Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 04 Mar 2024, 18:53
Ça fait un moment qu'on avait pas fait un petit détour dans l'Heilleim. Et on en oublie qu'il s'en passe aussi des choses.
Entre autres qu'une partie d'Anna a fini dans le Niflheim (pour rappel) et qu'Elysia, après avoir confronté son père Yuma en possession du fouet d'Emma, est parvenu à calmer la Anna corrompu par Emma en lui transmettant des mèches des cheveux de ses enfants (préalablement transmis par l'autre Helga, la vivante), la persuadant que ça l'aidera à gagner l'Heilleim, si elle se suborne aussi à suivre les thérapies de Yuma. Et, plus important, à rendre le fouet d'Emma à Pierre
Mais on ne pouvais pas décemment s'arrêter sur une note d'espoir, puisqu'il semblerait maintenant qu'Ylva soit de mèche avec Emma. Même si finalement c'est pour lui jouer un mauvais tour en l'enfermant dans la pièce où se trouve Tatiana, a.k.a l'ex-peau de vache. Mais ça fait quand même poser des questions sur les motivations d'Ylva il doit se passer des trucs pas nets chez la naine...
Et le pêché de ce chapitre ? Ben je dirais la colère... encore...
Entre autres qu'une partie d'Anna a fini dans le Niflheim (pour rappel) et qu'Elysia, après avoir confronté son père Yuma en possession du fouet d'Emma, est parvenu à calmer la Anna corrompu par Emma en lui transmettant des mèches des cheveux de ses enfants (préalablement transmis par l'autre Helga, la vivante), la persuadant que ça l'aidera à gagner l'Heilleim, si elle se suborne aussi à suivre les thérapies de Yuma. Et, plus important, à rendre le fouet d'Emma à Pierre
Mais on ne pouvais pas décemment s'arrêter sur une note d'espoir, puisqu'il semblerait maintenant qu'Ylva soit de mèche avec Emma. Même si finalement c'est pour lui jouer un mauvais tour en l'enfermant dans la pièce où se trouve Tatiana, a.k.a l'ex-peau de vache. Mais ça fait quand même poser des questions sur les motivations d'Ylva il doit se passer des trucs pas nets chez la naine...
Et le pêché de ce chapitre ? Ben je dirais la colère... encore...
- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 04 Mar 2024, 18:56
Dov a écrit:Ça fait un moment qu'on avait pas fait un petit détour dans l'Heilleim. Et on en oublie qu'il s'en passe aussi des choses.
Entre autres qu'une partie d'Anna a fini dans le Niflheim (pour rappel) et qu'Elysia, après avoir confronté son père Yuma en possession du fouet d'Emma, est parvenu à calmer la Anna corrompu par Emma en lui transmettant des mèches des cheveux de ses enfants (préalablement transmis par l'autre Helga, la vivante), la persuadant que ça l'aidera à gagner l'Heilleim, si elle se suborne aussi à suivre les thérapies de Yuma. Et, plus important, à rendre le fouet d'Emma à Pierre
Mais on ne pouvais pas décemment s'arrêter sur une note d'espoir, puisqu'il semblerait maintenant qu'Ylva soit de mèche avec Emma. Même si finalement c'est pour lui jouer un mauvais tour en l'enfermant dans la pièce où se trouve Tatiana, a.k.a l'ex-peau de vache. Mais ça fait quand même poser des questions sur les motivations d'Ylva il doit se passer des trucs pas nets chez la naine...
Et le pêché de ce chapitre ? Ben je dirais la colère... encore...
Yep ! C'était bien la colère j'ai envie de te dire y en que 7 et y a une quarantaine de chapitres donc normal qu'ils reviennent
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Mar 2024, 17:48
Alors j'ai très peur là. Ne me dîtes pas qu'Ylva la rockstar joue double jeu!!!
C'est pas mal trouvé le coup de la Anna Dr Jeckyll et Mr Hyde, la distorsion entre les deux est bien amenée. Sinon comme la dit Dov ça fait du bien de refaire un tour là bas. Ca offre une petite pause au milieu de tous les événements et les sottises de Rita!
Pour une fois ici, aucune raison de la tabasser celle-là! Mais je veille!!!
C'est pas mal trouvé le coup de la Anna Dr Jeckyll et Mr Hyde, la distorsion entre les deux est bien amenée. Sinon comme la dit Dov ça fait du bien de refaire un tour là bas. Ca offre une petite pause au milieu de tous les événements et les sottises de Rita!
Pour une fois ici, aucune raison de la tabasser celle-là! Mais je veille!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Mar 2024, 17:52
Floconnette a écrit:Alors j'ai très peur là. Ne me dîtes pas qu'Ylva la rockstar joue double jeu!!!
C'est pas mal trouvé le coup de la Anna Dr Jeckyll et Mr Hyde, la distorsion entre les deux est bien amenée. Sinon comme la dit Dov ça fait du bien de refaire un tour là bas. Ca offre une petite pause au milieu de tous les événements et les sottises de Rita!
Pour une fois ici, aucune raison de la tabasser celle-là! Mais je veille!!!
Hahaha merci de ton retour
Non Vava ! Jamais...Elle la voit juste comme une bonne coupine ! Mais pas plus ! Elle ne trahirait pas l'amour de sa vie et sa Grosse Gaga
Et pour Rita veille bien... Quelque chose me dit qu'y aura peut-être matière dans le chapitre de dimanche même si celui-ci est concentré sur...Pieter
Et merci aussi @Dov
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 08 Mar 2024, 21:57
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 10 Mar 2024, 20:44
Chapitre 24 : Mariage :
ANCIENNE TIMELINE...
-Alors ? Est-ce que notre marié est prêt ? Demanda Maman qui ne put s'empêcher de passer la tête par l'entrebâillement de la hutte.
-Ta ! Ta ! Ta ! Interdiction de tricher Anna chérie ! Les dames avec mademoiselle Westergaard et les messieurs avec notre fils ! Se moqua aussitôt Papa.
-Je suis sa mère ! J’ai un passe-droit ! Renchérit-elle en venant m’étreindre férocement.
Etouffé sous sa tendresse, je virai au rouge de confusion de savoir que j'étais le centre de l'attention. Comme Papa venait si bien de le préciser, Elysia, lui, Tonton Ryder...Bref tous les hommes de la maison s'étaient chargés de me parer du costume de mariage Northuldra que j'avais réussi à enfiler, bien que tremblant de nervosité. D'ici quelques minutes, Sofia deviendra ma femme...Enfin ! J'avais l'impression de l'espérer depuis une éternité maintenant...Depuis le temps où nous nous étions donnés notre tout premier baiser sur les Plages Grises, enfants, en réalité. Notre bâtisse en bois d’épicéas avait été fini la semaine dernière et se trouvait dans la zone ouest du campement Northuldra...Plus proche de la Clairière des rencontres... Pas trop loin des autres mais assez pour que nous ayons un peu d'intimité pour notre vie de jeune couple.
Oui...Tout était parfait...Enfin...Presque tout... Sentant mon frère très distant depuis quelques temps, je n'avais pas réussi à lui tirer les vers du nez. Jusqu'à présent je n'avais rien dit, estimant que lorsqu’il se sentirait assez en confiance, il viendrait m’en parler...Mais il ne l’avait pas fait et s’était muré dans un silence, faisant même tout pour le cacher...Je n’étais toutefois pas dupe et avait ressenti toute sa détresse. Et le voir si éteint à quelques minutes de l’union avec la femme de mes rêves, me révolta. N’en pouvant donc plus, je déclarai immédiatement à l'adresse des autres :
-Bien...Puisque je suis prêt, j’aimerais passer un dernier instant avec mon frère...Pourriez-vous nous laisser en privé, s'il vous plaît ?
Non surpris qu’il grommelle en premier lieu, je ne lâchai toutefois pas prise et ne le quittais pas des yeux alors que Maman déclara soudain d’une voix pimpante :
-Allez ! C’est la volonté du marié ! Appliquons-là ! Qui de mieux pour le rassurer que son jumeau après tout ! Ne vous éternisez pas trop non plus !
Nous secouâmes immédiatement le chef et j’attendis avec impatience qu'ils aient tous passé la porte de la maison pour demander à mon jumeau :
-A voir ta tête, on dirait que tu t’apprêtes à te rendre à un enterrement plus qu’à un mariage...Alors...Qu'est-ce qu'il y a ?
Faisant sa tête de cochon comme il était très bien capable de la faire, il se leva et ronchonna d’un ton cassant :
-Inutile de perdre ton temps avec moi Pieter ! Tout va très bien, tu te fais des idées ! C’est ton côté sensible tout ça et c’est normal qu’il explose si près de la cérémonie !
Prêt à partir, je l’attrapai tout de suite par le bras et le rassis sans attendre avant de murmurer :
-Ne me prends pas pour un imbécile Elysia...Cela n’a rien à voir avec ma sensibilité...Oh que non...Tu vas me dire ce qui se passe maintenant...Tu peux cacher à qui tu veux quand cela ne va pas mais pas à moi...Je suis ta plus proche copie je te rappelle ! Alors...Tu n'es quand même pas jaloux de ma situation ?!
Soupirant un bon coup, il évita mon regard et finit par renchérir :
-Si tu tiens tellement à le savoir...Si...Un petit peu dans un sens... Tu as réussi à obtenir la femme que tu aimes...Alors que moi...
Sa phrase se suspendit soudain dans le vide et il rajouta très vite :
-Non ! Tu m’agaces ! Je n'ai pas envie de t'embêter avec ça... Pas aujourd’hui...C'est ton jour...
Rooo ce qu’il pouvait être énervant quand il contournait la situation ainsi ! Excédé par son comportement, je le pris alors entre quatre yeux mais répliquai d’une voix douce et docile :
-Justement...Je ne supporte pas de voir mon frère mal, un jour comme celui-là... Alors maintenant pour la dernière fois...Raconte-moi tout à la fin... Je suis capable de retarder mon mariage avec Sofia si tu n’es pas bien, tu en as conscience, j’espère ?! Pourquoi insinues-tu que tu es célibataire !? Je croyais que tout allait parfaitement bien avec Louise !?
Remarquant avec étonnement que la simple mention de sa fiancée lui fit avoir les larmes aux yeux, j'imaginais tout de suite le pire, aussi je fus heureux quand il se décida enfin à répondre :
-Bien...Bien...Puisque tu insistes...Voilà...Disons qu’à la suite d’un malentendu entre nous deux, elle a démissionné de la boulangerie Blodget et elle a quitté Arendelle...Elle est introuvable depuis...Je...J'ai suivi les conseils de Kirsten...J'ai essayé de la chercher mais c'est comme si elle n'avait jamais existé dans notre pays...
-Ah...Parce que Miss Parfaite est au courant avant moi ?! Je suis ravi de l’entendre ! Bougonnai-je déçu, à moins que ce soit passé la veille, je vois pas pourquoi je ne suis pas le premier à qui tu en as fait part ! Oh oui ! Tu aurais pu m'en parler avant elle ! Et puis si elle est si douée pour te prodiguer des conseils, pourquoi ne t'a-t-elle pas aidée dans tes recherches puisqu’elle est la spécialiste en tout !
-Ne t’en prends pas à Kirsten ! C’est pas elle la coupable c’est moi ! La défendit-il alors sous mes yeux médusés, elle a simplement dit que je devais faire mes preuves et elle a totalement raison ! D’ailleurs, elle est déjà bien gentille de vouloir m’aider sachant qu’elle a elle-même sa propre histoire d'amour qui lui fait défaut.
Quoi ?! Un être humain avait réussi à trouver dévotion aux yeux de notre cousine ?! Mes deux billes marron s’ouvrirent immédiatement comme des soucoupes. Pas croyable !Cette révélation était pas croyable ! Le monde était vraiment plein de surprises ! Restant sans voix pendant quelques secondes sous l’effet du choc, Elysia ne manqua pas de s'en apercevoir et me toisa soudain comme elle était capable de le faire.
-Alors, nous y sommes...On va pouvoir enfin toucher à ton problème... Répliqua-t-il bientôt sur un ton de reproche.
-Mon problème ? Répétai-je, mais non c’est toi qui...
-...Oui ton problème Pieter Bjorgman D’Arendelle ! Me coupa-t-il férocement, car si y en a bien un ici qui en a un, c’est toi ! Alors parlons-en ! Que tu te sentes plus Northuldra qu'Arendellien c'est une chose...Que tu aies totalement évincé les membres de ta famille avec qui tu as grandi, c'en est une autre ! On ne se voyait déjà plus depuis ta réussite de berger...Mais là, ce sera fini à partir de maintenant...
Son comportement me froissa aussitôt. Comprenant petit à petit le sens de ses accusations, je sentis ma gorge se serrer, et m’exclamai derechef :
-Non, là tu es injuste Elysia ! Je n’attends que ça de m’intéresser à toi ou aux jumelles mais on me fait bien comprendre que je ne suis qu’un crétin ! La preuve ! Je t'ai demandé à plusieurs reprises ce qui n'allait pas et c’est toi qui ne voulais pas me répondre !
-Oui les rares fois où nous nous sommes vus, c’est vrai ! Mais à quoi cela aurait-il servi de toute façon !? Renchérit-il de plus en plus méchamment, mon désaccord avec Louise remonte à un mois... Rappelle-moi combien de fois nous nous sommes parlés durant ce laps de temps?! Ah oui ! Ça me revient ! Trois à tout casser ! Et quand cela arrivait, je te laissais parler de Sofia et de tout ce que tu avais accompli dans la journée pour votre future vie de couple...Parce que je sentais que cela te faisait plaisir... Et je ne voulais pas gâcher cela...
Bien vexé, je restai de marbre alors qu'il continua :
-Voilà pourquoi je me sens plus proche de Kirsten à présent et que je lui confie les moindres de mes secrets, mes joies ou mes doutes...Alors oui, je suis totalement d’accord avec toi, c’est idiot sachant comment on se tapait dessus étant petits...Mais je t'assure qu'aujourd'hui, c'est elle ma véritable confidente...D'ailleurs, elle au moins quand elle retrouve sa moitié...Elle est réellement heureuse...
De plus en plus terrifié par ses admonestations, je repensais aussitôt aux gloussements que ces deux idiotes avaient produit plus tôt dans la matinée.
-Ceux...Ceux sont des filles...Leur rôle...Ce...C'est d'être collées, l'une à l'autre ! Bredouillai-je avec confusion.
-Non ! Ceux sont juste des sœurs ! Jumelles comme nous le sommes...Mais elles pourraient être séparées à plus de dix mille kilomètres, elles sont comme Tatie Elsa et Maman ! Elles ne s'oublient pas et continuent de communiquer entre elles ! Maugréa-t-il.
Blanchissant encore, je tentais de ne pas pleurer et ne réagis pas cette fois tandis qu’il se leva avant de revenir vers moi avec un cadeau emballé. Houspillant l’objet avec méfiance, je ne le pris pas tout de suite et il me marmonna à nouveau :
-Tiens...J'avais prévu de t'offrir ça après la cérémonie...Mais je me dis qu'il vaut mieux maintenant, parce qu'après tu seras occupé...
M’attendant au pire à cause de la flagellation de ses paroles, j’ouvris bientôt le paquet avec fébrilité et y trouvais...Une photographie de nous deux, enfants...La même que celle qu'on avait dans notre chambre à Arendelle.
Poussant aussitôt un soupir de soulagement intérieur, je fus littéralement assassiné quand il ajouta bientôt avec moquerie :
-Je t’en ai fait une double ! Et je t'ai même marqué nos deux noms au dos du cadre au cas où tu oublierais le mien !
Ce fut la phrase de trop. Virant au rouge, mes sentiments explosèrent soudain tous en même temps et je conclus d’une voix nasillarde :
-Bravo Elysia Bjorgman d’Arendelle ! Kirsten t’a bien appris à être un prince ! Le prince des crétins !
Balançant son présent avec violence, je sortis ensuite de la hutte sans plus lui adresser la parole. Mon cœur battait à tout rompre. Il me savait sensible...Je voulais juste l'aider ! Pourquoi me faire un coup aussi bas alors que j'étais sur le point de dire "oui" à ma bienaimée?!
Tentant de ralentir mes larmes, je croisais soudain les regards de tous les adultes qui s’étaient arrêtés de parler en m’apercevant. Face à ma tête de cadavre, Yohan renchérit alors :
-Ah ! Notre marié est nerveux ! C'est bon signe ! Ne t'en fais pas mon garçon ! Si tu as besoin d’un coup de pouce, ta belle-mère et moi sommes là ! N'est-ce pas Camille ?
-Oui évidemment ! S’exclama-t-elle toute heureuse, je crois que c’est l’heure de nous rendre au mariage, d’ailleurs !
Elle acquiesça tout sourire alors que j'aurais aimé leur dire que je n'avais besoin que d'un réconfort dans l'instant : Celui du corps de leur fille dans le mien. Sentant mon trouble, Maman vint me masser les épaules. Sa démarche maternelle me calma tout de suite tandis qu'elle se tourna vers Gaga avant de lui dire :
-Tu prendras bien soin de ton frère, hein ?
-Pour la cent-cinquantième fois...Oui Maman ! Promis...Il devra s’assumer tout seul aussi au fils des mois ! Ah ! C’est sûr ! Tu te faisais moins de sang d’encre quand c’était moi...Rumina-t-elle.
-Oh ! Mais ne sois pas jalouse Maman...Mamie Na, elle vous aime tous les deux...Et puis moi aussi, je me chargerai de lui ! S’enquit aussitôt ma filleule qui tourna dans sa belle robe de demoiselle d'honneur.
Sans attendre, elle alla lui faire un câlin et me prit ensuite le bras pour que nous nous rendions enfin dans la Clairière des mariages. Sofia avait beau être la plus belle des femme dans sa tenue Northuldra couleur fauve...Les gens en plein dans ce moment...Gaga et Maman bien unies pour allumer nos coupoles...Je ne suivis absolument rien de la cérémonie, trop préoccupé par tout ce que mon frère avait pu me dire. Blessé, mon amour propre en avait pris un sacré coup... Alors c'était vraiment comme ça que j'allais commencer ma vie maritale ? Fâché et loin de lui ?! Oui Pieter ! Il t'as dit tout ce qu'il avait sur le cœur ! Donc maintenant tu te consacreras entièrement à ta femme et tes futurs enfants ! C'est tout ! Me convainquis-je, essayant enfin d'être plus attentif, le temps que nous échangions nos alliances.
-Sofia Westergaard ! Pieter Bjorgman d'Arendelle ! Les dieux vous ont unis par le lien sacré du mariage ! Conclut Maman, emportez et déposez dès à présent, votre feu du foyer dans votre maison pour qu'ils vous promettent joie et prospérité ! Vous pouvez vous embrasser !
Je scrutais enfin ma nouvelle épouse avec plus d'attention et joignis rapidement ma bouche à la sienne bien que j'aurais aimé savourer sa langue... Nous oubliâmes ainsi les autres pendant quelques secondes et je me focalisais uniquement sur elle, passant mes mains par dessous ses cheveux pour lui soutenir les épaules. Puis nous nous regardâmes longuement avec amour et un détail auquel je n'avais pas fait gaffe jusqu'à maintenant, me frappa...Qu'est-ce qu'elle était pâle !
Inquiet, je lui chuchotais alors :
-Ma chérie, est-ce que tout va bien ?
Ses beaux yeux noisettes me gratifièrent tout de suite d’un air espiègle tandis qu’elle m’avoua en m’offrant le plus beau des sourires :
-Oui, oui, c'est juste un petit mal de tête qui ne passe pas...Je n'ai pas beaucoup dormi tellement j'étais excitée.
Rassurée, je lui donnai un autre baiser sur le front et nous nous tournâmes ensuite vers la foule qui attendait avec impatience que nous allions déverser les cendres de nos coupoles dans l’âtre de notre hutte. Ignorant toujours mon frère, je pris bientôt la main de Sofia et nous ouvrîmes la marche avant d’être suivis par la foule.
Prête à entrer dans notre nouvelle maison, je la stoppai avant et clamai :
-Attends ! Tu oublies la tradition !
Amusée, elle se laissa alors porter dans mes bras et nous franchîmes enfin le pas de la porte ensemble.
-Redépose-moi à présent Pieter ! Ça me relance ! Répliqua-t-elle bientôt en ayant à nouveau blanchi.
-Excuse-moi, murmurai-je.
M’en fichant soudain de jeter nos braises, je laissais nos parents le faire pendant que je touchais à nouveau son front pour vérifier qu’elle n’avait pas de fièvre.
-Tu es certaine qu’il faut qu’on fasse la lune de miel ? Demandai-je aussitôt, si tu n’es pas bien, nous pouvons la reoporter à plus tard ! Ta santé est plus importante et notre hutte est opérationnelle !
-Oui...Oui...Ne t’en fais pas...Je te dis que ça va...Ce...Cela va passer...Et ne nous arrêtera pas, minauda-t-elle à mon oreille.
-Ça, non alors, susurrai-je alors que ma virilité s’éveilla à cette simple pensée.
Nous allions enfin être tous les deux. Avoir un peu d’intimité. Ne plus être obligés de nous cacher pour nous retrouver intimement. C’était le paradis ! Plus pressé que jamais en réalisant tout cela, je lui pris fermement la main et me dépêchai de dire aux parents :
-Bien ! Et si nous allions au buffet, à présent ?
-Oui mais après nous partons pour Arendelle ! Je te rappelle que le peuple t’attend en votre honneur ! Clama immédiatement Maman.
-A Arendelle ?! Répétai-je dans un étranglement.
Un vague souvenir du mariage d’Helga et Léon et de surcroît celui d’Emma et Kaspian me revint alors en mémoire et je m’en voulus de ne pas avoir pensé plutôt que nous aurions le droit au même traitement.
-Vous êtes certaine que c’est une bonne idée princesse Anna ? Demanda aussitôt Sofia.
Se tournant immédiatement vers Yohan et Camille pour avoir leur approbation, elle les regarda affolée tandis que mon beau-père renchérit en éclatant de rire :
-Oh ! Ne fais donc pas cette tête-là ma chérie ! Les Arendellien seront très compatissants !
-Bien...Si tu le dis Papa, déclara-t-elle en retrouvant légèrement des couleurs.
Ne pouvant résister, je lui volais aussitôt un autre baiser dans le cou pour la rassurer et nous repartîmes en direction de la Plaine des Monolithes où nous attendait le reste de la fête. L’ambiance fut conforme à la suite des noces avec les rires, la joie et les danses habituelles, à l’exception près que nous nous en étions tenus à nos convictions en ne mettant que des boissons sobres.
-A Sofia et Pieter ! Clama encore Papa au moment du dessert.
-Oui ! A Sofia et Pieter ! Reprit la foule qui nous applaudit à plusieurs reprises.
Enfin heureux, je ne quittai pas ma bienaimée de l’après-midi, étant prévenant à son égard car ses vertiges ne passaient pas. Nous allâmes donc nous assoir un peu plus loin sur un rocher après avoir pris soin d’aller voir chaque membre de la communauté et je la laissai poser sa tête sur mon épaule pour qu’elle se repose un peu. Quelle ne fut pas notre surprise, de voir arriver...Rita qui se mit alors à bafouiller :
-Je...Euh...Sofia...Je...J’ai vu que tu n’allais pas bien...Alors je me suis permise...D’en informer Béata...Et elle m’a donné ceci...Elle a dit que cela devrait passer si tu l’appliques sur tes tempes...
Etrangement discrète depuis le début de la cérémonie...Et même depuis tout le temps où elle avait demeuré dans la Forêt Enchantée pour parfaire sa peine d’avoir copulé hors mariage, j’étais forcé de constater qu’elle avait changé et fourni des efforts. La regardant tout de même avec scepticisme, je laissais ma femme prendre la pommade qu’elle lui tendit.
-Merci beaucoup, la toisa-t-elle tout en s’agrippant à moi avec force.
Dans un silence profond, nous attendîmes ensuite qu’elle s’en aille mais, toujours gênée elle nous déclara à la place :
-Vous savez...Cela me fait vraiment plaisir pour vous deux...Sincèrement...Je suis très heureuse que vous ayez trouvé le bonheur...Pardon pour tout ce que j’ai pu vous dire ou faire de mal dans le passé...Surtout à toi, Pieter...Bien...Je vous laisse à présent...Encore bravo !
Surpris par la transparence de sa voix, Sofia et moi nous concertâmes rapidement du regard et elle hocha légèrement la tête avant que je ne l’interpelle à nouveau :
-Rita ! Attends !
Se retournant brièvement, elle nous regarda tour à tour avec étonnement tandis que je lui tendis ma main avant de dire avec timidité :
-Je...J’accepte tes excuses...Tu...Tu as l’air d’être une meilleure personne...Continue sur cette voie...Et le prince Arnwald n’en sera que le plus heureux des maris !
Ses joues rosirent immédiatement mais elle se contenta d’acquiescer avant de murmurer avec un sourire naissant :
-Merci Pieter...Merci beaucoup.
Décidant donc de repartir sur des bonnes bases, elle comme moi nous serrâmes nos mains sous l’œil fier de ma chérie qui ne fit aucune remarque, se contentant de se masser le crâne avec le remède, donné plus tôt. Elle eut à peine le temps de le refermer et le mettre dans sa poche que Kirsten arriva à son tour de son pas altier. Très digne elle nous fit nous lever et clama avec pragmatisme :
-Chère cousine...Cher cousin...Mes félicitations pour votre union ! Ne perdez pas de vue que même si vous n’êtes que de simples habitants de la Forêt Enchantée, il est de votre devoir de perpétuer des descendants pour la couronne d’Arendelle et celle des îles du Sud !
Se penchant vers nous, elle nous embrassa solennellement nos quatre joues puis continua uniquement à l’adresse de ma femme :
-De ce fait, Sofia, il est temps d’aller te préparer pour ta venue dans le somptueux royaume de ton mari ! La réception à laquelle tu es conviée tout à l’heure mérite quelques cours de protocole en express...C’est pourquoi dans ma grande générosité, je te propose d’être ta professeure...Il va de soi qu’il va falloir travailler le maintien et le langage pour montrer que tu es supérieure à eux...Oui, c’est cela qui est primordial ! Rita...Viens...Nous aurons besoin de toi pour aider à passer la robe et la pouponner !
-Tout de suite Kiki ! Clama-t-elle en lui emboîtant le pas.
-Rita...Pas de familiarité...Nous sommes constamment en représentation royale ! Reprit-elle, montre donc l’exemple.
-Oh...Pardon...Oui princesse Kirsten ! Gloussa-t-elle en mettant la main devant sa bouche.
Soudain paniquée, ma bienaimée me fit une dernière étreinte avant de partir encadrée de nos deux cousines. À présent seul, ma rancœur à l'égard d'Elysia fut plus forte. Je ne savais même pas où cet idiot était parti... Toujours blessé par ce qu'il avait pu me dire, je ne cherchais même pas à le trouver et filer plutôt me réfugier dans l'enclos des Coudriers avec Knut et Sven. Mon apaisement fut immédiat et je passai plus d'une demi-heure à discuter avec mon frère cervidé.
-Oh si ! Je t'assure que t'es beau comme ça ! Hum...Bon c'est vrai qu'un nœud papillon orange plutôt que vert aurait été plus concordant avec mes cheveux...Mais Papa a fait au mieux avec ce qu'il lui restait...
-Tout à fait mon fils ! Clama soudain ce dernier que je n'avais pas entendu arriver.
Sursautant avec force, je le dévisageai aussitôt tandis qu'il plaisanta :
-Ta mère, ta tante et ta grand-mère sont parties faire un petit tour à Ahtohallan pour digérer le buffet...Bref...Elles m'ont envoyé te parler de la nuit de noces... Je te pensais avec ton frère...
-Nous nous sommes disputés ce matin, maugréai-je succinctement.
-Oh ? Ce qui explique ceci, je suppose ? Reprit-il en me montrant le cadre cassé.
-Oui il m'accuse de l'avoir abandonné...Grommelai-je.
Comprenant ma détresse, Papa vint s'assoir à mes côtés et m'invita à mettre des vêtements Arendellien tout en reprenant :
-Laisse-moi te dire une chose ma fripouille...S'il t'en veut autant c'est parce qu'il t'aime...Et crois-moi même si vous vous être pris la tête, vous aurez toujours plus d'affinités que j'en aurais jamais avec mon frère et ma sœur...
-Tonton Ryder et Tatie Honeymaren ? Ah bon pourquoi ?
-Parce que je n'ai pas grandi avec eux...Qu'ils ont été élevés ensemble dans la coutume Northuldra alors que j'ai été très tôt Arendellien...Quand nous nous sommes retrouvés, nous avons eu des relations cordiales mais nous n'avons jamais eu de liens aussi fort que toi et ton Elysia...Donc s'il te plaît...Pour l'amour que vous portez tous les deux à votre mère...Pour ta dernière veillée en tant que membre de la famille royale...Ne gâche pas tout et réconciliez-vous... Vous aurez besoin l'un de l'autre même à distance pour vous serrer les coudes toute votre vie, donc autant ne pas s'embrouiller pour des broutilles !
-Mais euh...Il...Il m'a dit des choses méchantes ! Boudai-je.
-Nous les avons tous entendus...Nous n'étions pas très loin de la hutte et vos voix portent, et...Je suis au regret de te dire qu'il n'avait pas complètement tort dans ses propos...
-Alors toi aussi tu penses que je n'en ai rien à faire de vous et d'Arendelle ?! Ronchonnai-je déçu.
-C'est ce que tu reflètes et ce que tu as toujours reflété, Pieter, rien de plus, déclara-t-il.
-C'est vous qui m'avez déterminé ainsi ! Me révoltai-je, oui c'est vous qui dès ma plus tendre enfance m'avez dit "il faut que tu sois berger, là-bas !" Je n'ai rien demandé et maintenant vous venez me le reprocher ?! Quelle hypocrisie !
Fulminant intérieurement, j’ajoutais encore :
-De toute manière, je ne vois pas pourquoi tout le monde polémique avec ça ! Les héritières d'Arendelle sont Kirsten et Rita ! Elysia et moi ne règnerons jamais...Je pensais entre autre que c'était pour cela que Maman et toi, nous aviez collé des métiers à chacun ! Et puis ne viens pas me parler d'abandonner ma nation ! Si y en a un qui l'a fait bien avant nous c'est Tonton Kaspian en se mariant avec Emma...Moi j'ai juste suivi son exemple ! Et avant lui, Mamie Dudu l'avait aussi fait ! Pourquoi de tous, c'est moi qui prends ?! Pourquoi aujourd'hui ?! Mince ! C'est censé être le plus beau jour de ma vie et vous me perturbez tous !
A bout de nerfs, je me frottai les poings tellement fort sur mon pantalon que je sentis mes cuisses commencer à saigner. Papa me laissa me calmer et rétorqua :
-Tu as presque raison mon fils... A la différence près que ton oncle, ta grand-mère ou même ta sœur ont déjà fait des apparitions en publics...Seuls...Toi ce n'est jamais arrivé...C'est très simple si on demande aux gens de se mémorer une action du prince Pieter, ils sont incapables de répondre !
La remarque me blessa encore une fois et je m’emportais tout de suite :
-Ah ! Vous voulez que je fasse quelque chose pour Arendelle ?! Très bien ! Vous n’allez pas être déçus ! Et vous verrez que je l'aime quand même malgré tout ce que vous avez pu dire !
Papa me lança aussitôt un regard bienveillant alors que je regrettais immédiatement mon engagement...Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire pour briller par rapport aux autres?!
Alors que tout se bouscula dans mon esprit, je souhaitais dès à présent retrouver ma femme, aussi je me levais d'un bond mais il m’arrêta à nouveau :
-Attends...Je ne t'ai pas parlé de la nuit de noces...
-Je crois que je n'aurais pas besoin d'avoir de précision ! Merci, c'est gentil ! Commentai-je, je...Je saurais me débrouiller seul.
-Ah bon ? Tu es sûr ? Comme c'est la première fois...Tu...Tu sais ce qu'il faut faire ? Sûr de sûr ? Il faut que tu sois doux avec elle, à son écoute...Et si elle ne veut pas...Tu ne la forces pas, c'est compris ? Essaya-t-il quand même en se tenant violemment la nuque.
-Ne t'en fais pas Papa, je sais tout ça ! Renchéris-je tout aussi gêné que lui, à vrai dire, je ne m'inquiète pas trop de la notion de consentement avec Sofia.
-Ce n'est pas faux, rit-il en m'ébouriffant les cheveux, bon dans ce cas...Il est temps pour nous de rejoindre les autres.
Repartant donc en direction du village, nous fûmes accueillis par le reste de la communauté et Yélana nous souhaita un bon voyage avant que mon souffle se coupe à la vue de ma femme. Telle une fée, elle apparut parée d’une des robes de bal de Kirsten. Je fondis immédiatement...Dieu qu’elle était déjà magnifique en temps normal mais ce vêtement la ramenait réellement à l’allure d’une princesse...Ma princesse. Estomaqué, je déglutis péniblement et elle éclata d’un rire gêné avant de reprendre :
-N’en fais pas trop Pieter...
-Jamais pour toi ma chérie, murmurai-je en essayant de l’étreindre passionnément au milieu des rubans et autres froufrous.
Ne pouvant en profiter trop longtemps, nous partîmes ensuite dans la main d’un géant pour pouvoir arriver plus vite dans l’autre partie de la contrée. Je ne quittai pas Sofia des yeux de tout le trajet. N'osant bouger, elle n'ouvrit pas la bouche et se colla à moi alors que je la trouvais toujours à moitié malade.
-Ça ne s’arrange pas ? Finis-je par lui murmurer avec désolation.
-Si...La menthe poivrée donnée par Rita me fait un peu effet mais maintenant c'est mon ventre qui me tire à nouveau, rouspéta-t-elle.
Elle eut soudain un drôle d’air comme si elle me cachait un secret mais je préférais ne pas l’embêter, craignant de recevoir un reproche de sa part aussi. La trouvant tellement craquante, je décidais sans attendre de la ramener contre moi et nous ne bougeâmes plus le temps que notre esprit de la Terre finisse de martyriser le sol.
Après une éternité nous aperçûmes enfin les tours du château d'Arendelle et je n'en fus que plus comblé.
-Tu vas pouvoir te reposer un peu, ma chérie ! Lui intimai-je alors.
-Ah non, Pieter ! Désolée de te contredire mais vous avez la tournée en calèche dans la ville maintenant ! Nous sommes piles à l’heure ! Clama Maman surexcitée, tu vas voir ! Quelque chose me dit que notre surprise à ton père et moi va vous plaire !
-Chut Anna ! Tiens ta langue ! Reprit ce dernier amusé.
J'eus du mal à encaisser la nouvelle, pensant tellement que nous aurions enfin un peu de temps pour nous...En réalité, cela faisait des mois que je m'étais trompé naïvement, croyant avec amertume que le jour du mariage était là pour que les mariés puissent en profiter...Aussi ce fut dans un état second que Sofia et moi montâmes dans un beau char décoré de taffetas blanc pour nous montrer à tous les habitants. Heureusement, Arendelle, n’était pas bien grande et nous n’eûmes pas trop à souffrir avant d’arriver bientôt devant la boulangerie des frères Gaufres.
-Majestés ! Quel plaisir et quel honneur de vous voir ! Déclara soudain le plus vieux des deux boulangers de l’entreprise familiale, votre surprise vous attend sous cette couverture !
Ma femme me lança tout de suite un coup d’œil intrigué et j’haussai les épaules en affichant un sourire crispé au photographe qui attendait d’immortaliser l’instant pour le journal. Une fois le flash parti, le pâtissier enleva enfin le drap et reprit :
-Prince Pieter...Princesse Sofia...Permettez-moi de vous présenter...Le plus grand renne en gaufre de tous les temps !
L’odeur de pâte fraîche activa tout de suite mes papilles et je clamais avec le plus de noblesse possible :
-Euh...Merci beaucoup pour...Pour cette touchante attention même si je doute que cette pâtisserie fera long feu !
Joyeux, les gens éclatèrent tous de rire alors que je ne comprenais pas ce que j’avais dit de drôle... Et puis qu’est-ce qu’ils avaient à tous nous regarder comme des bêtes de foire ?! J’avais horreur de ça ! Cherchant avec désespoir du soutien du côté de ma bienaimée, je fus surpris de la voir avoir un haut le cœur alors que le boulanger découpa les cornes gaufrées de l’animal pour nous les faire goûter. N’osant refuser, elle la mordilla à peine alors que j’engloutis le mien à m’en lécher les babines. Puis elle attendit que l’attention soit moins sur nous pour pouvoir me le refiler. Je le mangeais sans peine alors qu’elle eut un autre hoquet nauséeux.
-Bon cette fois ça suffit...Princesse ou pas princesse, tu vas me faire le plaisir d’aller te reposer, ordonnai-je à son oreille.
-Mais non Pieter...C’est rien je t’assure, minauda-t-elle gênée, je ne voudrais pas froisser le déguisement dont Kirsten et Rita m’ont affublé.
-Alors ça, c’est le dernier des détails dont tu as à te préoccuper, tu m’entends ?! La grondai-je.
Ne lui laissant pas le choix, je fis rapidement un petit signe à Papa et Maman afin de leur exposer la situation.
-Sofia ne se sent pas bien, je vais finir la tournée tout seul ! Réussis-je à dire bien que l’idée ne me plaisait pas du tout.
-Hum...Echec de la leçon « Ne pas montrer ses états d’âme »...Pfff, c’est bien dommage...C’était médiocre mais ça allait jusqu’à maintenant ! Renchérit immédiatement Miss Parfaite.
-Oui bah tu ne vas pas nous enquiquiner ! Il n’y a que toi qui est prête à rester debout avec une forte fièvre ! grommelai-je.
-Il est vrai... Inutile de te mettre en chien de garde après moi ! Je ne voudrais surtout pas que tu nous fasses une scène devant le peuple qui n’est guère qu’à quelques pas...Ressaisis-toi cousin ! Me sermonna-t-elle d’une voix froide.
Sentant que la tension était en train de grimper, Maman et Marraine préconisèrent aussitôt :
-Nous allons l’accompagner ! Elsa va se charger de lui mettre de la glace sur le front, pendant ce temps-là, Pieter, improvise... Dépêche-toi ! Il ne faut pas que les sujets se lassent ! Allez !
Improviser ?! Mais...Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire ?! Être proche des gens, d’accord, ça s’était dans mes capacités ! Maintenant les guider c’était autre chose ?! Repensant soudain à mon troupeau de rennes où j’adorais me réfugier quand je n’étais pas à l’aise, une idée germa rapidement dans mon esprit et j’intimai alors à Oncle Hans :
-Pourrais-tu occuper la foule quelques minutes ?! J’ai un message à envoyer !
-Bien...Comme tu voudras Pieter ! Répliqua-t-il sous les yeux intrigués de ses filles.
-Réactif tout de même...C’est un point à valoriser, reprit Kirsten avec un petit rictus aux lèvres.
Trouvant rapidement de quoi écrire, je rédigeais ma lettre à l’adresse de la cheffe Coudrier et appelais ensuite Courant d’Air. Puis je pris sur moi et me confrontai aux gens avant de déclarer :
-Chers peuple d’Arendelle ! Je vous invite à me suivre pour la suite de la réception qui se déroulera dans la Plaine qui marque l’entrée de notre beau royaume ! Allons-y tous ensemble !
Bien que cela bouscula un peu ce qu’ils avaient prévu, ils n’osèrent pas s’opposer à ma requête et nous entreprîmes une marche unie qui dura un quart d’heure.
-Papa...Je vais avoir besoin de Sven, Knut et Oskar ! Clamai-je encore.
-Pourrais-je savoir ce que tu as en tête mon fils ? Demanda-t-il immédiatement.
-Tu vas voir ! Renchéris-je d’une voix mystérieuse, tout ce que je peux te dire c’est que ça a un rapport avec les cervidés !
La première jumelle ne manqua pas de l’entendre et afficha bientôt un visage outré avant de murmurer à sa sœur :
-Ma foi...Après le savoir faire du débiteur de glace voici celui du berger des rennes vaillant et puant...
Ne l’écoutant pas, nous arrivâmes enfin dans la grande plaine rase où les habitants se tournèrent vers moi pour avoir plus d’explications. Bien que toujours introverti, je m’avançais alors au centre du grand cercle qu’ils avaient formé et m’écriai avec distinction :
-Cher peuple d’Arendelle ! Comme vous le savez, je suis berger pour la tribu des Northuldra, peu de vous connaissent les rennes car ils sont plus souvent utilisés par les débiteurs de glace ou les habitants de la Forêt du Soleil pour porter des charges lourdes... J’aimerais donc que nous profitions de ce moment tous ensemble pour que vous appreniez à les connaître et découvriez qu’ils sont aussi dociles que des chevaux ! Oh bien sûr ! Nous pourrions également y trouver un enjeu économique pour ceux qui le désirent ! Alors ? Qu’est-ce que vous en pensez ?
Bien que perplexe, la foule fut conciliante et j’invitai dans un premier temps les enfants à venir près de Sven, Knut et Oskar pour pouvoir les lustrer, les laver et les monter. Cela les amusa grandement et ils en redemandèrent en acclamant des « prince Pieter vous êtes le meilleur » qui me firent extrêmement plaisir. N’ayant pas peur de me salir les mains, je les aidais donc à monter et suivre un petit chemin improvisé jusqu’à revenir au point de départ.
-Tu aurais pu changer de vêtements ! Grinça soudain Kirsten en se pinçant le nez, une pièce en velours comme celle-là...Il faudra des mois pour lui enlever ton odeur pestilentielle !
-Qu’est-ce que ça peut bien te faire ?! Je ne vais plus vivre avec toi ! Me moquai-je gentiment.
-Et j’en remercie le ciel tous les jours...Bien...Je reconnais que l’idée n’est pas déplaisante...Ces enfants ont l’air de s’amuser...Toutefois, tu aurais pu faire payer les promenades aux parents, renchérit-elle avec franchise.
-Je compte sur toi et Elysia pour mettre cette entreprise quand je serai de nouveau dans la Forêt Enchantée...Ou...Je me chargerai de me déplacer pour les grandes occasions si vous le désirez ! Lâchai-je s’en m’en rendre compte.
Pourquoi avais-je sorti cela ? C’était venu si naturellement ! J’observai rapidement mes sujets qui étaient en train de s’amuser...Et je me rendis compte que leur donner du bonheur n’était pas si déplaisant. Miss Parfaite me regarda soudain avec un visage détendu et lança alors un clin d’œil complice à Papa et Elysia avant de noter :
-Eh bien...Eh bien...Mais on dirait que mon cousin s’attelle enfin à son rôle de souverain...A la bonne heure !
Comprenant subitement que je m’étais fait avoir par une machination de mes proches, j’allais riposter avec morosité quand l’esprit de la Terre arriva enfin avec Yélana et tout l’attirail que j’avais demandé dans ma lettre. Intimant donc encore une fois à Tonton Hans de réclamer le silence, je m’écriai de plus en plus à l’aise :
-Chers habitants d’Arendelle ! Je vous parlais tout à l’heure de commerce ! Les produits qui seraient susceptibles de vous intéresser viennent d’arriver ! Et c’est la cheffe de la tribu en personne qui nous fait l’honneur de vous les présenter, alors approchez-vous d’elle si vous êtes intéressés !
Malgré son air rabougri, la fille d’Ylva arriva à maintenir le respect et s’avança donc avec des couvertures, des vêtements, des bijoux vernis et même une grande marmite, le tout fait à partir de morceaux de rennes. Non surpris, je remarquais bien vite qu’Oaken poussa tout le monde pour s’approprier les matériaux alors que Madame Coudrier s’évertuait à leur expliquer sa nécessité pour notre communauté. Je ris tout de suite en remarquant qu’elle usait beaucoup des mimiques de sa mère pour les convaincre, ce qui plut fortement à Rita.
Laissant donc les négociations se faire, je me retirai un peu à l’écart et observai les gens avec un sentiment de satisfaction.
-Alors...Ça valait la peine de te faire la morale ce matin, n’est-ce pas ? S’écria aussitôt mon jumeau en me donnant une grande tape dans le dos.
-Oui, déclarai-je toujours offensé, m’enfin...Tu pensais vraiment tout ce que tu as dit, non ?
-Hum...Peut-être, peut-être pas, reprit-il d’un air joueur, l’important c’est que Kirsten avait raison une fois de plus et qu’elle va nous le faire comprendre pendant des jours et des jours...
-Si cela te dérangeait vraiment tu lui filerais une râclée comme tu le faisais dans le temps, grinçai-je à nouveau jaloux qu’ils soient si proches.
-C’est vrai, rit-il, mais elle est bien plus intéressante maintenant...Rooo et puis viens, là !
Sans crier garde, il m’attrapa alors dans ses bras et me donna une forte étreinte en m’assassinant de grandes tapes amicales dans le dos. Puis il finit par me redire :
-Grâce à ton mariage et ton amour pour Sofia, je suis plus que jamais déterminé à récupérer Louise ! Kirsten avec Aslak...Et Rita avec Arnwald...Vous m’en donnez la force...Et l’envie !
Lui serrant violemment la main pour lui donner du courage, j’aperçus enfin Maman et Marraine revenir...Avec ma femme qui avait retrouvé un teint rosé. Soulagé, j’allais à leur rencontre et demandai :
-Est-ce que ça va mieux ?
Vive, ma mère lâcha bientôt le bras de ma tante et me flanqua une légère gifle sur la joue qui interrompit l’activité joviale de toute la communauté.
-Tatie Anna ! Lâcha immédiatement Kirsten scandalisée.
Incapable de comprendre sa réaction, je fus encore plus déboussolé, quand la seconde d’après, elle me fit un câlin et murmura d’une voix pleine d’émotions :
-Mon grand garçon...Mon très grand garçon...
Dépitée face à cet acte on ne peut plus familier, ma première cousine voulut alors rattraper le coup et improvisa à l’égard de la foule :
-Habitants ! Habitantes ! Vous...Vous avez eu l’immense honneur d’assister...A...A un nouveau rite...Celui du...Du passage de témoin royale...Comprenez...Le chef de famille transmet son autorité par une légère gifle au nouveau marié qui devient investit de l’autorité et la responsabilité dûe à son rang...S’il vous plaît ! Acclamons tous ensemble cette nouvelle tradition !
N'y ayant vu que du feu, les gens sifflèrent et applaudirent alors que ma mère continua de passer et repasser ses mains sur mon visage tout en éclatant en sanglots. Elle m’étreignit encore alors que je n’y comprenais toujours rien. Après une éternité, elle réussit enfin à faire redescendre ses émotions et s’essuya rapidement les yeux avant de reprendre pour tout le monde :
-Il est à présent temps de laisser nos jeunes mariés à leur voyage de noces !
Ouf ! Enfin ! Ce n’est pas trop tôt ! Pensai-je avec soulagement. Jouant le jeu auprès du journaliste pour une dernière photographie, j’affichai un visage plus royal tandis que ma femme fit sa meilleure pause avec un éventail ce qui ravit Kirsten. Laissant ensuite mes parents continuaient les transactions entre Yélana et les commerçants, j’attelais rapidement Knut avant de recevoir une petite tape sur l’épaule. Me retournant, je tressaillis aussitôt de voir la première jumelle, si près de moi. Elle me regarda avec un sourire pincé avant de tendre la main et me dire :
-Bravo Cousin...Tu as réussi à ramener des bénéfices à l’échelle nationale...La prochaine fois nous travaillerons les échanges internationaux auprès des dignitaires...Mais ce n’est guère le moment de te déranger avec ça...Bonne lune de miel ! Enfin...Non ! Je n’ai pas fini ! Je ne te remercie pas...Par ta bévue je devrais me prendre un soufflet à mon tour lors de mes épousailles.
-Oh...Toutes mes excuses Kirsten...A dire vrai, je n’ai pas compris pourquoi Maman m’a mis une claque, avouai-je.
Soupirant un bon coup, elle reprit son allure majestueuse et me toisa mi-amusée, mi-méprisante :
-Pfff...Tu es définitivement trop stupide mon pauvre cousin...Bon...Inutile de m’attarder...Je n’aurais qu’à dire que ce rite est uniquement pour les garçons...Ainsi c’est Elysia qui héritera d’une gifle et non moi...Sur ce...Bon voyage !
Bloquant sa respiration, elle me déposa un baiser sur la joue comme conclusion tandis que Sofia et moi embarquâmes enfin dans le traineau qui nous emmènerait à Harmon. J’attendis qu’il n’y ait plus personne à l’horizon avant de prendre la main de ma femme et lui demandai :
-Tu es certaine que ta sieste t’as enlevé ton mal de tête ?! Non parce que...Parce que je m’apprête à ne pas te faire dormir de la nuit...Tu en as conscience, j’espère ?!
-Hum...Je suis ravie de l’entendre Monsieur Bjorgman ! Susurra-t-elle.
Tendre, elle réclama enfin mes lèvres dans un baiser plus prolongée et moins innocent que tous ceux que nous avions pu avoir dans la journée. Réchauffé de plaisir de la tête aux pieds, je lui pris délicatement le cou et persistai à jouer avec ses lèvres et sa langue pendant un temps indéterminé.
-Je t’aime ma Sofia...Dieu, que je t’aime ! Clamai-je sans retenu en me collant à elle encore et encore.
Amusée, elle me regarda alors avec gravité et se réhaussa avant de clamer :
-Je l’espère bien Pieter...Nous nous sommes dits oui...Et...
Elle ne termina pas sa phrase et me prit soudain ma main qu’elle glissa avec insistance sur son ventre avant de me regarder avec un grand sourire timide. Ne souhaitant pas la froisser, je renchéris avec impatience :
-Oui...Et quoi ?
-N’as-tu pas deviné ? Me lança-t-elle dépassée, si j’étais si mal aujourd’hui...Et depuis quelques jours en réalité...Bref...Tous ces symptômes...C’est...C’est parce que j’attends...Un bébé...
-PARDON ?! M’étranglai-je, quand tu dis bébé...Tu veux dire bébé comme un vrai bébé ?!
Décidément, cette journée allait de surprise en surprise...Tout se bouscula immédiatement dans mon esprit. Nous avions à peine dix-sept ans tous les deux...Cela me terrifiait...Je n’étais pas capable de m’occuper de moi-même...Je ne saurais certainement pas m’y prendre avec un être aussi petit...J’étais le roi des crétins ! Pourquoi n’avais-je pas fait attention durant nos rapports ?! La réponse était évidente...J’aimais me finir en elle et l’entendre s’abandonner complètement à l’estocade finale...Mince...Comment nos proches allaient apprendre la nouvelle ?! Plus jamais je ne me présenterai face à mes parents et beaux-parents...Oui, je comptais avoir des enfants mais pas avant trois ans...Que nous soyons plus matures...Et que personne ne comprenne que nous avions fauté avant le mariage !
Sentant que je ne réagissais pas à la nouvelle, ma bienaimée s’inquiéta soudain et m’interrogea :
-Tu...Tu n’as pas l’air content ? Pourtant c’est une grande nouvelle pour Arendelle ! Un nouvel héritier ! Ou plutôt devrai-je dire...Une nouvelle héritière ! La princesse Anna est formelle ! C’est une petite fille...Bon pour tout t’avouer je savais déjà que j’étais enceinte parce que j’avais demandé à Helga en début de semaine...Bon...Elle m’avait assuré que c’était un garçon...Pour ce détail, je fais plus confiance à ta mère...Enfin...Bref...La nouvelle ne t’emplit pas de joie visiblement...
Comprenant enfin la claque justifiée de Maman, je bafouillai alors :
-Quoi ? Euh...Si, si évidemment...Ce...C’est juste que...Ton père va me tuer...C’est tout !
-Je ne vois pas pourquoi ! Nous sommes mariés ! Rétorqua-t-elle en me faisant ses yeux de biche.
Charmant mon esprit encore embrumée, elle usa bientôt de son pouvoir ensorcelant et ajouta tout en décachetant son col de robe :
-D’ailleurs monsieur Bjorgman... Ce serait plutôt une bonne chose si tu commençais ton devoir matrimonial dès maintenant !
Le temps que je comprenne où elle voulait en venir, je la vis se déshabiller avec ardeur aux yeux du paysage et se cachait dans les couvertures du coffre arrière. Laissant Knut gérer cadence, je ne mis pas longtemps à la rejoindre et cherchai le chemin de son corps avec passion pour une nouvelle union.
-Oh Pieter...C’est parfait...Susurra-t-elle.
Oh que oui ça l’était...Nos corps emmêlés en ciseau, raclant les planches du moyen de transport alors que mon meilleur ami à quatre pattes faisait tout pour éviter les nids de poules, la vue exposée sur ses seins lisses si proches de ma bouche...La sienne qui s’évertuait à faire des vocalises des plus sulfureuses pendant qu’elle s’accrochait avec force à mes cheveux lâchés et mon cou...Le temps se suspendit immédiatement et nous reprîmes à peine nos esprits qu’il fallut se rhabiller en vitesse car nous arrivâmes aux abords de la ville d’Harmon.
Calme et nichée à flanc de collines, elle offrait un point de vue spectaculaire sur la mer. Retournant à l’avant, nous trouvâmes facilement la fin du chemin et arrivâmes bientôt dans une bâtisse qui puait le poisson près du port.
-Bien...Ce n’est pas le coin le plus attrayant...Mais j’espère que cela te conviendra tout de même ! Clamai-je.
-Cela ira amplement, murmura-t-elle en se raccrochant à mon bras.
Nous lançant soudain un regard de malice, nous nous comprîmes immédiatement et rentrâmes dans la maison dans de longues embrassades qui nous menèrent jusqu’à la chambre basique mais intime.
-Hum...J’ai encore envie de toi...Sofia Westergaard, d’Arendelle, Bjorgman...Chuchotai-je avec passion.
-J’espère bien, dit-elle conquise.
Commençant donc à la faire basculer sur le lit pour un deuxième tour, je caressai déjà ses fesses douces avec force quand nous entendîmes soudain deux raclements de gorge.
-Tu crois vraiment qu’il a besoin de nous Yohan ? Ils ont l’air d’être sur la bonne voie...
-On est jamais trop prudent Camille...Même si je crois que je vais vomir...
-PAPA !? MAMAN ?! Cria immédiatement Sofia alors que je dévisageai mes beaux-parents avec interrogation, on peut savoir ce que vous faîtes en plein milieu de notre chambre ?! Et avec une des paires de jumelles de Madame Nordlys en plus !
Bien que rouge, ma belle-mère s’écria alors :
-Oh ce n’est rien ! Ne faites pas attention à nous ! Nous ne sommes que de passage, on veut juste s’assurer que tout se passera bien parce qu’il paraît que Pieter a un peu de mal à gérer ses émotions...Sexuellement...Mais je vous en prie, continuez !
-Juste Pieter, tu feras attention de bien lui mettre ton...Enfin...Ta...Mentule...Doucement parce que la première fois...Ce...Ce n’est pas très agréable pour madame...Renchérit Yohan dans un profond malaise, euh...Ote-moi d’un doute...Tu sais bien où il faut la mettre si vous souhaitez avoir des enfants ?!
-Je...Euh...Bafouillai-je dans un égarement total.
-MAIS NE LEUR REPONDS PAS ! PAPA ! MAMAN ! SORTEZ DE LA CHAMBRE ! TOUT DE SUITE ! NON MAIS JE RÊVE ! EMMA NE M’AVAIT PAS DIT QUE NOUS AURIONS LE DROIT A CE TRAITEMENT ! Hurla derechef Sofia dont le visage était si rouge qu’on l’aurait dit sur le point d’exploser.
Sans être ébranlés mes beaux-parents reprirent alors :
-Oh mais c’est parce que ta sœur et Kaspian n’en ont pas eu besoin ! N’as-tu donc pas compris ce que nous venons de te dire ma chérie ?! C’est pour ton bien ! Crois-nous...On va juste observer sans faire de bruits et si on voit que ton mari est inefficace, on lui donnera des petites astuces !
-Ce...C’est gentil à vous...Mais euh...Je...Nous...Nous n’en avons pas vraiment besoin, bredouillai-je, je...Euh...Papa m’a tout expliqué et...
-Et il n’est pas mais pas du tout incompétent en la matière ! Cria-t-elle à nouveau, je sais pas qui vous a raconté de telles bêtises mais vous vous êtes faits piéger ! Maintenant laissez-nous ! De toute façon, il ne se passera rien tant que vous resterez dans cette pièce !
