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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 22 Nov 2023, 22:36
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 25 Nov 2023, 21:19
Allez pour cette semaine nous sommes dans la tête...D'Elysia Bjorgman
Chapitre 10 : Les cœurs de glace :
TIMELINE ACTUELLE...
-Nous éviterons de parler de ta fugue à Maman ! Recommanda encore une fois Helga d’une voix méchante à l’adresse de mon frère alors que nous remontions le corridor du château d’Arendelle, habillés à la va vite à cause de notre départ précipité de chez les Northuldra à la suite de ce qui s’était passé cette nuit.
Penaud et frêle comme il l’avait toujours été, Pieter se contenta de hocher la tête tout en se massant les fesses après la correction cuisante qu’il avait reçu quelques heures tôt de la part de Mamie Dudu. J’affichais tout de suite un sourire amusé face à son geste. Si j’avais été taquin, j’aurais fait part de son escapade à Maman sans hésiter. Mais sa santé comptait plus que tout à mes yeux et il était hors de question de lui donner quelque chose de négatif alors qu’elle souffrait déjà bien assez comme ça. Et puis pour une fois que ce n’était pas moi qui avais reçu la fessée, ce n’était pas le moment de jouer les rapporteurs pour en recevoir une à mon tour. Déterminé à ce que notre entrevue se passe bien, je regardais le sol tout en tenant fermement la main de Frantz qui avançait plus vite car il était pressé de retrouver son aïeule.
-Maman on pourra faire un câlin chaud à Mamie Na ? Demanda aussitôt Maëlle.
-C’est chaleureux d’abord qu’il dit Olaf ! Renchérit Frantz en petit singe savant.
Je détestais quand il la reprenait ainsi comme pouvait le faire sa marraine à tout bout de champ aussi je lui tirai un peu plus fort sur le bras pour le faire taire.
-Oui tu pourras ma Poussinette mais il faudra y aller doucement ! Répondit notre soeur en retrouvant le sourire, on va commencer par l’aider à s’habiller puis elle va venir faire un petit tour dans le centre du royaume avec nous !
-Oncle Kristoff a dit qu’il fallait qu’elle se repose, préconisa cette cruche de Kirsten toujours prudente.
-Marcher ne lui fera pas de mal ma Poupette... C’est bon pour le moral ! Déjà qu’elle s’est retrouvée toute seule pendant leur absence ! J’étais persuadée que Tonton l’avait embarqué avec lui à Kraberg ! Grommela-t-elle.
-Ce n’était pas la peine de faire tout un drame quand tu l’as appris ! Une fois de plus, tu t’es laissée surmenée par tes émotions, renchérit encore cette casse-pieds...On aurait dit une hystérique indigne de se contenir !
-Merci pour ton commentaire absolument inutile petite soeur... Comme bien souvent ! Renchérit immédiatement Helga d’un ton froid.
Heureux de voir qu’elle avait du répondant à présent qu’elle avait des enfants, je fus amplement satisfait du regard furibond de l’autre chichiteuse qui se contenta pourtant de garder une maîtrise impeccable de son être avant de reprendre d’un air guindé :
-Bien...Je prends notes du fond de ta pensée Gaga ! Vous faites comme vous voulez...Je m’en fiche après tout...Marraine Anna n’a que ce qu’elle mérite au fond...Quand je pense qu’il n’y a même pas eu de justice de la part des îles du Sud pour la mort de Mémé Tatiana.
Retiens-toi de lui mettre une gifle Elysia...Tu ne vas pas te salir les mains pour elle, me convainquis-je alors que je fis pourtant exprès de laisser mon pieds dépasser sur son chemin pour qu’elle se ramasse au sol. Cette gourde se rattrapa de justesse à la couette de Rita qui cria un « aïe » tandis qu’elle me décrocha un regard noir sous l’œil dur de notre grande sœur qui déclama à nouveau :
-Elysia je t’ai vu ! Et si, Kirsten il y a eu une décision juste censée entre Oncle Viktor, Oncle Neal et Papa qui n’ont pas voulu tous les trois créer de scandale. Aurais-tu préféré qu’Arendelle soit livrée en pâture aux prix de la vie de milliers d’hommes pour une vieille femme acariâtre dont tout le monde se fichait, hormis toi ?!
Toujours vexée par son changement de ton, cette peste demeura encore une fois silencieuse. Helga en fut conquise et ce fut ainsi que nous nous stoppâmes tous face à la porte de la chambre de Maman. Notre grande sœur nous fit bientôt un chut pour réclamer le silence puis tapa six petits coups sur la porte.
-Entrez ! Grommela bientôt notre mère de l’autre côté.
Elle n’eut pas besoin de le dire deux fois que nous tournâmes bientôt la poignée pour entrer à petits pas comme c’était le cas chaque fois que nous franchissions la grande salle rose. Loin de se réjouir, Maman nous épia du regard et demanda d’une voix à peine voilée de déception :
-Oh vous êtes là si tôt ?
-Gaga a voulu revenir en apprenant que tu étais toute seule Marraine ! Déclara Rita de son plus beau sourire.
Son regard persécuta alors celui de notre grande sœur et elle répliqua :
-Il ne fallait pas te donner cette peine ma chérie, j'étais très bien sans personne...
-...Pour broyer des idées noires ! Oui tu as raison Maman ! Il n’y avait pas meilleure idée que de t’infliger cela, reprit-elle avec ironie.
-Oh ça pourrait être pire...Elle pourrait avoir le sombre dessein de d'autres meurtres, maugréa Kirsten si bas que je fus sans doute le seul à l’avoir entendu.
Elle ne va jamais se taire celle-là ?! Ma main faillit partir sur sa joue mais l’état de Maman m’en dissuada. Son ton autoritaire me meurtrissait au plus profond de mon âme et je faisais tout mon possible pour refouler les larmes qui menaçaient de s’échapper en cet instant précis. Je préférais me poster plus près de mon jumeau et nous avançâmes jusqu’au lit. Tel un dragon, les yeux de notre mère flamboyèrent bientôt en direction de notre cousine et elle répliqua alors sur un ton acerbe :
-Ma filleule peut être la suivante sur la liste de mes meurtres si elle le désire !
-Maman arrête ! Non mais ça va pas non ! Tu as quel âges franchement ?! La stoppa tout de suite Helga alors que Frantz et Maëlle s'étaient raccrochés à elle complètement terrifiés, nous sommes là avec toi jusqu'au retour des autres et ce n'est pas négociable, oh ! Eh oui notre séjour dans la Forêt Enchantée c'est très bien déroulé ! Merci à toi d'avoir demandé ! Maintenant lève-toi, nous allons faire un tour dans Arendelle pour rassurer les gens !
-Oh ! Mais c’est que la pauvre orpheline qui chouinait d’être délaissée a subitement pris en maturité ?! Enfin bref ! Tu peux me proposer tout ce que tu veux ! Il est hors de question que je mette un pied en dehors du château ! Grommela-t-elle en croisant ses bras comme une enfant capricieuse.
-Je te le répète ! Ce n'est pas négociable Maman ! Répéta-t-elle d’une voix exigeante, je te fais tes soins et après on y va ! Rita, Kirsten, Pieter Elysia ! Allez mettre vos tenues d'Arendelle !
Alors que mes idiotes de cousines s’exécutèrent, mon jumeau et moi ne bougeâmes pas, préférant regarder notre grande sœur accomplir son rituel sur le cœur de Maman. Comme toujours, elle ferma les yeux et se laissa faire alors qu’Helga s’échinait à lui faire ses prières Northuldra et comme toujours ce n’était pas très concluant. Peu enclin à remuer d’habitude, Maëlle gigota beaucoup plus aujourd’hui et s’approcha à son tour de Gaga pour observer comment elle faisait. C’est ainsi, que sans crier garde, ma nièce la repoussa gentiment pour mettre ses propres mains à sa place sous l’œil étonné de sa mère.
-C’est moi qui aide Mamie Na à guérir ! Zozota-t-elle, quelques secondes plus tard.
Maman tressaillit aussitôt et ses yeux se rouvrirent alors qu’un immense sourire s’afficha sur son visage qui avait repris des couleurs. Aussi incroyable que cela puisse paraître à cause de son jeune âge, la petite fille avait réussi à lui redonner de l’aplomb.
-Mais on dirait bien que cette enfant a plus de fluide que toi Helga ! Merci ma Poussinette même si ton nez est affreusement laid ! Clama-t-elle en se radoucissant.
N’attendant qu’une chose c’était de lui sauter dans les bras, Maëlle fut bientôt ravie d’avoir l’autorisation de lui faire un câlin et un bisou, tout comme Frantz. Attendant patiemment notre tour, Pieter et moi nous approchâmes quelques minutes plus tard. Nous étions déjà prêts à l’enlacer des deux côtés quand nous fûmes vites arrêtés par ses propres mains qui nous barrèrent le chemin.
-Non jeunes hommes ! Pas vous ! Vous avez dix ans ! Vous n’avez plus l’âge de vous faire dorloter ! Déclara-t-elle sévèrement.
Décontenancés mon frère et moi nous regardâmes et je lui fis signe de ne pas relever.
-Nous tenterons une autre approche plus tard, lui chuchotai-je à l’oreille.
Mais mon jumeau ne voulut pas en rester là et se mit bientôt à brailler :
-Mais Maman…Tu en fais souvent à Helga alors qu’elle est plus grande que nous ! Pourquoi elle, elle y a le droit !?
-Ne pleurniche pas Pieter ! Ceux sont les bébés qui le font ! Le sermonna-t-elle tandis que je luttais moi-même pour ne pas déverser mes larmes.
Plus sensible que moi, mon frère éclata en sanglots sous l’œil désolé de notre grande sœur qui tenta de rattraper le coup, en essayant à son tour de le prendre dans ses bras. Peu docile, il se détacha d’elle avec colère et cria :
-Je ne veux plus jamais te voir ! Je veux vivre dans la Forêt Enchantée avec Sofia !
Avant que l’un de nous ne puisse le rattraper, il sortit en trombe de la chambre. Furieuse, Gaga se tourna à nouveau vers notre mère et la ramena derrière le paravent pour qu’elle se change tout en s’exclamant avec colère :
-Bravo Maman ! Tu es la championne de l’indélicatesse !
La repoussant méchamment, elle haussa tout de suite les épaules et dit d’une voix froide :
-Vous n’aviez qu’à rester chez les Northuldra si vous n’êtes pas contents ! Je ne suis peut-être pas au meilleur de ma forme mais avec l’aide de Kai, j’ai assisté aux plaintes et répondu à tous les dignitaires tous les jours ainsi qu’aux trois conseils qui ont eu lieu cette semaine… Je me débrouille donc bien mieux sans vous ! Et puis Pieter ne méritait pas d’affection ! On ne fait pas de câlins à des garnements qui font des fugues !
Intrigué qu’elle soit au courant, je croisais directement le regard de ma grande sœur qui essaya de faire celle qui ne comprenait pas :
-Quelle fugue ?! Je ne vois pas de quoi tu parles Maman !
Irritée, elle donna un coup contre le paravent et pesta encore :
-Eh bien tu n’es qu’une petite menteuse qui n’aura jamais main mise sur tes enfants si tu couves ainsi tes frères, jeune fille ! Je sais tout de ce qui s’est passé dans la Forêt Enchantée cette nuit !
Sans attendre, elle ressortit alors précipitamment en sous-vêtements et se dirigea avec force vers sa commode d’où elle sortit une lettre impeccablement écrite.
-J’ai reçu cela de Courant d’Air ce matin ! Heureusement que votre grand-mère est plus sensée que vous tous et m’avertit du comportement exécrable de mon fils ! Clama-t-elle.
Mamie Dudu ? Agir ainsi ? Alors qu’à chaque fois qu’on faisait une bêtise elle disait spécifiquement qu’elle se tairait ?! Non ! Ce n’était pas elle l'expéditrice ! Il n'en existait qu'une qui pouvait avoir cafté parce qu'elle désirait se venger de la mort de son modèle d'arrière-grand-mère. Je fulminai déjà après cette peste de Kirsten alors qu'Helga plus blanche qu'un linge renchérit encore :
-Je...Je ne comprends pas...
Enragée, Maman revint aussitôt vers elle et lui assena une violente gifle avant de lui faire la morale :
-Tu ne comprends pas ?! Eh bien je vais te dire moi Helga Westergaard ! Tu n'es qu'une petite tricheuse ! Si tu n'étais pas ma fille je te chasserai immédiatement et ne prendrai même plus la peine de te voir ! Irresponsable ! Bonne à rien ! Tu seras le pire modèle de ta progéniture ! J'ai honte d’être ta mère ! Que cela ne se reproduise pas sinon tu peux être certaine que je te déshérite de ma maternité ! C'est compris ?!
Le visage blême, ma sœur ne sourcilla pas alors que ses yeux étaient déjà en train de s'embuer. Se raclant profondément la gorge pour rester brave face à mon neveu et ma nièce qui avait assisté à la scène, elle finit par dire :
-Bien...Elysia tu veux bien emmener Maëlle et Frantz dans la nurserie avec vous... Maman et moi devons nous préparer pour faire le tour du village !
-Oh que Non ! Ces jeunes gens viennent aussi, La contredit-elle, ils sont autant souverains de ce royaume que membre de la Forêt Enchantée ! C'est aussi leur devoir de se représenter devant nos idiots de sujets...De plus il suffit de pas grand-chose pour constater qu’ils ont plus de dignité que leur mère !
Elle empoigna subitement les jumeaux par chaque main et les ramena contre elle. Souhaitant montrer que j’étais également là, je finis par rappeler ma présence en répliquant :
-Je comptais venir aussi !
Helga hocha la tête en signe d’accord avant que Maman ne s’exclame :
-Pas la peine...Tu n'es qu'un garnement non digne d'être un prince ! Pire que ton frère ! On sait tous que c’est toi qui l’as poussé à fuguer comme c’est toujours toi qui l’entraînes dans tes sottises ! Va donc avec lui en préparer une prochaine au lieu de m’importuner !
Elle agita alors la main dans ma direction comme une vulgaire chaussette tandis que je ravalais une dernière fois ma salive. Ce fut le coup de grâce. Ne pouvant en accepter plus, je m’indignais définitivement et sortis en courant de la chambre même si Gaga me cria d’attendre. Le visage à présent baigné de larmes de colère, je mis un moment avant de tout évacuer complètement. Ce ne fut qu'en arrivant juste devant la porte de la salle de jeux que je pris ma respiration et m’essuyai mon nez plein de morve pour paraître présentable. Ma hargne à l'égard de cette traitresse de Kirsten s'accrut... C'était la faute de cette chichiteuse tout ça !
Ouvrant la porte en coup de vent, je fis à peine attention à Rita qui était en train de consoler Pieter et me ruai avec force sur sa jumelle pour l'aplatir au sol.
-Hey ! Mais qu'est-ce qui te prend le goujat ?! Questionna-t-elle en se massant la tête avant d'éclater en sanglots, tu n'es pas gentil !
-C'est toi qui es une sacrée peste ! Sale rapporteuse ! Tu n’as pas pu t'empêcher de tout raconter à Maman ! M'enquis-je, à cause de toi elle nous déteste !
Elle essaya de me repousser mais je lui maintenais le bras avec force. Je voulais lui faire mal, très mal...Il suffisait que j’appuie un peu plus pour lui casser. Vexée, elle capitula très vite et finit par rétorquer :
-Espèce de brute...Arrête...Je vais avoir des ecchymoses... Marraine Anna n'a pas besoin de nous pour te détester ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi ! Lâche-moi ou je hurle !
-C'est déjà ce que tu fais Bécasse ! Grommelai-je en lui donnant une autre claque au visage.
-Elysia laisse-là ! Ce n'est pas elle ! S'exclama soudain Rita avec un drôle de rictus aux lèvres, la seule coupable qui a voulu faire du zèle est notre idiote de cousine Sofia en personne.
-Hey ! Ne l'insulte pas ! Elle croyait bien faire ! Renchérit derechef mon jumeau en rougissant, si c'est de son gré, je lui pardonne.
L’idiote leva aussitôt les yeux au ciel et s'écria :
-Pfff, elle a juste voulu faire son intéressante et elle t’as ensorcelé car tu es trop naïf mon pauvre Pieter...Heureusement que je suis là pour te réconforter, moi.
Elle voulut alors l’enlacer mais il n'eut aucun geste sympathique à son égard alors que je croyais moyen au discours de cette sotte. Elle ferait n'importe quoi pour protéger sa sœur...Comme moi avec Pieter...Elle avait cependant démontré quelque chose : Je n’avais aucune preuve que c’était l’œuvre de Miss Parfaite...Soucieux que je m’étais peut-être emporté pour rien, je me devais de conserver mon orgueil et demeurai silencieux dans mon coin jusqu'à ce que Maman et grande sœur reviennent.
-Parrain ! J'ai un cadeau pour toi ! Clama Frantz de longues heures plus tard.
-Ah bon ? Demandai-je en remarquant qu'il avait du chocolat autour de la bouche.
-Oui de la part de cette grosse truie de Louise ! Clama aussitôt Maman sans prendre de gants, elle a dit qu'il était spécialement pour toi !
Passant outre la méchanceté gratuite qu'elle avait à l'égard de la boulangère qui faisait battre mon cœur, je réceptionnai la friandise et l'engloutis alors qu'Helga inspecta la pièce pour voir si nous avions été bien sages. Décochant un regard noir à Kirsten pour la faire fléchir, elle ne sourcilla pas et continua à lire un article sur l’historique des traités commerciaux entre Arendelle et El Rédor du XVIIIème siècle. Ainsi, elle ne faisait plus attention à moi non plus. Face à cette fausse harmonie, notre grande sœur et notre mère se retirèrent et nous restâmes comme cela jusqu’au dîner.
Ce ne fut qu’au moment du coucher alors que je me brossai encore les dents qu’Helga arriva derrière moi en me posant une main sur l’épaule avant de me déclarer :
-Elysia...Tu n’es pas un monstre...Tu es juste turbulent mais Maman t’aime, d’accord ?
Toujours blessé dans mon amour propre par ses paroles, je me contentai de confirmer ses dires par un signe de tête avant de prendre une profonde résolution...
-Je te promets qu’à partir de maintenant je serai exemplaire. Maman, Papa, Marraine ou Parrain n’auront plus rien à me reprocher, c’est promis !
-C’est une sage décision si tu t’y tiens ! Conclut-elle en m’embrassant, bonne nuit petit frère !
-Bonne nuit !
Pris dans ma lancé, je me tins à cette conviction et réussis avec brillance en évitant les jumelles le plus souvent possible si bien que tous les adultes remarquèrent ma bonne volonté à leurs retours et m’en complimentèrent.
Une semaine passa de cette façon et nos entrainements quotidiens reprirent leurs cours. J’étais donc actuellement avec Papa sur le plateau gelé proche de la montagne du Nord pour mon apprentissage de débiteur et avait observé les autres membres du groupe découper de longues tranches de pains de glace toute la matinée. Puis j’avais finalement aidé à casser les gros blocs luisants, à peine sortis de l’eau pour les tailler et en faire des cubes plus petits.
C’était finalement mon renne, qui était venu me sortir de ce travail minutieux en me tirant la ceinture pour me montrer un morceau échoué à la dérive qui était facilement attrapable, même par moi.
Cela faisait donc une heure que j’essayais d’enserrer cette trouvaille si bien que mon père finit par déclarer d’un brin moqueur :
-Elysia...Cesse donc de martyriser ce pauvre cube et viens avec moi, c’est l’heure de manger !
-Mais Papa ! Je n’ai pas faim ! Protestai-je trop excitée par cette prise, faut juste que je le guide vers Oskar et il se chargera de le bloquer dans le plateau pour que je le soulève ensuite à l’aide du levier ! Dans deux secondes on a fini ! Hein Oskar ?
-Tout à fait ! M’exclamai-je encore pour faire parler mon cervidé.
C’était une mauvaise habitude que nous avions pris de Papa et Tonton Ryder. Indiquant alors à ma bête de se mettre en contrebas du lieu où nous nous trouvions, je sortis ensuite ma fourche.
-Ta pince est trop petite et tu as déjà failli tomber deux fois tout à l’heure ?! L’aurais-tu déjà oublié jeune homme ?! Me rappela mon Père avec force tout en ne pouvant s’empêcher de me faire reculer du bord.
-Papa ! S’il te plaît ! Je veux te prouver que je peux le faire ! Combien de fois m’as-tu raconté que c’était Tonton Oleg qui te laissait te débrouiller, toi ! Et que tu étais plus petit que moi quand tu as réussi à attraper ton premier cube de glace ! Clamai-je, un brin boudeur.
Amusé, il m’aplatit tout de suite mon bonnet de laine dans les cheveux pour m’embêter et rétorqua :
-Je tenais en place, moi ! J’avais intérêt de filer droit avec les débiteurs de glace !
-Mais c’est pas ma faute si j’ai pris le caractère de Maman... C’est Marraine Elsa qui l’a dit, ruminai-je.
-Je confirme, même si tu as fait beaucoup d’efforts depuis quelques temps, renchérit-il avec un petit sourire en coin, tu sais, ce n’est pas pour t’agacer que je te dis ça mais dans notre métier nous sommes constamment pressés par le temps... Donc laisse-moi faire et va déjeuner ! Je te le répète tu as déjà bien travaillé ce matin en aidant les autres à briser les plus gros blocs avec ta pioche !
Sans prendre en compte mon envie pressante de lui prouver que j’en étais capable, il fit déjà un signe d’impatience à Sven pour lui dire de ramener son charriot près du rebord de la plaque glacée. Amplement vexé, je le repoussai plus fort et grommelai à l’égard du cervidé :
-Sven si tu fais un pas de plus, je dis à Mamie Dudu de faire un ragoût de toi ! Quant à toi Papa ! S’il te plaît ! Fais-moi confiance ! Et puis sans te manquer de respect c’est toi qui dois reprendre des forces car tu es plus vieux et tu as fait plus d’efforts !
A mon plus grand soulagement, il céda enfin et m’ébouriffa une nouvelle fois les cheveux avant de renchérir :
-Tu es le digne fils de ton père jeune homme ! Dans ce cas, si tu veux aller jusqu’au bout de ton expérience, prends plutôt cette cisaille-là...
Il me tendit alors sa propre coupe un peu rouillée par le temps bien que la plus fiable car je ne l’avais jamais vu raté aucune prise jusqu’à maintenant avec. Oubliant soudain sa présence, je calais alors mes pieds le plus près du rebord et me référai au début de la pointe pour me stopper. Puis je m’assurai que mes genoux étaient bien pliés et comptai jusqu’à vingt, le temps que le bloc soit pile au côté de la cisaille. CLAC ! Ma nouvelle prise était coincée dans l’étau métallique. Il ne me restait plus qu’à le soulever. Sentant que cela devenait long, Papa qui avait attendu les bras croisés jusqu’à maintenant, s’exclama encore :
-Bon je te laisse terminer ton œuvre ! Bravo ! Tu t’en es très bien sorti ! Tu fais attention de ne pas glisser et tu me rejoins au centre du campement avec le reste du groupe...Mademoiselle Bakedatter a fait assez de paniers repas pour tout le monde, y compris pour toi !
Je me redressai immédiatement en entendant ses propos. Quoi ?! C’était le jour de la semaine où Louise était là ?! Comment avais-je pu oublier ?! Mon sang ne fit qu’un tour et mon trésor me parut soudain insipide. Face à mon trouble Oskar brama plusieurs fois tout en me tendant la couverture. Les yeux dans le vague, je lui arrachais rapidement le vêtement du museau et recouvris l’objet froid. Mon esprit était perdu dans le flou alors qu’une délicieuse excitation mêlée à une peur étrange de la savoir là, s’empara de mon être. La plus gracieuse fille de la ville au milieu de ce terrain dangereux !? Non ! Il ne fallait pas qu’elle reste là ! Elle pouvait glisser et se faire emporter dans les eaux glacées à chaque instant !
Ne cherchant pas plus longtemps, je m’écriais aussitôt à l’adresse de mon père :
-Euh...Papa ! Tout compte fait, je veux bien que tu finisses mon travail ! Je...J’ai plus de force dans mes bras !
Ne lui laissant même pas le choix, je détachais rapidement le harnais d’Oskar et l’enfourchai tout de suite avant de lui passer devant en criant :
-Je te garde un panier !
Il grogna un peu et j’eus juste le temps de l’entendre dire « Il est définitivement comme sa mère celui-là ! » que les sabots de mon compagnon nous ramenèrent à une vitesse folle au cœur du village improvisé par les tentes et les feux qui servaient de chauffage. Où ma chérie se trouvait-elle ?! Haletant, j’observais les débiteurs qui s’étaient rassemblés grossièrement par petits groupes sur des caisses en bois, dévorant déjà avec appétit les sandwich bien fournis, préparés avec soin par la boulangerie Blodget.
Très vite, mon regard balaya tous les gens. Désespéré, je ne voyais pas la moindre trace de Louise...Peut-être l’avai-je déjà loupé ?! Quel imbécile j’ai été d’avoir voulu à tout prix attraper ce bloc de glace !
-Oh merci Louisette ! Clamèrent soudain les voix d’Anders et Jonas les neveux d’Oleg, tu nous régales comme d’habitude !
Je me tournai enfin vers eux et souris en voyant ma protégée bien couverte jusqu’au cou pour ne pas attraper froid. Sa couronne de tresses blondes lui faisait une auréole autour de la tête bien que des boucles rebelles s’échappaient de sa nuque. Du haut de ses dix-sept ans, elle n’avait rien perdu de la beauté de la première fois que je l’avais aperçu, il y a cinq ans. J’avais eu le coup de foudre comme ils disent dans les contes parce qu’elle correspondait aux descriptions qu’ils en faisaient : La peau de lait, les yeux bleus, les cheveux d’or...
Ebahi par son charme, je ne remarquais pas tout de suite que les débiteurs de glace du même âge qu’elle, étaient en train de l’embêter. Son visage se voila soudain alors que ce crétin d’Anders déclama en étouffant un rire :
-Hey Louisette ! T’as encore pris du poids ou je rêve ?!
Ma belle rougit immédiatement alors que je fus submergé de colère. Il est vrai qu’elle avait une corpulence qui ne ressemblait en rien à celle de Maman, Marraine Elsa ou encore grande sœur...Et pourtant, moi j’étais prêt à me damner si seulement je pouvais embrasser ses rondeurs ! Mais je ne le ferai pas sans sa permission ! Malgré tout ce que cet pimbêche de Kirsten pouvait dire, je retenais toutes mes leçons, y compris celles sur la bienséance. Aussi, bouillant intérieurement, j’étais prêt à intervenir quand Jonas renchérit à l’adresse de son frère :
-Oh bah tu sais quand elle fait les sandwichs, elle doit alterner ! En confectionner un et manger l’autre ! Puis avec toutes les belles pâtisseries qu’il y a dans la boutique, y en a beaucoup qui doivent passer dans son goître ! N’est-ce pas ma Louisette ?!
Au bord du malaise, la jeune fille se contenta de hocher la tête pour ne pas avoir d’ennuis tandis qu’Anders reprit :
-Mais c’est que ça nous déplaît pas ! Des belles formes pareilles ! Faut les entretenir même !
Sans crier garde, il lui tapa bientôt sur la fesse droite. Cela me mit hors de moi. Oubliant ma bonne résolution de me tenir sage, j’intimais à Oskar de lui foncer dessus. Ni une, ni deux ! Mon renne s’exécuta et ce gougnafier se retrouva aussitôt avec ses petites cornes en plein dans son abdomen avant que je ne lui saute dessus pour lui flanquer encore deux bonnes raclées dans son visage.
-Au secours ! Quelqu’un ! A l’aide ! Beugla-t-il.
Je n’eus pas le temps d’aller plus loin que je sentis soudain deux bras forts me tirer vers l’arrière puis me redéposer au sol. Par son seul regard, Papa venait de mettre fin à la dispute.
-Ce...C’est pas moi qui ai commencé prince Bjorgman... Bredouilla ce pétochard d’Anders après avoir lui avoir fait une révérence débile.
Je savais que j’aurais dû me taire. Que cela allait aggraver mon cas, mais je ne souhaitais que justice !
-Menteur ! M’écriai-je, tu as touché Louise à un de ses endroits intimes ! Tu as été irrespectueux !
Blanchissant violemment avant de rougir à nouveau, mon amoureuse faisait tout pour se faire oublier en contemplant le sol.
-Est-ce que c’est vrai ? Lui demanda immédiatement Papa en la forçant à le regarder dans les yeux.
-Euh...Oui votre Altesse...Bredouilla-t-elle d’une voix très basse après avoir effectué une maigre révérence.
-Est-ce que c’est la première fois que ces jeunes hommes vous importunent ? Questionna-t-il encore.
Elle hésita une nouvelle fois avant de répondre mais finalement elle murmura :
-Non, Majesté.
Cela me révolta encore plus et je jurai que je pulvériserai ces brutes jusqu’à la fin de leurs jours !
Fier de l’avoir protégée, je lui lançais un sourire vaillant alors qu’elle me soutint un regard noir, empli de honte. Je voulus immédiatement lui prendre la main mais elle la retira. Indécis face à sa réaction, je me tournais vers Papa et les autres adultes qui étaient revenus vers nous en entendant l’altercation. D’un geste virulent, Oleg avait déjà agrippé violemment ses neveux sous les bras avant d’interroger mon père avec attention :
-Que proposes-tu gamin ? Devons-nous les destituer de leur futur métier ?
Je sentis tout de suite que je l’avais mis dans l’embarras. Pourtant il réussit à répondre avec brillo :
-Ce serait une punition sévère...Mais ils ont intérêt d’avoir un comportement irréprochable à partir de maintenant ! Il n’y aura pas de deuxième chance, compris ?
-Oui Majesté ! Bafouillèrent-ils.
-Merci mon p’tit ! Reprit monsieur Florissen avec un sourire complice, ils vont s’y mettre tout de suite ! Y a deux rangées de cubes de glace à stocker dans le convoi ! Ils mangeront une fois qu’ils auront fini !
Bien que pâles, Anders et Jonas partirent sans demander leur reste et les autres livreurs retournèrent aussitôt à leur déjeuner. Déterminé à discuter avec Louise, je m’approchais d’elle mais elle recula d’un pas et chuchota encore :
-Bien...Je...Je pense que je vais y aller, je ne voulais pas causer tant de tracas...Euh...A l’avenir, je ne demanderai plus à Madame Blodget de me rendre sur le terrain.
Toujours aussi gênée, elle s’adressa uniquement à Papa et continua :
-Je...Voici vos deux paniers repas, Prince Kristoff.
Elle se baissa alors pour les récupérer et je m’approchais pour l’aider à lui enlever un peu de poids mais elle me repoussa légèrement.
-Si vous voulez bien m’excuser, conclut-elle.
Elle ne m’accorda pas un regard et retourna précipitamment vers sa charrette à présent vide. Attristé, je savais que j’allais avoir une sévère correction pour mon comportement mais je m’en fichais royalement. J’avais senti la détresse dans les gestes et les paroles de ma chérie. Il était hors de question de la laisser ainsi !
Echappant à la vigilance de mon père qui était obligé de surveiller les deux crétins d’Anders et Jonas, je courus rejoindre le convoi de ma chère boulangère avant qu’elle ne parte et me plaçai devant, alors qu’elle était déjà bien installée. Ses yeux étaient rouges. C’était bien ce que je pensais ! Elle avait pleuré et elle était en colère après moi !
-Veuillez, vous écarter s'il vous plaît votre Altesse... Je ne voudrais pas commettre un crime de lèse-majesté, commenta-t-elle d'une voix froide.
Plus têtu qu’un renne, je ne bougeai pas d’une semelle mais demandai plutôt :
-Est-ce que je t'ai offensé ?! Ce n'était pas mon intention...Bien au contraire ! Je...Je pensais que cela te ferait plaisir de voir quelqu'un qui te défende !
Secouant la tête avec nonchalance, elle s’exclama alors :
-Je ne dois pas m'y habituer votre Majesté...Je dois m'endurcir et être capable de me gérer seule ! Je...C'est déjà très bien que ces garçons me trouvent jolies étant donné ma grosseur !
-Moi je serai toujours là pour te protéger ! Criai-je derechef avec conviction.
Elle eut enfin un faible sourire alors que des larmes gouttèrent le long de son nez. Je la sentis tout à coup déstabilisée et elle finit par reprendre après une éternité :
-Un jour viendra où vous ne vous préoccuperez plus de moi prince Elysia.
Déçu qu'elle me fasse si peu confiance, je réussis tout de même à me contrôler et grimper à ses côtés avant de lui tendre mon mouchoir. Puis j’attendis qu'elle se débarbouille et renchéris avec douceur :
-Jamais je ne t'abandonnerai ni ne cesserai de penser à toi Louise Bakerdatter ! Attends que je finisse mon apprentissage de débiteurs d’ici quelques années et je te prendrai pour femme !
Elle riait d'habitude quand je lui sortais ça. Pourtant aujourd'hui je la sentais profondément accablée et cela me rendit encore plus malheureux.
-Nous ne sommes pas destinés à être ensemble votre Altesse... Nous...Nous ne venons pas du même monde... Et vous changerez d'avis quand vous rencontrerez des filles bien plus belles...De votre milieu...Et surtout de votre âge, Chuchota-t-elle.
Je ne devais pas la laisser croire ça. C'était faux ! Purement faux ! Qu’importe nos sept ans de différence, je savais que c’était elle et ça le sera toujours !
-Papa est un Northuldra, Mamie Dudu aussi...Nos différences de milieux sociaux ne sont pas un obstacle ! Objectai-je, et je m'en fiche des autres filles... Pour rien au monde je ne voudrais finir avec des répliques parfaites de Kirsten ou Rita qui m'en feraient voir de toutes les couleurs pour un oui pour un non...C'est toi la plus belle à mes yeux ! Tu as des fossettes qui n'attendent qu'à être croquées quand tu souris...
-Je...Cela me flatte de susciter autant d’attirance à vos yeux...Murmura-t-elle tandis que ses joues se chauffèrent à nouveau.
-C’est la vérité ! Tu le mérites amplement ! Répliquai-je.
Puis, je ne résistais pas et lui déposai un bisous sur l'une d'elle avant de reprendre avec assurance :
-J’insiste ! Si tu es patiente, tu seras mon épouse...Mais il faut que tu me promettes que tu ne te marieras jamais avant que je ne te fasse ma demande.
Elle eut une moue hésitante mais je ne détachai pas mes yeux déterminés de son regard azur. Allez...Flanche ma chérie...Priai-je pendant de longues secondes.
-Vous êtes certain que vous voulez vous encombrer de moi votre Altesse ? Demanda-t-elle en montrant son tour de taille, que vous ne le regretterez pas ?
-Sûr de sûr ! Clamai-je tout heureux, tu es parfaite à mes yeux ! Tu sais faire à manger ! Que demander de plus ?!
Elle éclata enfin de rire avec apaisement et me redonna bientôt mon mouchoir. Puis elle me prit la main et me la caressa avec douceur alors que je lui volais un autre baiser si près de sa bouche que je sentis les plis doux du coin de ses lèvres.
-Tu ne reviendras pas nous apporter les repas ici, alors ? Demandai-je ensuite.
Elle frissonna et secoua aussitôt la tête avant de répondre ensuite :
-C’est sans doute mieux ainsi...Mais j’ai une grosse commande pour la famille royale la semaine prochaine ! Alors nous nous reverrons à ce moment-là !
-Oh oui...Il y a un bal des prétendants pour mes idiotes de cousines...C’est un peu pénible d’y assister mais si je sais déjà qu’il y a tes bonnes pâtisseries, j’en rapporterai à Maman...Ça la mettra de bonne humeur ! Renchéris-je.
-La princesse Anna ne va pas mieux ? Questionna-t-elle derechef.
-Ça dépend des moments, chuchotai-je d’une voix sombre.
Ce fut à mon tour d'être profondément silencieux. Louise remarqua bientôt ma peine et osa me serrer contre elle. Ma tête s'enfonça enfin dans le creux de sa poitrine et j'en ressortis un peu gêné d'avoir été si proche de son corps. Heureusement que j'eus ce réflexe car Papa arriva à ce moment-là.
-Je m'en doutais ! Elysia vous importune encore Mademoiselle Bakerdatter ! S'exclama-t-il alors que sa remarque me fit honte.
Cela eut don de la dérider et elle renchérit :
-C'est toujours un plaisir de discuter avec le prince, Majesté.
-Je pourrai peut être la raccompagner jusqu'à Arendelle, Papa...Tu sais...Pour que personne d'autre ne l'embête ? Soulignai-je, comme ça, j'achèterai des chocolats à Maman et elle sera contente !
Mon père hésita quelques instants puis il finit par dire :
-Louise vous voulez bien nous attendre à notre tente cinq minutes s'il vous plaît ? Nous devons avoir une petite conversation.
La remarque me fit blanchir. Je croyais m'en être tirée pour mon acte de tout à l'heure mais il n'avait visiblement pas oublié. Ma chérie finit par hocher la tête et je descendis bientôt de la charrette pour être ramené à un autre coin du campement. Silencieux, je fus surpris de voir que pour une fois Papa n'avait pas les sourcils froncés.
-Tu as eu un geste noble mon fils ! Finit-il par dire.
Je mis un temps à comprendre qu'il venait de me faire un compliment. Tellement peu habitué à en recevoir, je repris aussitôt :
-Alors ? Tu n'es pas fâché que j'ai semé la pagaille ? Je n'ai pas été exemplaire...
Indigné par mes paroles, il me regarda longuement et me serra contre lui avant de murmurer :
-Au contraire mon trésor au contraire...Tu as eu la meilleure réaction qui puisse exister...Maman serait très fière de toi...Il faut toujours te montrer galant envers les filles et ne jamais lever les mains sur elles !
C’est tout à fait moi, pensai-je avec foi. Face à mon état calme, il se mit soudain à ma hauteur et reprit :
-Voilà ce qu’on va faire...Tu vas raccompagner cette demoiselle à la boulangerie...Tu mangeras ton sandwich pendant le trajet et une fois sur place, tu achèteras du chocolat pour tout le monde...Tu raconteras ensuite ta journée à Maman avant que ton frère n’arrive à son tour, cela te convient-il ?
-Oui Papa ! En plus j’ai mon solde de début de semaine dans la poche ! Clamai-je tout heureux de passer un peu plus de temps en compagnie de mon amoureuse.
Je l’enlaçai aussitôt fermement pour le remercier et courus rejoindre ma chérie qui attendait toujours dans la tente.
-Nous pouvons nous mettre en route ! Clamai-je.
Mon père nous aida à déposer Oskar dans l’arrière de la charrette tandis que je pris place aux côtés de Louise sur la banquette avant. Je lui laissai les rênes et le convoi partit. Nous demeurâmes silencieux pendant deux longues bornes jusqu’à ce que je lui demande :
-Si tu viens au grand bal de vendredi prochain, cela veut dire que tu mettras une jolie robe...Je pourrai peut-être demander à Maman ou Marraine de t’en prêter une et...
-Stop ! Stop ! Stop ! Votre Altesse, me coupa-t-elle, d’une je ne serai pas là en tant qu’invité mais pour mon travail ! De deux, je pourrai à peine rentrer la moitié de mon corps dans les vêtements que vous proposez ! De trois ce ne serait pas correcte d’être votre cavalière sachant qu’il y aura des jeunes demoiselles de votre âge qui vous tourneront autour à juste titre !
-Mais t’es bouchée ou quoi ?! Me fâchai-je, je t’ai dit que les chichiteuses qui agissent comme des automates à l’instar de mes cousines, je n’en veux pas ! Et puis si je soustrais une demande à Tatie Elsa et Tonton Hans pour que tu puisses rester, je suis certain qu’ils ne s’y opposeront pas ! Et pour les vêtements ! Tant pis ! Je te préfère dans cette jolie tenue voilà !
Mon air buté la fit rosir et elle frissonna pendant que ses yeux se perdirent dans le vague. Après un long moment, elle soupira :
-Vous savez votre Altesse...Dans la plus infime hypothèse où je deviendrais votre femme...Je n’aurais jamais la grâce et la beauté qu’ont les princesses Rita et Kirsten...Elles sont tellement sublimes et parfaites...Je les adore !
Abasourdi par ses paroles, je fis semblant d’avoir envie de vomir et grommelai :
-Oh non...Cela me déçoit tellement de t’entendre dire cela...Pourquoi suscitent-t-elles autant d’intérêt pour toi, Louise !? Ceux ne sont que des bécasses prétentieuses !
-Non ! Non ! Elles ont une telle prestance ce qui est tout à fait logique ! C’est que le peuple attend d’elles, elles sont nées pour être comme ça, renchérit-elle, elles n’ont pas le droit d’être des petites filles normales car elles sont des images de combattantes pour toutes les demoiselles du royaume, si elles n’avaient pas cette éducation, elles ne seraient pas dignes d’être nos futures reines !
J’eus soudain un temps d’arrêt en assimilant ses paroles. Je n’avais jamais pris la peine de réfléchir sous cet angle-là...Rita et Kirsten se forçaient-elles à jouer les jeunes filles impeccables ?! Avaient-elles vraiment des émotions ou bien étaient-elles en réalité malheureuses d’être en permanence, obligées d’être exemplaires ?! Il est vrai que ma seconde cousine était plus débridée, surtout envers Pieter mais dès que Tatie Elsa ou Tonton Hans entraient dans une pièce, elle demeurait à nouveau impeccable...Cette idiote de Kirsten n’en parlons pas...
-Tu étais en train de me dire que tu considères les jumelles comme tes modèles ?! Insistai-je en manquant de tomber à la renverse.
-Oui ! C’est elles qui m’aident à avancer quand je dois faire face à des difficultés dans mon quotidien...Par exemple quand je n’arrive pas à confectionner une pâtisserie, je me demande comment elles réagissent et cela me force à persévérer, dit-elle avec un grand sourire.
-Oula ! Attends une minute ! ça marche pas pareil pour les garçons au moins ?! Parce que si Pieter et moi on doit être des archétypes de la perfection pour les messieurs du royaume, bah les pauvres ! Ils ont pas les fesses sortis des ronces ! M’écriai-je vulgairement.
Ma phrase déplacée la fit glousser et elle renchérit :
-Malgré tout ce que vous pouvez penser votre Majesté, vous et votre frère ne renvoyez pas une image dégradante envers vos sujets ! Quand on vous voit dans le village, sur vos lieux de travail ou durant les cérémonies et apparitions officiels, vous êtes aussi bien élevés que les princesses ! Donc, oui, les sujets masculins sont contents de prendre aussi votre exemple de courtoisie!
-De courtoisie ?! M’étranglai-je, s’ils savaient ce qu’il en est réellement entre les murs du château ! Je passe les trois quart de mon temps à insulter mes cousines ! Tiens ! La semaine dernière, j’ai même encore frapper et tirer les cheveux de Kirsten ! Elle a eu un beau bleu sur le front mais heureusement c’est parti sinon elle m’aurait fait un caca nerveux pour son stupide bal !
Choquée par ses révélations, Louise se détacha inconsciemment de moi et me regarda avec une mine renfrognée qui était empreinte...De jugement...Quoi ? Qu’est-ce que j’avais dit encore ?!
-Je ne devrais pas vous en fait part votre Altesse mais vous me décevez beaucoup si vous avez effectivement agit ainsi ! Cela ne sert à rien de jouer les fervents chevaliers avec moi si par derrière vous êtes une vraie brute avec mes semblables ! Déclara-elle d’une voix rude.
Mon orgueil en prit tout de suite un coup mais je ne lui en tins pas rigueur car...Elle avait raison. Avec ce que Papa m’avait sorti un peu plus tôt, je n’avais même pas fait le rapprochement avec les jumelles ! Quel bêta j’étais ! Souhaitant me rattraper pour lui plaire à tout prix, je rétorquai :
-S’il te plaît ne me gronde pas et pardonne-moi Louise ! Je t’aime !
-Ce n’est pas à moi qu’il faut présenter des excuses de vive voix mais aux princesses ! Trancha-t-elle d’une voix pète-sec.
-Mais tu m’aimes toujours, dis ?! Insistai-je en lui faisant mes yeux larmoyants.
-Je vous aimerais encore plus si vous arrêtez d’être mauvais à leurs égards ! Persista-t-elle, habilement.
Arriverait-elle ainsi à me mener par le bout du nez au sein de notre couple ?! Evidemment que oui ! Je tenais trop à elle pour ne pas mettre sa menace à exécution, aussi, je lui renchéris à nouveau :
-D’accord…Je consens à présenter mes excuses à mes idiot...Enfin à mes cousines…Mais que me conseilles-tu de leur dire ? Simplement un « désolé » qui veut tout dire ou dois-je me confondre en excuses pendant au moins cinq bonnes minutes ?
-Avec ce que vous leur avez fait, je pense qu’un simple pardon serait purement pingre ! De plus si ce n’est pas sincère, cela ne sert à rien…Ajouta-t-elle en me fixant de ses yeux suspicieux.
Me sentant couillon, je me contentais de hocher la tête et cherchai au plus profond de ma mémoire ce que j’allais bien pouvoir sortir pour paraître crédible. Je me rendis compte tout de suite que je serai bien incapable de m’exprimer à haute voix face à elles. Ayant déjà une autre idée, je rusais et ajoutai à l’égard de Louise :
-Est-ce que ça va si je dis « Excusez-moi pour mon comportement qui a été un peu rude jusqu'à maintenant, je naurais jamais dû lever la main sur vous ! C'est inacceptable d'en arriver là alors que nous aurions dû simplement parler pour dénouer nos différents à chaque fois! Pardonnez-moi également pour toutes les fois où j’ai été la pire des crapules juste parce que je suis un peu jaloux de vous qui êtes tout le temps mises en avant par rapport à nous ! Je vous promets que je ferai des efforts à partir de maintenant et que je ne vous taperai plus ? »
Le silence s’installa dans la charrette après la fin de ma tirade et j’attendis le jugement de ma chérie avec impatience. Je poussai ainsi un sourire de soulagement quelques secondes plus tard lorsqu’elle finit par dire :
-C’est un peu répétitif mais le cœur y est ! Jurez de trouver un moment au calme quand vous arriverez au château pour les prendre à part et livrez ainsi !
-Je le jure, mentis-je, enjoué.
Le visage de mon amoureuse se détendit enfin et elle s’écria alors :
-Vous savez…Je vous ai grondé mais je me suis moi-même beaucoup disputée avec mon grand frère Gustav avant que celui-ci ne rentre dans l’armée militaire d’Arendelle… Eh bien vous ne me croirez peut-être pas mais toutes ces années ensemble me manque terriblement aujourd’hui…Attendez que Kirsten, Rita, Pieter et vous grandissiez et soyez séparés... Je puis vous assurer que vous regretterez tous ces moments enfants passés tous les quatre.
Bien qu’à moitié convaincue, je confirmai par un signe de tête et fis enfin attention au lieu où nous nous trouvions. Le village n’était plus qu’à cinq kilomètres et nous étions tous les deux sans personne.
Ma boulangère préférée sembla aussi s’en rendre compte puisqu’elle prit ses aises et me dépeigna bientôt les cheveux. Rosissant violemment, je me remis mon bonnet bien en place et renchéris avec insistance :
-Donc ça y est ? Tu m’aimes à nouveau ?
-Oui votre Altesse...Comme un petit garçon, renchérit-elle un peu lassée.
-Tu as très bien compris ce que je voulais dire, boudai-je en détournant le regard.
Joueuse, elle m’embrassa soudain la joue et je m’enflammais de la tête aux pieds. Prenant alors mon courage à deux mains, je n’y tins plus et me réhaussai violemment vers elle pour rencontrer ses lèvres. Le geste la surprit tellement qu’elle demeura de marbre. Ne sachant pas si cela lui faisait de l’effet, j’eus pourtant très vite ma réponse quand elle s’écarta en chuchotant :
-Non votre Altesse...Il ne faut pas...Ce...Ce n’est pas correct...Vous êtes encore si petit...Il pourrait m’arriver des ennuis...
-Mais est-ce que cela t’a plu au moins ? Bougonnai-je, douché par ses paroles.
-Eh bien...Je n’arrive pas à savoir...C’est mon premier baiser, avoua-t-elle.
Retrouvant le sourire, je lui enlevai alors un poids à la poitrine et murmurai à mon tour :
-A moi aussi, ça m’a fait bizarre...Mais ce n’était pas aussi affreux et baveux qu’on le dit.
-Je suis bien d’accord, reprit-elle enfin après un long silence.
Nos regards se croisèrent et nos joues chauffèrent à nouveau. Découvrant déjà les premières maisons du royaume, nous en essayâmes un autre plus rapide pour être certains de la sensations et tombâmes en accord sur la singularité de ce moment magique. Ainsi se scella notre amour ce qui me fit être sur un nuage jusqu’à arriver devant la boulangerie Blodget.
J’attendis Louise dans le traineau le temps qu’elle fasse ma commande. Puis elle revint avec un beau paquet rose qui sentait bon le sucre. Je l’agrippai et descendis enfin de la charrette, sans bouger plus car je ne voulais pas la quitter.
-Bon eh bien...Te voilà arriver à bon port, saine et sauve ! M’exclamai-je.
-Merci mon prince, déclara-t-elle en produisant une dernière révérence.
L’envie de l’embrasser me brûla à nouveau les lèvres mais il y avait trop de monde à présent. Frustré, je la laissai rentrer dans la boutique et retournai à regret au château. Heureux de ne pas avoir croiser ces idiotes de Rita ou Kirsten, je me dépêchai de me rendre dans ma chambre et m’y enfermai avec de l’encre et du papier. Fourrant ensuite, le mot dans ma poche, je me rappelai les chocolats pour Maman et entrai dans la salle rose. Le souffle court, je m’approchais d’elle et soulevai légèrement sa mèche de cheveux avant de lui caresser son front. Puis je murmurai :
-Maman ? Tu es réveillée ?
Ecarquillant péniblement les yeux, elle me fit bientôt signe que oui et je lui présentai alors son château en chocolat.
-Tiens...Je l’ai pris à la boulangerie Blodget avec les sous que j’ai récolté en vendant mes pains de glace, dis-je un peu ému.
Pas de remarque acerbe, pas de phrase déplacée...Bien au contraire. Elle fut très douce et un immense sourire envahi son visage alors qu’elle m’ouvrit ses bras pour un câlin. Sautant dans la brèche de cet élan de tendresse, je m’engouffrai contre elle et restai plusieurs minutes ainsi.
-C’est très bien mon trésor, murmura-t-elle, je suis fière de ta sœur, ton frère et toi... Bon...Et si tu me racontais ta journée à présent.
Ce fut ainsi que je restai tout le reste de l’après-midi avec elle, trop content de l’avoir uniquement pour moi. J’attendis vraiment le dernier moment avant d’aller glisser la lettre aux jumelles sous leurs portes de chambre. Puis je fis ma prière et allai me coucher en pensant aux baisers échangés avec ma chère boulangère.
Je n’aurais jamais cru que j’allais recevoir une réponse le lendemain matin. Et pourtant, une autre missive sur laquelle était simplement écrit « JE TE PARDONNE...POUR CETTE FOIS. Signé K." dépassait du tapis.
Bien...Je n'aurais jamais cru Rita plus rancunière...Enfin...Déjà Kirsten c'était pas mal...Je souris naïvement face au papier...Que cela faisait du bien d’être gentil...
Chapitre 10 : Les cœurs de glace :
TIMELINE ACTUELLE...
-Nous éviterons de parler de ta fugue à Maman ! Recommanda encore une fois Helga d’une voix méchante à l’adresse de mon frère alors que nous remontions le corridor du château d’Arendelle, habillés à la va vite à cause de notre départ précipité de chez les Northuldra à la suite de ce qui s’était passé cette nuit.
Penaud et frêle comme il l’avait toujours été, Pieter se contenta de hocher la tête tout en se massant les fesses après la correction cuisante qu’il avait reçu quelques heures tôt de la part de Mamie Dudu. J’affichais tout de suite un sourire amusé face à son geste. Si j’avais été taquin, j’aurais fait part de son escapade à Maman sans hésiter. Mais sa santé comptait plus que tout à mes yeux et il était hors de question de lui donner quelque chose de négatif alors qu’elle souffrait déjà bien assez comme ça. Et puis pour une fois que ce n’était pas moi qui avais reçu la fessée, ce n’était pas le moment de jouer les rapporteurs pour en recevoir une à mon tour. Déterminé à ce que notre entrevue se passe bien, je regardais le sol tout en tenant fermement la main de Frantz qui avançait plus vite car il était pressé de retrouver son aïeule.
-Maman on pourra faire un câlin chaud à Mamie Na ? Demanda aussitôt Maëlle.
-C’est chaleureux d’abord qu’il dit Olaf ! Renchérit Frantz en petit singe savant.
Je détestais quand il la reprenait ainsi comme pouvait le faire sa marraine à tout bout de champ aussi je lui tirai un peu plus fort sur le bras pour le faire taire.
-Oui tu pourras ma Poussinette mais il faudra y aller doucement ! Répondit notre soeur en retrouvant le sourire, on va commencer par l’aider à s’habiller puis elle va venir faire un petit tour dans le centre du royaume avec nous !
-Oncle Kristoff a dit qu’il fallait qu’elle se repose, préconisa cette cruche de Kirsten toujours prudente.
-Marcher ne lui fera pas de mal ma Poupette... C’est bon pour le moral ! Déjà qu’elle s’est retrouvée toute seule pendant leur absence ! J’étais persuadée que Tonton l’avait embarqué avec lui à Kraberg ! Grommela-t-elle.
