je ressentis immédiatement une immense sueur froide me parcourir l’échine tandis que mes yeux ne finissaient plus de faire des va et viens entre le portrait et Kaspian. Par les esprits...C’était impossible...Non ! Je refusais de voir les similitudes entre les deux...Mais elles étaient frappantes ! Il avait pris de ses traits...De sa carrure...Et ses yeux avaient exactement ce même vert d’automne piqués de reflets d’or.

-Mais non...Tu...Tu mens...Tu...Tu me fais une vilaine farce...Pour...Pourquoi tu me dis ça ?! Bafouillai-je en sentant poindre les larmes.
-Ce n’est pas une plaisanterie Lucia ! Gronda-t-il, le roi Agnarr est mon père au même titre qu’il l’est pour Elsa et Anna ! Il est mort en mer quand je n’avais que neuf mois mais je suis bien son fils ! Cela ne change absolument rien au fait que je considère Antoine comme mon Papa puisque c’est lui qui m’a élevé et n’a pas fait de différence entre nous deux ! Oh oui ! Je l’aime et je suis ravi de savoir que Maman est heureuse avec lui ! Je...Je ne te demande pas grand-chose en fait ! Je te prie juste d’être clémente entre les murs de ce château où notre mère a été tout aussi choyée ! Oui ! Ce même château de ce même royaume qui a vu naître nos sœurs et où j’ai vécu durant un temps court mais auquel j’appartiens plus légitimement que dans la Forêt Enchantée ! Par pitié, si tu n’es pas capable de faire autre chose que le casser alors aies au moins le bon sens de ne pas le faire en ma présence, je t’en conjure !

Avalant ses paroles de mauvaises grâces, je beuglais alors avec de plus en plus de désespoir :

-Pourtant...Ce...Ce n’est pas la première fois que tu m’entends dire des méchancetés sur lui...Pourquoi tu ne m’as pas arrêté avant ?!

Prenant une grande inspiration pour contrôler ses pouvoirs, il finit par expliquer calmement :

-Parce que jusqu’à maintenant, je pouvais en réchapper...Je me disais que tu ne le faisais pas exprès, que cela allait te passer ! Et puis, je ne te voyais plus aussi souvent puisque j’étais chez moi avec ma femme et ma fille ! Donc je le supportais !

Les joues à présent inondés, je ne trouvais rien à redire et sortis tant bien que mal mon mouchoir de ma poche pour essayer de me dégager le nez. Hélas, les spasmes qui me contractaient la poitrine me faisaient atrocement mal et mon grand frère le remarqua bientôt. Retrouvant aussitôt sa douceur fraternelle, il essaya de m’enlacer mais je reculais d’un pas. Même s’il n’y était pour rien, je ne lui pardonnerai jamais cette trahison ! Ça non ! Jamais ! Ni à lui ! Ni à Maman et Papa ! Et bim ! Encore un secret pour moi, toujours mise à l’écart !

-Du calme petite sœur...Pardon...J’ai été brusque, renchérit-il doucement, allez...Ce n’est pas la peine que tu te mettes dans cet état...Comme je viens de te le dire, ça ne change absolument rien sur nos relations et...
-...Si ça change tout ! Criai-je, je...Je comprends mieux pourquoi tout le monde me regarde comme une moins que rien ici ! A leur yeux comme à ceux d’Elsa, Anna et toi, je ne suis pas légitime ! Je ne suis pas votre vraie sœur !
-Bien sûr que si, tu l’es ! Au même titre qu’Helga l’est pour Pieter, Elysia, Kirsten et Rita ! Argumenta-t-il, c’est juste qu’il faut que tu comprennes que tu n’as pas besoin d’être jalouse d’une vie qui s’est passée avant ta naissance ! Elle ne regarde que notre mère et elle seule, point ! Papa et Maman ont sans doute dû t’en toucher deux mots mais en digne tête de mule Piceaerd tu n’as jamais voulu l’entendre ! Tu t’es fourvoyée toute seule ! Oui ! Tu t’es mise des œillères et tu as voulu y croire ! Mais je ne me rappelle pas qu’à un quelconque moment de notre existence on t’ait certifiée à cent pour cent que mon père biologique était aussi Antoine Populus !

Chagrinée par ses propos, je fus couverte de honte car je savais qu’ils étaient juste. C’était moi qui y avais toujours cru bêtement car comme il l’avait si bien dit, je l’avais toujours vu grandir dans la communauté Northuldra avec moi. Oh oui ! Ce n’était pas le roi Agnarr l’imbécile finalement mais bien moi !
Déglutissant péniblement, ma tristesse fut bientôt remplacée par une agressivité des plus déconcertantes et je hurlais de plus belle :

-Laisse-moi maintenant ! Je ne veux rien entendre de toi ! Je te déteste ! Tu n’as qu’à retourner voir ta famille, ta vraie ! Ta fille est dans la salle de jeux ! Elle doit avoir faim à l’heure qu’il est ! Vas donc la nourrir puisque je ne suis plus digne de cette tâche !

Le repoussant une nouvelle fois, je retournais rapidement me réfugier à l’entrée du passage secret et restai dans le noir en priant pour qu’il ne me suive pas. Il n’en fit rien et quitta enfin la pièce, lui aussi les yeux en pleurs. Toujours en rogne, je fus soudain prise d’un excès de rage et ressortis immédiatement de ma cachette avant de me ruer sur la table qui se trouvait devant le portrait. Grimpant dessus, je l’arrachais avec violence du mur et l’envoyai ensuite au sol. A demie-folle, je ne craignais plus les représailles de mes proches et sortis mon coutelas que je gardais toujours sur moi avant de commencer à le taillader.

-Tout ça c’est votre faute votre Majesté ! Vous m’entendez ?! Votre faute ! Que justice soit faite ! Dis-je bientôt dans une grandiloquence déchaînée.

Prête à donner un autre impact, ma main fut soudain interceptée et resta dans les airs alors que je me retournai avec frustration. D’une poigne de fer, Anna me faisait face et à voir sa tête, elle aussi semblait dans une colère noire.

-La seule chose qui fait que tu n’as pas déjà reçu mon poing dans la figure Lucia, c’est que tu demeures ma sœur ! S’exclama-t-elle d’une voix ferme, je vais te le dire une fois ! Une seule ! Tu lâches ton arme et tu vas remettre cette peinture à sa place !

J’aurais dû le faire ! Oh oui ! Cela aurait été la chose la plus raisonnable à accomplir...Mais je ne pouvais pas me défiler maintenant ! Pas tant que ma contrariété n’avait pas atteint son apogée.

-Fais-le Lucia ! Fais-le et je consens à ne rien dire à Maman sur la façon dont tu as été odieuse avec Kaspian et notre père ! Remarque ! C’est bien ! Te voir ainsi me permet de comprendre à quel point Elsa et moi avions été tout aussi ignobles à l’égard d’Antoine au début de son mariage à l’époque ! Tonna-t-elle à nouveau.

Quoi ? Elles avaient été méchantes avec Papa !? Apprendre cela me déstabilisa un court instant avant que ma fureur ne reprenne ! Ma soeur était faible ! Malade ! Je pouvais facilement lui faire mal ! Gigotant alors comme une furie, je fus pourtant vite immobilisée et elle finit par me mettre une gifle avant de me forcer à ouvrir ma main pour récupérer le couteau. Ainsi, j’eus beau me débattre, elle usa de sa dernière énergie avant de prendre mon outil et l’envoyer à l’autre bout de la pièce. Abattue, je fus surprise de la voir se radoucir aussi vite et tombai à genoux en m’entraînant avec elle. Prise d’une nouvelle coulée de morve, je laissais mon visage se déformer sous le drame de la situation tandis qu’elle se fit câline.

-Voilà...C’est rien...C’est rien...C’est sorti, ça y est...On en parle plus, murmura-t-elle en me serrant contre elle contre mon gré.

Mais si ! J'avais encore tellement de vilénies à dire ! Pourtant rien ne voulut sortir de ma bouche et je me rendis compte que je n'avais envie que d'une chose : Rentrer à la maison pour me réfugier dans les bras de mon père et lui dire que je n'étais pas digne d'être une avocate finalement car je n'avais pas réussi à être pragmatique. C'était désastreux... Pitoyable... J'avais fait de la peine à Kaspian et il m'en avait fait en retour. Il ne me pardonnera sans doute jamais, ne m'aimera plus...Mais alors même que je pensais cela, la douceur d'Anna fut de plus en plus comme un voile apaisant sur tout mon être. Nous restâmes longtemps enlacées l'une sur l'autre si bien que Kristoff finit par nous surprendre comme ça.

-Anna chérie, tout va bien ? Demanda-t-il tout de suite.
-Oui...Beaucoup mieux maintenant, dit-elle en indiquant le cadre qui se trouvait toujours au sol.

Vif, le débiteur de glace le récupéra et n'eut aucune problème pour le remettre sur son clou. A ma grande surprise, il n 'avait été que légèrement amoché sur les bords.

-La reine Iduna t'attend dans la salle de jeux Lucia...Quant à nous Anna...Eh bien...Elle souhaiterait que nous retournions au bal pour que les gens ne remarquent pas notre absence, à moins que tu sois trop fatiguée et dans ce cas nous ferions mieux d'aller nous coucher...
-Moi, fatiguée ? Jamais, monsieur Bjorgman ! Rit-elle bien que tous ses efforts pour me maintenir lui avait fait perdre toute sa solidité.

Dubitatif, il l'aida à se relever et fit de même pour moi avant que ma grande soeur ne me demande à nouveau :

-Ça va aller ? Veux-tu que je t'accompagne voir Maman ?

Incapable de parler pour l'instant, je secouai la tête et leurs fis signe qu'ils pouvaient disposer. Hésitant quelques secondes, ils finirent par s'exécuter et j'allais vite refermer la porte de la pièce secrète avant de rejoindre ma mère à reculons.
Sachant que Kaspian l'avait sans doute prévenu, je m'attendais à recevoir une certaine remontrance de sa part mais elle se montra calme. Berçant doucement Héléna, elle la redéposa dans son berceau alors que je pris conscience que tout le monde dormait. Me faisant donc rapidement un chut du doigt, elle me passa devant et nous allâmes discuter dans le corridor.