-Ô voyons ma Sofia ! Tu ne peux pas juger des compétences de ton homme...Tant...Tant que tu n’as pas essayer...L’amour t’aveugle et nous le comprenons...Renchérit sa mère.
N’en pouvant plus, je ne lui laissais pas l’opportunité de finir sa phrase et la coupai violemment :
-...C’est pour ça que nous n’avons pas attendu le mariage pour parfaire notre expérience charnelle ! Nous...Nous avons commencé le soir-même de l’enterrement d’Ylva...C’était une de ses dernières volontés...
Bouches bées, ils me scrutèrent avec effarement. Je m’attendais à me prendre une autre gifle mais ils demandèrent bientôt à la place :
-Oh ? Et...Et vous avez réussi ?! Enfin...Tu...Tu as réussi Pieter ?! Non parce que Rita nous avait dit que le docteur t’avait diagnostiqué une maladie qui t’empêchait de...Enfin...De satisfaire les femmes et...
-Rita...Evidemment...Pesta tout de suite ma dulcinée, elle...Elle perd rien pour attendre ! A notre retour de ce séjour, je la pulvériserai...Pardon ou pas pardon ! Bon et pour faire plaisir à Kirsten, je suivrai bien sûr les principes de la monarchie !
-C’est peut-être un peu sévère ma chérie ! Rétorqua aussitôt Yohan, je suis certain qu’elle aussi, ne voulait que ton bonheur.
Ma femme éclata aussitôt de rire et répéta :
-Mon bonheur...Il est comblé ! Non seulement mon mari est très doué pour les activités au lit...Mais il a été tellement performant que nous serons parents si tout va bien d’ici l’année prochaine !
-C’est pas vrai ?! S’écrièrent immédiatement mes beaux-parents en bondissant de joie, Camille ! Sors la bouteille d’hydromel ! Vite !
De plus en plus décontenancés nous les regardâmes revenir avec une grosse bouteille d'alcool et je salivais déjà d'avance quand ma femme clama encore avec ravissement.:
-Euh...Pas pour moi ! Merci Papa ! Kirsten me l’a déconseillée car elle, avait compris, et Pieter est un merveilleux mari qui me soutient.
Eh mince...Ruminai-je intérieurement. Refusant la coupe à regrets, je bafouillai plutôt :
-Je...Euh...Oui...Très certainement...
-Bon bah on va trinquer pour vous ! conclut Yohan.
Ils s’en donnèrent à cœur joie avant de nous laisser enfin tranquille. Au vu de la journée, j'étais heureux que nous nous marions qu'une fois dans notre vie !
Pour la chanson...Bon c'est du point de vue d'une femme mais ça peut tellement marcher pour Pieter XD XD
Et pour les illustrations du chapitre, comme d'habitude, c'est par-là.
ANCIENNE TIMELINE...
-Alors ? Est-ce que notre marié est prêt ? Demanda Maman qui ne put s'empêcher de passer la tête par l'entrebâillement de la hutte.
-Ta ! Ta ! Ta ! Interdiction de tricher Anna chérie ! Les dames avec mademoiselle Westergaard et les messieurs avec notre fils ! Se moqua aussitôt Papa.
-Je suis sa mère ! J’ai un passe-droit ! Renchérit-elle en venant m’étreindre férocement.
Etouffé sous sa tendresse, je virai au rouge de confusion de savoir que j'étais le centre de l'attention. Comme Papa venait si bien de le préciser, Elysia, lui, Tonton Ryder...Bref tous les hommes de la maison s'étaient chargés de me parer du costume de mariage Northuldra que j'avais réussi à enfiler, bien que tremblant de nervosité. D'ici quelques minutes, Sofia deviendra ma femme...Enfin ! J'avais l'impression de l'espérer depuis une éternité maintenant...Depuis le temps où nous nous étions donnés notre tout premier baiser sur les Plages Grises, enfants, en réalité. Notre bâtisse en bois d’épicéas avait été fini la semaine dernière et se trouvait dans la zone ouest du campement Northuldra...Plus proche de la Clairière des rencontres... Pas trop loin des autres mais assez pour que nous ayons un peu d'intimité pour notre vie de jeune couple.
Oui...Tout était parfait...Enfin...Presque tout... Sentant mon frère très distant depuis quelques temps, je n'avais pas réussi à lui tirer les vers du nez. Jusqu'à présent je n'avais rien dit, estimant que lorsqu’il se sentirait assez en confiance, il viendrait m’en parler...Mais il ne l’avait pas fait et s’était muré dans un silence, faisant même tout pour le cacher...Je n’étais toutefois pas dupe et avait ressenti toute sa détresse. Et le voir si éteint à quelques minutes de l’union avec la femme de mes rêves, me révolta. N’en pouvant donc plus, je déclarai immédiatement à l'adresse des autres :
-Bien...Puisque je suis prêt, j’aimerais passer un dernier instant avec mon frère...Pourriez-vous nous laisser en privé, s'il vous plaît ?
Non surpris qu’il grommelle en premier lieu, je ne lâchai toutefois pas prise et ne le quittais pas des yeux alors que Maman déclara soudain d’une voix pimpante :
-Allez ! C’est la volonté du marié ! Appliquons-là ! Qui de mieux pour le rassurer que son jumeau après tout ! Ne vous éternisez pas trop non plus !
Nous secouâmes immédiatement le chef et j’attendis avec impatience qu'ils aient tous passé la porte de la maison pour demander à mon jumeau :
-A voir ta tête, on dirait que tu t’apprêtes à te rendre à un enterrement plus qu’à un mariage...Alors...Qu'est-ce qu'il y a ?
Faisant sa tête de cochon comme il était très bien capable de la faire, il se leva et ronchonna d’un ton cassant :
-Inutile de perdre ton temps avec moi Pieter ! Tout va très bien, tu te fais des idées ! C’est ton côté sensible tout ça et c’est normal qu’il explose si près de la cérémonie !
Prêt à partir, je l’attrapai tout de suite par le bras et le rassis sans attendre avant de murmurer :
-Ne me prends pas pour un imbécile Elysia...Cela n’a rien à voir avec ma sensibilité...Oh que non...Tu vas me dire ce qui se passe maintenant...Tu peux cacher à qui tu veux quand cela ne va pas mais pas à moi...Je suis ta plus proche copie je te rappelle ! Alors...Tu n'es quand même pas jaloux de ma situation ?!
Soupirant un bon coup, il évita mon regard et finit par renchérir :
-Si tu tiens tellement à le savoir...Si...Un petit peu dans un sens... Tu as réussi à obtenir la femme que tu aimes...Alors que moi...
Sa phrase se suspendit soudain dans le vide et il rajouta très vite :
-Non ! Tu m’agaces ! Je n'ai pas envie de t'embêter avec ça... Pas aujourd’hui...C'est ton jour...
Rooo ce qu’il pouvait être énervant quand il contournait la situation ainsi ! Excédé par son comportement, je le pris alors entre quatre yeux mais répliquai d’une voix douce et docile :
-Justement...Je ne supporte pas de voir mon frère mal, un jour comme celui-là... Alors maintenant pour la dernière fois...Raconte-moi tout à la fin... Je suis capable de retarder mon mariage avec Sofia si tu n’es pas bien, tu en as conscience, j’espère ?! Pourquoi insinues-tu que tu es célibataire !? Je croyais que tout allait parfaitement bien avec Louise !?
Remarquant avec étonnement que la simple mention de sa fiancée lui fit avoir les larmes aux yeux, j'imaginais tout de suite le pire, aussi je fus heureux quand il se décida enfin à répondre :
-Bien...Bien...Puisque tu insistes...Voilà...Disons qu’à la suite d’un malentendu entre nous deux, elle a démissionné de la boulangerie Blodget et elle a quitté Arendelle...Elle est introuvable depuis...Je...J'ai suivi les conseils de Kirsten...J'ai essayé de la chercher mais c'est comme si elle n'avait jamais existé dans notre pays...
-Ah...Parce que Miss Parfaite est au courant avant moi ?! Je suis ravi de l’entendre ! Bougonnai-je déçu, à moins que ce soit passé la veille, je vois pas pourquoi je ne suis pas le premier à qui tu en as fait part ! Oh oui ! Tu aurais pu m'en parler avant elle ! Et puis si elle est si douée pour te prodiguer des conseils, pourquoi ne t'a-t-elle pas aidée dans tes recherches puisqu’elle est la spécialiste en tout !
-Ne t’en prends pas à Kirsten ! C’est pas elle la coupable c’est moi ! La défendit-il alors sous mes yeux médusés, elle a simplement dit que je devais faire mes preuves et elle a totalement raison ! D’ailleurs, elle est déjà bien gentille de vouloir m’aider sachant qu’elle a elle-même sa propre histoire d'amour qui lui fait défaut.
Quoi ?! Un être humain avait réussi à trouver dévotion aux yeux de notre cousine ?! Mes deux billes marron s’ouvrirent immédiatement comme des soucoupes. Pas croyable !Cette révélation était pas croyable ! Le monde était vraiment plein de surprises ! Restant sans voix pendant quelques secondes sous l’effet du choc, Elysia ne manqua pas de s'en apercevoir et me toisa soudain comme elle était capable de le faire.
-Alors, nous y sommes...On va pouvoir enfin toucher à ton problème... Répliqua-t-il bientôt sur un ton de reproche.
-Mon problème ? Répétai-je, mais non c’est toi qui...
-...Oui ton problème Pieter Bjorgman D’Arendelle ! Me coupa-t-il férocement, car si y en a bien un ici qui en a un, c’est toi ! Alors parlons-en ! Que tu te sentes plus Northuldra qu'Arendellien c'est une chose...Que tu aies totalement évincé les membres de ta famille avec qui tu as grandi, c'en est une autre ! On ne se voyait déjà plus depuis ta réussite de berger...Mais là, ce sera fini à partir de maintenant...
Son comportement me froissa aussitôt. Comprenant petit à petit le sens de ses accusations, je sentis ma gorge se serrer, et m’exclamai derechef :
-Non, là tu es injuste Elysia ! Je n’attends que ça de m’intéresser à toi ou aux jumelles mais on me fait bien comprendre que je ne suis qu’un crétin ! La preuve ! Je t'ai demandé à plusieurs reprises ce qui n'allait pas et c’est toi qui ne voulais pas me répondre !
-Oui les rares fois où nous nous sommes vus, c’est vrai ! Mais à quoi cela aurait-il servi de toute façon !? Renchérit-il de plus en plus méchamment, mon désaccord avec Louise remonte à un mois... Rappelle-moi combien de fois nous nous sommes parlés durant ce laps de temps?! Ah oui ! Ça me revient ! Trois à tout casser ! Et quand cela arrivait, je te laissais parler de Sofia et de tout ce que tu avais accompli dans la journée pour votre future vie de couple...Parce que je sentais que cela te faisait plaisir... Et je ne voulais pas gâcher cela...
Bien vexé, je restai de marbre alors qu'il continua :
-Voilà pourquoi je me sens plus proche de Kirsten à présent et que je lui confie les moindres de mes secrets, mes joies ou mes doutes...Alors oui, je suis totalement d’accord avec toi, c’est idiot sachant comment on se tapait dessus étant petits...Mais je t'assure qu'aujourd'hui, c'est elle ma véritable confidente...D'ailleurs, elle au moins quand elle retrouve sa moitié...Elle est réellement heureuse...
De plus en plus terrifié par ses admonestations, je repensais aussitôt aux gloussements que ces deux idiotes avaient produit plus tôt dans la matinée.
-Ceux...Ceux sont des filles...Leur rôle...Ce...C'est d'être collées, l'une à l'autre ! Bredouillai-je avec confusion.
-Non ! Ceux sont juste des sœurs ! Jumelles comme nous le sommes...Mais elles pourraient être séparées à plus de dix mille kilomètres, elles sont comme Tatie Elsa et Maman ! Elles ne s'oublient pas et continuent de communiquer entre elles ! Maugréa-t-il.
Blanchissant encore, je tentais de ne pas pleurer et ne réagis pas cette fois tandis qu’il se leva avant de revenir vers moi avec un cadeau emballé. Houspillant l’objet avec méfiance, je ne le pris pas tout de suite et il me marmonna à nouveau :
-Tiens...J'avais prévu de t'offrir ça après la cérémonie...Mais je me dis qu'il vaut mieux maintenant, parce qu'après tu seras occupé...
M’attendant au pire à cause de la flagellation de ses paroles, j’ouvris bientôt le paquet avec fébrilité et y trouvais...Une photographie de nous deux, enfants...La même que celle qu'on avait dans notre chambre à Arendelle.
Poussant aussitôt un soupir de soulagement intérieur, je fus littéralement assassiné quand il ajouta bientôt avec moquerie :
-Je t’en ai fait une double ! Et je t'ai même marqué nos deux noms au dos du cadre au cas où tu oublierais le mien !
Ce fut la phrase de trop. Virant au rouge, mes sentiments explosèrent soudain tous en même temps et je conclus d’une voix nasillarde :
-Bravo Elysia Bjorgman d’Arendelle ! Kirsten t’a bien appris à être un prince ! Le prince des crétins !
Balançant son présent avec violence, je sortis ensuite de la hutte sans plus lui adresser la parole. Mon cœur battait à tout rompre. Il me savait sensible...Je voulais juste l'aider ! Pourquoi me faire un coup aussi bas alors que j'étais sur le point de dire "oui" à ma bienaimée?!
Tentant de ralentir mes larmes, je croisais soudain les regards de tous les adultes qui s’étaient arrêtés de parler en m’apercevant. Face à ma tête de cadavre, Yohan renchérit alors :
-Ah ! Notre marié est nerveux ! C'est bon signe ! Ne t'en fais pas mon garçon ! Si tu as besoin d’un coup de pouce, ta belle-mère et moi sommes là ! N'est-ce pas Camille ?
-Oui évidemment ! S’exclama-t-elle toute heureuse, je crois que c’est l’heure de nous rendre au mariage, d’ailleurs !
Elle acquiesça tout sourire alors que j'aurais aimé leur dire que je n'avais besoin que d'un réconfort dans l'instant : Celui du corps de leur fille dans le mien. Sentant mon trouble, Maman vint me masser les épaules. Sa démarche maternelle me calma tout de suite tandis qu'elle se tourna vers Gaga avant de lui dire :
-Tu prendras bien soin de ton frère, hein ?
-Pour la cent-cinquantième fois...Oui Maman ! Promis...Il devra s’assumer tout seul aussi au fils des mois ! Ah ! C’est sûr ! Tu te faisais moins de sang d’encre quand c’était moi...Rumina-t-elle.
-Oh ! Mais ne sois pas jalouse Maman...Mamie Na, elle vous aime tous les deux...Et puis moi aussi, je me chargerai de lui ! S’enquit aussitôt ma filleule qui tourna dans sa belle robe de demoiselle d'honneur.
Sans attendre, elle alla lui faire un câlin et me prit ensuite le bras pour que nous nous rendions enfin dans la Clairière des mariages. Sofia avait beau être la plus belle des femme dans sa tenue Northuldra couleur fauve...Les gens en plein dans ce moment...Gaga et Maman bien unies pour allumer nos coupoles...Je ne suivis absolument rien de la cérémonie, trop préoccupé par tout ce que mon frère avait pu me dire. Blessé, mon amour propre en avait pris un sacré coup... Alors c'était vraiment comme ça que j'allais commencer ma vie maritale ? Fâché et loin de lui ?! Oui Pieter ! Il t'as dit tout ce qu'il avait sur le cœur ! Donc maintenant tu te consacreras entièrement à ta femme et tes futurs enfants ! C'est tout ! Me convainquis-je, essayant enfin d'être plus attentif, le temps que nous échangions nos alliances.
-Sofia Westergaard ! Pieter Bjorgman d'Arendelle ! Les dieux vous ont unis par le lien sacré du mariage ! Conclut Maman, emportez et déposez dès à présent, votre feu du foyer dans votre maison pour qu'ils vous promettent joie et prospérité ! Vous pouvez vous embrasser !
Je scrutais enfin ma nouvelle épouse avec plus d'attention et joignis rapidement ma bouche à la sienne bien que j'aurais aimé savourer sa langue... Nous oubliâmes ainsi les autres pendant quelques secondes et je me focalisais uniquement sur elle, passant mes mains par dessous ses cheveux pour lui soutenir les épaules. Puis nous nous regardâmes longuement avec amour et un détail auquel je n'avais pas fait gaffe jusqu'à maintenant, me frappa...Qu'est-ce qu'elle était pâle !
Inquiet, je lui chuchotais alors :
-Ma chérie, est-ce que tout va bien ?
Ses beaux yeux noisettes me gratifièrent tout de suite d’un air espiègle tandis qu’elle m’avoua en m’offrant le plus beau des sourires :
-Oui, oui, c'est juste un petit mal de tête qui ne passe pas...Je n'ai pas beaucoup dormi tellement j'étais excitée.
Rassurée, je lui donnai un autre baiser sur le front et nous nous tournâmes ensuite vers la foule qui attendait avec impatience que nous allions déverser les cendres de nos coupoles dans l’âtre de notre hutte. Ignorant toujours mon frère, je pris bientôt la main de Sofia et nous ouvrîmes la marche avant d’être suivis par la foule.
Prête à entrer dans notre nouvelle maison, je la stoppai avant et clamai :
-Attends ! Tu oublies la tradition !
Amusée, elle se laissa alors porter dans mes bras et nous franchîmes enfin le pas de la porte ensemble.
-Redépose-moi à présent Pieter ! Ça me relance ! Répliqua-t-elle bientôt en ayant à nouveau blanchi.
-Excuse-moi, murmurai-je.
M’en fichant soudain de jeter nos braises, je laissais nos parents le faire pendant que je touchais à nouveau son front pour vérifier qu’elle n’avait pas de fièvre.
-Tu es certaine qu’il faut qu’on fasse la lune de miel ? Demandai-je aussitôt, si tu n’es pas bien, nous pouvons la reoporter à plus tard ! Ta santé est plus importante et notre hutte est opérationnelle !
-Oui...Oui...Ne t’en fais pas...Je te dis que ça va...Ce...Cela va passer...Et ne nous arrêtera pas, minauda-t-elle à mon oreille.
-Ça, non alors, susurrai-je alors que ma virilité s’éveilla à cette simple pensée.
Nous allions enfin être tous les deux. Avoir un peu d’intimité. Ne plus être obligés de nous cacher pour nous retrouver intimement. C’était le paradis ! Plus pressé que jamais en réalisant tout cela, je lui pris fermement la main et me dépêchai de dire aux parents :
-Bien ! Et si nous allions au buffet, à présent ?
-Oui mais après nous partons pour Arendelle ! Je te rappelle que le peuple t’attend en votre honneur ! Clama immédiatement Maman.
-A Arendelle ?! Répétai-je dans un étranglement.
Un vague souvenir du mariage d’Helga et Léon et de surcroît celui d’Emma et Kaspian me revint alors en mémoire et je m’en voulus de ne pas avoir pensé plutôt que nous aurions le droit au même traitement.
-Vous êtes certaine que c’est une bonne idée princesse Anna ? Demanda aussitôt Sofia.
Se tournant immédiatement vers Yohan et Camille pour avoir leur approbation, elle les regarda affolée tandis que mon beau-père renchérit en éclatant de rire :
-Oh ! Ne fais donc pas cette tête-là ma chérie ! Les Arendellien seront très compatissants !
-Bien...Si tu le dis Papa, déclara-t-elle en retrouvant légèrement des couleurs.
Ne pouvant résister, je lui volais aussitôt un autre baiser dans le cou pour la rassurer et nous repartîmes en direction de la Plaine des Monolithes où nous attendait le reste de la fête. L’ambiance fut conforme à la suite des noces avec les rires, la joie et les danses habituelles, à l’exception près que nous nous en étions tenus à nos convictions en ne mettant que des boissons sobres.
-A Sofia et Pieter ! Clama encore Papa au moment du dessert.
-Oui ! A Sofia et Pieter ! Reprit la foule qui nous applaudit à plusieurs reprises.
Enfin heureux, je ne quittai pas ma bienaimée de l’après-midi, étant prévenant à son égard car ses vertiges ne passaient pas. Nous allâmes donc nous assoir un peu plus loin sur un rocher après avoir pris soin d’aller voir chaque membre de la communauté et je la laissai poser sa tête sur mon épaule pour qu’elle se repose un peu. Quelle ne fut pas notre surprise, de voir arriver...Rita qui se mit alors à bafouiller :
-Je...Euh...Sofia...Je...J’ai vu que tu n’allais pas bien...Alors je me suis permise...D’en informer Béata...Et elle m’a donné ceci...Elle a dit que cela devrait passer si tu l’appliques sur tes tempes...
Etrangement discrète depuis le début de la cérémonie...Et même depuis tout le temps où elle avait demeuré dans la Forêt Enchantée pour parfaire sa peine d’avoir copulé hors mariage, j’étais forcé de constater qu’elle avait changé et fourni des efforts. La regardant tout de même avec scepticisme, je laissais ma femme prendre la pommade qu’elle lui tendit.
-Merci beaucoup, la toisa-t-elle tout en s’agrippant à moi avec force.
Dans un silence profond, nous attendîmes ensuite qu’elle s’en aille mais, toujours gênée elle nous déclara à la place :
-Vous savez...Cela me fait vraiment plaisir pour vous deux...Sincèrement...Je suis très heureuse que vous ayez trouvé le bonheur...Pardon pour tout ce que j’ai pu vous dire ou faire de mal dans le passé...Surtout à toi, Pieter...Bien...Je vous laisse à présent...Encore bravo !
Surpris par la transparence de sa voix, Sofia et moi nous concertâmes rapidement du regard et elle hocha légèrement la tête avant que je ne l’interpelle à nouveau :
-Rita ! Attends !
Se retournant brièvement, elle nous regarda tour à tour avec étonnement tandis que je lui tendis ma main avant de dire avec timidité :
-Je...J’accepte tes excuses...Tu...Tu as l’air d’être une meilleure personne...Continue sur cette voie...Et le prince Arnwald n’en sera que le plus heureux des maris !
Ses joues rosirent immédiatement mais elle se contenta d’acquiescer avant de murmurer avec un sourire naissant :
-Merci Pieter...Merci beaucoup.
Décidant donc de repartir sur des bonnes bases, elle comme moi nous serrâmes nos mains sous l’œil fier de ma chérie qui ne fit aucune remarque, se contentant de se masser le crâne avec le remède, donné plus tôt. Elle eut à peine le temps de le refermer et le mettre dans sa poche que Kirsten arriva à son tour de son pas altier. Très digne elle nous fit nous lever et clama avec pragmatisme :
-Chère cousine...Cher cousin...Mes félicitations pour votre union ! Ne perdez pas de vue que même si vous n’êtes que de simples habitants de la Forêt Enchantée, il est de votre devoir de perpétuer des descendants pour la couronne d’Arendelle et celle des îles du Sud !
Se penchant vers nous, elle nous embrassa solennellement nos quatre joues puis continua uniquement à l’adresse de ma femme :
-De ce fait, Sofia, il est temps d’aller te préparer pour ta venue dans le somptueux royaume de ton mari ! La réception à laquelle tu es conviée tout à l’heure mérite quelques cours de protocole en express...C’est pourquoi dans ma grande générosité, je te propose d’être ta professeure...Il va de soi qu’il va falloir travailler le maintien et le langage pour montrer que tu es supérieure à eux...Oui, c’est cela qui est primordial ! Rita...Viens...Nous aurons besoin de toi pour aider à passer la robe et la pouponner !
-Tout de suite Kiki ! Clama-t-elle en lui emboîtant le pas.
-Rita...Pas de familiarité...Nous sommes constamment en représentation royale ! Reprit-elle, montre donc l’exemple.
-Oh...Pardon...Oui princesse Kirsten ! Gloussa-t-elle en mettant la main devant sa bouche.
Soudain paniquée, ma bienaimée me fit une dernière étreinte avant de partir encadrée de nos deux cousines. À présent seul, ma rancœur à l'égard d'Elysia fut plus forte. Je ne savais même pas où cet idiot était parti... Toujours blessé par ce qu'il avait pu me dire, je ne cherchais même pas à le trouver et filer plutôt me réfugier dans l'enclos des Coudriers avec Knut et Sven. Mon apaisement fut immédiat et je passai plus d'une demi-heure à discuter avec mon frère cervidé.
-Oh si ! Je t'assure que t'es beau comme ça ! Hum...Bon c'est vrai qu'un nœud papillon orange plutôt que vert aurait été plus concordant avec mes cheveux...Mais Papa a fait au mieux avec ce qu'il lui restait...
-Tout à fait mon fils ! Clama soudain ce dernier que je n'avais pas entendu arriver.
Sursautant avec force, je le dévisageai aussitôt tandis qu'il plaisanta :
-Ta mère, ta tante et ta grand-mère sont parties faire un petit tour à Ahtohallan pour digérer le buffet...Bref...Elles m'ont envoyé te parler de la nuit de noces... Je te pensais avec ton frère...
-Nous nous sommes disputés ce matin, maugréai-je succinctement.
-Oh ? Ce qui explique ceci, je suppose ? Reprit-il en me montrant le cadre cassé.
-Oui il m'accuse de l'avoir abandonné...Grommelai-je.
Comprenant ma détresse, Papa vint s'assoir à mes côtés et m'invita à mettre des vêtements Arendellien tout en reprenant :
-Laisse-moi te dire une chose ma fripouille...S'il t'en veut autant c'est parce qu'il t'aime...Et crois-moi même si vous vous être pris la tête, vous aurez toujours plus d'affinités que j'en aurais jamais avec mon frère et ma sœur...
-Tonton Ryder et Tatie Honeymaren ? Ah bon pourquoi ?
-Parce que je n'ai pas grandi avec eux...Qu'ils ont été élevés ensemble dans la coutume Northuldra alors que j'ai été très tôt Arendellien...Quand nous nous sommes retrouvés, nous avons eu des relations cordiales mais nous n'avons jamais eu de liens aussi fort que toi et ton Elysia...Donc s'il te plaît...Pour l'amour que vous portez tous les deux à votre mère...Pour ta dernière veillée en tant que membre de la famille royale...Ne gâche pas tout et réconciliez-vous... Vous aurez besoin l'un de l'autre même à distance pour vous serrer les coudes toute votre vie, donc autant ne pas s'embrouiller pour des broutilles !
-Mais euh...Il...Il m'a dit des choses méchantes ! Boudai-je.
-Nous les avons tous entendus...Nous n'étions pas très loin de la hutte et vos voix portent, et...Je suis au regret de te dire qu'il n'avait pas complètement tort dans ses propos...
-Alors toi aussi tu penses que je n'en ai rien à faire de vous et d'Arendelle ?! Ronchonnai-je déçu.
-C'est ce que tu reflètes et ce que tu as toujours reflété, Pieter, rien de plus, déclara-t-il.
-C'est vous qui m'avez déterminé ainsi ! Me révoltai-je, oui c'est vous qui dès ma plus tendre enfance m'avez dit "il faut que tu sois berger, là-bas !" Je n'ai rien demandé et maintenant vous venez me le reprocher ?! Quelle hypocrisie !
Fulminant intérieurement, j’ajoutais encore :
-De toute manière, je ne vois pas pourquoi tout le monde polémique avec ça ! Les héritières d'Arendelle sont Kirsten et Rita ! Elysia et moi ne règnerons jamais...Je pensais entre autre que c'était pour cela que Maman et toi, nous aviez collé des métiers à chacun ! Et puis ne viens pas me parler d'abandonner ma nation ! Si y en a un qui l'a fait bien avant nous c'est Tonton Kaspian en se mariant avec Emma...Moi j'ai juste suivi son exemple ! Et avant lui, Mamie Dudu l'avait aussi fait ! Pourquoi de tous, c'est moi qui prends ?! Pourquoi aujourd'hui ?! Mince ! C'est censé être le plus beau jour de ma vie et vous me perturbez tous !
A bout de nerfs, je me frottai les poings tellement fort sur mon pantalon que je sentis mes cuisses commencer à saigner. Papa me laissa me calmer et rétorqua :
-Tu as presque raison mon fils... A la différence près que ton oncle, ta grand-mère ou même ta sœur ont déjà fait des apparitions en publics...Seuls...Toi ce n'est jamais arrivé...C'est très simple si on demande aux gens de se mémorer une action du prince Pieter, ils sont incapables de répondre !
La remarque me blessa encore une fois et je m’emportais tout de suite :
-Ah ! Vous voulez que je fasse quelque chose pour Arendelle ?! Très bien ! Vous n’allez pas être déçus ! Et vous verrez que je l'aime quand même malgré tout ce que vous avez pu dire !
Papa me lança aussitôt un regard bienveillant alors que je regrettais immédiatement mon engagement...Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire pour briller par rapport aux autres?!
Alors que tout se bouscula dans mon esprit, je souhaitais dès à présent retrouver ma femme, aussi je me levais d'un bond mais il m’arrêta à nouveau :
-Attends...Je ne t'ai pas parlé de la nuit de noces...
-Je crois que je n'aurais pas besoin d'avoir de précision ! Merci, c'est gentil ! Commentai-je, je...Je saurais me débrouiller seul.
-Ah bon ? Tu es sûr ? Comme c'est la première fois...Tu...Tu sais ce qu'il faut faire ? Sûr de sûr ? Il faut que tu sois doux avec elle, à son écoute...Et si elle ne veut pas...Tu ne la forces pas, c'est compris ? Essaya-t-il quand même en se tenant violemment la nuque.
-Ne t'en fais pas Papa, je sais tout ça ! Renchéris-je tout aussi gêné que lui, à vrai dire, je ne m'inquiète pas trop de la notion de consentement avec Sofia.
-Ce n'est pas faux, rit-il en m'ébouriffant les cheveux, bon dans ce cas...Il est temps pour nous de rejoindre les autres.
Repartant donc en direction du village, nous fûmes accueillis par le reste de la communauté et Yélana nous souhaita un bon voyage avant que mon souffle se coupe à la vue de ma femme. Telle une fée, elle apparut parée d’une des robes de bal de Kirsten. Je fondis immédiatement...Dieu qu’elle était déjà magnifique en temps normal mais ce vêtement la ramenait réellement à l’allure d’une princesse...Ma princesse. Estomaqué, je déglutis péniblement et elle éclata d’un rire gêné avant de reprendre :
-N’en fais pas trop Pieter...
-Jamais pour toi ma chérie, murmurai-je en essayant de l’étreindre passionnément au milieu des rubans et autres froufrous.
Ne pouvant en profiter trop longtemps, nous partîmes ensuite dans la main d’un géant pour pouvoir arriver plus vite dans l’autre partie de la contrée. Je ne quittai pas Sofia des yeux de tout le trajet. N'osant bouger, elle n'ouvrit pas la bouche et se colla à moi alors que je la trouvais toujours à moitié malade.
-Ça ne s’arrange pas ? Finis-je par lui murmurer avec désolation.
-Si...La menthe poivrée donnée par Rita me fait un peu effet mais maintenant c'est mon ventre qui me tire à nouveau, rouspéta-t-elle.
Elle eut soudain un drôle d’air comme si elle me cachait un secret mais je préférais ne pas l’embêter, craignant de recevoir un reproche de sa part aussi. La trouvant tellement craquante, je décidais sans attendre de la ramener contre moi et nous ne bougeâmes plus le temps que notre esprit de la Terre finisse de martyriser le sol.
Après une éternité nous aperçûmes enfin les tours du château d'Arendelle et je n'en fus que plus comblé.
-Tu vas pouvoir te reposer un peu, ma chérie ! Lui intimai-je alors.
-Ah non, Pieter ! Désolée de te contredire mais vous avez la tournée en calèche dans la ville maintenant ! Nous sommes piles à l’heure ! Clama Maman surexcitée, tu vas voir ! Quelque chose me dit que notre surprise à ton père et moi va vous plaire !
-Chut Anna ! Tiens ta langue ! Reprit ce dernier amusé.
J'eus du mal à encaisser la nouvelle, pensant tellement que nous aurions enfin un peu de temps pour nous...En réalité, cela faisait des mois que je m'étais trompé naïvement, croyant avec amertume que le jour du mariage était là pour que les mariés puissent en profiter...Aussi ce fut dans un état second que Sofia et moi montâmes dans un beau char décoré de taffetas blanc pour nous montrer à tous les habitants. Heureusement, Arendelle, n’était pas bien grande et nous n’eûmes pas trop à souffrir avant d’arriver bientôt devant la boulangerie des frères Gaufres.
-Majestés ! Quel plaisir et quel honneur de vous voir ! Déclara soudain le plus vieux des deux boulangers de l’entreprise familiale, votre surprise vous attend sous cette couverture !
Ma femme me lança tout de suite un coup d’œil intrigué et j’haussai les épaules en affichant un sourire crispé au photographe qui attendait d’immortaliser l’instant pour le journal. Une fois le flash parti, le pâtissier enleva enfin le drap et reprit :
-Prince Pieter...Princesse Sofia...Permettez-moi de vous présenter...Le plus grand renne en gaufre de tous les temps !
L’odeur de pâte fraîche activa tout de suite mes papilles et je clamais avec le plus de noblesse possible :
-Euh...Merci beaucoup pour...Pour cette touchante attention même si je doute que cette pâtisserie fera long feu !
Joyeux, les gens éclatèrent tous de rire alors que je ne comprenais pas ce que j’avais dit de drôle... Et puis qu’est-ce qu’ils avaient à tous nous regarder comme des bêtes de foire ?! J’avais horreur de ça ! Cherchant avec désespoir du soutien du côté de ma bienaimée, je fus surpris de la voir avoir un haut le cœur alors que le boulanger découpa les cornes gaufrées de l’animal pour nous les faire goûter. N’osant refuser, elle la mordilla à peine alors que j’engloutis le mien à m’en lécher les babines. Puis elle attendit que l’attention soit moins sur nous pour pouvoir me le refiler. Je le mangeais sans peine alors qu’elle eut un autre hoquet nauséeux.
-Bon cette fois ça suffit...Princesse ou pas princesse, tu vas me faire le plaisir d’aller te reposer, ordonnai-je à son oreille.
-Mais non Pieter...C’est rien je t’assure, minauda-t-elle gênée, je ne voudrais pas froisser le déguisement dont Kirsten et Rita m’ont affublé.
-Alors ça, c’est le dernier des détails dont tu as à te préoccuper, tu m’entends ?! La grondai-je.
Ne lui laissant pas le choix, je fis rapidement un petit signe à Papa et Maman afin de leur exposer la situation.
-Sofia ne se sent pas bien, je vais finir la tournée tout seul ! Réussis-je à dire bien que l’idée ne me plaisait pas du tout.
-Hum...Echec de la leçon « Ne pas montrer ses états d’âme »...Pfff, c’est bien dommage...C’était médiocre mais ça allait jusqu’à maintenant ! Renchérit immédiatement Miss Parfaite.
-Oui bah tu ne vas pas nous enquiquiner ! Il n’y a que toi qui est prête à rester debout avec une forte fièvre ! grommelai-je.
-Il est vrai... Inutile de te mettre en chien de garde après moi ! Je ne voudrais surtout pas que tu nous fasses une scène devant le peuple qui n’est guère qu’à quelques pas...Ressaisis-toi cousin ! Me sermonna-t-elle d’une voix froide.
Sentant que la tension était en train de grimper, Maman et Marraine préconisèrent aussitôt :
-Nous allons l’accompagner ! Elsa va se charger de lui mettre de la glace sur le front, pendant ce temps-là, Pieter, improvise... Dépêche-toi ! Il ne faut pas que les sujets se lassent ! Allez !
Improviser ?! Mais...Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire ?! Être proche des gens, d’accord, ça s’était dans mes capacités ! Maintenant les guider c’était autre chose ?! Repensant soudain à mon troupeau de rennes où j’adorais me réfugier quand je n’étais pas à l’aise, une idée germa rapidement dans mon esprit et j’intimai alors à Oncle Hans :
-Pourrais-tu occuper la foule quelques minutes ?! J’ai un message à envoyer !
-Bien...Comme tu voudras Pieter ! Répliqua-t-il sous les yeux intrigués de ses filles.
-Réactif tout de même...C’est un point à valoriser, reprit Kirsten avec un petit rictus aux lèvres.
Trouvant rapidement de quoi écrire, je rédigeais ma lettre à l’adresse de la cheffe Coudrier et appelais ensuite Courant d’Air. Puis je pris sur moi et me confrontai aux gens avant de déclarer :
-Chers peuple d’Arendelle ! Je vous invite à me suivre pour la suite de la réception qui se déroulera dans la Plaine qui marque l’entrée de notre beau royaume ! Allons-y tous ensemble !
Bien que cela bouscula un peu ce qu’ils avaient prévu, ils n’osèrent pas s’opposer à ma requête et nous entreprîmes une marche unie qui dura un quart d’heure.
-Papa...Je vais avoir besoin de Sven, Knut et Oskar ! Clamai-je encore.
-Pourrais-je savoir ce que tu as en tête mon fils ? Demanda-t-il immédiatement.
-Tu vas voir ! Renchéris-je d’une voix mystérieuse, tout ce que je peux te dire c’est que ça a un rapport avec les cervidés !
La première jumelle ne manqua pas de l’entendre et afficha bientôt un visage outré avant de murmurer à sa sœur :
-Ma foi...Après le savoir faire du débiteur de glace voici celui du berger des rennes vaillant et puant...
Ne l’écoutant pas, nous arrivâmes enfin dans la grande plaine rase où les habitants se tournèrent vers moi pour avoir plus d’explications. Bien que toujours introverti, je m’avançais alors au centre du grand cercle qu’ils avaient formé et m’écriai avec distinction :
-Cher peuple d’Arendelle ! Comme vous le savez, je suis berger pour la tribu des Northuldra, peu de vous connaissent les rennes car ils sont plus souvent utilisés par les débiteurs de glace ou les habitants de la Forêt du Soleil pour porter des charges lourdes... J’aimerais donc que nous profitions de ce moment tous ensemble pour que vous appreniez à les connaître et découvriez qu’ils sont aussi dociles que des chevaux ! Oh bien sûr ! Nous pourrions également y trouver un enjeu économique pour ceux qui le désirent ! Alors ? Qu’est-ce que vous en pensez ?
Bien que perplexe, la foule fut conciliante et j’invitai dans un premier temps les enfants à venir près de Sven, Knut et Oskar pour pouvoir les lustrer, les laver et les monter. Cela les amusa grandement et ils en redemandèrent en acclamant des « prince Pieter vous êtes le meilleur » qui me firent extrêmement plaisir. N’ayant pas peur de me salir les mains, je les aidais donc à monter et suivre un petit chemin improvisé jusqu’à revenir au point de départ.
-Tu aurais pu changer de vêtements ! Grinça soudain Kirsten en se pinçant le nez, une pièce en velours comme celle-là...Il faudra des mois pour lui enlever ton odeur pestilentielle !
-Qu’est-ce que ça peut bien te faire ?! Je ne vais plus vivre avec toi ! Me moquai-je gentiment.
-Et j’en remercie le ciel tous les jours...Bien...Je reconnais que l’idée n’est pas déplaisante...Ces enfants ont l’air de s’amuser...Toutefois, tu aurais pu faire payer les promenades aux parents, renchérit-elle avec franchise.
-Je compte sur toi et Elysia pour mettre cette entreprise quand je serai de nouveau dans la Forêt Enchantée...Ou...Je me chargerai de me déplacer pour les grandes occasions si vous le désirez ! Lâchai-je s’en m’en rendre compte.
Pourquoi avais-je sorti cela ? C’était venu si naturellement ! J’observai rapidement mes sujets qui étaient en train de s’amuser...Et je me rendis compte que leur donner du bonheur n’était pas si déplaisant. Miss Parfaite me regarda soudain avec un visage détendu et lança alors un clin d’œil complice à Papa et Elysia avant de noter :
-Eh bien...Eh bien...Mais on dirait que mon cousin s’attelle enfin à son rôle de souverain...A la bonne heure !
Comprenant subitement que je m’étais fait avoir par une machination de mes proches, j’allais riposter avec morosité quand l’esprit de la Terre arriva enfin avec Yélana et tout l’attirail que j’avais demandé dans ma lettre. Intimant donc encore une fois à Tonton Hans de réclamer le silence, je m’écriai de plus en plus à l’aise :
-Chers habitants d’Arendelle ! Je vous parlais tout à l’heure de commerce ! Les produits qui seraient susceptibles de vous intéresser viennent d’arriver ! Et c’est la cheffe de la tribu en personne qui nous fait l’honneur de vous les présenter, alors approchez-vous d’elle si vous êtes intéressés !
Malgré son air rabougri, la fille d’Ylva arriva à maintenir le respect et s’avança donc avec des couvertures, des vêtements, des bijoux vernis et même une grande marmite, le tout fait à partir de morceaux de rennes. Non surpris, je remarquais bien vite qu’Oaken poussa tout le monde pour s’approprier les matériaux alors que Madame Coudrier s’évertuait à leur expliquer sa nécessité pour notre communauté. Je ris tout de suite en remarquant qu’elle usait beaucoup des mimiques de sa mère pour les convaincre, ce qui plut fortement à Rita.
Laissant donc les négociations se faire, je me retirai un peu à l’écart et observai les gens avec un sentiment de satisfaction.
-Alors...Ça valait la peine de te faire la morale ce matin, n’est-ce pas ? S’écria aussitôt mon jumeau en me donnant une grande tape dans le dos.
-Oui, déclarai-je toujours offensé, m’enfin...Tu pensais vraiment tout ce que tu as dit, non ?
-Hum...Peut-être, peut-être pas, reprit-il d’un air joueur, l’important c’est que Kirsten avait raison une fois de plus et qu’elle va nous le faire comprendre pendant des jours et des jours...
-Si cela te dérangeait vraiment tu lui filerais une râclée comme tu le faisais dans le temps, grinçai-je à nouveau jaloux qu’ils soient si proches.
-C’est vrai, rit-il, mais elle est bien plus intéressante maintenant...Rooo et puis viens, là !
Sans crier garde, il m’attrapa alors dans ses bras et me donna une forte étreinte en m’assassinant de grandes tapes amicales dans le dos. Puis il finit par me redire :
-Grâce à ton mariage et ton amour pour Sofia, je suis plus que jamais déterminé à récupérer Louise ! Kirsten avec Aslak...Et Rita avec Arnwald...Vous m’en donnez la force...Et l’envie !
Lui serrant violemment la main pour lui donner du courage, j’aperçus enfin Maman et Marraine revenir...Avec ma femme qui avait retrouvé un teint rosé. Soulagé, j’allais à leur rencontre et demandai :
-Est-ce que ça va mieux ?
Vive, ma mère lâcha bientôt le bras de ma tante et me flanqua une légère gifle sur la joue qui interrompit l’activité joviale de toute la communauté.
-Tatie Anna ! Lâcha immédiatement Kirsten scandalisée.
Incapable de comprendre sa réaction, je fus encore plus déboussolé, quand la seconde d’après, elle me fit un câlin et murmura d’une voix pleine d’émotions :
-Mon grand garçon...Mon très grand garçon...
Dépitée face à cet acte on ne peut plus familier, ma première cousine voulut alors rattraper le coup et improvisa à l’égard de la foule :
-Habitants ! Habitantes ! Vous...Vous avez eu l’immense honneur d’assister...A...A un nouveau rite...Celui du...Du passage de témoin royale...Comprenez...Le chef de famille transmet son autorité par une légère gifle au nouveau marié qui devient investit de l’autorité et la responsabilité dûe à son rang...S’il vous plaît ! Acclamons tous ensemble cette nouvelle tradition !
N'y ayant vu que du feu, les gens sifflèrent et applaudirent alors que ma mère continua de passer et repasser ses mains sur mon visage tout en éclatant en sanglots. Elle m’étreignit encore alors que je n’y comprenais toujours rien. Après une éternité, elle réussit enfin à faire redescendre ses émotions et s’essuya rapidement les yeux avant de reprendre pour tout le monde :
-Il est à présent temps de laisser nos jeunes mariés à leur voyage de noces !
Ouf ! Enfin ! Ce n’est pas trop tôt ! Pensai-je avec soulagement. Jouant le jeu auprès du journaliste pour une dernière photographie, j’affichai un visage plus royal tandis que ma femme fit sa meilleure pause avec un éventail ce qui ravit Kirsten. Laissant ensuite mes parents continuaient les transactions entre Yélana et les commerçants, j’attelais rapidement Knut avant de recevoir une petite tape sur l’épaule. Me retournant, je tressaillis aussitôt de voir la première jumelle, si près de moi. Elle me regarda avec un sourire pincé avant de tendre la main et me dire :
-Bravo Cousin...Tu as réussi à ramener des bénéfices à l’échelle nationale...La prochaine fois nous travaillerons les échanges internationaux auprès des dignitaires...Mais ce n’est guère le moment de te déranger avec ça...Bonne lune de miel ! Enfin...Non ! Je n’ai pas fini ! Je ne te remercie pas...Par ta bévue je devrais me prendre un soufflet à mon tour lors de mes épousailles.
-Oh...Toutes mes excuses Kirsten...A dire vrai, je n’ai pas compris pourquoi Maman m’a mis une claque, avouai-je.
Soupirant un bon coup, elle reprit son allure majestueuse et me toisa mi-amusée, mi-méprisante :
-Pfff...Tu es définitivement trop stupide mon pauvre cousin...Bon...Inutile de m’attarder...Je n’aurais qu’à dire que ce rite est uniquement pour les garçons...Ainsi c’est Elysia qui héritera d’une gifle et non moi...Sur ce...Bon voyage !
Bloquant sa respiration, elle me déposa un baiser sur la joue comme conclusion tandis que Sofia et moi embarquâmes enfin dans le traineau qui nous emmènerait à Harmon. J’attendis qu’il n’y ait plus personne à l’horizon avant de prendre la main de ma femme et lui demandai :
-Tu es certaine que ta sieste t’as enlevé ton mal de tête ?! Non parce que...Parce que je m’apprête à ne pas te faire dormir de la nuit...Tu en as conscience, j’espère ?!
-Hum...Je suis ravie de l’entendre Monsieur Bjorgman ! Susurra-t-elle.
Tendre, elle réclama enfin mes lèvres dans un baiser plus prolongée et moins innocent que tous ceux que nous avions pu avoir dans la journée. Réchauffé de plaisir de la tête aux pieds, je lui pris délicatement le cou et persistai à jouer avec ses lèvres et sa langue pendant un temps indéterminé.
-Je t’aime ma Sofia...Dieu, que je t’aime ! Clamai-je sans retenu en me collant à elle encore et encore.
Amusée, elle me regarda alors avec gravité et se réhaussa avant de clamer :
-Je l’espère bien Pieter...Nous nous sommes dits oui...Et...
Elle ne termina pas sa phrase et me prit soudain ma main qu’elle glissa avec insistance sur son ventre avant de me regarder avec un grand sourire timide. Ne souhaitant pas la froisser, je renchéris avec impatience :
-Oui...Et quoi ?
-N’as-tu pas deviné ? Me lança-t-elle dépassée, si j’étais si mal aujourd’hui...Et depuis quelques jours en réalité...Bref...Tous ces symptômes...C’est...C’est parce que j’attends...Un bébé...
-PARDON ?! M’étranglai-je, quand tu dis bébé...Tu veux dire bébé comme un vrai bébé ?!
Décidément, cette journée allait de surprise en surprise...Tout se bouscula immédiatement dans mon esprit. Nous avions à peine dix-sept ans tous les deux...Cela me terrifiait...Je n’étais pas capable de m’occuper de moi-même...Je ne saurais certainement pas m’y prendre avec un être aussi petit...J’étais le roi des crétins ! Pourquoi n’avais-je pas fait attention durant nos rapports ?! La réponse était évidente...J’aimais me finir en elle et l’entendre s’abandonner complètement à l’estocade finale...Mince...Comment nos proches allaient apprendre la nouvelle ?! Plus jamais je ne me présenterai face à mes parents et beaux-parents...Oui, je comptais avoir des enfants mais pas avant trois ans...Que nous soyons plus matures...Et que personne ne comprenne que nous avions fauté avant le mariage !
Sentant que je ne réagissais pas à la nouvelle, ma bienaimée s’inquiéta soudain et m’interrogea :
-Tu...Tu n’as pas l’air content ? Pourtant c’est une grande nouvelle pour Arendelle ! Un nouvel héritier ! Ou plutôt devrai-je dire...Une nouvelle héritière ! La princesse Anna est formelle ! C’est une petite fille...Bon pour tout t’avouer je savais déjà que j’étais enceinte parce que j’avais demandé à Helga en début de semaine...Bon...Elle m’avait assuré que c’était un garçon...Pour ce détail, je fais plus confiance à ta mère...Enfin...Bref...La nouvelle ne t’emplit pas de joie visiblement...
Comprenant enfin la claque justifiée de Maman, je bafouillai alors :
-Quoi ? Euh...Si, si évidemment...Ce...C’est juste que...Ton père va me tuer...C’est tout !
-Je ne vois pas pourquoi ! Nous sommes mariés ! Rétorqua-t-elle en me faisant ses yeux de biche.
Charmant mon esprit encore embrumée, elle usa bientôt de son pouvoir ensorcelant et ajouta tout en décachetant son col de robe :
-D’ailleurs monsieur Bjorgman... Ce serait plutôt une bonne chose si tu commençais ton devoir matrimonial dès maintenant !
Le temps que je comprenne où elle voulait en venir, je la vis se déshabiller avec ardeur aux yeux du paysage et se cachait dans les couvertures du coffre arrière. Laissant Knut gérer cadence, je ne mis pas longtemps à la rejoindre et cherchai le chemin de son corps avec passion pour une nouvelle union.
-Oh Pieter...C’est parfait...Susurra-t-elle.
Oh que oui ça l’était...Nos corps emmêlés en ciseau, raclant les planches du moyen de transport alors que mon meilleur ami à quatre pattes faisait tout pour éviter les nids de poules, la vue exposée sur ses seins lisses si proches de ma bouche...La sienne qui s’évertuait à faire des vocalises des plus sulfureuses pendant qu’elle s’accrochait avec force à mes cheveux lâchés et mon cou...Le temps se suspendit immédiatement et nous reprîmes à peine nos esprits qu’il fallut se rhabiller en vitesse car nous arrivâmes aux abords de la ville d’Harmon.
Calme et nichée à flanc de collines, elle offrait un point de vue spectaculaire sur la mer. Retournant à l’avant, nous trouvâmes facilement la fin du chemin et arrivâmes bientôt dans une bâtisse qui puait le poisson près du port.
-Bien...Ce n’est pas le coin le plus attrayant...Mais j’espère que cela te conviendra tout de même ! Clamai-je.
-Cela ira amplement, murmura-t-elle en se raccrochant à mon bras.
Nous lançant soudain un regard de malice, nous nous comprîmes immédiatement et rentrâmes dans la maison dans de longues embrassades qui nous menèrent jusqu’à la chambre basique mais intime.
-Hum...J’ai encore envie de toi...Sofia Westergaard, d’Arendelle, Bjorgman...Chuchotai-je avec passion.
-J’espère bien, dit-elle conquise.
Commençant donc à la faire basculer sur le lit pour un deuxième tour, je caressai déjà ses fesses douces avec force quand nous entendîmes soudain deux raclements de gorge.
-Tu crois vraiment qu’il a besoin de nous Yohan ? Ils ont l’air d’être sur la bonne voie...
-On est jamais trop prudent Camille...Même si je crois que je vais vomir...
-PAPA !? MAMAN ?! Cria immédiatement Sofia alors que je dévisageai mes beaux-parents avec interrogation, on peut savoir ce que vous faîtes en plein milieu de notre chambre ?! Et avec une des paires de jumelles de Madame Nordlys en plus !
Bien que rouge, ma belle-mère s’écria alors :
-Oh ce n’est rien ! Ne faites pas attention à nous ! Nous ne sommes que de passage, on veut juste s’assurer que tout se passera bien parce qu’il paraît que Pieter a un peu de mal à gérer ses émotions...Sexuellement...Mais je vous en prie, continuez !
-Juste Pieter, tu feras attention de bien lui mettre ton...Enfin...Ta...Mentule...Doucement parce que la première fois...Ce...Ce n’est pas très agréable pour madame...Renchérit Yohan dans un profond malaise, euh...Ote-moi d’un doute...Tu sais bien où il faut la mettre si vous souhaitez avoir des enfants ?!
-Je...Euh...Bafouillai-je dans un égarement total.
-MAIS NE LEUR REPONDS PAS ! PAPA ! MAMAN ! SORTEZ DE LA CHAMBRE ! TOUT DE SUITE ! NON MAIS JE RÊVE ! EMMA NE M’AVAIT PAS DIT QUE NOUS AURIONS LE DROIT A CE TRAITEMENT ! Hurla derechef Sofia dont le visage était si rouge qu’on l’aurait dit sur le point d’exploser.
Sans être ébranlés mes beaux-parents reprirent alors :
-Oh mais c’est parce que ta sœur et Kaspian n’en ont pas eu besoin ! N’as-tu donc pas compris ce que nous venons de te dire ma chérie ?! C’est pour ton bien ! Crois-nous...On va juste observer sans faire de bruits et si on voit que ton mari est inefficace, on lui donnera des petites astuces !
-Ce...C’est gentil à vous...Mais euh...Je...Nous...Nous n’en avons pas vraiment besoin, bredouillai-je, je...Euh...Papa m’a tout expliqué et...
-Et il n’est pas mais pas du tout incompétent en la matière ! Cria-t-elle à nouveau, je sais pas qui vous a raconté de telles bêtises mais vous vous êtes faits piéger ! Maintenant laissez-nous ! De toute façon, il ne se passera rien tant que vous resterez dans cette pièce !
-Ô voyons ma Sofia ! Tu ne peux pas juger des compétences de ton homme...Tant...Tant que tu n’as pas essayer...L’amour t’aveugle et nous le comprenons...Renchérit sa mère.
N’en pouvant plus, je ne lui laissais pas l’opportunité de finir sa phrase et la coupai violemment :
-...C’est pour ça que nous n’avons pas attendu le mariage pour parfaire notre expérience charnelle ! Nous...Nous avons commencé le soir-même de l’enterrement d’Ylva...C’était une de ses dernières volontés...
Bouches bées, ils me scrutèrent avec effarement. Je m’attendais à me prendre une autre gifle mais ils demandèrent bientôt à la place :
-Oh ? Et...Et vous avez réussi ?! Enfin...Tu...Tu as réussi Pieter ?! Non parce que Rita nous avait dit que le docteur t’avait diagnostiqué une maladie qui t’empêchait de...Enfin...De satisfaire les femmes et...
-Rita...Evidemment...Pesta tout de suite ma dulcinée, elle...Elle perd rien pour attendre ! A notre retour de ce séjour, je la pulvériserai...Pardon ou pas pardon ! Bon et pour faire plaisir à Kirsten, je suivrai bien sûr les principes de la monarchie !
-C’est peut-être un peu sévère ma chérie ! Rétorqua aussitôt Yohan, je suis certain qu’elle aussi, ne voulait que ton bonheur.
Ma femme éclata aussitôt de rire et répéta :
-Mon bonheur...Il est comblé ! Non seulement mon mari est très doué pour les activités au lit...Mais il a été tellement performant que nous serons parents si tout va bien d’ici l’année prochaine !
-C’est pas vrai ?! S’écrièrent immédiatement mes beaux-parents en bondissant de joie, Camille ! Sors la bouteille d’hydromel ! Vite !
De plus en plus décontenancés nous les regardâmes revenir avec une grosse bouteille d'alcool et je salivais déjà d'avance quand ma femme clama encore avec ravissement.:
-Euh...Pas pour moi ! Merci Papa ! Kirsten me l’a déconseillée car elle, avait compris, et Pieter est un merveilleux mari qui me soutient.
Eh mince...Ruminai-je intérieurement. Refusant la coupe à regrets, je bafouillai plutôt :
-Je...Euh...Oui...Très certainement...
-Bon bah on va trinquer pour vous ! conclut Yohan.
Ils s’en donnèrent à cœur joie avant de nous laisser enfin tranquille. Au vu de la journée, j'étais heureux que nous nous marions qu'une fois dans notre vie !
Pour la chanson...Bon c'est du point de vue d'une femme mais ça peut tellement marcher pour Pieter XD XD
Et pour les illustrations du chapitre, comme d'habitude, c'est par-là.
- Illustrations chapitre 25 :
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 11 Mar 2024, 18:27
Pauvre Pieter. Déjà que c'est pas facile pour lui de se voir comme le mal-aimé de la famille, il doit en plus se taper le pire mariage du FCU.