-Ce n’était pas la peine de faire tout un drame quand tu l’as appris ! Une fois de plus, tu t’es laissée surmenée par tes émotions, renchérit encore cette casse-pieds...On aurait dit une hystérique indigne de se contenir !
-Merci pour ton commentaire absolument inutile petite soeur... Comme bien souvent ! Renchérit immédiatement Helga d’un ton froid.
Heureux de voir qu’elle avait du répondant à présent qu’elle avait des enfants, je fus amplement satisfait du regard furibond de l’autre chichiteuse qui se contenta pourtant de garder une maîtrise impeccable de son être avant de reprendre d’un air guindé :
-Bien...Je prends notes du fond de ta pensée Gaga ! Vous faites comme vous voulez...Je m’en fiche après tout...Marraine Anna n’a que ce qu’elle mérite au fond...Quand je pense qu’il n’y a même pas eu de justice de la part des îles du Sud pour la mort de Mémé Tatiana.
Retiens-toi de lui mettre une gifle Elysia...Tu ne vas pas te salir les mains pour elle, me convainquis-je alors que je fis pourtant exprès de laisser mon pieds dépasser sur son chemin pour qu’elle se ramasse au sol. Cette gourde se rattrapa de justesse à la couette de Rita qui cria un « aïe » tandis qu’elle me décrocha un regard noir sous l’œil dur de notre grande sœur qui déclama à nouveau :
-Elysia je t’ai vu ! Et si, Kirsten il y a eu une décision juste censée entre Oncle Viktor, Oncle Neal et Papa qui n’ont pas voulu tous les trois créer de scandale. Aurais-tu préféré qu’Arendelle soit livrée en pâture aux prix de la vie de milliers d’hommes pour une vieille femme acariâtre dont tout le monde se fichait, hormis toi ?!
Toujours vexée par son changement de ton, cette peste demeura encore une fois silencieuse. Helga en fut conquise et ce fut ainsi que nous nous stoppâmes tous face à la porte de la chambre de Maman. Notre grande sœur nous fit bientôt un chut pour réclamer le silence puis tapa six petits coups sur la porte.
-Entrez ! Grommela bientôt notre mère de l’autre côté.
Elle n’eut pas besoin de le dire deux fois que nous tournâmes bientôt la poignée pour entrer à petits pas comme c’était le cas chaque fois que nous franchissions la grande salle rose. Loin de se réjouir, Maman nous épia du regard et demanda d’une voix à peine voilée de déception :
-Oh vous êtes là si tôt ?
-Gaga a voulu revenir en apprenant que tu étais toute seule Marraine ! Déclara Rita de son plus beau sourire.
Son regard persécuta alors celui de notre grande sœur et elle répliqua :
-Il ne fallait pas te donner cette peine ma chérie, j'étais très bien sans personne...
-...Pour broyer des idées noires ! Oui tu as raison Maman ! Il n’y avait pas meilleure idée que de t’infliger cela, reprit-elle avec ironie.
-Oh ça pourrait être pire...Elle pourrait avoir le sombre dessein de d'autres meurtres, maugréa Kirsten si bas que je fus sans doute le seul à l’avoir entendu.
Elle ne va jamais se taire celle-là ?! Ma main faillit partir sur sa joue mais l’état de Maman m’en dissuada. Son ton autoritaire me meurtrissait au plus profond de mon âme et je faisais tout mon possible pour refouler les larmes qui menaçaient de s’échapper en cet instant précis. Je préférais me poster plus près de mon jumeau et nous avançâmes jusqu’au lit. Tel un dragon, les yeux de notre mère flamboyèrent bientôt en direction de notre cousine et elle répliqua alors sur un ton acerbe :
-Ma filleule peut être la suivante sur la liste de mes meurtres si elle le désire !
-Maman arrête ! Non mais ça va pas non ! Tu as quel âges franchement ?! La stoppa tout de suite Helga alors que Frantz et Maëlle s'étaient raccrochés à elle complètement terrifiés, nous sommes là avec toi jusqu'au retour des autres et ce n'est pas négociable, oh ! Eh oui notre séjour dans la Forêt Enchantée c'est très bien déroulé ! Merci à toi d'avoir demandé ! Maintenant lève-toi, nous allons faire un tour dans Arendelle pour rassurer les gens !
-Oh ! Mais c’est que la pauvre orpheline qui chouinait d’être délaissée a subitement pris en maturité ?! Enfin bref ! Tu peux me proposer tout ce que tu veux ! Il est hors de question que je mette un pied en dehors du château ! Grommela-t-elle en croisant ses bras comme une enfant capricieuse.
-Je te le répète ! Ce n'est pas négociable Maman ! Répéta-t-elle d’une voix exigeante, je te fais tes soins et après on y va ! Rita, Kirsten, Pieter Elysia ! Allez mettre vos tenues d'Arendelle !
Alors que mes idiotes de cousines s’exécutèrent, mon jumeau et moi ne bougeâmes pas, préférant regarder notre grande sœur accomplir son rituel sur le cœur de Maman. Comme toujours, elle ferma les yeux et se laissa faire alors qu’Helga s’échinait à lui faire ses prières Northuldra et comme toujours ce n’était pas très concluant. Peu enclin à remuer d’habitude, Maëlle gigota beaucoup plus aujourd’hui et s’approcha à son tour de Gaga pour observer comment elle faisait. C’est ainsi, que sans crier garde, ma nièce la repoussa gentiment pour mettre ses propres mains à sa place sous l’œil étonné de sa mère.
-C’est moi qui aide Mamie Na à guérir ! Zozota-t-elle, quelques secondes plus tard.
Maman tressaillit aussitôt et ses yeux se rouvrirent alors qu’un immense sourire s’afficha sur son visage qui avait repris des couleurs. Aussi incroyable que cela puisse paraître à cause de son jeune âge, la petite fille avait réussi à lui redonner de l’aplomb.
-Mais on dirait bien que cette enfant a plus de fluide que toi Helga ! Merci ma Poussinette même si ton nez est affreusement laid ! Clama-t-elle en se radoucissant.
N’attendant qu’une chose c’était de lui sauter dans les bras, Maëlle fut bientôt ravie d’avoir l’autorisation de lui faire un câlin et un bisou, tout comme Frantz. Attendant patiemment notre tour, Pieter et moi nous approchâmes quelques minutes plus tard. Nous étions déjà prêts à l’enlacer des deux côtés quand nous fûmes vites arrêtés par ses propres mains qui nous barrèrent le chemin.
-Non jeunes hommes ! Pas vous ! Vous avez dix ans ! Vous n’avez plus l’âge de vous faire dorloter ! Déclara-t-elle sévèrement.
Décontenancés mon frère et moi nous regardâmes et je lui fis signe de ne pas relever.
-Nous tenterons une autre approche plus tard, lui chuchotai-je à l’oreille.
Mais mon jumeau ne voulut pas en rester là et se mit bientôt à brailler :
-Mais Maman…Tu en fais souvent à Helga alors qu’elle est plus grande que nous ! Pourquoi elle, elle y a le droit !?
-Ne pleurniche pas Pieter ! Ceux sont les bébés qui le font ! Le sermonna-t-elle tandis que je luttais moi-même pour ne pas déverser mes larmes.
Plus sensible que moi, mon frère éclata en sanglots sous l’œil désolé de notre grande sœur qui tenta de rattraper le coup, en essayant à son tour de le prendre dans ses bras. Peu docile, il se détacha d’elle avec colère et cria :
-Je ne veux plus jamais te voir ! Je veux vivre dans la Forêt Enchantée avec Sofia !
Avant que l’un de nous ne puisse le rattraper, il sortit en trombe de la chambre. Furieuse, Gaga se tourna à nouveau vers notre mère et la ramena derrière le paravent pour qu’elle se change tout en s’exclamant avec colère :
-Bravo Maman ! Tu es la championne de l’indélicatesse !
La repoussant méchamment, elle haussa tout de suite les épaules et dit d’une voix froide :
-Vous n’aviez qu’à rester chez les Northuldra si vous n’êtes pas contents ! Je ne suis peut-être pas au meilleur de ma forme mais avec l’aide de Kai, j’ai assisté aux plaintes et répondu à tous les dignitaires tous les jours ainsi qu’aux trois conseils qui ont eu lieu cette semaine… Je me débrouille donc bien mieux sans vous ! Et puis Pieter ne méritait pas d’affection ! On ne fait pas de câlins à des garnements qui font des fugues !
Intrigué qu’elle soit au courant, je croisais directement le regard de ma grande sœur qui essaya de faire celle qui ne comprenait pas :
-Quelle fugue ?! Je ne vois pas de quoi tu parles Maman !
Irritée, elle donna un coup contre le paravent et pesta encore :
-Eh bien tu n’es qu’une petite menteuse qui n’aura jamais main mise sur tes enfants si tu couves ainsi tes frères, jeune fille ! Je sais tout de ce qui s’est passé dans la Forêt Enchantée cette nuit !
Sans attendre, elle ressortit alors précipitamment en sous-vêtements et se dirigea avec force vers sa commode d’où elle sortit une lettre impeccablement écrite.
-J’ai reçu cela de Courant d’Air ce matin ! Heureusement que votre grand-mère est plus sensée que vous tous et m’avertit du comportement exécrable de mon fils ! Clama-t-elle.
Mamie Dudu ? Agir ainsi ? Alors qu’à chaque fois qu’on faisait une bêtise elle disait spécifiquement qu’elle se tairait ?! Non ! Ce n’était pas elle l'expéditrice ! Il n'en existait qu'une qui pouvait avoir cafté parce qu'elle désirait se venger de la mort de son modèle d'arrière-grand-mère. Je fulminai déjà après cette peste de Kirsten alors qu'Helga plus blanche qu'un linge renchérit encore :
-Je...Je ne comprends pas...
Enragée, Maman revint aussitôt vers elle et lui assena une violente gifle avant de lui faire la morale :
-Tu ne comprends pas ?! Eh bien je vais te dire moi Helga Westergaard ! Tu n'es qu'une petite tricheuse ! Si tu n'étais pas ma fille je te chasserai immédiatement et ne prendrai même plus la peine de te voir ! Irresponsable ! Bonne à rien ! Tu seras le pire modèle de ta progéniture ! J'ai honte d’être ta mère ! Que cela ne se reproduise pas sinon tu peux être certaine que je te déshérite de ma maternité ! C'est compris ?!
Le visage blême, ma sœur ne sourcilla pas alors que ses yeux étaient déjà en train de s'embuer. Se raclant profondément la gorge pour rester brave face à mon neveu et ma nièce qui avait assisté à la scène, elle finit par dire :
-Bien...Elysia tu veux bien emmener Maëlle et Frantz dans la nurserie avec vous... Maman et moi devons nous préparer pour faire le tour du village !
-Oh que Non ! Ces jeunes gens viennent aussi, La contredit-elle, ils sont autant souverains de ce royaume que membre de la Forêt Enchantée ! C'est aussi leur devoir de se représenter devant nos idiots de sujets...De plus il suffit de pas grand-chose pour constater qu’ils ont plus de dignité que leur mère !
Elle empoigna subitement les jumeaux par chaque main et les ramena contre elle. Souhaitant montrer que j’étais également là, je finis par rappeler ma présence en répliquant :
-Je comptais venir aussi !
Helga hocha la tête en signe d’accord avant que Maman ne s’exclame :
-Pas la peine...Tu n'es qu'un garnement non digne d'être un prince ! Pire que ton frère ! On sait tous que c’est toi qui l’as poussé à fuguer comme c’est toujours toi qui l’entraînes dans tes sottises ! Va donc avec lui en préparer une prochaine au lieu de m’importuner !
Elle agita alors la main dans ma direction comme une vulgaire chaussette tandis que je ravalais une dernière fois ma salive. Ce fut le coup de grâce. Ne pouvant en accepter plus, je m’indignais définitivement et sortis en courant de la chambre même si Gaga me cria d’attendre. Le visage à présent baigné de larmes de colère, je mis un moment avant de tout évacuer complètement. Ce ne fut qu'en arrivant juste devant la porte de la salle de jeux que je pris ma respiration et m’essuyai mon nez plein de morve pour paraître présentable. Ma hargne à l'égard de cette traitresse de Kirsten s'accrut... C'était la faute de cette chichiteuse tout ça !
Ouvrant la porte en coup de vent, je fis à peine attention à Rita qui était en train de consoler Pieter et me ruai avec force sur sa jumelle pour l'aplatir au sol.
-Hey ! Mais qu'est-ce qui te prend le goujat ?! Questionna-t-elle en se massant la tête avant d'éclater en sanglots, tu n'es pas gentil !
-C'est toi qui es une sacrée peste ! Sale rapporteuse ! Tu n’as pas pu t'empêcher de tout raconter à Maman ! M'enquis-je, à cause de toi elle nous déteste !
Elle essaya de me repousser mais je lui maintenais le bras avec force. Je voulais lui faire mal, très mal...Il suffisait que j’appuie un peu plus pour lui casser. Vexée, elle capitula très vite et finit par rétorquer :
-Espèce de brute...Arrête...Je vais avoir des ecchymoses... Marraine Anna n'a pas besoin de nous pour te détester ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi ! Lâche-moi ou je hurle !
-C'est déjà ce que tu fais Bécasse ! Grommelai-je en lui donnant une autre claque au visage.
-Elysia laisse-là ! Ce n'est pas elle ! S'exclama soudain Rita avec un drôle de rictus aux lèvres, la seule coupable qui a voulu faire du zèle est notre idiote de cousine Sofia en personne.
-Hey ! Ne l'insulte pas ! Elle croyait bien faire ! Renchérit derechef mon jumeau en rougissant, si c'est de son gré, je lui pardonne.
L’idiote leva aussitôt les yeux au ciel et s'écria :
-Pfff, elle a juste voulu faire son intéressante et elle t’as ensorcelé car tu es trop naïf mon pauvre Pieter...Heureusement que je suis là pour te réconforter, moi.
Elle voulut alors l’enlacer mais il n'eut aucun geste sympathique à son égard alors que je croyais moyen au discours de cette sotte. Elle ferait n'importe quoi pour protéger sa sœur...Comme moi avec Pieter...Elle avait cependant démontré quelque chose : Je n’avais aucune preuve que c’était l’œuvre de Miss Parfaite...Soucieux que je m’étais peut-être emporté pour rien, je me devais de conserver mon orgueil et demeurai silencieux dans mon coin jusqu'à ce que Maman et grande sœur reviennent.
-Parrain ! J'ai un cadeau pour toi ! Clama Frantz de longues heures plus tard.
-Ah bon ? Demandai-je en remarquant qu'il avait du chocolat autour de la bouche.
-Oui de la part de cette grosse truie de Louise ! Clama aussitôt Maman sans prendre de gants, elle a dit qu'il était spécialement pour toi !
Passant outre la méchanceté gratuite qu'elle avait à l'égard de la boulangère qui faisait battre mon cœur, je réceptionnai la friandise et l'engloutis alors qu'Helga inspecta la pièce pour voir si nous avions été bien sages. Décochant un regard noir à Kirsten pour la faire fléchir, elle ne sourcilla pas et continua à lire un article sur l’historique des traités commerciaux entre Arendelle et El Rédor du XVIIIème siècle. Ainsi, elle ne faisait plus attention à moi non plus. Face à cette fausse harmonie, notre grande sœur et notre mère se retirèrent et nous restâmes comme cela jusqu’au dîner.
Ce ne fut qu’au moment du coucher alors que je me brossai encore les dents qu’Helga arriva derrière moi en me posant une main sur l’épaule avant de me déclarer :
-Elysia...Tu n’es pas un monstre...Tu es juste turbulent mais Maman t’aime, d’accord ?
Toujours blessé dans mon amour propre par ses paroles, je me contentai de confirmer ses dires par un signe de tête avant de prendre une profonde résolution...
-Je te promets qu’à partir de maintenant je serai exemplaire. Maman, Papa, Marraine ou Parrain n’auront plus rien à me reprocher, c’est promis !
-C’est une sage décision si tu t’y tiens ! Conclut-elle en m’embrassant, bonne nuit petit frère !
-Bonne nuit !
Pris dans ma lancé, je me tins à cette conviction et réussis avec brillance en évitant les jumelles le plus souvent possible si bien que tous les adultes remarquèrent ma bonne volonté à leurs retours et m’en complimentèrent.
Une semaine passa de cette façon et nos entrainements quotidiens reprirent leurs cours. J’étais donc actuellement avec Papa sur le plateau gelé proche de la montagne du Nord pour mon apprentissage de débiteur et avait observé les autres membres du groupe découper de longues tranches de pains de glace toute la matinée. Puis j’avais finalement aidé à casser les gros blocs luisants, à peine sortis de l’eau pour les tailler et en faire des cubes plus petits.
C’était finalement mon renne, qui était venu me sortir de ce travail minutieux en me tirant la ceinture pour me montrer un morceau échoué à la dérive qui était facilement attrapable, même par moi.
Cela faisait donc une heure que j’essayais d’enserrer cette trouvaille si bien que mon père finit par déclarer d’un brin moqueur :
-Elysia...Cesse donc de martyriser ce pauvre cube et viens avec moi, c’est l’heure de manger !
-Mais Papa ! Je n’ai pas faim ! Protestai-je trop excitée par cette prise, faut juste que je le guide vers Oskar et il se chargera de le bloquer dans le plateau pour que je le soulève ensuite à l’aide du levier ! Dans deux secondes on a fini ! Hein Oskar ?
-Tout à fait ! M’exclamai-je encore pour faire parler mon cervidé.
C’était une mauvaise habitude que nous avions pris de Papa et Tonton Ryder. Indiquant alors à ma bête de se mettre en contrebas du lieu où nous nous trouvions, je sortis ensuite ma fourche.
-Ta pince est trop petite et tu as déjà failli tomber deux fois tout à l’heure ?! L’aurais-tu déjà oublié jeune homme ?! Me rappela mon Père avec force tout en ne pouvant s’empêcher de me faire reculer du bord.
-Papa ! S’il te plaît ! Je veux te prouver que je peux le faire ! Combien de fois m’as-tu raconté que c’était Tonton Oleg qui te laissait te débrouiller, toi ! Et que tu étais plus petit que moi quand tu as réussi à attraper ton premier cube de glace ! Clamai-je, un brin boudeur.
Amusé, il m’aplatit tout de suite mon bonnet de laine dans les cheveux pour m’embêter et rétorqua :
-Je tenais en place, moi ! J’avais intérêt de filer droit avec les débiteurs de glace !
-Mais c’est pas ma faute si j’ai pris le caractère de Maman... C’est Marraine Elsa qui l’a dit, ruminai-je.
-Je confirme, même si tu as fait beaucoup d’efforts depuis quelques temps, renchérit-il avec un petit sourire en coin, tu sais, ce n’est pas pour t’agacer que je te dis ça mais dans notre métier nous sommes constamment pressés par le temps... Donc laisse-moi faire et va déjeuner ! Je te le répète tu as déjà bien travaillé ce matin en aidant les autres à briser les plus gros blocs avec ta pioche !
Sans prendre en compte mon envie pressante de lui prouver que j’en étais capable, il fit déjà un signe d’impatience à Sven pour lui dire de ramener son charriot près du rebord de la plaque glacée. Amplement vexé, je le repoussai plus fort et grommelai à l’égard du cervidé :
-Sven si tu fais un pas de plus, je dis à Mamie Dudu de faire un ragoût de toi ! Quant à toi Papa ! S’il te plaît ! Fais-moi confiance ! Et puis sans te manquer de respect c’est toi qui dois reprendre des forces car tu es plus vieux et tu as fait plus d’efforts !
A mon plus grand soulagement, il céda enfin et m’ébouriffa une nouvelle fois les cheveux avant de renchérir :
-Tu es le digne fils de ton père jeune homme ! Dans ce cas, si tu veux aller jusqu’au bout de ton expérience, prends plutôt cette cisaille-là...
Il me tendit alors sa propre coupe un peu rouillée par le temps bien que la plus fiable car je ne l’avais jamais vu raté aucune prise jusqu’à maintenant avec. Oubliant soudain sa présence, je calais alors mes pieds le plus près du rebord et me référai au début de la pointe pour me stopper. Puis je m’assurai que mes genoux étaient bien pliés et comptai jusqu’à vingt, le temps que le bloc soit pile au côté de la cisaille. CLAC ! Ma nouvelle prise était coincée dans l’étau métallique. Il ne me restait plus qu’à le soulever. Sentant que cela devenait long, Papa qui avait attendu les bras croisés jusqu’à maintenant, s’exclama encore :
-Bon je te laisse terminer ton œuvre ! Bravo ! Tu t’en es très bien sorti ! Tu fais attention de ne pas glisser et tu me rejoins au centre du campement avec le reste du groupe...Mademoiselle Bakedatter a fait assez de paniers repas pour tout le monde, y compris pour toi !
Je me redressai immédiatement en entendant ses propos. Quoi ?! C’était le jour de la semaine où Louise était là ?! Comment avais-je pu oublier ?! Mon sang ne fit qu’un tour et mon trésor me parut soudain insipide. Face à mon trouble Oskar brama plusieurs fois tout en me tendant la couverture. Les yeux dans le vague, je lui arrachais rapidement le vêtement du museau et recouvris l’objet froid. Mon esprit était perdu dans le flou alors qu’une délicieuse excitation mêlée à une peur étrange de la savoir là, s’empara de mon être. La plus gracieuse fille de la ville au milieu de ce terrain dangereux !? Non ! Il ne fallait pas qu’elle reste là ! Elle pouvait glisser et se faire emporter dans les eaux glacées à chaque instant !
Ne cherchant pas plus longtemps, je m’écriais aussitôt à l’adresse de mon père :
-Euh...Papa ! Tout compte fait, je veux bien que tu finisses mon travail ! Je...J’ai plus de force dans mes bras !
Ne lui laissant même pas le choix, je détachais rapidement le harnais d’Oskar et l’enfourchai tout de suite avant de lui passer devant en criant :
-Je te garde un panier !
Il grogna un peu et j’eus juste le temps de l’entendre dire « Il est définitivement comme sa mère celui-là ! » que les sabots de mon compagnon nous ramenèrent à une vitesse folle au cœur du village improvisé par les tentes et les feux qui servaient de chauffage. Où ma chérie se trouvait-elle ?! Haletant, j’observais les débiteurs qui s’étaient rassemblés grossièrement par petits groupes sur des caisses en bois, dévorant déjà avec appétit les sandwich bien fournis, préparés avec soin par la boulangerie Blodget.
Très vite, mon regard balaya tous les gens. Désespéré, je ne voyais pas la moindre trace de Louise...Peut-être l’avai-je déjà loupé ?! Quel imbécile j’ai été d’avoir voulu à tout prix attraper ce bloc de glace !
-Oh merci Louisette ! Clamèrent soudain les voix d’Anders et Jonas les neveux d’Oleg, tu nous régales comme d’habitude !
Je me tournai enfin vers eux et souris en voyant ma protégée bien couverte jusqu’au cou pour ne pas attraper froid. Sa couronne de tresses blondes lui faisait une auréole autour de la tête bien que des boucles rebelles s’échappaient de sa nuque. Du haut de ses dix-sept ans, elle n’avait rien perdu de la beauté de la première fois que je l’avais aperçu, il y a cinq ans. J’avais eu le coup de foudre comme ils disent dans les contes parce qu’elle correspondait aux descriptions qu’ils en faisaient : La peau de lait, les yeux bleus, les cheveux d’or...
Ebahi par son charme, je ne remarquais pas tout de suite que les débiteurs de glace du même âge qu’elle, étaient en train de l’embêter. Son visage se voila soudain alors que ce crétin d’Anders déclama en étouffant un rire :
-Hey Louisette ! T’as encore pris du poids ou je rêve ?!
Ma belle rougit immédiatement alors que je fus submergé de colère. Il est vrai qu’elle avait une corpulence qui ne ressemblait en rien à celle de Maman, Marraine Elsa ou encore grande sœur...Et pourtant, moi j’étais prêt à me damner si seulement je pouvais embrasser ses rondeurs ! Mais je ne le ferai pas sans sa permission ! Malgré tout ce que cet pimbêche de Kirsten pouvait dire, je retenais toutes mes leçons, y compris celles sur la bienséance. Aussi, bouillant intérieurement, j’étais prêt à intervenir quand Jonas renchérit à l’adresse de son frère :
-Oh bah tu sais quand elle fait les sandwichs, elle doit alterner ! En confectionner un et manger l’autre ! Puis avec toutes les belles pâtisseries qu’il y a dans la boutique, y en a beaucoup qui doivent passer dans son goître ! N’est-ce pas ma Louisette ?!
Au bord du malaise, la jeune fille se contenta de hocher la tête pour ne pas avoir d’ennuis tandis qu’Anders reprit :
-Mais c’est que ça nous déplaît pas ! Des belles formes pareilles ! Faut les entretenir même !
Sans crier garde, il lui tapa bientôt sur la fesse droite. Cela me mit hors de moi. Oubliant ma bonne résolution de me tenir sage, j’intimais à Oskar de lui foncer dessus. Ni une, ni deux ! Mon renne s’exécuta et ce gougnafier se retrouva aussitôt avec ses petites cornes en plein dans son abdomen avant que je ne lui saute dessus pour lui flanquer encore deux bonnes raclées dans son visage.
-Au secours ! Quelqu’un ! A l’aide ! Beugla-t-il.
Je n’eus pas le temps d’aller plus loin que je sentis soudain deux bras forts me tirer vers l’arrière puis me redéposer au sol. Par son seul regard, Papa venait de mettre fin à la dispute.
-Ce...C’est pas moi qui ai commencé prince Bjorgman... Bredouilla ce pétochard d’Anders après avoir lui avoir fait une révérence débile.
Je savais que j’aurais dû me taire. Que cela allait aggraver mon cas, mais je ne souhaitais que justice !
-Menteur ! M’écriai-je, tu as touché Louise à un de ses endroits intimes ! Tu as été irrespectueux !
Blanchissant violemment avant de rougir à nouveau, mon amoureuse faisait tout pour se faire oublier en contemplant le sol.
-Est-ce que c’est vrai ? Lui demanda immédiatement Papa en la forçant à le regarder dans les yeux.
-Euh...Oui votre Altesse...Bredouilla-t-elle d’une voix très basse après avoir effectué une maigre révérence.
-Est-ce que c’est la première fois que ces jeunes hommes vous importunent ? Questionna-t-il encore.
Elle hésita une nouvelle fois avant de répondre mais finalement elle murmura :
-Non, Majesté.
Cela me révolta encore plus et je jurai que je pulvériserai ces brutes jusqu’à la fin de leurs jours !
Fier de l’avoir protégée, je lui lançais un sourire vaillant alors qu’elle me soutint un regard noir, empli de honte. Je voulus immédiatement lui prendre la main mais elle la retira. Indécis face à sa réaction, je me tournais vers Papa et les autres adultes qui étaient revenus vers nous en entendant l’altercation. D’un geste virulent, Oleg avait déjà agrippé violemment ses neveux sous les bras avant d’interroger mon père avec attention :
-Que proposes-tu gamin ? Devons-nous les destituer de leur futur métier ?
Je sentis tout de suite que je l’avais mis dans l’embarras. Pourtant il réussit à répondre avec brillo :
-Ce serait une punition sévère...Mais ils ont intérêt d’avoir un comportement irréprochable à partir de maintenant ! Il n’y aura pas de deuxième chance, compris ?
-Oui Majesté ! Bafouillèrent-ils.
-Merci mon p’tit ! Reprit monsieur Florissen avec un sourire complice, ils vont s’y mettre tout de suite ! Y a deux rangées de cubes de glace à stocker dans le convoi ! Ils mangeront une fois qu’ils auront fini !
Bien que pâles, Anders et Jonas partirent sans demander leur reste et les autres livreurs retournèrent aussitôt à leur déjeuner. Déterminé à discuter avec Louise, je m’approchais d’elle mais elle recula d’un pas et chuchota encore :
-Bien...Je...Je pense que je vais y aller, je ne voulais pas causer tant de tracas...Euh...A l’avenir, je ne demanderai plus à Madame Blodget de me rendre sur le terrain.
Toujours aussi gênée, elle s’adressa uniquement à Papa et continua :
-Je...Voici vos deux paniers repas, Prince Kristoff.
Elle se baissa alors pour les récupérer et je m’approchais pour l’aider à lui enlever un peu de poids mais elle me repoussa légèrement.
-Si vous voulez bien m’excuser, conclut-elle.
Elle ne m’accorda pas un regard et retourna précipitamment vers sa charrette à présent vide. Attristé, je savais que j’allais avoir une sévère correction pour mon comportement mais je m’en fichais royalement. J’avais senti la détresse dans les gestes et les paroles de ma chérie. Il était hors de question de la laisser ainsi !
Echappant à la vigilance de mon père qui était obligé de surveiller les deux crétins d’Anders et Jonas, je courus rejoindre le convoi de ma chère boulangère avant qu’elle ne parte et me plaçai devant, alors qu’elle était déjà bien installée. Ses yeux étaient rouges. C’était bien ce que je pensais ! Elle avait pleuré et elle était en colère après moi !
-Veuillez, vous écarter s'il vous plaît votre Altesse... Je ne voudrais pas commettre un crime de lèse-majesté, commenta-t-elle d'une voix froide.
Plus têtu qu’un renne, je ne bougeai pas d’une semelle mais demandai plutôt :
-Est-ce que je t'ai offensé ?! Ce n'était pas mon intention...Bien au contraire ! Je...Je pensais que cela te ferait plaisir de voir quelqu'un qui te défende !
Secouant la tête avec nonchalance, elle s’exclama alors :
-Je ne dois pas m'y habituer votre Majesté...Je dois m'endurcir et être capable de me gérer seule ! Je...C'est déjà très bien que ces garçons me trouvent jolies étant donné ma grosseur !
-Moi je serai toujours là pour te protéger ! Criai-je derechef avec conviction.
Elle eut enfin un faible sourire alors que des larmes gouttèrent le long de son nez. Je la sentis tout à coup déstabilisée et elle finit par reprendre après une éternité :
-Un jour viendra où vous ne vous préoccuperez plus de moi prince Elysia.
Déçu qu'elle me fasse si peu confiance, je réussis tout de même à me contrôler et grimper à ses côtés avant de lui tendre mon mouchoir. Puis j’attendis qu'elle se débarbouille et renchéris avec douceur :
-Jamais je ne t'abandonnerai ni ne cesserai de penser à toi Louise Bakerdatter ! Attends que je finisse mon apprentissage de débiteurs d’ici quelques années et je te prendrai pour femme !
Elle riait d'habitude quand je lui sortais ça. Pourtant aujourd'hui je la sentais profondément accablée et cela me rendit encore plus malheureux.
-Nous ne sommes pas destinés à être ensemble votre Altesse... Nous...Nous ne venons pas du même monde... Et vous changerez d'avis quand vous rencontrerez des filles bien plus belles...De votre milieu...Et surtout de votre âge, Chuchota-t-elle.
Je ne devais pas la laisser croire ça. C'était faux ! Purement faux ! Qu’importe nos sept ans de différence, je savais que c’était elle et ça le sera toujours !
-Papa est un Northuldra, Mamie Dudu aussi...Nos différences de milieux sociaux ne sont pas un obstacle ! Objectai-je, et je m'en fiche des autres filles... Pour rien au monde je ne voudrais finir avec des répliques parfaites de Kirsten ou Rita qui m'en feraient voir de toutes les couleurs pour un oui pour un non...C'est toi la plus belle à mes yeux ! Tu as des fossettes qui n'attendent qu'à être croquées quand tu souris...
-Je...Cela me flatte de susciter autant d’attirance à vos yeux...Murmura-t-elle tandis que ses joues se chauffèrent à nouveau.
-C’est la vérité ! Tu le mérites amplement ! Répliquai-je.
Puis, je ne résistais pas et lui déposai un bisous sur l'une d'elle avant de reprendre avec assurance :
-J’insiste ! Si tu es patiente, tu seras mon épouse...Mais il faut que tu me promettes que tu ne te marieras jamais avant que je ne te fasse ma demande.
Elle eut une moue hésitante mais je ne détachai pas mes yeux déterminés de son regard azur. Allez...Flanche ma chérie...Priai-je pendant de longues secondes.
-Vous êtes certain que vous voulez vous encombrer de moi votre Altesse ? Demanda-t-elle en montrant son tour de taille, que vous ne le regretterez pas ?
-Sûr de sûr ! Clamai-je tout heureux, tu es parfaite à mes yeux ! Tu sais faire à manger ! Que demander de plus ?!
Elle éclata enfin de rire avec apaisement et me redonna bientôt mon mouchoir. Puis elle me prit la main et me la caressa avec douceur alors que je lui volais un autre baiser si près de sa bouche que je sentis les plis doux du coin de ses lèvres.
-Tu ne reviendras pas nous apporter les repas ici, alors ? Demandai-je ensuite.
Elle frissonna et secoua aussitôt la tête avant de répondre ensuite :
-C’est sans doute mieux ainsi...Mais j’ai une grosse commande pour la famille royale la semaine prochaine ! Alors nous nous reverrons à ce moment-là !
-Oh oui...Il y a un bal des prétendants pour mes idiotes de cousines...C’est un peu pénible d’y assister mais si je sais déjà qu’il y a tes bonnes pâtisseries, j’en rapporterai à Maman...Ça la mettra de bonne humeur ! Renchéris-je.
-La princesse Anna ne va pas mieux ? Questionna-t-elle derechef.
-Ça dépend des moments, chuchotai-je d’une voix sombre.
Ce fut à mon tour d'être profondément silencieux. Louise remarqua bientôt ma peine et osa me serrer contre elle. Ma tête s'enfonça enfin dans le creux de sa poitrine et j'en ressortis un peu gêné d'avoir été si proche de son corps. Heureusement que j'eus ce réflexe car Papa arriva à ce moment-là.
-Je m'en doutais ! Elysia vous importune encore Mademoiselle Bakerdatter ! S'exclama-t-il alors que sa remarque me fit honte.
Cela eut don de la dérider et elle renchérit :
-C'est toujours un plaisir de discuter avec le prince, Majesté.
-Je pourrai peut être la raccompagner jusqu'à Arendelle, Papa...Tu sais...Pour que personne d'autre ne l'embête ? Soulignai-je, comme ça, j'achèterai des chocolats à Maman et elle sera contente !
Mon père hésita quelques instants puis il finit par dire :
-Louise vous voulez bien nous attendre à notre tente cinq minutes s'il vous plaît ? Nous devons avoir une petite conversation.
La remarque me fit blanchir. Je croyais m'en être tirée pour mon acte de tout à l'heure mais il n'avait visiblement pas oublié. Ma chérie finit par hocher la tête et je descendis bientôt de la charrette pour être ramené à un autre coin du campement. Silencieux, je fus surpris de voir que pour une fois Papa n'avait pas les sourcils froncés.
-Tu as eu un geste noble mon fils ! Finit-il par dire.
Je mis un temps à comprendre qu'il venait de me faire un compliment. Tellement peu habitué à en recevoir, je repris aussitôt :
-Alors ? Tu n'es pas fâché que j'ai semé la pagaille ? Je n'ai pas été exemplaire...
Indigné par mes paroles, il me regarda longuement et me serra contre lui avant de murmurer :
-Au contraire mon trésor au contraire...Tu as eu la meilleure réaction qui puisse exister...Maman serait très fière de toi...Il faut toujours te montrer galant envers les filles et ne jamais lever les mains sur elles !
C’est tout à fait moi, pensai-je avec foi. Face à mon état calme, il se mit soudain à ma hauteur et reprit :
-Voilà ce qu’on va faire...Tu vas raccompagner cette demoiselle à la boulangerie...Tu mangeras ton sandwich pendant le trajet et une fois sur place, tu achèteras du chocolat pour tout le monde...Tu raconteras ensuite ta journée à Maman avant que ton frère n’arrive à son tour, cela te convient-il ?
-Oui Papa ! En plus j’ai mon solde de début de semaine dans la poche ! Clamai-je tout heureux de passer un peu plus de temps en compagnie de mon amoureuse.
Je l’enlaçai aussitôt fermement pour le remercier et courus rejoindre ma chérie qui attendait toujours dans la tente.
-Nous pouvons nous mettre en route ! Clamai-je.
Mon père nous aida à déposer Oskar dans l’arrière de la charrette tandis que je pris place aux côtés de Louise sur la banquette avant. Je lui laissai les rênes et le convoi partit. Nous demeurâmes silencieux pendant deux longues bornes jusqu’à ce que je lui demande :
-Si tu viens au grand bal de vendredi prochain, cela veut dire que tu mettras une jolie robe...Je pourrai peut-être demander à Maman ou Marraine de t’en prêter une et...
-Stop ! Stop ! Stop ! Votre Altesse, me coupa-t-elle, d’une je ne serai pas là en tant qu’invité mais pour mon travail ! De deux, je pourrai à peine rentrer la moitié de mon corps dans les vêtements que vous proposez ! De trois ce ne serait pas correcte d’être votre cavalière sachant qu’il y aura des jeunes demoiselles de votre âge qui vous tourneront autour à juste titre !
-Mais t’es bouchée ou quoi ?! Me fâchai-je, je t’ai dit que les chichiteuses qui agissent comme des automates à l’instar de mes cousines, je n’en veux pas ! Et puis si je soustrais une demande à Tatie Elsa et Tonton Hans pour que tu puisses rester, je suis certain qu’ils ne s’y opposeront pas ! Et pour les vêtements ! Tant pis ! Je te préfère dans cette jolie tenue voilà !
Mon air buté la fit rosir et elle frissonna pendant que ses yeux se perdirent dans le vague. Après un long moment, elle soupira :
-Vous savez votre Altesse...Dans la plus infime hypothèse où je deviendrais votre femme...Je n’aurais jamais la grâce et la beauté qu’ont les princesses Rita et Kirsten...Elles sont tellement sublimes et parfaites...Je les adore !
Abasourdi par ses paroles, je fis semblant d’avoir envie de vomir et grommelai :
-Oh non...Cela me déçoit tellement de t’entendre dire cela...Pourquoi suscitent-t-elles autant d’intérêt pour toi, Louise !? Ceux ne sont que des bécasses prétentieuses !
-Non ! Non ! Elles ont une telle prestance ce qui est tout à fait logique ! C’est que le peuple attend d’elles, elles sont nées pour être comme ça, renchérit-elle, elles n’ont pas le droit d’être des petites filles normales car elles sont des images de combattantes pour toutes les demoiselles du royaume, si elles n’avaient pas cette éducation, elles ne seraient pas dignes d’être nos futures reines !
J’eus soudain un temps d’arrêt en assimilant ses paroles. Je n’avais jamais pris la peine de réfléchir sous cet angle-là...Rita et Kirsten se forçaient-elles à jouer les jeunes filles impeccables ?! Avaient-elles vraiment des émotions ou bien étaient-elles en réalité malheureuses d’être en permanence, obligées d’être exemplaires ?! Il est vrai que ma seconde cousine était plus débridée, surtout envers Pieter mais dès que Tatie Elsa ou Tonton Hans entraient dans une pièce, elle demeurait à nouveau impeccable...Cette idiote de Kirsten n’en parlons pas...
-Tu étais en train de me dire que tu considères les jumelles comme tes modèles ?! Insistai-je en manquant de tomber à la renverse.
-Oui ! C’est elles qui m’aident à avancer quand je dois faire face à des difficultés dans mon quotidien...Par exemple quand je n’arrive pas à confectionner une pâtisserie, je me demande comment elles réagissent et cela me force à persévérer, dit-elle avec un grand sourire.
-Oula ! Attends une minute ! ça marche pas pareil pour les garçons au moins ?! Parce que si Pieter et moi on doit être des archétypes de la perfection pour les messieurs du royaume, bah les pauvres ! Ils ont pas les fesses sortis des ronces ! M’écriai-je vulgairement.
Ma phrase déplacée la fit glousser et elle renchérit :
-Malgré tout ce que vous pouvez penser votre Majesté, vous et votre frère ne renvoyez pas une image dégradante envers vos sujets ! Quand on vous voit dans le village, sur vos lieux de travail ou durant les cérémonies et apparitions officiels, vous êtes aussi bien élevés que les princesses ! Donc, oui, les sujets masculins sont contents de prendre aussi votre exemple de courtoisie!
-De courtoisie ?! M’étranglai-je, s’ils savaient ce qu’il en est réellement entre les murs du château ! Je passe les trois quart de mon temps à insulter mes cousines ! Tiens ! La semaine dernière, j’ai même encore frapper et tirer les cheveux de Kirsten ! Elle a eu un beau bleu sur le front mais heureusement c’est parti sinon elle m’aurait fait un caca nerveux pour son stupide bal !
Choquée par ses révélations, Louise se détacha inconsciemment de moi et me regarda avec une mine renfrognée qui était empreinte...De jugement...Quoi ? Qu’est-ce que j’avais dit encore ?!
-Je ne devrais pas vous en fait part votre Altesse mais vous me décevez beaucoup si vous avez effectivement agit ainsi ! Cela ne sert à rien de jouer les fervents chevaliers avec moi si par derrière vous êtes une vraie brute avec mes semblables ! Déclara-elle d’une voix rude.
Mon orgueil en prit tout de suite un coup mais je ne lui en tins pas rigueur car...Elle avait raison. Avec ce que Papa m’avait sorti un peu plus tôt, je n’avais même pas fait le rapprochement avec les jumelles ! Quel bêta j’étais ! Souhaitant me rattraper pour lui plaire à tout prix, je rétorquai :
-S’il te plaît ne me gronde pas et pardonne-moi Louise ! Je t’aime !
-Ce n’est pas à moi qu’il faut présenter des excuses de vive voix mais aux princesses ! Trancha-t-elle d’une voix pète-sec.
-Mais tu m’aimes toujours, dis ?! Insistai-je en lui faisant mes yeux larmoyants.
-Je vous aimerais encore plus si vous arrêtez d’être mauvais à leurs égards ! Persista-t-elle, habilement.
Arriverait-elle ainsi à me mener par le bout du nez au sein de notre couple ?! Evidemment que oui ! Je tenais trop à elle pour ne pas mettre sa menace à exécution, aussi, je lui renchéris à nouveau :
-D’accord…Je consens à présenter mes excuses à mes idiot...Enfin à mes cousines…Mais que me conseilles-tu de leur dire ? Simplement un « désolé » qui veut tout dire ou dois-je me confondre en excuses pendant au moins cinq bonnes minutes ?
-Avec ce que vous leur avez fait, je pense qu’un simple pardon serait purement pingre ! De plus si ce n’est pas sincère, cela ne sert à rien…Ajouta-t-elle en me fixant de ses yeux suspicieux.
Me sentant couillon, je me contentais de hocher la tête et cherchai au plus profond de ma mémoire ce que j’allais bien pouvoir sortir pour paraître crédible. Je me rendis compte tout de suite que je serai bien incapable de m’exprimer à haute voix face à elles. Ayant déjà une autre idée, je rusais et ajoutai à l’égard de Louise :
-Est-ce que ça va si je dis « Excusez-moi pour mon comportement qui a été un peu rude jusqu'à maintenant, je naurais jamais dû lever la main sur vous ! C'est inacceptable d'en arriver là alors que nous aurions dû simplement parler pour dénouer nos différents à chaque fois! Pardonnez-moi également pour toutes les fois où j’ai été la pire des crapules juste parce que je suis un peu jaloux de vous qui êtes tout le temps mises en avant par rapport à nous ! Je vous promets que je ferai des efforts à partir de maintenant et que je ne vous taperai plus ? »
Le silence s’installa dans la charrette après la fin de ma tirade et j’attendis le jugement de ma chérie avec impatience. Je poussai ainsi un sourire de soulagement quelques secondes plus tard lorsqu’elle finit par dire :
-C’est un peu répétitif mais le cœur y est ! Jurez de trouver un moment au calme quand vous arriverez au château pour les prendre à part et livrez ainsi !
-Je le jure, mentis-je, enjoué.
Le visage de mon amoureuse se détendit enfin et elle s’écria alors :
-Vous savez…Je vous ai grondé mais je me suis moi-même beaucoup disputée avec mon grand frère Gustav avant que celui-ci ne rentre dans l’armée militaire d’Arendelle… Eh bien vous ne me croirez peut-être pas mais toutes ces années ensemble me manque terriblement aujourd’hui…Attendez que Kirsten, Rita, Pieter et vous grandissiez et soyez séparés... Je puis vous assurer que vous regretterez tous ces moments enfants passés tous les quatre.
Bien qu’à moitié convaincue, je confirmai par un signe de tête et fis enfin attention au lieu où nous nous trouvions. Le village n’était plus qu’à cinq kilomètres et nous étions tous les deux sans personne.
Ma boulangère préférée sembla aussi s’en rendre compte puisqu’elle prit ses aises et me dépeigna bientôt les cheveux. Rosissant violemment, je me remis mon bonnet bien en place et renchéris avec insistance :
-Donc ça y est ? Tu m’aimes à nouveau ?
-Oui votre Altesse...Comme un petit garçon, renchérit-elle un peu lassée.
-Tu as très bien compris ce que je voulais dire, boudai-je en détournant le regard.
Joueuse, elle m’embrassa soudain la joue et je m’enflammais de la tête aux pieds. Prenant alors mon courage à deux mains, je n’y tins plus et me réhaussai violemment vers elle pour rencontrer ses lèvres. Le geste la surprit tellement qu’elle demeura de marbre. Ne sachant pas si cela lui faisait de l’effet, j’eus pourtant très vite ma réponse quand elle s’écarta en chuchotant :
-Non votre Altesse...Il ne faut pas...Ce...Ce n’est pas correct...Vous êtes encore si petit...Il pourrait m’arriver des ennuis...
-Mais est-ce que cela t’a plu au moins ? Bougonnai-je, douché par ses paroles.
-Eh bien...Je n’arrive pas à savoir...C’est mon premier baiser, avoua-t-elle.
Retrouvant le sourire, je lui enlevai alors un poids à la poitrine et murmurai à mon tour :
-A moi aussi, ça m’a fait bizarre...Mais ce n’était pas aussi affreux et baveux qu’on le dit.
-Je suis bien d’accord, reprit-elle enfin après un long silence.
Nos regards se croisèrent et nos joues chauffèrent à nouveau. Découvrant déjà les premières maisons du royaume, nous en essayâmes un autre plus rapide pour être certains de la sensations et tombâmes en accord sur la singularité de ce moment magique. Ainsi se scella notre amour ce qui me fit être sur un nuage jusqu’à arriver devant la boulangerie Blodget.
J’attendis Louise dans le traineau le temps qu’elle fasse ma commande. Puis elle revint avec un beau paquet rose qui sentait bon le sucre. Je l’agrippai et descendis enfin de la charrette, sans bouger plus car je ne voulais pas la quitter.
-Bon eh bien...Te voilà arriver à bon port, saine et sauve ! M’exclamai-je.
-Merci mon prince, déclara-t-elle en produisant une dernière révérence.
L’envie de l’embrasser me brûla à nouveau les lèvres mais il y avait trop de monde à présent. Frustré, je la laissai rentrer dans la boutique et retournai à regret au château. Heureux de ne pas avoir croiser ces idiotes de Rita ou Kirsten, je me dépêchai de me rendre dans ma chambre et m’y enfermai avec de l’encre et du papier. Fourrant ensuite, le mot dans ma poche, je me rappelai les chocolats pour Maman et entrai dans la salle rose. Le souffle court, je m’approchais d’elle et soulevai légèrement sa mèche de cheveux avant de lui caresser son front. Puis je murmurai :
-Maman ? Tu es réveillée ?
Ecarquillant péniblement les yeux, elle me fit bientôt signe que oui et je lui présentai alors son château en chocolat.
-Tiens...Je l’ai pris à la boulangerie Blodget avec les sous que j’ai récolté en vendant mes pains de glace, dis-je un peu ému.
Pas de remarque acerbe, pas de phrase déplacée...Bien au contraire. Elle fut très douce et un immense sourire envahi son visage alors qu’elle m’ouvrit ses bras pour un câlin. Sautant dans la brèche de cet élan de tendresse, je m’engouffrai contre elle et restai plusieurs minutes ainsi.
-C’est très bien mon trésor, murmura-t-elle, je suis fière de ta sœur, ton frère et toi... Bon...Et si tu me racontais ta journée à présent.
Ce fut ainsi que je restai tout le reste de l’après-midi avec elle, trop content de l’avoir uniquement pour moi. J’attendis vraiment le dernier moment avant d’aller glisser la lettre aux jumelles sous leurs portes de chambre. Puis je fis ma prière et allai me coucher en pensant aux baisers échangés avec ma chère boulangère.
Je n’aurais jamais cru que j’allais recevoir une réponse le lendemain matin. Et pourtant, une autre missive sur laquelle était simplement écrit « JE TE PARDONNE...POUR CETTE FOIS. Signé K." dépassait du tapis.
Bien...Je n'aurais jamais cru Rita plus rancunière...Enfin...Déjà Kirsten c'était pas mal...Je souris naïvement face au papier...Que cela faisait du bien d’être gentil...
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 26 Nov 2023, 08:18
On adopte le point de vue d'Elysia.
Quelque temps après la fugue de Pieter, les quatre bambins et leur grande sœur sont convoqués par leur mère, toujours sous l'emprise noirâtre du mauvais sort. Mais une dispute de famille finit par éclater, le mauvais sort d'Emma continuant à pervertir le comportement d'Anna, continuant à proférer des remarques digne d'une mauvaise mère quand elle révèle qu'elle est au courant de la fugue de Pieter. De rage, Elysia s'en prend alors à Kirsten, l'accusant d'avoir rapporté ce qui s'est passé mais sans preuve pertinente de sa culpabilité. Mais il regrette vite son geste et se promet d'être de meilleur présentation.
Quelque temps après, Elysia aide son père dans son travail de tailleur de glace. Il veut prouver à son père qu'il est digne de travailler comme lui, mais déchante très vite quand il apprend que Louise Bakedatter (son crush) sera au village le soir-même. Mais à son arrivée, il la surprend en train de se faire draguer de façon très douteuse par Anders et Jonas, deux grosses brutes du coins. Il décide d'intervenir, d'abord par l'altercation physique, puis par la dénonciation devant son père et celui des deux garçons. Puis après avoir essuyé des félicitations pour sa prise de responsabilité de la part de son père, il prend la grande Louise à part (7 ans d'écart quand même !) et lui avoue qu'il l'aime malgré leur rang social très différent et malgré le physique bien rond et potelé de la jeune boulangère. Cette dernière ne se montre d'abord pas convaincu par les paroles de son sauveur mais finit par céder, et se voit même proposer de raccompagner Elysia jusqu'à Arendelle, histoire qu'elle puisse aussi livrer une commande de chocolat au château.
Sur le trajet, Elysia propose à Louise de venir au bal des prétendants en l'honneur de Kirsten et Rita, mais la boulangère refuse sous prétexte qu'elle ne serait pas à sa place, et que de meilleurs cavalières qu'elle conviendraient à Elysia. Mais ce dernier n'en démord pas, même s'il a du mal à ne pas se laisser impressionner quand Louise lui révèle qu'elle prend beaucoup ses cousines en modèle dans les moments difficiles, surtout quand il remet en perspective que peut-être ses cousines, à trop se montrer parfaites, ne seraient en fait pas du tout satisfaites de l'être, tout comme lui. Et quand il dit comment ça se passe au château avec ses cousines, il finit par essuyer un refus sec de son amour, tout du moins tant qu'Elysia n'aura pas présenter ses excuses sincères et réelles devant ses cousines. Trop aveuglé par l'amour, Elysia accepte... et passe direct au baiser. Surprise et écœurée au premier abord, Louise finit par en tomber sous le charme.
Puis en rentrant au château et avoir déposé les chocolat auprès de sa mère, il décide à écrire une lettre d'excuse à Rita, ne s'attendant pas à recevoir une réponse rapide, acceptant ses excuses.
Et le pêché du chapitre ? Un mélange de beaucoup en fait : l'orgueil, la colère, l'envie, la gourmandise...
Quelque temps après la fugue de Pieter, les quatre bambins et leur grande sœur sont convoqués par leur mère, toujours sous l'emprise noirâtre du mauvais sort. Mais une dispute de famille finit par éclater, le mauvais sort d'Emma continuant à pervertir le comportement d'Anna, continuant à proférer des remarques digne d'une mauvaise mère quand elle révèle qu'elle est au courant de la fugue de Pieter. De rage, Elysia s'en prend alors à Kirsten, l'accusant d'avoir rapporté ce qui s'est passé mais sans preuve pertinente de sa culpabilité. Mais il regrette vite son geste et se promet d'être de meilleur présentation.
Quelque temps après, Elysia aide son père dans son travail de tailleur de glace. Il veut prouver à son père qu'il est digne de travailler comme lui, mais déchante très vite quand il apprend que Louise Bakedatter (son crush) sera au village le soir-même. Mais à son arrivée, il la surprend en train de se faire draguer de façon très douteuse par Anders et Jonas, deux grosses brutes du coins. Il décide d'intervenir, d'abord par l'altercation physique, puis par la dénonciation devant son père et celui des deux garçons. Puis après avoir essuyé des félicitations pour sa prise de responsabilité de la part de son père, il prend la grande Louise à part (7 ans d'écart quand même !) et lui avoue qu'il l'aime malgré leur rang social très différent et malgré le physique bien rond et potelé de la jeune boulangère. Cette dernière ne se montre d'abord pas convaincu par les paroles de son sauveur mais finit par céder, et se voit même proposer de raccompagner Elysia jusqu'à Arendelle, histoire qu'elle puisse aussi livrer une commande de chocolat au château.