-Je vois que tu t'es arrangée la joue, dit-elle simplement alors que celle-ci chauffait toujours, l'œuvre de ton frère, je suppose ?
-Non...Euh...D’Anna, répondis-je en baissant les yeux.
-Ça ne m'étonne pas de ma Furie Rousse...Elle aimait beaucoup son père...Comme toi le tien, nota-t-elle sans me consoler ni la gronder.

Haussant les épaules, j’évitais son regard mais elle m’obligea à plonger ses yeux dans les miens et m’interrogea à nouveau avec dureté :

-Que penserait ton père de cette scène, Lucia ? T'es-tu mise à la place de Kaspian ?
-Bah euh...Commençai-je prise au dépourvu.

Ne me laissant pas finir, elle renchérit aussitôt :

-Ton père savait pertinemment qu’il a eu beaucoup de chance de me reconquérir ! Et plus encore, il savait à quel point c’était important pour moi que Kaspian sache qui était Agnarr... Alors, il ne s’est pas passé un soir depuis nos noces sans qu’il ne lui raconte des anecdotes sur son vrai père ! Imagine donc une seule seconde être à sa place...Tu aurais aimé avoir toute une scène comme tu viens de lui faire à lui ainsi qu’à tes sœurs aînées ?
-Non, Maman, soufflai-je, mais...Anna a dit qu'elle et Elsa n'avaient pas été très gentilles avec Papa, elles non plus ?
-Oh oui...Il est vrai...Elles ont mis longtemps avant de l'accepter, il ne savait plus comment faire pour tenter de leur plaire et c'est le fantôme d'Agnarr en personne qui leur avait dit de changer de conduite ! Je les avais recadrés également comme il se doit et c’est ce que je m’apprête à faire avec toi maintenant, donc tu es priée de ne détourner pas la conversation ! De ce fait, je réitère ! T’es-tu mise un instant à la place de Kaspian ?! Ma Furie Rousse et ma Floconnette ont eu la chance de connaître leur père, tu as la chance de grandir auprès du tien...Mais cela n’a jamais été le cas pour lui ! Alors quoi ?! Tu as préféré lui tourner le dos comme tu l’as fait avec le reste de la famille sachant que tout le monde t’aime ! Oui ! Tes sœurs ont eu du mal à accepter Antoine mais ça n’a pas été le cas avec toi ! Elles se battaient même pour te pouponner ! Quant à ton frère, il a craint d’être remplacée parce que tu étais une fille mais il t’a aussi aimé dès l’instant où je t’ai posé dans ses bras ! Et toi pour le remercier, tu as fait quoi ?! Tu lui as dit que tu ne le considérais plus comme tel ! Bravo ! Bel état d’esprit ma chérie ! Il ne me semble pas que ton père ou moi t’ayons élevé comme ça ! Renchérit-elle.

Devenant de plus en plus rouge tomate, j’eus alors un argument de dernier recours et déclarais :

-Je...Mais non...Ce...C’est pas vrai...Enfin si...Mais je...Je voulais pas le dire comme ça...Ce...C’est juste que...Je voulais prendre exemple sur Kirsten ! Voilà ! Après tout elle aussi fait de la différence avec Helga !
-Oh crois-moi elle aime sa grande sœur bien plus que tu ne le penses ! Ce qui ne donne pas cette impression c'est le fait qu'elle semble agacée en permanence chaque fois qu'elle la voit, mais tu sais pourquoi elle est comme ça ?! Parce qu'elle trouve dommage qu'elle n'use pas de toutes ses capacités et qu'elle se cache derrière sa médiocrité pour ne pas montrer ce qu'elle vaut vraiment ! Oh oui ! Si Kirsten faisait une différence entre Helga et Rita, elle ne lui adresserait pas la parole...Elle ne se montre exigeante qu’envers les gens qui lui sont dignes d’intérêt...Tu devrais donc te réjouir qu’elle s’intéresse à toi !

A bout de nerfs et à courts de persuation, je soupirai tout de suite d’une petite voix :

-J'aurais préféré ne jamais avoir de frère et sœur, cela aurait été moins compliqué, ou mieux encore ! Ne pas exister comme ça, Kaspian ne serait pas malheureux à cause de moi !

Contre toute attente, la remarque la fit sourire et elle me tapota gentiment l'épaule avant de reprendre :

-Oh...Mais quel dommage...Tu es là...Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?! Hum...Y a pas le choix ! Va falloir qu'on se contente de toi ! Une jolie demoiselle très futée qui n'aime pas l'injustice !
-Maieuh...C'est pas drôle Maman ! Maugréai-je.
-Crois-moi que si ! Tu t’es pris la tête pour des absurdités ! M’assura-t-elle, sache que moi j'aurais donné n'importe quoi pour ne pas être fille unique...Et finalement, le seul moment où j'ai eu un petit frère, c'est quand je suis arrivée ici après avoir sauvée Agnarr...Alors tu vois...Si tu attends quelque chose mais que ça n'arrive pas, tu seras tout le temps déçue...Il vaut mieux prendre la vie comme elle vient avec ses joies et ses imprévus !

Ayant l’impression qu’elle essayait de me faire culpabiliser, je renchéris aussitôt :

-Alors je n’ai pas le droit d’être en colère après une désillusion ?
-Si ! Bien sûr que si petite tête de linotte ! Mais il ne faut pas que ça prenne des proportions démentielles comme la démonstration que tu en as donné dans la bibliothèque...Si ta grand-mère était encore de ce monde, elle te dirait d’apprendre à te canaliser ! M’enfin...Tu tires de moi...Alors évidemment que ça ne va pas venir du jour au lendemain ! Renchérit-elle d’une voix amusée, et tu sais qui m’a aidé à gagner en sagesse ? Eh bien, c’est Agnarr et s’il était encore de ce monde, lui te dirait de maîtriser tes sentiments !
-Mais...Du coup...Tu ne me grondes pas ? Questionnai-je étonnée.
-Tu t'es punie toute seule, nota-t-elle soudain d’une voix plus sérieuse, là, maintenant la meilleure chose qu’il te reste à faire c’est te faire pardonner auprès de ton frère ! Bon ! Je ne te garantis pas qu’il te reparlera tout de suite mais il ne mettra pas longtemps à revenir vers toi, ne t’en fais pas ! Il te faudra être patiente !
-Je le serai Maman...Même si ce sera difficile pour moi ! Clamai-je avec force.
-Tu n’auras qu’à demander à Anna de t’aider...C’était la spécialiste pour rester derrière la porte d’Elsa jusqu’à ce qu’elle accepte de lui parler...En voilà une autre qui se disait pas patiente mais vu comment elle a été capable de tenir durant toute son enfance et adolescence, elle aussi a douté de ses capacités ! Répliqua-t-elle joueuse, ou mieux ! Demande-le à Rita...Elle aussi a appris à gagner en sagesse durant son séjour dans notre pays !

Comprenant petit à petit que ma crise aurait pu définitivement gâché le mariage, je sentis ce même malaise que j’avais toujours connu m’envahir et trouvai bientôt la force d’ajouter :

-Tu sais Maman...Je m’en veux tellement d’avoir tout gâché...C’est sans doute encore une erreur de ma part...Mais j’ai toujours cette impression d’être mise constamment à l’écart.

Loin de voir cela comme une idiotie, elle me regarda longuement et eut soudain un sourire de compassion avant de dire à son tour :

-Eh oui jeune fille...Tu n’as pas une place très facile...Difficile d’être trop petite pour être avec les grands mais trop grande pour être avec ceux que tu étais sensée surveiller...D’ailleurs, à ce propos...Pourrais-tu m’expliquer pourquoi tu n’étais pas dans la salle de jeux à garder tous ces braves bambins ?!

Rougissant violemment, je songeai à lui sortir l’excuse initiale mais je n’en eus pas la force et dis simplement :

-Bah...Euh...Je voulais chercher quelque chose qu’Andréas m’a demandée.
-A propos de quoi, ma petite Justicière ? M’interrogea-t-elle tout de suite.

Devenant de plus en plus cramoisie, je retins ma respiration et continuai :

-Euh...Disons qu’il s’interroge sur la reine Emma d’Askersund...Celle dont tu m’as parlée tout à l’heure ! Tu sais elle était venue dans la Forêt Enchantée quand Elysia avait été enlevée...Il...Il n’a pas oublié qu’elle avait salué sa famille à sa hutte...Et il trouve qu’elle ressemble à Maria...Sa...Maman...
-Oh ?!...Je vois, dit-elle simplement.

Légèrement ébranlée, son teint devint blême mais elle ne dit rien et j’ajoutai encore :

-Alors je m’étais dit que comme Arendelle est un royaume...J’aurais peut-être trouvé les réponses à ses questions...Je...Je sais que c’est pas bien...Mais je voulais vraiment lui faire plaisir...Parce que...Parce que je l’aime bien...

Mon visage s’enflamma à cette dernière révélation et Maman se mordit bientôt la lèvre de contrariété. Poussant soudain un profond soupir, elle m’invita à m’assoir devant la porte et me colla à elle en murmurant :

-Ma fille amoureuse d’un Andréas...Si tes grands-parents et ton grand-oncle t’entendaient je crois qu’ils se moqueraient de moi jusqu’à la fin de mes jours...Mais bref, passons... Si je consens à te faire une révélation sur la souveraine de Suède, tu me promets que tu ne le diras à personne ? Pas même au fils de Ryder et Maria...C’est vraiment important qu’il ne sache rien...Pour sa propre sécurité !

Tiraillée à l’idée que j’allais devoir lui mentir, mon envie de découvrir la vérité fut plus grande et j’acquiesçai en répétant :

-Je te le promets !
-Bien, chuchota-t-elle, dans ce cas, sache que l’hypothèse d’Andréas est loin d’être idiot car en réalité la reine Emma d’Askersund et sa mère sont...Sœurs.
-...Et ? Demandai-je ensuite très intriguée.
-...Et c’est tout ce que tu dois savoir pour le moment...Je t’en dirais plus...Une fois que tu seras plus grande ! Conclut-elle d’une voix mystérieuse.