Elysia qui l'accable de reproches familiaux et qui se moque de lui, son père qui prend le parti de celui-ci (mais pas complètement non plus), son obligation d'aller à Arendelle pour se comporter en monarque (alors qu'on lui a promis une vie de berger), sa mère qui vient lui mettre une baffe en publique pour avoir fait crac-crac avant le mariage (sacré manie !)... berf, la totale !
Même une nuit torride avec sa Sofia, il a pas droit. Gâché au dernier moment par ses beaux-parents qui jouent à la Ylva avec eux. Sans parler de Rita qui aurait divulgué la rumeur que Pieter serait mou du zgeg.
Au moins, il aura eu droit à une sculpture de gauffre en forme de renne, mais pas sûr que ça suffise à compenser son mariage de nul.
Et le pêché ? Je dirais orgueil ou jalousie, voire les deux en même temps.
Elysia qui l'accable de reproches familiaux et qui se moque de lui, son père qui prend le parti de celui-ci (mais pas complètement non plus), son obligation d'aller à Arendelle pour se comporter en monarque (alors qu'on lui a promis une vie de berger), sa mère qui vient lui mettre une baffe en publique pour avoir fait crac-crac avant le mariage (sacré manie !)... berf, la totale !
Même une nuit torride avec sa Sofia, il a pas droit. Gâché au dernier moment par ses beaux-parents qui jouent à la Ylva avec eux. Sans parler de Rita qui aurait divulgué la rumeur que Pieter serait mou du zgeg.
Au moins, il aura eu droit à une sculpture de gauffre en forme de renne, mais pas sûr que ça suffise à compenser son mariage de nul.
Et le pêché ? Je dirais orgueil ou jalousie, voire les deux en même temps.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 11 Mar 2024, 22:28
Dov a écrit:Pauvre Pieter. Déjà que c'est pas facile pour lui de se voir comme le mal-aimé de la famille, il doit en plus se taper le pire mariage du FCU.
Euh...Et le premier mariage d'Anna Piceaerd avec Amarok qui débouche sur un viol...
Ah...Et celui d'Helga et Olaf aussi qui a été fait tout en traitant Helga de pute avant qu'elle ne se fasse abandonner par ses parents, on en parle ?
Je rafraîchis juste la mémoire hein ! mais non clairement, ce n'est pas le pire mariage du FCU Et si tu n'es pas convaincu, je t'invite à relire ces deux-là ^^
Dov a écrit:Elysia qui l'accable de reproches familiaux et qui se moque de lui, son père qui prend le parti de celui-ci (mais pas complètement non plus), son obligation d'aller à Arendelle pour se comporter en monarque (alors qu'on lui a promis une vie de berger),
T'as quand même compris que s'ils avaient fait ça, c'était surtout à la demande de Kirsten ? Pour qu'il prenne conscience qu'il est aussi souverain d'Arendelle qu'il le veuille ou non ?
Dov a écrit: sa mère qui vient lui mettre une baffe en publique pour avoir fait crac-crac avant le mariage (sacré manie !)... berf, la totale !
Euh...Non ! La baffe c'est parce qu'il l'a mise enceinte pas parce qu'ils ont eu des rapports sexuels hors mariage... Tu l'as très bien dit, c'est la tradition dans la familiale ! Rien qu'avec la mère et le père qu'il a, il ne pouvait pas y échapper !
Dov a écrit:Même une nuit torride avec sa Sofia, il a pas droit. Gâché au dernier moment par ses beaux-parents qui jouent à la Ylva avec eux. Sans parler de Rita qui aurait divulgué la rumeur que Pieter serait mou du zgeg.
Rumeur qui date à présent de quelques chapitres rappelons-le ! le lecteur le savait déjà ^^ Et pour le coup oui et non pour Ylva...Ylva elle est discrète et elle n'intervient pas pendant ^^
Dov a écrit:Au moins, il aura eu droit à une sculpture de gauffre en forme de renne, mais pas sûr que ça suffise à compenser son mariage de nul.
PIETER BJORGMAN D'ARENDELLE WESTERGAARD LOOSER JUSQU'AU BOUT XD XD XD LE PAUVRE XD XD XD
Dov a écrit:Et le pêché ? Je dirais orgueil ou jalousie, voire les deux en même temps.
Oui ! c'était à l'orgueil que je pensais par contre la jalousie n'est pas un pêché capital (ENVIE/ORGUEUIL/ COLERE/ PARESSE/ LUXURE/ GOURMANDISE/AVARICE)
Merci pour ton commentaire !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 13 Mar 2024, 23:26
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 17 Mar 2024, 08:36
Je savais bien qu'il fallait encore s'occuper de Rita!!!!
Regardez comment cette garce a foutu en l'air le mariage de Pieter!!!!! :grr: (Heureusement que lui c'est pas MON Pieter, sinon, je sais pas comment je fais, mais je la tue pour de vrai!!!!
En tous les cas, il m'agace quand même ce Pieter, il n'arrive tellement pas à la cheville du vrai et parfait!!!
Pourquoi faut-il qu'il soit si bête, il ne comprend jamais rien A croire qu'il est resté bloqué à 8 ans!!!! Et en plus il n'a pas e chance car il ne lui arrive que des misères, ça c'est bien ce qu'il a en commun avec MON BEAU PIETER QUE J'AIME!!!!
D'ailleurs lui ne se serait pas laissé faire ainsi et aurait compris la signification de ces stratagèmes c'est évident.
Oh et félicitation à Kirsten pour son art de se raccrocher aux branches, l'impro pour expliquer la baffe car ce couillon a mis sa bourgeoise enceinte, fallait la trouver celle-là!!!
Regardez comment cette garce a foutu en l'air le mariage de Pieter!!!!! :grr: (Heureusement que lui c'est pas MON Pieter, sinon, je sais pas comment je fais, mais je la tue pour de vrai!!!!
En tous les cas, il m'agace quand même ce Pieter, il n'arrive tellement pas à la cheville du vrai et parfait!!!
Pourquoi faut-il qu'il soit si bête, il ne comprend jamais rien A croire qu'il est resté bloqué à 8 ans!!!! Et en plus il n'a pas e chance car il ne lui arrive que des misères, ça c'est bien ce qu'il a en commun avec MON BEAU PIETER QUE J'AIME!!!!
D'ailleurs lui ne se serait pas laissé faire ainsi et aurait compris la signification de ces stratagèmes c'est évident.
Oh et félicitation à Kirsten pour son art de se raccrocher aux branches, l'impro pour expliquer la baffe car ce couillon a mis sa bourgeoise enceinte, fallait la trouver celle-là!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 17 Mar 2024, 10:43
Si par homme parfait tu entends :
-Tuer son beau-frère qu'il n'a jamais pu piffrer.
-Coucher avec la reine et la foutre enceinte créant une lignée de pétasses.
-Être rancunier envers ses parents.
-Être très jaloux.
Alors oui ! Pieter Piceaerd est l'homme parfait
Quant à l'autre Pieter, en fait je voulais tout simplement qu'il soit bêta et ultra sensible...Mais visiblement ça ne se retranscrit pas bien
Et pour Kirsten...Oui toujours ! Elle nous domine tous mouhahahaha
C'est rigolo parce qu'autant les Pieter tu fais une comparaison mais les Elysia jamais C'est peut être mieux comme ça...Parce que niveau Elysia...Bah y en a quand même un qui est plus classe que l'autre (Ouais ! Pour moi c'est Elysia Sappos Piceaerd l'homme parfait )
Merci en tous cas de ton commentaire !
-Tuer son beau-frère qu'il n'a jamais pu piffrer.
-Coucher avec la reine et la foutre enceinte créant une lignée de pétasses.
-Être rancunier envers ses parents.
-Être très jaloux.
Alors oui ! Pieter Piceaerd est l'homme parfait
Quant à l'autre Pieter, en fait je voulais tout simplement qu'il soit bêta et ultra sensible...Mais visiblement ça ne se retranscrit pas bien
Et pour Kirsten...Oui toujours ! Elle nous domine tous mouhahahaha
C'est rigolo parce qu'autant les Pieter tu fais une comparaison mais les Elysia jamais C'est peut être mieux comme ça...Parce que niveau Elysia...Bah y en a quand même un qui est plus classe que l'autre (Ouais ! Pour moi c'est Elysia Sappos Piceaerd l'homme parfait )
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- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 17 Mar 2024, 13:22
Magnifique Floconnette!!! Tu as réussi à faire dire du mal de Pieter par Ansa
T'es trop forte!!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 17 Mar 2024, 14:53
Frantzoze a écrit:Magnifique Floconnette!!! Tu as réussi à faire dire du mal de Pieter par Ansa
T'es trop forte!!!!
Oh @Frantzoze l'enfoiros !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 17 Mar 2024, 20:53
et c'est parti pour le chapitre 25 PDV Elysia !
Bonne lecture !
GG si vous trouvez la référence à l'attraction des parcs DISNEYLAND vous êtes des boss (en vrai c'est très facile, y a déjà un indice dans les spoilers)
Chapitre 25 : Eclaire-moi :
TIMELINE ACTUELLE...
Le mariage de Pieter et Sofia avaient fini par arriver avant même que Maman ne se réveille. Helga avait feint sa promesse mais cela n'avait pas été de son ressort cette fois...Non...La faute revenait de tout droit à mon jumeau qui n'avait rien trouvé de mieux que mettre la fille de Yohan enceinte. Cette pimbêche de Rita avait eu beau protester qu'elle avait enfin trouvé la solution miracle grâce à des orties et qu'il ne faudrait pas longtemps à notre Mère avant d'ouvrir les yeux, Marraine Elsa et Parrain Hans avaient pressé toute la famille pour que le mariage entre ces deux-là se fasse en catastrophe afin d'éviter encore une fois d'avoir à expliquer au royaume qu’un nouvel héritier était déjà en route car le prince n’avait pas réussi à se retenir avant le mariage...
-Il en va de notre réputation de souverains ! Avait rudement clamé Kirsten, pour ma grande sœur, c’était peine perdue mais avec ces deux-là c’est encore jouable vis-à-vis du peuple !
Perspicace quand on savait qu’elle-même était déjà dans le ventre de ma tante quand elle s’était officiellement unie à mon oncle...Enfin bon...Nous n’avions pas cherché à polémiquer. Gaga avait donc présidé la cérémonie et nous étions ensuite repartis en Arendelle aussi vite que nous étions venus dans la Forêt Enchantée pour nous montrer aux citoyens du royaume comme le voulait la tradition.
Déjà bien accablé par la perte de Louise, le fait de ne pas avoir eu le temps d'aller voir Maman m'avait également beaucoup affecté, et ce n'était pas la fête de Samain qui avait lieu aujourd’hui qui allait y changer grand-chose...
Pour cette occasion Oleg et les autres débiteurs de glace avancés s’activaient également à préparer une surprise aux novices comme moi car la fin du mois d’octobre était aussi importante dans notre métier. Surexcités, ils n’avaient rien voulu savoir et j'avais eu beau leur dire que je ne pouvais pas rester à cause du bal de ce soir qui avait lieu au château pour célébrer cette même fête, ils avaient continué à me presser à outrance.
-Allez ! Majesté ! On vous assure que ça va vous plaire ! Me lancèrent-ils pour la énième fois de la journée en me faisant un clin d'œil.
N’ayant donc pas trop le choix, je m'étais activé comme les autres à détruire mes pains de glace à la pioche comme une âme errante à cause de mon humeur dépressive tandis qu’ils avaient installé un grand chapiteau au centre de la plaine glacée et avaient pris soin de mettre des flambeaux un peu partout autour pour que nous n’attrapions pas froid. Cela me donna tout de suite envie de me réfugier à l'intérieur pour échapper au vent du Nord qui faisait rage. Il avait tourbillonné dans mes oreilles toute la journée, semblant m'implorer de me jeter avec force dans les eaux glaciales pour ne plus souffrir de l'absence de ma chère boulangère...
Hélas nous n'eûmes pas le droit d'entrer dans la tente avant une certaine heure et j'étais presque congelé de la tête aux pieds quand ils finirent par nous dire :
-Mes petits macareux ! Votre journée touche à sa fin ! Vous l’avez bien mérité ! De bonnes boissons chaudes et quelques autres douceurs vous attendent dans la tente ! Venez !
Plus enchanté à l'idée de pouvoir enfin me réchauffer le corps que par les vivres qu’ils nous promettaient, je fus le premier à me précipiter à l'intérieur. La chaleur me picota tout de suite les oreilles, les joues et les mains, les brûlant avec force, si bien que j'espérais atteindre le banc avant de finir liquéfier au milieu de la pièce. Des chopes de bières avaient été installées pour chacun de nous sur une longue table rectangulaire en bois et je m'emparais bientôt de l'une d'elle tandis que mes compagnons de fortune prirent peu à peu place à côté et en face de moi.
-Non ! Non ! Prince Elysia ! Vous n’êtes pas là ! Il faut un siège spécial pour notre invité d’honneur ! S'écria soudain Oleg en m'indiquant une chaise entourée de fourrures épaisses.
Guère surpris d'avoir un traitement de faveur, étant donné que je représentais la royauté en l'absence de Papa, j’appliquais leur bonne volonté et allais m'installer à mon nouvel emplacement tandis qu'ils m'amenèrent une autre bière que je déglutis violemment après que nous ayons tous trinqué. L'esprit déjà bien embrumé, je m'en commandais une troisième tout en entendant le discours du doyen débiteur qui se tenait debout juste à côté de moi pour avoir le monopole de la conversation.
-...Mes frères ! Comme vous le savez ! La saison d'hiver arrive bientôt ! Vous êtes au courant de ce que ça signifie ?! Plus de repos pour nous car il y a moins de demande pour les pains de glace qu'au printemps et qu'en été ! Profitons donc ensemble de la fête de Samain avant de nous octroyer quelques jours de vacances et ainsi mieux nous retrouver en pleine forme la semaine prochaine ! Cela vous met-il en joie ?
-Oui Oleg ! Clamèrent nos voix à l'unisson.
Ravi, monsieur Florissen réclama à nouveau le silence avant de reprendre :
-Bien ! Et comme notre commerce a été prolifique cette année, nous vous avons fait une petite surprise en ramenant de jolies valkyries d'Arnevik dans nos locaux ! Alors attention à ne pas succomber à leur charmes si vous ne voulez pas finir trop vite aux côtés d’Odin !
Amusés par ces contes enfantins, mes compagnons éclatèrent de rire tout en se tapant déjà dans les mains avec une impatience naissante tandis que je demeurais de marbre.
-Mesdames ! Vous pouvez entrer ! Cria-t-il encore.
Le temps que je comprenne ce qui était en train de se passer, une dizaines de filles de joie arrivant tout droit de l'établissement réglementé des Belles Poules firent leur apparitions dans un tonnerre de sifflements de la part de mes collègues en chaleur. Virant au rouge car je n'avais pas anticipé cela, j'espérais presque que Louise fasse partie du lot pour pouvoir enfin la retrouver. Je n’eus pourtant pas le temps d'observer plus en détails ces demoiselles à moitié dévêtues, qu'Oleg reprit bientôt au milieu de toute cette pagaille :
-Messieurs ! Messieurs ! Encore un peu d'attention s'il vous plaît ! Vous allez avoir tout le loisir de boire, manger et forniquer avec ces dames ! Mais avant, j'aimerais que nous prenions tous un temps pour applaudir le grand chanceux qui aura l’honneur d’ouvrir le bal de cette année ! Suivez mon regard si vous voulez savoir à qui je fais référence !
Je voulus tout de suite partir sous terre en comprenant qu’il s’agissait de moi. Loin de remarquer mon trouble, le chef des débiteurs continua :
-Oui ! Je parle bien entendu de son Altesse royale ! Le prince Elysia en personne qui comme chacun de vous le sait ici, a fait une entrée remarquable dans notre milieu en cette fin de saison en étant enfin un livreur de glace officielle pour le royaume d'Arendelle ! Allez ! Tous avec moi ! Prince Elysia ! Prince Elysia ! Prince Elysia !
N'ayant pas prévu cela, mes joues se chauffèrent immédiatement alors que mes coéquipiers m’invitèrent à me lever pour que je me place auprès du maître de notre promotion. M'empoignant fermement l'épaule pour me donner une tape amicale, il finit par reprendre :
-Mon prince...A vous l'honneur ! Choisissez-en une...Ou plusieurs ! À votre guise ! Je ne pense pas que cela outre gênera ces demoiselles !
Émoustillées, elles gloussèrent en chœurs comme des idiotes tandis que je devins écarlate. Cherchant rapidement ma respiration, je bredouillai alors :
-Euh...C'est...Euh...Très gentil à vous...Mais je crois que je vais me contenter de boire...Et...Euh...Manger...
-Voyons votre Altesse ! Faites donc un petit effort ! Même le prince Kristoff s'était prêté au jeu dans sa jeunesse avant de connaître la princesse Anna ! Me taquina-t-il.
Merci pour cette information dont je me serai bien passé...Pensai-je avec horreur alors que les prostituées me faisaient toutes des yeux de biches alanguies pour essayer de m’attirer dans leur toile. Allez Elysia...Juste une pour essayer...Louise ne veut plus de toi, de toute façon...Pensai-je pendant quelques secondes avant de me rétracter...Non...Non je ne pouvais pas lui faire ça. De plus en plus embarrassé, je cherchais à le faire comprendre sans les froisser et bredouillai une nouvelle fois :
-Bien...Euh...C'est à dire que...La proposition est...Euh...Alléchante...Mais vous savez bien que mon cœur...brûle déjà d'amour pour une seule et unique femme...Et...
Sans me laisser le soin de finir la phrase, Oleg bougonna bientôt derechef :
-Oui ! On le sait tout ça ! Vous n’avez cessé de nous répéter tout l’amour que vous aviez pour Louise Bakerdatter ! C’est d'ailleurs pour ça qu’on y a pensé mon petit ! Force est de constater que puisque vous êtes trop troublé par tant de beauté pour faire votre choix, nous vous avons sélectionné une courtisane qui a physiquement ses attraits et qui pourrait fortement correspondre à vos attentes ! Il ne vous reste plus qu'à ne penser à rien, si ce n'est aux plaisirs que cette charmante créature peut vous inspirer !
Brandissant aussitôt son bras avec violence pour l’inviter à s’avancer, j'observais tout de suite la jeune fille en question. Elle avait effectivement les formes et l'allure de ma belle Boulangère. Mais elle était si insipide à côté d'elle...beaucoup trop maquillée...Beaucoup trop artificielle. Usant de son charme, elle vint vers moi alors que je me sentis immédiatement traqué par tous mes autres confrères. Fier de lui, Monsieur Florissen ouvrit alors un pan d'une extension de la hutte et continua sa tirade tandis que j'étais de plus en plus en proie au malaise :
-Sa Majesté a bien évidemment le droit à une chambre privée quand nous nous contenterons de la pièce à vivre ! Amusez-vous donc !
Au bord de l'implosion, je passai devant lui dans un état second et ne fis même pas gaffe au fait qu’il referma le pan avant d’aller m’assoir sur les couches de rennes alors que la courtisane me suivit. Évitant son regard, bien que déjà troublée en comprenant qu'elle était en train d'ouvrir son corset, je répliquai très vite :
-Vous pouvez rester habillée Mademoiselle...Je ne compte pas vous toucher.
Désabusée, elle prit aussitôt une mine triste et demanda :
-Vous m’en voyez blessée votre Altesse...Ne suis-je donc pas à votre goût ?
Sentant que je l’avais contrariée, je tentais tout de suite d’expliquer alors qu’elle soupira :
-Ce n'est pas une question de ça...Comme je l’ai dit devant toute l’assemblée, je ne veux pas salir le nom de la femme que j'aime et j'ai trop de respect pour vous, pour vous faire quoique ce soit.
De plus en plus vexée, elle fut néanmoins obligée d’appliquer mes désirs et déclara alors en blanchissant violemment :
-C’est que...Même en ne me faisant rien...Vous me mettez dans une mauvaise position mon prince...Comprenez...Votre supérieur m'a promis une belle somme...Je...Je comptais dessus pour me nourrir cette semaine...
-Oh...Eh bien si ce n’est que ça...Je suis d'accord pour vous donner l'argent...Concédai-je assez vite, mais j’insiste bien sur le fait que vous n'obtiendrez rien de moi.
Je croyais qu’elle serait enfin satisfaite, mais sa mine se renfrogna derechef. Décontenancée, elle finit par bafouiller encore :
-Je...Je crois que c’est encore pire Majesté ! Je...Je ne pourrai accepter...Les règles ont été refaites depuis l’ouverture des Belles Poules...Et désormais...Tout travail mérite salaire...L’un ne va pas sans l’autre...La nouvelle charte insiste bien là-dessus...Donc si je n’effectue pas un minimum mes tâches corporelles...Je ne peux pas être payée...C’est ainsi...C'est ce que la patronne nous a expliqué quand elle est venue faire sa visite...
Agacé de voir qu’elle n’était pas compatissante, je ne comptais pas me laisser faire par sa directrice de pacotille et m’exclamai alors :
-Bien, dans ce cas, je m'entretiendrai avec elle pour lui exposer mon point de vue et les règles changeront...Mais je puis vous assurer que vous aurez tout de même vos sous ! Comment se nomme-t-elle que je puisse aller lui tirer les oreilles ?
J’avais espéré que mon trait de légèreté la ferait rire mais à mon grand désarroi la remarque la fit à nouveau blanchir tandis qu'elle ajouta :
-Euh...Sauf votre respect, je ne pense pas que vous pourrez faire ça Majesté...Parce...Parce que la patronne...C'est notre bonne Reine Elsa en personne...Si elle sait que je n'ai pas satisfait son neveu en...Elle...Elle me renverra des Belles Poules à coup sûrs.
Passant par toutes les couleurs en comprenant que je venais inconsciemment de profaner ma tante, je ne me voyais effectivement pas discuter de cela avec elle, et me rétractais tout de suite avant de murmurer :
-Ah...Euh...Oui...C’est un point épineux auquel je n’avais pas pensé...Dans ce cas, je n’ai pas d’autre choix et réitère ma proposition...Je vous laisserai effectivement les sous mais je ne vous ferai rien.
Bien que mécontente, elle retrouva très vite un sourire plein d’arrière-pensées et joua bientôt avec ma queue de cheval avant de suggérer :
-Soit prince Elysia...Je peux très bien m’en passer après tout...Mais peut être voudriez-vous que, moi, je vous fasse ?
N’ayant pas pensé à cette éventualité, je m’empourprais de plus belle et assurai alors :
-Non...Non vraiment je vous assure...Ce...Ce ne sera pas nécessaire ! Je veux me préserver pour que Louise...Soit ma première !
Jugeant visiblement cet argument peu crédible, elle haussa aussitôt les épaules et me questionna :
-Pardonnez mon audace votre Altesse...Mais n’est-ce pas plutôt parce que vous craignez de ne pas être à la hauteur ? Si je puis vous exposer mon point de vue, je pense qu’au contraire ce serait bien d’avoir un peu d'expérience pour la combler quand le moment sera venu, non ? Enfin...Dans la mesure où elle souhaite encore de vous...Car les rumeurs vont et viennent et je puis affirmer sans me tromper que mademoiselle Bakerdatter n'est plus au royaume...Votre serment est donc bafoué puisque vous courrez après un fantôme !
Mon sang ne fit qu’un tour et je m’énervai sur le champ :
-Vous avez la langue bien pendue Mademoiselle ! Je refuse vos avances et cela vous déplaît ! C’est ça la vraie raison ! Donc ouvrez bien vos oreilles ! Je ne romprais jamais ma promesse ! Jusqu’à ma mort je la chercherai et la ramènerai !
Boudeuse, elle ne dit plus rien et maintint une certaine distance tout en me fixant dans les yeux. En y regardant de plus près, les siens qui étaient vert sapin, étaient ce qu’il y avait de plus beau chez elle...Mais ce n’était guère assez pour que je m’attarde sur son charme grossier. Sentant que cela commençait à devenir long, je récapitulais bientôt :
-Alors maintenant écoutez-moi bien ! On va attendre une dizaine de minutes, le temps qu’ils croient tous que nous avons fait nos affaires. Ensuite vous sortirez par-là où vous êtes entrée et vous demanderez votre dû ! Pendant ce temps-là, je m’enfuirais de l’autre côté...
-Dix minutes à peine ? Soit...Comme bon vous semble votre Altesse...Si, c’est là votre souhait, je ne m’y oppose pas...Mais je vais pas vous mentir, ça me plaît pas trop de faire des cachotteries à la reine et mes semblables...Elles vont vouloir savoir comment vous êtes au lit...Qu’est-ce que je vais bien pouvoir répondre à cela, moi ?!
Etant le cadet de mes soucis, je renchéris brièvement :
-Je vous laisse libre choix du moment que vous ne ternissez pas ma réputation !
Amusée, elle me dévisagea alors et gloussa :
-Oooh...Dans ce cas, je dirai que vous êtes quelqu’un de très à l’écoute...Et doux comme un agneau.
Mais oui c’est ça...Doux comme un agneau...Comme l’animal totem de mon aïeux de qui je porte le nom, pensai-je avec amertume. En ayant assez entendu, je me détournai alors d’elle et allai m’assoir sur le lit, comptant chaque seconde précieusement pour arriver à dix minutes. La courtisane m’y rejoint rapidement et je ne pus m’empêcher de me faire une réflexion sur son allure qui n’avait rien de vulgaire par rapport à ses consœurs...D’ailleurs maintenant que j’y pensais son langage ne l’était pas non plus...Comme quoi il recrutait vraiment n’importe qui dans ce métier de bas-étages...
-Je sais que je me répète...Mais...Vous êtes certain que vous ne voulez pas, ne serait-ce qu’une petite gâterie votre Altesse ? Finit-elle par demander, c’est ma spécialité ! Dans le milieu on me surnomme « La gobeuse » tellement les hommes en redemandent !
Pendant un instant, j’imaginais Kirsten entendre ça avant de me rendre compte qu’elle aurait simplement dit « Elle a beau être une fille de petite vertu, elle est bénéfique pour l’économie du royaume ». Mais je n’étais pas ma cousine et j’en avais plus qu’assez de ses paroles de dévergondée, aussi tout en essayant de rester calme, je la questionnai tout de même avec dégoût :
-Pourquoi insistez-vous ? Cela vous plaît tant que ça d'avoir...Ces choses-là dans la bouche ou entre les jambes ?!
Sursautant à la question car elle ne s’y attendait pas, elle expliqua aussitôt :
-Ce n'est pas que cela doive me plaire ou ne pas me plaire Monsieur...C'est mon métier...Il me maintient en vie...Je m'en accommode, c’est tout.
-Certes, murmurai-je pris à mon tour de cours.
Reprenant ensuite mon décompte, je ne fus plus interrompu et arrivais enfin à 600 secondes ! Ouf ! Me levant vivement, je clamai avec soulagement :
-C’est bon vous pouvez y aller ! Merci à vous de jouer le jeu...
-Je vous en prie votre Altesse, murmura-t-elle en effectuant une dernière révérence impeccable.
Las, je lui fis signe d’y aller, ce qu’elle commença à faire avant d’à nouveau se tourner vers moi et murmurer :
-Oh Majesté ! Encore une chose...
Mais elle n’allait jamais me lâcher ou quoi ?!
-Oui ? Questionnai-je avec impatience.
-Ce n’était pas vrai pour votre père...Il n’a jamais voulu se prêter à ce genre de jeux non plus, répondit-elle avec malice.
Poussant un soulagement intérieur de savoir cela, je conclus pourtant avec assurance :
-Pour tout vous avouer, je m’en doutais un peu...Comme dirait certains membres de ma famille qui sont des spécialistes de l’amour...Le prince Kristoff ne s’intéressait pas aux femmes avant de connaître la princesse Anna d’Arendelle.
La remarque la fit rayonner et elle rejoignit enfin les autres débiteurs alors que je ne cherchais pas plus pour me faufiler hors de la tente. Je n’avais qu’une idée en tête : Trouver Oskar et fuir avant qu’on nous pose des questions ! Bravant donc le froid et le vent, je portais bientôt mon gant droit à ma bouche et sifflai activement pour que mon compagnon à quatre pattes se relève au milieu des ballots de foin improvisés déposés un peu plus loin. Je manquais tout de suite de faire une attaque en entendant derrière moi :
-Où donc allez-vous comme ça votre Altesse ?
Rapide, Oleg m’avait rattrapé et se postait de toute sa hauteur les bras croisés en me regardant avec amusement. Déglutissant péniblement, je me grandis à mon tour pour lui rappeler que j’étais son supérieur et le scrutai en essayant de ne pas trembler avant de répondre :
-Je dois retourner à mes obligations de souverain ! Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a un bal important au cœur du royaume, c’est d’ailleurs pour ça que Papa n’était pas là aujourd’hui !
Esquissant un nouveau sourire malicieux, il prit un temps pour détailler les moindres de mes expressions puis finit par renchérir :
-Alors partez vite dans ce cas Majesté...Et bon courage avec Mademoiselle Bakerdatter...Vous êtes définitivement le même que mon petit Kristoff ! Fidèle à vos devoirs et vos principes !
Me faisant un clin d’œil, je compris tout de suite qu’il était au courant du stratagème mis en place avec la prostituée. Ecarlate, je me contentais d’hocher la tête et enfourchais enfin Oskar avant de repartir vers le château.
L’animation était déjà au beau fixe quand j’arrivais près des berges qui contournaient le domaine. Les voix des invités étaient portées par le vent...Je pouvais entendre des rires...C’était une bonne ambiance. Menant enfin mon renne jusqu’à l’étable, je lui donnais à manger et à boire et l’y laissai avant de lui souffler un « à demain ».
Je me dépêchais ensuite d’aller me changer car qui disait fête de Samain disait forcément qu’il fallait se déguiser...Bien que je n’avais pas le cœur à ça, je m’exécutai vite et allai au grenier, déniché la veille tenue de tavernier d’Arnevik portée par Pépé Elysia quand il était en exil pour avoir fauté avec Mémé Anna...Lui aussi...
Puis je poussai un profond soupir et me forçai à laisser tous mes problèmes de côté avant de faire mon entrée dans la salle. Kay hurla mon prénom. Ricanant comme des dindes, les filles de dignitaires, pour la plupart déguisées en sorcière, ne restèrent pas indifférentes à ma tenue et s’enflammèrent en venant m’aborder pour essayer d’obtenir une danse. Souhaitant le plus vite possible échapper à ses furies, je leur accordais à chacune une valse avant de me retirer vers mes proches qui discutaient vivement...
-Tu n’as toujours pas de nouvelles de Rita ? Maugréa bientôt Papa à Marraine Elsa.
-Non, Kristoff, pas depuis que tu me l’as demandé, il y a cinq minutes...Si tu veux bien m’excuser maintenant je voudrais aller danser avec mon beau loup-garou avant de perdre mes moyens et congeler définitivement cette salle à cause de ton insistance ! Gronda-t-elle en faisant mine de lui donner un coup de sa fourche de diablesse dans les fesses.
Ravi, Tonton Hans exécuta sa demande alors que Mamie Dudu qui s’était déplacée elle aussi de la Forêt Enchantée, reprit bientôt à l’égard de Papa :
-Ne t’inquiète pas Kristoff ! Ma Brise D’été sera la première à nous dire ce qu’il en est, que ce soit bon ou pas bon...En attendant, essaye de profiter un peu !
Etant elle-même déguisée, elle avait trouvé une tenue appartenant à Iduna Sappos qu’elle avait agrémenté de jus de framboise pour simuler du sang.
-Soit...Bien...Je crois qu’il ne me reste plus qu’à aller hurler sous la lune ! Grommela mon père d’une voix bougonne.
Dépité, il partit sous ses yeux désolés qui se tournèrent ensuite vers moi avec un grand sourire avant qu’elle ne reprenne :
-Ah ? Une autre âme à aider visiblement ? Viens-donc t’assoir près de moi, jeune homme ! Promis ! Ma main reste dans ma poche !
Rougissant violemment en comprenant qu’elle faisait allusion à toutes les corrections qu’elle avait pu me donner dans l’enfance, je la rejoins tout de même et laissai un peu de silence s’écouler avant de me racler la gorge. Suivant les conseils de Kirsten que je n’avais pas aperçu dans la salle d’ailleurs, je finis par bredouiller :
-Mamie...Euh...J’avais une question à te poser...Ce...ça concerne ta relation avec Papy...
-Oh ? Je t’écoute mon grand ! Clama-t-elle en me fixant, qu’est-ce qui t’intrigue dans mon mariage avec mon cher Populus ?
Me parmant immédiatement de confusion, je rétorquai aussitôt :
-Oh non...Euh...Je...Je parlais de Papy Agnarr...
Sans attendre, ses joues se chauffèrent violemment à leur tour et elle renchérit :
-Oui...Bien sûr...Quelle sotte je fais...Cela me permettra de penser un peu à lui...Que veux-tu donc savoir ?
Vidant immédiatement mon esprit, je tentais de ne pas tomber dans les paumes et murmurai bientôt :
-Voilà...Comme tu le sais...Je suis fiancé à mademoiselle Bakerdatter...Enfin...Actuellement je ne sais pas si c’est encore le cas car elle est partie à cause de mon comportement immature...Je...Je suis au courant que tu avais eu une dispute un peu similaire avec Papy Agnarr il y a très longtemps...Et je voulais savoir comment il avait fait pour te retrouver ? Déjà est-ce qu’il t’avait cherché ?
Fermant aussitôt les yeux pour se remémorer ces souvenirs douloureux, elle prit quelques secondes avant de répondre :
-Bien évidemment qu’il avait tout mis en place pour me rechercher...Assez vite en réalité...Mais j’avais fait en sorte de bien me cacher...Ce n’était pas lui toutefois qui s’était déplacé...Il n’en avait pas eu le droit...Oui...Je me souviens à quel point je l’avais fait tourné en bourrique...Tout ça pour qu’à la fin, je revienne de moi-même car les trolls m’avaient ouvert les yeux sur notre amour...
-Ah mince...Bon bah tu ne pourras rien pour moi dans ce cas, ruminai-je.
-Pourquoi donc, Elysia ? Questionna-t-elle.
-Louise n’a pas l’air décidé à vouloir revivre en Arendelle, murmurai-je, c’est drôle, je n’ai jamais pensé à déployer la garde...Mais je suppose que cela lui ferait trop peur...Bien...Merci tout de même à toi d’avoir répondu Mamie Dudu.
-Je t’en prie mon grand...Navrée de ne pas t’avoir été d’une grande aide, renchérit-elle en me frottant vigoureusement le dos.
La sentant soudain elle-même très seule tandis que je me relevais de mon siège, je repris alors mes codes de prince et lui offris bientôt ma main en demandant d’une voix plus protocolaire :
-M’accorderiez-vous une danse, Madame ?
Amusée, elle me lança tout de suite un petit sourire et répondis :
-Avec plaisir...Cela fait une éternité que je n’ai pas dansé avec un Elysia...Je ne puis refuser !
Mon cœur se desserra aussitôt alors qu’elle me tendit ses doigts que j’embrassais alors délicatement avant de l’entrainer vers la piste de danse. Nous tournâmes beaucoup, suscitant la curiosité des dignitaires qui finirent par se lasser plus vite que nous deux. Impressionnée par la cadence qu’elle était encore capable de produire à son âge, j’enchainais les valses avec facilité. Oh oui ! A soixante ans passée, elle demeurait encore légère et gracieuse...Une éternelle enfant qui avait l’art de danser comme elle volait avec le vent. Cela m’amusa...Jusqu’à ce que je me rende compte que je ne pouvais plus la suivre. Ne souhaitant pas perdre la face, je renchéris enfin entre deux danses :
-N’as-tu pas soif Mamie ? Va t’assoir ! Je vais aller te chercher un peu de vin !
-Hum...Ce n’est pas de refus ! Même si j’en aurais encore fait des centaines ! J’adore cela ! Cela me rajeunit tellement ! Danser c’était une chose que nous adorions aussi faire avec ton grand-père ! Et dieu, que le professeur s’était arraché les cheveux car je partais de loin ! Rit-elle, mais bref...Laissons le passé où il est !
Vive, elle se décala alors en pas chassés tandis que j’allais au buffet lui chercher de quoi la sustenter. Revenant vers elle je lui clamais encore :
-Je vais m’en chercher un et je te rejoins !
Elle acquiesça et je retournai immédiatement au buffet. Ne prenant même pas la peine de grignoter, je m’enquillais un verre. Le délicieux jus rouge, raviva tout de suite mes papilles et j’en pris un deuxième, puis un troisième sans faire vraiment attention. Après tous, les portions étaient petites et cela ne pouvait pas me faire de mal ! Bien que réchauffé, je n’avais pas l’impression d’être hydraté, aussi j’en rajoutais deux de plus !
Dès lors, la lumière des chandeliers de cristal commença à me taper sur la tête et je n’eus soudain plus le goût de danser. Cherchant ma grand-mère pour pouvoir le lui dire, je fus déçue de voir qu’elle avait disparu. La cherchant de partout, je constatais bientôt que la pièce tournait violemment. Mince ? Où était la porte de sortie ?! Subitement pris de sueurs froides, je la repérai enfin et avançai avec prudence en tentant de ne pas trop tituber.
C’est alors que je la vis enfin...Oh oui...Louise était là devant moi avec son corps charnu entourée d’un costume trop étriqué pour ses formes. Était-ce mon imagination ?! Non Elysia...Non...Elle est bien ici...Dans ce bal...Et t’a snobé depuis le départ ! Me convainquis-je. L’incompréhension laissa tout de suite place à la colère et je déboulais alors sur elle en serrant les poings avec rancœur.
Ni une ni deux, je ne cherchais même pas et lui agrippai bientôt le bras avec violence pour essayer de l’évincer et avoir des explications en privé. La scène se passa en une fraction de seconde mais je compris trop tard mon erreur...Car ce n’était pas elle.
-Pr...Prince Elysia ? Appela aussitôt une dignitaire que je ne reconnus pas.
M’observant avec questionnement, je ne pus m’empêcher de tressaillir en voyant ses yeux verts sapin qui ressemblaient étrangement à ceux de la prostituée. Honteux que l’alcool me soit monté si vite à la tête, je fis bientôt une piètre révérence et parvins à articuler :
-Ex...Excusez-moi Madame !
Manquant de vomir, je ne souhaitais plus qu’une chose dans l’immédiat : Me retirer dans ma chambre.
-Si...Si vous voulez bien me pardonner ! Conclus-je brièvement en tentant d’adapter un pas régulier alors que j’aurais aimé courir pour fuir le moment.
Forte heureusement, aucun des invités ne sembla se rendre compte de ce qui venait de se produire. Parfait ! Je pouvais m’éclipser en paix...
Remontant rapidement l’escalier tout en me tenant bien à la rambarde pour ne pas tomber, j’observais la salle de bal macabre une dernière fois avant de m’engouffrer dans un long couloir rose. Je manquai soudain de faire une attaque en y apercevant une mariée à l’allure sanguinaire et un homme à la peau verdâtre qui portait un haut de forme. Un hurlement de frayeur voulut immédiatement sortir de ma bouche mais cette dernière était paralysée...Comme tous mes autres membres...
-Hum...Hum...Assez prince Aslak ! Si quelqu’un nous surprenait ! Pouffa aussitôt la jeune femme alors que l’homme lui-même avait un rire diabolique.
Oh mes aïeux...Kirsten ! C’était Kirsten et le souverain du Vesterland ! Tellement soulagé, je faillis foncer sur ma cousine pour l’enlacer mais ils n’avaient pas besoin de moi en plus dans leur proximité qui était bien loin du protocole.
Me raclant donc juste la gorge pour signifier ma présence, je déclarai encore à moitié ivre :
-Je vous en prie ! Faites comme si je n'existais pas ! Après tout, c'est ce qui pourrait m'arriver de mieux !
Tressaillant à son tour, ma cousine s’égosilla aussitôt :
-Prince Elysia...Que faîtes-vous là ?!
-Et vous ? Soulignai-je en la bravant.
-Oh quel toupet ! Ne me dites pas que vous avez un peu trop abusé de l’alcool, cher cousin ?! Renchérit-elle.
-Quoi ?! Non...Mais non pas du tout ! Minaudai-je en lui faisant des yeux innocents.
Non convaincue, elle me toisa du regard pendant de longues secondes en se pinçant le nez, puis se tourna vers son amant avant de déclarer :
-Mon ami...Voudriez-vous bien nous laisser, je vous prie ? Je reviens vite ! Profitez peut-être être de ce temps pour aller parler à Père et Mère de votre engagement à mes côtés pour que notre relation soit...Disons...Plus conventionnelle...
-Je...Je vais essayer ma douce Kirsten, renchérit-il en lui embrassant la bouche.
-Vous savez que cette réponse ne me satisfait pas ! Vous devez vous surpasser si vous prétendez m'aimer comme vous l'avez sous-entendu le mois dernier... Nota-t-elle d'une voix coincée.
Aslak acquiesça vivement avant de reprendre :
-Oh bien sûr que je le sais...Et je vais de ce pas chercher le prince Hans et la reine Elsa ! Je vous le promets !
Son visage se détendit en entendant cela. Souhaitant me faire oublier, je repris sans attendre mon chemin faisant comme si je n'avais pas compris qu'elle l'avait congédié pour pouvoir me parler. Cela lui déplut et elle s'écria :
-Prince Elysia ! Vous ne m'échapperez pas ! Dans la salle de bain ! Tout de suite !
N’en démordant pas, elle me mena alors à la baguette, et laissa couler de l’eau glacée dans le lavabo avant de m’y plonger la tête sans ménagement. Elle agit ainsi jusqu’à ce que je recouvre mes esprits, conservant son masque de dureté pour bien montrer que je l’avais déçue.
-Bien...Pourrai-je savoir ce qui ne va pas...Encore ? Finit-elle par demander à bout de nerfs.
-Oh...Je crains que tu ne le saches que trop bien...Répondis-je, pourtant je t'assure que j'ai suivi tous tes conseils ! J'ai cherché Louise dans absolument tous les recoins ! Oskar en a tellement eu mal aux sabots qu'il a fallu que je le maintienne au repos pendant trois jours...Elle n’est nulle part Kirsten...Tu m’entends ?! Nulle part !
Distante, elle tapota brièvement ses doigts sur son bras et répliqua bientôt sur un ton concis :
-Eh bien à mon grand regret, je suis désolée de te dire que ton renne est incompétent, s'il n'a pas un minimum réussi à la flairer !
-Comment aurait-il pu ?! Le défendis-je.
Ma première cousine marqua aussitôt un temps d'arrêt avant de me regarder avec des yeux scandalisés. Maintenant sa prestance habituelle, elle lâcha pourtant :
-Par tous les saint Elysia Bjorgman d'Arendelle, tu n'es quand même pas bête à ce point-là ?! Tu es débiteur de glace ou tu n’en es pas un ?! C’est incroyable ! il va vraiment falloir que je te mâche une fois encore le travail ! Ne pourrais-tu pas au moins une fois dans ta vie avoir un peu de bon sens...Mince ! Tu n’es pas Pieter ! Tu en es largement doté !
Vexé, je voulus tout de suite déballer ma science et maugréai derechef :
-Bah euh...C'est difficile de suivre une piste quand tu ne sais pas par où commencer...Comme je t'ai dit j'ai parcouru vraiment toute la zone de notre territoire...
Ne me laissant pas finir, ses yeux verts s'écarquillèrent encore d'un air dépassé tandis qu'elle rétorqua :
-Mais si ! J'ai bien un imbécile en face de moi ! Bon Dieu, cousin ! A aucun moment, tu n’as fait renifler à ton renne un objet qui appartiendrait à Louise pour qu’il te guide à elle ?!
Abasourdi par cette solution qui était d’une logique implacable, je me sentis soudain idiot. Ne souhaitant donc pas perdre la face, je tentais de garder un self contrôle de mes joues et bafouillai encore :
-Euh...Mais si...Si...Bien sûr que si...Nous...Euh...Nous avons essayé...Mais...Euh...Cela a rien donné...
Désabusée, elle secoua vivement la tête et je sus que je n'étais pas crédible. Prête à porter la main sur moi, elle arrêta pourtant son geste avant d'atteindre mon visage et rétorqua :
-Hum...Tu la mériterais pourtant mais je n'ai pas envie de me salir la paume ! Tu n'en vaux pas la peine...Heureusement que je suis là pour porter ce royaume... Pfff... Bien...Voilà ce que tu vas faire ! Tu vas aller chez elle, trouver un de ses vêtements, laisser Oskar faire le reste du travail et demain matin je te retrouve à la première heure en sa compagnie ! Jure-moi que tu vas le faire maintenant ! Dépêche-toi ! Ivre ou pas ivre !
-Oui...Kirsten...Promis, Murmurai-je.
-Parfait ! Vas-y, dans ce cas ! Allez !
Bien qu'un peu réticent, je ne pus faire autrement qu'obéir. La première jumelle ne quitta pas les moindres de mes faits et gestes jusqu'à ce que je sorte de la salle de bain...Je ne pris même pas la peine de repasser par la chambre pour m’habiller plus chaudement et filai directement à travers la salle de bal pour arriver plus vite aux écuries. Traçant donc ma route avec qu’une seule idée en tête, je ne fis pas attention aux invités autour de moi et percutai alors mon père de plein fouet tandis qu’il venait à ma rencontre avec un grand sourire.
-Fripouille ! Je te cherchais justement ! Clama-til tout heureux, j’ai quelque chose à t’apprendre ! C’est...
-...Désolé Papa, le coupai-je, je...J’ai vraiment une mission importante à remplir ! Tu...Tu me le diras tout à l’heure, hein ?
Bien qu’un peu frustré, la joie ne disparut pas de son visage et il me tapota gentiment l’épaule avant de reprendre :
-...Oui...Tu as raison...Ceux sera encore mieux si Louise est là avec toi...Ne reviens pas sans elle cette fois !
-J’y compte bien, murmurai-je plus déterminé que jamais.
Le laissant donc retourner à la fête, je repris ma marche et allai rapidement trouver Oskar qui était en train de faire sa sieste habituelle à l’étable. Je n’eus pas besoin de lui donner d’ordre ni même de parler qu’il se leva rapidement en voyant à ma tête que j’étais prêt à partir. Lui mettant rapidement sa selle, je l’intimai ensuite de m’emmener au logement de ma chérie. Hélas...J’eus beau m’échiner à essayer d’ouvrir la porte, elle ne bougea pas...Scruter ensuite les fenêtres n’y changea rien non plus puisqu’elles étaient trop hautes et trop petites pour que je puisse les atteindre et me glisser à l’intérieur.
-Je crois qu’il faut se rendre à l’évidence mon vieux...La destinée n’est pas en concordance avec nos choix concernant notre histoire d’amour, soupirai-je.
-Mais peut-être que Madame Blodget a quelque chose qui lui appartenait ?! Suggéra-t-il bientôt.
Non mais c’est pas vrai ?! J’en étais vraiment là ?! Être dirigé par Kirsten, d’accord...Mais que mon meilleur ami à quatre pattes soit plus intelligent que moi, c’était un non ! Et pourtant, je n’avais jamais songé à m’attarder dans l’établissement où elle avait travaillé quand j’avais appris qu’elle avait démissionné...
-Tu sais que t’es un frère, toi ! Clamai-je en reprenant de l’espoir.
Oui...La vieille boulangère devait forcément avoir quelque chose qui appartenait à ma belle Bakerdatter ! Cela ne coûtait rien d’aller voir et en plus avec la fête de Samain, l’établissement était ouvert jusqu’à minuit ! Ni une, ni deux, nous ne perdîmes pas plus de temps et traçâmes notre route en sens inverse jusqu’à revenir dans le village.
-Dégagez le passage ! Criai-je bientôt aux enfants déguisés qui étaient sur mon chemin.
Craignant les sabots, ils se mirent sur le côté alors que nous arrivâmes enfin devant l’entrée de la boulangerie.
-Excusez-moi ! Excusez-moi ! Pardon ! Grognai-je encore en bousculant la foule avec leur citrouilles remplies de bonbons.
Passant enfin la porte, je me revis enfant à peine âgé de sept ans...Kirsten, Rita et Pieter avaient abusé du sucre...Maman nous avait raconté l’histoire du paradis des sucreries...Et c’était la première fois que j’avais osé dire à Louise qu’elle deviendrait mon amoureuse un jour...Tout prenait son sens aujourd’hui, alors que j’étais dans cette même boutique dix ans plus tard...
-Prince Elysia ?! Que faites-vous là ?! Demanda tout de suite Madame Blodget après avoir fait une rapide révérence.
-J’ai besoin de vous ! Clamai-je, c’est assez urgent !
Comprenant que la situation était grave, la boulangère fit signe aux enfants de patienter un moment avant que je la prenne à part.
-Dîtes-moi tout ! S’écria-t-elle.
-Je voudrais savoir si vous aviez un vêtement appartenant à Mademoiselle Bakerdatter, s’il vous plaît ?
Aigrie, la vieille femme se referma immédiatement et répondit :
-Je suis navrée votre Altesse...Comme je vous l’ai déjà fait remarqué, étant donné qu’elle ne s’est pas présentée en nous donnant des explications sur son départ...Je me suis permise de donner sa tenue à sa remplaçante...
-Oh non, non ! Je ne parlais pas de ces habits-là...Et puis...Vous connaissez mon opinion là-dessus...Vous comme moi, savons qu’elle ne serait pas partie sans au moins avoir la correction de vous le dire...Je...Je crains de l’y avoir forcé...Ne la punissez donc pas elle avec des jugements acariâtres...Le vrai coupable est devant vous, grommelai-je.
Bien que toujours fâchée, la vieille femme me détailla attentivement tandis que j’insistai :
-Alors, êtes-vous certaine que vous n’avez pas d’autres vêtements ? Je dis n’importe quoi...Un châle ? Une veste ou une capeline par exemple ?
Prenant le temps de réfléchir quelques secondes, elle renchérit bientôt :
-Eh bien maintenant que vous le dîtes, il me semble que j’ai un petit quelque chose... La veille du jour où elle n’est pas revenue, elle avait sur elle un joli chapeau qu’elle avait acheté en espérant qu’il vous plaise... Je me souviens que lorsque vous êtes arrivé pour me dire que vous comptiez lui parler, elle n’a pas voulu le mettre car elle craignait qu’il soit emporté par le vent...Et comme elle avait fini sa journée après cela...Elle n’est jamais revenue le chercher ! Je l’ai conservé dans sa boîte d’origine.
-Je voudrais le récupérer, s’il vous plaît ! Ordonnai-je avec force.
-Soit votre Altesse ! Répliqua-t-elle, auriez-vous l’obligeance de continuer la distribution des bonbons à tous ces petits affamés le temps que je revienne ?
Même si je n’avais pas que cela à faire, je contentais mes sujets le temps qu’elle s’attarde dans l’arrière-boutique. Elle revient quelques minutes plus tard avec un joli chapeau de paille qui était personnalisé d’un ruban rose en satin et de quelques roses, roses et blanches. N’ayant aucun mal à le visualiser sur ma chère et tendre, j’aurais immédiatement craqué si elle l’avait porté le jour de nos fiançailles. L’agrippant fermement une fois qu’elle nous le tendit, je le humais rapidement pour vérifier qu’il avait encore son odeur et ressortis ensuite de la boutique pour rejoindre Oskar.
-Tiens mon grand ! Localise Louise ! M’écriai-je en lui mettant bientôt le couvre-chef sous le museau.
Reniflant avec plus d’avidité que moi, il prit un moment pour être sûr de lui et me brama à nouveau de monter sur sa croupe avant de partir comme un fou vers les bois qui menaient à la montagne du Nord... Alors quoi ? Se serait-elle réfugiée dans le palais de Tatie Elsa ?! Non ! Elle aurait gelé depuis...Et puis j’étais déjà allé chercher par là-bas !
Inspectant avec vigilance les environs tandis que mon cervidé continuait à tracer d’un pas lourd les chemins de terre battue, je me demandais bien quand est-ce qu’il comptait s’arrêtait. Il galopa ainsi longtemps...Très longtemps...
N’ayant pas pensé à me munir d’une lanterne avant de partir, il était compliqué pour moi d’avoir une vision aussi lointaine, ma vue fusse-t-elle excellente même de nuit. Un hurlement nous prit bientôt de cours mais Oskar resta fidèle à son poste et continua sa route sans se soucier des loups qui pouvaient surgir à tout instant de nulle part.
Passant enfin devant le Bazar d’Oaken, je crus que nous allions enfin avoir une pause mais ce ne fut pas le cas...Mon ami renne dépassa bientôt la bâtisse qui ne fut bientôt plus qu’un petit point dans la nuit noire. N’osant rien lui dire, je le laissais faire et m’agrippai comme je pouvais à ses poils, sans lui faire mal. Gardant ma salive et ma voix pour plus tard, je n’osais pas encore appeler le prénom de ma bienaimée...
-C’est bien Oskar ! Tu es un brave renne ! Répétai-je plutôt inlassablement pour l’encourager.
Toujours concentré, il martela encore le sol pendant une bonne dizaine de minutes, emportant des traînés de feuilles sur son passage avant de s’arrêter brutalement alors que nous étions toujours au milieu de la Forêt d’épicéas...Ou de sapins...Je n’avais su faire la différence avec les cours d’Helga...
Manquant de peu de passer par-dessus ses cornes, je faillis le gronder avant de finalement lui tapoter gentiment l’encolure.
-C’est bien, mon beau...Va t’abreuver un coup, là-bas au petit point d’eau...
Discipliné, il s’y rendit, alors que je dégainai ma pioche et la portai contre moi en demeurant sur mes gardes. J’ignorai pourquoi il m’avait fait descendre ici...Elle n’avait pas l’air d’y être...
J'attendis qu'il boive suffisamment et revienne vers moi avant de lui demander :
-Dis, vieux frère...Je comprends que tu avais besoin de reprendre ton souffle...Mais est-ce qu'on pourrait reprendre les recherches, maintenant ?
Me détaillant du regard, il secoua aussitôt la tête de désespoir et répondit :
-Elle a raison Kirsten ! Faut vraiment tout te faire !
Tapant du sabot pour me presser, je ne mis pas trop longtemps avant de le suivre tandis qu’il m'amena pas trop loin d'un arbre...Où un mouchoir assez sale traînait au sol. Rapiécé, je reconnus tout de même que c'était celui de ma chère boulangère en voyant les initiales "LB" brodé en lettres bleues. Mon cœur manqua tout de suite un battement et j'inspectais les environs avant d'enfin appeler son prénom à tue-tête :
-LOUISE !!!!
Mais rien. Le silence me répondit avec insistance. Ne souhaitant rien lâcher, je ramassais rapidement le bout de tissus et crus que mon être allait lâcher quand j’aperçus une tâche sombre en plein milieu...Du sang...Il s'agissait de sang...Non...Non...Je vous en prie...S'il vous plaît...Pas ça...
-Nooooon ! Criai-je dans un déchirement sincère.
-Calme-toi Elysia...Ce...Ce n'est pas son corps, tenta de me rassurer Oskar.
Oui...Il n'avait pas tort...Je devais garder la tête froide...Tâtant le sol pour voir si la terre n'était pas fraîchement retournée, je fus tout de même soulagé car il n'y avait pas de trace de tombe. Me relevant donc assez vite, je m'éloignais ensuite de quelques pas et passais les minutes suivantes à hurler son prénom jusqu’à m’esquinter les cordes vocales. Mon cervidé ne me quitta pas, se contentant de me soutenir comme il l’avait très bien fait jusqu’à maintenant.
-LOUISE !!!!! LOUISE !!!!! Hurlai-je encore.
Mais rien n’y fit. Sa voix ne résonnait pas en retour. A bout de nerfs, je calmai bientôt ma voix enrouée et ajoutai plus bas :
-Je t'en prie...Réponds-moi... Kiki...Papy Agnarr...Aidez-moi...
Les larmes me montèrent immédiatement aux yeux...Où pouvait-elle bien être bon sang ?! Plus les heures avançaient, plus ma peur de ne pas la retrouver vivante ne faisait que s’accroître ! Et ce n’étaient pas les traces pourpres sur le mouchoir qui m’assuraient sa sécurité ! Perdant le contrôle, j’eus soudain envie de me faire du mal pour ne pas avoir su la protéger. S’il lui arrivait malheur par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais ! N'y pense pas Elysia ! Trouve-là ! C'est tout ce qui compte ! Me grondai-je.