Sur le trajet, Elysia propose à Louise de venir au bal des prétendants en l'honneur de Kirsten et Rita, mais la boulangère refuse sous prétexte qu'elle ne serait pas à sa place, et que de meilleurs cavalières qu'elle conviendraient à Elysia. Mais ce dernier n'en démord pas, même s'il a du mal à ne pas se laisser impressionner quand Louise lui révèle qu'elle prend beaucoup ses cousines en modèle dans les moments difficiles, surtout quand il remet en perspective que peut-être ses cousines, à trop se montrer parfaites, ne seraient en fait pas du tout satisfaites de l'être, tout comme lui. Et quand il dit comment ça se passe au château avec ses cousines, il finit par essuyer un refus sec de son amour, tout du moins tant qu'Elysia n'aura pas présenter ses excuses sincères et réelles devant ses cousines. Trop aveuglé par l'amour, Elysia accepte... et passe direct au baiser. Surprise et écœurée au premier abord, Louise finit par en tomber sous le charme.
Puis en rentrant au château et avoir déposé les chocolat auprès de sa mère, il décide à écrire une lettre d'excuse à Rita, ne s'attendant pas à recevoir une réponse rapide, acceptant ses excuses.
Et le pêché du chapitre ? Un mélange de beaucoup en fait : l'orgueil, la colère, l'envie, la gourmandise...
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 26 Nov 2023, 09:25
Je ne comprends pas pourquoi Anna est si maussade Enfin si je sais que c'est à cause d'Emma mais pourtant il n'y a pas eu d'autres interventions directes sur elle. Elle est tout particulièrement violente avec ses trois enfants. Si son comportement est celui-ci et je suppose avec tout le monde. Je comrpends qu'elle soit restée seule, personne ne doit plus la supporter.
Je suis curieuse de savoir quand est-ce qu'on va enfin arriver dans sa tête pour suivre son quotidien et passer aussi dans la tête d'Elsa par exemple et voir comment la reine des neiges arrive encore à supporter sa soeur et ne pas avoir envie de l'enfermer dans la glace pour la calmer définitivement
Clairement Emma réussit son coup car Anna devient parfaitement antipathique.
D'habitUde j'accroche toujours moins quand un personnage essaie d'être ce qu'il n'est pas et ça me donne envie de l'étriper! Bon je n'en suis pas jusqu'à ce point pour Elysia mais sr ce chapitre en tout cas, je n'ai aucune sympathie pour lui. Il n'arrête pas de dire qu'il veut faire des efforts. Faut être honnête il en fait mais on sent qu'il se forfce à mort!
En lisant j'avais envie de lui courir après (bon c'est surtout parce que je rève de pouvoir un jour courir à nouveau ), le choper et le secouer en lui hurlant dans les oreilles "oh, on sait tous que t'es un petit emmerdeur qui ne fait que des conneries alors sois toi même!"
Quand j'y repense j'avais ressenti un peu la même chose dans le chapitre de Frantzoze quand Kirsten se met avec eux pour faire une bêtise... ça n'est pas elle c'est forcé. d'ailleurs ça s'est très vite arrêtée, je pense qu'il en sera de même pour lui aussi.
Et peut être aussi qu'inconsciemment ce que j'attendais c'est qu'il fasse plus fort que Pieter! Oui des deux jumeaux on sentait que c'était lui le leader niveau bêtise. Alors Pieter a placé la barre haut avec sa fugue, il fallait au moins qu'Elysia foute le feu!
Bref j'attends beaucoup plus de lui et j'espère que ce chapitre est une manoeuvre pour préparer son chef d'oeuvre de bêtise à celui là!
En réalité ce qui lui arrive c'est très plaisant à lire mais je veux qu'il fasse une méga connerie pour que ça enquiquine Anna! Avec ce qu'elle a dit au départ c'est que justice! Elle trouve que ses gosses sont nuls, D'accord! Alors les gosses, pas de quartier!
Attendez! C'est moi en réalité qui tombe dans le piège d'Emma!!!! Aidez-moi elle a pris possession de mon esprit j'en suis sure!!!!!
A la fin j'ai été surprise.Alors le gamin qui dit qu'il est amoureux de l'adolescente de 16/17 ans (c'est bien son age hein... ou plus?), c'est mignon. Elle est bien gentille et ne le remballe pas parce que c'est un gamin et un prince. Pourquoi pas. En plus elle lui fait la leçon/ chantage "oh si tu veux que je t'aime eh bien sois gentil avec tes cousines" et l'autre bien docile le fait!
Mais par contre le bisou.... Je suis surprise qu'elle ne l'est pas repoussé voir engueulé en mode "Oh c'était drole 5 minutes mais ça suffit retourne jouer avec tes cartes pokemon!"
Bref j'ai un peu de mal à comprendre pourqoi elle ne lui sort pas "T'as 10 ans, moi je suis adulte ou presque c'est pas possible!"
Je suis curieuse de savoir quand est-ce qu'on va enfin arriver dans sa tête pour suivre son quotidien et passer aussi dans la tête d'Elsa par exemple et voir comment la reine des neiges arrive encore à supporter sa soeur et ne pas avoir envie de l'enfermer dans la glace pour la calmer définitivement
Clairement Emma réussit son coup car Anna devient parfaitement antipathique.
D'habitUde j'accroche toujours moins quand un personnage essaie d'être ce qu'il n'est pas et ça me donne envie de l'étriper! Bon je n'en suis pas jusqu'à ce point pour Elysia mais sr ce chapitre en tout cas, je n'ai aucune sympathie pour lui. Il n'arrête pas de dire qu'il veut faire des efforts. Faut être honnête il en fait mais on sent qu'il se forfce à mort!
En lisant j'avais envie de lui courir après (bon c'est surtout parce que je rève de pouvoir un jour courir à nouveau ), le choper et le secouer en lui hurlant dans les oreilles "oh, on sait tous que t'es un petit emmerdeur qui ne fait que des conneries alors sois toi même!"
Quand j'y repense j'avais ressenti un peu la même chose dans le chapitre de Frantzoze quand Kirsten se met avec eux pour faire une bêtise... ça n'est pas elle c'est forcé. d'ailleurs ça s'est très vite arrêtée, je pense qu'il en sera de même pour lui aussi.
Et peut être aussi qu'inconsciemment ce que j'attendais c'est qu'il fasse plus fort que Pieter! Oui des deux jumeaux on sentait que c'était lui le leader niveau bêtise. Alors Pieter a placé la barre haut avec sa fugue, il fallait au moins qu'Elysia foute le feu!
Bref j'attends beaucoup plus de lui et j'espère que ce chapitre est une manoeuvre pour préparer son chef d'oeuvre de bêtise à celui là!
En réalité ce qui lui arrive c'est très plaisant à lire mais je veux qu'il fasse une méga connerie pour que ça enquiquine Anna! Avec ce qu'elle a dit au départ c'est que justice! Elle trouve que ses gosses sont nuls, D'accord! Alors les gosses, pas de quartier!
Attendez! C'est moi en réalité qui tombe dans le piège d'Emma!!!! Aidez-moi elle a pris possession de mon esprit j'en suis sure!!!!!
A la fin j'ai été surprise.Alors le gamin qui dit qu'il est amoureux de l'adolescente de 16/17 ans (c'est bien son age hein... ou plus?), c'est mignon. Elle est bien gentille et ne le remballe pas parce que c'est un gamin et un prince. Pourquoi pas. En plus elle lui fait la leçon/ chantage "oh si tu veux que je t'aime eh bien sois gentil avec tes cousines" et l'autre bien docile le fait!
Mais par contre le bisou.... Je suis surprise qu'elle ne l'est pas repoussé voir engueulé en mode "Oh c'était drole 5 minutes mais ça suffit retourne jouer avec tes cartes pokemon!"
Bref j'ai un peu de mal à comprendre pourqoi elle ne lui sort pas "T'as 10 ans, moi je suis adulte ou presque c'est pas possible!"
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 26 Nov 2023, 11:32
Floconnette a écrit:Je suis curieuse de savoir quand est-ce qu'on va enfin arriver dans sa tête pour suivre son quotidien et passer aussi dans la tête d'Elsa par exemple et voir comment la reine des neiges arrive encore à supporter sa soeur et ne pas avoir envie de l'enfermer dans la glace pour la calmer définitivement Twisted Evil
Je préfère te décevoir tout de suite, on ne sera jamais du point de vue d'Elsa ou Anna dans cet opus hormis les passages dans l'Hellheilm, il est réservé aux enfants (Helga/ Elysia/ Pieter/ Kirsten/ Rita/ Lucia) Voilà comme ça tu as jusqu'en août pour t'en remettre
Floconnette a écrit:le choper et le secouer en lui hurlant dans les oreilles "oh, on sait tous que t'es un petit emmerdeur qui ne fait que des conneries alors sois toi même!"
Même Emma dans le chapitre de @Frantzoze elle n'en pouvait plus
Floconnette a écrit:A la fin j'ai été surprise.Alors le gamin qui dit qu'il est amoureux de l'adolescente de 16/17 ans (c'est bien son age hein... ou plus?), c'est mignon. Elle est bien gentille et ne le remballe pas parce que c'est un gamin et un prince. Pourquoi pas. En plus elle lui fait la leçon/ chantage "oh si tu veux que je t'aime eh bien sois gentil avec tes cousines" et l'autre bien docile le fait!
Mais par contre le bisou.... Je suis surprise qu'elle ne l'est pas repoussé voir engueulé en mode "Oh c'était drole 5 minutes mais ça suffit retourne jouer avec tes cartes pokemon!"
Bref j'ai un peu de mal à comprendre pourqoi elle ne lui sort pas "T'as 10 ans, moi je suis adulte ou presque c'est pas possible!"
Sachant que ce n'est pas la première fois qu'il lui fait du rentrededans et que de toute façon il obtiendra gain de cause...Louise préfère en jouer ^^
Allez ! La semaine prochaine on sera du point de vue...De Kiki ! (@Frantzoze l'appelle comme ça maintenant)
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mar 28 Nov 2023, 21:13
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 03 Déc 2023, 20:37
Chapitre 11 : Pauvre âme en perdition :
ANCIENNE TIMELINE...
-Heureusement que tu as dit à tout le monde que tu fournirais des efforts ! Elysia ! Tu es vraiment un être insupportable ! Beuglai-je alors que je voyais au regard de ce buffle qu’il se retenait de me sauter dessus.
Ayant toujours mon bleu au front à cause de sa ruade d’il y a trois jours, je n’étais pas prête pour un nouveau coup qui laisserait des traces sur ma pauvre peau. Fumant par le nez, ce couard rétorqua bientôt :
-Mais je ne puis que te retourner le compliment la Bécasse ! Moi au moins j’essaye de m’appliquer à m’améliorer avec tout le monde, alors que toi, soyons clairs, tu ne lèves même pas le petit doigt pour changer de comportement !
-Allez Elysia ! Laisse-tomber ! Vous n’allez pas vous disputer pour une sottise pareille tout de même ! Rétorqua cet imbécile de Pieter qui essaya de faire redescendre la tension.
Je m’offusquai immédiatement et répétai, scandalisée :
-Ce n’est pas un acte à prendre à la légère!
-Na, na, na, pas un acte à prendre à la légère et blablabla ! M’imita-t-il ce qui eut don de m’hérisser les poils, avoue qu’une fois de plus, madame a brassé de l’air pour rien en allant chouiner à sa Môman que le méchant Elysia avait regardé sur sa copie pendant la composition ! Mes fesses et moi sommes comblés par ton sens du détail !
-La prochaine fois tu garderas tes yeux sur ta propre feuille ! M’exclamai-je, en tapant du pieds pour l’intimider.
Cela fonctionna un peu puisqu’il rétracta ses mains dans ses poches tout en continuant à fulminer. Pourquoi fallait-il qu'il soit plus bête à chaque fois ?! Affligée par tant de puérilité, je n’osais pas bouger par peur qu’il ne me fasse un coup dans le dos. Après plusieurs secondes de confrontation où il respira très fort, il finit par mugir :
-Tu sais quoi ?! T'as beau être parfaite Kirsten ! T'es tellement méchante que tu ne trouveras jamais personne qui t'aimeras car Madame fera la difficile et jugera qu’aucun garçon n’est assez bien pour elle !
Bien que profondément blessée, je ne laissais rien paraître et examinai toujours ce comportement comme digne d'un enfant de cinq ans.
-Soit, si c’est réellement ce que tu penses mon pauvre, je ne peux pas t’en empêcher! Sache que je préfère finir seule, qu'enticher d'une truie empotée qui ne connaît absolument rien du protocole et de la monarchie ! Lançai-je avec désinvolture.
Le pic lui fit mal. Bien fait ! J’étais consciente que j’avais signé mon arrêt de mort mais tant pis, l’opportunité m’avait tendu les bras ! Cet affront lancé, mon huluberlu de cousin était prêt à me bondir à nouveau dessus avec sauvagerie mais il n'en eut pas le temps. Un miracle survint et Tatie Anna rentra dans la salle au même instant.
-J'ai entendu des cris, nota-t-elle sévèrement en nous dévisageant chacun d’un œil suspicieux.
-Ce n'est rien Marraine, me sauva Rita, on...On...Répétait une scénette pour la pièce de théâtre donnée aux orphelins ce samedi !
Faisant un clin d’œil à l’autre andouille de Pieter, elle lui donna aussitôt un coup de coude pour qu’il acquiesce, ce que ce chien sans vergogne ne manqua pas de faire. A contrecœur, Elysia et moi rejoignîmes ce mensonge pour ne pas nous prendre une punition collective.
-Je préfère cela...Reprit bientôt notre Marraine.
Puis elle se tourna vers ma jumelle et moi et ajouta :
-Les filles, votre mère vous demande dans la salle de conseil.
Disciplinées, nous ne nous fîmes pas prier et nous donnâmes la main avant de la suivre d'un pas altier. Elle avait toujours eu une allure de brute de décoffrage. Heureusement que Maman la surpassait de toute sa beauté, sa finesse et son intelligence bien qu'elle pouvait aussi se montrer habile lorsqu’elle agissait sérieusement. Je continuais ainsi d’observer ses gestes désarticulés pendant que nous arpentâmes le corridor. Nous nous retrouvâmes bientôt devant la pièce et y entrâmes. Sans que Maman nous le demande nous lui fîmes tout de suite une révérence en guise de bonjour.
-Vous nous avez fait demandé Reine Elsa? Babillèrent ensuite nos voix dans un timbre excellent.
Plus détendues que nous, les deux adultes éclatèrent de rire avant que notre génitrice ne réplique :
-Nous ne sommes pas en public vous pouvez respirer les filles.
-Ce n'est pas très protocolaire, murmurai-je outrée.
Plus facilement malléable que moi, Rita se détendit plus promptement et sautilla vers elle tout en l’interrogeant :
-Qu'y a-t-il dans ce cas Maman ? Pourquoi Tatie Anna et toi vous souriez bêtement ?
Dans une demi-mesure, elles s'écrièrent alors ensemble :
-Il va y avoir un bal la semaine prochaine les Poupettes !
Tout ça pour ça ?! Pensai-je en les dévisageant avec indignité.
-Et c'est donc cet évènement qui vous met dans tous vos émois ?! Questionnai-je à mon tour ne comprenant pas très bien leur engouement.
En fait si. Je le comprenais très bien. Mais il était hors de question qu’elles sachent que j'étais très contente d'apprendre cela en réalité. De façon purement pragmatique, un bal suscitait des intérêts pour le royaume. La rencontre avec un prince pour créer une alliance était indiscutable et c’était cela qui me mettait en joie ! J’allais perpétuer la tradition familiale ! Choisir un beau prince avec qui je ferai un grand mariage et une belle famille. Mais je ne devais rien montrer, rien laisser paraître. C'était uniquement mon devoir de princesse et il fallait que je sois sans failles...Même si un côté fleur bleue similaire à celui que pouvait avoir ma Marraine me rendait vulnérable...
Contre toute attente, ce fut ma douce Rita qui renchérit :
-Sommes-nous obligées d'y participer Maman ? Moi j'ai déjà un amoureux et Tatie et toi vous le savez très bien !
Se regardant toutes les deux sans attendre, elles soupirèrent et ma mère reprit :
-Nous en avons discuté moult fois ma Poupette, Pieter et toi ne pourrez pas vous marier...Vous êtes cousins au premier degré, c’est interdit dans la loi Arendellienne.
-Mais Papa et toi, êtes les souverains ! Vous n’avez qu’à changer cela ! S’énerva-t-elle.
Les yeux de notre mère s’assombrirent et la pièce se refroidit immédiatement tandis qu’elle renchérit d’une voix sèche :
-Ne me fais pas un caprice Rita sinon je me chargerai de te corriger avec mes mains glacées et tu auras tellement d’engelure que tu ne trouveras plus la force de t’assoir durant quelques heures ! Tu es une princesse ! Agis en tant que telle !
Entièrement de son côté, j’affichai enfin un petit sourire narquois alors que la menace n’affecta en aucun cas ma moitié. Renfrognée, elle fit alors une moue qui me donna tout de suite envie de la gifler. De quel droit remettait-elle en cause une décision royale ?! C'était ma sœur et je l'aimais plus que tout puisque j'étais elle et qu'elle était moi, mais il allait vraiment falloir qu'elle apprenne à laisser son côté puérile pour devenir une véritable souveraine ! Voyant à sa tête blême qu’elle plia enfin bien que non encore d'accord avec les dires de notre tante, j'insistai donc auprès d’elle en déclarant :
-Retrouve la raison Rita ! C’est ton devoir ! C’est tout !
Mon ton cassant la fit tout de suite taire et elle serra les poings avant de rétorquer :
-Oui tu as raison Kiki...Pardon.
Une fois encore ma mère fut interloquée par ma prestance et mon savoir-faire à résoudre la situation plus vite qu’elle. Cependant, ne voulant pas perdre la face, elle dit encore dans le plus grand des calmes :
-Nous disions donc, il y aura un bal vendredi prochain en l’honneur des floraisons du printemps. Ce sera l’occasion pour vous de rencontrer des princes et de sympathiser avec eux, mesdemoiselles.
-Et même de tomber amoureuse ! Ajouta Marraine toute fofolle.
Qu’est-ce qu’elle pouvait être niaise quand elle s’excitait ainsi...Mais combien j’étais entièrement d’accord avec elle. J’espérais de tout mon cœur de jeune fille que cela se passerait ainsi... Une belle rencontre avec un prince charmant sous les frondaisons des jardins...Il m’emmènerait danser et ma robe tournerait dans une symbiose parfaite avant qu’il me donne un baiser sur la joue pour sceller notre union...Amusée par la scène, Maman posa bientôt une main sur l’épaule de ma tante tout en essayant de la tempérer :
-Calme-toi Anna...Kirsten et Rita n’ont que dix ans...Si déjà elles deviennent amies avec certains garçons, ce sera parfait, pour l’instant !
Oh non...Comment Maman pouvait-elle tomber à côté ?! C’était elle la souveraine bon sang ! Elle avait su épouser Papa pour créer une alliance et avait réussi à surmonter son côté coincé pour en être profondément amoureuse ! Cela m’embêtait de l’avouer mais j’étais plutôt du côté de ma tante pour son dernier argument. Je n’avais de cesse de me répéter cela depuis la naissance ! Après tout, plus vite je tombais amoureuse d’un très beau parti, plus vite je fonderai la suite royale des grands Aren et Arnved. Maman et Papa m’avaient donné le prénom de la première reine du royaume. Il fallait que je m’en montre digne ! Et puis trouver un prince à dix ans nous laisserait plus de temps pour apprendre à nous connaître et savoir si nous sommes réellement amoureux l’un de l’autre ! Ce n’était pourtant pas compliqué de saisir cela ! Sur le point de la réprimander, je fus subitement interrompue par ma jumelle toujours aussi peu enchantée par la situation qui questionna derechef :
-Maman, Tatie, est-ce que nous pouvons retourner jouer à présent que nous savons cela ?
La moutarde me monta au nez. Comment ça jouer ?! Elle était impossible à ne pas se rappeler des choses ! Qu’est-ce que j’allais faire d’elle ?! Ne laissant pas le soin aux adultes de répondre, je m’interposai avant en la grondant :
-Voyons Rita ! Tu ne connaîtras donc jamais l’emploi du temps ?! Nous avons nos leçons d’arithmétique et de français avec Mademoiselle Larsen dans dix minutes !
Loin d’être affectée, ma petite sœur de quelques minutes me dénicha enfin un sourire espiègle et répliqua :
-Oh mais je n’ai pas besoin de le savoir par cœur ma Kiki puisque tu es là pour me le rappeler !
Elle réussit ainsi à m’amadouer et je confirmais par un signe de tête satisfait tout en la dévisageant avec douceur bien qu’agacée qu’elle me donne ce surnom affectueux et enfantin ailleurs qu’en privé.
-Elsa tu as crée une vraie petite dictatrice...Enfin euh...Je voulais dire diplomate ! Bredouilla alors Marraine qui devint rouge écrevisse.
Je lui décochai tout de suite une œillade noire alors que Maman plaisanta à nouveau en riant jaune :
-Oui ! Anna...Ma Kirsten chérie est beaucoup plus à l’aise avec la couronne que je ne l’eûs été, heureusement qu’elle a tiré d’Hans et non de moi !
Ma tante la consola immédiatement et je ne pus m’empêcher de jalouser un peu leur complicité par rapport à celle que j’avais avec Rita. Nous avions pourtant été ensemble dès le jour de notre création. Pour autant je ne nous trouvais pas aussi soudées. J’aimais la gouverner, la dépasser...C’est ce qu’on attendait de moi en tant qu’aînée... Je n’osai pas m’avouer que j’aurais préféré être aussi débridée qu’elle et les deux autres chimpanzés roux qui nous servaient de cousins. J’avais essayé une fois de me dérider et cela m’avait valu la pire réflexion du monde : Rita meilleure que moi. Il en était hors de question ! C’était moi qui devais la guider, la protéger ! Pas l’inverse ! J’avais dix ans, le poids de la couronne avait été inscrit dans mes veines dès l’instant où j’étais née. Il ne fallait pas que je regrette d’être si froide, si distante, si timide. C’était ce que tout le monde voulait. C’était le dicton de Papy Agnarr ! Il l’avait tant de fois répété à Maman. Elle avait fini par aller à son encontre à cause de son atout : La glace.
Combien de fois nous avait-elle raconté l’histoire de sa séparation avec Tatie à cause d’un malheureux accident ?! Elles avaient été bien sottes toutes les deux et avaient perdu bêtement dix ans de leurs vies à s’attendre l’une et l’autre alors qu’ils auraient juste suffit à ma mère qu’elle se donne un bon coup de pieds dans le derrière pour vaincre sa peur ! Moi à sa place, j’aurais mis les bouchées doubles pour retrouver au plus vite ma sœur, pas pleurer sur mon sort à cause de mon pouvoir. Elle avait la chance d’être unique mais il lui arrivait même encore maintenant de ne pas en saisir le potentiel! J’avais envie de lui faire la leçon dans ses moments-là ! Mais Papa s’en chargeait avec plus de douceur et ils finissaient toujours par un coït.
Un long frisson de dégoût me parcourut l’échine en pensant à ce drôle d’échange. Ne sois pas naïve Kirsten ! Il faut passer par là pour avoir des enfants ! Tu le feras toi aussi pas forcément par devoir bien que selon les romans de la Duchesse de Funningur que j’avais lu en douce cela procurait beaucoup de bonnes choses et pouvait s’avérer romantique ! Oui...Avec mon prince, ça le sera ! Me confortai-je intérieurement. Revenant à l’instant présent, j’embarquai bientôt ma sœur hors de la salle et nous nous retirâmes avec prestance jusqu’à la classe où nous restâmes tout le reste de la matinée.
La semaine se déroula très vite entre nos leçons, nos sorties officielles et nos rares temps où nous étions obligées de jouer ou nous reposer si bien que nous arrivâmes au vendredi du bal. En voyant mes parents débordés, j’avais essayé durant les sept jours d’être sollicitée au maximum pour qu’ils voient que j’étais déjà capable d’avoir main mise sur un royaume. Papa avait été très satisfait de moi et il m’avait emmené faire un tour de voilier sans Rita. Nous avions ainsi peaufiner ensemble mon art de la navigation. Non jalouse, ma sœur passait des heures à parler de géologie avec lui. Sa pierre préférée était le quartz noir qui faisait la réputation des îles du Sud, notre autre patrimoine familial qu’il ne fallait absolument pas dénigrer ! Echinée à la tâche, j’étais donc actuellement en train de vérifier les derniers préparatifs tout en cochant la feuille quand Olina, la cuisinière enrobée m’interpella soudain :
-Mademoiselle Kirsten ? Est-ce que nos préparatifs vous conviennent ?!
Bien évidemment que non ! La mise en place des plats de la cuisine sur le buffet n’était même pas mise ! Tout était encore chateaubranlant à trois heures de la fête ! Comment cela était-il possible par Aren le Grand ?! Ne souhaitant pas faire dans la finesse, je la repris un peu sèchement :
-Vous voulez vraiment connaître la réponse la plus franche ?! Eh bien non ! Cela ne me convint absolument pas ! Qu’attendez-vous donc pour pouvoir installer les pâtisseries sur l’étal ?! Ce n’est pas lorsque l’endroit sera bondé tout à l’heure que vous pourrez passer plus aisément !
Loin d’être offusquée par mon ton pédant, Olina dit joyeusement :
-Eh bien...Pour tout vous avouer, j'attends d'avoir les délices de la boulangerie Blodget avant de disposer tous les desserts qui sont proposés pour bien les unifier.
-Soit...Et du coup, où sont-elles ?! Questionnai-je avec froideur.
Infaillible, elle répondit du tac au tac avec amusement :
-Il semblerait que mademoiselle Bakerdatter ait un petit peu de retard mais rien de bien méchant.
Cela me mit hors de moi et je tapotais tout de suite mes doigts avec mon autre main pour ne pas sortir de mes gonds. Après quelques secondes, je finis par réfuter :
-Oh si c'est très contraignant au contraire ! Chaque minute que nous perdons est du temps précieux pour anticiper autre chose! Il serait préférable à l'avenir que nous prenions la boulangerie des frères Gaufres pour nous fournir ou même celle de Tomally à Harmon plutôt que celle-là qui malgré son emplacement à côté du Klokkegate a systématiquement besoin d’un atermoiement !
Choquée par ma prestance, la cuisinière me détailla bientôt longuement et fronça alors les sourcils avant de rétorquer immédiatement dans un soupir :
-Bien...Je vais me permettre quelque chose que je ne devrais pas...Mais il est vrai qu’en presque quarante-cinq ans de carrière je n’ai jamais vu un tel comportement...Donc tant pis...Si je dois donner ma démission...Ce sera avec plaisir car je n’en peux plus de tous ces simagrées ! Alors voilà ! Je me lance ! Sauf votre respect princesse Kirsten, ce n'est pas vous la cheffe de ce royaume pour l'instant... Le prince Hans et la reine Elsa sont très satisfaits de la Boulangerie Blodget qui est notre point de livraison depuis la génération de votre arrière-deux-fois grand-père Adgar et sa femme Héléna ! Je ne pense pas donc que ce soit très pertinent de changer du tout au tout pour un différend personnel que vous avez à l’égard de Mademoiselle Bakedatter qui est une charmante jeune fille ambitieuse, exigeante et travailleuse tout comme vous ! Maintenant si elle vous est vraiment insupportable, ce n’est envers moi qu’il faut vous montrer désagréable mais bien envers vos parents qui sont les souverains d’Arendelle et donc, ceux sont eux qui sont plus aptes à recevoir vos revendications ! Est-ce que j’ai été assez clair ?!
Déglutissant péniblement, je maintins mon regard avec affront tout en réussissant une fois encore à garder un contrôle de moi-même. Cette peste savait que je n’irai rien leurs rapporter sous peine de me prendre une sévère remontrance de leur part. Ils n’aimaient pas entendre quand je n’étais pas une princesse juste. Je fis donc attention de ne pas paraître froissée et pesai chacun de mes mots avant de rétorquer dignement :
-Bien... Qu'il en soit ainsi, je rajoute cela à la liste des choses que j'aurai à modifier une fois sur le trône.
Opinant du chef avec satisfaction, Olina finit par dire encore :
-C’est pour votre bien que je vous dis ça princesse Kirsten. Vous êtes déjà très mature pour votre âge...Peut-être trop. Ne soyez pas aussi dure envers vos sujets...C’est grâce à nous que vous existez...Si vous montrez que vous nous aimez, nous travaillerons plus unies...C’est exactement le même principe que pour les dignitaires. Quand vous faites des accords avec eux, tout le monde est content...Faîtes de même avec mademoiselle Louise et vous arriverez au moins à trouver un terrain d’entente ! Je suis désolée d’insister mais vous n’avez aucune raison d’être aussi dure envers elle...Quand on sait que c’est grâce à elle que votre cousin est moins ronchon à votre égard en ce moment.
Cela me braqua immédiatement et je clamai médusée :
-Merci Olina ! Je pense que j’en ai assez entendu de votre part ! Par ailleurs le prince Elysia est toujours aussi désagréable avec moi qu’avant !
Je devais lui faire croire mais il est vrai que je m’étais moins bagarrée avec ce couard depuis sa fameuse lettre. Quelqu’un savait que j’avais été niaise ! Que je lui avais écrit un mot mielleux et plein de bons sentiments ! Que je n’étais pas infaillible ! Qui avait parlé de cette brève missive ?! Du calme Kirsten ! Tu n’as rien à te reprocher, tu as voulu être bienveillante envers lui, c’est tout, me confortai-je. Oui...Si je m’étais pris des bleus sur le visage cela avait été dû au comportement de Rita qui m'avait une fois encore déçu. Néanmoins elle avait eu le cran d'avouer que c'était son œuvre. L'humiliation et la colère que j'avais éprouvé pour elle à ce moment-là, m'avait presque fait peur car je ne me serais jamais cru capable d'avoir si peu de sentiments pour elle... Constatant que la régente de la cuisine ne voulait pas en rester là, j'ordonnai à nouveau d'une voix mordante :
-Dites-moi comment vous êtes au courant pour cette lettre !
-Je l’ai su l’autre jour quand la princesse Anna et le prince Kristoff ont autorisé le prince Elysia à aller à la boulangerie pour sa bonne conduite de la semaine, tout heureux, il a dit que c'était grâce à Louise tout ça. Je l'ai rapportée à la demoiselle et flattée elle m'a avoué à demi-mot que c'était elle qui l'avait encouragé à être plus clément envers vous et la princesse Rita car elle a beaucoup d’affection pour vous deux, reprit-elle avec un sourire.
Je savais qu'elle disait la vérité. La truie de boulangère me vouait un culte comme n'importe quelle jeune fille sensée du royaume. Je portais ce fardeau volontiers, heureuse d’être un exemple. Ainsi cette grosse vache de Louise était telle ses semblables...Cela me laissa songeuse jusqu’à ce que la crasseuse boulangère fasse enfin son apparition, toujours aussi négligée telle qu’elle l’était à son habitude.
-Bonjour Olina ! Clama-t-elle d’un timbre vulgaire.
Me raclant la gorge pour signaler ma présence, je me réhaussai du haut de mon presque cinq pieds et la toisai sévèrement du regard jusqu’à ce qu’elle me fixe, confuse.
-Oh princesse Kirsten ! Veuillez me pardonner ! Je ne vous avais pas vu ! S’exclama-t-elle en faisant une révérence très gauche.
Qu’est-ce qu’Elysia pouvait donc bien lui trouver ?! Ses yeux bleus étaient trop rapprochés, ses cheveux une filasse sans noms qu’elle était obligée d’attacher en couronne tressée pour se faire du volume, ses joues trop rebondies, son nez congestionné par des milliers de tâches de rousseurs. Et mes aïeux quel ventre disgracieux ! C’était déjà assez pénible de savoir que dans notre famille il y avait eu des êtres similaires à cette créature-là ! C’était tout bêtement inhumain de nous en affubler d’une autre pour une nouvelle génération qui ternirait la branche de la famille...Heureusement qu’il s’agirait de celle des Bjorgman...
-Je m’excuse pour mon retard, la première fournaise de bonhomme de pain d’épices a pris feu et il a fallu en refaire. La patronne tenait à ce qu’ils soient parfaits car elle sait que les dames de ce château les adore, expliqua-t-elle.
-C’est exact...Pour ma part je trouve ceux d’Olina beaucoup plus moelleux que les vôtres...Mais bon, nul n’est parfait ! Vous ferez plus attention la prochaine fois de toute façon, c’est évident, la raillai-je.
-Oh...Euh...Oui votre Altesse...Je ferai plus atten...Attention à l’avenir...Comme...Comme il vous plaira, bafouilla-t-elle.
Essayant de gagner des points dans mon cœur, elle se prosterna à nouveau face à moi et j’eus l’impression de revoir le « monsieur culbuto » en grandeur nature que je possédais à l’âge de mes cinq ans. Continuant de la juger avec une certaine jalousie, je me surpris à comprendre que la seule raison pour laquelle je lui montrai un intérêt aussi hargneux était parce qu’elle s’intéressait à Elysia...Oui...Elle comme Sofia venaient éclater le quatuor que nos parents avaient instaurés entre nous dès nos plus jeunes âges. Non Kirsten ! Ne sois pas bête ! C’est parce qu’elle est moche, grosse et qu’elle n’a aucune éducation royale ! Me grondai-je. M’en confortant le plus possible, je laissais Olina lui répliquer alors :
-Allez ! Ne perdons pas plus de temps à discuter et allons transporter tout ça sur le buffet de la salle de bal ! Il me semble que le prince Elysia et le prince Kristoff sont revenus de leur tournée, les glaces sont donc pilées et vont pouvoir être transposées autour des aliments pour les tenir au froid !
-Bien madame ! Souffla-t-elle encore.
Elles quittèrent ainsi la salle en ne me faisant même plus attention à moi.
-Pff....Comme si la glace régénérative de Maman ne suffisait pas... Maugréai-je, hum...Qu’importe ! Il est temps d’aller me préparer pour le prince de mes rêves !
Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant dans la chambre de découvrir un capharnaüm digne des jumeaux. Des vêtements étaient étalés un peu partout sur le sol et Rita sautait comme une folle, faisant tourner Gerda en bourrique. Pour quelqu’un qui ne voulait pas de ce bal...Pensai-je en la dévisageant toutefois avec une impatience similaire à l’idée de trouver un charmant jeune homme.
-Peut-on savoir ce qui met ma moitié de si bonne humeur ?! Demandai-je alors qu’elle se calma à ma simple présence.
-Oh Kiki ! Papa, Maman, Tonton et Tatie m’ont permis d’avoir la danse d’ouverture avec Pieter alors qu’ils ne voulaient pas au départ ! Mais comme mon aquarelle était superbe et qu’un dignitaire a voulu me l’acheter tout à l’heure pour l’offrir à sa fille en cadeau de mariage, ils ont accepté! S’écria-t-elle, ravie.
Elle se laissa enfin se faire coiffer par la servante et chanta à nouveau :
-Je vais pouvoir danser avec Pieter, je vais pouvoir danser avec Pieter...
-S’il te plaît Rita ! Tu me casses les oreilles! Si tu pouvais dépenser autant de ton énergie en choisissant un vrai parti !
Elle éclata aussitôt de rire et renchérit :
-Oui tu as raison...Pardon...
Puis elle se tourna vers Gerda et ajouta :
-Faites-moi une queue de cheval basse et nouez-la avec le gros ruban bleu nuit en velours s’il vous plaît...Cela fera un joli rappel des taffetas sur ma robe et mon cousin aime cette tenue !
-Comme vous voulez princesse Rita, répliqua l’intendante.
Avec dextérité, elle s’appliqua alors à la tâche tout en me disant aussitôt :
-Votre tenue or et rouge est sur le lit mademoiselle Kirsten, je vous laisse l’enfiler et je me chargerai ensuite de votre chignon tressé.
-Bien Gerda, répliquai-je succinctement.
Plus colorées que d’habitude, ces vêtements stratégiques seraient importants pour qu’on se rappelle de nous. Les perles rouge qui sillonnaient ma robe, brilleraient à la lueur des chandelles, m’enrôlant d’une lumière divine pour que tous les yeux soient braqués sur moi...Y compris ceux du futur homme que j’aimerais. La tenue à présent mise, je n’attendis pas l’approbation de la domestique et rassemblai mes cheveux en deux épaisses tresses maculées de fils rouge avant de les faire se rejoindre pour former une boule nattée qui trouva sa place sur le bas de mon crâne. J’eus à peine le temps d’accrocher le tout que nous entendîmes des coups à la porte.
Papa passa bientôt la tête par l’entrebâillement et poussa un sifflement admiratif en nous apercevant.
-Whouaaa ! Mais quelles belles demoiselles nous avons là ! Clama-t-il alors que nous oubliâmes nos postures de princesses pour nous ruer dans ses bras.
Il nous réceptionna très vite chacune par un côté et nous embrassa les joues avant d’ajouter :
-C’est que je vais être vraiment jaloux des princes qui vont vous faire danser ce soir mes Poupettes !
Nous redéposant très vite au sol, il nous contempla encore avant de rétorquer :
-C’est fou ce que vous grandissez vite...Bientôt...Sans que je ne m’en aperçoive vous serez aussi grande qu’Helga.
Cela me fit grimacer. Je n’aimais pas la comparaison avec notre grande sœur qui sortait d’on ne sait où. Plus les années passaient moins je la considérais comme l’une des nôtres quand bien même elle m’avait mis Marraine de Frantz. Nos parents avaient beau nous l’avoir expliqué lorsque nous étions enfants, pour moi Tatie avait fauté avec Papa pour l’avoir et avait trahi Oncle Kristoff...Impossible ! Elle a trois ans de plus que Marraine ! Me rappelai-je. Mais alors...Si ça se trouve c’était une espionne qui convoitait notre trône depuis des années ?! Mère nous avait elle-même avoué un soir que nous avions également trois frères et deux sœurs issus d’un ancien mariage avec Tonton Kristoff mais qu’ils étaient morts depuis longtemps. Sceptique, je n’y avais pas cru non plus...A vrai dire toutes ces histoires de multiverses me donnaient la migraine ! Pour moi, Rita me suffisait amplement !
-Est-il l’heure Papa ? Demandai-je en rabattant impeccablement ma robe.
-Oui d’ici quelques minutes ! Répondit-il, êtes-vous prêtes ?
Ma jumelle hocha fermement la tête alors que j’offris un signe plus posé.
-Parfait ! S’exclama-t-il, dans ce cas, je voulais vous remettre un petit cadeau pour vous donner du courage, Maman et moi nous sommes dits que cela vous ferez plaisir.
Il sortit sans attendre deux camées un peu spéciaux de sa poche. Les observant de plus près, je compris qu’il s’agissait d’une ancre marine taillée dans de la pierre noire emmêlée à un crocus d’Arendelle en permafrost.
-Oh Papa ! Ils sont magnifiques ! S’extasia tout de suite ma soeur.
J’approuvais plus silencieusement en récupérant le mien et le mis discrètement pendant que notre père se chargea d’aider Rita.
-Voilà...Vous êtes fins prêtes ! Reprit-il en nous dévisageant encore avec amour.
Puis il nous tendit ses coudes et nous nous accrochâmes chacune à l’un d’eux. Il était temps ! J’allais enfin avoir mon heure de gloire ! Trouver mon prince et faire en sorte que mes parents soient fiers de moi! Marchant avec beaucoup de prestance le long du corridor, nous n’oscillâmes pas la tête en arrivant enfin dans la grande salle de bal où Kay nous attendait à la porte pour nous annoncer. Jetant rapidement un coup d’œil dans la pièce immense et lumineuse, je constatais que Maman faisait patienter tout le monde en confectionnant des sculptures de glace sous les applaudissements des curieux. Elle s’arrêta bien vite quand Marraine Anna lui fit signe que nous étions là.
-Ses Majestés les princesses Kirsten et Rita d’Arendelle, son Altesse le prince Hans d’Arendelle ! Annonça alors le majordome.
Ni une, ni deux ! Tous les regards se braquèrent sur nous. Plus intimidée que je ne l’aurais voulu, je demeurais néanmoins droite pendant que Rita fit un petit coucou de la main...Scandalisée par son geste qui était tout sauf convenable, je me promis de la réprimander une fois dans notre chambre. Pour l’heure, nous avançâmes d’un pas rythmé jusqu’au centre de la foule. Les dignitaires n’avaient d’yeux que pour ma tenue, mon allure, ma grâce ! Le cœur remplie d’orgueil, je menais cette mission à bien en espérant avoir déjà des prétendants qui scrutaient avidement ma personne. Mes yeux fixaient l’horizon avec comme seul objectif de rejoindre le premier prince qui se présenterait face à moi. Tout allait donc pour le mieux quand je me sentis soudain partir. Mon pied venait de glisser sur une plaque de gel, non récupérée par Maman. J’eus le réflexe de me rattraper que trop tard et me retrouvai bientôt sur le dos, le jupon et les froufrous complètement relevées. Je la maudis immédiatement : Meurs Kirsten ! Meurs ou relève-toi tout de suite mais fais quelque chose par pitié ! Me grondai-je alors que les gens accouraient déjà pour m’aider.
Bravant mon envie de pleurer, je m’agrippai bientôt aux doigts de Grand-mère Iduna qui s’était déplacée pour l’occasion. Elle me fit aussitôt un signe de tête pour me donner du courage et je me relevai avec un sourire franc à l'égard des autres tout en remettant ma robe comme il se doit. A mon grand soulagement personne n'avait réagi mais les gens avaient fait pire que ça... Ils s'étaient détournés de ma prestation. Chacun était reparti à ses occupations et cela ne s'arrangea pas quand Marraine Anna croyant bien faire, fit soudain diversion en déclarant :
-Chers invités ! Le buffet est servi !
Maman lui lança aussitôt un sourire chaleureux de remerciements alors que je peinais à ne pas devenir rouge pivoine. Ces deux pestes venaient de me voler l'entrée de mon premier bal aux enjeux plus qu'importants. Pendant une seconde je songeai à fuir mais je n'étais pas une froussarde comme la grande reine des neiges ! Oh que non ! C'était ainsi ! Ce ne serait pas aujourd'hui que je brillerai de mille feux mais si c'était mon cas, ça devait aussi être celui de ma jumelle ! M’agrippant avec fermeté aux doigts de ma sœur, je fus saisie de stupeur en remarquant qu'elle forçait pour rester sur place.
-Viens Rita, nous allons nous choisir à manger et nous mettre dans un coin, chuchotai-je.
-Non, Kiki ! J'ai ma danse avec Pieter qui m'attend ! Désolée, répliqua-t-elle.
-Tu vas donc m'abandonner ?! Questionnai-je réellement choquée quelle préfère rejoindre notre cousin plutôt que rester avec moi.
Je scrutai son regard. Elle n’avait aucun scrupule.
-Je t’en prie, ne me fais pas une scène ! Je fais juste une ou deux valses et je te rejoins après dans les jardins ! Tu n’as qu’à aller t’installer sur notre banc en m’attendant ! Insista-t-elle avec persuasion.
Blessée au plus haut point par sa décision, je ne la retins donc pas et échappai ainsi à la vigilance de la foule en allant me chercher une rapide assiette au buffet. Je me faufilai ensuite jusque sous la roseraie et mis ma nourriture de côté en ayant déjà les yeux embués de contrariété.
-Ce n’était pas comme ça que ça devait se passer...Pourquoi a-t-il fallu que cela se passe ainsi ?! Maugréai-je tout en donnant un coup de pieds dans le tas d’herbes.
Fulminant encore comme pas possible pendant de longues secondes, je ne fis pas attention tout de suite aux bruits d’une conversation qui se profilaient non loin de moi. Intriguée plus que de raison car je n’avais rien d’autre à faire, je me levai doucement et me cachai pour voir ce qui se passait. Mon sang se glaça immédiatement et un mélange de dégoût et de jalousie m’envahit en apercevant Elysia qui se retenait de rire, enlacé sa truie de boulangère.
-Tu as vu comment cette pimbêche s’est ramassée ! C’était phénoménal ! Ça m’a égayé ma soirée ! Ça et ta présence ma Louise ! Nota-t-il bientôt hilare alors que j’eus envie de l’étriper.
-C’est méchant de se moquer ! La princesse Kirsten aurait pu se blesser ! Le gronda-t-elle, sévèrement.
-Oh allez ! Arrête de te mentir à toi-même ! Je suis certain que même toi, ça t’as fait rire ! Avoue ! On est juste entre nous et je n’irai pas le répéter à cette Bécasse ! Insista-t-il en lui faisant les yeux doux.
A ma grande horreur, cette pervenche se mordilla rapidement la lèvre avant d’hausser les épaules. Puis elle finit par dire :
-Oui, bon, un petit peu...Disons que c’est plus la chute qui est amusante que la personne qui l’a produit...Mais pour elle j’ai surtout ressenti de la pitié... On sent qu’elle n’est pas heureuse...Je le vois à la façon dont elle me parle et me regarde comme si j’étais une bête de foire... Je la dégoûte au plus haut point.
Alertes, les yeux d’Elysia foudroyèrent le vide du regard et je me cachais avec plus de précaution alors qu’il s’écria encore, énervé :
-Quoi ?! Kirsten t’a manqué de respect ?!
-Pas plus qu’avec n’importe qui d’autres, répondit-elle avec indifférence, à vrai dire, je me moque de ce qu’elle pense de moi...C’est surtout pour elle que c’est le plus dramatique...C’est une princesse magnifique avec une fortune considérable mais en s’étant enfermée dans ce rôle de gouvernante despotique elle en devient antipathique et ne plaît à personne au royaume...
-Pourtant tu as dit l’autre jour que c’était ce qu’on attendait d’elle, objecta Elysia toujours avec dureté.
-Oui, c’est vrai, mais on veut aussi qu’elle mène ce royaume en paix pas qu’elle créait une frontière affranchissable entre ses sujets et elle où on ne se sentirait pas considéré, admit-elle, c’est maintenant qu’il faut qu’elle change sa façon de faire...Et je pense que la meilleure personne qui sera capable de l’aider, c’est vous, votre Altesse !
Mon cœur se resserra. Est-ce vraiment ce qu’ils pensaient tous de moi ?! La remarque me fendit l’âme mais j’en pris bizarrement notes...Il n’y avait rien de compliqué...Il fallait que je prenne du recul sur ma façon d’agir...Que je me remette en question...Ce que j’étais incapable de faire puisque j’étais parfaite.
-Quoi ?! Moi aider Kirsten ?! Pourquoi ?! S’indigna-t-il.
Les questions enchaînées firent rire Louise qui répondit du tac au tac :
-Eh bien vous ne craignez pas de macher vos mots...Et puis cela revalorisera votre posture de prince qui est trop souvent mis en arrière-plan au profit des jumelles...Bon sang ! Vous êtes autant de sang royal qu’elles ! Vous pouvez aussi leur apprendre des choses, donc serrez-vous les coudes tous les quatre au lieu de vous disputer en permanence !
Frustrée par ses paroles, pleines de sagesse, je demeurais quelques instants les yeux dans le vague et finis par me rendre compte qu’ils étaient tous les deux partis.
-Mince Rita doit m’attendre ! Me rappelai-je soudain.
Ne me mettant même pas à la recherche d’un éventuel parti ce soir à cause de ma chute honteuse, je retournai très vite à mon banc et découvris avec amertume qu’elle ne m’avait pas rejoint. Prête à pleurer, j’étais prête à trouver Maman pour lui dire que je souhaitais prendre congé quand je remarquais enfin que quelqu’un venait vers moi...Et cela m’enchanta...
Un garçon blond polaire, habillé et coiffé comme Papa qui devait avoir cinq ans de plus que moi s’approcha dans ma direction, avec une assiette de krumkake dans les mains...Et un bouquet de crocus. Il me fixa alors de ses deux yeux gris perçants et j’essayai de me rappeler où je l’avais déjà vu.
-Ah ! Princesse Kirsten vous voilà ! Je...Je venais aux nouvelles...Vous avez fait une telle chute...Que je pensais que vous vous étiez faite mal comme plus personne ne vous a aperçu dans la grande salle de bal ! Comprenez ! J’ai pensé au pire ! Déclara-t-il d’un timbre doux.
Un garçon qui me cherchait ?! Mon cœur s’emballa d’allégresse. Mes objectifs de cette soirée pouvaient reprendre leurs cours finalement. Ne lui répondant pas tout de suite, je commençais par le détailler minutieusement et souris totalement charmée. Bien que sa tête ne me revenait toujours pas, j’aurais été sotte de ne pas admettre qu’il était beau garçon. Voyant que j’étais longue à parler, il me tendit bientôt le bouquet de crocus et s’écria :
-C’est pour vous...Je me suis dit que cela vous ferez plaisir !
Mes joues s’embrasèrent malgré moi et j’humais les fleurs avant d’enfin déclarer :
-C’est très gentil à vous mon ami de vous être inquiété pour moi mais comme vous pouvez le constater, il y a eu plus de peur que de mal !
-Oh me voilà rassuré, avoua-t-il alors que je rougis encore contre mon gré.
Puis il me tendit l’assiette de krumkake et continua :
-Je m’étais dit qu’un petit encas vous remonterez le moral ! Vous savez, je compatis ! J’étais moi-même si nerveux et dissipé lors de mon premier bal que j’étais également tombé devant toute la foule.
Alors c’est vraiment ce qu’il pensait ?! Que j’étais maladroite ?!
-Hum...Eh bien ce n’est pas mon cas...Il est vrai que même si j’étais un peu stressé, la faute revient à ma mère, la reine Elsa et à son pouvoir de glace, maugréai-je agacé.
-Ah je me disais bien aussi que cela ne pouvait pas être votre œuvre ! Vous avez une telle allure, chic et naturelle ! Clama-t-il avec sincérité.
Mon bas-ventre se contracta aussitôt de bonheur. Je plaisais réellement à un garçon ! Et pas un laideron en plus !
-Merci du compliment...Je suis heureuse de constater qu’il y a au moins une personne qui voit tous les efforts que je mets en place pour être une parfaite souveraine, déclarai-je en croquant méticuleusement dans mon morceau de crêpe roulée.
Continuant de détailler cet adolescent avec attention et intérêt, je fus ravie lorsqu’il déclara encore :
-Je m’appelle Aslak...Aslak du royaume du Vesterland...Nous sommes voisins !
Mais oui ! C’était donc ça ! Je l’avais déjà entraperçu quelquefois lorsque Maman et Papa faisaient affaires avec Mari et Jonas qui n’étaient autre que sa mère et son grand-père.
-Enchantée Aslak ! M’écriai-je en lui tendant ma main.
Galant, il déposa bientôt un baiser sur ma paume qui me réchauffa à nouveau. Satisfaite, je songeais que la soirée pouvait peut-être tourner à mon avantage finalement. Loin d’être bête, ce garçon devait aussi connaître les enjeux politiques de cet évènement. Ne voulant pas le laisser filer, je déclarai alors :
-Puisque je n’ai rien de cassé, auriez-vous l’obligeance de m’accorder une danse ?
-J’allais de ce pas vous le proposer Kirsten ! S’enthousiasma-t-il en me prenant déjà mes doigts.
Il me ramena ainsi jusqu’à la grande salle de bal dans un geste noble et courtois et nous nous permîmes plusieurs valses qui me comblèrent de bonheur.
-Vous êtes bon danseur ! Constatai-je à bout de souffle de longues minutes plus tard.
Prévenant, il me tendit un gobelet d’eau avant de reprendre :
-Et vous si gracieuse et légère ! J’aurais pu vous porter à bout de bras pendant des heures !
Vite ! Je devais cacher mes émotions ! Utilisant mon éventail comme outil de discrétion, je le plaquais devant mon nez ce qu’il ne manqua pas de voir. Gêné, il demanda alors :
-Voudriez-vous venir jouer avec moi au cerf-volant dehors à présent ?! Il reste encore une heure avant le coucher du soleil...Nous pourrions faire des courses !
Un jeu de plein air pour nous éloigner et créer une atmosphère d’intimité tout en passant pour des êtres innocents ?! Cela me convenait amplement ! Continuant d’oublier ma sœur jumelle qui n’avait pas dédié revenir me voir, je me ragaillardis de la situation et passai par ma propre salle de jeux pour récupérer l’un de nos scarabellaphus ! Arrivés près du chemin qui menait au saule-pleureur, Aslak traça une grande ligne droite avec son pieds et répliqua :
-On fait la course ?! Le premier qui arrive à l’arbre à gagner, qu’en dites-vous ?!
-C’est parfait ! Préparez-vous à perdre mon cher ! Clamai-je, joueuse.
Mon air de défi lui plut et nous nous plaçâmes tous les deux sur la ligne de départ alors qu’il s’écria encore :
-A vos marques ! Prêts ! Partez !
Un peu déçue qu’il ne me fasse pas de politesse, je demeurais néanmoins confiante ayant toujours été bonne à la course et la marche ! Bien que cela ne fut pas aisé de courir avec ma lourde robe et mes talons, je trouvais la juste mesure et le rattrapai en petite foulées avant de mieux le dépasser sur la ligne d’arrivée.
-Gagné ! M’exclamai-je en riant de façon un peu déplacée pour mon statut.
-Je l’avoue ! Vous avez été très douée ! Commenta-t-il non affecté, bien...Je souhaite prendre ma revanche si ce n’est pas trop vous demander !
-Je n’attendais que ça ! Clamai-je à mon tour alors que nous nous tournâmes pour faire le chemin en sens inverse.
