- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 07 Avr 2024, 18:52
J'ai adoré le dessin pour Paques! Il m'a bien fait rire!
J'ai adoré le tourment de Rita!
J'ai detesté le fait que ça ne soit qu'un songe et non la réalité
Quand j'ai lu je me suis dit "roo mais Anna elle y va gentilment avec Rita... Mais d'un autre côté je me dis que, c'est Anna et en face d'elle c'est sa nièce qui a la tronche d sa soeur, donc jamais elle ne pourrait être trop en colère alors finalement c'est une réaction logique de sa part."
Donc je me dis, si Anna l'accepte, qui suis-je pour ne pas l'accepter à mon tour (même si à mon avis elle aurait pu manger plus!)
Il y a tout de même deux poids deux mensures entre Rita et Kirsten, puisque Kirsten fait la même chose mais elle... Bah elle se fait pas choper, et quand bien même, bah on lui pardonne alors que Rita on ne la loupe pas
Et pour le coup je n'arrive plus trop à comprendre d'où vient ce baculement puisqu'enfant, on présentait les 2 filles comme des petites "Martine" poursuoi tout à coup Rita est arrivée comme les garçons à savoir, on ne te laisse rien passé parce que tu es cataloguée comme casse pied?
Ah et au sujet d'Elysia qui est enelvé (les garçons je le répète me sont parfaitement indifférents), j'entrevois un espoir... Qu'enfin Pieter se révèle et la sauve pour mériter la distinction de son prénom et enfin e^tre digne de mon beau Pieter!!!!
Et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Elsa est une aussi mauvaise reine. Car la lettre, rendre le petit copain alors qu'elle a un royaume à gérer et qu'elle a une union compliquée à gérer pour Kirsten...
Surtout qu'elle n'a pas lu le contrat!!! (oui c'était il y a deux semaines mais je ne m'en remets pas!)
Ah et il faut tuer Elysia, parce qu'il gache complètement le retour à la vie d'Anna par sa disparition cet idiot! Et ça me fait mal de devoir le traiter d'idiot car il évoluait bien en plus!
Bon prochain chapitre, sans trop de doute, Kirsten ira sauver son cousin avec une aide (parce qu'il ne faut pas compter sur Elsa on l'a vu, ni sur personne en fait!)
Kirsten... Ou Anna elle même!
Ou les deux
En espérant qu'Anna soit guérie car clairement dans ce royaume il n'y a qu'elle et Kirsten qui arrive à tout maintenir à flot.
Bon si il y a Iduna aussi, mais elle commence à vieillir.
Oui et Helga qui progresse un peu (mais elle part quand même de super loin!)
Ah comme il semble loin le temps où il y avait Anna Picéaerd qui gérait tout d'une main de maitre!
J'ai adoré le tourment de Rita!
J'ai detesté le fait que ça ne soit qu'un songe et non la réalité
Quand j'ai lu je me suis dit "roo mais Anna elle y va gentilment avec Rita... Mais d'un autre côté je me dis que, c'est Anna et en face d'elle c'est sa nièce qui a la tronche d sa soeur, donc jamais elle ne pourrait être trop en colère alors finalement c'est une réaction logique de sa part."
Donc je me dis, si Anna l'accepte, qui suis-je pour ne pas l'accepter à mon tour (même si à mon avis elle aurait pu manger plus!)
Il y a tout de même deux poids deux mensures entre Rita et Kirsten, puisque Kirsten fait la même chose mais elle... Bah elle se fait pas choper, et quand bien même, bah on lui pardonne alors que Rita on ne la loupe pas
Et pour le coup je n'arrive plus trop à comprendre d'où vient ce baculement puisqu'enfant, on présentait les 2 filles comme des petites "Martine" poursuoi tout à coup Rita est arrivée comme les garçons à savoir, on ne te laisse rien passé parce que tu es cataloguée comme casse pied?
Ah et au sujet d'Elysia qui est enelvé (les garçons je le répète me sont parfaitement indifférents), j'entrevois un espoir... Qu'enfin Pieter se révèle et la sauve pour mériter la distinction de son prénom et enfin e^tre digne de mon beau Pieter!!!!
Et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Elsa est une aussi mauvaise reine. Car la lettre, rendre le petit copain alors qu'elle a un royaume à gérer et qu'elle a une union compliquée à gérer pour Kirsten...
Surtout qu'elle n'a pas lu le contrat!!! (oui c'était il y a deux semaines mais je ne m'en remets pas!)
Ah et il faut tuer Elysia, parce qu'il gache complètement le retour à la vie d'Anna par sa disparition cet idiot! Et ça me fait mal de devoir le traiter d'idiot car il évoluait bien en plus!
Bon prochain chapitre, sans trop de doute, Kirsten ira sauver son cousin avec une aide (parce qu'il ne faut pas compter sur Elsa on l'a vu, ni sur personne en fait!)
Kirsten... Ou Anna elle même!
Ou les deux
En espérant qu'Anna soit guérie car clairement dans ce royaume il n'y a qu'elle et Kirsten qui arrive à tout maintenir à flot.
Bon si il y a Iduna aussi, mais elle commence à vieillir.
Oui et Helga qui progresse un peu (mais elle part quand même de super loin!)
Ah comme il semble loin le temps où il y avait Anna Picéaerd qui gérait tout d'une main de maitre!
Ansa aime ce message
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 07 Avr 2024, 19:10
Cette dernière phrase...
Ah Mamie...Tu nous manques à tous, y a pas de doute !!! (Oui Mamie Anna c'est un mélange de Julie Andrews et Maggie Smith qui ont interdiction de mourir et c'est pas négociable ! )
Merci pour ton commentaire
Alors je pense que pour les jumelles tu as gardé à l'esprit celles de la fin de RVLP4 qui étaient assez transparentes...Mais j'avais déjà dit que Kirsten était la véritable Martine/ Hermione alors que Rita c'était plus "je fais mes coups en douce pour que les garçons prennent mais comme j'ai une vraie bouille d'ange et que je suis cataloguée parfaite comme ma soeur ça passe !"
Dommage qu'Elysia et Pieter te laissent indifférents XD j'aurais tout essayé Mais bon on ne peut pas aimer tout le monde Heureusement que ce soir on retrouve les "vrais" Pieter et Elysia, ceux que tu préfères !
Et oui, je sais pour Elsa, elle est décevante...Et très effacée mais c'est parce qu'il y a beaucoup de personnages X)
Concernant le sauvetage d'Elysia...Réponse dimanche prochain ...Ou pas...Mais en tous cas dimanche prochain on sera dans la tête du Pieter que tu peux pas piffrer...Enfin ne mettons pas la charrue avant les boeufs !
Petit retour dans l'Hellheim ce soir avec dans l'ordre :
-YLVA
-ELYSIA
-HELGA
-AGNARR
-EMMA.
Merci ent ous cas pour ton commentaire !!!!
PS : Si toi tu ne t'es pas remise de l'imbécilité d'Elsa, Frantzoze ne s'est toujours pas remis de la perte de virginité de Kiki ! Faut voir ce qu'Aslak se prend dans la tronche depuis...Remarque ça fait des vacances à ma Grosse Gaga qui continue à prendre des balles perdues
Ah Mamie...Tu nous manques à tous, y a pas de doute !!! (Oui Mamie Anna c'est un mélange de Julie Andrews et Maggie Smith qui ont interdiction de mourir et c'est pas négociable ! )
Merci pour ton commentaire
Alors je pense que pour les jumelles tu as gardé à l'esprit celles de la fin de RVLP4 qui étaient assez transparentes...Mais j'avais déjà dit que Kirsten était la véritable Martine/ Hermione alors que Rita c'était plus "je fais mes coups en douce pour que les garçons prennent mais comme j'ai une vraie bouille d'ange et que je suis cataloguée parfaite comme ma soeur ça passe !"
Dommage qu'Elysia et Pieter te laissent indifférents XD j'aurais tout essayé Mais bon on ne peut pas aimer tout le monde Heureusement que ce soir on retrouve les "vrais" Pieter et Elysia, ceux que tu préfères !
Et oui, je sais pour Elsa, elle est décevante...Et très effacée mais c'est parce qu'il y a beaucoup de personnages X)
Concernant le sauvetage d'Elysia...Réponse dimanche prochain ...Ou pas...Mais en tous cas dimanche prochain on sera dans la tête du Pieter que tu peux pas piffrer...Enfin ne mettons pas la charrue avant les boeufs !
Petit retour dans l'Hellheim ce soir avec dans l'ordre :
-YLVA
-ELYSIA
-HELGA
-AGNARR
-EMMA.
Merci ent ous cas pour ton commentaire !!!!
PS : Si toi tu ne t'es pas remise de l'imbécilité d'Elsa, Frantzoze ne s'est toujours pas remis de la perte de virginité de Kiki ! Faut voir ce qu'Aslak se prend dans la tronche depuis...Remarque ça fait des vacances à ma Grosse Gaga qui continue à prendre des balles perdues
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- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 07 Avr 2024, 20:48
Allez ! Retour dans l'Hellheilm
5 PDV ce soir comme dit dans le commentaire ci-dessus
Bonne lecture !
Chapitre 28 : Choix :
DANS L’HELLHEILM...
-Madame Nordlys...Il est temps de vous réveiller, susurra ma femme chérie à mon oreille.
Comme un matin sur deux son souffle me produisit des frissons de plaisir dans tout le corps et comme un matin sur deux, je ne trouvais rien de mieux que lui rétorquer :
-Comment veux-tu que je n’ai pas envie de rester dans le lit quand tu mets ta poitrine juste sous mon nez ?!
Accentuant mes dires en lui embrassant un mamelon, je fus très déçue quand elle s’éloigna de moi avant de reprendre :
-Et comme ça c’est mieux ?! Regarde ! Je cache tout !
Vive, elle attrapa alors son corset et ses seins disparurent dans le néant de ses lacets en satin. Lui offrant une moue mi-boudeuse, mi-amusée, je me résignais à me lever à mon tour et m’habillai tout en ronchonnant :
-Pourquoi ne peut-on jamais profiter de la grasse matinée, ma Reine ?
-Hum...Laisse-moi te rafraîchir la mémoire...Nous avons nos deux plus jeunes enfants sur le dos ! A la différence près que le tien a dix ans et le mien vingt...Rit-elle.
-Ah oui ! C’est vrai que Joli Cœur vient récupérer mon petit Séducteur... Notai-je alors qu’Iduna acquiesça.
-...De plus, il me semble aussi qu’Helga et Olaf nous attendent pour le petit déjeuner ! Continua-t-elle.
-Certes, certes ! Il vaut mieux y aller avant que ma Grosse Gaga n’engloutisse le tout ! C’est vrai ! Tu as raison ! Tu es vraiment très douée ma petite femme chérie ! Clamai-je en allant enlacer sa taille pour lui réclamer un baiser.
-Hum...N’en fais pas trop non plus Madame Nordlys, susurra-t-elle en déposant activement ses lèvres sur les miennes.
Etonnée qu’elle ne dise trop rien car j’usais à chaque fois de cette tactique pour pouvoir à nouveau la déshabiller, je commençai donc à lui faire des papouilles sur les bras pour pouvoir mieux attendre ses seins...Oh oui...Cela commençait bien...Même très bien...Prolongeant notre embrassade, nous nous caressâmes lentement si bien que j’avais déjà glissé mes doigts entre ses omoplates quand un bruit de porte qui s’ouvre fort nous coupa net dans notre élan. Mon filleul ne mit pas longtemps à pointer le bout de son nez en nous dévisageant à la fois avec dégoût et envie. D’une humeur de chien, il beugla soudain furieux :
-Ah vous êtes là ! J’aurais dû m’en douter ! Bon ?! Il n’est pas encore réveillé Rocco ?!
Me retenant de rire, je relâchais bientôt sa mère pendant que cette dernière déclara tout de suite :
-Bonjour mon petit Chamane...Toujours aussi aimable à ce que je vois !
Lui lançant sans attendre un regard noir, il bougonna encore :
-Oui bah...Euh...Je le serai quand ma Anna d’amour sera revenue...Et je sais pas si vous l’avez remarqué mais ce n’est toujours pas le cas !
Amusée en comprenant qu’il avait de plus en plus de mal à tenir sexuellement, je soufflai à mon tour pour essayer de le détendre :
-Oh ! Crois-moi, Elysia ! Je suis toute aussi impatiente que toi, de fêter vos retrouvailles avec ta Belle ! A votre instar, je n’aurais plus de mains le lendemain !
Cela ne le fit pas plus rire et il ronchonna d’une voix encore plus désespéré :
-Ce n’est pas drôle Marraine ! Désolé ! Mais c’est comme ça ! Bon il est réveillé ou pas Rocco ?! C’est pas vrai ! On aurait dû commencer l’entraînement il y a deux heures déjà !
Ce regard en manque...La dernière fois que je l’avais vu ainsi c’était à l’Engel Død quand il était exilé...Et Dieu qu’il en avait fait des malheureuses durant cette période-là...Hum...Ce n’était toutefois pas une raison pour prendre mon fils en bouc émissaire !
Secouant vivement la tête pour revenir à l’instant présent, j'étais donc sur le point de me fâcher quand mon petit garçon arriva de lui-même dans la pièce en criant, fou de joie :
-Maman ! Maman ! Maman ! J'ai revu Rita cette nuit ! Oui ! J'ai revu mon amoureuse !
-Oh mais quelle merveilleuse nouvelle mon Rocco ! Clamai-je très heureuse pour lui, même si je ne souhaitais toujours pas de détails sur d’éventuelles retrouvailles charnelles.
Passant rapidement une main dans ses cheveux pour le féliciter, je n’eus pas l’opportunité de lui en dire plus qu’Elysia, encore plus dégoûté d’avoir appris cela, reprit aussitôt d’un ton sec :
-Ce n’est pas le plus important pour l’instant ! Tu nous raconteras tout ça plus tard ! On y va maintenant ! Nous sommes en retard !
Prêt à lui agripper le bras, mon petit Séducteur ne se laissa pourtant pas faire et se déroba avant de répliquer :
-Non ! Attends, Grand Frère ! Je voulais aussi dire à Maman que j’avais également vu Yélana!
Mes yeux s'illuminèrent aussitôt de joie à la mention de ma fille et je lui demandai d’une voix pleine d’émotions :
-Oh ? C'est vrai ?! Tu as rencontré ta grande sœur ? Comment cela s’est-il passé ? Que t’a-t-elle dit ?
Contre toute attente ses joues virèrent au rouge et je le sentis subitement gêné. Je compris sans mal pourquoi lorsqu’il bafouilla quelques secondes plus tard :
-Euh...Eh bah...Faut pas le prendre mal...Mais pour tout t’avouer Maman...Elle a pas été très gentille avec moi ! Elle a fait que me gronder !
Manquant de glousser comme une dinde face à sa réaction, j’ajoutai tout de suite pour le rassurer :
-Oh ce n’est rien ça, Rocco ! C’est son état naturel ! Ma Beauté a toujours été ronchonne...
-Et encore ! Je te parie tout ce que tu veux que tu l’as vu sous son meilleur jour ! Intervint Iduna pour le mettre aussi à l’aise.
-Bah, je sais pas, mais en tous cas, elle a dit que j’étais pas le têtard le plus vif de ma portée le jour où Papa et toi vous m’avez créé...Enfin un truc comme ça, bredouilla-t-il derechef.
Cette fois ma femme et moi n’y tînmes plus et partîmes dans un fou rire commun qui agaça une fois de plus mon filleul. Ce dernier ne partageant toujours pas notre bonne humeur, continua de fusiller mon fils avec impatience tout en se tapotant violemment les doigts sur son autre bras pour lui faire comprendre qu’il voulait qu’ils y aillent. Loin de s’en apercevoir, Rocco ajouta sur un ton naturel :
-Ah ! Je savais que vous ferez rire ! Mais de toute façon, après tout, moi je m’en fiche qu’elle était un peu grincheuse, parce qu’après je lui ai quand même fait un gros câlin ! Et même qu’elle a dit que je te ressemblais Maman parce que je parlais de sexe sans m’en rendre compte...Mais c’est un peu idiot parce qu’on sait tous que toi, tu n’aimes pas trop parler de ça ! A croire que grande sœur, elle te connaît pas tant que ça !
Manquant cette fois de m’étouffer, je jouais tout de suite les innocentes et répétai rapidement :
-Eh oui, mon petit Séducteur ! Tu as amplement raison ! Mais ça, c’est parce que ça fait longtemps que ma Yélana ne m’a pas vu, c’est pour ça !
-Et voilà...Encore un pic pour dire que je ne suis pas à la hauteur, grommela aussitôt Elysia.
-Hein ? Quoi ? Mais non Joli Cœur...Bredouillai-je gênée qu’il l’ait compris ainsi.
-Mais oui ! Qu’est-ce que tu racontes Grand Frère ! Maman ne disait pas ça pour toi ! Intervint encore Rocco.
Vif, il se pencha ensuite à son oreille pour chuchoter :
-D’ailleurs Maman elle ment un peu quand elle dit qu’elle n’aime pas ça parce que je l’ai déjà vu faire des bisous à Marraine et même plus...Une fois elle lui a mangé la sucette...
-Manger la quoi ?! S’étrangla aussitôt ma douce femme tandis qu’Elysia ouvrit des yeux exténués.
-Manger la sucette Marraine ! C’est Alexandra qui m’a appris cette expression parce qu’elle dit que c’est ce que Tonton Pieter fait à son Papa Niklas ! Et même que Rita elle a fait pareil avec moi ! Répondit-il du tac au tac.
-Merveilleux esprit que celui d’un enfant...Railla tout de suite Joli Cœur avec ironie, pire que sa mère celui-là ! Bien...A présent que tout est dit, pourrais-tu, je te prie te dépêcher de t’habiller ! Nous avons entraînement ! Je ne me répèterai pas !
Le sentant tendu, Rocco se raccrocha immédiatement à moi et se tourna ensuite vers lui avant d’ajouter :
-T’as pas l’air content Grand Frère, aujourd’hui ! Je...Je crois que je préfèrerais travailler avec Pieter et Amarok !
La phrase le blessa outrageusement mais je décidais de ne pas relever et lui frottai vigoureusement le dos à la place tout en murmurant :
-Allez mon Petit Séducteur ! Joli Cœur a raison...Il faut lui faire plaisir.
-Exactement, grommela-t-il, c’est à moi que Pierre a donné la mission alors maintenant tu me suis ! Si tu n’es pas content, tu vois ça avec lui mais à ta place je ne contredirai pas la volonté du Père Noël !
Agacé, il partit ensuite précipitamment vers l’entrée de la hutte sous nos regards perdus et mon fils déclara encore :
-Il faudrait peut-être lui dire à Grand Frère, non ?
-Lui dire quoi mon Rocco ? Réitérai-je.
-Bah que c’est plus Pierre, le Père Noël...Répondit-il.
-Hum...Malin comme toujours...Non on va éviter de lui en faire part sinon il va être encore plus mécontent, murmurai-je en lui embrassant la joue...File à présent mon tout beau... Et n’oublie pas, si jamais tu sens qu’il est trop sur les nerfs, tu dis que tu veux arrêter et tu viens nous rejoindre chez Tatie Gaga, d’accord ?
Acquiesçant avec force, il nous enlaça tour à tour ma Reine et moi avant de conclure :
-Oui Maman ! A tout à l’heure !
Trottinant gaiement vers lui, nous les vîmes bientôt disparaître en espérant que tout se passerait bien.
-Grand frère ! Grand frère attends ! S'écria Rocco avant de m'entailler le bras, je suis prêt pour la leçon.
-Ah ! Tout de même ! Je préfère entendre cela ! Maugréai-je.
Ne lui adressant plus la parole, je l'entrainais alors vers une reproduction de la Plaine des Monolithes pour que nous commencions enfin notre échauffement.
-Tu sais, je ne voulais pas te froisser tout à l’heure quand je disais que je voulais aussi Amarok et Pieter...J’aime bien quand on s’entraîne tous les quatre...C’est comme ça d’habitude ! Du coup, pourquoi, ils ne sont pas avec nous ? Demanda-t-il.
Ah...Il tenait vraiment à ces deux imbéciles...Cela me vexa grandement et me fit repenser aux propos moqueurs qu’ils m’avaient sorti dès le réveil de ce matin. Mon regard se durcit immédiatement et je lui criai malgré moi :
-Bon, écoute Rocco ! Tu m’agaces avec toutes tes questions ! A t’écouter, tu n'es pas bien avec moi, tout seul ?! N’oublie pas que c'est moi ton professeur au départ et que c’est uniquement par ma grande gentillesse...Ou plutôt devrais-je dire ma grande naïveté que j’ai accepté qu’ils participent avec nous aux entraînements !
Irrité par ma propre nervosité, il renchérit tout de suite :
-Oui, oui je le sais tout ça, Grand Frère...Mais c’est juste qu’eux...Bah quand je fais mal...Ils...Ils me donnent pleins de conseils.
Et bim ! Encore une remarque qui leur donnait raison ! Le fusillant une nouvelle fois du regard, je crachais avec force :
-Ah c’est donc ça ?! Tu ne m'en crois pas capable ?! Tu penses que je suis plus nul, qu'eux ?!
-Non...Je...J'ai pas dit ça...bafouilla-t-il tout gêné, c’est juste que...Bah toi...Tu fais...Mais...Bah tu parles pas...Alors je sais pas trop si c’est bon ou pas bon...
-Ah ! Tu veux que je parle ! Grognai-je, parfait ! Alors mets-toi en position ! Pas la peine de s'échauffer !
Retrouvant une allure scolaire, il prit bientôt un air sérieux, se para de son bâton, me fit le signe du salue et ancra bien ses pieds au sol alors que j'essayai également de me concentrer sur l’instant. Hélas, j’avais beau essayer d’évincer les paroles titilleuses de mon frère et mon beau-frère, elles tournaient en boucles dans ma tête depuis qu’elles avaient été dites... T'inquiète le Moche...Si tu réussis pas à la ramener on pourra toujours s'en charger...Attention on ne dit pas que tu n'en es pas capable...Mais ça fait des mois que tu le formes et pas une seule évolution à l'horizon...Pierre t'as peut être demandé à toi parce qu'il avait pitié de te voir te laisser dépérir...Cette mission au moins t'empêche de te lamenter sur le sort de ma pauvre soeur que tu n'as pas su protéger une fois encore...Et que dire de ma Yélana qui subit aussi ton incompétence en ayant été ramenée chez les vivants contre son gré...
Oh ! Et puis zut à la fin ! Assez Elysia ! Assez ! Me grondai-je alors que mon cerveau tentait de répondre aux coups impeccables donnés par le fils de Marraine. Prenant du terrain par rapport à mon jeu, je faisais à peine attention à ses gestes tandis que mon esprit continuait de se demander comment je n’avais pas étranglé ces deux crapules. Sans doute trop habitué à ce genre de comportement de leur part durant notre enfance et adolescence... Oui...ça devait être ça...Ils n’avaient pas trop été de deux pour me sortir les pires horreurs qui avaient pour but de faire rire...Hors le fait était là : Ce n'était pas plus drôle maintenant que durant notre jeunesse...Et pour cause ! Ça ne l’était pas pour une allégation : Je savais qu'ils le pensaient réellement.
De plus en plus haineux au fur et à mesure que je rebattais la scène, mes coups de bâton se firent plus fort à l'égard de Rocco. Il les loupa de justesse et me regarda bientôt avec des yeux terrorisés avant de s’arrêter sans un bruit.
-Qu’est-ce que tu fais ?! C'est comme ça que tu comptes te battre face à Emma ?! Grommelai-je, ne baisse donc pas le regard comme ça ! Tu es le sauveur ! Tu te dois d'être digne !
-Euh...Oui...Oui Grand Frère...Mais...Euh...Tu ne veux pas qu'on fasse une petite pause ? Demanda-t-il toujours penaud.
-Pourquoi faire ?! On vient à peine de commencer ! Serais-tu déjà fatigué alors que tu ne fournis aucun effort ?! Lançai-je encore sévèrement.
Déglutissant péniblement il finit par secouer la tête et murmura :
-Non...Non...C’est juste que...
-...Alors en garde ! Le coupai-je férocement, et fais gaffe à tes jambes ! Elles sont molles ! Pense que ces appuis sont ta base !
Hochant vivement la tête, il se remit en position et le combat reprit. Je n'y fis pas plus gaffe que le précédent. Me montrant de plus en plus violent à l'égard du fils d'Ylva, je m'acharnais sur lui avec une dextérité déconcertante...Sans tenir compte de ses remarques...De ses supplications...
-Aïe...c'était mon doigt...Pleurnicha-il.
Il se plaignit ainsi de sa jambe, son dos, ses fesses, bref tous les endroits où je le touchais sans faire attention à ma force. Bien au contraire, l’entendre me rendait de plus en plus violent et je n’avais de cesse de le réprimander sans interruption :
-Arrête de chouiner Rocco ! Tu crois que cette garce de Mère Fouettarde se préoccupera de savoir si elle t'a fait mal physiquement ?! Non ! Elle se contentera de t'abattre comme un vulgaire moucheron si tu n’es pas résistant ! Sois un homme un peu ! Mince !
-Mais...Je...J'ai seulement dix ans, Elysia...Bafouilla-t-il au bord des larmes.
Oui ! C'était bien ça le problème ! Nous formions le duo le plus idiot du monde ! Moi vingt ans, d’une impuissance considérable et un garçonnet qui n’y connaissait rien à la vie... C’était inscrit de partout qu’il n’y avait aucune chance de sauver ma Anna d'amour ! Toutefois comme je ne voulais pas qu’il le sache, je le frappais encore de coups tout en réitérant :
-Tu es bien devenu un homme dans le corps que tu partages avec le prince Arnwald ?! Tu as bien fait et reçu des choses qu'un enfant ne devrait pas connaître, n’est-ce pas ?! Réponds-moi!
-Euh...Oui...Oui...Mais...Bégaya-t-il avant que son arme ne tombe.
-Il n'y a pas de mais ! Explosai-je soudain, maintenant tu me ramasses ton bâton et tu te bats comme il faut une bonne fois pour toute sinon je t'empêcherai de te régénérer dans le corps du souverain de Vassar !
La menace fut efficace même si j'allais beaucoup trop loin. Plus blanc qu’un linge, il n’osa pas contester et se présenta à moi dans un troisième salut alors que ses jambes et ses mains tremblaient de plus en plus de peur. Déstabilisé dès le départ, son équipement fut éjecté dès le deuxième coup. A bout de nerfs, je l’agrippai alors par le col de sa tunique alors qu'il me regarda à présent en pleurs.
-Par...Pardon...Grand...Frère...Je...Je vais recommencer...Mais...Ne m'empêche pas de vivre...Peina-t-il à dire.
-Pourquoi ferais-je ça ?! Pourquoi mériterais-tu de vivre plus que ma femme ?! Je vais te dire moi ! Tu n'en es pas digne ! Clamai-je en lui assénant une violente gifle sur la joue.
Le geste le surprit tellement qu'il éclata en sanglots et il me fallut plusieurs secondes pour comprendre ce que je venais de faire.
Venais-je réellement de frapper un enfant qui n’avait rien demandé de plus que de bien faire ?! Oui...Je n’étais qu’un monstre... Estimant que je tirerai rien de plus de cette leçon catastrophique, je maintins mon état second et le reposer au sol tandis qu’il fila sans demander son reste.
Et zut ! Il y avait plus grave encore... J’allais avoir affaire à la colère de Marraine Ylva...Elle avait beau être petite...Il valait mieux l’éviter... Trouillard, je préférais ne pas rester dans les parages pour qu’elle me trouve et jetais mon arme à mon tour au sol avant de me réfugier dans une zone neutre de l’Hellheilm.
A ma grande surprise, ce ne fut pas elle qui pointa le bout de son nez de longues minutes plus tard mais bien Pierre qui s’avança vers moi comme un renne en colère tout en s’exclamant furibond :
-C’est pas vrai ! Mais qui est-ce qui a bien pu me coller un crétin pareil comme descendant ?! ELYSIA SAPPOS, VIENS ICI TOUT DE SUITE !
Surpris par son ton, je n’osais pas contester et m’avançais vers lui à reculons. Furieux, il m’aida alors à venir plus vite en utilisant le fouet dérobé à Papa l’autre fois et cria à nouveau :
-Alors comme ça on fait pleurer un enfant alors qu’on accomplit soi-même mal son métier ?! Ton apprenti ne méritait ni ta colère ! Ni ton irrespect car il n’a commis aucune faute, triple buse ! Ce n’est pas non plus un garnement ! Et tu oses dire que tu as bien suivi notre formation ?! Laisse-moi rehausser le titre de Père Fouettard pour te prouver l’inverse, jeune Sappos !
Impétueux, il me balança d’abord un morceau de charbon à la figure avant de me donner un violent soufflet à son tour. Peinant à croire que c’était son œuvre, je sentis très vite ma joue se chauffer et avec elle la désagréable impression que ses cinq doigts y étaient restés collés. Choqué par cette image bien loin de la bienveillance, je ne cherchais cependant pas à réfuter et demeurai silencieux alors qu’il continua :
-Bien...Voilà une bonne chose de faite ! Maintenant, tu vas me faire le plaisir d’aller tout de suite t’excuser auprès de ce pauvre Rocco sinon je pourrais bien passer au stade supérieur niveau correction et crois-moi tu ne veux pas la connaître ! N’oublie pas qu’Emma est ma femme ! Ne t’en déplaise !
J’aurais dû craindre son intimidation mais à la place, j’haussai les épaules par provocation et déclarai :
-De toute façon, c’est ta faute au départ...
Pas sûr d’avoir bien comprit, il ouvrit deux yeux ronds et ragea derechef :
-Je te demande pardon ?! Tu viens de dire quoi ?! Ma faute ?! Jeune Sappos tu vas vraiment te le prendre mon quarante-huit au derrière !
Serrant à nouveau les poings, je ne me démontais pas et lui lançai tout de suite un regard colérique avant de répéter à mon tour :
-Mais oui ! C’est toi, Pierre ! Qu’est-ce qui t’as pris de me donner cette mission ?! Tu savais très bien que cela ne fonctionnerait pas ! J’ai toujours été nul en tout !
Se tapant soudain la tête de désespoir, il faillit s’arracher les yeux et renchérit :
-Ah oui ! Donc j’ai vraiment affaire à un gros bébé !
-Ok ! Dis-je vexé.
Loin de l’arrêter, sa colère se libéra plus puissante et il ajouta avec véhémence :
-Par tous les saints qui puissent exister en ce lieu...Il ne t’est pas venu à l’esprit que c’est justement pour cette raison, parce que tu ne crois pas en toi, que je t’ai choisi jeune homme ?! A aucun moment tu ne t’es posé la question en te disant « ah tiens si ça se trouve il veut que je prenne confiance en moi ? » Non ?! Cela ne t’a même pas effleuré la caboche ?! Sérieusement, à aucun moment tu t’es dit « Je vais peut-être arrêter de me lamenter sur mon sort et me reprendre en main pour que ma femme soit heureuse quand elle saura que je me suis impliqué dans sa sortie des limbes ?! »...Suis-je donc encore trop crédule à ton égard ?! Car oui ! Je le répète moi aussi ! Monsieur Elysia préfère baisser les bras comme un gros bébé ! Et pire encore s’en prendre à plus petit que lui !
Déstabilisé, je blanchis d’un coup et m’énervai à nouveau :
-Je...Euh...Mais...Pourquoi est-ce que c’est moi qui prend, d’abord ?! Je ne suis pas le seul coupable dans toute cette histoire ! Si tu étais malin Père Noël, tu agirais en Père Fouettard auprès d’Amarok et Pieter pour leur expliquer qu’ils leur faillent aussi changer d’attitude car si je ne m’abuse ils ont également besoin d’une sacré correction !
-Oh ! Cesse de geindre ! C’est déjà fait ! Répliqua-t-il désespéré, ils ont aussi eu le droit à un recadrage digne de ce nom et tu peux être certain qu’ils ne t’embêteront plus à l’avenir !
Savoir cela me soulagea et je me mis bientôt à pleurer sans m’en rendre compte avant d’hoqueter un « merci » laborieux. Surpris par cette soudaine émotion, il fut sincèrement ému pour moi et retrouva aussitôt ses réflexes d’homme conciliant. Ainsi il me serra alors contre lui avant de reprendre plus calmement :
-On va réussir jeune Sappos...On va réussir...
Cela aurait dû m’apaiser mais son côté mièvre provoqua une nouvelle colère dans tous mes chakras et je le repoussai bientôt avant de crier :
-Non, Pierre...Je crois que tu me surestimes depuis le début...Tu...Tu as essayé de m’aider...Vous l’avez tous fait...Mais je ne peux pas...Je n’y arrive pas...Il faut vous rendre à l’évidence...Ce travail n’est pas fait pour moi ! Je...J’y ai beaucoup réfléchi et je crois malheureusement qu’il ne me reste qu’une seule solution pour éviter tout massacre à l’avenir !
-J’ai peur de ne pas bien te suivre une fois de plus jeune homme...Murmura-t-il.
-C’est évident pourtant ! Ruminai-je.
Mais il ne devina pas plus et me fit signe de poursuivre d’un geste de la main. Bien qu’anxieux par sa futur réaction, je lâchai derechef :
-Il faut que je rejoigne ma Anna d’Amour dans les limbes !
Etonné, il hocha immédiatement un hoquet de surprise et me regarda longuement avant de répliquer :
-On va faire comme si je n’avais pas entendu ta plus absurde idée de tous les temps !
-Ne te moque pas Pierre ! Je t’assure que j’y réfléchis depuis un certain temps déjà...C’est la meilleure des solutions ! Certainement la plus efficace pour tout le monde ! Soulevai-je avec conviction.
-Ah mais parce que tu y crois dur comme fer en plus ?! Renchérit-il abasourdi.
-Essaie de te mettre à ma place...Je...Je ne réussis à rien en restant dans l’Hellheilm...Tentai-je de me justifier.
-Que je me mette à ta place ?! Ah oui ?! Parce qu’aller dans les limbes auprès de ta femme, ça te permettra d’accomplir quelque chose ?! Tu es au courant que le sexe est banni de ce lieu ! Je dis ça, je dis rien puisque ça a l’air d’être la seule chose où tu réussis excellemment ! Explosa-t-il moqueur.
-Oh je t’en prie ! Je...Je ne pense pas qu’à ça tout de même, mentis-je en ayant imaginé des dizaines de fois de me retrouver au sein du corps d’Anna dans ce lieu désertique et sans âme.
-Donc tu ne comptes vraiment pas épargner ton plus vieil aïeul ?! Rétorqua-t-il d’une voix aigrie.
-Je...Je suis obligé de t’en faire part...Parce que...Comme cette garce de Mère Fouettarde...Tu...Tu es le seul capable d’ouvrir ce lieu-là... Maugréai-je.
-Parfait ! Donc tu comprendras tout à fait que je ne vais pas appliquer ton caprice ! Clama-t-il en tapant violemment dans ses mains.
Ce fut à mon tour de me rabougrir avec violence. Lui décochant à nouveau un regard noir, je me frottais rapidement mes mains sur ma tunique de colère et pestai encore :
-Bon sang de bon sang ! Donne-moi une seule bonne raison de rester là à être un incapable !
-Eh bien...Il y a quelque chose dans ta hutte maritale qui se nomme Olaf Piceaerd et qui a cinq ans si je ne m’abuse...Lâcha-t-il quelques secondes plus tard, lui comme son cousin Tyr ont été les enfants les plus sages de ce monde dernièrement...
-Mon petit Bonhomme de neige sera mieux avec Amarok...C'est ce qu'il avait dit une fois, après tout ! S'il te plaît Pierre arrête de contester ce que je te demande et ouvre-moi le passage! Clamai-je bientôt avec impatience.
Craignant encore qu’il dise non, je fus tout de même en paix de le voir fléchir quelques secondes plus tard.
-Tu sais quoi ?! D'accord ! Déclara-t-il, quand on est idiot autant s'en rendre compte par soi-même ! Tu n'oublieras pas cependant de me dire comment ta femme a réagi quand elle apprendra que tu as abandonné votre fils !
-Je ne vais pas l’abandonner puisqu'il va être avec son parrain, rectifiai-je agacé.
-Oh oui, ça change tout...Il n'a pas du tout besoin de la présence de son père après avoir déjà perdu sa mère, renchérit-il à nouveau en me défiant du regard.
Las de ses paroles qui me meurtrissaient au plus profond de mon âme, je préférais évincer la question de notre cadet pour l'instant. A quoi bon essayer de l'élever quand je n'étais pas apte à le faire pour moi ?! Il avait tout un monde bien plus compétent pour s'occuper de lui comme cela avait déjà été le cas durant les années où j'avais attendu ma Anna d'amour dans l'Helveg. C'était affreux ne serait-ce que le penser mais je tenais plus à sa mère qu'à lui car j'avais trouvé depuis bien longtemps comment la satisfaire elle...
Voyant que Pierre attendait toujours, je répétai alors :
-Bon ! Tu m'ouvres ou pas ?!
Il n'en fit rien. Dépité, il se contenta plutôt d'hocher la tête et murmura :
-Tu es définitivement trop borné pour que je te raisonne, jeune Sappos ! Tu sais quoi ?! À toi de te débrouiller tout seul ! Quand on est couillon et qu’on a des idées hallucinantes autant chercher les solutions par soi-même ! Pour ma part, là, tout de suite, maintenant, j’aurais bien envie de t’étrangler...Mais je crois qu’il est plus urgent pour moi d’aller gérer les commandes de Noël... Il faut bien que quelqu’un fasse ça aussi...Ce temps de l’année approche au cas où tu l’aurais oublié ! Non ! Ne m’en dis pas plus ! J’entends bien...Pour ce rôle-là aussi tu es nul, archi nul !
Prenant cette remarque assassine trop à cœur, je conclus bientôt dans un cri enragé :
-Dixit celui qui est trop lâche pour pouvoir effectuer le seul cadeau qu’il y avait sur ma liste ! Tu n’es qu’un minable Pierre Sappos !
-Au risque de te décevoir tu n’étais pas dessus cette année ! Sur ce ! Bon vent ! Conclut-il.
Me laissant en plan, il partit en grandes enjambées et s’essouffla jusqu’à ce que je ne le vois plus. Me sentant effectivement inepte à la suite de cet échange, je restai silencieux pendant de longues minutes avant de me résoudre à retourner voir le reste de la famille pour m’expliquer avec eux...
-Whoua ! Quelle brute ce Pierre ! Je vais pas pouvoir m’assoir pendant une semaine ! Beugla mon grand Militaire en se frottant encore le derrière après la correction qu’il venait de subir.
-Tu devrais avoir l’habitude par rapport à moi ! Renchérit aussitôt Amarok sur le ton de la plaisanterie, bien que lui-même se frotta avidement les fesses.
-C’est bien fait pour vous ! Vous n’êtes que deux imbéciles ! M’exclamai-je en observant Rocco qui s’était enfin calmé dans les bras de ma chère Nordlys.
-Ma Grosse Gaga a raison ! Vous n’en avez pas eu assez ! Joli Cœur est déjà bien sur les nerfs, ce n’était pas la peine d’en rajouter ! Grinça à son tour Ylva.
-Ouais, on sait...De toute façon, vous n’avez toujours défendu que le Moc...Maugréa derechef mon filleul.
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’Iduna lui assena une tape sur la tête avant de le gronder :
-Ah non, jeune homme ! Ton chantage affectif ne marche pas avec moi ! Si ton frère avait ton soutien ça irait déjà mieux !
Prêt à réfuter, le fils Lorcus finit par baisser les yeux et murmura :
-Oui...Excuse-moi Maman...
-Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire mais à Elysia ! Répliqua-t-elle sévère, tu te débrouilles comme tu veux, mais vas le chercher et présente-lui tes excuses !
-C’est valable pour toi aussi Pieter Piceaerd ! Rugis-je en fixant méchamment mon aîné.
Disciplinés, nos deux garçons se lancèrent bientôt un regard embêté avant d’acquiescer. Ils étaient donc sur le point de partir retrouver notre petit Chamane quand ce dernier entra de lui-même dans la maison. Pas serein, il avança à tâtons jusqu’à nous et évita de son plein gré les regards furieux de mes deux sœurs de cœur avant de s’abaisser face à Rocco. Toujours bien effrayé par ce qu’il nous avait raconté, l’enfant se raccrocha avec force à sa mère alors que mon beau-fils, rouge de gêne, finit par bredouiller :
-Je...Je suis vraiment désolé bonhomme...Je...Je n’aurais pas dû te...Te crier dessus...Ni te taper...
Farouche, le fils de ma chère Nordlys ne répondit pas tout de suite et continua de le regarder d’un œil calculateur. Plissant le front avec complexité, il termina par chuchoter d’une toute petite voix :
-Alors tu n’es plus fâché Grand Frère ? Tu m’aimes toujours finalement ?
Elysia sursauta immédiatement face à cette réaction inattendue. Incapable de répondre, il hocha la tête et lui ouvrit grand ses bras afin qu’il puisse s’y engouffrer en toute sérénité. Retrouvant ensuite un côté paternel mon gendre lui murmura des « pardon » à répétitions qui firent fondre Ylva. Toute aussi émue, Iduna se radoucit et se tourna vers nos aînés avant de reprendre :
-Voilà ! C’est comme ça qu’il faut faire ! C’est pourtant pas bien compliqué !
Boudeurs, Pieter et Amarok s’approchèrent alors de lui. Les toisant d’abord d’un œil soupçonneux, il accepta tout de même la poignée de mains qu’ils lui offrirent quelques instants plus tard.
-Ho ! Ho ! Ho ! Mais quel doux parfum que celui de la réconciliation ! N’est-ce pas, mesdames ?! S’écria aussitôt Pierre qui apparut à son tour dans l’encadrement de la porte.
Mes meilleures amies et moi approuvâmes avec force et je renchéris alors un brin moqueuse :
-Viendrais-tu pour nous distribuer les cadeaux en avance ?
-Hum...Oui et non ! Disons que j'ai un présent commun pour vous tous...C'est ce qu'on pourrait appeler une bonne nouvelle ! Souhaitez-vous l'entendre ? Renchérit-il.
-Bien évidemment ! Clamèrent nos voix à l’unisson.
-Parfait ! Reprit Pierre, voilà ! Comme vous le savez tous ici, notre chère Anna d’Arendelle repose désormais dans le Nifflheilm avec l'autre partie d'elle-même qui est beaucoup plus caractérielle !
-Oui jusqu’ici on suit bien...Et donc ? M'impatientai-je.
-Et donc j’ai eu un message de cette charmante demoiselle ! Dit-t-il encore d'une voix mystérieuse.
-Qui est ? Questionna Ylva tout aussi surexcitée que nous tous, Ooooh laissez-moi deviner ! Ce crétin de Yuma a enfin réussi à accomplir une thérapie sur elle ?!
-Presque la Naine ! Presque ! S'exclama-t-il amusé, notre cher Lorcus progresse à ce niveau-là car il a enfin réussi à déterminer pourquoi elle avait tant de rancœur !
-Ah oui ? Et pourquoi alors ? L’interrogeai-je à mon tour.
-Je vous en ferai le récit après ! Mais avant je tenais à vous dire que la visite par voyage astral de l’autre jour de notre Petite Gaga a porté ses fruits ! En lui donnant les trois mèches de cheveux dont elle avait besoin, la voilà remise sur pieds dans sa propre vie.
Ne souhaitant pas y croire dans un premier temps, nous poussâmes bientôt un cri de joie face à cette avancée inespérée...
-Tu vois jeune Sappos qu'il est important de ne jamais perdre espoir ! Souleva-t-il encore en offrant un clin d'œil à Elysia, tu n'es peut être pas si indigne de ton rôle de légende de Noël finalement.
Pensif, mon Gendre acquiesça alors qu'Ylva, fidèle à elle-même rétorqua :
-Mais du coup, mon brave Pierre, vous êtes en train de me dire que j'ai loupé les retrouvailles du Montagnard et de sa Furie Rousse ?!
-Oui Maman ! Y a que Rita et moi qui les avons bien espionnés entre deux étreintes et elle a tout griffonné sur un cahier ! Répondit Rocco, heureux d’intervenir.
Grimaçant légèrement ma chère Nordlys reprit bientôt :
-Parfait mon petit Séducteur...Mais Maman va quand même aller jeter un coup d'œil par elle-même !
Nous faisant donc faux bonds, elle implora rapidement Iduna de la suivre pour que cette dernière puisse activer le souvenir.
-Excusez-nous ! Gloussèrent-elles avant de partir comme des fofolles.
Tout aussi consterné que nous, le premier Sappos dit alors amusé :
-Hum...Cette Naine...Elle ne changera donc jamais ?!
-Oh que non ! Ris-je, et maintenant si tu nous disais ce qui rendait cette petite Anna si méchante !
En bon conteur, l'ancien père Noël prit son temps et entra dans de nombreux détails.
Il était surtout question de séparation...De ma petite Iduna et d’Agnarr qui l'avaient éloigné d'eux pour prendre mon autre arrière-petite-fille sous son aile...Une Emma...Encore...Refroidie, Anna s'était enfermée dans un monde qui n'avait été que mensonge depuis le départ et la seule en qui elle avait réellement cru, l'avait déçu...Sans compter sur mon ignoble première ancêtre qui avait mêlé son grain de sel en s'infiltrant dans ses rêves pour lui promettre tout et n'importe quoi...La Jolie Rousse n'avait pas marché mais couru...Rattachée à cet espoir...Concrétisant ainsi le drame qui avait fait basculé tout notre Hellheilm. Ma Grande Chamane avait été poignardé à tort tout comme cet enfant qui ne voulait rien de plus que soigner son pauvre cœur rempli d'amertume...
-Voilà pourquoi les deux sont liés et pourquoi il est compliqué pour notre Mère Noëlle actuelle de sortir des limbes, conclut Pierre dans un silence mortel, Yuma fait son maximum... Mais il ne faut pas oublier que c'est Rocco qui les délivrera toutes les deux ! Grâce à notre jeune Sappos !
Me tournant subitement vers Elysia, je lui lançais un regard plein d'espoir alors que ce dernier reprit :
-Nous ferons au mieux !
-A la bonne heure...Je préfère t'entendre dire ça ! Reprit son premier ancêtre, bien, tu vas donc pouvoir reprendre l'entraînement avec ce petit gars mais avant je te permets une pause à l'Engel Død...Un homme qui se trouve dans la même situation que toi, t'y attends...Vous pourriez discuter...Cela vous ferez du bien à tous les deux ! Alors vas-y et prends ton temps...Rocco sera toujours prêt quand tu reviendras.
-Oh que oui ! Lâcha le petit avec la même détermination que sa mère.
Bien qu’étonné, mon Gendre disparut bientôt de la hutte alors que je partis moi-même avec Amarok et Pieter rejoindre les enfants qui devaient faire tourner mon bel Olaf en bourrique.
Cela faisait dix minutes que j’attendais Pierre Sappos dans l’auberge malfamée d’Arnevik. J'ignorais pourquoi il m'avait donné rendez-vous dans un endroit aussi sordide mais fidèle à mes principes, j'étais allé m’assoir autour d'une table en l'attendant.
A ma grande surprise, ce ne fut pas lui qui se présenta mais mon beau-père qui entra bientôt dans le bar et se fraya un chemin. Me rappelant soudainement que c'était dans ce lieu que ma belle Iduna avait vu le jour, je demeurai stoïque alors qu’il m’aperçut enfin.
-Moustache Junior...Qu'est-ce que...Qu'est-ce que vous faites là ?! Demanda-t-il dépité.
-J'attends votre ancêtre Mouton Hihi...Il m'a donné rendez-vous, expliquai-je désemparé.
-Ah...C’est donc vous que je dois voir, dit-il ennuyé.
-Cachez votre joie, maugréai-je un peu vexé.
S'asseyant contre son gré, il appela rapidement une serveuse qui vint lui faire la bise avant de repartir sous mes yeux soupçonneux.
-Je nous ai commandé deux camomilles...Cela avait l'habitude de faire rire mes camarades quand je faisais ça parce que c'était Marraine Ylva qui s'enquillait la bouteille d'hydromel à elle seule et qui était totalement sobre après...Hum...Pardon...Je ne suis pas là pour discuter du passé...Pierre a dit que je trouverai du réconfort auprès de vous.
-Auprès de moi ?! Répétai-je avant de réfléchir un instant, oui...C'est pas idiot...Après tout nous avons un intérêt commun...Nous n'avons plus femme...
-Oui, alors, on va les choses à plat tout de suite ! Je ne veux pas de détails concernant vos exploits avec mon Ange de l’Air ! Railla-t-il tout de suite, vous parlez tout de même de ma fille donc il se pourrait que mon poing parte sans s’en rendre compte...
La remarque m’amusa et je murmurai derechef avec flegme :
-Soit...Parlez en premier dans ce cas Mouton Hihi, je suis une oreille attentive...J'ai l'habitude d'écouter les plaintes de mes sujets et les traiter !
-Comment faites-vous ? Demanda-t-il aussitôt.
-Comment fais-je quoi ? Réitérai-je.
-Pour rester si serein tout en sachant que vous avez attendu ma Iduna durant plus de trente ans et qu’elle vous a à nouveau filé entre les doigts !
-Eh bien...Je me raccroche au fait qu'elle est heureuse avec sa famille...Et je sais pertinemment qu'Antoine prend bien soin d'elle...Pour rien au monde je n'aurais aimé la savoir triste à pleurer sur mon sort.
-M'inculpez-vous d'avoir imposé cela à Anna ?! Renchérit-il sur la défensive.
-Bien sûr que non...Chacun fait comme il veut...Comme il peut...Je n'étais pas le premier choix de ma femme...Il aurait été inconvenant pour moi d’imposer mes volontés en lui disant qu'une fois mort elle n'aurait pas le droit de se remarier et notre fils d’avoir un père de substitution.
-C’est sûr que vu comme ça, rumina-t-il, mais tout de même...De savoir qu’un autre homme la touche...ça...ça ne vous gêne pas ? Je...Il m’arrive encore d’avoir envie de battre mon frère à mort en sachant qu’il avait fait du mal physiquement à votre Belle-Mère.
Haussant à nouveau les épaules, j’expliquai une nouvelle fois sans états d’âmes :
-Iduna ne m’appartient pas, pas plus qu’à Antoine...J’ai bien profité de mes doux moments passés avec elle...Et je sais que j’en aurais à nouveau quand elle sera là...Alors non...Cela ne me gêne pas...Pardon d’insister...Mais si elle est heureuse comme ça, je le suis aussi, je sais qu’elle lui a parlé de moi comme Belle-Maman avait parlé de vous à Olaf, ce qu’il faut, c’est ne pas perdre espoir même quand vous avez l’impression que tout s’écroule...C’est la vie qui m’a appris cela et je n’en suis pas mécontent...Au fond, je n’ai rien de pénible à faire, j’attends ma femme en étant entouré des miens...Il y a pire comme pénitence !
Comprenant au regard de mon beau-père qu’il n’avait pas vu les choses sous cet angle, je fus satisfait de le voir me tendre la main quelques secondes plus tard en murmurant :
-Je suis content que vous fassiez partis de notre famille Roi Agnarr.
Scellant un nouvel accord, nous partageâmes un verre en toute amitié avant qu’il reparte dans un nouveau souffle.
Alors que j'avais enfin échappé à cette gourde de Tatiana, je me mis en quête d'aller tuer Ylva Nordlys bien que cela soit un concept ! Préparant donc activement ma vengeance, j’allais l’attendre de pieds fermes dans la Galerie des Souvenirs à l'heure habituelle où nous nous donnions rendez-vous. Quelle ne fut pas ma surprise de la trouver avec son imbécile de femme en train de se rincer l'œil sur un souvenir qui avait l'air alléchant d'après les cris que l'on pouvait entendre...
-Tu veux déjà partir ma Reine ? Demanda-t-elle aussitôt alors qu'elle était sans aucun doute en train de copier soigneusement ce qu'elle voyait sur l'écran.
-Ce n’est pas contre toi, Ylva mais je commence à avoir mal aux jambes ! Tu n'as donc aucune pitié pour moi ?! Grommela-t-elle.
-Bien sûr que si ma petite femme chérie ! Va à la hutte je te rejoins très vite ! Susurra la Naine alors que j'eus un haut le cœur.
Se croyant seules au monde, elle lui tripota bientôt les seins avec passion. Franchement c'est pas possible d'être sans gêne ! T'es pas aidée ma pauvre Emma ! T'es pas aidée ! Pensai-je en manquant de vomir.
-Je t'attendrais dans le lit...J’ai une soudaine envie...De sucette ! Nota-t-elle alors qu'elles se donnèrent encore un tendre baiser.
Il s'en fallut de peu pour ne pas que cette garce de Sappos me voit et j’observais sa silhouette longiligne déambulait avec grâce vers la sortie du tunnel tout en me demandant comment elle pouvait être la descendante de l'autre gros empoté qui me servait de mari. Oh qu'importe Emma ! Tu as bien un pachyderme comme représentation des Piceaerd, toi...Songeai-je encore tandis que mon esprit projeta une image de l'autre grosse vache d'Helga...
Bien...La gourde d’Iduna étant partie, je pus enfin m'approcher de la petite peste qui avait repris ses gribouillages tout en continuant de zyeuter le souvenir. Avançant à tâtons et sans un bruit, je fus bientôt derrière elle et étais prête à enserrer mes mains autour de son cou quand elle déclara soudain sans être perturbée :
-Bravo à vous ! Vous avez précisément mis 18 jours, 23 heures, 45 minutes et 53 secondes pour vous échapper du château des îles du Sud...Alors ? Vous avez pu vous expliquer avec la reine mère ?!
Consciente qu'elle venait de me gâcher mon effet, je laissais retomber mes mains et grommelai :
-Je te jure que si tu me refais un coup pareil, je t'enverrai dans les limbes pour que tu ailles tenir compagnie à ton idiote de filleule, la Naine !
-Ah bah non ! Si vous voulez vraiment faire plaisir à quelqu’un, déplacez-y plutôt Joli Cœur ! Renchérit-elle, il paraît qu'il a demandé à Pierre de l'y envoyer ce matin pour rejoindre sa belle... Franchement ces deux-là sont trop mignons vous ne trouvez pas ?! On a toujours l'impression qu'ils s'aiment comme au premier jour.
-Écœurant, oui, plutôt...Ruminai-je avant de comprendre le sens de ses paroles.
Allons donc cet imbécile d'Elysia était à ce point désespéré pour vouloir sauter dans les limbes et rejoindre l'autre merdeuse d'Anna Piceaerd... Voilà bien une idée idiote...Maugréai-je intérieurement avant qu'un nouveau plan surgissent dans mon esprit...Oh oui...Voilà bien une idée idiote, me répétai-je bientôt en ricanant. Tourmenter un par un tous les rebus de cette famille jusqu'à ce qu'ils aient eux-mêmes l'envie d'en finir...C'était pas idiot...Et cela me permettrait de gagner du temps pour retrouver la petite salope d'Anna d'Arendelle qui m'avait échappé... Soudain déçue que la Naine ne m'accorde pas plus d’importance, je lui lançai encore sur un ton débridé :
-Qu'est-ce que tu fais à la fin ?! Bon montre-moi parce que là c'est très loin d'être du Balke...
-Oh mais je vous en prie ! Quelque chose me dit que ça ne va pas vous plaire ! Pouffa-t-elle.
-Rooo mais qu’est-ce que tu racontes encore ?! Bougonnai-je avant de comprendre de qui il s’agissait.
Non ! Impossible ! La garce rousse ne pouvait pas être réveillée ! Oh mais si elle l’était visiblement sous les coups de l'autre cul terreux qui lui servait de mari...Où avais-tu foiré Rita ?! J’avais placé tous mes espoirs sur toi ! Cela avait pourtant marché au départ puisqu’elle avait réussi à faire chouiner sa de bonne à rien de grande soeur ?! Oui ! Cela avait été un de mes derniers exploits avant d'apprendre qu'Anna avait quitté les limbes... Et maintenant elle était réveillée et l’autre qui demeurait toujours introuvable...