-LOUISE !!! LOUISE MON AMOUR REPONDS-MOI !!! Criai-je à nouveau.
Au comble de la désolation, je continuai d'arpenter les bois tout en ayant bien l'impression que je m’étais perdu...Cherchant donc le nord, je préférais très vite demander à Oskar de me donner un coup de main et lui demandai :
-Vieux frère...Tu me guides vers la maison ?
Furieux, le cervidé m’arracha alors le tissus et le flaira à nouveau avant de renifler le sol et bramer haut et fort :
-Monte sur mon dos !
Je ne réfléchis pas à deux fois et il partit au triple galop alors que mon cœur battait à tout rompre. Se pourrait-il qu'il ait enfin trouvé une piste ?! Oui ! Ce ne serait pas idiot. Remerciant une fois de plus Kirsten de m'avoir ouvert les yeux là-dessus, je me raccrochais avec crispation à sa crinière tandis qu’il slalomait aléatoirement entre les conifères. Après ce qui me parut des heures, la forêt laissa place à une grande plaine semblable à celle des trolls. C'est alors que je la vis enfin, ma boule d'amour reposant à demi avachie dans l'herbe. Me frottant avidement les yeux pour être sûr que ce n’était pas un mirage, je ne fus que plus en joie quand elle se matérialisa de plus en plus au fur et à mesure que nous l’approchions.
-Merci mon vieux ! Merci ! M’écriai-je en embrassant violemment l'encolure d'Oskar.
-Concentre-toi sur elle, me brama-t-il.
Je ne manquais pas de le faire et passai bientôt de l’émerveillement à l'horreur en comprenant qu'elle était bâillonnée et attachée par des fers. Elle essayait de me dire quelque chose mais les syllabes étaient vaines...Tombant presque de la croupe de mon renne qui ne s'était pas complètement arrêté, je courus enfin à sa dérive et la serrai brusquement dans mes bras, reprenant possession de son corps alors que ma bouche n'en finissait plus de lui embrasser les cheveux le visage et le cou.
-Oh Louise...Oh ma chérie ! J'ai eu si peur...Si tu savais...Arrête de gigoter...Je vais te libérer et je te promets que celui ou celle qui t'as fait ça, finira sa vie au cachot ou pire au peloton d’exécution ! Attends...Doucement...Voilà...
Retrouvant des allures douces, je lui défis enfin le bâillon qui retenait sa si jolie bouche et constatai que le sang trouvé sur le mouchoir devait provenir de son arcade sourcilière. N'y tenant plus après tout ce mois d'abstinence, je lui délivrais un somptueux baiser qu'elle ne refusa pas. Me réappropriant ses lèvres, sa bouche puis sa langue dans une grande douceur, je n'en pouvais plus d'être submergé de vagues d'apaisement. Bien qu'appréciant le geste, elle s'arrêta en premier et me regarda toujours avec ce même air de biche affolée.
-Prince Elysia...Commença-t-elle.
-Chut, chut, chut, ma princesse...N’épuise pas tes forces, murmurai-je, Oscar va aller te chercher ma cisaille de débiteur et on va t'enlever ces harnaches !
Faisant rapidement un petit signe à mon ami, il brama et partit sur le champ tandis que je repris à l'égard de ma chère boulangère :
-Je n'ai été qu'un imbécile de t'avoir pris de haut ! Oui ! Vraiment qu'un sombre crétin ! Pardonne-moi...Plus que jamais, je désire te prendre pour femme ! J'ai besoin de toi pour me guider...De toi...Et de Kirsten cela va de soi...Mais ça elle ne doit pas le savoir !
La remarque aurait dû la faire plaisanter mais elle éclata en sanglots avant de reprendre :
-Pardonnez-moi, votre Majesté ! Mais je ne peux pas revenir sur ce que je vous ai écrit...Pas maintenant...Ne restez pas là, je vous en prie ! Oubliez-moi ! Je ne pourrai m'en réchapper...Ils...Ils m'ont faite prisonnière...M'ont forcé à partir du royaume alors que je vous attendais comme convenu...Ils me tiennent en otage ! Ils pourraient revenir à tout moment ! Ils n’attendent que ça de vous attraper...C'est un piège ! Ne restez pas là ! Allez ! Fuyez !
-Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu racontes !? M'offusquai-je tout en blanchissant.
J'eus juste le temps de songer que cela avait été imprudent de m’aventurer tout seul, loin du château sans au moins une escorte que je sentis bientôt un gros coup contre mon crâne. Puis le cri de Louise perça le ciel alors que je vacillai avant de m'écrouler sur le sol et perdre définitivement connaissance.
Pour la référence au titre ! Une musique tiré d'un film de Noël (ça marche poiur le FCU )
Et les illustrations du chapitre 25
Bonne lecture !
GG si vous trouvez la référence à l'attraction des parcs DISNEYLAND vous êtes des boss (en vrai c'est très facile, y a déjà un indice dans les spoilers)
Chapitre 25 : Eclaire-moi :
TIMELINE ACTUELLE...
Le mariage de Pieter et Sofia avaient fini par arriver avant même que Maman ne se réveille. Helga avait feint sa promesse mais cela n'avait pas été de son ressort cette fois...Non...La faute revenait de tout droit à mon jumeau qui n'avait rien trouvé de mieux que mettre la fille de Yohan enceinte. Cette pimbêche de Rita avait eu beau protester qu'elle avait enfin trouvé la solution miracle grâce à des orties et qu'il ne faudrait pas longtemps à notre Mère avant d'ouvrir les yeux, Marraine Elsa et Parrain Hans avaient pressé toute la famille pour que le mariage entre ces deux-là se fasse en catastrophe afin d'éviter encore une fois d'avoir à expliquer au royaume qu’un nouvel héritier était déjà en route car le prince n’avait pas réussi à se retenir avant le mariage...
-Il en va de notre réputation de souverains ! Avait rudement clamé Kirsten, pour ma grande sœur, c’était peine perdue mais avec ces deux-là c’est encore jouable vis-à-vis du peuple !
Perspicace quand on savait qu’elle-même était déjà dans le ventre de ma tante quand elle s’était officiellement unie à mon oncle...Enfin bon...Nous n’avions pas cherché à polémiquer. Gaga avait donc présidé la cérémonie et nous étions ensuite repartis en Arendelle aussi vite que nous étions venus dans la Forêt Enchantée pour nous montrer aux citoyens du royaume comme le voulait la tradition.
Déjà bien accablé par la perte de Louise, le fait de ne pas avoir eu le temps d'aller voir Maman m'avait également beaucoup affecté, et ce n'était pas la fête de Samain qui avait lieu aujourd’hui qui allait y changer grand-chose...
Pour cette occasion Oleg et les autres débiteurs de glace avancés s’activaient également à préparer une surprise aux novices comme moi car la fin du mois d’octobre était aussi importante dans notre métier. Surexcités, ils n’avaient rien voulu savoir et j'avais eu beau leur dire que je ne pouvais pas rester à cause du bal de ce soir qui avait lieu au château pour célébrer cette même fête, ils avaient continué à me presser à outrance.
-Allez ! Majesté ! On vous assure que ça va vous plaire ! Me lancèrent-ils pour la énième fois de la journée en me faisant un clin d'œil.
N’ayant donc pas trop le choix, je m'étais activé comme les autres à détruire mes pains de glace à la pioche comme une âme errante à cause de mon humeur dépressive tandis qu’ils avaient installé un grand chapiteau au centre de la plaine glacée et avaient pris soin de mettre des flambeaux un peu partout autour pour que nous n’attrapions pas froid. Cela me donna tout de suite envie de me réfugier à l'intérieur pour échapper au vent du Nord qui faisait rage. Il avait tourbillonné dans mes oreilles toute la journée, semblant m'implorer de me jeter avec force dans les eaux glaciales pour ne plus souffrir de l'absence de ma chère boulangère...
Hélas nous n'eûmes pas le droit d'entrer dans la tente avant une certaine heure et j'étais presque congelé de la tête aux pieds quand ils finirent par nous dire :
-Mes petits macareux ! Votre journée touche à sa fin ! Vous l’avez bien mérité ! De bonnes boissons chaudes et quelques autres douceurs vous attendent dans la tente ! Venez !
Plus enchanté à l'idée de pouvoir enfin me réchauffer le corps que par les vivres qu’ils nous promettaient, je fus le premier à me précipiter à l'intérieur. La chaleur me picota tout de suite les oreilles, les joues et les mains, les brûlant avec force, si bien que j'espérais atteindre le banc avant de finir liquéfier au milieu de la pièce. Des chopes de bières avaient été installées pour chacun de nous sur une longue table rectangulaire en bois et je m'emparais bientôt de l'une d'elle tandis que mes compagnons de fortune prirent peu à peu place à côté et en face de moi.
-Non ! Non ! Prince Elysia ! Vous n’êtes pas là ! Il faut un siège spécial pour notre invité d’honneur ! S'écria soudain Oleg en m'indiquant une chaise entourée de fourrures épaisses.
Guère surpris d'avoir un traitement de faveur, étant donné que je représentais la royauté en l'absence de Papa, j’appliquais leur bonne volonté et allais m'installer à mon nouvel emplacement tandis qu'ils m'amenèrent une autre bière que je déglutis violemment après que nous ayons tous trinqué. L'esprit déjà bien embrumé, je m'en commandais une troisième tout en entendant le discours du doyen débiteur qui se tenait debout juste à côté de moi pour avoir le monopole de la conversation.
-...Mes frères ! Comme vous le savez ! La saison d'hiver arrive bientôt ! Vous êtes au courant de ce que ça signifie ?! Plus de repos pour nous car il y a moins de demande pour les pains de glace qu'au printemps et qu'en été ! Profitons donc ensemble de la fête de Samain avant de nous octroyer quelques jours de vacances et ainsi mieux nous retrouver en pleine forme la semaine prochaine ! Cela vous met-il en joie ?
-Oui Oleg ! Clamèrent nos voix à l'unisson.
Ravi, monsieur Florissen réclama à nouveau le silence avant de reprendre :
-Bien ! Et comme notre commerce a été prolifique cette année, nous vous avons fait une petite surprise en ramenant de jolies valkyries d'Arnevik dans nos locaux ! Alors attention à ne pas succomber à leur charmes si vous ne voulez pas finir trop vite aux côtés d’Odin !
Amusés par ces contes enfantins, mes compagnons éclatèrent de rire tout en se tapant déjà dans les mains avec une impatience naissante tandis que je demeurais de marbre.
-Mesdames ! Vous pouvez entrer ! Cria-t-il encore.
Le temps que je comprenne ce qui était en train de se passer, une dizaines de filles de joie arrivant tout droit de l'établissement réglementé des Belles Poules firent leur apparitions dans un tonnerre de sifflements de la part de mes collègues en chaleur. Virant au rouge car je n'avais pas anticipé cela, j'espérais presque que Louise fasse partie du lot pour pouvoir enfin la retrouver. Je n’eus pourtant pas le temps d'observer plus en détails ces demoiselles à moitié dévêtues, qu'Oleg reprit bientôt au milieu de toute cette pagaille :
-Messieurs ! Messieurs ! Encore un peu d'attention s'il vous plaît ! Vous allez avoir tout le loisir de boire, manger et forniquer avec ces dames ! Mais avant, j'aimerais que nous prenions tous un temps pour applaudir le grand chanceux qui aura l’honneur d’ouvrir le bal de cette année ! Suivez mon regard si vous voulez savoir à qui je fais référence !
Je voulus tout de suite partir sous terre en comprenant qu’il s’agissait de moi. Loin de remarquer mon trouble, le chef des débiteurs continua :
-Oui ! Je parle bien entendu de son Altesse royale ! Le prince Elysia en personne qui comme chacun de vous le sait ici, a fait une entrée remarquable dans notre milieu en cette fin de saison en étant enfin un livreur de glace officielle pour le royaume d'Arendelle ! Allez ! Tous avec moi ! Prince Elysia ! Prince Elysia ! Prince Elysia !
N'ayant pas prévu cela, mes joues se chauffèrent immédiatement alors que mes coéquipiers m’invitèrent à me lever pour que je me place auprès du maître de notre promotion. M'empoignant fermement l'épaule pour me donner une tape amicale, il finit par reprendre :
-Mon prince...A vous l'honneur ! Choisissez-en une...Ou plusieurs ! À votre guise ! Je ne pense pas que cela outre gênera ces demoiselles !
Émoustillées, elles gloussèrent en chœurs comme des idiotes tandis que je devins écarlate. Cherchant rapidement ma respiration, je bredouillai alors :
-Euh...C'est...Euh...Très gentil à vous...Mais je crois que je vais me contenter de boire...Et...Euh...Manger...
-Voyons votre Altesse ! Faites donc un petit effort ! Même le prince Kristoff s'était prêté au jeu dans sa jeunesse avant de connaître la princesse Anna ! Me taquina-t-il.
Merci pour cette information dont je me serai bien passé...Pensai-je avec horreur alors que les prostituées me faisaient toutes des yeux de biches alanguies pour essayer de m’attirer dans leur toile. Allez Elysia...Juste une pour essayer...Louise ne veut plus de toi, de toute façon...Pensai-je pendant quelques secondes avant de me rétracter...Non...Non je ne pouvais pas lui faire ça. De plus en plus embarrassé, je cherchais à le faire comprendre sans les froisser et bredouillai une nouvelle fois :
-Bien...Euh...C'est à dire que...La proposition est...Euh...Alléchante...Mais vous savez bien que mon cœur...brûle déjà d'amour pour une seule et unique femme...Et...
Sans me laisser le soin de finir la phrase, Oleg bougonna bientôt derechef :
-Oui ! On le sait tout ça ! Vous n’avez cessé de nous répéter tout l’amour que vous aviez pour Louise Bakerdatter ! C’est d'ailleurs pour ça qu’on y a pensé mon petit ! Force est de constater que puisque vous êtes trop troublé par tant de beauté pour faire votre choix, nous vous avons sélectionné une courtisane qui a physiquement ses attraits et qui pourrait fortement correspondre à vos attentes ! Il ne vous reste plus qu'à ne penser à rien, si ce n'est aux plaisirs que cette charmante créature peut vous inspirer !
Brandissant aussitôt son bras avec violence pour l’inviter à s’avancer, j'observais tout de suite la jeune fille en question. Elle avait effectivement les formes et l'allure de ma belle Boulangère. Mais elle était si insipide à côté d'elle...beaucoup trop maquillée...Beaucoup trop artificielle. Usant de son charme, elle vint vers moi alors que je me sentis immédiatement traqué par tous mes autres confrères. Fier de lui, Monsieur Florissen ouvrit alors un pan d'une extension de la hutte et continua sa tirade tandis que j'étais de plus en plus en proie au malaise :
-Sa Majesté a bien évidemment le droit à une chambre privée quand nous nous contenterons de la pièce à vivre ! Amusez-vous donc !
Au bord de l'implosion, je passai devant lui dans un état second et ne fis même pas gaffe au fait qu’il referma le pan avant d’aller m’assoir sur les couches de rennes alors que la courtisane me suivit. Évitant son regard, bien que déjà troublée en comprenant qu'elle était en train d'ouvrir son corset, je répliquai très vite :
-Vous pouvez rester habillée Mademoiselle...Je ne compte pas vous toucher.
Désabusée, elle prit aussitôt une mine triste et demanda :
-Vous m’en voyez blessée votre Altesse...Ne suis-je donc pas à votre goût ?
Sentant que je l’avais contrariée, je tentais tout de suite d’expliquer alors qu’elle soupira :
-Ce n'est pas une question de ça...Comme je l’ai dit devant toute l’assemblée, je ne veux pas salir le nom de la femme que j'aime et j'ai trop de respect pour vous, pour vous faire quoique ce soit.
De plus en plus vexée, elle fut néanmoins obligée d’appliquer mes désirs et déclara alors en blanchissant violemment :
-C’est que...Même en ne me faisant rien...Vous me mettez dans une mauvaise position mon prince...Comprenez...Votre supérieur m'a promis une belle somme...Je...Je comptais dessus pour me nourrir cette semaine...
-Oh...Eh bien si ce n’est que ça...Je suis d'accord pour vous donner l'argent...Concédai-je assez vite, mais j’insiste bien sur le fait que vous n'obtiendrez rien de moi.
Je croyais qu’elle serait enfin satisfaite, mais sa mine se renfrogna derechef. Décontenancée, elle finit par bafouiller encore :
-Je...Je crois que c’est encore pire Majesté ! Je...Je ne pourrai accepter...Les règles ont été refaites depuis l’ouverture des Belles Poules...Et désormais...Tout travail mérite salaire...L’un ne va pas sans l’autre...La nouvelle charte insiste bien là-dessus...Donc si je n’effectue pas un minimum mes tâches corporelles...Je ne peux pas être payée...C’est ainsi...C'est ce que la patronne nous a expliqué quand elle est venue faire sa visite...
Agacé de voir qu’elle n’était pas compatissante, je ne comptais pas me laisser faire par sa directrice de pacotille et m’exclamai alors :
-Bien, dans ce cas, je m'entretiendrai avec elle pour lui exposer mon point de vue et les règles changeront...Mais je puis vous assurer que vous aurez tout de même vos sous ! Comment se nomme-t-elle que je puisse aller lui tirer les oreilles ?
J’avais espéré que mon trait de légèreté la ferait rire mais à mon grand désarroi la remarque la fit à nouveau blanchir tandis qu'elle ajouta :
-Euh...Sauf votre respect, je ne pense pas que vous pourrez faire ça Majesté...Parce...Parce que la patronne...C'est notre bonne Reine Elsa en personne...Si elle sait que je n'ai pas satisfait son neveu en...Elle...Elle me renverra des Belles Poules à coup sûrs.
Passant par toutes les couleurs en comprenant que je venais inconsciemment de profaner ma tante, je ne me voyais effectivement pas discuter de cela avec elle, et me rétractais tout de suite avant de murmurer :
-Ah...Euh...Oui...C’est un point épineux auquel je n’avais pas pensé...Dans ce cas, je n’ai pas d’autre choix et réitère ma proposition...Je vous laisserai effectivement les sous mais je ne vous ferai rien.
Bien que mécontente, elle retrouva très vite un sourire plein d’arrière-pensées et joua bientôt avec ma queue de cheval avant de suggérer :
-Soit prince Elysia...Je peux très bien m’en passer après tout...Mais peut être voudriez-vous que, moi, je vous fasse ?
N’ayant pas pensé à cette éventualité, je m’empourprais de plus belle et assurai alors :
-Non...Non vraiment je vous assure...Ce...Ce ne sera pas nécessaire ! Je veux me préserver pour que Louise...Soit ma première !
Jugeant visiblement cet argument peu crédible, elle haussa aussitôt les épaules et me questionna :
-Pardonnez mon audace votre Altesse...Mais n’est-ce pas plutôt parce que vous craignez de ne pas être à la hauteur ? Si je puis vous exposer mon point de vue, je pense qu’au contraire ce serait bien d’avoir un peu d'expérience pour la combler quand le moment sera venu, non ? Enfin...Dans la mesure où elle souhaite encore de vous...Car les rumeurs vont et viennent et je puis affirmer sans me tromper que mademoiselle Bakerdatter n'est plus au royaume...Votre serment est donc bafoué puisque vous courrez après un fantôme !
Mon sang ne fit qu’un tour et je m’énervai sur le champ :
-Vous avez la langue bien pendue Mademoiselle ! Je refuse vos avances et cela vous déplaît ! C’est ça la vraie raison ! Donc ouvrez bien vos oreilles ! Je ne romprais jamais ma promesse ! Jusqu’à ma mort je la chercherai et la ramènerai !
Boudeuse, elle ne dit plus rien et maintint une certaine distance tout en me fixant dans les yeux. En y regardant de plus près, les siens qui étaient vert sapin, étaient ce qu’il y avait de plus beau chez elle...Mais ce n’était guère assez pour que je m’attarde sur son charme grossier. Sentant que cela commençait à devenir long, je récapitulais bientôt :
-Alors maintenant écoutez-moi bien ! On va attendre une dizaine de minutes, le temps qu’ils croient tous que nous avons fait nos affaires. Ensuite vous sortirez par-là où vous êtes entrée et vous demanderez votre dû ! Pendant ce temps-là, je m’enfuirais de l’autre côté...
-Dix minutes à peine ? Soit...Comme bon vous semble votre Altesse...Si, c’est là votre souhait, je ne m’y oppose pas...Mais je vais pas vous mentir, ça me plaît pas trop de faire des cachotteries à la reine et mes semblables...Elles vont vouloir savoir comment vous êtes au lit...Qu’est-ce que je vais bien pouvoir répondre à cela, moi ?!
Etant le cadet de mes soucis, je renchéris brièvement :
-Je vous laisse libre choix du moment que vous ne ternissez pas ma réputation !
Amusée, elle me dévisagea alors et gloussa :
-Oooh...Dans ce cas, je dirai que vous êtes quelqu’un de très à l’écoute...Et doux comme un agneau.
Mais oui c’est ça...Doux comme un agneau...Comme l’animal totem de mon aïeux de qui je porte le nom, pensai-je avec amertume. En ayant assez entendu, je me détournai alors d’elle et allai m’assoir sur le lit, comptant chaque seconde précieusement pour arriver à dix minutes. La courtisane m’y rejoint rapidement et je ne pus m’empêcher de me faire une réflexion sur son allure qui n’avait rien de vulgaire par rapport à ses consœurs...D’ailleurs maintenant que j’y pensais son langage ne l’était pas non plus...Comme quoi il recrutait vraiment n’importe qui dans ce métier de bas-étages...
-Je sais que je me répète...Mais...Vous êtes certain que vous ne voulez pas, ne serait-ce qu’une petite gâterie votre Altesse ? Finit-elle par demander, c’est ma spécialité ! Dans le milieu on me surnomme « La gobeuse » tellement les hommes en redemandent !
Pendant un instant, j’imaginais Kirsten entendre ça avant de me rendre compte qu’elle aurait simplement dit « Elle a beau être une fille de petite vertu, elle est bénéfique pour l’économie du royaume ». Mais je n’étais pas ma cousine et j’en avais plus qu’assez de ses paroles de dévergondée, aussi tout en essayant de rester calme, je la questionnai tout de même avec dégoût :
-Pourquoi insistez-vous ? Cela vous plaît tant que ça d'avoir...Ces choses-là dans la bouche ou entre les jambes ?!
Sursautant à la question car elle ne s’y attendait pas, elle expliqua aussitôt :
-Ce n'est pas que cela doive me plaire ou ne pas me plaire Monsieur...C'est mon métier...Il me maintient en vie...Je m'en accommode, c’est tout.
-Certes, murmurai-je pris à mon tour de cours.
Reprenant ensuite mon décompte, je ne fus plus interrompu et arrivais enfin à 600 secondes ! Ouf ! Me levant vivement, je clamai avec soulagement :
-C’est bon vous pouvez y aller ! Merci à vous de jouer le jeu...
-Je vous en prie votre Altesse, murmura-t-elle en effectuant une dernière révérence impeccable.
Las, je lui fis signe d’y aller, ce qu’elle commença à faire avant d’à nouveau se tourner vers moi et murmurer :
-Oh Majesté ! Encore une chose...
Mais elle n’allait jamais me lâcher ou quoi ?!
-Oui ? Questionnai-je avec impatience.
-Ce n’était pas vrai pour votre père...Il n’a jamais voulu se prêter à ce genre de jeux non plus, répondit-elle avec malice.
Poussant un soulagement intérieur de savoir cela, je conclus pourtant avec assurance :
-Pour tout vous avouer, je m’en doutais un peu...Comme dirait certains membres de ma famille qui sont des spécialistes de l’amour...Le prince Kristoff ne s’intéressait pas aux femmes avant de connaître la princesse Anna d’Arendelle.
La remarque la fit rayonner et elle rejoignit enfin les autres débiteurs alors que je ne cherchais pas plus pour me faufiler hors de la tente. Je n’avais qu’une idée en tête : Trouver Oskar et fuir avant qu’on nous pose des questions ! Bravant donc le froid et le vent, je portais bientôt mon gant droit à ma bouche et sifflai activement pour que mon compagnon à quatre pattes se relève au milieu des ballots de foin improvisés déposés un peu plus loin. Je manquais tout de suite de faire une attaque en entendant derrière moi :
-Où donc allez-vous comme ça votre Altesse ?
Rapide, Oleg m’avait rattrapé et se postait de toute sa hauteur les bras croisés en me regardant avec amusement. Déglutissant péniblement, je me grandis à mon tour pour lui rappeler que j’étais son supérieur et le scrutai en essayant de ne pas trembler avant de répondre :
-Je dois retourner à mes obligations de souverain ! Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a un bal important au cœur du royaume, c’est d’ailleurs pour ça que Papa n’était pas là aujourd’hui !
Esquissant un nouveau sourire malicieux, il prit un temps pour détailler les moindres de mes expressions puis finit par renchérir :
-Alors partez vite dans ce cas Majesté...Et bon courage avec Mademoiselle Bakerdatter...Vous êtes définitivement le même que mon petit Kristoff ! Fidèle à vos devoirs et vos principes !
Me faisant un clin d’œil, je compris tout de suite qu’il était au courant du stratagème mis en place avec la prostituée. Ecarlate, je me contentais d’hocher la tête et enfourchais enfin Oskar avant de repartir vers le château.
L’animation était déjà au beau fixe quand j’arrivais près des berges qui contournaient le domaine. Les voix des invités étaient portées par le vent...Je pouvais entendre des rires...C’était une bonne ambiance. Menant enfin mon renne jusqu’à l’étable, je lui donnais à manger et à boire et l’y laissai avant de lui souffler un « à demain ».
Je me dépêchais ensuite d’aller me changer car qui disait fête de Samain disait forcément qu’il fallait se déguiser...Bien que je n’avais pas le cœur à ça, je m’exécutai vite et allai au grenier, déniché la veille tenue de tavernier d’Arnevik portée par Pépé Elysia quand il était en exil pour avoir fauté avec Mémé Anna...Lui aussi...
Puis je poussai un profond soupir et me forçai à laisser tous mes problèmes de côté avant de faire mon entrée dans la salle. Kay hurla mon prénom. Ricanant comme des dindes, les filles de dignitaires, pour la plupart déguisées en sorcière, ne restèrent pas indifférentes à ma tenue et s’enflammèrent en venant m’aborder pour essayer d’obtenir une danse. Souhaitant le plus vite possible échapper à ses furies, je leur accordais à chacune une valse avant de me retirer vers mes proches qui discutaient vivement...
-Tu n’as toujours pas de nouvelles de Rita ? Maugréa bientôt Papa à Marraine Elsa.
-Non, Kristoff, pas depuis que tu me l’as demandé, il y a cinq minutes...Si tu veux bien m’excuser maintenant je voudrais aller danser avec mon beau loup-garou avant de perdre mes moyens et congeler définitivement cette salle à cause de ton insistance ! Gronda-t-elle en faisant mine de lui donner un coup de sa fourche de diablesse dans les fesses.
Ravi, Tonton Hans exécuta sa demande alors que Mamie Dudu qui s’était déplacée elle aussi de la Forêt Enchantée, reprit bientôt à l’égard de Papa :
-Ne t’inquiète pas Kristoff ! Ma Brise D’été sera la première à nous dire ce qu’il en est, que ce soit bon ou pas bon...En attendant, essaye de profiter un peu !
Etant elle-même déguisée, elle avait trouvé une tenue appartenant à Iduna Sappos qu’elle avait agrémenté de jus de framboise pour simuler du sang.
-Soit...Bien...Je crois qu’il ne me reste plus qu’à aller hurler sous la lune ! Grommela mon père d’une voix bougonne.
Dépité, il partit sous ses yeux désolés qui se tournèrent ensuite vers moi avec un grand sourire avant qu’elle ne reprenne :
-Ah ? Une autre âme à aider visiblement ? Viens-donc t’assoir près de moi, jeune homme ! Promis ! Ma main reste dans ma poche !
Rougissant violemment en comprenant qu’elle faisait allusion à toutes les corrections qu’elle avait pu me donner dans l’enfance, je la rejoins tout de même et laissai un peu de silence s’écouler avant de me racler la gorge. Suivant les conseils de Kirsten que je n’avais pas aperçu dans la salle d’ailleurs, je finis par bredouiller :
-Mamie...Euh...J’avais une question à te poser...Ce...ça concerne ta relation avec Papy...
-Oh ? Je t’écoute mon grand ! Clama-t-elle en me fixant, qu’est-ce qui t’intrigue dans mon mariage avec mon cher Populus ?
Me parmant immédiatement de confusion, je rétorquai aussitôt :
-Oh non...Euh...Je...Je parlais de Papy Agnarr...
Sans attendre, ses joues se chauffèrent violemment à leur tour et elle renchérit :
-Oui...Bien sûr...Quelle sotte je fais...Cela me permettra de penser un peu à lui...Que veux-tu donc savoir ?
Vidant immédiatement mon esprit, je tentais de ne pas tomber dans les paumes et murmurai bientôt :
-Voilà...Comme tu le sais...Je suis fiancé à mademoiselle Bakerdatter...Enfin...Actuellement je ne sais pas si c’est encore le cas car elle est partie à cause de mon comportement immature...Je...Je suis au courant que tu avais eu une dispute un peu similaire avec Papy Agnarr il y a très longtemps...Et je voulais savoir comment il avait fait pour te retrouver ? Déjà est-ce qu’il t’avait cherché ?
Fermant aussitôt les yeux pour se remémorer ces souvenirs douloureux, elle prit quelques secondes avant de répondre :
-Bien évidemment qu’il avait tout mis en place pour me rechercher...Assez vite en réalité...Mais j’avais fait en sorte de bien me cacher...Ce n’était pas lui toutefois qui s’était déplacé...Il n’en avait pas eu le droit...Oui...Je me souviens à quel point je l’avais fait tourné en bourrique...Tout ça pour qu’à la fin, je revienne de moi-même car les trolls m’avaient ouvert les yeux sur notre amour...
-Ah mince...Bon bah tu ne pourras rien pour moi dans ce cas, ruminai-je.
-Pourquoi donc, Elysia ? Questionna-t-elle.
-Louise n’a pas l’air décidé à vouloir revivre en Arendelle, murmurai-je, c’est drôle, je n’ai jamais pensé à déployer la garde...Mais je suppose que cela lui ferait trop peur...Bien...Merci tout de même à toi d’avoir répondu Mamie Dudu.
-Je t’en prie mon grand...Navrée de ne pas t’avoir été d’une grande aide, renchérit-elle en me frottant vigoureusement le dos.
La sentant soudain elle-même très seule tandis que je me relevais de mon siège, je repris alors mes codes de prince et lui offris bientôt ma main en demandant d’une voix plus protocolaire :
-M’accorderiez-vous une danse, Madame ?
Amusée, elle me lança tout de suite un petit sourire et répondis :
-Avec plaisir...Cela fait une éternité que je n’ai pas dansé avec un Elysia...Je ne puis refuser !
Mon cœur se desserra aussitôt alors qu’elle me tendit ses doigts que j’embrassais alors délicatement avant de l’entrainer vers la piste de danse. Nous tournâmes beaucoup, suscitant la curiosité des dignitaires qui finirent par se lasser plus vite que nous deux. Impressionnée par la cadence qu’elle était encore capable de produire à son âge, j’enchainais les valses avec facilité. Oh oui ! A soixante ans passée, elle demeurait encore légère et gracieuse...Une éternelle enfant qui avait l’art de danser comme elle volait avec le vent. Cela m’amusa...Jusqu’à ce que je me rende compte que je ne pouvais plus la suivre. Ne souhaitant pas perdre la face, je renchéris enfin entre deux danses :
-N’as-tu pas soif Mamie ? Va t’assoir ! Je vais aller te chercher un peu de vin !
-Hum...Ce n’est pas de refus ! Même si j’en aurais encore fait des centaines ! J’adore cela ! Cela me rajeunit tellement ! Danser c’était une chose que nous adorions aussi faire avec ton grand-père ! Et dieu, que le professeur s’était arraché les cheveux car je partais de loin ! Rit-elle, mais bref...Laissons le passé où il est !
Vive, elle se décala alors en pas chassés tandis que j’allais au buffet lui chercher de quoi la sustenter. Revenant vers elle je lui clamais encore :
-Je vais m’en chercher un et je te rejoins !
Elle acquiesça et je retournai immédiatement au buffet. Ne prenant même pas la peine de grignoter, je m’enquillais un verre. Le délicieux jus rouge, raviva tout de suite mes papilles et j’en pris un deuxième, puis un troisième sans faire vraiment attention. Après tous, les portions étaient petites et cela ne pouvait pas me faire de mal ! Bien que réchauffé, je n’avais pas l’impression d’être hydraté, aussi j’en rajoutais deux de plus !
Dès lors, la lumière des chandeliers de cristal commença à me taper sur la tête et je n’eus soudain plus le goût de danser. Cherchant ma grand-mère pour pouvoir le lui dire, je fus déçue de voir qu’elle avait disparu. La cherchant de partout, je constatais bientôt que la pièce tournait violemment. Mince ? Où était la porte de sortie ?! Subitement pris de sueurs froides, je la repérai enfin et avançai avec prudence en tentant de ne pas trop tituber.
C’est alors que je la vis enfin...Oh oui...Louise était là devant moi avec son corps charnu entourée d’un costume trop étriqué pour ses formes. Était-ce mon imagination ?! Non Elysia...Non...Elle est bien ici...Dans ce bal...Et t’a snobé depuis le départ ! Me convainquis-je. L’incompréhension laissa tout de suite place à la colère et je déboulais alors sur elle en serrant les poings avec rancœur.
Ni une ni deux, je ne cherchais même pas et lui agrippai bientôt le bras avec violence pour essayer de l’évincer et avoir des explications en privé. La scène se passa en une fraction de seconde mais je compris trop tard mon erreur...Car ce n’était pas elle.
-Pr...Prince Elysia ? Appela aussitôt une dignitaire que je ne reconnus pas.
M’observant avec questionnement, je ne pus m’empêcher de tressaillir en voyant ses yeux verts sapin qui ressemblaient étrangement à ceux de la prostituée. Honteux que l’alcool me soit monté si vite à la tête, je fis bientôt une piètre révérence et parvins à articuler :
-Ex...Excusez-moi Madame !
Manquant de vomir, je ne souhaitais plus qu’une chose dans l’immédiat : Me retirer dans ma chambre.
-Si...Si vous voulez bien me pardonner ! Conclus-je brièvement en tentant d’adapter un pas régulier alors que j’aurais aimé courir pour fuir le moment.
Forte heureusement, aucun des invités ne sembla se rendre compte de ce qui venait de se produire. Parfait ! Je pouvais m’éclipser en paix...
Remontant rapidement l’escalier tout en me tenant bien à la rambarde pour ne pas tomber, j’observais la salle de bal macabre une dernière fois avant de m’engouffrer dans un long couloir rose. Je manquai soudain de faire une attaque en y apercevant une mariée à l’allure sanguinaire et un homme à la peau verdâtre qui portait un haut de forme. Un hurlement de frayeur voulut immédiatement sortir de ma bouche mais cette dernière était paralysée...Comme tous mes autres membres...
-Hum...Hum...Assez prince Aslak ! Si quelqu’un nous surprenait ! Pouffa aussitôt la jeune femme alors que l’homme lui-même avait un rire diabolique.
Oh mes aïeux...Kirsten ! C’était Kirsten et le souverain du Vesterland ! Tellement soulagé, je faillis foncer sur ma cousine pour l’enlacer mais ils n’avaient pas besoin de moi en plus dans leur proximité qui était bien loin du protocole.
Me raclant donc juste la gorge pour signifier ma présence, je déclarai encore à moitié ivre :
-Je vous en prie ! Faites comme si je n'existais pas ! Après tout, c'est ce qui pourrait m'arriver de mieux !
Tressaillant à son tour, ma cousine s’égosilla aussitôt :
-Prince Elysia...Que faîtes-vous là ?!
-Et vous ? Soulignai-je en la bravant.
-Oh quel toupet ! Ne me dites pas que vous avez un peu trop abusé de l’alcool, cher cousin ?! Renchérit-elle.
-Quoi ?! Non...Mais non pas du tout ! Minaudai-je en lui faisant des yeux innocents.
Non convaincue, elle me toisa du regard pendant de longues secondes en se pinçant le nez, puis se tourna vers son amant avant de déclarer :
-Mon ami...Voudriez-vous bien nous laisser, je vous prie ? Je reviens vite ! Profitez peut-être être de ce temps pour aller parler à Père et Mère de votre engagement à mes côtés pour que notre relation soit...Disons...Plus conventionnelle...
-Je...Je vais essayer ma douce Kirsten, renchérit-il en lui embrassant la bouche.
-Vous savez que cette réponse ne me satisfait pas ! Vous devez vous surpasser si vous prétendez m'aimer comme vous l'avez sous-entendu le mois dernier... Nota-t-elle d'une voix coincée.
Aslak acquiesça vivement avant de reprendre :
-Oh bien sûr que je le sais...Et je vais de ce pas chercher le prince Hans et la reine Elsa ! Je vous le promets !
Son visage se détendit en entendant cela. Souhaitant me faire oublier, je repris sans attendre mon chemin faisant comme si je n'avais pas compris qu'elle l'avait congédié pour pouvoir me parler. Cela lui déplut et elle s'écria :
-Prince Elysia ! Vous ne m'échapperez pas ! Dans la salle de bain ! Tout de suite !
N’en démordant pas, elle me mena alors à la baguette, et laissa couler de l’eau glacée dans le lavabo avant de m’y plonger la tête sans ménagement. Elle agit ainsi jusqu’à ce que je recouvre mes esprits, conservant son masque de dureté pour bien montrer que je l’avais déçue.
-Bien...Pourrai-je savoir ce qui ne va pas...Encore ? Finit-elle par demander à bout de nerfs.
-Oh...Je crains que tu ne le saches que trop bien...Répondis-je, pourtant je t'assure que j'ai suivi tous tes conseils ! J'ai cherché Louise dans absolument tous les recoins ! Oskar en a tellement eu mal aux sabots qu'il a fallu que je le maintienne au repos pendant trois jours...Elle n’est nulle part Kirsten...Tu m’entends ?! Nulle part !
Distante, elle tapota brièvement ses doigts sur son bras et répliqua bientôt sur un ton concis :
-Eh bien à mon grand regret, je suis désolée de te dire que ton renne est incompétent, s'il n'a pas un minimum réussi à la flairer !
-Comment aurait-il pu ?! Le défendis-je.
Ma première cousine marqua aussitôt un temps d'arrêt avant de me regarder avec des yeux scandalisés. Maintenant sa prestance habituelle, elle lâcha pourtant :
-Par tous les saint Elysia Bjorgman d'Arendelle, tu n'es quand même pas bête à ce point-là ?! Tu es débiteur de glace ou tu n’en es pas un ?! C’est incroyable ! il va vraiment falloir que je te mâche une fois encore le travail ! Ne pourrais-tu pas au moins une fois dans ta vie avoir un peu de bon sens...Mince ! Tu n’es pas Pieter ! Tu en es largement doté !
Vexé, je voulus tout de suite déballer ma science et maugréai derechef :
-Bah euh...C'est difficile de suivre une piste quand tu ne sais pas par où commencer...Comme je t'ai dit j'ai parcouru vraiment toute la zone de notre territoire...
Ne me laissant pas finir, ses yeux verts s'écarquillèrent encore d'un air dépassé tandis qu'elle rétorqua :
-Mais si ! J'ai bien un imbécile en face de moi ! Bon Dieu, cousin ! A aucun moment, tu n’as fait renifler à ton renne un objet qui appartiendrait à Louise pour qu’il te guide à elle ?!
Abasourdi par cette solution qui était d’une logique implacable, je me sentis soudain idiot. Ne souhaitant donc pas perdre la face, je tentais de garder un self contrôle de mes joues et bafouillai encore :
-Euh...Mais si...Si...Bien sûr que si...Nous...Euh...Nous avons essayé...Mais...Euh...Cela a rien donné...
Désabusée, elle secoua vivement la tête et je sus que je n'étais pas crédible. Prête à porter la main sur moi, elle arrêta pourtant son geste avant d'atteindre mon visage et rétorqua :
-Hum...Tu la mériterais pourtant mais je n'ai pas envie de me salir la paume ! Tu n'en vaux pas la peine...Heureusement que je suis là pour porter ce royaume... Pfff... Bien...Voilà ce que tu vas faire ! Tu vas aller chez elle, trouver un de ses vêtements, laisser Oskar faire le reste du travail et demain matin je te retrouve à la première heure en sa compagnie ! Jure-moi que tu vas le faire maintenant ! Dépêche-toi ! Ivre ou pas ivre !
-Oui...Kirsten...Promis, Murmurai-je.
-Parfait ! Vas-y, dans ce cas ! Allez !
Bien qu'un peu réticent, je ne pus faire autrement qu'obéir. La première jumelle ne quitta pas les moindres de mes faits et gestes jusqu'à ce que je sorte de la salle de bain...Je ne pris même pas la peine de repasser par la chambre pour m’habiller plus chaudement et filai directement à travers la salle de bal pour arriver plus vite aux écuries. Traçant donc ma route avec qu’une seule idée en tête, je ne fis pas attention aux invités autour de moi et percutai alors mon père de plein fouet tandis qu’il venait à ma rencontre avec un grand sourire.
-Fripouille ! Je te cherchais justement ! Clama-til tout heureux, j’ai quelque chose à t’apprendre ! C’est...
-...Désolé Papa, le coupai-je, je...J’ai vraiment une mission importante à remplir ! Tu...Tu me le diras tout à l’heure, hein ?
Bien qu’un peu frustré, la joie ne disparut pas de son visage et il me tapota gentiment l’épaule avant de reprendre :
-...Oui...Tu as raison...Ceux sera encore mieux si Louise est là avec toi...Ne reviens pas sans elle cette fois !
-J’y compte bien, murmurai-je plus déterminé que jamais.
Le laissant donc retourner à la fête, je repris ma marche et allai rapidement trouver Oskar qui était en train de faire sa sieste habituelle à l’étable. Je n’eus pas besoin de lui donner d’ordre ni même de parler qu’il se leva rapidement en voyant à ma tête que j’étais prêt à partir. Lui mettant rapidement sa selle, je l’intimai ensuite de m’emmener au logement de ma chérie. Hélas...J’eus beau m’échiner à essayer d’ouvrir la porte, elle ne bougea pas...Scruter ensuite les fenêtres n’y changea rien non plus puisqu’elles étaient trop hautes et trop petites pour que je puisse les atteindre et me glisser à l’intérieur.
-Je crois qu’il faut se rendre à l’évidence mon vieux...La destinée n’est pas en concordance avec nos choix concernant notre histoire d’amour, soupirai-je.
-Mais peut-être que Madame Blodget a quelque chose qui lui appartenait ?! Suggéra-t-il bientôt.
Non mais c’est pas vrai ?! J’en étais vraiment là ?! Être dirigé par Kirsten, d’accord...Mais que mon meilleur ami à quatre pattes soit plus intelligent que moi, c’était un non ! Et pourtant, je n’avais jamais songé à m’attarder dans l’établissement où elle avait travaillé quand j’avais appris qu’elle avait démissionné...
-Tu sais que t’es un frère, toi ! Clamai-je en reprenant de l’espoir.
Oui...La vieille boulangère devait forcément avoir quelque chose qui appartenait à ma belle Bakerdatter ! Cela ne coûtait rien d’aller voir et en plus avec la fête de Samain, l’établissement était ouvert jusqu’à minuit ! Ni une, ni deux, nous ne perdîmes pas plus de temps et traçâmes notre route en sens inverse jusqu’à revenir dans le village.
-Dégagez le passage ! Criai-je bientôt aux enfants déguisés qui étaient sur mon chemin.
Craignant les sabots, ils se mirent sur le côté alors que nous arrivâmes enfin devant l’entrée de la boulangerie.
-Excusez-moi ! Excusez-moi ! Pardon ! Grognai-je encore en bousculant la foule avec leur citrouilles remplies de bonbons.
Passant enfin la porte, je me revis enfant à peine âgé de sept ans...Kirsten, Rita et Pieter avaient abusé du sucre...Maman nous avait raconté l’histoire du paradis des sucreries...Et c’était la première fois que j’avais osé dire à Louise qu’elle deviendrait mon amoureuse un jour...Tout prenait son sens aujourd’hui, alors que j’étais dans cette même boutique dix ans plus tard...
-Prince Elysia ?! Que faites-vous là ?! Demanda tout de suite Madame Blodget après avoir fait une rapide révérence.
-J’ai besoin de vous ! Clamai-je, c’est assez urgent !
Comprenant que la situation était grave, la boulangère fit signe aux enfants de patienter un moment avant que je la prenne à part.
-Dîtes-moi tout ! S’écria-t-elle.
-Je voudrais savoir si vous aviez un vêtement appartenant à Mademoiselle Bakerdatter, s’il vous plaît ?
Aigrie, la vieille femme se referma immédiatement et répondit :
-Je suis navrée votre Altesse...Comme je vous l’ai déjà fait remarqué, étant donné qu’elle ne s’est pas présentée en nous donnant des explications sur son départ...Je me suis permise de donner sa tenue à sa remplaçante...
-Oh non, non ! Je ne parlais pas de ces habits-là...Et puis...Vous connaissez mon opinion là-dessus...Vous comme moi, savons qu’elle ne serait pas partie sans au moins avoir la correction de vous le dire...Je...Je crains de l’y avoir forcé...Ne la punissez donc pas elle avec des jugements acariâtres...Le vrai coupable est devant vous, grommelai-je.
Bien que toujours fâchée, la vieille femme me détailla attentivement tandis que j’insistai :
-Alors, êtes-vous certaine que vous n’avez pas d’autres vêtements ? Je dis n’importe quoi...Un châle ? Une veste ou une capeline par exemple ?
Prenant le temps de réfléchir quelques secondes, elle renchérit bientôt :
-Eh bien maintenant que vous le dîtes, il me semble que j’ai un petit quelque chose... La veille du jour où elle n’est pas revenue, elle avait sur elle un joli chapeau qu’elle avait acheté en espérant qu’il vous plaise... Je me souviens que lorsque vous êtes arrivé pour me dire que vous comptiez lui parler, elle n’a pas voulu le mettre car elle craignait qu’il soit emporté par le vent...Et comme elle avait fini sa journée après cela...Elle n’est jamais revenue le chercher ! Je l’ai conservé dans sa boîte d’origine.
-Je voudrais le récupérer, s’il vous plaît ! Ordonnai-je avec force.
-Soit votre Altesse ! Répliqua-t-elle, auriez-vous l’obligeance de continuer la distribution des bonbons à tous ces petits affamés le temps que je revienne ?
Même si je n’avais pas que cela à faire, je contentais mes sujets le temps qu’elle s’attarde dans l’arrière-boutique. Elle revient quelques minutes plus tard avec un joli chapeau de paille qui était personnalisé d’un ruban rose en satin et de quelques roses, roses et blanches. N’ayant aucun mal à le visualiser sur ma chère et tendre, j’aurais immédiatement craqué si elle l’avait porté le jour de nos fiançailles. L’agrippant fermement une fois qu’elle nous le tendit, je le humais rapidement pour vérifier qu’il avait encore son odeur et ressortis ensuite de la boutique pour rejoindre Oskar.
-Tiens mon grand ! Localise Louise ! M’écriai-je en lui mettant bientôt le couvre-chef sous le museau.
Reniflant avec plus d’avidité que moi, il prit un moment pour être sûr de lui et me brama à nouveau de monter sur sa croupe avant de partir comme un fou vers les bois qui menaient à la montagne du Nord... Alors quoi ? Se serait-elle réfugiée dans le palais de Tatie Elsa ?! Non ! Elle aurait gelé depuis...Et puis j’étais déjà allé chercher par là-bas !
Inspectant avec vigilance les environs tandis que mon cervidé continuait à tracer d’un pas lourd les chemins de terre battue, je me demandais bien quand est-ce qu’il comptait s’arrêtait. Il galopa ainsi longtemps...Très longtemps...
N’ayant pas pensé à me munir d’une lanterne avant de partir, il était compliqué pour moi d’avoir une vision aussi lointaine, ma vue fusse-t-elle excellente même de nuit. Un hurlement nous prit bientôt de cours mais Oskar resta fidèle à son poste et continua sa route sans se soucier des loups qui pouvaient surgir à tout instant de nulle part.
Passant enfin devant le Bazar d’Oaken, je crus que nous allions enfin avoir une pause mais ce ne fut pas le cas...Mon ami renne dépassa bientôt la bâtisse qui ne fut bientôt plus qu’un petit point dans la nuit noire. N’osant rien lui dire, je le laissais faire et m’agrippai comme je pouvais à ses poils, sans lui faire mal. Gardant ma salive et ma voix pour plus tard, je n’osais pas encore appeler le prénom de ma bienaimée...
-C’est bien Oskar ! Tu es un brave renne ! Répétai-je plutôt inlassablement pour l’encourager.
Toujours concentré, il martela encore le sol pendant une bonne dizaine de minutes, emportant des traînés de feuilles sur son passage avant de s’arrêter brutalement alors que nous étions toujours au milieu de la Forêt d’épicéas...Ou de sapins...Je n’avais su faire la différence avec les cours d’Helga...
Manquant de peu de passer par-dessus ses cornes, je faillis le gronder avant de finalement lui tapoter gentiment l’encolure.
-C’est bien, mon beau...Va t’abreuver un coup, là-bas au petit point d’eau...
Discipliné, il s’y rendit, alors que je dégainai ma pioche et la portai contre moi en demeurant sur mes gardes. J’ignorai pourquoi il m’avait fait descendre ici...Elle n’avait pas l’air d’y être...
J'attendis qu'il boive suffisamment et revienne vers moi avant de lui demander :
-Dis, vieux frère...Je comprends que tu avais besoin de reprendre ton souffle...Mais est-ce qu'on pourrait reprendre les recherches, maintenant ?
Me détaillant du regard, il secoua aussitôt la tête de désespoir et répondit :
-Elle a raison Kirsten ! Faut vraiment tout te faire !
Tapant du sabot pour me presser, je ne mis pas trop longtemps avant de le suivre tandis qu’il m'amena pas trop loin d'un arbre...Où un mouchoir assez sale traînait au sol. Rapiécé, je reconnus tout de même que c'était celui de ma chère boulangère en voyant les initiales "LB" brodé en lettres bleues. Mon cœur manqua tout de suite un battement et j'inspectais les environs avant d'enfin appeler son prénom à tue-tête :
-LOUISE !!!!
Mais rien. Le silence me répondit avec insistance. Ne souhaitant rien lâcher, je ramassais rapidement le bout de tissus et crus que mon être allait lâcher quand j’aperçus une tâche sombre en plein milieu...Du sang...Il s'agissait de sang...Non...Non...Je vous en prie...S'il vous plaît...Pas ça...
-Nooooon ! Criai-je dans un déchirement sincère.
-Calme-toi Elysia...Ce...Ce n'est pas son corps, tenta de me rassurer Oskar.
Oui...Il n'avait pas tort...Je devais garder la tête froide...Tâtant le sol pour voir si la terre n'était pas fraîchement retournée, je fus tout de même soulagé car il n'y avait pas de trace de tombe. Me relevant donc assez vite, je m'éloignais ensuite de quelques pas et passais les minutes suivantes à hurler son prénom jusqu’à m’esquinter les cordes vocales. Mon cervidé ne me quitta pas, se contentant de me soutenir comme il l’avait très bien fait jusqu’à maintenant.
-LOUISE !!!!! LOUISE !!!!! Hurlai-je encore.
Mais rien n’y fit. Sa voix ne résonnait pas en retour. A bout de nerfs, je calmai bientôt ma voix enrouée et ajoutai plus bas :
-Je t'en prie...Réponds-moi... Kiki...Papy Agnarr...Aidez-moi...
Les larmes me montèrent immédiatement aux yeux...Où pouvait-elle bien être bon sang ?! Plus les heures avançaient, plus ma peur de ne pas la retrouver vivante ne faisait que s’accroître ! Et ce n’étaient pas les traces pourpres sur le mouchoir qui m’assuraient sa sécurité ! Perdant le contrôle, j’eus soudain envie de me faire du mal pour ne pas avoir su la protéger. S’il lui arrivait malheur par ma faute, je ne me le pardonnerai jamais ! N'y pense pas Elysia ! Trouve-là ! C'est tout ce qui compte ! Me grondai-je.
-LOUISE !!! LOUISE MON AMOUR REPONDS-MOI !!! Criai-je à nouveau.
Au comble de la désolation, je continuai d'arpenter les bois tout en ayant bien l'impression que je m’étais perdu...Cherchant donc le nord, je préférais très vite demander à Oskar de me donner un coup de main et lui demandai :
-Vieux frère...Tu me guides vers la maison ?
Furieux, le cervidé m’arracha alors le tissus et le flaira à nouveau avant de renifler le sol et bramer haut et fort :
-Monte sur mon dos !
Je ne réfléchis pas à deux fois et il partit au triple galop alors que mon cœur battait à tout rompre. Se pourrait-il qu'il ait enfin trouvé une piste ?! Oui ! Ce ne serait pas idiot. Remerciant une fois de plus Kirsten de m'avoir ouvert les yeux là-dessus, je me raccrochais avec crispation à sa crinière tandis qu’il slalomait aléatoirement entre les conifères. Après ce qui me parut des heures, la forêt laissa place à une grande plaine semblable à celle des trolls. C'est alors que je la vis enfin, ma boule d'amour reposant à demi avachie dans l'herbe. Me frottant avidement les yeux pour être sûr que ce n’était pas un mirage, je ne fus que plus en joie quand elle se matérialisa de plus en plus au fur et à mesure que nous l’approchions.
-Merci mon vieux ! Merci ! M’écriai-je en embrassant violemment l'encolure d'Oskar.
-Concentre-toi sur elle, me brama-t-il.
Je ne manquais pas de le faire et passai bientôt de l’émerveillement à l'horreur en comprenant qu'elle était bâillonnée et attachée par des fers. Elle essayait de me dire quelque chose mais les syllabes étaient vaines...Tombant presque de la croupe de mon renne qui ne s'était pas complètement arrêté, je courus enfin à sa dérive et la serrai brusquement dans mes bras, reprenant possession de son corps alors que ma bouche n'en finissait plus de lui embrasser les cheveux le visage et le cou.
-Oh Louise...Oh ma chérie ! J'ai eu si peur...Si tu savais...Arrête de gigoter...Je vais te libérer et je te promets que celui ou celle qui t'as fait ça, finira sa vie au cachot ou pire au peloton d’exécution ! Attends...Doucement...Voilà...
Retrouvant des allures douces, je lui défis enfin le bâillon qui retenait sa si jolie bouche et constatai que le sang trouvé sur le mouchoir devait provenir de son arcade sourcilière. N'y tenant plus après tout ce mois d'abstinence, je lui délivrais un somptueux baiser qu'elle ne refusa pas. Me réappropriant ses lèvres, sa bouche puis sa langue dans une grande douceur, je n'en pouvais plus d'être submergé de vagues d'apaisement. Bien qu'appréciant le geste, elle s'arrêta en premier et me regarda toujours avec ce même air de biche affolée.
-Prince Elysia...Commença-t-elle.
-Chut, chut, chut, ma princesse...N’épuise pas tes forces, murmurai-je, Oscar va aller te chercher ma cisaille de débiteur et on va t'enlever ces harnaches !
Faisant rapidement un petit signe à mon ami, il brama et partit sur le champ tandis que je repris à l'égard de ma chère boulangère :
-Je n'ai été qu'un imbécile de t'avoir pris de haut ! Oui ! Vraiment qu'un sombre crétin ! Pardonne-moi...Plus que jamais, je désire te prendre pour femme ! J'ai besoin de toi pour me guider...De toi...Et de Kirsten cela va de soi...Mais ça elle ne doit pas le savoir !
La remarque aurait dû la faire plaisanter mais elle éclata en sanglots avant de reprendre :
-Pardonnez-moi, votre Majesté ! Mais je ne peux pas revenir sur ce que je vous ai écrit...Pas maintenant...Ne restez pas là, je vous en prie ! Oubliez-moi ! Je ne pourrai m'en réchapper...Ils...Ils m'ont faite prisonnière...M'ont forcé à partir du royaume alors que je vous attendais comme convenu...Ils me tiennent en otage ! Ils pourraient revenir à tout moment ! Ils n’attendent que ça de vous attraper...C'est un piège ! Ne restez pas là ! Allez ! Fuyez !
-Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu racontes !? M'offusquai-je tout en blanchissant.
J'eus juste le temps de songer que cela avait été imprudent de m’aventurer tout seul, loin du château sans au moins une escorte que je sentis bientôt un gros coup contre mon crâne. Puis le cri de Louise perça le ciel alors que je vacillai avant de m'écrouler sur le sol et perdre définitivement connaissance.
Pour la référence au titre ! Une musique tiré d'un film de Noël (ça marche poiur le FCU )
Et les illustrations du chapitre 25
- Illustration du chapitre 25:
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 18 Mar 2024, 19:46
Elysia aussi n'a pas vraiment eu son chapitre feel good.
Déjà qu'il est encore dépressif d'avoir perdu Louise, il doit maintenant se taper (littéralement) une belle poule qui a été spécialement choisi pour qu'elle ressemble à son seul amour, sous prétexte que ça va le ""guérir"". Et qu'en plus elle insiste à mort pour qu'elle se fasse sauter parce que Elsa (tante d'Elysia pour rappel) a bien spécifié cet ordre, moyennant finance, bien sûr. Et même quand Elysia refuse mais fait savoir qu'elle aura l'argent quand même, elle arrête pas d'insister. Dans le jargon populaire, on appelle ça un pot de glue.
Et quand il s'agit de rentrer au palais, même avec un peu de réconfort auprès d'Iduna, là aussi ça ne s'arrête pas : il bat publiquement une dignitaire qu'il prenait pour Louise (se mettant donc la honte devant tout le monde) avant de constater qu'elle ressemblait finalement à la belle poule de tout à l'heure et se fait rabrouer par Kirsten pour ne pas avoir penser tout ce temps à employer la méthode la plus simple et la plus universelle de retrouver Louise.
Méthode qui lui permet bien de la retrouver en pleine nature, enchaînée et bâillonnée... tout comme Elysia qui finit par être enlevé par on-ne-sait-qui...
Voilà. Non seulement Elysia a vraiment eu une soirée de demer, mais en plus on va devoir attendre 5 chapitres pour savoir qui l'a enlevé et pourquoi.
Pêché ? Je dirais l'orgueil mais la aussi j'en suis pas sûr.
Déjà qu'il est encore dépressif d'avoir perdu Louise, il doit maintenant se taper (littéralement) une belle poule qui a été spécialement choisi pour qu'elle ressemble à son seul amour, sous prétexte que ça va le ""guérir"". Et qu'en plus elle insiste à mort pour qu'elle se fasse sauter parce que Elsa (tante d'Elysia pour rappel) a bien spécifié cet ordre, moyennant finance, bien sûr. Et même quand Elysia refuse mais fait savoir qu'elle aura l'argent quand même, elle arrête pas d'insister. Dans le jargon populaire, on appelle ça un pot de glue.
Et quand il s'agit de rentrer au palais, même avec un peu de réconfort auprès d'Iduna, là aussi ça ne s'arrête pas : il bat publiquement une dignitaire qu'il prenait pour Louise (se mettant donc la honte devant tout le monde) avant de constater qu'elle ressemblait finalement à la belle poule de tout à l'heure et se fait rabrouer par Kirsten pour ne pas avoir penser tout ce temps à employer la méthode la plus simple et la plus universelle de retrouver Louise.
Méthode qui lui permet bien de la retrouver en pleine nature, enchaînée et bâillonnée... tout comme Elysia qui finit par être enlevé par on-ne-sait-qui...
Voilà. Non seulement Elysia a vraiment eu une soirée de demer, mais en plus on va devoir attendre 5 chapitres pour savoir qui l'a enlevé et pourquoi.
Pêché ? Je dirais l'orgueil mais la aussi j'en suis pas sûr.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 21 Mar 2024, 23:14
Merci @Dov pour ton commentaire
Oui l'orgueil c'était ça !
Et voici les spoilers de cette semaine où nous serons dans la tête de Kiki ! Pour l'occasion on sort du dossier ! Un @Frantzoze qui avait été en PLS à la fin de RVLP2 et Nouveaux défis...Eh bah il était en même état pendant la lecture du chapitre de dimanche
Oui l'orgueil c'était ça !
Et voici les spoilers de cette semaine où nous serons dans la tête de Kiki ! Pour l'occasion on sort du dossier ! Un @Frantzoze qui avait été en PLS à la fin de RVLP2 et Nouveaux défis...Eh bah il était en même état pendant la lecture du chapitre de dimanche
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 24 Mar 2024, 20:44
Allez ! J'espère que tout le monde a bien suivi le chapitre précédent, parce que celui d'aujourd'hui est à cheval avec celui-là !
Et surtout @Frantzoze on applique le mantra de Dudu
Chapitre 26 : La bascule :
ANCIENNE TIMELINE...
Je n'en revenais pas que mon idiot de cousin en fût toujours au même point depuis un mois. Ce n'était pas possible d'être aussi crétin ! D'avoir si peu de cervelle ! Encore énervée, je restai quelques instants dans la salle de bain, le temps de me refaire une beauté en attendant que mon prince du Vesterland ne revienne avec la fameuse bonne nouvelle : L'accord à l'amiable sur mes fiançailles après avoir parlé à Papa et Maman. Relissant rapidement la robe de mariée que Mère avait bien voulue me prêter, je me regardais dans le miroir et soupirai un bon coup. L'image qui se reflétait n'était pas moi du tout. J'avais succombé aux baisers du prince...Il avait réussi et réussirait encore à être un beau parleur...Il m'avait assuré qu'il avait parlé à Emma d'Askersund mais je n'en croyais pas un mot. S'il l'avait vraiment fait, il y aurait eu une déclaration de guerre depuis bien longtemps. Hors je n'avais rien reçu, durant le séjour où ils étaient restés...Ni aux retours des deux parties dans leurs contrées respectives. Aslak se payait ma tête car il n'avait pas de cran ! S'il ne se décidait pas, je prendrai le tout en charge avant la fin du mois et tant pis si cela devait se finir en bain de sang...Enfin ...Ce ne serait certainement pas le cas...J'avais un argument infaillible : Le pouvoir de glace de Maman. Voilà pourquoi il était important qu'il aille lui parler...Pour que nous ayons enfin un poids conséquent en cas d'attaque si attaque se présentait bien sûr !
Peu inquiète donc sur le sort de notre royaume, je m'angoissais déjà plus sur l'évolution de mes relations non protocolaires avec mon amant. Bien que le prince Aslak était on ne peut plus galant, je perdais toute raison dès que je me retrouvais à ses côtés et sentais ma peau se brûler comme une allumette dès que ses doigts m'approchaient. Cette soirée ne faisait pas exception à la règle et j'étais heureuse qu'Elysia soit finalement intervenu entre nous deux avant que je ne bascule vers un terrain qui m'était interdit depuis le départ...Bien que j'en eusse déjà enfreint largement les limites...
-Hum...Si seulement tu étais là, Rita...Toi, tu me guiderais...M'aiderais...Soupirai-je.
Mais ma pauvre jumelle demeurait toujours dans la Forêt Enchantée et d'après les dires de Mamie Dudu, notre éloignement avait porté ses fruits puisqu'il l'avait véritablement changé. Assez jalouse, j'avais constaté au fil de ses lettres qu’elle avait effectivement tenu paroles et avait maintenu une relation courtoise avec Helga si bien que les deux étaient devenues de plus en plus complices de jour en jour. Ainsi, elle se confiait autant à elle qu'à moi, désormais. Affreusement vexée, je n'avais guère répondu à cette infâme provocation qui avait pour seul but de me rendre détestable mais priai seulement pour que Papa et Maman lui donnent la permission de revenir au plus vite au château pour pouvoir retrouver ma moitié.
-Quand je pense, qu’en plus, j'ai croisé son idiot de fiancé tout à l'heure avant de rejoindre Aslak...
Oui...Cet imbécile de prince Arnwald m’avait vraiment fait pitié dans son costume de diable provocateur et son visage s’était éclairé un court instant quand il m’avait aperçu en croyant avoir affaire à Rita. Avortant tout de suite l’amalgame, je l'avais toisé pour bien lui faire comprendre qu'il était en train de s'aventurer sur un terrain dangereux en franchissant le territoire que j'avais toujours dominé : Celui de ma sœur.
Il m'avait salué, avait été on ne peut plus respectueux alors que je lui avais décoché des regards noirs en restant silencieuse. Cela avait fini par l’embarrasser et j’en avais été très fière.
Terminant de l’achever, je l'avais ensuite poussé dans ses retranchements en lui disant simplement que Rita n'était pas là en spécifiant bien que c’était sa faute. Je ne lui avais toutefois pas mentionné où elle était partie car je l’avais déjà dit dans la lettre que j’avais dû lui envoyer après le départ de ma chère jumelle...S'il avait une bonne mémoire et qu’il tenait fort à elle, il s’en rappellerait, mais c’était inutile qu’il compte sur moi pour l’encenser dans ses bêtises ! Oh non ! Me contentant après cela de le snober j’avais fini par rejoindre le jeune homme du Vesterland qui était venu me sauver en m'offrant un baise-main. Penaud, cet hurluberlu de prince Arnwald s'était donc retiré auprès de mes parents pour les saluer puis avait pris congé pour retourner dans son royaume de Vassar de malheur...Enfin...C’était ce que je supposais car je ne m’étais plus préoccupée de lui dès l’instant où mon amant m’avait enlevé...
Me dévisageant à nouveau dans la glace, je poussai un profond soupir... Il manquait indubitablement ma moitié pour me faire un bouh par derrière et me luxai l'épaule en la secouant avant d'éclater de rire pour essayer de me dérider.
-Rita...Je t’aime tellement espèce d’écervelée, Murmurai-je avec un petit sourire nostalgique.
Me sentant soudain très seule, les yeux me piquèrent et je mordis violemment la lèvre pour retenir mes larmes. Non Kirsten ! Tu ne pleureras pas ! Pas d'état d'âme ! Pas de tourments ! De sentiments ! Maugréai-je, tu la reverras en des temps meilleurs ! Mais elle a eu raison d'être punie pour avoir fauté ! C'est une leçon que tu dois en tirer ! Il faut que tu résiste !
Reprenant petit à petit mes esprits, je songeai immédiatement que si j'avais demandé conseils à ma jumelle, elle m'aurait dit sans hésiter de franchir le pas avec lui. Ce n'était donc pas plus mal qu'elle ne soit pas là... Prenant mon mal en patience, j'attendis encore le prince pendant un temps indéterminé et faillis perdre patience quand je le vis enfin arriver, blanc comme un linge malgré son maquillage vert. Affolé, il ferma rapidement la porte de la salle de bain à clefs et reprit son souffle tandis que je lui demandai :
-Aslak ? Est-ce que tout va bien ? On dirait que vous avez vu un revenant ! Avez-vous seulement pu parler à Papa et Maman ?
-Elle...Elle est là...Bafouilla-t-il.
-Qui donc ? M'impatientai-je, oh ! Ne faites pas l'enfant, je vous en prie ! Expliquez-vous !
-La reine Emma d'Askersund ! Elle...Elle est ici...A Arendelle ! D'après les dires du prince Kristoff, elle vient passer quelques jours car elle voulait vous voir...Je...Kirsten je suis désolé...Je ne voulais pas vous mettre dans l'embarras comme ça...Mais sachez...Que.. Je n'ai pas encore eu la force de lui parler de nous deux...
Il semblait tellement catastrophé que je me retins à la dernière minute de ne pas répliquer d’un ton acerbe. A la place, je lui renchéris avec sévérité et froideur :
-Vous me décevez beaucoup prince du Vesterland...Pour quelqu'un qui prétendait m'aimer...Je ne doute pas de votre estime pour moi mais il va falloir me prouver avec plus d'ardeur que vous tenez à ma personne...Il fallait me le dire dès l’instant où nous nous sommes embrassés que vous ne vous en sentiez pas capable...Cela m’aurait permis de lui exposer la situation tout de suite...Bien...Comme nous ne pouvons pas revenir en arrière, je m'en chargerai dès demain...Mais passons...Avez-vous seulement pris le temps de parler à mes parents de nos fiançailles ?
Son teint blanchit à nouveau alors qu'il renchérit :
-Eh bien...Pour tout vous avouer, j'ai cherché le prince Hans et la reine Elsa mais la sainte reine mère Iduna m'a expliqué qu'ils étaient fortement occupés...Je lui ai donc demandé sa bénédiction à elle et elle a éclaté de rire en disant que ce n'était pas de son ressort mais qu'elle était amplement d'accord...
De plus en plus déçue par son comportement de baratineur qui était somme toute peu différent de toutes les personnes incompétentes de ce milieu, je décidais immédiatement de le congédier et repris :
-Bien...Vous pouvez donc retourner à vos appartements pour ce soir...Je vous ai assez vu prince Aslak !
-Oh Kirsten ! Je vous en prie ! Ne soyez pas en colère contre moi ! Clama-t-il.
-Il y a pourtant de quoi l'être ! Vous prétendez des choses mais vous n'agissez pas ! Vous ne valez pas mieux que l'idiot qui me sert de cousin à qui il a fallu donner toutes les clefs comme un jeune prince de cinq ans ! Vraiment, les hommes vous êtes tous à gifles ! Renchéris-je furieuse.
-Veuillez accepter mes excuses si je vous ai froissé...Ce...Ce n’était nullement mon attention ! Renchérit-il.
-Je n’en veux guère ! Répliquai-je sèchement, filez donc à présent ! Je suppose que si vous êtes si peu enclin à discuter avec votre fiancée officielle, c’est que quelque part vous avez des remords et tenez toujours à elle ! N'ayez crainte, je m’en remettrai ! Allez donc la retrouver et partager sa couche ! Elle saura vous réconforter bien mieux que moi !
Maudissant mon impulsivité, je n'arrivais pourtant pas à garder un contrôle de moi-même quand je l'imaginais dans les bras de cette empotée. Doublement vexée de voir qu’il ne cherchait même pas à se battre un minimum pour moi car il était déjà sur le point de quitter la salle de bain, je repris aussitôt :
-Mais non ! Ne partez pas ! Dieu ce que vous pouvez être crétin à ne rien comprendre à mon langage codé !
Avec patience, il se tourna alors vers moi et me regarda tout de suite avec un air condescendant qui me rappelait mon propre reflet, avant de rétorquer d’une voix calme :
-Qu’on soit clair...Tout ce que vous venez de dire était vraie Kirsten, je respecte donc votre point de vue et vous laisse votre espace personnel pour ce soir...Sachez qu’en sortant de cette pièce, je compte aller voir l’intendant afin que demain matin, à la première heure, je sois dans le bureau de vos parents pour discuter vivement avec eux de nos fiançailles...Vous pouvez y croire ou non, mais je vous jure que je m’apprêtais à la faire !
-Comment pourrais-je faire confiance à un homme qui passe son temps à se moquer de moi ?! Répétai-je aigrement, Pardon ! Je me reprends, qui prône que son mantra est l’honnêteté quand il m’a déjà menti à deux reprises, devrais-je plutôt dire ?!
Poussant un profond soupir, il concéda aussitôt :
-Vous avez raison ! Vous ne le pouvez pas ! Oh non... Vous n’avez malheureusement pas d’autre choix que d’avoir foi en mes convictions...Mais nous en reparlerons à un autre moment...
-Pourquoi pas maintenant ? Lançai-je agressive.
-Parce que vous m’avez demandé de quitter la pièce il y a à peine quelques secondes...Majesté ! Me toisa-t-il encore plus, et puis comme vous l’avez si bien dit, j’ai la reine d’Askersund et mes appartements qui m’attendent...Pour reprendre, vos termes bien sûr ! Voyez...Je ne fais que vous écoutez en réalité !
Mais il se paye ma tête en plus ?! Choquée par tout son être, je clamai immédiatement :
-Ooooh quel rustre ! Allez ! Hors de ma vue, maintenant ! Je vous déteste prince Aslak ! Inutile de vous présenter face à moi ou la reine Elsa et le prince Hans demain ! Je romps nos fiançailles avant même que vous ayez eu le courage de les déclarer !
-Non, vous ne pouvez pas ! Renchérit-il en me défiant soudain d’un air joueur.
-Quoi ?! Renchéris-je furieuse, bien sûr que si je le peux !
-Non, vous ne le pouvez pas, répéta-t-il avec détermination.
-Ah bon ?! Et pourquoi cela ? Questionnai-je de plus en plus énervée.
-Hum...Parce que je le fais avant vous ! Répondit-il en perdant tout son sérieux.
-Je vous demande, pardon ?! Vous n’en avez aucunement la permission ! Grommelai-je, je...Je l’ai dit en premier ! Inutile donc de me recopier même si je sais que comme tous les autres vous êtes incapable de prendre des décisions sans mon génie !
-Eh bien...Je vous le fais par coups bas dans ce cas, Princesse Kirsten ! Vous venez si bien de le dire, je suis un être odieux...Donc je vous devance en prenant votre idée afin de m’attribuer tout le mérite de l’avoir eu en premier ! Répliqua-t-il d’une voix gaie.
Excédée par son parlé incorrect, j’eus immédiatement la main leste et commençais déjà à la lever en direction de sa joue tout en vociférant :
-Vous avez définitivement un manque de savoir-vivre incontestable, espèce de...De...De goujat ! J’ai bien fait de ne pas m’être perdue trop loin à vos côtés !
-Hey là ! Doucement ! S’écria-t-il en stoppant rapidement mon geste sans efforts.
Ahurie qu’il ne m’eût pas laissé un minimum assouvir ma haine, je le perçais de mes yeux vert et scandai à nouveau :
-Vous avez intérêt à me rendre ma main tout de suite, Monsieur, si vous ne voulez pas que j’aille clamer partout que vous avez commis plusieurs crimes de lèse-majesté sur ma personne !
-Faites donc cela ! Renchérit-il, je pourrai ainsi dire que c’est vous qui m’avez agressé !
-Rooo ! Comment osez-vous ! Criai-je en essayant de récupérer mon membre, ne soyez pas bête ! Personne ne vous portera d’attention ! Une femme qui agresse un homme ! Et pas n’importe laquelle ! Moi en personne ! Non, mais ! Qu’entendons-nous !?
Médusée, je m’aperçus que cela ne l’affecta pas le moins du monde. Était-il vraiment certain de vouloir me tenir tête !? A moi qui pouvais le mettre aux cachots en un claquement de doigts ! oui...ça en avait tout l’air puisqu’il se retint soudain de rire avant de lâcher pour me déstabiliser :
-Vous êtes tellement belle quand vous êtes en colère Kirsten.
-Princesse Kirsten ! Rectifiai-je de plus en plus contrariée.
Ne l’écoutant plus, je forçais encore ma main pour qu’il me la cède mais il n’en fit rien. Soucieux que j’étais en train de faiblir, il ajouta alors :
-Maintenant écoutez-moi bien...Pour rien au monde, vous m’entendez ? Rien au monde, je ne retournai dormir dans mes appartements surtout si je dois les partager avec Emma d’Askersund.
-Ce que vous dîtes ne m’intéressent même plus, prince Aslak ! Lâchez-moi par tous les saints et arrêtez de dire des sottises ! M’énervai-je à nouveau.
-Ô Ma douce amie...Laissez-vous aller pour une fois, murmura-t-il soudain d’une voix plus chevrotante.
Non...Je savais où il voulait en venir. C’était ce qu’Ylva m’avait préconisé aussi...Oui...Dans ses dernières volontés, elle m’avait clairement affirmé qu’il fallait que je lâche du zèle pour vivre pleinement mon histoire d’amour. Mais je ne le pouvais pas ! J’étais l’héritière du trône ! Je ne devais pas renoncer à mes principes et obéir au protocole ! Ne pas commettre la même erreur que Rita ! N’en déplaise à Madame Nordlys, c’était ainsi !
Et pourtant...J’avais de plus en plus de mal à résister en plongeant mon regard dans les yeux gris de ce si beau prince qui faisait chavirer mon cœur...Enfin...Mon être tout entier.
Me forçant donc à garder les pieds sur terre, je répétai fermement à la place :
-Allez, vous coucher prince Aslak ! Cette discussion ne nous mènera nulle part !
-Je ne peux pas, souffla-t-il.
-Pourquoi donc à la fin ?! Qu’est-ce que vous gagnez tant à me tourmenter ? Questionnai-je avec froideur.
-Eh bien...Nous n’avons pas réglé le problème de votre main...Si je vous la rends vous risquez de m’assassiner, plaisanta-t-il en me lançant un sourire ravageur malgré le maquillage squelettique.
-Essayez pour voir ! Clamai-je avec force.
-Oh non ! Je ne suis pas assez fou pour ça ! Renchérit-il.
-Alors que comptez-vous faire ? Souhaitez-vous nous condamner à rester dans cette position pour l’éternité ?! Grondai-je d’une voix revêche.
-Hum...Non...A vrai dire, j’en ai quelques autres en tête, répondit-il malicieusement.
-Comme ?! Interrogeai-je violemment.
Il ne riposta pas oralement cette fois...Oh non ! Sa bouche enveloppa bientôt la mienne par surprise et je ne résistai même pas, alors que j’aurais dû le faire. Cet imbécile était en train de me rendre vulnérable ! Je ne devais en aucun cas l’être ! Ni pour lui ! Ni pour personne ! Fournissant donc un gros effort, je détachais rapidement mes lèvres de son emprise tout en le fusillant du regard...Mais ce que j’y vis n’était plus du divertissement...Non...Au contraire...Cette lueur d’incertitude, d’affaiblissement...De dévotion me retourna immédiatement le bas ventre.
Si nous restions dans cette pièce, il se pourrait bien que je ne sois plus vierge en y ressortant. Il fallait que je trouve quelque chose pour que cela n’arrive pas.
Je n’étais pas idiote comme Rita, Pieter, Papa, Maman, Helga...Bref tous les membres de ma famille ! Je pourrai leur prouver à tous que j’étais supérieure à eux, là-dessus. L’objectif du prince de me faire baisser ma tension avait fonctionné...Aussi je répliquai soudain d’une voix détachée :
-Bien...Stoppons le badinage pour ce soir Prince Aslak ! Vous ne voudriez surtout pas contrarier la maxime principale de la pièce de cher monsieur de Musset, n’est-ce pas ?!
Saisi par ma beauté, il déglutit difficilement et secoua vivement la tête avant de me rendre enfin ma main. Troublée également, je ne lui donnai même pas son soufflet mérité et passai rapidement devant lui pour pouvoir déverrouiller la porte. Hélas, je fis pourtant la bêtise de suspendre mon geste quand il me demanda encore quelques instants plus tard :
-Avez-vous vraiment envie que notre amour s’arrête Princesse Kirsten ?
-Ce que je veux et ce que je dois sont deux choses bien différentes, confessai-je aussitôt, et je n’ai pas l’esprit assez aéré ce soir pour vous accorder une bonne réponse.
-Bien sûr...Vous m’en voyez navré...Je...Je n’avais pas l’intention de vous mettre en porte à faux ce soir...Ni de vous froisser à vrai dire...Ce n’est pas comme ça que je m’étais imaginée nos retrouvailles...Renchérit-il.
Mon cœur se remplit à nouveau de joie face à ses paroles sincères et j’assurai bientôt en fronçant les sourcils :
-Ce...Ce n’est pas que vous...J’ai aussi ma part dans notre dispute...Mais...C’est juste que...Si quelqu’un vous a vu entrer dans la salle de bain avec moi, sans chaperon...Vous pouvez être certain que nous serons le scandale d’Arendelle dans la une des journaux à la première heure demain matin...
-Dans ce cas...Un peu plus ou un peu moins...Susurra-t-il.
Me tournant alors avec dureté vers lui, je l’interrogeai hautainement :
-Pourquoi me dîtes-vous cela ? Je ne suis pas si innocente...Je sais ce que vous recherchez...Mais...Je ne puis vous le donner avant nos noces !
Avançant avec précaution comme pour m’apprivoiser, il reprit à son tour :
-En êtes-vous vraiment certaine, Kirsten ? Je connais vos besoins...Je...Je les ressens...Comme vous ressentez les miennes...Cet agacement que vous me vouez...C’est en réalité une part de colère envers vous-même...De devoir supporter tout le poids des responsabilités sur vos épaules...
Il n’avait pas tort...Mais je ne voulais pas qu’il le sache. M’efforçant à suivre le mantra de grand-père Agnarr, je respirai aussitôt avant de déclarer :
-Très bien, prince Aslak...Dans ce cas, de quoi ai-je donc besoin tout de suite ?
Il prit son temps pour m’accorder un signe et s’approcha d’abord de mon visage avant de me souffler dans une suffocation saccadée :
-Je viens de vous le dire mon ami...De moi...Vous avez besoin de moi...
-De vous ? Réitérai-je tout en le jaugeant avec le rouge aux joues, ce n’est pas la prétention qui vous étouffera !
-Hum...Osez me dire le contraire dans ce cas, souffla-t-il en glissant déjà ses mains le long du tissu virginal moucheté de faux sang, je vous écoute...
J'ouvris immédiatement la bouche mais aucun son ne voulut sortir. Ses doigts caressant mes reins étaient comme un précipice vers lequel je souhaitais sauter sans avoir trop le choix. Faisant abstraction du maquillage fulgurant qui continuait d'hanter son visage, je sombrais précipitamment et fermai délibérément les yeux pour savourer les milliers de frissons que me procurait son geste.
-Voulez-vous que je m'arrête Princesse Kirsten ? Chuchota-il alors que ses doigts contournèrent bientôt mon bassin pour pouvoir se concentrer sur mes fesses rondes et toniques.
-Oh taisez-vous, le grondai-je, taisez-vous et continuer...
Ne s'en faisant pas prier, il palpa lentement chaque surface de mon séant alors que j'étais de plus en plus, prise d'un vertige. Un sentiment très bizarre mais agréable me poussa alors à avoir envie qu'il me déshabille... Je ne devais pas...Non...Je ne devais pas... Mais quand je voulus le lui dire à plusieurs reprises, l'injonction ne partit jamais. Aslak allait me détrousser maintenant...Et je le désirai plus que tout...Désobéir...Me sentir maculée de son propre sceau de chair. Sentant bientôt ses lèvres tracer des baisers dans mon cou, puis sur le voile transparent de mon haut de poitrine, je commençais à soupirer pendant que ses phalanges continuaient à s'activer pour s'infiltrer dans la fente de ma culotte dentelée.
-Monsieur...Je...Je ne sais pas si c'est bien convenable, m'empourprai-je soudain.
-La réponse ne tient qu'à vous ma chérie, minauda-t-il en laissant sa main en suspens.
Me passant rapidement ma langue sur mes lèvres, je lui demandais bientôt :
-Vous l'avez caressé ainsi, aussi Emma ?
Loin de le choquer, il prit ma question au contraire bien au sérieux et répondit :
-Bien sûr que non...Emma n'avait pas votre peau si douce.. Vos traits si charmants... Votre moiteur... Elle voulait juste en finir sans prendre aucun amour... Alors que vous...Mes aïeux...Avec votre corps si parfait...Je pourrai m'étendre dessus pendant des heures...
C'était flatteur et je savais quelque part qu'il me préservait de la véracité de ces dires. Ce n'était pas plus mal...Je m’aperçus très vite que je m'en moquais et l'invitai à reprendre ses mouvements dans l'entrée de ma paroi la plus secrète. Mon cœur battit à tout rompre alors qu’il introduisit enfin son doigt à des lieux que j’aurais déjà dû découvrir par moi-même. Dieu soit loué ! Je n’avais jamais succombé à ces activités de pêcheresses en solitaire comme j’avais pu surprendre Rita quand je m’étais déjà réveillée en pleine nuit. Ses halètements...Ses souffles m’avaient dégoûté...Et je m’étais jurée que je ne le ferai jamais sur moi...Du moins pas seule...Mais là, c’était différent...Cet échange venait d’un homme...Et pas n’importe lequel...Celui pour qui mon amour était impondéré...
Cet idiot n’avait aucune idée de tout ce qui était en train de se propager dans ma tête pendant qu’il continuait à explorer mon entrée vaginale avec délicatesse. Croyant que je ne m’en rendrais sans doute pas compte, il baissa progressivement mon bas et je faillis lui donner l’ordre de le remettre en place. Mais tout s’enchaîna si vite...Il eut bientôt la tête à hauteur de mon nombril...Mon bas-ventre...Et mes entrejambes.
-Soulevez un peu votre robe Kirsten...M’implora-t-il.
-Oui Aslak...Tout...Tout de suite, bégayai-je.
Exécutant donc sa requête, je me retrouvai bientôt avec le bas de la robe calée contre mon menton pour pouvoir admirer avec étonnement ce qu’il s’apprêtait à faire. Embrassant d’abord mes collants de satin, sa bouche effleura ensuite ma toison d’or alors que je fus soudain transportée d’une chaleur presque dévastatrice.
-Mes...Mes aïeux...Aslak...Qu’est-ce que vous faites ? Haletai-je.
-Je vous aime, susurra-t-il en reprenant bientôt son geste.
Embarrassée, je faillis l’écarter car c’en était assez de mes bêtises mais il y mit tellement de bonnes volontés que je repensais alors à la conversation que nous avions échangé avec ma chère sœur sur le sujet. Oui...Rita avait raison...Il avait beau découvrir, que dis-je ?! S’approprier mon corps, j’avais l’impression que la pudeur était en train de fondre comme neige au soleil au fur et à mesure que sa langue jouait à l’intérieur de mon corps. Impossible que cela soit aussi bon que la lecture d’un bon traité politique...Et pourtant...Je me surpris à penser que c’était encore meilleur ! Corrélant encore sa bouche à ma paroi intime, il s’égara avec force tandis que sa technique m’humidifiait toute cette zone avec vitalité. Il était en train de me préparer...Je le savais...Je devais le stopper...
Non Kirsten ! Arrête de te voiler la face ! Me grondai-je vulgairement, tu ne vaux pas mieux que les autres avant toi...Tu veux ça !
Oh oui...Je souhaitais plus que tout que sa langue continue de m’échauffer ainsi...Oh oui...Ses mains qui tenaient fermement mes fesses alors que tous mes poils étaient dressés de lasciveté...La complaisance devint soudain plus intense et comme l’avait si bien précisé ma jumelle, je compris que c’était la fin...Mon prince ne lâchait rien...Mais j’allais bientôt exploser... Je voulus le lui dire mais je ne parvins qu’à articuler des gémissements aigus.
Cela lui plut et il s’acharna jusqu’à ce que je ne puisse plus suivre. Je me bloquais ainsi, tandis que toute la pièce tourna autour de moi...Tout mon être était en ébullition...Mon cœur battait encore dans mes tempes alors que le prince du Vesterland s’était déjà éloigné de moi...Pour déverser de l’eau... Dans la baignoire ?!
-Que...Enfin...Pourrais-je savoir ce que vous faîtes ? Finis-je par demander en ayant relevé et baissé tous mes artifices.
-Je pensais que vous voudriez prendre un bain ? Demanda-t-il d’une voix malicieuse.
-Oh...Eh bien...Je croyais que nous allions...Disons que nous retournerions au bal...Pour...Pour montrer que nous y étions bien...Et ne pas éveiller les soupçons... Soulignai-je d’une voix gênée.
-Ce serait effectivement la meilleure chose à faire...Si un quelconque adulte avait des soupçons envers vous ! Renchérit-il amusé.
Soit...Personne ne serait assez fou pour croire que je venais de subir une expérience des plus exaltantes...Moi, Kirsten, la princesse la plus coincée du royaume d’Arendelle, si ce n’est de la terre entière...
-Bien...Cela ne pourra pas nous faire de mal après tout, capitulai-je rapidement, si vous voulez bien vous tourner le temps que...Que j’entre dans la baignoire.
Se mordant la lèvre pour ne pas rire, il exauça mon souhait et regarda le miroir le temps que je me fonde dans l’eau à la chaleur fumante. Cela me fit tout de suite retrouver mon sang froid et je tentais d’accorder dans mon esprit toutes les erreurs que je venais de commettre. La prochaine fois Kirsten, tu seras ferme comme tu l’as toujours été ! Tu le congédieras avant qu’il ne te fasse des paillardises ! Me confortai-je.
Retrouvant petit à petit une maîtrise de la situation, je laissai la parenthèse hédoniste qui venait de s’effectuer et me savonnais bientôt les jambes et le buste pour effacer toute trace d’érotisme.
Je me traitais ensuite de tous les noms pour ne pas avoir anticipé ce qui allait suivre. Bien sûr que mon amant ne me laisserait pas me laver toute seule...Bien sûr qu’il avait prévu son coup et qu’il allait se mettre à me caresser la nuque et le dos en prétextant que je ne pourrais pas les atteindre. Bien sûr qu’il avait prévu tout ça...Et j’étais tombée dans ce délicieux piège comme une fillette devant une montagne de chocolats. Fataliste, je lui ordonnai donc sur le champ:
-Venez mon ami !
-Pourquoi ferai-je cela ? Demanda-t-il à son tour.
-Vous aussi, vous avez grandement besoin d'être propre ! M'exclamai-je en faisant un signe circulaire autour de mon visage pour lui indiquer qu'il devait se débarbouiller.
Cela le fit grandement sourire et il n'hésita pas deux fois avant de se débarrasser de ses vêtements pour pouvoir me rejoindre. Gênée, je détournai le regard, cherchant à caler la mousse comme il se doit sur le devant de ma poitrine. Une fois dans l'eau, Aslak fut très prude...Presque trop et cela me désola. N'osant plus bouger, je le regardais faire alors que son visage retrouva sa bonne couleur rose. Ma tension remonta tout de suite mais je me recroquevillai sur moi-même car je craignais que nos deux corps entrent en contact.
C'était un paradoxe sachant que c'était moi qui l'avais invité dans le bain...Il dut s’en rendre compte d’ailleurs car il recommença à toucher progressivement ma jambe des siennes poilues.
-Veuillez garder vos distances, Monsieur ! Renchéris-je d'une voix autoritaire.
-Est-ce vraiment ce que vous désirez ? Questionna-t-il en me faisant les yeux doux.
-Eh bien...Il me semble que c'est plus approprié, en effet ! Clamai-je en essayant de ne pas le regarder dans les yeux.
-Plus approprier ?! Répéta-t-il en pouffant, voyons Kirsten ! Nous sommes tous les deux dans une baignoire ! Je ne pense pas que tout cela soit encore très protocolaire...Sans compter que je...que nous...Nous venons d'avoir un moment agréable déjà... Je suis certain que vous en désirez un autre similaire... Ce serait pure folie que de le nier !
Mes joues se colorèrent immédiatement et je demeurais silencieuse. Il n'avait pas besoin de le savoir de toute façon. Bien plus chevaleresque qu'il n'y paraissait finalement, il m'aurait déjà sauté dessus s'il n'avait été guère galant. Tenant compte de sa bonne foi, je haussais aussitôt les épaules, éparpillant sans le vouloir la mousse qui cachait mes seins. Faisant mine de ne pas s'en apercevoir, il rougit violemment à son tour et nous nous regardâmes enfin avec une insistance sincère. Nous rapprochant en même temps, nous renversâmes bientôt l'eau qui déborda sur les tapis alors que nos bouches avaient ce besoin urgent de fusionner. À tâtons nous cherchâmes ainsi les attributs de l'autre dans une sorte d'état second. Plus à l'aise Aslak ouvrit la marche en s'appropriant l'entrée de ma féminité. De mon côté, j’usais du bout de mes doigts pour explorer sa virilité mais pris toutefois rapidement la confiance en l'entendant mugir. Impressionné par sa capacité à se mettre en excitation, j'eus aussitôt des pensées grivoises et me mordis violemment la lèvre pour ne pas le presser de frotter sa masculinité contre mon propre corps. Bien serrés, nous arrivâmes bientôt à nous retrouver en une seule et même boule de chair compacte et je basculai rapidement contre sa peau satinée tandis que nos mouvements furent désormais incivilisés.
Une partie de moi n’aimait pas être ainsi...Perdre ma dignité...Ce n’était guère convenable...Mais il y avait un fait indéniable : C’était exquis ! La façon dont il passait ses doigts sur ma poitrine légèrement rebondie...Et pas que...Spontanée, sa langue s’empara bientôt de mes mamelons telles deux roses au sucres qu’on aurait trouvé à la boulangerie Blodget. Il les suça longtemps...Si longtemps que je finis par prendre les devants pour me placer comme il faut pour pouvoir l’accueillir en moi. Nous n’étions pas dans un des romans de la Duchesse de Funningur...Pourtant le mécanisme était bien le même...En plus attrayant...Plus carnassier...Plus libidineux...
-Le flottement de l’eau vous convient-il ? Demanda soudain Aslak qui détaillait la moindre de mes expressions.
-Oui...Mais ce n’est guère cela qui m’amène à la réjouissance, répondis-je en accentuant les coups pour le sentir encore et encore.
Une part de moi n’arrivait toujours pas à croire ce qui était en train de se passer. J’étais en train de faire l’amour...D’avoir ma première fois alors qu’en dehors de cette pièce, le bal de Samain continuait de battre son cours...Que nous pouvions nous faire surprendre par n’importe qui à tout moment...Qu’Emma d’Askersund était également sous ce toit. Tout ceci était absolument hallucinant...Mais euphoriquement stimulant !
Ayant à peine fait attention à la douleur qui s’imposa dans mon bassin, j’acceptai tout de suite avec délice, les répétitions balancées de ses reins contre les miens qui m’échevelèrent ma chevelure et me réhaussais bientôt pour qu’elle ne soit pas complètement mouillée.
-Ô Kirsten...Ô ma douce ami...Agitez-vous...Encore...Parbleu...Hoqueta-t-il.
Oh Seigneur....Il voulait que je le contrôle ! Que j’agisse ! Que je le domine...C’était exactement ce dont j’avais toujours rêvé !
-Dites-le encore Aslak ! Ordonnai-je plusieurs fois d’affilés, oh oui ! Dîtes-le encore !
Il m’implora ainsi entre deux quérimonies affriolantes et je lui en donnais à nouveau, m’imaginant même être beaucoup plus sadique. Cela m’acheva et je m’en délectai par des murmures qui se répandirent bientôt en écho à travers toute la salle jusqu’à ce que les spasmes me propulsent vers la délicieuse inconnue. Saccadée par tant de performance, j’observais avec intrigue mon amant qui se retira rapidement de mon être avant de lui-même atteindre sa jouissance.
-Euh...Si...Si vous voulez que nous restions propres...Il faudrait peut-être sortir de l’eau ! Suggéra-t-il quelques secondes plus tard.
N’osant pas jeter un coup d’œil à sa couleur et sa texture, nous nous dépêchâmes de trouver des serviettes pour nous sécher et recalâmes ensuite comme nous pûmes nos vêtements chiffonnés. Puis je lui quémandai encore :
-Venez dormir avec moi...S’il vous plaît...Je fermerai la porte à clef...
-Je n’osais pas vous le demander, m’avoua-t-il en m’embrassant le cou.
Chatouilleuse, je lui sommais d’arrêter et sortis la première avant de lui faire signe de me suivre puisque personne n’était dans le couloir. Nous arrivâmes bien vite à ma couche et nous engouffrâmes dans le lit dans une grande complicité. Ayant assez d’appétit pour une troisième rencontre de nos personnes, je ne fus toutefois pas déçue quand mon amant s’endormit dans des ronflements provoquants.
Me levant à petits pas, je marchais alors jusqu’au bureau et attrapai du papier et ma plume pour pouvoir faire part de mon expérience à ma moitié. N’omettant aucun détail, j’écrivis rapidement et appelai bientôt Courant d’Air pour qu’il apporte le message.
Retournant ensuite me coucher, je me collai sur le torse de mon amant, enfin heureuse d’avoir retrouvé une présence dans mon lit.
Plongée dans le monde des rêves, j’arrivais dans un décor onirique et bleuté qui ressemblait à la grotte où se trouvait Ahtohallan...Oui...Cela avait l’air d’être une copie de la déesse mère... Mais ce n’était pas ça le plus surprenant. Non...Une jeune femme d’à peine un mètre quarante était là, comme si elle m’avait attendu toute la soirée. Je scrutais rapidement ses yeux marron et compris tout de suite de qui il s’agissait.
-Madame Nordlys ? Vous êtes...Si jeune ! Déclarai-je.
-Et jolie...Oui je sais ! Clama-t-elle, mais ne perdons pas de temps...Parlons plutôt de toi !
-De moi ? Je ne vois pas pourquoi ! Mentis-je, ne souhaiteriez-vous pas plutôt transmettre un message à la famille ?
Un grand sourire aux lèvres illumina aussitôt son visage et elle gloussa avant de rétorquer :
-Oh voyons, jeune fille ? Me prends-tu à ce point un perdreau de l’année ? Ne fais pas tant l’innocente ! J’étais aux premières loges pour assister à ta perte de virginité...Alors...Qu’est-ce que ça fait ?
Ma mine vira au rouge avant que je ne puisse répondre oralement et je me renfermais dans une grande perplexité. Cela lui plut et elle m’applaudit tout de suite avec force tout en chantant :
-Elle est des nôtres ! Elle a écarté les cuisses comme les autres !
-Chut ! Chut ! Je vous en prie ! Un peu de sérieux ! Cela n’a rien de glorieux ! Renchéris-je en m’empourprant davantage, tout le monde en est capable !
-Mais tu n’es pas tout le monde, il me semble Kirsten Westergaard d’Arendelle ! Minauda-t-elle en me faisant un clin d’œil, c’est ce qui était d’autant appréciable ! Regarde-toi ! Pas une leçon de chamanisme d’apprise et te voilà pourtant en voyage astral parce qu’au fond de toi tu désirais que je sois au courant que tu n’étais plus une oie blanche ! N’est-ce pas merveilleux !?
-Pffff n’importe quoi ! Grommelai-je, oui...Bon...C’est peut-être vrai...
-Certainement tu veux dire ! Et maintenant...Vas-tu nier cet amour ou es-tu assez brave pour en faire part à notre amie d’Askersund ? Continua-t-elle.
-J’attends votre conseil, m’impatientai-je.
-Hum...Tu es trop noble et a trop de fierté pour n’être qu’une futile maîtresse tout au long de ta vie...Tu as la trempe des Piceaerd et des Arendellien ! Bien évidemment que tu vas te battre pour tout révéler au grand jour ! Répondit-elle.
Confortée par ses compliments, je me grandis instinctivement et lui lançais un regard franc avant de conclure :
-Vous avez amplement raison Ylva ! Merci à vous !
-Non...Merci à toi jeune fille ! Renchérit-elle en bravant son recueil de croquis qui comportait déjà les nôtres, salue ma Beauté de ma part...A bientôt !
Lui lançant soudain un aurevoir, j’invoquais alors à mon âme de retourner dans mon corps et me réveillai dans les bras d’Aslak tandis qu’une bonne odeur de gaufre se répandait depuis le sous-sol. Ignorant s’il était tard, je constatais que le soleil frappait déjà les carreaux de la fenêtre. Tapant donc sur le torse de mon amant, je m’exclamai alors :
-Ne me décevez pas aujourd’hui mon ami ! Pensez à hier soir et ayez la force d’aller affronter mes parents !
-Oh croyez-moi ma belle princesse ! Je ne comptais pas me dérober ! Je me sens même d’attaque ! Dit-il en m’embrassant le front.
-Parfait ! Alors debout ! Ordonnai-je.
Enfilant enfin mes bas, mon corset et ma robe habituelle, je me passai ensuite un rapide coup d’eau à la figure et me coiffai avant de constater qu’il avait fait de même.
-Bon courage à vous, mon bienaimé, murmurai-je en lui collant un rapide baiser sur la bouche.
-Et à vous aussi...Désolé de vous imposer ce fardeau...S’excusa-t-il en me le rendant.
Il sortit en premier de la chambre et je fis de même quelques secondes plus tard. Trouvant bientôt les appartements d’Emma d’Askersund, je toquais avec force et attendis qu’elle réponde.
-Entrez ! Clama-t-elle soudain.
Inspirant un grand coup, je repris mes allures de souveraine et ouvris la porte.
-Princesse Kirsten ! Quelle surprise ! Je ne vous attendais pas si tôt ! S’écria-t-elle en m’offrant un grand sourire.
Encore en nuisette, elle se leva malgré tout pour venir me saluer.
-Mes parents m’ont informé que vous désiriez me parler ! Déclarai-je.
-Exact ! Exact ! Juste le temps de me rendre présentable et nous pourrons ensuite aller faire un petit tour dans les jardins ! Gloussa-t-elle.
Observant soudain un tas de vêtements aux allures déplorables qui siégeait aux pieds de son lit, je rougis violemment et la questionnai d’une voix assez gênée :
-Qu’est-ce que c’est que cet accoutrement de mauvaise fortune ? Vous ne comptez pas mettre cela, j’espère ?
-Oh non, Majesté ! Ne faites pas attention à cela ! C’était mon costume de Samain ! Renchérit-elle.
-Qui était donc ? Continuai-je en inspectant le corset transparent et la jupe à la large fente.
-Un déguisement de fille de joie... C’est mon côté un peu frivole, vous savez ! Reprit-t-elle, et comme je ne voulais pas particulièrement qu’on me reconnaisse, je me suis maquillée de sorte à grossir mes joues et j’ai rajouté quelques coussins dans mon justaucorps...Enfin bref, oubliez que vous avez vu ça et filons plutôt nous raconter des anecdotes sans être plus distraites !
Mais oui...Des anecdotes, pensai-je en riant jaune. Inclinant simplement la tête pour lui indiquer de me suivre, nous prîmes enfin congé de sa chambre et passâmes prendre quelques vivres du petit déjeuner avant de nous rendre dans les jardins frisquets mais propices pour discuter de sujets intimes. Préférant ne pas entrer la première dans le vif du sujet, je décidai de lui laisser la parole libre et ne fis rien paraître lorsqu’elle s’écria:
-Voilà...J’ai l’impression qu’Aslak est très distant envers moi ces derniers temps et...
Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin que je le fis signe de s’arrêter car j’aperçus Courant d’Air venir en rafales vers moi. Déjà ?! Oui...Ce n’était guère étonnant avec ma chère Rita !
-Veuillez m’excuser ! Lui intimai-je.
-Oh...Euh...Je vous en prie...Bafouilla-t-elle un peu contrariée d’avoir été stoppée dans son élan.
N’ayant que faire de son humeur, je dépliai rapidement le papier et compris avec horreur qu’elle n’était pas de la main de ma jumelle.
« Toutes mes félicitations demoiselle ! Tu es aussi douée que ta grande sœur pour ne pas t’être faite surprendre par tes parents ! Ne t’inquiète pas ! Avec moi, ton secret sera bien gardé ! J’espère te revoir très vite ! A bientôt.
Avec toute mon affection.
Mamie Dudu.
PS : Oui, j’ai été au courant avant Rita et Helga car Courant d’Air est mon meilleur ami et me dépose chacune de tes lettres avant qu’elles arrivent à leur destinataire principale ! »
Non, mais elle me comparait vraiment à Gaga, là ?! Plus vexée par cela que par le fait qu’elle était au courant de ma perte de virginité, je blanchis d’un coup et cela attira tout de suite l’attention d’Emma qui me demanda aussitôt :
-Princesse Kirsten ? Est-ce que tout va bien ? Rien de grave, j’espère ?
-Non, non...Tout va bien...Ce...La reine mère Iduna me remerciait pour le bal donné hier où elle s’est bien amusée apparemment ! Bredouillai-je avec aplomb, excusez-moi...De ce fait, je n’ai pas entendu votre dernière phrase !
-Oh...Ce n’est rien, renchérit-elle non contrariée, je vous disais que...Que je trouve Aslak très distant ces derniers temps...Je...J’ai l’impression qu’il fait tout pour m’éviter... Voyez-vous par exemple, hier soir, je lui ai fait un signe poli de la main quand je l’ai aperçu au bal mais il a fait comme si je n’existais pas...Alors...Je me demandais...Si vous...En tant qu’amie...Vous n’auriez pas aperçu une relation entre mon fiancé et une autre conquête ?
Allez Kirsten ! C’est le moment de tout lui avouer ! Me convainquis-je. Prête à le faire, je fus pourtant réticente en observant ses yeux d’un vert sapin intense qui m’imploraient de lui dire ce qu’elle voulait entendre. Contournant donc sa question, je renchéris alors :
-Combien même cela serait vrai Emma...Cela ne vous ferait-il pas plus de mal qu’autre chose de le savoir ?
Soupirant avec violence, elle me fixa longuement et répliqua à son tour :
-Vous ne comprenez pas Altesse...Il en va de ma réputation...J’ai donné toute ma pureté au prince du Vesterland...Je sais bien que je suis plus âgée que lui... Je comprendrai amplement s’il avait trouvé une fille qui convienne mieux à son jeune âge et ses pensées...Après tout nous étions bons amis...Mais pas fusionnels...Je veux juste qu’il soit honnête, c’est tout, je suis certaine que si vous étiez à ma place, vous aimeriez qu’on agisse de même avec vous, n’est-ce pas ?
-Tout à fait, reconnus-je alors qu’une énorme boule m’enserra le ventre.
-Et vous êtes bien mon amie ? Insista-t-elle.
Je hochai violemment la tête tout en essayant de contrôler le rouge qui me montait aux joues.
-Alors dites-moi la vérité, je vous en conjure...Ne craignez pas de parler...Je suis prête à tout entendre...Mais je ne veux pas passer pour le dindon de la farce !
-Qu’est-ce qui vous fait croire que je suis au courant de quelque chose ? Demandai-je alors.
-Eh bien...D’après mon instinct qui est véridique...Je vous sens encore plus braquée que d’habitude ! Répondit-elle.
Que tu es bête Kirsten...Elle a du sang de Piceaerd et d’Arendelle...Bien évidemment qu’elle est capable de connaître tes émotions ! Me grondai-je. Décidant cette fois de ne pas reculer, je contrôlais mes tremblements en déclarant :
-Vous avez raison Reine Emma...Le prince Aslak a bien quelqu’un d’autre dans sa vie.
-Je le savais, soupira-t-elle, est-ce...Est-ce qu’à tout hasard...Vous sauriez de qui il s’agit ? C’est important pour moi...S’il vous plaît ?
Me raccrochant avec force à nos ébats de la nuit dernière, je songeai déjà à la correction sévère que j’allais endurer mais dis simplement :
-Je suis celle qu’il aime...Et je l’aime en retour.
Il y eut une longue attente dans un silence insoutenable. Pétrifiée, la dame d’Askersund me détailla pendant un temps indéterminée avant que son visage ne finisse par s’éclairer d’un faible sourire.
-Ainsi va la vie...Murmura-t-elle, je ne puis que m’avouer vaincue...Est-ce...Depuis longtemps ?
Quoi ?! Et ma claque alors ?! Surprise de n’avoir rien reçue, je la questionnai tout de suite :
-Attendez...Vous...Vous ne m’en voulez pas ?
Secouant vivement la tête, elle expliqua derechef :
-Comment le pourrais-je princesse Kirsten ?! Il était bien compliqué de rivaliser avec vous...Vous êtes parfaite ! Le prince du Vesterland ne pouvait que tomber sous votre charme ! Alors...Cela fait-il longtemps ?
Prise au dépourvue, je tentais de fournir une réponse cohérente et dis :
-Nous avons véritablement commencé à nous fréquenter...Il y a un mois...Quand vous étiez venus nous voir à la suite de ma propre visite à Askersund...Nos...Nos relations ont été purement chastes...Mais nous nous sommes avoués que nous nous aimions à ce moment-là...J’ai pressé le prince Aslak à plusieurs reprises de vous en faire part, car j’estimais que nos agissements n’étaient pas corrects...Il est en ce moment même en train de parler au prince Hans et à la reine Elsa de nos propres fiançailles.
-Enfin...Comment peut-il le faire s’il n’a pas rompu les nôtres ?! Renchérit-elle irritée, vous ne lui avez pas dit qu’il était impossible qu’il agisse ainsi s’il n’avait pas interrompu les nôtres ?! C’est pourtant la règle de bienséance à suivre ! Bien...Il va falloir qu’on y aille princesse Kirsten !
-Qu’on aille où ?! Répétai-je en devenant blême.
-Rectifier cela auprès des souverains d’Arendelle ! Venez avec moi !
Quoi ?! Me présenter à mes parents ?! Non ! Je n’oserai jamais ! Mais je n’eus pas vraiment le choix. La reine d’Askersund commença à rebrousser chemin en direction du château. Me prenant doucement par la main pour que j’aille plus vite, elle ne me dit plus un mot jusqu’à ce que nous remontions les escaliers vers la salle du conseil où se déroulait l’entretien. Sur le point de tourner la poignée de la porte, Emma s’arrêta brusquement et se tourna vers moi...AVANT DE ME FAIRE UN CÂLIN ?!
-Je suis contente pour vous princesse Kirsten...Je n’aurais rêvé un meilleur parti pour le prince Aslak...Me chuchota-t-elle.
Assez choquée, je n’osais me dérober de son étreinte, jugeant qu’elle en faisait trop. Elle me lâcha d’elle-même quelques secondes plus tard et nous entrâmes enfin alors que j’avais envie de m’évanouir.
-Qu’est-ce que c’est ? Demanda aussitôt Papa qui ne semblait pas particulièrement énervé.
Lui et Maman, frustrés d’avoir été interrompus, étaient assis face à mon amant. Nous observant tour à tour, ils ajoutèrent alors :
-Reine Emma ? Princesse Kirsten ?
Je n’eus pas le temps de parler que la femme d’Askersund me devança :
-Prince Hans ! Reine Elsa ! Mon ancien fiancé a omni un détail concernant nos propres fiançailles...
-Oh ? Un détail que nous allons pouvoir traiter en bonne et dûe forme, j’espère ?! Rétorqua Maman en compressant déjà ses deux mains de contrariété.
Souhaitant décompresser tout le monde, mon « amie » éclata aussitôt de rire et renchérit alors sur le ton de la plaisanterie :
-Oui ! Bien évidemment ! Je suis pleinement consentante à donner ma bénédiction pour l’union du prince Aslak et de la princesse Kirsten ! C’est juste...Qu’il y a un peu de paperasse à effectuer aussi de mon côté...
Retrouvant des couleurs, Maman s’avança alors et attrapa sa missive officielle de fiançailles. Rapide, elle griffonna rapidement quelque chose au dos qui confirma l’annulation. Puis elle jeta de l’eau dessus avant d’en extraire des bulles de neiges fondus à l’aide de son pouvoir. Pour finir, elle envoya le tout à Courant d’Air et se tourna vers nous avant de reprendre :
-Voilà ! J’ai glissé une copie à Ahtohallan ! Vous pouvez détruire le vôtre si vous le désirez !
-Pour la formalité, je vais tout de même le conserver dans les archives de mon royaume, mais merci à vous ! Renchérit Emma en faisant une révérence impeccable, si vous voulez bien m’excuser à présent, je vais me retirer dans mes appartements jusqu’au déjeuner !
Déviant une dernière fois son regard vers mon amant, elle ajouta encore :
-Prince Aslak...Princesse Kirsten...Encore toutes mes félicitations !
Mon souffle s’accentua immédiatement et mes joues rosirent tandis que mes parents se concertèrent du regard. Me contentant simplement d’hocher la tête, je me focalisais ensuite sur elle et manquai une attaque quand elle faillit se faire aplatir avec violence par Marraine et Parrain alors qu’elle était sur le point d’ouvrir la porte.
-Anna ? Kristoff ? Que se passe-t-il ? Demanda immédiatement Maman qui comme moi vit leurs mines paniquées.
-Elsa...Elsa c’est affreux ! S’exclama-t-elle en allant se réfugier contre elle, ce...C’est...Elysia...
-Oula, oula, calme-toi petite sœur, dit-elle avec plus de flegme.
Incapable d’agir sereinement ma tante s’écroula contre elle et éclata en sanglots tandis que j’étais une fois de plus indignée par son comportement puérile devant deux dignitaires ! Dans l’incompréhension la plus totale, ma mère s’évertua à la serrer contre elle pour la réconforter tout en regardant vivement mon oncle pour avoir une explication plus plausible.
-Tout est marqué dans cette lettre ! Expliqua derechef tonton en s’avançant vers Papa et elle.