Une nouvelle fois, mon galant eut la technique de partir trop vite ce qui me laissa l’opportunité de le rattraper. Malheureusement, je ne réussis pas à le dépasser cette fois-ci car ma chaussure se bloqua dans les graviers du sentier. Manquant de tomber pour la deuxième fois de la soirée, je me rattrapais de justesse à sa personne.
-Vous allez bien ? S’inquiéta-t-il.
Je hochai la tête, confuse et honteuse...Lui en voulant même d’avoir choisi ce jeu-là avant que ce sentiment soit remplacé par une stimulation évidente d’euphorie d’être ainsi poitrine contre son torse. Il sembla s’en apercevoir puisqu’il répliqua quelques secondes plus tard avec embarras :
-Bon...Eh bien...Et si nous allions plutôt marcher vers le kiosque qui abrite les statues commémoratives de mes aïeules? Qu’en dites-vous ? Ainsi personne ne sera blessé !
N’avait-il pas peur que quelqu’un finisse par colporter des rumeurs car nous serions bien loin de la foule ?! Visiblement non...Et puis ce serait un très beau lieu pour pouvoir lui délivrer le baiser brûlant !
-Avec plaisir ! Clamai-je uniquement à haute voix.
Les mains d’Aslak s’emparèrent à nouveau des miennes et nous nous perdîmes aussitôt dans les dédales des jardins du château, amusés par les lanternes qui éclairaient faiblement nos pas comme des feux-follets. Cela rendait l’atmosphère de plus en plus ensorcelante. La clairière sentait bon le parfum de bruyère ce qui me détendit.
Déjà prête à lui tendre mes lèvres, quelle ne fut pas ma déception quand il me délaissa pour se rendre à la statue représentant Inger et Sissel, s’agenouillant avant de déposer une pièce de monnaie de son propre royaume. Un peu vexée, je me rabougris immédiatement et m’exclamai :
-Je peux vous laisser vous recueillir en paix et repartir vers le château si vous le désirez !
Sentant qu’il m’avait froissé, il se releva rapidement et renchérit :
-Non Kirsten ! Attendez ! J’avais promis à ma mère de le faire...Et à vrai dire...Si je vous ai éloigné...C’est euh...C’est parce que j’avais un autre petit cadeau pour vous !
Je retrouvais immédiatement des couleurs. Ça y est ?! Cela allait être pour maintenant ?! Attendant avec impatience qu’il dévoile la bague en guise de gage pour nos futures fiançailles qui ne se feraient sans doute pas avant cinq ans, j’essayais de ne pas paraître trop impatiente et fus assez déçue lorsqu’il sortit...Un livre de sa besace.
-Qu’est-ce donc ?! Demandai-je, plus irritée que je ne l’aurais voulu.
-Un essai scientifique sur les animaux que nous retrouvons dans notre domaine...Je m’étais dit que cela vous ferait plaisir de les connaître ! Répondit-il tout fier.
Prête à lui envoyer l’ouvrage dans la figure, je pris une grande aspiration et l’interrogeai à mon tour, le cœur grandement ulcéré :
-A quel jeu jouez-vous Aslak ?!
-Quoi ?! S’écria-t-il, paralysé par mon ton.
-Vous avez très bien compris où je voulais en venir ! Vous m’avez fait venir dans ses jardins ! A l’abris des regards...J’ai beau n’avoir que dix, pardon presque onze ans ! Il en est de ma réputation, alors par tous les saints, à quoi jouez-vous ?! Répétai-je.
Pétrifié par mon caractère, il n’osa rien dire et j’explosai encore très humiliée :
-Bon...Il faut vraiment tout faire soi-même!
Vainquant ma timidité, je pris mon courage à deux mains et lui déposai rapidement mes lèvres sur sa joue, puis je repris d’une voix plus détendue :
-Voilà...Nous sommes à présent fiancés...Vous voyez ! Ce n’était pas si compliqué ! Rentrons à présent au château pour faire part de cette information à nos parents respectifs !
De nouveau de bonne humeur, j’étais prête à m’élancer avec grâce vers la salle de bal quand je m’aperçus qu’Aslak ne bougeait pas. Son visage était de plus en plus blanc et il se mit bientôt à bégayer :
-Je...Je suis désolé, princesse Kirsten...Je...Je ne voulais pas vous faire de faux espoirs...
-Me faire de faux espoirs ?! Réitérai-je alors qu’un frisson glacial me parcourut le dos.
-Eh bien oui...Je...Je ne peux pas être votre fiancé...Ni votre époux, pour la simple et bonne raison que je suis déjà lié à une autre femme et ce depuis mes cinq ans, reprit-il désolé.
Non...C’était impossible...Il ne pouvait pas avoir dit tous ces mots dans le bon ordre. Je...J’avais trouvé un bon parti...Une personne qui avait réussi à aviver une flamme dans mon cœur si protocolaire...Et il fallait que ce seul homme soit déjà promis à une autre ! Mes veines éclatèrent en lambeaux. Tu ne dois pas te laisser abattre Kirsten...Cela a été une première expérience...Il faudra commencer par demander cela la prochaine fois, tu auras pleins d’autres bals, me confortai-je bien que sentant mes membres se disloquaient de toute part.
Peinant à raisonner, je finis tout de même par reprendre :
-Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt prince Aslak ?
-Eh bien...Je pensais que vous étiez au courant puisque ma mère l’avait dit à la vôtre... Ma fiancée e se nomme Emma...Emma d’Askersund...Et comme c’est une branche à vous par votre arrière-deux-fois-grand-mère...Je...croyais sincèrement que vous le saviez...Je suis navré, murmura-t-il toujours aussi blanc, êtes-vous fâchée ?
Pourquoi avait-il été si prévenant ?! Pourquoi était-il venu me chercher ?! Essayant de ne pas montrer à quel point cela me brisait, je fournis un effort surhumain pour hausser les épaules et répliquai :
-Non...Bien évidemment que non...C’est moi qui ai été assez sotte de m’emballer...Vous avez été tout ce qu’il y a de plus courtois et je n’y ai vu que le profit...Vous pardonnez-moi !
Rassuré, Aslak déclara encore :
-Nous devrions rentrer vous ne pensez pas ?! Il commence à faire un peu frisquet, non ?!
Ayant besoin de prendre l’air, je renchéris aussitôt :
-Partez devant, je vous rejoins...Je souhaite être seule si cela ne vous dérange pas ?
-Aucunement, murmura-il.
Il me fit un dernier baise-main avant que je le laisse m’échapper à jamais. J’attendis qu’il ne soit plus qu’un petit point à l’horizon pour m’agenouiller et pleurai. Puis je poussai un cri de mécontentement avant de me raccrocher avec espoir à la seule personne capable de me prodiguer des conseils.
-Mamie Dudu ! Il faut que je trouve Mamie Dudu ! Soufflai-je, à nouveau prête à pleurer.
Ne prenant pas la peine de m’essuyer mes yeux rougis, je retournai bientôt sur mes pas et commençais par explorer la salle de bal. Par chance, je trouvais tout de suite ma grand-mère qui était en train de boire un verre de camomille. Son air serein changea vite et elle prit peur en voyant mes traces de larmes.
-Kirsten...Ma chérie, tout va bien ?
-Non...Mamie...Répondis-je.
Incapable d’en dire plus, je me jetai contre ses jupes et sanglotai encore comme une pauvre âme éplorée pendant de longues secondes. Comprenant ma pudeur, mon aïeule m’emmena loin de la pièce et s’agenouilla à ma hauteur en reprenant :
-Tu as eu une peine de cœur, n’est-ce pas?
-Ou...Oui, hoquetai-je.
Retrouvant subitement le sourire, elle me prit alors fermement la main et déclara :
-Viens avec moi...Je sais qui va pouvoir t’aider !
Sans attendre, elle m’amena jusqu’à l’étable imprégnée de crottins et je luttais contre un haut le cœur, préférant me bouchais le nez. Intriguée, j’aperçus enfin...Madame Nordlys...Sérieusement ?! C’était cette vieille historienne qui passait son temps à surprendre les gens en plein ébats qui allait venir à ma rescousse pour assouvir mon désir de ne plus penser à Aslak ?! C’était somme toute assez cohérent.
Passant outre les appellations passionnelles de Tatie Anna à l’égard de Tonton Kristoff, Mamie Dudu alla tout de suite lui tapoter l’épaule alors que je restai en retrait.
-Grande Marraine...Je...J’ai besoin de toi, chuchota-t-elle avec conviction.
-Ah non ! J’ai pas le temps Iduna ! Ta fille a bientôt fini alors si...
-...Ce n’est pas pour moi ! La coupa-t-elle assez fort.
Elle me fit aussitôt signe d’approcher et je déglutis péniblement avant de braver la petite dame nonagénaire qui me dévisagea soudain avec des yeux amusés. Complètement désintéressée du couple par ma simple présence, elle nous regarda tour à tour avec mon aïeule et conclut avec un sourire malicieux :
-Décidément les sœurs jumelles d’Arendelle me font honneur ce soir...Mes coups du siècle... Bien...Y a du boulot jeune fille, j’espère que tu as de quoi noter le débrief...Cela risque de durer plusieurs heures !
ANCIENNE TIMELINE...
-Heureusement que tu as dit à tout le monde que tu fournirais des efforts ! Elysia ! Tu es vraiment un être insupportable ! Beuglai-je alors que je voyais au regard de ce buffle qu’il se retenait de me sauter dessus.
Ayant toujours mon bleu au front à cause de sa ruade d’il y a trois jours, je n’étais pas prête pour un nouveau coup qui laisserait des traces sur ma pauvre peau. Fumant par le nez, ce couard rétorqua bientôt :
-Mais je ne puis que te retourner le compliment la Bécasse ! Moi au moins j’essaye de m’appliquer à m’améliorer avec tout le monde, alors que toi, soyons clairs, tu ne lèves même pas le petit doigt pour changer de comportement !
-Allez Elysia ! Laisse-tomber ! Vous n’allez pas vous disputer pour une sottise pareille tout de même ! Rétorqua cet imbécile de Pieter qui essaya de faire redescendre la tension.
Je m’offusquai immédiatement et répétai, scandalisée :
-Ce n’est pas un acte à prendre à la légère!
-Na, na, na, pas un acte à prendre à la légère et blablabla ! M’imita-t-il ce qui eut don de m’hérisser les poils, avoue qu’une fois de plus, madame a brassé de l’air pour rien en allant chouiner à sa Môman que le méchant Elysia avait regardé sur sa copie pendant la composition ! Mes fesses et moi sommes comblés par ton sens du détail !
-La prochaine fois tu garderas tes yeux sur ta propre feuille ! M’exclamai-je, en tapant du pieds pour l’intimider.
Cela fonctionna un peu puisqu’il rétracta ses mains dans ses poches tout en continuant à fulminer. Pourquoi fallait-il qu'il soit plus bête à chaque fois ?! Affligée par tant de puérilité, je n’osais pas bouger par peur qu’il ne me fasse un coup dans le dos. Après plusieurs secondes de confrontation où il respira très fort, il finit par mugir :
-Tu sais quoi ?! T'as beau être parfaite Kirsten ! T'es tellement méchante que tu ne trouveras jamais personne qui t'aimeras car Madame fera la difficile et jugera qu’aucun garçon n’est assez bien pour elle !
Bien que profondément blessée, je ne laissais rien paraître et examinai toujours ce comportement comme digne d'un enfant de cinq ans.
-Soit, si c’est réellement ce que tu penses mon pauvre, je ne peux pas t’en empêcher! Sache que je préfère finir seule, qu'enticher d'une truie empotée qui ne connaît absolument rien du protocole et de la monarchie ! Lançai-je avec désinvolture.
Le pic lui fit mal. Bien fait ! J’étais consciente que j’avais signé mon arrêt de mort mais tant pis, l’opportunité m’avait tendu les bras ! Cet affront lancé, mon huluberlu de cousin était prêt à me bondir à nouveau dessus avec sauvagerie mais il n'en eut pas le temps. Un miracle survint et Tatie Anna rentra dans la salle au même instant.
-J'ai entendu des cris, nota-t-elle sévèrement en nous dévisageant chacun d’un œil suspicieux.
-Ce n'est rien Marraine, me sauva Rita, on...On...Répétait une scénette pour la pièce de théâtre donnée aux orphelins ce samedi !
Faisant un clin d’œil à l’autre andouille de Pieter, elle lui donna aussitôt un coup de coude pour qu’il acquiesce, ce que ce chien sans vergogne ne manqua pas de faire. A contrecœur, Elysia et moi rejoignîmes ce mensonge pour ne pas nous prendre une punition collective.
-Je préfère cela...Reprit bientôt notre Marraine.
Puis elle se tourna vers ma jumelle et moi et ajouta :
-Les filles, votre mère vous demande dans la salle de conseil.
Disciplinées, nous ne nous fîmes pas prier et nous donnâmes la main avant de la suivre d'un pas altier. Elle avait toujours eu une allure de brute de décoffrage. Heureusement que Maman la surpassait de toute sa beauté, sa finesse et son intelligence bien qu'elle pouvait aussi se montrer habile lorsqu’elle agissait sérieusement. Je continuais ainsi d’observer ses gestes désarticulés pendant que nous arpentâmes le corridor. Nous nous retrouvâmes bientôt devant la pièce et y entrâmes. Sans que Maman nous le demande nous lui fîmes tout de suite une révérence en guise de bonjour.
-Vous nous avez fait demandé Reine Elsa? Babillèrent ensuite nos voix dans un timbre excellent.
Plus détendues que nous, les deux adultes éclatèrent de rire avant que notre génitrice ne réplique :
-Nous ne sommes pas en public vous pouvez respirer les filles.
-Ce n'est pas très protocolaire, murmurai-je outrée.
Plus facilement malléable que moi, Rita se détendit plus promptement et sautilla vers elle tout en l’interrogeant :
-Qu'y a-t-il dans ce cas Maman ? Pourquoi Tatie Anna et toi vous souriez bêtement ?
Dans une demi-mesure, elles s'écrièrent alors ensemble :
-Il va y avoir un bal la semaine prochaine les Poupettes !
Tout ça pour ça ?! Pensai-je en les dévisageant avec indignité.
-Et c'est donc cet évènement qui vous met dans tous vos émois ?! Questionnai-je à mon tour ne comprenant pas très bien leur engouement.
En fait si. Je le comprenais très bien. Mais il était hors de question qu’elles sachent que j'étais très contente d'apprendre cela en réalité. De façon purement pragmatique, un bal suscitait des intérêts pour le royaume. La rencontre avec un prince pour créer une alliance était indiscutable et c’était cela qui me mettait en joie ! J’allais perpétuer la tradition familiale ! Choisir un beau prince avec qui je ferai un grand mariage et une belle famille. Mais je ne devais rien montrer, rien laisser paraître. C'était uniquement mon devoir de princesse et il fallait que je sois sans failles...Même si un côté fleur bleue similaire à celui que pouvait avoir ma Marraine me rendait vulnérable...
Contre toute attente, ce fut ma douce Rita qui renchérit :
-Sommes-nous obligées d'y participer Maman ? Moi j'ai déjà un amoureux et Tatie et toi vous le savez très bien !
Se regardant toutes les deux sans attendre, elles soupirèrent et ma mère reprit :
-Nous en avons discuté moult fois ma Poupette, Pieter et toi ne pourrez pas vous marier...Vous êtes cousins au premier degré, c’est interdit dans la loi Arendellienne.
-Mais Papa et toi, êtes les souverains ! Vous n’avez qu’à changer cela ! S’énerva-t-elle.
Les yeux de notre mère s’assombrirent et la pièce se refroidit immédiatement tandis qu’elle renchérit d’une voix sèche :
-Ne me fais pas un caprice Rita sinon je me chargerai de te corriger avec mes mains glacées et tu auras tellement d’engelure que tu ne trouveras plus la force de t’assoir durant quelques heures ! Tu es une princesse ! Agis en tant que telle !
Entièrement de son côté, j’affichai enfin un petit sourire narquois alors que la menace n’affecta en aucun cas ma moitié. Renfrognée, elle fit alors une moue qui me donna tout de suite envie de la gifler. De quel droit remettait-elle en cause une décision royale ?! C'était ma sœur et je l'aimais plus que tout puisque j'étais elle et qu'elle était moi, mais il allait vraiment falloir qu'elle apprenne à laisser son côté puérile pour devenir une véritable souveraine ! Voyant à sa tête blême qu’elle plia enfin bien que non encore d'accord avec les dires de notre tante, j'insistai donc auprès d’elle en déclarant :
-Retrouve la raison Rita ! C’est ton devoir ! C’est tout !
Mon ton cassant la fit tout de suite taire et elle serra les poings avant de rétorquer :
-Oui tu as raison Kiki...Pardon.
Une fois encore ma mère fut interloquée par ma prestance et mon savoir-faire à résoudre la situation plus vite qu’elle. Cependant, ne voulant pas perdre la face, elle dit encore dans le plus grand des calmes :
-Nous disions donc, il y aura un bal vendredi prochain en l’honneur des floraisons du printemps. Ce sera l’occasion pour vous de rencontrer des princes et de sympathiser avec eux, mesdemoiselles.
-Et même de tomber amoureuse ! Ajouta Marraine toute fofolle.
Qu’est-ce qu’elle pouvait être niaise quand elle s’excitait ainsi...Mais combien j’étais entièrement d’accord avec elle. J’espérais de tout mon cœur de jeune fille que cela se passerait ainsi... Une belle rencontre avec un prince charmant sous les frondaisons des jardins...Il m’emmènerait danser et ma robe tournerait dans une symbiose parfaite avant qu’il me donne un baiser sur la joue pour sceller notre union...Amusée par la scène, Maman posa bientôt une main sur l’épaule de ma tante tout en essayant de la tempérer :
-Calme-toi Anna...Kirsten et Rita n’ont que dix ans...Si déjà elles deviennent amies avec certains garçons, ce sera parfait, pour l’instant !
Oh non...Comment Maman pouvait-elle tomber à côté ?! C’était elle la souveraine bon sang ! Elle avait su épouser Papa pour créer une alliance et avait réussi à surmonter son côté coincé pour en être profondément amoureuse ! Cela m’embêtait de l’avouer mais j’étais plutôt du côté de ma tante pour son dernier argument. Je n’avais de cesse de me répéter cela depuis la naissance ! Après tout, plus vite je tombais amoureuse d’un très beau parti, plus vite je fonderai la suite royale des grands Aren et Arnved. Maman et Papa m’avaient donné le prénom de la première reine du royaume. Il fallait que je m’en montre digne ! Et puis trouver un prince à dix ans nous laisserait plus de temps pour apprendre à nous connaître et savoir si nous sommes réellement amoureux l’un de l’autre ! Ce n’était pourtant pas compliqué de saisir cela ! Sur le point de la réprimander, je fus subitement interrompue par ma jumelle toujours aussi peu enchantée par la situation qui questionna derechef :
-Maman, Tatie, est-ce que nous pouvons retourner jouer à présent que nous savons cela ?
La moutarde me monta au nez. Comment ça jouer ?! Elle était impossible à ne pas se rappeler des choses ! Qu’est-ce que j’allais faire d’elle ?! Ne laissant pas le soin aux adultes de répondre, je m’interposai avant en la grondant :
-Voyons Rita ! Tu ne connaîtras donc jamais l’emploi du temps ?! Nous avons nos leçons d’arithmétique et de français avec Mademoiselle Larsen dans dix minutes !
Loin d’être affectée, ma petite sœur de quelques minutes me dénicha enfin un sourire espiègle et répliqua :
-Oh mais je n’ai pas besoin de le savoir par cœur ma Kiki puisque tu es là pour me le rappeler !
Elle réussit ainsi à m’amadouer et je confirmais par un signe de tête satisfait tout en la dévisageant avec douceur bien qu’agacée qu’elle me donne ce surnom affectueux et enfantin ailleurs qu’en privé.
-Elsa tu as crée une vraie petite dictatrice...Enfin euh...Je voulais dire diplomate ! Bredouilla alors Marraine qui devint rouge écrevisse.
Je lui décochai tout de suite une œillade noire alors que Maman plaisanta à nouveau en riant jaune :
-Oui ! Anna...Ma Kirsten chérie est beaucoup plus à l’aise avec la couronne que je ne l’eûs été, heureusement qu’elle a tiré d’Hans et non de moi !
Ma tante la consola immédiatement et je ne pus m’empêcher de jalouser un peu leur complicité par rapport à celle que j’avais avec Rita. Nous avions pourtant été ensemble dès le jour de notre création. Pour autant je ne nous trouvais pas aussi soudées. J’aimais la gouverner, la dépasser...C’est ce qu’on attendait de moi en tant qu’aînée... Je n’osai pas m’avouer que j’aurais préféré être aussi débridée qu’elle et les deux autres chimpanzés roux qui nous servaient de cousins. J’avais essayé une fois de me dérider et cela m’avait valu la pire réflexion du monde : Rita meilleure que moi. Il en était hors de question ! C’était moi qui devais la guider, la protéger ! Pas l’inverse ! J’avais dix ans, le poids de la couronne avait été inscrit dans mes veines dès l’instant où j’étais née. Il ne fallait pas que je regrette d’être si froide, si distante, si timide. C’était ce que tout le monde voulait. C’était le dicton de Papy Agnarr ! Il l’avait tant de fois répété à Maman. Elle avait fini par aller à son encontre à cause de son atout : La glace.
Combien de fois nous avait-elle raconté l’histoire de sa séparation avec Tatie à cause d’un malheureux accident ?! Elles avaient été bien sottes toutes les deux et avaient perdu bêtement dix ans de leurs vies à s’attendre l’une et l’autre alors qu’ils auraient juste suffit à ma mère qu’elle se donne un bon coup de pieds dans le derrière pour vaincre sa peur ! Moi à sa place, j’aurais mis les bouchées doubles pour retrouver au plus vite ma sœur, pas pleurer sur mon sort à cause de mon pouvoir. Elle avait la chance d’être unique mais il lui arrivait même encore maintenant de ne pas en saisir le potentiel! J’avais envie de lui faire la leçon dans ses moments-là ! Mais Papa s’en chargeait avec plus de douceur et ils finissaient toujours par un coït.
Un long frisson de dégoût me parcourut l’échine en pensant à ce drôle d’échange. Ne sois pas naïve Kirsten ! Il faut passer par là pour avoir des enfants ! Tu le feras toi aussi pas forcément par devoir bien que selon les romans de la Duchesse de Funningur que j’avais lu en douce cela procurait beaucoup de bonnes choses et pouvait s’avérer romantique ! Oui...Avec mon prince, ça le sera ! Me confortai-je intérieurement. Revenant à l’instant présent, j’embarquai bientôt ma sœur hors de la salle et nous nous retirâmes avec prestance jusqu’à la classe où nous restâmes tout le reste de la matinée.
La semaine se déroula très vite entre nos leçons, nos sorties officielles et nos rares temps où nous étions obligées de jouer ou nous reposer si bien que nous arrivâmes au vendredi du bal. En voyant mes parents débordés, j’avais essayé durant les sept jours d’être sollicitée au maximum pour qu’ils voient que j’étais déjà capable d’avoir main mise sur un royaume. Papa avait été très satisfait de moi et il m’avait emmené faire un tour de voilier sans Rita. Nous avions ainsi peaufiner ensemble mon art de la navigation. Non jalouse, ma sœur passait des heures à parler de géologie avec lui. Sa pierre préférée était le quartz noir qui faisait la réputation des îles du Sud, notre autre patrimoine familial qu’il ne fallait absolument pas dénigrer ! Echinée à la tâche, j’étais donc actuellement en train de vérifier les derniers préparatifs tout en cochant la feuille quand Olina, la cuisinière enrobée m’interpella soudain :
-Mademoiselle Kirsten ? Est-ce que nos préparatifs vous conviennent ?!
Bien évidemment que non ! La mise en place des plats de la cuisine sur le buffet n’était même pas mise ! Tout était encore chateaubranlant à trois heures de la fête ! Comment cela était-il possible par Aren le Grand ?! Ne souhaitant pas faire dans la finesse, je la repris un peu sèchement :
-Vous voulez vraiment connaître la réponse la plus franche ?! Eh bien non ! Cela ne me convint absolument pas ! Qu’attendez-vous donc pour pouvoir installer les pâtisseries sur l’étal ?! Ce n’est pas lorsque l’endroit sera bondé tout à l’heure que vous pourrez passer plus aisément !
Loin d’être offusquée par mon ton pédant, Olina dit joyeusement :
-Eh bien...Pour tout vous avouer, j'attends d'avoir les délices de la boulangerie Blodget avant de disposer tous les desserts qui sont proposés pour bien les unifier.
-Soit...Et du coup, où sont-elles ?! Questionnai-je avec froideur.
Infaillible, elle répondit du tac au tac avec amusement :
-Il semblerait que mademoiselle Bakerdatter ait un petit peu de retard mais rien de bien méchant.
Cela me mit hors de moi et je tapotais tout de suite mes doigts avec mon autre main pour ne pas sortir de mes gonds. Après quelques secondes, je finis par réfuter :
-Oh si c'est très contraignant au contraire ! Chaque minute que nous perdons est du temps précieux pour anticiper autre chose! Il serait préférable à l'avenir que nous prenions la boulangerie des frères Gaufres pour nous fournir ou même celle de Tomally à Harmon plutôt que celle-là qui malgré son emplacement à côté du Klokkegate a systématiquement besoin d’un atermoiement !
Choquée par ma prestance, la cuisinière me détailla bientôt longuement et fronça alors les sourcils avant de rétorquer immédiatement dans un soupir :
-Bien...Je vais me permettre quelque chose que je ne devrais pas...Mais il est vrai qu’en presque quarante-cinq ans de carrière je n’ai jamais vu un tel comportement...Donc tant pis...Si je dois donner ma démission...Ce sera avec plaisir car je n’en peux plus de tous ces simagrées ! Alors voilà ! Je me lance ! Sauf votre respect princesse Kirsten, ce n'est pas vous la cheffe de ce royaume pour l'instant... Le prince Hans et la reine Elsa sont très satisfaits de la Boulangerie Blodget qui est notre point de livraison depuis la génération de votre arrière-deux-fois grand-père Adgar et sa femme Héléna ! Je ne pense pas donc que ce soit très pertinent de changer du tout au tout pour un différend personnel que vous avez à l’égard de Mademoiselle Bakedatter qui est une charmante jeune fille ambitieuse, exigeante et travailleuse tout comme vous ! Maintenant si elle vous est vraiment insupportable, ce n’est envers moi qu’il faut vous montrer désagréable mais bien envers vos parents qui sont les souverains d’Arendelle et donc, ceux sont eux qui sont plus aptes à recevoir vos revendications ! Est-ce que j’ai été assez clair ?!
Déglutissant péniblement, je maintins mon regard avec affront tout en réussissant une fois encore à garder un contrôle de moi-même. Cette peste savait que je n’irai rien leurs rapporter sous peine de me prendre une sévère remontrance de leur part. Ils n’aimaient pas entendre quand je n’étais pas une princesse juste. Je fis donc attention de ne pas paraître froissée et pesai chacun de mes mots avant de rétorquer dignement :
-Bien... Qu'il en soit ainsi, je rajoute cela à la liste des choses que j'aurai à modifier une fois sur le trône.
Opinant du chef avec satisfaction, Olina finit par dire encore :
-C’est pour votre bien que je vous dis ça princesse Kirsten. Vous êtes déjà très mature pour votre âge...Peut-être trop. Ne soyez pas aussi dure envers vos sujets...C’est grâce à nous que vous existez...Si vous montrez que vous nous aimez, nous travaillerons plus unies...C’est exactement le même principe que pour les dignitaires. Quand vous faites des accords avec eux, tout le monde est content...Faîtes de même avec mademoiselle Louise et vous arriverez au moins à trouver un terrain d’entente ! Je suis désolée d’insister mais vous n’avez aucune raison d’être aussi dure envers elle...Quand on sait que c’est grâce à elle que votre cousin est moins ronchon à votre égard en ce moment.
Cela me braqua immédiatement et je clamai médusée :
-Merci Olina ! Je pense que j’en ai assez entendu de votre part ! Par ailleurs le prince Elysia est toujours aussi désagréable avec moi qu’avant !
Je devais lui faire croire mais il est vrai que je m’étais moins bagarrée avec ce couard depuis sa fameuse lettre. Quelqu’un savait que j’avais été niaise ! Que je lui avais écrit un mot mielleux et plein de bons sentiments ! Que je n’étais pas infaillible ! Qui avait parlé de cette brève missive ?! Du calme Kirsten ! Tu n’as rien à te reprocher, tu as voulu être bienveillante envers lui, c’est tout, me confortai-je. Oui...Si je m’étais pris des bleus sur le visage cela avait été dû au comportement de Rita qui m'avait une fois encore déçu. Néanmoins elle avait eu le cran d'avouer que c'était son œuvre. L'humiliation et la colère que j'avais éprouvé pour elle à ce moment-là, m'avait presque fait peur car je ne me serais jamais cru capable d'avoir si peu de sentiments pour elle... Constatant que la régente de la cuisine ne voulait pas en rester là, j'ordonnai à nouveau d'une voix mordante :
-Dites-moi comment vous êtes au courant pour cette lettre !
-Je l’ai su l’autre jour quand la princesse Anna et le prince Kristoff ont autorisé le prince Elysia à aller à la boulangerie pour sa bonne conduite de la semaine, tout heureux, il a dit que c'était grâce à Louise tout ça. Je l'ai rapportée à la demoiselle et flattée elle m'a avoué à demi-mot que c'était elle qui l'avait encouragé à être plus clément envers vous et la princesse Rita car elle a beaucoup d’affection pour vous deux, reprit-elle avec un sourire.
Je savais qu'elle disait la vérité. La truie de boulangère me vouait un culte comme n'importe quelle jeune fille sensée du royaume. Je portais ce fardeau volontiers, heureuse d’être un exemple. Ainsi cette grosse vache de Louise était telle ses semblables...Cela me laissa songeuse jusqu’à ce que la crasseuse boulangère fasse enfin son apparition, toujours aussi négligée telle qu’elle l’était à son habitude.
-Bonjour Olina ! Clama-t-elle d’un timbre vulgaire.
Me raclant la gorge pour signaler ma présence, je me réhaussai du haut de mon presque cinq pieds et la toisai sévèrement du regard jusqu’à ce qu’elle me fixe, confuse.
-Oh princesse Kirsten ! Veuillez me pardonner ! Je ne vous avais pas vu ! S’exclama-t-elle en faisant une révérence très gauche.
Qu’est-ce qu’Elysia pouvait donc bien lui trouver ?! Ses yeux bleus étaient trop rapprochés, ses cheveux une filasse sans noms qu’elle était obligée d’attacher en couronne tressée pour se faire du volume, ses joues trop rebondies, son nez congestionné par des milliers de tâches de rousseurs. Et mes aïeux quel ventre disgracieux ! C’était déjà assez pénible de savoir que dans notre famille il y avait eu des êtres similaires à cette créature-là ! C’était tout bêtement inhumain de nous en affubler d’une autre pour une nouvelle génération qui ternirait la branche de la famille...Heureusement qu’il s’agirait de celle des Bjorgman...
-Je m’excuse pour mon retard, la première fournaise de bonhomme de pain d’épices a pris feu et il a fallu en refaire. La patronne tenait à ce qu’ils soient parfaits car elle sait que les dames de ce château les adore, expliqua-t-elle.
-C’est exact...Pour ma part je trouve ceux d’Olina beaucoup plus moelleux que les vôtres...Mais bon, nul n’est parfait ! Vous ferez plus attention la prochaine fois de toute façon, c’est évident, la raillai-je.
-Oh...Euh...Oui votre Altesse...Je ferai plus atten...Attention à l’avenir...Comme...Comme il vous plaira, bafouilla-t-elle.
Essayant de gagner des points dans mon cœur, elle se prosterna à nouveau face à moi et j’eus l’impression de revoir le « monsieur culbuto » en grandeur nature que je possédais à l’âge de mes cinq ans. Continuant de la juger avec une certaine jalousie, je me surpris à comprendre que la seule raison pour laquelle je lui montrai un intérêt aussi hargneux était parce qu’elle s’intéressait à Elysia...Oui...Elle comme Sofia venaient éclater le quatuor que nos parents avaient instaurés entre nous dès nos plus jeunes âges. Non Kirsten ! Ne sois pas bête ! C’est parce qu’elle est moche, grosse et qu’elle n’a aucune éducation royale ! Me grondai-je. M’en confortant le plus possible, je laissais Olina lui répliquer alors :
-Allez ! Ne perdons pas plus de temps à discuter et allons transporter tout ça sur le buffet de la salle de bal ! Il me semble que le prince Elysia et le prince Kristoff sont revenus de leur tournée, les glaces sont donc pilées et vont pouvoir être transposées autour des aliments pour les tenir au froid !
-Bien madame ! Souffla-t-elle encore.
Elles quittèrent ainsi la salle en ne me faisant même plus attention à moi.
-Pff....Comme si la glace régénérative de Maman ne suffisait pas... Maugréai-je, hum...Qu’importe ! Il est temps d’aller me préparer pour le prince de mes rêves !
Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant dans la chambre de découvrir un capharnaüm digne des jumeaux. Des vêtements étaient étalés un peu partout sur le sol et Rita sautait comme une folle, faisant tourner Gerda en bourrique. Pour quelqu’un qui ne voulait pas de ce bal...Pensai-je en la dévisageant toutefois avec une impatience similaire à l’idée de trouver un charmant jeune homme.
-Peut-on savoir ce qui met ma moitié de si bonne humeur ?! Demandai-je alors qu’elle se calma à ma simple présence.
-Oh Kiki ! Papa, Maman, Tonton et Tatie m’ont permis d’avoir la danse d’ouverture avec Pieter alors qu’ils ne voulaient pas au départ ! Mais comme mon aquarelle était superbe et qu’un dignitaire a voulu me l’acheter tout à l’heure pour l’offrir à sa fille en cadeau de mariage, ils ont accepté! S’écria-t-elle, ravie.
Elle se laissa enfin se faire coiffer par la servante et chanta à nouveau :
-Je vais pouvoir danser avec Pieter, je vais pouvoir danser avec Pieter...
-S’il te plaît Rita ! Tu me casses les oreilles! Si tu pouvais dépenser autant de ton énergie en choisissant un vrai parti !
Elle éclata aussitôt de rire et renchérit :
-Oui tu as raison...Pardon...
Puis elle se tourna vers Gerda et ajouta :
-Faites-moi une queue de cheval basse et nouez-la avec le gros ruban bleu nuit en velours s’il vous plaît...Cela fera un joli rappel des taffetas sur ma robe et mon cousin aime cette tenue !
-Comme vous voulez princesse Rita, répliqua l’intendante.
Avec dextérité, elle s’appliqua alors à la tâche tout en me disant aussitôt :
-Votre tenue or et rouge est sur le lit mademoiselle Kirsten, je vous laisse l’enfiler et je me chargerai ensuite de votre chignon tressé.
-Bien Gerda, répliquai-je succinctement.
Plus colorées que d’habitude, ces vêtements stratégiques seraient importants pour qu’on se rappelle de nous. Les perles rouge qui sillonnaient ma robe, brilleraient à la lueur des chandelles, m’enrôlant d’une lumière divine pour que tous les yeux soient braqués sur moi...Y compris ceux du futur homme que j’aimerais. La tenue à présent mise, je n’attendis pas l’approbation de la domestique et rassemblai mes cheveux en deux épaisses tresses maculées de fils rouge avant de les faire se rejoindre pour former une boule nattée qui trouva sa place sur le bas de mon crâne. J’eus à peine le temps d’accrocher le tout que nous entendîmes des coups à la porte.
Papa passa bientôt la tête par l’entrebâillement et poussa un sifflement admiratif en nous apercevant.
-Whouaaa ! Mais quelles belles demoiselles nous avons là ! Clama-t-il alors que nous oubliâmes nos postures de princesses pour nous ruer dans ses bras.
Il nous réceptionna très vite chacune par un côté et nous embrassa les joues avant d’ajouter :
-C’est que je vais être vraiment jaloux des princes qui vont vous faire danser ce soir mes Poupettes !
Nous redéposant très vite au sol, il nous contempla encore avant de rétorquer :
-C’est fou ce que vous grandissez vite...Bientôt...Sans que je ne m’en aperçoive vous serez aussi grande qu’Helga.
Cela me fit grimacer. Je n’aimais pas la comparaison avec notre grande sœur qui sortait d’on ne sait où. Plus les années passaient moins je la considérais comme l’une des nôtres quand bien même elle m’avait mis Marraine de Frantz. Nos parents avaient beau nous l’avoir expliqué lorsque nous étions enfants, pour moi Tatie avait fauté avec Papa pour l’avoir et avait trahi Oncle Kristoff...Impossible ! Elle a trois ans de plus que Marraine ! Me rappelai-je. Mais alors...Si ça se trouve c’était une espionne qui convoitait notre trône depuis des années ?! Mère nous avait elle-même avoué un soir que nous avions également trois frères et deux sœurs issus d’un ancien mariage avec Tonton Kristoff mais qu’ils étaient morts depuis longtemps. Sceptique, je n’y avais pas cru non plus...A vrai dire toutes ces histoires de multiverses me donnaient la migraine ! Pour moi, Rita me suffisait amplement !
-Est-il l’heure Papa ? Demandai-je en rabattant impeccablement ma robe.
-Oui d’ici quelques minutes ! Répondit-il, êtes-vous prêtes ?
Ma jumelle hocha fermement la tête alors que j’offris un signe plus posé.
-Parfait ! S’exclama-t-il, dans ce cas, je voulais vous remettre un petit cadeau pour vous donner du courage, Maman et moi nous sommes dits que cela vous ferez plaisir.
Il sortit sans attendre deux camées un peu spéciaux de sa poche. Les observant de plus près, je compris qu’il s’agissait d’une ancre marine taillée dans de la pierre noire emmêlée à un crocus d’Arendelle en permafrost.
-Oh Papa ! Ils sont magnifiques ! S’extasia tout de suite ma soeur.
J’approuvais plus silencieusement en récupérant le mien et le mis discrètement pendant que notre père se chargea d’aider Rita.
-Voilà...Vous êtes fins prêtes ! Reprit-il en nous dévisageant encore avec amour.
Puis il nous tendit ses coudes et nous nous accrochâmes chacune à l’un d’eux. Il était temps ! J’allais enfin avoir mon heure de gloire ! Trouver mon prince et faire en sorte que mes parents soient fiers de moi! Marchant avec beaucoup de prestance le long du corridor, nous n’oscillâmes pas la tête en arrivant enfin dans la grande salle de bal où Kay nous attendait à la porte pour nous annoncer. Jetant rapidement un coup d’œil dans la pièce immense et lumineuse, je constatais que Maman faisait patienter tout le monde en confectionnant des sculptures de glace sous les applaudissements des curieux. Elle s’arrêta bien vite quand Marraine Anna lui fit signe que nous étions là.
-Ses Majestés les princesses Kirsten et Rita d’Arendelle, son Altesse le prince Hans d’Arendelle ! Annonça alors le majordome.
Ni une, ni deux ! Tous les regards se braquèrent sur nous. Plus intimidée que je ne l’aurais voulu, je demeurais néanmoins droite pendant que Rita fit un petit coucou de la main...Scandalisée par son geste qui était tout sauf convenable, je me promis de la réprimander une fois dans notre chambre. Pour l’heure, nous avançâmes d’un pas rythmé jusqu’au centre de la foule. Les dignitaires n’avaient d’yeux que pour ma tenue, mon allure, ma grâce ! Le cœur remplie d’orgueil, je menais cette mission à bien en espérant avoir déjà des prétendants qui scrutaient avidement ma personne. Mes yeux fixaient l’horizon avec comme seul objectif de rejoindre le premier prince qui se présenterait face à moi. Tout allait donc pour le mieux quand je me sentis soudain partir. Mon pied venait de glisser sur une plaque de gel, non récupérée par Maman. J’eus le réflexe de me rattraper que trop tard et me retrouvai bientôt sur le dos, le jupon et les froufrous complètement relevées. Je la maudis immédiatement : Meurs Kirsten ! Meurs ou relève-toi tout de suite mais fais quelque chose par pitié ! Me grondai-je alors que les gens accouraient déjà pour m’aider.
Bravant mon envie de pleurer, je m’agrippai bientôt aux doigts de Grand-mère Iduna qui s’était déplacée pour l’occasion. Elle me fit aussitôt un signe de tête pour me donner du courage et je me relevai avec un sourire franc à l'égard des autres tout en remettant ma robe comme il se doit. A mon grand soulagement personne n'avait réagi mais les gens avaient fait pire que ça... Ils s'étaient détournés de ma prestation. Chacun était reparti à ses occupations et cela ne s'arrangea pas quand Marraine Anna croyant bien faire, fit soudain diversion en déclarant :
-Chers invités ! Le buffet est servi !
Maman lui lança aussitôt un sourire chaleureux de remerciements alors que je peinais à ne pas devenir rouge pivoine. Ces deux pestes venaient de me voler l'entrée de mon premier bal aux enjeux plus qu'importants. Pendant une seconde je songeai à fuir mais je n'étais pas une froussarde comme la grande reine des neiges ! Oh que non ! C'était ainsi ! Ce ne serait pas aujourd'hui que je brillerai de mille feux mais si c'était mon cas, ça devait aussi être celui de ma jumelle ! M’agrippant avec fermeté aux doigts de ma sœur, je fus saisie de stupeur en remarquant qu'elle forçait pour rester sur place.
-Viens Rita, nous allons nous choisir à manger et nous mettre dans un coin, chuchotai-je.
-Non, Kiki ! J'ai ma danse avec Pieter qui m'attend ! Désolée, répliqua-t-elle.
-Tu vas donc m'abandonner ?! Questionnai-je réellement choquée quelle préfère rejoindre notre cousin plutôt que rester avec moi.
Je scrutai son regard. Elle n’avait aucun scrupule.
-Je t’en prie, ne me fais pas une scène ! Je fais juste une ou deux valses et je te rejoins après dans les jardins ! Tu n’as qu’à aller t’installer sur notre banc en m’attendant ! Insista-t-elle avec persuasion.
Blessée au plus haut point par sa décision, je ne la retins donc pas et échappai ainsi à la vigilance de la foule en allant me chercher une rapide assiette au buffet. Je me faufilai ensuite jusque sous la roseraie et mis ma nourriture de côté en ayant déjà les yeux embués de contrariété.
-Ce n’était pas comme ça que ça devait se passer...Pourquoi a-t-il fallu que cela se passe ainsi ?! Maugréai-je tout en donnant un coup de pieds dans le tas d’herbes.
Fulminant encore comme pas possible pendant de longues secondes, je ne fis pas attention tout de suite aux bruits d’une conversation qui se profilaient non loin de moi. Intriguée plus que de raison car je n’avais rien d’autre à faire, je me levai doucement et me cachai pour voir ce qui se passait. Mon sang se glaça immédiatement et un mélange de dégoût et de jalousie m’envahit en apercevant Elysia qui se retenait de rire, enlacé sa truie de boulangère.
-Tu as vu comment cette pimbêche s’est ramassée ! C’était phénoménal ! Ça m’a égayé ma soirée ! Ça et ta présence ma Louise ! Nota-t-il bientôt hilare alors que j’eus envie de l’étriper.
-C’est méchant de se moquer ! La princesse Kirsten aurait pu se blesser ! Le gronda-t-elle, sévèrement.
-Oh allez ! Arrête de te mentir à toi-même ! Je suis certain que même toi, ça t’as fait rire ! Avoue ! On est juste entre nous et je n’irai pas le répéter à cette Bécasse ! Insista-t-il en lui faisant les yeux doux.
A ma grande horreur, cette pervenche se mordilla rapidement la lèvre avant d’hausser les épaules. Puis elle finit par dire :
-Oui, bon, un petit peu...Disons que c’est plus la chute qui est amusante que la personne qui l’a produit...Mais pour elle j’ai surtout ressenti de la pitié... On sent qu’elle n’est pas heureuse...Je le vois à la façon dont elle me parle et me regarde comme si j’étais une bête de foire... Je la dégoûte au plus haut point.
Alertes, les yeux d’Elysia foudroyèrent le vide du regard et je me cachais avec plus de précaution alors qu’il s’écria encore, énervé :
-Quoi ?! Kirsten t’a manqué de respect ?!
-Pas plus qu’avec n’importe qui d’autres, répondit-elle avec indifférence, à vrai dire, je me moque de ce qu’elle pense de moi...C’est surtout pour elle que c’est le plus dramatique...C’est une princesse magnifique avec une fortune considérable mais en s’étant enfermée dans ce rôle de gouvernante despotique elle en devient antipathique et ne plaît à personne au royaume...
-Pourtant tu as dit l’autre jour que c’était ce qu’on attendait d’elle, objecta Elysia toujours avec dureté.
-Oui, c’est vrai, mais on veut aussi qu’elle mène ce royaume en paix pas qu’elle créait une frontière affranchissable entre ses sujets et elle où on ne se sentirait pas considéré, admit-elle, c’est maintenant qu’il faut qu’elle change sa façon de faire...Et je pense que la meilleure personne qui sera capable de l’aider, c’est vous, votre Altesse !
Mon cœur se resserra. Est-ce vraiment ce qu’ils pensaient tous de moi ?! La remarque me fendit l’âme mais j’en pris bizarrement notes...Il n’y avait rien de compliqué...Il fallait que je prenne du recul sur ma façon d’agir...Que je me remette en question...Ce que j’étais incapable de faire puisque j’étais parfaite.
-Quoi ?! Moi aider Kirsten ?! Pourquoi ?! S’indigna-t-il.
Les questions enchaînées firent rire Louise qui répondit du tac au tac :
-Eh bien vous ne craignez pas de macher vos mots...Et puis cela revalorisera votre posture de prince qui est trop souvent mis en arrière-plan au profit des jumelles...Bon sang ! Vous êtes autant de sang royal qu’elles ! Vous pouvez aussi leur apprendre des choses, donc serrez-vous les coudes tous les quatre au lieu de vous disputer en permanence !
Frustrée par ses paroles, pleines de sagesse, je demeurais quelques instants les yeux dans le vague et finis par me rendre compte qu’ils étaient tous les deux partis.
-Mince Rita doit m’attendre ! Me rappelai-je soudain.
Ne me mettant même pas à la recherche d’un éventuel parti ce soir à cause de ma chute honteuse, je retournai très vite à mon banc et découvris avec amertume qu’elle ne m’avait pas rejoint. Prête à pleurer, j’étais prête à trouver Maman pour lui dire que je souhaitais prendre congé quand je remarquais enfin que quelqu’un venait vers moi...Et cela m’enchanta...
Un garçon blond polaire, habillé et coiffé comme Papa qui devait avoir cinq ans de plus que moi s’approcha dans ma direction, avec une assiette de krumkake dans les mains...Et un bouquet de crocus. Il me fixa alors de ses deux yeux gris perçants et j’essayai de me rappeler où je l’avais déjà vu.
-Ah ! Princesse Kirsten vous voilà ! Je...Je venais aux nouvelles...Vous avez fait une telle chute...Que je pensais que vous vous étiez faite mal comme plus personne ne vous a aperçu dans la grande salle de bal ! Comprenez ! J’ai pensé au pire ! Déclara-t-il d’un timbre doux.
Un garçon qui me cherchait ?! Mon cœur s’emballa d’allégresse. Mes objectifs de cette soirée pouvaient reprendre leurs cours finalement. Ne lui répondant pas tout de suite, je commençais par le détailler minutieusement et souris totalement charmée. Bien que sa tête ne me revenait toujours pas, j’aurais été sotte de ne pas admettre qu’il était beau garçon. Voyant que j’étais longue à parler, il me tendit bientôt le bouquet de crocus et s’écria :
-C’est pour vous...Je me suis dit que cela vous ferez plaisir !
Mes joues s’embrasèrent malgré moi et j’humais les fleurs avant d’enfin déclarer :
-C’est très gentil à vous mon ami de vous être inquiété pour moi mais comme vous pouvez le constater, il y a eu plus de peur que de mal !
-Oh me voilà rassuré, avoua-t-il alors que je rougis encore contre mon gré.
Puis il me tendit l’assiette de krumkake et continua :
-Je m’étais dit qu’un petit encas vous remonterez le moral ! Vous savez, je compatis ! J’étais moi-même si nerveux et dissipé lors de mon premier bal que j’étais également tombé devant toute la foule.
Alors c’est vraiment ce qu’il pensait ?! Que j’étais maladroite ?!
-Hum...Eh bien ce n’est pas mon cas...Il est vrai que même si j’étais un peu stressé, la faute revient à ma mère, la reine Elsa et à son pouvoir de glace, maugréai-je agacé.
-Ah je me disais bien aussi que cela ne pouvait pas être votre œuvre ! Vous avez une telle allure, chic et naturelle ! Clama-t-il avec sincérité.
Mon bas-ventre se contracta aussitôt de bonheur. Je plaisais réellement à un garçon ! Et pas un laideron en plus !
-Merci du compliment...Je suis heureuse de constater qu’il y a au moins une personne qui voit tous les efforts que je mets en place pour être une parfaite souveraine, déclarai-je en croquant méticuleusement dans mon morceau de crêpe roulée.
Continuant de détailler cet adolescent avec attention et intérêt, je fus ravie lorsqu’il déclara encore :
-Je m’appelle Aslak...Aslak du royaume du Vesterland...Nous sommes voisins !
Mais oui ! C’était donc ça ! Je l’avais déjà entraperçu quelquefois lorsque Maman et Papa faisaient affaires avec Mari et Jonas qui n’étaient autre que sa mère et son grand-père.
-Enchantée Aslak ! M’écriai-je en lui tendant ma main.
Galant, il déposa bientôt un baiser sur ma paume qui me réchauffa à nouveau. Satisfaite, je songeais que la soirée pouvait peut-être tourner à mon avantage finalement. Loin d’être bête, ce garçon devait aussi connaître les enjeux politiques de cet évènement. Ne voulant pas le laisser filer, je déclarai alors :
-Puisque je n’ai rien de cassé, auriez-vous l’obligeance de m’accorder une danse ?
-J’allais de ce pas vous le proposer Kirsten ! S’enthousiasma-t-il en me prenant déjà mes doigts.
Il me ramena ainsi jusqu’à la grande salle de bal dans un geste noble et courtois et nous nous permîmes plusieurs valses qui me comblèrent de bonheur.
-Vous êtes bon danseur ! Constatai-je à bout de souffle de longues minutes plus tard.
Prévenant, il me tendit un gobelet d’eau avant de reprendre :
-Et vous si gracieuse et légère ! J’aurais pu vous porter à bout de bras pendant des heures !
Vite ! Je devais cacher mes émotions ! Utilisant mon éventail comme outil de discrétion, je le plaquais devant mon nez ce qu’il ne manqua pas de voir. Gêné, il demanda alors :
-Voudriez-vous venir jouer avec moi au cerf-volant dehors à présent ?! Il reste encore une heure avant le coucher du soleil...Nous pourrions faire des courses !
Un jeu de plein air pour nous éloigner et créer une atmosphère d’intimité tout en passant pour des êtres innocents ?! Cela me convenait amplement ! Continuant d’oublier ma sœur jumelle qui n’avait pas dédié revenir me voir, je me ragaillardis de la situation et passai par ma propre salle de jeux pour récupérer l’un de nos scarabellaphus ! Arrivés près du chemin qui menait au saule-pleureur, Aslak traça une grande ligne droite avec son pieds et répliqua :
-On fait la course ?! Le premier qui arrive à l’arbre à gagner, qu’en dites-vous ?!
-C’est parfait ! Préparez-vous à perdre mon cher ! Clamai-je, joueuse.
Mon air de défi lui plut et nous nous plaçâmes tous les deux sur la ligne de départ alors qu’il s’écria encore :
-A vos marques ! Prêts ! Partez !
Un peu déçue qu’il ne me fasse pas de politesse, je demeurais néanmoins confiante ayant toujours été bonne à la course et la marche ! Bien que cela ne fut pas aisé de courir avec ma lourde robe et mes talons, je trouvais la juste mesure et le rattrapai en petite foulées avant de mieux le dépasser sur la ligne d’arrivée.
-Gagné ! M’exclamai-je en riant de façon un peu déplacée pour mon statut.
-Je l’avoue ! Vous avez été très douée ! Commenta-t-il non affecté, bien...Je souhaite prendre ma revanche si ce n’est pas trop vous demander !
-Je n’attendais que ça ! Clamai-je à mon tour alors que nous nous tournâmes pour faire le chemin en sens inverse.
Une nouvelle fois, mon galant eut la technique de partir trop vite ce qui me laissa l’opportunité de le rattraper. Malheureusement, je ne réussis pas à le dépasser cette fois-ci car ma chaussure se bloqua dans les graviers du sentier. Manquant de tomber pour la deuxième fois de la soirée, je me rattrapais de justesse à sa personne.
-Vous allez bien ? S’inquiéta-t-il.
Je hochai la tête, confuse et honteuse...Lui en voulant même d’avoir choisi ce jeu-là avant que ce sentiment soit remplacé par une stimulation évidente d’euphorie d’être ainsi poitrine contre son torse. Il sembla s’en apercevoir puisqu’il répliqua quelques secondes plus tard avec embarras :
-Bon...Eh bien...Et si nous allions plutôt marcher vers le kiosque qui abrite les statues commémoratives de mes aïeules? Qu’en dites-vous ? Ainsi personne ne sera blessé !
N’avait-il pas peur que quelqu’un finisse par colporter des rumeurs car nous serions bien loin de la foule ?! Visiblement non...Et puis ce serait un très beau lieu pour pouvoir lui délivrer le baiser brûlant !
-Avec plaisir ! Clamai-je uniquement à haute voix.