Bien qu’agacée, je m’en contentai pour le moment et l’enlaçai fortement pendant de longues minutes. Ce ne fut qu’après une éternité qu’elle se détacha légèrement de moi pour prendre un papier dans sa poche avant de dire :

-Oh ! J’ai failli oublier ! Tiens ! C’est pour toi !
-Qu’est-ce que c’est Maman ? Questionnai-je.
-Hum...Une petite surprise que je comptais te donner à la fin de la cérémonie du mariage mais tu ne m’en as pas laissé le temps...Ouvre-le ! Ordonna-t-elle.

Incrédule, je décachetais alors le pli, non sans un certain tremblement et découvris qu’il s’agissait d’un décret royal signé des mains d’Elsa et Hans. Mon souffle se coupa.
Il était marqué que j’étais considérée comme une habitante du royaume d’Arendelle...Et même comme une des nouvelles princesses consort...J’aurais le droit à une petite cérémonie le mois prochain...
Pétrifiée, je croisais à nouveau le visage de ma mère qui renchérit :

-J’espère que tu es contente...C’est une idée de Kirsten...Elle a vu ton malaise et en a discuté avec Papa et moi pour voir si c’était réalisable...Ce présent est donc de sa part mais aussi de celle de tous les membres de cette famille de laquelle tu fais partie...Y compris du roi Agnarr...Il n’aurait pas aimé que tu te sentes délaissée dans ce royaume qui nous ait tant cher...Après tout, c’est lui le premier roi dans l’histoire d’Arendelle à avoir élevé au titre de princesse, une fille étrangère !
-Ah oui ? Qui ça, Maman ? Questionnai-je derechef.

Sans me répondre, elle m’envoya un sourire malicieux et haussa les sourcils tandis que je compris de moi-même.

-Oh ?! C’était toi ! M’exclamai-je.
-Perspicace...Pas de doute, tu es bien la fille de ton père, se moqua-t-elle gentiment, accepte ce décret comme cadeau de paix et Agnarr...Comme ton beau-père.

Emue, les larmes gouttèrent bientôt le long de mon nez alors que je me raccrochais à elle en lui soufflant un « Je t’aime ! » et me jurai de réparer les morceaux du cadre avant demain matin.

Dov Légende du Royaume Messages : 2756 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

On continue avec le PDV de Lucia

Et en effet, ce chapitre nous confirme ce que disait le précédent, même bien plus en fait : elle n'aime pas juste le côté arendellien de sa famille, elle ne se sent pas appartenir à Arendelle. Rien que durant le mariage de Rita et Arnwald où, en plus de s'ennuyer comme un rat mort, elle a l'impression que beaucoup de regards la jugent comme une étrangère. Mais si ce n'était que ça...

Car dans son désir d'en savoir plus sur Emma d'Askersund, elle finit non seulement par apprendre que la mère d'Andréas est la sœur d'Emma d'Askersund, mais aussi qu'Agnarr est le père de son frère Kaspian, et donc qu'Iduna était déjà marié avec feu le roi avant de finir avec Antoine, son père. Et quand on sait qu'elle porte l'ancien monarque en très mauvais estime, elle a vraiment du mal à accepter cette vérité, même si Kaspian lui assure qu'il s'est rattaché à Antoine comme père de substitution.

Ça fait encore des secrets cachés à notre pauvre Lucia : répudie son frère, vandalise le portrait d'Agnarr... il n'y a que l'intervention d'Anna et d'Iduna pour la rappeler à l'ordre et lui faire comprendre que malgré ce qu'elle pense de son beau-père, ce dernier n'apprécierait pas qu'elle se comporte ainsi. Pas juste parce qu'on intente à son image de roi, mais parce qu'il avait accepté qu'Iduna le quitte pour Antoine, et que ses deux grandes sœurs ont réagi pareil à l'égard de ce dernier. Ce ne serait pas très sage...

Toujours est-il que Lucia finit par comprendre ce point de vue et finit par l'accepter en se voyant intégré véritablement à la famille d'Arendelle. Mais concernant ce qu'elle a su sur Emma d'Askersund, c'est tout ce qu'elle peut savoir pour l'instant et Andréas non plus ne doit rien en savoir.

Mais on s'en doute, ça finira par arriver...

Spoilers sans contexte pour le chapitre 36 qui sera publié mercredi ! Smile

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 9 Spoile90

Allez ! On poursuit notre périple avec Lucia ! Smile

Bonne lecture ! Very Happy

Chapitre 36 : Passation :

ANCIENNE TIMELINE...

Maman n'avait pas menti. Mes relations avec Kaspian s'étaient apaisées après quelques semaines de bouderie. Oui ! Tout était redevenu comme avant...Ou presque !
Comme je l'avais promis à ma mère, j'avais fait croire à Andréas que je n'avais trouvé aucun renseignement sur Maria. Cela avait été dur de lui mentir mais j'avais tenu bon, espérant secrètement tous les jours qu'elle me ferait enfin part des explications qu'elle recevait de Kirsten. Hélas, il eut beau se passer douze ans, je fus toujours au même point...Ne pouvant m'empêcher d'être curieuse, j'avais donc essayé d'effectuer mes recherches à chaque évènement à Arendelle. Pour cela j’avais été fouillée dans le coffre de la pièce secrète pour voir si d’autres indices n’y avaient pas été glissés. Hélas, comme si Maman avait compris que j'avais cherché à cet endroit la première fois, il n'y avait plus rien eu de posé dedans, concernant la duchesse Maria de Funningur.
Penaude, j’étais donc revenue dans le royaume avec moins d’enthousiasme même si j’avais été contente au fils des années d’y célébrer les naissances des princes Einhard et Viggo, puis de Pierre et Nikolas et enfin de Rick et Elias. Ils poussèrent à leur tour comme des champignons et devinrent de véritables princes à l’étiquette irréprochable ! Même pour les fils d’Elysia...
La seule qui était purement une Northuldra et fille unique demeurait Héléna qui allait très peu en Arendelle, bien que comme Alva et moi, elle avait eu son intronisation dans la chapelle comme membre de la famille royale.

Oui...Il avait beau s'être passé douze ans, je me rappelais comme si c'était hier du jour où Kirsten et les autres nous avaient attendu Papa et moi au sein du lieu saint pour que nous soyons officiellement Arendellien. Beaucoup plus intéressante que le mariage de Rita et Arnwald, la cérémonie était vite passée et mon père comme moi avions donc hérité d'un titre. Lui était devenu Comte d’Arnevik au grand damne de Maman et moi princesse d'Arendelle avec une chance faible de régner un jour puisque j'étais très loin dans l’ordre de succession.
Ainsi, les habitants ne m'avaient plus regardé comme une moins que rien dès l'instant où j'avais paradé dans la calèche auprès de mes parents. Même Kay et les autres dignitaires avaient cessé d'être dédaigneux à mon égard quand ils avaient remarqué à quel point Papa rendait Maman heureuse. D'ailleurs, beaucoup étaient venus le complimenter sur sa rigueur et l’avaient remercié de prendre soin d'elle qui avait tant fait pour le royaume...Ayant surtout un titre désormais, il n’avait plus été invisible à leur yeux...A la fin de cette journée mémorable, un nouveau portrait officiel avait rejoint celui du roi Agnarr que j'avais réussi à rafistoler avec l’aide de Rita dès le lendemain de mon coup de folie. Sur cette nouvelle peinture, Elsa et Anna étaient en arrière-plan et posaient chacune une main sur l’épaules de Kaspian et sur la mienne. Ravie, Maman avait dit qu'elle n'avait jamais vu un aussi beau tableau et elle en avait réclamé un double qui trônait donc dans notre hutte depuis.

Âgée à présent de vingt-cinq ans, j'avais l'impression que toutes mes années étaient à la fois passées en une fraction de secondes comme elles s’étaient écoulées avec langueur. Cela était surtout dû au quotidien qui était toujours pareil. Heureusement, la période hivernale, qui demeurait ma préférée, avait toujours été différente !
En bonne Piceaerd et Sappos, j'adorais la saison de Noël. Elle était synonyme de joie, de fête mais aussi d'anniversaires et de commémorations... Avec tout cela nous n'avions pas le temps de nous ennuyer.
Nous étions donc le jour du réveillon et je brûlais d'envie de rejoindre les autres membres pour les préparatifs mais je me devais d'abord de régler un conflit qui tenait à cœur à la cheffe Coudrier. Etant une avocate hors pair désormais, j’avais à présent mes propres clients et alternai avec Papa pour que chacun puisse disposer de la hutte de la justice, les jours où ça lui convenait.
Bien que complexe, le cas d'aujourd'hui allait se régler assez vite car il y avait eu toutes les recherches de faites en amont. En réalité, il ne restait plus à Yélana qu’à signer les papiers. Souhaitant honorer la mémoire de sa mère, sa requête m’avait paru dans un premier temps un peu surprenante avant que je ne la considère en affaire comme une autre. Ainsi le coupable qui nous intéressait en ce jour n’était autre que Yuma Lorcus, feu son beau-père qui était mort et brûlé depuis longtemps. Techniquement nous n'avions pas le droit de poursuivre un mort, d'ailleurs dans d'autres territoires c'était interdit mais la matriarche avait tenu à ce qu'on le traite quand même.

-Je veux rétablir la vérité et faire sortir son vrai visage au grand jour ! C’était également important pour ma mère même si elle ne m’en a jamais fait part ! Et puis de quoi te plains-tu ?! Cela fait honneur à ton statut de princesse auprès d’Arendelle puisque tu n’aurais jamais effectué ces recherches, si le royaume n’avait pas eu l’idée d’ouvrir un procès international qui rétablirait la paix entre nos deux peuples ! N’avait-elle cessé de me répéter.