Souhaitant jauger par moi-même la gravité de la situation, je me penchais en même temps que mes parents au-dessus de ce fameux message et lus bientôt :
« Aux souverains d’Arendelle,
Je détiens le prince Elysia en otage... Ne vous avisez pas de le chercher, vous n’arriverez pas à le trouver même si vous utilisez la meilleure garde d’Arendelle !
Je vous rendrai son Altesse qu’à une seule condition : Allez voir Grand Pabby et demandez-lui les cristaux de mémoire de Maria Natura. Là et seulement là, je vous restituerai Monsieur Bjorgman d’Arendelle. Si vous ne vous présentez pas avec les cristaux dans une semaine au Palais de Glace de la reine Elsa, nous vous enverrons le corps sans vie du prince au château d’Arendelle.
X.
PS : Il ne se trouve pas en ce lieu non plus...»
Mon sang ne fit qu’un tour dans ma poitrine qui battit à tout rompre. Comment mon cousin faisait-il pour toujours se retrouver dans des galères ?! Quelle idiote, j’avais été de le pousser à aller chercher Louise aussi...
Troublée, je remarquais le léger sourire en coin sur le visage d’Emma...Et essayais de ne pas réagir...Non Kirsten, il ne faut rien montrer...Elle ne doit pas savoir que tu l’as démasqué...
Un long frisson me parcourut immédiatement l’échine...Je l’avais promis à Ylva...Aucun des membres n’avait su les origines d’Emma d’Askersund ni son lien de parenté avec Maria...Mais il ne restait plus qu’elle de son vivant pour demander une telle offre...Et comme Elysia avait aidé Aslak à me conquérir...
-On retrouvera le prince d’Arendelle, princesse Anna ! S’exclama aussitôt cette démone en me faisant sursauter, je resterai pour effectuer les recherches avec vous s’il le faut !
Acquiesçant avec force, je me jurai sur l’instant de prévenir Mamie Dudu dès que l’occasion s’y présenterait.
Et surtout @Frantzoze on applique le mantra de Dudu
Chapitre 26 : La bascule :
ANCIENNE TIMELINE...
Je n'en revenais pas que mon idiot de cousin en fût toujours au même point depuis un mois. Ce n'était pas possible d'être aussi crétin ! D'avoir si peu de cervelle ! Encore énervée, je restai quelques instants dans la salle de bain, le temps de me refaire une beauté en attendant que mon prince du Vesterland ne revienne avec la fameuse bonne nouvelle : L'accord à l'amiable sur mes fiançailles après avoir parlé à Papa et Maman. Relissant rapidement la robe de mariée que Mère avait bien voulue me prêter, je me regardais dans le miroir et soupirai un bon coup. L'image qui se reflétait n'était pas moi du tout. J'avais succombé aux baisers du prince...Il avait réussi et réussirait encore à être un beau parleur...Il m'avait assuré qu'il avait parlé à Emma d'Askersund mais je n'en croyais pas un mot. S'il l'avait vraiment fait, il y aurait eu une déclaration de guerre depuis bien longtemps. Hors je n'avais rien reçu, durant le séjour où ils étaient restés...Ni aux retours des deux parties dans leurs contrées respectives. Aslak se payait ma tête car il n'avait pas de cran ! S'il ne se décidait pas, je prendrai le tout en charge avant la fin du mois et tant pis si cela devait se finir en bain de sang...Enfin ...Ce ne serait certainement pas le cas...J'avais un argument infaillible : Le pouvoir de glace de Maman. Voilà pourquoi il était important qu'il aille lui parler...Pour que nous ayons enfin un poids conséquent en cas d'attaque si attaque se présentait bien sûr !
Peu inquiète donc sur le sort de notre royaume, je m'angoissais déjà plus sur l'évolution de mes relations non protocolaires avec mon amant. Bien que le prince Aslak était on ne peut plus galant, je perdais toute raison dès que je me retrouvais à ses côtés et sentais ma peau se brûler comme une allumette dès que ses doigts m'approchaient. Cette soirée ne faisait pas exception à la règle et j'étais heureuse qu'Elysia soit finalement intervenu entre nous deux avant que je ne bascule vers un terrain qui m'était interdit depuis le départ...Bien que j'en eusse déjà enfreint largement les limites...
-Hum...Si seulement tu étais là, Rita...Toi, tu me guiderais...M'aiderais...Soupirai-je.
Mais ma pauvre jumelle demeurait toujours dans la Forêt Enchantée et d'après les dires de Mamie Dudu, notre éloignement avait porté ses fruits puisqu'il l'avait véritablement changé. Assez jalouse, j'avais constaté au fil de ses lettres qu’elle avait effectivement tenu paroles et avait maintenu une relation courtoise avec Helga si bien que les deux étaient devenues de plus en plus complices de jour en jour. Ainsi, elle se confiait autant à elle qu'à moi, désormais. Affreusement vexée, je n'avais guère répondu à cette infâme provocation qui avait pour seul but de me rendre détestable mais priai seulement pour que Papa et Maman lui donnent la permission de revenir au plus vite au château pour pouvoir retrouver ma moitié.
-Quand je pense, qu’en plus, j'ai croisé son idiot de fiancé tout à l'heure avant de rejoindre Aslak...
Oui...Cet imbécile de prince Arnwald m’avait vraiment fait pitié dans son costume de diable provocateur et son visage s’était éclairé un court instant quand il m’avait aperçu en croyant avoir affaire à Rita. Avortant tout de suite l’amalgame, je l'avais toisé pour bien lui faire comprendre qu'il était en train de s'aventurer sur un terrain dangereux en franchissant le territoire que j'avais toujours dominé : Celui de ma sœur.
Il m'avait salué, avait été on ne peut plus respectueux alors que je lui avais décoché des regards noirs en restant silencieuse. Cela avait fini par l’embarrasser et j’en avais été très fière.
Terminant de l’achever, je l'avais ensuite poussé dans ses retranchements en lui disant simplement que Rita n'était pas là en spécifiant bien que c’était sa faute. Je ne lui avais toutefois pas mentionné où elle était partie car je l’avais déjà dit dans la lettre que j’avais dû lui envoyer après le départ de ma chère jumelle...S'il avait une bonne mémoire et qu’il tenait fort à elle, il s’en rappellerait, mais c’était inutile qu’il compte sur moi pour l’encenser dans ses bêtises ! Oh non ! Me contentant après cela de le snober j’avais fini par rejoindre le jeune homme du Vesterland qui était venu me sauver en m'offrant un baise-main. Penaud, cet hurluberlu de prince Arnwald s'était donc retiré auprès de mes parents pour les saluer puis avait pris congé pour retourner dans son royaume de Vassar de malheur...Enfin...C’était ce que je supposais car je ne m’étais plus préoccupée de lui dès l’instant où mon amant m’avait enlevé...
Me dévisageant à nouveau dans la glace, je poussai un profond soupir... Il manquait indubitablement ma moitié pour me faire un bouh par derrière et me luxai l'épaule en la secouant avant d'éclater de rire pour essayer de me dérider.
-Rita...Je t’aime tellement espèce d’écervelée, Murmurai-je avec un petit sourire nostalgique.
Me sentant soudain très seule, les yeux me piquèrent et je mordis violemment la lèvre pour retenir mes larmes. Non Kirsten ! Tu ne pleureras pas ! Pas d'état d'âme ! Pas de tourments ! De sentiments ! Maugréai-je, tu la reverras en des temps meilleurs ! Mais elle a eu raison d'être punie pour avoir fauté ! C'est une leçon que tu dois en tirer ! Il faut que tu résiste !
Reprenant petit à petit mes esprits, je songeai immédiatement que si j'avais demandé conseils à ma jumelle, elle m'aurait dit sans hésiter de franchir le pas avec lui. Ce n'était donc pas plus mal qu'elle ne soit pas là... Prenant mon mal en patience, j'attendis encore le prince pendant un temps indéterminé et faillis perdre patience quand je le vis enfin arriver, blanc comme un linge malgré son maquillage vert. Affolé, il ferma rapidement la porte de la salle de bain à clefs et reprit son souffle tandis que je lui demandai :
-Aslak ? Est-ce que tout va bien ? On dirait que vous avez vu un revenant ! Avez-vous seulement pu parler à Papa et Maman ?
-Elle...Elle est là...Bafouilla-t-il.
-Qui donc ? M'impatientai-je, oh ! Ne faites pas l'enfant, je vous en prie ! Expliquez-vous !
-La reine Emma d'Askersund ! Elle...Elle est ici...A Arendelle ! D'après les dires du prince Kristoff, elle vient passer quelques jours car elle voulait vous voir...Je...Kirsten je suis désolé...Je ne voulais pas vous mettre dans l'embarras comme ça...Mais sachez...Que.. Je n'ai pas encore eu la force de lui parler de nous deux...
Il semblait tellement catastrophé que je me retins à la dernière minute de ne pas répliquer d’un ton acerbe. A la place, je lui renchéris avec sévérité et froideur :
-Vous me décevez beaucoup prince du Vesterland...Pour quelqu'un qui prétendait m'aimer...Je ne doute pas de votre estime pour moi mais il va falloir me prouver avec plus d'ardeur que vous tenez à ma personne...Il fallait me le dire dès l’instant où nous nous sommes embrassés que vous ne vous en sentiez pas capable...Cela m’aurait permis de lui exposer la situation tout de suite...Bien...Comme nous ne pouvons pas revenir en arrière, je m'en chargerai dès demain...Mais passons...Avez-vous seulement pris le temps de parler à mes parents de nos fiançailles ?
Son teint blanchit à nouveau alors qu'il renchérit :
-Eh bien...Pour tout vous avouer, j'ai cherché le prince Hans et la reine Elsa mais la sainte reine mère Iduna m'a expliqué qu'ils étaient fortement occupés...Je lui ai donc demandé sa bénédiction à elle et elle a éclaté de rire en disant que ce n'était pas de son ressort mais qu'elle était amplement d'accord...
De plus en plus déçue par son comportement de baratineur qui était somme toute peu différent de toutes les personnes incompétentes de ce milieu, je décidais immédiatement de le congédier et repris :
-Bien...Vous pouvez donc retourner à vos appartements pour ce soir...Je vous ai assez vu prince Aslak !
-Oh Kirsten ! Je vous en prie ! Ne soyez pas en colère contre moi ! Clama-t-il.
-Il y a pourtant de quoi l'être ! Vous prétendez des choses mais vous n'agissez pas ! Vous ne valez pas mieux que l'idiot qui me sert de cousin à qui il a fallu donner toutes les clefs comme un jeune prince de cinq ans ! Vraiment, les hommes vous êtes tous à gifles ! Renchéris-je furieuse.
-Veuillez accepter mes excuses si je vous ai froissé...Ce...Ce n’était nullement mon attention ! Renchérit-il.
-Je n’en veux guère ! Répliquai-je sèchement, filez donc à présent ! Je suppose que si vous êtes si peu enclin à discuter avec votre fiancée officielle, c’est que quelque part vous avez des remords et tenez toujours à elle ! N'ayez crainte, je m’en remettrai ! Allez donc la retrouver et partager sa couche ! Elle saura vous réconforter bien mieux que moi !
Maudissant mon impulsivité, je n'arrivais pourtant pas à garder un contrôle de moi-même quand je l'imaginais dans les bras de cette empotée. Doublement vexée de voir qu’il ne cherchait même pas à se battre un minimum pour moi car il était déjà sur le point de quitter la salle de bain, je repris aussitôt :
-Mais non ! Ne partez pas ! Dieu ce que vous pouvez être crétin à ne rien comprendre à mon langage codé !
Avec patience, il se tourna alors vers moi et me regarda tout de suite avec un air condescendant qui me rappelait mon propre reflet, avant de rétorquer d’une voix calme :
-Qu’on soit clair...Tout ce que vous venez de dire était vraie Kirsten, je respecte donc votre point de vue et vous laisse votre espace personnel pour ce soir...Sachez qu’en sortant de cette pièce, je compte aller voir l’intendant afin que demain matin, à la première heure, je sois dans le bureau de vos parents pour discuter vivement avec eux de nos fiançailles...Vous pouvez y croire ou non, mais je vous jure que je m’apprêtais à la faire !
-Comment pourrais-je faire confiance à un homme qui passe son temps à se moquer de moi ?! Répétai-je aigrement, Pardon ! Je me reprends, qui prône que son mantra est l’honnêteté quand il m’a déjà menti à deux reprises, devrais-je plutôt dire ?!
Poussant un profond soupir, il concéda aussitôt :
-Vous avez raison ! Vous ne le pouvez pas ! Oh non... Vous n’avez malheureusement pas d’autre choix que d’avoir foi en mes convictions...Mais nous en reparlerons à un autre moment...
-Pourquoi pas maintenant ? Lançai-je agressive.
-Parce que vous m’avez demandé de quitter la pièce il y a à peine quelques secondes...Majesté ! Me toisa-t-il encore plus, et puis comme vous l’avez si bien dit, j’ai la reine d’Askersund et mes appartements qui m’attendent...Pour reprendre, vos termes bien sûr ! Voyez...Je ne fais que vous écoutez en réalité !
Mais il se paye ma tête en plus ?! Choquée par tout son être, je clamai immédiatement :
-Ooooh quel rustre ! Allez ! Hors de ma vue, maintenant ! Je vous déteste prince Aslak ! Inutile de vous présenter face à moi ou la reine Elsa et le prince Hans demain ! Je romps nos fiançailles avant même que vous ayez eu le courage de les déclarer !
-Non, vous ne pouvez pas ! Renchérit-il en me défiant soudain d’un air joueur.
-Quoi ?! Renchéris-je furieuse, bien sûr que si je le peux !
-Non, vous ne le pouvez pas, répéta-t-il avec détermination.
-Ah bon ?! Et pourquoi cela ? Questionnai-je de plus en plus énervée.
-Hum...Parce que je le fais avant vous ! Répondit-il en perdant tout son sérieux.
-Je vous demande, pardon ?! Vous n’en avez aucunement la permission ! Grommelai-je, je...Je l’ai dit en premier ! Inutile donc de me recopier même si je sais que comme tous les autres vous êtes incapable de prendre des décisions sans mon génie !
-Eh bien...Je vous le fais par coups bas dans ce cas, Princesse Kirsten ! Vous venez si bien de le dire, je suis un être odieux...Donc je vous devance en prenant votre idée afin de m’attribuer tout le mérite de l’avoir eu en premier ! Répliqua-t-il d’une voix gaie.
Excédée par son parlé incorrect, j’eus immédiatement la main leste et commençais déjà à la lever en direction de sa joue tout en vociférant :
-Vous avez définitivement un manque de savoir-vivre incontestable, espèce de...De...De goujat ! J’ai bien fait de ne pas m’être perdue trop loin à vos côtés !
-Hey là ! Doucement ! S’écria-t-il en stoppant rapidement mon geste sans efforts.
Ahurie qu’il ne m’eût pas laissé un minimum assouvir ma haine, je le perçais de mes yeux vert et scandai à nouveau :
-Vous avez intérêt à me rendre ma main tout de suite, Monsieur, si vous ne voulez pas que j’aille clamer partout que vous avez commis plusieurs crimes de lèse-majesté sur ma personne !
-Faites donc cela ! Renchérit-il, je pourrai ainsi dire que c’est vous qui m’avez agressé !
-Rooo ! Comment osez-vous ! Criai-je en essayant de récupérer mon membre, ne soyez pas bête ! Personne ne vous portera d’attention ! Une femme qui agresse un homme ! Et pas n’importe laquelle ! Moi en personne ! Non, mais ! Qu’entendons-nous !?
Médusée, je m’aperçus que cela ne l’affecta pas le moins du monde. Était-il vraiment certain de vouloir me tenir tête !? A moi qui pouvais le mettre aux cachots en un claquement de doigts ! oui...ça en avait tout l’air puisqu’il se retint soudain de rire avant de lâcher pour me déstabiliser :
-Vous êtes tellement belle quand vous êtes en colère Kirsten.
-Princesse Kirsten ! Rectifiai-je de plus en plus contrariée.
Ne l’écoutant plus, je forçais encore ma main pour qu’il me la cède mais il n’en fit rien. Soucieux que j’étais en train de faiblir, il ajouta alors :
-Maintenant écoutez-moi bien...Pour rien au monde, vous m’entendez ? Rien au monde, je ne retournai dormir dans mes appartements surtout si je dois les partager avec Emma d’Askersund.
-Ce que vous dîtes ne m’intéressent même plus, prince Aslak ! Lâchez-moi par tous les saints et arrêtez de dire des sottises ! M’énervai-je à nouveau.
-Ô Ma douce amie...Laissez-vous aller pour une fois, murmura-t-il soudain d’une voix plus chevrotante.
Non...Je savais où il voulait en venir. C’était ce qu’Ylva m’avait préconisé aussi...Oui...Dans ses dernières volontés, elle m’avait clairement affirmé qu’il fallait que je lâche du zèle pour vivre pleinement mon histoire d’amour. Mais je ne le pouvais pas ! J’étais l’héritière du trône ! Je ne devais pas renoncer à mes principes et obéir au protocole ! Ne pas commettre la même erreur que Rita ! N’en déplaise à Madame Nordlys, c’était ainsi !
Et pourtant...J’avais de plus en plus de mal à résister en plongeant mon regard dans les yeux gris de ce si beau prince qui faisait chavirer mon cœur...Enfin...Mon être tout entier.
Me forçant donc à garder les pieds sur terre, je répétai fermement à la place :
-Allez, vous coucher prince Aslak ! Cette discussion ne nous mènera nulle part !
-Je ne peux pas, souffla-t-il.
-Pourquoi donc à la fin ?! Qu’est-ce que vous gagnez tant à me tourmenter ? Questionnai-je avec froideur.
-Eh bien...Nous n’avons pas réglé le problème de votre main...Si je vous la rends vous risquez de m’assassiner, plaisanta-t-il en me lançant un sourire ravageur malgré le maquillage squelettique.
-Essayez pour voir ! Clamai-je avec force.
-Oh non ! Je ne suis pas assez fou pour ça ! Renchérit-il.
-Alors que comptez-vous faire ? Souhaitez-vous nous condamner à rester dans cette position pour l’éternité ?! Grondai-je d’une voix revêche.
-Hum...Non...A vrai dire, j’en ai quelques autres en tête, répondit-il malicieusement.
-Comme ?! Interrogeai-je violemment.
Il ne riposta pas oralement cette fois...Oh non ! Sa bouche enveloppa bientôt la mienne par surprise et je ne résistai même pas, alors que j’aurais dû le faire. Cet imbécile était en train de me rendre vulnérable ! Je ne devais en aucun cas l’être ! Ni pour lui ! Ni pour personne ! Fournissant donc un gros effort, je détachais rapidement mes lèvres de son emprise tout en le fusillant du regard...Mais ce que j’y vis n’était plus du divertissement...Non...Au contraire...Cette lueur d’incertitude, d’affaiblissement...De dévotion me retourna immédiatement le bas ventre.
Si nous restions dans cette pièce, il se pourrait bien que je ne sois plus vierge en y ressortant. Il fallait que je trouve quelque chose pour que cela n’arrive pas.
Je n’étais pas idiote comme Rita, Pieter, Papa, Maman, Helga...Bref tous les membres de ma famille ! Je pourrai leur prouver à tous que j’étais supérieure à eux, là-dessus. L’objectif du prince de me faire baisser ma tension avait fonctionné...Aussi je répliquai soudain d’une voix détachée :
-Bien...Stoppons le badinage pour ce soir Prince Aslak ! Vous ne voudriez surtout pas contrarier la maxime principale de la pièce de cher monsieur de Musset, n’est-ce pas ?!
Saisi par ma beauté, il déglutit difficilement et secoua vivement la tête avant de me rendre enfin ma main. Troublée également, je ne lui donnai même pas son soufflet mérité et passai rapidement devant lui pour pouvoir déverrouiller la porte. Hélas, je fis pourtant la bêtise de suspendre mon geste quand il me demanda encore quelques instants plus tard :
-Avez-vous vraiment envie que notre amour s’arrête Princesse Kirsten ?
-Ce que je veux et ce que je dois sont deux choses bien différentes, confessai-je aussitôt, et je n’ai pas l’esprit assez aéré ce soir pour vous accorder une bonne réponse.
-Bien sûr...Vous m’en voyez navré...Je...Je n’avais pas l’intention de vous mettre en porte à faux ce soir...Ni de vous froisser à vrai dire...Ce n’est pas comme ça que je m’étais imaginée nos retrouvailles...Renchérit-il.
Mon cœur se remplit à nouveau de joie face à ses paroles sincères et j’assurai bientôt en fronçant les sourcils :
-Ce...Ce n’est pas que vous...J’ai aussi ma part dans notre dispute...Mais...C’est juste que...Si quelqu’un vous a vu entrer dans la salle de bain avec moi, sans chaperon...Vous pouvez être certain que nous serons le scandale d’Arendelle dans la une des journaux à la première heure demain matin...
-Dans ce cas...Un peu plus ou un peu moins...Susurra-t-il.
Me tournant alors avec dureté vers lui, je l’interrogeai hautainement :
-Pourquoi me dîtes-vous cela ? Je ne suis pas si innocente...Je sais ce que vous recherchez...Mais...Je ne puis vous le donner avant nos noces !
Avançant avec précaution comme pour m’apprivoiser, il reprit à son tour :
-En êtes-vous vraiment certaine, Kirsten ? Je connais vos besoins...Je...Je les ressens...Comme vous ressentez les miennes...Cet agacement que vous me vouez...C’est en réalité une part de colère envers vous-même...De devoir supporter tout le poids des responsabilités sur vos épaules...
Il n’avait pas tort...Mais je ne voulais pas qu’il le sache. M’efforçant à suivre le mantra de grand-père Agnarr, je respirai aussitôt avant de déclarer :
-Très bien, prince Aslak...Dans ce cas, de quoi ai-je donc besoin tout de suite ?
Il prit son temps pour m’accorder un signe et s’approcha d’abord de mon visage avant de me souffler dans une suffocation saccadée :
-Je viens de vous le dire mon ami...De moi...Vous avez besoin de moi...
-De vous ? Réitérai-je tout en le jaugeant avec le rouge aux joues, ce n’est pas la prétention qui vous étouffera !
-Hum...Osez me dire le contraire dans ce cas, souffla-t-il en glissant déjà ses mains le long du tissu virginal moucheté de faux sang, je vous écoute...
J'ouvris immédiatement la bouche mais aucun son ne voulut sortir. Ses doigts caressant mes reins étaient comme un précipice vers lequel je souhaitais sauter sans avoir trop le choix. Faisant abstraction du maquillage fulgurant qui continuait d'hanter son visage, je sombrais précipitamment et fermai délibérément les yeux pour savourer les milliers de frissons que me procurait son geste.
-Voulez-vous que je m'arrête Princesse Kirsten ? Chuchota-il alors que ses doigts contournèrent bientôt mon bassin pour pouvoir se concentrer sur mes fesses rondes et toniques.
-Oh taisez-vous, le grondai-je, taisez-vous et continuer...
Ne s'en faisant pas prier, il palpa lentement chaque surface de mon séant alors que j'étais de plus en plus, prise d'un vertige. Un sentiment très bizarre mais agréable me poussa alors à avoir envie qu'il me déshabille... Je ne devais pas...Non...Je ne devais pas... Mais quand je voulus le lui dire à plusieurs reprises, l'injonction ne partit jamais. Aslak allait me détrousser maintenant...Et je le désirai plus que tout...Désobéir...Me sentir maculée de son propre sceau de chair. Sentant bientôt ses lèvres tracer des baisers dans mon cou, puis sur le voile transparent de mon haut de poitrine, je commençais à soupirer pendant que ses phalanges continuaient à s'activer pour s'infiltrer dans la fente de ma culotte dentelée.
-Monsieur...Je...Je ne sais pas si c'est bien convenable, m'empourprai-je soudain.
-La réponse ne tient qu'à vous ma chérie, minauda-t-il en laissant sa main en suspens.
Me passant rapidement ma langue sur mes lèvres, je lui demandais bientôt :
-Vous l'avez caressé ainsi, aussi Emma ?
Loin de le choquer, il prit ma question au contraire bien au sérieux et répondit :
-Bien sûr que non...Emma n'avait pas votre peau si douce.. Vos traits si charmants... Votre moiteur... Elle voulait juste en finir sans prendre aucun amour... Alors que vous...Mes aïeux...Avec votre corps si parfait...Je pourrai m'étendre dessus pendant des heures...
C'était flatteur et je savais quelque part qu'il me préservait de la véracité de ces dires. Ce n'était pas plus mal...Je m’aperçus très vite que je m'en moquais et l'invitai à reprendre ses mouvements dans l'entrée de ma paroi la plus secrète. Mon cœur battit à tout rompre alors qu’il introduisit enfin son doigt à des lieux que j’aurais déjà dû découvrir par moi-même. Dieu soit loué ! Je n’avais jamais succombé à ces activités de pêcheresses en solitaire comme j’avais pu surprendre Rita quand je m’étais déjà réveillée en pleine nuit. Ses halètements...Ses souffles m’avaient dégoûté...Et je m’étais jurée que je ne le ferai jamais sur moi...Du moins pas seule...Mais là, c’était différent...Cet échange venait d’un homme...Et pas n’importe lequel...Celui pour qui mon amour était impondéré...
Cet idiot n’avait aucune idée de tout ce qui était en train de se propager dans ma tête pendant qu’il continuait à explorer mon entrée vaginale avec délicatesse. Croyant que je ne m’en rendrais sans doute pas compte, il baissa progressivement mon bas et je faillis lui donner l’ordre de le remettre en place. Mais tout s’enchaîna si vite...Il eut bientôt la tête à hauteur de mon nombril...Mon bas-ventre...Et mes entrejambes.
-Soulevez un peu votre robe Kirsten...M’implora-t-il.
-Oui Aslak...Tout...Tout de suite, bégayai-je.
Exécutant donc sa requête, je me retrouvai bientôt avec le bas de la robe calée contre mon menton pour pouvoir admirer avec étonnement ce qu’il s’apprêtait à faire. Embrassant d’abord mes collants de satin, sa bouche effleura ensuite ma toison d’or alors que je fus soudain transportée d’une chaleur presque dévastatrice.
-Mes...Mes aïeux...Aslak...Qu’est-ce que vous faites ? Haletai-je.
-Je vous aime, susurra-t-il en reprenant bientôt son geste.
Embarrassée, je faillis l’écarter car c’en était assez de mes bêtises mais il y mit tellement de bonnes volontés que je repensais alors à la conversation que nous avions échangé avec ma chère sœur sur le sujet. Oui...Rita avait raison...Il avait beau découvrir, que dis-je ?! S’approprier mon corps, j’avais l’impression que la pudeur était en train de fondre comme neige au soleil au fur et à mesure que sa langue jouait à l’intérieur de mon corps. Impossible que cela soit aussi bon que la lecture d’un bon traité politique...Et pourtant...Je me surpris à penser que c’était encore meilleur ! Corrélant encore sa bouche à ma paroi intime, il s’égara avec force tandis que sa technique m’humidifiait toute cette zone avec vitalité. Il était en train de me préparer...Je le savais...Je devais le stopper...
Non Kirsten ! Arrête de te voiler la face ! Me grondai-je vulgairement, tu ne vaux pas mieux que les autres avant toi...Tu veux ça !
Oh oui...Je souhaitais plus que tout que sa langue continue de m’échauffer ainsi...Oh oui...Ses mains qui tenaient fermement mes fesses alors que tous mes poils étaient dressés de lasciveté...La complaisance devint soudain plus intense et comme l’avait si bien précisé ma jumelle, je compris que c’était la fin...Mon prince ne lâchait rien...Mais j’allais bientôt exploser... Je voulus le lui dire mais je ne parvins qu’à articuler des gémissements aigus.
Cela lui plut et il s’acharna jusqu’à ce que je ne puisse plus suivre. Je me bloquais ainsi, tandis que toute la pièce tourna autour de moi...Tout mon être était en ébullition...Mon cœur battait encore dans mes tempes alors que le prince du Vesterland s’était déjà éloigné de moi...Pour déverser de l’eau... Dans la baignoire ?!
-Que...Enfin...Pourrais-je savoir ce que vous faîtes ? Finis-je par demander en ayant relevé et baissé tous mes artifices.
-Je pensais que vous voudriez prendre un bain ? Demanda-t-il d’une voix malicieuse.
-Oh...Eh bien...Je croyais que nous allions...Disons que nous retournerions au bal...Pour...Pour montrer que nous y étions bien...Et ne pas éveiller les soupçons... Soulignai-je d’une voix gênée.
-Ce serait effectivement la meilleure chose à faire...Si un quelconque adulte avait des soupçons envers vous ! Renchérit-il amusé.
Soit...Personne ne serait assez fou pour croire que je venais de subir une expérience des plus exaltantes...Moi, Kirsten, la princesse la plus coincée du royaume d’Arendelle, si ce n’est de la terre entière...
-Bien...Cela ne pourra pas nous faire de mal après tout, capitulai-je rapidement, si vous voulez bien vous tourner le temps que...Que j’entre dans la baignoire.
Se mordant la lèvre pour ne pas rire, il exauça mon souhait et regarda le miroir le temps que je me fonde dans l’eau à la chaleur fumante. Cela me fit tout de suite retrouver mon sang froid et je tentais d’accorder dans mon esprit toutes les erreurs que je venais de commettre. La prochaine fois Kirsten, tu seras ferme comme tu l’as toujours été ! Tu le congédieras avant qu’il ne te fasse des paillardises ! Me confortai-je.
Retrouvant petit à petit une maîtrise de la situation, je laissai la parenthèse hédoniste qui venait de s’effectuer et me savonnais bientôt les jambes et le buste pour effacer toute trace d’érotisme.
Je me traitais ensuite de tous les noms pour ne pas avoir anticipé ce qui allait suivre. Bien sûr que mon amant ne me laisserait pas me laver toute seule...Bien sûr qu’il avait prévu son coup et qu’il allait se mettre à me caresser la nuque et le dos en prétextant que je ne pourrais pas les atteindre. Bien sûr qu’il avait prévu tout ça...Et j’étais tombée dans ce délicieux piège comme une fillette devant une montagne de chocolats. Fataliste, je lui ordonnai donc sur le champ:
-Venez mon ami !
-Pourquoi ferai-je cela ? Demanda-t-il à son tour.
-Vous aussi, vous avez grandement besoin d'être propre ! M'exclamai-je en faisant un signe circulaire autour de mon visage pour lui indiquer qu'il devait se débarbouiller.
Cela le fit grandement sourire et il n'hésita pas deux fois avant de se débarrasser de ses vêtements pour pouvoir me rejoindre. Gênée, je détournai le regard, cherchant à caler la mousse comme il se doit sur le devant de ma poitrine. Une fois dans l'eau, Aslak fut très prude...Presque trop et cela me désola. N'osant plus bouger, je le regardais faire alors que son visage retrouva sa bonne couleur rose. Ma tension remonta tout de suite mais je me recroquevillai sur moi-même car je craignais que nos deux corps entrent en contact.
C'était un paradoxe sachant que c'était moi qui l'avais invité dans le bain...Il dut s’en rendre compte d’ailleurs car il recommença à toucher progressivement ma jambe des siennes poilues.
-Veuillez garder vos distances, Monsieur ! Renchéris-je d'une voix autoritaire.
-Est-ce vraiment ce que vous désirez ? Questionna-t-il en me faisant les yeux doux.
-Eh bien...Il me semble que c'est plus approprié, en effet ! Clamai-je en essayant de ne pas le regarder dans les yeux.
-Plus approprier ?! Répéta-t-il en pouffant, voyons Kirsten ! Nous sommes tous les deux dans une baignoire ! Je ne pense pas que tout cela soit encore très protocolaire...Sans compter que je...que nous...Nous venons d'avoir un moment agréable déjà... Je suis certain que vous en désirez un autre similaire... Ce serait pure folie que de le nier !
Mes joues se colorèrent immédiatement et je demeurais silencieuse. Il n'avait pas besoin de le savoir de toute façon. Bien plus chevaleresque qu'il n'y paraissait finalement, il m'aurait déjà sauté dessus s'il n'avait été guère galant. Tenant compte de sa bonne foi, je haussais aussitôt les épaules, éparpillant sans le vouloir la mousse qui cachait mes seins. Faisant mine de ne pas s'en apercevoir, il rougit violemment à son tour et nous nous regardâmes enfin avec une insistance sincère. Nous rapprochant en même temps, nous renversâmes bientôt l'eau qui déborda sur les tapis alors que nos bouches avaient ce besoin urgent de fusionner. À tâtons nous cherchâmes ainsi les attributs de l'autre dans une sorte d'état second. Plus à l'aise Aslak ouvrit la marche en s'appropriant l'entrée de ma féminité. De mon côté, j’usais du bout de mes doigts pour explorer sa virilité mais pris toutefois rapidement la confiance en l'entendant mugir. Impressionné par sa capacité à se mettre en excitation, j'eus aussitôt des pensées grivoises et me mordis violemment la lèvre pour ne pas le presser de frotter sa masculinité contre mon propre corps. Bien serrés, nous arrivâmes bientôt à nous retrouver en une seule et même boule de chair compacte et je basculai rapidement contre sa peau satinée tandis que nos mouvements furent désormais incivilisés.
Une partie de moi n’aimait pas être ainsi...Perdre ma dignité...Ce n’était guère convenable...Mais il y avait un fait indéniable : C’était exquis ! La façon dont il passait ses doigts sur ma poitrine légèrement rebondie...Et pas que...Spontanée, sa langue s’empara bientôt de mes mamelons telles deux roses au sucres qu’on aurait trouvé à la boulangerie Blodget. Il les suça longtemps...Si longtemps que je finis par prendre les devants pour me placer comme il faut pour pouvoir l’accueillir en moi. Nous n’étions pas dans un des romans de la Duchesse de Funningur...Pourtant le mécanisme était bien le même...En plus attrayant...Plus carnassier...Plus libidineux...
-Le flottement de l’eau vous convient-il ? Demanda soudain Aslak qui détaillait la moindre de mes expressions.
-Oui...Mais ce n’est guère cela qui m’amène à la réjouissance, répondis-je en accentuant les coups pour le sentir encore et encore.
Une part de moi n’arrivait toujours pas à croire ce qui était en train de se passer. J’étais en train de faire l’amour...D’avoir ma première fois alors qu’en dehors de cette pièce, le bal de Samain continuait de battre son cours...Que nous pouvions nous faire surprendre par n’importe qui à tout moment...Qu’Emma d’Askersund était également sous ce toit. Tout ceci était absolument hallucinant...Mais euphoriquement stimulant !
Ayant à peine fait attention à la douleur qui s’imposa dans mon bassin, j’acceptai tout de suite avec délice, les répétitions balancées de ses reins contre les miens qui m’échevelèrent ma chevelure et me réhaussais bientôt pour qu’elle ne soit pas complètement mouillée.
-Ô Kirsten...Ô ma douce ami...Agitez-vous...Encore...Parbleu...Hoqueta-t-il.
Oh Seigneur....Il voulait que je le contrôle ! Que j’agisse ! Que je le domine...C’était exactement ce dont j’avais toujours rêvé !
-Dites-le encore Aslak ! Ordonnai-je plusieurs fois d’affilés, oh oui ! Dîtes-le encore !
Il m’implora ainsi entre deux quérimonies affriolantes et je lui en donnais à nouveau, m’imaginant même être beaucoup plus sadique. Cela m’acheva et je m’en délectai par des murmures qui se répandirent bientôt en écho à travers toute la salle jusqu’à ce que les spasmes me propulsent vers la délicieuse inconnue. Saccadée par tant de performance, j’observais avec intrigue mon amant qui se retira rapidement de mon être avant de lui-même atteindre sa jouissance.
-Euh...Si...Si vous voulez que nous restions propres...Il faudrait peut-être sortir de l’eau ! Suggéra-t-il quelques secondes plus tard.
N’osant pas jeter un coup d’œil à sa couleur et sa texture, nous nous dépêchâmes de trouver des serviettes pour nous sécher et recalâmes ensuite comme nous pûmes nos vêtements chiffonnés. Puis je lui quémandai encore :
-Venez dormir avec moi...S’il vous plaît...Je fermerai la porte à clef...
-Je n’osais pas vous le demander, m’avoua-t-il en m’embrassant le cou.
Chatouilleuse, je lui sommais d’arrêter et sortis la première avant de lui faire signe de me suivre puisque personne n’était dans le couloir. Nous arrivâmes bien vite à ma couche et nous engouffrâmes dans le lit dans une grande complicité. Ayant assez d’appétit pour une troisième rencontre de nos personnes, je ne fus toutefois pas déçue quand mon amant s’endormit dans des ronflements provoquants.
Me levant à petits pas, je marchais alors jusqu’au bureau et attrapai du papier et ma plume pour pouvoir faire part de mon expérience à ma moitié. N’omettant aucun détail, j’écrivis rapidement et appelai bientôt Courant d’Air pour qu’il apporte le message.
Retournant ensuite me coucher, je me collai sur le torse de mon amant, enfin heureuse d’avoir retrouvé une présence dans mon lit.
Plongée dans le monde des rêves, j’arrivais dans un décor onirique et bleuté qui ressemblait à la grotte où se trouvait Ahtohallan...Oui...Cela avait l’air d’être une copie de la déesse mère... Mais ce n’était pas ça le plus surprenant. Non...Une jeune femme d’à peine un mètre quarante était là, comme si elle m’avait attendu toute la soirée. Je scrutais rapidement ses yeux marron et compris tout de suite de qui il s’agissait.
-Madame Nordlys ? Vous êtes...Si jeune ! Déclarai-je.
-Et jolie...Oui je sais ! Clama-t-elle, mais ne perdons pas de temps...Parlons plutôt de toi !
-De moi ? Je ne vois pas pourquoi ! Mentis-je, ne souhaiteriez-vous pas plutôt transmettre un message à la famille ?
Un grand sourire aux lèvres illumina aussitôt son visage et elle gloussa avant de rétorquer :
-Oh voyons, jeune fille ? Me prends-tu à ce point un perdreau de l’année ? Ne fais pas tant l’innocente ! J’étais aux premières loges pour assister à ta perte de virginité...Alors...Qu’est-ce que ça fait ?
Ma mine vira au rouge avant que je ne puisse répondre oralement et je me renfermais dans une grande perplexité. Cela lui plut et elle m’applaudit tout de suite avec force tout en chantant :
-Elle est des nôtres ! Elle a écarté les cuisses comme les autres !
-Chut ! Chut ! Je vous en prie ! Un peu de sérieux ! Cela n’a rien de glorieux ! Renchéris-je en m’empourprant davantage, tout le monde en est capable !
-Mais tu n’es pas tout le monde, il me semble Kirsten Westergaard d’Arendelle ! Minauda-t-elle en me faisant un clin d’œil, c’est ce qui était d’autant appréciable ! Regarde-toi ! Pas une leçon de chamanisme d’apprise et te voilà pourtant en voyage astral parce qu’au fond de toi tu désirais que je sois au courant que tu n’étais plus une oie blanche ! N’est-ce pas merveilleux !?
-Pffff n’importe quoi ! Grommelai-je, oui...Bon...C’est peut-être vrai...
-Certainement tu veux dire ! Et maintenant...Vas-tu nier cet amour ou es-tu assez brave pour en faire part à notre amie d’Askersund ? Continua-t-elle.
-J’attends votre conseil, m’impatientai-je.
-Hum...Tu es trop noble et a trop de fierté pour n’être qu’une futile maîtresse tout au long de ta vie...Tu as la trempe des Piceaerd et des Arendellien ! Bien évidemment que tu vas te battre pour tout révéler au grand jour ! Répondit-elle.
Confortée par ses compliments, je me grandis instinctivement et lui lançais un regard franc avant de conclure :
-Vous avez amplement raison Ylva ! Merci à vous !
-Non...Merci à toi jeune fille ! Renchérit-elle en bravant son recueil de croquis qui comportait déjà les nôtres, salue ma Beauté de ma part...A bientôt !
Lui lançant soudain un aurevoir, j’invoquais alors à mon âme de retourner dans mon corps et me réveillai dans les bras d’Aslak tandis qu’une bonne odeur de gaufre se répandait depuis le sous-sol. Ignorant s’il était tard, je constatais que le soleil frappait déjà les carreaux de la fenêtre. Tapant donc sur le torse de mon amant, je m’exclamai alors :
-Ne me décevez pas aujourd’hui mon ami ! Pensez à hier soir et ayez la force d’aller affronter mes parents !
-Oh croyez-moi ma belle princesse ! Je ne comptais pas me dérober ! Je me sens même d’attaque ! Dit-il en m’embrassant le front.
-Parfait ! Alors debout ! Ordonnai-je.
Enfilant enfin mes bas, mon corset et ma robe habituelle, je me passai ensuite un rapide coup d’eau à la figure et me coiffai avant de constater qu’il avait fait de même.
-Bon courage à vous, mon bienaimé, murmurai-je en lui collant un rapide baiser sur la bouche.
-Et à vous aussi...Désolé de vous imposer ce fardeau...S’excusa-t-il en me le rendant.
Il sortit en premier de la chambre et je fis de même quelques secondes plus tard. Trouvant bientôt les appartements d’Emma d’Askersund, je toquais avec force et attendis qu’elle réponde.
-Entrez ! Clama-t-elle soudain.
Inspirant un grand coup, je repris mes allures de souveraine et ouvris la porte.
-Princesse Kirsten ! Quelle surprise ! Je ne vous attendais pas si tôt ! S’écria-t-elle en m’offrant un grand sourire.
Encore en nuisette, elle se leva malgré tout pour venir me saluer.
-Mes parents m’ont informé que vous désiriez me parler ! Déclarai-je.
-Exact ! Exact ! Juste le temps de me rendre présentable et nous pourrons ensuite aller faire un petit tour dans les jardins ! Gloussa-t-elle.
Observant soudain un tas de vêtements aux allures déplorables qui siégeait aux pieds de son lit, je rougis violemment et la questionnai d’une voix assez gênée :
-Qu’est-ce que c’est que cet accoutrement de mauvaise fortune ? Vous ne comptez pas mettre cela, j’espère ?
-Oh non, Majesté ! Ne faites pas attention à cela ! C’était mon costume de Samain ! Renchérit-elle.
-Qui était donc ? Continuai-je en inspectant le corset transparent et la jupe à la large fente.
-Un déguisement de fille de joie... C’est mon côté un peu frivole, vous savez ! Reprit-t-elle, et comme je ne voulais pas particulièrement qu’on me reconnaisse, je me suis maquillée de sorte à grossir mes joues et j’ai rajouté quelques coussins dans mon justaucorps...Enfin bref, oubliez que vous avez vu ça et filons plutôt nous raconter des anecdotes sans être plus distraites !
Mais oui...Des anecdotes, pensai-je en riant jaune. Inclinant simplement la tête pour lui indiquer de me suivre, nous prîmes enfin congé de sa chambre et passâmes prendre quelques vivres du petit déjeuner avant de nous rendre dans les jardins frisquets mais propices pour discuter de sujets intimes. Préférant ne pas entrer la première dans le vif du sujet, je décidai de lui laisser la parole libre et ne fis rien paraître lorsqu’elle s’écria:
-Voilà...J’ai l’impression qu’Aslak est très distant envers moi ces derniers temps et...
Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin que je le fis signe de s’arrêter car j’aperçus Courant d’Air venir en rafales vers moi. Déjà ?! Oui...Ce n’était guère étonnant avec ma chère Rita !
-Veuillez m’excuser ! Lui intimai-je.
-Oh...Euh...Je vous en prie...Bafouilla-t-elle un peu contrariée d’avoir été stoppée dans son élan.
N’ayant que faire de son humeur, je dépliai rapidement le papier et compris avec horreur qu’elle n’était pas de la main de ma jumelle.
« Toutes mes félicitations demoiselle ! Tu es aussi douée que ta grande sœur pour ne pas t’être faite surprendre par tes parents ! Ne t’inquiète pas ! Avec moi, ton secret sera bien gardé ! J’espère te revoir très vite ! A bientôt.
Avec toute mon affection.
Mamie Dudu.
PS : Oui, j’ai été au courant avant Rita et Helga car Courant d’Air est mon meilleur ami et me dépose chacune de tes lettres avant qu’elles arrivent à leur destinataire principale ! »
Non, mais elle me comparait vraiment à Gaga, là ?! Plus vexée par cela que par le fait qu’elle était au courant de ma perte de virginité, je blanchis d’un coup et cela attira tout de suite l’attention d’Emma qui me demanda aussitôt :
-Princesse Kirsten ? Est-ce que tout va bien ? Rien de grave, j’espère ?
-Non, non...Tout va bien...Ce...La reine mère Iduna me remerciait pour le bal donné hier où elle s’est bien amusée apparemment ! Bredouillai-je avec aplomb, excusez-moi...De ce fait, je n’ai pas entendu votre dernière phrase !
-Oh...Ce n’est rien, renchérit-elle non contrariée, je vous disais que...Que je trouve Aslak très distant ces derniers temps...Je...J’ai l’impression qu’il fait tout pour m’éviter... Voyez-vous par exemple, hier soir, je lui ai fait un signe poli de la main quand je l’ai aperçu au bal mais il a fait comme si je n’existais pas...Alors...Je me demandais...Si vous...En tant qu’amie...Vous n’auriez pas aperçu une relation entre mon fiancé et une autre conquête ?
Allez Kirsten ! C’est le moment de tout lui avouer ! Me convainquis-je. Prête à le faire, je fus pourtant réticente en observant ses yeux d’un vert sapin intense qui m’imploraient de lui dire ce qu’elle voulait entendre. Contournant donc sa question, je renchéris alors :
-Combien même cela serait vrai Emma...Cela ne vous ferait-il pas plus de mal qu’autre chose de le savoir ?
Soupirant avec violence, elle me fixa longuement et répliqua à son tour :
-Vous ne comprenez pas Altesse...Il en va de ma réputation...J’ai donné toute ma pureté au prince du Vesterland...Je sais bien que je suis plus âgée que lui... Je comprendrai amplement s’il avait trouvé une fille qui convienne mieux à son jeune âge et ses pensées...Après tout nous étions bons amis...Mais pas fusionnels...Je veux juste qu’il soit honnête, c’est tout, je suis certaine que si vous étiez à ma place, vous aimeriez qu’on agisse de même avec vous, n’est-ce pas ?
-Tout à fait, reconnus-je alors qu’une énorme boule m’enserra le ventre.
-Et vous êtes bien mon amie ? Insista-t-elle.
Je hochai violemment la tête tout en essayant de contrôler le rouge qui me montait aux joues.
-Alors dites-moi la vérité, je vous en conjure...Ne craignez pas de parler...Je suis prête à tout entendre...Mais je ne veux pas passer pour le dindon de la farce !
-Qu’est-ce qui vous fait croire que je suis au courant de quelque chose ? Demandai-je alors.
-Eh bien...D’après mon instinct qui est véridique...Je vous sens encore plus braquée que d’habitude ! Répondit-elle.
Que tu es bête Kirsten...Elle a du sang de Piceaerd et d’Arendelle...Bien évidemment qu’elle est capable de connaître tes émotions ! Me grondai-je. Décidant cette fois de ne pas reculer, je contrôlais mes tremblements en déclarant :
-Vous avez raison Reine Emma...Le prince Aslak a bien quelqu’un d’autre dans sa vie.
-Je le savais, soupira-t-elle, est-ce...Est-ce qu’à tout hasard...Vous sauriez de qui il s’agit ? C’est important pour moi...S’il vous plaît ?
Me raccrochant avec force à nos ébats de la nuit dernière, je songeai déjà à la correction sévère que j’allais endurer mais dis simplement :
-Je suis celle qu’il aime...Et je l’aime en retour.
Il y eut une longue attente dans un silence insoutenable. Pétrifiée, la dame d’Askersund me détailla pendant un temps indéterminée avant que son visage ne finisse par s’éclairer d’un faible sourire.
-Ainsi va la vie...Murmura-t-elle, je ne puis que m’avouer vaincue...Est-ce...Depuis longtemps ?
Quoi ?! Et ma claque alors ?! Surprise de n’avoir rien reçue, je la questionnai tout de suite :
-Attendez...Vous...Vous ne m’en voulez pas ?
Secouant vivement la tête, elle expliqua derechef :
-Comment le pourrais-je princesse Kirsten ?! Il était bien compliqué de rivaliser avec vous...Vous êtes parfaite ! Le prince du Vesterland ne pouvait que tomber sous votre charme ! Alors...Cela fait-il longtemps ?
Prise au dépourvue, je tentais de fournir une réponse cohérente et dis :
-Nous avons véritablement commencé à nous fréquenter...Il y a un mois...Quand vous étiez venus nous voir à la suite de ma propre visite à Askersund...Nos...Nos relations ont été purement chastes...Mais nous nous sommes avoués que nous nous aimions à ce moment-là...J’ai pressé le prince Aslak à plusieurs reprises de vous en faire part, car j’estimais que nos agissements n’étaient pas corrects...Il est en ce moment même en train de parler au prince Hans et à la reine Elsa de nos propres fiançailles.
-Enfin...Comment peut-il le faire s’il n’a pas rompu les nôtres ?! Renchérit-elle irritée, vous ne lui avez pas dit qu’il était impossible qu’il agisse ainsi s’il n’avait pas interrompu les nôtres ?! C’est pourtant la règle de bienséance à suivre ! Bien...Il va falloir qu’on y aille princesse Kirsten !
-Qu’on aille où ?! Répétai-je en devenant blême.
-Rectifier cela auprès des souverains d’Arendelle ! Venez avec moi !
Quoi ?! Me présenter à mes parents ?! Non ! Je n’oserai jamais ! Mais je n’eus pas vraiment le choix. La reine d’Askersund commença à rebrousser chemin en direction du château. Me prenant doucement par la main pour que j’aille plus vite, elle ne me dit plus un mot jusqu’à ce que nous remontions les escaliers vers la salle du conseil où se déroulait l’entretien. Sur le point de tourner la poignée de la porte, Emma s’arrêta brusquement et se tourna vers moi...AVANT DE ME FAIRE UN CÂLIN ?!
-Je suis contente pour vous princesse Kirsten...Je n’aurais rêvé un meilleur parti pour le prince Aslak...Me chuchota-t-elle.
Assez choquée, je n’osais me dérober de son étreinte, jugeant qu’elle en faisait trop. Elle me lâcha d’elle-même quelques secondes plus tard et nous entrâmes enfin alors que j’avais envie de m’évanouir.
-Qu’est-ce que c’est ? Demanda aussitôt Papa qui ne semblait pas particulièrement énervé.
Lui et Maman, frustrés d’avoir été interrompus, étaient assis face à mon amant. Nous observant tour à tour, ils ajoutèrent alors :
-Reine Emma ? Princesse Kirsten ?
Je n’eus pas le temps de parler que la femme d’Askersund me devança :
-Prince Hans ! Reine Elsa ! Mon ancien fiancé a omni un détail concernant nos propres fiançailles...
-Oh ? Un détail que nous allons pouvoir traiter en bonne et dûe forme, j’espère ?! Rétorqua Maman en compressant déjà ses deux mains de contrariété.
Souhaitant décompresser tout le monde, mon « amie » éclata aussitôt de rire et renchérit alors sur le ton de la plaisanterie :
-Oui ! Bien évidemment ! Je suis pleinement consentante à donner ma bénédiction pour l’union du prince Aslak et de la princesse Kirsten ! C’est juste...Qu’il y a un peu de paperasse à effectuer aussi de mon côté...
Retrouvant des couleurs, Maman s’avança alors et attrapa sa missive officielle de fiançailles. Rapide, elle griffonna rapidement quelque chose au dos qui confirma l’annulation. Puis elle jeta de l’eau dessus avant d’en extraire des bulles de neiges fondus à l’aide de son pouvoir. Pour finir, elle envoya le tout à Courant d’Air et se tourna vers nous avant de reprendre :
-Voilà ! J’ai glissé une copie à Ahtohallan ! Vous pouvez détruire le vôtre si vous le désirez !
-Pour la formalité, je vais tout de même le conserver dans les archives de mon royaume, mais merci à vous ! Renchérit Emma en faisant une révérence impeccable, si vous voulez bien m’excuser à présent, je vais me retirer dans mes appartements jusqu’au déjeuner !
Déviant une dernière fois son regard vers mon amant, elle ajouta encore :
-Prince Aslak...Princesse Kirsten...Encore toutes mes félicitations !
Mon souffle s’accentua immédiatement et mes joues rosirent tandis que mes parents se concertèrent du regard. Me contentant simplement d’hocher la tête, je me focalisais ensuite sur elle et manquai une attaque quand elle faillit se faire aplatir avec violence par Marraine et Parrain alors qu’elle était sur le point d’ouvrir la porte.
-Anna ? Kristoff ? Que se passe-t-il ? Demanda immédiatement Maman qui comme moi vit leurs mines paniquées.
-Elsa...Elsa c’est affreux ! S’exclama-t-elle en allant se réfugier contre elle, ce...C’est...Elysia...
-Oula, oula, calme-toi petite sœur, dit-elle avec plus de flegme.
Incapable d’agir sereinement ma tante s’écroula contre elle et éclata en sanglots tandis que j’étais une fois de plus indignée par son comportement puérile devant deux dignitaires ! Dans l’incompréhension la plus totale, ma mère s’évertua à la serrer contre elle pour la réconforter tout en regardant vivement mon oncle pour avoir une explication plus plausible.
-Tout est marqué dans cette lettre ! Expliqua derechef tonton en s’avançant vers Papa et elle.
Souhaitant jauger par moi-même la gravité de la situation, je me penchais en même temps que mes parents au-dessus de ce fameux message et lus bientôt :
« Aux souverains d’Arendelle,
Je détiens le prince Elysia en otage... Ne vous avisez pas de le chercher, vous n’arriverez pas à le trouver même si vous utilisez la meilleure garde d’Arendelle !
Je vous rendrai son Altesse qu’à une seule condition : Allez voir Grand Pabby et demandez-lui les cristaux de mémoire de Maria Natura. Là et seulement là, je vous restituerai Monsieur Bjorgman d’Arendelle. Si vous ne vous présentez pas avec les cristaux dans une semaine au Palais de Glace de la reine Elsa, nous vous enverrons le corps sans vie du prince au château d’Arendelle.
X.
PS : Il ne se trouve pas en ce lieu non plus...»
Mon sang ne fit qu’un tour dans ma poitrine qui battit à tout rompre. Comment mon cousin faisait-il pour toujours se retrouver dans des galères ?! Quelle idiote, j’avais été de le pousser à aller chercher Louise aussi...
Troublée, je remarquais le léger sourire en coin sur le visage d’Emma...Et essayais de ne pas réagir...Non Kirsten, il ne faut rien montrer...Elle ne doit pas savoir que tu l’as démasqué...
Un long frisson me parcourut immédiatement l’échine...Je l’avais promis à Ylva...Aucun des membres n’avait su les origines d’Emma d’Askersund ni son lien de parenté avec Maria...Mais il ne restait plus qu’elle de son vivant pour demander une telle offre...Et comme Elysia avait aidé Aslak à me conquérir...
-On retrouvera le prince d’Arendelle, princesse Anna ! S’exclama aussitôt cette démone en me faisant sursauter, je resterai pour effectuer les recherches avec vous s’il le faut !
Acquiesçant avec force, je me jurai sur l’instant de prévenir Mamie Dudu dès que l’occasion s’y présenterait.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 24 Mar 2024, 22:24
Mais quelle devergondée. La petite parfaite est finalement faible elle aussi.
Sous ses airs c'est vraiment qu une hypocrite quand on y pense!
Franchement je pensais que j'aurai apprécié la voir ainsi se libérer mais je ne sais pourquoi finalement elle me déçoit.
Elle avait de si hauts standards...
Oui elle m'a déçue de ne pas être digne de sa réputation, elle aurait pu agit pour se préserver de la tentation...
Au final je suis déçue par elle, contente qu elle tombe de son piédestal mais paradoxalement triste également qu'elle ne soit plus parfaite.
Et j'ai une colère forte envers Elsa!
Depuis quand on signe sans lire?!
Une telle stupidité c'est digne de Rita!
Sous ses airs c'est vraiment qu une hypocrite quand on y pense!
Franchement je pensais que j'aurai apprécié la voir ainsi se libérer mais je ne sais pourquoi finalement elle me déçoit.
Elle avait de si hauts standards...
Oui elle m'a déçue de ne pas être digne de sa réputation, elle aurait pu agit pour se préserver de la tentation...