Les mains d’Aslak s’emparèrent à nouveau des miennes et nous nous perdîmes aussitôt dans les dédales des jardins du château, amusés par les lanternes qui éclairaient faiblement nos pas comme des feux-follets. Cela rendait l’atmosphère de plus en plus ensorcelante. La clairière sentait bon le parfum de bruyère ce qui me détendit.
Déjà prête à lui tendre mes lèvres, quelle ne fut pas ma déception quand il me délaissa pour se rendre à la statue représentant Inger et Sissel, s’agenouillant avant de déposer une pièce de monnaie de son propre royaume. Un peu vexée, je me rabougris immédiatement et m’exclamai :
-Je peux vous laisser vous recueillir en paix et repartir vers le château si vous le désirez !
Sentant qu’il m’avait froissé, il se releva rapidement et renchérit :
-Non Kirsten ! Attendez ! J’avais promis à ma mère de le faire...Et à vrai dire...Si je vous ai éloigné...C’est euh...C’est parce que j’avais un autre petit cadeau pour vous !
Je retrouvais immédiatement des couleurs. Ça y est ?! Cela allait être pour maintenant ?! Attendant avec impatience qu’il dévoile la bague en guise de gage pour nos futures fiançailles qui ne se feraient sans doute pas avant cinq ans, j’essayais de ne pas paraître trop impatiente et fus assez déçue lorsqu’il sortit...Un livre de sa besace.
-Qu’est-ce donc ?! Demandai-je, plus irritée que je ne l’aurais voulu.
-Un essai scientifique sur les animaux que nous retrouvons dans notre domaine...Je m’étais dit que cela vous ferait plaisir de les connaître ! Répondit-il tout fier.
Prête à lui envoyer l’ouvrage dans la figure, je pris une grande aspiration et l’interrogeai à mon tour, le cœur grandement ulcéré :
-A quel jeu jouez-vous Aslak ?!
-Quoi ?! S’écria-t-il, paralysé par mon ton.
-Vous avez très bien compris où je voulais en venir ! Vous m’avez fait venir dans ses jardins ! A l’abris des regards...J’ai beau n’avoir que dix, pardon presque onze ans ! Il en est de ma réputation, alors par tous les saints, à quoi jouez-vous ?! Répétai-je.
Pétrifié par mon caractère, il n’osa rien dire et j’explosai encore très humiliée :
-Bon...Il faut vraiment tout faire soi-même!
Vainquant ma timidité, je pris mon courage à deux mains et lui déposai rapidement mes lèvres sur sa joue, puis je repris d’une voix plus détendue :
-Voilà...Nous sommes à présent fiancés...Vous voyez ! Ce n’était pas si compliqué ! Rentrons à présent au château pour faire part de cette information à nos parents respectifs !
De nouveau de bonne humeur, j’étais prête à m’élancer avec grâce vers la salle de bal quand je m’aperçus qu’Aslak ne bougeait pas. Son visage était de plus en plus blanc et il se mit bientôt à bégayer :
-Je...Je suis désolé, princesse Kirsten...Je...Je ne voulais pas vous faire de faux espoirs...
-Me faire de faux espoirs ?! Réitérai-je alors qu’un frisson glacial me parcourut le dos.
-Eh bien oui...Je...Je ne peux pas être votre fiancé...Ni votre époux, pour la simple et bonne raison que je suis déjà lié à une autre femme et ce depuis mes cinq ans, reprit-il désolé.
Non...C’était impossible...Il ne pouvait pas avoir dit tous ces mots dans le bon ordre. Je...J’avais trouvé un bon parti...Une personne qui avait réussi à aviver une flamme dans mon cœur si protocolaire...Et il fallait que ce seul homme soit déjà promis à une autre ! Mes veines éclatèrent en lambeaux. Tu ne dois pas te laisser abattre Kirsten...Cela a été une première expérience...Il faudra commencer par demander cela la prochaine fois, tu auras pleins d’autres bals, me confortai-je bien que sentant mes membres se disloquaient de toute part.
Peinant à raisonner, je finis tout de même par reprendre :
-Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt prince Aslak ?
-Eh bien...Je pensais que vous étiez au courant puisque ma mère l’avait dit à la vôtre... Ma fiancée e se nomme Emma...Emma d’Askersund...Et comme c’est une branche à vous par votre arrière-deux-fois-grand-mère...Je...croyais sincèrement que vous le saviez...Je suis navré, murmura-t-il toujours aussi blanc, êtes-vous fâchée ?
Pourquoi avait-il été si prévenant ?! Pourquoi était-il venu me chercher ?! Essayant de ne pas montrer à quel point cela me brisait, je fournis un effort surhumain pour hausser les épaules et répliquai :
-Non...Bien évidemment que non...C’est moi qui ai été assez sotte de m’emballer...Vous avez été tout ce qu’il y a de plus courtois et je n’y ai vu que le profit...Vous pardonnez-moi !
Rassuré, Aslak déclara encore :
-Nous devrions rentrer vous ne pensez pas ?! Il commence à faire un peu frisquet, non ?!
Ayant besoin de prendre l’air, je renchéris aussitôt :
-Partez devant, je vous rejoins...Je souhaite être seule si cela ne vous dérange pas ?
-Aucunement, murmura-il.
Il me fit un dernier baise-main avant que je le laisse m’échapper à jamais. J’attendis qu’il ne soit plus qu’un petit point à l’horizon pour m’agenouiller et pleurai. Puis je poussai un cri de mécontentement avant de me raccrocher avec espoir à la seule personne capable de me prodiguer des conseils.
-Mamie Dudu ! Il faut que je trouve Mamie Dudu ! Soufflai-je, à nouveau prête à pleurer.
Ne prenant pas la peine de m’essuyer mes yeux rougis, je retournai bientôt sur mes pas et commençais par explorer la salle de bal. Par chance, je trouvais tout de suite ma grand-mère qui était en train de boire un verre de camomille. Son air serein changea vite et elle prit peur en voyant mes traces de larmes.
-Kirsten...Ma chérie, tout va bien ?
-Non...Mamie...Répondis-je.
Incapable d’en dire plus, je me jetai contre ses jupes et sanglotai encore comme une pauvre âme éplorée pendant de longues secondes. Comprenant ma pudeur, mon aïeule m’emmena loin de la pièce et s’agenouilla à ma hauteur en reprenant :
-Tu as eu une peine de cœur, n’est-ce pas?
-Ou...Oui, hoquetai-je.
Retrouvant subitement le sourire, elle me prit alors fermement la main et déclara :
-Viens avec moi...Je sais qui va pouvoir t’aider !
Sans attendre, elle m’amena jusqu’à l’étable imprégnée de crottins et je luttais contre un haut le cœur, préférant me bouchais le nez. Intriguée, j’aperçus enfin...Madame Nordlys...Sérieusement ?! C’était cette vieille historienne qui passait son temps à surprendre les gens en plein ébats qui allait venir à ma rescousse pour assouvir mon désir de ne plus penser à Aslak ?! C’était somme toute assez cohérent.
Passant outre les appellations passionnelles de Tatie Anna à l’égard de Tonton Kristoff, Mamie Dudu alla tout de suite lui tapoter l’épaule alors que je restai en retrait.
-Grande Marraine...Je...J’ai besoin de toi, chuchota-t-elle avec conviction.
-Ah non ! J’ai pas le temps Iduna ! Ta fille a bientôt fini alors si...
-...Ce n’est pas pour moi ! La coupa-t-elle assez fort.
Elle me fit aussitôt signe d’approcher et je déglutis péniblement avant de braver la petite dame nonagénaire qui me dévisagea soudain avec des yeux amusés. Complètement désintéressée du couple par ma simple présence, elle nous regarda tour à tour avec mon aïeule et conclut avec un sourire malicieux :
-Décidément les sœurs jumelles d’Arendelle me font honneur ce soir...Mes coups du siècle... Bien...Y a du boulot jeune fille, j’espère que tu as de quoi noter le débrief...Cela risque de durer plusieurs heures !
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 04 Déc 2023, 18:15
Nous voilà à présent dans la tête de Kikirsten.
Après s'être confronté à Elysia sur son comportement de grosse brute du chapitre précédent, elle et sa sœur Rita sont conviés par leurs mère et leur tante pour leur annoncer qu'à l'occasion du printemps, un bal des prétendants va bientôt se tenir en leur honneur. Kirsten, de part son éducation princière, en est folle de joie. Mais Rita, encore trop naïve, est réticente à cette idée étant donné qu'elle aime Pieter, son propre cousin. Elle se fait donc vite rappeler à l'ordre par sa sœur, cette dernière ayant bien l'intention de mettre les bouchées doubles pour se préparer convenablement et se montrer comme la plus parfaite et la plus studieuse des petites princesses.
La semaine passe et les préparatifs sont... euh, prêts. Mais suite à un caprice de princesse, la cuisinière Olina a le courage de la réprimander (pas trop fort quand même) sur son comportement, arguant qu'elle ne devrait pas être trop stricte pour son âge. De plus, Olina l'informe que si Elysia s'est montré plus cléments à son égard depuis la bagarre, c'est grâce aux conseils de la boulangère Louise Bakerdatter, la muse d'Elysia, et cette dernière restant admiratrice de Kirsten. Mais celle-ci n'en démord pas quand Louise se présente devant elle, trouvant cette dernière trop moche et indigne de son admiration, affichant un clair mépris pour elle.
Retrouvant Rita, d'un air joyeuse car une bonne conduite de sa part lui ayant permis de s'offrir la danse de l'ouverture du bal avec Pieter, elles se voient offrir deux jolies camées avant d'entrer en scène. Mais ça ne débute pas bien pour Kirsten : non seulement elle subit une glissade public mais, croyant captiver l'attention générale, elle se la fait voler par sa mère et sa tante. Et pour ne rien arranger, Rita l'abandonne pour préférer la compagnie de Pieter. Kirsten se retrouve bientôt seule dans les jardins royaux, épiant le couple Elysia-Louise, notamment en train de parler d'elle, Elysia en mal et Louise en bien. Et cette dernière n'y va pas par quatre chemins : si elle reconnaît que Kirsten lui a manqué de politesse, elle ne peut s'empêcher de se dire que c'est son rôle dans lequel elle fût enfermée qui l'a mené à se comporter ainsi. Et histoire qu'elle s'ôte le balai qu'elle a dans le vous-savez-quoi, Louise pense qu'Elysia devrait commencer par faire le premier pas vers elle.
Sentant les larmes monter aux yeux par ce qu'elle a entendu, Kirsten est cependant vite sauvée par un heureux imprévu : un des prétendants de la fête, Aslak de Vesterland, l'accueillant avec des friandises, un bouquet de fleur, une discussion de connaissance et une invitation à danser. Puis ils peuvent retrouver un peu d'intimité quand Aslak veut lui faire un cadeau. Kirsten croit à la fiançailles qu'elle attendait tant, mais le prince lui offre à la place un ouvrage scientifique sur la faune de son royaume. La princesse se retrouve désillusionnée, Aslak révèle qu'il n'a l'intention de se marier avec elle car lui-même est déjà promis (à une dénnomée Emma d’Askersund). Elle essaye de prendre sur elle, mais une fois seule elle se résout à déverser toute sa peine devant sa mamie Iduna. Cette dernière l'emmène alors voir quelqu'un qui pourra l'aider à passer son premier chagrin d'amour...
... Ylva Nordlys
Et le pêché de ce chapitre ? Nulle doute l'orgueil.
Après s'être confronté à Elysia sur son comportement de grosse brute du chapitre précédent, elle et sa sœur Rita sont conviés par leurs mère et leur tante pour leur annoncer qu'à l'occasion du printemps, un bal des prétendants va bientôt se tenir en leur honneur. Kirsten, de part son éducation princière, en est folle de joie. Mais Rita, encore trop naïve, est réticente à cette idée étant donné qu'elle aime Pieter, son propre cousin. Elle se fait donc vite rappeler à l'ordre par sa sœur, cette dernière ayant bien l'intention de mettre les bouchées doubles pour se préparer convenablement et se montrer comme la plus parfaite et la plus studieuse des petites princesses.
La semaine passe et les préparatifs sont... euh, prêts. Mais suite à un caprice de princesse, la cuisinière Olina a le courage de la réprimander (pas trop fort quand même) sur son comportement, arguant qu'elle ne devrait pas être trop stricte pour son âge. De plus, Olina l'informe que si Elysia s'est montré plus cléments à son égard depuis la bagarre, c'est grâce aux conseils de la boulangère Louise Bakerdatter, la muse d'Elysia, et cette dernière restant admiratrice de Kirsten. Mais celle-ci n'en démord pas quand Louise se présente devant elle, trouvant cette dernière trop moche et indigne de son admiration, affichant un clair mépris pour elle.
Retrouvant Rita, d'un air joyeuse car une bonne conduite de sa part lui ayant permis de s'offrir la danse de l'ouverture du bal avec Pieter, elles se voient offrir deux jolies camées avant d'entrer en scène. Mais ça ne débute pas bien pour Kirsten : non seulement elle subit une glissade public mais, croyant captiver l'attention générale, elle se la fait voler par sa mère et sa tante. Et pour ne rien arranger, Rita l'abandonne pour préférer la compagnie de Pieter. Kirsten se retrouve bientôt seule dans les jardins royaux, épiant le couple Elysia-Louise, notamment en train de parler d'elle, Elysia en mal et Louise en bien. Et cette dernière n'y va pas par quatre chemins : si elle reconnaît que Kirsten lui a manqué de politesse, elle ne peut s'empêcher de se dire que c'est son rôle dans lequel elle fût enfermée qui l'a mené à se comporter ainsi. Et histoire qu'elle s'ôte le balai qu'elle a dans le vous-savez-quoi, Louise pense qu'Elysia devrait commencer par faire le premier pas vers elle.
Sentant les larmes monter aux yeux par ce qu'elle a entendu, Kirsten est cependant vite sauvée par un heureux imprévu : un des prétendants de la fête, Aslak de Vesterland, l'accueillant avec des friandises, un bouquet de fleur, une discussion de connaissance et une invitation à danser. Puis ils peuvent retrouver un peu d'intimité quand Aslak veut lui faire un cadeau. Kirsten croit à la fiançailles qu'elle attendait tant, mais le prince lui offre à la place un ouvrage scientifique sur la faune de son royaume. La princesse se retrouve désillusionnée, Aslak révèle qu'il n'a l'intention de se marier avec elle car lui-même est déjà promis (à une dénnomée Emma d’Askersund). Elle essaye de prendre sur elle, mais une fois seule elle se résout à déverser toute sa peine devant sa mamie Iduna. Cette dernière l'emmène alors voir quelqu'un qui pourra l'aider à passer son premier chagrin d'amour...
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Et le pêché de ce chapitre ? Nulle doute l'orgueil.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 06 Déc 2023, 11:33
Merci @Dov pour ton commentaire
Et voici sans plus attendre les spoilers sans contexte du chapitre 12.
Et voici sans plus attendre les spoilers sans contexte du chapitre 12.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Déc 2023, 14:33
Franchement je vais aller très vite...
Bien fait pour toi miss parfaite !
J'espère qu'Elsa a fait exprès de laisser sa glace!
Mais je pense qu'en réalité c'est Helga qui a mis du savon pour se venger de la miss parfaite qui veut lui faire la leçon...
Ou Louise...
Ou les deux... enfin 3 avec Elsa
... enfin 5 avec les jumeaux
Non 6 avec Rita
Ou... oh zut faites la queue ceux qui veulent la remettre à sa place!
PREM'S!!!!
Bien fait pour toi miss parfaite !
J'espère qu'Elsa a fait exprès de laisser sa glace!
Mais je pense qu'en réalité c'est Helga qui a mis du savon pour se venger de la miss parfaite qui veut lui faire la leçon...
Ou Louise...
Ou les deux... enfin 3 avec Elsa
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Déc 2023, 15:37
Floconnette a écrit:Franchement je vais aller très vite...
Bien fait pour toi miss parfaite !
J'espère qu'Elsa a fait exprès de laisser sa glace!
Mais je pense qu'en réalité c'est Helga qui a mis du savon pour se venger de la miss parfaite qui veut lui faire la leçon...
Ou Louise...
Ou les deux... enfin 3 avec Elsa
... enfin 5 avec les jumeaux
Non 6 avec Rita
Ou... oh zut faites la queue ceux qui veulent la remettre à sa place!
PREM'S!!!!
@Frantzoze Je me délecte du commentaire de @Floconnette !!! Ce n'est que vengeance pour ma Grosse Gaga ! et le petit con de Pieter
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Déc 2023, 18:49
Quoi?!
J'ai pas la droit de.dire que c'est.une petite.morveuse tête à claque?!
J'ai pas la droit de.dire que c'est.une petite.morveuse tête à claque?!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Déc 2023, 19:15
Floconnette a écrit:Quoi?!
J'ai pas la droit de.dire que c'est.une petite.morveuse tête à claque?!
@Frantzoze est le seul qui dit que c'est une incomprise Il dit qu'on est injuste avec elle et fait que la défendre mais on est tous unanime pour dire qu'il lui manque des baffes à la merdeuse ! Moi je t'encourage à le dire
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Déc 2023, 21:26
C'est la réincarnation d'Emma cette mome!
Même Emma l'a dit!
Je suis dégoûtée que personne n'ait relevé sa chute en riant!
Je ne suis pas fan d'Elysia mais s'il c'était marré
Bon il aurait pris une baffe sans doute mais là... je me serai fait faire un T shirt fan d'Elysia
Même Emma l'a dit!
Je suis dégoûtée que personne n'ait relevé sa chute en riant!
Je ne suis pas fan d'Elysia mais s'il c'était marré
Bon il aurait pris une baffe sans doute mais là... je me serai fait faire un T shirt fan d'Elysia
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Jeu 07 Déc 2023, 23:49
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 08 Déc 2023, 00:09
Ah c'est nul... si c'est par derrière il ne vaut pas mieux que miss je sais tout!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 08 Déc 2023, 00:10
Floconnette a écrit:Ah c'est nul... si c'est par derrière il ne vaut pas mieux que miss je sais tout!
Hum... Attends de voir Rita... niveau coups par derrière... ça va être autre chose
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Dim 10 Déc 2023, 20:42
Chapitre 12 : La petite diablesse :
TIMELINE ACTUELLE...
Je m’en voulais un peu d’avoir laissé Kiki toute seule partir dans les jardins surtout après la honte qu’elle venait de subir mais ma danse avec Pieter était plus importante. Il fallait que je retrouve le garçon qui ne jurait que par moi jusqu’à il y a encore un mois. Mais tout avait changé après l’anniversaire de Maëlle et Frantz quand Papa et Maman étaient partis à Arnevik et que nous étions restés dans la Forêt Enchantée. Je savais que j’avais perdu mon plus fidèle ami cette nuit-là lorsqu’il avait fait sa fuite avec Sofia... Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui trouver à cette idiote de paysanne qui puait le bois et la terre mouillée ?! Elle était tellement banale, physiquement ! Pas vilaine, même plutôt mignonne mais tellement passe-partout avec ses cheveux châtains, ses yeux noisettes et sa peau légèrement tannée par le soleil comme les gens pauvres en Europe ! Alors que moi, je me démarquais avec mes cheveux blonds bouclés et mes yeux verts ! Les mêmes que Papa, Kiki et Gaga ! J’en étais pas peu fière ! C’était ce que Pieter préférait chez moi. Il me l’avait confié un soir quand il m’aimait encore. Ne dis pas de bêtises Rita...Il t’aime toujours au fond de lui, il faut juste que tu le remettes sur le droit chemin, me confortai-je.
Cette danse arrivait donc à point nommé. Trépignant d’impatience, j’attendais tout de même auprès de Papa et Maman pour qu’ils me donnent l’autorisation, priant pour qu’ils se souviennent qu’ils me l’avaient promis. J’avais déjà tout le plan en tête grâce aux nombreux ouvrages sur l’amour que j’avais piqué à la hutte de Yélana Coudrier et qui appartenaient à sa mère. Ainsi, je commencerai par les danses, puis j’embarquerai mon cousin dans les jardins et ensuite nous nous embrasserons avant que je ne l’autorise à me toucher ma poitrine déjà formée. J’avais remarqué qu’il la lorgnait bien l’autre fois. C’était une chance que j’aie des seins par rapport à l’autre planche à pain de Sofia...Elle...On aurait pu lui mettre des roulettes sur ses pieds et ses mains pour la faire avancer comme sur le tricycle et l’éléphant de courses de mon neveu et ma filleule. Pouffant de rire toute seule tandis que l’image se matérialisa dans ma tête, je fus bientôt interrompue par Maman qui fronça légèrement les sourcils. Qu’est-ce que Kiki pouvait lui ressembler quand elle agissait comme ça!
-Rita sois sage ma chérie...Tout le monde te regarde...Tu ne veux pas aussi être la risée du royaume comme ta sœur ?!
-Euh...Non, Maman, murmurai-je bien que contrairement à ma moitié je m’en fichais un peu.
-Bien...Donc ne sois pas aussi enjouée, soupira-t-elle, tu ferais mieux d’aller retrouver ta sœur...Je pense qu’elle a besoin de compagnie après le coup que je lui ai fait...Elle ne voudra certainement pas de mes excuses avant un bon bout de temps puisqu’elle tire de mon caractère.
-Oh mais ne t’en fais donc pas comme ça, Elsa...Combien de fois ai-je glissé de la même manière quand tu laissais des tas de neiges trainer partout dans les salles ! Bon d’accord c’était hors public mais tout de même ! Nota immédiatement Marraine Anna qui était de meilleure humeur depuis que c’était sa petite fille qui lui faisait les soins.
Le revers de la médaille c’était qu’après ses séances Maëlle était obligée de dormir tout l’après-midi car cela lui prenait trop de son énergie. Au début, Gaga ne voulait plus qu’elle le fasse parce qu’elle craignait que sa fille soit en danger mais c’était finalement Tatie qui avait insisté en voyant l’amélioration et le bien être que cela lui procurait. Elle rechignait moins, avait été moins cassante avec tout le monde ces derniers temps, surtout avec ma grande sœur et mes cousins qu’elle était en train d’embrasser en ce moment-même en les complimentant.
-Tu n’es pas trop fatiguée ma Furie Rousse, ça va ? Demanda aussitôt Mamie Dudu.
Ravissante et élancée malgré sa cinquantaine, ma grand-mère balayait toutes les dames de la salle de sa prestance et ce, même si elle avait des petites rides qui marquaient sa vieillesse quand elle était en train de sourire comme c’était le cas en ce moment à l’égard de ses filles qui le lui rendirent. Heureusement qu’elle avait ses longs cheveux châtains et bouclés qui tombaient en cascade dans son dos pour la rajeunir car ils résistaient à l’épreuve du temps et n’avaient pas encore blanchi... Amaigrie au visage, ma tante prit bientôt ses mains et celles de Maman et répondit avec un air forcé :
-Oui je vais très bien je vous assure, c’est une bonne chose que le peuple d’Arendelle me voit pour comprendre qu’il n’a rien à craindre de moi et de ma santé.
Mouais...Elle récitait bien son texte... Tout le monde n’avait pas le charisme de Kiki qui arrivait non seulement à tout apprendre par cœur mais à le ressortir de manière naturelle... Chose que je n’arrivais pas à faire non plus...
-Je vais d’ailleurs aller de ce pas, danser avec mes garçons pour commencer ! Ajouta encore Marraine Anna avec foi, en battant des mains.
-Et tu pourras ensuite m’en accorder une également sinon je risque d’être jaloux ! Plaisanta bientôt Tonton Kristoff en lui volant un baiser.
Tout comme le reste de la famille, lui aussi revivait depuis que Maëlle faisait des miracles sur le corps de sa femme.
-Evidemment mon très cher époux, susurra-t-elle d’une voix d’ensorceleuse, nous irons donner à manger à Sven...Après...Tous les deux...
Ah ça ! Je savais ce que ça voulait dire ! C’était également expliqué dans les manuels d’Ylva Nordlys qui était pour moi la femme la plus influente du monde. Ainsi, je compris bien vite que l’étable serait le prochain endroit où mon parrain et ma marraine s’offriraient un coït. J’aurais pu envisager ce lieu-là aussi pour me retrouver avec Pieter après nos danses mais c’était trop rustique pour un premier échange intime...D’où le fait que je suivais parfaitement les conseils de l’ancienne historienne et que je m’étais plutôt tournée vers les jardins.
Prenant mon mal en patience car ma tante venait d’embarquer mes deux cousins, je restai donc plantée comme un piquet près de Mamie Dudu, attendant sagement mon tour pendant que Papa et Maman partirent également sur la piste. Statique, mon aïeule dévisageait la salle avec une mine nostalgique tandis que ses grands yeux bleus brillaient à la lumière des chandelles.
-C’est dans cette salle que tu es tombée amoureuse de Papy Agnarr, grand-mère ? Demandai-je soudain curieuse.
Sortie de ses pensées, elle tressaillit immédiatement et renchérit :
-C’est un peu plus compliqué que cela ma Poupette...Mais c’est ici que nous nous sommes délivrés notre premier baiser oui! Du moins dans cette vie-là parce qu’il paraît que dans d’autres c’était totalement ailleurs...
-...Et Papy Antoine, il ne dit rien quand tu penses à lui ? Demandai-je encore avec fascination.
Une question m’avait toujours turlupiné...Si Mamie Dudu était mariée à ces deux hommes lequel rejoindrait-elle dans l’Hellheilm ?! Secouant vivement la tête pour répondre à ma question, elle répliqua :
-Il n’a aucune raison ma chérie...Je les aime tous les deux très forts...Et puis Papy Antoine n’a pas à savoir si je pense à ton autre grand-père, ceux sont mes secrets de femme.
-Ah d’accord, notai-je alors qu’elle joua avec ma longue queue de cheval blonde.
Même si je n’aimais pas vraiment ça, je ne lui en dis rien et continuai de lorgner mon cousin en train de valser de façon assez drôle avec Marraine et son débile de jumeau. Ma grand-mère sembla aussi s’en apercevoir puisqu’elle resta fixée sur cette scène avec attendrissement.
-Eh bien...Les princes ne se bousculent pas pour moi, ronchonnai-je tout en poussant un cri de joie intérieur.
-Sois un peu patiente, ils n’osent peut-être pas ve... Commença Mamie Dudu.
Elle ne termina pas sa phrase quand nous observâmes ensemble une dame d’une grâce infinie venir vers nous. A ma grande surprise, les membres de ma grand-mère se raidirent, la plaçant sur la défensive et son visage prit bientôt un air contrarié...Ce qui ne déstabilisa aucunement la femme.
-Reine Iduna ! Quelle plaisir de vous revoir! Cela faisait si longtemps ! Clama-t-elle en nous faisant une révérence irréprochable.
-Reine Runa du royaume de Vassar...Quelle surprise ! Grinça-t-elle avec ironie, effectivement, je ne vous avais pas vu ici depuis...
-...Depuis l’enterrement de feu le roi Agnarr, il y a maintenant dix ans, calcula-t-elle en prenant une mine triste.
Déglutissant péniblement, mon aïeule sut rester digne et hocha la tête avant de murmurer plus pour elle-même comme si elle semblait l’avoir oublié :
-Déjà dix ans...Je me rappellerai ce jour tragique toute ma vie...Kaspian était si petit...Mes petits-enfants n’en parlons pas...Et Lucia...Même pas pensée...
Ses yeux s’embuèrent d’un coup et la jolie dame reprit à son égard :
-Oh pardonnez-moi Majesté ! Je ne voulais pas vous mettre dans l’embarras...Ce n’était pas mon intention ! Parlons plutôt affaires, qu’en pensez-vous?!
Voyant que Mamie était toujours déstabilisée, je repris immédiatement pour elle :
-Si vous voulez traiter d’économie et de commerce ce sera plutôt avec la reine Elsa et le prince Hans, reine Runa ! Ma grand-mère leur a légué sa place quand elle a convolé en juste noces avec maître Antoine Populus...Mais permettez-moi de me présenter, je suis la princesse Rita Westergaard d’Arendelle, future souveraine de ce royaume au même titre que ma sœur, la princesse Kirsten !
N’ayant pas froid aux yeux, je lui fis à mon tour une révérence excellente et elle me toisa avec amusement avant de déclarer en se rappelant soudain de moi :
-Mais oui, bien sûr ! Suis-je bête !? Qu’est-ce que vous avez grandi votre Altesse ! Vous êtes presque une jeune fille à présent ! Vous avez quasiment l’âge de mon fils, le prince Arnwald ! D’ailleurs où est-il ce garnement...Je lui avais demandé de rester près de moi ?!
-Veuillez me pardonner mère ! S’exclama soudain une voix grave dans mon dos, j’étais partie me chercher une collation.
Sursautant comme une folle, je me retournai et aperçus soudain un jeune homme qui devait avoir dans les douze ans. Son air me rappela soudain quelqu'un mais je ne me rappelais pas qui. Profond ses yeux bruns hypnotisants me devisagèrent tandis que ses cheveux blonds polaire mi-longs et en brouissailles lui donnaient un air nigaud.
-Arnwald s’il vous plaît ! Un peu de tenue ! Où sont donc passées toutes les leçons de bienséance que l’on vous a apprises ?! Demanda encore la reine Runa d’une voix cassante.
Bonne pâte, le jeune homme de Vassar ne s’offusqua pas et s’approcha alors de moi avant de me faire un baise-main et une révérence. Bien que ses lèvres furent douces et chaudes, je n’avais aucune envie de tomber sous son charme. Il n’avait pas cet air espiègle que possédait Pieter ni ces milliers de tâche de rousseur qui le rendaient charmant.
-M’accorderez-vous cette danse princesse Rita ? Questionna-t-il encore en me tendant sa main.
-C’est très gentil à vous...Mais j’ai promis à mon cousin que je ferai ma première valse avec lui et il est hors de question que je rompe ma promesse ! M’écriai-je d’une voix pincée.
Allez ! Laisse-moi tranquille maintenant ! Je ne veux pas de toi-même si tu es beau ! Me confortai-je en lui lançant un regard franc qui ne lui laissait pas le choix.
-Bien...Alors je me réserve le droit d’avoir la danse d’après si vous êtes d’accord, bien sûr ! Reprit-il.
Je faillis soupirer d’agacement mais cela aurait été à l’encontre de ce que Kiki et les adultes attendaient de moi aussi je me contentais de hocher simplement la tête. Apercevant soudain Papa et Maman qui venaient à notre rencontre, je sautais sur l’occasion et m’exclamai à nouveau :
-Reine Elsa ! Prince Hans ! La reine Runa et son fils du royaume de Vassar désirent s’entretenir avec vous !
Tout comme Mamie Dudu, ma mère fut également sur ses gardes en apercevant la quinquagénaire d’une grande beauté. Néanmoins elle et père firent à leur convenance et les conversations allèrent bientôt bon train du côté de ces cinq-là tandis que j’attendais toujours désespérément que mon cousin s’éloigne de Marraine Anna. Lasse de l’attendre, je me détachais bientôt de ce groupe pour rejoindre la piste et l’arrachai moi-même à ma tante. Quelle ne fut pas ma surprise de percuter un imbécile de prince qui s’était trouvé sur ma trajectoire. A l’instar de Kiki, je me trouvai bientôt propulsée au sol avec une douleur au front.
-Oh...Princesse Rita...Me voilà navré... S’excusa-t-il alors que je venais de lui lancer un regard noir malgré moi.
Très galant, ce jeune homme aux cheveux blonds presque blanc et aux yeux gris, m’aida à me relever et m’épousseta avant de reprendre :
-Excusez-moi, je suis le prince Aslak du royaume de Vesterland ! Et sans vouloir me montrer discourtois envers vous, je recherche votre jumelle.
Souhaitant au plus vite qu’il s’en aille, je restai un peu sonnée face à ce grand benêt de quinze ans. Voyant que je ne lui répondait pas, il demanda encore avec inquiétude :
-Excusez-moi d’insister...Mais s’il vous plaît... Sauriez-vous où se trouve votre sœur ? Est-elle souffrante ? S'est-elle faite mal après sa chute de tout à l’heure ?
Mais il avait mordu à l'hameçon ou quoi ?! Remarque c'était l'occasion pour que ma Kiki me fiche la paix pour une fois, aussi je lui déclarai enfin avec force :
-La princesse Kirsten est aux jardins et je pense qu'elle va très bien. Sinon le mieux c'est que vous alliez le lui demander vous-même !
Ravi Aslak s’exécuta et je lui dis encore :
-Surtout ne lui dites pas que c'est moi qui vous envoie ni que vous m'avez vu ! Ma sœur sera contente de vous voir, ça je puis vous l'assurer ! Encore plus si vous lui apportez à manger et un bouquet de fleurs... Vous arriverez à la conquérir à coups sûrs et passerez un bon moment avec elle.
Il n'attendit pas une minute de plus et suivit avidement mes conseils avant de se faufiler à l’extérieur. Parfait ! Je pouvais reprendre ma route ! Par chance Marraine Anna avait enfin terminé ses danses avec les jumeaux. Elysia était parti dehors avec Louise alors que Pieter se tenait encore auprès d'elle pour rattraper tout le manque affectif dont il avait été privé ces dernières semaines. Puis oncle Kristoff arriva et pointa bientôt son doigt dans ma direction avant de reprendre :
-Regarde mon grand, Rita t'attends !
Conciliant Pieter répondit à mon signe de main alors que je retrouvais tout de suite le sourire. Passant mes doigts sur ma poitrine où se trouvait toujours le talisman qu'il m'avait donné pour me protéger, je récitai de mémoire les écrits d'Ylva et m’avançais enfin d'un pas ferme vers lui. Au début tout se passa bien. Très respectueux envers les codes du protocole il me baisa grossièrement la main et m'approcha de son corps pour que nous entonnions une danse. Mon cœur chavira immédiatement alors qu’il m’emmena pendant trois minutes dans un rythme parfait. L’avoir si près de moi pendant que nos pieds faisaient des rosaces à travers la pièce me rendit toute chose. Etape 1 : Ne te précipite pas Rita ! Pas de baiser mais fais grimper la température...Mets tes intentions à plat...Abaissant progressivement ma main qui tenait son bas du dos, je touchais donc le point naissant du haut de ses fesses tout en lui lançant un sourire enjôleur. Son visage vira au rouge brique et il commença à ouvrir la bouche avant de rapidement la fermer. Etape 2 : Les yeux doux maintenant Rita... Battant des paupières avec force, je lui offris mon plus joli minois alors que je le sentais de plus en plus raidi de gêne. Etape 3 : Le mettre dans l’embarras pour qu’il suggère d’aller dans un endroit privé...
-Alors euh...Com...Comment s’est passé ta journ...Journée, bégaya-t-il soudain pour créer une diversion.
Etape intermédiaire : Irruption d’une conversation du quotidien pour faire redescendre la pression. C’était ce qui manquait. Produisant un petit rire sonore, je renchéris :
-Tout ce qu’il y a de plus habituel...Ce matin j’ai accompagnée Maman à l’orphelinat pour le gala de charité où nous avons effectué notre chorégraphie de danse et de patinage artistique, ce qui a redonné le sourire aux enfants...Ça a été l’occasion de leur faire oublier leur triste malheur et ils se sont même prêtés à l’exercice après car Maman avait glacé tout le réfectoire. C’était très drôle. Tu aurais vu leur sourires...J’étais tellement fière de leur procurer du bonheur qu’ils ont dit qu’avec Maman on était les meilleures! Kirsten est restée au château pour aider aux derniers préparatifs, elle ira leur jouer un philharmonique la semaine prochaine...Et toi ? ça a été ta matinée dans la Forêt Enchantée ?
Je devins cramoisie en voyant ses yeux se fermer d’un coup d’un air rêveur. Aura-t-il l’affront de mentionner mon enquiquineuse de cousine ?! Avant que je ne lui dise que ce n’était pas la peine de répondre, il finit par rétorquer :
-Oui...C’est dommage que ma journée chez les Northuldra eût été écourtée par un stupide bal où je n’ai pas ma place car figure-toi qu’il s’est passé un super truc aujourd’hui ! Sous la coupe de Tonton Ryder et grande sœur Gaga, Sofia a eu l’autorisation de ton oncle Yohan pour venir regarder comment je m’y prenais dans mon apprentissage. C’était très agréable pour une fois de ne pas être tout seul...
-Oui...Oui c’est très bien...Dis...Tu viens avec moi aux jardins ?! Le coupai-je alors, malade de jalousie.
Il avait passé la matinée avec cette moins que rien ! Pourquoi s’accrochait-il à elle comme un crottin sous une semelle ?! Verte de rage, je le fixai droit dans les yeux tout en faisant au mieux pour ne rien laisser transparaître. C’était notre moment à tous les deux et j’avais l’impression qu’il venait de le gâcher en parlant de mon idiote de cousine...Ils ne devaient pas avoir de sentiments l’un envers l’autre ! Ils étaient si différents ! Pieter était de sang royal comme moi...Elle aussi à la différence près que c’était une princesse déchue...Une ratée !
-Bah...Euh...Je croyais qu’on devait faire qu’une danse et que des princes t’attendaient, murmura-t-il en se tenant fermement la nuque de gêne.
Etape 4 : Rester stable...Rien n’est joué à l’avance...Aucune face n’est jamais perdue tant que ce n’est pas dit concrètement ! Ne me démontant donc pas, je renchéris avec fermeté :
-Bah oui justement ! On vient de terminer notre valse ! On peut faire aller faire un tour aux jardins maintenant ! S’il te plaît ?! A moins que cela ne te plaise pas de passer du temps en ma compagnie...
Se mordant fermement la lèvre, je lus dans ses yeux marron qu’il n’allait pas tarder à plier. Après quelques secondes d’hésitation, il hocha rapidement la tête. Je l’attrapais ainsi par le bras à une vitesse folle pour pouvoir le conduire avant qu’il ne change d’avis et nous sortîmes bientôt par la grande baie vitré pour nous rendre vers un coin caché qui ne soit pas la roseraie ou le saule-pleureur...Endroit évident où se trouveraient sans doute le reste de nos proches. Croyant Pieter plus bavard, je fus assez déçue de son comportement. Il était totalement fermé...Impossible de retrouver notre complicité d’antan...De le dérider... Ne perdant pas mes nerfs, je réfléchis activement et fis un rétropédalage avec mes convictions... Bon ce n’était pas ce que j’avais prévu mais il allait falloir nous rendre dans un milieu qui le mettrait à l’aise...Etape 5...Parler de quelqu’un de proche pour montrer qu’on s’intéresse à notre âme soeur et sa sphère publique et intime. Me rappelant de cela, je plaisantais aussitôt avec maladresse :
-Oula ! Je vois à ta tête que ça ne va pas ?! Oh ! Je sais ce qui t’inquiète ! Tu n’as pas nourri Knut et tu crains qu’il meurt de faim! Du coup, tu voudrais qu’on y aille ?
Embarrassé, il répliqua pourtant très vite :
-Oh...Euh...J’ai promis à Papa et Maman que je ne ferai pas de bêtise et je n’ai pas envie de salir mes habits propres en le chevauchant !
-Je n’ai pas parlé de faire une course avec lui ! Mais bien de lui donner à manger...Alors ? Tu veux qu’on aille là-bas plutôt que de rester ici ? Insistai-je.
-Oui je préfère, concéda-t-il.
Conciliante, je fus au comble de la joie quand ce fut sa main qui cette fois me guida vainement vers les écuries. Je fus encore plus ravie, en le voyant se détendre à présent qu’il était dans son élément. Retrouvant ses réflexes du quotidien, il s’approcha de la stalle de son renne et le trouva endormi.
-Hey vieux frère...C’est moi...Tu as faim ? Questionna-t-il en s’agenouillant après lu avoir mis une apiacée orange sous le museau.
L’odeur sucrée, réveilla immédiatement son compagnon à quatre pattes et je les rejoins tous les deux au milieu du foin, m’accroupissant avec similitude en ne faisant pas attention aux déchets qui pouvaient s’accrocher à ma robe et mes chaussures. Mon visage s’illumina enfin quand il me soustrint un sourire. Mon cœur fut encore plus au bord de l’affolement quand il se pencha enfin pour m’embrasser sur la joue. Cela ne dura que quelques secondes car il fut préoccupé par les bramement de Knut qui sembla lui dire :
-Hey...Donne-moi ma carotte maintenant!
-Pas de soucis mon grand ! Clama-t-il en lui tendant le légume.
Souhaitant m’investir également, j’allais moi-même en chercher une dans la cachette secrète qui se trouvait dans une huche à pain à l’entrée de l’étable et repris avec conviction :
-Et tu es même si sage que tu as le droit à une deuxième !
Vive, je revins sous leur yeux intrigués et m’accroupis à nouveau avant que le bébé cervidé n’engloutisse cette nouvelle trouvaille.
-Heureusement que tu es là pour veiller aussi sur Knut, murmura enfin mon cousin.
Mes yeux brillèrent immédiatement de bonheur...Etape 6 : Répondre au compliment évident donné par votre partenaire. Ma phrase était déjà toute faite et je ne mis pas longtemps à renchérir :
-C’est grâce à toi et au talisman que tu m’as donné Pieter !
Sans attendre, je le sortis de dessous mon corsage pour montrer qu’il ne me quittait jamais. Sensible, mon amour secret fut séduit par l’attention et s’écria :
-Oh ? Tu l’as toujours ?
-Evidemment ! Chaque chose que tu me donnes, reste gravé dans ma mémoire ou sur mon corps ! Répondis-je.
Etape 7 : Maintenant que l’approche est faite, PASSEZ à l’acte avant de laisser filer votre chance ! Sentant qu’il commençait à y avoir un temps de latence entre nous, je décidais enfin de faire le premier pas et l’attirai contre moi pour mieux l’embrasser. Attention...Pas un bisous d’enfant...Mais celui d’une jeune fille emplie de désir... Il sursauta ainsi de surprise quand ma lèvre força pour entrouvrir la sienne et laissai ainsi la possibilité à nos langues de s’enlacer. Un moment de flottement de bienêtre m’envahit immédiatement quand elles entrèrent en contact mais cela fut hélas de courte durée quand je sentis qu’il ne partageait pas cette symbiose. Refusant qu’il m’échappe, je brûlais alors les étapes et agrippai ainsi ses poignées avec beaucoup de volonté pour guider ses mains vers mes seins qui s’éveillaient à m’en faire mal en se contractant. C’était comme s’ils refusaient de rester dans le corset. J’aurais aimé détacher ce dernier mais faire cela c’était laisser mon cousin s’échapper, aussi je ne me contentai déjà amplement de ses doigts qui trouvèrent enfin mes rondeurs. Je ne fus jamais aussi moite qu’en cet instant.
-Arrête...Bredouilla soudain Pieter tout gêné bien que je sentais à son corps proche du mien que cela ne le laissait pas indifférent non plus.
Non ! Je ne voulais pas l’écouter ! Je voulais qu’il me trouve jolie, encore l’embrasser en emmêlant nos organes buccaux...Qu’il glisse ma robe en satin sur le sol pour pouvoir me toucher les fesses et les seins pendant que je ferai de même pour ses parties masculines.
-Ce...C’est pas bien ce qu’on fait...Allez lâche-moi...Murmura-t-il à nouveau en devenant blanc.
Je ne faisais rien de mal...J’appliquai juste la méthode de séduction pour les filles signée par Ylva...Pourquoi ne le comprenait-il pas ?! Ne ressentait-il pas ce désir allègre ?! Avoir envie de l’avoir contre moi, de le caresser...L’embrasser...Et même plus...Etourdie par mes propres pensées, je ne me rendis pas compte tout de suite qu’il me repoussa et pire encore ! Que sa main s’abattit sur ma joue droite. Cela rompit le charme. Très vite, il me défia du regard, se transformant en Northuldra sauvageon. Je ne l’avais jamais vu aussi rouge pivoine. Après plusieurs secondes, il bouillonna enfin :
-Je sais ce que tu essayes de faire Rita Westergaard ! Tu es vraiment dégoûtante ! Si jamais tu recommences ça, j’irais le rapporter à Marraine et Parrain et je dirai que c’est à cause des écrits de l’autre perverse d’historienne ! De toute façon, je vais déjà aller le dire à Papa comme ça je suis certain que tu n’iras pas colporter de fausses choses à mon sujet en disant que c’est moi qui t’ais forcé ou je ne sais quoi ! Tu serais capable de dire que je t’ai tapée pour être plus soumise !
-Quoi ?! Mais non...Pas du tout...Ce...Cela ne me serait jamais venu à l’esprit, mentis-je, s’il te plaît...Ne dis rien...J’ai été maladroite ! Pardon...Je t’aime Pieter...Je t’en prie...Reste avec moi...
-...MAIS MOI J’EN VEUX PAS ! Cria-t-il encore alors que ses yeux se voilaient de larmes, nos parents arrêtent pas de nous répéter qu’on a pas le droit...Et ils ont raison, c’était marrant de jouer à être amoureux quand on était des enfants...Mais nous ne pouvons pas Rita ! Ils t’ont dit pourquoi ! Pépé Runeaerd a interdit cette loi quand ils ont vu que cela créait des maladies dégénératives chez d’autres souverains ! Je...Et puis de toute façon, je suis déjà fiancé à une autre fille et tu le sais très bien...Tu es ma meilleure amie, ma cousine, ma grande sœur...Mais tu ne pourras jamais être mon amoureuse!
Ses remarques sanglantes m’assassinèrent définitivement et je restai médusée face à lui. En cet instant, je le détestai autant que Sofia. Mon souffle se coupa et mes larmes furent prêtes à partir. Dès lors, je respirais plus fort alors qu’il m’acheva encore :
-Ne t’avise pas de faire du mal à ta cousine ou à être méchant avec elle ! Gaga et surtout Mamie Dudu le savent et elles t’en cuiront si jamais tu tentes quelque chose !
Il leva vers moi un poing vengeur comme s’il allait mettre sa menace à exécution. Fermant déjà les yeux, j’étais prête à accepter mon sort puisque de toute façon ma joue était encore vive de douleur...Mais je m’en fichais... Tout ceci n’était rien à côté du piétinement intensif de mon cœur qu’il venait de réduire en miettes. Toujours énervé, il me releva brusquement et me poussa hors de la couche de son cervidé avant de refermer son box en hurlant :
-Je n’ai plus confiance en toi ! Pars la première ! Tu serais capable de faire du mal à Knut si tu restes là !
-Mais non à la fin ! Pour qui me prends-tu?! Explosai-je, je...Je m’y suis mal prise et j’en suis encore désolée...Oublions ça...Viens...Retournons danser tous les deux...
-Non ! Je ne veux plus rien faire avec toi ! Je vais retrouver Papa et Maman ! Renchérit-il têtu.
Vexé, il me poussa plus gravement les épaules et je tombais sur le sol...Oh pas fort...Mais assez pour que cela m’atteigne. C’en fût trop...Mon nez coulait déjà le temps que je me remette sur pieds pour partir en courant jusqu’à la grande salle de bal. Papa...Je voulais Papa...Oui...Un câlin de Papa. Par chance, je le repérai très vite près des tasses de café du buffet. Oubliant d’être la petite princesse pleine de grâce, mes cheveux se défirent du ruban alors que je fis claquer fortement mes chaussures sur le carrelage ce qui fit se retourner certains invités. Je m’en fichais d’eux tous...Je voulais Papa...Juste Papa...Encore trois pas et je lui enserrais fortement la taille.
-Rita...Qu’est-ce qui se passe mon cœur ? Demanda-t-il à l’affut de mes larmes, si tu veux Maman, elle est aux jardins avec les principautés du royaume de Vassar !
Incapable de parler, ma respiration se saccada et mes sanglots se libèrent enfin, lui mouillant sa tenue de morve et d’eau en continu. Se fichant complètement d’avoir des flux dessus, il me prit enfin dans ses bras et me porta contre son cœur pour que nous nous enlacions mutuellement.
-Allez...Allez...Ce n’est rien, chuchota-t-il d’une voix apaisante en me frottant vigoureusement le dos.
Il m’embrassa ensuite les cheveux avec patience, attendant que je me dévoile...Ce que je finis par faire de longues secondes plus tard :
-Je...Je n’ai pas été très gentille avec Pieter...Et...Euh...On ...On s’est disputés...Il...Il ne voudra plus jamais...Me parler...
A cette idée, je pleurai de plus belle et mon estomac faillit rendre mon dîner.
-Oh...C’est donc ça...Déclara-t-il doucement en attrapant bientôt un verre de limonade.
Je le bus avidement pendant qu’il dit encore :
-Rien de telle qu’une boisson sucrée pour calmer ton gros chagrin...Allez, il ne faut pas t’emballer sans réfléchir et être méthodique...Penses-tu que ton cousin et toi vous ne vous parlerez plus sachant que vous habitez le même château et que vous avez presque les mêmes activités ?!
-Euh...Non...Non, Papa, chuchotai-je.
-Voilà...Vous allez laisser passer la nuit et ce sera oublié dès demain, tu verras ma chérie, m’assura-t-il.
-Tu...Tu crois ? Questionnai-je à nouveau remplie d’espoir.
-Tu oublies combien tu as d’oncles ?! Avec douze frères j’avais aussi de quoi avoir des tensions ! Reprit-il avec malice, une fois trois d’entre eux ont fait comme si je n’existais pas pendant trois ans !
Cela me fit tout de suite paniquer...Et si Pieter agissait pareil ?! Je ne le supporterai pas ! Papa vit immédiatement qu’il avait une gaffe. Il m’agrippa bientôt ma bouille et me caressa les joues pour me soulager alors que j’imaginais toujours son enfance dans les îles du Sud. Même si Oncle Yohan, oncle Viktor ou encore Oncle Neal avaient été odieux avec lui, je doutais qu'ils aient éprouvé le même désir amoureux pour eux que je ressentais pour Pieter. Je me sentis soudain honteuse d’avoir déballée mes charmes.
Voyant que je ne pleurai plus, il finit par me redéposer au sol, puis il reprit en me tendant son mouchoir :
-Tiens, sèche tes larmes, mon cœur.
Je m’y appliquais aussitôt et il récupéra ensuite son tissu brodé avant de me prendre la main :
-Que dirais-tu d’accorder maintenant une danse à ton vieux père ? Je rêve d’être au bras d’une si parfaite cavalière !
L’orage de mes sentiments se dissipa immédiatement en entendant ses paroles réconfortantes. Ravie, d’être supérieure par rapport à Kiki à ses yeux, j’acceptai bien volontiers et hocher la tête avant de l’entrainer sur la piste. Amusée, je lui montais alors sur ses chaussures pour être à une hauteur acceptable et nous tournâmes ensemble pendant trois danses. Puis le rythme finit par redescendre doucement et je sentis bientôt une couronne de glace se formait sur ma tête. Maman était revenue.
-Bon ta sœur va mieux...Je l’ai vu en train de jouer avec le prince Aslak ! S’écria-t-elle.
Sans que je fasse trop attention, elle me décala gentiment de Papa pour pouvoir le récupérer et ajouta en gloussant :
-Le prince Arnwald est absolument charmant et finalement la reine Runa aussi...Mais il ne vaut mieux pas que je le dise à ta grand-mère !
-Je t’ai entendu ma Floconnette ! Gronda aussitôt Mamie Dudu qui n’était pas loin mais tellement silencieuse qu’elle semblait faire partie du décor.
Ses yeux bleus me dardèrent ensuite et elle renchérit :
-Et justement en parlant du jeune prince de Vassar...Pourquoi cette demoiselle ne se rendrait-elle pas en sa compagnie ?! Je suis certaine qu’il pourra lui redonner le sourire et lui faire oublier...Le début de cette soirée...
-Oh...Je ne pense pas que ça soit une bonne idée grand-mère...Je comptais me retirer car j’ai eu beaucoup d’émotions, bredouillai-je, rougissant soudain avec violence.
-Tu es bien là pour te faire des amis autres que tes cousins, n’est-ce pas ?! Questionna-t-elle soudain avec prestance.
-Euh...Oui...Oui...Bafouillai-je de plus en plus décontenancée.
-Alors Arnwald sera parfait pour toi...Une petite voix me le dit, reprit-elle avec malice, moi qui croyais que tu honorais tes promesses...Il t’a attendu pour votre valse pendant que madame était en escapade dans l’étable avec Pieter !
Mes visage s’embrasa d’une seule traite. Son expression ne sourcilla pas, pourtant je sus en entendant ces paroles qu’elle était au courant de ce qui s’était passé tout à l’heure. Ne souhaitant pas attirer l’attention auprès de mes parents pour ne pas avoir à leur donner d’explications, je consentis enfin à suivre son ordre déguisé et répliquai :
-Bien...Si tu veux Mamie Dudu...Alors...Où est-il ?
-Il attend sagement dans le corridor car il voulait voir la bibliothèque du château...C’est un féru de romans et d’Histoire ! Mais je pense qu’il serait encore plus content si c’était toi qui la lui montrais...Tu en connais tout un rayon sans mauvais jeu de mots ! Se moqua-t-elle encore.
Déglutissant péniblement car je n’avais pas vraiment envie de me retrouver nez à nez avec ce prince charmant, je n’ajoutai rien et me rendis à l’entrée de la salle de bal. Il était effectivement là, attendant avec des traits impassibles que quelque chose se passe. Droit comme un I, ses yeux verts finirent par dévier vers moi et il me regarda avec un grand sourire.
-Princesse Rita ! Vous êtes là finalement ! Clama-t-il en me faisant une révérence.
Tu peux toujours essayer d’être un beau parleur, tu ne seras jamais à la hauteur de Pieter...Maugréai-je intérieurement. Ne montrant rien, je marquai une distance acceptable avec ce jeune homme avant de reprendre :
-Il paraît que vous voudriez voir la bibliothèque ? Je veux bien être votre guide !