Il est vrai que j’avais été mise en avant sur ce projet grâce à Kirsten qui m’avait désigné comme la juge là-bas aussi. Yélana y avait juste vu une occasion personnelle qui n’était pas apparue de toute façon dans les archives royales depuis que le procès s’était déroulé la semaine dernière en Arendelle.
Ne gardant donc que la partie Northuldra pour aujourd’hui, j’avais accompli son vœu et celui de la grande Ylva Nordlys et avais puisé dans les témoignages de cette dernière pour classer mon affaire sur le chef Lorcus en trois points :

-Les attouchements et le viol qui avaient été commis sur elle, Mamie Anna et Tonton Pieter.
-Les nombreuses intimidations verbales ou physiques sur les membres de la communauté tels que Mémé Helga ou Mémé Iduna.
-L’incitation à la haine mise en place qui mena à la guerre en Arendelle de 1784, basée encore une fois sur des menaces et même des saccages de provisions.

Quand j’avais commencé à travailler sur cette partie du dossier, j’avais été révoltée et n’avais pas compris pourquoi il n’avait pas été fait du vivant de Yuma mais Papa m'avait expliqué que toutes ses histoires avaient été étouffées à l'époque car la famille Populus avait trop craint les conséquences...Et après quand le chef était mort et qu'Amarok avait pris le relais plus personne n'y avait pensé car il avait été un bon dirigeant. Le sujet avait donc été classé sans suite et était tombé dans l’oubli.
Revenant subitement à l’instant présent, je sortis alors les différents papiers de mon carnet avec sérieux et attendis que Madame Coudrier arrive, chose qu’elle fit quelques secondes plus tard. Ne perdant pas de temps, je les lui fis signer dans une atmosphère silencieuse mais pesante.

-Ouf...Si tu savais comme je me sens mieux jeune fille ! Si j’osais, j’emploierai le mantra de ta sœur et crierai que je suis libérée ! Délivrée ! Clama-t-elle d'un air fringant malgré son vieil âge.
-Si tu le dis ! Grande Tantine ! Renchéris-je à mon tour avec un grand sourire, personnellement, je ne vois toujours pas ce que ça changera vraiment maintenant mais...
-...En soi...Pas grand-chose ! Me coupa-t-elle, comme tu l’as si bien fait remarqué, la plupart des crimes qui se sont passés ne sont plus connus de la population de maintenant car celle qui reste n'était même pas pensée à l'époque...Mais crois-moi que pour ma mère, ma tante, mon parrain et ma marraine ainsi que ma meilleure amie et Pieter que je considérais comme un frère, ça me fait un bien fou d'avoir enfin pu faire reconnaître tout cela...Je me sens revitalisée et prête à tenir la barre de cette communauté pendant encore une bonne dizaine d’années ! Oui, je sais ! C’est un peu idiot de ma part...Mais j'ai l'impression qu'ils m'envoient de bonnes ondes de là où ils sont tous !
-Le plus important c'est que ça te fasse du bien ! Le reste, on s’en fiche, conciliai-je avant d’ajouter, bien...Pour moi tout est bon, alors nous pouvons retourner aux préparatifs de Noël si tu le veux !
-J'y consens demoiselle ! Tu es toujours partante pour le petit hommage que ta mère et moi comptons rendre aux Piceaerd et aux Sappos cet après-midi ? Demanda-t-elle à son tour.
-Oui ! Maman est tellement surexcitée qu’elle a raté tous ses plats...Enfin ça, c’est ce qu’elle a prétexté mais on sait bien que ce n’est pas une as de la cuisine ! M’enfin...Je comprends surtout qu’elle a hâte comme toi de nous montrer ce que vous avez mis en place ! M'exclamai-je avec un clin d'œil.
-Oh ! Je puis vous assurer que vous serez pas déçus, chers petits ! Renchérit derechef Madame Coudrier ravie.

Par respect pour mes grands-parents, je n’osais pas lui dire que je n’en avais rien à faire et me contenter d’hocher la tête avant qu’elle ne se lève de table. Quittant activement la hutte, je la laissai faire et classais enfin l’affaire « YUMA LORCUS » comme terminée. Puis j’allais demander si on avait besoin de mon aide pour les préparatifs du réveillon et comme c’était toujours non, je retournai à la maison pour tenter de sauver le ragoût de rennes de ce midi que Maman avait déjà commencé à martyriser...

-Papa n'est pas encore revenue avec l'épicéa ? Lui demandai-je alors.
-Bien sûr que si ma chérie ! Regarde ! Je l'ai même décorée en ne te voyant pas revenir ! Répondit-elle en me montrant l'arbre qui trônait dans le coin circulaire de la hutte.

Trouvant donc bizarre qu'il ne soit pas avec nous, je réitérai alors :

-D'accord, mais il est où dans ce cas ? Je ne l’ai pas vu parmi les autres membres...

Devenant soudain écarlate, le visage de ma mère m’évita tout comme ses yeux qui me fuirent d'un coup tandis qu'ils s’animèrent d'une lueur nostalgique. Quoi ? Encore un secret ? Oui...A tous les coups, mon père devait être en train de comploter sur l'affaire d'Emma d'Askersund avec encore je ne sais qui sauf moi !

-OK, dis-je simplement vexée.

Posant immédiatement les assiettes avec un peu trop d'agressivité sur la table pour montrer ma frustration, Maman réussit pourtant à me canaliser et gloussa nerveusement avant de reprendre :

-Allons, ma petite Justicière ! Ne prends pas la mouche ! C’est quelque chose qui va te plaire...Tout ce que je peux te dire pour le moment c’est qu’il a une petite discussion avec...Andréas.
-Avec Andréas ? Répétai-je une nouvelle fois étonnée, mais...Euh...Qu'est-ce qu'ils peuvent bien se raconter ?!
-Oh...Des choses d'hommes que nous ne comprenons pas...Comme...Euh...De la politique, renchérit-elle rapidement.

Ma mère nulle en politique alors qu’elle avait été reine d’Arendelle et que mon père savait à peine faire la différence entre une monarchie absolue et constitutionnelle ?! Me répétai-je en lui lançant un regard dépité. Oui, oui, cette phrase n’avait zéro crédibilité...Pourtant, je décidais pour une fois de ne pas creuser mon questionnement et demeurai silencieuse, le temps de confectionner le gâteau d’anniversaire de mon grand frère adoré qui sera déjà prêt pour demain.
De bonnes odeurs de victuailles étaient donc en train de se répandre dans la cuisine lorsque Papa revint avec un sourire contrarié mais heureux.

-Alors, c'est bon, c'est arrangé ? L’interrogea aussitôt Maman en état d’alerte.
-Oui, c'est fait ! Mais, bref ! Toute cette marche m'a ouvert l'appétit ! Je veux bien une bonne portion de ragoût de rennes si ce n'est pas trop te demander ma chérie ! S'exclama-t-il d'une voix expéditive et nerveuse.

Choquée de voir qu'il ne se servit pas lui-même, je le fus encore plus quand Maman s’exécuta sans lui faire au moins une réflexion.

-Voilà ! Déclara-t-elle en lui posant l'assiette pleine devant son nez, je t'ai mis ma part aussi...Je n'ai pas très faim, moi !

Jugeant leurs comportement à chacun de plus en plus bizarre, j’hésitai une fois de plus à demander ce qui se passait avant de me contenter d'avaler le plat que j’avais bien surveiller durant ces trois dernières heures. Si j’arrivais à amadouer Papa après le thé il me racontera à coups sûrs la conversation qu’il a eu avec mon amant, me confortai-je.

Malheureusement, je n’en eus jamais l’opportunité car le reste de la famille arriva dans un brouhaha des plus déconcertants si bien que nous envoyâmes le groupe des enfants jouer ensemble dehors comme nous le faisions par le passé avec les jumeaux et jumelles. Trop grands à présent pour les suivre, Maëlle et Frantz restèrent plutôt avec nous et conversèrent avec leurs parrains et marraines respectifs. N’ayant que deux ans de plus qu’eux, j’eus tout de même l’impression d’être la plus jeune car je n’avais personne avec qui discutait...

Je ne fus donc jamais aussi heureuse de voir Yélana débarquer dans la hutte avec sa bonne humeur. Réclamant activement le silence, elle parvint à l’avoir grâce à Kirsten et s’exclama bientôt :

-Bonjour à tous ! Comme vous le savez, cela fera trente-huit ans demain que la grande chamane Anna Piceaerd est morte ! Pour lui rendre hommage, Iduna et moi-même avons préparé un petit chemin de croix ! Nous vous invitons donc tous à vous joindre à nous pour ce périple palpitant et ensuite nous reviendrons pour l'heure du conte et le goûter !
-Nous nous mettons en route tout de suite Madame Coudrier ! Renchérit aussitôt la première jumelle.

Vive, elle alla de ce pas chercher Pierre et Nicolas dehors et très vite les autres firent de même avec leur progéniture. En deux temps, trois mouvements, les enfants furent tous rassemblés et je remarquais alors qu'ils n'avaient pas du tout l'air d'être emballés par le projet. Chouette...Avec un peu de chance, ils nous feraient écourter plus vite ce supplice...

-Maman, c'est vraiment obligé ? Ronchonnèrent aussitôt Viggo et Einhard à l'adresse de Rita.
-Rappelez-vous ce qu'on a dit avec Papa ?! Si vous n'êtes pas sages, vous aurez affaire au Père Fouettard plutôt qu’à la Mère Noëlle ! Les réprimanda-t-elle immédiatement.

Venant de sa part, la remarque me fit tout de suite sourire car je me souvins comment elle avait bien pu être elle aussi dans le passé. Faisant mine de ne pas avoir entendus leur jérémiades, Yélana intima alors à Alva et Héléna de chanter les quatre notes pour appeler un géant de la terre. Grimpant rapidement dans ses deux mains, nous nous retrouvâmes bientôt à parcourir toute la Forêt Enchantée...Puis les Plages Grises...Puis la Mer Sombre pour finir par passer devant Ahtohallan et nous retrouver sur une immense plaque de glace qui semblait avoir été inondée par le passé.