Au final je suis déçue par elle, contente qu elle tombe de son piédestal mais paradoxalement triste également qu'elle ne soit plus parfaite.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 24 Mar 2024, 22:31
Floconnette a écrit:Mais quelle devergondée. La petite parfaite est finalement faible elle aussi.
Sous ses airs c'est vraiment qu une hypocrite quand on y pense!
Franchement je pensais que j'aurai apprécié la voir ainsi se libérer mais je ne sais pourquoi finalement elle me déçoit.
Elle avait de si hauts standards...
Oui elle m'a déçue de ne pas être digne de sa réputation, elle aurait pu agit pour se préserver de la tentation...
Au final je suis déçue par elle, contente qu elle tombe de son piédestal mais paradoxalement triste également qu'elle ne soit plus parfaite.
Et j'ai une colère forte envers Elsa!
Depuis quand on signe sans lire?!
Une telle stupidité c'est digne de Rita!
Ah abh @Frantzoze...Tu peux aller pleurer sur le banc auprès de @Floconnette désormais
Deux boudeurs pour ce chapitre de ce soir
Mais du coup j'espère que t'as pigé par rapport au chapitre de la semaine dernière, que la courtisane qui tournait autour de lui...C'était Emma
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 25 Mar 2024, 19:43
Il s'en est passé des choses sur ce chapitre, surtout à la fin en fait
D'abord Kiki et Aslak qui se remettent ensemble après une confrontation mi-affective mi-coquine (surtout après que Kiki, modèle de droiture qu'elle est, a décidé de sacrifier sa virginité), avec en plus la bénédiction d'Emma d'Askersund qui s'était pourtant mise avec Aslak
Mais quand vient l'annonce du kidnapping d'Elysia et que l'anonyme ravisseur exige les cristaux de mémoires de Maria Natura en échange... pourquoi Emma fait un petit sourire discret ?
Non sérieusement Emma, on vient de te griller, tu crois vraiment que tu vas pouvoir t'en tirer comme ça ? Que tu sois le ravisseur ou de mèche avec le ravisseur... ou une opportuniste ? Sans compter qu'on a finalement compris que c'est toi qu'Elysia a confondu avec Louise au chapitre précédent. Et puis, on a bien vu à quel point le nom d'Emma est souvent synonyme de mauvais présage dans ce FCU, alors de là à ce méfier de toi, c’est complètement legit.
Mais on verra bien où cela va nous mener, de toute façon.
Et bien sûr, inutile de préciser que le pêché principal de ce chapitre est la luxure.
D'abord Kiki et Aslak qui se remettent ensemble après une confrontation mi-affective mi-coquine (surtout après que Kiki, modèle de droiture qu'elle est, a décidé de sacrifier sa virginité), avec en plus la bénédiction d'Emma d'Askersund qui s'était pourtant mise avec Aslak
Mais quand vient l'annonce du kidnapping d'Elysia et que l'anonyme ravisseur exige les cristaux de mémoires de Maria Natura en échange... pourquoi Emma fait un petit sourire discret ?
Non sérieusement Emma, on vient de te griller, tu crois vraiment que tu vas pouvoir t'en tirer comme ça ? Que tu sois le ravisseur ou de mèche avec le ravisseur... ou une opportuniste ? Sans compter qu'on a finalement compris que c'est toi qu'Elysia a confondu avec Louise au chapitre précédent. Et puis, on a bien vu à quel point le nom d'Emma est souvent synonyme de mauvais présage dans ce FCU, alors de là à ce méfier de toi, c’est complètement legit.
Mais on verra bien où cela va nous mener, de toute façon.
Et bien sûr, inutile de préciser que le pêché principal de ce chapitre est la luxure.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mar 26 Mar 2024, 00:19
Merci @Dov pour ton commentaire
Oui comme tu dis...On verra bien où toute cette intrigue nous mène
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 30 Mar 2024, 11:59
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 31 Mar 2024, 20:46
Allez ! En ce jour de Pâques laissons nos lapines s'éclater dans l'Hellheilm et partons suivre Riri dans son repenti !
Toute ressemblances dans ce chapitre avec l'opinion de certains lecteurs serait purement forfuite ! ^^
Et bien évidemment, le titre est de mise
Chapitre 27 : Résurrection :
TIMELINE ACTUELLE...
J'avais attendu des heures que mon mélange d'orties fonctionne sur Marraine si bien qu’il y a quelques jours nous avions fêté le mariage en express de Pieter et Sofia où j’avais entraperçu ma jumelle qui n’avait même pas daigné me regarder. Même si cela m’avait été intolérable, j'avais réussi à me consoler en gagnant le respect d'Helga...Elle ne m’en voulait plus car elle avait remarqué tous les efforts que j’avais mis en place pour réveiller ma tante.
Ainsi, elle ne m'avait fait aucune remarque agressive alors que nous attendions encore en ce jour de la fête de Samain que mon remède médical fonctionne. Hélas, il n’y avait pas plus de changement que les autres fois. Nous étions debout, à son chevet depuis ce matin et je commençais à ressentir des crampes dans les mollets...
-Allez, Marraine...S’il te plaît...Réveille-toi...Murmurai-je pour la xième fois.
Mais son état n’évolua pas. Sa respiration avait beau se soulever et s’abaisser c’était encore et toujours le seul signe de vie qui demeurait chez elle...Eprise de ce silence à l’aspect inquiétant, je sombrais peu à peu dans une somnolence jusqu’à ce que Béata me préconise de longues heures plus tard :
-Vous devriez aller vous reposer Rita !
Bien que mes jambes me tiraient affreusement et que je mourrai de faim, je n'avais pas envie de quitter la hutte des guérisseuses. Oh que non ! Je n’avais pas attendu pour rien ! Foi de Westergaard ! Persuadée qu’elle finirait par écarquiller les yeux, j’étais prête à être ainsi jusqu’à la fin de ma vie, s’il le fallait ! Il ne pouvait en être autrement ! Je ne m'étais pas trompée ! Les orties étaient l’ingrédient miracle ! Elle allait se réveiller d’un instant à l’autre !
Toujours omnibulée paf sa poitrine qui continuait à s'élever, je sentais pourtant que mes paupières se faisaient plus lourdes et ce fut finalement Gaga à la demande de la guérisseuse qui me prit bientôt sous son épaule avant de me murmurer d’une voix moralisatrice :
-Tu sais...Cela ne sert à rien d’attendre ici si tu ne tiens plus...Tu devrais venir te coucher dans la maison des berges...Tu es épuisée...
-Non...Cela voudrait dire que j'ai failli à ma mission et ce n'est pas le cas ! Je t'assure grande soeur que ce n'est pas le cas ! Répétai-je bornée.
Sentant que j'étais sincère, elle poussa un profond soupir et eut soudain un geste maternelle en me prenant mes deux paumes pour apaiser mes chakras. Grimaçant légèrement à cause des boursoufflures d’orties encore présentes, j'eus immédiatement envie de me gratter mais elle m'en empêcha en massant aussi délicatement toute cette zone jusqu’à atténuer les cloques.
-Que tu sois dans le village ou à la maison ne changera rien au fait que si Maman a envie de se réveiller, elle se réveillera...Mais tu ne peux pas rester comme ça ! Tu as besoin de repos ! Réitéra-t-elle avec conviction.
-Je...Je te dis...Que...Je...Je vais bien...Gaga...Fais-moi...Confiance...S’il te plaît, Bafouillai-je en me dérobant aussitôt pour retourner auprès de Marraine.
Hélas je ne pus faire plus de dix pas que je titubais déjà sous l'effet de l'épuisement. Vigilantes, les sœurs Nattura me rattrapèrent de justesse alors que je me sentis vidée de l'intérieur.
-On s'occupe d'elle, Helga ne t'en fais pas ! Lui indiquèrent-elles.
N’ayant plus assez de force pour protester, elles m’apportèrent bientôt vers un des lits en brancard et m’y déposèrent alors que je pleurnichais comme une petite fille :
-Ga...Gaga...Je...Je suis vrai...Vraiment...Déso...Désolée...Tu...Tu n’entendras plus jamais...Ta...Maman...
Faisant abstraction de mes paroles, ma grande soeur me caressa bientôt le front d’une manière protectrice tandis que Béata reprit à son égard :
-Ne t’en fais pas ! On va lui donner un calmant, repars tranquillement chez toi ! Tu as ton mari et tes enfants qui t’attendent !
Bien que peu sereine, mon aînée me lança un regard aussitôt bienveillant mais appliqua le souhait de la meilleure amie de Mamie Dudu. Elle et Laïka attendirent qu’elle ait définitivement quitté la hutte puis se tournèrent vers moi avec des sourires malveillants.
-Parfait ! Mettons le plan en marche ! Clamèrent-elles alors avec virulence.
Toujours dans mes vapeurs, quelle ne fut pas ma panique de les voir sortir un somnifère de la même boîte que j’avais fouillée un mois plus tôt. Sentant le danger me parcourir de la tête aux pieds, je me mis à nouveau à hurler dans des supplications d’enfants :
-Non! Non promis ! Je...Je ne ferais plus jamais de mal à personne...Mais ne m’infligez pas ça...Par pitié !
Les visages de plus en plus marqués par la haine, ni l’une ni l’autre ne m’écoutèrent et Béata se rapprocha gravement avec le médicament.
-Laïka ! Ouvre-lui la bouche ! Elle n’a pas l’air de vouloir coopérer ! Ordonna-t-elle.
L’aînée des Nattura s’exécuta et força bientôt mes mâchoires à s’écarter tandis que j'hurlai comme une folle.
-Combien lui en a-t-elle donné déjà ? Demanda ensuite sa cadette.
-Quatre ! Répondit sa sœur.
Se jetant tout de suite un clin d’œil complice, elles maintinrent leur posture tandis que la mère d’Oncle Kristoff m'en inséra un deuxième puis un troisième et ainsi de suite dans la gorge. Peinant à les avaler tous en même temps car elle les enchainaient, je finis par m’étouffer et tombai alors...Aux portes d'une contrée glaciale... Kirsten m'attendait là avec un regard malveillant. Me toisant de toute sa droiture, elle me décocha bientôt deux yeux noir et clama d’une voix pincée :
-Tu as eu le châtiment que tu méritais Rita ! Et tu auras tout le temps de penser à ta stupide bêtise à partir de maintenant ! Tu es condamnée à errer dans le Nifflheilm pour l’éternité !
Affolée, je me recroquevillais sur moi-même tout en pleurant :
-S’il te plaît, Kiki...Je te demande pardon...Je ne voulais pas ça...Aide-moi...Tu es ma jumelle...Ma moitié...
S'avançant d'un pas menaçant vers moi, elle me força ainsi à reculer et j’arrivais alors jusqu'à l'extrémité de la crevasse. Il ne fallait pas grand-chose pour que je tombe mais j’eus le réflexe de m'arrêter avant d'avoir un pied dans le vide. Si Kirsten faisait un pas de plus, je risquais de basculer...Mon cœur battit à tout rompre alors qu’elle se stoppa juste avant, avant de reprendre durement :
-Tu n’es plus rien depuis bien longtemps pour moi Rita ! Cesse de gémir comme une parfaite idiote ! Il est trop tard pour t'excuser ! Il fallait réfléchir avant aux conséquences de tes actes! Adieu à présent !
Prête à l’emmener avec moi si jamais elle tentait quelque chose, je n’eus pas le temps d’agripper son jupon qu’elle me poussa déjà avec dédain, d’une main dans le trou de glace. Le blizzard givrée s'empara aussitôt de mon être tandis que je sentis tous mes membres se raidirent jusqu'à exploser. J'eus juste le temps d'hurler un "Nooooon" que la voix de ma filleule se fit bientôt entendre :
-Marraine ! Marraine tu cries ! Réveille-toi !
Me réveiller ?! Répétai-je alors que mon cœur battait encore à mille à heure.
Oui...Cela fonctionna et je m’aperçus effectivement que je n’étais plus dans la hutte des guérisseuses mais bien dans la chambre de la maison des berges. Mon corps et les draps étaient mouillés par toute la sueur que venait de me procurer mon cauchemar. Penchée au-dessus de moi, Maëlle me lançait un regard bienveillant tandis qu'Helga finit par entrer dans la pièce avec une missive à la main.
-C’est Papa qui t’a déposé dans le lit pour que tu fasses ta sieste ! Me déclara à nouveau ma nièce face à mon silence.
Recouvrant peu à peu mes esprits, je me dégageais de la couche et demandai rapidement :
-Il est quelle heure ? Combien de temps j'ai dormi ? Toujours pas de nouvelles de Tatie Anna ?
Les yeux bien embués de larmes, ma grande soeur relut le message qu’elle tenait dans sa paume et se les essuya rapidement avant de chuchoter :
-Béata souhaiterait que nous retournions le plus vite possible à sa hutte, Rita...Ça y est...
-Je peux venir avec vous Maman ? Demanda aussitôt la fillette, je serai très sage !
-Non ma poussinette, tu restes avec Papa et Frantz ici et vous préparez le dîner et la chambre pour Mamie Na ! Ordonna-t-elle d’une voix de maître.
Bien qu’un peu déçue, Maëlle retrouva le sourire et acquiesça avant de partir en coup de vent tandis que je jugeai d’après le soleil déclinant vers l’ouest que nous ne devions être pas loin de la fin d’après-midi. Peut-être dix-huit heures...
-Pourquoi m'as-tu laissé dormir autant ? Grommelai-je alors dans un reproche à ma sœur.
-Parce qu’on t’a retrouvé avachis sur la poitrine de Maman...Donc tu en avais besoin ! Clama-t-elle avec impatience.
Dansant d’un pied sur l’autre pour me faire signe de me presser, elle me tendit un rapide goûter et je ne la fis pas plus attendre car j'étais aussi excitée qu'elle. Nous partîmes ainsi comme deux petites filles et avançâmes aussi vite que nous pûmes jusqu'à arriver dans le village. Encore un pas, et nous entrâmes enfin dans la hutte des sœurs Nattura.
Je pleurais immédiatement de joie en voyant les yeux sarcelles écarquillés de ma tante rousse bien vivante. Sans grande surprise, ils reflétaient surtout de la peur et de la colère à l’heure actuelle tandis qu’elle pleurnichait inlassablement :
-Elsa...Où est Elsa...Je veux voir Elsa...Et Maman...
Blanche comme un linge, Helga entra la première et peina à avancer sans écraser le mobilier. S'occupant vivement d'elle, Béata nous regarda avec un grand sourire en murmurant :
-Bravo les filles...Nous avons réussi...Bon, elle est un peu sous le choc...Mais on va arranger ça.
Sans attendre, elle lui tendit rapidement un bon bol de thé et Marraine Anna l'engloutit si vite qu'elle toussa pendant un bon moment après. Un peu dégoûtée par les gouttes qui bavèrent de sa bouche, je me concentrai tout de même sur sa réaction lorsqu’elle s’écria ensuite :
-Je vous en prie ! Je n'ai pas si soif pour l’instant ! Je veux juste voir ma sœur ! Et Kristoff ? Où est Kristoff ?! Pourquoi est-ce que je ne suis pas à Arendelle ?! Laissez-moi ! Je...Je ne vous connais pas !
Je me sentis soudain mal en comprenant qu’elle avait des trous de mémoire...Que tu es bête Rita ! Evidemment qu’il est possible qu’elle ait des séquelles à vie ! Elle était déjà faible avant...ça n’a pas dû arranger ! Me grondai-je. Si son insistance à appeler ses proches me fit déjà mal au cœur, c’était intolérable pour ma grande sœur qui chercha par tous les moyens à l’approcher. Or, Madame Nattura nous en empêcha rapidement par un signe de la main.
-Ce serait trop brusque, nous expliqua alors Laïka dans un murmure.
Frustrée, ma grande sœur, rongea son frein pendant que Béata s’agenouilla auprès de Tatie pour être à sa hauteur. Puis elle lui dit d’une voix posée :
-Bien...On va y aller en douceur...Princesse Anna d'Arendelle...Je suis la Maman de Kristoff...Je suis ta belle-mère ! Tu ne te rappelles donc pas de moi ?
-Ah...Euh...Si...Béata...Béata Nattura, c’est ça ? Bafouilla-t-elle en se tapant sur la tête.
-C’est bien moi, oui, jeune fille, répondit-elle tendrement .
-Ne...Ne le prenez pas mal...Mais je...Je pensais que vous étiez...Morte, murmura-t-elle encore dans un désappointement total.
Assez surprise, la guérisseuse ne laissa pourtant rien paraître et continua :
-Tu confonds peut-être avec ton beau-père Andréas...Lui est mort, il y a dix-sept ans...Allez, va, ce n’est pas grave...Laisse de côté cette information pour le moment...Est-ce que tu te souviens de ce lieu ?
-Oui...Euh...Nous sommes dans la Forêt Enchantée...D’où Maman est originaire, Bredouilla-t-elle à nouveau désorientée.
-Parfait ! Clama-t-elle, essayons autre chose maintenant...Est-ce que tu rappelles ce qui s'est passé avant ton très long sommeil ? Tu peux prendre un petit moment pour répondre.
Fermant péniblement les yeux pour essayer de se remémorer quelque chose, elle finit par les ouvrir quelques minutes plus tard et répondit dans un autre demi-sanglot :
-Eh bien...Ça ne va pas être facile à entendre pour vous Béata... Mais...Euh...Je crois que Kristoff m'a apporté une tasse de thé et...Et il y avait du poison dedans...Et je me suis retrouvée dans le Nifflheilm avec Pépé Yuma...Et après...Je ne me souviens plus...
Une immense déception mêlé à un sentiment de soulagement s’empara tout de suite de mon être et j’essayai de ne rien laisser paraître sur mon visage. Ce n'était pas là bonne Marraine mais si celle-ci ne se rappelait pas que j'étais celle qui l'avait fait plongée dans ce coma...Avec un peu de chance, je n'aurais pas de représailles de sa part.
Ayant de plus en plus de mal à ne pas être décontenancée face à ses révélations qui n’avaient ni queues ni têtes pour elle, Madame Nattura se tourna bientôt vers mon aînée et demanda :
-Tu y comprends quelque chose Helga ?!
Moins troublée, ma grande sœur acquiesça alors que Tatie la dévisagea soudain avec choc.
-Helga ?! Appela-t-elle à son tour, c'est Helga ?! Non ! Vous vous moquez de moi ?! Ma fille a cinq ans ! Et mon Elysia ? Mon bébé ! Où est-il ?
Souhaitant couper court à son interrogatoire, elle lui chuchota également avec finesse :
-Du calme Maman...Du calme...Tout ce que tu dois savoir pour l’instant c’est que nous sommes tous devenus grands...Je vais prendre soin de te l’expliquer, mais d’abord il faut que tu reprennes des forces.
Affligée par ses paroles, elle refusa pourtant la réalité et continua :
-Voyons ma chérie...Tu ne peux pas être passé d’enfant à...à une vieille tout de même !
Loin de l’offusquer cela fit rire ma sœur qui minauda derechef :
-Oula...La vieille a de qui tenir ! Nous n’avons pas tant d’écart que ça mais toi-même tu as pris quelques années si tu fais bien attention Maman !
Avec précaution, elle sortit alors un miroir rond de sa poche et le lui tendit.
Horrifiée, Marraine se toucha volontairement le visage et éclata aussitôt en sanglots en s’apercevant qu’elle elle avait quelques rides. Amusée par sa réaction, je me retins une fois de glousser tandis qu’elle renchérit, terrorisée :
-Non, non, non, je suis vieille et moche...Kristoff ne voudra plus de moi maintenant !
Bouleversée, elle pleura de plus belle tandis que mon aînée la réconforta tout de suite :
-Mais non...Maman...Mais non...Ne t’inquiète pas...Tu te doutes que lui aussi a pris de l'âge ! Il a demandé de tes nouvelles tous les jours, tu sais...
-Non...Tu...Tu mens...De...De toute façon, il...Il ne voudra plus de moi puisqu’il...Puisqu’il a essayé de m’empoisonner, hoqueta-t-elle avec peine.
-Ce n’est pas lui le responsable ! Insista-t-elle pour la rassurer, tu vas voir...On va lui écrire et il sera très vite à ton chevet pour te prouver son amour !
Faisant une moue dubitative, elle fut obligée d’adhérer à ses paroles et arrêta très vite de larmoyer pendant que Béata intima d’une voix professionnelle :
-Ça fait beaucoup d’émotions pour notre souveraine d’Arendelle ! Il faudrait peut-être la laisser se reposer...
-C’est ce que nous comptions faire Madame Nattura ! Répliqua ma sœur.
-Très bien...Je vais lui faire les soins et la garder sous surveillance quelques heures pour veiller à ce qu’elle ne vomisse pas ou que son réveil n’ait tout simplement pas d’effets secondaires, ensuite vous pourrez la rembarquer avec vous ! Nous confia-t-elle.
Acquiesçant fortement, nous restâmes tout de même avec elle, le temps que la guérisseuse effectue son travail. Toujours subjuguée par la minutie que cela demandait à chaque fois, je la regardais accomplir son rituel et enlevai toutes les poches et seringues. Elle lui passa ensuite plusieurs compresses sur les zones ensanglantées et pleines de bleus, puis s’arma enfin de son cornet pour écouter son cœur.
-Voudrais-tu bien soulever ta tunique ma Bru ? Demanda-t-elle.
Tatie Anna s’exécuta et elle posa le matériel médical en haut de sa poitrine gauche.
-Inspire...Expire...Fais-le plusieurs fois d’affilées, continua-t-elle, hum...A première vue, il n’y a l’air de n’avoir rien d’anormal...Gaga, peux-tu te charger de vérifier que tous les chakras sont en bon état ?
-Tout de suite Béata ! S’exclama ma sœur qui avait déjà plongé sa main dans la poignée d’épines d’épicéa et d’huiles de lavande et menthe.
Déshabillant Marraine pour qu’elle ne soit plus qu’en sous-vêtements, elle lui appliqua rapidement le tout sur sa zone central du corps, et inspecta ensuite sans gêne les sept énergies qui étaient le pilier de son être. Le souffle court, j’attendis en priant qu’ils n’aient aucun problème. Cela semblait aller dans le bon sens...Jusqu’à ce qu’elle bloque sur celui du cœur...Evidemment...
-Il est toujours endommagé...Mais ne t’en fais pas Maman ! Nous le protègerons à nouveau avec Tatie Elsa ! Clama-t-elle, elle te remettra une fine couche de glace autour pour que personne ne puisse te porter atteinte !
-Oh ! Mais il faut qu’elle vienne le faire au plus vite ! Pourquoi pas maintenant ?! Imagine que mon souffle s’arrête à nouveau ? Paniqua-t-elle, je n’ai pas envie de retourner dans cet endroit de glace ! Brrr...Rien que d’y penser, j’ai des frissons dans tout mon être !
Compatissante, Helga approuva et sursauta alors légèrement comme si elle avait découvert quelque chose.
-Délace ton corset Maman ! Ordonna-t-elle encore.
Un peu étonnée, Marraine montra bientôt le haut bombé de sa poitrine et nous remarquâmes tous que quelque chose s’était incrusté dans son corps.
-Ça te fait mal ? Questionna encore ma grande soeur en pressant sa main contre la bosse.
-Non ma chérie, déclara Tatie perplexe.
Palpant avec délicatesse pour ne pas aggraver son état, son visage rayonna alors de bonheur et elle rétorqua :
-Oh...Mais c’est curieux...Les mèches de cheveux appartenant à Pieter, Elysia et moi...Tu ne peux plus les enlever de ton cœur...On dirait qu’elles se sont ensevelies sous ta peau !
-Des mèches ? Répéta-t-elle toujours sonnée, tiens ça me rappelle quelque chose...Ah oui ! Quand j’étais dans le Nifflheilm...Ce...C’est Papy Elysia qui est venu me les donner et m’a convaincu de les maintenir sur mon organe vital...Il...Il a dit que ça m’aiderait à aller mieux !
-Eh bien...Cela a l’air d’être effectivement le cas Maman...A la bonne heure ! Tout ne va pas si mal ! Crois-moi ! Tant que tu auras ça et la glace de Tatie Elsa, tu seras bien protégée ! Clama encore mon aînée.
-Je suppose oui...En tous cas, cela ne me gratte pas si c’est ce que tu voulais aussi savoir ma chérie ! Répondit-elle, bien...Et si tu vérifiais les trois derniers chakras à présent ? Je commence à avoir froid !
Vive, elle lui prit sa main pour l’inviter à continuer sa route. Docile, Gaga s’appliqua à la tâche et renchérit soulagée :
-Bien...Celui de la gorge est également fragile mais ni plus ni moins qu’avant ton long sommeil, on le surveillera tout de même avec Maëlle quand on recommencera à te soigner quotidiennement.
Tatie confirma tout de suite par un signe de tête et elles se lancèrent toutes les deux un regard complice. N’y tenant plus, Helga lui donna bientôt une longue étreinte tout en pleurant à chaudes larmes.
-Je...J’ai cru que nous t’avions...Per...Perdu pour de bon...Cette...Cette fois...Sanglota-t-elle.
-Mais non ma chérie...Mais non...Ce...C’est fini...C’est très bizarre...J’ai des trous de mémoire...Mais je suis heureuse que tu sois là avec moi...Même si tu es grande, lui murmura-t-elle d’une voix douce.
Assez jalouse car cela faisait également très longtemps pour moi que je n’avais pas eu un aussi long échange avec Maman, je demeurais en retrait et refoulais mes larmes tandis que Béata intervint soudain avec une grande assiette qui sentait fort le fer.
-Tiens ma Bru ! Bois donc ça pour te redonner des forces ! C’est du jus de viande ! Ça va te rendre tes joues bien roses !
Se tournant ensuite vers nous, elle ajouta :
-Vous devriez prendre congé, les filles ! Je vais m’occuper d’elle !
-Les filles ? Répéta immédiatement Marraine avant d’enfin jeter un regard dans ma direction.
Tressaillant de surprise, elle se recroquevilla aussitôt contre Gaga tout en me lançant un regard calculateur. Prenant paisiblement sa paume, cette dernière reprit :
-Tu n’as rien à craindre...Maman...Tu sais si tu es revenue à toi aujourd’hui, ce n’est pas seulement grâce à Pépé Elysia, Béata et moi...
Me faisant enfin signe d’approcher, je m’avançais tandis qu’elle continua :
-Non...C’est surtout grâce à Rita que tu as enfin rouvert les yeux !
Comme sortie d’un très beau rêve, son regard me fusilla soudain et elle eut un hoquet de dégoût avant de se mettre à hurler :
-Mais c’est toi ! Oui...C’est toi la responsable ! Ce...Ça me revient...Oh mes aïeux...Ce n’est pas moi qui suis morte...C’est mon homologue...Et toi...Oh oui ! Toi, sale peste...Tu as essayé de m’empoisonner ! Je...Je me rappelle tout à présent ! Toi et ton prince...Vous avez essayé de m’assassiner pour batifoler ensemble ! Va-t’en sale teigne ! Je ne veux pas te voir !
Blanchissant d’un coup, je jugeai que ces reproches étaient amplement mérités. Néanmoins je ne comptais pas partir sans m’excuser, aussi je repris avec affront :
-Pardonne-moi ma Tante...Je sais que ce j’ai fait est inacceptable...Et je ne m’attends pas à ce que tu donnes ta clémence aussi facilem...
-...TU N’AS PAS COMPRIS CE QUE JE VIENS DE TE DIRE ?! TAIS-TOI ! JE NE VEUX PAS T’ENTENDRE ! TOUT CE QUI SORT DE TA BOUCHE N’EST QUE MENSONGE ! Cria-t-elle de plus belle, A CAUSE DE TOI, J’AI PERDU DU TEMPS QUE J’AURAIS PU PASSER AUPRES DE MA SŒUR ! MON MARI ! MES ENFANTS ET PETITS ENFANTS ! JE VEUX LES VOIR, EUX ! PAS TOI !
Pâle comme un linge, Helga me regarda droit dans les yeux et renchérit d’une voix protectrice :
-Tu ferais mieux de nous attendre dehors ma poupette...Je te rejoins dans deux minutes.
Acquiesçant fermement, je me retirai à l’entrée de la hutte et continuai d’observer de la fenêtre alors que ma tante réclama encore les membres de notre famille.
-Ils ne sont pas là, Maman...Expliqua-t-elle patiemment, Pieter...Pieter s’est marié...Il est en voyage de noces avec Sofia...Nous...Nous voulions t’attendre...Mais...Il a fait...Enfin disons qu’il y avait urgence...Voilà nous ne pouvions pas faire autrement...Crois-moi qu’il aurait préféré !
-Oh ! Inutile de tourner autour du pot comme ça ma chérie...Kristoff a été incapable de lui apprendre à se protéger ! Merci ! J’ai compris ! Maugréa-t-elle en comprenant qu’elle allait encore une fois être grand-mère, et les autres ? Pourquoi ne sont-ils pas venus à mon chevet ?
-Eh bien...Ils sont en ce moment à la fête de Samain qui se déroule en Arendelle...Ils voulaient rester pour veiller sur toi mais il nous faut aussi nous occuper du royaume...Même Mamie Dudu y est ! Béata a promis qu’elle enverrait un message si jamais tu te réveillais...Je suppose que c’est chose faite, n’est-ce pas Madame Nattura ? Demanda-t-elle en se tournant prestement vers la grand-mère de Pieter et Elysia.
Montrant sa bonne foi, la guérisseuse brandit alors un morceau de parchemin et répondit :
-Il est effectivement déjà prêt, mais je préfère te garder sous contrôle un petit moment avant d’être sûre de leur envoyer...Ils le sauront avant demain ! N’aie crainte ! Oh oui ! Demain tu auras toute ta famille comme réconfort, chère enfant !
Cela apaisa un peu ma tante et bien que faible elle retrouva une énergie à toute épreuve, alors que Madame Nattura lui donna encore à manger.
-Si elle ne rejette pas son repas, je vous l’apporte à la maison des Berges dans deux heures ! File maintenant Helga ! Je crois que ta jeune soeur t’attend ! Conclut-elle.
Faisant celle qui n’avait pas entendu la fin de la conversation, je regardais l’horizon le temps qu’elle me rejoigne. Elle fut silencieuse durant tout le trajet du retour. Bien que la nuit commença à tomber et que ce n’était plus l’heure pour moi d’envoyer des lettres, je pris mon courage à deux mains et lui demandai bientôt :
-Dis Gaga...Je suppose que je n’ai pas le droit d’écrire à Kiki pour lui annoncer la bonne nouvelle ? C’est très égocentrique de ma part, mais je voulais qu’elle sache tu sais...Que j’avais contribué à son réveil...Je veux qu’elle soit fière de moi !
Se tournant vers moi avec un grand sourire, elle me répondit alors :
-Ne t’en fais donc pas comme ça Rita...Béata ne manquera pas de lui avoir précisé...Et puis Kirsten... Elle ne te le dira jamais...Mais elle est déjà fière de toi, va ! Tu as la chance d’avoir quelque chose d’unique avec elle ! Votre lien de naissance !
Rougissant violemment j’approuvais en espérant que ce soit vrai. Plongeant ensuite mes yeux dans son regard vert, je renchéris encore :
-Et toi Gaga ? Est-ce que tu es fière de moi ?
Avant que je ne puisse protester, elle ne dit rien mais me serra bientôt contre sa poitrine tout en clamant :
-Bien évidemment que je suis fière de toi, petite sœur...Surtout après l’exploit que tu as fait...Merci à toi...Vraiment merci...
-Je...Je n’ai fait que réparer ma faute...C’est ce que vous attendiez tous, après tout, avouai-je en toute modestie.
-Oh non ! S’écria-t-elle, tu as fait bien plus que ça...Tu as mûri ! Tu es bien plus devenue une femme en un mois dans la Forêt Enchantée que durant ta nuit avec Arnwald ! C’est moi qui te le dis !
Mon visage s’enflamma immédiatement et je repensais soudain aux doux échanges partagés avec mon amant. Pensait-il à moi en ce moment ? M’avait-il oublié ? Lui ! Mon si beau fiancé ! Qu’est-ce qu’il me manquait... Tu le reverras bientôt Rita, maintenant que Marraine Anna est réveillée, votre relation peut reprendre son cours, me convainquis-je en frissonnant de plaisir.
Sentant qu'elle avait touché un point sensible, mon aînée me frotta vigoureusement le dos et répliqua :
-Allez...Ne fais donc pas cette tête-là...Dès demain, Tatie Elsa va revenir te chercher et tout sera à nouveau comme avant ! Tu retourneras vivre dans ton château de princesse...Loin de moi qui ne sera plus qu'une étrangère à tes yeux comme je le suis pour ceux de Kirsten.
Un mois plus tôt j'aurais sauté de joie en entendant cela. Mais une angoisse soudaine à l'idée de la quitter me broya l'estomac. Retrouvant un geste de petite fille, je lui fis également un énorme câlin et murmurai :
-Kiki a son caractère mais je ne crois pas qu'elle ne t'aime pas... Elle est surtout jalouse mais elle ne l'avouera jamais !
-Oui...Ce ne serait pas surprenant ! Commenta-t-elle à son tour, moi je vous aime toutes les deux pareils mes poupettes...il n'y a aucune crainte à avoir là-dessus... Vous deux et mes frères... je vous aime chacun avec vos qualités et vos défauts !
Trop sensible, je sentis subitement les larmes me monter aux yeux et murmurai encore :
-Dis Gaga...On pourra garder contact par lettres ? Je veux tout partager avec toi aussi maintenant.
Aussi émue que moi, elle approuva du chef et murmura :
-Mais oui...Si tu veux petite sœur ! Ce sera avec grand plaisir !
Reprenant ensuite notre route nous arrivâmes enfin à la maison. Léon faisait déjà souper Maëlle et Frantz quand nous y entrâmes. L'animation et les rires qui y faisaient rage se figèrent immédiatement en nous apercevant et une tension oppressante s'installa bientôt entre nous tous.
-Alors ? Finit par demander mon beau-frère à l'adresse de sa femme.
Remplaçant enfin sa mine grave par un visage rayonnant, Gaga répéta :
-Alors...Mamie Na arrive dans deux heures et il faudra être très sages !
Léon et les jumeaux poussèrent immédiatement un soupir de soulagement général et Maëlle se leva pour sauter partout de joie dans la pièce. Vive, elle se rua sur moi et m’enlaça en clamant des "Merci, Marraine Rita" en continu qui me réchauffèrent le cœur tandis que Frantz murmura tout bas « eh bien ce n’est pas trop tôt...Avec Marraine Kirsten cela serait déjà fait depuis longtemps ». Mais personne ne l’entendit avec tout le brouhaha que produisait sa jumelle. Bien que prise dans cet engouement, Helga ramena bientôt le silence et déclara :
-Allez mes chéris ! Finissez vite vos assiettes et montez dans votre chambre au calme !
-Oui Maman ! Renchérirent-ils en engloutissant la fin de leur plat à une vitesse folle.
Débarrassant ensuite les assiettes avec précaution, ils nous laissèrent la place et nous mangeâmes de bon cœur à notre tour. Silencieuse, je laissais ma grande sœur expliquer à Léon ce qui s'était passé quand nous étions arrivés à la hutte des guérisseuses. Elle n'omit rien, pas même la réaction de ma tante à mon égard.
Choisissant l'opportunité de rebondir dessus, je m'éclipsai bientôt de la maison. J'avais besoin de prendre l'air, de me retrouver en paix avec la nature durant de longues minutes pour être apte à mieux dormir ensuite. Me retirant donc jusqu’à la berge, je choisis de m’assoir sur un rocher et méditai.
L'eau clapotait doucement alors que sa surface était éclairée par le clair de lune. La pression retombait. J'étais tellement heureuse d'être enfin apaisée. D'avoir enfin racheté ma faute. J'aurais tellement aimé le raconter à Kiki de vive voix. Que faisait-elle en ce moment ?! Oh ! Elle devait sans doute éblouir la salle de bal en dansant avec le prince Aslak...Oui...Je l'imaginais très bien faire pâlir toutes les dames alors que ses valses étaient impeccables, sa finesse au comble du bon goût. Père et Mère en train de l'applaudir vivement tout en se disant qu'ils avaient au moins réussi leur travail avec cette fille-là. La fille parfaite. Ce n'était pas plus mal. J'aurais détesté avoir ce rôle-là...
Pourtant au plus profond de moi, je me demandais comment j'allais bien pouvoir à nouveau gagner leur respect et leur affection qui m’unissait autrefois à eux. Préférant penser à autre chose, je m’allongeais bientôt sur l'herbe mouillée et observai les étoiles...Ces mêmes étoiles qui avaient été témoins de notre première fois à Arnwald et moi-même.
-Je vous aime prince de Vassar...Murmurai-je en essayant de deviner des formes à partir des constellations.
Hélas ce ne fut pas très concluant et je capitulais bien vite avant que Courant d'Air ne vienne m'enguirlander de ses feuilles mortes.
-Coucou toi ! Lançai-je alors qu'il me tourna autour avec insistance, qu'est-ce que tu as donc à t'agiter ainsi ? Oh ? Aurais-tu une lettre pour moi ?
Satisfait, il déposa alors une missive sur mon ventre et repartit rapidement. Toute heureuse, je reconnus le sceau de Kirsten et compris non sans mal que ma chère sœur m'avait écrit malgré l'heure tardive.
-Oooh ? S'excuserait-elle de son comportement à mon égard lors du mariage ? M’interrogeai-je avec excitation.
Souhaitant en avoir le cœur net, je dépliai enfin le papier et lus avec attention.
"Ma chère Rita, Je viens de vivre la plus extravagante des expériences ce soir. Tout comme toi, j'ai succombé au pêché de chair, deux fois avec le prince Aslak durant un laps de temps relativement court ! Permets-moi de te dire que la baignoire est un espace merveilleux pour cela ! Tu avais raison pour les sensations ! C'est exactement celles que tu avais décrites. Je n'aurais jamais cru vivre un moment aussi fort et je ne regrette absolument pas de ne pas avoir tenu jusqu'au mariage ! Malgré la distance, je tenais absolument à le partager avec toi ! A bientôt ma chère moitié, j'ai hâte de te revoir en des temps meilleurs pour pouvoir t'expliquer plus en détails tout cela ! Je t'embrasse avec beaucoup d'affection avant de retourner me blottir dans les bras de mon amant qui passe la nuit dans ma chambre (Papa et Maman ne s'en sont même pas aperçus ce qui est plutôt une chance pour nous !)
Mille baisers.
Kirsten Westergaard d'Arendelle. "
La lettre terminée, tout tourna aussitôt autour de moi. Ce mot ne pouvait pas être l'œuvre de ma jumelle ! Impossible ! Quelqu'un l'avait falsifié à sa place ! Non ! Non ! Et non ! Je refusais de croire qu’elle était en ce moment même si imprudente à être dans un lit avec un homme qui lui avait promis monts et merveilles pour obtenir une étreinte dans sa chair la plus intime !
Elle ne pouvait pas s'être laissée bernée comme ça ! Ma Kiki ! Ma moitié ! Non ! Ce n'était pas son œuvre ! Elle si droite ! Si impeccable ! Si à cheval sur les principes de bienséance ! Tomber bêtement dans le piège de l'amour physique ! Cela ne lui ressemblait guère ! D'autant plus que cet espèce d'idiot était déjà fiancé à Emma d'Askersund ! Oui...Sachant cela, elle n'avait pas pu se donner à lui ! Et pourtant...je relus la lettre une deuxième fois...C'était bien son écriture... Je ne pouvais malheureusement pas le nier. Grandement déçue, j'eus l'impression de vieillir d’un coup. Ma respiration s’emballa et j’eus soudain une profonde haine pour ce crétin de prince du Vesterland qui venait en une fraction de seconde de détruire dix-sept ans de mon modèle de perfection.
-Lui...oh lui... si je l'avais en face de moi... je l'abattrai à coups de gifles ! Clamai-je furieuse.
Comment osait-il rendre ma soeur si faible ?! Elle qui nous portait tous à bout de bras. Boudeuse, j'hésitais à jeter la feuille dans la rivière mais je préférais la réduire en charpie. C’est ta faute ça aussi Rita ! Pourquoi l'avoir poussé à accomplir ce pêché ?! Pourquoi en avions-nous discuté ?! Quelle idiote ! Je lui avais donné des idées qui allaient contre ses principes ! Terrifiée par ma propre réaction, j'aurais sincèrement cru être la première à sauter de joie en apprenant la nouvelle. Mais la réalité m'avait rattrapé, meurtri et je pleurais toutes les larmes de mon corps en songeant que ma sœur était désormais salie...
Helga me trouva ainsi une heure plus tard : En boule, les yeux gonflés et le nez bouché. Cela l’alerta tout de suite et elle vint s’assoir à côté de moi. Me tendant rapidement un mouchoir, elle observa les morceaux de lettres au sol et demanda :
-Une mauvaise nouvelle ? Tu désires en parler ma poupette ?
Serrant les poings, je tapais l’herbe drue pendant une bonne dizaine de minutes avant de dire :
-Je...Je déteste le prince Aslak ! Il a fait du mal à Kiki !
-Quoi ?! Du mal à Kirsten ?! Répéta-t-elle, explique-toi !
Avais-je le droit de lui en faire part ?! Ma jumelle ne serait pas contente mais tant pis ! C’était la meilleure chose à faire !
-Il...Il lui a pris sa pureté, finis-je par murmurer avec gêne.
Les yeux d’Helga s’ouvrirent aussitôt de surprise et elle se retint à la dernière seconde de lâcher un « pas possible » admiratif avant de se contenir et dire simplement :
-Oh je vois...Eh bien...Cela ne me rajeunit pas...D’abord toi...Pieter qui va carrément être Papa dans huit mois...Et maintenant Kirsten...Ça fait beaucoup d’émotions pour moi.
-Mes aïeux...Mais tu as raison ?! Lançai-je encore affolée...Si...Si ça se trouve, ce couard de prince Aslak n’a pas pris de précaution et...Et Kiki sera mère à son tour ! Non ! Pas ça ! Pas...Pas tout de suite ! Il...Il l’a forcé ! J’en suis sûre !
Affichant soudain un rictus à la fois amusé et gêné, elle rassembla le message et répliqua :
-Voyons Rita...Toi comme moi savons qu’il n’y a pas trop besoin d’insister pour avoir ce genre d’échanges intimes...Surtout quand c’est avec l’homme qu’on aime...Et nous savons toutes les deux...Que dis-je ?! Tous les quatre, car même Pieter et Elysia le savent, que notre sœur est amoureuse d’Aslak depuis longtemps déjà...A moins qu’effectivement elle ait dit dans la lettre qu’elle n’était pas consentante, nous sommes les mieux placées pour savoir qu’elle a apprécié ce moment...
J’hésitai un court instant à lui faire croire que c’était le cas. Mais je m’étais jurée d’entrer dans le droit chemin, ne plus faire d’erreur pour semer la zizanie. Haussant donc les épaules, je renchéris à voix basse :
-Vu les adjectifs qu’elle a écrit, elle a bien savouré...
-Tu vois...Il n’y a donc pas lieu de t’inquiéter...Je suis certaine que le prince Aslak va tenir ses engagements auprès d’elle à présent ! Et bientôt nous aurons un nouveau beau-frère ! M’assura-t-elle.
La remarque me fit immédiatement grimacer de dégoût. Quoi ?! Partager ma moitié avec un imbécile pareil ! Certainement pas ! Contrairement à Kirsten qui n’en avait que faire de savoir que j’étais amoureuse d’Arnwald, je vouais une convoitise folle pour elle. Elle m’appartenait. Elle avait toujours été avec moi depuis le départ...C’était notre duo et ce prince de pacotille venait le casser. M’enlaçant soudain par l’épaule, Gaga reprit alors :
-Ça va mieux ?
-Un peu, grommelai-je, bon ça y est ? Tatie Anna est bien installée ?
-A merveilles...Maëlle et Frantz sont en train de lui lire une histoire...Tu peux revenir tranquillement dans la maison...Répondit-elle.
M’aidant à me relever, nous retournâmes vers le pavillon. Quelle ne fut pas notre surprise de voir Mamie Dudu et Tonton Kristoff discutaient avidement avec Léon à l’entrée de la hutte.
-Il se passe quelque chose ? Questionna aussitôt grande sœur en s’approchant.
-Oh vous voilà les filles ! Renchérit grand-mère sans lui répondre, non rien de grave ! Je venais pour transmettre un message à une certaine demoiselle !
Me persécutant alors d’un regard bienveillant, elle m’invita à m’avancer et me tendit une lettre pendant que mon aînée se chargea de conduire Parrain à Marraine.
-Merci...Je...Euh...Je la lirai plus tard...Murmurai-je estimant que j’avais eu ma dose pour ce soir.
-Tu en es certaine ? Je serai de toi, je la lirai quand même tout de suite ! Quelque chose me dit que ça va te plaire ! Insista-t-elle.
Son ton léger, m’aida à me radoucir et je décachetai alors cette nouvelle missive avant de la lire attentivement.
« Ma chérie,
Merci...Juste merci de m’avoir rendu l’un des éléments que j’avais de plus précieux au monde. Je savais que tu en étais capable mais comme tu le sais je suis trop avare en compliments pour pouvoir te le dire à haute voix. C’est un trait commun dont a hérité ta sœur. Ton père et moi viendrons te chercher dans la matinée demain matin pour que tu retournes avec nous en Arendelle. Ta peine dans la Forêt Enchantée est finie. Tu nous as beaucoup manqué. J’en profiterai également pour récupérer ta tante ! Je ne pouvais malheureusement pas me permettre de venir dès ce soir à cause du bal de Samain qui introduisait beaucoup de dignitaires. Cela aurait été incorrect de leur faire faux bonds ! J’ai hâte de pouvoir te serrer dans mes bras ma Rita.
A demain matin.
Avec tout notre amour.
Reine Elsa d’Arendelle Westergaard et Prince Hans Westergaard d’Arendelle...Ou plutôt...Maman et Papa.
PS : Une petite surprise de notre part t’attend à l’étable des Coudrier ! J’espère que tu l’aimeras. »
-Alors ? Qui est-ce qui avait raison ?! C’est bien Mamie Dudu, n’est-ce pas ? Clama à nouveau mon aïeule d’un air joueur face à ma tête circonspecte.
Incapable de parler tellement j’étais heureuse d’avoir enfin un peu de reconnaissance, j’hochai la tête, les larmes aux yeux et l’enlaçai fermement.
-Allez...File, demoiselle ! Clama-t-elle en me donnant une petite tape sur les fesses.
Courant comme une folle à cause de l’appât du gain, je manquais de m’évanouir après être arrivée au village car je reconnus la voix de mon fiancé qui discutait activement avec la cheffe.
-Et donc ? C’est ici que vous avez vécu toute votre enfance et adolescence avant de tomber amoureuse d’Amarok, c’est bien cela, Yélana ? Demanda-t-il.
-C’est résumé très grossièrement mais oui c’est bien ça ! Répondit-elle d’une voix revêche, et ce n’est pas Amarok mais chef Lorcus...Ayez un peu de pitié pour sa pauvre âme ! Quant à moi...Je préfère qu’on me nomme Madame Coudrier...Surtout quand on est étrangers à la tribu !
-Ah...Euh...Oui pardon ! S’excusa rapidement Arnwald avant de déambuler à nouveau un peu partout dans la pièce.
-Voudriez-vous bien cesser de vous agiter jeune homme ! J’ai 79 ans mais je suis encore capable de vous mettre des coups de cannes ! Grommela-t-elle aussitôt.
-Oh euh...Oui...Excuse-moi grande...Enfin excusez-moi Madame Nordlys ! Je suis tellement surexcité à l’idée de retrouver ma belle Rita !
-Par pitié ! Qu’est-ce que je viens de vous dire ?! Ne m’appelez pas ainsi...Madame Nordlys, c’était ma mère ! Bougonna-t-elle, paix à son âme à elle aussi...
-Ah oui ! C’est vrai ! Madame Coudrier, ça va rentrer dans ma tête ! Vous avez pris le nom de Papa...Je voulais dire de votre Papa ! Renchérit-il amusé.
-Mais oui, c’est ça...Eh bien jeune homme le jour de votre conception vous n’étiez pas le meilleur têtard de votre portée c’est moi qui vous le dis... Gronda-t-elle en lui jetant un regard pénible.
En entendant cela, il éclata de rire et renchérit :
-Ooooh ! Il faudra que je la sorte à Maman et mes Taties, celle-là ! A mon avis, elles ne vont pas s’en remettre...Surtout venant de vous... Enfin...Je voulais dire d’une personne aussi respectable que vous !
-Mais non, enfin...Vous ne devez pas répandre une telle remarque ! Bon dieu c’est pas possible d’être aussi idiot ! Non vraiment ...Je ne comprends pas ce que la princesse vous trouve ! Ronchonna encore la doyenne.
-Il paraît que je suis bon au lit ! Maman a dit qu’il fallait l’être même si elle ne veut pas que je lui raconte mes relations sexuelles ! Rétorqua-t-il alors que je manquais de m’étouffer de rire.
Ouvrant ses yeux d’ambre avec choc, la cheffe gronda aussitôt :
-Seigneur ! Je ne veux pas savoir quel genre de relation bizarre vous avez avec votre Mère ! Vraiment ! Quel sans gêne ! C’est fou...A parler ainsi de vos ébats...Pour le coup vous me rappelez la mienne...Mais bref...Alléluia ! Regardez qui est à l’entrée ! Entre jeune fille ! Viens me sauver !
-Bonsoir Madame Coudrier ! Bonsoir...Prince Arnwald...Si je m’attendais à vous trouver ici ! M’exclamai-je émue.
-Le prince Hans et la reine Elsa ont été plus cléments que votre soeur et m’ont autorisé à venir vous voir, mon amour ! Dit-il.
Sans attendre ses yeux me lancèrent un éclat de passion et nous oubliâmes complètement la présence de sa grande sœur avant de nous fondre l’un sur l’autre. Mes aïeux...Comme son être m’avait manqué ! Son souffle passionné s’emmêla bientôt aux miens alors que ses mains se réapproprièrent ma nuque, mon dos et mes fesses en moins d’une seconde.
-Ah non ! Hein ! Si vous voulez faire des cochonneries, vous ne trouverez pas votre bonheur ici ! Répliqua encore Yélana en nous poussant dehors.
Me relâchant subitement, Arnwald se tourna alors vers elle et répliqua :
-Merci à vous ! Je ne vous oublierai jamais !
Avec un toupet digne d’Ylva, il se rua contre sa poitrine et lui fit un énorme câlin. A ma grande surprise, elle ne le repoussa pas mais lui tapota gentiment la tête avant de reprendre :
-Mais oui...C’est ça...Y a pas de quoi le gringalet...
Amusés, nous partîmes ensuite dehors et nous éloignâmes un peu du village pour nous donner une autre étreinte beaucoup plus torride.
-Oh Rita...Comme ça a été long sans toi...Je...J’ai cru que j’allais devenir fou...Me susurra-t-il.
-Et moi donc Arnwald...Je t’en prie...Pose tes mains sur moi...Vas-y...Le suppliai-je.
Oubliant complètement les reproches que j’avais eu à l’égard de Kirsten un peu plus tôt dans la soirée, je laissai mon amant se réapproprier mon corps avec enivrement.
Il ne lésina pas sur le plaisir...Souleva ma robe, baissa mes collants...Caressa encore et encore mes jambes dans une telle mouvance que je ne pus me retenir de gémir.
-Possède-moi...Oh oui...Possède-moi...Chuchotai-je tandis que sa bouche me suça l’oreille.
Descendant progressivement dans mon cou, il trouva bientôt le chemin de ma poitrine et la réconforta comme il se doit. Bien que plus animalier que la dernière fois, cet échange debout, me charma...M’hypnotisa à tel point que mes lèvres glissèrent à leur tour vers son ithyphalle que je léchais avec conviction, sans aucun a priori.
-Seigneur...Rita...Hoqueta-t-il en m’appuyant sur mes cheveux, vas-y...Doucement...
Ralentissant donc mes coups de langue, j’eus bientôt si mal à la mâchoire que je fus obligée de m’arrêter. Ensorcelé par ma performance, mon fiancé me leva immédiatement et s’insinua enfin dans mon jardin secret. Mes aïeux...Comment avais-je pu oublier la délicieuse sensation que cela me procurait ?! Oh oui...Lui debout...Moi en grenouillère dans ses bras forts alors qu’il me caressait les fesses tout en bougeant activement son bassin...C’était féérique...Tout simplement féérique. Me contractant de plus en plus à son torse, je continuai de lui embrasser le cou et me mordis la lèvre pour atténuer mes cris jusqu’à m’envoler vers l’Hellheilm bienfaiteur...
-Voilà...Ma chérie...C’est bien...C’est bien...Commenta-t-il alors que j’étais en train de réaliser qu’il n’était pas parti de mon corps.
Oh ce n’était pas si grave ! Il ne l’avait pas fait le mois dernier après tout et j’avais eu mes menstruations quinze jours après être arrivée dans la Forêt Enchantée. Ce serait la même ce soir !
-Bien...Et maintenant...Que proposez-vous prince Arnwald ? Demandai-je en lui faisant les yeux doux.
Amusé, il me montra alors une paire de jumelles qu’il avait dérobé autour de la taille de Yélana tout à l’heure et répliqua :
-Maintenant je pense qu’il faut que vous fassiez honneur à notre historienne préférée et alliez observer des couples en pleine ébat !
Bien que cela me dégoûta un peu, je n’en eus qu’un en tête dans l’instant. L’entraînant alors en direction de la maison des berges, nous trouvâmes un point d’observation derrière un fourré et j’usais de mon crayon et mon cahier pour croquer...Parrain et Marraine.
-Bah dis-donc ! Quelle santé ! Pour quelqu'un qui était encore endormie il y a quelques heures à peine, c'est qu'elle est bien vivante la Tatie ! Me moquai-je n'arrivant pas à suivre les traits du dessin tellement ils allaient vite.
-Il faut croire que ton oncle s'y prend bien... Souffla alors mon amant en m'embrassant tendrement la joue.
M'embrasant immédiatement, je reçus à nouveau des picotements délicieux quand il recommença doucement à dévier vers ma bouche. Lâchant très vite, le visionnage de Tonton et ma tante, je m'offris à nouveau sous ses coups de reins dans une motivation des plus déconcertantes. Comme une impression d'un retour en arrière, nous nous endormîmes au grand air l’un contre l’autre avec les genoux tremblants et les bas de corps en feu.
Cette fois nous eûmes la décence de ne pas être retrouvés par quelqu'un et nous réveillâmes avant l'aube. Vérifiant que Marraine Anna n'était pas dans les parages , nous entrâmes dans la hutte et découvrîmes Helga qui avait un air préoccupé.
-Tout va bien ? Demandai-je paniquée.
Me faisant signe qu'elle ne parlerait pas devant les enfants, elle les gronda alors :
-Frantz ! Maëlle ! Secouez-vous un peu ! Dépêchez-vous de manger et ensuite vous irez voir Mamie Kristel !
-Mais Maman on est fatigués ! Mamie Na et Kristoff ils ont fait des cauchemars toute la nuit ! Ils ont pas arrêté de crier ! Clamèrent-ils en chœur.
Passant par toutes les couleurs, mon aînée réussit à se reprendre et répliqua :
-Oui...Eh bien...Ils se sont rassurés...Au contraire...Et justement vous allez prendre l'air toute la matinée et ça va vous réveiller ! Allez ! Bougez-vous maintenant ! Maman n'a pas de patience aujourd'hui !
-Comme toujours...bougonna aussitôt Frantz avec le même affront que Kirsten autrefois.
Léon le réprimanda tout de suite et les deux enfants finirent par se sauver alors que
j’attendis le souffle court qu'elle annonce la mauvaise nouvelle. Je m'attendais au pire...Le cœur de Tatie aurait lâché à cause de sa forte activité ?! Ses chakras s'étaient finalement éteints ?! Elle s'était rendormie ?!
-Elysia a été enlevé...Lâcha soudain Gaga, Tatie Elsa est en haut avec Maman...Elle souhaite que tu restes un peu plus longtemps dans la Forêt Enchantée Rita...Pieter, Sofia et Kirsten vont nous rejoindre tout à l'heure...Tous regroupés ici, nous risquons moins de danger le temps qu’ils règlent le problème...Il est bien évidemment interdit de le dire à Maman ! Je compte sur toi !
-Tu peux...Murmurai-je en prenant soudain une mine inquiète.