Pas de panique Emma ! Ne te laisse pas submergée par tes émotions ! Me convainquis-je, va voir déjà l’autre andouille de Sappos pour commencer.
-Bah dis donc ! Même pas un petit début de crise ! Bravo ! C'est qu'on progresse ! Me titilla à nouveau Ylva en se mordant la lèvre pour ne pas rire à sa pitrerie.
-Je suis lasse de tout ça, grommelai-je en lui retendant son cahier, et je dois bien l'avouer la Naine, tu as gagné pour le dessin du jour puisque je n'ai aucun croquis...
-Vous ferez mieux la prochaine fois, minauda-t-elle en retournant à l'image des coups lents et répétés que produisait le laideux montagnard sur les fessiers de sa rouquine tempétueuse...
-Bien...Je te laisse alors...A demain soir...Conclus-je.
-Oui...À demain soir, répéta-t-elle sans grande ambition car occupée.
Cela m'arrangea et je la quittai rapidement pour me glisser à la hutte des frères Sappos qui avaient couché les deux morveux endormis qui leurs servaient de fils.
-Dors mon petit bonhomme de neige...Papa est égaré...Mais Papa veillera toujours sur toi quoiqu'il arrive, murmura alors Elysia en frôlant les boucles blondes de son garçonnet.
-C'est ce qu'on va voir, raillai-je, en le suivant ensuite de près jusqu'à ce qu'il entre dans sa chambre.
Fatigué, il s'étira et était sur le point de se déshabiller lorsque je me montrais enfin à lui.
-Bien le bonsoir ! Clamai-je alors qu'il se pétrifia.
-Toi...Sale chienne...Comment oses-tu venir m'aborder chez moi ?! Pesta-t-il pourtant doucement pour ne pas réveiller les enfants.
Vif, il essaya de se jeter sur moi pour me ruer de coups mais je l'esquivai avant et renchéris :
-Oula, oula, cesse de t'agiter comme un mouton aux aguets, tu me fais de la peine...D'autant plus que je ne suis pas là en ennemie...
-Mon œil oui ! Ragea-t-il, sors de chez moi dans ce cas ! Je ne veux pas discuter avec toi!
-Oh...Dommage...Moi qui pensais que tu avais envie de rejoindre ta femme et que c'était ton vœux le plus cher.
Surpris que je le sache, il hésita tout de suite et j’ajoutais pour porter Pierre en porte à faux :
-N'oublie pas que j'étais Mère Noëlle au départ...Je devine sans peine les souhaits et les chagrins de tous les enfants, y compris le tiens...Alors dans ma grande sympathie...Je veux bien faire une exception pour toi à l'approche de cette fête et te permettre de passer une nuit avec ta femme.
-Tu penses sincèrement que je vais te croire ! Je suis bête mais pas jusque-là, ronchonna-t-il, allez...Fiche-moi le camp d'ici et retourne à tes sombres desseins...
Perspicace, je reconnus effectivement que je l'avais sous-estimé mais n'abandonnai pas pour autant. Usant de mon fouet, je formais bientôt un cercle sur le sol et le lieu maudit se matérialisa. Faisant celui qui s'en fichait , Elysia fut tout de même subjugué en entendant bientôt la voix de sa chère et tendre qui se questionna soudain :
-Que se passe-t-il ? On dirait une ouverture ?! Mais...Il n'y a personne ?!
Fébrile, je crus que ce jeune sot allait me faire une syncope. Il ne mit pas longtemps avant de mordre à l'hameçon et haleta :
-Ma Anna d’amour...C'est...C'est moi !
-Mon Elysia ?! L'appela-t-elle alors d'une voix vibrante, mon Elysia...Ce...C'est vraiment toi?! Que se passe-t-il ?!
Voulant lui répondre, il n'en eut pas le temps que je détruisis précipitamment le cercle du fouet.
-Non ! Remets-le ! Cria-t-il.
-Ta ta ta...Je ne le ferai que si tu décides de sauter jeune Sappos ! Commentai-je avec un rictus démoniaque, il n'en tient qu'à toi...Une phrase et je le remets...Et tu pourras passer toute une nuit auprès de ta femme...A l'entendre...La voir...La toucher...
Fiévreux, il eut bientôt les gouttes de sueurs qui lui descendirent sur le front mais son choix ne mit pas trop longtemps à être fait.
-Ce...C'est d'accord ! Allez ! Mets-le maintenant ! Me pressa-t-il d’une voix de plus en plus agressive.
Surexcitée de le voir succomber à son addiction, je m'exécutai et rouvris le passage en quelques secondes.
-Elysia ? Elysia tu es là ?! Appela à nouveau Anna au bord du désespoir.
-Oui...Oui mon amour...J'arrive ! Clama-t-il.
J'assistais à la scène plus éblouie que jamais, extrêmement fière de voir que ma victoire était on ne peut plus proche.
5 PDV ce soir comme dit dans le commentaire ci-dessus
Bonne lecture !
Chapitre 28 : Choix :
DANS L’HELLHEILM...
-Madame Nordlys...Il est temps de vous réveiller, susurra ma femme chérie à mon oreille.
Comme un matin sur deux son souffle me produisit des frissons de plaisir dans tout le corps et comme un matin sur deux, je ne trouvais rien de mieux que lui rétorquer :
-Comment veux-tu que je n’ai pas envie de rester dans le lit quand tu mets ta poitrine juste sous mon nez ?!
Accentuant mes dires en lui embrassant un mamelon, je fus très déçue quand elle s’éloigna de moi avant de reprendre :
-Et comme ça c’est mieux ?! Regarde ! Je cache tout !
Vive, elle attrapa alors son corset et ses seins disparurent dans le néant de ses lacets en satin. Lui offrant une moue mi-boudeuse, mi-amusée, je me résignais à me lever à mon tour et m’habillai tout en ronchonnant :
-Pourquoi ne peut-on jamais profiter de la grasse matinée, ma Reine ?
-Hum...Laisse-moi te rafraîchir la mémoire...Nous avons nos deux plus jeunes enfants sur le dos ! A la différence près que le tien a dix ans et le mien vingt...Rit-elle.
-Ah oui ! C’est vrai que Joli Cœur vient récupérer mon petit Séducteur... Notai-je alors qu’Iduna acquiesça.
-...De plus, il me semble aussi qu’Helga et Olaf nous attendent pour le petit déjeuner ! Continua-t-elle.
-Certes, certes ! Il vaut mieux y aller avant que ma Grosse Gaga n’engloutisse le tout ! C’est vrai ! Tu as raison ! Tu es vraiment très douée ma petite femme chérie ! Clamai-je en allant enlacer sa taille pour lui réclamer un baiser.
-Hum...N’en fais pas trop non plus Madame Nordlys, susurra-t-elle en déposant activement ses lèvres sur les miennes.
Etonnée qu’elle ne dise trop rien car j’usais à chaque fois de cette tactique pour pouvoir à nouveau la déshabiller, je commençai donc à lui faire des papouilles sur les bras pour pouvoir mieux attendre ses seins...Oh oui...Cela commençait bien...Même très bien...Prolongeant notre embrassade, nous nous caressâmes lentement si bien que j’avais déjà glissé mes doigts entre ses omoplates quand un bruit de porte qui s’ouvre fort nous coupa net dans notre élan. Mon filleul ne mit pas longtemps à pointer le bout de son nez en nous dévisageant à la fois avec dégoût et envie. D’une humeur de chien, il beugla soudain furieux :
-Ah vous êtes là ! J’aurais dû m’en douter ! Bon ?! Il n’est pas encore réveillé Rocco ?!
Me retenant de rire, je relâchais bientôt sa mère pendant que cette dernière déclara tout de suite :
-Bonjour mon petit Chamane...Toujours aussi aimable à ce que je vois !
Lui lançant sans attendre un regard noir, il bougonna encore :
-Oui bah...Euh...Je le serai quand ma Anna d’amour sera revenue...Et je sais pas si vous l’avez remarqué mais ce n’est toujours pas le cas !
Amusée en comprenant qu’il avait de plus en plus de mal à tenir sexuellement, je soufflai à mon tour pour essayer de le détendre :
-Oh ! Crois-moi, Elysia ! Je suis toute aussi impatiente que toi, de fêter vos retrouvailles avec ta Belle ! A votre instar, je n’aurais plus de mains le lendemain !
Cela ne le fit pas plus rire et il ronchonna d’une voix encore plus désespéré :
-Ce n’est pas drôle Marraine ! Désolé ! Mais c’est comme ça ! Bon il est réveillé ou pas Rocco ?! C’est pas vrai ! On aurait dû commencer l’entraînement il y a deux heures déjà !
Ce regard en manque...La dernière fois que je l’avais vu ainsi c’était à l’Engel Død quand il était exilé...Et Dieu qu’il en avait fait des malheureuses durant cette période-là...Hum...Ce n’était toutefois pas une raison pour prendre mon fils en bouc émissaire !
Secouant vivement la tête pour revenir à l’instant présent, j'étais donc sur le point de me fâcher quand mon petit garçon arriva de lui-même dans la pièce en criant, fou de joie :
-Maman ! Maman ! Maman ! J'ai revu Rita cette nuit ! Oui ! J'ai revu mon amoureuse !
-Oh mais quelle merveilleuse nouvelle mon Rocco ! Clamai-je très heureuse pour lui, même si je ne souhaitais toujours pas de détails sur d’éventuelles retrouvailles charnelles.
Passant rapidement une main dans ses cheveux pour le féliciter, je n’eus pas l’opportunité de lui en dire plus qu’Elysia, encore plus dégoûté d’avoir appris cela, reprit aussitôt d’un ton sec :
-Ce n’est pas le plus important pour l’instant ! Tu nous raconteras tout ça plus tard ! On y va maintenant ! Nous sommes en retard !
Prêt à lui agripper le bras, mon petit Séducteur ne se laissa pourtant pas faire et se déroba avant de répliquer :
-Non ! Attends, Grand Frère ! Je voulais aussi dire à Maman que j’avais également vu Yélana!
Mes yeux s'illuminèrent aussitôt de joie à la mention de ma fille et je lui demandai d’une voix pleine d’émotions :
-Oh ? C'est vrai ?! Tu as rencontré ta grande sœur ? Comment cela s’est-il passé ? Que t’a-t-elle dit ?
Contre toute attente ses joues virèrent au rouge et je le sentis subitement gêné. Je compris sans mal pourquoi lorsqu’il bafouilla quelques secondes plus tard :
-Euh...Eh bah...Faut pas le prendre mal...Mais pour tout t’avouer Maman...Elle a pas été très gentille avec moi ! Elle a fait que me gronder !
Manquant de glousser comme une dinde face à sa réaction, j’ajoutai tout de suite pour le rassurer :
-Oh ce n’est rien ça, Rocco ! C’est son état naturel ! Ma Beauté a toujours été ronchonne...
-Et encore ! Je te parie tout ce que tu veux que tu l’as vu sous son meilleur jour ! Intervint Iduna pour le mettre aussi à l’aise.
-Bah, je sais pas, mais en tous cas, elle a dit que j’étais pas le têtard le plus vif de ma portée le jour où Papa et toi vous m’avez créé...Enfin un truc comme ça, bredouilla-t-il derechef.
Cette fois ma femme et moi n’y tînmes plus et partîmes dans un fou rire commun qui agaça une fois de plus mon filleul. Ce dernier ne partageant toujours pas notre bonne humeur, continua de fusiller mon fils avec impatience tout en se tapotant violemment les doigts sur son autre bras pour lui faire comprendre qu’il voulait qu’ils y aillent. Loin de s’en apercevoir, Rocco ajouta sur un ton naturel :
-Ah ! Je savais que vous ferez rire ! Mais de toute façon, après tout, moi je m’en fiche qu’elle était un peu grincheuse, parce qu’après je lui ai quand même fait un gros câlin ! Et même qu’elle a dit que je te ressemblais Maman parce que je parlais de sexe sans m’en rendre compte...Mais c’est un peu idiot parce qu’on sait tous que toi, tu n’aimes pas trop parler de ça ! A croire que grande sœur, elle te connaît pas tant que ça !
Manquant cette fois de m’étouffer, je jouais tout de suite les innocentes et répétai rapidement :
-Eh oui, mon petit Séducteur ! Tu as amplement raison ! Mais ça, c’est parce que ça fait longtemps que ma Yélana ne m’a pas vu, c’est pour ça !
-Et voilà...Encore un pic pour dire que je ne suis pas à la hauteur, grommela aussitôt Elysia.
-Hein ? Quoi ? Mais non Joli Cœur...Bredouillai-je gênée qu’il l’ait compris ainsi.
-Mais oui ! Qu’est-ce que tu racontes Grand Frère ! Maman ne disait pas ça pour toi ! Intervint encore Rocco.
Vif, il se pencha ensuite à son oreille pour chuchoter :
-D’ailleurs Maman elle ment un peu quand elle dit qu’elle n’aime pas ça parce que je l’ai déjà vu faire des bisous à Marraine et même plus...Une fois elle lui a mangé la sucette...
-Manger la quoi ?! S’étrangla aussitôt ma douce femme tandis qu’Elysia ouvrit des yeux exténués.
-Manger la sucette Marraine ! C’est Alexandra qui m’a appris cette expression parce qu’elle dit que c’est ce que Tonton Pieter fait à son Papa Niklas ! Et même que Rita elle a fait pareil avec moi ! Répondit-il du tac au tac.
-Merveilleux esprit que celui d’un enfant...Railla tout de suite Joli Cœur avec ironie, pire que sa mère celui-là ! Bien...A présent que tout est dit, pourrais-tu, je te prie te dépêcher de t’habiller ! Nous avons entraînement ! Je ne me répèterai pas !
Le sentant tendu, Rocco se raccrocha immédiatement à moi et se tourna ensuite vers lui avant d’ajouter :
-T’as pas l’air content Grand Frère, aujourd’hui ! Je...Je crois que je préfèrerais travailler avec Pieter et Amarok !
La phrase le blessa outrageusement mais je décidais de ne pas relever et lui frottai vigoureusement le dos à la place tout en murmurant :
-Allez mon Petit Séducteur ! Joli Cœur a raison...Il faut lui faire plaisir.
-Exactement, grommela-t-il, c’est à moi que Pierre a donné la mission alors maintenant tu me suis ! Si tu n’es pas content, tu vois ça avec lui mais à ta place je ne contredirai pas la volonté du Père Noël !
Agacé, il partit ensuite précipitamment vers l’entrée de la hutte sous nos regards perdus et mon fils déclara encore :
-Il faudrait peut-être lui dire à Grand Frère, non ?
-Lui dire quoi mon Rocco ? Réitérai-je.
-Bah que c’est plus Pierre, le Père Noël...Répondit-il.
-Hum...Malin comme toujours...Non on va éviter de lui en faire part sinon il va être encore plus mécontent, murmurai-je en lui embrassant la joue...File à présent mon tout beau... Et n’oublie pas, si jamais tu sens qu’il est trop sur les nerfs, tu dis que tu veux arrêter et tu viens nous rejoindre chez Tatie Gaga, d’accord ?
Acquiesçant avec force, il nous enlaça tour à tour ma Reine et moi avant de conclure :
-Oui Maman ! A tout à l’heure !
Trottinant gaiement vers lui, nous les vîmes bientôt disparaître en espérant que tout se passerait bien.
****
ù-Grand frère ! Grand frère attends ! S'écria Rocco avant de m'entailler le bras, je suis prêt pour la leçon.
-Ah ! Tout de même ! Je préfère entendre cela ! Maugréai-je.
Ne lui adressant plus la parole, je l'entrainais alors vers une reproduction de la Plaine des Monolithes pour que nous commencions enfin notre échauffement.
-Tu sais, je ne voulais pas te froisser tout à l’heure quand je disais que je voulais aussi Amarok et Pieter...J’aime bien quand on s’entraîne tous les quatre...C’est comme ça d’habitude ! Du coup, pourquoi, ils ne sont pas avec nous ? Demanda-t-il.
Ah...Il tenait vraiment à ces deux imbéciles...Cela me vexa grandement et me fit repenser aux propos moqueurs qu’ils m’avaient sorti dès le réveil de ce matin. Mon regard se durcit immédiatement et je lui criai malgré moi :
-Bon, écoute Rocco ! Tu m’agaces avec toutes tes questions ! A t’écouter, tu n'es pas bien avec moi, tout seul ?! N’oublie pas que c'est moi ton professeur au départ et que c’est uniquement par ma grande gentillesse...Ou plutôt devrais-je dire ma grande naïveté que j’ai accepté qu’ils participent avec nous aux entraînements !
Irrité par ma propre nervosité, il renchérit tout de suite :
-Oui, oui je le sais tout ça, Grand Frère...Mais c’est juste qu’eux...Bah quand je fais mal...Ils...Ils me donnent pleins de conseils.
Et bim ! Encore une remarque qui leur donnait raison ! Le fusillant une nouvelle fois du regard, je crachais avec force :
-Ah c’est donc ça ?! Tu ne m'en crois pas capable ?! Tu penses que je suis plus nul, qu'eux ?!
-Non...Je...J'ai pas dit ça...bafouilla-t-il tout gêné, c’est juste que...Bah toi...Tu fais...Mais...Bah tu parles pas...Alors je sais pas trop si c’est bon ou pas bon...
-Ah ! Tu veux que je parle ! Grognai-je, parfait ! Alors mets-toi en position ! Pas la peine de s'échauffer !
Retrouvant une allure scolaire, il prit bientôt un air sérieux, se para de son bâton, me fit le signe du salue et ancra bien ses pieds au sol alors que j'essayai également de me concentrer sur l’instant. Hélas, j’avais beau essayer d’évincer les paroles titilleuses de mon frère et mon beau-frère, elles tournaient en boucles dans ma tête depuis qu’elles avaient été dites... T'inquiète le Moche...Si tu réussis pas à la ramener on pourra toujours s'en charger...Attention on ne dit pas que tu n'en es pas capable...Mais ça fait des mois que tu le formes et pas une seule évolution à l'horizon...Pierre t'as peut être demandé à toi parce qu'il avait pitié de te voir te laisser dépérir...Cette mission au moins t'empêche de te lamenter sur le sort de ma pauvre soeur que tu n'as pas su protéger une fois encore...Et que dire de ma Yélana qui subit aussi ton incompétence en ayant été ramenée chez les vivants contre son gré...
Oh ! Et puis zut à la fin ! Assez Elysia ! Assez ! Me grondai-je alors que mon cerveau tentait de répondre aux coups impeccables donnés par le fils de Marraine. Prenant du terrain par rapport à mon jeu, je faisais à peine attention à ses gestes tandis que mon esprit continuait de se demander comment je n’avais pas étranglé ces deux crapules. Sans doute trop habitué à ce genre de comportement de leur part durant notre enfance et adolescence... Oui...ça devait être ça...Ils n’avaient pas trop été de deux pour me sortir les pires horreurs qui avaient pour but de faire rire...Hors le fait était là : Ce n'était pas plus drôle maintenant que durant notre jeunesse...Et pour cause ! Ça ne l’était pas pour une allégation : Je savais qu'ils le pensaient réellement.
De plus en plus haineux au fur et à mesure que je rebattais la scène, mes coups de bâton se firent plus fort à l'égard de Rocco. Il les loupa de justesse et me regarda bientôt avec des yeux terrorisés avant de s’arrêter sans un bruit.
-Qu’est-ce que tu fais ?! C'est comme ça que tu comptes te battre face à Emma ?! Grommelai-je, ne baisse donc pas le regard comme ça ! Tu es le sauveur ! Tu te dois d'être digne !
-Euh...Oui...Oui Grand Frère...Mais...Euh...Tu ne veux pas qu'on fasse une petite pause ? Demanda-t-il toujours penaud.
-Pourquoi faire ?! On vient à peine de commencer ! Serais-tu déjà fatigué alors que tu ne fournis aucun effort ?! Lançai-je encore sévèrement.
Déglutissant péniblement il finit par secouer la tête et murmura :
-Non...Non...C’est juste que...
-...Alors en garde ! Le coupai-je férocement, et fais gaffe à tes jambes ! Elles sont molles ! Pense que ces appuis sont ta base !
Hochant vivement la tête, il se remit en position et le combat reprit. Je n'y fis pas plus gaffe que le précédent. Me montrant de plus en plus violent à l'égard du fils d'Ylva, je m'acharnais sur lui avec une dextérité déconcertante...Sans tenir compte de ses remarques...De ses supplications...
-Aïe...c'était mon doigt...Pleurnicha-il.
Il se plaignit ainsi de sa jambe, son dos, ses fesses, bref tous les endroits où je le touchais sans faire attention à ma force. Bien au contraire, l’entendre me rendait de plus en plus violent et je n’avais de cesse de le réprimander sans interruption :
-Arrête de chouiner Rocco ! Tu crois que cette garce de Mère Fouettarde se préoccupera de savoir si elle t'a fait mal physiquement ?! Non ! Elle se contentera de t'abattre comme un vulgaire moucheron si tu n’es pas résistant ! Sois un homme un peu ! Mince !
-Mais...Je...J'ai seulement dix ans, Elysia...Bafouilla-t-il au bord des larmes.
Oui ! C'était bien ça le problème ! Nous formions le duo le plus idiot du monde ! Moi vingt ans, d’une impuissance considérable et un garçonnet qui n’y connaissait rien à la vie... C’était inscrit de partout qu’il n’y avait aucune chance de sauver ma Anna d'amour ! Toutefois comme je ne voulais pas qu’il le sache, je le frappais encore de coups tout en réitérant :
-Tu es bien devenu un homme dans le corps que tu partages avec le prince Arnwald ?! Tu as bien fait et reçu des choses qu'un enfant ne devrait pas connaître, n’est-ce pas ?! Réponds-moi!
-Euh...Oui...Oui...Mais...Bégaya-t-il avant que son arme ne tombe.
-Il n'y a pas de mais ! Explosai-je soudain, maintenant tu me ramasses ton bâton et tu te bats comme il faut une bonne fois pour toute sinon je t'empêcherai de te régénérer dans le corps du souverain de Vassar !
La menace fut efficace même si j'allais beaucoup trop loin. Plus blanc qu’un linge, il n’osa pas contester et se présenta à moi dans un troisième salut alors que ses jambes et ses mains tremblaient de plus en plus de peur. Déstabilisé dès le départ, son équipement fut éjecté dès le deuxième coup. A bout de nerfs, je l’agrippai alors par le col de sa tunique alors qu'il me regarda à présent en pleurs.
-Par...Pardon...Grand...Frère...Je...Je vais recommencer...Mais...Ne m'empêche pas de vivre...Peina-t-il à dire.
-Pourquoi ferais-je ça ?! Pourquoi mériterais-tu de vivre plus que ma femme ?! Je vais te dire moi ! Tu n'en es pas digne ! Clamai-je en lui assénant une violente gifle sur la joue.
Le geste le surprit tellement qu'il éclata en sanglots et il me fallut plusieurs secondes pour comprendre ce que je venais de faire.
Venais-je réellement de frapper un enfant qui n’avait rien demandé de plus que de bien faire ?! Oui...Je n’étais qu’un monstre... Estimant que je tirerai rien de plus de cette leçon catastrophique, je maintins mon état second et le reposer au sol tandis qu’il fila sans demander son reste.
Et zut ! Il y avait plus grave encore... J’allais avoir affaire à la colère de Marraine Ylva...Elle avait beau être petite...Il valait mieux l’éviter... Trouillard, je préférais ne pas rester dans les parages pour qu’elle me trouve et jetais mon arme à mon tour au sol avant de me réfugier dans une zone neutre de l’Hellheilm.
A ma grande surprise, ce ne fut pas elle qui pointa le bout de son nez de longues minutes plus tard mais bien Pierre qui s’avança vers moi comme un renne en colère tout en s’exclamant furibond :
-C’est pas vrai ! Mais qui est-ce qui a bien pu me coller un crétin pareil comme descendant ?! ELYSIA SAPPOS, VIENS ICI TOUT DE SUITE !
Surpris par son ton, je n’osais pas contester et m’avançais vers lui à reculons. Furieux, il m’aida alors à venir plus vite en utilisant le fouet dérobé à Papa l’autre fois et cria à nouveau :
-Alors comme ça on fait pleurer un enfant alors qu’on accomplit soi-même mal son métier ?! Ton apprenti ne méritait ni ta colère ! Ni ton irrespect car il n’a commis aucune faute, triple buse ! Ce n’est pas non plus un garnement ! Et tu oses dire que tu as bien suivi notre formation ?! Laisse-moi rehausser le titre de Père Fouettard pour te prouver l’inverse, jeune Sappos !
Impétueux, il me balança d’abord un morceau de charbon à la figure avant de me donner un violent soufflet à son tour. Peinant à croire que c’était son œuvre, je sentis très vite ma joue se chauffer et avec elle la désagréable impression que ses cinq doigts y étaient restés collés. Choqué par cette image bien loin de la bienveillance, je ne cherchais cependant pas à réfuter et demeurai silencieux alors qu’il continua :
-Bien...Voilà une bonne chose de faite ! Maintenant, tu vas me faire le plaisir d’aller tout de suite t’excuser auprès de ce pauvre Rocco sinon je pourrais bien passer au stade supérieur niveau correction et crois-moi tu ne veux pas la connaître ! N’oublie pas qu’Emma est ma femme ! Ne t’en déplaise !
J’aurais dû craindre son intimidation mais à la place, j’haussai les épaules par provocation et déclarai :
-De toute façon, c’est ta faute au départ...
Pas sûr d’avoir bien comprit, il ouvrit deux yeux ronds et ragea derechef :
-Je te demande pardon ?! Tu viens de dire quoi ?! Ma faute ?! Jeune Sappos tu vas vraiment te le prendre mon quarante-huit au derrière !
Serrant à nouveau les poings, je ne me démontais pas et lui lançai tout de suite un regard colérique avant de répéter à mon tour :
-Mais oui ! C’est toi, Pierre ! Qu’est-ce qui t’as pris de me donner cette mission ?! Tu savais très bien que cela ne fonctionnerait pas ! J’ai toujours été nul en tout !
Se tapant soudain la tête de désespoir, il faillit s’arracher les yeux et renchérit :
-Ah oui ! Donc j’ai vraiment affaire à un gros bébé !
-Ok ! Dis-je vexé.
Loin de l’arrêter, sa colère se libéra plus puissante et il ajouta avec véhémence :
-Par tous les saints qui puissent exister en ce lieu...Il ne t’est pas venu à l’esprit que c’est justement pour cette raison, parce que tu ne crois pas en toi, que je t’ai choisi jeune homme ?! A aucun moment tu ne t’es posé la question en te disant « ah tiens si ça se trouve il veut que je prenne confiance en moi ? » Non ?! Cela ne t’a même pas effleuré la caboche ?! Sérieusement, à aucun moment tu t’es dit « Je vais peut-être arrêter de me lamenter sur mon sort et me reprendre en main pour que ma femme soit heureuse quand elle saura que je me suis impliqué dans sa sortie des limbes ?! »...Suis-je donc encore trop crédule à ton égard ?! Car oui ! Je le répète moi aussi ! Monsieur Elysia préfère baisser les bras comme un gros bébé ! Et pire encore s’en prendre à plus petit que lui !
Déstabilisé, je blanchis d’un coup et m’énervai à nouveau :
-Je...Euh...Mais...Pourquoi est-ce que c’est moi qui prend, d’abord ?! Je ne suis pas le seul coupable dans toute cette histoire ! Si tu étais malin Père Noël, tu agirais en Père Fouettard auprès d’Amarok et Pieter pour leur expliquer qu’ils leur faillent aussi changer d’attitude car si je ne m’abuse ils ont également besoin d’une sacré correction !
-Oh ! Cesse de geindre ! C’est déjà fait ! Répliqua-t-il désespéré, ils ont aussi eu le droit à un recadrage digne de ce nom et tu peux être certain qu’ils ne t’embêteront plus à l’avenir !
Savoir cela me soulagea et je me mis bientôt à pleurer sans m’en rendre compte avant d’hoqueter un « merci » laborieux. Surpris par cette soudaine émotion, il fut sincèrement ému pour moi et retrouva aussitôt ses réflexes d’homme conciliant. Ainsi il me serra alors contre lui avant de reprendre plus calmement :
-On va réussir jeune Sappos...On va réussir...
Cela aurait dû m’apaiser mais son côté mièvre provoqua une nouvelle colère dans tous mes chakras et je le repoussai bientôt avant de crier :
-Non, Pierre...Je crois que tu me surestimes depuis le début...Tu...Tu as essayé de m’aider...Vous l’avez tous fait...Mais je ne peux pas...Je n’y arrive pas...Il faut vous rendre à l’évidence...Ce travail n’est pas fait pour moi ! Je...J’y ai beaucoup réfléchi et je crois malheureusement qu’il ne me reste qu’une seule solution pour éviter tout massacre à l’avenir !
-J’ai peur de ne pas bien te suivre une fois de plus jeune homme...Murmura-t-il.
-C’est évident pourtant ! Ruminai-je.
Mais il ne devina pas plus et me fit signe de poursuivre d’un geste de la main. Bien qu’anxieux par sa futur réaction, je lâchai derechef :
-Il faut que je rejoigne ma Anna d’Amour dans les limbes !
Etonné, il hocha immédiatement un hoquet de surprise et me regarda longuement avant de répliquer :
-On va faire comme si je n’avais pas entendu ta plus absurde idée de tous les temps !
-Ne te moque pas Pierre ! Je t’assure que j’y réfléchis depuis un certain temps déjà...C’est la meilleure des solutions ! Certainement la plus efficace pour tout le monde ! Soulevai-je avec conviction.
-Ah mais parce que tu y crois dur comme fer en plus ?! Renchérit-il abasourdi.
-Essaie de te mettre à ma place...Je...Je ne réussis à rien en restant dans l’Hellheilm...Tentai-je de me justifier.
-Que je me mette à ta place ?! Ah oui ?! Parce qu’aller dans les limbes auprès de ta femme, ça te permettra d’accomplir quelque chose ?! Tu es au courant que le sexe est banni de ce lieu ! Je dis ça, je dis rien puisque ça a l’air d’être la seule chose où tu réussis excellemment ! Explosa-t-il moqueur.
-Oh je t’en prie ! Je...Je ne pense pas qu’à ça tout de même, mentis-je en ayant imaginé des dizaines de fois de me retrouver au sein du corps d’Anna dans ce lieu désertique et sans âme.
-Donc tu ne comptes vraiment pas épargner ton plus vieil aïeul ?! Rétorqua-t-il d’une voix aigrie.
-Je...Je suis obligé de t’en faire part...Parce que...Comme cette garce de Mère Fouettarde...Tu...Tu es le seul capable d’ouvrir ce lieu-là... Maugréai-je.
-Parfait ! Donc tu comprendras tout à fait que je ne vais pas appliquer ton caprice ! Clama-t-il en tapant violemment dans ses mains.
Ce fut à mon tour de me rabougrir avec violence. Lui décochant à nouveau un regard noir, je me frottais rapidement mes mains sur ma tunique de colère et pestai encore :
-Bon sang de bon sang ! Donne-moi une seule bonne raison de rester là à être un incapable !
-Eh bien...Il y a quelque chose dans ta hutte maritale qui se nomme Olaf Piceaerd et qui a cinq ans si je ne m’abuse...Lâcha-t-il quelques secondes plus tard, lui comme son cousin Tyr ont été les enfants les plus sages de ce monde dernièrement...
-Mon petit Bonhomme de neige sera mieux avec Amarok...C'est ce qu'il avait dit une fois, après tout ! S'il te plaît Pierre arrête de contester ce que je te demande et ouvre-moi le passage! Clamai-je bientôt avec impatience.
Craignant encore qu’il dise non, je fus tout de même en paix de le voir fléchir quelques secondes plus tard.
-Tu sais quoi ?! D'accord ! Déclara-t-il, quand on est idiot autant s'en rendre compte par soi-même ! Tu n'oublieras pas cependant de me dire comment ta femme a réagi quand elle apprendra que tu as abandonné votre fils !
-Je ne vais pas l’abandonner puisqu'il va être avec son parrain, rectifiai-je agacé.
-Oh oui, ça change tout...Il n'a pas du tout besoin de la présence de son père après avoir déjà perdu sa mère, renchérit-il à nouveau en me défiant du regard.
Las de ses paroles qui me meurtrissaient au plus profond de mon âme, je préférais évincer la question de notre cadet pour l'instant. A quoi bon essayer de l'élever quand je n'étais pas apte à le faire pour moi ?! Il avait tout un monde bien plus compétent pour s'occuper de lui comme cela avait déjà été le cas durant les années où j'avais attendu ma Anna d'amour dans l'Helveg. C'était affreux ne serait-ce que le penser mais je tenais plus à sa mère qu'à lui car j'avais trouvé depuis bien longtemps comment la satisfaire elle...
Voyant que Pierre attendait toujours, je répétai alors :
-Bon ! Tu m'ouvres ou pas ?!
Il n'en fit rien. Dépité, il se contenta plutôt d'hocher la tête et murmura :
-Tu es définitivement trop borné pour que je te raisonne, jeune Sappos ! Tu sais quoi ?! À toi de te débrouiller tout seul ! Quand on est couillon et qu’on a des idées hallucinantes autant chercher les solutions par soi-même ! Pour ma part, là, tout de suite, maintenant, j’aurais bien envie de t’étrangler...Mais je crois qu’il est plus urgent pour moi d’aller gérer les commandes de Noël... Il faut bien que quelqu’un fasse ça aussi...Ce temps de l’année approche au cas où tu l’aurais oublié ! Non ! Ne m’en dis pas plus ! J’entends bien...Pour ce rôle-là aussi tu es nul, archi nul !
Prenant cette remarque assassine trop à cœur, je conclus bientôt dans un cri enragé :
-Dixit celui qui est trop lâche pour pouvoir effectuer le seul cadeau qu’il y avait sur ma liste ! Tu n’es qu’un minable Pierre Sappos !
-Au risque de te décevoir tu n’étais pas dessus cette année ! Sur ce ! Bon vent ! Conclut-il.
Me laissant en plan, il partit en grandes enjambées et s’essouffla jusqu’à ce que je ne le vois plus. Me sentant effectivement inepte à la suite de cet échange, je restai silencieux pendant de longues minutes avant de me résoudre à retourner voir le reste de la famille pour m’expliquer avec eux...
****
-Whoua ! Quelle brute ce Pierre ! Je vais pas pouvoir m’assoir pendant une semaine ! Beugla mon grand Militaire en se frottant encore le derrière après la correction qu’il venait de subir.
-Tu devrais avoir l’habitude par rapport à moi ! Renchérit aussitôt Amarok sur le ton de la plaisanterie, bien que lui-même se frotta avidement les fesses.
-C’est bien fait pour vous ! Vous n’êtes que deux imbéciles ! M’exclamai-je en observant Rocco qui s’était enfin calmé dans les bras de ma chère Nordlys.
-Ma Grosse Gaga a raison ! Vous n’en avez pas eu assez ! Joli Cœur est déjà bien sur les nerfs, ce n’était pas la peine d’en rajouter ! Grinça à son tour Ylva.
-Ouais, on sait...De toute façon, vous n’avez toujours défendu que le Moc...Maugréa derechef mon filleul.
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’Iduna lui assena une tape sur la tête avant de le gronder :
-Ah non, jeune homme ! Ton chantage affectif ne marche pas avec moi ! Si ton frère avait ton soutien ça irait déjà mieux !
Prêt à réfuter, le fils Lorcus finit par baisser les yeux et murmura :
-Oui...Excuse-moi Maman...
-Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire mais à Elysia ! Répliqua-t-elle sévère, tu te débrouilles comme tu veux, mais vas le chercher et présente-lui tes excuses !
-C’est valable pour toi aussi Pieter Piceaerd ! Rugis-je en fixant méchamment mon aîné.
Disciplinés, nos deux garçons se lancèrent bientôt un regard embêté avant d’acquiescer. Ils étaient donc sur le point de partir retrouver notre petit Chamane quand ce dernier entra de lui-même dans la maison. Pas serein, il avança à tâtons jusqu’à nous et évita de son plein gré les regards furieux de mes deux sœurs de cœur avant de s’abaisser face à Rocco. Toujours bien effrayé par ce qu’il nous avait raconté, l’enfant se raccrocha avec force à sa mère alors que mon beau-fils, rouge de gêne, finit par bredouiller :
-Je...Je suis vraiment désolé bonhomme...Je...Je n’aurais pas dû te...Te crier dessus...Ni te taper...
Farouche, le fils de ma chère Nordlys ne répondit pas tout de suite et continua de le regarder d’un œil calculateur. Plissant le front avec complexité, il termina par chuchoter d’une toute petite voix :
-Alors tu n’es plus fâché Grand Frère ? Tu m’aimes toujours finalement ?
Elysia sursauta immédiatement face à cette réaction inattendue. Incapable de répondre, il hocha la tête et lui ouvrit grand ses bras afin qu’il puisse s’y engouffrer en toute sérénité. Retrouvant ensuite un côté paternel mon gendre lui murmura des « pardon » à répétitions qui firent fondre Ylva. Toute aussi émue, Iduna se radoucit et se tourna vers nos aînés avant de reprendre :
-Voilà ! C’est comme ça qu’il faut faire ! C’est pourtant pas bien compliqué !
Boudeurs, Pieter et Amarok s’approchèrent alors de lui. Les toisant d’abord d’un œil soupçonneux, il accepta tout de même la poignée de mains qu’ils lui offrirent quelques instants plus tard.
-Ho ! Ho ! Ho ! Mais quel doux parfum que celui de la réconciliation ! N’est-ce pas, mesdames ?! S’écria aussitôt Pierre qui apparut à son tour dans l’encadrement de la porte.
Mes meilleures amies et moi approuvâmes avec force et je renchéris alors un brin moqueuse :
-Viendrais-tu pour nous distribuer les cadeaux en avance ?
-Hum...Oui et non ! Disons que j'ai un présent commun pour vous tous...C'est ce qu'on pourrait appeler une bonne nouvelle ! Souhaitez-vous l'entendre ? Renchérit-il.
-Bien évidemment ! Clamèrent nos voix à l’unisson.
-Parfait ! Reprit Pierre, voilà ! Comme vous le savez tous ici, notre chère Anna d’Arendelle repose désormais dans le Nifflheilm avec l'autre partie d'elle-même qui est beaucoup plus caractérielle !
-Oui jusqu’ici on suit bien...Et donc ? M'impatientai-je.
-Et donc j’ai eu un message de cette charmante demoiselle ! Dit-t-il encore d'une voix mystérieuse.
-Qui est ? Questionna Ylva tout aussi surexcitée que nous tous, Ooooh laissez-moi deviner ! Ce crétin de Yuma a enfin réussi à accomplir une thérapie sur elle ?!
-Presque la Naine ! Presque ! S'exclama-t-il amusé, notre cher Lorcus progresse à ce niveau-là car il a enfin réussi à déterminer pourquoi elle avait tant de rancœur !
-Ah oui ? Et pourquoi alors ? L’interrogeai-je à mon tour.
-Je vous en ferai le récit après ! Mais avant je tenais à vous dire que la visite par voyage astral de l’autre jour de notre Petite Gaga a porté ses fruits ! En lui donnant les trois mèches de cheveux dont elle avait besoin, la voilà remise sur pieds dans sa propre vie.
Ne souhaitant pas y croire dans un premier temps, nous poussâmes bientôt un cri de joie face à cette avancée inespérée...
-Tu vois jeune Sappos qu'il est important de ne jamais perdre espoir ! Souleva-t-il encore en offrant un clin d'œil à Elysia, tu n'es peut être pas si indigne de ton rôle de légende de Noël finalement.
Pensif, mon Gendre acquiesça alors qu'Ylva, fidèle à elle-même rétorqua :
-Mais du coup, mon brave Pierre, vous êtes en train de me dire que j'ai loupé les retrouvailles du Montagnard et de sa Furie Rousse ?!
-Oui Maman ! Y a que Rita et moi qui les avons bien espionnés entre deux étreintes et elle a tout griffonné sur un cahier ! Répondit Rocco, heureux d’intervenir.
Grimaçant légèrement ma chère Nordlys reprit bientôt :
-Parfait mon petit Séducteur...Mais Maman va quand même aller jeter un coup d'œil par elle-même !
Nous faisant donc faux bonds, elle implora rapidement Iduna de la suivre pour que cette dernière puisse activer le souvenir.
-Excusez-nous ! Gloussèrent-elles avant de partir comme des fofolles.
Tout aussi consterné que nous, le premier Sappos dit alors amusé :
-Hum...Cette Naine...Elle ne changera donc jamais ?!
-Oh que non ! Ris-je, et maintenant si tu nous disais ce qui rendait cette petite Anna si méchante !
En bon conteur, l'ancien père Noël prit son temps et entra dans de nombreux détails.
Il était surtout question de séparation...De ma petite Iduna et d’Agnarr qui l'avaient éloigné d'eux pour prendre mon autre arrière-petite-fille sous son aile...Une Emma...Encore...Refroidie, Anna s'était enfermée dans un monde qui n'avait été que mensonge depuis le départ et la seule en qui elle avait réellement cru, l'avait déçu...Sans compter sur mon ignoble première ancêtre qui avait mêlé son grain de sel en s'infiltrant dans ses rêves pour lui promettre tout et n'importe quoi...La Jolie Rousse n'avait pas marché mais couru...Rattachée à cet espoir...Concrétisant ainsi le drame qui avait fait basculé tout notre Hellheilm. Ma Grande Chamane avait été poignardé à tort tout comme cet enfant qui ne voulait rien de plus que soigner son pauvre cœur rempli d'amertume...
-Voilà pourquoi les deux sont liés et pourquoi il est compliqué pour notre Mère Noëlle actuelle de sortir des limbes, conclut Pierre dans un silence mortel, Yuma fait son maximum... Mais il ne faut pas oublier que c'est Rocco qui les délivrera toutes les deux ! Grâce à notre jeune Sappos !
Me tournant subitement vers Elysia, je lui lançais un regard plein d'espoir alors que ce dernier reprit :
-Nous ferons au mieux !
-A la bonne heure...Je préfère t'entendre dire ça ! Reprit son premier ancêtre, bien, tu vas donc pouvoir reprendre l'entraînement avec ce petit gars mais avant je te permets une pause à l'Engel Død...Un homme qui se trouve dans la même situation que toi, t'y attends...Vous pourriez discuter...Cela vous ferez du bien à tous les deux ! Alors vas-y et prends ton temps...Rocco sera toujours prêt quand tu reviendras.
-Oh que oui ! Lâcha le petit avec la même détermination que sa mère.
Bien qu’étonné, mon Gendre disparut bientôt de la hutte alors que je partis moi-même avec Amarok et Pieter rejoindre les enfants qui devaient faire tourner mon bel Olaf en bourrique.
*****
Cela faisait dix minutes que j’attendais Pierre Sappos dans l’auberge malfamée d’Arnevik. J'ignorais pourquoi il m'avait donné rendez-vous dans un endroit aussi sordide mais fidèle à mes principes, j'étais allé m’assoir autour d'une table en l'attendant.
A ma grande surprise, ce ne fut pas lui qui se présenta mais mon beau-père qui entra bientôt dans le bar et se fraya un chemin. Me rappelant soudainement que c'était dans ce lieu que ma belle Iduna avait vu le jour, je demeurai stoïque alors qu’il m’aperçut enfin.
-Moustache Junior...Qu'est-ce que...Qu'est-ce que vous faites là ?! Demanda-t-il dépité.
-J'attends votre ancêtre Mouton Hihi...Il m'a donné rendez-vous, expliquai-je désemparé.
-Ah...C’est donc vous que je dois voir, dit-il ennuyé.
-Cachez votre joie, maugréai-je un peu vexé.
S'asseyant contre son gré, il appela rapidement une serveuse qui vint lui faire la bise avant de repartir sous mes yeux soupçonneux.
-Je nous ai commandé deux camomilles...Cela avait l'habitude de faire rire mes camarades quand je faisais ça parce que c'était Marraine Ylva qui s'enquillait la bouteille d'hydromel à elle seule et qui était totalement sobre après...Hum...Pardon...Je ne suis pas là pour discuter du passé...Pierre a dit que je trouverai du réconfort auprès de vous.
-Auprès de moi ?! Répétai-je avant de réfléchir un instant, oui...C'est pas idiot...Après tout nous avons un intérêt commun...Nous n'avons plus femme...
-Oui, alors, on va les choses à plat tout de suite ! Je ne veux pas de détails concernant vos exploits avec mon Ange de l’Air ! Railla-t-il tout de suite, vous parlez tout de même de ma fille donc il se pourrait que mon poing parte sans s’en rendre compte...
La remarque m’amusa et je murmurai derechef avec flegme :
-Soit...Parlez en premier dans ce cas Mouton Hihi, je suis une oreille attentive...J'ai l'habitude d'écouter les plaintes de mes sujets et les traiter !
-Comment faites-vous ? Demanda-t-il aussitôt.
-Comment fais-je quoi ? Réitérai-je.
-Pour rester si serein tout en sachant que vous avez attendu ma Iduna durant plus de trente ans et qu’elle vous a à nouveau filé entre les doigts !
-Eh bien...Je me raccroche au fait qu'elle est heureuse avec sa famille...Et je sais pertinemment qu'Antoine prend bien soin d'elle...Pour rien au monde je n'aurais aimé la savoir triste à pleurer sur mon sort.
-M'inculpez-vous d'avoir imposé cela à Anna ?! Renchérit-il sur la défensive.
-Bien sûr que non...Chacun fait comme il veut...Comme il peut...Je n'étais pas le premier choix de ma femme...Il aurait été inconvenant pour moi d’imposer mes volontés en lui disant qu'une fois mort elle n'aurait pas le droit de se remarier et notre fils d’avoir un père de substitution.
-C’est sûr que vu comme ça, rumina-t-il, mais tout de même...De savoir qu’un autre homme la touche...ça...ça ne vous gêne pas ? Je...Il m’arrive encore d’avoir envie de battre mon frère à mort en sachant qu’il avait fait du mal physiquement à votre Belle-Mère.
Haussant à nouveau les épaules, j’expliquai une nouvelle fois sans états d’âmes :
-Iduna ne m’appartient pas, pas plus qu’à Antoine...J’ai bien profité de mes doux moments passés avec elle...Et je sais que j’en aurais à nouveau quand elle sera là...Alors non...Cela ne me gêne pas...Pardon d’insister...Mais si elle est heureuse comme ça, je le suis aussi, je sais qu’elle lui a parlé de moi comme Belle-Maman avait parlé de vous à Olaf, ce qu’il faut, c’est ne pas perdre espoir même quand vous avez l’impression que tout s’écroule...C’est la vie qui m’a appris cela et je n’en suis pas mécontent...Au fond, je n’ai rien de pénible à faire, j’attends ma femme en étant entouré des miens...Il y a pire comme pénitence !
Comprenant au regard de mon beau-père qu’il n’avait pas vu les choses sous cet angle, je fus satisfait de le voir me tendre la main quelques secondes plus tard en murmurant :
-Je suis content que vous fassiez partis de notre famille Roi Agnarr.
Scellant un nouvel accord, nous partageâmes un verre en toute amitié avant qu’il reparte dans un nouveau souffle.
*****
Alors que j'avais enfin échappé à cette gourde de Tatiana, je me mis en quête d'aller tuer Ylva Nordlys bien que cela soit un concept ! Préparant donc activement ma vengeance, j’allais l’attendre de pieds fermes dans la Galerie des Souvenirs à l'heure habituelle où nous nous donnions rendez-vous. Quelle ne fut pas ma surprise de la trouver avec son imbécile de femme en train de se rincer l'œil sur un souvenir qui avait l'air alléchant d'après les cris que l'on pouvait entendre...
-Tu veux déjà partir ma Reine ? Demanda-t-elle aussitôt alors qu'elle était sans aucun doute en train de copier soigneusement ce qu'elle voyait sur l'écran.
-Ce n’est pas contre toi, Ylva mais je commence à avoir mal aux jambes ! Tu n'as donc aucune pitié pour moi ?! Grommela-t-elle.
-Bien sûr que si ma petite femme chérie ! Va à la hutte je te rejoins très vite ! Susurra la Naine alors que j'eus un haut le cœur.
Se croyant seules au monde, elle lui tripota bientôt les seins avec passion. Franchement c'est pas possible d'être sans gêne ! T'es pas aidée ma pauvre Emma ! T'es pas aidée ! Pensai-je en manquant de vomir.
-Je t'attendrais dans le lit...J’ai une soudaine envie...De sucette ! Nota-t-elle alors qu'elles se donnèrent encore un tendre baiser.
Il s'en fallut de peu pour ne pas que cette garce de Sappos me voit et j’observais sa silhouette longiligne déambulait avec grâce vers la sortie du tunnel tout en me demandant comment elle pouvait être la descendante de l'autre gros empoté qui me servait de mari. Oh qu'importe Emma ! Tu as bien un pachyderme comme représentation des Piceaerd, toi...Songeai-je encore tandis que mon esprit projeta une image de l'autre grosse vache d'Helga...
Bien...La gourde d’Iduna étant partie, je pus enfin m'approcher de la petite peste qui avait repris ses gribouillages tout en continuant de zyeuter le souvenir. Avançant à tâtons et sans un bruit, je fus bientôt derrière elle et étais prête à enserrer mes mains autour de son cou quand elle déclara soudain sans être perturbée :
-Bravo à vous ! Vous avez précisément mis 18 jours, 23 heures, 45 minutes et 53 secondes pour vous échapper du château des îles du Sud...Alors ? Vous avez pu vous expliquer avec la reine mère ?!
Consciente qu'elle venait de me gâcher mon effet, je laissais retomber mes mains et grommelai :
-Je te jure que si tu me refais un coup pareil, je t'enverrai dans les limbes pour que tu ailles tenir compagnie à ton idiote de filleule, la Naine !
-Ah bah non ! Si vous voulez vraiment faire plaisir à quelqu’un, déplacez-y plutôt Joli Cœur ! Renchérit-elle, il paraît qu'il a demandé à Pierre de l'y envoyer ce matin pour rejoindre sa belle... Franchement ces deux-là sont trop mignons vous ne trouvez pas ?! On a toujours l'impression qu'ils s'aiment comme au premier jour.
-Écœurant, oui, plutôt...Ruminai-je avant de comprendre le sens de ses paroles.
Allons donc cet imbécile d'Elysia était à ce point désespéré pour vouloir sauter dans les limbes et rejoindre l'autre merdeuse d'Anna Piceaerd... Voilà bien une idée idiote...Maugréai-je intérieurement avant qu'un nouveau plan surgissent dans mon esprit...Oh oui...Voilà bien une idée idiote, me répétai-je bientôt en ricanant. Tourmenter un par un tous les rebus de cette famille jusqu'à ce qu'ils aient eux-mêmes l'envie d'en finir...C'était pas idiot...Et cela me permettrait de gagner du temps pour retrouver la petite salope d'Anna d'Arendelle qui m'avait échappé... Soudain déçue que la Naine ne m'accorde pas plus d’importance, je lui lançai encore sur un ton débridé :
-Qu'est-ce que tu fais à la fin ?! Bon montre-moi parce que là c'est très loin d'être du Balke...
-Oh mais je vous en prie ! Quelque chose me dit que ça ne va pas vous plaire ! Pouffa-t-elle.
-Rooo mais qu’est-ce que tu racontes encore ?! Bougonnai-je avant de comprendre de qui il s’agissait.
Non ! Impossible ! La garce rousse ne pouvait pas être réveillée ! Oh mais si elle l’était visiblement sous les coups de l'autre cul terreux qui lui servait de mari...Où avais-tu foiré Rita ?! J’avais placé tous mes espoirs sur toi ! Cela avait pourtant marché au départ puisqu’elle avait réussi à faire chouiner sa de bonne à rien de grande soeur ?! Oui ! Cela avait été un de mes derniers exploits avant d'apprendre qu'Anna avait quitté les limbes... Et maintenant elle était réveillée et l’autre qui demeurait toujours introuvable...
Pas de panique Emma ! Ne te laisse pas submergée par tes émotions ! Me convainquis-je, va voir déjà l’autre andouille de Sappos pour commencer.
-Bah dis donc ! Même pas un petit début de crise ! Bravo ! C'est qu'on progresse ! Me titilla à nouveau Ylva en se mordant la lèvre pour ne pas rire à sa pitrerie.
-Je suis lasse de tout ça, grommelai-je en lui retendant son cahier, et je dois bien l'avouer la Naine, tu as gagné pour le dessin du jour puisque je n'ai aucun croquis...
-Vous ferez mieux la prochaine fois, minauda-t-elle en retournant à l'image des coups lents et répétés que produisait le laideux montagnard sur les fessiers de sa rouquine tempétueuse...
-Bien...Je te laisse alors...A demain soir...Conclus-je.
-Oui...À demain soir, répéta-t-elle sans grande ambition car occupée.
Cela m'arrangea et je la quittai rapidement pour me glisser à la hutte des frères Sappos qui avaient couché les deux morveux endormis qui leurs servaient de fils.
-Dors mon petit bonhomme de neige...Papa est égaré...Mais Papa veillera toujours sur toi quoiqu'il arrive, murmura alors Elysia en frôlant les boucles blondes de son garçonnet.
-C'est ce qu'on va voir, raillai-je, en le suivant ensuite de près jusqu'à ce qu'il entre dans sa chambre.
Fatigué, il s'étira et était sur le point de se déshabiller lorsque je me montrais enfin à lui.
-Bien le bonsoir ! Clamai-je alors qu'il se pétrifia.
-Toi...Sale chienne...Comment oses-tu venir m'aborder chez moi ?! Pesta-t-il pourtant doucement pour ne pas réveiller les enfants.
Vif, il essaya de se jeter sur moi pour me ruer de coups mais je l'esquivai avant et renchéris :
-Oula, oula, cesse de t'agiter comme un mouton aux aguets, tu me fais de la peine...D'autant plus que je ne suis pas là en ennemie...
-Mon œil oui ! Ragea-t-il, sors de chez moi dans ce cas ! Je ne veux pas discuter avec toi!
-Oh...Dommage...Moi qui pensais que tu avais envie de rejoindre ta femme et que c'était ton vœux le plus cher.
Surpris que je le sache, il hésita tout de suite et j’ajoutais pour porter Pierre en porte à faux :
-N'oublie pas que j'étais Mère Noëlle au départ...Je devine sans peine les souhaits et les chagrins de tous les enfants, y compris le tiens...Alors dans ma grande sympathie...Je veux bien faire une exception pour toi à l'approche de cette fête et te permettre de passer une nuit avec ta femme.
-Tu penses sincèrement que je vais te croire ! Je suis bête mais pas jusque-là, ronchonna-t-il, allez...Fiche-moi le camp d'ici et retourne à tes sombres desseins...
Perspicace, je reconnus effectivement que je l'avais sous-estimé mais n'abandonnai pas pour autant. Usant de mon fouet, je formais bientôt un cercle sur le sol et le lieu maudit se matérialisa. Faisant celui qui s'en fichait , Elysia fut tout de même subjugué en entendant bientôt la voix de sa chère et tendre qui se questionna soudain :
-Que se passe-t-il ? On dirait une ouverture ?! Mais...Il n'y a personne ?!
Fébrile, je crus que ce jeune sot allait me faire une syncope. Il ne mit pas longtemps avant de mordre à l'hameçon et haleta :
-Ma Anna d’amour...C'est...C'est moi !
-Mon Elysia ?! L'appela-t-elle alors d'une voix vibrante, mon Elysia...Ce...C'est vraiment toi?! Que se passe-t-il ?!