-Ooooh c’est vrai ? Questionna-t-il en ayant la tête d’un idiot.
-Mais oui, venez ! Puisque je vous le dis ! Répondis-je.
N’arrivant pas à rester à ma place, je lui agrippai bientôt ses doigts et nous nous dépêchâmes d’arpenter les longs couloirs pour ensuite emprunter les escaliers qui nous menèrent aux chambres et enfin à la grande pièce spacieuse, remplie de livres.
-Whouaaa ! Maman n’avait pas menti ! S’exclama bientôt le prince Arnwald en s’avançant avec de gros yeux ébahi dans la pièce.
-Comment ?! La reine Runa connaît cette bibliothèque ? Est-ce grand-mère Iduna qui la lui avait montrée ? L’interrogeai-je immédiatement.
Se mordant soudain la lèvre comme s’il en avait trop dit, l’adolescent dont les joues chauffèrent avec violence vérifia qu’il n’y avait personne avant de répondre :
-Non...Pas votre grand-maman...C’est le roi Agnarr qui s’en était chargé...A l’époque c’était lui le parti officiel de ma Mère ! Voilà pourquoi c’est un peu tendu entre les adultes !
Subjuguée par le fait qu’il y avait des drames d’amour au sein même de notre propre famille, je pouffai aussitôt et rétorquai très intéressée :
-Oh...Et vous croyez qu’ils se sont embrassés dans ce lieu ?!
-Eh bien...Ce n’est pas une question de foi puisque cette hypothèse s’avère vraie...Maman l’a sous-entendu tout à l’heure et j’ai cru que la reine Iduna allait lui sauter à la gorge, chuchota-t-il encore gêné.
-Fascinant, commentai-je avant d’éclater de rire en imaginant la scène.
Mal à l’aise, le prince Arnwald ne se joignit pas à moi et je m’arrêtai bien vite pour lui laisser le champ libre dans les dédales des rayons. Je le laissai ainsi explorer le terrain et allai m’assoir sur le sofa rose qui servait de point de rencontre quand nous faisions les soirées jeux. J’aurais cru ce silence entre nous deux plus gênants mais il ne fut en réalité très bénéfique pour que je fasse un point avec tout ce qui s’était passé ce soir. Faisant donc à peine attention à cet idiot de douze ans qui parcourait avec insistance de vieux parchemins écrits en Futhark, je sortis discrètement le talisman de Pieter et étais prête à le mettre dans le feu en jurant que je ne lui pardonnerai jamais pour ses actes quand Arnwald revint vers moi en s’écriant :
-Oh ! C’est un joli collier que vous avez là !
Devenant cramoisie, je le rangeai rapidement dans mon corsage et repris en haussant les épaules :
-Oui...C’est...C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup qui me l’a offert...Mais...Je l’ai perdue à jamais.
-Qui ça le pendentif ? Plaisanta-t-il.
Outrée, je lui fis aussitôt des gros yeux et il se reprit immédiatement :
-Excusez-moi princesse Rita... Je ne voulais pas vous froisser...C’est juste...Que...Ne le jetez pas...On sait jamais...Il pourrait avoir une autre valeur à un autre moment de votre vie...
Cela me laissa songeuse pendant plusieurs secondes et mes yeux s’abaissèrent au tapis avant que le jeune homme ne me fasse à nouveau sursauter:
-En fait...J’ai besoin de vous...Moi aussi.
Réhaussant des sourcils intrigués vers lui, je fus heureuse lorsqu’il reprit :
-Voilà... Je voulais savoir si vous aviez des ouvrages sur...La tribu des Northuldra ?
Le regardant soudain avec méfiance, je répétai tout en essayant d’avoir les yeux aussi hautains que ma Kiki :
-Les Northuldra ? Pourquoi vous intéressez-vous à ce peuple ?!
Comprenant alors qu’il pouvait potentiellement passer pour un ennemi, Arnwald devint subitement blanc avant d’annoncer :
-Oh je vous en prie ! Pas de fourvoiement entre nous ! Je ne vais certainement pas faire de déclaration de guerre...Pour tout vous dire j’ai même un immense respect pour cette communauté...Personne n’est au courant dans ma famille et personne ne devra l’être à cause des mésaventures du passé...C’est un secret entre vous et moi...
-...Je suis navrée mais il m’en faudrait un peu plus que de simples paroles pour vous faire confiance, notai-je en croisant les bras.
Le visage du prince blêmit à nouveau et il desserra soudain son col comme celui-ci s’était subrepticement mis à l’étrangler, marquant bien qu’il n’était absolument pas à l’aise par le sujet.
-Bon très bien, concéda-t-il quelques secondes plus tard, voilà...Tout ce que je peux vous dire c’est que je connais une personne de ce peuple...Une certaine Madame Nordlys...
-...Comment pourriez-vous la connaître ?! Le coupai-je offusquée.
De plus en plus terrifiée par ce garçon, j’usais tout de même de ma cervelle pour savoir qu’un nom pareil ne pouvait néanmoins pas s’inventer. Assez brouillon dans ses explications, il dit encore :
-Je... Euh...Disons que pour faire simple, j’ai déjà parlé à cette femme par rêve voilà...
-Ah ouais...Et elle est comment dans ce cas ?! Questionnai-je encore, abasourdie qu’il connaisse le principe de voyage astral, destiné normalement aux chamanes.
-Bah euh...Comme moi...Très petite avec de longs cheveux blonds polaire et des yeux marrons très grands et enfantins... Enuméra-t-il sans se tromper.
Mais oui c'est ça ! Ce physique était le même que celui d'Ylva ! Voilà où je l'avais vu ! Silencieuse à cause du choc que cette révélation me procurait, il finit par ajouter :
-Alors...Est-ce que vous auriez des ouvrages sur elle ?
Sans lui répondre, je lui pris à nouveau son poignet et le guidai vers la statue de cheval du Nokk qui menait à la pièce secrète. Cette dernière comportait tout sur les traditions Northuldra. Seules Marraine Anna, Mamie Dudu, Maman et Helga étaient autorisées à entrer dans cet endroit.
-Une dernière chose avant que je vous montre l’impensable...Est-ce que cette dame vous a parlé de moi ? Questionnai-je durement, vous savez...C’est une personne qui compte beaucoup pour moi...Sa fille Yélana qui est la cheffe de la tribu Northuldra m’a bercé dès son plus jeune âge des écrits de sa mère... Je ne voudrais donc pas entacher sa mémoire en laissant ses œuvres entre les mains d’un prince de pacotille...
-...Ne vous inquiétez pas princesse Rita, me coupa-t-il en souriant, on ne peut vraiment rien vous cacher ! Vous avez très bien deviné ses intentions...Elle...Elle m’a demandé...De veiller sur vous...
Le compliment m’enchanta et par je ne sais quel procédé sensé, je sus qu’il disait la vérité.
-Parfait, dis-je en me mordant la lèvre, dans ce cas...Laissez-moi vous montrer quelque uns de ses écrits historiques.
Appuyant violemment sur la patte droite de la statue, le mécanisme se mit bientôt en place et la porte de la pièce secrète s’ouvrit, engendrant une poussière qui nous fit tous les deux éternuer. Emerveillé, le prince mit alors ses pas dans les miens et nous nous engouffrâmes dans le tunnel de pierre à peine éclairé de flambeaux.
-Venez c’est tout au fond ! M’écriai-je.
Avançant à tâtons pour ne pas nous faire mal, nous arrivâmes bientôt dans la grande pièce à l’allure ésotérique. Connaissant son histoire par les récits de mes aïeux, je savais que dans la vie où Maman était mariée à Oncle Kristoff, Papy Agnarr avait ordonné qu’elle soit détruite mais qu’il était revenu sur sa parole après la fuite de Papa et Marraine Anna sous la menace de Mamie Dudu. De même, ce lieu avait également été le seul qui n’avait pas été détruit lors de la chute du grand barrage toujours dans cette vie. Cette salle avait été aménagée par mon aïeule qui avait écrit toutes les leçons de chamanisme de Mémé Anna dont elle avait horreur car cela avait été son seul lien pour se rappeler de ses parents quand elles les avaient perdues de vue durant la guerre opposant les Northuldra et les Arendelliens.
-C’est très propre pour une pièce encastrée dans les murs ! S’écria soudain Arnwald qui parcourait les sculptures et les livres avec beaucoup d’attention et une certaine admiration.
Jugeant inapproprié qu’il ne sache pas rester à sa place, je ne le réprimandai pas cependant et allai à une étagère récupérer un vieux livre écrit en plume d’oie. Puis je m’approchais de lui et murmurai.
-Tenez...C’est son premier écrit sur les coutumes qui différencient les deux peuples, faite-s’y attention...Il a presque un siècle.
Prenant ses précautions, Anrwald se chargea de remettre son gant blanc et posa délicatement l’ouvrage sur la table avant de parcourir quelques pages. A ma grande surprise, ses yeux s’embuèrent d’un coup et il murmura d’une voix voilée de larmes :
-Elle a une si jolie écriture...
Je fus soudain prise de mal-être...J’avais l’étrange impression que le lien entre ce jeune homme et Madame Nordlys était bien plus que des simples voyages astraux. Je n’eus pas le temps de plus y penser que le prince se rappela alors que j’étais avec lui. Faisant enfin attention à moi, il délaissa alors le livre et m’enlaça sans pudeur en murmurant :
-Merci princesse Rita...Merci...
Bien que surprise et assez gênée par cette proximité entre nous deux, je ne dis trop rien et le laissai se mouler dans mes formes. Tout se bousculait dans ma tête. Pourquoi est-ce qu’Ylva avait choisi ce prince d’un royaume autre qu’Arendelle pour pouvoir veiller sur moi ?! Peut-être parce qu’elle a vu ton comportement exécrable de ce début de soirée Rita ?! Maugréai-je intérieurement soudain déçue qu’elle m’eût jugée de l’Hellheilm. Oui...Elle avait dû constater que j’avais lamentablement échoué à suivre ses conseils et avait voulu m’envoyer un signal par le biais de ce jeune homme...Il ne pouvait en être autrement. Constatant qu’il me manquait encore des renseignements à propos de leur relation, je me renseignai encore :
-Depuis quand Madame Nordlys et vous, vous parlez-vous, prince Arnwald ?
-Hum...Je ne sais plus trop...Peut-être depuis un mois il me semble...S’embrouilla-t-il une nouvelle fois en me lançant un sourire charmeur.
-Ah je vois, dis-je, n’arrivant pas à ajouter de quoi que ce soit de plus.
J’observais alors ce jeune intriguant à nouveau plongé dans le livre et entendit alors onze coups à la Klokkegate... Cela faisait déjà presque quarante cinq minutes que nous avions quitté les adultes...Ils allaient peut-être venir nous rechercher dans la bibliothèque. Je n’avais pas envie de me prendre une punition pour avoir enfreint la règle, aussi je paniquai immédiatement et clamai alors d’une voix plus forte :
-Prince Arnwald...Nous devrions retourner à la fête avant que cela ne devienne suspect...Après tout, vous êtes ici avec moi...Cela pourrait jaser...
-Je comprends, déclara-t-il d’un ton plus galant, alors sachez encore une chose princesse Rita...A... A la demande d’Ylva...Il...Il faut que vous deveniez...Enfin...Nous sommes...Tous les deux...Vous et moi...Destinez...
J’ouvris aussitôt des yeux gros comme des soucoupes. Quoi ?! De quel droit se permettait-elle de choisir pour moi ?! Alors que dans la famille on savait que c’était un sujet sensible !? Je ne voulais pas renoncer à Pieter malgré toutes les horreurs qu’il m’avait sorti...Pourquoi me voyait-elle avec ce garçon-là plutôt que mon cousin ?! Sentant que je le jugeais de la tête aux pieds, le prince de Vassar dédramatisa alors la situation et gloussa bientôt :
-Désolé...C’est fou comme elle avait vraiment raison.
-Sur quoi donc ?! Demandai-je alors que mes joues se chauffèrent d’indignation.
-Elle savait que vous ne seriez pas contente...Continua-t-il, elle a ajouté toutefois que vous ne le regretterez pas...Et...Elle a raison...Je vous promets que je saurai vous chérir...Je serai un bon époux pour vous princesse Rita... Je vous comblerai et vous protègerai comme il se doit au-delà de vos espérances...
Le laissant finir son laïus, je pesai le pour et le contre. J’aurais Ylva à mes côtés le reste de ma vie par son biais... J’aurais réussi l’exploit d’être fiancée avant Kirsten...Cela n’avait pas de prix...Et j’aurais toujours Pieter à portée de main pour essayer de le reconquérir en ayant une situation et une réputation stable auprès de cet Arnwald.
-Très bien, dis-je de longues secondes plus tard, dans ce cas...Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour officialiser tout cela.
Un peu nerveux, il déglutit péniblement avant de se rapprocher de moi et poser brièvement ses lèvres sur les miennes. Ce simple toucher aviva des flammes différentes que celles ressentie dans mes échanges avec Pieter...Comme si c’était plus franc...Plus...Amoureux ?! Allons ne soit pas idiote Rita ! Il n’y a que Tatie Anna et Kirsten pour croire qu’on tombe amoureuse au premier regard ! Me grondai-je. Et pourtant... Cette réaction courtoise avait été bien plus bénéfique à mon corps et mon cœur que toutes les tentatives que j’avais essayé auprès de mon cousin.
-Puis-je à mon tour, officialiser cette nouvelle union ? Questionnai-je alors que l’envie de l’embrasser aussi faisaient de mes lèvres un brasier ardent.
Flatté, il hocha immédiatement la tête. Je n’hésitai pas une seconde et lui sautai presque dessus avant d’écraser ma bouche sur la sienne. Mes ardeurs reprirent de sitôt et le réflexe de pousser ma langue contre ses lèvres pour qu’il entrouvre ce passage au mille délices se fit plus naturellement qu’avec mon cousin. Très vite, il me plaqua ses mains contre ses épaules pour me rapprocher de lui de sorte à être optimal dans notre échange empli de tendresse. Prise dans la magie de ce moment, je perdis pieds tout de suite et osai faire moi-même un écart en déviant mes mains vers le bas de son dos.
-Je ne suis pas certain que ce nous faisons soit très spirituel, me taquina-t-il quand nous nous relâchâmes.
Trop timide et gênée pour le regarder, je me contentai d’hausser les épaules alors qu’il m’agrippa le poignet.
-J’avais tout de même un petit cadeau pour vous ! S’exclama-t-il.
Les yeux pleins d’extases, je le vis alors sortir un écrin assez grand de sa poche de manteau. Puis il l’ouvrit et me passa bientôt un bracelet en or blanc fin alors que je n’en finissais plus d’être affreusement confuse.
-Merci...C’est vraiment très beau...Bredouillai-je.
J’aurais pu parier que c’était Ylva qui lui avait donné les codes pour la demande en mariage. Après tout je reconnaissais les signes de notre historienne dévouée dans l’art de l’amour...
-Promettez-moi que nous converserons par lettres avant nos prochaines rencontres...Comme ça nous ne nous perdrons pas de vue ?! Demanda soudain Arnwald toujours grisé par ma personne.
-Cela tombe sous le sens ! Clamai-je en lui réclamant encore un baiser.
Il ne s’en fit pas prier et décupla ainsi mes sens en enlaçant ses doigts sur le bracelet en or qu’il venait de m’offrir. N’oublie pas Pieter, Rita ! Me grondai-je alors que sa bouche scellée à la mienne tendait à me prouver l’inverse en m’envoyant des milliers de frissons dans mes parties les plus intimes. Etourdie par son odeur suave et la force de sa langue en accord avec la mienne, je décidai tout de suite de reculer pour reprendre mes esprits et enlevai rapidement mon talisman d’autour de mon cou avant de le lui tendre.
-Finalement...Je pense qu’il vous revient de droit désormais...Considérez également ce cadeau comme gage de nos fiançailles.
Les yeux du prince charmant s’illuminèrent aussitôt et il accepta mon présent en le glissant dans la poche de son costume.
-Soyez assurée qu’il ne me quittera plus, nota-t-il.
Dans un geste tendre, il décala alors mes mèches de cheveux blonds en arrière et me vola encore un autre baiser que j’éternisai en lui mordant les lèvres.
-Bien...Euh...Je...Je crois que nous devrions...Retourner au bal...Finis-je par murmurer embarrassée.
Les joues en feu, aucun de nous deux ne bougea pour autant et nous nous contentâmes de nous regarder pendant un temps trop court à mon goût.
-Princesse Rita...Il y a une dernière chose que je dois vous dévoiler...Voilà... Il ne faut pas que vous soyez surprise...Mais je me rappelle de Madame Nordlys que la nuit...Si vous me parlez d’elle la journée...Je n’en ai aucun souvenirs...Ne me demandez pas pourquoi...Ni l’un ni l’autre serions bien en peine de l’expliquer...Mais tout ce que je sais c’est que c’est elle qui me l’a précisé.
-Dans ce cas attendez-vous à avoir écrit en grosses lettres « A NE LIRE QU’AU COUCHER DU SOLEIL » sur chacune des correspondances que je vous enverrai, pouffai-je derechef.
Cela lui convint amplement à en juger par la dernière embrassade qu’il me porta avec intention en m’enveloppant avec une affection sincère.
-Bien...Retournons à la fête à présent ! Clama-t-il quelques secondes après, qu’en dites-vous mademoiselle Rita Westergaard d’Arendelle ?
-Avec grand plaisir, prince Arnwald du royaume de Vassar, répondis-je, épanouie.
Nous repartîmes ainsi de la pièce, nous jurant encore un amour infini comme dans les contes de fées.
TIMELINE ACTUELLE...
Je m’en voulais un peu d’avoir laissé Kiki toute seule partir dans les jardins surtout après la honte qu’elle venait de subir mais ma danse avec Pieter était plus importante. Il fallait que je retrouve le garçon qui ne jurait que par moi jusqu’à il y a encore un mois. Mais tout avait changé après l’anniversaire de Maëlle et Frantz quand Papa et Maman étaient partis à Arnevik et que nous étions restés dans la Forêt Enchantée. Je savais que j’avais perdu mon plus fidèle ami cette nuit-là lorsqu’il avait fait sa fuite avec Sofia... Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui trouver à cette idiote de paysanne qui puait le bois et la terre mouillée ?! Elle était tellement banale, physiquement ! Pas vilaine, même plutôt mignonne mais tellement passe-partout avec ses cheveux châtains, ses yeux noisettes et sa peau légèrement tannée par le soleil comme les gens pauvres en Europe ! Alors que moi, je me démarquais avec mes cheveux blonds bouclés et mes yeux verts ! Les mêmes que Papa, Kiki et Gaga ! J’en étais pas peu fière ! C’était ce que Pieter préférait chez moi. Il me l’avait confié un soir quand il m’aimait encore. Ne dis pas de bêtises Rita...Il t’aime toujours au fond de lui, il faut juste que tu le remettes sur le droit chemin, me confortai-je.
Cette danse arrivait donc à point nommé. Trépignant d’impatience, j’attendais tout de même auprès de Papa et Maman pour qu’ils me donnent l’autorisation, priant pour qu’ils se souviennent qu’ils me l’avaient promis. J’avais déjà tout le plan en tête grâce aux nombreux ouvrages sur l’amour que j’avais piqué à la hutte de Yélana Coudrier et qui appartenaient à sa mère. Ainsi, je commencerai par les danses, puis j’embarquerai mon cousin dans les jardins et ensuite nous nous embrasserons avant que je ne l’autorise à me toucher ma poitrine déjà formée. J’avais remarqué qu’il la lorgnait bien l’autre fois. C’était une chance que j’aie des seins par rapport à l’autre planche à pain de Sofia...Elle...On aurait pu lui mettre des roulettes sur ses pieds et ses mains pour la faire avancer comme sur le tricycle et l’éléphant de courses de mon neveu et ma filleule. Pouffant de rire toute seule tandis que l’image se matérialisa dans ma tête, je fus bientôt interrompue par Maman qui fronça légèrement les sourcils. Qu’est-ce que Kiki pouvait lui ressembler quand elle agissait comme ça!
-Rita sois sage ma chérie...Tout le monde te regarde...Tu ne veux pas aussi être la risée du royaume comme ta sœur ?!
-Euh...Non, Maman, murmurai-je bien que contrairement à ma moitié je m’en fichais un peu.
-Bien...Donc ne sois pas aussi enjouée, soupira-t-elle, tu ferais mieux d’aller retrouver ta sœur...Je pense qu’elle a besoin de compagnie après le coup que je lui ai fait...Elle ne voudra certainement pas de mes excuses avant un bon bout de temps puisqu’elle tire de mon caractère.
-Oh mais ne t’en fais donc pas comme ça, Elsa...Combien de fois ai-je glissé de la même manière quand tu laissais des tas de neiges trainer partout dans les salles ! Bon d’accord c’était hors public mais tout de même ! Nota immédiatement Marraine Anna qui était de meilleure humeur depuis que c’était sa petite fille qui lui faisait les soins.
Le revers de la médaille c’était qu’après ses séances Maëlle était obligée de dormir tout l’après-midi car cela lui prenait trop de son énergie. Au début, Gaga ne voulait plus qu’elle le fasse parce qu’elle craignait que sa fille soit en danger mais c’était finalement Tatie qui avait insisté en voyant l’amélioration et le bien être que cela lui procurait. Elle rechignait moins, avait été moins cassante avec tout le monde ces derniers temps, surtout avec ma grande sœur et mes cousins qu’elle était en train d’embrasser en ce moment-même en les complimentant.
-Tu n’es pas trop fatiguée ma Furie Rousse, ça va ? Demanda aussitôt Mamie Dudu.
Ravissante et élancée malgré sa cinquantaine, ma grand-mère balayait toutes les dames de la salle de sa prestance et ce, même si elle avait des petites rides qui marquaient sa vieillesse quand elle était en train de sourire comme c’était le cas en ce moment à l’égard de ses filles qui le lui rendirent. Heureusement qu’elle avait ses longs cheveux châtains et bouclés qui tombaient en cascade dans son dos pour la rajeunir car ils résistaient à l’épreuve du temps et n’avaient pas encore blanchi... Amaigrie au visage, ma tante prit bientôt ses mains et celles de Maman et répondit avec un air forcé :
-Oui je vais très bien je vous assure, c’est une bonne chose que le peuple d’Arendelle me voit pour comprendre qu’il n’a rien à craindre de moi et de ma santé.
Mouais...Elle récitait bien son texte... Tout le monde n’avait pas le charisme de Kiki qui arrivait non seulement à tout apprendre par cœur mais à le ressortir de manière naturelle... Chose que je n’arrivais pas à faire non plus...
-Je vais d’ailleurs aller de ce pas, danser avec mes garçons pour commencer ! Ajouta encore Marraine Anna avec foi, en battant des mains.
-Et tu pourras ensuite m’en accorder une également sinon je risque d’être jaloux ! Plaisanta bientôt Tonton Kristoff en lui volant un baiser.
Tout comme le reste de la famille, lui aussi revivait depuis que Maëlle faisait des miracles sur le corps de sa femme.
-Evidemment mon très cher époux, susurra-t-elle d’une voix d’ensorceleuse, nous irons donner à manger à Sven...Après...Tous les deux...
Ah ça ! Je savais ce que ça voulait dire ! C’était également expliqué dans les manuels d’Ylva Nordlys qui était pour moi la femme la plus influente du monde. Ainsi, je compris bien vite que l’étable serait le prochain endroit où mon parrain et ma marraine s’offriraient un coït. J’aurais pu envisager ce lieu-là aussi pour me retrouver avec Pieter après nos danses mais c’était trop rustique pour un premier échange intime...D’où le fait que je suivais parfaitement les conseils de l’ancienne historienne et que je m’étais plutôt tournée vers les jardins.
Prenant mon mal en patience car ma tante venait d’embarquer mes deux cousins, je restai donc plantée comme un piquet près de Mamie Dudu, attendant sagement mon tour pendant que Papa et Maman partirent également sur la piste. Statique, mon aïeule dévisageait la salle avec une mine nostalgique tandis que ses grands yeux bleus brillaient à la lumière des chandelles.
-C’est dans cette salle que tu es tombée amoureuse de Papy Agnarr, grand-mère ? Demandai-je soudain curieuse.
Sortie de ses pensées, elle tressaillit immédiatement et renchérit :
-C’est un peu plus compliqué que cela ma Poupette...Mais c’est ici que nous nous sommes délivrés notre premier baiser oui! Du moins dans cette vie-là parce qu’il paraît que dans d’autres c’était totalement ailleurs...
-...Et Papy Antoine, il ne dit rien quand tu penses à lui ? Demandai-je encore avec fascination.
Une question m’avait toujours turlupiné...Si Mamie Dudu était mariée à ces deux hommes lequel rejoindrait-elle dans l’Hellheilm ?! Secouant vivement la tête pour répondre à ma question, elle répliqua :
-Il n’a aucune raison ma chérie...Je les aime tous les deux très forts...Et puis Papy Antoine n’a pas à savoir si je pense à ton autre grand-père, ceux sont mes secrets de femme.
-Ah d’accord, notai-je alors qu’elle joua avec ma longue queue de cheval blonde.
Même si je n’aimais pas vraiment ça, je ne lui en dis rien et continuai de lorgner mon cousin en train de valser de façon assez drôle avec Marraine et son débile de jumeau. Ma grand-mère sembla aussi s’en apercevoir puisqu’elle resta fixée sur cette scène avec attendrissement.
-Eh bien...Les princes ne se bousculent pas pour moi, ronchonnai-je tout en poussant un cri de joie intérieur.
-Sois un peu patiente, ils n’osent peut-être pas ve... Commença Mamie Dudu.
Elle ne termina pas sa phrase quand nous observâmes ensemble une dame d’une grâce infinie venir vers nous. A ma grande surprise, les membres de ma grand-mère se raidirent, la plaçant sur la défensive et son visage prit bientôt un air contrarié...Ce qui ne déstabilisa aucunement la femme.
-Reine Iduna ! Quelle plaisir de vous revoir! Cela faisait si longtemps ! Clama-t-elle en nous faisant une révérence irréprochable.
-Reine Runa du royaume de Vassar...Quelle surprise ! Grinça-t-elle avec ironie, effectivement, je ne vous avais pas vu ici depuis...
-...Depuis l’enterrement de feu le roi Agnarr, il y a maintenant dix ans, calcula-t-elle en prenant une mine triste.
Déglutissant péniblement, mon aïeule sut rester digne et hocha la tête avant de murmurer plus pour elle-même comme si elle semblait l’avoir oublié :
-Déjà dix ans...Je me rappellerai ce jour tragique toute ma vie...Kaspian était si petit...Mes petits-enfants n’en parlons pas...Et Lucia...Même pas pensée...
Ses yeux s’embuèrent d’un coup et la jolie dame reprit à son égard :
-Oh pardonnez-moi Majesté ! Je ne voulais pas vous mettre dans l’embarras...Ce n’était pas mon intention ! Parlons plutôt affaires, qu’en pensez-vous?!
Voyant que Mamie était toujours déstabilisée, je repris immédiatement pour elle :
-Si vous voulez traiter d’économie et de commerce ce sera plutôt avec la reine Elsa et le prince Hans, reine Runa ! Ma grand-mère leur a légué sa place quand elle a convolé en juste noces avec maître Antoine Populus...Mais permettez-moi de me présenter, je suis la princesse Rita Westergaard d’Arendelle, future souveraine de ce royaume au même titre que ma sœur, la princesse Kirsten !
N’ayant pas froid aux yeux, je lui fis à mon tour une révérence excellente et elle me toisa avec amusement avant de déclarer en se rappelant soudain de moi :
-Mais oui, bien sûr ! Suis-je bête !? Qu’est-ce que vous avez grandi votre Altesse ! Vous êtes presque une jeune fille à présent ! Vous avez quasiment l’âge de mon fils, le prince Arnwald ! D’ailleurs où est-il ce garnement...Je lui avais demandé de rester près de moi ?!
-Veuillez me pardonner mère ! S’exclama soudain une voix grave dans mon dos, j’étais partie me chercher une collation.
Sursautant comme une folle, je me retournai et aperçus soudain un jeune homme qui devait avoir dans les douze ans. Son air me rappela soudain quelqu'un mais je ne me rappelais pas qui. Profond ses yeux bruns hypnotisants me devisagèrent tandis que ses cheveux blonds polaire mi-longs et en brouissailles lui donnaient un air nigaud.
-Arnwald s’il vous plaît ! Un peu de tenue ! Où sont donc passées toutes les leçons de bienséance que l’on vous a apprises ?! Demanda encore la reine Runa d’une voix cassante.
Bonne pâte, le jeune homme de Vassar ne s’offusqua pas et s’approcha alors de moi avant de me faire un baise-main et une révérence. Bien que ses lèvres furent douces et chaudes, je n’avais aucune envie de tomber sous son charme. Il n’avait pas cet air espiègle que possédait Pieter ni ces milliers de tâche de rousseur qui le rendaient charmant.
-M’accorderez-vous cette danse princesse Rita ? Questionna-t-il encore en me tendant sa main.
-C’est très gentil à vous...Mais j’ai promis à mon cousin que je ferai ma première valse avec lui et il est hors de question que je rompe ma promesse ! M’écriai-je d’une voix pincée.
Allez ! Laisse-moi tranquille maintenant ! Je ne veux pas de toi-même si tu es beau ! Me confortai-je en lui lançant un regard franc qui ne lui laissait pas le choix.
-Bien...Alors je me réserve le droit d’avoir la danse d’après si vous êtes d’accord, bien sûr ! Reprit-il.
Je faillis soupirer d’agacement mais cela aurait été à l’encontre de ce que Kiki et les adultes attendaient de moi aussi je me contentais de hocher simplement la tête. Apercevant soudain Papa et Maman qui venaient à notre rencontre, je sautais sur l’occasion et m’exclamai à nouveau :
-Reine Elsa ! Prince Hans ! La reine Runa et son fils du royaume de Vassar désirent s’entretenir avec vous !
Tout comme Mamie Dudu, ma mère fut également sur ses gardes en apercevant la quinquagénaire d’une grande beauté. Néanmoins elle et père firent à leur convenance et les conversations allèrent bientôt bon train du côté de ces cinq-là tandis que j’attendais toujours désespérément que mon cousin s’éloigne de Marraine Anna. Lasse de l’attendre, je me détachais bientôt de ce groupe pour rejoindre la piste et l’arrachai moi-même à ma tante. Quelle ne fut pas ma surprise de percuter un imbécile de prince qui s’était trouvé sur ma trajectoire. A l’instar de Kiki, je me trouvai bientôt propulsée au sol avec une douleur au front.
-Oh...Princesse Rita...Me voilà navré... S’excusa-t-il alors que je venais de lui lancer un regard noir malgré moi.
Très galant, ce jeune homme aux cheveux blonds presque blanc et aux yeux gris, m’aida à me relever et m’épousseta avant de reprendre :
-Excusez-moi, je suis le prince Aslak du royaume de Vesterland ! Et sans vouloir me montrer discourtois envers vous, je recherche votre jumelle.
Souhaitant au plus vite qu’il s’en aille, je restai un peu sonnée face à ce grand benêt de quinze ans. Voyant que je ne lui répondait pas, il demanda encore avec inquiétude :
-Excusez-moi d’insister...Mais s’il vous plaît... Sauriez-vous où se trouve votre sœur ? Est-elle souffrante ? S'est-elle faite mal après sa chute de tout à l’heure ?
Mais il avait mordu à l'hameçon ou quoi ?! Remarque c'était l'occasion pour que ma Kiki me fiche la paix pour une fois, aussi je lui déclarai enfin avec force :
-La princesse Kirsten est aux jardins et je pense qu'elle va très bien. Sinon le mieux c'est que vous alliez le lui demander vous-même !
Ravi Aslak s’exécuta et je lui dis encore :
-Surtout ne lui dites pas que c'est moi qui vous envoie ni que vous m'avez vu ! Ma sœur sera contente de vous voir, ça je puis vous l'assurer ! Encore plus si vous lui apportez à manger et un bouquet de fleurs... Vous arriverez à la conquérir à coups sûrs et passerez un bon moment avec elle.
Il n'attendit pas une minute de plus et suivit avidement mes conseils avant de se faufiler à l’extérieur. Parfait ! Je pouvais reprendre ma route ! Par chance Marraine Anna avait enfin terminé ses danses avec les jumeaux. Elysia était parti dehors avec Louise alors que Pieter se tenait encore auprès d'elle pour rattraper tout le manque affectif dont il avait été privé ces dernières semaines. Puis oncle Kristoff arriva et pointa bientôt son doigt dans ma direction avant de reprendre :
-Regarde mon grand, Rita t'attends !
Conciliant Pieter répondit à mon signe de main alors que je retrouvais tout de suite le sourire. Passant mes doigts sur ma poitrine où se trouvait toujours le talisman qu'il m'avait donné pour me protéger, je récitai de mémoire les écrits d'Ylva et m’avançais enfin d'un pas ferme vers lui. Au début tout se passa bien. Très respectueux envers les codes du protocole il me baisa grossièrement la main et m'approcha de son corps pour que nous entonnions une danse. Mon cœur chavira immédiatement alors qu’il m’emmena pendant trois minutes dans un rythme parfait. L’avoir si près de moi pendant que nos pieds faisaient des rosaces à travers la pièce me rendit toute chose. Etape 1 : Ne te précipite pas Rita ! Pas de baiser mais fais grimper la température...Mets tes intentions à plat...Abaissant progressivement ma main qui tenait son bas du dos, je touchais donc le point naissant du haut de ses fesses tout en lui lançant un sourire enjôleur. Son visage vira au rouge brique et il commença à ouvrir la bouche avant de rapidement la fermer. Etape 2 : Les yeux doux maintenant Rita... Battant des paupières avec force, je lui offris mon plus joli minois alors que je le sentais de plus en plus raidi de gêne. Etape 3 : Le mettre dans l’embarras pour qu’il suggère d’aller dans un endroit privé...
-Alors euh...Com...Comment s’est passé ta journ...Journée, bégaya-t-il soudain pour créer une diversion.
Etape intermédiaire : Irruption d’une conversation du quotidien pour faire redescendre la pression. C’était ce qui manquait. Produisant un petit rire sonore, je renchéris :
-Tout ce qu’il y a de plus habituel...Ce matin j’ai accompagnée Maman à l’orphelinat pour le gala de charité où nous avons effectué notre chorégraphie de danse et de patinage artistique, ce qui a redonné le sourire aux enfants...Ça a été l’occasion de leur faire oublier leur triste malheur et ils se sont même prêtés à l’exercice après car Maman avait glacé tout le réfectoire. C’était très drôle. Tu aurais vu leur sourires...J’étais tellement fière de leur procurer du bonheur qu’ils ont dit qu’avec Maman on était les meilleures! Kirsten est restée au château pour aider aux derniers préparatifs, elle ira leur jouer un philharmonique la semaine prochaine...Et toi ? ça a été ta matinée dans la Forêt Enchantée ?
Je devins cramoisie en voyant ses yeux se fermer d’un coup d’un air rêveur. Aura-t-il l’affront de mentionner mon enquiquineuse de cousine ?! Avant que je ne lui dise que ce n’était pas la peine de répondre, il finit par rétorquer :
-Oui...C’est dommage que ma journée chez les Northuldra eût été écourtée par un stupide bal où je n’ai pas ma place car figure-toi qu’il s’est passé un super truc aujourd’hui ! Sous la coupe de Tonton Ryder et grande sœur Gaga, Sofia a eu l’autorisation de ton oncle Yohan pour venir regarder comment je m’y prenais dans mon apprentissage. C’était très agréable pour une fois de ne pas être tout seul...
-Oui...Oui c’est très bien...Dis...Tu viens avec moi aux jardins ?! Le coupai-je alors, malade de jalousie.
Il avait passé la matinée avec cette moins que rien ! Pourquoi s’accrochait-il à elle comme un crottin sous une semelle ?! Verte de rage, je le fixai droit dans les yeux tout en faisant au mieux pour ne rien laisser transparaître. C’était notre moment à tous les deux et j’avais l’impression qu’il venait de le gâcher en parlant de mon idiote de cousine...Ils ne devaient pas avoir de sentiments l’un envers l’autre ! Ils étaient si différents ! Pieter était de sang royal comme moi...Elle aussi à la différence près que c’était une princesse déchue...Une ratée !
-Bah...Euh...Je croyais qu’on devait faire qu’une danse et que des princes t’attendaient, murmura-t-il en se tenant fermement la nuque de gêne.
Etape 4 : Rester stable...Rien n’est joué à l’avance...Aucune face n’est jamais perdue tant que ce n’est pas dit concrètement ! Ne me démontant donc pas, je renchéris avec fermeté :
-Bah oui justement ! On vient de terminer notre valse ! On peut faire aller faire un tour aux jardins maintenant ! S’il te plaît ?! A moins que cela ne te plaise pas de passer du temps en ma compagnie...
Se mordant fermement la lèvre, je lus dans ses yeux marron qu’il n’allait pas tarder à plier. Après quelques secondes d’hésitation, il hocha rapidement la tête. Je l’attrapais ainsi par le bras à une vitesse folle pour pouvoir le conduire avant qu’il ne change d’avis et nous sortîmes bientôt par la grande baie vitré pour nous rendre vers un coin caché qui ne soit pas la roseraie ou le saule-pleureur...Endroit évident où se trouveraient sans doute le reste de nos proches. Croyant Pieter plus bavard, je fus assez déçue de son comportement. Il était totalement fermé...Impossible de retrouver notre complicité d’antan...De le dérider... Ne perdant pas mes nerfs, je réfléchis activement et fis un rétropédalage avec mes convictions... Bon ce n’était pas ce que j’avais prévu mais il allait falloir nous rendre dans un milieu qui le mettrait à l’aise...Etape 5...Parler de quelqu’un de proche pour montrer qu’on s’intéresse à notre âme soeur et sa sphère publique et intime. Me rappelant de cela, je plaisantais aussitôt avec maladresse :
-Oula ! Je vois à ta tête que ça ne va pas ?! Oh ! Je sais ce qui t’inquiète ! Tu n’as pas nourri Knut et tu crains qu’il meurt de faim! Du coup, tu voudrais qu’on y aille ?
Embarrassé, il répliqua pourtant très vite :
-Oh...Euh...J’ai promis à Papa et Maman que je ne ferai pas de bêtise et je n’ai pas envie de salir mes habits propres en le chevauchant !
-Je n’ai pas parlé de faire une course avec lui ! Mais bien de lui donner à manger...Alors ? Tu veux qu’on aille là-bas plutôt que de rester ici ? Insistai-je.
-Oui je préfère, concéda-t-il.
Conciliante, je fus au comble de la joie quand ce fut sa main qui cette fois me guida vainement vers les écuries. Je fus encore plus ravie, en le voyant se détendre à présent qu’il était dans son élément. Retrouvant ses réflexes du quotidien, il s’approcha de la stalle de son renne et le trouva endormi.
-Hey vieux frère...C’est moi...Tu as faim ? Questionna-t-il en s’agenouillant après lu avoir mis une apiacée orange sous le museau.
L’odeur sucrée, réveilla immédiatement son compagnon à quatre pattes et je les rejoins tous les deux au milieu du foin, m’accroupissant avec similitude en ne faisant pas attention aux déchets qui pouvaient s’accrocher à ma robe et mes chaussures. Mon visage s’illumina enfin quand il me soustrint un sourire. Mon cœur fut encore plus au bord de l’affolement quand il se pencha enfin pour m’embrasser sur la joue. Cela ne dura que quelques secondes car il fut préoccupé par les bramement de Knut qui sembla lui dire :
-Hey...Donne-moi ma carotte maintenant!
-Pas de soucis mon grand ! Clama-t-il en lui tendant le légume.
Souhaitant m’investir également, j’allais moi-même en chercher une dans la cachette secrète qui se trouvait dans une huche à pain à l’entrée de l’étable et repris avec conviction :
-Et tu es même si sage que tu as le droit à une deuxième !
Vive, je revins sous leur yeux intrigués et m’accroupis à nouveau avant que le bébé cervidé n’engloutisse cette nouvelle trouvaille.
-Heureusement que tu es là pour veiller aussi sur Knut, murmura enfin mon cousin.
Mes yeux brillèrent immédiatement de bonheur...Etape 6 : Répondre au compliment évident donné par votre partenaire. Ma phrase était déjà toute faite et je ne mis pas longtemps à renchérir :
-C’est grâce à toi et au talisman que tu m’as donné Pieter !
Sans attendre, je le sortis de dessous mon corsage pour montrer qu’il ne me quittait jamais. Sensible, mon amour secret fut séduit par l’attention et s’écria :
-Oh ? Tu l’as toujours ?
-Evidemment ! Chaque chose que tu me donnes, reste gravé dans ma mémoire ou sur mon corps ! Répondis-je.
Etape 7 : Maintenant que l’approche est faite, PASSEZ à l’acte avant de laisser filer votre chance ! Sentant qu’il commençait à y avoir un temps de latence entre nous, je décidais enfin de faire le premier pas et l’attirai contre moi pour mieux l’embrasser. Attention...Pas un bisous d’enfant...Mais celui d’une jeune fille emplie de désir... Il sursauta ainsi de surprise quand ma lèvre força pour entrouvrir la sienne et laissai ainsi la possibilité à nos langues de s’enlacer. Un moment de flottement de bienêtre m’envahit immédiatement quand elles entrèrent en contact mais cela fut hélas de courte durée quand je sentis qu’il ne partageait pas cette symbiose. Refusant qu’il m’échappe, je brûlais alors les étapes et agrippai ainsi ses poignées avec beaucoup de volonté pour guider ses mains vers mes seins qui s’éveillaient à m’en faire mal en se contractant. C’était comme s’ils refusaient de rester dans le corset. J’aurais aimé détacher ce dernier mais faire cela c’était laisser mon cousin s’échapper, aussi je ne me contentai déjà amplement de ses doigts qui trouvèrent enfin mes rondeurs. Je ne fus jamais aussi moite qu’en cet instant.
-Arrête...Bredouilla soudain Pieter tout gêné bien que je sentais à son corps proche du mien que cela ne le laissait pas indifférent non plus.
Non ! Je ne voulais pas l’écouter ! Je voulais qu’il me trouve jolie, encore l’embrasser en emmêlant nos organes buccaux...Qu’il glisse ma robe en satin sur le sol pour pouvoir me toucher les fesses et les seins pendant que je ferai de même pour ses parties masculines.
-Ce...C’est pas bien ce qu’on fait...Allez lâche-moi...Murmura-t-il à nouveau en devenant blanc.
Je ne faisais rien de mal...J’appliquai juste la méthode de séduction pour les filles signée par Ylva...Pourquoi ne le comprenait-il pas ?! Ne ressentait-il pas ce désir allègre ?! Avoir envie de l’avoir contre moi, de le caresser...L’embrasser...Et même plus...Etourdie par mes propres pensées, je ne me rendis pas compte tout de suite qu’il me repoussa et pire encore ! Que sa main s’abattit sur ma joue droite. Cela rompit le charme. Très vite, il me défia du regard, se transformant en Northuldra sauvageon. Je ne l’avais jamais vu aussi rouge pivoine. Après plusieurs secondes, il bouillonna enfin :
-Je sais ce que tu essayes de faire Rita Westergaard ! Tu es vraiment dégoûtante ! Si jamais tu recommences ça, j’irais le rapporter à Marraine et Parrain et je dirai que c’est à cause des écrits de l’autre perverse d’historienne ! De toute façon, je vais déjà aller le dire à Papa comme ça je suis certain que tu n’iras pas colporter de fausses choses à mon sujet en disant que c’est moi qui t’ais forcé ou je ne sais quoi ! Tu serais capable de dire que je t’ai tapée pour être plus soumise !
-Quoi ?! Mais non...Pas du tout...Ce...Cela ne me serait jamais venu à l’esprit, mentis-je, s’il te plaît...Ne dis rien...J’ai été maladroite ! Pardon...Je t’aime Pieter...Je t’en prie...Reste avec moi...
-...MAIS MOI J’EN VEUX PAS ! Cria-t-il encore alors que ses yeux se voilaient de larmes, nos parents arrêtent pas de nous répéter qu’on a pas le droit...Et ils ont raison, c’était marrant de jouer à être amoureux quand on était des enfants...Mais nous ne pouvons pas Rita ! Ils t’ont dit pourquoi ! Pépé Runeaerd a interdit cette loi quand ils ont vu que cela créait des maladies dégénératives chez d’autres souverains ! Je...Et puis de toute façon, je suis déjà fiancé à une autre fille et tu le sais très bien...Tu es ma meilleure amie, ma cousine, ma grande sœur...Mais tu ne pourras jamais être mon amoureuse!
Ses remarques sanglantes m’assassinèrent définitivement et je restai médusée face à lui. En cet instant, je le détestai autant que Sofia. Mon souffle se coupa et mes larmes furent prêtes à partir. Dès lors, je respirais plus fort alors qu’il m’acheva encore :
-Ne t’avise pas de faire du mal à ta cousine ou à être méchant avec elle ! Gaga et surtout Mamie Dudu le savent et elles t’en cuiront si jamais tu tentes quelque chose !
Il leva vers moi un poing vengeur comme s’il allait mettre sa menace à exécution. Fermant déjà les yeux, j’étais prête à accepter mon sort puisque de toute façon ma joue était encore vive de douleur...Mais je m’en fichais... Tout ceci n’était rien à côté du piétinement intensif de mon cœur qu’il venait de réduire en miettes. Toujours énervé, il me releva brusquement et me poussa hors de la couche de son cervidé avant de refermer son box en hurlant :
-Je n’ai plus confiance en toi ! Pars la première ! Tu serais capable de faire du mal à Knut si tu restes là !
-Mais non à la fin ! Pour qui me prends-tu?! Explosai-je, je...Je m’y suis mal prise et j’en suis encore désolée...Oublions ça...Viens...Retournons danser tous les deux...
-Non ! Je ne veux plus rien faire avec toi ! Je vais retrouver Papa et Maman ! Renchérit-il têtu.
Vexé, il me poussa plus gravement les épaules et je tombais sur le sol...Oh pas fort...Mais assez pour que cela m’atteigne. C’en fût trop...Mon nez coulait déjà le temps que je me remette sur pieds pour partir en courant jusqu’à la grande salle de bal. Papa...Je voulais Papa...Oui...Un câlin de Papa. Par chance, je le repérai très vite près des tasses de café du buffet. Oubliant d’être la petite princesse pleine de grâce, mes cheveux se défirent du ruban alors que je fis claquer fortement mes chaussures sur le carrelage ce qui fit se retourner certains invités. Je m’en fichais d’eux tous...Je voulais Papa...Juste Papa...Encore trois pas et je lui enserrais fortement la taille.
-Rita...Qu’est-ce qui se passe mon cœur ? Demanda-t-il à l’affut de mes larmes, si tu veux Maman, elle est aux jardins avec les principautés du royaume de Vassar !
Incapable de parler, ma respiration se saccada et mes sanglots se libèrent enfin, lui mouillant sa tenue de morve et d’eau en continu. Se fichant complètement d’avoir des flux dessus, il me prit enfin dans ses bras et me porta contre son cœur pour que nous nous enlacions mutuellement.
-Allez...Allez...Ce n’est rien, chuchota-t-il d’une voix apaisante en me frottant vigoureusement le dos.
Il m’embrassa ensuite les cheveux avec patience, attendant que je me dévoile...Ce que je finis par faire de longues secondes plus tard :
-Je...Je n’ai pas été très gentille avec Pieter...Et...Euh...On ...On s’est disputés...Il...Il ne voudra plus jamais...Me parler...
A cette idée, je pleurai de plus belle et mon estomac faillit rendre mon dîner.
-Oh...C’est donc ça...Déclara-t-il doucement en attrapant bientôt un verre de limonade.
Je le bus avidement pendant qu’il dit encore :
-Rien de telle qu’une boisson sucrée pour calmer ton gros chagrin...Allez, il ne faut pas t’emballer sans réfléchir et être méthodique...Penses-tu que ton cousin et toi vous ne vous parlerez plus sachant que vous habitez le même château et que vous avez presque les mêmes activités ?!
-Euh...Non...Non, Papa, chuchotai-je.
-Voilà...Vous allez laisser passer la nuit et ce sera oublié dès demain, tu verras ma chérie, m’assura-t-il.
-Tu...Tu crois ? Questionnai-je à nouveau remplie d’espoir.
-Tu oublies combien tu as d’oncles ?! Avec douze frères j’avais aussi de quoi avoir des tensions ! Reprit-il avec malice, une fois trois d’entre eux ont fait comme si je n’existais pas pendant trois ans !
Cela me fit tout de suite paniquer...Et si Pieter agissait pareil ?! Je ne le supporterai pas ! Papa vit immédiatement qu’il avait une gaffe. Il m’agrippa bientôt ma bouille et me caressa les joues pour me soulager alors que j’imaginais toujours son enfance dans les îles du Sud. Même si Oncle Yohan, oncle Viktor ou encore Oncle Neal avaient été odieux avec lui, je doutais qu'ils aient éprouvé le même désir amoureux pour eux que je ressentais pour Pieter. Je me sentis soudain honteuse d’avoir déballée mes charmes.
Voyant que je ne pleurai plus, il finit par me redéposer au sol, puis il reprit en me tendant son mouchoir :
-Tiens, sèche tes larmes, mon cœur.
Je m’y appliquais aussitôt et il récupéra ensuite son tissu brodé avant de me prendre la main :
-Que dirais-tu d’accorder maintenant une danse à ton vieux père ? Je rêve d’être au bras d’une si parfaite cavalière !
L’orage de mes sentiments se dissipa immédiatement en entendant ses paroles réconfortantes. Ravie, d’être supérieure par rapport à Kiki à ses yeux, j’acceptai bien volontiers et hocher la tête avant de l’entrainer sur la piste. Amusée, je lui montais alors sur ses chaussures pour être à une hauteur acceptable et nous tournâmes ensemble pendant trois danses. Puis le rythme finit par redescendre doucement et je sentis bientôt une couronne de glace se formait sur ma tête. Maman était revenue.
-Bon ta sœur va mieux...Je l’ai vu en train de jouer avec le prince Aslak ! S’écria-t-elle.
Sans que je fasse trop attention, elle me décala gentiment de Papa pour pouvoir le récupérer et ajouta en gloussant :
-Le prince Arnwald est absolument charmant et finalement la reine Runa aussi...Mais il ne vaut mieux pas que je le dise à ta grand-mère !
-Je t’ai entendu ma Floconnette ! Gronda aussitôt Mamie Dudu qui n’était pas loin mais tellement silencieuse qu’elle semblait faire partie du décor.
Ses yeux bleus me dardèrent ensuite et elle renchérit :
-Et justement en parlant du jeune prince de Vassar...Pourquoi cette demoiselle ne se rendrait-elle pas en sa compagnie ?! Je suis certaine qu’il pourra lui redonner le sourire et lui faire oublier...Le début de cette soirée...
-Oh...Je ne pense pas que ça soit une bonne idée grand-mère...Je comptais me retirer car j’ai eu beaucoup d’émotions, bredouillai-je, rougissant soudain avec violence.
-Tu es bien là pour te faire des amis autres que tes cousins, n’est-ce pas ?! Questionna-t-elle soudain avec prestance.
-Euh...Oui...Oui...Bafouillai-je de plus en plus décontenancée.
-Alors Arnwald sera parfait pour toi...Une petite voix me le dit, reprit-elle avec malice, moi qui croyais que tu honorais tes promesses...Il t’a attendu pour votre valse pendant que madame était en escapade dans l’étable avec Pieter !
Mes visage s’embrasa d’une seule traite. Son expression ne sourcilla pas, pourtant je sus en entendant ces paroles qu’elle était au courant de ce qui s’était passé tout à l’heure. Ne souhaitant pas attirer l’attention auprès de mes parents pour ne pas avoir à leur donner d’explications, je consentis enfin à suivre son ordre déguisé et répliquai :
-Bien...Si tu veux Mamie Dudu...Alors...Où est-il ?
-Il attend sagement dans le corridor car il voulait voir la bibliothèque du château...C’est un féru de romans et d’Histoire ! Mais je pense qu’il serait encore plus content si c’était toi qui la lui montrais...Tu en connais tout un rayon sans mauvais jeu de mots ! Se moqua-t-elle encore.
Déglutissant péniblement car je n’avais pas vraiment envie de me retrouver nez à nez avec ce prince charmant, je n’ajoutai rien et me rendis à l’entrée de la salle de bal. Il était effectivement là, attendant avec des traits impassibles que quelque chose se passe. Droit comme un I, ses yeux verts finirent par dévier vers moi et il me regarda avec un grand sourire.
-Princesse Rita ! Vous êtes là finalement ! Clama-t-il en me faisant une révérence.
Tu peux toujours essayer d’être un beau parleur, tu ne seras jamais à la hauteur de Pieter...Maugréai-je intérieurement. Ne montrant rien, je marquai une distance acceptable avec ce jeune homme avant de reprendre :
-Il paraît que vous voudriez voir la bibliothèque ? Je veux bien être votre guide !
-Ooooh c’est vrai ? Questionna-t-il en ayant la tête d’un idiot.
-Mais oui, venez ! Puisque je vous le dis ! Répondis-je.
N’arrivant pas à rester à ma place, je lui agrippai bientôt ses doigts et nous nous dépêchâmes d’arpenter les longs couloirs pour ensuite emprunter les escaliers qui nous menèrent aux chambres et enfin à la grande pièce spacieuse, remplie de livres.