-Oh ? C'est là que nous descendons Madame la Cheffe ?! Demandèrent aussitôt Rick et Elias alors que leurs yeux brillèrent d’excitation.
-En effet jeunes hommes ! Clama alors Madame Coudrier.
-Ah ! Je vous l'avais dit que ça allait vous plaire ! Renchérit à son tour Elysia qui lui-même ne tenait pas en place.

Louise canalisa donc ses trois hommes assez vite et nous fûmes bientôt déposés par l’esprit de la Terre qui resta postée là au plus grand soulagement de Maman.

-Tu n’aimes pas cet endroit ? Demandai-je surprise.
-Disons que je me suis pris une fessée par ton grand-père la dernière fois que j’ai mis les pieds ici...Je ne devais pas avoir plus de cinq ans...Pour être honnête je ne pensais pas que revenir sur ce lieu me ferait cet effet-là, répondit-elle de plus en plus pâle.
-Oui mais tu n’es pas en fugue cette fois, petit Ange de l’Air ! Répliqua derechef Yélana qui inspecta l’horizon, bien! Commençons ! C'est par-là ! Venez !

Les deux fils de Rita trainèrent des pieds alors que ceux d’Elysia coururent de partout sur ce nouveau terrain de jeu paradisiaque pour des futurs débiteurs de glace. Se voulant autoritaire, leur père se mit à leur crier dessus sous l'œil consterné de Kirsten.

-Mère, voudriez-vous que nous les rattrapions puisque notre oncle n’y arrive pas ? Questionna aussitôt Pierre.
-Et salir vos si belles tenues royales ?! Non, mon fils ! Ce ne serait guère convenable ! On ne s'abaisse pas à leur niveau, je vous l'ai déjà dit ! C'est applicable pour vous aussi Nikolas ! Ajouta-t-elle alors avec sévérité tandis que son deuxième garçon était prêt à faire la course avec eux, ils sont à l'image même de leur père pour l'instant...Mais ils finiront par trouver la discipline comme il se doit...N'est-ce pas cousin ?
-Grrr...Je l’espère, oui ! Maugréa-t-il vexé, et comme je ne suis qu’un gros nul, tu as qu’à y aller toi puisque tu es si maligne ?
-Puis quoi encore ?! S’offusqua-t-elle moqueuse, Dieu soit loué ce n’est pas moi leur mère ! Mais la leur va s’en charger mieux que toi, ça c’est certain !

Approuvant fermement, la grosse Louise les ramena bientôt chacun par une oreille sous les regards amusés de leurs autres cousins et cousines. Loin de rire, Yélana leur décocha à tous des yeux noirs comme si elle était prête à les exterminer sur le champ. Toutefois, elle n’ajouta rien et nous fit soudain nous arrêter autour d’un grand trou de glace.

-Bien ! Nous voici arrivés au premier point de recueillement ! Clama-t-elle, c'est ici qu'a été enterrée votre Mémé Iduna !
-Mais je croyais qu'on était là pour rendre hommage à Mémé Anna, chuchota aussitôt Elias à Rick.

Haussant les épaules, son frère lui donna un autre coup de coude alors que le visage de la cheffe Coudrier bouillonna. S’armant de patience, elle rétorqua :

-Non...Non c’est une réflexion...Acceptable jeune homme...Mais...Euh...Bah...Elle est liée à Anna Piceaerd...Puisque...Puisque...
-...Oh laissez ! Nous savons ! La coupa immédiatement Pierre, puisque c'est à cause d'elle que Mémé Iduna repose en ce lieu ! En effet, à l'époque elle s'était faite assassinée par le chef Amarok quand ce dernier avait appris la liaison entre Pépé Elysia et elle. De surcroît, il n’avait pas apprécié le fait qu’un enfant en avait découlé et notre aïeul avait été obligé de fuir en Arnevik...Quant au chef Lorcus il s’était uni dans un premier mariage avec Mémé Anna avant de devenir votre mari par la suite !
-Merci pour cet exposé concis mais complet, rumina aussitôt la matriarche qui avait blanchi d’un coup, Je...Je vais un peu plus lisser ces propos...Mais...
-Oh ! Attends ! Attends ! Attends ! Pierre ! Tu as oublié qu’avant que Mémé Iduna se fasse assassiner Pépé Elysia et Mémé Anna s'étaient retrouvés très charnellement et c'est même cela qui avait plus mis le chef très en colère, c'est pour ça qu'ils s'étaient battus ! Renchérirent à leur tours les fils de Rita et Arnwald, vous voyez qu'on avait pas besoin de venir puisqu'on connaît déjà tout ! On peut retourner au campement maintenant ?

Lançant tout de suite un regard insistant à leur parents, ces derniers n’eurent pas le temps de réagir que Maman s’énerva enfin :

-Oh, je vous promets que vous allez retourner dans la Forêt Enchantés, jeunes hommes ! Mais sans toucher le sol et pouvoir vous assoir pendant deux bonnes semaines ! Par les esprits, je sais que vous n'en avez rien à faire mais vous pourriez tout de même faire semblant ! Vous en avez l’habitude pourtant dans vos tâches royales !
-Oh non, grand-mère ! Les tâches royales sont plaisantes à côté de cet hommage dans le froid ! Dit alors Nikolas tandis que Kirsten se décomposa.
-Chut mon fils ! Ecoutez votre aïeule...Souvenez-vous que vous lui devez le respect ! Dit-elle d’une voix sèche.
-Oui mère, soupira-t-il, veuillez m’excuser grand-maman Iduna...
-Je préfère cela...Bien...Tantine Yélana...Maintenant que tu as l’ouïe de toute l’assistance, tu peux commencer ! L’encouragea-t-elle en se radoucissant.

La cheffe ne s’en fit pas prier et il y eut bientôt un long silence qu’elle ponctua d'un discours interminable sur les exploits de cette grand-mère que j'aurais bien aimé connaître. Plus aucun des enfants ne réagit mais on sentait bien qu'ils s'ennuyaient à mourir...Tout comme mes neveux et nièces qui se faisaient passer des messages par langage des signes...Qui aurait cru que celle qui en transmettrait le plus serait...Kirsten ?! Amusée, je lui comptais cinquante échanges quand la cheffe finit par clamer après une éternité :

-Rendons-nous maintenant au deuxième point du pèlerinage !
-Au deuxième point à peine ? Répéta immédiatement la jumelle la plus rigoureuse, enfin...Je ...Je voulais dire...Yélana...Par curiosité...Combien y en a-t-il en tout ?
-Hum...Il me semble qu’il y en a sept, n’est-ce pas petite Ange de l’Air ? Renchérit-elle.
-C’est exact ! Répondit ma mère.
-Sept en tout ?! Mais y en a un qui va mourir avant qu’on les ai tous finis ! Chouinèrent aussitôt Elias et Rick qui furent vite réprimandés par Louise et Elysia.

Par peur des représailles, mes autres petits neveux et nièces ne dirent rien mais poussèrent tout de même un soupir tandis que nous remontâmes dans la main du Géant. Somnolent à moitié, j’entendis bientôt Pierre et Nikolas jurer que l'année prochaine, ils resteraient au château d’Arendelle pour fêter Noël. Désœuvrée, leur mère approuva fortement mais leur indiqua néanmoins de se taire.
Prenant donc notre mal en patience, ce fut ainsi que nous arrivâmes sur les Plages Grises à la cabane près des épicéas.

-Allez ! Rapprochez-vous, s’il vous plaît ! S’exclama à nouveau la doyenne.

Elle ne put toutefois en dire plus car, levant une main timide, Hélana qui pourtant était la plus discrète de tous osa bientôt déclarer :

-Euh...Excusez-moi, Madame Coudrier...Mais euh... Je vais pas réussir à me retenir...Faut que je passe aux latrines...

C’était sans aucun doute la remarque la plus anodine de toutes celles qui avaient pu être sorties jusqu’à présent, mais ce fut celle de trop et la matriarche énervée finit par exploser :

-Par les esprits ! Mais aucun de ces enfants n’arrivera à se tenir bon sang ! Quelle indiscipline ! Ceux sont bien des Piceaerd à n’en pas douter !
-Alors là je suis bien d'accord avec toi, Tantine ! S’enquit à son tour Maman furieuse, si j’avais eu le malheur de faire cela à mes parents, je me serais pris une sacrée correction depuis très longtemps !

La phrase fit définitivement sortir la doyenne de ses gonds et elle s’égosilla avec force :

-Te moques-tu de moi, petite Ange de l'Air ?! Tu étais la moins tenable de toute...Avec celle-là ! Ajouta-t-elle à l'adresse d'Anna.
-Merci pour cette réflexion alors que je suis la plus assidue depuis le départ ! Grommela cette dernière, moi, au contraire ! Je pourrais rester des siècles à écouter des récits sur ma grand-mère et mon grand-père !
-Eh bien tu n’en auras pas l’opportunité chère petite Piceaerd ! Répliqua-t-elle avec hargne, la coupe est pleine ! J’arrête tout ! Vous voulez retourner à la fête ! Eh bien allez-y ! Je remballe ! J’essaye ! Je m’acharne et mon devoir de mémoire tout le monde s’en fiche ! Donc à l’avenir, je rendrais hommage à ma meilleure amie de mon côt...

Ne finissant pas sa phrase, elle s'arrêta subitement, prise d'un étouffement.

-Tantine ? Tantine est-ce que ça va ? Demanda immédiatement ma mère avec inquiétude.

Incapable de parler, la cheffe ouvrit pourtant la bouche mais ne fit que des sons brutes tout en portant la main sur son cœur. Comprenant que ce n'était pas normal, je déclarai à mon tour d'une voix hésitante :

-Euh...Il faudrait sans doute l'emmener à sa hutte ! Je vais chercher Béata et Maria pendant ce temps !

Heureuse de pouvoir enfin me dégourdir les jambes, je partis sans demander mon reste et remontais toute la Forêt Enchantée en courant jusqu'au campement. A bout de souffle, j'arrivais enfin face à la demeure de mon amant et clamai dans un souffle :

-Vite...Yélana...Pas bien...Sur les Plages Grises...