Voulant lui répondre, il n'en eut pas le temps que je détruisis précipitamment le cercle du fouet.
-Non ! Remets-le ! Cria-t-il.
-Ta ta ta...Je ne le ferai que si tu décides de sauter jeune Sappos ! Commentai-je avec un rictus démoniaque, il n'en tient qu'à toi...Une phrase et je le remets...Et tu pourras passer toute une nuit auprès de ta femme...A l'entendre...La voir...La toucher...
Fiévreux, il eut bientôt les gouttes de sueurs qui lui descendirent sur le front mais son choix ne mit pas trop longtemps à être fait.
-Ce...C'est d'accord ! Allez ! Mets-le maintenant ! Me pressa-t-il d’une voix de plus en plus agressive.
Surexcitée de le voir succomber à son addiction, je m'exécutai et rouvris le passage en quelques secondes.
-Elysia ? Elysia tu es là ?! Appela à nouveau Anna au bord du désespoir.
-Oui...Oui mon amour...J'arrive ! Clama-t-il.
J'assistais à la scène plus éblouie que jamais, extrêmement fière de voir que ma victoire était on ne peut plus proche.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 08 Avr 2024, 18:38
Pour un chapitre ayant 5 PDVs, c'est surtout centré sur ce pauvre Elysia.
Je veux dire, c'est déjà rude pour lui d'avoir perdu sa femme dans le Nifleim. Mais là non seulement il se fait remonter les bretelles par son ancêtre, façon Emma Picéard, pour avoir giflé son propre frère (qui vit d'ailleurs une meilleur vie sexuelle que lui, c'est dire), mais en plus il pense plus qu'à se résoudre à finir dans le Nifleim en compagnie de sa Anna, sachant qu'il ne pourra pas faire des galipettes avec elle et qu'il serait prêt à abandonner ce qui reste de sa famille juste parce qu'il en peut plus de devoir (en plus) servir de mentor/gardien à son frère.
Si ça c'est pas s'approcher du bord du trou, pour faire le lien avec le dernier spoiler...
Et d'ailleurs, ça arrange bien Emma qui, non contente de voir que la Anna vivante s'est remise de son long sommeil et que celle sous son emprise lui a finalement échappé, utilise la dépression du Elysia pour débuter sa nouvelle vengeance... mais ça on le saura plus tard, parce que finalement, on voit pas Elysia céder à la tentation de retrouver sa chérie.
Cliffhanger, quand tu nous retiens...
Et le pêché central ? La colère, bien sûr.
Je veux dire, c'est déjà rude pour lui d'avoir perdu sa femme dans le Nifleim. Mais là non seulement il se fait remonter les bretelles par son ancêtre, façon Emma Picéard, pour avoir giflé son propre frère (qui vit d'ailleurs une meilleur vie sexuelle que lui, c'est dire), mais en plus il pense plus qu'à se résoudre à finir dans le Nifleim en compagnie de sa Anna, sachant qu'il ne pourra pas faire des galipettes avec elle et qu'il serait prêt à abandonner ce qui reste de sa famille juste parce qu'il en peut plus de devoir (en plus) servir de mentor/gardien à son frère.
Si ça c'est pas s'approcher du bord du trou, pour faire le lien avec le dernier spoiler...
Et d'ailleurs, ça arrange bien Emma qui, non contente de voir que la Anna vivante s'est remise de son long sommeil et que celle sous son emprise lui a finalement échappé, utilise la dépression du Elysia pour débuter sa nouvelle vengeance... mais ça on le saura plus tard, parce que finalement, on voit pas Elysia céder à la tentation de retrouver sa chérie.
Cliffhanger, quand tu nous retiens...
Et le pêché central ? La colère, bien sûr.
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- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 12 Avr 2024, 15:05
Bon bah je me suis raté en disant que ça serait le chapitre où il y aurait quelqu'un pour sauver Elysia, à croire que tout le monde s'en fiche de lui
Mais on a bien à faire à un Elysia ici mais là je ne le comprends plus
Parce que quand on l'a vu vivant, il était presque aussi parfait que sa femme, c'est même lui qui la suppléait parfaitement pour éduquer Iduna. Si j'ai bonne mémoire, quand Mamie Anna déprimait vivante, c'est lui qui lui avait dit "pas grave on attendra le temps qu'il faudra"
Pareil, dans "Malediction du Cinquième esprit" chez Frantzoze il surmonte la séparation certes feinte.
Bref, chaque fois ce mec a fait preuve d'une résilience extrême, il a toujours géré l'éducation des enfants du paradis quand Mamie n'est pas là! (et elle est souvent absente vu le nombre de fois où elle réssussite où comme ici se retrouve dans les limbes), mais là je ne comprends pas!
Où alors est-ce qu'Emma a réussi à lancer une sorte de sortilège qui rend tous les hommes de cette famille complètement faibles, sans volonté et stupides.
Mais là c'est super bizarre il est ultra depressif (bon ça se comprend) mais comment se fait-il qu'il ait à ce point laché et être si faible, stupide et franchement detestable!
Passer ses nerfs sur un gamin, ça ne lui ressemble absolument pas.
Ca me fait remarquer que finalement dans ce tome, je reconnais moins les personnages qu'avant, ils semblent usés, bien plus fragiles, moins pertinents qu'avant, comme s'ils étaient un peu endormis. Bref, désormais le titre de ce tome pour moi prend une nouvelle signification et que "les derniers péchers" sonnent plus comme étant "la dernière flamme des Picéaerds".
J'ai l'impression que cette histoire finalement, n'est pas destinée à avoir un happy end mais que peu à peu tous ces personnages, usées finissent par lâcher
La nouvelle génération ravive les braises, Kirsten en tête, Rita d'une certaine manière. Elysia aussi (sauf qu'il est capturé ce c*n! :grr: )Mais les enfants, malgré leur bonne volonté ne semblent pas en capacité de relever le paquebot Picéaerd qui semble destiné à couler petit à petit.
C'est à la fois triste, pathétique et en même temps beau!
En début d'Histoire on m'aurait dit "oui ça finira par éteindre la famille" j'aurai hurlé mais là on les rend plus humains, plus usés, comme une fin de cycle. Une manière d'accepter de dire au revoir à tous ces personnages extraordinaires. Comme dans chaque période les âges d'or et personnages extraordinaires finissent par s'effacer et disparaître pour que tout retombe...
Et ce que je sens, c'est qu'on tombe dans ce creux pour que tout finisse par renaître sur un autre cycle avec La Reine des Neiges 3...
Donc oui, je suis prête pour la dernière partie de cette histoire et voir les Picéaerds tomber... Je suis comme Woody à la fin de Toy Story 3 avec Andy...
Mais on a bien à faire à un Elysia ici mais là je ne le comprends plus
Parce que quand on l'a vu vivant, il était presque aussi parfait que sa femme, c'est même lui qui la suppléait parfaitement pour éduquer Iduna. Si j'ai bonne mémoire, quand Mamie Anna déprimait vivante, c'est lui qui lui avait dit "pas grave on attendra le temps qu'il faudra"
Pareil, dans "Malediction du Cinquième esprit" chez Frantzoze il surmonte la séparation certes feinte.
Bref, chaque fois ce mec a fait preuve d'une résilience extrême, il a toujours géré l'éducation des enfants du paradis quand Mamie n'est pas là! (et elle est souvent absente vu le nombre de fois où elle réssussite où comme ici se retrouve dans les limbes), mais là je ne comprends pas!
Où alors est-ce qu'Emma a réussi à lancer une sorte de sortilège qui rend tous les hommes de cette famille complètement faibles, sans volonté et stupides.
Mais là c'est super bizarre il est ultra depressif (bon ça se comprend) mais comment se fait-il qu'il ait à ce point laché et être si faible, stupide et franchement detestable!
Passer ses nerfs sur un gamin, ça ne lui ressemble absolument pas.
Ca me fait remarquer que finalement dans ce tome, je reconnais moins les personnages qu'avant, ils semblent usés, bien plus fragiles, moins pertinents qu'avant, comme s'ils étaient un peu endormis. Bref, désormais le titre de ce tome pour moi prend une nouvelle signification et que "les derniers péchers" sonnent plus comme étant "la dernière flamme des Picéaerds".
J'ai l'impression que cette histoire finalement, n'est pas destinée à avoir un happy end mais que peu à peu tous ces personnages, usées finissent par lâcher
La nouvelle génération ravive les braises, Kirsten en tête, Rita d'une certaine manière. Elysia aussi (sauf qu'il est capturé ce c*n! :grr: )Mais les enfants, malgré leur bonne volonté ne semblent pas en capacité de relever le paquebot Picéaerd qui semble destiné à couler petit à petit.
C'est à la fois triste, pathétique et en même temps beau!
En début d'Histoire on m'aurait dit "oui ça finira par éteindre la famille" j'aurai hurlé mais là on les rend plus humains, plus usés, comme une fin de cycle. Une manière d'accepter de dire au revoir à tous ces personnages extraordinaires. Comme dans chaque période les âges d'or et personnages extraordinaires finissent par s'effacer et disparaître pour que tout retombe...
Et ce que je sens, c'est qu'on tombe dans ce creux pour que tout finisse par renaître sur un autre cycle avec La Reine des Neiges 3...
Donc oui, je suis prête pour la dernière partie de cette histoire et voir les Picéaerds tomber... Je suis comme Woody à la fin de Toy Story 3 avec Andy...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 12 Avr 2024, 15:09
Alors en sachant qu'il y a un dernier tome en préparation pour l'année prochaine (qui sera concentré sur Emma et Pierre)... Celui-ci n'est pas le dernier
Et si...Je peux déjà le dire...Ce sera un Happing Ending mais comme toujours faut qu'ils douillent un peu avant de savourer le bonheur !...
Et si...Je peux déjà le dire...Ce sera un Happing Ending mais comme toujours faut qu'ils douillent un peu avant de savourer le bonheur !...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 13 Avr 2024, 10:07
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 13 Avr 2024, 21:00
Chapitre 29 : Du rêve au cauchemar :
ANCIENNE TIMELINE...
Déjà quatre jours que Sofia était devenue ma femme. Chaque matin, je me pinçais pour y croire. Puis mes doutes s’estompaient quand je me réveillai nu à ses côtés dans la chambre de la cabane prêtée par Papa avant que nous commencions une nouvelle journée en entamant les activités distrayantes proposées par la ville d’Harmon et ses alentours...
Aujourd’hui, par exemple, nous avions passé la matinée à préparer des sablés dans la boulangerie de Tomally. Entre le pétrissage de la boule de pâte qui m’avait rappelé les seins de ma bienaimée et elle dans sa tenue craquante armée de son tablier, je ne sais pas comment je n’avais pas déjà succombé à la tentation même après que nous soyons rentrés tous les deux au cottage...
Il faut dire que depuis le début de notre voyage de noces, il n’en fallait jamais trop pour que nous dérapions intimement. Que ce soient pendant les activités du bourg ou durant les flânages dans les rues, tout avait été un prétexte pour susciter de l’excitation à tel point qu’il m’arrivait de me demander comment cela était-il possible que nous en soyons encore capables et jamais épuisés ?! Par chance, Yohan et Camille ne nous avaient plus espionné et avaient quitté le cottage après avoir bu la bouteille d’hydromel, le premier soir de notre arrivée à Harmon. Dès lors, cela avait été comme un appel d’air, nous ouvrant tous les champs des possibles sur ce sujet luxurieux.
Et le fait que Sofia soit enceinte n’y changeait rien du tout...Au contraire ! N’ayant pas encore totalement assimilé qu’elle attendait un enfant pour l’instant car son ventre était bien plat et que je trouvai cela abstrait, je préférais laisser grandir tranquillement cette petite nous et me focaliser que sur sa mère qui était on ne peut plus demandeuse sexuellement à mon plus grand plaisir...
-Pieter...Peux-tu amener les sucres d’orge, s’il te plaît ? Demanda-t-elle soudain en ayant déjà débarrassé la table.
-Oui, je m’en charge mon amour ! Clamai-je en rougissant.
Me levant donc pour aller chercher les délicieuses friandises offertes par la boulangerie tout à l’heure, je ne pus m’empêcher de lui détacher au passage le gros ruban doré qui avait noué ses cheveux durant l’activité pâtissière. Grossière erreur, cela m’excita davantage quand sa longue cascade de boucles châtaignes tomba gracieusement jusque dans son bas du dos. Ne souhaitant pas faire monter le plaisir tout de suite, je lui embrassais juste le cou et revins quelques secondes plus tard avec les deux bâtonnets reluisant aux couleurs blanche et rouge.
Considérant cela comme un dessert, nous les mangeâmes silencieusement...Gourmande, ma femme croqua d’abord un petit bout avant de le lécher avec force. Oh seigneur...Ne pouvant m’empêcher de la regarder faire, ma vision divagua une nouvelle fois et je transférais les mouvements ondulants de sa langue s’accomplir ainsi sur ma virilité... Non, Non Pieter ! C’est mal ! Stop ! Me grondai-je en sentant que je perdais le contrôle de ce qui faisait de moi un homme. Me concentrant donc sur ma sucrerie, j’essayai de ne pas faire attention à sa bouche pleine et ses lèvres qui continuaient de sucer goulûment le bonbon.
Bientôt ampli d’une nouvelle chaleur, je n’y tins plus et l’enlaçai fermement pour la humer à nouveau. Hum...Elle sentait encore l'odeur du pain et du sucre de ce matin...Des odeurs douces...moelleuses...Bien loin de sa lavande et sa menthe de d’habitude...Mais tout aussi excitante. N’arrivant plus à me retenir, je croquais immédiatement sa bouche et savourai sans relâche les quelques cristaux de sucre à la fraise qui étaient restés collés autour de sa bouche. A ma plus grande joie, elle en redemanda encore.
-Monsieur Bjorgman d’Arendelle Westergaard... Puis-je m’avancer sans rougir en affirmant que vous avez envie de faire une longue sieste à mes côtés avant le goûter ? M’interrogea-t-elle soudain amusée.
Déglutissant péniblement, je posai bientôt mon front contre le sien et répondis un peu gêné :
-Vous vous avancez bien Madame Bjorgman d’Arendelle Westergaard...Mais avant j’aimerais vous mettre en condition pour être à l’aise.
Me lançant immédiatement un regard interrogateur, je perdis alors mon sérieux et ajoutai :
-J’aimerais que tu t’allonges sur le ventre et que tu ne gardes que ta culotte...
-Oh non ! J’aime bien quand tu me déshabilles, dit-elle alors d’une mine boudeuse.
-Oui, mais fais-moi confiance, tu vas aimer, susurrai-je en lui faisant signe avec insistance d’aller sur le lit.
Bien que dubitative, elle finit par s’exécuter et se dépouilla bientôt de tous ses vêtements avant de s’installer à plat ventre. Comme une poupée de chiffon, elle me laissa ensuite lui glisser ses mains le long du corps et trouva enfin une position confortable alors que je calfeutrai volontairement les fenêtres pour créer une ambiance d’intimité. Sortant après cela une crème relaxante que j’avais réussi à trouver dans une des boutiques de charme de la ville qui était composé des produits de la licence du bazar d’Oaken, je plongeai mes mains dedans et en pris une quantité acceptable pour pouvoir commencer à masser son dos. Étonnée par la tiédeur de la pâte épaisse, elle tressaillit avant de se tenir à nouveau tranquille alors que mes doigts passaient sur chaque carré de sa peau douce pour la stimuler.
-Hum...Ça sent bon...Souffla-t-elle en poussant un soupir satisfait.
-C’est l’odeur pralinée, chuchotai-je, l’avantage c’est qu’elle est...Comestible.
Accentuant mes dires, je lui passai alors un grand coup de langue sur le dos et ses poils frémirent immédiatement.
-Miam...C’est exquis, murmurai-je avant de retrouver mon professionnalisme.
M’appliquant donc à l’embaumer comme un bon élève, je restai longtemps sur son dos pour dénouer toutes ses tensions puis je descendis sur ses cuisses fines mais robustes et ses longues jambes duvetés de poils clairs. Riant un peu au départ car mon toucher la chatouillait, je lui appuyais alors plus fort sur ses zones douloureuses et elle se canalisa.
-Alors tu aimes ? Finis-je par murmurer.
-Oh que oui...Chuchota-t-elle.
Ravi, je traçais encore mon chemin jusqu’à ses mollets et ses pieds et me repassai consciemment une forte dose de crème sur mes mains avant de m’attaquer à ses orteils. N’y tenant plus, je tâtais d’abord les petites vagues qui parcouraient sa voûte plantaire avant de la lui embrasser et la lécher. L’attouchement léger fut immédiat et elle explosa aussitôt de rire tandis que son pieds se contracta.
-Non...Arrête...Pieter...Je...Je suis sensible...Tu vas te prendre un coup...Et ce sera pas volontaire ! Gloussa-t-elle.
Bravant quand même sa menace, je m’attaquais sans attendre à l’autre pieds et continuai de lui déposer des milliers de baisers sur sa peau douce alors qu’elle essaya de se débattre. Le jeu dura quelques secondes à peine mais me passionna à tel point que j’hésitai pendant un instant à me plaquer nu contre elle, quitte à ne pas finir l’intégralité de son massage...Redevenant tout de même raisonnable, je m’attaquais à tout son côté gauche, reproduisant le même schéma de caresses qui l’apaisa à nouveau.
-Mets-toi sur le dos que je te fasse le reste du corps...Déclarai-je quelques secondes plus tard.
Elle s’exécuta et je me forçais à rester dans mon rôle alors que ses seins dodues me bravèrent en s’immisçant juste sous mon nez. La recouvrant donc d’une couverture pour ne pas être tenté tout de suite, je parcourus ensuite ses bras et ses mains tour à tour avec dureté et douceur. Dans un bien être sans comparaison, Sofia somnola alors que je passai mes mains derrière son cou puis sur son crâne que je massai avec attention avant de créer des cercles dynamiques sur son front, ses joues et son menton...
A présent que je l'avais entièrement massé, je pouvais enfin passer aux choses sérieuses. N'ayant donc plus aucune retenue, je mis alors une nouvelle couche de crème sur sa poitrine, lui faisant croire que j'étais toujours dans un objectif professionnel. Malheureusement le simple contact de ses tétons sensibles suffit à me faire déraper et je la léchais bientôt avec le plus de délicatesse possible pour ne pas lui faire mal. Plus sauvageonne, elle se releva alors méthodiquement et ne mit pas longtemps à me désaper à son tour...Avant d’accomplir le fantasme qui m’avait traversé l’esprit un peu plus tôt quand elle mangeait son sucre d’orge...Oh oui...Elle était réellement en train de s’abaisser entre mes cuisses...Je ne rêvais pas là...
Oh mes aïeux...Non...Non elle ne devait pas me faire ça...Ce...C'était incorrect pour elle...Oh purée...Sa langue qui s'arcboutait en discontinu alors que je ne pouvais détacher mon regard de cette soumission volontaire...C’était tout bonnement incroyable...
-So...Sofia arrête...Non...Ce n'est pas...Bien...Parvins-je à souffler.
S’arrêtant un instant, elle releva aussitôt la tête et me demanda, un brin moqueuse :
-Mon petit mari d'amour aurait-il peur que je lui fasse mal avec mes quenottes ?
-Quoi ?! Non...Bien sûr que non, renchéris-je le rouge aux joues.
-Parfait...Dans ce cas...Détends-toi et laisse-moi faire...Cela me plaît bien plus que tu ne le croies, Minauda-t-elle.
Docile, je me rallongeai aussitôt tandis qu’elle reprit sa course effréné dans une satisfaction des plus déconcertantes... Oh mes aïeux...Oui...C’était bien les grognements que je poussais avec force que nous pouvions entendre jusqu’à l'autre bout d'Harmon pendant de longues minutes des plus grisantes...Parvenant tout de même à la dégager avant de lâcher mon trop plein d’amour, je lui agrippai enfin les fesses pour que nous nous calions sur une chaise aléatoire du mobilier. Et je la pénétrai enfin...Oui...J'entrai dans cette communion avec une telle facilité à présent... Il était bien loin le Pieter qui se sentait bête en y comprenant rien au sexe... Merci à Ylva qui avait toujours vu mon potentiel...
M'agitant donc avec force dans ses méandres intimes, ma bouche passa le reste de notre échange à lécher et embrasser le baume à la praline duquel je l'avais imprégné. Qu’est-ce qu'elle était bonne dans tous les sens du terme...Ce goût sucré sur ses seins...Sur ses épaules...Dans son cou...Sur ses lèvres...Oui...C’était si insoutenable que je ne pus me contenir en l'entendant à son tour gémir d'une voix plus prononcée...La relevant donc gentiment sur le côté, je délivrai enfin le trop plein d’amour qui avait servi à créer une petite nous...Ouf...Il n'aurait pas fallu une minute de plus...
Reprenant nos respirations dans un grand apaisement, cette bulle d’intimité fut bientôt crevée quand nous entendîmes soudain des coups contre la porte.
-Mince ! Habille-toi, vite ! Cela doit être Tomally ! Elle a dit qu’elle viendrait nous apporter nos biscuits, une fois froids ! Clama-t-elle.
Vive, elle me balança rapidement mes vêtements et je les enfilais n’importe comment avant de sortir subrepticement de la chambre. Sans doute impatiente, la boulangère tambourina plus fort avec insistance.
-Oui ! Oui ! J’arrive ! Inutile de tout massacrer ! Ronchonnai-je.
Tournant enfin la poignée, quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec...Mes beaux-parents.
-Yohan ! Camille ! M’écriai-je alors en essayant de cacher la déception qui devait se lire sur mon visage, mon écervelée de cousine vous aurait-elle donné l’ordre d’assister à une nouvelle inspection concernant mes incompétences dans un quelconque domaine ?
-Vu ton accoutrement tu n’as plus besoin de nous pour ce côté-là visiblement, Pieter ! Maugréa aussitôt mon beau-père en s’imposant dans la maison.
Constatant qu’il n’était pas d’humeur à rire, je l’amenai lui et ma belle-mère rapidement vers la salle à manger alors qu’un immense malaise était en train de chambouler tout mon corps. Peut-être qu’ils étaient revenus sur la proposition de mariage et qu’ils allaient m’enlever leur fille ?! Stressé, j’avais besoin de faire quelque chose face à son silence, aussi je les installais rapidement autour de la table et allais faire bouillir de l’eau chaude avant de leur distribuer des verres.
-Où est Sofia ? Demanda à son tour ma belle-mère qui semblait elle aussi très embêtée.
-Euh...Elle...Elle se rhabille...Nous...Nous étions en train de nous reposer, Bredouillai-je en devenant aussitôt rouge de confusion.
Qu’est-ce que je pouvais être bête à ne pas réussir à en mener large ! Détends-toi Pieter...Arrête de voir le mal partout...Ceux sont juste tes beaux-parents qui ont choisi de passer à l’improviste pour vous faire une petite surprise... Durant votre voyage de noces...Il n’y a rien de mal à cela...Me persuadai-je.
-Et donc....Que nous vaut l’honneur de votre visite, cette fois ?! Repris-je avec embarras.
-Nous souhaiterions que ta femme soit là pour que nous puissions vous le dire à tous les deux en même temps ! Clama Yohan d’une voix stricte.
N’osant pas contester, je me fis de plus en plus petit alors que ma belle sortit enfin de la chambre. Tressaillant de surprise en apercevant ses parents, elle me lança un regard mais j’haussai les épaules pour lui faire comprendre que je n’en savais pas plus qu’elle. Remarquant enfin la présence de sa fille cadette, Yohan reprit alors :
-Bonjour ma chérie...Viens...Il vaut mieux que vous vous asseyez...
Alors que des milliers de questions étaient en train de nous traverser l’esprit, nous prîmes notre mal en patience et appliquâmes son souhait. Très contrarié, mon beau-père ne parla pas tout de suite et j’en vins à me demander si c’était réellement important quand il finit par répliquer après s’être passé une main dans ses cheveux noirs et gras :
-Voilà...Cela te concerne surtout toi, Pieter...Bref...Nous avons appris ce matin par Elsa et Anna que...Que ton frère a été enlevé...
Mon cœur se brisa immédiatement en mille morceaux. Elysia...Mon jumeau...Non...Non...Je refusais d’y croire ! Lui si fort ! Si inventif...Il n’avait pas pu se laisser bêtement embarquer par un quelconque malotru. Et puis...Qui pourrait bien lui en vouloir de toute façon ?! Non ! C’était absurde ! Voyant que je restai mutique, Sofia reprit alors :
-Tu es vraiment certain de ce que tu avances Papa ?
-Affirmatif, répondit-il comme un coup de massue, la reine d’Arendelle nous a montré la missive qui expliquait la prise d’otage...
-Mais enfin...Comment...Comment est-ce arrivé ?! Demanda-t-elle encore.
-Ça pour l’instant, nous l’ignorons ma chérie...Nous savons juste d’après les dires de Kirsten qu’il a quitté la salle de bal le soir de la fête de Samain pour aller chercher sa fiancée...Et plus aucune trace de lui depuis, répondit-il sobrement.
Préférant ne pas pleurer en leur présence, je me relevai d’un coup et leur tournai le dos tout en me déchiquetant les mains. Mon frère...Mon pauvre frère qui pouvait à tout moment être supprimé ?! Quel imbécile, j’étais de ne pas avoir passé plus de temps avec lui, ces derniers mois...De ne pas avoir vu sa souffrance ! Pourquoi avais-je été si égocentrique ?! L’échange houleux que nous avions eu à notre mariage, me revint subitement en mémoire et je ne réussis pas à étouffer mes larmes. Protectrice, ma femme se leva également et m’entoura très vite de ses bras pour essayer d’arrêter mes spasmes tout en me chuchotant doucement:
-Ne t’en fais...On va le retrouver...Allez...Calme-toi...
Tout aussi sensible, Camille murmura bientôt à son tour :
-Nous sommes désolés mon garçon, nous aurions aimé qu’il en soit autrement et ne pas avoir à interrompre votre lune de miel, crois-nous !
-Ne t’en fais pas Maman ! Notre voyage de noces peut attendre, là, tout de suite ! Ce n’est pas le plus important ! S’exclama aussitôt Sofia d’une voix qui me réchauffa le cœur.
Comment faisait-elle pour être si compréhensive ?! Si à l’écoute ?! Qu’est-ce que je l’admirais. Récupérant rapidement mon mouchoir pour m’essuyer mes dernières fluctuations, je me tournais ensuite vers mes beaux-parents et renchéris :
-Vous comprendrez bien qu’à la suite de cette annonce, il est impératif que je parte à sa recherche ! Pouvez-vous ramener votre fille dans la Forêt Enchantée avec vous, s’il vous plaît ?
-Il est hors de question que je me sépare de toi ! Rouspéta-t-elle immédiatement.
-Si ! Tu dois préserver notre bébé ! Grommelai-je plus fort.
-Et qui te préservera, toi ?! Cria-t-elle, ne le prends pas mal mais tu ne connais ni le nombre des ravisseurs ni leurs tactiques d’attaques ! Ce ne serait que pure folie de foncer tête baissée !
L’esprit déjà bien échauffé, j’étais sur le point de lui répondre acerbement quand Yohan rétorqua avant :
-Sofia a raison Pieter ! Nous vous ramenons tous les deux ! Nous n’avons aucun indice sur un quelconque lieu où pourrait se trouver Elysia, alors pour l’instant, la reine Elsa et le prince Hans ont décrété avec tes parents qu’il était préférable de réunir tous les enfants chez les Northuldra !
-Et rester sans rien faire alors que mon frère est je ne sais où ?! M’offusquai-je, non ! Ça ne je ne pourrai pas ! Ce serait comme l’abandonner ! Je veux l’aider comme il le ferait pour moi !
-Dans l’immédiat, tu lui viendras plus à l’aide en restant à l’abri avec les autres membres de votre fratrie ! Je le répète ! C’est encore la meilleure chose à faire plutôt que de comme l’a si bien dit Sofia foncer tête baissée vers l’inconnu, oui mon garçon ! N’oublie pas que vous êtes également tous les deux des héritiers royaux ! Donc vous pourriez aussi être en danger ! Même votre cousine Kirsten a accepté cette solution ! C’est dire ! Oui ! Je parle bien de cette même personne qui a horreur de l’inconfort ! Elle veut bien en sacrifier un peu pour retrouver ton jumeau ! C’est un signe d’attachement et de respect ! Il ne reste plus que toi ! Tu te dois de faire de même ! Insista-t-il.
Indécis, je refusai de comprendre leurs arguments censés et eus soudain une immense colère envers eux. Une seule question persistait dans mon esprit en chaos : Pourquoi avaient-ils pris la peine de nous en informer si ne nous pouvions rien faire ?! N’aurait-il pas mieux valu que nous restions dans l’ignorance jusqu’à après-demain, date à laquelle nous serions de toute façon retourner dans la Forêt Enchantée ?! Bouillonnant intérieurement, je tentais toutefois de ne pas m’énerver après eux et murmurai encore à l’égard de ma bienaimée :
-Désolé Sofia...Ce...Ce n’est pas comme ça que j’imaginais la fin de notre séjour...
M’embrassant fermement les cheveux, elle évacua toute tension et se radoucit avant de prendre mon menton en coupe et s’écrier avec conviction :
-N’en dis pas plus Pieter...Elle a été parfaite...Là, de toute façon, tu ne devrais même pas y penser...Je comprends amplement ta position et le caractère menaçant de la situation...Et puis...Il y a quelque chose de tout bête...J’ai moi-même une sœur...Et je crois que Si...Si Emma avait été enlevée, je serai aussi détruite que toi...Allez, viens...Rassemblons nos affaires et rentrons !
Bien que désabusé par son discours qui m’avait rassuré, je hochais la tête et indiquai à mes beaux-parents de nous attendre dehors le temps que nous ramassions le peu de choses que nous avions pris soin d’avoir emmené pour être à l’aise.
Ainsi, j’embarquais Knut et nous repartîmes de la maison dans un silence de mort. Nous n’eûmes pas le loisir de faire plus de dix pas que nous nous retrouvâmes nez à nez avec la boulangère qui nous donna nos sablés. Dans l’immédiat mon ventre était tellement du plomb que je ne pouvais rien avaler. La remerciant activement, nous reprîmes ensuite notre chemin jusqu’à arriver près d’un flanc de colline. Un Géant de la terre se trouvait là et ronfler avec fulgurance en nous attendant. Mes beaux-parents me firent alors signe de le réveiller et j'entonnais les quatre notes d’un ton grave mais mélodieux. La suite fut très floue. Je montais dans la main de l’esprit de la Terre dans un état second tandis que mes pensées étaient toujours tournées vers mon frère. L'idée qu'il soit seul et dans un mauvais état ne me quitta pas tout le long du trajet et je fus bientôt pris d'une fièvre délirante tellement je pensais au pire. Plus calme, Sofia me donna tout le soutien qu’elle put et son énergie me réconforta.
Malheureusement mon malaise ne s’arrangea pas quand nous descendîmes du moyen de transport, une bonne heure plus tard et que Maman se rua sur mon avant m’agripper tout en pleurant.
-Oh Pieter...Ô mon fils ! Tu es là...Tu es là, hoqueta-t-elle.
Se reprenant très vite, elle se tourna vers Sofia et rectifia :
-Pardon ! Je voulais dire...Vous êtes là...Sains et saufs...
Bien que ses tresses rousses étaient défaites et qu’elle ne semblait pas avoir pris de bain depuis quelques jours, je la laissai me serrer plus fort dans mes bras pour tenter de la rassurer et me retrouvai bientôt étouffé contre son cœur tandis que je murmurai :
-Tout va bien, Maman...Tu n’as plus rien à craindre maintenant, je suis là et je vais m’occuper de toi...Vous avez peut-être trouvé un indice depuis avec Papa ? Si c’est le cas, je vais aller rassembler le troupeau de rennes et on va trouver Elysia avec plusieurs pisteurs et pisteuses...
Reniflant bruyamment, elle m’observa longuement et secoua vivement la tête avant de reprendre :
-Inutile ma Fripouille ! Nous n’en sommes pas encore là...Viens à la maison des Berges avec nous...Pour l’instant, nous pesons le pour et le contre sur le tribu qui est demandé en échange de ton frère !
Conscient qu’il me manquait des éléments pour comprendre où elle voulait en venir, je la laissai me guider jusqu’à la demeure européenne de Gaga où se trouvaient les membres de ma famille ainsi que les deux prétendants de mes cousines, la cheffe Yélana et la reine Emma d’Askersund.
Ils produisaient tous un brouhaha assourdissant à force de se chamailler et je me glissais discrètement parmi eux si bien que personne ne s’aperçut ma présence jusqu’à ce que Kirsten s’exclame d’une voix pincée :
-Ah te voilà cousin ! Tu as finalement choisi d’écourter ta lune de miel...Voilà une sage décision de ta part...Que de progrès depuis que tu es marié ! On va peut-être pouvoir faire quelque chose de toi aussi...
Faisant à peine attention à sa remarque, j’essayai de savoir ce qui avait déjà été dit pendant que ma femme se chargea de fusiller Rita avec violence, ne lui ayant pas pardonné la rumeur sur mon insuffisance qu’elle avait propagé à mes beaux-parents. Lui appuyant fermement dans le dos pour lui indiquer que ce n’était pas le moment de faire une esclandre, je fus soulagé lorsqu’elle dit à son tour :
-Pendant que tu règles cette affaire urgente, je vais aller me reposer et préparer le repas, d’accord ? Quoique tu décides, n’oublie pas de venir me prévenir, s’il te plaît !
-Je te le promets, chuchotai-je en l’embrassant tendrement.
Se tournant ensuite vers les autres, elle ajouta un « Veuillez m’excuser ! » à leur adresse et quitta la grande salle à manger. Attendant qu’elle disparaisse complètement, je m’assis ensuite autour de la table où se trouvait déjà le reste de ma famille et me contentai d’observer les autres alors que ma première cousine fit la médiatrice pour reprendre la discussion:
-Mère...Il me semble que tu avais la parole avant d’être interrompue.
Très digne, Tatie Elsa renchérit alors à l’égard de Papa :
-Oui ! Je ne sais plus où nous en étions...Ah oui ! Donc je te disais Kristoff...Crois-tu vraiment que ce soit une bonne idée d’aller demander la rançon des cristaux aux trolls ? Tu sais à quel point le risque est grand et ce qu’il engendre c’est s’ils sont redonnés à Maria...
-Oui, Elsa ! Je ne le sais que trop malheureusement...Mais nous pourrions les maîtriser a minima alors que si notre fils meurt, il n’y aura pas de retour en arrière pour lui ! Souleva-t-il.
-J’entends ta colère Kristoff ! Mais il n’empêche que nous avons beau tourner le problème dans tous les sens, prendre cette décision est beaucoup trop dangereuse ! Trancha aussitôt Marraine, crois-moi cela me brise le cœur de vous dire ça car je comprends ce qu’Anna et toi ressentez mais...
-...Non, tu ne sais pas ce que c’est, puisque tes deux filles sont là avec nous ! S’énerva à son tour Maman en tapant du poing sur la table.
-Princesse Anna d’Arendelle ! Calmez-vous ! Nous allons trouver une solution mais il nous faut garder la tête froide ! Clama à nouveau la première jumelle en continuant de jouer l’arbitre.
La persécutant de ses yeux verts, elle lui lança le même regard froid qu’avait pu nous faire Gaga par le passé, quand nous n’avions pas été attentifs à ses leçons en tant qu’élèves. A ma grande surprise, cela la stoppa net et elle murmura :
-Pardonnez-moi, princesse Kirsten, vous...Vous avez raison...Cela ne sert à rien de nous diviser plus.
Hochant hautainement la tête, ma cousine la laissa donc ronger son frein, et ma pauvre Maman passa plutôt ses nerfs sur ses doigts qu’elle déchiqueta tandis que cette pimbêche prétentieuse se tourna vers Mamie Dudu pour lui demander dans un but de tempérer l’atmosphère :
-Peut-être que la doyenne d’Arendelle qui demeure silencieuse pourrait également faire une proposition...Après tout son avis compte autant que celui de n’importe quel souverain de cette maison...Alors ? Quelle serait pour elle, le choix le plus juste ? Sachant que si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord cela se terminera par un vote...
En grande sage qu’elle était, notre grand-mère prit un temps pour réfléchir et faire en sorte que sa phrase soit cohérente. Elle était donc sur le point de répondre après une longue minute quand Tatie Elsa la coupa avant en grommelant :
-Princesse Kirsten ! Vous cessez tout de suite de jouer la cheffe quand vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Je demeure la reine Elsa d’Arendelle, actuelle décisionnaire de ce trône ! Je suis la reine des neiges et cinquième esprit ! Donc j’ai mille fois plus d’expériences que vous dans l’exercice du pouvoir !
Outrée par ses paroles, la remarque lui cloua le bec et elle se mura dans un silence, vexée, tandis que notre grand-mère jugea tout de même bon d’intervenir en élevant la voix :
-Ce dicton s’applique également à vous Reine Elsa D’Arendelle ! Oui ! Vous êtes peut-être l’actuelle souveraine de ce royaume ! Mais n’oubliez pas qui vous a forgé dans ce domaine ! Vous avez beau être celle qui a le pouvoir, je reste malgré tout la reine mère au même titre que feu votre père le roi Agnarr ! Si ma petite fille estime que mon opinion compte, ce n’est pas vous qui me couperez la parole avec un toupet digne des filles de joie d’Arnevik !
-Maman...Comment oses-tu ?! S’exclama aussitôt ma tante en s’empourprant de colère.
Essayant de l’impressionner, notre aïeule n’en fut guère affectée et lui lança au contraire un regard flamboyant tout en se postant face à elle pour la confronter.
-Malgré ton âge, tu as encore quelques notions de diplomatie à apprendre ma Floconnette ! Déclara-t-elle, et la première est d’écouter ce que chaque partie peut proposer comme solution...C’est ainsi que se bâtit un raisonnement sensé ! Plus il y a de diversité ! Plus cela aboutit à des fondations solides ! Il me semblait te l’avoir enseigné ! Voilà au moins une chose que la princesse Kirsten a compris depuis longtemps déjà contrairement à toi !
De plus en plus honteuse, Marraine chercha soudain sa respiration alors que Mamie Dudu ajouta à l’égard de la jumelle :
-Voici donc ma position sur ce débat : Même si nous ne connaissons pas les ravisseurs, nous savons néanmoins deux choses importantes : D’une, qu’ils connaissent l’existence des trolls et de deux, qu’ils sont au courant du passif de Maria Nattura...Il n’y a pas énormément de personnes encore vivantes qui peuvent se targuer d’assembler ces deux points, je pense donc que nous devrions chercher des suspects du côté des créatures de la Vallée des Rochers Vivants car ceux sont les seuls capables de pouvoir maîtriser les souvenirs et qui en sachent les enjeux...Si le souhait de ceux qui tiennent Elysia en otage est de récupérer la mémoire de cette femme, c’est que forcément ils doivent être en capacité par la suite de lui remanier la cervelle ! Sans cette culture, l’usage des cristaux ne leurs serviront à rien...
-Le seul problème Maman, c’est que l'unique troll ayant assez d’intelligence pour monter un plan aussi machiavélique était Grand Pabby et cela fait des années qu’il est mort ! A part lui, je vois mal ses confrères être aussi diaboliques.
-Tu crois vraiment cela ma Furie Rousse ?! Renchérit-elle dépitée.
-Et puis contrairement à ce que tu penses, il n’y a pas que les trolls qui soient en mesure de raviver des cristaux, petit Ange de l’Air ! Intervint à son tour Yélana d’une voix remplie de nostalgie, ta mère s’en était également chargée quand nous étions fillettes ! Les chamanes en sont donc tout aussi capables.
Agacée par ces arguments, Mamie Dudu n’en resta pas moins calme et répliqua :
-Certes Tantine ! Certes ! Mais les seules chamanes que nous avons dans cette tribu sont Anna et Helga... Je doute que l’une ou l’autre ait kidnappé son fils ou son frère...Non ! Non ! Il n’y a qu’un troll qui puisse agir ainsi ! Ils sont nombreux après tout et nous ne les connaissons pas tous ! il est donc facile pour l’un d’eux de se fondre dans la masse et d’avoir un désir de vengeance !
-D’autant qu’en plus, ce n’est pas pour décréditer ma pauvre sœur mais elle se dit elle-même ne pas être le meilleur modèle en matière de chamanisme ! Ne put s’empêcher de rétorquer Kirsten.
Gaga hocha aussitôt sa tête pour confirmer ses paroles et Papa reprit alors :
-Et donc, finalement, que proposes-tu Iduna ? Que nous interrogions toute ma famille adoptive ? Je te le dis tout de suite, nous n’aurons jamais assez de temps d’ici à la date du rendez-vous ! Et j’ai beau chercher, je ne trouve pas que ça leur ressemble de faire ça...Oui, nous sommes d’accord, ils peuvent avoir des réactions bizarres...Mais de là à dire qu’ils vont enlever notre fils pour une histoire de souvenirs sur une souveraine dont ils en ont que faire...
-Il y a un élément qui nous manque c’est certain, Kristoff ! Malgré tout, de tout ce que nous avons énuméré c’est le scénario le plus logique pour l’instant... Rappelle-toi ce qu’ont annoncés les gardes ! Les dernières traces vers lesquelles Oskar les a menées est justement proche de la Plaine des Trolls...
La réflexion de mon aïeule me fit comme un nouveau coup de massue. Comme Papa, j’avais du mal à imaginer qu’ils y fussent pour quelque chose. Les faits étaient là, c’est vrai. Toutefois, je voulais revenir sur un point qui semblait leur échapper à tous. J’étais donc prêt à parler quand Tatie Elsa toujours blessée par les paroles de sa mère, vrilla d’un coup.
Gelant la table et les murs à une vitesse folle, elle laissa enfin exploser toute la colère qu’elle avait contenu durant les dernières minutes de cette échange, nous forçant à tous reculer tandis qu’elle explosa :
-Je vous préviens ! Je n’ai pas mes gants ! Alors maintenant écoutez-moi bien ! Oui écoutez-moi tous autant que vous l’êtes ici, dans cette pièce !
Jetant un immense froid parmi nos êtres scandalisés, nous n’osâmes plus parler pour qu’elle essaye de redescendre d’elle-même, tandis qu’elle cria encore :
-Personne n’ira voir les trolls ! Et personne n’effectuera de vote à propos de ce sujet car le débat est déjà clos ! Pour répondre à la question de ma chère fille ! Non de non ! Il n’y a pas à polémiquer de toute façon ! Redonner ses souvenirs à Maria est trop irresponsable ! Point ! Tous ceux qui l’ont côtoyé ici avant les naissances des jumeaux et des jumelles sait qu’elle a un passé très lourd ! Et que c’est pour cela qu’elle n’a plus rien d’avant son mariage avec Ryder ! Oui ! Les plus vieux d’entre nous savent que c’était la reine des prostituées avant de connaître son mari actuel ! Si je ne me trompe pas ! Hans ! Camille ! Yohan ! C’est bien vous qui avez participé à ce qu’elle ait cette réputation de pouffiasse qui lui a valu jusqu’à son surnom qu’il m’arrive même après encore toutes ces années de sortir sans faire exprès ! Oui ! C’est bien par votre faute ! Surtout la tienne Yohan qui a voulu t’amouracher d’elle parce que tu étais toi-même un détrousseur à l’époque ! Oui ! C’est par ta faute que cet imbécile de Wilhelm l’avait quand même marié à votre frère Karl des îles du sud et qu’en contrepartie, elle avait dénoncé où se trouvait la cachette de Camille, t’offrant toi-même une vie de solitude et de rejet de la part de ta famille...Arrête-moi si j’ai tort !
-Euh...Non, non, Elsa...C’est...C’est tout à fait ça...Mais...Euh...Cela ne sert à rien de remuer quelque chose...Que...Que nous avons depuis...Rétabli...Allez...Essaye de te calmer...S’il te plaît...Tu...Tu te donnes en spectacle...Devant nos invités et... , bredouilla soudain mon beau-père décontenancé.
Mais ma tante n’en eut que faire et lança une nouvelle bourraque furieuse avant de renchérir férocement :
-Je ne brasse pas le passé, je rafraîchis la mémoire de tous les inconscients qui se trouvent ici ! Désolée pour ceux qui y participent sans le vouloir ! Alors Non je ne me tairais pas ! Et oui ! Je le redis ! Ce serait irresponsable de lui redonner ses souvenirs ! Tu viens toi-même de le dire ! Nous avons rétabli les choses ! Alors quoi ?! En un claquement de doigts, nous prendrions le risque de faire tomber presque vingt années de travail où nous avions réussi à déjouer ses plans de vengeance pour qu’elle ne renverse pas notre trône car imbécile de grand-oncle Pieter, le frère de Mamie Anna n’avait rien de trouvé de mieux que fricoter avec Mamie Rita, la femme de Papy Runeard sans prendre conscience qu’ils avaient engendré la pire lignée de bâtards qui puisse exister ! Oui ! Nous sommes tous au courant de ce que cela pourrait donner si elle recouvrait ses souvenirs ! Vous voulez vraiment le retour de la grande Duchesse Maria de Funningur ?! Moi pas ! Désolée Anna ! Désolée Kristoff ! Mais je le répète ! La reine Iduna a beau dire ! Je serai la seule à prendre cette décision et la réponse est non ! Non ! Et non !
Décontenancés face à l’ampleur des stries de givre qui continuait sa course progressive dans toute la pièce, un long silence s’abattit immédiatement après cette tirade où chacun de nous se recroquevilla les uns contre les autres le temps que la crise passe...
Mais comment une créature aussi stupide avait-elle pu m’engendrer ?! Venait-elle vraiment de déballer tout le passif de Maria devant des dignitaires étrangers qu’elle ne connaissait pas, Y COMPRIS EMMA D’ASKERSUND LA PROPRE SŒUR DE L’INTERESSEE QUI ETAIT LA PLUS GROSSE DES MENACES AU SEIN MEME DE CETTE ASSISTANCE ?! Non, vraiment je ne comprenais pas comment nous pouvions être du même sang ! Moi, si droite ! Si protocolaire ! Si parfaite ! C’était une erreur de débutant ! Un cas d’école ! Déjà la bourde de l’autre fois d’avoir signé la fin du traité de fiançailles entre mon amant et ma rivale sans même prendre le temps de bien le lire était totalement aberrant, mais là ! Là, nous avions atteint les sommets ! Mamie Dudu avait raison ! Elle croyait avoir le pouvoir ! Mais elle n’y connaissait rien en matière de reine !
Seigneur ! Mon cœur allait lâcher s’il continuait de battre aussi vite ! Et elle avait osé me remettre à ma place en se sentant si puissante...Ce n’était qu’une nulle ! Père et elle formaient le duo des deux souverains les plus pitoyables de cette décennie !
Me raccrochant avec force au prince Aslak pour ne pas chanceler et trahir mon état d’étourdissement, je lançais aussitôt un regard exorbitant à ma fécondante avant de jeter un coup d’œil à Mamie Dudu qui était aussi pâle que moi. Même Helga et Pieter qui étaient pourtant les plus médiocres de cette monarchie n’auraient jamais effectué un tel écart ! Livide, je jetais bientôt un coup d’œil à cette garce d’Emma d’Askersund. Elle jubilait avec force cette gourgandine ! Oui ! On lui avait servi tout ce qu’elle voulait entendre sur un plateau ! C’était acté ! Elle pourrait facilement utiliser les termes de ma mère pour que cela se retourne contre nous tous à un moment ou un autre ! Il y avait assez de témoins pour que cette commère ait du poids désormais...
-Si notre cinquième esprit pouvait nous redonner un peu de chaleur, ce serait fort aimable, bougonna soudain Madame Coudrier qui se fichait complètement de connaître son degré d’anxiété.
Sentant à son timbre de voix qu’elle était elle-même furieuse que nous ayons mis une fois de plus la pagaille au sein de sa communauté, je me demandais pendant un instant si Ylva lui avait fait part de sa découverte quand nous étions revenus de notre voyage d’Askersund mais finalement, je mis sa mauvaise humeur sur le fait qu’une fois encore, elle craignait plus pour son peuple qu’autre chose. Contrairement à Mère, elle, avait vraiment l’âme d’une leader protectrice !
Réfléchis à présent Kirsten ! Il faut absolument quelque chose pour atténuer ce massacre ! Déviant la tête, je la tournai à nouveau vers la seule personne possible de tout arranger et scrutais ma grand-mère avec force. A mon soulagement, celle-ci aperçut bientôt ma persistance. Par les esprits ! Heureusement qu’elle était là car, elle, avait compris. Il y avait urgence ! Je devais m’entretenir avec Papy Antoine et elle au plus vite !
Toujours excédé, je vis ma mère prendre sur elle et faire le premier pas pour serrer fort sa sœur ainsi lui faire redescendre son pouvoir de glace. Marraine eut beau grogner à plusieurs reprises de ne pas s’approcher, elle finit par l’enlacer et cela fonctionna. De mon côté, je n’en restais pas là ! J’avais vraiment besoin de prendre la parole et donner aussi un indice qui pourrait peut-être sauver ma moitié ! Alors que tout le monde se remit de ses émotions après que ma tante remit la chaleur ambiante, je répliquai alors d’une voix pleine de conviction :
-Si...Si je puis me permettre Marraine Elsa...Mamie Dudu ! Vous semblez oublier quelque chose à propos des trolls et de leur pouvoirs !
Stupéfaits que j’eus l’initiative de parler, chacun m’écouta...Même ma première cousine qui me fit signe de poursuivre.
-Eh bien, voilà...Je...Je...Commençai-je.
Avant de me rappeler que tout le monde ne pouvait pas entendre cela. J’en avais fait le serment aux créatures de pierre étant jeune. Seul un cercle restreint pouvait être au courant. M’adressant donc au prince Aslak, au prince Arnwald et à la reine Emma, je repris alors :
-Pourriez-vous nous attendre dehors...C’est quelque chose de secret...Sans vous offenser bien sûr !
-Bien évidemment prince Pieter ! Clama la souveraine d’Askersund.
Helga se chargea donc de les amener sur le patio tandis que j’ajoutai à l’adresse de ma tante et des autres :
-Voilà ! Je disais donc qu’il y a un fait sur les pouvoirs des trolls qui semblent vous échapper ! Mais il peut sauver la vie de mon frère ! Il est vrai que les cristaux de souvenirs peuvent être rendus à leurs propriétaires comme vous l’avez si bien spécifié toutes les deux...Tout comme ils peuvent être repris à volonté par ces mêmes créatures ! Il n’y a pas vraiment de limites dans l’effacement de la mémoire, donc si on demande à Papy Cliff de les enlever juste le temps de faire la transaction avec l’imposteur et qu’on s’aperçoit que Tatie Maria a à nouveau un comportement diabolique, on pourra toujours lui demander de les retirer à nouveau !
Déclarai-je, ainsi pas besoin de chercher à savoir si c’est réellement un troll qui soit un des imposteurs !
Alors que j’eus le droit à toutes les paires d’yeux étonnés, les visages de mes parents s’illuminèrent aussitôt à cette nouvelle et Papa m’ébouriffa bientôt les cheveux avec fierté avant de dire :
-Ça c’est bien mon fils !
Peu à peu, Parrain Hans retrouva à son tour le sourire et massa activement les épaules de Marraine Elsa avant de lui dire :
-Voilà qui est réglé ! Bien...Je crois qu’il ne nous reste plus qu’à agir sans problème, n’est-ce pas ?
-Tout à fait ! S’exclama à son tour Kirsten qui me lança un regard de gratitude.
Avant de dire encore :
-Princesse Rita ! Faites revenir nos invités !
Sa jumelle s’exécuta et bien qu’elle n’avait rien entendu à la conversation, la reine Emma d’Askersund pleine de bonne volonté s’enquit alors :
-Je ne sais pas ce qui a été convenu vos Altesses...Mais quoi que vous choisissiez, je me porte volontaire pour aller sauver le prince Elysia !
Aslak comme Kirsten lui jetèrent alors des éclairs alors que je répliquai :
-Nous partons jusqu’à la plaine des trolls pour récupérer la rançon et votre compagnie nous fera extrêmement plaisir !
-Non Pieter ! Toi, tu restes ici ! Ce n’est pas négociable ! Renchérit Maman d’une voix ferme.
-Mais...Mais...Il...Il s’agit de mon frère ! Maugréai-je avec un sentiment d’injustice.
-Marraine Anna a raison, cher cousin ! Intervint à son tour la jumelle, il vaut mieux que tu restes là... N’oublie pas que même si tu es revenu dans la Forêt Enchantée, tu convoles encore en justes noces...Il est donc plus judicieux que tu demeures auprès de ta femme et votre enfant ! Parrain Kristoff, le prince Aslak, la reine Emma et moi-même serons assez nombreux pour mener à bien cette expédition !
Se tournant ensuite vers mon oncle et ma tante, elle ajouta avec dédain :
-N’est-ce pas Père ? Mère ? Etes-vous d’accord avec ce jugement ?
-Eh bien...Ma foi...Oui...Cela semble une bonne idée ! Bredouilla alors Marraine Elsa.
Revigorée, Maman renchérit aussitôt :
-Bien ! Dans ce cas Hans, Elsa et moi retournons au château, le temps de réceptionner Elysia ...J’espère qu’il ne sera pas trop tard ! Faites au plus vite et ne ratez pas le rendez-vous surtout !
-Enfin ma tante ! Pour qui me prends-tu ?! S’offusqua aussitôt ma première cousine, je n’en ai jamais manqué un et n’est certainement pas celui-là qui me fera défaut !
-Evidemment ma nièce...Evidemment, dit-elle avec un sourire confiant.
Gardant un visage impassible mais fière, Kirsten me regarda ensuite et conclut :
-Quant à toi Pieter...Tu devrais peut-être retourner au chevet de Sofia maintenant...
Rougissant violemment, j’acquiesçai avec force et quittai la hutte malgré tout plus serein en me disant que la situation était désormais bien en main. Laissant donc Rita s’échapper avec le prince Arnwald et Helga, je courus à mon tour jusqu’à notre hutte maritale. Les ronronnements silencieux de ma dulcinée m’apaisèrent et je la réveillai bientôt en douceur tout en la couvrant de doux baisers.
-Pieter...Alors tout est arrangé ? Questionna-t-elle d’une voix pâteuse.
Hochant vivement la tête, je me retrouvais tout de suite bête et renchéris :
-Peut-être que ma très chère femme voudrait à présent se faire un thé bien chaud et manger de bons sablés d’Harmon pour se consoler ?
Partant dans un fou rire qui dédramatisa définitivement la tension, nous nous levâmes et prîmes notre goûter de bon cœur jusqu’à ce que Mamie Dudu se joigne à nous.
-Je ne vous dérange pas les enfants ? Questionna-t-elle.
-Jamais ! Répondis-je en lui faisant de la place.
-Oh non ! Je ne reste pas longtemps ! Je voulais vous donner un petit quelque chose ! Clama-t-elle.
Sans attendre, elle nous tendit une vieille clef rouillée et ajouta sous nos regards d’incompréhension :
-C’est celle de la cabane des Plages Grises...Si vous voulez être tranquilles...J’ai tout aménagé...Et je me disais que vous seriez contents d’avoir encore un peu d’intimité pour finir votre voyage de noces...En plus quelque chose me dit que ce lieu a été aussi magique pour vous qu’il l’a été pour mes parents...
-Laisse-moi deviner...Ce quelque chose n’était pas plutôt un quelqu’un qui s’appelait Ylva Nordlys ? Questionnai-je.
Amusée, ma grand-mère se contenta de répondre par un clin d’œil et conclut :
-On ne peut rien te cacher Pieter...Bien ! Je vous laisse à présent ! Il est temps pour moi de voir si ma Floconnette et ma Furie Rousse vont mieux...J’ai quelques recadrages à faire !