Ne manquant pas de le voir, mon amant tenta de me rassurer en me cajolant le dos et je lui expliquai alors :
-Je ne sais pas pourquoi ça m’oppresse autant...Je veux dire...Je n’avais pas particulièrement d’accroche avec lui...Mais...Même si nous nous sommes beaucoup disputés étant enfants, nous avons grandi ensemble et je les considère Pieter et lui plus comme mes frères que mes cousins...
A l’écoute, Arnwald acquiesça et nous demeurâmes silencieux autour d’un bon bol de thé.
Toute ressemblances dans ce chapitre avec l'opinion de certains lecteurs serait purement forfuite ! ^^
Et bien évidemment, le titre est de mise
Chapitre 27 : Résurrection :
TIMELINE ACTUELLE...
J'avais attendu des heures que mon mélange d'orties fonctionne sur Marraine si bien qu’il y a quelques jours nous avions fêté le mariage en express de Pieter et Sofia où j’avais entraperçu ma jumelle qui n’avait même pas daigné me regarder. Même si cela m’avait été intolérable, j'avais réussi à me consoler en gagnant le respect d'Helga...Elle ne m’en voulait plus car elle avait remarqué tous les efforts que j’avais mis en place pour réveiller ma tante.
Ainsi, elle ne m'avait fait aucune remarque agressive alors que nous attendions encore en ce jour de la fête de Samain que mon remède médical fonctionne. Hélas, il n’y avait pas plus de changement que les autres fois. Nous étions debout, à son chevet depuis ce matin et je commençais à ressentir des crampes dans les mollets...
-Allez, Marraine...S’il te plaît...Réveille-toi...Murmurai-je pour la xième fois.
Mais son état n’évolua pas. Sa respiration avait beau se soulever et s’abaisser c’était encore et toujours le seul signe de vie qui demeurait chez elle...Eprise de ce silence à l’aspect inquiétant, je sombrais peu à peu dans une somnolence jusqu’à ce que Béata me préconise de longues heures plus tard :
-Vous devriez aller vous reposer Rita !
Bien que mes jambes me tiraient affreusement et que je mourrai de faim, je n'avais pas envie de quitter la hutte des guérisseuses. Oh que non ! Je n’avais pas attendu pour rien ! Foi de Westergaard ! Persuadée qu’elle finirait par écarquiller les yeux, j’étais prête à être ainsi jusqu’à la fin de ma vie, s’il le fallait ! Il ne pouvait en être autrement ! Je ne m'étais pas trompée ! Les orties étaient l’ingrédient miracle ! Elle allait se réveiller d’un instant à l’autre !
Toujours omnibulée paf sa poitrine qui continuait à s'élever, je sentais pourtant que mes paupières se faisaient plus lourdes et ce fut finalement Gaga à la demande de la guérisseuse qui me prit bientôt sous son épaule avant de me murmurer d’une voix moralisatrice :
-Tu sais...Cela ne sert à rien d’attendre ici si tu ne tiens plus...Tu devrais venir te coucher dans la maison des berges...Tu es épuisée...
-Non...Cela voudrait dire que j'ai failli à ma mission et ce n'est pas le cas ! Je t'assure grande soeur que ce n'est pas le cas ! Répétai-je bornée.
Sentant que j'étais sincère, elle poussa un profond soupir et eut soudain un geste maternelle en me prenant mes deux paumes pour apaiser mes chakras. Grimaçant légèrement à cause des boursoufflures d’orties encore présentes, j'eus immédiatement envie de me gratter mais elle m'en empêcha en massant aussi délicatement toute cette zone jusqu’à atténuer les cloques.
-Que tu sois dans le village ou à la maison ne changera rien au fait que si Maman a envie de se réveiller, elle se réveillera...Mais tu ne peux pas rester comme ça ! Tu as besoin de repos ! Réitéra-t-elle avec conviction.
-Je...Je te dis...Que...Je...Je vais bien...Gaga...Fais-moi...Confiance...S’il te plaît, Bafouillai-je en me dérobant aussitôt pour retourner auprès de Marraine.
Hélas je ne pus faire plus de dix pas que je titubais déjà sous l'effet de l'épuisement. Vigilantes, les sœurs Nattura me rattrapèrent de justesse alors que je me sentis vidée de l'intérieur.
-On s'occupe d'elle, Helga ne t'en fais pas ! Lui indiquèrent-elles.
N’ayant plus assez de force pour protester, elles m’apportèrent bientôt vers un des lits en brancard et m’y déposèrent alors que je pleurnichais comme une petite fille :
-Ga...Gaga...Je...Je suis vrai...Vraiment...Déso...Désolée...Tu...Tu n’entendras plus jamais...Ta...Maman...
Faisant abstraction de mes paroles, ma grande soeur me caressa bientôt le front d’une manière protectrice tandis que Béata reprit à son égard :
-Ne t’en fais pas ! On va lui donner un calmant, repars tranquillement chez toi ! Tu as ton mari et tes enfants qui t’attendent !
Bien que peu sereine, mon aînée me lança un regard aussitôt bienveillant mais appliqua le souhait de la meilleure amie de Mamie Dudu. Elle et Laïka attendirent qu’elle ait définitivement quitté la hutte puis se tournèrent vers moi avec des sourires malveillants.
-Parfait ! Mettons le plan en marche ! Clamèrent-elles alors avec virulence.
Toujours dans mes vapeurs, quelle ne fut pas ma panique de les voir sortir un somnifère de la même boîte que j’avais fouillée un mois plus tôt. Sentant le danger me parcourir de la tête aux pieds, je me mis à nouveau à hurler dans des supplications d’enfants :
-Non! Non promis ! Je...Je ne ferais plus jamais de mal à personne...Mais ne m’infligez pas ça...Par pitié !
Les visages de plus en plus marqués par la haine, ni l’une ni l’autre ne m’écoutèrent et Béata se rapprocha gravement avec le médicament.
-Laïka ! Ouvre-lui la bouche ! Elle n’a pas l’air de vouloir coopérer ! Ordonna-t-elle.
L’aînée des Nattura s’exécuta et força bientôt mes mâchoires à s’écarter tandis que j'hurlai comme une folle.
-Combien lui en a-t-elle donné déjà ? Demanda ensuite sa cadette.
-Quatre ! Répondit sa sœur.
Se jetant tout de suite un clin d’œil complice, elles maintinrent leur posture tandis que la mère d’Oncle Kristoff m'en inséra un deuxième puis un troisième et ainsi de suite dans la gorge. Peinant à les avaler tous en même temps car elle les enchainaient, je finis par m’étouffer et tombai alors...Aux portes d'une contrée glaciale... Kirsten m'attendait là avec un regard malveillant. Me toisant de toute sa droiture, elle me décocha bientôt deux yeux noir et clama d’une voix pincée :
-Tu as eu le châtiment que tu méritais Rita ! Et tu auras tout le temps de penser à ta stupide bêtise à partir de maintenant ! Tu es condamnée à errer dans le Nifflheilm pour l’éternité !
Affolée, je me recroquevillais sur moi-même tout en pleurant :
-S’il te plaît, Kiki...Je te demande pardon...Je ne voulais pas ça...Aide-moi...Tu es ma jumelle...Ma moitié...
S'avançant d'un pas menaçant vers moi, elle me força ainsi à reculer et j’arrivais alors jusqu'à l'extrémité de la crevasse. Il ne fallait pas grand-chose pour que je tombe mais j’eus le réflexe de m'arrêter avant d'avoir un pied dans le vide. Si Kirsten faisait un pas de plus, je risquais de basculer...Mon cœur battit à tout rompre alors qu’elle se stoppa juste avant, avant de reprendre durement :
-Tu n’es plus rien depuis bien longtemps pour moi Rita ! Cesse de gémir comme une parfaite idiote ! Il est trop tard pour t'excuser ! Il fallait réfléchir avant aux conséquences de tes actes! Adieu à présent !
Prête à l’emmener avec moi si jamais elle tentait quelque chose, je n’eus pas le temps d’agripper son jupon qu’elle me poussa déjà avec dédain, d’une main dans le trou de glace. Le blizzard givrée s'empara aussitôt de mon être tandis que je sentis tous mes membres se raidirent jusqu'à exploser. J'eus juste le temps d'hurler un "Nooooon" que la voix de ma filleule se fit bientôt entendre :
-Marraine ! Marraine tu cries ! Réveille-toi !
Me réveiller ?! Répétai-je alors que mon cœur battait encore à mille à heure.
Oui...Cela fonctionna et je m’aperçus effectivement que je n’étais plus dans la hutte des guérisseuses mais bien dans la chambre de la maison des berges. Mon corps et les draps étaient mouillés par toute la sueur que venait de me procurer mon cauchemar. Penchée au-dessus de moi, Maëlle me lançait un regard bienveillant tandis qu'Helga finit par entrer dans la pièce avec une missive à la main.
-C’est Papa qui t’a déposé dans le lit pour que tu fasses ta sieste ! Me déclara à nouveau ma nièce face à mon silence.
Recouvrant peu à peu mes esprits, je me dégageais de la couche et demandai rapidement :
-Il est quelle heure ? Combien de temps j'ai dormi ? Toujours pas de nouvelles de Tatie Anna ?
Les yeux bien embués de larmes, ma grande soeur relut le message qu’elle tenait dans sa paume et se les essuya rapidement avant de chuchoter :
-Béata souhaiterait que nous retournions le plus vite possible à sa hutte, Rita...Ça y est...
-Je peux venir avec vous Maman ? Demanda aussitôt la fillette, je serai très sage !
-Non ma poussinette, tu restes avec Papa et Frantz ici et vous préparez le dîner et la chambre pour Mamie Na ! Ordonna-t-elle d’une voix de maître.
Bien qu’un peu déçue, Maëlle retrouva le sourire et acquiesça avant de partir en coup de vent tandis que je jugeai d’après le soleil déclinant vers l’ouest que nous ne devions être pas loin de la fin d’après-midi. Peut-être dix-huit heures...
-Pourquoi m'as-tu laissé dormir autant ? Grommelai-je alors dans un reproche à ma sœur.
-Parce qu’on t’a retrouvé avachis sur la poitrine de Maman...Donc tu en avais besoin ! Clama-t-elle avec impatience.
Dansant d’un pied sur l’autre pour me faire signe de me presser, elle me tendit un rapide goûter et je ne la fis pas plus attendre car j'étais aussi excitée qu'elle. Nous partîmes ainsi comme deux petites filles et avançâmes aussi vite que nous pûmes jusqu'à arriver dans le village. Encore un pas, et nous entrâmes enfin dans la hutte des sœurs Nattura.
Je pleurais immédiatement de joie en voyant les yeux sarcelles écarquillés de ma tante rousse bien vivante. Sans grande surprise, ils reflétaient surtout de la peur et de la colère à l’heure actuelle tandis qu’elle pleurnichait inlassablement :
-Elsa...Où est Elsa...Je veux voir Elsa...Et Maman...
Blanche comme un linge, Helga entra la première et peina à avancer sans écraser le mobilier. S'occupant vivement d'elle, Béata nous regarda avec un grand sourire en murmurant :
-Bravo les filles...Nous avons réussi...Bon, elle est un peu sous le choc...Mais on va arranger ça.
Sans attendre, elle lui tendit rapidement un bon bol de thé et Marraine Anna l'engloutit si vite qu'elle toussa pendant un bon moment après. Un peu dégoûtée par les gouttes qui bavèrent de sa bouche, je me concentrai tout de même sur sa réaction lorsqu’elle s’écria ensuite :
-Je vous en prie ! Je n'ai pas si soif pour l’instant ! Je veux juste voir ma sœur ! Et Kristoff ? Où est Kristoff ?! Pourquoi est-ce que je ne suis pas à Arendelle ?! Laissez-moi ! Je...Je ne vous connais pas !
Je me sentis soudain mal en comprenant qu’elle avait des trous de mémoire...Que tu es bête Rita ! Evidemment qu’il est possible qu’elle ait des séquelles à vie ! Elle était déjà faible avant...ça n’a pas dû arranger ! Me grondai-je. Si son insistance à appeler ses proches me fit déjà mal au cœur, c’était intolérable pour ma grande sœur qui chercha par tous les moyens à l’approcher. Or, Madame Nattura nous en empêcha rapidement par un signe de la main.
-Ce serait trop brusque, nous expliqua alors Laïka dans un murmure.
Frustrée, ma grande sœur, rongea son frein pendant que Béata s’agenouilla auprès de Tatie pour être à sa hauteur. Puis elle lui dit d’une voix posée :
-Bien...On va y aller en douceur...Princesse Anna d'Arendelle...Je suis la Maman de Kristoff...Je suis ta belle-mère ! Tu ne te rappelles donc pas de moi ?
-Ah...Euh...Si...Béata...Béata Nattura, c’est ça ? Bafouilla-t-elle en se tapant sur la tête.
-C’est bien moi, oui, jeune fille, répondit-elle tendrement .
-Ne...Ne le prenez pas mal...Mais je...Je pensais que vous étiez...Morte, murmura-t-elle encore dans un désappointement total.
Assez surprise, la guérisseuse ne laissa pourtant rien paraître et continua :
-Tu confonds peut-être avec ton beau-père Andréas...Lui est mort, il y a dix-sept ans...Allez, va, ce n’est pas grave...Laisse de côté cette information pour le moment...Est-ce que tu te souviens de ce lieu ?
-Oui...Euh...Nous sommes dans la Forêt Enchantée...D’où Maman est originaire, Bredouilla-t-elle à nouveau désorientée.
-Parfait ! Clama-t-elle, essayons autre chose maintenant...Est-ce que tu rappelles ce qui s'est passé avant ton très long sommeil ? Tu peux prendre un petit moment pour répondre.
Fermant péniblement les yeux pour essayer de se remémorer quelque chose, elle finit par les ouvrir quelques minutes plus tard et répondit dans un autre demi-sanglot :
-Eh bien...Ça ne va pas être facile à entendre pour vous Béata... Mais...Euh...Je crois que Kristoff m'a apporté une tasse de thé et...Et il y avait du poison dedans...Et je me suis retrouvée dans le Nifflheilm avec Pépé Yuma...Et après...Je ne me souviens plus...
Une immense déception mêlé à un sentiment de soulagement s’empara tout de suite de mon être et j’essayai de ne rien laisser paraître sur mon visage. Ce n'était pas là bonne Marraine mais si celle-ci ne se rappelait pas que j'étais celle qui l'avait fait plongée dans ce coma...Avec un peu de chance, je n'aurais pas de représailles de sa part.
Ayant de plus en plus de mal à ne pas être décontenancée face à ses révélations qui n’avaient ni queues ni têtes pour elle, Madame Nattura se tourna bientôt vers mon aînée et demanda :
-Tu y comprends quelque chose Helga ?!
Moins troublée, ma grande sœur acquiesça alors que Tatie la dévisagea soudain avec choc.
-Helga ?! Appela-t-elle à son tour, c'est Helga ?! Non ! Vous vous moquez de moi ?! Ma fille a cinq ans ! Et mon Elysia ? Mon bébé ! Où est-il ?
Souhaitant couper court à son interrogatoire, elle lui chuchota également avec finesse :
-Du calme Maman...Du calme...Tout ce que tu dois savoir pour l’instant c’est que nous sommes tous devenus grands...Je vais prendre soin de te l’expliquer, mais d’abord il faut que tu reprennes des forces.
Affligée par ses paroles, elle refusa pourtant la réalité et continua :
-Voyons ma chérie...Tu ne peux pas être passé d’enfant à...à une vieille tout de même !
Loin de l’offusquer cela fit rire ma sœur qui minauda derechef :
-Oula...La vieille a de qui tenir ! Nous n’avons pas tant d’écart que ça mais toi-même tu as pris quelques années si tu fais bien attention Maman !
Avec précaution, elle sortit alors un miroir rond de sa poche et le lui tendit.
Horrifiée, Marraine se toucha volontairement le visage et éclata aussitôt en sanglots en s’apercevant qu’elle elle avait quelques rides. Amusée par sa réaction, je me retins une fois de glousser tandis qu’elle renchérit, terrorisée :
-Non, non, non, je suis vieille et moche...Kristoff ne voudra plus de moi maintenant !
Bouleversée, elle pleura de plus belle tandis que mon aînée la réconforta tout de suite :
-Mais non...Maman...Mais non...Ne t’inquiète pas...Tu te doutes que lui aussi a pris de l'âge ! Il a demandé de tes nouvelles tous les jours, tu sais...
-Non...Tu...Tu mens...De...De toute façon, il...Il ne voudra plus de moi puisqu’il...Puisqu’il a essayé de m’empoisonner, hoqueta-t-elle avec peine.
-Ce n’est pas lui le responsable ! Insista-t-elle pour la rassurer, tu vas voir...On va lui écrire et il sera très vite à ton chevet pour te prouver son amour !
Faisant une moue dubitative, elle fut obligée d’adhérer à ses paroles et arrêta très vite de larmoyer pendant que Béata intima d’une voix professionnelle :
-Ça fait beaucoup d’émotions pour notre souveraine d’Arendelle ! Il faudrait peut-être la laisser se reposer...
-C’est ce que nous comptions faire Madame Nattura ! Répliqua ma sœur.
-Très bien...Je vais lui faire les soins et la garder sous surveillance quelques heures pour veiller à ce qu’elle ne vomisse pas ou que son réveil n’ait tout simplement pas d’effets secondaires, ensuite vous pourrez la rembarquer avec vous ! Nous confia-t-elle.
Acquiesçant fortement, nous restâmes tout de même avec elle, le temps que la guérisseuse effectue son travail. Toujours subjuguée par la minutie que cela demandait à chaque fois, je la regardais accomplir son rituel et enlevai toutes les poches et seringues. Elle lui passa ensuite plusieurs compresses sur les zones ensanglantées et pleines de bleus, puis s’arma enfin de son cornet pour écouter son cœur.
-Voudrais-tu bien soulever ta tunique ma Bru ? Demanda-t-elle.
Tatie Anna s’exécuta et elle posa le matériel médical en haut de sa poitrine gauche.
-Inspire...Expire...Fais-le plusieurs fois d’affilées, continua-t-elle, hum...A première vue, il n’y a l’air de n’avoir rien d’anormal...Gaga, peux-tu te charger de vérifier que tous les chakras sont en bon état ?
-Tout de suite Béata ! S’exclama ma sœur qui avait déjà plongé sa main dans la poignée d’épines d’épicéa et d’huiles de lavande et menthe.
Déshabillant Marraine pour qu’elle ne soit plus qu’en sous-vêtements, elle lui appliqua rapidement le tout sur sa zone central du corps, et inspecta ensuite sans gêne les sept énergies qui étaient le pilier de son être. Le souffle court, j’attendis en priant qu’ils n’aient aucun problème. Cela semblait aller dans le bon sens...Jusqu’à ce qu’elle bloque sur celui du cœur...Evidemment...
-Il est toujours endommagé...Mais ne t’en fais pas Maman ! Nous le protègerons à nouveau avec Tatie Elsa ! Clama-t-elle, elle te remettra une fine couche de glace autour pour que personne ne puisse te porter atteinte !
-Oh ! Mais il faut qu’elle vienne le faire au plus vite ! Pourquoi pas maintenant ?! Imagine que mon souffle s’arrête à nouveau ? Paniqua-t-elle, je n’ai pas envie de retourner dans cet endroit de glace ! Brrr...Rien que d’y penser, j’ai des frissons dans tout mon être !
Compatissante, Helga approuva et sursauta alors légèrement comme si elle avait découvert quelque chose.
-Délace ton corset Maman ! Ordonna-t-elle encore.
Un peu étonnée, Marraine montra bientôt le haut bombé de sa poitrine et nous remarquâmes tous que quelque chose s’était incrusté dans son corps.
-Ça te fait mal ? Questionna encore ma grande soeur en pressant sa main contre la bosse.
-Non ma chérie, déclara Tatie perplexe.
Palpant avec délicatesse pour ne pas aggraver son état, son visage rayonna alors de bonheur et elle rétorqua :
-Oh...Mais c’est curieux...Les mèches de cheveux appartenant à Pieter, Elysia et moi...Tu ne peux plus les enlever de ton cœur...On dirait qu’elles se sont ensevelies sous ta peau !
-Des mèches ? Répéta-t-elle toujours sonnée, tiens ça me rappelle quelque chose...Ah oui ! Quand j’étais dans le Nifflheilm...Ce...C’est Papy Elysia qui est venu me les donner et m’a convaincu de les maintenir sur mon organe vital...Il...Il a dit que ça m’aiderait à aller mieux !
-Eh bien...Cela a l’air d’être effectivement le cas Maman...A la bonne heure ! Tout ne va pas si mal ! Crois-moi ! Tant que tu auras ça et la glace de Tatie Elsa, tu seras bien protégée ! Clama encore mon aînée.
-Je suppose oui...En tous cas, cela ne me gratte pas si c’est ce que tu voulais aussi savoir ma chérie ! Répondit-elle, bien...Et si tu vérifiais les trois derniers chakras à présent ? Je commence à avoir froid !
Vive, elle lui prit sa main pour l’inviter à continuer sa route. Docile, Gaga s’appliqua à la tâche et renchérit soulagée :
-Bien...Celui de la gorge est également fragile mais ni plus ni moins qu’avant ton long sommeil, on le surveillera tout de même avec Maëlle quand on recommencera à te soigner quotidiennement.
Tatie confirma tout de suite par un signe de tête et elles se lancèrent toutes les deux un regard complice. N’y tenant plus, Helga lui donna bientôt une longue étreinte tout en pleurant à chaudes larmes.
-Je...J’ai cru que nous t’avions...Per...Perdu pour de bon...Cette...Cette fois...Sanglota-t-elle.
-Mais non ma chérie...Mais non...Ce...C’est fini...C’est très bizarre...J’ai des trous de mémoire...Mais je suis heureuse que tu sois là avec moi...Même si tu es grande, lui murmura-t-elle d’une voix douce.
Assez jalouse car cela faisait également très longtemps pour moi que je n’avais pas eu un aussi long échange avec Maman, je demeurais en retrait et refoulais mes larmes tandis que Béata intervint soudain avec une grande assiette qui sentait fort le fer.
-Tiens ma Bru ! Bois donc ça pour te redonner des forces ! C’est du jus de viande ! Ça va te rendre tes joues bien roses !
Se tournant ensuite vers nous, elle ajouta :
-Vous devriez prendre congé, les filles ! Je vais m’occuper d’elle !
-Les filles ? Répéta immédiatement Marraine avant d’enfin jeter un regard dans ma direction.
Tressaillant de surprise, elle se recroquevilla aussitôt contre Gaga tout en me lançant un regard calculateur. Prenant paisiblement sa paume, cette dernière reprit :
-Tu n’as rien à craindre...Maman...Tu sais si tu es revenue à toi aujourd’hui, ce n’est pas seulement grâce à Pépé Elysia, Béata et moi...
Me faisant enfin signe d’approcher, je m’avançais tandis qu’elle continua :
-Non...C’est surtout grâce à Rita que tu as enfin rouvert les yeux !
Comme sortie d’un très beau rêve, son regard me fusilla soudain et elle eut un hoquet de dégoût avant de se mettre à hurler :
-Mais c’est toi ! Oui...C’est toi la responsable ! Ce...Ça me revient...Oh mes aïeux...Ce n’est pas moi qui suis morte...C’est mon homologue...Et toi...Oh oui ! Toi, sale peste...Tu as essayé de m’empoisonner ! Je...Je me rappelle tout à présent ! Toi et ton prince...Vous avez essayé de m’assassiner pour batifoler ensemble ! Va-t’en sale teigne ! Je ne veux pas te voir !
Blanchissant d’un coup, je jugeai que ces reproches étaient amplement mérités. Néanmoins je ne comptais pas partir sans m’excuser, aussi je repris avec affront :
-Pardonne-moi ma Tante...Je sais que ce j’ai fait est inacceptable...Et je ne m’attends pas à ce que tu donnes ta clémence aussi facilem...
-...TU N’AS PAS COMPRIS CE QUE JE VIENS DE TE DIRE ?! TAIS-TOI ! JE NE VEUX PAS T’ENTENDRE ! TOUT CE QUI SORT DE TA BOUCHE N’EST QUE MENSONGE ! Cria-t-elle de plus belle, A CAUSE DE TOI, J’AI PERDU DU TEMPS QUE J’AURAIS PU PASSER AUPRES DE MA SŒUR ! MON MARI ! MES ENFANTS ET PETITS ENFANTS ! JE VEUX LES VOIR, EUX ! PAS TOI !
Pâle comme un linge, Helga me regarda droit dans les yeux et renchérit d’une voix protectrice :
-Tu ferais mieux de nous attendre dehors ma poupette...Je te rejoins dans deux minutes.
Acquiesçant fermement, je me retirai à l’entrée de la hutte et continuai d’observer de la fenêtre alors que ma tante réclama encore les membres de notre famille.
-Ils ne sont pas là, Maman...Expliqua-t-elle patiemment, Pieter...Pieter s’est marié...Il est en voyage de noces avec Sofia...Nous...Nous voulions t’attendre...Mais...Il a fait...Enfin disons qu’il y avait urgence...Voilà nous ne pouvions pas faire autrement...Crois-moi qu’il aurait préféré !
-Oh ! Inutile de tourner autour du pot comme ça ma chérie...Kristoff a été incapable de lui apprendre à se protéger ! Merci ! J’ai compris ! Maugréa-t-elle en comprenant qu’elle allait encore une fois être grand-mère, et les autres ? Pourquoi ne sont-ils pas venus à mon chevet ?
-Eh bien...Ils sont en ce moment à la fête de Samain qui se déroule en Arendelle...Ils voulaient rester pour veiller sur toi mais il nous faut aussi nous occuper du royaume...Même Mamie Dudu y est ! Béata a promis qu’elle enverrait un message si jamais tu te réveillais...Je suppose que c’est chose faite, n’est-ce pas Madame Nattura ? Demanda-t-elle en se tournant prestement vers la grand-mère de Pieter et Elysia.
Montrant sa bonne foi, la guérisseuse brandit alors un morceau de parchemin et répondit :
-Il est effectivement déjà prêt, mais je préfère te garder sous contrôle un petit moment avant d’être sûre de leur envoyer...Ils le sauront avant demain ! N’aie crainte ! Oh oui ! Demain tu auras toute ta famille comme réconfort, chère enfant !
Cela apaisa un peu ma tante et bien que faible elle retrouva une énergie à toute épreuve, alors que Madame Nattura lui donna encore à manger.
-Si elle ne rejette pas son repas, je vous l’apporte à la maison des Berges dans deux heures ! File maintenant Helga ! Je crois que ta jeune soeur t’attend ! Conclut-elle.
Faisant celle qui n’avait pas entendu la fin de la conversation, je regardais l’horizon le temps qu’elle me rejoigne. Elle fut silencieuse durant tout le trajet du retour. Bien que la nuit commença à tomber et que ce n’était plus l’heure pour moi d’envoyer des lettres, je pris mon courage à deux mains et lui demandai bientôt :
-Dis Gaga...Je suppose que je n’ai pas le droit d’écrire à Kiki pour lui annoncer la bonne nouvelle ? C’est très égocentrique de ma part, mais je voulais qu’elle sache tu sais...Que j’avais contribué à son réveil...Je veux qu’elle soit fière de moi !
Se tournant vers moi avec un grand sourire, elle me répondit alors :
-Ne t’en fais donc pas comme ça Rita...Béata ne manquera pas de lui avoir précisé...Et puis Kirsten... Elle ne te le dira jamais...Mais elle est déjà fière de toi, va ! Tu as la chance d’avoir quelque chose d’unique avec elle ! Votre lien de naissance !
Rougissant violemment j’approuvais en espérant que ce soit vrai. Plongeant ensuite mes yeux dans son regard vert, je renchéris encore :
-Et toi Gaga ? Est-ce que tu es fière de moi ?
Avant que je ne puisse protester, elle ne dit rien mais me serra bientôt contre sa poitrine tout en clamant :
-Bien évidemment que je suis fière de toi, petite sœur...Surtout après l’exploit que tu as fait...Merci à toi...Vraiment merci...
-Je...Je n’ai fait que réparer ma faute...C’est ce que vous attendiez tous, après tout, avouai-je en toute modestie.
-Oh non ! S’écria-t-elle, tu as fait bien plus que ça...Tu as mûri ! Tu es bien plus devenue une femme en un mois dans la Forêt Enchantée que durant ta nuit avec Arnwald ! C’est moi qui te le dis !
Mon visage s’enflamma immédiatement et je repensais soudain aux doux échanges partagés avec mon amant. Pensait-il à moi en ce moment ? M’avait-il oublié ? Lui ! Mon si beau fiancé ! Qu’est-ce qu’il me manquait... Tu le reverras bientôt Rita, maintenant que Marraine Anna est réveillée, votre relation peut reprendre son cours, me convainquis-je en frissonnant de plaisir.
Sentant qu'elle avait touché un point sensible, mon aînée me frotta vigoureusement le dos et répliqua :
-Allez...Ne fais donc pas cette tête-là...Dès demain, Tatie Elsa va revenir te chercher et tout sera à nouveau comme avant ! Tu retourneras vivre dans ton château de princesse...Loin de moi qui ne sera plus qu'une étrangère à tes yeux comme je le suis pour ceux de Kirsten.
Un mois plus tôt j'aurais sauté de joie en entendant cela. Mais une angoisse soudaine à l'idée de la quitter me broya l'estomac. Retrouvant un geste de petite fille, je lui fis également un énorme câlin et murmurai :
-Kiki a son caractère mais je ne crois pas qu'elle ne t'aime pas... Elle est surtout jalouse mais elle ne l'avouera jamais !
-Oui...Ce ne serait pas surprenant ! Commenta-t-elle à son tour, moi je vous aime toutes les deux pareils mes poupettes...il n'y a aucune crainte à avoir là-dessus... Vous deux et mes frères... je vous aime chacun avec vos qualités et vos défauts !
Trop sensible, je sentis subitement les larmes me monter aux yeux et murmurai encore :
-Dis Gaga...On pourra garder contact par lettres ? Je veux tout partager avec toi aussi maintenant.
Aussi émue que moi, elle approuva du chef et murmura :
-Mais oui...Si tu veux petite sœur ! Ce sera avec grand plaisir !
Reprenant ensuite notre route nous arrivâmes enfin à la maison. Léon faisait déjà souper Maëlle et Frantz quand nous y entrâmes. L'animation et les rires qui y faisaient rage se figèrent immédiatement en nous apercevant et une tension oppressante s'installa bientôt entre nous tous.
-Alors ? Finit par demander mon beau-frère à l'adresse de sa femme.
Remplaçant enfin sa mine grave par un visage rayonnant, Gaga répéta :
-Alors...Mamie Na arrive dans deux heures et il faudra être très sages !
Léon et les jumeaux poussèrent immédiatement un soupir de soulagement général et Maëlle se leva pour sauter partout de joie dans la pièce. Vive, elle se rua sur moi et m’enlaça en clamant des "Merci, Marraine Rita" en continu qui me réchauffèrent le cœur tandis que Frantz murmura tout bas « eh bien ce n’est pas trop tôt...Avec Marraine Kirsten cela serait déjà fait depuis longtemps ». Mais personne ne l’entendit avec tout le brouhaha que produisait sa jumelle. Bien que prise dans cet engouement, Helga ramena bientôt le silence et déclara :
-Allez mes chéris ! Finissez vite vos assiettes et montez dans votre chambre au calme !
-Oui Maman ! Renchérirent-ils en engloutissant la fin de leur plat à une vitesse folle.
Débarrassant ensuite les assiettes avec précaution, ils nous laissèrent la place et nous mangeâmes de bon cœur à notre tour. Silencieuse, je laissais ma grande sœur expliquer à Léon ce qui s'était passé quand nous étions arrivés à la hutte des guérisseuses. Elle n'omit rien, pas même la réaction de ma tante à mon égard.
Choisissant l'opportunité de rebondir dessus, je m'éclipsai bientôt de la maison. J'avais besoin de prendre l'air, de me retrouver en paix avec la nature durant de longues minutes pour être apte à mieux dormir ensuite. Me retirant donc jusqu’à la berge, je choisis de m’assoir sur un rocher et méditai.
L'eau clapotait doucement alors que sa surface était éclairée par le clair de lune. La pression retombait. J'étais tellement heureuse d'être enfin apaisée. D'avoir enfin racheté ma faute. J'aurais tellement aimé le raconter à Kiki de vive voix. Que faisait-elle en ce moment ?! Oh ! Elle devait sans doute éblouir la salle de bal en dansant avec le prince Aslak...Oui...Je l'imaginais très bien faire pâlir toutes les dames alors que ses valses étaient impeccables, sa finesse au comble du bon goût. Père et Mère en train de l'applaudir vivement tout en se disant qu'ils avaient au moins réussi leur travail avec cette fille-là. La fille parfaite. Ce n'était pas plus mal. J'aurais détesté avoir ce rôle-là...
Pourtant au plus profond de moi, je me demandais comment j'allais bien pouvoir à nouveau gagner leur respect et leur affection qui m’unissait autrefois à eux. Préférant penser à autre chose, je m’allongeais bientôt sur l'herbe mouillée et observai les étoiles...Ces mêmes étoiles qui avaient été témoins de notre première fois à Arnwald et moi-même.
-Je vous aime prince de Vassar...Murmurai-je en essayant de deviner des formes à partir des constellations.
Hélas ce ne fut pas très concluant et je capitulais bien vite avant que Courant d'Air ne vienne m'enguirlander de ses feuilles mortes.
-Coucou toi ! Lançai-je alors qu'il me tourna autour avec insistance, qu'est-ce que tu as donc à t'agiter ainsi ? Oh ? Aurais-tu une lettre pour moi ?
Satisfait, il déposa alors une missive sur mon ventre et repartit rapidement. Toute heureuse, je reconnus le sceau de Kirsten et compris non sans mal que ma chère sœur m'avait écrit malgré l'heure tardive.
-Oooh ? S'excuserait-elle de son comportement à mon égard lors du mariage ? M’interrogeai-je avec excitation.
Souhaitant en avoir le cœur net, je dépliai enfin le papier et lus avec attention.
"Ma chère Rita, Je viens de vivre la plus extravagante des expériences ce soir. Tout comme toi, j'ai succombé au pêché de chair, deux fois avec le prince Aslak durant un laps de temps relativement court ! Permets-moi de te dire que la baignoire est un espace merveilleux pour cela ! Tu avais raison pour les sensations ! C'est exactement celles que tu avais décrites. Je n'aurais jamais cru vivre un moment aussi fort et je ne regrette absolument pas de ne pas avoir tenu jusqu'au mariage ! Malgré la distance, je tenais absolument à le partager avec toi ! A bientôt ma chère moitié, j'ai hâte de te revoir en des temps meilleurs pour pouvoir t'expliquer plus en détails tout cela ! Je t'embrasse avec beaucoup d'affection avant de retourner me blottir dans les bras de mon amant qui passe la nuit dans ma chambre (Papa et Maman ne s'en sont même pas aperçus ce qui est plutôt une chance pour nous !)
Mille baisers.
Kirsten Westergaard d'Arendelle. "
La lettre terminée, tout tourna aussitôt autour de moi. Ce mot ne pouvait pas être l'œuvre de ma jumelle ! Impossible ! Quelqu'un l'avait falsifié à sa place ! Non ! Non ! Et non ! Je refusais de croire qu’elle était en ce moment même si imprudente à être dans un lit avec un homme qui lui avait promis monts et merveilles pour obtenir une étreinte dans sa chair la plus intime !
Elle ne pouvait pas s'être laissée bernée comme ça ! Ma Kiki ! Ma moitié ! Non ! Ce n'était pas son œuvre ! Elle si droite ! Si impeccable ! Si à cheval sur les principes de bienséance ! Tomber bêtement dans le piège de l'amour physique ! Cela ne lui ressemblait guère ! D'autant plus que cet espèce d'idiot était déjà fiancé à Emma d'Askersund ! Oui...Sachant cela, elle n'avait pas pu se donner à lui ! Et pourtant...je relus la lettre une deuxième fois...C'était bien son écriture... Je ne pouvais malheureusement pas le nier. Grandement déçue, j'eus l'impression de vieillir d’un coup. Ma respiration s’emballa et j’eus soudain une profonde haine pour ce crétin de prince du Vesterland qui venait en une fraction de seconde de détruire dix-sept ans de mon modèle de perfection.
-Lui...oh lui... si je l'avais en face de moi... je l'abattrai à coups de gifles ! Clamai-je furieuse.
Comment osait-il rendre ma soeur si faible ?! Elle qui nous portait tous à bout de bras. Boudeuse, j'hésitais à jeter la feuille dans la rivière mais je préférais la réduire en charpie. C’est ta faute ça aussi Rita ! Pourquoi l'avoir poussé à accomplir ce pêché ?! Pourquoi en avions-nous discuté ?! Quelle idiote ! Je lui avais donné des idées qui allaient contre ses principes ! Terrifiée par ma propre réaction, j'aurais sincèrement cru être la première à sauter de joie en apprenant la nouvelle. Mais la réalité m'avait rattrapé, meurtri et je pleurais toutes les larmes de mon corps en songeant que ma sœur était désormais salie...
Helga me trouva ainsi une heure plus tard : En boule, les yeux gonflés et le nez bouché. Cela l’alerta tout de suite et elle vint s’assoir à côté de moi. Me tendant rapidement un mouchoir, elle observa les morceaux de lettres au sol et demanda :
-Une mauvaise nouvelle ? Tu désires en parler ma poupette ?
Serrant les poings, je tapais l’herbe drue pendant une bonne dizaine de minutes avant de dire :
-Je...Je déteste le prince Aslak ! Il a fait du mal à Kiki !
-Quoi ?! Du mal à Kirsten ?! Répéta-t-elle, explique-toi !
Avais-je le droit de lui en faire part ?! Ma jumelle ne serait pas contente mais tant pis ! C’était la meilleure chose à faire !
-Il...Il lui a pris sa pureté, finis-je par murmurer avec gêne.
Les yeux d’Helga s’ouvrirent aussitôt de surprise et elle se retint à la dernière seconde de lâcher un « pas possible » admiratif avant de se contenir et dire simplement :
-Oh je vois...Eh bien...Cela ne me rajeunit pas...D’abord toi...Pieter qui va carrément être Papa dans huit mois...Et maintenant Kirsten...Ça fait beaucoup d’émotions pour moi.
-Mes aïeux...Mais tu as raison ?! Lançai-je encore affolée...Si...Si ça se trouve, ce couard de prince Aslak n’a pas pris de précaution et...Et Kiki sera mère à son tour ! Non ! Pas ça ! Pas...Pas tout de suite ! Il...Il l’a forcé ! J’en suis sûre !
Affichant soudain un rictus à la fois amusé et gêné, elle rassembla le message et répliqua :
-Voyons Rita...Toi comme moi savons qu’il n’y a pas trop besoin d’insister pour avoir ce genre d’échanges intimes...Surtout quand c’est avec l’homme qu’on aime...Et nous savons toutes les deux...Que dis-je ?! Tous les quatre, car même Pieter et Elysia le savent, que notre sœur est amoureuse d’Aslak depuis longtemps déjà...A moins qu’effectivement elle ait dit dans la lettre qu’elle n’était pas consentante, nous sommes les mieux placées pour savoir qu’elle a apprécié ce moment...
J’hésitai un court instant à lui faire croire que c’était le cas. Mais je m’étais jurée d’entrer dans le droit chemin, ne plus faire d’erreur pour semer la zizanie. Haussant donc les épaules, je renchéris à voix basse :
-Vu les adjectifs qu’elle a écrit, elle a bien savouré...
-Tu vois...Il n’y a donc pas lieu de t’inquiéter...Je suis certaine que le prince Aslak va tenir ses engagements auprès d’elle à présent ! Et bientôt nous aurons un nouveau beau-frère ! M’assura-t-elle.
La remarque me fit immédiatement grimacer de dégoût. Quoi ?! Partager ma moitié avec un imbécile pareil ! Certainement pas ! Contrairement à Kirsten qui n’en avait que faire de savoir que j’étais amoureuse d’Arnwald, je vouais une convoitise folle pour elle. Elle m’appartenait. Elle avait toujours été avec moi depuis le départ...C’était notre duo et ce prince de pacotille venait le casser. M’enlaçant soudain par l’épaule, Gaga reprit alors :
-Ça va mieux ?
-Un peu, grommelai-je, bon ça y est ? Tatie Anna est bien installée ?
-A merveilles...Maëlle et Frantz sont en train de lui lire une histoire...Tu peux revenir tranquillement dans la maison...Répondit-elle.
M’aidant à me relever, nous retournâmes vers le pavillon. Quelle ne fut pas notre surprise de voir Mamie Dudu et Tonton Kristoff discutaient avidement avec Léon à l’entrée de la hutte.
-Il se passe quelque chose ? Questionna aussitôt grande sœur en s’approchant.
-Oh vous voilà les filles ! Renchérit grand-mère sans lui répondre, non rien de grave ! Je venais pour transmettre un message à une certaine demoiselle !
Me persécutant alors d’un regard bienveillant, elle m’invita à m’avancer et me tendit une lettre pendant que mon aînée se chargea de conduire Parrain à Marraine.
-Merci...Je...Euh...Je la lirai plus tard...Murmurai-je estimant que j’avais eu ma dose pour ce soir.
-Tu en es certaine ? Je serai de toi, je la lirai quand même tout de suite ! Quelque chose me dit que ça va te plaire ! Insista-t-elle.
Son ton léger, m’aida à me radoucir et je décachetai alors cette nouvelle missive avant de la lire attentivement.
« Ma chérie,
Merci...Juste merci de m’avoir rendu l’un des éléments que j’avais de plus précieux au monde. Je savais que tu en étais capable mais comme tu le sais je suis trop avare en compliments pour pouvoir te le dire à haute voix. C’est un trait commun dont a hérité ta sœur. Ton père et moi viendrons te chercher dans la matinée demain matin pour que tu retournes avec nous en Arendelle. Ta peine dans la Forêt Enchantée est finie. Tu nous as beaucoup manqué. J’en profiterai également pour récupérer ta tante ! Je ne pouvais malheureusement pas me permettre de venir dès ce soir à cause du bal de Samain qui introduisait beaucoup de dignitaires. Cela aurait été incorrect de leur faire faux bonds ! J’ai hâte de pouvoir te serrer dans mes bras ma Rita.
A demain matin.
Avec tout notre amour.
Reine Elsa d’Arendelle Westergaard et Prince Hans Westergaard d’Arendelle...Ou plutôt...Maman et Papa.
PS : Une petite surprise de notre part t’attend à l’étable des Coudrier ! J’espère que tu l’aimeras. »
-Alors ? Qui est-ce qui avait raison ?! C’est bien Mamie Dudu, n’est-ce pas ? Clama à nouveau mon aïeule d’un air joueur face à ma tête circonspecte.
Incapable de parler tellement j’étais heureuse d’avoir enfin un peu de reconnaissance, j’hochai la tête, les larmes aux yeux et l’enlaçai fermement.
-Allez...File, demoiselle ! Clama-t-elle en me donnant une petite tape sur les fesses.
Courant comme une folle à cause de l’appât du gain, je manquais de m’évanouir après être arrivée au village car je reconnus la voix de mon fiancé qui discutait activement avec la cheffe.
-Et donc ? C’est ici que vous avez vécu toute votre enfance et adolescence avant de tomber amoureuse d’Amarok, c’est bien cela, Yélana ? Demanda-t-il.
-C’est résumé très grossièrement mais oui c’est bien ça ! Répondit-elle d’une voix revêche, et ce n’est pas Amarok mais chef Lorcus...Ayez un peu de pitié pour sa pauvre âme ! Quant à moi...Je préfère qu’on me nomme Madame Coudrier...Surtout quand on est étrangers à la tribu !
-Ah...Euh...Oui pardon ! S’excusa rapidement Arnwald avant de déambuler à nouveau un peu partout dans la pièce.
-Voudriez-vous bien cesser de vous agiter jeune homme ! J’ai 79 ans mais je suis encore capable de vous mettre des coups de cannes ! Grommela-t-elle aussitôt.
-Oh euh...Oui...Excuse-moi grande...Enfin excusez-moi Madame Nordlys ! Je suis tellement surexcité à l’idée de retrouver ma belle Rita !
-Par pitié ! Qu’est-ce que je viens de vous dire ?! Ne m’appelez pas ainsi...Madame Nordlys, c’était ma mère ! Bougonna-t-elle, paix à son âme à elle aussi...
-Ah oui ! C’est vrai ! Madame Coudrier, ça va rentrer dans ma tête ! Vous avez pris le nom de Papa...Je voulais dire de votre Papa ! Renchérit-il amusé.
-Mais oui, c’est ça...Eh bien jeune homme le jour de votre conception vous n’étiez pas le meilleur têtard de votre portée c’est moi qui vous le dis... Gronda-t-elle en lui jetant un regard pénible.
En entendant cela, il éclata de rire et renchérit :
-Ooooh ! Il faudra que je la sorte à Maman et mes Taties, celle-là ! A mon avis, elles ne vont pas s’en remettre...Surtout venant de vous... Enfin...Je voulais dire d’une personne aussi respectable que vous !
-Mais non, enfin...Vous ne devez pas répandre une telle remarque ! Bon dieu c’est pas possible d’être aussi idiot ! Non vraiment ...Je ne comprends pas ce que la princesse vous trouve ! Ronchonna encore la doyenne.
-Il paraît que je suis bon au lit ! Maman a dit qu’il fallait l’être même si elle ne veut pas que je lui raconte mes relations sexuelles ! Rétorqua-t-il alors que je manquais de m’étouffer de rire.
Ouvrant ses yeux d’ambre avec choc, la cheffe gronda aussitôt :
-Seigneur ! Je ne veux pas savoir quel genre de relation bizarre vous avez avec votre Mère ! Vraiment ! Quel sans gêne ! C’est fou...A parler ainsi de vos ébats...Pour le coup vous me rappelez la mienne...Mais bref...Alléluia ! Regardez qui est à l’entrée ! Entre jeune fille ! Viens me sauver !
-Bonsoir Madame Coudrier ! Bonsoir...Prince Arnwald...Si je m’attendais à vous trouver ici ! M’exclamai-je émue.
-Le prince Hans et la reine Elsa ont été plus cléments que votre soeur et m’ont autorisé à venir vous voir, mon amour ! Dit-il.
Sans attendre ses yeux me lancèrent un éclat de passion et nous oubliâmes complètement la présence de sa grande sœur avant de nous fondre l’un sur l’autre. Mes aïeux...Comme son être m’avait manqué ! Son souffle passionné s’emmêla bientôt aux miens alors que ses mains se réapproprièrent ma nuque, mon dos et mes fesses en moins d’une seconde.
-Ah non ! Hein ! Si vous voulez faire des cochonneries, vous ne trouverez pas votre bonheur ici ! Répliqua encore Yélana en nous poussant dehors.
Me relâchant subitement, Arnwald se tourna alors vers elle et répliqua :
-Merci à vous ! Je ne vous oublierai jamais !
Avec un toupet digne d’Ylva, il se rua contre sa poitrine et lui fit un énorme câlin. A ma grande surprise, elle ne le repoussa pas mais lui tapota gentiment la tête avant de reprendre :
-Mais oui...C’est ça...Y a pas de quoi le gringalet...
Amusés, nous partîmes ensuite dehors et nous éloignâmes un peu du village pour nous donner une autre étreinte beaucoup plus torride.
-Oh Rita...Comme ça a été long sans toi...Je...J’ai cru que j’allais devenir fou...Me susurra-t-il.
-Et moi donc Arnwald...Je t’en prie...Pose tes mains sur moi...Vas-y...Le suppliai-je.
Oubliant complètement les reproches que j’avais eu à l’égard de Kirsten un peu plus tôt dans la soirée, je laissai mon amant se réapproprier mon corps avec enivrement.
Il ne lésina pas sur le plaisir...Souleva ma robe, baissa mes collants...Caressa encore et encore mes jambes dans une telle mouvance que je ne pus me retenir de gémir.
-Possède-moi...Oh oui...Possède-moi...Chuchotai-je tandis que sa bouche me suça l’oreille.
Descendant progressivement dans mon cou, il trouva bientôt le chemin de ma poitrine et la réconforta comme il se doit. Bien que plus animalier que la dernière fois, cet échange debout, me charma...M’hypnotisa à tel point que mes lèvres glissèrent à leur tour vers son ithyphalle que je léchais avec conviction, sans aucun a priori.
-Seigneur...Rita...Hoqueta-t-il en m’appuyant sur mes cheveux, vas-y...Doucement...
Ralentissant donc mes coups de langue, j’eus bientôt si mal à la mâchoire que je fus obligée de m’arrêter. Ensorcelé par ma performance, mon fiancé me leva immédiatement et s’insinua enfin dans mon jardin secret. Mes aïeux...Comment avais-je pu oublier la délicieuse sensation que cela me procurait ?! Oh oui...Lui debout...Moi en grenouillère dans ses bras forts alors qu’il me caressait les fesses tout en bougeant activement son bassin...C’était féérique...Tout simplement féérique. Me contractant de plus en plus à son torse, je continuai de lui embrasser le cou et me mordis la lèvre pour atténuer mes cris jusqu’à m’envoler vers l’Hellheilm bienfaiteur...
-Voilà...Ma chérie...C’est bien...C’est bien...Commenta-t-il alors que j’étais en train de réaliser qu’il n’était pas parti de mon corps.
Oh ce n’était pas si grave ! Il ne l’avait pas fait le mois dernier après tout et j’avais eu mes menstruations quinze jours après être arrivée dans la Forêt Enchantée. Ce serait la même ce soir !
-Bien...Et maintenant...Que proposez-vous prince Arnwald ? Demandai-je en lui faisant les yeux doux.
Amusé, il me montra alors une paire de jumelles qu’il avait dérobé autour de la taille de Yélana tout à l’heure et répliqua :
-Maintenant je pense qu’il faut que vous fassiez honneur à notre historienne préférée et alliez observer des couples en pleine ébat !
Bien que cela me dégoûta un peu, je n’en eus qu’un en tête dans l’instant. L’entraînant alors en direction de la maison des berges, nous trouvâmes un point d’observation derrière un fourré et j’usais de mon crayon et mon cahier pour croquer...Parrain et Marraine.
-Bah dis-donc ! Quelle santé ! Pour quelqu'un qui était encore endormie il y a quelques heures à peine, c'est qu'elle est bien vivante la Tatie ! Me moquai-je n'arrivant pas à suivre les traits du dessin tellement ils allaient vite.
-Il faut croire que ton oncle s'y prend bien... Souffla alors mon amant en m'embrassant tendrement la joue.
M'embrasant immédiatement, je reçus à nouveau des picotements délicieux quand il recommença doucement à dévier vers ma bouche. Lâchant très vite, le visionnage de Tonton et ma tante, je m'offris à nouveau sous ses coups de reins dans une motivation des plus déconcertantes. Comme une impression d'un retour en arrière, nous nous endormîmes au grand air l’un contre l’autre avec les genoux tremblants et les bas de corps en feu.
Cette fois nous eûmes la décence de ne pas être retrouvés par quelqu'un et nous réveillâmes avant l'aube. Vérifiant que Marraine Anna n'était pas dans les parages , nous entrâmes dans la hutte et découvrîmes Helga qui avait un air préoccupé.
-Tout va bien ? Demandai-je paniquée.
Me faisant signe qu'elle ne parlerait pas devant les enfants, elle les gronda alors :
-Frantz ! Maëlle ! Secouez-vous un peu ! Dépêchez-vous de manger et ensuite vous irez voir Mamie Kristel !
-Mais Maman on est fatigués ! Mamie Na et Kristoff ils ont fait des cauchemars toute la nuit ! Ils ont pas arrêté de crier ! Clamèrent-ils en chœur.
Passant par toutes les couleurs, mon aînée réussit à se reprendre et répliqua :
-Oui...Eh bien...Ils se sont rassurés...Au contraire...Et justement vous allez prendre l'air toute la matinée et ça va vous réveiller ! Allez ! Bougez-vous maintenant ! Maman n'a pas de patience aujourd'hui !
-Comme toujours...bougonna aussitôt Frantz avec le même affront que Kirsten autrefois.
Léon le réprimanda tout de suite et les deux enfants finirent par se sauver alors que
j’attendis le souffle court qu'elle annonce la mauvaise nouvelle. Je m'attendais au pire...Le cœur de Tatie aurait lâché à cause de sa forte activité ?! Ses chakras s'étaient finalement éteints ?! Elle s'était rendormie ?!
-Elysia a été enlevé...Lâcha soudain Gaga, Tatie Elsa est en haut avec Maman...Elle souhaite que tu restes un peu plus longtemps dans la Forêt Enchantée Rita...Pieter, Sofia et Kirsten vont nous rejoindre tout à l'heure...Tous regroupés ici, nous risquons moins de danger le temps qu’ils règlent le problème...Il est bien évidemment interdit de le dire à Maman ! Je compte sur toi !
-Tu peux...Murmurai-je en prenant soudain une mine inquiète.
Ne manquant pas de le voir, mon amant tenta de me rassurer en me cajolant le dos et je lui expliquai alors :
-Je ne sais pas pourquoi ça m’oppresse autant...Je veux dire...Je n’avais pas particulièrement d’accroche avec lui...Mais...Même si nous nous sommes beaucoup disputés étant enfants, nous avons grandi ensemble et je les considère Pieter et lui plus comme mes frères que mes cousins...
A l’écoute, Arnwald acquiesça et nous demeurâmes silencieux autour d’un bon bol de thé.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 01 Avr 2024, 09:44
Bon ben ça va finalement : comme le chapitre précédent, l'ambiance est à un beau fixe... un peu quand même.
Bon OK ça commence sur un cauchemar de Riri en train de subir le même sort que sa tante, sa tante qui justement s'est réveillé et est temporairement frappé d'amnésie (et qu'elle ait encore en tête sa rencontre avec ses aïeuls dans le Nifleim) mais qui se souvient que Rita l'a "empoisonné" et lui en veut, Riri qui apprend aussi que sa sœur Kiki, qu'elle prend toujours comme modèle, a succombé avec Aslak au plaisir de la chair... et qu'elle ne se gêne pas non plus de jouer les Ylva (si si, vous savez de quoi je parle...) en matant sa tante faire des galipettes avec son Krikri chéri.
Mais au moins, Anna est enfin réveillée, Riri (de par son congédiement chez les northuldras et qu'elle ait réparer sa faute) a gagné un bonus de maturité et en estime de soi, notamment auprès de sa mère et d'Helga, qui la rassure aussi sur Kiki qui est entre de bonnes mains avec Aslak, et qu'enfin Riri va enfin pouvoir revoir son Arnwald chéri.
Enfin... jusqu'à ce qu'elle apprenne aussi que son cousin Elysia a été enlevé et qu'elle va devoir rester plus longtemps que prévu dans la forêt, mais avec au moins son chéri, Pieter, Sofia et Kirsten...
Mais sinon, à part ça, on a encore un chapitre qui se conjuge avec bonne ambiance. C'est déjà pas mal
Bon OK ça commence sur un cauchemar de Riri en train de subir le même sort que sa tante, sa tante qui justement s'est réveillé et est temporairement frappé d'amnésie (et qu'elle ait encore en tête sa rencontre avec ses aïeuls dans le Nifleim) mais qui se souvient que Rita l'a "empoisonné" et lui en veut, Riri qui apprend aussi que sa sœur Kiki, qu'elle prend toujours comme modèle, a succombé avec Aslak au plaisir de la chair... et qu'elle ne se gêne pas non plus de jouer les Ylva (si si, vous savez de quoi je parle...) en matant sa tante faire des galipettes avec son Krikri chéri.
Mais au moins, Anna est enfin réveillée, Riri (de par son congédiement chez les northuldras et qu'elle ait réparer sa faute) a gagné un bonus de maturité et en estime de soi, notamment auprès de sa mère et d'Helga, qui la rassure aussi sur Kiki qui est entre de bonnes mains avec Aslak, et qu'enfin Riri va enfin pouvoir revoir son Arnwald chéri.
Enfin... jusqu'à ce qu'elle apprenne aussi que son cousin Elysia a été enlevé et qu'elle va devoir rester plus longtemps que prévu dans la forêt, mais avec au moins son chéri, Pieter, Sofia et Kirsten...
Mais sinon, à part ça, on a encore un chapitre qui se conjuge avec bonne ambiance. C'est déjà pas mal
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 06 Avr 2024, 19:40
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