Prête à m’évanouir, Madame Nattura comprit tout de même le sens de mes paroles et ordonna sans attendre à son petit-fils :

-Andréas ! Donne-lui de l'eau et du sucre ! Je me charge du reste !

Vif, mon amant s’exécuta alors qu’elle partit en coup de vent. Me calant rapidement sur l'une des chaises, je me sentis effectivement mieux après avoir bu le drôle de mélange.

-Merci, notai-je en lui offrant un sourire crispé.
-De rien, dit-il soudain avec sérieux.

Puis il me prit la main et nous parlâmes en même temps. Rougissant violemment, j’ajoutai alors :

-Non, vas-y toi...Moi, ça peut attendre.

Se reprenant tout de suite, il déclara aussitôt :

-Tu crois que c'est grave...Pour Yélana, je veux dire ?
-Aucune idée...Mais je suppose que oui...Après tout, comme elle n'est plus de toute jeunesse et chaque blessure physique ou morale peut prendre une tournure mortelle...Et tout à fait entre nous...Les derniers membres de la famille y ont mis du leur pour ne pas être très coopératifs avec son programme...Ça l'a peut être achevé, songeai-je en espérant que ce ne soit pas le cas.
-Nous allons vite être fixés ! Maman et Mamie ne nous laisseront pas sans nouvelles ! Clama-t-il à son tour avec détermination.

Jouant ensuite avec mes cheveux, il les huma et les embrassa avant d’ajouter d’une voix un peu plus timide :

-Dis...On...On se voit toujours ce soir, après la cérémonie de minuit ?
-Evidemment ! Mes parents m'ont assuré que oui ! Renchéris-je en lui demandant à mon tour, d'ailleurs...J’ai ouïe dire que Papa et toi aviez eu une discussion ce matin ? Qu’est-ce que vous vous êtes dits ?

Se chauffant d'un coup, ses joues prirent une teinte carminée alors qu'il bafouilla en cherchant sa respiration :

-Oh...Euh...Rien de bien important...Enfin si...Mais...Euh...C'est une surprise...Et...Je t'en dirais plus après la fête justement !
-Je vois, dis-je encore plus intriguée, dans ce cas nous ferions mieux d'aider les autres à préparer l’autel pour l’allumage de la couronne de l’Avent plutôt que de rester à ne rien faire, qu'en penses-tu ?
-Oui...Oui, c’est une bonne idée ! Renchérit-il en me dévorant du regard.

Sans attendre, il me releva de ma chaise et je reçus mille frissons quand il me déposa un baiser à pleine bouche. Un autre s'ensuivit et encore un autre si bien qu'à la fin il y avait plus que nos lèvres qui se rencontraient. Langues liées, je serrai fermement le jeune homme et succombais avec enivrement à son parfum tout en acceptant non sans un quelconque tiraillement de désir au bas ventre qu'il passe discrètement la main sur le haut bombé de mes fesses. Nous aurions pu rester comme cela pendant une éternité si nous n'avions pas entendu un raclement de gorge. Écarlate, je me stoppai immédiatement en reconnaissant que c'était celui de Papa. Tout aussi gêné que moi, il essaya de prendre un air strict avant de dire :

-Quand vous aurez fini de batifoler...Il faut que vous veniez...C'est la fin pour la cheffe Coudrier !

Bien qu’ébranlés, Andréas et moi consentîmes à le suivre jusqu'à la hutte de ma grande tantine qui criai à travers sa chambre :

-Je...Je...Ne parlerai...Qu'en présence...De...Mon...Avocate...

Surprise qu'elle hache ses mots, je croisais rapidement le regard de Béata qui avait cessé les soins et me déclara alors :

-Elle a fait une crise cardiaque...Elle peut partir d'un moment à l'autre...Il n'y a pas une minute à perdre demoiselle...Écoute-là, attentivement pour son testament !

Ne me laissant pas submerger par mes émotions pour le moment, je m’avançais à grands pas jusqu'à elle et bousculai légèrement Maman qui refusait de se décaler.

-Moi qui pensais que tu tiendrais plus longtemps que ça, Tantine...Me voilà bien punie...Et le jour de Noël en plus...Comme Maman...
-J'ai presque cent ans petit Ange de l’Air...Alors je sais pas ce qu'il te faut...Allons...Sèche tes larmes...Tu sais, si ça se trouve...C'est ta mère qui veut ça...Je ne saurais pas l’expliquer... Mais je sens sa présence...Et celle de ton père...Oui...Aussi bizarre que cela puisse paraître, ceux ne sont pas mes parents ou mon mari, murmura-t-elle d'une voix tendre.

Douce, elle lui prit la main tandis que son visage blafard s'illumina en m'apercevant.

-Ah ! Voilà ma sauveuse juridique ! Tu as de quoi noter pour immortaliser ce moment ? Questionna-t-elle.
-Oui ! Comme Rita ! Clamai-je en apercevant ma nièce qui a l'image d'Ylva griffonnait aussi le déroulement exact sur un cahier.
-Parfait ! Reprit la doyenne, dans ce cas...Yohan ! Camille ! Avancez-vous, je vous prie !

Fébriles, le couple Westergaard s’agenouilla à ses côtés et elle posa une main ferme sur leurs épaules avant de clamer d’une voix solennelle :

-Yohan Westergaard...Camille Westergaard...D’ici quelques minutes vous serez les nouveaux chefs de la Forêt Enchantée...Jurez-vous de protéger tous les Northuldra dans quelques circonstances qu’il soit ?
-Nous le jurons ! Dirent-ils une première fois
-Jurez-vous aussi de perpétuer la stabilité de notre communauté, de l’aider à grandir et s’émanciper dans la joie et la paix, même quand vous serez confrontés à de tristes réalités ?
-Nous le jurons ! Répétèrent-ils.
-Enfin...Jurez-vous d’être les plus justes et objectifs possible dans toutes les décisions à prendre même si cela risque de ne pas être toujours évident ?
-Nous le jurons ! Réitèrent-ils une troisième fois.
-A la bonne heure ! Je peux partir plus tranquille...Et Ahtohallan m’en est témoin ! Ce n’était pas parti pour, car cela me rendait malade au début de me dire que c’était des Sudillien qui allaient reprendre notre culture...Mais finalement, au fils des années je me suis aperçue que vous étiez des gens très bien et que c’était ce qu’il fallait pour notre peuple...
-Nous ne vous décevrons pas Yélana ! Nous vous le promettons ! Lui assura Yohan pour la énième fois.
-Je l’espère bien sinon je viendrais moi-même de l’au-delà vous tirer les oreilles ! Ronchonna-t-elle.

Puis elle lui tendit un coutelas et ajouta :

-Tenez...C’est celui des chefs...Il date du grand Viggo Primarius qui fonda les premiers peuples nomades Northuldra...Prenez-en bien soin et quand vous-même devrez partir, il faudra le donner à Emma et Kaspian pour qu’ensuite, ils le passent à Alva et ainsi de suite !
-Nous n’y manquerons pas ! Clama à son tour Camille.

Sereine malgré sa poitrine congestionnée, Madame Coudrier s'éteignit ainsi sous nos âmes complètement sonnées. Impressionnés les plus petits crurent réellement que c'était leur faute mais je ne trouvais pas la force de les consoler car je pleurais amèrement la mort de celle que j'avais toujours considérée comme une grand-mère de substitution depuis mon enfance. Dans le même état que moi, Andréas me prêta tout de même son mouchoir alors que Papa fit de même avec ma mère. Déposant rapidement quatre cierges autour du lit de la défunte, Anna, Helga et Maëlle purifièrent ainsi le lieu et intimèrent ensuite à tout le monde de sortir de la hutte. Indécis, nous retournâmes près du banquet dans un grand sentiment de confusion et petit à petit la même question circula parmi nous tous : Devions-nous vraiment maintenir les activités habituelles du réveillon ? Retrouvant une posture des plus sérieuses, je me tournai alors vers Yohan et Camille et demandai en essayant de ne pas trembler :

-Qu'en pense nos chefs ?

C'était leur première décision à prendre...Et il savait qu'elle déterminerait leur fiabilité, aussi prirent-ils leur temps pour se concerter du regard avant que Monsieur Westergaard ne réponde :

-Il n'y a eu qu'une seule exception où la cérémonie de minuit ne s'était pas déroulée ! C'est lorsque les hommes d’Arnevik avaient attaqué les peuples des Terres Gelées, il y a un siècle de cela...Or nous ne sommes ni en guerre ni en quarantaine ! Honorons donc la mémoire de feu la cheffe Yélana Lorcus Coudrier et accomplissons son souhait de perpétuer la tradition ! Avançons juste la cérémonie de minuit et de la couronne de l'avent d'une heure pour que le banquet ne se termine pas trop tard ! Mais avant cela, il fait soif ! Sortons donc de bonnes bouteilles d’hydromel pour nous étancher ! Est-ce que cela vous convient à tous?
-Oui chef ! Clamèrent les Northuldra alors que je reconnus qu’il s’en était bien sorti.

Nous coupant après cela en plusieurs groupes, beaucoup se rendirent au chevet de la matriarche morte pendant que d'autres s'occupèrent des enfants qui avaient été effrayés par sa perte soudaine. Préférant attendre qu’il n’y ait personne pour effectuer mes propres prières et n'en ayant que faire du conte de la mère Fouettarde et du père Noël, je retrouvais plutôt Andréas pour me réconforter pendant que nos parents n'étaient pas dans les parages. Quelle ne fut pas ma surprise de lui voir un air embêté.

-Hey ! Ça ne va pas ? Demandai-je gentiment en me rapprochant de lui pour le consoler, oh ? c'est à cause de la mort de Yélana, c'est ça ? Ne t'inquiète pas ! Moi aussi ça me fait bizarre mais nous surmonterons ça et...
-Oh non, non, cela n’a rien à voir Lucia, renchérit-il en masquant un sourire nerveux, ce...C'est juste qu'après avoir installée la cheffe dans son lit pour son dernier voyage, Maman a informé Papa qu'elle partait chercher des plantes qui manquaient au stock...Mais d'habitude, je la trouve pas aussi longue... Ça fait plus de deux heures qu'elle est partie et seule en plus...