Ne souhaitant pas donner notre avis pour ne pas nous prendre sa foudre, nous la laissâmes repartir en riant. Surexcités à l’idée de pouvoir encore passer un peu de temps tranquilles, nous filâmes de notre hutte assez rapidement et marchâmes plus amoureux que jamais jusqu’à la horde des épicéas. Quelle ne fut pas notre déception de voir que nous avions déjà été devancés par...Rita et Arnwald.
Furieuse de recroiser notre cousine, Sofia la confronta aussitôt et je sentis ses doigts se crisper contre les miens. Avant que je ne puisse l’arrêter, elle ne se préoccupa pas du fait qu’ils furent à moitié nue, et se détacha rapidement de moi avant de lui foncer dessus.
-Sale garce ! Clama-t-elle.
Cela stoppa net les deux amants qui se remirent leur tenue à la va vite tandis que ma femme ne chercha pas plus longtemps avant d’accomplir son geste. Avec force, sa main fendit bientôt l’air et s’abattit violemment contre la joue de Rita.
-La prochaine fois qu’il te vient à l’idée de divulguer de fausses informations sur mon mari ! Clama-t-elle férocement.
Sans sourciller, notre cousine accepta la punition tandis que son amant beaucoup moins conciliant, se rehaussa d'une façon plus menaçante face à ma femme. Prêt à la défendre, je m'avançais à mon tour pour dégainer mes poings mais n’en eus pas le temps lorsqu’il s’écria encore, le visage rouge de colère :
-Madame ! Veuillez vous excuser tout de suite auprès de ma fiancée !
Contre toute attente, la deuxième jumelle fut très docile et réussit à lui retenir les épaules avant de déclarer en toute modestie :
-Non ! Arnwald, mon amour...Je...Cette claque était amplement méritée à vrai dire ! Ma cousine a raison...Je n’étais qu’une jalouse qui cherchait à faire le mal autour de moi quand j’ai créé cette fausse rumeur à propos de Pieter...S’il vous plaît, ne vous énervez pas...Croyez-moi ce geste est en réalité moins sévère que ce que j’aurais dû recevoir ! Je vous en prie, restons-en là et ne faîtes pas de scandale.
-Mais votre joue saigne, ma douce ! Grommela-t-il encore indigné en la lui tapotant à l’aide de son mouchoir.
Le repoussant gentiment, Rita déclara à son tour :
-Ce n’est rien, vous dis-je...J’en garderai la trace quelque jours mais c’est déjà effacé et pardonné dans mon cœur...Je considère même dès à présent que Sofia et moi sommes quittes !
Se tournant alors vers ma femme pour avoir son approbation, cette dernière la regarda encore d’un œil méfiant avant de répéter :
-Oui nous le sommes...Mais par précaution, je souhaiterais que tu restes loin de Pieter et moi jusqu’à ce que ton séjour dans la Forêt Enchantée s’abrège ! Maintenant poussez-vous les amoureux ! Notre modeste palace nous attend !
Les deux amants hochèrent vivement la tête et n’essayèrent même pas de discuter. Nos chemins se séparèrent ainsi. Eux quittant les lieux et nous qui pûmes enfin savourer la fin de notre lune de miel mouvementée sans aucun autre incident qui viendrait cette fois le tourmenter.
ANCIENNE TIMELINE...
Déjà quatre jours que Sofia était devenue ma femme. Chaque matin, je me pinçais pour y croire. Puis mes doutes s’estompaient quand je me réveillai nu à ses côtés dans la chambre de la cabane prêtée par Papa avant que nous commencions une nouvelle journée en entamant les activités distrayantes proposées par la ville d’Harmon et ses alentours...
Aujourd’hui, par exemple, nous avions passé la matinée à préparer des sablés dans la boulangerie de Tomally. Entre le pétrissage de la boule de pâte qui m’avait rappelé les seins de ma bienaimée et elle dans sa tenue craquante armée de son tablier, je ne sais pas comment je n’avais pas déjà succombé à la tentation même après que nous soyons rentrés tous les deux au cottage...
Il faut dire que depuis le début de notre voyage de noces, il n’en fallait jamais trop pour que nous dérapions intimement. Que ce soient pendant les activités du bourg ou durant les flânages dans les rues, tout avait été un prétexte pour susciter de l’excitation à tel point qu’il m’arrivait de me demander comment cela était-il possible que nous en soyons encore capables et jamais épuisés ?! Par chance, Yohan et Camille ne nous avaient plus espionné et avaient quitté le cottage après avoir bu la bouteille d’hydromel, le premier soir de notre arrivée à Harmon. Dès lors, cela avait été comme un appel d’air, nous ouvrant tous les champs des possibles sur ce sujet luxurieux.
Et le fait que Sofia soit enceinte n’y changeait rien du tout...Au contraire ! N’ayant pas encore totalement assimilé qu’elle attendait un enfant pour l’instant car son ventre était bien plat et que je trouvai cela abstrait, je préférais laisser grandir tranquillement cette petite nous et me focaliser que sur sa mère qui était on ne peut plus demandeuse sexuellement à mon plus grand plaisir...
-Pieter...Peux-tu amener les sucres d’orge, s’il te plaît ? Demanda-t-elle soudain en ayant déjà débarrassé la table.
-Oui, je m’en charge mon amour ! Clamai-je en rougissant.
Me levant donc pour aller chercher les délicieuses friandises offertes par la boulangerie tout à l’heure, je ne pus m’empêcher de lui détacher au passage le gros ruban doré qui avait noué ses cheveux durant l’activité pâtissière. Grossière erreur, cela m’excita davantage quand sa longue cascade de boucles châtaignes tomba gracieusement jusque dans son bas du dos. Ne souhaitant pas faire monter le plaisir tout de suite, je lui embrassais juste le cou et revins quelques secondes plus tard avec les deux bâtonnets reluisant aux couleurs blanche et rouge.
Considérant cela comme un dessert, nous les mangeâmes silencieusement...Gourmande, ma femme croqua d’abord un petit bout avant de le lécher avec force. Oh seigneur...Ne pouvant m’empêcher de la regarder faire, ma vision divagua une nouvelle fois et je transférais les mouvements ondulants de sa langue s’accomplir ainsi sur ma virilité... Non, Non Pieter ! C’est mal ! Stop ! Me grondai-je en sentant que je perdais le contrôle de ce qui faisait de moi un homme. Me concentrant donc sur ma sucrerie, j’essayai de ne pas faire attention à sa bouche pleine et ses lèvres qui continuaient de sucer goulûment le bonbon.
Bientôt ampli d’une nouvelle chaleur, je n’y tins plus et l’enlaçai fermement pour la humer à nouveau. Hum...Elle sentait encore l'odeur du pain et du sucre de ce matin...Des odeurs douces...moelleuses...Bien loin de sa lavande et sa menthe de d’habitude...Mais tout aussi excitante. N’arrivant plus à me retenir, je croquais immédiatement sa bouche et savourai sans relâche les quelques cristaux de sucre à la fraise qui étaient restés collés autour de sa bouche. A ma plus grande joie, elle en redemanda encore.
-Monsieur Bjorgman d’Arendelle Westergaard... Puis-je m’avancer sans rougir en affirmant que vous avez envie de faire une longue sieste à mes côtés avant le goûter ? M’interrogea-t-elle soudain amusée.
Déglutissant péniblement, je posai bientôt mon front contre le sien et répondis un peu gêné :
-Vous vous avancez bien Madame Bjorgman d’Arendelle Westergaard...Mais avant j’aimerais vous mettre en condition pour être à l’aise.
Me lançant immédiatement un regard interrogateur, je perdis alors mon sérieux et ajoutai :
-J’aimerais que tu t’allonges sur le ventre et que tu ne gardes que ta culotte...
-Oh non ! J’aime bien quand tu me déshabilles, dit-elle alors d’une mine boudeuse.
-Oui, mais fais-moi confiance, tu vas aimer, susurrai-je en lui faisant signe avec insistance d’aller sur le lit.
Bien que dubitative, elle finit par s’exécuter et se dépouilla bientôt de tous ses vêtements avant de s’installer à plat ventre. Comme une poupée de chiffon, elle me laissa ensuite lui glisser ses mains le long du corps et trouva enfin une position confortable alors que je calfeutrai volontairement les fenêtres pour créer une ambiance d’intimité. Sortant après cela une crème relaxante que j’avais réussi à trouver dans une des boutiques de charme de la ville qui était composé des produits de la licence du bazar d’Oaken, je plongeai mes mains dedans et en pris une quantité acceptable pour pouvoir commencer à masser son dos. Étonnée par la tiédeur de la pâte épaisse, elle tressaillit avant de se tenir à nouveau tranquille alors que mes doigts passaient sur chaque carré de sa peau douce pour la stimuler.
-Hum...Ça sent bon...Souffla-t-elle en poussant un soupir satisfait.
-C’est l’odeur pralinée, chuchotai-je, l’avantage c’est qu’elle est...Comestible.
Accentuant mes dires, je lui passai alors un grand coup de langue sur le dos et ses poils frémirent immédiatement.
-Miam...C’est exquis, murmurai-je avant de retrouver mon professionnalisme.
M’appliquant donc à l’embaumer comme un bon élève, je restai longtemps sur son dos pour dénouer toutes ses tensions puis je descendis sur ses cuisses fines mais robustes et ses longues jambes duvetés de poils clairs. Riant un peu au départ car mon toucher la chatouillait, je lui appuyais alors plus fort sur ses zones douloureuses et elle se canalisa.
-Alors tu aimes ? Finis-je par murmurer.
-Oh que oui...Chuchota-t-elle.
Ravi, je traçais encore mon chemin jusqu’à ses mollets et ses pieds et me repassai consciemment une forte dose de crème sur mes mains avant de m’attaquer à ses orteils. N’y tenant plus, je tâtais d’abord les petites vagues qui parcouraient sa voûte plantaire avant de la lui embrasser et la lécher. L’attouchement léger fut immédiat et elle explosa aussitôt de rire tandis que son pieds se contracta.
-Non...Arrête...Pieter...Je...Je suis sensible...Tu vas te prendre un coup...Et ce sera pas volontaire ! Gloussa-t-elle.
Bravant quand même sa menace, je m’attaquais sans attendre à l’autre pieds et continuai de lui déposer des milliers de baisers sur sa peau douce alors qu’elle essaya de se débattre. Le jeu dura quelques secondes à peine mais me passionna à tel point que j’hésitai pendant un instant à me plaquer nu contre elle, quitte à ne pas finir l’intégralité de son massage...Redevenant tout de même raisonnable, je m’attaquais à tout son côté gauche, reproduisant le même schéma de caresses qui l’apaisa à nouveau.
-Mets-toi sur le dos que je te fasse le reste du corps...Déclarai-je quelques secondes plus tard.
Elle s’exécuta et je me forçais à rester dans mon rôle alors que ses seins dodues me bravèrent en s’immisçant juste sous mon nez. La recouvrant donc d’une couverture pour ne pas être tenté tout de suite, je parcourus ensuite ses bras et ses mains tour à tour avec dureté et douceur. Dans un bien être sans comparaison, Sofia somnola alors que je passai mes mains derrière son cou puis sur son crâne que je massai avec attention avant de créer des cercles dynamiques sur son front, ses joues et son menton...
A présent que je l'avais entièrement massé, je pouvais enfin passer aux choses sérieuses. N'ayant donc plus aucune retenue, je mis alors une nouvelle couche de crème sur sa poitrine, lui faisant croire que j'étais toujours dans un objectif professionnel. Malheureusement le simple contact de ses tétons sensibles suffit à me faire déraper et je la léchais bientôt avec le plus de délicatesse possible pour ne pas lui faire mal. Plus sauvageonne, elle se releva alors méthodiquement et ne mit pas longtemps à me désaper à son tour...Avant d’accomplir le fantasme qui m’avait traversé l’esprit un peu plus tôt quand elle mangeait son sucre d’orge...Oh oui...Elle était réellement en train de s’abaisser entre mes cuisses...Je ne rêvais pas là...
Oh mes aïeux...Non...Non elle ne devait pas me faire ça...Ce...C'était incorrect pour elle...Oh purée...Sa langue qui s'arcboutait en discontinu alors que je ne pouvais détacher mon regard de cette soumission volontaire...C’était tout bonnement incroyable...
-So...Sofia arrête...Non...Ce n'est pas...Bien...Parvins-je à souffler.
S’arrêtant un instant, elle releva aussitôt la tête et me demanda, un brin moqueuse :
-Mon petit mari d'amour aurait-il peur que je lui fasse mal avec mes quenottes ?
-Quoi ?! Non...Bien sûr que non, renchéris-je le rouge aux joues.
-Parfait...Dans ce cas...Détends-toi et laisse-moi faire...Cela me plaît bien plus que tu ne le croies, Minauda-t-elle.
Docile, je me rallongeai aussitôt tandis qu’elle reprit sa course effréné dans une satisfaction des plus déconcertantes... Oh mes aïeux...Oui...C’était bien les grognements que je poussais avec force que nous pouvions entendre jusqu’à l'autre bout d'Harmon pendant de longues minutes des plus grisantes...Parvenant tout de même à la dégager avant de lâcher mon trop plein d’amour, je lui agrippai enfin les fesses pour que nous nous calions sur une chaise aléatoire du mobilier. Et je la pénétrai enfin...Oui...J'entrai dans cette communion avec une telle facilité à présent... Il était bien loin le Pieter qui se sentait bête en y comprenant rien au sexe... Merci à Ylva qui avait toujours vu mon potentiel...
M'agitant donc avec force dans ses méandres intimes, ma bouche passa le reste de notre échange à lécher et embrasser le baume à la praline duquel je l'avais imprégné. Qu’est-ce qu'elle était bonne dans tous les sens du terme...Ce goût sucré sur ses seins...Sur ses épaules...Dans son cou...Sur ses lèvres...Oui...C’était si insoutenable que je ne pus me contenir en l'entendant à son tour gémir d'une voix plus prononcée...La relevant donc gentiment sur le côté, je délivrai enfin le trop plein d’amour qui avait servi à créer une petite nous...Ouf...Il n'aurait pas fallu une minute de plus...
Reprenant nos respirations dans un grand apaisement, cette bulle d’intimité fut bientôt crevée quand nous entendîmes soudain des coups contre la porte.
-Mince ! Habille-toi, vite ! Cela doit être Tomally ! Elle a dit qu’elle viendrait nous apporter nos biscuits, une fois froids ! Clama-t-elle.
Vive, elle me balança rapidement mes vêtements et je les enfilais n’importe comment avant de sortir subrepticement de la chambre. Sans doute impatiente, la boulangère tambourina plus fort avec insistance.
-Oui ! Oui ! J’arrive ! Inutile de tout massacrer ! Ronchonnai-je.
Tournant enfin la poignée, quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec...Mes beaux-parents.
-Yohan ! Camille ! M’écriai-je alors en essayant de cacher la déception qui devait se lire sur mon visage, mon écervelée de cousine vous aurait-elle donné l’ordre d’assister à une nouvelle inspection concernant mes incompétences dans un quelconque domaine ?
-Vu ton accoutrement tu n’as plus besoin de nous pour ce côté-là visiblement, Pieter ! Maugréa aussitôt mon beau-père en s’imposant dans la maison.
Constatant qu’il n’était pas d’humeur à rire, je l’amenai lui et ma belle-mère rapidement vers la salle à manger alors qu’un immense malaise était en train de chambouler tout mon corps. Peut-être qu’ils étaient revenus sur la proposition de mariage et qu’ils allaient m’enlever leur fille ?! Stressé, j’avais besoin de faire quelque chose face à son silence, aussi je les installais rapidement autour de la table et allais faire bouillir de l’eau chaude avant de leur distribuer des verres.
-Où est Sofia ? Demanda à son tour ma belle-mère qui semblait elle aussi très embêtée.
-Euh...Elle...Elle se rhabille...Nous...Nous étions en train de nous reposer, Bredouillai-je en devenant aussitôt rouge de confusion.
Qu’est-ce que je pouvais être bête à ne pas réussir à en mener large ! Détends-toi Pieter...Arrête de voir le mal partout...Ceux sont juste tes beaux-parents qui ont choisi de passer à l’improviste pour vous faire une petite surprise... Durant votre voyage de noces...Il n’y a rien de mal à cela...Me persuadai-je.
-Et donc....Que nous vaut l’honneur de votre visite, cette fois ?! Repris-je avec embarras.
-Nous souhaiterions que ta femme soit là pour que nous puissions vous le dire à tous les deux en même temps ! Clama Yohan d’une voix stricte.
N’osant pas contester, je me fis de plus en plus petit alors que ma belle sortit enfin de la chambre. Tressaillant de surprise en apercevant ses parents, elle me lança un regard mais j’haussai les épaules pour lui faire comprendre que je n’en savais pas plus qu’elle. Remarquant enfin la présence de sa fille cadette, Yohan reprit alors :
-Bonjour ma chérie...Viens...Il vaut mieux que vous vous asseyez...
Alors que des milliers de questions étaient en train de nous traverser l’esprit, nous prîmes notre mal en patience et appliquâmes son souhait. Très contrarié, mon beau-père ne parla pas tout de suite et j’en vins à me demander si c’était réellement important quand il finit par répliquer après s’être passé une main dans ses cheveux noirs et gras :
-Voilà...Cela te concerne surtout toi, Pieter...Bref...Nous avons appris ce matin par Elsa et Anna que...Que ton frère a été enlevé...
Mon cœur se brisa immédiatement en mille morceaux. Elysia...Mon jumeau...Non...Non...Je refusais d’y croire ! Lui si fort ! Si inventif...Il n’avait pas pu se laisser bêtement embarquer par un quelconque malotru. Et puis...Qui pourrait bien lui en vouloir de toute façon ?! Non ! C’était absurde ! Voyant que je restai mutique, Sofia reprit alors :
-Tu es vraiment certain de ce que tu avances Papa ?
-Affirmatif, répondit-il comme un coup de massue, la reine d’Arendelle nous a montré la missive qui expliquait la prise d’otage...
-Mais enfin...Comment...Comment est-ce arrivé ?! Demanda-t-elle encore.
-Ça pour l’instant, nous l’ignorons ma chérie...Nous savons juste d’après les dires de Kirsten qu’il a quitté la salle de bal le soir de la fête de Samain pour aller chercher sa fiancée...Et plus aucune trace de lui depuis, répondit-il sobrement.
Préférant ne pas pleurer en leur présence, je me relevai d’un coup et leur tournai le dos tout en me déchiquetant les mains. Mon frère...Mon pauvre frère qui pouvait à tout moment être supprimé ?! Quel imbécile, j’étais de ne pas avoir passé plus de temps avec lui, ces derniers mois...De ne pas avoir vu sa souffrance ! Pourquoi avais-je été si égocentrique ?! L’échange houleux que nous avions eu à notre mariage, me revint subitement en mémoire et je ne réussis pas à étouffer mes larmes. Protectrice, ma femme se leva également et m’entoura très vite de ses bras pour essayer d’arrêter mes spasmes tout en me chuchotant doucement:
-Ne t’en fais...On va le retrouver...Allez...Calme-toi...
Tout aussi sensible, Camille murmura bientôt à son tour :
-Nous sommes désolés mon garçon, nous aurions aimé qu’il en soit autrement et ne pas avoir à interrompre votre lune de miel, crois-nous !
-Ne t’en fais pas Maman ! Notre voyage de noces peut attendre, là, tout de suite ! Ce n’est pas le plus important ! S’exclama aussitôt Sofia d’une voix qui me réchauffa le cœur.
Comment faisait-elle pour être si compréhensive ?! Si à l’écoute ?! Qu’est-ce que je l’admirais. Récupérant rapidement mon mouchoir pour m’essuyer mes dernières fluctuations, je me tournais ensuite vers mes beaux-parents et renchéris :
-Vous comprendrez bien qu’à la suite de cette annonce, il est impératif que je parte à sa recherche ! Pouvez-vous ramener votre fille dans la Forêt Enchantée avec vous, s’il vous plaît ?
-Il est hors de question que je me sépare de toi ! Rouspéta-t-elle immédiatement.
-Si ! Tu dois préserver notre bébé ! Grommelai-je plus fort.
-Et qui te préservera, toi ?! Cria-t-elle, ne le prends pas mal mais tu ne connais ni le nombre des ravisseurs ni leurs tactiques d’attaques ! Ce ne serait que pure folie de foncer tête baissée !
L’esprit déjà bien échauffé, j’étais sur le point de lui répondre acerbement quand Yohan rétorqua avant :
-Sofia a raison Pieter ! Nous vous ramenons tous les deux ! Nous n’avons aucun indice sur un quelconque lieu où pourrait se trouver Elysia, alors pour l’instant, la reine Elsa et le prince Hans ont décrété avec tes parents qu’il était préférable de réunir tous les enfants chez les Northuldra !
-Et rester sans rien faire alors que mon frère est je ne sais où ?! M’offusquai-je, non ! Ça ne je ne pourrai pas ! Ce serait comme l’abandonner ! Je veux l’aider comme il le ferait pour moi !
-Dans l’immédiat, tu lui viendras plus à l’aide en restant à l’abri avec les autres membres de votre fratrie ! Je le répète ! C’est encore la meilleure chose à faire plutôt que de comme l’a si bien dit Sofia foncer tête baissée vers l’inconnu, oui mon garçon ! N’oublie pas que vous êtes également tous les deux des héritiers royaux ! Donc vous pourriez aussi être en danger ! Même votre cousine Kirsten a accepté cette solution ! C’est dire ! Oui ! Je parle bien de cette même personne qui a horreur de l’inconfort ! Elle veut bien en sacrifier un peu pour retrouver ton jumeau ! C’est un signe d’attachement et de respect ! Il ne reste plus que toi ! Tu te dois de faire de même ! Insista-t-il.
Indécis, je refusai de comprendre leurs arguments censés et eus soudain une immense colère envers eux. Une seule question persistait dans mon esprit en chaos : Pourquoi avaient-ils pris la peine de nous en informer si ne nous pouvions rien faire ?! N’aurait-il pas mieux valu que nous restions dans l’ignorance jusqu’à après-demain, date à laquelle nous serions de toute façon retourner dans la Forêt Enchantée ?! Bouillonnant intérieurement, je tentais toutefois de ne pas m’énerver après eux et murmurai encore à l’égard de ma bienaimée :
-Désolé Sofia...Ce...Ce n’est pas comme ça que j’imaginais la fin de notre séjour...
M’embrassant fermement les cheveux, elle évacua toute tension et se radoucit avant de prendre mon menton en coupe et s’écrier avec conviction :
-N’en dis pas plus Pieter...Elle a été parfaite...Là, de toute façon, tu ne devrais même pas y penser...Je comprends amplement ta position et le caractère menaçant de la situation...Et puis...Il y a quelque chose de tout bête...J’ai moi-même une sœur...Et je crois que Si...Si Emma avait été enlevée, je serai aussi détruite que toi...Allez, viens...Rassemblons nos affaires et rentrons !
Bien que désabusé par son discours qui m’avait rassuré, je hochais la tête et indiquai à mes beaux-parents de nous attendre dehors le temps que nous ramassions le peu de choses que nous avions pris soin d’avoir emmené pour être à l’aise.
Ainsi, j’embarquais Knut et nous repartîmes de la maison dans un silence de mort. Nous n’eûmes pas le loisir de faire plus de dix pas que nous nous retrouvâmes nez à nez avec la boulangère qui nous donna nos sablés. Dans l’immédiat mon ventre était tellement du plomb que je ne pouvais rien avaler. La remerciant activement, nous reprîmes ensuite notre chemin jusqu’à arriver près d’un flanc de colline. Un Géant de la terre se trouvait là et ronfler avec fulgurance en nous attendant. Mes beaux-parents me firent alors signe de le réveiller et j'entonnais les quatre notes d’un ton grave mais mélodieux. La suite fut très floue. Je montais dans la main de l’esprit de la Terre dans un état second tandis que mes pensées étaient toujours tournées vers mon frère. L'idée qu'il soit seul et dans un mauvais état ne me quitta pas tout le long du trajet et je fus bientôt pris d'une fièvre délirante tellement je pensais au pire. Plus calme, Sofia me donna tout le soutien qu’elle put et son énergie me réconforta.
Malheureusement mon malaise ne s’arrangea pas quand nous descendîmes du moyen de transport, une bonne heure plus tard et que Maman se rua sur mon avant m’agripper tout en pleurant.
-Oh Pieter...Ô mon fils ! Tu es là...Tu es là, hoqueta-t-elle.
Se reprenant très vite, elle se tourna vers Sofia et rectifia :
-Pardon ! Je voulais dire...Vous êtes là...Sains et saufs...
Bien que ses tresses rousses étaient défaites et qu’elle ne semblait pas avoir pris de bain depuis quelques jours, je la laissai me serrer plus fort dans mes bras pour tenter de la rassurer et me retrouvai bientôt étouffé contre son cœur tandis que je murmurai :
-Tout va bien, Maman...Tu n’as plus rien à craindre maintenant, je suis là et je vais m’occuper de toi...Vous avez peut-être trouvé un indice depuis avec Papa ? Si c’est le cas, je vais aller rassembler le troupeau de rennes et on va trouver Elysia avec plusieurs pisteurs et pisteuses...
Reniflant bruyamment, elle m’observa longuement et secoua vivement la tête avant de reprendre :
-Inutile ma Fripouille ! Nous n’en sommes pas encore là...Viens à la maison des Berges avec nous...Pour l’instant, nous pesons le pour et le contre sur le tribu qui est demandé en échange de ton frère !
Conscient qu’il me manquait des éléments pour comprendre où elle voulait en venir, je la laissai me guider jusqu’à la demeure européenne de Gaga où se trouvaient les membres de ma famille ainsi que les deux prétendants de mes cousines, la cheffe Yélana et la reine Emma d’Askersund.
Ils produisaient tous un brouhaha assourdissant à force de se chamailler et je me glissais discrètement parmi eux si bien que personne ne s’aperçut ma présence jusqu’à ce que Kirsten s’exclame d’une voix pincée :
-Ah te voilà cousin ! Tu as finalement choisi d’écourter ta lune de miel...Voilà une sage décision de ta part...Que de progrès depuis que tu es marié ! On va peut-être pouvoir faire quelque chose de toi aussi...
Faisant à peine attention à sa remarque, j’essayai de savoir ce qui avait déjà été dit pendant que ma femme se chargea de fusiller Rita avec violence, ne lui ayant pas pardonné la rumeur sur mon insuffisance qu’elle avait propagé à mes beaux-parents. Lui appuyant fermement dans le dos pour lui indiquer que ce n’était pas le moment de faire une esclandre, je fus soulagé lorsqu’elle dit à son tour :
-Pendant que tu règles cette affaire urgente, je vais aller me reposer et préparer le repas, d’accord ? Quoique tu décides, n’oublie pas de venir me prévenir, s’il te plaît !
-Je te le promets, chuchotai-je en l’embrassant tendrement.
Se tournant ensuite vers les autres, elle ajouta un « Veuillez m’excuser ! » à leur adresse et quitta la grande salle à manger. Attendant qu’elle disparaisse complètement, je m’assis ensuite autour de la table où se trouvait déjà le reste de ma famille et me contentai d’observer les autres alors que ma première cousine fit la médiatrice pour reprendre la discussion:
-Mère...Il me semble que tu avais la parole avant d’être interrompue.
Très digne, Tatie Elsa renchérit alors à l’égard de Papa :
-Oui ! Je ne sais plus où nous en étions...Ah oui ! Donc je te disais Kristoff...Crois-tu vraiment que ce soit une bonne idée d’aller demander la rançon des cristaux aux trolls ? Tu sais à quel point le risque est grand et ce qu’il engendre c’est s’ils sont redonnés à Maria...
-Oui, Elsa ! Je ne le sais que trop malheureusement...Mais nous pourrions les maîtriser a minima alors que si notre fils meurt, il n’y aura pas de retour en arrière pour lui ! Souleva-t-il.
-J’entends ta colère Kristoff ! Mais il n’empêche que nous avons beau tourner le problème dans tous les sens, prendre cette décision est beaucoup trop dangereuse ! Trancha aussitôt Marraine, crois-moi cela me brise le cœur de vous dire ça car je comprends ce qu’Anna et toi ressentez mais...
-...Non, tu ne sais pas ce que c’est, puisque tes deux filles sont là avec nous ! S’énerva à son tour Maman en tapant du poing sur la table.
-Princesse Anna d’Arendelle ! Calmez-vous ! Nous allons trouver une solution mais il nous faut garder la tête froide ! Clama à nouveau la première jumelle en continuant de jouer l’arbitre.
La persécutant de ses yeux verts, elle lui lança le même regard froid qu’avait pu nous faire Gaga par le passé, quand nous n’avions pas été attentifs à ses leçons en tant qu’élèves. A ma grande surprise, cela la stoppa net et elle murmura :
-Pardonnez-moi, princesse Kirsten, vous...Vous avez raison...Cela ne sert à rien de nous diviser plus.
Hochant hautainement la tête, ma cousine la laissa donc ronger son frein, et ma pauvre Maman passa plutôt ses nerfs sur ses doigts qu’elle déchiqueta tandis que cette pimbêche prétentieuse se tourna vers Mamie Dudu pour lui demander dans un but de tempérer l’atmosphère :
-Peut-être que la doyenne d’Arendelle qui demeure silencieuse pourrait également faire une proposition...Après tout son avis compte autant que celui de n’importe quel souverain de cette maison...Alors ? Quelle serait pour elle, le choix le plus juste ? Sachant que si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord cela se terminera par un vote...
En grande sage qu’elle était, notre grand-mère prit un temps pour réfléchir et faire en sorte que sa phrase soit cohérente. Elle était donc sur le point de répondre après une longue minute quand Tatie Elsa la coupa avant en grommelant :
-Princesse Kirsten ! Vous cessez tout de suite de jouer la cheffe quand vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Je demeure la reine Elsa d’Arendelle, actuelle décisionnaire de ce trône ! Je suis la reine des neiges et cinquième esprit ! Donc j’ai mille fois plus d’expériences que vous dans l’exercice du pouvoir !
Outrée par ses paroles, la remarque lui cloua le bec et elle se mura dans un silence, vexée, tandis que notre grand-mère jugea tout de même bon d’intervenir en élevant la voix :
-Ce dicton s’applique également à vous Reine Elsa D’Arendelle ! Oui ! Vous êtes peut-être l’actuelle souveraine de ce royaume ! Mais n’oubliez pas qui vous a forgé dans ce domaine ! Vous avez beau être celle qui a le pouvoir, je reste malgré tout la reine mère au même titre que feu votre père le roi Agnarr ! Si ma petite fille estime que mon opinion compte, ce n’est pas vous qui me couperez la parole avec un toupet digne des filles de joie d’Arnevik !
-Maman...Comment oses-tu ?! S’exclama aussitôt ma tante en s’empourprant de colère.
Essayant de l’impressionner, notre aïeule n’en fut guère affectée et lui lança au contraire un regard flamboyant tout en se postant face à elle pour la confronter.
-Malgré ton âge, tu as encore quelques notions de diplomatie à apprendre ma Floconnette ! Déclara-t-elle, et la première est d’écouter ce que chaque partie peut proposer comme solution...C’est ainsi que se bâtit un raisonnement sensé ! Plus il y a de diversité ! Plus cela aboutit à des fondations solides ! Il me semblait te l’avoir enseigné ! Voilà au moins une chose que la princesse Kirsten a compris depuis longtemps déjà contrairement à toi !
De plus en plus honteuse, Marraine chercha soudain sa respiration alors que Mamie Dudu ajouta à l’égard de la jumelle :
-Voici donc ma position sur ce débat : Même si nous ne connaissons pas les ravisseurs, nous savons néanmoins deux choses importantes : D’une, qu’ils connaissent l’existence des trolls et de deux, qu’ils sont au courant du passif de Maria Nattura...Il n’y a pas énormément de personnes encore vivantes qui peuvent se targuer d’assembler ces deux points, je pense donc que nous devrions chercher des suspects du côté des créatures de la Vallée des Rochers Vivants car ceux sont les seuls capables de pouvoir maîtriser les souvenirs et qui en sachent les enjeux...Si le souhait de ceux qui tiennent Elysia en otage est de récupérer la mémoire de cette femme, c’est que forcément ils doivent être en capacité par la suite de lui remanier la cervelle ! Sans cette culture, l’usage des cristaux ne leurs serviront à rien...
-Le seul problème Maman, c’est que l'unique troll ayant assez d’intelligence pour monter un plan aussi machiavélique était Grand Pabby et cela fait des années qu’il est mort ! A part lui, je vois mal ses confrères être aussi diaboliques.
-Tu crois vraiment cela ma Furie Rousse ?! Renchérit-elle dépitée.
-Et puis contrairement à ce que tu penses, il n’y a pas que les trolls qui soient en mesure de raviver des cristaux, petit Ange de l’Air ! Intervint à son tour Yélana d’une voix remplie de nostalgie, ta mère s’en était également chargée quand nous étions fillettes ! Les chamanes en sont donc tout aussi capables.
Agacée par ces arguments, Mamie Dudu n’en resta pas moins calme et répliqua :
-Certes Tantine ! Certes ! Mais les seules chamanes que nous avons dans cette tribu sont Anna et Helga... Je doute que l’une ou l’autre ait kidnappé son fils ou son frère...Non ! Non ! Il n’y a qu’un troll qui puisse agir ainsi ! Ils sont nombreux après tout et nous ne les connaissons pas tous ! il est donc facile pour l’un d’eux de se fondre dans la masse et d’avoir un désir de vengeance !
-D’autant qu’en plus, ce n’est pas pour décréditer ma pauvre sœur mais elle se dit elle-même ne pas être le meilleur modèle en matière de chamanisme ! Ne put s’empêcher de rétorquer Kirsten.
Gaga hocha aussitôt sa tête pour confirmer ses paroles et Papa reprit alors :
-Et donc, finalement, que proposes-tu Iduna ? Que nous interrogions toute ma famille adoptive ? Je te le dis tout de suite, nous n’aurons jamais assez de temps d’ici à la date du rendez-vous ! Et j’ai beau chercher, je ne trouve pas que ça leur ressemble de faire ça...Oui, nous sommes d’accord, ils peuvent avoir des réactions bizarres...Mais de là à dire qu’ils vont enlever notre fils pour une histoire de souvenirs sur une souveraine dont ils en ont que faire...
-Il y a un élément qui nous manque c’est certain, Kristoff ! Malgré tout, de tout ce que nous avons énuméré c’est le scénario le plus logique pour l’instant... Rappelle-toi ce qu’ont annoncés les gardes ! Les dernières traces vers lesquelles Oskar les a menées est justement proche de la Plaine des Trolls...
La réflexion de mon aïeule me fit comme un nouveau coup de massue. Comme Papa, j’avais du mal à imaginer qu’ils y fussent pour quelque chose. Les faits étaient là, c’est vrai. Toutefois, je voulais revenir sur un point qui semblait leur échapper à tous. J’étais donc prêt à parler quand Tatie Elsa toujours blessée par les paroles de sa mère, vrilla d’un coup.
Gelant la table et les murs à une vitesse folle, elle laissa enfin exploser toute la colère qu’elle avait contenu durant les dernières minutes de cette échange, nous forçant à tous reculer tandis qu’elle explosa :
-Je vous préviens ! Je n’ai pas mes gants ! Alors maintenant écoutez-moi bien ! Oui écoutez-moi tous autant que vous l’êtes ici, dans cette pièce !
Jetant un immense froid parmi nos êtres scandalisés, nous n’osâmes plus parler pour qu’elle essaye de redescendre d’elle-même, tandis qu’elle cria encore :
-Personne n’ira voir les trolls ! Et personne n’effectuera de vote à propos de ce sujet car le débat est déjà clos ! Pour répondre à la question de ma chère fille ! Non de non ! Il n’y a pas à polémiquer de toute façon ! Redonner ses souvenirs à Maria est trop irresponsable ! Point ! Tous ceux qui l’ont côtoyé ici avant les naissances des jumeaux et des jumelles sait qu’elle a un passé très lourd ! Et que c’est pour cela qu’elle n’a plus rien d’avant son mariage avec Ryder ! Oui ! Les plus vieux d’entre nous savent que c’était la reine des prostituées avant de connaître son mari actuel ! Si je ne me trompe pas ! Hans ! Camille ! Yohan ! C’est bien vous qui avez participé à ce qu’elle ait cette réputation de pouffiasse qui lui a valu jusqu’à son surnom qu’il m’arrive même après encore toutes ces années de sortir sans faire exprès ! Oui ! C’est bien par votre faute ! Surtout la tienne Yohan qui a voulu t’amouracher d’elle parce que tu étais toi-même un détrousseur à l’époque ! Oui ! C’est par ta faute que cet imbécile de Wilhelm l’avait quand même marié à votre frère Karl des îles du sud et qu’en contrepartie, elle avait dénoncé où se trouvait la cachette de Camille, t’offrant toi-même une vie de solitude et de rejet de la part de ta famille...Arrête-moi si j’ai tort !
-Euh...Non, non, Elsa...C’est...C’est tout à fait ça...Mais...Euh...Cela ne sert à rien de remuer quelque chose...Que...Que nous avons depuis...Rétabli...Allez...Essaye de te calmer...S’il te plaît...Tu...Tu te donnes en spectacle...Devant nos invités et... , bredouilla soudain mon beau-père décontenancé.
Mais ma tante n’en eut que faire et lança une nouvelle bourraque furieuse avant de renchérir férocement :
-Je ne brasse pas le passé, je rafraîchis la mémoire de tous les inconscients qui se trouvent ici ! Désolée pour ceux qui y participent sans le vouloir ! Alors Non je ne me tairais pas ! Et oui ! Je le redis ! Ce serait irresponsable de lui redonner ses souvenirs ! Tu viens toi-même de le dire ! Nous avons rétabli les choses ! Alors quoi ?! En un claquement de doigts, nous prendrions le risque de faire tomber presque vingt années de travail où nous avions réussi à déjouer ses plans de vengeance pour qu’elle ne renverse pas notre trône car imbécile de grand-oncle Pieter, le frère de Mamie Anna n’avait rien de trouvé de mieux que fricoter avec Mamie Rita, la femme de Papy Runeard sans prendre conscience qu’ils avaient engendré la pire lignée de bâtards qui puisse exister ! Oui ! Nous sommes tous au courant de ce que cela pourrait donner si elle recouvrait ses souvenirs ! Vous voulez vraiment le retour de la grande Duchesse Maria de Funningur ?! Moi pas ! Désolée Anna ! Désolée Kristoff ! Mais je le répète ! La reine Iduna a beau dire ! Je serai la seule à prendre cette décision et la réponse est non ! Non ! Et non !
Décontenancés face à l’ampleur des stries de givre qui continuait sa course progressive dans toute la pièce, un long silence s’abattit immédiatement après cette tirade où chacun de nous se recroquevilla les uns contre les autres le temps que la crise passe...
****
Mais comment une créature aussi stupide avait-elle pu m’engendrer ?! Venait-elle vraiment de déballer tout le passif de Maria devant des dignitaires étrangers qu’elle ne connaissait pas, Y COMPRIS EMMA D’ASKERSUND LA PROPRE SŒUR DE L’INTERESSEE QUI ETAIT LA PLUS GROSSE DES MENACES AU SEIN MEME DE CETTE ASSISTANCE ?! Non, vraiment je ne comprenais pas comment nous pouvions être du même sang ! Moi, si droite ! Si protocolaire ! Si parfaite ! C’était une erreur de débutant ! Un cas d’école ! Déjà la bourde de l’autre fois d’avoir signé la fin du traité de fiançailles entre mon amant et ma rivale sans même prendre le temps de bien le lire était totalement aberrant, mais là ! Là, nous avions atteint les sommets ! Mamie Dudu avait raison ! Elle croyait avoir le pouvoir ! Mais elle n’y connaissait rien en matière de reine !
Seigneur ! Mon cœur allait lâcher s’il continuait de battre aussi vite ! Et elle avait osé me remettre à ma place en se sentant si puissante...Ce n’était qu’une nulle ! Père et elle formaient le duo des deux souverains les plus pitoyables de cette décennie !
Me raccrochant avec force au prince Aslak pour ne pas chanceler et trahir mon état d’étourdissement, je lançais aussitôt un regard exorbitant à ma fécondante avant de jeter un coup d’œil à Mamie Dudu qui était aussi pâle que moi. Même Helga et Pieter qui étaient pourtant les plus médiocres de cette monarchie n’auraient jamais effectué un tel écart ! Livide, je jetais bientôt un coup d’œil à cette garce d’Emma d’Askersund. Elle jubilait avec force cette gourgandine ! Oui ! On lui avait servi tout ce qu’elle voulait entendre sur un plateau ! C’était acté ! Elle pourrait facilement utiliser les termes de ma mère pour que cela se retourne contre nous tous à un moment ou un autre ! Il y avait assez de témoins pour que cette commère ait du poids désormais...
-Si notre cinquième esprit pouvait nous redonner un peu de chaleur, ce serait fort aimable, bougonna soudain Madame Coudrier qui se fichait complètement de connaître son degré d’anxiété.
Sentant à son timbre de voix qu’elle était elle-même furieuse que nous ayons mis une fois de plus la pagaille au sein de sa communauté, je me demandais pendant un instant si Ylva lui avait fait part de sa découverte quand nous étions revenus de notre voyage d’Askersund mais finalement, je mis sa mauvaise humeur sur le fait qu’une fois encore, elle craignait plus pour son peuple qu’autre chose. Contrairement à Mère, elle, avait vraiment l’âme d’une leader protectrice !
Réfléchis à présent Kirsten ! Il faut absolument quelque chose pour atténuer ce massacre ! Déviant la tête, je la tournai à nouveau vers la seule personne possible de tout arranger et scrutais ma grand-mère avec force. A mon soulagement, celle-ci aperçut bientôt ma persistance. Par les esprits ! Heureusement qu’elle était là car, elle, avait compris. Il y avait urgence ! Je devais m’entretenir avec Papy Antoine et elle au plus vite !
****
Alors que je n’étais pas certain d’avoir tout suivi à tout ce que venait de dire Marraine Elsa, je fus surpris de voir Kirsten ouvrir deux grands yeux scandalisés. Son cerveau s’activait avec force alors que j’étais un peu contrarié d’avoir été interrompu avant de donner mon avis. Mon esprit n’en démordait pas, plutôt rangé du côté de Papa et Maman ! Au diable ce que Tatie Maria avait pu faire par le passé ! Elle avait été une personne on ne peut plus honorable et on ne peut plus respectable pour Elysia et moi depuis que nous étions nés ! Quand son pouvoir de glace prenait le dessus, ma tante était capable de dire n’importe quoi ! Elle avait été contrariée par Mamie Dudu et elle avait exagéré sur la réputation de Tatie Maria pour se venger ! Point ! Il n’y avait pas de quoi autant s’alarmer ! Toujours excédé, je vis ma mère prendre sur elle et faire le premier pas pour serrer fort sa sœur ainsi lui faire redescendre son pouvoir de glace. Marraine eut beau grogner à plusieurs reprises de ne pas s’approcher, elle finit par l’enlacer et cela fonctionna. De mon côté, je n’en restais pas là ! J’avais vraiment besoin de prendre la parole et donner aussi un indice qui pourrait peut-être sauver ma moitié ! Alors que tout le monde se remit de ses émotions après que ma tante remit la chaleur ambiante, je répliquai alors d’une voix pleine de conviction :
-Si...Si je puis me permettre Marraine Elsa...Mamie Dudu ! Vous semblez oublier quelque chose à propos des trolls et de leur pouvoirs !
Stupéfaits que j’eus l’initiative de parler, chacun m’écouta...Même ma première cousine qui me fit signe de poursuivre.
-Eh bien, voilà...Je...Je...Commençai-je.
Avant de me rappeler que tout le monde ne pouvait pas entendre cela. J’en avais fait le serment aux créatures de pierre étant jeune. Seul un cercle restreint pouvait être au courant. M’adressant donc au prince Aslak, au prince Arnwald et à la reine Emma, je repris alors :
-Pourriez-vous nous attendre dehors...C’est quelque chose de secret...Sans vous offenser bien sûr !
-Bien évidemment prince Pieter ! Clama la souveraine d’Askersund.
Helga se chargea donc de les amener sur le patio tandis que j’ajoutai à l’adresse de ma tante et des autres :
-Voilà ! Je disais donc qu’il y a un fait sur les pouvoirs des trolls qui semblent vous échapper ! Mais il peut sauver la vie de mon frère ! Il est vrai que les cristaux de souvenirs peuvent être rendus à leurs propriétaires comme vous l’avez si bien spécifié toutes les deux...Tout comme ils peuvent être repris à volonté par ces mêmes créatures ! Il n’y a pas vraiment de limites dans l’effacement de la mémoire, donc si on demande à Papy Cliff de les enlever juste le temps de faire la transaction avec l’imposteur et qu’on s’aperçoit que Tatie Maria a à nouveau un comportement diabolique, on pourra toujours lui demander de les retirer à nouveau !
Déclarai-je, ainsi pas besoin de chercher à savoir si c’est réellement un troll qui soit un des imposteurs !
Alors que j’eus le droit à toutes les paires d’yeux étonnés, les visages de mes parents s’illuminèrent aussitôt à cette nouvelle et Papa m’ébouriffa bientôt les cheveux avec fierté avant de dire :
-Ça c’est bien mon fils !
Peu à peu, Parrain Hans retrouva à son tour le sourire et massa activement les épaules de Marraine Elsa avant de lui dire :
-Voilà qui est réglé ! Bien...Je crois qu’il ne nous reste plus qu’à agir sans problème, n’est-ce pas ?
-Tout à fait ! S’exclama à son tour Kirsten qui me lança un regard de gratitude.
Avant de dire encore :
-Princesse Rita ! Faites revenir nos invités !
Sa jumelle s’exécuta et bien qu’elle n’avait rien entendu à la conversation, la reine Emma d’Askersund pleine de bonne volonté s’enquit alors :
-Je ne sais pas ce qui a été convenu vos Altesses...Mais quoi que vous choisissiez, je me porte volontaire pour aller sauver le prince Elysia !
Aslak comme Kirsten lui jetèrent alors des éclairs alors que je répliquai :
-Nous partons jusqu’à la plaine des trolls pour récupérer la rançon et votre compagnie nous fera extrêmement plaisir !
-Non Pieter ! Toi, tu restes ici ! Ce n’est pas négociable ! Renchérit Maman d’une voix ferme.
-Mais...Mais...Il...Il s’agit de mon frère ! Maugréai-je avec un sentiment d’injustice.
-Marraine Anna a raison, cher cousin ! Intervint à son tour la jumelle, il vaut mieux que tu restes là... N’oublie pas que même si tu es revenu dans la Forêt Enchantée, tu convoles encore en justes noces...Il est donc plus judicieux que tu demeures auprès de ta femme et votre enfant ! Parrain Kristoff, le prince Aslak, la reine Emma et moi-même serons assez nombreux pour mener à bien cette expédition !
Se tournant ensuite vers mon oncle et ma tante, elle ajouta avec dédain :
-N’est-ce pas Père ? Mère ? Etes-vous d’accord avec ce jugement ?
-Eh bien...Ma foi...Oui...Cela semble une bonne idée ! Bredouilla alors Marraine Elsa.
Revigorée, Maman renchérit aussitôt :
-Bien ! Dans ce cas Hans, Elsa et moi retournons au château, le temps de réceptionner Elysia ...J’espère qu’il ne sera pas trop tard ! Faites au plus vite et ne ratez pas le rendez-vous surtout !
-Enfin ma tante ! Pour qui me prends-tu ?! S’offusqua aussitôt ma première cousine, je n’en ai jamais manqué un et n’est certainement pas celui-là qui me fera défaut !
-Evidemment ma nièce...Evidemment, dit-elle avec un sourire confiant.
Gardant un visage impassible mais fière, Kirsten me regarda ensuite et conclut :
-Quant à toi Pieter...Tu devrais peut-être retourner au chevet de Sofia maintenant...
Rougissant violemment, j’acquiesçai avec force et quittai la hutte malgré tout plus serein en me disant que la situation était désormais bien en main. Laissant donc Rita s’échapper avec le prince Arnwald et Helga, je courus à mon tour jusqu’à notre hutte maritale. Les ronronnements silencieux de ma dulcinée m’apaisèrent et je la réveillai bientôt en douceur tout en la couvrant de doux baisers.
-Pieter...Alors tout est arrangé ? Questionna-t-elle d’une voix pâteuse.
Hochant vivement la tête, je me retrouvais tout de suite bête et renchéris :
-Peut-être que ma très chère femme voudrait à présent se faire un thé bien chaud et manger de bons sablés d’Harmon pour se consoler ?
Partant dans un fou rire qui dédramatisa définitivement la tension, nous nous levâmes et prîmes notre goûter de bon cœur jusqu’à ce que Mamie Dudu se joigne à nous.
-Je ne vous dérange pas les enfants ? Questionna-t-elle.
-Jamais ! Répondis-je en lui faisant de la place.
-Oh non ! Je ne reste pas longtemps ! Je voulais vous donner un petit quelque chose ! Clama-t-elle.
Sans attendre, elle nous tendit une vieille clef rouillée et ajouta sous nos regards d’incompréhension :
-C’est celle de la cabane des Plages Grises...Si vous voulez être tranquilles...J’ai tout aménagé...Et je me disais que vous seriez contents d’avoir encore un peu d’intimité pour finir votre voyage de noces...En plus quelque chose me dit que ce lieu a été aussi magique pour vous qu’il l’a été pour mes parents...
-Laisse-moi deviner...Ce quelque chose n’était pas plutôt un quelqu’un qui s’appelait Ylva Nordlys ? Questionnai-je.
Amusée, ma grand-mère se contenta de répondre par un clin d’œil et conclut :
-On ne peut rien te cacher Pieter...Bien ! Je vous laisse à présent ! Il est temps pour moi de voir si ma Floconnette et ma Furie Rousse vont mieux...J’ai quelques recadrages à faire !
Ne souhaitant pas donner notre avis pour ne pas nous prendre sa foudre, nous la laissâmes repartir en riant. Surexcités à l’idée de pouvoir encore passer un peu de temps tranquilles, nous filâmes de notre hutte assez rapidement et marchâmes plus amoureux que jamais jusqu’à la horde des épicéas. Quelle ne fut pas notre déception de voir que nous avions déjà été devancés par...Rita et Arnwald.
Furieuse de recroiser notre cousine, Sofia la confronta aussitôt et je sentis ses doigts se crisper contre les miens. Avant que je ne puisse l’arrêter, elle ne se préoccupa pas du fait qu’ils furent à moitié nue, et se détacha rapidement de moi avant de lui foncer dessus.
-Sale garce ! Clama-t-elle.
Cela stoppa net les deux amants qui se remirent leur tenue à la va vite tandis que ma femme ne chercha pas plus longtemps avant d’accomplir son geste. Avec force, sa main fendit bientôt l’air et s’abattit violemment contre la joue de Rita.
-La prochaine fois qu’il te vient à l’idée de divulguer de fausses informations sur mon mari ! Clama-t-elle férocement.
Sans sourciller, notre cousine accepta la punition tandis que son amant beaucoup moins conciliant, se rehaussa d'une façon plus menaçante face à ma femme. Prêt à la défendre, je m'avançais à mon tour pour dégainer mes poings mais n’en eus pas le temps lorsqu’il s’écria encore, le visage rouge de colère :
-Madame ! Veuillez vous excuser tout de suite auprès de ma fiancée !
Contre toute attente, la deuxième jumelle fut très docile et réussit à lui retenir les épaules avant de déclarer en toute modestie :
-Non ! Arnwald, mon amour...Je...Cette claque était amplement méritée à vrai dire ! Ma cousine a raison...Je n’étais qu’une jalouse qui cherchait à faire le mal autour de moi quand j’ai créé cette fausse rumeur à propos de Pieter...S’il vous plaît, ne vous énervez pas...Croyez-moi ce geste est en réalité moins sévère que ce que j’aurais dû recevoir ! Je vous en prie, restons-en là et ne faîtes pas de scandale.
-Mais votre joue saigne, ma douce ! Grommela-t-il encore indigné en la lui tapotant à l’aide de son mouchoir.
Le repoussant gentiment, Rita déclara à son tour :
-Ce n’est rien, vous dis-je...J’en garderai la trace quelque jours mais c’est déjà effacé et pardonné dans mon cœur...Je considère même dès à présent que Sofia et moi sommes quittes !
Se tournant alors vers ma femme pour avoir son approbation, cette dernière la regarda encore d’un œil méfiant avant de répéter :
-Oui nous le sommes...Mais par précaution, je souhaiterais que tu restes loin de Pieter et moi jusqu’à ce que ton séjour dans la Forêt Enchantée s’abrège ! Maintenant poussez-vous les amoureux ! Notre modeste palace nous attend !
Les deux amants hochèrent vivement la tête et n’essayèrent même pas de discuter. Nos chemins se séparèrent ainsi. Eux quittant les lieux et nous qui pûmes enfin savourer la fin de notre lune de miel mouvementée sans aucun autre incident qui viendrait cette fois le tourmenter.
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 14 Avr 2024, 09:34
Pieter a finalement bien mal choisi le moment de sa lune de miel.
Ça commençait pourtant bien. Je veux dire, une séance massage corporo-sensuelle qui tourne rapidement à la dégustation de bâtonnet... brutalement gâché par l'annonce de l'enlèvement d'Elysia et de Louise (oui, ça fait maintenant quatre-cinq chapitres, les pauvres). Et le pire c'est qu'à chaque fois qu'Elysia insiste pour aller le sauver, il se fait remettre à sa place par son beau-père qui le convainc de rester à l'abri dans la forêt, avec sa famille. Et pour le coup, c'est rare de constater que deux parties ont raison : la sécurité passe avant tout, mais on parle d'un membre de la famille, donc quelqu'un qui leur est cher.
Ça plus Elsa qui s'embrouille avec sa famille sur ce qu'il faudrait faire concernant la rançon (rappelez-vous, les cristaux de souvenirs de Maria de Funningur) : les céder ou ne pas les céder, tel est l'enjeu. Mais ça tourne rapidement au vinaigre quand Elsa, déjà bien blessée dans son orgueil par Mamie Dudu, révèle la vie et les faits controversés sur Maria, en présence d'Emma d'Askersund qui pourrait profiter de ce savoir pour affiner son plan. Aïe...
Mais c'est sans compter sur Pieter qui, s'assurant d'abord qu'Aslak, Arnwald et Emma soient mis à part, a une idée qui met tout le monde d'accord : même si seul Grand Pabbie (rest in ponce, poteau...) avait le savoir nécessaire pour manipuler les souvenirs, le reste des trolls peuvent reprendre ces souvenirs, alors pourquoi ne pas demander de l'aide à Papy Cliff afin de s'assurer que le ravisseur ne soit pas un troll ? Enfin, pour peu qu'Emma n'ait pas collé l'oreille contre la porte pour écouter la conversation.
Puis, pendant que le groupe Kirsten-parrain Kristoff-Aslak-Emma partent s'occuper du sauvetage d'Elysia, Pieter et Sofia peuvent aller terminer leur noce dans la cabane des plages grises... non sans réprimander Rita sur la fausse rumeur qu'elle a propagé sur son cousin, cette-ci faisant amende honorable sur son forfait.
Ça commençait bien, pour finalement bien se terminer mais en nous rappelant la l'état alarmant de la situation.