-Whouaaa ! Maman n’avait pas menti ! S’exclama bientôt le prince Arnwald en s’avançant avec de gros yeux ébahi dans la pièce.
-Comment ?! La reine Runa connaît cette bibliothèque ? Est-ce grand-mère Iduna qui la lui avait montrée ? L’interrogeai-je immédiatement.
Se mordant soudain la lèvre comme s’il en avait trop dit, l’adolescent dont les joues chauffèrent avec violence vérifia qu’il n’y avait personne avant de répondre :
-Non...Pas votre grand-maman...C’est le roi Agnarr qui s’en était chargé...A l’époque c’était lui le parti officiel de ma Mère ! Voilà pourquoi c’est un peu tendu entre les adultes !
Subjuguée par le fait qu’il y avait des drames d’amour au sein même de notre propre famille, je pouffai aussitôt et rétorquai très intéressée :
-Oh...Et vous croyez qu’ils se sont embrassés dans ce lieu ?!
-Eh bien...Ce n’est pas une question de foi puisque cette hypothèse s’avère vraie...Maman l’a sous-entendu tout à l’heure et j’ai cru que la reine Iduna allait lui sauter à la gorge, chuchota-t-il encore gêné.
-Fascinant, commentai-je avant d’éclater de rire en imaginant la scène.
Mal à l’aise, le prince Arnwald ne se joignit pas à moi et je m’arrêtai bien vite pour lui laisser le champ libre dans les dédales des rayons. Je le laissai ainsi explorer le terrain et allai m’assoir sur le sofa rose qui servait de point de rencontre quand nous faisions les soirées jeux. J’aurais cru ce silence entre nous deux plus gênants mais il ne fut en réalité très bénéfique pour que je fasse un point avec tout ce qui s’était passé ce soir. Faisant donc à peine attention à cet idiot de douze ans qui parcourait avec insistance de vieux parchemins écrits en Futhark, je sortis discrètement le talisman de Pieter et étais prête à le mettre dans le feu en jurant que je ne lui pardonnerai jamais pour ses actes quand Arnwald revint vers moi en s’écriant :
-Oh ! C’est un joli collier que vous avez là !
Devenant cramoisie, je le rangeai rapidement dans mon corsage et repris en haussant les épaules :
-Oui...C’est...C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup qui me l’a offert...Mais...Je l’ai perdue à jamais.
-Qui ça le pendentif ? Plaisanta-t-il.
Outrée, je lui fis aussitôt des gros yeux et il se reprit immédiatement :
-Excusez-moi princesse Rita... Je ne voulais pas vous froisser...C’est juste...Que...Ne le jetez pas...On sait jamais...Il pourrait avoir une autre valeur à un autre moment de votre vie...
Cela me laissa songeuse pendant plusieurs secondes et mes yeux s’abaissèrent au tapis avant que le jeune homme ne me fasse à nouveau sursauter:
-En fait...J’ai besoin de vous...Moi aussi.
Réhaussant des sourcils intrigués vers lui, je fus heureuse lorsqu’il reprit :
-Voilà... Je voulais savoir si vous aviez des ouvrages sur...La tribu des Northuldra ?
Le regardant soudain avec méfiance, je répétai tout en essayant d’avoir les yeux aussi hautains que ma Kiki :
-Les Northuldra ? Pourquoi vous intéressez-vous à ce peuple ?!
Comprenant alors qu’il pouvait potentiellement passer pour un ennemi, Arnwald devint subitement blanc avant d’annoncer :
-Oh je vous en prie ! Pas de fourvoiement entre nous ! Je ne vais certainement pas faire de déclaration de guerre...Pour tout vous dire j’ai même un immense respect pour cette communauté...Personne n’est au courant dans ma famille et personne ne devra l’être à cause des mésaventures du passé...C’est un secret entre vous et moi...
-...Je suis navrée mais il m’en faudrait un peu plus que de simples paroles pour vous faire confiance, notai-je en croisant les bras.
Le visage du prince blêmit à nouveau et il desserra soudain son col comme celui-ci s’était subrepticement mis à l’étrangler, marquant bien qu’il n’était absolument pas à l’aise par le sujet.
-Bon très bien, concéda-t-il quelques secondes plus tard, voilà...Tout ce que je peux vous dire c’est que je connais une personne de ce peuple...Une certaine Madame Nordlys...
-...Comment pourriez-vous la connaître ?! Le coupai-je offusquée.
De plus en plus terrifiée par ce garçon, j’usais tout de même de ma cervelle pour savoir qu’un nom pareil ne pouvait néanmoins pas s’inventer. Assez brouillon dans ses explications, il dit encore :
-Je... Euh...Disons que pour faire simple, j’ai déjà parlé à cette femme par rêve voilà...
-Ah ouais...Et elle est comment dans ce cas ?! Questionnai-je encore, abasourdie qu’il connaisse le principe de voyage astral, destiné normalement aux chamanes.
-Bah euh...Comme moi...Très petite avec de longs cheveux blonds polaire et des yeux marrons très grands et enfantins... Enuméra-t-il sans se tromper.
Mais oui c'est ça ! Ce physique était le même que celui d'Ylva ! Voilà où je l'avais vu ! Silencieuse à cause du choc que cette révélation me procurait, il finit par ajouter :
-Alors...Est-ce que vous auriez des ouvrages sur elle ?
Sans lui répondre, je lui pris à nouveau son poignet et le guidai vers la statue de cheval du Nokk qui menait à la pièce secrète. Cette dernière comportait tout sur les traditions Northuldra. Seules Marraine Anna, Mamie Dudu, Maman et Helga étaient autorisées à entrer dans cet endroit.
-Une dernière chose avant que je vous montre l’impensable...Est-ce que cette dame vous a parlé de moi ? Questionnai-je durement, vous savez...C’est une personne qui compte beaucoup pour moi...Sa fille Yélana qui est la cheffe de la tribu Northuldra m’a bercé dès son plus jeune âge des écrits de sa mère... Je ne voudrais donc pas entacher sa mémoire en laissant ses œuvres entre les mains d’un prince de pacotille...
-...Ne vous inquiétez pas princesse Rita, me coupa-t-il en souriant, on ne peut vraiment rien vous cacher ! Vous avez très bien deviné ses intentions...Elle...Elle m’a demandé...De veiller sur vous...
Le compliment m’enchanta et par je ne sais quel procédé sensé, je sus qu’il disait la vérité.
-Parfait, dis-je en me mordant la lèvre, dans ce cas...Laissez-moi vous montrer quelque uns de ses écrits historiques.
Appuyant violemment sur la patte droite de la statue, le mécanisme se mit bientôt en place et la porte de la pièce secrète s’ouvrit, engendrant une poussière qui nous fit tous les deux éternuer. Emerveillé, le prince mit alors ses pas dans les miens et nous nous engouffrâmes dans le tunnel de pierre à peine éclairé de flambeaux.
-Venez c’est tout au fond ! M’écriai-je.
Avançant à tâtons pour ne pas nous faire mal, nous arrivâmes bientôt dans la grande pièce à l’allure ésotérique. Connaissant son histoire par les récits de mes aïeux, je savais que dans la vie où Maman était mariée à Oncle Kristoff, Papy Agnarr avait ordonné qu’elle soit détruite mais qu’il était revenu sur sa parole après la fuite de Papa et Marraine Anna sous la menace de Mamie Dudu. De même, ce lieu avait également été le seul qui n’avait pas été détruit lors de la chute du grand barrage toujours dans cette vie. Cette salle avait été aménagée par mon aïeule qui avait écrit toutes les leçons de chamanisme de Mémé Anna dont elle avait horreur car cela avait été son seul lien pour se rappeler de ses parents quand elles les avaient perdues de vue durant la guerre opposant les Northuldra et les Arendelliens.
-C’est très propre pour une pièce encastrée dans les murs ! S’écria soudain Arnwald qui parcourait les sculptures et les livres avec beaucoup d’attention et une certaine admiration.
Jugeant inapproprié qu’il ne sache pas rester à sa place, je ne le réprimandai pas cependant et allai à une étagère récupérer un vieux livre écrit en plume d’oie. Puis je m’approchais de lui et murmurai.
-Tenez...C’est son premier écrit sur les coutumes qui différencient les deux peuples, faite-s’y attention...Il a presque un siècle.
Prenant ses précautions, Anrwald se chargea de remettre son gant blanc et posa délicatement l’ouvrage sur la table avant de parcourir quelques pages. A ma grande surprise, ses yeux s’embuèrent d’un coup et il murmura d’une voix voilée de larmes :
-Elle a une si jolie écriture...
Je fus soudain prise de mal-être...J’avais l’étrange impression que le lien entre ce jeune homme et Madame Nordlys était bien plus que des simples voyages astraux. Je n’eus pas le temps de plus y penser que le prince se rappela alors que j’étais avec lui. Faisant enfin attention à moi, il délaissa alors le livre et m’enlaça sans pudeur en murmurant :
-Merci princesse Rita...Merci...
Bien que surprise et assez gênée par cette proximité entre nous deux, je ne dis trop rien et le laissai se mouler dans mes formes. Tout se bousculait dans ma tête. Pourquoi est-ce qu’Ylva avait choisi ce prince d’un royaume autre qu’Arendelle pour pouvoir veiller sur moi ?! Peut-être parce qu’elle a vu ton comportement exécrable de ce début de soirée Rita ?! Maugréai-je intérieurement soudain déçue qu’elle m’eût jugée de l’Hellheilm. Oui...Elle avait dû constater que j’avais lamentablement échoué à suivre ses conseils et avait voulu m’envoyer un signal par le biais de ce jeune homme...Il ne pouvait en être autrement. Constatant qu’il me manquait encore des renseignements à propos de leur relation, je me renseignai encore :
-Depuis quand Madame Nordlys et vous, vous parlez-vous, prince Arnwald ?
-Hum...Je ne sais plus trop...Peut-être depuis un mois il me semble...S’embrouilla-t-il une nouvelle fois en me lançant un sourire charmeur.
-Ah je vois, dis-je, n’arrivant pas à ajouter de quoi que ce soit de plus.
J’observais alors ce jeune intriguant à nouveau plongé dans le livre et entendit alors onze coups à la Klokkegate... Cela faisait déjà presque quarante cinq minutes que nous avions quitté les adultes...Ils allaient peut-être venir nous rechercher dans la bibliothèque. Je n’avais pas envie de me prendre une punition pour avoir enfreint la règle, aussi je paniquai immédiatement et clamai alors d’une voix plus forte :
-Prince Arnwald...Nous devrions retourner à la fête avant que cela ne devienne suspect...Après tout, vous êtes ici avec moi...Cela pourrait jaser...
-Je comprends, déclara-t-il d’un ton plus galant, alors sachez encore une chose princesse Rita...A... A la demande d’Ylva...Il...Il faut que vous deveniez...Enfin...Nous sommes...Tous les deux...Vous et moi...Destinez...
J’ouvris aussitôt des yeux gros comme des soucoupes. Quoi ?! De quel droit se permettait-elle de choisir pour moi ?! Alors que dans la famille on savait que c’était un sujet sensible !? Je ne voulais pas renoncer à Pieter malgré toutes les horreurs qu’il m’avait sorti...Pourquoi me voyait-elle avec ce garçon-là plutôt que mon cousin ?! Sentant que je le jugeais de la tête aux pieds, le prince de Vassar dédramatisa alors la situation et gloussa bientôt :
-Désolé...C’est fou comme elle avait vraiment raison.
-Sur quoi donc ?! Demandai-je alors que mes joues se chauffèrent d’indignation.
-Elle savait que vous ne seriez pas contente...Continua-t-il, elle a ajouté toutefois que vous ne le regretterez pas...Et...Elle a raison...Je vous promets que je saurai vous chérir...Je serai un bon époux pour vous princesse Rita... Je vous comblerai et vous protègerai comme il se doit au-delà de vos espérances...
Le laissant finir son laïus, je pesai le pour et le contre. J’aurais Ylva à mes côtés le reste de ma vie par son biais... J’aurais réussi l’exploit d’être fiancée avant Kirsten...Cela n’avait pas de prix...Et j’aurais toujours Pieter à portée de main pour essayer de le reconquérir en ayant une situation et une réputation stable auprès de cet Arnwald.
-Très bien, dis-je de longues secondes plus tard, dans ce cas...Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour officialiser tout cela.
Un peu nerveux, il déglutit péniblement avant de se rapprocher de moi et poser brièvement ses lèvres sur les miennes. Ce simple toucher aviva des flammes différentes que celles ressentie dans mes échanges avec Pieter...Comme si c’était plus franc...Plus...Amoureux ?! Allons ne soit pas idiote Rita ! Il n’y a que Tatie Anna et Kirsten pour croire qu’on tombe amoureuse au premier regard ! Me grondai-je. Et pourtant... Cette réaction courtoise avait été bien plus bénéfique à mon corps et mon cœur que toutes les tentatives que j’avais essayé auprès de mon cousin.
-Puis-je à mon tour, officialiser cette nouvelle union ? Questionnai-je alors que l’envie de l’embrasser aussi faisaient de mes lèvres un brasier ardent.
Flatté, il hocha immédiatement la tête. Je n’hésitai pas une seconde et lui sautai presque dessus avant d’écraser ma bouche sur la sienne. Mes ardeurs reprirent de sitôt et le réflexe de pousser ma langue contre ses lèvres pour qu’il entrouvre ce passage au mille délices se fit plus naturellement qu’avec mon cousin. Très vite, il me plaqua ses mains contre ses épaules pour me rapprocher de lui de sorte à être optimal dans notre échange empli de tendresse. Prise dans la magie de ce moment, je perdis pieds tout de suite et osai faire moi-même un écart en déviant mes mains vers le bas de son dos.
-Je ne suis pas certain que ce nous faisons soit très spirituel, me taquina-t-il quand nous nous relâchâmes.
Trop timide et gênée pour le regarder, je me contentai d’hausser les épaules alors qu’il m’agrippa le poignet.
-J’avais tout de même un petit cadeau pour vous ! S’exclama-t-il.
Les yeux pleins d’extases, je le vis alors sortir un écrin assez grand de sa poche de manteau. Puis il l’ouvrit et me passa bientôt un bracelet en or blanc fin alors que je n’en finissais plus d’être affreusement confuse.
-Merci...C’est vraiment très beau...Bredouillai-je.
J’aurais pu parier que c’était Ylva qui lui avait donné les codes pour la demande en mariage. Après tout je reconnaissais les signes de notre historienne dévouée dans l’art de l’amour...
-Promettez-moi que nous converserons par lettres avant nos prochaines rencontres...Comme ça nous ne nous perdrons pas de vue ?! Demanda soudain Arnwald toujours grisé par ma personne.
-Cela tombe sous le sens ! Clamai-je en lui réclamant encore un baiser.
Il ne s’en fit pas prier et décupla ainsi mes sens en enlaçant ses doigts sur le bracelet en or qu’il venait de m’offrir. N’oublie pas Pieter, Rita ! Me grondai-je alors que sa bouche scellée à la mienne tendait à me prouver l’inverse en m’envoyant des milliers de frissons dans mes parties les plus intimes. Etourdie par son odeur suave et la force de sa langue en accord avec la mienne, je décidai tout de suite de reculer pour reprendre mes esprits et enlevai rapidement mon talisman d’autour de mon cou avant de le lui tendre.
-Finalement...Je pense qu’il vous revient de droit désormais...Considérez également ce cadeau comme gage de nos fiançailles.
Les yeux du prince charmant s’illuminèrent aussitôt et il accepta mon présent en le glissant dans la poche de son costume.
-Soyez assurée qu’il ne me quittera plus, nota-t-il.
Dans un geste tendre, il décala alors mes mèches de cheveux blonds en arrière et me vola encore un autre baiser que j’éternisai en lui mordant les lèvres.
-Bien...Euh...Je...Je crois que nous devrions...Retourner au bal...Finis-je par murmurer embarrassée.
Les joues en feu, aucun de nous deux ne bougea pour autant et nous nous contentâmes de nous regarder pendant un temps trop court à mon goût.
-Princesse Rita...Il y a une dernière chose que je dois vous dévoiler...Voilà... Il ne faut pas que vous soyez surprise...Mais je me rappelle de Madame Nordlys que la nuit...Si vous me parlez d’elle la journée...Je n’en ai aucun souvenirs...Ne me demandez pas pourquoi...Ni l’un ni l’autre serions bien en peine de l’expliquer...Mais tout ce que je sais c’est que c’est elle qui me l’a précisé.
-Dans ce cas attendez-vous à avoir écrit en grosses lettres « A NE LIRE QU’AU COUCHER DU SOLEIL » sur chacune des correspondances que je vous enverrai, pouffai-je derechef.
Cela lui convint amplement à en juger par la dernière embrassade qu’il me porta avec intention en m’enveloppant avec une affection sincère.
-Bien...Retournons à la fête à présent ! Clama-t-il quelques secondes après, qu’en dites-vous mademoiselle Rita Westergaard d’Arendelle ?
-Avec grand plaisir, prince Arnwald du royaume de Vassar, répondis-je, épanouie.
Nous repartîmes ainsi de la pièce, nous jurant encore un amour infini comme dans les contes de fées.
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Lun 11 Déc 2023, 18:22
Après Kiki, on se focus sur Riri.
Alors qu'elle a délibérément abandonné sa grande sœur pour s'offrir une danse avec son amour de Pieter, Rita se retrouve d'abord confronté à Arnwald (le fils de la reine Runa de Vassar), puis à Aslak, aiguillant ce dernier vers sa grande sœur. Puis elle peut enfin partager sa première danse avec son cavalier. Mais après cela, l'ambiance s'en retrouve quelque peu décalé quand Pieter évoque sa journée chez les northuldras, notamment auprès de tonton Yohan, de Sofia et d'Helga. Mais Rita n'a pas l'intention de gâcher ce moment d'amour proche et s'applique à sauver la situation, jusqu'à proposer à Pieter de l'accompagner s'occuper de son renne. Puis sentant l'occasion arriver, elle se décide à l'embrasser passionnément.
Mais à son grand déséspoir, Pieter repousse ses avances par une gifle bien placé. Devant cette conduite honteuse, il ordonne à Rita de ne plus jamais s'approcher de lui, lui faisant comprendre qu'il l'aime en tant que parente mais jamais en tant qu'amante. En larme, elle court chercher du réconfort auprès de son père avant que Mamie Iduna, probablement au courant de ce qu'elle a fait à Pieter, lui conseille d'aller aborder Arnwald. Ce dernier, d'abord obnibulé par la bibliothèque du château, fait part à Rita de son intérêt pour le peuple northuldra, notamment sur Ylva Nordlys depuis qu'il a communique en rêve avec elle. Cette dernière lui aurait notamment dit de veiller sur Rita.
La jeune princesse emmène alors son compagnon dans la fameuse pièce secrète, où se trouve tous les ouvrages northuldras. Arnwald en est ravi pendant que Rita se demande pourquoi Ylva avait envoyé un prince étranger dans ses bras... jusqu'à ce que ce dernier lui révèle qu'Ylva aurait dit qu'ils sont destinés à vivre ensemble. D'abord choquée, Rita pèse le pour et le contre avant de ressentir qu'elle aussi éprouve de l'amour envers Arnwald. Puis, afin d'officialiser cette union bien précoce, le prince l'affuble d'un bracelet avant de retourner au bal afin de ne pas éveiller les soupçons des parents.
Et le pêché de ce chapitre ? On va pas se mentir, la luxure.
Alors qu'elle a délibérément abandonné sa grande sœur pour s'offrir une danse avec son amour de Pieter, Rita se retrouve d'abord confronté à Arnwald (le fils de la reine Runa de Vassar), puis à Aslak, aiguillant ce dernier vers sa grande sœur. Puis elle peut enfin partager sa première danse avec son cavalier. Mais après cela, l'ambiance s'en retrouve quelque peu décalé quand Pieter évoque sa journée chez les northuldras, notamment auprès de tonton Yohan, de Sofia et d'Helga. Mais Rita n'a pas l'intention de gâcher ce moment d'amour proche et s'applique à sauver la situation, jusqu'à proposer à Pieter de l'accompagner s'occuper de son renne. Puis sentant l'occasion arriver, elle se décide à l'embrasser passionnément.
Mais à son grand déséspoir, Pieter repousse ses avances par une gifle bien placé. Devant cette conduite honteuse, il ordonne à Rita de ne plus jamais s'approcher de lui, lui faisant comprendre qu'il l'aime en tant que parente mais jamais en tant qu'amante. En larme, elle court chercher du réconfort auprès de son père avant que Mamie Iduna, probablement au courant de ce qu'elle a fait à Pieter, lui conseille d'aller aborder Arnwald. Ce dernier, d'abord obnibulé par la bibliothèque du château, fait part à Rita de son intérêt pour le peuple northuldra, notamment sur Ylva Nordlys depuis qu'il a communique en rêve avec elle. Cette dernière lui aurait notamment dit de veiller sur Rita.
La jeune princesse emmène alors son compagnon dans la fameuse pièce secrète, où se trouve tous les ouvrages northuldras. Arnwald en est ravi pendant que Rita se demande pourquoi Ylva avait envoyé un prince étranger dans ses bras... jusqu'à ce que ce dernier lui révèle qu'Ylva aurait dit qu'ils sont destinés à vivre ensemble. D'abord choquée, Rita pèse le pour et le contre avant de ressentir qu'elle aussi éprouve de l'amour envers Arnwald. Puis, afin d'officialiser cette union bien précoce, le prince l'affuble d'un bracelet avant de retourner au bal afin de ne pas éveiller les soupçons des parents.
Et le pêché de ce chapitre ? On va pas se mentir, la luxure.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 16 Déc 2023, 20:37
Merci @Dov pour ton commentaire.
Pas de chapitre cette semaine le prochain sera mis au 22 décembre 2023 à voir si @Frantzoze en écrit un en lien avec celui en cours...Si ce n'est pas le cas, je me débrouillerai pour faire deux chapitres pour RVLP6... Affaire à suivre
Pas de chapitre cette semaine le prochain sera mis au 22 décembre 2023 à voir si @Frantzoze en écrit un en lien avec celui en cours...Si ce n'est pas le cas, je me débrouillerai pour faire deux chapitres pour RVLP6... Affaire à suivre
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 20 Déc 2023, 14:34
Alors je me suis montrée assez sévère envers Kirsten mais au vu de ce chapitre...
Je dois quelque peu revoir mon jugement, Kirsten n'est peut être pas la plus tête à claques... Rita est insupportable!
Elle avait déjà savonné la planche de Pieter qui lui avait valu une sévère correction et maintenant ce coup là!?
C'est un #Metoo à l'envers!
Elle est fan d'Ylva mais je ne pense pas qu'Ylva prône le rentre dedans sans consentement à ce point. Pour le coup ce chapitre m'a vraiment fait détester cette gosse. Je la prenais pour une fausse sage un peu (beaucoup) délurée bref la digne successeur d'Ylva.
Ylva aussi a fait des conneries et est égoïste mais je ne pense pas qu'elle aille si loin et force une "proie". Car clairement Pieter pour Rita maintenant c'est une proie...
Du coup je ne sais pas si j'adore ou si je déteste ce chapitre. Car j'adore aussi trouver des personnage à qui je vais avoir envie de coller des tartes. C'était le cas avec le précédent pour Kirsten. Franchement la miss parfaite. Je hurle dès qu'elle ouvre la bouche mais j'adore avoir envie de l'exploser...
Je me demande si ça ne fait pas pareil avec Rita.
D'une manière général les enfants d'Elsa sont bien plus intéressants car les jumeaux à contrario, je les trouve très lisses. Il n'y a pas la même charge émotionnelle avec eux.
J'ai plus ragé du comportement de Rita qu'avoir de la peine pour Pieter par exemple...
Mon moment préféré... Les sous entendu d'Iduna à Rita en mode "Je sais... et tu sais que je sais!"
Ah Iduna... à chaque fois c'est un sans faute. Clairement, Iduna mange à la table de sa mère Anna niveau "je suis badass".
Pour la dernière partie... je le sens pas le petit merdeux. Déjà c'est le fils d'une femme qu'Iduna n'apprécie pas... Alors forcément rien que ça
Deuxièmement... il est un peu trop curieux à propos d'Ylva... C'est suspect!!!
Troisièmement... Il balance des fiançailles alors qu'il vient de la rencontrer... J'en connais une qui va apprécier! Car oui la dernière fois qu'un mec propose à une princesse d'Arendelle de l'épouser sur le champ, le gars était euh... comment dire ça?...
Bref ce gamin... c'est un grand NON... D'ailleurs je n'ai même pas retenu son NOM
Oui ce jeu de mot est nul mais j'assume!!
Je dois quelque peu revoir mon jugement, Kirsten n'est peut être pas la plus tête à claques... Rita est insupportable!
Elle avait déjà savonné la planche de Pieter qui lui avait valu une sévère correction et maintenant ce coup là!?
C'est un #Metoo à l'envers!
Elle est fan d'Ylva mais je ne pense pas qu'Ylva prône le rentre dedans sans consentement à ce point. Pour le coup ce chapitre m'a vraiment fait détester cette gosse. Je la prenais pour une fausse sage un peu (beaucoup) délurée bref la digne successeur d'Ylva.
Ylva aussi a fait des conneries et est égoïste mais je ne pense pas qu'elle aille si loin et force une "proie". Car clairement Pieter pour Rita maintenant c'est une proie...
Du coup je ne sais pas si j'adore ou si je déteste ce chapitre. Car j'adore aussi trouver des personnage à qui je vais avoir envie de coller des tartes. C'était le cas avec le précédent pour Kirsten. Franchement la miss parfaite. Je hurle dès qu'elle ouvre la bouche mais j'adore avoir envie de l'exploser...
Je me demande si ça ne fait pas pareil avec Rita.
D'une manière général les enfants d'Elsa sont bien plus intéressants car les jumeaux à contrario, je les trouve très lisses. Il n'y a pas la même charge émotionnelle avec eux.
J'ai plus ragé du comportement de Rita qu'avoir de la peine pour Pieter par exemple...
Mon moment préféré... Les sous entendu d'Iduna à Rita en mode "Je sais... et tu sais que je sais!"
Ah Iduna... à chaque fois c'est un sans faute. Clairement, Iduna mange à la table de sa mère Anna niveau "je suis badass".
Pour la dernière partie... je le sens pas le petit merdeux. Déjà c'est le fils d'une femme qu'Iduna n'apprécie pas... Alors forcément rien que ça
Deuxièmement... il est un peu trop curieux à propos d'Ylva... C'est suspect!!!
Troisièmement... Il balance des fiançailles alors qu'il vient de la rencontrer... J'en connais une qui va apprécier! Car oui la dernière fois qu'un mec propose à une princesse d'Arendelle de l'épouser sur le champ, le gars était euh... comment dire ça?...
Bref ce gamin... c'est un grand NON... D'ailleurs je n'ai même pas retenu son NOM
Oui ce jeu de mot est nul mais j'assume!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 20 Déc 2023, 14:59
Le jeu de mots est validé par Pierre Sappos !
Merci pour ton commentaire !
Et pour le petit merdeux d'Arnwald ...Réponse au prochain chapitre ! D'ailleurs les spoilers c'est par là !
Merci pour ton commentaire !
Et pour le petit merdeux d'Arnwald ...Réponse au prochain chapitre ! D'ailleurs les spoilers c'est par là !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Mer 20 Déc 2023, 15:13
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Ven 22 Déc 2023, 20:58
Chapitre 13 : Moi je fais le voeux... :
HELLHEILM ACTUELLE...
-Serre-plus fort si tu veux, déclara ma chère et tendre alors que j’avais déjà l’impression de lui comprimer le bras avec force.
-Je ne veux...Pas...Te...Faire mal...Ma...Reine...Suffoquai-je tandis qu’une autre douleur au ventre me paralysa tout le bas du corps, je...Ne voudrais surtout...Pas que tu colportes la rumeur...Que je te bas...
-Laisse ça à Yuma...Maugréa-t-elle.
Soucieuse d’avoir fait une bourde, je me tournai vers mon autre sœur de cœur et attendis qu’une violente contraction passe avant de renchérir :
-Et...Toi...Non plus...Ma Grosse...Gaga...Surtout que tu sers de témoins désormais...
Ne souhaitant pas comprendre mon humour, mes deux meilleures amies se lancèrent une œillade compatissante avant qu’Helga me confie :
-On sait ce que c’est, Ylva ! Alors n’hésite pas si besoin !
J’acquiesçai en les observant encore. Elles semblaient toutes deux inquiètes. Pour être honnête je ne voyais pas pourquoi...J’étais déjà morte. Que pouvait-il m’arriver de plus ?! Ne voulant toutefois pas poser la question à haute voix, je m’aperçus bien vite qu’elles se concertèrent à nouveau du regard. J’avais horreur de ça quand elle m’excluait de leur pensées, aussi je repris immédiatement d’un ton plus revêche :
-Qu’est-ce qui se passe ?! Qu’est-ce que vous ne voulez pas me dire ?!
Voyant qu’elles hésitaient, je lançais encore avec un mécontentement qui était agrémenté par le travail qui me faisait souffrir :
-Allez ! Je vous écoute ! Soit vous me dites ! Soit je vous fais sortir et je fais aller chercher Mouna, Aponi ou Sora !
-Ce sera peut-être nécessaire, maugréa ma Reine.
Mais ma Grosse Gaga lui donna tout de suite un coup de coude sous mon regard médusé, en bougonnant :
-Ça va ! Ça va ! Ne sois pas aussi contrariée, s’il te plaît Ylva ! Ce n’est pas bon dans ton état ! Ce qu’Iduna et moi, craignons c’est que le passage de tes hanches ne soit pas assez large pour que ton petit puisse passer...
-Oh bah pourtant elles se sont élargies ! Ma chérie peut en témoigner ! Plaisantai-je.
-YLVA ! Grognèrent-elles ensemble pour me rappeler à l’ordre.
-Oui...Pardon... Je voulais dire... Si ce n’est que ce léger inconvénient, on fait comment du coup ? Repris-je en poussant un soupir de soulagement.
-Eh bien...Dans les scenarii possibles, bah tu peux avoir une césarienne comme ça avait le cas quand j’ai eu ma Grande
Chamane, dit-elle encore.
-D’accord, et toi ma Reine ? Une suggestion ? Demandai-je en me tournant vers ma bienaimée.
Elle détestait me voir souffrir et je la comprenais. Je ne lui avais jamais avoué à quel point j’avais eu peur de la perdre de notre vivant quand elle avait mis Amarok et Elysia au monde. Mais plus encore la peur de la perdre, c’était bien celle de la laisser trop de côté en cet instant qui me perturbait. Je voulais qu’elle soit aussi investie que moi pour l’arrivée de cette nouvelle vie. Je craignais qu’elle m’en veuille encore pour cette faute même si j’avais l’impression depuis plusieurs mois que ce n’était plus le cas. Frustrée qu’elle se contente juste de hausser ses épaules à ma question, je l’entendis bientôt répondre :
-Pour ma part, j’ai été coupée dans cette zone-là pour les naissances de mes deux garçons... Mais pour toi ça ne servirait à rien si ce petit n’arrive même pas à passer le col...
-Ah ! On arrive au bon moment pour les détails croustillants ! Grommela soudain mon Gendre avec ironie alors que lui et mon filleul avaient également amené Tyr et Olaf dans la hutte.
Interloquée par la présence des enfants, je pouffais bientôt comme une idiote :
-Euh...Par contre même si je suis ravie de vous avoir tous avec moi dans un moment pareil, je dois vous avouer que je m’attendais pas à ce que vous arriviez aussi tôt et avec eux !
-Ylva a raison, qu’est-ce que vous faîtes-là, mes fils ?! Les gronda immédiatement ma Reine.
-Papa Amarok et Parrain Elysia étaient pressés ! Expliqua tout de suite le nouveau Lorcus/Sappos qui vint m’embrasser mon front empreint de sueurs avant d’aller faire la bise à son autre grand-mère.
-Ils ont dit que quand tu auras ton bébé, Maman et Marraine vont réapparaître ! S’écria à son tour Olaf, n’est-ce pas Papa que c’est vrai ?!
Iduna et Helga fusillèrent immédiatement Jolicoeur du regard si bien que ce dernier rougit violemment avant de reprendre :
-Oui...Enfin...C’est...C’est ce que ta mère avait dit à Marraine Ylva il me semble mon petit bonhomme de neige...
-Eh bien...Elle ne l’a pas spécifié ainsi mais je suppose que c’est vrai...OUI ! Criai-je en me tenant soudain avec fermeté sur les barreaux du lit en attendant qu’une autre douleur passe.
Indifférente à l’idée de me donner en spectacle devant mes petit-fils, ma Grosse Gaga ne fut pas de cet avis et ronchonna derechef :
-Tout de même Elysia ! Ce n’est pas un endroit pour des enfants ! Vous le voyez bien ! Il vaudrait mieux les emmener chez mon grand Militaire pour qu’ils jouent avec Alexandra !
-Après toi le Moche ! Confessa aussitôt cet andouille d’Amarok en poussant légèrement son frère par l’épaule.
-Ah non ! Moi je reste ! Toi, tu as déjà vu Yélana dans les souvenirs d’Ahtohallan ! Donc vas-y plutôt...Tu m’as souvent rabâché que tu étais meilleur pisteur que moi, rétorqua son cadet en le poussant un peu à son tour.
-Qu’est-ce que tu racontes petit frère ! J’ai jamais dit ça ! C’est pas moi qui avais besoin de me repérer en pleine nuit pour aller retrouver Anna en cachette...Tu t’en sors mieux en orientation ! Pour une fois qu’on te donne une responsabilité de la plus haute importance ! Tiens-y, toi ! Renchérit son aîné, bien décidé à le titiller.
Ils se renvoyèrent ainsi la balle pendant plusieurs minutes sous les yeux étonnés de leurs deux fils si bien qu’Iduna finit par hurler :
-Mais oui vous allez la fermer oui ! Pas un pour rattraper l’autre ! Ylva...Votre belle-mère a besoin de repos ! Donc y en a un des deux qui filent avec Olaf et Tyr chez Pieter ! Point ! Et ne me forcez pas à départager sinon y a des claques qui vont tomber !
-Oh ! Ne t’en fais pas Mamie Nana ! On comprend que Papa et Parrains soient contents alors nous allons nous y rendre tout seuls ! Clamèrent les garçonnets en chœur.
-Bien...En voilà deux définitivement plus futés que leurs pères ! M’écriai-je violemment si bien qu’Amarok et Elysia virèrent au rouge pivoine.
Fiers d’eux, les enfants se donnèrent alors la main et partirent clampin-clampant vers le dehors de la hutte tandis que je bravais une autre contraction à m’en déchirer les muscles des abdominaux. Frigorifiés, ils s’arrêtèrent et se dévisagèrent plus blancs que des linges. Je faillis donc blâmer leurs imbéciles de pères pour les avoir fait venir quand cet idiot de Camviridus fit à son tour son apparition accompagné...De Kanda... L’œil vif de ma belle Sappos le zébra illico du regard et je la sentis soudain plus tendue. Pour lui faire inconsciemment payer sa présence, elle se rapprocha instinctivement de ce crétin d’Olaf ce qui ne manqua de nous rendre verte de jalousie Helga et moi. Ma grosse sœur de cœur me soutenait toujours et ne pouvait pas me lâcher, aussi se contenta-t-elle de dire à l’égard de son mari d’une voix qu’elle voulait la plus naturelle possible :
-Monsieur Piceaerd aurait-il l’amabilité d’amener ses deux jeunes hommes jouer dans la petite maison dans la prairie du général Olson ?!
-Vos désirs sont des ordres Madame Piceaerd ! La titilla-t-il à son tour, bien conscient de l’effet que jouait la proximité d’Iduna sur elle.
-Et ma Reine pourrait revenir me soutenir comme cela ! M’exclamai-je entre deux tiraillements du bas-ventre.
Bien que toujours vexée d’avoir Kanda qui s’était calé du côté droit de ma tête, elle s’y appliqua tout de même pendant que l’autre andouille de Camviridus embarqua enfin Olaf et Tyr hors de la hutte. Elle attendit que je brave une autre contraction avant de maugréer bientôt à l’égard de ses deux fils qui attendaient toujours comme des piquets au milieu de la pièce :
-Amarok ! Elysia ! Puisque vous insistez pour rester ! Allez nous attendre dans la pièce d’à côté ! Je viendrais vous chercher ! Et ne vous battez pas !
-Bien Maman ! Clamèrent-ils ensemble.
Ils s’en allèrent alors que je bravais une autre contraction. Par acquis de conscience, je préférais serrer le bras de mon ancien mari avec violence car il était plus costaud que celui de ma Reine et moins flasque que celui de ma Grosse Gaga. Cela rendit ma femme encore plus verte de rage et elle renchérit assez méchamment tout en le désignant du regard :
-Pour ta douleur, tu vois ça avec lui...Si vous n’aviez pas fauté tous les deux quand c’était MON jour...
Ah si...Elle m’en voudrait jusqu’à la fin des temps, en fait...
-Encore toutes nos excuses Iduna, reprit Kanda d’une voix malléable, nous ne pouvions pas prévoir qu’il allait se produire...Ce miracle.
-...Ou ce drame ! Répliqua-t-elle sur les nerfs.
Cela jeta immédiatement un froid interminable durant lequel ils se confrontèrent férocement du regard. Indifférente à leur comportement, je me concentrai tout de suite sur ma Grosse Gaga qui se chargea de soulever ma robe pour vérifier où en était mon avancée du col.
-Tu pourrais faire en sorte que ton doigté soit plus tendre avec tout ce que je t’ai appris, minaudai-je alors que j’avais l’impression d’avoir affaire à une règle en fer en train d’entrer en contact dans ma féminité.
Voyant que cela ne faisait rire personne, j’insistai alors auprès de ma chère et tendre et ajoutai :
-Tu aurais dû t’en charger ma Reine !
-Ce n’est pas drôle Ylva, murmura-t-elle, libérant à présent des larmes sur ses joues.
Marre de la voir si tendue, je laissai mon autre meilleure amie me dire que j’étais seulement dilatée à trois avant de lui forcer un peu la main et impliquai ma chère et tendre dans cet accouchement :
-Ma Reine, tu voudrais bien regarder à ton tour pour voir si tout se passe bien pour le petit...S’il te plaît...Je serai amplement rassurée si c’est toi qui le fais...Sans te manquer de respect bien évidemment Helga !
Cette dernière haussa les épaules, alors qu’Iduna très affectée, finit par s’exécuter et plaqua sa main froide si douce sur mon ventre embrasé et tordu par les torsions. Après quelques minutes son faible sourire m’enchanta tandis qu’elle rétorqua :
-Ton...Enfin votre fils va bien, son rythme cardiaque est régulier pour l’instant et il a toujours la tête retournée vers le bas pour essayer de passer.
-Bien...A revérifier dans une heure...Si le col s’ouvre trop lentement nous aviserons et ferons appel à une des guérisseuses pour t’ouvrir le ventre, nota notre grosse sœur de cœur avec fermeté.
Décidée à me retrouver en tête à tête avec ma femme, je quémandais alors à l’égard des deux autres adultes de cette pièce :
-Parfait...Dans ce cas, est-ce que vous pourriez me laisser un instant avec la reine de mes reines, s’il vous plaît ?!
-Même moi ? Questionna à son tour Helga, outrée.
-Oui s’il te plaît, répondis-je, je ne vais pas m’envoler, ne vous inquiétez pas !
La phrase fit rire Kanda et ils désertèrent bientôt tous les deux.
-Par les esprits, pourrais-tu me dire ce qu’il y a maintenant Iduna ? Finis-je par l’interroger face à son teint, alerte.
Me fuyant dans un premier temps, elle me tamponna d’abord le front pour enlever la sueur comme toute réponse et se mura ensuite dans le silence. Ah ! J’avais donc affaire à la reine boudeuse !
-S’il te plaît...Je te parle ma femme chérie...Lançai-je encore.
De plus en plus blême, elle finit alors par s’approcher de moi et attendis qu’une autre douleur passe avant de reprendre d’une voix si faible mais perceptible :
-Je...Je ne veux pas te perdre...Tu sais...Je ne veux pas qu’Emma vous fasse du mal !
-Mais ce ne sera pas le cas, voyons...La rassurai-je en lui prenant sa main, bien que la lui compressant d’un coup à cause d’une énième torsion, Helga servira de rouleau compresseur avant que cette mégère de Mère Fouettarde ait le temps de franchir le seuil !
Indignée par mon ton léger, elle secoua vainement la tête avant de reprendre en se mordant la lèvre :
-Je te rappelle que son poids n’a pas permis de protéger sa fille...Alors toi...Ou ton bébé...
-Notre bébé, rectifiai-je en la forçant à se pencher pour m’embrasser.
Elle ronchonna une nouvelle fois mais capitula vite et se laissa faire avant de m’attraper bientôt par la nuque pour unifier nos lèvres encore et encore. Ce simple contact fut bénéfique pour tout le travail que j’endurais depuis la mi-journée. Rapidement, ni l’une ni l’autre n’eurent plus nos mains dans nos poches et je trouvais bientôt la pointe de ses mamelons pendant qu’elle s’occupa à son tour de me détendre mon périnée avec plus de douceur que l’avait fait notre meilleure amie tout à l’heure. Je n’aurais jamais cru avoir ce genre d’envie dans un moment pareil mais c’était bien l’excitation qui était en train de grimper en flèche, amenuisant mes contractions dans le bas-ventre.
-Oh...Ma Reine...Oh...Continue... Murmurai-je en engouffrant enfin mes mains dans ses collants.
-Ce...Ce n’est pas raisonnable, dit-elle d’une voix hachée alors que ses doigts tendaient à me prouver l’inverse.
-Mais depuis quand est-ce que nous le sommes ? Chuchotai-je en entrecoupant chaque mot d’un baiser libertin.
Délaçant son corset à moitié, j’agrippai enfin un de ses seins alors qu’elle n’en finissait plus de me faire du bien dans ma zone sensible encore sous tension. M’amusant à mon tour à explorer son lieu de confort, je lui rendis bientôt la pareille et ses larmes s’évaporèrent pour de bon alors que nous nous mîmes chacune à donner un récital de gémissements jouissifs qui s’entendirent visiblement de l’autre côté de la cloison... Ce qui ne nous offusqua pas outre mesure. Oh non ! Les autres avaient beau être témoins, nous comptions bien nous honorer l’une et l’autre ! Ainsi, nous continuâmes de nous donner du plaisir, amoindrissant toujours plus mes contractions, me faisant enfin souffler un peu après toutes ses heures de souffrance. Ma reine fut la première à rendre les armes et je la suivis peu après. Prenant notre temps, nous nous embrassâmes encore alors que les maux au bas-ventre revinrent à la charge...Bien plus forts que tous ceux que j’avais subi jusqu’à maintenant.
-Mince...Ça ne m’aura pas apaisé longtemps, maugréai-je alors que nous nous rhabillâmes enfin convenablement pour réceptionner le reste des invités.
Iduna alla les chercher alors que je peinais à respirer à cause des congestions qui étaient de moins en moins espacées. Sans vraiment savoir pourquoi, j’eus bientôt le besoin de m’accroupir. Ecartant bien mes jambes de sorte à laisser de l’espace à mon ventre, je me calais contre le mur et m’exécutai en soufflant péniblement. C’est alors qu’un immense craquement dans mon coin le plus secret me fit crier de douleur. Très vite, un liquide opaque et chaud mouilla mes sous-vêtements pour mieux se répandre sur le sol.
-Ah ! Notre Belle-Nordlys perd les eaux ! Nota alors ma Grossa Gaga d’une voix calme.
Ma femme et elles revinrent tout de suite vers moi et s’abaissèrent à ma hauteur pour m’aider à me relever mais je refusais leurs offres.
-Cette position me fait du bien...Je...J’ai l’impression qu’elle accélère le processus...Commentai-je.
-Vérifions cela, reprit immédiatement ma grosse sœur de cœur en s’aplatissant au sol pour pouvoir prendre la dilatation de mon col.
Intriguée, j’ouvris bientôt deux yeux énormes en voyant qu’elle passa non plus le doigt mais bien la main. S’essuyant ensuite, rapidement à un mouchoir, elle finit par nous regarder tour à tour amusée et s’écria :
-Eh bah voilà ! Votre gymnastique a bien porté ses fruits ! Bravo mesdames ! Tu n’auras pas longtemps à attendre à mon avis, Ylva, et cerise sur le gâteau...Ça devrait passer de justesse, donc plus besoin d’appeler les guérisseuses !
Rougissant avec force, ma chère Reine me délivra un autre baiser sur les cheveux avant de me soutenir pendant un temps interminable.
Refusant de me relever ni même de me rallonger dans le lit, je continuai à endurer la pire des souffrances, soutenue par mes deux meilleures amies qui tantôt m'épongeaient le front, tantôt me masser les épaules et le bas du dos pour finir par regarder où en était l'avancée de l'ouverture de mon col. Après des heures à m'avoir appuyé et vérifié que tout allait bien, ma Grosse Gaga finit par dire :
-Je sens enfin des cheveux...Est-ce que tu pourrais te redresser un tout petit peu, Ylva ?!
-Non...Je...Je n'y arriverai pas...Je sens plus mes jambes...Ni mon ventre...Ni mes cuisses...Peinai-je à dire.
-...Oui mais justement, c'est fini ! Tu n'as qu'une poussée deux tout au plus et c'est bon ! Mais il faut que tu te redresses un peu pour ça ! M'assura-t-elle.
Ce fut ma femme qui réussit à faire contrepoids pour que je ne tombe pas en avant à cause de la physique. Elle me vit ensuite grimacer, peu convaincue et me dit à son tour :
-Helga a raison ! Tu vas tout donner...Tu es une championne ! Tu es Ylva Nordlys, notre brillante historienne ou tu ne l’es pas?!
Ignorant sa réplique qui était sensée me faire rire, je m’étouffai presque avec ma salive et criai cette fois furieuse :
-Que les dieux maudissent l'imbécile qui a eu l'idée de me délivrer mon chakra racine! Ah il est beau le tableau !
-Je crois que c’était notre petite Piceaerd, reprit ma Grosse Gaga non offusquée.
Essayant de les observer tour à tour sans vaciller à cause du manque d’eau et de nourriture dont elle m’avait privé au cas où j’aurais des nausées, je criai bientôt de plus belle à la suite d’une autre contraction :
-Quand je pense que vous, vous avez voulu accoucher plusieurs fois ! Vous êtes complètement folles !
J’avais envie de pleurer...Que le temps s’arrête pour ne plus souffrir...Mais j’avais aussi envie que mon fils sorte. Me concentrant donc sur les instructions de ma grosse sœur de cœur, je fis attention à ce qu’elle déclara :
-Allez Ylva...C’est bientôt fini...Promis...Prochaine contraction...Tu braques, tu pousses et je réceptionne ton petit bonhomme ! Regarde...Mes mains vont aller l’aider... Je vais le tirer un peu pour le faire avancer plus vite...Il a déjà passé tes hanches, c’est miraculeux !
J’avais tout entendu...Dans le bon ordre pourtant je dis encore en pleurs :
-Non...Non j’ai pas envie...
-Mais si...Mais si...C’est la dernière partie du travail...On ne peut pas sentir les contractions à ta place...Donc on reprend...A la prochaine...Tu pousses ! Allez !
Je voulus me dégonfler mais ma Reine m’encouragea bientôt en murmurant des « c’est bien ma chérie » en continu dans mon oreille gauche. Je n’osais pas lui dire pour ne pas la vexer que cela ne me faisait aucun effet et au contraire m’irritait plus qu’autre chose. Ce fut ainsi qu’après une longue série de souffrance, soutenue par mes deux meilleures amies, je finis par donner naissance à mon petit garçon. Vive, ma Grosse Gaga le prit dans ses bras pour lui faire les premiers soins alors qu’un son de chat qu’on étranglait se répandit enfin dans la pièce me rendant par la même occasion toute chose.
-Ca y est Ylva ! Bravo ! S’écria derechef ma femme tout en m’embrassant un peu partout sur mon visage chaud et dégoulinant de sueurs.
-Ah bah qu’est-ce que je me sens légère d’un coup ! Clamai-je, je suis comme...
-Non ! Ylva ! Ne le dis pas ! Reprirent mes deux meilleures amies en chœur.
-Libérée...Délivrée...Chantai-je, de façon fausse en explosant de rire.
Grimaçant immédiatement de contrariété, ce fut ma grosse amie qui renchérit la première :
-Iduna, rappelle-moi de te casser la main la prochaine fois que tu as l’idée brillante de lui montrer les souvenirs d’Ahtohallan.
-C’est pas ma faute si elle fait une fixette sur la chanson de notre Grande Piceaerd ! Plaisanta-t-elle.
-Avouez quand même que le déhanché de cette copie de Jolicœur vaut le détour ! Quand on voit ce qu’elle a pu donner en scène d’amour avec ses moults prétendants par la suite ! C’était un bel amuse-gueule ! M’exclamai-je sincèrement impressionnée par la performance d’Elsa.
Elles approuvèrent en silence et terminèrent de nettoyer les derniers encombrements de l’accouchement. Puis ma chère et tendre me ramena bientôt dans le lit en m’essuyant mes flux corporels avant que je n’ajoute avec impatience :
-Bon ! Je pourrai avoir mon fils dans les bras maintenant !
Ma Grosse Gaga explosa aussitôt de rire et hocha vivement la tête tout en disant :
-Oh oui ! Tu l’as bien mérité ! Tiens !
Elle me déposa alors un paquet très sage entre mes mains et je constatais déjà que ce petit coquin faisait la taille de mon bras.
-Ah...Il a tiré de son père, murmurai-je en lui embrassant son duvet blanc avant de le mettre au sein.
-Et de sa tante aussi ! Rétorqua tout de suite ma Reine en lançant un clin d’œil complice en direction de notre autre sœur de cœur.
Nous nous sourîmes aussitôt et entendîmes enfin Elysia, Amarok et Kanda entrer dans la pièce.
-Tout va bien Marraine ? Demanda aussitôt mon filleul tandis que je ne m’étais jamais sentie aussi rayonnante.
-A merveille comme vous pouvez le voir... Chuchotai-je en caressant la paume toute douce de mon nouveau trésor à chérir.
Puis je me tournais vers mon ancien mari qui s’approcha doucement avant de s’abaisser à notre hauteur.
-Tu lui as choisi un prénom ? M’interrogea-t-il, ému.
Je hochai activement la tête et rougis d’avance en sachant que la réponse lui ferait plaisir. Puis je lui rétorquai :
-Je pensais à Rocco...Comme ton père...
-C’est une excellente idée, concéda-t-il en m’effleurant les lèvres sous le regard toujours jaloux d’Iduna.
Rongeant son frein pour ne pas le massacrer sur place, elle et tout notre groupe se tournèrent bientôt vers Amarok alors que ce dernier finit par grommeler :
-Bon eh bien...Je ne voudrais pas passer pour un rabat-joie... Mais à quel moment nos femmes vont-elles nous être restituées ?!
Mon regard se tourna immédiatement vers Elysia qui à l'instar de son frère attendait avec une impatience que son visage avait bien du mal à cacher. Prises de court, ni ma grosse Gaga ni ma Reine ni moi ne trouvâmes à répondre alors que les yeux des garçons se faisaient de plus en plus insistants.
-Je...Je suis navrée, je l'ignore... Je pensais qu’ils réapparaîtraient tous dès l'instant où Rocco sortirait, dis-je alors que des sanglots se bloquèrent dans ma gorge.
Mais cela n’avait jamais été ce qu’avait indiqué clairement notre chamane rousse. Me mordant violemment la lèvre, j'eus presque un sursaut quand mon fils agrippa à nouveau le mamelon pour se nourrir. Ignorant les autres, je l’observai avec attention comme si la solution à nos problèmes allaient sortir de sa tête. Hélas il n'en fut rien et je restai ébahie devant les bruits de succion que produisait sa bouche gloutonne.
Dépitée face aux têtes de déception de mon Gendre et mon Filleul, je tentais de les ignorer pour qu'ils s'éloignent d'eux-mêmes... Chose qu'ils ne semblèrent pas comprendre tout de suite visiblement. Ce ne fut qu'après un long moment de silence qu'Elysia à présent effondré, reprit:
-Bon eh bien... Félicitations à toi Marraine...Je...Je pense qu'on va te laisser te reposer...Nous...Euh...Nous...Nous sommes chez Pieter si vous...Vous nous cherchez.
Remarquant qu'il se décomposait de plus en plus, j'eus encore plus mal au cœur pour lui. Sans attendre mon Gendre et lui se pressèrent pour sortir si bien qu’Iduna réagit enfin :
-Amarok...Elysia...Attendez....
Elle voulut s'approcher pour les enlacer mais ils la repoussèrent gentiment en déclarant en chœur :
-Ça ira Maman...Occupe-toi de ta femme.
Je scrutais avidement son fils aîné. Bizarrement cela me fit moins mal pour lui. Sans doute ne lui avais-je jamais pardonné son comportement à l'égard de sa mère, ma filleule...et Ma fille. Oh oui... Ma Yélana... Pendant tous ces mois, j'avais très peu pensé à elle, trop omnibulée par l'enfant qui avait miraculeusement grandi au creux de mon être. J'avais pourtant passer du temps avec Tyr...J'aurais dû penser à elle... J’étais une mère affreuse... Culpabilisant encore plus, je réalisais soudain une chose affreuse et la soufflai à haute voix en me sentant très perdue :
-Et dire que ma Beauté ne saura jamais qu’elle a eu un petit frère...
Sans que je ne m’en rende compte, j’éclatais bientôt en sanglots tout en berçant mon beau Rocco, me raccrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.