Maria ? Faire des réapprovisionnements alors qu’il me semblait avoir vu que tous les pots contenant les fleurs, racines et autres apaisement médicinaux étaient pleins dans la hutte des guérisseuses ?! Hum...Il fallait tout de suite que je mène ma petite enquête mais sans éveiller les soupçons auprès de mon amant. Le rassurant donc, je m’écriai aussitôt :

-Oh ! Je vais aller voir si tu veux ! Je...Je devais moi-même rapporter du bois pour Maman ! Occupe-toi des petits pendant ce temps-là !
-Je m’en charge ! Merci Lucia ! Clama-t-il en déposant brièvement ses lèvres sur les miennes.

Revigorée par ce geste amoureux, je partis d’abord me renseigner auprès de Rita et Helga pour leur demander où se trouvaient la zone de la cueillette pour les plantes des guérisseuses. Bien que surprises, elles m’indiquèrent alors le lieu... Bon ce n’était pas trop loin...Agrippant ma besace, je m’y rendis tout en me convainquant que ce tête à tête avec la Duchesse Maria de Funningur allait être enfin l’aboutissement de tous les mystères qui planaient autour d’elle ! Oui ! J’allais enfin avoir l’opportunité de lui poser toutes les questions qui me brûlaient les lèvres depuis mon plus jeune âge et même si elle n’avait pas la capacité de tout me raconter parce qu’elle n’avait plus toute sa mémoire peut-être que mes paroles lui feraient comme un électrochoc !

-Madame Nattura ! Madame Nattura ! Vous êtes là ? Finis-je par appeler en entrant enfin dans la zone des bois attitrée.

Affolée, je l’aperçus bientôt au sol à demi inconsciente et elle n’était pas seule, une personne encapuchonnée lui avait posé des cristaux sur la tête et récitait des incantations. J’aurais dû me cacher derrière un arbre...C’est ce que me criait mon estomac qui se noua de peur. Pourtant au lieu de fuir, je criai avec aplomb dans la nuit tombante :

-Hey ! Vous là ! Qu’est-ce que vous faites à ma future belle-mère !?

Ne s’attendant visiblement pas à voir quelqu’un, la créature surnaturelle tressaillit et ramassa ses objets avant de disparaître dans un brouillard. Préférant ne pas m’attarder sur ce qui venait de se passer car cela me donnait la chair de poule, je me dépêchais de rejoindre Maria qui gisait toujours à terre, inconsciente, et appliquai la méthode pour la réveiller.

-Madame Nattura...Madame Nattura, vous allez bien ? Questionnai-je de longues minutes plus tard quand elle ouvrit péniblement les yeux.
-Oui, jeune fille, lâche-moi maintenant, je te prie, répondit-elle en me faisant reculer.

Un peu vexée, j’appliquai son ordre. Bien que chateaubranlante, elle se releva délicatement et inspecta ses vêtements avant de m’observer avec attention tandis que je continuai dans un pieux mensonge :

-Vous...Vous êtes évanouie ! Vous faisiez la cueillette pour les guéris...
-...Oui ! Je m’en rappelle ! Me coupa-t-elle durement, et toi ?! Pourquoi es-tu si loin du campement à l’heure qu’il est ?!
-Euh...Bah Andréas s’inquiétait...Je suis venue vérifier que vous alliez bien ! M’enquis-je gentiment.
-Eh bien, tu vois que c’est le cas ! Tu peux repartir maintenant ! Je n’en avais plus pour longtemps de toute façon ! Grommela-t-elle méchamment.
-Vous en êtes certaine ? Demandai-je la trouvant assez nerveuse.
-Mais oui je te dis ! Insista-t-elle dans un ronchonnement, tu ne vas tout de même pas me ramener par la main avec toi, non ?! J’aurais horreur de ça ! Je suis assez grande pour me balader où je veux sans avoir constamment besoin qu’on me surveille ! Je sais bien que c’est dans tes gênes de venir fouiner là où il n’y a pas besoin mais je te préviens que je n’accepterai pas ça, de ta part Lucia Piceaerd ! Si tu agis ainsi, je ne serais pas prête à te laisser mon fils ! Ah ça non !

Touchée en plein cœur par cette dernière menace, j’essayai d’altérer la peur qui était en train de me ronger de l’intérieur et préférais ne pas l’interroger sur son passé finalement. Elle était déjà bien assez secouée comme ça ! Lui offrant donc mon plus beau sourire, je repris alors :

-Il est inutile de vous mettre en colère Maria...Je...Je vous assure que je ne pensais pas à mal ...Tout comme Andréas...Je vous fais confiance...Si vous m’assurez que tout va bien et que vous n’en avez pas pour longtemps...Bah, je peux repartir retrouver les autres...Ce que je pourrai juste vous donner comme conseil c’est de ne pas trop tarder parce que...La nuit tombe vite et vous n’avez pas de flambeau...Vous pourriez vous perdre ! Après comme vous dites, vous êtes libre de vos choix et vos mouvements...
-Mais oui ! C’est ça ! Je me dépêche ! Va-t’en maintenant ! Dit-elle d’une voix expéditive.

Elle n’eut pas besoin de me le dire deux fois ! Ne demandant pas mon reste, je me forçais à ne pas accélérer mon pas pour ne pas lui montrer que j’étais en panique et lui tournai lentement le dos quand elle dut sentir qu’elle avait été trop loin. Se radoucissant immédiatement, elle me retint par le bras et ajouta soudain avec une mine réjouie mais forcée :

-Attends Lucia...Pardonne-moi...Je...Je ne voulais pas te crier dessus...Je...J’ai été surprise, c’est tout... Je...J’apprécie que mon fils, ma fille et mon mari s’en fassent pour moi...Vraiment...

Bien que son ton sembla sincère, il sonnait faux...Comme ce prétexte et toute cette mise en scène. Je ne savais pas ce qui s’était passé avec la mystérieuse personne encapuchonnée mais c’était grave...Très grave...
Respirant un grand coup, j’essayai de rester naturelle et conclus prestement :

-Ce...Ce n’est rien, Maria nous sommes tous un peu fatigués...Ce...C’est toujours le cas à cette période de l’année qui est chargée en projets.

Hochant vivement la tête pour me donner raison, elle finit par me relâcher et je refis le chemin en sens inverse tout en courant à en perdre haleine. Il fallait que je trouve Maman ou Kirsten ! Rapidement ! Passant donc d’abord comme une forcenée dans la Clairière, j’appris qu’elles s’étaient réfugiées à notre hutte et me donnai encore un peu de force pour arriver jusqu’à son entrée avant de m’arrêter sur le palier pour essayer de capter un bout de leurs conversations...

-Nous faisons donc comme ça, Mamie Dudu ! S’écria aussitôt ma nièce en lui tendant sa main.

L’empoignant avec force, ma mère répéta ravie :

-Nous faisons donc comme ça, jeune fille ! Surtout si cela arrange tout le monde ! Antoine et moi allons de ce pas préparer quelques affaires pour me tenir prête à tout instant et ensuite il ne me restera juste plus qu’à prévenir Lucia !

Où Papa et elle voulaient-ils se rendre ?! Sans m’emmener en plus ! Oh qu’importe ! Il n’y a pas de temps à perdre ! Me grondai-je. Alarmée, je me montrai enfin et m’écriai stressée :

-Maman ! Maman ! Maman ! Il faut que je te dise...Enfin non, pardon Kirsten ! Il faut que je vous dise quelque chose ! C’est très important !

M’affublant sans attendre d’un regard choquée, la jumelle dit aussitôt d’une voix froide :

-Il est inutile de crier ainsi ma tante ! Nous ne sommes pas sourdes !
-Oui...Euh...Excuse-moi...Ce...C’est juste que c’est vraiment urgent...Bafouillai-je.

Mais elle n’en eut rien à faire et continua sur sa lancée moralisatrice :

-Petite leçon d’autorité...Si tu veux qu’on t’écoute, il faut t’imposer physiquement et non meugler comme une ruminante ! Vas-y...Essaye !

Contrariée car chaque minute qui s’écoulait pouvait nous être bénéfique, je voulais néanmoins qu’elle m’aime à ma juste valeur, aussi je pris le temps de faire une révérence et déclamai d’une voix que je voulais la plus posée possible :

-Reine Iduna...Princesse Kirsten...Je dois m’entretenir avec vous pour discuter d’une affaire de la plus haute importance...Pourriez-vous donc m’accorder un instant, je vous prie ?
-Hum...Beaucoup mieux, nota-t-elle soudain avec un sourire en coin.

Puis elle n’ajouta rien de plus et je la questionnai avec impatience :

-Alors...Euh...C’est un oui ?

Ne me répondant pas plus vite, elle croisa tout de suite le regard de ma mère qui se retenait de rire. Cette dernière lui fit un signe de consentement et la jumelle me prit ensuite la main en la tapotant brièvement avant de reprendre :

-Cela devrait effectivement être un oui, mais nous avons d’autres priorités qui nous attendent comme notamment la Cérémonie de Minuit...

Perdant immédiatement toute contenance, je m’offusquai avec aigreur :

-Quoi ?! Non ! Non ! Il faut vraiment que vous le sachiez...C’est à propos de...

Catégorique, elle posa alors deux de ses doigts sur mes lèvres pour me faire taire et renchérit :

-Peu importe ce dont tu souhaites nous parler Lucia...Il faut juste que tu comprennes quelque chose...Il n’y a pas lieu de s’épouvanter de quoique ce soit quand on sait déjà tout ce qu’on doit savoir...Retournons donc festoyer au réveillon et demain matin nous serons tous heureux quand nous aurons les présents de Mémé Anna ou Pépé Elysia dans nos chaussettes !