Mais quid du pêché principal ? Alors y a bien la gourmandise pour la première partie et la fin, mais je rajouterai quand même un peu l'orgueil pour la bataille entre l'égo d'Elsa et sa remise en place par mamie Dudu (et un peu aussi Pieter qui se fait raisonner deux fois sur sa détermination à sauver son frère)
Ça commençait pourtant bien. Je veux dire, une séance massage corporo-sensuelle qui tourne rapidement à la dégustation de bâtonnet... brutalement gâché par l'annonce de l'enlèvement d'Elysia et de Louise (oui, ça fait maintenant quatre-cinq chapitres, les pauvres). Et le pire c'est qu'à chaque fois qu'Elysia insiste pour aller le sauver, il se fait remettre à sa place par son beau-père qui le convainc de rester à l'abri dans la forêt, avec sa famille. Et pour le coup, c'est rare de constater que deux parties ont raison : la sécurité passe avant tout, mais on parle d'un membre de la famille, donc quelqu'un qui leur est cher.
Ça plus Elsa qui s'embrouille avec sa famille sur ce qu'il faudrait faire concernant la rançon (rappelez-vous, les cristaux de souvenirs de Maria de Funningur) : les céder ou ne pas les céder, tel est l'enjeu. Mais ça tourne rapidement au vinaigre quand Elsa, déjà bien blessée dans son orgueil par Mamie Dudu, révèle la vie et les faits controversés sur Maria, en présence d'Emma d'Askersund qui pourrait profiter de ce savoir pour affiner son plan. Aïe...
Mais c'est sans compter sur Pieter qui, s'assurant d'abord qu'Aslak, Arnwald et Emma soient mis à part, a une idée qui met tout le monde d'accord : même si seul Grand Pabbie (rest in ponce, poteau...) avait le savoir nécessaire pour manipuler les souvenirs, le reste des trolls peuvent reprendre ces souvenirs, alors pourquoi ne pas demander de l'aide à Papy Cliff afin de s'assurer que le ravisseur ne soit pas un troll ? Enfin, pour peu qu'Emma n'ait pas collé l'oreille contre la porte pour écouter la conversation.
Puis, pendant que le groupe Kirsten-parrain Kristoff-Aslak-Emma partent s'occuper du sauvetage d'Elysia, Pieter et Sofia peuvent aller terminer leur noce dans la cabane des plages grises... non sans réprimander Rita sur la fausse rumeur qu'elle a propagé sur son cousin, cette-ci faisant amende honorable sur son forfait.
Ça commençait bien, pour finalement bien se terminer mais en nous rappelant la l'état alarmant de la situation.
Mais quid du pêché principal ? Alors y a bien la gourmandise pour la première partie et la fin, mais je rajouterai quand même un peu l'orgueil pour la bataille entre l'égo d'Elsa et sa remise en place par mamie Dudu (et un peu aussi Pieter qui se fait raisonner deux fois sur sa détermination à sauver son frère)
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 17 Avr 2024, 18:24
Merci @Dov pour ton commentaire
Allez ! Même si nous sommes un peu chamboulés par le planning des chapitres cette semaine, voici déjà les spoilers pour le chapitre 30 qui sera exceptionnellement mis au 24 avril (et y en aura un autre au 28 )
Pour ces deux chapitres atypiques on va revenir exceptionnellement sur un schéma de chapitres 4000 mots d'un PDV et 4000 d'un autre. Elysia et Kiki se partagerons donc deux chapitres moit-moit
Allez ! Même si nous sommes un peu chamboulés par le planning des chapitres cette semaine, voici déjà les spoilers pour le chapitre 30 qui sera exceptionnellement mis au 24 avril (et y en aura un autre au 28 )
Pour ces deux chapitres atypiques on va revenir exceptionnellement sur un schéma de chapitres 4000 mots d'un PDV et 4000 d'un autre. Elysia et Kiki se partagerons donc deux chapitres moit-moit
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 18 Avr 2024, 19:40
Comme souvent j'ai l'avant première... Mais il faut que je le dise haut et fort ici car ça fait plusieurs semaines que ça dure...
Puisqu'il faut reparler prochainement du couple de Kirsten...
L'autre trou du fion qui lui sert de galant n'est absolument pas digne d'elle! C'est profondément honteux que ce dépravé libidineux soit avec la blanche colombe... Il a le caractère digne d'une Rita dévergondée ça oui... Mais pour KiKi, il faut un homme digne d'elle... Le fils d'Ylva serait plus légitime pour elle qu'à être le galant de la dévergondée de Rita!
Puisqu'il faut reparler prochainement du couple de Kirsten...
L'autre trou du fion qui lui sert de galant n'est absolument pas digne d'elle! C'est profondément honteux que ce dépravé libidineux soit avec la blanche colombe... Il a le caractère digne d'une Rita dévergondée ça oui... Mais pour KiKi, il faut un homme digne d'elle... Le fils d'Ylva serait plus légitime pour elle qu'à être le galant de la dévergondée de Rita!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 18 Avr 2024, 19:42
Je soupçonne une pointe de jalousie car tout le monde sait ici que tu aurais aimé être l'amant de notre Kiki nationale
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 00:44
Eh mais c'est pas bête du tout ça!!
Mais oui ça y est j'ai compris! Je me disais que ça finirait mal pour la famille en fait c'est ça, ça ne tourne pas rond, parce que les jumelles ne sont pas en couple avec le bon!!!
Une fois que les deux soeurs se seront mise avec leur bon mec, tout ira bien à la fin!
Aslak et Rita, oui ça matche bien
Arnvald alias Rocco et Kirsten... Oh là!!! Est-ce qu'Ylva veut bien me prêter ses jumelles?!
Ah mais ça va rendre tout ça très interessant et si les deux soeurs doivent s'échanger leurs mecs, j'imagine bien Emma dans l'Hellheim essayer d'en profiter puisqu'elle est copine avec Ylva...
Ca me fait voir tout ça sous un jour nouveau et imaginer un happy end finalement!
J'avoue que ça vient de piquer ma curiosité!
Surtout que sur ce chapitre je suis contente, Pieter sert enfin à quelque chose! Il utilise sa tête!!! Pas comme Elsa!... Je me demande si sa fille ne va pas finir par la tuer. Reste à savoir si elle le fera avant ou après avoir échangé son fiancé avec sa jumelle diabolique
Mais oui ça y est j'ai compris! Je me disais que ça finirait mal pour la famille en fait c'est ça, ça ne tourne pas rond, parce que les jumelles ne sont pas en couple avec le bon!!!
Une fois que les deux soeurs se seront mise avec leur bon mec, tout ira bien à la fin!
Aslak et Rita, oui ça matche bien
Arnvald alias Rocco et Kirsten... Oh là!!! Est-ce qu'Ylva veut bien me prêter ses jumelles?!
Ah mais ça va rendre tout ça très interessant et si les deux soeurs doivent s'échanger leurs mecs, j'imagine bien Emma dans l'Hellheim essayer d'en profiter puisqu'elle est copine avec Ylva...
Ca me fait voir tout ça sous un jour nouveau et imaginer un happy end finalement!
J'avoue que ça vient de piquer ma curiosité!
Surtout que sur ce chapitre je suis contente, Pieter sert enfin à quelque chose! Il utilise sa tête!!! Pas comme Elsa!... Je me demande si sa fille ne va pas finir par la tuer. Reste à savoir si elle le fera avant ou après avoir échangé son fiancé avec sa jumelle diabolique
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 00:51
@Frantzoze je crois que je vais t'étrangler...
Comment dire...Moi je veux bien essayer de faire plaisir à tout le monde...Mais là...Là je vois pas comment je vais pouvoir réussir...
Non parce que du coup si faut switcher les deux gars...là, je sais pas comment je vais faire...On va essayer de réfléchir à ça... Nuit blanche + coups de Pierre jusqu'à 7 heures devraient me faire aboutir à un truc
Enfin...Tout n'est pas perdu...Pieter a enfin suscité un peu d'intérêt...
Comment dire...Moi je veux bien essayer de faire plaisir à tout le monde...Mais là...Là je vois pas comment je vais pouvoir réussir...
Non parce que du coup si faut switcher les deux gars...là, je sais pas comment je vais faire...On va essayer de réfléchir à ça... Nuit blanche + coups de Pierre jusqu'à 7 heures devraient me faire aboutir à un truc
Enfin...Tout n'est pas perdu...Pieter a enfin suscité un peu d'intérêt...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 00:55
Il démontre quil a enfin des aulités, et vu son arbre généalogique, il ne peut pas se permettre d'être commun, son frère a réussi à montrer des petites choses avant de se faire enlever ce qui commence à le rendre intéressant... donc si lui aussi le fait tant mieux
C'est Rita qui redevient plus neutre, mais c'est necessaire en ce moment.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 00:57
Oh Rita ne reste jamais très longtemps neutre... Pense au futur chapitre... Mouahhaha
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 01:06
J'espère bien qu'elle ne le restera pas!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 01:08
Floconnette a écrit:J'espère bien qu'elle ne le restera pas!
Frantzoze est en train de tenter une approche pour me dire "bonne nuit"...Je l"assassine dans TROIS...DEUX...UN...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 19 Avr 2024, 11:16
@Floconnette petit MP pour te tenir au courant de la situation.
Tiens ! Dessin de ton Pieter Piceaerd chouchou en dédomagement...
Lui au moins je l'avais réussi...Va savoir pourquoi, des fois ça match et des fois non...
Tiens ! Dessin de ton Pieter Piceaerd chouchou en dédomagement...
Lui au moins je l'avais réussi...Va savoir pourquoi, des fois ça match et des fois non...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mar 23 Avr 2024, 18:26
Alors ça pourrait aller dans "ce qui vous a fait sourire aujourd'hui" mais comme c'est en rapport avec les persos, je préfère le mettre là...
Vous vous souvenez des arbres généalogiques faits après retour vers le passé 4 ?! Donc faits en 2022 ^^...Il s'avère que j'en ai eu besoin aujourd'hui parce que je me rappelais plus des prénoms que j'avais donné aux futurs enfants des jumeaux et jumelles... Il s'avère que j'avais complètement oublié ce que j'avais réservé à Kirsten... J'ai lu le nom du premier fils...J'ai buggué...Et j'ai explosé de rire...
Bien évidemment Frantzoze est très content que ce soit Kiki qui ait je cite "aussi bon goût !" XD
Bon et sinon ce matin échographie de contrôle que nous devrons refaire une troisième fois dans 15 jours... Malgré le stress, c'est mignon, ça permet de faire des petits coucous à notre fils qui grandit bien
Et là vous allez me dire "Oh oui ! Ça doit être magique ! Il doit faire des coucous aussi ou doit être très calme"...
Non, non, Monsieur a déjà le caractère de sa mère et préfère faire des doigts d'honneur quand il ne se croit pas sur un ring de boxe à gigoter comme un fou à l'écran au grand desespoir des gynécologues qui m'engueulent déjà comme si c'était moi qui contrôlais ses faits et gestes dans mon ventre ! (Je m'entraîne déjà pour la mater où faudra que je rase les murs quand la maîtresse me chopera à chaque fois en commençant par cette phrase horripilante "Bon Pierre aujourd'hui il a..."
Vous vous souvenez des arbres généalogiques faits après retour vers le passé 4 ?! Donc faits en 2022 ^^...Il s'avère que j'en ai eu besoin aujourd'hui parce que je me rappelais plus des prénoms que j'avais donné aux futurs enfants des jumeaux et jumelles... Il s'avère que j'avais complètement oublié ce que j'avais réservé à Kirsten... J'ai lu le nom du premier fils...J'ai buggué...Et j'ai explosé de rire...
Bien évidemment Frantzoze est très content que ce soit Kiki qui ait je cite "aussi bon goût !" XD
Bon et sinon ce matin échographie de contrôle que nous devrons refaire une troisième fois dans 15 jours... Malgré le stress, c'est mignon, ça permet de faire des petits coucous à notre fils qui grandit bien
Et là vous allez me dire "Oh oui ! Ça doit être magique ! Il doit faire des coucous aussi ou doit être très calme"...
Non, non, Monsieur a déjà le caractère de sa mère et préfère faire des doigts d'honneur quand il ne se croit pas sur un ring de boxe à gigoter comme un fou à l'écran au grand desespoir des gynécologues qui m'engueulent déjà comme si c'était moi qui contrôlais ses faits et gestes dans mon ventre ! (Je m'entraîne déjà pour la mater où faudra que je rase les murs quand la maîtresse me chopera à chaque fois en commençant par cette phrase horripilante "Bon Pierre aujourd'hui il a..."
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 24 Avr 2024, 20:44
Allez ! Comme convenu ! Voici le chapitre 30 qui partage deux points de vue (celui de Kirsten et celui d'Elysia), le prochain chapitre sera sur le même principe !
Bonne lecture !
Chapitre 30 : Déboussolés :
TIMELINE ACTUELLE...
J’aurais aimé partager un peu de temps avec ma sœur avant de m’en aller mais cette idiote s’était déjà éclipsée avec le prince Arnwald juste après la fin de la discussion. Elle m’avait très peu parlé depuis que j’étais venue la rejoindre dans la Forêt Enchantée, allant même jusqu’à me snober pour se concentrer que sur Helga. C’était donc ma grande sœur en personne qui m’avait confié que Rita m’en voulait à cause de la lettre que je lui avais écrite. Bien que vexée que mon aînée fut au courant, j’étais bien plus blessée de savoir que j’avais profondément déçue ma jumelle, croyant qu’elle serait la première à être heureuse pour moi...Enfin ! Tant pis ! Il y avait plus important dans l’immédiat ! Je n’avais pas le temps pour ses états d’âmes !
En effet, une nouvelle mission venait de m’être confiée et je devais la mener à bien comme je l’avais fait pour toutes les autres jusqu’à présent. Et puisque ma moitié ne voulait pas me parler, autant aller voir Mamie Dudu en privé tout de suite ! Et vite !
Après notre réunion, ma grand-mère était d’abord passée voir Maman, Marraine et Pieter avant de retourner dans sa hutte. Elle était actuellement en train de préparer le dîner avec Lucia quand j’arrivais de mon pas altier. Jetant un coup d’œil à la fillette, je l’interrompis en train de dresser la table, en clamant :
-Bonsoir ma chère tante ! J’ai besoin d’éclaircir quelques point sur un sujet important avec la reine mère d’Arendelle, pourrais-tu nous laisser, s’il te plaît ?
Agée à présent de treize ans, elle m’offrit à son tour un regard grimaçant et laissa les couverts en suspens avant d’effectuer volontairement une piteuse révérence et dire :
-Mais bien évidemment vos Altesses ! Si vous voulez bien m’excuser vos Altesses !
Faisant exprès d’exagérer, je faillis la recadrer mais estimai qu’il n’y avait pas de temps à perdre puisque de toute façon, ma grand-mère s’en chargerait une fois notre discussion terminée. Sentant que l’ambiance était houleuse, Papy Antoine reprit alors sur un ton plus conciliant :
-Viens avec moi Lucia ! Allons ramasser du bois pendant ce temps ! Ta mère va en avoir besoin pour...Euh...Pour cuire le repas !
Mon aïeule lui lança immédiatement un regard surpris mais ne fit aucun commentaire. C’était une diversion pitoyable bien sûr, mais je savais pertinemment qu’elle était nécessaire puisque cette demoiselle n’aimait pas son passé royal ! L’adolescente traina un peu des pieds mais il réussit bientôt à l’embarquer dehors tandis que Mamie Dudu clama enfin à mon égard :
-Je suis toute ouïe, Kirsten !
Me mettant donc à son niveau, j'adoptais sans attendre une posture de princesse à reine et clamai alors :
-Grand-mère, j'ai un aveu à te faire, c’est à propos d'un lien de parenté entre Maria et Em...
-...Oh ? Tu veux dire comme quoi elles sont sœurs ?! Me coupa-t-elle sur le champ, Je t'en prie Kirsten ! Ne fais donc pas cette tête-là ! Je suis déjà au courant bien sûr ! Grande Marraine me l’avait confiée quand vous étiez revenues de votre séjour d’Askersund ! Tu penses bien qu’avec la bouche qu’elle avait, elle n’avait pas pu s’en empêcher ! Bon...Je t’avoue que combien même, elle ne me l’aurait pas dit, la ressemblance physique entre les deux est quand même flagrante ! Il faudrait vraiment être aveugle pour ne pas s’en rendre compte...Ce que sont tes proches visiblement ! Je l'ai appris à ma Floconnette pourtant que les gens ne voulaient voir que ce qu'ils voulaient mais je ne la pensais pas crédule au poing de perdre tous ces moyens et révéler des choses confidentielles...Comme quoi, nous avons eu beau tout faire avec ton grand-père, il faut nous rendre à l'évidence, nous avons échoué dans son éducation...
Horripilée qu’elle ne m’eût pas laissée finir ma phrase, je fus tout de même ravie que nous gagnions du temps sur l’explication de l’histoire et m’écriai encore :
-Ne te flagelle pas grand-mère ! Il reste heureusement Tante Anna même si elle est en mauvaise état, toi qui commences à décliner et moi ! Le vrai souci à présent c'est ce qui va pouvoir être mis en place pour braver les plans machiavéliques de la souveraine de Suède...
Non offusquée, Mamie Dudu acquiesça et renchérit :
-Exact ! Dans l’immédiat ce qu’il faut surtout trouvé c’est ce qu'elle a derrière la tête ! Ça c'est indéniable ! Qu'elle enlève Elysia par esprit de vengeance parce que tu lui as piqué son fiancé c'est une chose mais connaissant l'animal et son ascendance, ce rapt n'est qu'un amuse-gueule pour détourner notre attention sur ses véritables desseins !
-Nous sommes d'accord, confiai-je soulagée d'enfin pouvoir parler à quelqu'un de compétent, la question qui se présente donc maintenant c'est qu'allons-nous faire ? Tu l'as dit toi-même ! Nous ne pouvons pas compter sur Maman qui est la souveraine la plus calamiteuse qu’il soit ! Et ce n’est même pas lui manquer de respect de le dire, c’est un fait !
-Ou bien tu as la langue trop pendue et la fougue de ta jeunesse finira par t’emporter ma chérie ! Répliqua mon aïeule avec sévérité, soit peut être plus conciliante en prenant de l’âge ! Une souveraine se remet constamment en question !
Ouch...La remarque me toucha...Mais s’avéra véridique ! Voyant qu’elle m’avait déstabilisé, elle ajouta encore avec conviction :
-Mais dans le fond, tu as raison et je ne vois donc qu’une seule solution pour résoudre notre problème : Puisque ma Floconnette est incompétente, ce travail de recherche doit relever de toi, jeune fille, oui, de toi, moi et Papy Antoine ! De ton côté ne change rien ! Emmène Emma a la plaine des trolls et fais-lui croire que tu n’es au courant de rien...L'objectif principal est de l'éloigner de Maria...qu'elles n'aient absolument aucun contact toutes les deux pour qu’elle ne lui retourne pas la cervelle où qu’elle lui évoque quelque chose qui pourrait raviver des souvenirs malencontreux ! Et une fois ton cousin libéré, elle n’aura aucune raison de remettre les pieds dans la Forêt Enchantée de toute façon...Cela nous laissera, pendant ce temps-là, à ton grand-père et moi le temps de soulever la vraie menace...
-C’est-à-dire ? Demandai-je bien que j’en avais déjà une brève idée.
-A ton avis ? Renchérit-elle avec un petit sourire narquois.
Soupirant alors avec lassitude, j’énumérai tout de suite d’une voix de maître :
-Oh ! Il y a moult possibilités ! Mais la plus évidente est : Qu’elle souhaite continuer le travail qu’avait commencé sa sœur...A savoir, faire valoir son ascendance de Piceaerd...Et revendiquer le trône d’Arendelle...Et elle a déjà eu l’avantage par rapport à Maria d’avoir été placée à Askersund dès sa naissance, ce qui a pu lui permettre de trouver toutes les données susceptibles de l’intéresser...
-Tout à fait Kirsten...Ce qui pour le coup, est fâcheux pour nous, renchérit aussitôt mon aïeule avant de se reprendre avec majesté, mais ce n’est rien ! Nous avons déjà eu affaires à des problématiques bien plus corsets ! Celle-là n’en est qu’une de plus ! Tout ce qu’il faut retenir, c’est que nous avons besoin d’obtenir des preuves sur ses projets démoniaques pour nous charger ensuite de constituer un procès en bonne et dûe forme...Mais sans cela nous ne pourrons pas agir...D’où l’importance que nous trouvions de nombreux indices...Quoiqu’il arrive tu n’oublies pas de m’envoyer régulièrement des nouvelles de ton côté, demoiselle, d’accord ?
-Oui, Mamie ! Et toi également ! Renchéris-je.
Hochant activement la tête, nous nous serrâmes activement la main pour passer un accord et ma grand-mère me donna enfin une rapide étreinte avant de reprendre :
-Bien...Tu devrais y aller à présent...Cela va devenir suspect, sinon !
Comme pour confirmer ses dires, mon fiancé entra soudain dans la pièce et je rougis comme une gourgandine.
-Les autres sont-ils prêts ? Le questionnai-je.
-Le prince Kristoff a attelé un traineau avec Sven, Oskar et Knut pour que nous allions plus vite, il ne manque donc plus que vous ma chérie...Vous et Emma.
-Emma ?! Mais, je la pensais avec vous ? L’interrogeai-je immédiatement d’un ton froid.
Embarrassé, il devint écarlate et m’intima alors :
-Oui...Euh...Eh bien, elle...Elle m’a fait faux bond en prétextant qu’elle était partie aux latrines mais en ne la voyant pas revenir...Je me suis rendue sur place et quelqu’un m’a confié qu’elle était partie en direction de la hutte de monsieur et madame Nattura !
Mais quel crétin ! Scellant mes lèvres qui blanchirent pour ne pas l’insulter, je renchéris encore fermement à son égard :
-Expliquez-moi ce que vous n’avez pas compris dans « Il ne faut pas la quitter d’un regard ».
-Non...Mais...Euh...Tout était très clair...Mon amour...Ce...C’est juste que...Je...Je ne pouvais tout de même pas la suivre jusqu’aux toilettes, se défendit-il.
-Pourquoi ?! Ce n’est pas comme si vous ne l’aviez jamais vu nue après tout ! Déclarai-je catégorique.
S’empourprant à nouveau, il se confondit bientôt en excuses alors que je lui passais devant. J’eus à peine le temps d’entendre Mamie Dudu dire « Pas de doute, y a du sang Piceaerd » que nous nous dépêchâmes de nous rendre dans la demeure de Maria et Ryder. Mon cœur faillit lâcher quand je les vis tous les trois en pleine conversation autour de la table. Tentant de rester naturelle, je m’avançais alors vers la souveraine d’Askersund et clamai :
-Reine Emma...Je ne voudrais pas paraître incorrecte mais l’expédition nous attend...Vous êtes toujours partante, n’est-ce pas ?
Nous dévisageant tout de suite sans une once de méfiance, elle prit son ton léger et gloussa alors :
-Oh ! Princesse Kirsten ! Veuillez m’excuser ! Oui, oui bien entendu ! J’ai profité de ce temps mort pour en connaître un peu plus sur les modes de vie des habitants ! Monsieur et Madame Nattura ont eu la gentillesse de répondre à mes questions ! Oui je sais ce que vous allez me dire et vous avez amplement raison ! C’est un bien vilain défaut que de fourrer mon nez un peu partout mais que voulez-vous !? On ne me refera pas !
Se levant alors rapidement, elle ne montra rien sur la quantité d’informations qu’elle avait potentiellement récupérée et je priai tous mes ancêtres pour que le couple ne lui en eût pas trop donné. C’était définitivement une bonne comédienne...Autant que moi...Oh oui ! Elle allait me donner du fil à retordre mais je saurai la vaincre ! J’en faisais le serment ! Lui offrant donc un sourire radieux, je répliquai immédiatement :
-Ce n’est rien, je comprends votre engouement... Néanmoins, il faut aussi honorer votre engagement et pour cela nous devons nous mettre en route tout de suite...La vie de mon cousin en dépend tout de même !
-Je comprends...Cela ne se reproduira pas votre Majesté, je vous le promets...Assura-t-elle.
Se tournant rapidement vers Ryder et Maria, elle les salua donc, avant que nous allions retrouver mon oncle. Nous partîmes ainsi dans une ambiance pesante et je gardais très peu de souvenirs de ces deux jours en traineau, ne me lassant pas de me répéter les objectifs pour évincer cette mégère.
Nous sûmes que nous arrivâmes vers la Vallée des Rochers Vivants quand nous commençâmes à sentir les éruptions de souffre des geysers. Peinant à croire que mon oncle avait vécu une partie de sa vie dans un tel endroit, je fus obligée de le reconnaître quand je le surpris en train de retrouver des postures de sauvageon pour réveiller toutes les pierres rondes qui jonchaient le sol. Choquée par son comportement, je reconnus tout de même qu’elle s’avéra efficace quand les rochers lisses s’animèrent d’un seul coup tout en manquant de nous faire tomber.
-Kristoff est de retour ! Clama aussitôt l’unique créature qui portait une longue cape de mousse.
Un déferlement de joie, à la limite de l’écœurement par son côté trop démonstratif s’ensuivit immédiatement. Tout gênés, Aslak et moi restâmes en retrait tandis que je continuai de surveiller Emma qui ne semblait pas non plus à l’aise dans cet élément.
-Du calme tout le monde ! Du calme ! S’écria sans attendre Tonton, oui ! Moi aussi je suis heureux de vous revoir ! Malheureusement je n’ai pas trop le temps de tous vous dire bonjour car je viens pour une visite de la plus haute importance ! J’aurais juste de besoin de m’entretenir avec toi, Cliff !
Déçus mais compréhensifs, ils lui laissèrent aussitôt un peu d’espace et ce dernier nous fit bientôt signe de le suivre alors qu’il nous guida vers un coin plus tranquille. Bien qu’il arborait une expression niaise, il répliqua tranquillement :
-Je t’écoute mon garçon ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?! Enfin...Pour vous ? Ajouta-t-il en s’apercevant enfin notre présence.
-Voilà...Je vais aller droit au but ! Nous aimerions que tu nous redonnes les cristaux de souvenirs d’une jeune femme nommée Maria Natura...Si je ne me trompe pas, ça a été la première patiente à qui tu les avais enlevés en tant que nouveau chef des trolls !
-Oh oui ! Je m’en rappelle très bien ! Pas la peine de m’en dire plus ! Répliqua-t-il, j’aurais juste une question avant pour toi fiston ! Cela va-t-il te procurer du plaisir ?
-Oui Cliff ! Clama-t-il avec conviction.
-Bien ! C’est tout ce que je voulais savoir ! Je vais les chercher, je reviens ! Conclut-il.
Tout heureux, le troll afficha bientôt un sourire idiot et se mit ensuite en boule avant de rouler comme un fou en direction du Nord.
-Ouf...Plutôt facile cette petite quête secondaire ! Souffla soudain mon oncle avec soulagement.
-Tu craignais que ce soit l’inverse ? Questionnai-je aussitôt.
-Eh bien...Comme les trolls sont assez imprévisibles, oui ! Admit-il, ils peuvent être compatissants du premier coup comme ils peuvent tout aussi être coriaces...Avec Grand Pabby par exemple, je pense que nous aurions eu un peu plus de mal...M’enfin, je n’ai pas envie de reparler de lui sachant ce qu’il avait fait subir à ma mère adoptive !
Consciente que ce sujet mystérieux était sensible pour lui, je préférais ne pas insister devant cette perfide d’Emma et fus satisfaite de voir le troll revenir quelques instants plus tard dans notre direction. S’arrêtant avec perfection devant nos pieds, il brandit alors les cristaux et déclara simplement :
-Les voici Kristoff ! Bon, je ne vois pas très bien ce que tu vas pouvoir en faire ! Mais si tu me dis que ça te rend heureux, c’est l’essentiel !
Tout content, il acquiesça et se chargea de les attraper alors que mon ennemie les lorgna avec un peu trop d’insistance.
-Crois-moi Cliff ! Je ne peux pas tout te dire, mais tu viens de faire quelque chose d’extraordinaire en me les offrant ! Renchérit-il en mettant un genou à terre pour pouvoir l’enlacer.
-Je te fais confiance là-dessus mon garçon, reprit-il avec un clin d’œil, n’oublie pas à qui tu parles...J’ai le don de voir l’avenir maintenant je te rappelle...
Apaisée de voir qu’il n’était pas si bête pour en dévoiler devant Emma, je lui offris alors un dernier signe de respect en même temps que toutes les personnes de ce périple puis nous quittâmes les lieux en remontant dans le traineau.
-A présent ! Direction la montagne du Nord, mon oncle ! Clamai-je à nouveau avec rigueur, sommes-nous dans les temps ?
-Tout à fait Kirsten, renchérit-il, d’ici au palais de glace de ta mère, nous pourrions y être en deux heures à pieds, ce qui nous laisse aisément une demi-heure d’avance en traineau !
-Parfait ! Conclus-je en me recalant contre Aslak qui me berça pour que je somnole un peu.
Bien que mes nerfs étaient sur le point de lâcher à force de constamment veiller à ce que la peste de Suède ne fasse pas de faux pas, je réussis à garder les yeux ouverts jusqu’à ce qu’elle-même tombe d’épuisement et m’assoupis enfin, abandonnée complètement dans les bras de mon amant ce qui ne fut pas sans me déplaire. Je pus ainsi trouver un sommeil reposant et m’accordai un peu de répit pendant deux bonnes heures réparatrices. Il me sembla qu’il s’était passé plus de temps quand je sentis Tonton me secouer gentiment l’épaule.
-Hey les jeunes...Hey...Nous sommes arrivés...Il faut émerger, murmura-t-il doucement.
Ce fut assez dur d’être à nouveau réactive mais je retrouvai vite mes réflexes de princesse avant de me frotter les yeux avec force pour être à nouveau en pleine forme. Remarquant alors avec étonnement que la reine d’Askersund n’avait pas profité de ma somnolence pour s’éclipser, je me demandais bien ce qu’elle avait pu mettre en place pour faire croire que ce n’était pas elle qui avait enlevé mon cousin.
Nous ne tardâmes pas à le savoir quand mon oncle décida de laisser le traineau au flanc de la montagne pour que nous terminions sur nos jambes. Passant donc derrière un pan de roche nous arrivâmes bientôt au bas du grand escalier de glace construit par Maman qui nous mena directement au château gelé. Ce fut à partir de ce moment que tout bascula dans le surnaturel.
Ainsi, nous aperçûmes bientôt une silhouette élancée, encapuchonnée, éclairée par la lune. Elle se tenait juste devant l’entrée de la bâtisse. Stupéfaite par cette apparition presque fantomatique, je songeais pendant un instant à ce que ce soit Maria telle une somnambule manipulée mais la boucle blonde qui dépassa de la capuche était bien trop longue et trop clair pour être la sienne. Nous surplombant de toute sa hauteur, la créature eut soudain un sourire narquois et déclara bientôt d’une voix d’outre-tombe :
-Hum...Mais quelle valeureuse équipe avons-nous là ! Une reine veille fille...Une jeune demoiselle de petite vertu...Un montagnard endimanché et un prince paysan...Je pense que vous avez hâte de savoir ce que le destin vous réserve mes amis ! Est-ce que je me trompe ?!
Espérant nous voir perdre notre sang froid, il n’y eut guère qu’Oncle Kristoff qui tomba dans son piège en lui criant soudain d’une voix enragée :
-Nous n’avons pas le temps pour vos idioties ! Où est mon fils ?!
Loin d’être impressionnée, la personne encapuchonnée éclata aussitôt de rire et renchérit inébranlable :
-Hum...Le contrat, c’était les cristaux de cette chère Maria Nattura !
-Non ! Vous n’aurez rien tant que je n’aurais pas récupéré mon enfant ! Renchérit derechef Tonton avec férocité.
-Oh ? Vous croyez vraiment cela prince Bjorgman ?! Répliqua-t-elle à son tour, dans ce cas, qu’est-ce donc que je vois dans mes mains ?!
Bluffés, nous constatâmes bientôt avec horreur que les souvenirs des trolls se tenaient effectivement entre ses doigts crochus. Cherchant rapidement dans ses poches, mon oncle fut encore plus pris d’un élan de rage en s’apercevant qu’ils n’y étaient vraiment plus. Plus vif que nous qui étions toujours sur nos gardes, il dégaina alors son piolet et se rua comme un forcené sur la personne qui ne bougea pas. Mon sang se glaça encore plus quand...IL LUI PASSA AU TRAVERS ?! Toujours amusée, cette chimère, renchérit imperturbable :
-Allons donc Kristoff ?! Vous souhaitez réellement vous battre contre un fantôme ?! Voilà une idée bien folle ! Hum...Pourquoi pas ?! Essayez donc ! Mais faites vite car je suis attendue !
Prenant sa réflexion au pieds de la lettre, il s’échina à l’occuper...Jusqu’à ce que je comprenne que c’était un moyen de détourner son attention.
-Psss...Princesse Kirsten...Prince Aslak...Venez...Nous avons le champ libre, chuchota alors Emma qui en était arrivée à la même conclusion.
Même si cela ne me plaisait pas de suivre son ordre, c’était encore la meilleure des solutions. Après tout, qui de mieux que la kidnappeuse elle-même pour nous montrer le chemin ?! Restant tout de même vigilante car je gardais à l’esprit que cela pouvait surtout être un piège, je la laissai passer devant alors que nous réussîmes à nous engouffrer sans mal dans le château magnifique. Réactive, elle préféra alors nous emmener vers les sous-sol plutôt que dans les chambres et le balcon. Hélas, nous ne pûmes aller bien loin que la mystérieuse personne encapuchonnée s’interposa bientôt entre nous.
-Comment donc ?! Vous comptiez récupérer votre dû sans même me remercier espèces d’ingrats ?! Questionna-t-elle avant de rendre le sol amovible.
Perdant tout de suite l’équilibre, nous nous cramponnâmes alors les uns aux autres pour ne pas tomber et eûmes aussitôt une sensation de cœur qui lâche quand nous comprîmes qu’elle nous aida à nous enfoncer dans les profondeurs d’un souterrain. Un immense labyrinthe de miroirs de glace apparut enfin et elle nous brava encore avant d’ajouter :
-Si vous trouvez la sortie, vous trouvez le jeune prince d’Arendelle...Mais je vous le dis, vous pouvez encore reculer er reprendre le chemin de votre liberté par l’escalier qui se trouve là-bas !
-C’est hors de question ! Criai-je.
-Alors dans ce cas...Bon courage ! Renchérit l’esprit avant de disparaître.
Mon cœur battait la chamade...Mes tempes tambourinaient...Mais ce n’était pas le moment de flancher... Allez ! Kirsten ! Pense comme Papy Agnarr ! Pas d’état d’âme... Me convainquis-je avant de reprendre d’une voix calme :
-Bien ! Il nous faut être pragmat...
Mais je ne pus terminer ma phrase que déjà mon fiancé fonça tête baissé vers le premier chemin qu’il croyait le bon et comme convenu, percuta un obstacle. Basculant tête la première en arrière, je l’aidai à se relever en lui décochant un œil noir tandis qu’il déclara en se frottant le front :
-Ouch...Ah oui...Elle ne riait pas en fait...Cela va nous prendre des heures...
-Je chercherai mon cousin des siècles s’il le faut ! Grommelai-je avec hargne, maintenant, écoutez-moi ! Il nous faut être pragmatiques ! Gardons notre sang froid...Ce chemin va être semé d’embûches mais nous y arriverons ! Le tout est de raisonner convenablement et d’user de notre esprit plutôt que notre force !
-Euh...Je ne voudrais absolument pas vous contredire princesse Kirsten...Mais ne serait-il pas plus judicieux d’utiliser le renne qui se trouve à notre disposition ? Intervint soudain Emma tout en montrant Knut.
Quoi ?! Le cervidé de mon cousin se trouvait parmi nous ?! C’était une aubaine presque trop facile ! Trouvant tout ce cheminement de plus en plus absurde, je restai mutique. Face à mon silence, la reine d’Askersund réitéra :
-Oh ?! A moins que vous ne vouliez pas ?! Mais, je...Euh...Je pense que cela peut être une bonne idée ! Vous savez ! Avec son odorat, il pourra sans doute nous guider en contournant les obstacles !
-Oui...Bien sûr...Bien évidemment que c’en est une ! Renchéris-je légèrement contrariée de ne pas l’avoir suggérée en premier.
Secouant cependant très vite la tête pour chasser cette réaction puérile, je laissais la souveraine de Suède s’installer la première sur le dos du cervidé puis je me tournai vers mon amant et ajoutai :
-Bon...il n’y aura pas assez de place pour nous trois...Je compte sur vous deux pour nous les ramener sains et saufs...Pendant ce temps-là, je me charge de retourner auprès de mon oncle...Après tout nous ne savons pas dans quel état misérable ce monstre du Nifflheilm l’a laissé !
Prête donc à repartir en direction de l’escalier qui me guiderait vers la surface, je fus pourtant vite arrêtée par Aslak qui renchérit avec sérieux :
-Non, ma chérie ! Je me porte garant à votre place ! Continuez cette quête avec vaillance comme vous l’avez fait jusqu’à maintenant ! J’ai entièrement confiance en vous !
Surprise par tant de chevalerie qui masquait piteusement une couardise inadmissible pour un homme de son rang, mes joues se colorèrent tout de même et j’acceptai sans rechigner le doux baiser qu’il me déposa sur la bouche avant de s’en aller de son côté. Me tournant ensuite vers Emma, je respirais un grand coup et nous échangeâmes nos places pour que ce soit moi qui tienne les rênes. Maintenant donc l’encolure de Knut, je lui clamai enfin avec le plus de douceur possible :
-Trouve ton maître, mon grand ! Tu es tout à fait capable de le faire ! Si tu réussis, je t’offrirai des milliers de carottes jusqu’à la fin de tes jours !
L’appât du gain éveilla tout de suite sa motivation et il tira bientôt la langue avant de commencer à renifler le sol. Toujours placée derrière moi, la reine d’Askersund se cramponna avec force à mes épaules tandis que les sabots du quadrupède balayèrent le sol d’un pas lourd mais rempli d’espoir...
Je ne me rappelais pas depuis combien de temps Louise et moi demeurions dans cet endroit glacial ni même comment j’y étais parvenu. La seule chose dont je me souvenais de mon enlèvement était que j’avais reçu un coup sur la tête...Ensuite...Ensuite cela avait été le trou noir jusqu’à ce que ma fiancée me réveille progressivement en me donnant à boire et à manger. Depuis je ne décolérai pas et cherchai qui pouvait avoir envie de me faire du mal.
Nous nous trouvions dans un endroit humide et gelé mais n’étions pas menottés. Cela n’aurait servi à rien de toute façon...Il n’y avait aucune ouverture qui aurait pu nous permettre de nous échapper. Même la porte qui servait de lien pour nous donner à manger était blindé. J’avais bien tenté de crier mais Louise m’avait confié qu’elle avait déjà essayé et que cela ne servait à rien... C’était ainsi depuis des jours...Peut-être des mois...Elle comme moi avions perdu la notion du temps...
-Tenez prince Elysia...Votre portion ! Nota-t-elle en me tendant l’assiette que nous partagions pour nos repas.
-Je n’ai pas faim ! Grommelai-je, prends ma part...Tu en as plus besoin que moi !
-Je vous en prie ! Vous laissez mourir est de très loin la plus mauvaise des idées ! Allez ! Prenez des forces ! J’ai plus de réserves que vous après tout !
Me tournant vers elle, je l’inspectai de la tête aux pieds. Forte heureusement, même si elle était prisonnière, son état de santé ne s’était pas dégradé malgré quelques engelures et des lèvres bleues à cause du froid. Sa chair était toujours là...Nous avions comme seul lit commun, un espèce de banc créé à partir de blocs de glace comme ceux que je transportais dans mes tournées. Louise se nichait dessus pour tromper sa solitude. Comment avait-elle fait pour tenir aussi longtemps sans couverture dans ce lieu hivernal ? Cela m’impressionnait même encore maintenant.
-Allez ! Tenez ! Insista-t-elle en me laissant l’assiette entre mes mains.
Me lançant un sourire encourageant, je ne pus résister et mâcher les morceaux de viande rassis tout en priant pour que ce ne soit pas Oskar. Mâchant pendant plus d’une heure, je jetais en même temps des coups d’œil permanent à ma belle boulangère. Nous n’avions pas reparlé de ce qui s’était passé avant son propre enlèvement...Ni de sa lettre...Ni de ses craintes d’entrer dans la famille royale...
En silence, je me levai bientôt et aller poser la gamelle devant la fente de la porte blindée. J’allais ensuite m’adosser à un des pans de murs gelés et repartis dans mes pensées en me posant toujours la même question : Est-ce que mes proches avaient lancé des recherches en s’apercevant de mon absence ?! Oui Elysia ! Ne sois pas bête ! Même s’ils sont préoccupés par l’espoir du réveil de Maman, Kirsten a dû s’apercevoir que quelque chose clochait et elle a été réactive ! Me grondai-je. Ma cousine...Le vrai pilier de l’avenir d’Arendelle...Ma petite Maman chérie que je ne reverrai peut-être jamais... Et mon jumeau qui devait être à mille lieu de savoir ce qui était en train de se passer pour moi, bien au chaud dans la couche de sa femme...
Commençant gentiment à partir vers un état de léthargie, je redevins pourtant vite attentif quand Louise murmura soudain :
-Prince Elysia...Je...Je vous aime...Vous...Vous êtes la seule personne qui a toujours vu du potentiel en moi...S’il vous plaît...Pourrez-vous dire à mon frère Gustave que j’ai lutté jusqu’au bout ?
Son timbre de voix était si faible que je sentis tout de suite l’état d’alerte. Stressé, je bondis immédiatement sur mes pieds avant de courir vers elle. Lui prenant aussitôt son visage rond entre mes mains, je renchéris alors avec fermeté :
-Non ! Non ! Louise ! Reste avec moi...Regarde ! Je suis là avec toi ! Ça va aller, d’accord ?!
-Je...J’ai si froid...S’il vous plaît...Laissez-moi partir votre Altesse...Je...Je veux juste fermer les yeux quelques instants...Pas longtemps...Juste le temps de faire un très beau rêve...Hoqueta-t-elle en claquant à présent des dents.
Malgré mes vêtements mouillés, je l’enlaçais avec le peu de chaleur que je pouvais lui transmettre et dis encore :
-Non, non, non, c’est une mauvaise idée ! Ecoute-moi ! Surtout si tu vois une femme rousse qui ressemble à ma mère, un monsieur qui ressemble à Tatie Elsa ou encore Papy Agnarr tu ne les suis pas ! C’est vraiment important ! Allez ! Je t’en conjure ! Reste éveillée !
Réitérant ma demande, je continuai de lui stimuler le dos et les jambes dans l’espoir de l’aider à réagir en faisant circuler son sang. Cela ne sembla malheureusement pas fonctionner le moins du monde. Au contraire ! Luttant avec force, ses pupilles étaient en train doucement de se rétracter tandis qu’elle finit par prononcer dans un effort surhumain :
-Non...Il...Il n’y a pas ces personnes-là...Mais il y a bien trois dames qui m’attendent...C’est rigolo...On dirait qu’elles sont sorties tout droit d’une fable car il y en a une très grande, une très grosse et une très petite...Elles...Elles me tendent la main...
Une grande ? Une grosse et une petite ?! Mon sang ne fit qu’un tour et je compris non sans mal qu’il s’agissait de Mémé Helga, Mémé Iduna et d’Ylva dont nous avions dû aussi en apprendre l’Histoire durant nos cours dans la Forêt Enchantée. Réactif, j’empoignais à nouveau les joues dodues de ma chérie et lui donnai de légères tapes avant de reprendre :
-N’y va pas Louise ! C’est la mort qui rôde ! Et ce n’est pas ton heure ! Accroche-toi ! On va trouver une solution pour que tu te sentes mieux, mais résiste s’il te plaît !
Vif, j’attrapai rapidement son gobelet et la fis boire avant de m’enlever ma propre tunique et la lui posai par-dessus les épaules.
-Serre fort ça contre toi ! Ordonnai-je en déposant rapidement mes lèvres contre les siennes, serre fort et concentre-toi sur...Euh...Je sais pas moi...Euh...La préparation des gâteaux d’Arendelle en chocolat ! Explique-moi comment on les fait, tiens !
-Vous...Vous en fichez...C’est juste pour que je ne meurs pas votre Altesse...Chuchota-t-elle avec tristesse.
-Mais non ! Mais non ! Fais ce que je te dis ! Allez ! Clamai-je en m’éloignant quelques secondes d’elle.
Ne la quittant pas du regard, je traçais ma route jusqu’à atteindre la porte blindée et cognais avidement dessus tout en hurlant :
-S’il vous plaît ! A l’aide ! Mademoiselle Bakerdatter ne se sent pas bien !
-La ferme ! Grogna bientôt la voix du garde de l’autre côté.
-Vous vous adressez à un prince héritier ! Attendez un peu que je sorte de là et je vais vous faire votre fête ! Criai-je en m’enflammant.
Loin de produire son effet, la remarque le fit exploser de rire ce qui me mit hors de moi.
-Sale fils de chien ! Donne-moi au moins une couette, bon sang ! Hurlai-je à nouveau alors en tambourinant de toutes mes forces sur la paroi en métal.
Mais cela ne servit à rien...Les pas s’éloignèrent avec une telle indifférence que j’aurais pu tout détruire en quelques secondes.
-Prince Elysia...Vous...Vous n’avez rien écouté à ma recette, n’est-ce pas ? M’appela à nouveau Louise plusieurs secondes plus tard, je...Je m’en doutais que cela...N’avait pas d’importance...A vos...Yeux...Et...je...Je ne vous en veux pas...
Revenant précipitamment vers elle, je la pris encore sous mon aile et renchéris :
-Mais si, bien sûr que j’ai écouté...J’ai toujours fait attention à toutes les paroles qui sortaient de ta bouche, ma chérie...
Ayant déjà les yeux fermés, elle soupira bientôt :
-Restez comme ça contre moi, s’il vous plaît...Je veux pouvoir m’endormir dans vos bras...J’ai eu beaucoup de chance de vous connaître et d’avoir su susciter de l’intérêt pour votre personne...Mon...Mon grand regret aura été de ne pas avoir eu le temps de me marier avec vous finalement...
Prenant sur moi pour ne pas la garder ainsi contre mon torse nu, je la bousculai gentiment, la forçant à rouvrir les yeux et lui offris un sourire confiant avant de reprendre :
-Ta ! Ta ! Ta ! Je ne vois pas de quoi tu parles ! Personnellement, je compte bien faire le plus beau des mariages avec toi, une fois que nous serons sortis de ce trou à rats ! Oh oui ! C’est ce qu’il va se passer ma belle Louise ! Pas royal si tu ne veux pas...Disons plutôt au milieu des débiteurs de glace ! Une journée au milieu des montagnes arrosées de pluies gelées ne nous fera plus peur après toutes celles que nous avons-pu passer ici, qu’en dis-tu ?
-L’idée...L’idée me plaît bien, cela ferait honneur à mes ascendants Sami...Et vous à ceux Northuldra, souligna-t-elle, mais c’est...Malheureusement trop tard...
-Qu’en dises les trois dames ? Sont-elles toujours là avec toi à essayer de te faire venir avec elles ? Questionnai-je à l’affût du moindre indice.
-Oui...Elles sont toujours là...Mais elles me regardent amusées... On dirait qu’elles attendent quelque chose de nous...Elles parlent...D’une...D’une méthode Northuldra...Pour...Pour se réchauffer...Hoqueta-t-elle encore.
-Une méthode Northuldra pour se réchauffer ? Répétai-je complètement perdu.
Avant qu’un souvenir anodin ressurgisse dans ma mémoire...Oui...Ayant l’habitude de la température humide, les habitants de la Forêt Enchantée, se collaient les uns contre les autres pour maintenir leurs chaleurs...Le problème pour que le processus fonctionne était qu’il fallait des couvertures en poils de rennes ou des vêtements chauds...Choses que nous n’avions malheureusement pas sous la main.
-Nous n’avons pas à disposition de quoi appliquer cette méthode ! Lançai-je à nouveau en tapotant les textures mouillées.
-Je...Je suis navrée...Majesté...Elles...Elles ne m’ont rien dit de plus...Juste que vous devez faire à votre guise, souffla-t-elle doucement.
J’avais bien eu un idée depuis longtemps bien sûr...Mais je l’avais trouvé inconvenante ...Jusqu’à maintenant...Bon tant pis...Au point où nous en étions...Il en allait de notre survie après tout...
-D’accord...Dans ce cas...Autant être radical ! M’exclamai-je durement.
Bien que gêné, je ne cherchais pas plus longtemps et enlevai bientôt mon pantalon avant de le jeter violemment par terre. Puis je m’approchais d’elle et déglutis péniblement avant de murmurer à nouveau :
-Tout ce que je fais là est dans l’unique but de nous réchauffer, compris !? Ne va pas t’imaginer que je profite de la situation !
A nouveau amorphe, elle ne me répondit même pas et je rebondis donc sur ce moment urgent pour lui enlever son châle, sa chemise, sa ceinture, sa jupe et ses collants pour qu’elle-même se retrouve juste en culotte et corset.
Puis très délicatement, je me collai à elle pour que nos corps ne fassent plus qu’un et priai pour que cette proximité ne la mette pas trop mal à l’aise...Me faisant barrage pour ne pas embrasser sa peau de lait, je fus de plus en plus troublé par ce contact singulier et me gardai bien de lui caresser sa nuque et ses cheveux. Hélas, son charme était en train de se répandre dans mes veines qui palpitaient avec force, brouillant toute logique dans mon être. Non ! Non ! Ce réchauffement est dans un but purement professionnel on a dit Elysia ! Me grondai-je alors que n’y tenant plus, le sang afflua dans ma protubérance qui s’éveilla doucement au contact de sa cuisse. Prêt à me confondre en excuse, je me rendis alors compte que Louise était à nouveau attentive. Ses yeux étaient à présent bien ouverts et ses joues avaient repris une couleur rose.
-Je...Je suis flattée Majesté...De...De ne pas vous laisser si insensible, finit-elle par bafouiller.
-Tu ne m’as jamais laissé indifférente en même temps, déclarai-je avec insistance.
Ses joues flamboyèrent de plus belle en entendant cela et elle osa enfin minauder :
-Eh bien...Pour être tout à fait honnête...Vous...Vous me faîtes le même effet prince Elysia...
Mes sentiments controversèrent aussitôt et un désir pressent me poussa à confirmer ses dires. Ma belle boulangère remarqua tout de suite que je détaillais la moindre trace d’excitation sur son corps et elle eut bientôt pitié de moi en me prenant ma main pour la guider sur sa poitrine généreuse. Plaquant donc ses doigts sur les miens, elle insista alors sur ses mamelons qui étaient effectivement très durs. Je ne devais pas être une brute...Oh non, je ne devais pas l’être ! Mais une seule chose persistait dans mon esprit : Je voulais lui dégainer ses dernières remparts de vêtements pour l’aimer intimement !
-Louise...Arrête...Je...Je ne veux pas te manquer de respect... Bafouillai-je soudain très gêné.
Hésitant pendant une seconde à me lever pour aller récupérer mes vêtements, je songeai que nous aurions à nouveau le même souci de manque de réchauffement corporel d'ici quelques minutes. Attirant alors son attention, je savourai enfin ses lèvres froides pour les réchauffer tandis que mes doigts jouèrent d'eux-mêmes sur les parties de ses courbes, formant comme une sorte d'aimant sur ses poils et sa chair. Mes aïeux, sa peau était si blanche...Atteignant presque la perfection quand la mienne était plus marquée par mes heures passées au grand air.
-Enlevez le reste, s'il vous plaît prince Elysia...Je...Je n'ai pas peur...Si je dois mourir cette nuit alors je veux que nous nous endormions l'un contre l'autre après avoir succombé à la tentation, m'implora-t-elle d'une voix doucereuse.
-Tu es sûre de toi ? Tu ne le regretteras pas après ? Demandai-je presque dans un visage de béatitude.
-Je vous assure que non...Souffla-t-elle.
Oh seigneur ! Elle n'eut pas besoin de me le dire deux fois. Ses yeux bleus se firent plus lumineux alors que je détachai enfin son lacet avec maladresse. Oui...Oui quitte à mourir, j'aurais au moins réussi un exploit par rapport à Kirsten qui devait encore être immaculée à l'heure qu'il est. J'aurais peut-être dû suivre son exemple après tout et attendre le mariage ! Mais je ne savais pas de quoi demain serait fait et malgré le froid qui recouvrait nos deux êtres, j'avais vraiment envie de faire l'amour avec celle pour qui mon cœur avait toujours battu.
-Louise...Tu...Tu es à croquer, murmurai-je en entrouvrant de plus en plus sa lingerie blanche en dentelle.
Cela la fit tout de suite rougir, et sa pudeur soudaine renforça mon envie de la prendre vierge...Oui...Là sur les blocs de glace en guise de lit...Quoi de mieux pour un débiteur ?!
-Tu me dis si tu as trop froid...Chuchotai-je en lui libérant enfin sa poitrine.
-Ça va, nota-t-elle alors que ses mains s'amusèrent à leur tour à caresser mon membre à travers la pliure de mon pantalon.
Extraordinaire...C'était extraordinaire...Elle faisait ça avec une telle aisance...Sans une once de dégoût que je me sentis obligé de lui rendre la pareille. Laissant donc ses seins pendant quelques instants, je plaçais bientôt mes deux mains sur sa féminité et ses fesses, les caressant et recaressant jusqu'à ce que nous retirions nos bas dans un accord commun.
-Ma chérie.. Oh...Ma Louise chérie...Susurrai-je avec force tout en passant mes doigts sur son ventre distendu, tu es parfaite...
-Je ne puis que vous retournez le compliment votre Altesse ! Souligna-t-elle en ne détachant pas son regard de ma masculinité à son maximum.
Bien qu'assise, j'entendis son appel quand ses cuisses s'ouvrirent un peu plus. Frottant d'abord l'entrée avec beaucoup de précaution, je pris surtout mon temps pour me concentrer sur sa poitrine et sa bouche. S'enroulant et se déroulant, nos langues amollies jouèrent ainsi pendant des secondes interminables qui nous revigorèrent progressivement pendant que mon torse chercha à son tour à prolonger l'instant torride en effleurant ses seins dans des vas-et-viens qui rendirent ma courbure virile de plus en plus difficile à manipuler. Ne se lassant pas de ses divines gorges mes doigts les palpèrent encore et encore avec le plus de finesse qu'il fallait bien que dans l'instant j'avais plutôt envie de les dévorer comme un carnassier. Elle se mit alors à gémir et je sus que j'étais sur la bonne voie. Trouvant immédiatement la juste cadence en suivant l'écoute de ses cris étouffés par mes coups de langue, je me cambrai avec force dans son intimité tout en jouant avec ses cheveux blonds qui n'étaient plus du tout rassemblés en chignon. Reprenant soudain notre respiration nos bouches finirent par se lâcher et je soufflai dans un hoquet de plaisir :
-Oh ! Seigneur...Louise...
-Prince Elysia...M'appela-t-elle à son tour.
C'était instinctif. Je ne pouvais m'empêcher de bouger mon bassin tandis qu'elle me recevait assise et appuyée sur tous ces pains de glace. Me tenant fermement le dos, elle en demandait toujours plus alors que ses jambes s'étaient sans s'en rendre compte emmêlées à mon aine pour pouvoir elle aussi bouger à sa guise. Créant ainsi ce mouvement répétitif dans une harmonie des plus déconcertantes aucun de nous deux ne réalisa pleinement que nous approchions du but tant jouissif et je ne pus me retenir mes râlements sauvageons face à ceux plus aigus que ma chérie reproduit avec de plus en plus de ferveur. Nous libérâmes ainsi le pic de ce moment de complicité bestiale dans un dernier grognement spontané.
Mon souffle se coupa immédiatement...Comment avais-je pu être si bête ?! Papa m’avait prévenu pourtant qu’il ne fallait pas que je reste dans son corps ! Enfin...Il avait dit qu’il fallait que nous soyons mariés...Ce qui serait fait tôt ou tard...Et je ne le regrettais pas. C'était si bon...Si vivant...Toutefois, je compris un peu tard que notre activité avait été en réalité une mauvaise idée puisque nos tensions s’apaisèrent bientôt remplacées par une seule envie : Dormir...
Quel crétin j’étais...Oh oui...Qu’un crétin...Mais rien n’y fit...Mes paupières s’alourdirent tandis que je peinais à lutter comme un fou pour ne pas entrer en communion avec Nótt. Entrelaçant toujours ma chérie, je me concentrais sur sa chair tendre qui était maintenant bouillante.
-Je suis bien dans vos bras, mon prince...Chuchota-t-elle.
Lui embrassant tendrement les cheveux, je lui demandai alors d'une voix très basse :
-Les trois dames sont-elles toujours là ? Sont-elles satisfaites de la méthode Northuldra ?
-Oui...Elles...Elles ont assisté à toute la scène...D’ailleurs la...La petite dame a dit que vous portiez bien votre prénom...Je...Je suppose que c’est un compliment ? Souleva-t-elle émerveillée.
-J’imagine, oui ! Admis-je en haussant les épaules.
Craquant encore face à son être, je l’embrassai, prêt à nouveau faire qu’un avec elle quand la voix du salaud de garde rugit soudain de l’autre côté de la porte :
-HEY ! VOTRE ALTESSE ! JE SUIS REVENU AVEC UNE COUVERTURE !
Il se moquait de moi ou quoi ?! Visiblement pas ! C’était inespéré et pourtant, je fus heureux de voir la fente s’ouvrir pour effectivement nous distribuer une grande couette épaisse. Ne me préoccupant pas de ma nudité, je me ruais sur la literie et la ramenai vers ma belle boulangère pour l’envelopper avec tendresse.
-Merci prince Elysia, chuchota-t-elle, merci pour tout...De ne pas m’avoir rejetée...D’avoir persisté à me chercher alors que je pensais notre amour pardon...Pour la fusion de ce soir...Ou ce matin...Je ne sais plus trop à force...
Plaquant immédiatement un doigt sur sa bouche, je repris tout aussi vite :
-Chut, chut...Dors à présent si tu veux ma chérie...Dors que je veille sur toi tant que je peux.
Elle ne mit pas longtemps à suivre mon conseil et sa tête se fit plus lourde contre mon torse alors que sa respiration se stabilisa. Nous aurions peut-être dû nous rhabiller, non ?
Ce fut sur cette dernière réflexion que mes yeux se fermèrent à leur tour, tandis que nous étions bien emmaillotés dans cette couverture de fortune.
Combien de temps dormîmes-nous ?! Je n’en eus aucune idée tout comme je n’eus aucun souvenir de mes rêves. La première chose qui me frappa quand je me réveillais fut un état de bienêtre comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. La deuxième chose fut le déboussolement total dans lequel je me trouvais car je n’étais plus dans la prison...Et ma fiancée n’était plus à mes côtés.
Affolé par cette dernière information, mon cœur se remplit de stress et je me mis à crier :
-Louise ! Louise ! Rendez-là moi ! Pitié !
Tandis que les sueurs froides redoublèrent sous ma nuque ce fut Kirsten qui entra soudain dans ma chambre de son pas digne tout en s’écriant :
-Doucement ! Ressaisis-toi cousin ! Nous sommes à Arendelle ! Ta fiancée est avec Marraine Anna...Elles sont en train de s’empiffrer de chocolats...Elle sait user de manière pour se la mettre dans la poche !
-Maman ?! Maman est réveillée ?! Répétai-je abasourdi, et...Euh...Nous...Nous sommes libres ?!
-C’est une longue histoire mais je vais me permettre de te la raconter ! Répondit-elle en venant s’assoir sur le lit à côté de moi.
D’un timbre parfait, elle n’omit rien. L’allée chez les trolls, la rançon particulière, la façon bizarre dont elle m’avait sauvé et sa méfiance à l’égard d’Emma d’Askersund qui était pour elle l’investigatrice de mon enlèvement.
-J’en suis venue à la conclusion que si elle avait agi ainsi, c’est parce qu’elle désirait se venger des conseils que tu avais donnés à Aslak pour qu’il me fasse sa déclaration d’amour ! Il va falloir redoubler de vigilance et la surveiller activement ! Ce que je compte faire dès à présent ! Quant à toi, va parler à Tatie et rejoignez-nous pour le repas !
-Mais...Je...Euh...Je suis encore trop faible pour me lever ! Me défendis-je.
-Oh je t’en prie Elysia ! Tu es l’un des héritiers de ce royaume ! Tu dois agir comme tel ! Grand-Père Agnarr était bien debout, lui, pour parler au peuple quatre jours après la mort de Grand-Papa Runeaerd quand la bataille entre les Arendellien et le peuple du Soleil avait eu lieu ! Et il s’était pris un rocher sur le crâne ! Un peu de cran, donc ! Vu l’état dans lequel nous t’avons retrouvé, je doute que tu aies subi ce même traitement ! Dit-elle soudain d’une voix moqueuse.
Rougissant violemment, je pris conscience seulement maintenant qu’on m’avait à nouveau attribué des vêtements et détournai alors le regard tandis qu’elle ajouta :
-Allons ! Allons ! Ne sois pas gêné ! Tu as su mettre à profit le bon côté de ton emprisonnement...Et tu as enfin su être responsable en revenant avec Louise comme je te l’avais demandée !
-Oui...C’est vrai...Cela a pris un petit peu plus de temps que prévu mais j’ai ramené ma princesse, murmurai-je ébloui et heureux.
Ne pouvant retenir un rictus grimaçant Kirsten reprit alors :
-Princesse...Princesse...Je n’irai pas jusque-là ! Nous commencerons les cours de maintien dès demain à la première heure...Oh ! Et je me suis déjà permise de me servir dans ta caissette personnelle pour mes honoraires !
Loin de m’offusquer, la remarque me fit rire et je répliquai :
-Eh bien, fais donc ! Oui ! Tu peux me ruiner si tu le désires du moment que tu t’occupes bien d’elle !
-Oh ? Cela n’est pas tomber dans l’oreille d’une sourde ! Je n’y manquerai pas, souligna-t-elle, je suis parfaite je te rappelle...Et ne plus être vierge n’y change rien !
Hein ?! Quoi ?! Qu’est-ce qu’elle venait de dire ?! N’osant pas comprendre son sous-entendu, je me repassai plusieurs fois sa phrase dans ma tête et elle fut aussi claire que de l'eau de roche. La vraie question demeurait quand ?! S'était-elle mariée sans que je le sache ?! Non ! Elle s'en serait vantée ! Mon regard marron croisa soudain le sien vert et j'eus un bref flash de la fête de Samain. Sans donner plus d'explications elle me regarda avec un grand sourire et s'éloigna vers la porte avant de conclure :
-Bon ! A plus tard cousin !
-Non ! Attends ! Miss Décoincée ! Clamai-je alors en me relevant avec force pour la rattraper.
Combien même j’étais encore étourdi, je voulais avoir le fin mot de l'histoire pour pouvoir la titiller jusqu'à la fin de ses jours, mais elle réussit à être plus rapide et courut dans le corridor alors que je la poursuivis jusqu’à être essoufflé. Gloussant d'amusement, elle réussit ainsi à me semer assez vite et s'arrêta d'elle-même devant le haut de l'escalier avant de me dire :
-Cher cousin ! Je crains bien que ton indiscipline déteigne sur moi ! Tu me fais faire vraiment n'importe quoi !
Etouffant un autre rire, je fus alors subjugué par sa posture et ne lui posais même pas mes questions tandis qu'elle se lissa à nouveau ses vêtements avant de descendre les marches avec prestance. Nos chemins se quittèrent ainsi et je me rendis bientôt dans la chambre de Maman avec un sentiment d’apaisement.
Bonne lecture !
Chapitre 30 : Déboussolés :
TIMELINE ACTUELLE...
J’aurais aimé partager un peu de temps avec ma sœur avant de m’en aller mais cette idiote s’était déjà éclipsée avec le prince Arnwald juste après la fin de la discussion. Elle m’avait très peu parlé depuis que j’étais venue la rejoindre dans la Forêt Enchantée, allant même jusqu’à me snober pour se concentrer que sur Helga. C’était donc ma grande sœur en personne qui m’avait confié que Rita m’en voulait à cause de la lettre que je lui avais écrite. Bien que vexée que mon aînée fut au courant, j’étais bien plus blessée de savoir que j’avais profondément déçue ma jumelle, croyant qu’elle serait la première à être heureuse pour moi...Enfin ! Tant pis ! Il y avait plus important dans l’immédiat ! Je n’avais pas le temps pour ses états d’âmes !
En effet, une nouvelle mission venait de m’être confiée et je devais la mener à bien comme je l’avais fait pour toutes les autres jusqu’à présent. Et puisque ma moitié ne voulait pas me parler, autant aller voir Mamie Dudu en privé tout de suite ! Et vite !
Après notre réunion, ma grand-mère était d’abord passée voir Maman, Marraine et Pieter avant de retourner dans sa hutte. Elle était actuellement en train de préparer le dîner avec Lucia quand j’arrivais de mon pas altier. Jetant un coup d’œil à la fillette, je l’interrompis en train de dresser la table, en clamant :
-Bonsoir ma chère tante ! J’ai besoin d’éclaircir quelques point sur un sujet important avec la reine mère d’Arendelle, pourrais-tu nous laisser, s’il te plaît ?
Agée à présent de treize ans, elle m’offrit à son tour un regard grimaçant et laissa les couverts en suspens avant d’effectuer volontairement une piteuse révérence et dire :
-Mais bien évidemment vos Altesses ! Si vous voulez bien m’excuser vos Altesses !
Faisant exprès d’exagérer, je faillis la recadrer mais estimai qu’il n’y avait pas de temps à perdre puisque de toute façon, ma grand-mère s’en chargerait une fois notre discussion terminée. Sentant que l’ambiance était houleuse, Papy Antoine reprit alors sur un ton plus conciliant :
-Viens avec moi Lucia ! Allons ramasser du bois pendant ce temps ! Ta mère va en avoir besoin pour...Euh...Pour cuire le repas !
Mon aïeule lui lança immédiatement un regard surpris mais ne fit aucun commentaire. C’était une diversion pitoyable bien sûr, mais je savais pertinemment qu’elle était nécessaire puisque cette demoiselle n’aimait pas son passé royal ! L’adolescente traina un peu des pieds mais il réussit bientôt à l’embarquer dehors tandis que Mamie Dudu clama enfin à mon égard :
-Je suis toute ouïe, Kirsten !
Me mettant donc à son niveau, j'adoptais sans attendre une posture de princesse à reine et clamai alors :
-Grand-mère, j'ai un aveu à te faire, c’est à propos d'un lien de parenté entre Maria et Em...
-...Oh ? Tu veux dire comme quoi elles sont sœurs ?! Me coupa-t-elle sur le champ, Je t'en prie Kirsten ! Ne fais donc pas cette tête-là ! Je suis déjà au courant bien sûr ! Grande Marraine me l’avait confiée quand vous étiez revenues de votre séjour d’Askersund ! Tu penses bien qu’avec la bouche qu’elle avait, elle n’avait pas pu s’en empêcher ! Bon...Je t’avoue que combien même, elle ne me l’aurait pas dit, la ressemblance physique entre les deux est quand même flagrante ! Il faudrait vraiment être aveugle pour ne pas s’en rendre compte...Ce que sont tes proches visiblement ! Je l'ai appris à ma Floconnette pourtant que les gens ne voulaient voir que ce qu'ils voulaient mais je ne la pensais pas crédule au poing de perdre tous ces moyens et révéler des choses confidentielles...Comme quoi, nous avons eu beau tout faire avec ton grand-père, il faut nous rendre à l'évidence, nous avons échoué dans son éducation...
Horripilée qu’elle ne m’eût pas laissée finir ma phrase, je fus tout de même ravie que nous gagnions du temps sur l’explication de l’histoire et m’écriai encore :
-Ne te flagelle pas grand-mère ! Il reste heureusement Tante Anna même si elle est en mauvaise état, toi qui commences à décliner et moi ! Le vrai souci à présent c'est ce qui va pouvoir être mis en place pour braver les plans machiavéliques de la souveraine de Suède...
Non offusquée, Mamie Dudu acquiesça et renchérit :
-Exact ! Dans l’immédiat ce qu’il faut surtout trouvé c’est ce qu'elle a derrière la tête ! Ça c'est indéniable ! Qu'elle enlève Elysia par esprit de vengeance parce que tu lui as piqué son fiancé c'est une chose mais connaissant l'animal et son ascendance, ce rapt n'est qu'un amuse-gueule pour détourner notre attention sur ses véritables desseins !
-Nous sommes d'accord, confiai-je soulagée d'enfin pouvoir parler à quelqu'un de compétent, la question qui se présente donc maintenant c'est qu'allons-nous faire ? Tu l'as dit toi-même ! Nous ne pouvons pas compter sur Maman qui est la souveraine la plus calamiteuse qu’il soit ! Et ce n’est même pas lui manquer de respect de le dire, c’est un fait !
-Ou bien tu as la langue trop pendue et la fougue de ta jeunesse finira par t’emporter ma chérie ! Répliqua mon aïeule avec sévérité, soit peut être plus conciliante en prenant de l’âge ! Une souveraine se remet constamment en question !
Ouch...La remarque me toucha...Mais s’avéra véridique ! Voyant qu’elle m’avait déstabilisé, elle ajouta encore avec conviction :
-Mais dans le fond, tu as raison et je ne vois donc qu’une seule solution pour résoudre notre problème : Puisque ma Floconnette est incompétente, ce travail de recherche doit relever de toi, jeune fille, oui, de toi, moi et Papy Antoine ! De ton côté ne change rien ! Emmène Emma a la plaine des trolls et fais-lui croire que tu n’es au courant de rien...L'objectif principal est de l'éloigner de Maria...qu'elles n'aient absolument aucun contact toutes les deux pour qu’elle ne lui retourne pas la cervelle où qu’elle lui évoque quelque chose qui pourrait raviver des souvenirs malencontreux ! Et une fois ton cousin libéré, elle n’aura aucune raison de remettre les pieds dans la Forêt Enchantée de toute façon...Cela nous laissera, pendant ce temps-là, à ton grand-père et moi le temps de soulever la vraie menace...
-C’est-à-dire ? Demandai-je bien que j’en avais déjà une brève idée.
-A ton avis ? Renchérit-elle avec un petit sourire narquois.
Soupirant alors avec lassitude, j’énumérai tout de suite d’une voix de maître :
-Oh ! Il y a moult possibilités ! Mais la plus évidente est : Qu’elle souhaite continuer le travail qu’avait commencé sa sœur...A savoir, faire valoir son ascendance de Piceaerd...Et revendiquer le trône d’Arendelle...Et elle a déjà eu l’avantage par rapport à Maria d’avoir été placée à Askersund dès sa naissance, ce qui a pu lui permettre de trouver toutes les données susceptibles de l’intéresser...
-Tout à fait Kirsten...Ce qui pour le coup, est fâcheux pour nous, renchérit aussitôt mon aïeule avant de se reprendre avec majesté, mais ce n’est rien ! Nous avons déjà eu affaires à des problématiques bien plus corsets ! Celle-là n’en est qu’une de plus ! Tout ce qu’il faut retenir, c’est que nous avons besoin d’obtenir des preuves sur ses projets démoniaques pour nous charger ensuite de constituer un procès en bonne et dûe forme...Mais sans cela nous ne pourrons pas agir...D’où l’importance que nous trouvions de nombreux indices...Quoiqu’il arrive tu n’oublies pas de m’envoyer régulièrement des nouvelles de ton côté, demoiselle, d’accord ?
-Oui, Mamie ! Et toi également ! Renchéris-je.
Hochant activement la tête, nous nous serrâmes activement la main pour passer un accord et ma grand-mère me donna enfin une rapide étreinte avant de reprendre :
-Bien...Tu devrais y aller à présent...Cela va devenir suspect, sinon !
Comme pour confirmer ses dires, mon fiancé entra soudain dans la pièce et je rougis comme une gourgandine.
-Les autres sont-ils prêts ? Le questionnai-je.
-Le prince Kristoff a attelé un traineau avec Sven, Oskar et Knut pour que nous allions plus vite, il ne manque donc plus que vous ma chérie...Vous et Emma.
-Emma ?! Mais, je la pensais avec vous ? L’interrogeai-je immédiatement d’un ton froid.
Embarrassé, il devint écarlate et m’intima alors :
-Oui...Euh...Eh bien, elle...Elle m’a fait faux bond en prétextant qu’elle était partie aux latrines mais en ne la voyant pas revenir...Je me suis rendue sur place et quelqu’un m’a confié qu’elle était partie en direction de la hutte de monsieur et madame Nattura !
Mais quel crétin ! Scellant mes lèvres qui blanchirent pour ne pas l’insulter, je renchéris encore fermement à son égard :
-Expliquez-moi ce que vous n’avez pas compris dans « Il ne faut pas la quitter d’un regard ».
-Non...Mais...Euh...Tout était très clair...Mon amour...Ce...C’est juste que...Je...Je ne pouvais tout de même pas la suivre jusqu’aux toilettes, se défendit-il.
-Pourquoi ?! Ce n’est pas comme si vous ne l’aviez jamais vu nue après tout ! Déclarai-je catégorique.
S’empourprant à nouveau, il se confondit bientôt en excuses alors que je lui passais devant. J’eus à peine le temps d’entendre Mamie Dudu dire « Pas de doute, y a du sang Piceaerd » que nous nous dépêchâmes de nous rendre dans la demeure de Maria et Ryder. Mon cœur faillit lâcher quand je les vis tous les trois en pleine conversation autour de la table. Tentant de rester naturelle, je m’avançais alors vers la souveraine d’Askersund et clamai :
-Reine Emma...Je ne voudrais pas paraître incorrecte mais l’expédition nous attend...Vous êtes toujours partante, n’est-ce pas ?
Nous dévisageant tout de suite sans une once de méfiance, elle prit son ton léger et gloussa alors :
-Oh ! Princesse Kirsten ! Veuillez m’excuser ! Oui, oui bien entendu ! J’ai profité de ce temps mort pour en connaître un peu plus sur les modes de vie des habitants ! Monsieur et Madame Nattura ont eu la gentillesse de répondre à mes questions ! Oui je sais ce que vous allez me dire et vous avez amplement raison ! C’est un bien vilain défaut que de fourrer mon nez un peu partout mais que voulez-vous !? On ne me refera pas !
Se levant alors rapidement, elle ne montra rien sur la quantité d’informations qu’elle avait potentiellement récupérée et je priai tous mes ancêtres pour que le couple ne lui en eût pas trop donné. C’était définitivement une bonne comédienne...Autant que moi...Oh oui ! Elle allait me donner du fil à retordre mais je saurai la vaincre ! J’en faisais le serment ! Lui offrant donc un sourire radieux, je répliquai immédiatement :
-Ce n’est rien, je comprends votre engouement... Néanmoins, il faut aussi honorer votre engagement et pour cela nous devons nous mettre en route tout de suite...La vie de mon cousin en dépend tout de même !
-Je comprends...Cela ne se reproduira pas votre Majesté, je vous le promets...Assura-t-elle.
Se tournant rapidement vers Ryder et Maria, elle les salua donc, avant que nous allions retrouver mon oncle. Nous partîmes ainsi dans une ambiance pesante et je gardais très peu de souvenirs de ces deux jours en traineau, ne me lassant pas de me répéter les objectifs pour évincer cette mégère.
Nous sûmes que nous arrivâmes vers la Vallée des Rochers Vivants quand nous commençâmes à sentir les éruptions de souffre des geysers. Peinant à croire que mon oncle avait vécu une partie de sa vie dans un tel endroit, je fus obligée de le reconnaître quand je le surpris en train de retrouver des postures de sauvageon pour réveiller toutes les pierres rondes qui jonchaient le sol. Choquée par son comportement, je reconnus tout de même qu’elle s’avéra efficace quand les rochers lisses s’animèrent d’un seul coup tout en manquant de nous faire tomber.
-Kristoff est de retour ! Clama aussitôt l’unique créature qui portait une longue cape de mousse.
Un déferlement de joie, à la limite de l’écœurement par son côté trop démonstratif s’ensuivit immédiatement. Tout gênés, Aslak et moi restâmes en retrait tandis que je continuai de surveiller Emma qui ne semblait pas non plus à l’aise dans cet élément.
-Du calme tout le monde ! Du calme ! S’écria sans attendre Tonton, oui ! Moi aussi je suis heureux de vous revoir ! Malheureusement je n’ai pas trop le temps de tous vous dire bonjour car je viens pour une visite de la plus haute importance ! J’aurais juste de besoin de m’entretenir avec toi, Cliff !
Déçus mais compréhensifs, ils lui laissèrent aussitôt un peu d’espace et ce dernier nous fit bientôt signe de le suivre alors qu’il nous guida vers un coin plus tranquille. Bien qu’il arborait une expression niaise, il répliqua tranquillement :
-Je t’écoute mon garçon ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?! Enfin...Pour vous ? Ajouta-t-il en s’apercevant enfin notre présence.
-Voilà...Je vais aller droit au but ! Nous aimerions que tu nous redonnes les cristaux de souvenirs d’une jeune femme nommée Maria Natura...Si je ne me trompe pas, ça a été la première patiente à qui tu les avais enlevés en tant que nouveau chef des trolls !
-Oh oui ! Je m’en rappelle très bien ! Pas la peine de m’en dire plus ! Répliqua-t-il, j’aurais juste une question avant pour toi fiston ! Cela va-t-il te procurer du plaisir ?
-Oui Cliff ! Clama-t-il avec conviction.
-Bien ! C’est tout ce que je voulais savoir ! Je vais les chercher, je reviens ! Conclut-il.
Tout heureux, le troll afficha bientôt un sourire idiot et se mit ensuite en boule avant de rouler comme un fou en direction du Nord.
-Ouf...Plutôt facile cette petite quête secondaire ! Souffla soudain mon oncle avec soulagement.
-Tu craignais que ce soit l’inverse ? Questionnai-je aussitôt.
-Eh bien...Comme les trolls sont assez imprévisibles, oui ! Admit-il, ils peuvent être compatissants du premier coup comme ils peuvent tout aussi être coriaces...Avec Grand Pabby par exemple, je pense que nous aurions eu un peu plus de mal...M’enfin, je n’ai pas envie de reparler de lui sachant ce qu’il avait fait subir à ma mère adoptive !
Consciente que ce sujet mystérieux était sensible pour lui, je préférais ne pas insister devant cette perfide d’Emma et fus satisfaite de voir le troll revenir quelques instants plus tard dans notre direction. S’arrêtant avec perfection devant nos pieds, il brandit alors les cristaux et déclara simplement :
-Les voici Kristoff ! Bon, je ne vois pas très bien ce que tu vas pouvoir en faire ! Mais si tu me dis que ça te rend heureux, c’est l’essentiel !
Tout content, il acquiesça et se chargea de les attraper alors que mon ennemie les lorgna avec un peu trop d’insistance.
-Crois-moi Cliff ! Je ne peux pas tout te dire, mais tu viens de faire quelque chose d’extraordinaire en me les offrant ! Renchérit-il en mettant un genou à terre pour pouvoir l’enlacer.
-Je te fais confiance là-dessus mon garçon, reprit-il avec un clin d’œil, n’oublie pas à qui tu parles...J’ai le don de voir l’avenir maintenant je te rappelle...
Apaisée de voir qu’il n’était pas si bête pour en dévoiler devant Emma, je lui offris alors un dernier signe de respect en même temps que toutes les personnes de ce périple puis nous quittâmes les lieux en remontant dans le traineau.
-A présent ! Direction la montagne du Nord, mon oncle ! Clamai-je à nouveau avec rigueur, sommes-nous dans les temps ?
-Tout à fait Kirsten, renchérit-il, d’ici au palais de glace de ta mère, nous pourrions y être en deux heures à pieds, ce qui nous laisse aisément une demi-heure d’avance en traineau !
-Parfait ! Conclus-je en me recalant contre Aslak qui me berça pour que je somnole un peu.
Bien que mes nerfs étaient sur le point de lâcher à force de constamment veiller à ce que la peste de Suède ne fasse pas de faux pas, je réussis à garder les yeux ouverts jusqu’à ce qu’elle-même tombe d’épuisement et m’assoupis enfin, abandonnée complètement dans les bras de mon amant ce qui ne fut pas sans me déplaire. Je pus ainsi trouver un sommeil reposant et m’accordai un peu de répit pendant deux bonnes heures réparatrices. Il me sembla qu’il s’était passé plus de temps quand je sentis Tonton me secouer gentiment l’épaule.
-Hey les jeunes...Hey...Nous sommes arrivés...Il faut émerger, murmura-t-il doucement.
Ce fut assez dur d’être à nouveau réactive mais je retrouvai vite mes réflexes de princesse avant de me frotter les yeux avec force pour être à nouveau en pleine forme. Remarquant alors avec étonnement que la reine d’Askersund n’avait pas profité de ma somnolence pour s’éclipser, je me demandais bien ce qu’elle avait pu mettre en place pour faire croire que ce n’était pas elle qui avait enlevé mon cousin.
Nous ne tardâmes pas à le savoir quand mon oncle décida de laisser le traineau au flanc de la montagne pour que nous terminions sur nos jambes. Passant donc derrière un pan de roche nous arrivâmes bientôt au bas du grand escalier de glace construit par Maman qui nous mena directement au château gelé. Ce fut à partir de ce moment que tout bascula dans le surnaturel.
Ainsi, nous aperçûmes bientôt une silhouette élancée, encapuchonnée, éclairée par la lune. Elle se tenait juste devant l’entrée de la bâtisse. Stupéfaite par cette apparition presque fantomatique, je songeais pendant un instant à ce que ce soit Maria telle une somnambule manipulée mais la boucle blonde qui dépassa de la capuche était bien trop longue et trop clair pour être la sienne. Nous surplombant de toute sa hauteur, la créature eut soudain un sourire narquois et déclara bientôt d’une voix d’outre-tombe :
-Hum...Mais quelle valeureuse équipe avons-nous là ! Une reine veille fille...Une jeune demoiselle de petite vertu...Un montagnard endimanché et un prince paysan...Je pense que vous avez hâte de savoir ce que le destin vous réserve mes amis ! Est-ce que je me trompe ?!
Espérant nous voir perdre notre sang froid, il n’y eut guère qu’Oncle Kristoff qui tomba dans son piège en lui criant soudain d’une voix enragée :
-Nous n’avons pas le temps pour vos idioties ! Où est mon fils ?!
Loin d’être impressionnée, la personne encapuchonnée éclata aussitôt de rire et renchérit inébranlable :
-Hum...Le contrat, c’était les cristaux de cette chère Maria Nattura !
-Non ! Vous n’aurez rien tant que je n’aurais pas récupéré mon enfant ! Renchérit derechef Tonton avec férocité.
-Oh ? Vous croyez vraiment cela prince Bjorgman ?! Répliqua-t-elle à son tour, dans ce cas, qu’est-ce donc que je vois dans mes mains ?!
Bluffés, nous constatâmes bientôt avec horreur que les souvenirs des trolls se tenaient effectivement entre ses doigts crochus. Cherchant rapidement dans ses poches, mon oncle fut encore plus pris d’un élan de rage en s’apercevant qu’ils n’y étaient vraiment plus. Plus vif que nous qui étions toujours sur nos gardes, il dégaina alors son piolet et se rua comme un forcené sur la personne qui ne bougea pas. Mon sang se glaça encore plus quand...IL LUI PASSA AU TRAVERS ?! Toujours amusée, cette chimère, renchérit imperturbable :
-Allons donc Kristoff ?! Vous souhaitez réellement vous battre contre un fantôme ?! Voilà une idée bien folle ! Hum...Pourquoi pas ?! Essayez donc ! Mais faites vite car je suis attendue !
Prenant sa réflexion au pieds de la lettre, il s’échina à l’occuper...Jusqu’à ce que je comprenne que c’était un moyen de détourner son attention.
-Psss...Princesse Kirsten...Prince Aslak...Venez...Nous avons le champ libre, chuchota alors Emma qui en était arrivée à la même conclusion.
Même si cela ne me plaisait pas de suivre son ordre, c’était encore la meilleure des solutions. Après tout, qui de mieux que la kidnappeuse elle-même pour nous montrer le chemin ?! Restant tout de même vigilante car je gardais à l’esprit que cela pouvait surtout être un piège, je la laissai passer devant alors que nous réussîmes à nous engouffrer sans mal dans le château magnifique. Réactive, elle préféra alors nous emmener vers les sous-sol plutôt que dans les chambres et le balcon. Hélas, nous ne pûmes aller bien loin que la mystérieuse personne encapuchonnée s’interposa bientôt entre nous.
-Comment donc ?! Vous comptiez récupérer votre dû sans même me remercier espèces d’ingrats ?! Questionna-t-elle avant de rendre le sol amovible.
Perdant tout de suite l’équilibre, nous nous cramponnâmes alors les uns aux autres pour ne pas tomber et eûmes aussitôt une sensation de cœur qui lâche quand nous comprîmes qu’elle nous aida à nous enfoncer dans les profondeurs d’un souterrain. Un immense labyrinthe de miroirs de glace apparut enfin et elle nous brava encore avant d’ajouter :
-Si vous trouvez la sortie, vous trouvez le jeune prince d’Arendelle...Mais je vous le dis, vous pouvez encore reculer er reprendre le chemin de votre liberté par l’escalier qui se trouve là-bas !
-C’est hors de question ! Criai-je.
-Alors dans ce cas...Bon courage ! Renchérit l’esprit avant de disparaître.
Mon cœur battait la chamade...Mes tempes tambourinaient...Mais ce n’était pas le moment de flancher... Allez ! Kirsten ! Pense comme Papy Agnarr ! Pas d’état d’âme... Me convainquis-je avant de reprendre d’une voix calme :
-Bien ! Il nous faut être pragmat...
Mais je ne pus terminer ma phrase que déjà mon fiancé fonça tête baissé vers le premier chemin qu’il croyait le bon et comme convenu, percuta un obstacle. Basculant tête la première en arrière, je l’aidai à se relever en lui décochant un œil noir tandis qu’il déclara en se frottant le front :
-Ouch...Ah oui...Elle ne riait pas en fait...Cela va nous prendre des heures...
-Je chercherai mon cousin des siècles s’il le faut ! Grommelai-je avec hargne, maintenant, écoutez-moi ! Il nous faut être pragmatiques ! Gardons notre sang froid...Ce chemin va être semé d’embûches mais nous y arriverons ! Le tout est de raisonner convenablement et d’user de notre esprit plutôt que notre force !
-Euh...Je ne voudrais absolument pas vous contredire princesse Kirsten...Mais ne serait-il pas plus judicieux d’utiliser le renne qui se trouve à notre disposition ? Intervint soudain Emma tout en montrant Knut.
Quoi ?! Le cervidé de mon cousin se trouvait parmi nous ?! C’était une aubaine presque trop facile ! Trouvant tout ce cheminement de plus en plus absurde, je restai mutique. Face à mon silence, la reine d’Askersund réitéra :
-Oh ?! A moins que vous ne vouliez pas ?! Mais, je...Euh...Je pense que cela peut être une bonne idée ! Vous savez ! Avec son odorat, il pourra sans doute nous guider en contournant les obstacles !
-Oui...Bien sûr...Bien évidemment que c’en est une ! Renchéris-je légèrement contrariée de ne pas l’avoir suggérée en premier.
Secouant cependant très vite la tête pour chasser cette réaction puérile, je laissais la souveraine de Suède s’installer la première sur le dos du cervidé puis je me tournai vers mon amant et ajoutai :
-Bon...il n’y aura pas assez de place pour nous trois...Je compte sur vous deux pour nous les ramener sains et saufs...Pendant ce temps-là, je me charge de retourner auprès de mon oncle...Après tout nous ne savons pas dans quel état misérable ce monstre du Nifflheilm l’a laissé !
Prête donc à repartir en direction de l’escalier qui me guiderait vers la surface, je fus pourtant vite arrêtée par Aslak qui renchérit avec sérieux :
-Non, ma chérie ! Je me porte garant à votre place ! Continuez cette quête avec vaillance comme vous l’avez fait jusqu’à maintenant ! J’ai entièrement confiance en vous !
Surprise par tant de chevalerie qui masquait piteusement une couardise inadmissible pour un homme de son rang, mes joues se colorèrent tout de même et j’acceptai sans rechigner le doux baiser qu’il me déposa sur la bouche avant de s’en aller de son côté. Me tournant ensuite vers Emma, je respirais un grand coup et nous échangeâmes nos places pour que ce soit moi qui tienne les rênes. Maintenant donc l’encolure de Knut, je lui clamai enfin avec le plus de douceur possible :
-Trouve ton maître, mon grand ! Tu es tout à fait capable de le faire ! Si tu réussis, je t’offrirai des milliers de carottes jusqu’à la fin de tes jours !
L’appât du gain éveilla tout de suite sa motivation et il tira bientôt la langue avant de commencer à renifler le sol. Toujours placée derrière moi, la reine d’Askersund se cramponna avec force à mes épaules tandis que les sabots du quadrupède balayèrent le sol d’un pas lourd mais rempli d’espoir...
*****
Je ne me rappelais pas depuis combien de temps Louise et moi demeurions dans cet endroit glacial ni même comment j’y étais parvenu. La seule chose dont je me souvenais de mon enlèvement était que j’avais reçu un coup sur la tête...Ensuite...Ensuite cela avait été le trou noir jusqu’à ce que ma fiancée me réveille progressivement en me donnant à boire et à manger. Depuis je ne décolérai pas et cherchai qui pouvait avoir envie de me faire du mal.
Nous nous trouvions dans un endroit humide et gelé mais n’étions pas menottés. Cela n’aurait servi à rien de toute façon...Il n’y avait aucune ouverture qui aurait pu nous permettre de nous échapper. Même la porte qui servait de lien pour nous donner à manger était blindé. J’avais bien tenté de crier mais Louise m’avait confié qu’elle avait déjà essayé et que cela ne servait à rien... C’était ainsi depuis des jours...Peut-être des mois...Elle comme moi avions perdu la notion du temps...
-Tenez prince Elysia...Votre portion ! Nota-t-elle en me tendant l’assiette que nous partagions pour nos repas.
-Je n’ai pas faim ! Grommelai-je, prends ma part...Tu en as plus besoin que moi !
-Je vous en prie ! Vous laissez mourir est de très loin la plus mauvaise des idées ! Allez ! Prenez des forces ! J’ai plus de réserves que vous après tout !
Me tournant vers elle, je l’inspectai de la tête aux pieds. Forte heureusement, même si elle était prisonnière, son état de santé ne s’était pas dégradé malgré quelques engelures et des lèvres bleues à cause du froid. Sa chair était toujours là...Nous avions comme seul lit commun, un espèce de banc créé à partir de blocs de glace comme ceux que je transportais dans mes tournées. Louise se nichait dessus pour tromper sa solitude. Comment avait-elle fait pour tenir aussi longtemps sans couverture dans ce lieu hivernal ? Cela m’impressionnait même encore maintenant.
-Allez ! Tenez ! Insista-t-elle en me laissant l’assiette entre mes mains.
Me lançant un sourire encourageant, je ne pus résister et mâcher les morceaux de viande rassis tout en priant pour que ce ne soit pas Oskar. Mâchant pendant plus d’une heure, je jetais en même temps des coups d’œil permanent à ma belle boulangère. Nous n’avions pas reparlé de ce qui s’était passé avant son propre enlèvement...Ni de sa lettre...Ni de ses craintes d’entrer dans la famille royale...
En silence, je me levai bientôt et aller poser la gamelle devant la fente de la porte blindée. J’allais ensuite m’adosser à un des pans de murs gelés et repartis dans mes pensées en me posant toujours la même question : Est-ce que mes proches avaient lancé des recherches en s’apercevant de mon absence ?! Oui Elysia ! Ne sois pas bête ! Même s’ils sont préoccupés par l’espoir du réveil de Maman, Kirsten a dû s’apercevoir que quelque chose clochait et elle a été réactive ! Me grondai-je. Ma cousine...Le vrai pilier de l’avenir d’Arendelle...Ma petite Maman chérie que je ne reverrai peut-être jamais... Et mon jumeau qui devait être à mille lieu de savoir ce qui était en train de se passer pour moi, bien au chaud dans la couche de sa femme...
Commençant gentiment à partir vers un état de léthargie, je redevins pourtant vite attentif quand Louise murmura soudain :
-Prince Elysia...Je...Je vous aime...Vous...Vous êtes la seule personne qui a toujours vu du potentiel en moi...S’il vous plaît...Pourrez-vous dire à mon frère Gustave que j’ai lutté jusqu’au bout ?
Son timbre de voix était si faible que je sentis tout de suite l’état d’alerte. Stressé, je bondis immédiatement sur mes pieds avant de courir vers elle. Lui prenant aussitôt son visage rond entre mes mains, je renchéris alors avec fermeté :
-Non ! Non ! Louise ! Reste avec moi...Regarde ! Je suis là avec toi ! Ça va aller, d’accord ?!
-Je...J’ai si froid...S’il vous plaît...Laissez-moi partir votre Altesse...Je...Je veux juste fermer les yeux quelques instants...Pas longtemps...Juste le temps de faire un très beau rêve...Hoqueta-t-elle en claquant à présent des dents.
Malgré mes vêtements mouillés, je l’enlaçais avec le peu de chaleur que je pouvais lui transmettre et dis encore :
-Non, non, non, c’est une mauvaise idée ! Ecoute-moi ! Surtout si tu vois une femme rousse qui ressemble à ma mère, un monsieur qui ressemble à Tatie Elsa ou encore Papy Agnarr tu ne les suis pas ! C’est vraiment important ! Allez ! Je t’en conjure ! Reste éveillée !
Réitérant ma demande, je continuai de lui stimuler le dos et les jambes dans l’espoir de l’aider à réagir en faisant circuler son sang. Cela ne sembla malheureusement pas fonctionner le moins du monde. Au contraire ! Luttant avec force, ses pupilles étaient en train doucement de se rétracter tandis qu’elle finit par prononcer dans un effort surhumain :
-Non...Il...Il n’y a pas ces personnes-là...Mais il y a bien trois dames qui m’attendent...C’est rigolo...On dirait qu’elles sont sorties tout droit d’une fable car il y en a une très grande, une très grosse et une très petite...Elles...Elles me tendent la main...
Une grande ? Une grosse et une petite ?! Mon sang ne fit qu’un tour et je compris non sans mal qu’il s’agissait de Mémé Helga, Mémé Iduna et d’Ylva dont nous avions dû aussi en apprendre l’Histoire durant nos cours dans la Forêt Enchantée. Réactif, j’empoignais à nouveau les joues dodues de ma chérie et lui donnai de légères tapes avant de reprendre :
-N’y va pas Louise ! C’est la mort qui rôde ! Et ce n’est pas ton heure ! Accroche-toi ! On va trouver une solution pour que tu te sentes mieux, mais résiste s’il te plaît !
Vif, j’attrapai rapidement son gobelet et la fis boire avant de m’enlever ma propre tunique et la lui posai par-dessus les épaules.
-Serre fort ça contre toi ! Ordonnai-je en déposant rapidement mes lèvres contre les siennes, serre fort et concentre-toi sur...Euh...Je sais pas moi...Euh...La préparation des gâteaux d’Arendelle en chocolat ! Explique-moi comment on les fait, tiens !
-Vous...Vous en fichez...C’est juste pour que je ne meurs pas votre Altesse...Chuchota-t-elle avec tristesse.
-Mais non ! Mais non ! Fais ce que je te dis ! Allez ! Clamai-je en m’éloignant quelques secondes d’elle.
Ne la quittant pas du regard, je traçais ma route jusqu’à atteindre la porte blindée et cognais avidement dessus tout en hurlant :
-S’il vous plaît ! A l’aide ! Mademoiselle Bakerdatter ne se sent pas bien !
-La ferme ! Grogna bientôt la voix du garde de l’autre côté.
-Vous vous adressez à un prince héritier ! Attendez un peu que je sorte de là et je vais vous faire votre fête ! Criai-je en m’enflammant.
Loin de produire son effet, la remarque le fit exploser de rire ce qui me mit hors de moi.
-Sale fils de chien ! Donne-moi au moins une couette, bon sang ! Hurlai-je à nouveau alors en tambourinant de toutes mes forces sur la paroi en métal.
Mais cela ne servit à rien...Les pas s’éloignèrent avec une telle indifférence que j’aurais pu tout détruire en quelques secondes.
-Prince Elysia...Vous...Vous n’avez rien écouté à ma recette, n’est-ce pas ? M’appela à nouveau Louise plusieurs secondes plus tard, je...Je m’en doutais que cela...N’avait pas d’importance...A vos...Yeux...Et...je...Je ne vous en veux pas...
Revenant précipitamment vers elle, je la pris encore sous mon aile et renchéris :
-Mais si, bien sûr que j’ai écouté...J’ai toujours fait attention à toutes les paroles qui sortaient de ta bouche, ma chérie...
Ayant déjà les yeux fermés, elle soupira bientôt :
-Restez comme ça contre moi, s’il vous plaît...Je veux pouvoir m’endormir dans vos bras...J’ai eu beaucoup de chance de vous connaître et d’avoir su susciter de l’intérêt pour votre personne...Mon...Mon grand regret aura été de ne pas avoir eu le temps de me marier avec vous finalement...
Prenant sur moi pour ne pas la garder ainsi contre mon torse nu, je la bousculai gentiment, la forçant à rouvrir les yeux et lui offris un sourire confiant avant de reprendre :
-Ta ! Ta ! Ta ! Je ne vois pas de quoi tu parles ! Personnellement, je compte bien faire le plus beau des mariages avec toi, une fois que nous serons sortis de ce trou à rats ! Oh oui ! C’est ce qu’il va se passer ma belle Louise ! Pas royal si tu ne veux pas...Disons plutôt au milieu des débiteurs de glace ! Une journée au milieu des montagnes arrosées de pluies gelées ne nous fera plus peur après toutes celles que nous avons-pu passer ici, qu’en dis-tu ?
-L’idée...L’idée me plaît bien, cela ferait honneur à mes ascendants Sami...Et vous à ceux Northuldra, souligna-t-elle, mais c’est...Malheureusement trop tard...
-Qu’en dises les trois dames ? Sont-elles toujours là avec toi à essayer de te faire venir avec elles ? Questionnai-je à l’affût du moindre indice.
-Oui...Elles sont toujours là...Mais elles me regardent amusées... On dirait qu’elles attendent quelque chose de nous...Elles parlent...D’une...D’une méthode Northuldra...Pour...Pour se réchauffer...Hoqueta-t-elle encore.
-Une méthode Northuldra pour se réchauffer ? Répétai-je complètement perdu.
Avant qu’un souvenir anodin ressurgisse dans ma mémoire...Oui...Ayant l’habitude de la température humide, les habitants de la Forêt Enchantée, se collaient les uns contre les autres pour maintenir leurs chaleurs...Le problème pour que le processus fonctionne était qu’il fallait des couvertures en poils de rennes ou des vêtements chauds...Choses que nous n’avions malheureusement pas sous la main.
-Nous n’avons pas à disposition de quoi appliquer cette méthode ! Lançai-je à nouveau en tapotant les textures mouillées.
-Je...Je suis navrée...Majesté...Elles...Elles ne m’ont rien dit de plus...Juste que vous devez faire à votre guise, souffla-t-elle doucement.
J’avais bien eu un idée depuis longtemps bien sûr...Mais je l’avais trouvé inconvenante ...Jusqu’à maintenant...Bon tant pis...Au point où nous en étions...Il en allait de notre survie après tout...
-D’accord...Dans ce cas...Autant être radical ! M’exclamai-je durement.
Bien que gêné, je ne cherchais pas plus longtemps et enlevai bientôt mon pantalon avant de le jeter violemment par terre. Puis je m’approchais d’elle et déglutis péniblement avant de murmurer à nouveau :
-Tout ce que je fais là est dans l’unique but de nous réchauffer, compris !? Ne va pas t’imaginer que je profite de la situation !
A nouveau amorphe, elle ne me répondit même pas et je rebondis donc sur ce moment urgent pour lui enlever son châle, sa chemise, sa ceinture, sa jupe et ses collants pour qu’elle-même se retrouve juste en culotte et corset.
Puis très délicatement, je me collai à elle pour que nos corps ne fassent plus qu’un et priai pour que cette proximité ne la mette pas trop mal à l’aise...Me faisant barrage pour ne pas embrasser sa peau de lait, je fus de plus en plus troublé par ce contact singulier et me gardai bien de lui caresser sa nuque et ses cheveux. Hélas, son charme était en train de se répandre dans mes veines qui palpitaient avec force, brouillant toute logique dans mon être. Non ! Non ! Ce réchauffement est dans un but purement professionnel on a dit Elysia ! Me grondai-je alors que n’y tenant plus, le sang afflua dans ma protubérance qui s’éveilla doucement au contact de sa cuisse. Prêt à me confondre en excuse, je me rendis alors compte que Louise était à nouveau attentive. Ses yeux étaient à présent bien ouverts et ses joues avaient repris une couleur rose.
-Je...Je suis flattée Majesté...De...De ne pas vous laisser si insensible, finit-elle par bafouiller.
-Tu ne m’as jamais laissé indifférente en même temps, déclarai-je avec insistance.
Ses joues flamboyèrent de plus belle en entendant cela et elle osa enfin minauder :
-Eh bien...Pour être tout à fait honnête...Vous...Vous me faîtes le même effet prince Elysia...
Mes sentiments controversèrent aussitôt et un désir pressent me poussa à confirmer ses dires. Ma belle boulangère remarqua tout de suite que je détaillais la moindre trace d’excitation sur son corps et elle eut bientôt pitié de moi en me prenant ma main pour la guider sur sa poitrine généreuse. Plaquant donc ses doigts sur les miens, elle insista alors sur ses mamelons qui étaient effectivement très durs. Je ne devais pas être une brute...Oh non, je ne devais pas l’être ! Mais une seule chose persistait dans mon esprit : Je voulais lui dégainer ses dernières remparts de vêtements pour l’aimer intimement !
-Louise...Arrête...Je...Je ne veux pas te manquer de respect... Bafouillai-je soudain très gêné.
Hésitant pendant une seconde à me lever pour aller récupérer mes vêtements, je songeai que nous aurions à nouveau le même souci de manque de réchauffement corporel d'ici quelques minutes. Attirant alors son attention, je savourai enfin ses lèvres froides pour les réchauffer tandis que mes doigts jouèrent d'eux-mêmes sur les parties de ses courbes, formant comme une sorte d'aimant sur ses poils et sa chair. Mes aïeux, sa peau était si blanche...Atteignant presque la perfection quand la mienne était plus marquée par mes heures passées au grand air.
-Enlevez le reste, s'il vous plaît prince Elysia...Je...Je n'ai pas peur...Si je dois mourir cette nuit alors je veux que nous nous endormions l'un contre l'autre après avoir succombé à la tentation, m'implora-t-elle d'une voix doucereuse.
-Tu es sûre de toi ? Tu ne le regretteras pas après ? Demandai-je presque dans un visage de béatitude.
-Je vous assure que non...Souffla-t-elle.
Oh seigneur ! Elle n'eut pas besoin de me le dire deux fois. Ses yeux bleus se firent plus lumineux alors que je détachai enfin son lacet avec maladresse. Oui...Oui quitte à mourir, j'aurais au moins réussi un exploit par rapport à Kirsten qui devait encore être immaculée à l'heure qu'il est. J'aurais peut-être dû suivre son exemple après tout et attendre le mariage ! Mais je ne savais pas de quoi demain serait fait et malgré le froid qui recouvrait nos deux êtres, j'avais vraiment envie de faire l'amour avec celle pour qui mon cœur avait toujours battu.
-Louise...Tu...Tu es à croquer, murmurai-je en entrouvrant de plus en plus sa lingerie blanche en dentelle.
Cela la fit tout de suite rougir, et sa pudeur soudaine renforça mon envie de la prendre vierge...Oui...Là sur les blocs de glace en guise de lit...Quoi de mieux pour un débiteur ?!
-Tu me dis si tu as trop froid...Chuchotai-je en lui libérant enfin sa poitrine.
-Ça va, nota-t-elle alors que ses mains s'amusèrent à leur tour à caresser mon membre à travers la pliure de mon pantalon.
Extraordinaire...C'était extraordinaire...Elle faisait ça avec une telle aisance...Sans une once de dégoût que je me sentis obligé de lui rendre la pareille. Laissant donc ses seins pendant quelques instants, je plaçais bientôt mes deux mains sur sa féminité et ses fesses, les caressant et recaressant jusqu'à ce que nous retirions nos bas dans un accord commun.
-Ma chérie.. Oh...Ma Louise chérie...Susurrai-je avec force tout en passant mes doigts sur son ventre distendu, tu es parfaite...
-Je ne puis que vous retournez le compliment votre Altesse ! Souligna-t-elle en ne détachant pas son regard de ma masculinité à son maximum.
Bien qu'assise, j'entendis son appel quand ses cuisses s'ouvrirent un peu plus. Frottant d'abord l'entrée avec beaucoup de précaution, je pris surtout mon temps pour me concentrer sur sa poitrine et sa bouche. S'enroulant et se déroulant, nos langues amollies jouèrent ainsi pendant des secondes interminables qui nous revigorèrent progressivement pendant que mon torse chercha à son tour à prolonger l'instant torride en effleurant ses seins dans des vas-et-viens qui rendirent ma courbure virile de plus en plus difficile à manipuler. Ne se lassant pas de ses divines gorges mes doigts les palpèrent encore et encore avec le plus de finesse qu'il fallait bien que dans l'instant j'avais plutôt envie de les dévorer comme un carnassier. Elle se mit alors à gémir et je sus que j'étais sur la bonne voie. Trouvant immédiatement la juste cadence en suivant l'écoute de ses cris étouffés par mes coups de langue, je me cambrai avec force dans son intimité tout en jouant avec ses cheveux blonds qui n'étaient plus du tout rassemblés en chignon. Reprenant soudain notre respiration nos bouches finirent par se lâcher et je soufflai dans un hoquet de plaisir :
-Oh ! Seigneur...Louise...
-Prince Elysia...M'appela-t-elle à son tour.
C'était instinctif. Je ne pouvais m'empêcher de bouger mon bassin tandis qu'elle me recevait assise et appuyée sur tous ces pains de glace. Me tenant fermement le dos, elle en demandait toujours plus alors que ses jambes s'étaient sans s'en rendre compte emmêlées à mon aine pour pouvoir elle aussi bouger à sa guise. Créant ainsi ce mouvement répétitif dans une harmonie des plus déconcertantes aucun de nous deux ne réalisa pleinement que nous approchions du but tant jouissif et je ne pus me retenir mes râlements sauvageons face à ceux plus aigus que ma chérie reproduit avec de plus en plus de ferveur. Nous libérâmes ainsi le pic de ce moment de complicité bestiale dans un dernier grognement spontané.
Mon souffle se coupa immédiatement...Comment avais-je pu être si bête ?! Papa m’avait prévenu pourtant qu’il ne fallait pas que je reste dans son corps ! Enfin...Il avait dit qu’il fallait que nous soyons mariés...Ce qui serait fait tôt ou tard...Et je ne le regrettais pas. C'était si bon...Si vivant...Toutefois, je compris un peu tard que notre activité avait été en réalité une mauvaise idée puisque nos tensions s’apaisèrent bientôt remplacées par une seule envie : Dormir...
Quel crétin j’étais...Oh oui...Qu’un crétin...Mais rien n’y fit...Mes paupières s’alourdirent tandis que je peinais à lutter comme un fou pour ne pas entrer en communion avec Nótt. Entrelaçant toujours ma chérie, je me concentrais sur sa chair tendre qui était maintenant bouillante.
-Je suis bien dans vos bras, mon prince...Chuchota-t-elle.
Lui embrassant tendrement les cheveux, je lui demandai alors d'une voix très basse :
-Les trois dames sont-elles toujours là ? Sont-elles satisfaites de la méthode Northuldra ?
-Oui...Elles...Elles ont assisté à toute la scène...D’ailleurs la...La petite dame a dit que vous portiez bien votre prénom...Je...Je suppose que c’est un compliment ? Souleva-t-elle émerveillée.
-J’imagine, oui ! Admis-je en haussant les épaules.
Craquant encore face à son être, je l’embrassai, prêt à nouveau faire qu’un avec elle quand la voix du salaud de garde rugit soudain de l’autre côté de la porte :
-HEY ! VOTRE ALTESSE ! JE SUIS REVENU AVEC UNE COUVERTURE !
Il se moquait de moi ou quoi ?! Visiblement pas ! C’était inespéré et pourtant, je fus heureux de voir la fente s’ouvrir pour effectivement nous distribuer une grande couette épaisse. Ne me préoccupant pas de ma nudité, je me ruais sur la literie et la ramenai vers ma belle boulangère pour l’envelopper avec tendresse.
-Merci prince Elysia, chuchota-t-elle, merci pour tout...De ne pas m’avoir rejetée...D’avoir persisté à me chercher alors que je pensais notre amour pardon...Pour la fusion de ce soir...Ou ce matin...Je ne sais plus trop à force...
Plaquant immédiatement un doigt sur sa bouche, je repris tout aussi vite :
-Chut, chut...Dors à présent si tu veux ma chérie...Dors que je veille sur toi tant que je peux.
Elle ne mit pas longtemps à suivre mon conseil et sa tête se fit plus lourde contre mon torse alors que sa respiration se stabilisa. Nous aurions peut-être dû nous rhabiller, non ?
Ce fut sur cette dernière réflexion que mes yeux se fermèrent à leur tour, tandis que nous étions bien emmaillotés dans cette couverture de fortune.
Combien de temps dormîmes-nous ?! Je n’en eus aucune idée tout comme je n’eus aucun souvenir de mes rêves. La première chose qui me frappa quand je me réveillais fut un état de bienêtre comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. La deuxième chose fut le déboussolement total dans lequel je me trouvais car je n’étais plus dans la prison...Et ma fiancée n’était plus à mes côtés.
Affolé par cette dernière information, mon cœur se remplit de stress et je me mis à crier :
-Louise ! Louise ! Rendez-là moi ! Pitié !
Tandis que les sueurs froides redoublèrent sous ma nuque ce fut Kirsten qui entra soudain dans ma chambre de son pas digne tout en s’écriant :
-Doucement ! Ressaisis-toi cousin ! Nous sommes à Arendelle ! Ta fiancée est avec Marraine Anna...Elles sont en train de s’empiffrer de chocolats...Elle sait user de manière pour se la mettre dans la poche !
-Maman ?! Maman est réveillée ?! Répétai-je abasourdi, et...Euh...Nous...Nous sommes libres ?!
-C’est une longue histoire mais je vais me permettre de te la raconter ! Répondit-elle en venant s’assoir sur le lit à côté de moi.
D’un timbre parfait, elle n’omit rien. L’allée chez les trolls, la rançon particulière, la façon bizarre dont elle m’avait sauvé et sa méfiance à l’égard d’Emma d’Askersund qui était pour elle l’investigatrice de mon enlèvement.
-J’en suis venue à la conclusion que si elle avait agi ainsi, c’est parce qu’elle désirait se venger des conseils que tu avais donnés à Aslak pour qu’il me fasse sa déclaration d’amour ! Il va falloir redoubler de vigilance et la surveiller activement ! Ce que je compte faire dès à présent ! Quant à toi, va parler à Tatie et rejoignez-nous pour le repas !
-Mais...Je...Euh...Je suis encore trop faible pour me lever ! Me défendis-je.