Enrageant intérieurement, je ne ripostais plus mais n’en finissais pas de transpirer de colère. Elle m’avait coupé la parole ! Elle ne voulait rien savoir ! Très bien ! Tant pis pour elles, deux ! Elles me mettaient définitivement à l’écart ! Parfait ! Je resterai définitivement à l’écart selon leur bonne volonté ! Et je leur prouverai à elles comme à tout le monde que je serai capable de déjouer les plans d’Emma d’Askersund en protégeant Maria ! Pour l’heure, il valait mieux effectivement que nous allions là où cette dernière se trouvait...Ce serait plus facile pour la surveiller. Voyant que ni Kirsten, ni Maman n’avaient bougé, je ravalais derechef ma fureur et conclus :

-Bien...Votre conseil Majesté n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde...Je me retire si c’est cela qui plait à ses Altesses !

Puis je partis avant qu’elles réagissent. Se moquant éperdument de savoir si elles m’avaient vexé, elles me rejoignirent quelques minutes plus tard alors que je fus soulagée de voir ma future belle-mère assise près de sa famille sur les coussins en peaux de rennes. Elle et le reste de la population attendait que commence la cérémonie de minuit.
Lui passant donc devant, j’allais m’installer confortablement auprès des miens et réussis tant bien que mal à me détendre quand après avoir jeté plusieurs coups d’oeils discrets dans la direction de l’ancienne duchesse, je m’aperçus que cette dernière avait retrouvé un état on ne peut plus docile et ordinaire.
N'écoutant pas pour autant Anna, Elsa et Helga qui présidaient les célébrations, je pris le temps de réfléchir à ce que j’avais vu quand je l’avais retrouvé seule et j’arrivais vite à la conclusion que j’avais sans doute été atteinte d’hallucination.
J’en fus encore plus convaincue quand elle se montra on ne peut plus aimable avec tous les membres de la communauté durant le repas. Bon...Peut-être que Kirsten avait eu raison de ne pas m’en tenir rigueur après tout, ruminai-je tout en finissant ma buche aux baies de sureaux. M’enfin...Je n’en aurais pas été si blessée dans mon amour propre si je ne les avais pas aperçues Maman et elle veiller également sur la mère d’Andréas tout au cours de la soirée... Et elles s’en donnèrent à cœur joie, se lançant des regards complices par-ci et gloussant comme des idiotes par-là tout en passant leur temps à faire des messes basses à m’en faire pâlir de jalousie !
Cramoisie, j’espérais presque que Maria s’en aperçoive pour régler ses comptes avec elle et fus donc moins vigilante sur son changement de tenue qui faisait plus Arendellienne que Northuldra et sa façon de danser qui était plus débridée à cause du trop plein d’alcool qu’elle avait ingurgité...

-Ah Lucia ! Tu es là ! Siffla-t-elle d’une voix bien arrosée en accourant dans ma direction de longues heures plus tard.
-Oui...Euh...Je cherchais Andréas...Je crois qu’il a quitté la fête, bredouillai-je par peur de me prendre d’autres mauvaises réflexions.

Mais à ma grande surprise, elle m’enlaça avec force et me frotta vigoureusement le dos avant de renchérir avec malice :

-Moi je sais où il est, mais avant que tu ailles le rejoindre...Je...Je tenais à m’excuser pour tout à l’heure...J’ai été si ignoble avec toi...Vraiment...Je suis désolée...Je...Je ne sais pas trop ce qui m’a pris...Je craignais sans doute de décevoir Béata si jamais je ne respectais pas ses conditions à la lettre...Et bref, c’est toi qui as pris...

Toujours coincée entre ses griffes, je fus soudain toute gênée par cette proximité quand je sentis à la pointe de ses mamelons qu’elle ne possédait plus son corset.

-Oh...Euh...Ce n’est rien Madame Nattura, murmurai-je alors en essayant de me décoller d’elle.

Comprenant enfin que je n’étais pas très à l’aise, elle appuya encore ses dires et m’embrassa vivement les joues avant de clamer une nouvelle fois :

-En réalité...Je n’ai pas été très honnête avec toi...Car je ne pouvais pas rêver d’une meilleure belle-fille qu’une Piceaerd...De surcroît la petite fille de la grande chamane Anna Piceaerd et la fille d’Iduna Piceaerd qui a été tout de même reine d’Arendelle...Non vraiment...Je suis gâtée ! Mon fils ne pouvait pas faire mieux que jeter son dévolu sur toi !

Très surprise que ma généalogie lui tienne autant à cœur car jusqu’à maintenant elle ne l’avait pas mentionnée comme un argument infaillible pour épouser Andréas, je rougis encore plus de confusion quand, tactile, son doigt glissa bientôt de mon visage à mon cou et qu’elle dégrafa bientôt le bouton octogonale du haut de ma tunique pour révéler mes propres sous-vêtements. Ne s’arrêtant pas là, elle prit son temps pour inspecter mes formes et pouffa aussitôt comme une enfant qui aurait joué un vilain tour :

-Oh oui ! Pas de doute, tu seras parfaite pour lui ! Il va avoir de quoi s’amuser...

Croyant entendre Madame Nordlys, je ne relevais pas et me laissai faire quand elle gonfla enfin mes cheveux dorés tout en minaudant :

-Bien...Je ne t’embête pas plus...Tu voulais savoir où se trouvait Andréas...Il est parti vers le rocher des mariages et t’attend avec impatience...Il ne faudrait pas le faire languir...Allez ! File !

Le rocher des mariages ? Et il a parlé avec Papa ce matin ? Le tout se connecta immédiatement à mon esprit et mon visage s’illumina de joie en une fraction de seconde.
Encouragée par Maria qui me donna de l’élan par une petite tape sur les fesses, je ressentis soudain une pression mystérieuse à l’idée de me retrouver seule avec mon amant mais décidai de braver ma mère et ma nièce qui n’avaient pas perdu une miette de notre conversation... Toujours en colère après elles, je les snobai totalement et entrepris même leur souhait de m’effacer pour qu’ils ne m’aient plus dans les pattes jusqu’au moment où nous irions nous coucher !

Dov Légende du Royaume Messages : 2756 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

En 12 ans, il continue de s'en passer des choses avec Lucia, surtout en bien dans ce chapitre. Que ce soit sa réconciliation avec Kaspian, la famille qui s'agrandit, sa nomination en tant que princesse d'Arendelle, l'affaire réglé sur les crime de feu Yuma Lorcus dans le tome précédent... que du bien, quoi.

Ça n'empêche quand même qu'elle a encore l'impression qu'on lui cache des choses, particulièrement Andréas et papa Antoine. Mais si ce n'était que ça... car en cette période de Noël, durant un pèlerinage sur les plages grises en hommage à Mamie Anna, Yéléna fait une attaque qui lui est malheureusement fatale (ça me rappelle un souvenir pas très gai...), mais a juste le temps de transmettre son leadership à Yohan et Camille. Mais le réveillon n'en reste pas moins maintenu, heureusement.

Mais un mauvais aléas n'arrivant jamais seul, voilà que la mère d'Andréas se fait agresser par un encapuchonné à coups de cristaux. Malgré l'intervention de Lucia, sa belle-mère se montre maintenant plus aigrie et arrogante. Pire, elle assiste à nouveau à un départ précipité de sa mère avec Kirsten. Et même avec toute la bonne volonté du monde, Lucia ne parvient pas à leur dire ce qui s'est passé. A bout, elle décide de ne pas aller plus loin et de se débrouiller seule pour sauver sa belle-mère.

Et justement, cette dernière a complètement vrillé en redevenant plus avenante et gentille à l'égard de sa future nièce, peut-être un peu trop même... jusqu'à ce qu'elle dise qu'Andréas l'attend au rocher des mariages.

On sait donc maintenant à quoi s'attendre pour le prochain chapitre Very Happy

mais reste cette agression par l'encapuchonné

mais on se doute bien que c'est encore un coup d'Emma...

Ah le temps passe désormais vite, on accelère c'est bizarre, je pensais que tout allait finir par se décanter en quelques semaines ou mois avec Kirsten et Rita adulte mais finalement pas
Du coup, ça n'a pas l'air de toucher à sa fin finalement.
J'ai l'impression que depuis le début je fais fausse route, maintenant je pense que j'ai enfin compris. C'est un récit de vie et il faudra attendre la mort d'Anna et Elsa pour avoir la fin. C'est toute leur vie avec leurs descendants qui grandissent et donc la fin sera une fois qu'elle auront toutes rejoint l'au delà.
Ce qui est intéressant je trouve c'est que cette histoire reprend bien la parole d'Elsa dans la chanson Je te cherche "RIEN NE MEURE"
Après tout, tous les personnages que l'on a découvert, eh bien même s'ils partent, on les retrouve dans la nouvelle génération.
Anna est sa grand mère. Rita veut être Ylva
Kirsten est le portrait de sa mère
...
Finalement une belle analogie de la vie qui trouve toujours un chemin comme dirait Ian Malcolm Very Happy

Donc il faut maintenant l'avènement de la plus jeune soeur qui à son tour est une adulte. Elle paraît etre une sorte de nouvelle Anna avec le côté un peu tête de mule au grand coeur. Ca fait contrepoids quand on sait qu'Anna a bien changé depuis plusieurs années pour être sombre.
Si on arrive sur la fin, je suppose qu'il va falloir au fur et à mesure dire adieu aux personnages qui nous ont accompagné. Avec Yelena c'est toute l'ancienne génération qui tire définitivement sa révérence. Pour la suivante il ne reste qu'Iduna... J'ai peur pour elle Sad

Et ensuite...
Ensuite je suppose qu'il faudra dire au revoir à la génération d'Elsa car les successeurs, Kirsten Elysia et compagnie auront repris le flambeau.
Par contre je me demande comment va se résoudre la question d'Emma Picéaerd. Depuis quelques temps on ne sent plus trop sa présence, comme si elle avait décidé de prendre de longues vacances, bizarre pour quelqu'un qui voulait se venger...Vite.
Enfin bref.
Avec cette fin, je suppose que la dernière fille d'Idna va aussi voir le loup... et tomber enceinte tout de suite, comme ça fonctionne comme ça dans cette famille bravo

... Je parie sur une fille! Very Happy