-Oh je t’en prie Elysia ! Tu es l’un des héritiers de ce royaume ! Tu dois agir comme tel ! Grand-Père Agnarr était bien debout, lui, pour parler au peuple quatre jours après la mort de Grand-Papa Runeaerd quand la bataille entre les Arendellien et le peuple du Soleil avait eu lieu ! Et il s’était pris un rocher sur le crâne ! Un peu de cran, donc ! Vu l’état dans lequel nous t’avons retrouvé, je doute que tu aies subi ce même traitement ! Dit-elle soudain d’une voix moqueuse.
Rougissant violemment, je pris conscience seulement maintenant qu’on m’avait à nouveau attribué des vêtements et détournai alors le regard tandis qu’elle ajouta :
-Allons ! Allons ! Ne sois pas gêné ! Tu as su mettre à profit le bon côté de ton emprisonnement...Et tu as enfin su être responsable en revenant avec Louise comme je te l’avais demandée !
-Oui...C’est vrai...Cela a pris un petit peu plus de temps que prévu mais j’ai ramené ma princesse, murmurai-je ébloui et heureux.
Ne pouvant retenir un rictus grimaçant Kirsten reprit alors :
-Princesse...Princesse...Je n’irai pas jusque-là ! Nous commencerons les cours de maintien dès demain à la première heure...Oh ! Et je me suis déjà permise de me servir dans ta caissette personnelle pour mes honoraires !
Loin de m’offusquer, la remarque me fit rire et je répliquai :
-Eh bien, fais donc ! Oui ! Tu peux me ruiner si tu le désires du moment que tu t’occupes bien d’elle !
-Oh ? Cela n’est pas tomber dans l’oreille d’une sourde ! Je n’y manquerai pas, souligna-t-elle, je suis parfaite je te rappelle...Et ne plus être vierge n’y change rien !
Hein ?! Quoi ?! Qu’est-ce qu’elle venait de dire ?! N’osant pas comprendre son sous-entendu, je me repassai plusieurs fois sa phrase dans ma tête et elle fut aussi claire que de l'eau de roche. La vraie question demeurait quand ?! S'était-elle mariée sans que je le sache ?! Non ! Elle s'en serait vantée ! Mon regard marron croisa soudain le sien vert et j'eus un bref flash de la fête de Samain. Sans donner plus d'explications elle me regarda avec un grand sourire et s'éloigna vers la porte avant de conclure :
-Bon ! A plus tard cousin !
-Non ! Attends ! Miss Décoincée ! Clamai-je alors en me relevant avec force pour la rattraper.
Combien même j’étais encore étourdi, je voulais avoir le fin mot de l'histoire pour pouvoir la titiller jusqu'à la fin de ses jours, mais elle réussit à être plus rapide et courut dans le corridor alors que je la poursuivis jusqu’à être essoufflé. Gloussant d'amusement, elle réussit ainsi à me semer assez vite et s'arrêta d'elle-même devant le haut de l'escalier avant de me dire :
-Cher cousin ! Je crains bien que ton indiscipline déteigne sur moi ! Tu me fais faire vraiment n'importe quoi !
Etouffant un autre rire, je fus alors subjugué par sa posture et ne lui posais même pas mes questions tandis qu'elle se lissa à nouveau ses vêtements avant de descendre les marches avec prestance. Nos chemins se quittèrent ainsi et je me rendis bientôt dans la chambre de Maman avec un sentiment d’apaisement.
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 25 Avr 2024, 18:48
Bon ben ça finit bien finalement.
Le chapitre, pas l'histoire
Le groupe Kristoff-Kirsten-Aslak-Emma finit par retrouver les cristaux-souvenirs auprès des trolls, mais une fois arrivé au lieu de rencontre, se les font voler par le ravisseur (ou plutôt la ravisseuse, puisqu'on sait un peu maintenant qui c'est) et qui les met au défi (enfin surtout Kirsten Aslak et Emma) de retrouver Elysia et Louise dans un labyrinthe de glace, avant de s'en aller. S'ils réussissent, ils pourrons partir. Sinon... ben voilà, quoi...
Mais une chance pour eux, il s'avère que Knut le renne se trouve aussi dans le labyrinthe, il sera donc plus facile de retrouver les deux tourtereaux.
Mais finalement, passons à ce que je pense être une des meilleurs scènes du FCU : puisqu'on parle d'eux, Elysia et Louise sont enfermé dans le labyrinthe et se les gèlent rudement, surtout Louise. Et histoire de la sauver du froid, Elysia décide... de s'adonner à la gymnastique charnelle et évidemment sous le regard toujours opportuniste d'Ylva Nordlys, n'oublions pas l'essentiel enfin, après ça j'espère que nos deux tourtereaux n'attraperont pas un chaud et un froid
Toujours est-ils qu'ils sont retrouvé et ramenés sains et saufs à Arendelle par Kirsten. Et avec ce qui s'est passé durant son kidnapping, il va en avoir des choses à rattraper...
Et le pêché ? Ben clairement la luxure.
Le chapitre, pas l'histoire
Le groupe Kristoff-Kirsten-Aslak-Emma finit par retrouver les cristaux-souvenirs auprès des trolls, mais une fois arrivé au lieu de rencontre, se les font voler par le ravisseur (ou plutôt la ravisseuse, puisqu'on sait un peu maintenant qui c'est) et qui les met au défi (enfin surtout Kirsten Aslak et Emma) de retrouver Elysia et Louise dans un labyrinthe de glace, avant de s'en aller. S'ils réussissent, ils pourrons partir. Sinon... ben voilà, quoi...
Mais une chance pour eux, il s'avère que Knut le renne se trouve aussi dans le labyrinthe, il sera donc plus facile de retrouver les deux tourtereaux.
Mais finalement, passons à ce que je pense être une des meilleurs scènes du FCU : puisqu'on parle d'eux, Elysia et Louise sont enfermé dans le labyrinthe et se les gèlent rudement, surtout Louise. Et histoire de la sauver du froid, Elysia décide... de s'adonner à la gymnastique charnelle et évidemment sous le regard toujours opportuniste d'Ylva Nordlys, n'oublions pas l'essentiel enfin, après ça j'espère que nos deux tourtereaux n'attraperont pas un chaud et un froid
Toujours est-ils qu'ils sont retrouvé et ramenés sains et saufs à Arendelle par Kirsten. Et avec ce qui s'est passé durant son kidnapping, il va en avoir des choses à rattraper...
Et le pêché ? Ben clairement la luxure.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 27 Avr 2024, 21:55
Merci @Dov pour ton commentaire pour la deuxième partie oui c'est la luxure mais dans la première partie pas sûr
Sinon ! Voici les spoilers pour le chapitre de demain qui sera comme le précédent une partie Elysia et une partie Kirsten !
Et qui sont pour changer en accord avec nos noces de froment !
Sinon ! Voici les spoilers pour le chapitre de demain qui sera comme le précédent une partie Elysia et une partie Kirsten !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 28 Avr 2024, 20:44
Allez ! En ce jour si spécial pour mon @Frantzoze d'amour et moi-même ! Voici le chapitre 31 qui va parler de...MARIAGES !
Petit dessin de notre Grosse Gaga et Olaf avant de commencer
Petit rappel on est moit-moit dans la tête d'Elysia et Kiki !
Chapitre 31 : Perfect :
ANCIENNE TIMELINE...
Trois mois s'était passés depuis que Louise et moi avions été retrouvés. Trois mois où j'avais savouré chaque instant auprès de ma famille, y compris...Ma fiancée. Avec ce qui lui était arrivé il avait été hors de question de la laisser repartir chez elle dans le village. Depuis trois mois donc, elle logeait dans une des chambres de l'aile la plus éloignée de la mienne. Loin d'avoir arrêté notre intimité débridée, cette situation avait au contraire attisé nos envies et nous avions trouvé cela amusant d'user tous les jours d'imagination pour pouvoir nous retrouver sans qu'aucun garde ou autre personnel du château ne s'en aperçoive.
Oh oui...J'en avais passé du temps à pétrir chaque parcelle de ma belle boulangère...Et tout cela, il fallait bien l'avouer grâce à Miss Décoincée qui connaissant à présent le pêché de chair mais ne pouvant l'assouvir car son prince Aslak était reparti chez lui au Vesterland jusqu'au jour de leur mariage, avait jeté tous ses espoirs sur notre couple et nous avait aidé à nous retrouver tous les soirs. C'était surtout grâce à elle que nous ne nous étions jamais fait prendre.
L’ayant donc de notre côté, Louise et moi avions passé les plus belles nuits de nos vies. Les réveils étaient parfois durs car nous devions nous lever tôt mais quand je la quittais pour effectuer mon travail de débiteur de glace, je savais qu'elle se trouvait entre de bonnes mains avec Kirsten qui lui enseignait l’étiquette royale. Et dieu que ses progrès s’étaient vite vus au fil des jours ! Ravie et pleine d'orgueil, ma cousine ne pouvait s'empêcher de me dire avec son éternel sourire présomptueux chaque fois que je lui avais fait remarqué :
-N'avais-je pas raison Elysia ?! Ne t'avais-je pas affirmé qu'elle avait du potentiel ?!
Je confirmais toujours par un signe de tête pour ne pas la contrarier et nous repartions vers des conversations animées qui nous tenait en haleine toute la soirée.
Comme nous n'eûmes aucune véritable preuve qu'Emma d'Askersund soit celle qui fusse mon enleveuse, mise à part le fait que j’avais reconnu qu’elle était la prostituée qui était venue m’importuner à mon lieu de travail le soir d’avant le drame, elle n'eut droit à aucun procès. Cela me frustra un peu mais elle s’était tenue tranquille depuis qu’elle était retournée en Suède.
-Ne t'inquiète pas cousin... Je veille au grain...Bien plus que Père ou Mère ! Déclarait toujours Kirsten quand mes inquiétudes jaillissaient à nouveau, tu vas pouvoir te marier tranquillement et ensuite ce sera mon tour !
Me marier... Je me répétais ces mots miraculeux avec béatitude chaque fois qu'ils s'imposaient dans mon esprit. Notre temps de fiançailles avec ma bienaimée m'avait paru interminable...J'avais voulu que tout soit opérationnel pour le jour J.
Nous choisîmes effectivement le lac gelé comme lieu de cérémonie. Toutefois comme je ne voulais pas délaisser nos sujets nous les avions invités eux aussi à y participer au même titre que les grands dignitaires des différents pays voisins. Tout était donc en place en ce début de nouvelle année, 1877.
Plus nerveux que je ne voulais le laisser paraître, j’étais donc en train de finir de m'habiller d'une bonne tenue chaude en poils de chat de Norvège tandis que mes parents m’ajustaient une cape Northuldra qui appartenait à Pépé Elysia.
-Tu n'as pas froid ? Demanda bientôt ma mère dont les yeux étaient déjà rouges à cause des pleurs.
-Non, Maman ! Ce serait même l'inverse ! Plaisantai-je.
Insouciante, elle éclata bientôt de rire avant de larmoyer à nouveau.
-Allons, allons Anna ! Tout va bien ! Tu n'as pas à t'inquiéter ! Il ne quitte pas le château, celui-là ! Déclara aussitôt Papa en l’enlaçant fortement pour la réconforter.
-Je...Je sais Kristoff...Mais maintenant que...Que tous...Tous mes enfants sont...Mariés...Je...Je ne sers plus à rien, hoqueta-t-elle péniblement.
-Ah bon ? Tu en es certaine ? Ce n’est pas ce que disent Maëlle et Frantz pourtant, super Mamie Na ! Renchérit-il encore.
Cela la calma tout de suite et elle reprit dans une pointe d'humour :
-Il est vrai que les jumeaux me préfèrent à leur Papy Hans !
-Bien...Il va donc falloir que je redouble d'inventivité pour être le grand-parent préféré de la future petite Héléna ! La titilla-t-il encore.
Cela eut immédiatement l'effet voulu et Maman retrouva le sourire avant de lui donner un coup de coude sur la poitrine.
-Oh ! Vous pouvez toujours essayer de chercher monsieur Bjorgman ! Mais il vaut déjà mieux vous avouer vaincu ! Notre nouvelle petite fille m’aimera plus que vous...Comme tous les autres ! Reprit-elle avant de se tourner vers moi et ajouter :
-Bien...Tu es près ma Fripouille ?!
-Oui ! Tout est bon ! Clamai-je assez stressé.
Paré d’un panier rempli de fleur de sel dans son museau, Oskar m'attendait à l'entrée de notre chapiteau. Je remontais le long de l'allée à ses côtés alors que tous les yeux étaient braqués sur moi. Dans une tenue simple qui épousait parfaitement ses formes rondes, blanche et brodée de blés d’or, ma belle mariée qui venait d’être sacrée princesse, se tenait déjà sous l’arche de glace que les débiteurs avaient constituée. Planqués derrière son long voile, ses yeux bleus marine me regardaient avec amour tandis que je ne l’avais jamais trouvé aussi belle.
Non loin, d’elle son frère était à ses côtés, dans son costume de fantassin alors que le mien avait fourni un effort pour s’habiller en Arendellien. Il valait mieux qu’il donne le meilleur de lui-même...Après tout, c’était lui qui faisait le maître de cérémonie. C’était Gustav qui avait assisté pour qu’il le soit car comme le voulait la tradition du peuple Sami, il était coutume que le mariage soit célébré par une personne qui s’occupait activement des rennes. Pieter avait donc été désigné et j’en étais fou de joie.
Ne partageant pas cet enthousiasme à cause de sa timidité maladive, il attendit pourtant que Kirsten et Rita arrêtent de jouer de leurs instruments pour mon entrée avant de se tourner vers ma chère et tendre et moi en clamant tout gêné :
-Cher peuple Arendellien ! Chers dignitaires !
Nous sommes réunis aujourd’hui, sur ce plateau de glace pour unir cet homme et cette femme ! Princesse Louise Bakerdatter...Prince Elysia Bjorgman d’Arendelle, vous nous avez prouvé une fois de plus que le rang social d’une personne ne détermine pas l’amour qu’elle peut éprouver pour quelqu’un ! Ainsi ! A la manière du prince Kristoff et de la reine Anna ou encore de la reine Iduna et de feu le roi Agnarr vous perpétuerez le sang neuf dans la famille royale d’Arendelle ! Je vous laisse à présent faire état de vos engagements !
Toujours nerveux, son visage vira au rouge alors qu’il nous fit signe de prendre la parole. Jetant un autre regard ampli d’amour à ma bienaimée, je l’encourageai à commencer tandis qu’elle déplia maladroitement un papier un peu jauni de sa poche. Se raclant rapidement la gorge, elle se concentra sur moi et annonça :
-Moi, Louise Bakerdatter, je vous prends vous, prince Elysia pour époux...A partir de ce jour, je désire être constamment dans la joie et grandir à vos côtés ainsi que partager avec vous, tous mes moments de tristesse ! Je vous serai fidèle et vous promets de vous aimer pour le meilleur et pour le pire, en état de maladie ou en bonne santé jusqu’à ce que la mort nous sépare !
-Dans très longtemps donc ! Ne pus-je m’empêcher de dire.
Cela détendit tout de suite le moment solennel et la foule éclata de rire alors que je clamai à mon tour en puisant dans ma mémoire :
-Ma chère Louise ! Je me tiens ici devant toi et nos proches car je veux que tout le monde soit témoin de l’amour que je te porte depuis bien longtemps maintenant ! Nous sommes tous à la recherche de la perle rare ! Certaines personnes ne la trouvent jamais, mais moi, j’ai fait partie des chanceux, le jour où je suis entré dans la boulangerie Blodget, lors d’une fête de Samain...Je promets de t'aimer, de te respecter, et de t’encourager à travers les triomphes et les embûches de notre vie à deux ! Je m’engage ainsi avec amour et loyauté à partager avec toi le reste de ma vie et te jure d’être un partenaire fidèle et à l’écoute, dans les bons comme dans les mauvais moments ! Je prendrai soin de toi et t’encouragerai à réaliser tes rêves ainsi qu’à te soutenir jusqu’à ce que la mort nous sépare !
Son visage s’illumina aussitôt de joie et j’eus une soudaine envie de l’embrasser. Je n’en eus toutefois pas le loisir tandis que Pieter se tourna alors vers notre neveu et notre nièce avant de déclarer à nouveau :
-J’appelle à présent Maëlle et Frantz pour les alliances !
Tout heureux de leurs rôles, les enfants de Gaga apportèrent le coussin qu’ ils déposèrent sur l’autel avant que ma dulcinée et moi attrapions les bagues sous la mine attentive de mon jumeau qui nous indiqua ensuite de prononcer les vœux de l’échange. Les yeux déjà bien brillants de larmes, ma belle boulangère prit donc mon index et s’écria :
-Prince Elysia...Avec cette alliance, je deviens votre femme, par elle, je vous promet mon amour, mon soutien et ma fidélité mais aussi de marcher à vos côtés et de vous soutenir dans les moments difficiles ! Je vous offre donc cette alliance aujourd’hui et par elle je serai fière d’être votre femme !
Bien que cela faisait un peu répétitif, je ne me lassai pas de l’entendre me dire tout ça et priai pour que tout ceci ne soit pas un rêve. Lui prenant également son doigt boudineux, je lui rendis bientôt la pareille et clamai:
-Princesse Louise...Avec cette alliance, je deviens ton époux, par elle, je te promet mon amour, mon soutien et ma fidélité mais aussi de marcher à tes côtés et de te soutenir dans les moments difficiles ! Je t’offre cette alliance aujourd’hui et par elle je serai fier d’être ton mari !
Nous lançant un nouveau regard complice, nous nous tournâmes enfin vers les invités et levâmes nos mains pour montrer que l’acte avait été bien exécuté. Il y eut un premier tonnerre d’applaudissement puis Pieter conclut :
-Prince Elysia Bjorgman d’Arendelle ! Princesse Louise Bakerdatter Bjorgman d’Arendelle ! Je vous proclame dès à présent mari et femme ! Vous pouvez vous embrasser !
Tandis que la foule nous balança du riz pour nous porter chance, nous consentîmes enfin à unir nos lèvres brûlantes de désir...Notre premier baiser en tant que jeunes mariés...C’était tout bonnement agréable...Jusqu’à ce qu’Oskar vienne participer en nous donnant de grands coups de langues sur le visage. Eclatant de rire, nous lui ébouriffâmes immédiatement la crinière et passâmes les minutes suivantes dans les accolades et les félicitations de nos proches. Bien évidemment ceux de mon jumeau furent les plus émouvants avec ceux de Kirsten...
-Tu es la prochaine ! Soulevai-je en lui faisant un clin d’œil.
-Il semblerait oui, nota-t-elle en lançant un regard insistant à Rita pour attirer son attention.
Mais cette dernière ne releva même pas et la snoba une fois de plus avant de rejoindre son propre fiancé.
-Ne t’inquiète pas petite soeur...Je peux aller lui parler si tu veux ? Clama alors Gaga en constatant sa peine.
Loin d’apprécier sa parole gentille, ma première cousine lui décocha aussitôt un regard noir avant de reprendre :
-Je n’ai pas besoin de ton aide Helga ! Mon idiote de jumelle m’indiffère ! De toute façon, il y a plus important...N’est-ce pas Elysia ?
Ses yeux me zébrèrent immédiatement et je compris alors qu’il était temps de nous occuper du peuple et des dignitaires, aussi je réussis à réclamer le silence parmi la foule et m’écriai à nouveau :
-Cher peuple d’Arendelle ! La suite des festivités se fera au château ! A tout à l’heure !
Soulagés de savoir que ce ne serait pas au milieu de ce lac gelée à la mercie du vent du nord, aucun d’eux ne demanda son reste et tous embarquèrent bientôt dans leurs charrette pour se mettre en route. Faisant attention à ce qu’aucun ne soit laissé pour compte sur les lieux, nous les quittâmes en dernier et montâmes enfin dans notre carrosse décorée de froufrous. Dès lors, le cocher ne tarda pas à nous faire rouler.
Dévorant ma nouvelle épouse du regard, j’aurais pu lui sauter dessus et l’aimer comme il se doit dans ce lieu confiné mais intime...Oui...J’aurais pu...Mais Maman avait insisté personnellement pour qu’Helga soit notre chaperonne sans que je ne sache trop pourquoi puisque nous étions mariés à présent ! Également très gênée de cette mission, mon aînée s’empourpra en nous voyant très proches et déclara :
-Euh...Si vous voulez un peu d’intimité...Je ne vais pas tarder à m’endormir...
Elle ne mentit pas et nous n’eûmes pas longtemps à attendre avant qu’elle ne se mette à ronfler avec force. Fiévreux, nous en profitâmes enfin pour nous délivrer de nombreux baisers tout en prenant notre temps pour nous satisfaire aussi avec nos mains.
-Louise...Je t’aime...Susurrai-je tandis que ses doigts venaient amplement de glisser comme il se doit sur ma virilité.
-Oh...Moi aussi prince Elysia...Je vous ai...Commença-t-elle.
-Non ! la grondai-je immédiatement en lui donnant une légère tape sur sa cuisse bien en chair.
-Quoi, non ? Répéta-t-elle terrifiée.
-A partir de maintenant tu me tutoies et tu m’appelles par mon prénom...Nous sommes mariés, renchéris-je en me radoucissant, tu avais déjà promis que tu le ferais quand nous étions fiancés !
Prenant soudainement une mine carminée, elle me regarda longuement avant de reprendre :
-Eh bien je ne sais pas si c’est très convenable...Kirsten me l’a déconseillée mais...D’accord...Dans l’intimité...Nous ferons ainsi sans lui dire...J’en étais donc à...Elysia Bjorgman d’Arendelle...Je t’aime aussi éperdument...
-Hum...Je préfère cela, susurrai-je en la ramenant à nouveau contre moi pour l’embrasser avec amour.
Bien échauffés à présent, nous étions déjà en train de dégrafer nos vêtements mais un autre ronflement de ma sœur me rappela qu’elle était parmi nous.
-Fait-elle toujours autant de bruits ? Gloussa tout de suite ma femme.
-Je ne sais pas...Il faudrait demander à Pieter, ris-je, bon...Tu sais...Ce n’est pas plus mal qu’elle nous ait arrêté...J’attendais que nous soyons tous les deux pour te rendre tes gants...
-Mes gants ? Répéta-t-elle déboussolée.
-Hey ! Qu’est-ce que tu crois ?! Je suis cultivé même si cela n’est pas apparent...Et je sais que chez les Sami, un homme pique les gants de la femme qu’il convoite...Bon...Je suis au regret de te dire qu’ils ne doivent sans doute plus t’aller parce que je te les avais volés quand j’avais dix ans...Mais c’est pour le symbole !
Emue, elle réceptionna immédiatement une boule de vieille laine rouge rapiécée et son regard s’illumina de bonheur alors qu’elle rétorqua :
-Oh oui ! Je me souviens d’eux ! C’était Gustav qui avait économisé pour mes les payer au Noël de mes quatorze ans...J’ai l’impression que ça fait une éternité.
-Est-ce que tu m’en veux ? Demandai-je culpabilisant soudain.
-Non...Non au contraire...Je suis heureuse de voir que tu m’as toujours aimé...Souffla-t-elle, et je...Je vais même te dire...Je...Je crois que moi aussi j’ai respecté une tradition de mes ancêtres et des tiens...
Intrigué, je lui lançais aussitôt un regard interrogateur tandis qu’elle rougit à nouveau et bafouilla :
-Eh bien voilà...Je...Je crois que je suis enceinte...
-Ce...C’est vrai ? Répliquai-je alors que mon cœur s’accéléra d’un coup, tu crois ? Est-ce que tu as des symptômes ?
-Oui...Mais moins fort que chez certaines femmes...Alors c’est pour ça que je voulais demander à ta sœur...Tu sais...Il paraît qu’elle est capable de me le dire, bredouilla-t-elle.
-Euh...Elle peut oui...Mais elle n’est pas très douée ! Réitérai-je.
Nous en contentant tout de même, je sautai immédiatement sur elle et criai :
-Gaga ! Hey Gaga ! On a besoin de toi !
-Elysia ?! Qu’est-ce qui se passe ? On est arrivé ? Demanda-t-elle d’une voix endormie.
-Non ! Rien de tout ça...Faut que tu mettes ta main sur le ventre de Louise, s’il te plaît ! Répondis-je surexcité.
-Ma main sur le ventre de Louise...Mais pourquoi faire ?! Questionna-t-elle avant que ses sourcils se froncent, non mais c’est pas vrai ! Ne me dis pas que tu nous as fait comme Pieter ?! Mais vous êtes incroyables tous les deux ! Vous pouvez pas prendre vos précautions ! Je vais encore devoir consoler Maman pendant des jours !
-Hey ! T’as rien à me dire ! T’as fait exactement pareil ! Notai-je amusé, allez, regarde, s’il te plaît !
-Bon, d’accord, rumina-t-elle.
Posant alors ses doigts sur le robe de mariée de ma bienaimée, elle ferma ensuite les yeux pour se concentrer et respira un grand coup jusqu’à ce qu’un sourire gêné se dessine sur son visage.
-Alors ? Questionnai-je avec impatience.
-Alors...Il y a un bien un embryon viable là-dedans qui a dû être fait, il y a deux cycles...Ah...Et c’est un garçon, soupira-t-elle avec lassitude, bon de toute façon si tu n’as pas confiance en mon jugement, il vaut mieux demander à Maman...Mais attends demain...Ce serait idiot qu’elle fasse une crise cardiaque le jour de tes noces !
-Sans vous manquer de respect Helga, je pense qu’elle le sait déjà...Sinon pour quelles raisons vous aurez-t-elle demandé de nous accompagner dans ce convoi ? Déclara à son tour ma femme d’un air joueur.
Prise de court, mon aînée ne trouva rien à redire. Mais je ne les écoutais déjà plus... J’allais avoir un garçon ? Un héritier d’Arendelle ? Mes aïeux ! Un fils ! Tempêtai-je intérieurement de joie. N’y tenant plus, je collais encore et encore mes lèvres sur celles de ma femme sous son regard dégoûté et elle préféra retourner à sa sieste jusqu’à ce que nous arrivions au château...
-Tatie Kirsten...Appela la voix de ma nièce avec désolation.
-Oui ? Qu'y a-t-il encore Maëlle ?! Attention ! Si c’est pour me dire que Rita est introuvable, je risque d'être vraiment fâchée après toi ! Clamai-je d'une voix agacée alors que Maman et Marraine étaient en train d'essayer de me placer ma robe de mariée correctement.
Sur le point de sortir cette phrase, la petite s’arrêta avant et rougit de confusion avant de mentir pour que je ne la gronde pas :
-Oh...Euh...Non, non c'est pas ça Tatie...Je...Je sais où elle est...C'est juste que... Qu'elle a dit qu'elle était...Euh...Ah oui ! Occupée avec le prince Arnwald ! Maman a pourtant bien essayé de la raisonner avant qu’elle parte avec lui...Mais...Elle a dit qu’elle ne voulait pas te parler...Puis...Euh...Elle est partie...
Oui donc cela revenait au même ! Cette fois s'en était trop ! C'était la troisième fois que cette enfant revenait sans elle sous prétexte qu'elle me faisait une comédie...Oui ! Une comédie le jour de mon mariage !? Elle se payait ma tête, en plus ! De toute façon elle n'allait pas pouvoir m'éviter éternellement ! J'étais la personnalité du jour ! Il fallait qu'elle s'y fasse ! Voyant mon trouble, Maman tenta de me calmer en préconisant bientôt :
-Tiens-toi tranquille ma chérie ! Nous irons la chercher après ! Ce n’est pas comme si elle avait disparu comme Elys...
Elle ne termina pourtant pas sa phrase quand Marraine lui jeta un regard noir. J’aurais pu lui faire une réflexion, mais je n'avais pas de temps à perdre ! Il fallait que je sois fixée. La stoppant donc tandis qu’elle était sur le point de me passer la robe par-dessus la tête, je renchéris aussitôt :
-Non ! Il faut que j'aille lui parler tout de suite ! Si elle ne veut pas venir à moi, c'est moi qui irai à elle ! Tant pis !
N'osant contester mon ton sévère, ma mère soupira tout de même de contrariété et renchérit :
-D'accord...Mais fais vite ! Ce serait idiot de gâcher ton mariage pour une idiotie d’adolescente !
Bien que la remarque m’hérissa les poils, j’en fis abstraction et répétai avec fermeté :
-Je fais toujours vite, Maman !
Sauf durant les doux moments que j'avais eu avec mon cher et tendre fiancé, ajoutai-je pour moi-même tandis que je sortis en coup de vent de la chambre. Rita me prenait pour une idiote en plus ! Je savais très bien où elle se trouvait ! N'ayant même pas besoin de sortir du château, je montai donc à l'étage jusqu'à la salle de jeu et la trouvai effectivement là sans son imbécile de fiancé, en train de pleurer à chaudes larmes en serrant l'une de nos poupées de chiffon contre son cœur. Puérile et capricieuse comme d’habitude ! Maugréai-je. Néanmoins comme j’étais plus maligne qu’elle, je m’avançais avec prestance et lui demandai alors en guise de bonjour :
-Qu'as-tu donc ma chère sœur ?
Tressaillant avec force en reconnaissant ma voix, elle se retourna vers moi et son regard se durcit avant qu’elle ne me crache sur un ton violent :
-Qu’est-ce que tu me veux ?! Fiche-moi la paix ! Tu devrais te pouponner au lieu de perdre du temps avec moi !
-Oh non ! Je te prie Rita ! Pas de victimisation avec moi ! Tu sais très bien que cela ne fonctionne pas ! Soupirai-je agacée, tu n’arriveras pas à me faire culpabiliser !
-Ce n’était pas mon attention de toute façon ! Espèce de sans cœur ! Grommela-t-elle encore.
Affreusement vexée par son refus de discuter, je persifflai alors affreusement :
-Pfff, ce que tu peux être un être insupportable quand tu agis comme une gamine !
Mon être se prit un peu plus dans un étau et je ne pus m’empêcher de m’interroger...A quel moment notre complicité fusionnelle s’était-elle déchue ?! Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire à la fin que je me sois donnée à l’homme que j’aime ?! De quel droit s’en mêlait-elle ?! Lui avais-je fait tout un caprice, moi quand Madame avait commencé à déraper charnellement avec cet imbécile d’Arnwald ?! Non ! J’avais juste eu le droit de m’offusquer avant de recevoir ses gloussements de petite folle !
-Si je suis si insupportable pour Mademoiselle Parfaite, pourquoi prend-t-elle le temps de venir m’importuner alors qu’elle a tellement d’autres choses plus importantes à faire ?! Allez ! Retourne à ton stupide mariage avec ton stupide prince ! De toute façon tu m’as déjà oublié depuis que l’autre crétin d’Elysia est devenu ton confident !
Encaissant une nouvelle fois sa remarque, mes poings se serrèrent d’un coup et je rugis enfin d’une voix aigüe :
-Pardon ?! Qu’est-ce que tu viens de dire ?! Que moi je t’ai oubliée ?! C’est toi qui m’as tournée le dos dès l’instant où tu es partie dans la Forêt Enchantée ! N’inverse pas les rôles ! TU m’as immédiatement remplacée par Helga alors que tu m’avais promis qu’on s’écrirait et qu’on serait toujours aussi proches ! Mais une fois de plus c’est une promesse qui est tombée à l’eau ! Parce que tu es comme ça Rita Westergaard d’Arendelle !
Tu n’as toujours fait que ça ! Les feindre ! Si tu savais comme je te déteste toi et ton caractère de cochon !
Froissée de ne pas avoir eu le dernier mot, elle renchérit immédiatement avec agressivité :
-Oh non ! Moi je te hais encore plus Kirsten Westergaard d’Arendelle ! Tu es la pire donneuse de leçons qui existent mais finalement tu ne vaux pas mieux que l’une d’entre nous quand il s’agit de te donner à un homme ! Ah ! Elle est belle, la moralisatrice qui ne devait pas s’engager sexuellement avant le mariage ! Oui ! Oui tu m’as déçue !
-Non Rita ! Toi, avoue une bonne fois pour toute que ce n’est pas ça du tout le problème ! Oh non ! Ce qui t’embête le plus est que je me marie avant toi ! Toi qui as toujours eu besoin d’être au centre de l’attention parce que tu ne supportes pas d’être la deuxième née, de nous deux ! Oui ! Tu voulais à tout prix être la première à trouver un homme, te fiancer, faire l’amour...Oui c’est ça qui te dérange ! Tu tenais absolument à avoir quelque chose de plus que moi car tu ne supportes pas le fait que je sois brillante ! Résultats, tu es doublement vexée car non seulement tu n’as pas réussi à te marier en premier ! Ni à être enceinte ! Et surtout tu n’as pas été assez maligne car tu t’es faite repérée par Papa et Maman après ta première nuit d’amour alors que même là-dessus, j’ai réussi à t’exceller ! Voilà ce qui t’a réellement blessé dans ton amour propre ! Grommelai-je aussitôt d’une voix perchée.
Piquée dans son orgueil, ses yeux flamboyèrent dans ma direction et elle hurla alors avec vigueur :
-SORS D’ICI KIKI ! ALLEZ ! HORS DE MA VUE !
La poussant immédiatement dans ses retranchements, je ne lâchai rien et ajoutai bientôt d’une voix triomphante :
-Oh non je ne partirai pas Rita ! Car tu sais au fond de toi que j’ai raison ! Malgré tout, tu veux vraiment savoir comment je sais que tu m’aimes toujours, même si tu es très froissée par mes actes ?!
Attendant qu’elle suppute, je ne perdis pas de temps en voyant qu’elle restait muette et renchéris encore :
-Si tu me détestais autant comme tu le prétends, cela ferait très longtemps que tu serais allée me dénoncer auprès de nos parents ! Ainsi, ils m’auraient puni comme ils l’avaient fait avec toi...Or ils ne se doutent même pas que j’ai accompli ce pêché ! Je reste une sainte à leurs yeux !
Bien que toujours furieuse, elle se décomposa de plus en plus et son visage afficha soudain un air tragique tandis qu’elle craqua d’un seul coup. Mon ventre se tordit aussitôt alors que je la regardais s’effondrer en se cachant la figure. Oubliant tout de suite toute rancune, je considérais très vite que nous venions de crever l’abcès et m’approchai enfin d’elle pour la prendre contre moi. Après trois mois de silence, elle se laissa enfin faire et s’apitoya sur moi avec insistance alors que je la serrai de plus en plus fort.
-Oh Kiki...Je...Je suis vraiment désolée...Je...Qu’est-ce que notre duo va devenir ? Hoqueta-t-elle aussitôt avec difficulté.
-Eh bien...Je dirai qu’il ne va pas changer puisque toi et moi continuerons d’habiter en Arendelle même après nos noces ! Expliquai-je, ce n’est pas comme Elysia et Pieter pour le coup ! Mais regarde ! Même eux, ont fini par trouver un certain équilibre ! Tes craintes sont donc vaines, d’accord ?!
S’étranglant à nouveau avec sa salive, elle ne parvint à me répondre que par un hochement de tête et je lui arrachais gentiment la poupée de chiffon qu’elle tenait toujours dans ses bras avant de renchérir :
-Te rappelles-tu ce que je pensais de ces jouets ?
-Euh...Oui...Oui tu jugeais que...Que tu étais trop grande...Pour...Pour pouvoir les avoir en doudou, dit-elle d’une voix hachée.
-Et ensuite ? L’encourageai-je.
Retrouvant petit à petit un état stable, ma moitié continua alors d’un son à peine audible :
-Ensuite...Tu avais vu que moi, j’en avais plus besoin que toi...Et tu avais dit que je pouvais garder la tienne comme ça, j’aurais toujours l’impression de t’avoir avec moi...
Confirmant par un signe de tête, je retrouvai alors un air flegmatique avant de la lui tendre.
-Bien...Remets-là à sa place à présent ! Repris-je, elle nous servira plus tard quand nous aurons à notre tour nos propres enfants...Je vais retourner me préparer...Quant à toi, tu ferais bien de te rincer la figure avant d’aller faire patienter nos invités...N’oublie pas Rita...Il te faut être digne de ton rang ! Va parler avec les dignitaires et ne pense pas qu’à batifoler avec Arnwald ! Au contraire ! Impose-lui ta vision et fais en sorte de l’impliquer à bon escient dans les conversations ! Fais de même avec Aslak en attendant que j’arrive ! Promets-le-moi !
-D’ac...D’accord Kiki, conclut-elle.
Retrouvant un sourire impeccable, je l’étreignis une dernière fois et conclus :
-Parfait ! A tout à l’heure donc...Riri...
Retrouvant un air angélique, elle se déroba la première de la salle de jeux et je fis bientôt de même en retournant rapidement dans ma chambre où ma mère à force d’inquiétude avait métamorphosé son stress en stalactiques du sol au plafond.
-Regarde ! La revoilà ! Je t’avais bien dit que tu n’avais pas lieu de t’inquiéter Elsa ! Clama aussitôt ma tante en offrant son éternel optimisme.
Estimant que ce n’était pas le moment pour qu’elle nous fasse une crise de nerfs, je la grondai tout de suite :
-Je te préviens mère ! Je ne me change pas tant que tu n’auras pas ramené un peu de chaleur dans la pièce !
La remarque la contraria davantage. Heureusement Marraine sut très vite la mettre à l’aise en renchérissant :
-Allez Elsa ! Tu ne voudrais tout de même pas créer un incident diplomatique en annulant le mariage à la dernière minute ! Et puis, je te rappelle que c’est moi qui ai payé les sous-vêtements de la nuit de noces alors la moindre des choses c’est que j’ai envie que le prince Aslak contemple Kirsten dedans et les lui arrache !
-Anna voyons ! S’exclama-t-elle outrée tandis que l’idée me plut énormément.
Ne le montrant toutefois pas, je préférais garder une mine neutre et fus heureuse de retrouver une température acceptable quelques secondes plus tard. Décidée à titiller un peu ma mère, ma tante reprit alors à mon égard :
-Crois-moi Poupette ! Tu vas l’adorer ! C’est un corset à pressions...Pour avoir tester avec ton oncle, ton beau prince va tout te faire exploser d’un coup et te dévorer les gorges...
-Merci petite sœur, on a compris ! Réitéra Mère de plus en plus gênée.
Mais bien décidée à la faire pâlir, elle ne l’écouta pas et me fit au contraire un clin d’œil provoquant qui me tira un sourire. M’armant ainsi du fameux corset, elle était alors prête à m’en faire une démonstration mais elle n’en eut pas l’opportunité car Tonton Kristoff vint la chercher avant. Restée seule avec Maman, je la laissai donc continuer à m’habiller tandis qu’elle demanda encore avec nervosité :
-As-tu trouvé Rita, ma chérie ?
-Oui ! Tout est arrangé ! Nous nous sommes réconciliées ! Tu n’as plus à te faire du soucis là-dessus, Mère ! Répondis-je en me détendant enfin.
Hélas, cela fut de courte durée car je fus submergée par les autres problèmes qui traquaient mon quotidien...Il est vrai que depuis ce matin, ma jumelle m’avait contrariée par son comportement mais ce n'était pas la seule ! Non ! En réalité, bien plus que Rita c’était le fait de n’avoir trouvé aucun indice sur Emma qui me perturbait et mettait mes nerfs à vifs. Ainsi, l'affaire d’Askersund traînait mais il fallait constamment rester vigilante ! Et ce, encore plus aujourd'hui puisqu’il aurait été inconvenable de ne pas inviter la souveraine de Suède...
-Alors ? Où en est la mariée ? Demanda soudain Papa en glissant sa tête par l’encadrure de la porte.
-Nous avons presque fini Hans ! Presque ! Clama immédiatement Maman en m'ajoutant des flocons que je n'avais guère demandé sur le voile.
-Parfait ! Parfait ! S'enquit-il en m'approchant, bien...Ma Poupette...Je me dois de te mettre en garde...Mais...Euh...Tu as encore le temps de dire non !
-Hans ! Ce genre de choses ne se dit pas ! Le gronda tout de suite Maman, décidément entre toi et Anna...Je vais en congeler un avant la fin avec vos bêtises !
-Pardon, Elsa chérie, renchérit-il en l’embrassant à pleine bouche.
Grimaçant légèrement, je rappelais alors ma présence et lui répondis bientôt avec fierté :
-Je pourrai effectivement suivre ton conseil Père... Mais j'ai un devoir d'héritier et héritière à mettre en place pour perpétuer notre royauté !
-Hum...Evidemment ! Reprit-il tout gêné, bien...Dans ce cas-là, mon bras est tout à vous princesse Kirsten !
Je m’y accrochai impeccablement tandis qu’il me donna un baiser sur le front. Cela me fit tout de suite l’effet d’un électrochoc et j’eus l’impression de sortir tout droit d’un rêve pour me diriger vers un cauchemar ! Mon estomac se transforma soudain en plomb et je fus pris d'une peur panique. Dès lors, mes jambes refusèrent de marcher. Ne souhaitant pas montrer que j'étais terrifiée, je tentais d’inspirer calmement et me rattrapai comme je pus en énonçant soudain d'une voix claire :
-Attendez...J'avais oublié qu'Elysia devait s’entretenir avec moi avant que je fasse mon entrée...Je suppose qu’il ne s’en est pas rappelé avec sa cervelle de moineau ! Pourriez-vous aller le chercher rapidement, s'il vous plaît ?!
Bien que surpris, mes parents échangèrent un regard mais consentirent à exécuter ma demande. De plus en plus en proie à la peur, je réussis à me contenir quand le jumeau se présenta enfin dans ma chambre. D'une main de maître il entra et demanda d'une voix un peu perdue :
-Euh...Il parait qu’on devait se parler Miss Décoincée ?
Pas d'humeur à rire à cause de la pression qui continuait de grimper, je perdis enfin mes moyens et commençais à avoir les larmes aux yeux.
-Je...Je crois que je suis en train de faire une bêtise, murmurai-je alors qu'une chaleur intense s'empara de tout mon être.
-Quoi ?! Mais non, mais non...C'est le stress qui parle ! Répliqua-t-il tout gêné.
Galant, il referma la porte et m'amena vers le lit où il m'aida à m'y assoir avant de me tapoter le dos.
-Allez ! Souffle fort ! Me conseilla-t-il.
-Est...Est-ce que tu as eu ça aussi avant d’arriver à l’autel ? Cette oppression soudaine ? Questionnai-je ne parvenant pas à faire ce qu'il me disait.
Un long sourire s'étira immédiatement sur son visage et il acquiesça avant de répondre :
-Évidemment...Cela n'avait absolument rien à voir avec mon amour pour Louise mais l'idée de me dire que j'allais enfin exercer de vraies responsabilités sur mes épaules m'a terrifiée...Ce qui est tout à fait idiot puisque le jour même de nos conceptions nous savions déjà que nous allions devoir gérer des responsabilités...C’est pour ça que toi...ça ne devrait pas te poser de problèmes...Tu as eu un coup de chaud ! Mais inspire et expire ! On verra ensuite !
Ne l'écoutant pas, je grommelai encore :
-C'est que...Le travail de reine ça se trouve dans les manuels...J’ai eu le temps de l'apprendre et l’assimiler avec les années...Mais aimer quelqu'un, dévoiler des sentiments...Comment savoir que c'est pour la vie ?!
-Ah...C'est donc ça...J'aurais dû m'en douter...Bon bah je suis au regret de te dire que tu ne peux pas savoir d'avance et que non effectivement tu ne peux pas être guidée étapes par étapes comme lors d’une signature d’un traité politique...Mais...Euh...Par expérience Papa et Maman m'ont toujours appris que l'amour c'était un combat de chaque jour...Et qu'il fallait en prendre soin comme quelque chose de précieux ! Ce que j’ai réussi à faire avec Louise grâce à toi ! C’est toi après tout qui a insisté pour que j’aille la retrouver ! Donc la preuve que ça marche ! Autre exemple tout bête ! Regarde nos propres parents ! Ils s'aiment toujours autant, même après des années de mariages ! Tu veux mon avis ?! En réalité je ne pense pas que ce soit ton amour pour Aslak qui soit remis en question ici mais plutôt l'angoisse qu'Emma te fasse un coup durant la cérémonie...
Blanchissant immédiatement car il avait trouvé le point juste, je reconnus qu'il était perspicace et me contentai de hocher la tête tandis qu’il renchérit en me donnant une tape dans le dos :
-T’es au courant que si elle te gâche ton mariage, il y a toute une floppée de monde qui va se charger de lui faire sa fête ?! Donc, zen ! Aucune crainte à avoir là-dessus ! Tout ce que tu as à faire, c’est profiter...Bon je sais que t’amuser ne fait pas partie de ton vocabulaire ! Mais va vraiment falloir que tu apprennes pendant quelques jours !
-Tu as décidément raison cousin, soupirai-je, et tu veux que je te dise ? En vrai, j’espérerais presque qu'elle le fasse, au moins on serait définitivement débarrassés d'elle !
Soucieux, il hocha vivement la tête et me frotta une nouvelle fois les épaules de ses doigts transpirants. Mes poils s'hérissèrent immédiatement et je faillis le réprimander pour avoir mis de la saleté sur ma robe immaculée mais je ne le fis pas car il m’avait apaisée. Prenant donc mon temps pour l'observer, je reconnus qu'il avait fourni un effort. Ses cheveux roux étaient brossés et rassemblés en une queue de cheval bien faite pour une fois. Quant à sa tenue, elle ne sentait pas trop le renne mouillé...Ou alors c'était peut-être moi qui m'étais habituée depuis le temps à cette odeur dérangeante. Voyant que je restais en arrêt face à son être, il questionna soudain avec un rictus joueur aux lèvres :
-Qu'est-ce qui passe Kirsten ?! Ne me dis pas que tu es en train de tomber sous mon charme ?! C'est trop tard de toute façon, je suis un homme marié et un futur père !
Passant violemment par toutes les couleurs, je détournai aussitôt le regard alors qu'il continuait de me dévisager de ses yeux marron, rieurs.
-Voyons...Euh...Ne...Ne dis pas de sottises cousin ! Je n'aurais jamais pu me marier avec toi ! Tu es bien trop...Direct et moi, trop précieuse pour toi ! Mais je suis contente que nous ayons finalement trouvé des intérêts communs !
-Moi aussi ! Clama-il en redevenant soudain sérieux, et...Je regrette de t'avoir autant fait mal quand nous étions enfants.
-Il ne faut pas, renchéris-je, cela a forgé mon caractère !
Soulagé de l’entendre, il sortit alors un écrin de sa poche et me le tendit. Surprise, je l’ouvris et me retrouvai avec un pendentif aigue-marine.
-Il paraît qu'il faut quelque chose de bleu...Donc, Louise, Pieter, Sofia et moi avons tenu personnellement à vous en prendre un à Rita et toi ! C'est notre petite contribution !
Émue par ce cadeau qui allait de pair avec mes boucles d'oreilles flocons, je le laissai me le mettre et lui embrassai vivement sa joue bien rasée avant de rétorquer un "Merci" sincère.
-Oooh...Nous ne dirons rien à Louise et Aslak très chère ! Plaisanta-t-il encore.
Puis il ajouta :
-Ça va mieux ?
-Beaucoup mieux...Merci Elysia... Tu seras finalement un grand prince à l'écoute de tes sujets ! Clamai-je sans une once de moquerie.
-Ravi de te l'entendre dire Miss Décoincée ! Bien...Il est temps pour toi d’y aller !
Ayant retrouvée toute mon énergie, je le laissai donc me guider dans le corridor ou Papa et Maman m'attendaient toujours.
-Parrain ! Marraine ! Je vous la confie ! Ajouta-t-il en laissant mon bras à Papa.
Il s'éclipsa ensuite tandis que nous nous dirigeâmes enfin vers les jardins où se déroulaient la cérémonie. Je n'étais pas particulièrement pour que ce soit dans ce lieu mais c’était le meilleur endroit que nous avions trouvé pour rendre hommage aux aïeules d'Aslak. Un évêque se tenait donc devant la statue de Sissel et Inger du Vesterland tandis que tous les invités s’impatientaient sur les bancs.
Respirant un grand coup, je fis enfin mon entrée. Ne faisant pas attention à la foule, mon regard se posait sans lassitude sur l’homme que j’avais choisi. Très élégant, il avait arboré une tenue d’Arendelle et fixait ma silhouette avec admiration. Contente de tenir les fleurs pour avoir une consistance, je remontais bientôt l’allée et arrivai alors à ses côtés tandis qu’il se pencha pour me murmurer :
-Vous êtes splendide mon amour...
-Je le sais, renchéris-je sans orgueil, vous n’êtes pas mal non plus, croyez-moi...
Doux, ses doigts gantés enlacèrent aussitôt les miens et il questionna encore :
-Êtes-vous prête ?
Acquiesçant de toute ma majesté, je me laissais alors transporter comme mon cousin une semaine plus tôt par la cérémonie. Le mariage se fit en trois étapes très classiques : Nous commençâmes par un temps de prière à l’égard des ancêtres de mon époux imminent. Puis nous eûmes notre propre messe avec nos engagements et l’échange de nos alliances avant d’enfin accomplir notre devoir de souverain en faisant le tour du royaume pour nous montrer au peuple d’Arendelle.
Epuisée par toute cette agitation, je fus tout de même ravie de voir qu’Emma ne sourcilla pas de toute la journée ni ne tenta quoique ce soit. Pour plus de précaution, nous la prîmes à notre table durant le dîner mais tout se passa encore une fois très bien. Malgré les jeux et les traditions qui nous occupèrent toute la soirée, elle n’eut aucune phrase malencontreuse à notre égard et s’amusa même au milieu de nous tous...Passant presque inaperçue.
Cela aurait dû me rassurer mais mon anxiété ne fit que grandir quand vint le moment des aurevoir. Prenant donc Elysia à part, je murmurai aussitôt :
-Tu veilles bien sur elle ? Je te confie le royaume, le temps de ma lune de miel...J’espère ne pas être trop loin comme ça si j’ai besoin de revenir en catastrophe je...
-Hey ! Doucement Miss Décoincée ! Je t’ai dit quoi ce matin ?! Pense un peu à toi...C’est ton séjour ! Tu viens de le dire, je suis là ! Tu n’as donc rien à craindre...Tout ce que je te demande c’est de profiter au maximum ! D’accord ? Répliqua-t-il.
-Est-ce un ordre, prince Elysia ? Me moquai-je effrontément.
-Oui ! Et vous terminerez aux cachots si vous ne l’appliquez pas très chère ! Rit-il, allez ! File à présent ! Aslak t’attend !
Rougissant avec violence, je croisais soudain le regard de mon mari et montai bientôt à ses côtés dans un carrosse qui avait les blasons du Vesterland. La contrée ne se situait pas très loin de chez nous en réalité, nichée dans des bois plus à l’Ouest du côté des Terres Cultivées mais je tombais comme une masse contre lui tout le long du trajet. Ce fut lui qui me réveilla deux bonnes heures plus tard.
-Nous sommes arrivés ma belle Kirsten ! Me souffla-t-il alors en m’embrassant tendrement les cheveux.
Ecarquillant péniblement les yeux, je m’étirai tandis qu’il descendit en premier du moyen de locomotion.
-C’était une belle journée mais je ne suis pas mécontente qu’elle soit enfin terminée ! Je suis rompue ! Pas vous, mon cher ? Demandai-je, déjà prête à entrer dans un bon bain chaud.
Quelle ne fut pas ma déception de me retrouver dans un grand jardin où se trouvait un pavillon en pierre pas plus grand que l’aile est du château. Des animaux gambadaient à l’air libre tandis que le prince les regardait avec un sentiment d’apaisement.
-J’ai conscience que ce n’est pas exactement l’endroit où vous désiriez passer votre lune de miel, ma chérie, mais j’ai pensé que vous préfériez la tranquillité à la commodité ! J’espère ne pas m’être trompé ! Clama-t-il bientôt face à mon étonnement.
Taisant tout de suite mon côté outré, je rétorquai alors :
-Eh bien...Du moment que nous ne souffrons pas du manque de confort, cela me convient !
-Nullement ! Je vous en fais le serment ! Maintenant ! Laissez-moi vous montrer quelque chose qui va vous plaire ! Ajouta-t-il en m’agrippant la main.
Béats, nous passâmes alors devant la maison et remontâmes le domaine avant d’arriver près d’un coin où se trouvait une somptueuse cascade. Tout comme le reste du lieu, elle était cachée par les arbre...Aucun risque donc d’avoir de la compagnie. Cela me satisfait amplement même si mon mari pouvait toujours attendre pour que je me baigne dans une eau glaciale...
-Touchez l’eau ma chérie ! M’indiqua-t-il soudain, vous risquez d’être surprise !
Réticente dans un premier temps, j’exécutai son ordre et retirai rapidement la main comme si on m’avait brûlé avant de crier :
-Mes aïeux...Mais elle est chaude ! Par quel miracle ?!
-Celui de la nature ! Répondit-il, cette cascade a la même source que les geysers de la Plaine des Trolls...Alors...Cela vous plaît-il ?
Appliquant les conseils de mon cousin, je décidai immédiatement de lâcher prise et l’enlaçai fortement comme toute réponse. Puis sans crier garde, nous nous embrassâmes enfin sans pudeur pendant des minutes interminables avant qu’il ne finisse par me chuchoter à l’oreille :
-Bien...Et si nous nous attelions à notre nuit de noces à présent...Qu’en pensez-vous ?
Toujours incapable de parler, j’hochai une nouvelle fois la tête tandis que le désir me submergea.
En douceur, Aslak, reprit ses baisers dans mon cou et je perdis tout de suite pieds alors que mes doigts s’activèrent à lui envoyer sa chemise, son veston et ses épaulettes au sol. Trouvant la juste mesure, il ne fut pas le dernier à faire de même en retirant ma robe qu’il balaya de son pied un peu plus loin sur l’herbe. Frissonnant de plus en plus à la rencontre de nos langues, j’acceptai ses gestes un peu brusques sur mon visage qu’il tentait de maintenir encore et encore pour que nous prolongions le baiser.
Ce ne fut donc qu’après une éternité qu’il finit par me murmurer :
-Mettez-vous au sol, mon amour...Je vous en supplie...
Bien que toujours affublée des sous-vêtements élégants de Marraine Anna, je m’exécutai sans peur de les salir car je ne désirais qu’une chose : Le recevoir. Mais non. Il fallait que je calme mes ardeurs car il n’avait pas l’intention de s’insinuer tout de suite...
-Mon amour...Venez donc...Susurrai-je légèrement frustrée.
Mais il n’en fit rien et enleva plutôt mes bas blancs de satin avant de m’embrasser les jambes de ses lèvres encore mouillées par notre échange. Frissonnant avec force, je m’embrasais de toute part et pris enfin les devants pour lui retirer à mon tour le peu de vêtements qu’il restait sur lui.
Portés par la passion, nous tombâmes dans l’eau dans une envie commune avant que je me rende compte que je n’étais pas totalement déshabillée...
-Seigneur ! Mon corset et ma culotte toute neuve ! M’écriai-je alors que ces derniers étaient trempés.
Lançant immédiatement un regard flamboyant à mon nouveau mari, celui-ci s’en ficha et répéta dans une voix plus gutturale :
-Ce n’est pas grave mon amour...
Mais si ça l’était ! Sait-il combien couter ce genre de pièces ?! M’énervai-je avant de rapidement prendre conscience que ses jambes qui s’emmêlaient aux miennes avaient bien plus d’importance en cet instant...Oh oui...Nos peaux nues qui pouvaient à nouveau entrer en contact...Il n’y avait rien de plus merveilleux pour émoustiller tout mon être...
-Aslak...Mon cher...Enlevez mon corset, s’il vous plaît...Touchez-moi...Aimez-moi... L’implorai-je à nouveau.
Mes paroles portèrent aussitôt leurs fruits. Comme l’avait si bien dit Marraine, les pressions le rendirent fou et dans un mouvement bestial, il les fit toute déclipser, dévoilant mes seins durs qui n’attendaient que d’être léchés...Et il s’exécuta...Mes aïeux que ce fut bon de le voir les honorer avec convoitise jusqu’à ce que je descende moi-même ma main vers sa virilité...
-Oh mon Dieu, Kirsten...Oh ! Comment avons-nous pu rester comme ça durant trois mois ?! Souffla-t-il alors que je me posais exactement la même question.
-Jurez-moi que cela ne se reproduira plus à partir de maintenant...Ne vous arrêtez pas...Susurrai-je tandis que mes mains se baladèrent sur ses cuisses fermes, duvetées avant de remonter jusqu’à ses fesses que je pressai durement.
Comme un drap de soie, l’eau transformait nos sensations, les rendant plus fluides, plus légères. Sans crier garde, mon beau prince me ramena alors vers le bord du bassin où il m’assit pour laisser juste mes jambes barboter. Illuminé par ma beauté, il contempla alors mon être mouillé par les gouttelettes restantes avant de continuer à me faire l’amour.
-Oh...Continuez Monsieur...C’est si bon ! Gémis-je.
Il ne s’en fit pas prier et s’acharna alors sur ma culotte, me l’enlevant délicatement malgré l’eau. Sa bouche descendit ensuite sur le ventre et mes cuisses...Pour s’insinuer dans ma féminité. Mes aïeux ?! Quelle sauvageonne attention... N’y pense pas Kirsten...Savoure juste cet instant, pensai-je dans un soupir alors que je lui pressai la nuque avec force.
-Dieu ce que vous êtes tellement belle, ma chérie...Je vous aime...Oh oui...Que je vous aime...Prononça-t-il bientôt d’une voix frémissante.
Pleinement conquise, je crus qu’il allait me ramener ensuite dans le bassin comme lors de notre première fois mais il me laissa plutôt dans la position assise avant de me pénétrer enfin.
Par bleu...Ses mains qui me pressaient mes hanches, les écartant un peu plus, tandis qu’il me forçait à effectuer les mouvements de plus en plus vite...J’aurais pu rester comme cela toute ma vie...Mais le mélange de la roche et de l’eau nous fit glisser si bien que nous terminâmes allongés l’un sur l’autre juste dans la cascade chaude pleinement comblés. Nos cris résonnaient à travers tout le domaine...Mais c’était si bon d’être débridés ! Rouge et en sueurs nous nous cabrâmes encore et encore jusqu’à ne plus pouvoir aller plus loin.
Ce fut par cette belle nuit étoilée que commença un nouveau chapitre de mon histoire.
Et pour les illustrations
Et pour la réf au titre...
Juste cette chanson !
Petit dessin de notre Grosse Gaga et Olaf avant de commencer
Petit rappel on est moit-moit dans la tête d'Elysia et Kiki !
Chapitre 31 : Perfect :
ANCIENNE TIMELINE...
Trois mois s'était passés depuis que Louise et moi avions été retrouvés. Trois mois où j'avais savouré chaque instant auprès de ma famille, y compris...Ma fiancée. Avec ce qui lui était arrivé il avait été hors de question de la laisser repartir chez elle dans le village. Depuis trois mois donc, elle logeait dans une des chambres de l'aile la plus éloignée de la mienne. Loin d'avoir arrêté notre intimité débridée, cette situation avait au contraire attisé nos envies et nous avions trouvé cela amusant d'user tous les jours d'imagination pour pouvoir nous retrouver sans qu'aucun garde ou autre personnel du château ne s'en aperçoive.
Oh oui...J'en avais passé du temps à pétrir chaque parcelle de ma belle boulangère...Et tout cela, il fallait bien l'avouer grâce à Miss Décoincée qui connaissant à présent le pêché de chair mais ne pouvant l'assouvir car son prince Aslak était reparti chez lui au Vesterland jusqu'au jour de leur mariage, avait jeté tous ses espoirs sur notre couple et nous avait aidé à nous retrouver tous les soirs. C'était surtout grâce à elle que nous ne nous étions jamais fait prendre.
L’ayant donc de notre côté, Louise et moi avions passé les plus belles nuits de nos vies. Les réveils étaient parfois durs car nous devions nous lever tôt mais quand je la quittais pour effectuer mon travail de débiteur de glace, je savais qu'elle se trouvait entre de bonnes mains avec Kirsten qui lui enseignait l’étiquette royale. Et dieu que ses progrès s’étaient vite vus au fil des jours ! Ravie et pleine d'orgueil, ma cousine ne pouvait s'empêcher de me dire avec son éternel sourire présomptueux chaque fois que je lui avais fait remarqué :
-N'avais-je pas raison Elysia ?! Ne t'avais-je pas affirmé qu'elle avait du potentiel ?!
Je confirmais toujours par un signe de tête pour ne pas la contrarier et nous repartions vers des conversations animées qui nous tenait en haleine toute la soirée.
Comme nous n'eûmes aucune véritable preuve qu'Emma d'Askersund soit celle qui fusse mon enleveuse, mise à part le fait que j’avais reconnu qu’elle était la prostituée qui était venue m’importuner à mon lieu de travail le soir d’avant le drame, elle n'eut droit à aucun procès. Cela me frustra un peu mais elle s’était tenue tranquille depuis qu’elle était retournée en Suède.
-Ne t'inquiète pas cousin... Je veille au grain...Bien plus que Père ou Mère ! Déclarait toujours Kirsten quand mes inquiétudes jaillissaient à nouveau, tu vas pouvoir te marier tranquillement et ensuite ce sera mon tour !
Me marier... Je me répétais ces mots miraculeux avec béatitude chaque fois qu'ils s'imposaient dans mon esprit. Notre temps de fiançailles avec ma bienaimée m'avait paru interminable...J'avais voulu que tout soit opérationnel pour le jour J.
Nous choisîmes effectivement le lac gelé comme lieu de cérémonie. Toutefois comme je ne voulais pas délaisser nos sujets nous les avions invités eux aussi à y participer au même titre que les grands dignitaires des différents pays voisins. Tout était donc en place en ce début de nouvelle année, 1877.
Plus nerveux que je ne voulais le laisser paraître, j’étais donc en train de finir de m'habiller d'une bonne tenue chaude en poils de chat de Norvège tandis que mes parents m’ajustaient une cape Northuldra qui appartenait à Pépé Elysia.
-Tu n'as pas froid ? Demanda bientôt ma mère dont les yeux étaient déjà rouges à cause des pleurs.
-Non, Maman ! Ce serait même l'inverse ! Plaisantai-je.
Insouciante, elle éclata bientôt de rire avant de larmoyer à nouveau.
-Allons, allons Anna ! Tout va bien ! Tu n'as pas à t'inquiéter ! Il ne quitte pas le château, celui-là ! Déclara aussitôt Papa en l’enlaçant fortement pour la réconforter.
-Je...Je sais Kristoff...Mais maintenant que...Que tous...Tous mes enfants sont...Mariés...Je...Je ne sers plus à rien, hoqueta-t-elle péniblement.
-Ah bon ? Tu en es certaine ? Ce n’est pas ce que disent Maëlle et Frantz pourtant, super Mamie Na ! Renchérit-il encore.
Cela la calma tout de suite et elle reprit dans une pointe d'humour :
-Il est vrai que les jumeaux me préfèrent à leur Papy Hans !
-Bien...Il va donc falloir que je redouble d'inventivité pour être le grand-parent préféré de la future petite Héléna ! La titilla-t-il encore.
Cela eut immédiatement l'effet voulu et Maman retrouva le sourire avant de lui donner un coup de coude sur la poitrine.
-Oh ! Vous pouvez toujours essayer de chercher monsieur Bjorgman ! Mais il vaut déjà mieux vous avouer vaincu ! Notre nouvelle petite fille m’aimera plus que vous...Comme tous les autres ! Reprit-elle avant de se tourner vers moi et ajouter :
-Bien...Tu es près ma Fripouille ?!
-Oui ! Tout est bon ! Clamai-je assez stressé.
Paré d’un panier rempli de fleur de sel dans son museau, Oskar m'attendait à l'entrée de notre chapiteau. Je remontais le long de l'allée à ses côtés alors que tous les yeux étaient braqués sur moi. Dans une tenue simple qui épousait parfaitement ses formes rondes, blanche et brodée de blés d’or, ma belle mariée qui venait d’être sacrée princesse, se tenait déjà sous l’arche de glace que les débiteurs avaient constituée. Planqués derrière son long voile, ses yeux bleus marine me regardaient avec amour tandis que je ne l’avais jamais trouvé aussi belle.
Non loin, d’elle son frère était à ses côtés, dans son costume de fantassin alors que le mien avait fourni un effort pour s’habiller en Arendellien. Il valait mieux qu’il donne le meilleur de lui-même...Après tout, c’était lui qui faisait le maître de cérémonie. C’était Gustav qui avait assisté pour qu’il le soit car comme le voulait la tradition du peuple Sami, il était coutume que le mariage soit célébré par une personne qui s’occupait activement des rennes. Pieter avait donc été désigné et j’en étais fou de joie.
Ne partageant pas cet enthousiasme à cause de sa timidité maladive, il attendit pourtant que Kirsten et Rita arrêtent de jouer de leurs instruments pour mon entrée avant de se tourner vers ma chère et tendre et moi en clamant tout gêné :
-Cher peuple Arendellien ! Chers dignitaires !
Nous sommes réunis aujourd’hui, sur ce plateau de glace pour unir cet homme et cette femme ! Princesse Louise Bakerdatter...Prince Elysia Bjorgman d’Arendelle, vous nous avez prouvé une fois de plus que le rang social d’une personne ne détermine pas l’amour qu’elle peut éprouver pour quelqu’un ! Ainsi ! A la manière du prince Kristoff et de la reine Anna ou encore de la reine Iduna et de feu le roi Agnarr vous perpétuerez le sang neuf dans la famille royale d’Arendelle ! Je vous laisse à présent faire état de vos engagements !
Toujours nerveux, son visage vira au rouge alors qu’il nous fit signe de prendre la parole. Jetant un autre regard ampli d’amour à ma bienaimée, je l’encourageai à commencer tandis qu’elle déplia maladroitement un papier un peu jauni de sa poche. Se raclant rapidement la gorge, elle se concentra sur moi et annonça :
-Moi, Louise Bakerdatter, je vous prends vous, prince Elysia pour époux...A partir de ce jour, je désire être constamment dans la joie et grandir à vos côtés ainsi que partager avec vous, tous mes moments de tristesse ! Je vous serai fidèle et vous promets de vous aimer pour le meilleur et pour le pire, en état de maladie ou en bonne santé jusqu’à ce que la mort nous sépare !
-Dans très longtemps donc ! Ne pus-je m’empêcher de dire.
Cela détendit tout de suite le moment solennel et la foule éclata de rire alors que je clamai à mon tour en puisant dans ma mémoire :
-Ma chère Louise ! Je me tiens ici devant toi et nos proches car je veux que tout le monde soit témoin de l’amour que je te porte depuis bien longtemps maintenant ! Nous sommes tous à la recherche de la perle rare ! Certaines personnes ne la trouvent jamais, mais moi, j’ai fait partie des chanceux, le jour où je suis entré dans la boulangerie Blodget, lors d’une fête de Samain...Je promets de t'aimer, de te respecter, et de t’encourager à travers les triomphes et les embûches de notre vie à deux ! Je m’engage ainsi avec amour et loyauté à partager avec toi le reste de ma vie et te jure d’être un partenaire fidèle et à l’écoute, dans les bons comme dans les mauvais moments ! Je prendrai soin de toi et t’encouragerai à réaliser tes rêves ainsi qu’à te soutenir jusqu’à ce que la mort nous sépare !
Son visage s’illumina aussitôt de joie et j’eus une soudaine envie de l’embrasser. Je n’en eus toutefois pas le loisir tandis que Pieter se tourna alors vers notre neveu et notre nièce avant de déclarer à nouveau :
-J’appelle à présent Maëlle et Frantz pour les alliances !
Tout heureux de leurs rôles, les enfants de Gaga apportèrent le coussin qu’ ils déposèrent sur l’autel avant que ma dulcinée et moi attrapions les bagues sous la mine attentive de mon jumeau qui nous indiqua ensuite de prononcer les vœux de l’échange. Les yeux déjà bien brillants de larmes, ma belle boulangère prit donc mon index et s’écria :
-Prince Elysia...Avec cette alliance, je deviens votre femme, par elle, je vous promet mon amour, mon soutien et ma fidélité mais aussi de marcher à vos côtés et de vous soutenir dans les moments difficiles ! Je vous offre donc cette alliance aujourd’hui et par elle je serai fière d’être votre femme !
Bien que cela faisait un peu répétitif, je ne me lassai pas de l’entendre me dire tout ça et priai pour que tout ceci ne soit pas un rêve. Lui prenant également son doigt boudineux, je lui rendis bientôt la pareille et clamai:
-Princesse Louise...Avec cette alliance, je deviens ton époux, par elle, je te promet mon amour, mon soutien et ma fidélité mais aussi de marcher à tes côtés et de te soutenir dans les moments difficiles ! Je t’offre cette alliance aujourd’hui et par elle je serai fier d’être ton mari !
Nous lançant un nouveau regard complice, nous nous tournâmes enfin vers les invités et levâmes nos mains pour montrer que l’acte avait été bien exécuté. Il y eut un premier tonnerre d’applaudissement puis Pieter conclut :
-Prince Elysia Bjorgman d’Arendelle ! Princesse Louise Bakerdatter Bjorgman d’Arendelle ! Je vous proclame dès à présent mari et femme ! Vous pouvez vous embrasser !
Tandis que la foule nous balança du riz pour nous porter chance, nous consentîmes enfin à unir nos lèvres brûlantes de désir...Notre premier baiser en tant que jeunes mariés...C’était tout bonnement agréable...Jusqu’à ce qu’Oskar vienne participer en nous donnant de grands coups de langues sur le visage. Eclatant de rire, nous lui ébouriffâmes immédiatement la crinière et passâmes les minutes suivantes dans les accolades et les félicitations de nos proches. Bien évidemment ceux de mon jumeau furent les plus émouvants avec ceux de Kirsten...
-Tu es la prochaine ! Soulevai-je en lui faisant un clin d’œil.
-Il semblerait oui, nota-t-elle en lançant un regard insistant à Rita pour attirer son attention.
Mais cette dernière ne releva même pas et la snoba une fois de plus avant de rejoindre son propre fiancé.
-Ne t’inquiète pas petite soeur...Je peux aller lui parler si tu veux ? Clama alors Gaga en constatant sa peine.
Loin d’apprécier sa parole gentille, ma première cousine lui décocha aussitôt un regard noir avant de reprendre :
-Je n’ai pas besoin de ton aide Helga ! Mon idiote de jumelle m’indiffère ! De toute façon, il y a plus important...N’est-ce pas Elysia ?
Ses yeux me zébrèrent immédiatement et je compris alors qu’il était temps de nous occuper du peuple et des dignitaires, aussi je réussis à réclamer le silence parmi la foule et m’écriai à nouveau :
-Cher peuple d’Arendelle ! La suite des festivités se fera au château ! A tout à l’heure !
Soulagés de savoir que ce ne serait pas au milieu de ce lac gelée à la mercie du vent du nord, aucun d’eux ne demanda son reste et tous embarquèrent bientôt dans leurs charrette pour se mettre en route. Faisant attention à ce qu’aucun ne soit laissé pour compte sur les lieux, nous les quittâmes en dernier et montâmes enfin dans notre carrosse décorée de froufrous. Dès lors, le cocher ne tarda pas à nous faire rouler.
Dévorant ma nouvelle épouse du regard, j’aurais pu lui sauter dessus et l’aimer comme il se doit dans ce lieu confiné mais intime...Oui...J’aurais pu...Mais Maman avait insisté personnellement pour qu’Helga soit notre chaperonne sans que je ne sache trop pourquoi puisque nous étions mariés à présent ! Également très gênée de cette mission, mon aînée s’empourpra en nous voyant très proches et déclara :
-Euh...Si vous voulez un peu d’intimité...Je ne vais pas tarder à m’endormir...
Elle ne mentit pas et nous n’eûmes pas longtemps à attendre avant qu’elle ne se mette à ronfler avec force. Fiévreux, nous en profitâmes enfin pour nous délivrer de nombreux baisers tout en prenant notre temps pour nous satisfaire aussi avec nos mains.
-Louise...Je t’aime...Susurrai-je tandis que ses doigts venaient amplement de glisser comme il se doit sur ma virilité.
-Oh...Moi aussi prince Elysia...Je vous ai...Commença-t-elle.
-Non ! la grondai-je immédiatement en lui donnant une légère tape sur sa cuisse bien en chair.
-Quoi, non ? Répéta-t-elle terrifiée.
-A partir de maintenant tu me tutoies et tu m’appelles par mon prénom...Nous sommes mariés, renchéris-je en me radoucissant, tu avais déjà promis que tu le ferais quand nous étions fiancés !
Prenant soudainement une mine carminée, elle me regarda longuement avant de reprendre :
-Eh bien je ne sais pas si c’est très convenable...Kirsten me l’a déconseillée mais...D’accord...Dans l’intimité...Nous ferons ainsi sans lui dire...J’en étais donc à...Elysia Bjorgman d’Arendelle...Je t’aime aussi éperdument...
-Hum...Je préfère cela, susurrai-je en la ramenant à nouveau contre moi pour l’embrasser avec amour.
Bien échauffés à présent, nous étions déjà en train de dégrafer nos vêtements mais un autre ronflement de ma sœur me rappela qu’elle était parmi nous.
-Fait-elle toujours autant de bruits ? Gloussa tout de suite ma femme.
-Je ne sais pas...Il faudrait demander à Pieter, ris-je, bon...Tu sais...Ce n’est pas plus mal qu’elle nous ait arrêté...J’attendais que nous soyons tous les deux pour te rendre tes gants...
-Mes gants ? Répéta-t-elle déboussolée.
-Hey ! Qu’est-ce que tu crois ?! Je suis cultivé même si cela n’est pas apparent...Et je sais que chez les Sami, un homme pique les gants de la femme qu’il convoite...Bon...Je suis au regret de te dire qu’ils ne doivent sans doute plus t’aller parce que je te les avais volés quand j’avais dix ans...Mais c’est pour le symbole !
Emue, elle réceptionna immédiatement une boule de vieille laine rouge rapiécée et son regard s’illumina de bonheur alors qu’elle rétorqua :
-Oh oui ! Je me souviens d’eux ! C’était Gustav qui avait économisé pour mes les payer au Noël de mes quatorze ans...J’ai l’impression que ça fait une éternité.
-Est-ce que tu m’en veux ? Demandai-je culpabilisant soudain.
-Non...Non au contraire...Je suis heureuse de voir que tu m’as toujours aimé...Souffla-t-elle, et je...Je vais même te dire...Je...Je crois que moi aussi j’ai respecté une tradition de mes ancêtres et des tiens...
Intrigué, je lui lançais aussitôt un regard interrogateur tandis qu’elle rougit à nouveau et bafouilla :
-Eh bien voilà...Je...Je crois que je suis enceinte...
-Ce...C’est vrai ? Répliquai-je alors que mon cœur s’accéléra d’un coup, tu crois ? Est-ce que tu as des symptômes ?
-Oui...Mais moins fort que chez certaines femmes...Alors c’est pour ça que je voulais demander à ta sœur...Tu sais...Il paraît qu’elle est capable de me le dire, bredouilla-t-elle.
-Euh...Elle peut oui...Mais elle n’est pas très douée ! Réitérai-je.
Nous en contentant tout de même, je sautai immédiatement sur elle et criai :
-Gaga ! Hey Gaga ! On a besoin de toi !
-Elysia ?! Qu’est-ce qui se passe ? On est arrivé ? Demanda-t-elle d’une voix endormie.
-Non ! Rien de tout ça...Faut que tu mettes ta main sur le ventre de Louise, s’il te plaît ! Répondis-je surexcité.
-Ma main sur le ventre de Louise...Mais pourquoi faire ?! Questionna-t-elle avant que ses sourcils se froncent, non mais c’est pas vrai ! Ne me dis pas que tu nous as fait comme Pieter ?! Mais vous êtes incroyables tous les deux ! Vous pouvez pas prendre vos précautions ! Je vais encore devoir consoler Maman pendant des jours !
-Hey ! T’as rien à me dire ! T’as fait exactement pareil ! Notai-je amusé, allez, regarde, s’il te plaît !
-Bon, d’accord, rumina-t-elle.
Posant alors ses doigts sur le robe de mariée de ma bienaimée, elle ferma ensuite les yeux pour se concentrer et respira un grand coup jusqu’à ce qu’un sourire gêné se dessine sur son visage.
-Alors ? Questionnai-je avec impatience.
-Alors...Il y a un bien un embryon viable là-dedans qui a dû être fait, il y a deux cycles...Ah...Et c’est un garçon, soupira-t-elle avec lassitude, bon de toute façon si tu n’as pas confiance en mon jugement, il vaut mieux demander à Maman...Mais attends demain...Ce serait idiot qu’elle fasse une crise cardiaque le jour de tes noces !
-Sans vous manquer de respect Helga, je pense qu’elle le sait déjà...Sinon pour quelles raisons vous aurez-t-elle demandé de nous accompagner dans ce convoi ? Déclara à son tour ma femme d’un air joueur.
Prise de court, mon aînée ne trouva rien à redire. Mais je ne les écoutais déjà plus... J’allais avoir un garçon ? Un héritier d’Arendelle ? Mes aïeux ! Un fils ! Tempêtai-je intérieurement de joie. N’y tenant plus, je collais encore et encore mes lèvres sur celles de ma femme sous son regard dégoûté et elle préféra retourner à sa sieste jusqu’à ce que nous arrivions au château...
****
-Tatie Kirsten...Appela la voix de ma nièce avec désolation.
-Oui ? Qu'y a-t-il encore Maëlle ?! Attention ! Si c’est pour me dire que Rita est introuvable, je risque d'être vraiment fâchée après toi ! Clamai-je d'une voix agacée alors que Maman et Marraine étaient en train d'essayer de me placer ma robe de mariée correctement.
Sur le point de sortir cette phrase, la petite s’arrêta avant et rougit de confusion avant de mentir pour que je ne la gronde pas :
-Oh...Euh...Non, non c'est pas ça Tatie...Je...Je sais où elle est...C'est juste que... Qu'elle a dit qu'elle était...Euh...Ah oui ! Occupée avec le prince Arnwald ! Maman a pourtant bien essayé de la raisonner avant qu’elle parte avec lui...Mais...Elle a dit qu’elle ne voulait pas te parler...Puis...Euh...Elle est partie...
Oui donc cela revenait au même ! Cette fois s'en était trop ! C'était la troisième fois que cette enfant revenait sans elle sous prétexte qu'elle me faisait une comédie...Oui ! Une comédie le jour de mon mariage !? Elle se payait ma tête, en plus ! De toute façon elle n'allait pas pouvoir m'éviter éternellement ! J'étais la personnalité du jour ! Il fallait qu'elle s'y fasse ! Voyant mon trouble, Maman tenta de me calmer en préconisant bientôt :
-Tiens-toi tranquille ma chérie ! Nous irons la chercher après ! Ce n’est pas comme si elle avait disparu comme Elys...
Elle ne termina pourtant pas sa phrase quand Marraine lui jeta un regard noir. J’aurais pu lui faire une réflexion, mais je n'avais pas de temps à perdre ! Il fallait que je sois fixée. La stoppant donc tandis qu’elle était sur le point de me passer la robe par-dessus la tête, je renchéris aussitôt :
-Non ! Il faut que j'aille lui parler tout de suite ! Si elle ne veut pas venir à moi, c'est moi qui irai à elle ! Tant pis !
N'osant contester mon ton sévère, ma mère soupira tout de même de contrariété et renchérit :
-D'accord...Mais fais vite ! Ce serait idiot de gâcher ton mariage pour une idiotie d’adolescente !
Bien que la remarque m’hérissa les poils, j’en fis abstraction et répétai avec fermeté :
-Je fais toujours vite, Maman !
Sauf durant les doux moments que j'avais eu avec mon cher et tendre fiancé, ajoutai-je pour moi-même tandis que je sortis en coup de vent de la chambre. Rita me prenait pour une idiote en plus ! Je savais très bien où elle se trouvait ! N'ayant même pas besoin de sortir du château, je montai donc à l'étage jusqu'à la salle de jeu et la trouvai effectivement là sans son imbécile de fiancé, en train de pleurer à chaudes larmes en serrant l'une de nos poupées de chiffon contre son cœur. Puérile et capricieuse comme d’habitude ! Maugréai-je. Néanmoins comme j’étais plus maligne qu’elle, je m’avançais avec prestance et lui demandai alors en guise de bonjour :
-Qu'as-tu donc ma chère sœur ?
Tressaillant avec force en reconnaissant ma voix, elle se retourna vers moi et son regard se durcit avant qu’elle ne me crache sur un ton violent :
-Qu’est-ce que tu me veux ?! Fiche-moi la paix ! Tu devrais te pouponner au lieu de perdre du temps avec moi !
-Oh non ! Je te prie Rita ! Pas de victimisation avec moi ! Tu sais très bien que cela ne fonctionne pas ! Soupirai-je agacée, tu n’arriveras pas à me faire culpabiliser !
-Ce n’était pas mon attention de toute façon ! Espèce de sans cœur ! Grommela-t-elle encore.
Affreusement vexée par son refus de discuter, je persifflai alors affreusement :
-Pfff, ce que tu peux être un être insupportable quand tu agis comme une gamine !
Mon être se prit un peu plus dans un étau et je ne pus m’empêcher de m’interroger...A quel moment notre complicité fusionnelle s’était-elle déchue ?! Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire à la fin que je me sois donnée à l’homme que j’aime ?! De quel droit s’en mêlait-elle ?! Lui avais-je fait tout un caprice, moi quand Madame avait commencé à déraper charnellement avec cet imbécile d’Arnwald ?! Non ! J’avais juste eu le droit de m’offusquer avant de recevoir ses gloussements de petite folle !
-Si je suis si insupportable pour Mademoiselle Parfaite, pourquoi prend-t-elle le temps de venir m’importuner alors qu’elle a tellement d’autres choses plus importantes à faire ?! Allez ! Retourne à ton stupide mariage avec ton stupide prince ! De toute façon tu m’as déjà oublié depuis que l’autre crétin d’Elysia est devenu ton confident !
Encaissant une nouvelle fois sa remarque, mes poings se serrèrent d’un coup et je rugis enfin d’une voix aigüe :
-Pardon ?! Qu’est-ce que tu viens de dire ?! Que moi je t’ai oubliée ?! C’est toi qui m’as tournée le dos dès l’instant où tu es partie dans la Forêt Enchantée ! N’inverse pas les rôles ! TU m’as immédiatement remplacée par Helga alors que tu m’avais promis qu’on s’écrirait et qu’on serait toujours aussi proches ! Mais une fois de plus c’est une promesse qui est tombée à l’eau ! Parce que tu es comme ça Rita Westergaard d’Arendelle !
Tu n’as toujours fait que ça ! Les feindre ! Si tu savais comme je te déteste toi et ton caractère de cochon !
Froissée de ne pas avoir eu le dernier mot, elle renchérit immédiatement avec agressivité :
-Oh non ! Moi je te hais encore plus Kirsten Westergaard d’Arendelle ! Tu es la pire donneuse de leçons qui existent mais finalement tu ne vaux pas mieux que l’une d’entre nous quand il s’agit de te donner à un homme ! Ah ! Elle est belle, la moralisatrice qui ne devait pas s’engager sexuellement avant le mariage ! Oui ! Oui tu m’as déçue !
-Non Rita ! Toi, avoue une bonne fois pour toute que ce n’est pas ça du tout le problème ! Oh non ! Ce qui t’embête le plus est que je me marie avant toi ! Toi qui as toujours eu besoin d’être au centre de l’attention parce que tu ne supportes pas d’être la deuxième née, de nous deux ! Oui ! Tu voulais à tout prix être la première à trouver un homme, te fiancer, faire l’amour...Oui c’est ça qui te dérange ! Tu tenais absolument à avoir quelque chose de plus que moi car tu ne supportes pas le fait que je sois brillante ! Résultats, tu es doublement vexée car non seulement tu n’as pas réussi à te marier en premier ! Ni à être enceinte ! Et surtout tu n’as pas été assez maligne car tu t’es faite repérée par Papa et Maman après ta première nuit d’amour alors que même là-dessus, j’ai réussi à t’exceller ! Voilà ce qui t’a réellement blessé dans ton amour propre ! Grommelai-je aussitôt d’une voix perchée.
Piquée dans son orgueil, ses yeux flamboyèrent dans ma direction et elle hurla alors avec vigueur :
-SORS D’ICI KIKI ! ALLEZ ! HORS DE MA VUE !
La poussant immédiatement dans ses retranchements, je ne lâchai rien et ajoutai bientôt d’une voix triomphante :
-Oh non je ne partirai pas Rita ! Car tu sais au fond de toi que j’ai raison ! Malgré tout, tu veux vraiment savoir comment je sais que tu m’aimes toujours, même si tu es très froissée par mes actes ?!
Attendant qu’elle suppute, je ne perdis pas de temps en voyant qu’elle restait muette et renchéris encore :
-Si tu me détestais autant comme tu le prétends, cela ferait très longtemps que tu serais allée me dénoncer auprès de nos parents ! Ainsi, ils m’auraient puni comme ils l’avaient fait avec toi...Or ils ne se doutent même pas que j’ai accompli ce pêché ! Je reste une sainte à leurs yeux !
Bien que toujours furieuse, elle se décomposa de plus en plus et son visage afficha soudain un air tragique tandis qu’elle craqua d’un seul coup. Mon ventre se tordit aussitôt alors que je la regardais s’effondrer en se cachant la figure. Oubliant tout de suite toute rancune, je considérais très vite que nous venions de crever l’abcès et m’approchai enfin d’elle pour la prendre contre moi. Après trois mois de silence, elle se laissa enfin faire et s’apitoya sur moi avec insistance alors que je la serrai de plus en plus fort.
-Oh Kiki...Je...Je suis vraiment désolée...Je...Qu’est-ce que notre duo va devenir ? Hoqueta-t-elle aussitôt avec difficulté.
-Eh bien...Je dirai qu’il ne va pas changer puisque toi et moi continuerons d’habiter en Arendelle même après nos noces ! Expliquai-je, ce n’est pas comme Elysia et Pieter pour le coup ! Mais regarde ! Même eux, ont fini par trouver un certain équilibre ! Tes craintes sont donc vaines, d’accord ?!
S’étranglant à nouveau avec sa salive, elle ne parvint à me répondre que par un hochement de tête et je lui arrachais gentiment la poupée de chiffon qu’elle tenait toujours dans ses bras avant de renchérir :
-Te rappelles-tu ce que je pensais de ces jouets ?
-Euh...Oui...Oui tu jugeais que...Que tu étais trop grande...Pour...Pour pouvoir les avoir en doudou, dit-elle d’une voix hachée.
-Et ensuite ? L’encourageai-je.
Retrouvant petit à petit un état stable, ma moitié continua alors d’un son à peine audible :
-Ensuite...Tu avais vu que moi, j’en avais plus besoin que toi...Et tu avais dit que je pouvais garder la tienne comme ça, j’aurais toujours l’impression de t’avoir avec moi...
Confirmant par un signe de tête, je retrouvai alors un air flegmatique avant de la lui tendre.
-Bien...Remets-là à sa place à présent ! Repris-je, elle nous servira plus tard quand nous aurons à notre tour nos propres enfants...Je vais retourner me préparer...Quant à toi, tu ferais bien de te rincer la figure avant d’aller faire patienter nos invités...N’oublie pas Rita...Il te faut être digne de ton rang ! Va parler avec les dignitaires et ne pense pas qu’à batifoler avec Arnwald ! Au contraire ! Impose-lui ta vision et fais en sorte de l’impliquer à bon escient dans les conversations ! Fais de même avec Aslak en attendant que j’arrive ! Promets-le-moi !
-D’ac...D’accord Kiki, conclut-elle.
Retrouvant un sourire impeccable, je l’étreignis une dernière fois et conclus :
-Parfait ! A tout à l’heure donc...Riri...
Retrouvant un air angélique, elle se déroba la première de la salle de jeux et je fis bientôt de même en retournant rapidement dans ma chambre où ma mère à force d’inquiétude avait métamorphosé son stress en stalactiques du sol au plafond.
-Regarde ! La revoilà ! Je t’avais bien dit que tu n’avais pas lieu de t’inquiéter Elsa ! Clama aussitôt ma tante en offrant son éternel optimisme.
Estimant que ce n’était pas le moment pour qu’elle nous fasse une crise de nerfs, je la grondai tout de suite :
-Je te préviens mère ! Je ne me change pas tant que tu n’auras pas ramené un peu de chaleur dans la pièce !
La remarque la contraria davantage. Heureusement Marraine sut très vite la mettre à l’aise en renchérissant :
-Allez Elsa ! Tu ne voudrais tout de même pas créer un incident diplomatique en annulant le mariage à la dernière minute ! Et puis, je te rappelle que c’est moi qui ai payé les sous-vêtements de la nuit de noces alors la moindre des choses c’est que j’ai envie que le prince Aslak contemple Kirsten dedans et les lui arrache !
-Anna voyons ! S’exclama-t-elle outrée tandis que l’idée me plut énormément.
Ne le montrant toutefois pas, je préférais garder une mine neutre et fus heureuse de retrouver une température acceptable quelques secondes plus tard. Décidée à titiller un peu ma mère, ma tante reprit alors à mon égard :
-Crois-moi Poupette ! Tu vas l’adorer ! C’est un corset à pressions...Pour avoir tester avec ton oncle, ton beau prince va tout te faire exploser d’un coup et te dévorer les gorges...
-Merci petite sœur, on a compris ! Réitéra Mère de plus en plus gênée.
Mais bien décidée à la faire pâlir, elle ne l’écouta pas et me fit au contraire un clin d’œil provoquant qui me tira un sourire. M’armant ainsi du fameux corset, elle était alors prête à m’en faire une démonstration mais elle n’en eut pas l’opportunité car Tonton Kristoff vint la chercher avant. Restée seule avec Maman, je la laissai donc continuer à m’habiller tandis qu’elle demanda encore avec nervosité :
-As-tu trouvé Rita, ma chérie ?
-Oui ! Tout est arrangé ! Nous nous sommes réconciliées ! Tu n’as plus à te faire du soucis là-dessus, Mère ! Répondis-je en me détendant enfin.
Hélas, cela fut de courte durée car je fus submergée par les autres problèmes qui traquaient mon quotidien...Il est vrai que depuis ce matin, ma jumelle m’avait contrariée par son comportement mais ce n'était pas la seule ! Non ! En réalité, bien plus que Rita c’était le fait de n’avoir trouvé aucun indice sur Emma qui me perturbait et mettait mes nerfs à vifs. Ainsi, l'affaire d’Askersund traînait mais il fallait constamment rester vigilante ! Et ce, encore plus aujourd'hui puisqu’il aurait été inconvenable de ne pas inviter la souveraine de Suède...
-Alors ? Où en est la mariée ? Demanda soudain Papa en glissant sa tête par l’encadrure de la porte.
-Nous avons presque fini Hans ! Presque ! Clama immédiatement Maman en m'ajoutant des flocons que je n'avais guère demandé sur le voile.
-Parfait ! Parfait ! S'enquit-il en m'approchant, bien...Ma Poupette...Je me dois de te mettre en garde...Mais...Euh...Tu as encore le temps de dire non !
-Hans ! Ce genre de choses ne se dit pas ! Le gronda tout de suite Maman, décidément entre toi et Anna...Je vais en congeler un avant la fin avec vos bêtises !
-Pardon, Elsa chérie, renchérit-il en l’embrassant à pleine bouche.
Grimaçant légèrement, je rappelais alors ma présence et lui répondis bientôt avec fierté :
-Je pourrai effectivement suivre ton conseil Père... Mais j'ai un devoir d'héritier et héritière à mettre en place pour perpétuer notre royauté !
-Hum...Evidemment ! Reprit-il tout gêné, bien...Dans ce cas-là, mon bras est tout à vous princesse Kirsten !
Je m’y accrochai impeccablement tandis qu’il me donna un baiser sur le front. Cela me fit tout de suite l’effet d’un électrochoc et j’eus l’impression de sortir tout droit d’un rêve pour me diriger vers un cauchemar ! Mon estomac se transforma soudain en plomb et je fus pris d'une peur panique. Dès lors, mes jambes refusèrent de marcher. Ne souhaitant pas montrer que j'étais terrifiée, je tentais d’inspirer calmement et me rattrapai comme je pus en énonçant soudain d'une voix claire :
-Attendez...J'avais oublié qu'Elysia devait s’entretenir avec moi avant que je fasse mon entrée...Je suppose qu’il ne s’en est pas rappelé avec sa cervelle de moineau ! Pourriez-vous aller le chercher rapidement, s'il vous plaît ?!
Bien que surpris, mes parents échangèrent un regard mais consentirent à exécuter ma demande. De plus en plus en proie à la peur, je réussis à me contenir quand le jumeau se présenta enfin dans ma chambre. D'une main de maître il entra et demanda d'une voix un peu perdue :
-Euh...Il parait qu’on devait se parler Miss Décoincée ?
Pas d'humeur à rire à cause de la pression qui continuait de grimper, je perdis enfin mes moyens et commençais à avoir les larmes aux yeux.
-Je...Je crois que je suis en train de faire une bêtise, murmurai-je alors qu'une chaleur intense s'empara de tout mon être.
-Quoi ?! Mais non, mais non...C'est le stress qui parle ! Répliqua-t-il tout gêné.
Galant, il referma la porte et m'amena vers le lit où il m'aida à m'y assoir avant de me tapoter le dos.
-Allez ! Souffle fort ! Me conseilla-t-il.
-Est...Est-ce que tu as eu ça aussi avant d’arriver à l’autel ? Cette oppression soudaine ? Questionnai-je ne parvenant pas à faire ce qu'il me disait.
Un long sourire s'étira immédiatement sur son visage et il acquiesça avant de répondre :
-Évidemment...Cela n'avait absolument rien à voir avec mon amour pour Louise mais l'idée de me dire que j'allais enfin exercer de vraies responsabilités sur mes épaules m'a terrifiée...Ce qui est tout à fait idiot puisque le jour même de nos conceptions nous savions déjà que nous allions devoir gérer des responsabilités...C’est pour ça que toi...ça ne devrait pas te poser de problèmes...Tu as eu un coup de chaud ! Mais inspire et expire ! On verra ensuite !
Ne l'écoutant pas, je grommelai encore :
-C'est que...Le travail de reine ça se trouve dans les manuels...J’ai eu le temps de l'apprendre et l’assimiler avec les années...Mais aimer quelqu'un, dévoiler des sentiments...Comment savoir que c'est pour la vie ?!
-Ah...C'est donc ça...J'aurais dû m'en douter...Bon bah je suis au regret de te dire que tu ne peux pas savoir d'avance et que non effectivement tu ne peux pas être guidée étapes par étapes comme lors d’une signature d’un traité politique...Mais...Euh...Par expérience Papa et Maman m'ont toujours appris que l'amour c'était un combat de chaque jour...Et qu'il fallait en prendre soin comme quelque chose de précieux ! Ce que j’ai réussi à faire avec Louise grâce à toi ! C’est toi après tout qui a insisté pour que j’aille la retrouver ! Donc la preuve que ça marche ! Autre exemple tout bête ! Regarde nos propres parents ! Ils s'aiment toujours autant, même après des années de mariages ! Tu veux mon avis ?! En réalité je ne pense pas que ce soit ton amour pour Aslak qui soit remis en question ici mais plutôt l'angoisse qu'Emma te fasse un coup durant la cérémonie...
Blanchissant immédiatement car il avait trouvé le point juste, je reconnus qu'il était perspicace et me contentai de hocher la tête tandis qu’il renchérit en me donnant une tape dans le dos :
-T’es au courant que si elle te gâche ton mariage, il y a toute une floppée de monde qui va se charger de lui faire sa fête ?! Donc, zen ! Aucune crainte à avoir là-dessus ! Tout ce que tu as à faire, c’est profiter...Bon je sais que t’amuser ne fait pas partie de ton vocabulaire ! Mais va vraiment falloir que tu apprennes pendant quelques jours !
-Tu as décidément raison cousin, soupirai-je, et tu veux que je te dise ? En vrai, j’espérerais presque qu'elle le fasse, au moins on serait définitivement débarrassés d'elle !
Soucieux, il hocha vivement la tête et me frotta une nouvelle fois les épaules de ses doigts transpirants. Mes poils s'hérissèrent immédiatement et je faillis le réprimander pour avoir mis de la saleté sur ma robe immaculée mais je ne le fis pas car il m’avait apaisée. Prenant donc mon temps pour l'observer, je reconnus qu'il avait fourni un effort. Ses cheveux roux étaient brossés et rassemblés en une queue de cheval bien faite pour une fois. Quant à sa tenue, elle ne sentait pas trop le renne mouillé...Ou alors c'était peut-être moi qui m'étais habituée depuis le temps à cette odeur dérangeante. Voyant que je restais en arrêt face à son être, il questionna soudain avec un rictus joueur aux lèvres :
-Qu'est-ce qui passe Kirsten ?! Ne me dis pas que tu es en train de tomber sous mon charme ?! C'est trop tard de toute façon, je suis un homme marié et un futur père !
Passant violemment par toutes les couleurs, je détournai aussitôt le regard alors qu'il continuait de me dévisager de ses yeux marron, rieurs.
-Voyons...Euh...Ne...Ne dis pas de sottises cousin ! Je n'aurais jamais pu me marier avec toi ! Tu es bien trop...Direct et moi, trop précieuse pour toi ! Mais je suis contente que nous ayons finalement trouvé des intérêts communs !
-Moi aussi ! Clama-il en redevenant soudain sérieux, et...Je regrette de t'avoir autant fait mal quand nous étions enfants.
-Il ne faut pas, renchéris-je, cela a forgé mon caractère !
Soulagé de l’entendre, il sortit alors un écrin de sa poche et me le tendit. Surprise, je l’ouvris et me retrouvai avec un pendentif aigue-marine.
-Il paraît qu'il faut quelque chose de bleu...Donc, Louise, Pieter, Sofia et moi avons tenu personnellement à vous en prendre un à Rita et toi ! C'est notre petite contribution !
Émue par ce cadeau qui allait de pair avec mes boucles d'oreilles flocons, je le laissai me le mettre et lui embrassai vivement sa joue bien rasée avant de rétorquer un "Merci" sincère.
-Oooh...Nous ne dirons rien à Louise et Aslak très chère ! Plaisanta-t-il encore.
Puis il ajouta :
-Ça va mieux ?
-Beaucoup mieux...Merci Elysia... Tu seras finalement un grand prince à l'écoute de tes sujets ! Clamai-je sans une once de moquerie.
-Ravi de te l'entendre dire Miss Décoincée ! Bien...Il est temps pour toi d’y aller !
Ayant retrouvée toute mon énergie, je le laissai donc me guider dans le corridor ou Papa et Maman m'attendaient toujours.
-Parrain ! Marraine ! Je vous la confie ! Ajouta-t-il en laissant mon bras à Papa.
Il s'éclipsa ensuite tandis que nous nous dirigeâmes enfin vers les jardins où se déroulaient la cérémonie. Je n'étais pas particulièrement pour que ce soit dans ce lieu mais c’était le meilleur endroit que nous avions trouvé pour rendre hommage aux aïeules d'Aslak. Un évêque se tenait donc devant la statue de Sissel et Inger du Vesterland tandis que tous les invités s’impatientaient sur les bancs.
Respirant un grand coup, je fis enfin mon entrée. Ne faisant pas attention à la foule, mon regard se posait sans lassitude sur l’homme que j’avais choisi. Très élégant, il avait arboré une tenue d’Arendelle et fixait ma silhouette avec admiration. Contente de tenir les fleurs pour avoir une consistance, je remontais bientôt l’allée et arrivai alors à ses côtés tandis qu’il se pencha pour me murmurer :
-Vous êtes splendide mon amour...
-Je le sais, renchéris-je sans orgueil, vous n’êtes pas mal non plus, croyez-moi...
Doux, ses doigts gantés enlacèrent aussitôt les miens et il questionna encore :
-Êtes-vous prête ?
Acquiesçant de toute ma majesté, je me laissais alors transporter comme mon cousin une semaine plus tôt par la cérémonie. Le mariage se fit en trois étapes très classiques : Nous commençâmes par un temps de prière à l’égard des ancêtres de mon époux imminent. Puis nous eûmes notre propre messe avec nos engagements et l’échange de nos alliances avant d’enfin accomplir notre devoir de souverain en faisant le tour du royaume pour nous montrer au peuple d’Arendelle.
Epuisée par toute cette agitation, je fus tout de même ravie de voir qu’Emma ne sourcilla pas de toute la journée ni ne tenta quoique ce soit. Pour plus de précaution, nous la prîmes à notre table durant le dîner mais tout se passa encore une fois très bien. Malgré les jeux et les traditions qui nous occupèrent toute la soirée, elle n’eut aucune phrase malencontreuse à notre égard et s’amusa même au milieu de nous tous...Passant presque inaperçue.
Cela aurait dû me rassurer mais mon anxiété ne fit que grandir quand vint le moment des aurevoir. Prenant donc Elysia à part, je murmurai aussitôt :
-Tu veilles bien sur elle ? Je te confie le royaume, le temps de ma lune de miel...J’espère ne pas être trop loin comme ça si j’ai besoin de revenir en catastrophe je...
-Hey ! Doucement Miss Décoincée ! Je t’ai dit quoi ce matin ?! Pense un peu à toi...C’est ton séjour ! Tu viens de le dire, je suis là ! Tu n’as donc rien à craindre...Tout ce que je te demande c’est de profiter au maximum ! D’accord ? Répliqua-t-il.
-Est-ce un ordre, prince Elysia ? Me moquai-je effrontément.
-Oui ! Et vous terminerez aux cachots si vous ne l’appliquez pas très chère ! Rit-il, allez ! File à présent ! Aslak t’attend !
Rougissant avec violence, je croisais soudain le regard de mon mari et montai bientôt à ses côtés dans un carrosse qui avait les blasons du Vesterland. La contrée ne se situait pas très loin de chez nous en réalité, nichée dans des bois plus à l’Ouest du côté des Terres Cultivées mais je tombais comme une masse contre lui tout le long du trajet. Ce fut lui qui me réveilla deux bonnes heures plus tard.
-Nous sommes arrivés ma belle Kirsten ! Me souffla-t-il alors en m’embrassant tendrement les cheveux.
Ecarquillant péniblement les yeux, je m’étirai tandis qu’il descendit en premier du moyen de locomotion.
-C’était une belle journée mais je ne suis pas mécontente qu’elle soit enfin terminée ! Je suis rompue ! Pas vous, mon cher ? Demandai-je, déjà prête à entrer dans un bon bain chaud.
Quelle ne fut pas ma déception de me retrouver dans un grand jardin où se trouvait un pavillon en pierre pas plus grand que l’aile est du château. Des animaux gambadaient à l’air libre tandis que le prince les regardait avec un sentiment d’apaisement.
-J’ai conscience que ce n’est pas exactement l’endroit où vous désiriez passer votre lune de miel, ma chérie, mais j’ai pensé que vous préfériez la tranquillité à la commodité ! J’espère ne pas m’être trompé ! Clama-t-il bientôt face à mon étonnement.
Taisant tout de suite mon côté outré, je rétorquai alors :
-Eh bien...Du moment que nous ne souffrons pas du manque de confort, cela me convient !
-Nullement ! Je vous en fais le serment ! Maintenant ! Laissez-moi vous montrer quelque chose qui va vous plaire ! Ajouta-t-il en m’agrippant la main.
Béats, nous passâmes alors devant la maison et remontâmes le domaine avant d’arriver près d’un coin où se trouvait une somptueuse cascade. Tout comme le reste du lieu, elle était cachée par les arbre...Aucun risque donc d’avoir de la compagnie. Cela me satisfait amplement même si mon mari pouvait toujours attendre pour que je me baigne dans une eau glaciale...
-Touchez l’eau ma chérie ! M’indiqua-t-il soudain, vous risquez d’être surprise !
Réticente dans un premier temps, j’exécutai son ordre et retirai rapidement la main comme si on m’avait brûlé avant de crier :
-Mes aïeux...Mais elle est chaude ! Par quel miracle ?!
-Celui de la nature ! Répondit-il, cette cascade a la même source que les geysers de la Plaine des Trolls...Alors...Cela vous plaît-il ?
Appliquant les conseils de mon cousin, je décidai immédiatement de lâcher prise et l’enlaçai fortement comme toute réponse. Puis sans crier garde, nous nous embrassâmes enfin sans pudeur pendant des minutes interminables avant qu’il ne finisse par me chuchoter à l’oreille :
-Bien...Et si nous nous attelions à notre nuit de noces à présent...Qu’en pensez-vous ?
Toujours incapable de parler, j’hochai une nouvelle fois la tête tandis que le désir me submergea.
En douceur, Aslak, reprit ses baisers dans mon cou et je perdis tout de suite pieds alors que mes doigts s’activèrent à lui envoyer sa chemise, son veston et ses épaulettes au sol. Trouvant la juste mesure, il ne fut pas le dernier à faire de même en retirant ma robe qu’il balaya de son pied un peu plus loin sur l’herbe. Frissonnant de plus en plus à la rencontre de nos langues, j’acceptai ses gestes un peu brusques sur mon visage qu’il tentait de maintenir encore et encore pour que nous prolongions le baiser.
Ce ne fut donc qu’après une éternité qu’il finit par me murmurer :
-Mettez-vous au sol, mon amour...Je vous en supplie...
Bien que toujours affublée des sous-vêtements élégants de Marraine Anna, je m’exécutai sans peur de les salir car je ne désirais qu’une chose : Le recevoir. Mais non. Il fallait que je calme mes ardeurs car il n’avait pas l’intention de s’insinuer tout de suite...
-Mon amour...Venez donc...Susurrai-je légèrement frustrée.
Mais il n’en fit rien et enleva plutôt mes bas blancs de satin avant de m’embrasser les jambes de ses lèvres encore mouillées par notre échange. Frissonnant avec force, je m’embrasais de toute part et pris enfin les devants pour lui retirer à mon tour le peu de vêtements qu’il restait sur lui.
Portés par la passion, nous tombâmes dans l’eau dans une envie commune avant que je me rende compte que je n’étais pas totalement déshabillée...
-Seigneur ! Mon corset et ma culotte toute neuve ! M’écriai-je alors que ces derniers étaient trempés.
Lançant immédiatement un regard flamboyant à mon nouveau mari, celui-ci s’en ficha et répéta dans une voix plus gutturale :
-Ce n’est pas grave mon amour...
Mais si ça l’était ! Sait-il combien couter ce genre de pièces ?! M’énervai-je avant de rapidement prendre conscience que ses jambes qui s’emmêlaient aux miennes avaient bien plus d’importance en cet instant...Oh oui...Nos peaux nues qui pouvaient à nouveau entrer en contact...Il n’y avait rien de plus merveilleux pour émoustiller tout mon être...
-Aslak...Mon cher...Enlevez mon corset, s’il vous plaît...Touchez-moi...Aimez-moi... L’implorai-je à nouveau.
Mes paroles portèrent aussitôt leurs fruits. Comme l’avait si bien dit Marraine, les pressions le rendirent fou et dans un mouvement bestial, il les fit toute déclipser, dévoilant mes seins durs qui n’attendaient que d’être léchés...Et il s’exécuta...Mes aïeux que ce fut bon de le voir les honorer avec convoitise jusqu’à ce que je descende moi-même ma main vers sa virilité...
-Oh mon Dieu, Kirsten...Oh ! Comment avons-nous pu rester comme ça durant trois mois ?! Souffla-t-il alors que je me posais exactement la même question.
-Jurez-moi que cela ne se reproduira plus à partir de maintenant...Ne vous arrêtez pas...Susurrai-je tandis que mes mains se baladèrent sur ses cuisses fermes, duvetées avant de remonter jusqu’à ses fesses que je pressai durement.
Comme un drap de soie, l’eau transformait nos sensations, les rendant plus fluides, plus légères. Sans crier garde, mon beau prince me ramena alors vers le bord du bassin où il m’assit pour laisser juste mes jambes barboter. Illuminé par ma beauté, il contempla alors mon être mouillé par les gouttelettes restantes avant de continuer à me faire l’amour.
-Oh...Continuez Monsieur...C’est si bon ! Gémis-je.
Il ne s’en fit pas prier et s’acharna alors sur ma culotte, me l’enlevant délicatement malgré l’eau. Sa bouche descendit ensuite sur le ventre et mes cuisses...Pour s’insinuer dans ma féminité. Mes aïeux ?! Quelle sauvageonne attention... N’y pense pas Kirsten...Savoure juste cet instant, pensai-je dans un soupir alors que je lui pressai la nuque avec force.
-Dieu ce que vous êtes tellement belle, ma chérie...Je vous aime...Oh oui...Que je vous aime...Prononça-t-il bientôt d’une voix frémissante.
Pleinement conquise, je crus qu’il allait me ramener ensuite dans le bassin comme lors de notre première fois mais il me laissa plutôt dans la position assise avant de me pénétrer enfin.
Par bleu...Ses mains qui me pressaient mes hanches, les écartant un peu plus, tandis qu’il me forçait à effectuer les mouvements de plus en plus vite...J’aurais pu rester comme cela toute ma vie...Mais le mélange de la roche et de l’eau nous fit glisser si bien que nous terminâmes allongés l’un sur l’autre juste dans la cascade chaude pleinement comblés. Nos cris résonnaient à travers tout le domaine...Mais c’était si bon d’être débridés ! Rouge et en sueurs nous nous cabrâmes encore et encore jusqu’à ne plus pouvoir aller plus loin.
Ce fut par cette belle nuit étoilée que commença un nouveau chapitre de mon histoire.
Et pour les illustrations
- Mariés du jour:
Et pour la réf au titre...
Juste cette chanson !
_________________
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 29 Avr 2024, 19:07
Deux mariages en un seul chapitre si avec ça on est pas sensé passer un bon moment, surtout après le kidnapping...
Et pas n'importe quels mariages d'ailleurs puisqu'on a affaire à Elysia-Louise et Kirsten-Aslak. Et qui se finissent aussi de la même façon... les galipettes, vous avez compris ?
Y a quand même quelque petites différences : pendant qu'Elysia et Louise sont en joie d'apprendre qu'ils vont être parents d'un petit garçon, Kirsten continue à subir les caprices de diva de Rita. Toujours à se croire inférieure et rabaissée par sa Madame Parfaite de sœur alors qu'elles étaient très complices autrefois. Enfin heureusement que ça ne dure pas et qu'elles se réconcilient, mais quand même... faire ça juste avant le mariage de Kiki, on est passé à deux doigts d'une autre catastrophe
Et évidemment, pas la peine de chercher plus longtemps les pêchés centraux de ce chapitres : luxure et orgueil.
Et pas n'importe quels mariages d'ailleurs puisqu'on a affaire à Elysia-Louise et Kirsten-Aslak. Et qui se finissent aussi de la même façon... les galipettes, vous avez compris ?
Y a quand même quelque petites différences : pendant qu'Elysia et Louise sont en joie d'apprendre qu'ils vont être parents d'un petit garçon, Kirsten continue à subir les caprices de diva de Rita. Toujours à se croire inférieure et rabaissée par sa Madame Parfaite de sœur alors qu'elles étaient très complices autrefois. Enfin heureusement que ça ne dure pas et qu'elles se réconcilient, mais quand même... faire ça juste avant le mariage de Kiki, on est passé à deux doigts d'une autre catastrophe
Et évidemment, pas la peine de chercher plus longtemps les pêchés centraux de ce chapitres : luxure et orgueil.
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