-Allez...Allez...C’est rien...Ça redescend doucement, souffla Helga en me débarbouillant.
-Et puis ne dis pas de bêtises...Elle le rencontrera un jour...Quand elle reviendra...Renchérit à son tour ma Reine en m’offrant un baiser.
-Oui...Mais je croyais qu’elle allait le serrer...Tout...Tout de suite dans les bras...Qu’elle reviendrait...Comme...Comme Ma Belle...L’avait promis...Que nous allions triompher...D’Em...D’Emma... Bredouillai-je, le cœur de plus en plus lourd de désillusion.
Désemparée, je n’arrivais plus à arrêter mes larmes sous leurs yeux désolés. Je n’étais qu’une nulle...J’avais échoué...Face à cette peine de cœur, Iduna murmura bientôt :
-Kanda...Prends Rocco...Il faut qu’elle se repose.
Ravi, mon ancien mari s’exécuta et emmena notre enfant endormi dans la pièce d’à côté pendant que ma Reine me serra fortement dans ses bras à m’en étouffer. Fermant les yeux pour apprécier son parfum et ce moment de complicité avec elle, je fus surprise lorsqu’elle se fâcha doucement :
-Ah non, Helga...Tu ne vas pas t’y mettre aussi...
Ouvrant derechef les yeux, je pleurais de plus belle en voyant la douleur passer dans les yeux de ma grosse meilleure amie. Elle aussi peinait à cacher son chagrin...Mais elle aussi avait eu l’espoir de voir réapparaître sa fille jusqu’au bout. Prise de culpabilité, je trouvais soudain que j’avais tout gâché et cela me fit encore plus mal si bien que lâchais d’autres spasmes en continu. Toujours prisonnière des bras de ma femme, je lui empoignai alors sa main potelée et l’invitai sur le lit avec nous au risque de le casser à cause de notre poids à toutes les trois. Patiemment, elle s’immisça dans notre câlin et cala sa tête au milieu de nous deux avant de déblatérer d’une voix entrecoupée de larmes :
-J’ai essayé de tenir tout au long de ses mois...J’y étais presque...Mais là, je craque...Ma Grande Chamane...Je veux pouvoir serrer ma Grande Chamane contre moi...Savoir qu’elle va bien...La voir heureuse avec son mari et ses enfants...
Par mimétisme son chagrin doubla le nôtre et il n’y eut bientôt que nos pleurs et nos reniflements qui s’emmêlèrent dans le silence de cette fin de journée. Après une éternité, Iduna finit par lui frictionner affectueusement son dos tout en lui chuchotant :
-C’est normal que tu te sentes comme ça...Ils reviendront bientôt...Ne t’inquiète pas...Nous surmonterons cela...Comme toujours... Ensemble.
La remarque nous fit presque éclater de rire et nous hochâmes fermement nos têtes avant de rester toutes les trois fronts contre fronts.
-Promettons-le comme quand nous étions petites filles, suggéra encore notre Grosse Gaga en s’enlevant les traces d’eau sur son nez bouché.
Amusées, nous y consentîmes et nous tînmes nos mains en même temps avant de déclarer d’une traite :
-Nous faisons le vœux de revoir un jour l’Hellheilm heureux !
Cela eut l’effet escompté et apaisa pour un temps nos cœurs brisés. Nous savions très bien que cela ne se réalisera pas sur le moment mais nous fûmes tout de même surprises en entendant un « Oh, oh, oh » joyeux devant la porte de la chambre.
-Pierre ?! Nous écriâmes-nous, étonnées.
-J’ai entendu des voix désespérées et je me suis dit qu’à l’approche des périodes de Noël, ce n’était pas une bonne idée de laisser les petites filles les plus sages de ce paradis sans cadeaux !
-Moi, sage ?! M’étranglai-je, refusant qu’on m’associe à cet adjectif qui était mon antonyme.
-Oui la Naine...Même toi ! Rit-il, alors mesdames, je vous écoute ? Quel cadeau vous ferez plaisir ?!
-Je pense qu’Helga et moi avons le même, suggéra immédiatement ma belle Sappos.
-Oui...Revoir Anna Piceaerd au moins quelques secondes pour nous donner du courage à tous, approuva immédiatement ma grosse sœur de cœur.
Le visage de l’ancien Père Noël se chiffonna immédiatement et je fus surprise que cet idiot n’ait pas songé que c’était le seul cadeau qu’elles espéraient.
-Euh...D’accord, bredouilla-t-il plus blanc qu’un linge.
Puis il écarta leur bras et me lança un sourire franc avant de reprendre :
-Et toi, Mademoiselle Nordlys ?!
J’étais sur le point de lui répondre que j’avais déjà été comblée avec mon nouveau-né aujourd’hui quand Kanda déboula dans la chambre en panique en s’écriant :
-Ylva...Rocco...Il...Il ne bouge plus...
J'essayais de ne pas pleurer mais devoir réconforter Olaf alors que ses larmes étaient encore vives sur ma tunique me donnait également envie d'éclater en sanglots. Ça, ainsi qu'un grand sentiment de culpabilité. Qu'est-ce que j'avais pu être un crétin de l'avoir fait espéré, une fois de plus. Loin d’être serein non plus, Amarok ne s’était pas moqué de moi ni grondé...Il avait lui-même cru à ce doux rêve éveillé depuis des semaines.
-Pardon mon petit Bonhomme de Neige...Papa est désolé de t’avoir encore déçu, murmurai-je
-Ce...Ce...C’est pas ta faute...C’est celle de Grande Ma...Marraine...Son...Son bébé...Il...Il est nul...Pour...Pourquoi moi avec...Mon pouvoir...De...Gla...Glace, je...Peux...Pas faire reve...Venir...Maman... Hoqueta-t-il avec peine.
Lui essuyant patiemment les yeux, je décidai pour une fois de ne pas jouer les fanfarons et murmurai :
-Je l’ignore mon trésor.
-Moi si j’avais ton pouvoir ! Je trouverai Emma et je la gèlerai sur place pour qu’elle ne fasse plus jamais de mal à personne ! Cria à son tour Tyr en colère.
-Non...Surtout pas...Il ne faut pas tomber dans son jeu ! Se fâcha tout de suite mon grand frère, il faut toujours partir du principe que ce n’est pas gagné pour elle ! Vous verrez ! Ce bébé va grandir et c’est à ce moment-là qu’il délivrera vos deux mères !
-Mais c’est dans longtemps, grognèrent les garçons d’une même voix.
-Peut-être, mais dans le doute nous ne pouvons faire autrement qu’espérer mes petits ! Grinça derechef mon aîné alors qu’il avait comme moi ce même mal à la poitrine.
Pas le cœur à raconter l’histoire du soir pour leur remonter le moral, nous décidâmes d’écourter leur coucher et attendîmes juste qu’ils s’endorment, chose qu’ils finirent par faire en ayant les joues encore toutes collées par le chagrin. Les embrassant une dernière fois, nous les mîmes dans leur lit et sortîmes à petits pas de la pièce.
-Je ne sais pas toi, mais moi je repars chez Maman, dit soudain Amarok avec fermeté.
-A quoi cela va-t-il te servir ?! Anna, Iduna ou Yélana ne vont pas apparaître miraculeusement juste parce tu l’as décidé ainsi ! Maugréai-je, il vaut mieux aller nous reposer.
-Bon sang Elysia Sappos Lorcus...N’est-ce pas ton souhait le plus cher de retrouver ta femme, ta fille et ta petite-fille ?! S’énerva-t-il.
-Si, bien sûr... Ronchonnai-je, mais tu veux faire quoi ? Tu vois bien qu’uniquement le souhaiter ne fait pas tout ! Laisse ce bébé tranquille ! A mon humble avis, Maman et Marraine sont fatiguées et n’ont pas besoin que nous venions contester ce qui s’est passé aujourd’hui, combien même cela est douloureux pour nous...
Bien que têtu, mon grand frère coopéra assez rapidement. Il était donc sur le point de suivre mon conseil et accéder à sa chambre quand Pierre déboula dans la pièce, complètement paniqué.
-Elysia ! Nous avons besoin de toi ! Clama-t-il.
-Besoin de moi ? Répétai-je.
-Oui ! Viens et dépêche-toi ! Ordonna-t-il.
Lançant une œillade étonnée à mon aîné, je fus soulagé lorsqu’il déclara :
-Bien...Ton devoir de Père Fouettard t’appelle...Va tranquille...Je veille sur eux.
-Merci, murmurai-je.
Sans que je ne sache trop pourquoi, mon cœur reprit aussitôt de l’espoir. Cela ne fut cependant que de courte durée quand Pierre m’entraîna malgré son surpoids jusqu’à la hutte de Marraine Ylva qui pleurait sous les yeux impuissants de Maman, Tatie Helga et Kanda.
-Voilà ! J’ai ramené notre meilleur chamane ! S’écria l’ancienne légende, fière d’elle.
-Notre meilleur chamane ?! Tu te moques de moi ?! Tu en as deux bien compétentes au sein de cette même pièce ! Grondai-je, soucieux qu’il m’avait fait me déplacer pour rien.
-Ce n’est pas ce que dit le parchemin ! S’écria-t-il aussitôt.
Dépassé, je le vis alors sortir une feuille épaisse de son manteau ventripotent avant de déclamer :
-Au départ chamane non compétent
Elysia va devenir important
Aider le petit Rocco à peine né
Pour le guider vers son amour inespéré.
Déboussolé, je le fus encore plus lorsque Marraine me cala cette nouvelle vie qui semblait endormie et mal en point dans mes mains.
-Eh bah alors, qu’est-ce qui t’arrive petit bonhomme ?! Murmurai-je, perdant soudain toute rancœur à son égard.
-Il faudrait que tu lui fasses la cérémonie de la nature...Avant de déterminer ce qu’il a, s’il te plaît ! M’implora-t-elle.
Je ne l’avais jamais vu perdre pieds ainsi, aussi je décidais d’acquiescer en sa faveur en déclarant :
-Je m’en occupe Tatie Ylva.
Tremblant, je m’appliquais alors sous les yeux intrigués de mes proches à tracer les losanges sur le pieds droit de ce nouveau membre de la famille. Quelque chose de singulier se passa aussitôt. Au lieu d’avoir le visage habituel qui aurait révélé la nature de cinquième esprit au centre des losanges, nous eûmes plutôt le droit à la tête de Rocco...Dans chaque branche des quadrilatères et ma tête dans ledit centre. Apeuré à l’idée d’avoir fait une bourde, je soulignai bientôt :
-Euh...La cérémonie a cafouillé...Je crois...
Intriguées Maman, Marraine et Tatie Helga se penchèrent au-dessus du pieds et ouvrirent des yeux gros comme des soucoupes.
-C’est normal, précisa Pierre toujours beaucoup plus à l’aise que nous tous... Le parchemin a toujours raison !
-Ce qui veut dire ? Demandai-je, irrité qu’il parle en énigme.
-Que c’est toi Elysia Sappos, le mentor de ce jeune homme et que c’est toi qui devras le guider pour libérer ta femme et les autres membres de cette famille ! Répondit-il tout sourire.
-Ma foi, nous voulions que tu sois son parrain et ma Reine sa marraine...Cela coïncide, reprit ma petite Tante qui retrouva des couleurs.
Elle les perdit pourtant vite en constatant comme nous tous, que ce rite n’avait pas éveillé Rocco plus que ça.
-Ne panique pas Tatie, dis-je à nouveau en rhabillant son fils, je vais regarder son aura.
Me souvenant des nombreuses leçons de Maman ainsi que celles de Tatie et ma Anna d’amour, mes doigts se concentrèrent un peu jusqu’à tracer et masser la ligne directrice des sept chakras principaux. Tirant la langue pour rester concentré, j’effectuai le geste plusieurs fois de suite sans plus de succès réactionnel de la part de ce petit garçon.
-Alors ? Finit par demander Marraine avec impatience.
-Eh bien...Ces énergies sont très chamboulées... Surtout celle de la gorge...C’est elle qui a l’air d’être la plus éteinte ! Expliquai-je.
-Tu crois que c’est parce qu’il est né dans le royaume des morts ?! Demanda-t-elle derechef avec angoisse, c’est bien ma veine ça...Tout ce travail à souffrir pendant des heures pour rien ! Pourquoi m’avoir laissé cette attente ?!
-Ne dis pas ça Ylva...Elysia va trouver une solution ! Allez ! Concentre-toi mon garçon ! Confia bientôt Pierre alors que je déglutis péniblement.
Pourquoi moi ?! Le plus médiocre en chamanisme ! Sauver cet enfant ?! C’était n’importe quoi ! Je n’étais même pas capable de me consacrer à mon propre fils sans que cela ne termine en larmes ! Paniqué, je songeais un instant à leur rendre le petit et fuir. Puis je pris mon courage à deux mains et réitérai activement mes gestes sur la gorge de Rocco. Une chose inexpliquée se produisit alors et je me retrouvais soudain attiré par...Ahtohallan.
-Vite ! Il faut qu’on aille dans la Galerie des Souvenirs ! Il n’y a pas une seconde à perdre ! Repris-je avec force.
Même s’ils n’avaient pas toutes les informations, les membres de la famille me firent confiance. Ensemble, nous nous exécutâmes et nous retrouvâmes assez rapidement dans le long tunnel qui accueillait les différents souvenirs de tout le monde.
-Tu veux observer qui ? Demanda aussitôt Maman.
-A ton avis ? Questionnai-je à mon tour en lui lançant un regard noir.
Elle n’apprécia pas mon ton mais se plia à mon ordre déguisé et découpa bientôt une mèche du duvet blond du bébé d’Ylva. Puis elle l’intégra à la paroi et une unique bulle apparut, rendant la tâche plus facile.
Sans attendre, elle l’activa et nous nous retrouvâmes tous propulsés dans une vision d’une des temporalités actuelles.
Nous étions dans une chambre d’un château similaire à celui dans lequel avait vieilli notre Ange de l’Air à Arendelle. Tout un groupe de femmes se trouvait autour d’un enfant pâle à faire peur. Il était sans doute malade ou bien déjà mort...
Je dévisageai cette scène dans l’incompréhension la plus totale, soucieux d’avoir encore raté un exploit chamanique. N’osant observer mes proches, je préférais me concentrer sur ce jeune homme. Il devait avoir dans les douze ans et était habillé royalement malgré la sueur qui coulait sur son front. Au milieu de tous ces gens modestes, je n’eus aucun mal à reconnaître la mère qui avait une posture royale des plus gracieuses derrière son chignon bouclé blond et sa couronne impeccablement mise sur sa tête.
-Donnez-lui à boire ! Il est bouillant ! Paniqua-t-elle, à moitié en larmes.
-Bien Majesté, confia une servante en portant un gobelet d’eau à la bouche du prince.
Elle força à le déglutir pendant de longues secondes si bien qu’il finit par écarquiller péniblement des yeux verts avant de demander d’une voix entrecoupée :
-Mère...Est-ce...Est-ce que je vais mourir ?
Alertée, la dame se rapprocha de lui et lui prit fermement la main en s’écriant :
-Non mon tendre Arnwald...Non vous ne mourrez pas...D’ici quelques jours, vous serez remis sur pieds et vous pourrez participer au bal avec nos voisins d’Arendelle le mois prochain...Vous avez un avenir certain là-bas, je puis vous le garantir !
Cela soulagea le jeune homme qui repartit dans des songes fiévreux, toujours veillé par cette femme. Silencieux tout le long du processus, le médecin qui s’était pourtant tenu aux côté de l’enfant depuis tout à l’heure, répliqua :
-Je...Je ne voudrais pas vous faire de faux espoirs, Reine Runa...Mais je pense que le prince Arnwald de Vassar est condamné...Nous...Nous ne trouvons aucune séquelle en lien avec la chute à cheval qu’il a faite hier soir ni son endormissement soudain...
-Tant qu’il est là et qu’il me parle, il est vivant, reprit-elle d’une voix dure, si c’est pour me sortir des pronostics pareils, vous pouvez disposer à présent, docteur, je vais m’occuper de lui et vous verrez que demain ! Il sera remis d’aplomb !
Secouant une tête désolé, l’homme de science ne réfuta pas et partit de la pièce dans un, long bruissement alors que ma main sentit qu’il n’y avait plus rien à tirer du souvenir.
Il y eut un long silence parmi notre groupe avant que Marraine ne nous interroge :
-Vous...Vous croyez que mon Rocco est lié à cet adolescent ?
-Il y a de fortes chances oui, nota Tatie Helga avec amertume, si ce n’était pas le cas, ce ne serait pas ces souvenirs qui se seraient affichés sur la paroi de glace, comme ton enfant n’est pas une vie en soi...Il a dû obtenir une sorte de sacrifice ou quelque chose comme ça.
-Je vois...Et laissez-moi deviner, c’est soit mon enfant meurt et ce prince revit, soit inversement ? Questionna encore notre petite Tante plus comme une affirmation que comme une réelle question.
Je la sentis détruite au plus profond d’elle-même. N’osant pas ajouter de commentaire, je me concentrai encore sur ce petit bonhomme et me pris soudain à réfléchir sur notre lien de parenté. Si Maman et Ylva étaient mariés, cela faisait de moi son demi-frère en plus de son parrain ? Curieusement je n’avais jamais pensé la même chose de Yélana, l’ayant toujours vu comme une grande sœur...
Très dignement Marraine s’avança alors et me récupéra son bébé des mains. Puis elle reprit d’une voix refoulée de larmes :
-Bien...Je vais donc profiter de toi avant que nous ne soyons définitivement séparés...Puis ton âme retournera dans le corps de ce jeune homme...
-C’est peut-être mieux ainsi...Après tout l’Hellheilm est pour les morts, chuchota à son tour Tonton Kanda qui l’entoura d’un bras protecteur.
Faisant abstraction de Maman qui se contint et ma grosse tante qui avait toujours une tête d’enterrement, ils partirent tous les trois comme une famille brisée. La sentence nous laissa mutiques pendant quelques instants avant que ma mère, révoltée par la rage ne reprenne bientôt à l’adresse de Pierre, toujours présent :
-Tu...Tu as bien dit que tu comptais nous donner des cadeaux...Père Noël ?
Hagard, le vieil homme hocha la tête et répondit :
-Oui...Mais je suis dans l’incapacité de vous êtes utile dans une quête comme celle-là...J’ai beau être gardien...Emma est légèrement plus au-dessus que moi... C’est comme lorsque tu avais renoncé à la vie pour Helga...Je n’avais pas pu remédier à un éventuel miracle...
-Et tu ne pourrais pas faire en sorte que les deux y trouvent leur compte ? Demandai-je à mon tour, tu sais...Comme...Un espèce de rondement qui pourrait s’effectuer sans que l’un ou l’autre n’en meurt ?
Réfléchissant dans un premier temps, les yeux de notre ancêtre finirent par s’illuminer tandis qu’il s’écria :
-Mais oui c’est ça ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé !? Bravo Elysia ! Tu fais honneur à ton travail de guide envers Rocco !
Il me sauta alors dessus et faillit m’écraser en m’embrassant vivement mes joues.
-Outre ça ! Tu as bien retenu tes leçons de Noël finalement ! Dit-il encore avec ravissement, allez ! Rejoignons les autres sans plus tarder ! J’ai une idée !
A la hâte, nous retournâmes immédiatement à la hutte de Marraine Ylva tandis que cette dernière pleurait à chaudes larmes tout en berçant son bébé.
-Qu’est-ce...Qu’est-ce que vous faites encore là ?! Bougonna-t-elle, c’est-i pas possible d’être un peu en paix !
-Non la naine ! Pas quand nous venons sauver ton fils ! Elysia a trouvé une solution ! Répondit Pierre tout heureux.
-C’est vrai Jolicœur ? Demanda-t-elle en se tournant vers moi.
Incapable de lui dire ce que l’ancien Père Noël avait en tête, je me contentais d’acquiescer et lui dérober à nouveau son garçon des mains pendant qu’il se chargea de construire un lit solide en bois.
-Va réveiller ton petit bonhomme de neige...On a besoin d’un dôme de glace, lança-t-il ensuite.
-Quoi ? Non je ne vais pas perturber son cycle de sommeil ! M’offusquai-je.
Mais les regards dissuasifs et meurtriers de mes proches me forcèrent à le faire. Perdant donc un peu de temps, je retournai à notre hutte et pris Olaf dans mes bras avant de le ramener. La tête encore dans les nuages, il bafouilla alors :
-Papa...Qu’est-ce qui se passe ?
-On a besoin de toi mon trésor...Ton pouvoir ne peut peut-être pas sauver Maman...Mais il va nous aider à maintenir un équilibre dans la vie de Rocco et un autre garçon sur Terre... Pour cela, il faudrait que tu construise un toit de glace sur son lit...Pour...Pour qu’il soit protégé de la vilaine Emma, expliquai-je, estimant qu’on avait déjà assez perdu de temps pour entrer dans les détails.
Je fus heureux que mes paroles lui redonnent le sourire. Bien qu’encore un peu endormi, il s’appliqua à la tâche et en deux temps trois mouvements, il façonna une monture fine, archée mais consistante au-dessus du berceau.
-Parfait mon descendant ! C’est à moi de terminer le travail maintenant ! Reprit Pierre en nous poussant légèrement.
Il se plaqua ensuite devant le mobilier et en marqua tous les contours de trace de sucre d’orge, y compris sur la paroi ajustée par mon fils. Puis il déclara à nouveau à son égard :
-Il me faudrait un peu de verglas ici aussi mon grand !
Mon petit bonhomme de neige s’exécuta encore une fois et une plaque de la taille des bulles des souvenirs figées fit bientôt office d’écran sur la coque en bois du petit lit.
-Parfait, merci pour ta coopération, je pense que tu peux retourner te coucher à présent, dit-il.
Je commençais alors à le prendre dans mes bras mais Tatie Helga m’en empêcha en répliquant :
-Non, trésor ! Papa doit « réveiller » Rocco maintenant !
Me tournant avec étonnement vers lui, je récupérai le bébé et le posai enfin délicatement dans ce berceau. Je me concentrai ensuite pour essayer de ramener le souvenir de ce prince Arnwald pour qu’il soit à la vue de tous...Exploit que je réussis à accomplir puisque l’image animée apparut quelques minutes plus tard. Malheureusement, l’enfant de douze ans était toujours endormi comme le fils de Marraine et Parrain.
-Cela n’a pas l’air de marcher, chuchota derechef ma petite tante dont la bouche commençait à nouveau à se fendre.
-Pierre...Tu pourrais peut-être...Me filer un coup de main ? Grommelai-je, sentant que j’avais besoin d’une aura plus puissante, tu as bien dit que c’était toi qui terminais le travail ?!
Passif durant un court instant, mon ancêtre se tapa alors sur la tête et répliqua avec un grand sourire :
-Mais oui ! Où avais-je la tête ?! Que dit cette autre lettre ?
-Quelle lettre ? Répétai-je tandis qu’il sortit un nouveau parchemin de sa hotte.
-Pour Rocco et Arnwald un seul avenir.
Discuter avec Ylva Nordlys que la nuit.
C’est l’unique moyen,
Qu’ils ne meurent pas chacun.
Elys...
-Pardon...Pardon...Le coupai-je, mais c’est quand même super nul, les rimes...Sans vouloir te vexer bien sûr, pourrais-tu tourner la fin du message de façon normale, s’il te plaît ?! Nous sommes un peu pressés, donc viens-en aux faits !
-Je te rappelle que tu dois en faire aussi dans ton travail de Père... Me sermonna-t-il.
-...Non c’est ma Anna d’amour la mère Noëlle ! M’énervai-je à nouveau...Enfin...Jusqu’à ce qu’elle revienne je suppose que ce sera toi mais là n’est pas le sujet...Bref ! Par les esprits, c’est quoi le fin mot de l’histoire entre Rocco et ce jeune Arnwald !
Vexé d’avoir été interrompu, Pierre consentit tout de même à répondre en nous prenant tous à témoins :
-Eh bien voilà...Toutes les nuits, la naine devra placer son fils dans son berceau ce qui régénérera la santé d’Arnwald...Si elle ne le fait pas, les deux sont condamnés. De son côté, le prince du royaume de Vassar ne sera pas insensible à ce lien qui l’unira à l’Hellheilm et pourra communiquer avec Ylva par rêve...Il ne se rappellera plus rien la journée et arrivera à faire la différence entre sa mère sur Terre qui se nomme la reine Runa et toi qui seras son autre Maman la nuit...
-Et la journée ? Questionna aussitôt ma petite tante un peu anxieuse.
-La journée, Rocco n’aura pas de problème et grandira normalement pour plus tard suivre sa formation avec Elysia ! Répondit une nouvelle fois l’ancienne légende, mais pour l’instant ce n’est pas le plus important ! Non ! Ylva ! Kanda ! Ecoutez-moi bien ! Il est impératif que vous effectuiez cette routine jusqu’à la fin de la vie du prince Arnwald ! Quand viendra sa mort, Rocco et lui ne seront plus qu’une seule et même entité...C’est bien compris?!
Par mimétisme, nous hochâmes tous la tête. Ayant retrouvé sa bonne humeur, Pierre les félicita enfin :
-Parfait ! Votre fils va désormais grandir et être en bonne santé jusqu’à la fin des temps ! Oh ! Oh ! Oh !
Le sourire qui passa sur les visages de Marraine et Parrain valut tout l’or du monde. Puis les yeux de ma petite tante s’éclairèrent encore de malice et elle rétorqua :
-Dans le souvenir de la galerie de tout à l’heure, on est bien d’accord que la reine Runa a parlé d’un bal à Arendelle, n’est-ce pas ?! Et ce jeune Arnwald a similairement l’âge des jumelles ?!
-Euh...Oui...Répondis-je un peu perdu, où veux-tu en venir Marraine ?!
Elle ne dit rien tout de suite et se contenta plutôt de venir au chevet de Rocco qui avait enfin écarquillé deux beaux yeux bruns. Puis elle lui prit sa menotte et conclut d’un air jubilatoire :
-Toi, mon chéri...Tu vas être la clef qui va permettre à Maman d’enfin rentrer dans la grande et noble famille des Picéaerd...Et c’est Parrain Elysia et moi...Qui te guiderons.
Voici pour l'inspiration du titre !
Je vous partage la reprise plutôt que la chanson en entier parce que c'est ma préférée du film...A chaque fois que je l'écoute j'ai les larmes aux yeux et des putaaaains de frissons !
HELLHEILM ACTUELLE...
-Serre-plus fort si tu veux, déclara ma chère et tendre alors que j’avais déjà l’impression de lui comprimer le bras avec force.
-Je ne veux...Pas...Te...Faire mal...Ma...Reine...Suffoquai-je tandis qu’une autre douleur au ventre me paralysa tout le bas du corps, je...Ne voudrais surtout...Pas que tu colportes la rumeur...Que je te bas...
-Laisse ça à Yuma...Maugréa-t-elle.
Soucieuse d’avoir fait une bourde, je me tournai vers mon autre sœur de cœur et attendis qu’une violente contraction passe avant de renchérir :
-Et...Toi...Non plus...Ma Grosse...Gaga...Surtout que tu sers de témoins désormais...
Ne souhaitant pas comprendre mon humour, mes deux meilleures amies se lancèrent une œillade compatissante avant qu’Helga me confie :
-On sait ce que c’est, Ylva ! Alors n’hésite pas si besoin !
J’acquiesçai en les observant encore. Elles semblaient toutes deux inquiètes. Pour être honnête je ne voyais pas pourquoi...J’étais déjà morte. Que pouvait-il m’arriver de plus ?! Ne voulant toutefois pas poser la question à haute voix, je m’aperçus bien vite qu’elles se concertèrent à nouveau du regard. J’avais horreur de ça quand elle m’excluait de leur pensées, aussi je repris immédiatement d’un ton plus revêche :
-Qu’est-ce qui se passe ?! Qu’est-ce que vous ne voulez pas me dire ?!
Voyant qu’elles hésitaient, je lançais encore avec un mécontentement qui était agrémenté par le travail qui me faisait souffrir :
-Allez ! Je vous écoute ! Soit vous me dites ! Soit je vous fais sortir et je fais aller chercher Mouna, Aponi ou Sora !
-Ce sera peut-être nécessaire, maugréa ma Reine.
Mais ma Grosse Gaga lui donna tout de suite un coup de coude sous mon regard médusé, en bougonnant :
-Ça va ! Ça va ! Ne sois pas aussi contrariée, s’il te plaît Ylva ! Ce n’est pas bon dans ton état ! Ce qu’Iduna et moi, craignons c’est que le passage de tes hanches ne soit pas assez large pour que ton petit puisse passer...
-Oh bah pourtant elles se sont élargies ! Ma chérie peut en témoigner ! Plaisantai-je.
-YLVA ! Grognèrent-elles ensemble pour me rappeler à l’ordre.
-Oui...Pardon... Je voulais dire... Si ce n’est que ce léger inconvénient, on fait comment du coup ? Repris-je en poussant un soupir de soulagement.
-Eh bien...Dans les scenarii possibles, bah tu peux avoir une césarienne comme ça avait le cas quand j’ai eu ma Grande
Chamane, dit-elle encore.
-D’accord, et toi ma Reine ? Une suggestion ? Demandai-je en me tournant vers ma bienaimée.
Elle détestait me voir souffrir et je la comprenais. Je ne lui avais jamais avoué à quel point j’avais eu peur de la perdre de notre vivant quand elle avait mis Amarok et Elysia au monde. Mais plus encore la peur de la perdre, c’était bien celle de la laisser trop de côté en cet instant qui me perturbait. Je voulais qu’elle soit aussi investie que moi pour l’arrivée de cette nouvelle vie. Je craignais qu’elle m’en veuille encore pour cette faute même si j’avais l’impression depuis plusieurs mois que ce n’était plus le cas. Frustrée qu’elle se contente juste de hausser ses épaules à ma question, je l’entendis bientôt répondre :
-Pour ma part, j’ai été coupée dans cette zone-là pour les naissances de mes deux garçons... Mais pour toi ça ne servirait à rien si ce petit n’arrive même pas à passer le col...
-Ah ! On arrive au bon moment pour les détails croustillants ! Grommela soudain mon Gendre avec ironie alors que lui et mon filleul avaient également amené Tyr et Olaf dans la hutte.
Interloquée par la présence des enfants, je pouffais bientôt comme une idiote :
-Euh...Par contre même si je suis ravie de vous avoir tous avec moi dans un moment pareil, je dois vous avouer que je m’attendais pas à ce que vous arriviez aussi tôt et avec eux !
-Ylva a raison, qu’est-ce que vous faîtes-là, mes fils ?! Les gronda immédiatement ma Reine.
-Papa Amarok et Parrain Elysia étaient pressés ! Expliqua tout de suite le nouveau Lorcus/Sappos qui vint m’embrasser mon front empreint de sueurs avant d’aller faire la bise à son autre grand-mère.
-Ils ont dit que quand tu auras ton bébé, Maman et Marraine vont réapparaître ! S’écria à son tour Olaf, n’est-ce pas Papa que c’est vrai ?!
Iduna et Helga fusillèrent immédiatement Jolicoeur du regard si bien que ce dernier rougit violemment avant de reprendre :
-Oui...Enfin...C’est...C’est ce que ta mère avait dit à Marraine Ylva il me semble mon petit bonhomme de neige...
-Eh bien...Elle ne l’a pas spécifié ainsi mais je suppose que c’est vrai...OUI ! Criai-je en me tenant soudain avec fermeté sur les barreaux du lit en attendant qu’une autre douleur passe.
Indifférente à l’idée de me donner en spectacle devant mes petit-fils, ma Grosse Gaga ne fut pas de cet avis et ronchonna derechef :
-Tout de même Elysia ! Ce n’est pas un endroit pour des enfants ! Vous le voyez bien ! Il vaudrait mieux les emmener chez mon grand Militaire pour qu’ils jouent avec Alexandra !
-Après toi le Moche ! Confessa aussitôt cet andouille d’Amarok en poussant légèrement son frère par l’épaule.
-Ah non ! Moi je reste ! Toi, tu as déjà vu Yélana dans les souvenirs d’Ahtohallan ! Donc vas-y plutôt...Tu m’as souvent rabâché que tu étais meilleur pisteur que moi, rétorqua son cadet en le poussant un peu à son tour.
-Qu’est-ce que tu racontes petit frère ! J’ai jamais dit ça ! C’est pas moi qui avais besoin de me repérer en pleine nuit pour aller retrouver Anna en cachette...Tu t’en sors mieux en orientation ! Pour une fois qu’on te donne une responsabilité de la plus haute importance ! Tiens-y, toi ! Renchérit son aîné, bien décidé à le titiller.
Ils se renvoyèrent ainsi la balle pendant plusieurs minutes sous les yeux étonnés de leurs deux fils si bien qu’Iduna finit par hurler :
-Mais oui vous allez la fermer oui ! Pas un pour rattraper l’autre ! Ylva...Votre belle-mère a besoin de repos ! Donc y en a un des deux qui filent avec Olaf et Tyr chez Pieter ! Point ! Et ne me forcez pas à départager sinon y a des claques qui vont tomber !
-Oh ! Ne t’en fais pas Mamie Nana ! On comprend que Papa et Parrains soient contents alors nous allons nous y rendre tout seuls ! Clamèrent les garçonnets en chœur.
-Bien...En voilà deux définitivement plus futés que leurs pères ! M’écriai-je violemment si bien qu’Amarok et Elysia virèrent au rouge pivoine.
Fiers d’eux, les enfants se donnèrent alors la main et partirent clampin-clampant vers le dehors de la hutte tandis que je bravais une autre contraction à m’en déchirer les muscles des abdominaux. Frigorifiés, ils s’arrêtèrent et se dévisagèrent plus blancs que des linges. Je faillis donc blâmer leurs imbéciles de pères pour les avoir fait venir quand cet idiot de Camviridus fit à son tour son apparition accompagné...De Kanda... L’œil vif de ma belle Sappos le zébra illico du regard et je la sentis soudain plus tendue. Pour lui faire inconsciemment payer sa présence, elle se rapprocha instinctivement de ce crétin d’Olaf ce qui ne manqua de nous rendre verte de jalousie Helga et moi. Ma grosse sœur de cœur me soutenait toujours et ne pouvait pas me lâcher, aussi se contenta-t-elle de dire à l’égard de son mari d’une voix qu’elle voulait la plus naturelle possible :
-Monsieur Piceaerd aurait-il l’amabilité d’amener ses deux jeunes hommes jouer dans la petite maison dans la prairie du général Olson ?!
-Vos désirs sont des ordres Madame Piceaerd ! La titilla-t-il à son tour, bien conscient de l’effet que jouait la proximité d’Iduna sur elle.
-Et ma Reine pourrait revenir me soutenir comme cela ! M’exclamai-je entre deux tiraillements du bas-ventre.
Bien que toujours vexée d’avoir Kanda qui s’était calé du côté droit de ma tête, elle s’y appliqua tout de même pendant que l’autre andouille de Camviridus embarqua enfin Olaf et Tyr hors de la hutte. Elle attendit que je brave une autre contraction avant de maugréer bientôt à l’égard de ses deux fils qui attendaient toujours comme des piquets au milieu de la pièce :
-Amarok ! Elysia ! Puisque vous insistez pour rester ! Allez nous attendre dans la pièce d’à côté ! Je viendrais vous chercher ! Et ne vous battez pas !
-Bien Maman ! Clamèrent-ils ensemble.
Ils s’en allèrent alors que je bravais une autre contraction. Par acquis de conscience, je préférais serrer le bras de mon ancien mari avec violence car il était plus costaud que celui de ma Reine et moins flasque que celui de ma Grosse Gaga. Cela rendit ma femme encore plus verte de rage et elle renchérit assez méchamment tout en le désignant du regard :
-Pour ta douleur, tu vois ça avec lui...Si vous n’aviez pas fauté tous les deux quand c’était MON jour...
Ah si...Elle m’en voudrait jusqu’à la fin des temps, en fait...
-Encore toutes nos excuses Iduna, reprit Kanda d’une voix malléable, nous ne pouvions pas prévoir qu’il allait se produire...Ce miracle.
-...Ou ce drame ! Répliqua-t-elle sur les nerfs.
Cela jeta immédiatement un froid interminable durant lequel ils se confrontèrent férocement du regard. Indifférente à leur comportement, je me concentrai tout de suite sur ma Grosse Gaga qui se chargea de soulever ma robe pour vérifier où en était mon avancée du col.
-Tu pourrais faire en sorte que ton doigté soit plus tendre avec tout ce que je t’ai appris, minaudai-je alors que j’avais l’impression d’avoir affaire à une règle en fer en train d’entrer en contact dans ma féminité.
Voyant que cela ne faisait rire personne, j’insistai alors auprès de ma chère et tendre et ajoutai :
-Tu aurais dû t’en charger ma Reine !
-Ce n’est pas drôle Ylva, murmura-t-elle, libérant à présent des larmes sur ses joues.
Marre de la voir si tendue, je laissai mon autre meilleure amie me dire que j’étais seulement dilatée à trois avant de lui forcer un peu la main et impliquai ma chère et tendre dans cet accouchement :
-Ma Reine, tu voudrais bien regarder à ton tour pour voir si tout se passe bien pour le petit...S’il te plaît...Je serai amplement rassurée si c’est toi qui le fais...Sans te manquer de respect bien évidemment Helga !
Cette dernière haussa les épaules, alors qu’Iduna très affectée, finit par s’exécuter et plaqua sa main froide si douce sur mon ventre embrasé et tordu par les torsions. Après quelques minutes son faible sourire m’enchanta tandis qu’elle rétorqua :
-Ton...Enfin votre fils va bien, son rythme cardiaque est régulier pour l’instant et il a toujours la tête retournée vers le bas pour essayer de passer.
-Bien...A revérifier dans une heure...Si le col s’ouvre trop lentement nous aviserons et ferons appel à une des guérisseuses pour t’ouvrir le ventre, nota notre grosse sœur de cœur avec fermeté.
Décidée à me retrouver en tête à tête avec ma femme, je quémandais alors à l’égard des deux autres adultes de cette pièce :
-Parfait...Dans ce cas, est-ce que vous pourriez me laisser un instant avec la reine de mes reines, s’il vous plaît ?!
-Même moi ? Questionna à son tour Helga, outrée.
-Oui s’il te plaît, répondis-je, je ne vais pas m’envoler, ne vous inquiétez pas !
La phrase fit rire Kanda et ils désertèrent bientôt tous les deux.
-Par les esprits, pourrais-tu me dire ce qu’il y a maintenant Iduna ? Finis-je par l’interroger face à son teint, alerte.
Me fuyant dans un premier temps, elle me tamponna d’abord le front pour enlever la sueur comme toute réponse et se mura ensuite dans le silence. Ah ! J’avais donc affaire à la reine boudeuse !
-S’il te plaît...Je te parle ma femme chérie...Lançai-je encore.
De plus en plus blême, elle finit alors par s’approcher de moi et attendis qu’une autre douleur passe avant de reprendre d’une voix si faible mais perceptible :
-Je...Je ne veux pas te perdre...Tu sais...Je ne veux pas qu’Emma vous fasse du mal !
-Mais ce ne sera pas le cas, voyons...La rassurai-je en lui prenant sa main, bien que la lui compressant d’un coup à cause d’une énième torsion, Helga servira de rouleau compresseur avant que cette mégère de Mère Fouettarde ait le temps de franchir le seuil !
Indignée par mon ton léger, elle secoua vainement la tête avant de reprendre en se mordant la lèvre :
-Je te rappelle que son poids n’a pas permis de protéger sa fille...Alors toi...Ou ton bébé...
-Notre bébé, rectifiai-je en la forçant à se pencher pour m’embrasser.
Elle ronchonna une nouvelle fois mais capitula vite et se laissa faire avant de m’attraper bientôt par la nuque pour unifier nos lèvres encore et encore. Ce simple contact fut bénéfique pour tout le travail que j’endurais depuis la mi-journée. Rapidement, ni l’une ni l’autre n’eurent plus nos mains dans nos poches et je trouvais bientôt la pointe de ses mamelons pendant qu’elle s’occupa à son tour de me détendre mon périnée avec plus de douceur que l’avait fait notre meilleure amie tout à l’heure. Je n’aurais jamais cru avoir ce genre d’envie dans un moment pareil mais c’était bien l’excitation qui était en train de grimper en flèche, amenuisant mes contractions dans le bas-ventre.
-Oh...Ma Reine...Oh...Continue... Murmurai-je en engouffrant enfin mes mains dans ses collants.
-Ce...Ce n’est pas raisonnable, dit-elle d’une voix hachée alors que ses doigts tendaient à me prouver l’inverse.
-Mais depuis quand est-ce que nous le sommes ? Chuchotai-je en entrecoupant chaque mot d’un baiser libertin.
Délaçant son corset à moitié, j’agrippai enfin un de ses seins alors qu’elle n’en finissait plus de me faire du bien dans ma zone sensible encore sous tension. M’amusant à mon tour à explorer son lieu de confort, je lui rendis bientôt la pareille et ses larmes s’évaporèrent pour de bon alors que nous nous mîmes chacune à donner un récital de gémissements jouissifs qui s’entendirent visiblement de l’autre côté de la cloison... Ce qui ne nous offusqua pas outre mesure. Oh non ! Les autres avaient beau être témoins, nous comptions bien nous honorer l’une et l’autre ! Ainsi, nous continuâmes de nous donner du plaisir, amoindrissant toujours plus mes contractions, me faisant enfin souffler un peu après toutes ses heures de souffrance. Ma reine fut la première à rendre les armes et je la suivis peu après. Prenant notre temps, nous nous embrassâmes encore alors que les maux au bas-ventre revinrent à la charge...Bien plus forts que tous ceux que j’avais subi jusqu’à maintenant.
-Mince...Ça ne m’aura pas apaisé longtemps, maugréai-je alors que nous nous rhabillâmes enfin convenablement pour réceptionner le reste des invités.
Iduna alla les chercher alors que je peinais à respirer à cause des congestions qui étaient de moins en moins espacées. Sans vraiment savoir pourquoi, j’eus bientôt le besoin de m’accroupir. Ecartant bien mes jambes de sorte à laisser de l’espace à mon ventre, je me calais contre le mur et m’exécutai en soufflant péniblement. C’est alors qu’un immense craquement dans mon coin le plus secret me fit crier de douleur. Très vite, un liquide opaque et chaud mouilla mes sous-vêtements pour mieux se répandre sur le sol.
-Ah ! Notre Belle-Nordlys perd les eaux ! Nota alors ma Grossa Gaga d’une voix calme.
Ma femme et elles revinrent tout de suite vers moi et s’abaissèrent à ma hauteur pour m’aider à me relever mais je refusais leurs offres.
-Cette position me fait du bien...Je...J’ai l’impression qu’elle accélère le processus...Commentai-je.
-Vérifions cela, reprit immédiatement ma grosse sœur de cœur en s’aplatissant au sol pour pouvoir prendre la dilatation de mon col.
Intriguée, j’ouvris bientôt deux yeux énormes en voyant qu’elle passa non plus le doigt mais bien la main. S’essuyant ensuite, rapidement à un mouchoir, elle finit par nous regarder tour à tour amusée et s’écria :
-Eh bah voilà ! Votre gymnastique a bien porté ses fruits ! Bravo mesdames ! Tu n’auras pas longtemps à attendre à mon avis, Ylva, et cerise sur le gâteau...Ça devrait passer de justesse, donc plus besoin d’appeler les guérisseuses !
Rougissant avec force, ma chère Reine me délivra un autre baiser sur les cheveux avant de me soutenir pendant un temps interminable.
Refusant de me relever ni même de me rallonger dans le lit, je continuai à endurer la pire des souffrances, soutenue par mes deux meilleures amies qui tantôt m'épongeaient le front, tantôt me masser les épaules et le bas du dos pour finir par regarder où en était l'avancée de l'ouverture de mon col. Après des heures à m'avoir appuyé et vérifié que tout allait bien, ma Grosse Gaga finit par dire :
-Je sens enfin des cheveux...Est-ce que tu pourrais te redresser un tout petit peu, Ylva ?!
-Non...Je...Je n'y arriverai pas...Je sens plus mes jambes...Ni mon ventre...Ni mes cuisses...Peinai-je à dire.
-...Oui mais justement, c'est fini ! Tu n'as qu'une poussée deux tout au plus et c'est bon ! Mais il faut que tu te redresses un peu pour ça ! M'assura-t-elle.
Ce fut ma femme qui réussit à faire contrepoids pour que je ne tombe pas en avant à cause de la physique. Elle me vit ensuite grimacer, peu convaincue et me dit à son tour :
-Helga a raison ! Tu vas tout donner...Tu es une championne ! Tu es Ylva Nordlys, notre brillante historienne ou tu ne l’es pas?!
Ignorant sa réplique qui était sensée me faire rire, je m’étouffai presque avec ma salive et criai cette fois furieuse :
-Que les dieux maudissent l'imbécile qui a eu l'idée de me délivrer mon chakra racine! Ah il est beau le tableau !
-Je crois que c’était notre petite Piceaerd, reprit ma Grosse Gaga non offusquée.
Essayant de les observer tour à tour sans vaciller à cause du manque d’eau et de nourriture dont elle m’avait privé au cas où j’aurais des nausées, je criai bientôt de plus belle à la suite d’une autre contraction :
-Quand je pense que vous, vous avez voulu accoucher plusieurs fois ! Vous êtes complètement folles !
J’avais envie de pleurer...Que le temps s’arrête pour ne plus souffrir...Mais j’avais aussi envie que mon fils sorte. Me concentrant donc sur les instructions de ma grosse sœur de cœur, je fis attention à ce qu’elle déclara :
-Allez Ylva...C’est bientôt fini...Promis...Prochaine contraction...Tu braques, tu pousses et je réceptionne ton petit bonhomme ! Regarde...Mes mains vont aller l’aider... Je vais le tirer un peu pour le faire avancer plus vite...Il a déjà passé tes hanches, c’est miraculeux !
J’avais tout entendu...Dans le bon ordre pourtant je dis encore en pleurs :
-Non...Non j’ai pas envie...
-Mais si...Mais si...C’est la dernière partie du travail...On ne peut pas sentir les contractions à ta place...Donc on reprend...A la prochaine...Tu pousses ! Allez !
Je voulus me dégonfler mais ma Reine m’encouragea bientôt en murmurant des « c’est bien ma chérie » en continu dans mon oreille gauche. Je n’osais pas lui dire pour ne pas la vexer que cela ne me faisait aucun effet et au contraire m’irritait plus qu’autre chose. Ce fut ainsi qu’après une longue série de souffrance, soutenue par mes deux meilleures amies, je finis par donner naissance à mon petit garçon. Vive, ma Grosse Gaga le prit dans ses bras pour lui faire les premiers soins alors qu’un son de chat qu’on étranglait se répandit enfin dans la pièce me rendant par la même occasion toute chose.
-Ca y est Ylva ! Bravo ! S’écria derechef ma femme tout en m’embrassant un peu partout sur mon visage chaud et dégoulinant de sueurs.
-Ah bah qu’est-ce que je me sens légère d’un coup ! Clamai-je, je suis comme...
-Non ! Ylva ! Ne le dis pas ! Reprirent mes deux meilleures amies en chœur.
-Libérée...Délivrée...Chantai-je, de façon fausse en explosant de rire.
Grimaçant immédiatement de contrariété, ce fut ma grosse amie qui renchérit la première :
-Iduna, rappelle-moi de te casser la main la prochaine fois que tu as l’idée brillante de lui montrer les souvenirs d’Ahtohallan.
-C’est pas ma faute si elle fait une fixette sur la chanson de notre Grande Piceaerd ! Plaisanta-t-elle.
-Avouez quand même que le déhanché de cette copie de Jolicœur vaut le détour ! Quand on voit ce qu’elle a pu donner en scène d’amour avec ses moults prétendants par la suite ! C’était un bel amuse-gueule ! M’exclamai-je sincèrement impressionnée par la performance d’Elsa.
Elles approuvèrent en silence et terminèrent de nettoyer les derniers encombrements de l’accouchement. Puis ma chère et tendre me ramena bientôt dans le lit en m’essuyant mes flux corporels avant que je n’ajoute avec impatience :
-Bon ! Je pourrai avoir mon fils dans les bras maintenant !
Ma Grosse Gaga explosa aussitôt de rire et hocha vivement la tête tout en disant :
-Oh oui ! Tu l’as bien mérité ! Tiens !
Elle me déposa alors un paquet très sage entre mes mains et je constatais déjà que ce petit coquin faisait la taille de mon bras.
-Ah...Il a tiré de son père, murmurai-je en lui embrassant son duvet blanc avant de le mettre au sein.
-Et de sa tante aussi ! Rétorqua tout de suite ma Reine en lançant un clin d’œil complice en direction de notre autre sœur de cœur.
Nous nous sourîmes aussitôt et entendîmes enfin Elysia, Amarok et Kanda entrer dans la pièce.
-Tout va bien Marraine ? Demanda aussitôt mon filleul tandis que je ne m’étais jamais sentie aussi rayonnante.
-A merveille comme vous pouvez le voir... Chuchotai-je en caressant la paume toute douce de mon nouveau trésor à chérir.
Puis je me tournais vers mon ancien mari qui s’approcha doucement avant de s’abaisser à notre hauteur.
-Tu lui as choisi un prénom ? M’interrogea-t-il, ému.
Je hochai activement la tête et rougis d’avance en sachant que la réponse lui ferait plaisir. Puis je lui rétorquai :
-Je pensais à Rocco...Comme ton père...
-C’est une excellente idée, concéda-t-il en m’effleurant les lèvres sous le regard toujours jaloux d’Iduna.
Rongeant son frein pour ne pas le massacrer sur place, elle et tout notre groupe se tournèrent bientôt vers Amarok alors que ce dernier finit par grommeler :
-Bon eh bien...Je ne voudrais pas passer pour un rabat-joie... Mais à quel moment nos femmes vont-elles nous être restituées ?!
Mon regard se tourna immédiatement vers Elysia qui à l'instar de son frère attendait avec une impatience que son visage avait bien du mal à cacher. Prises de court, ni ma grosse Gaga ni ma Reine ni moi ne trouvâmes à répondre alors que les yeux des garçons se faisaient de plus en plus insistants.
-Je...Je suis navrée, je l'ignore... Je pensais qu’ils réapparaîtraient tous dès l'instant où Rocco sortirait, dis-je alors que des sanglots se bloquèrent dans ma gorge.
Mais cela n’avait jamais été ce qu’avait indiqué clairement notre chamane rousse. Me mordant violemment la lèvre, j'eus presque un sursaut quand mon fils agrippa à nouveau le mamelon pour se nourrir. Ignorant les autres, je l’observai avec attention comme si la solution à nos problèmes allaient sortir de sa tête. Hélas il n'en fut rien et je restai ébahie devant les bruits de succion que produisait sa bouche gloutonne.
Dépitée face aux têtes de déception de mon Gendre et mon Filleul, je tentais de les ignorer pour qu'ils s'éloignent d'eux-mêmes... Chose qu'ils ne semblèrent pas comprendre tout de suite visiblement. Ce ne fut qu'après un long moment de silence qu'Elysia à présent effondré, reprit:
-Bon eh bien... Félicitations à toi Marraine...Je...Je pense qu'on va te laisser te reposer...Nous...Euh...Nous...Nous sommes chez Pieter si vous...Vous nous cherchez.
Remarquant qu'il se décomposait de plus en plus, j'eus encore plus mal au cœur pour lui. Sans attendre mon Gendre et lui se pressèrent pour sortir si bien qu’Iduna réagit enfin :
-Amarok...Elysia...Attendez....
Elle voulut s'approcher pour les enlacer mais ils la repoussèrent gentiment en déclarant en chœur :
-Ça ira Maman...Occupe-toi de ta femme.
Je scrutais avidement son fils aîné. Bizarrement cela me fit moins mal pour lui. Sans doute ne lui avais-je jamais pardonné son comportement à l'égard de sa mère, ma filleule...et Ma fille. Oh oui... Ma Yélana... Pendant tous ces mois, j'avais très peu pensé à elle, trop omnibulée par l'enfant qui avait miraculeusement grandi au creux de mon être. J'avais pourtant passer du temps avec Tyr...J'aurais dû penser à elle... J’étais une mère affreuse... Culpabilisant encore plus, je réalisais soudain une chose affreuse et la soufflai à haute voix en me sentant très perdue :
-Et dire que ma Beauté ne saura jamais qu’elle a eu un petit frère...
Sans que je ne m’en rende compte, j’éclatais bientôt en sanglots tout en berçant mon beau Rocco, me raccrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.
-Allez...Allez...C’est rien...Ça redescend doucement, souffla Helga en me débarbouillant.
-Et puis ne dis pas de bêtises...Elle le rencontrera un jour...Quand elle reviendra...Renchérit à son tour ma Reine en m’offrant un baiser.
-Oui...Mais je croyais qu’elle allait le serrer...Tout...Tout de suite dans les bras...Qu’elle reviendrait...Comme...Comme Ma Belle...L’avait promis...Que nous allions triompher...D’Em...D’Emma... Bredouillai-je, le cœur de plus en plus lourd de désillusion.
Désemparée, je n’arrivais plus à arrêter mes larmes sous leurs yeux désolés. Je n’étais qu’une nulle...J’avais échoué...Face à cette peine de cœur, Iduna murmura bientôt :
-Kanda...Prends Rocco...Il faut qu’elle se repose.
Ravi, mon ancien mari s’exécuta et emmena notre enfant endormi dans la pièce d’à côté pendant que ma Reine me serra fortement dans ses bras à m’en étouffer. Fermant les yeux pour apprécier son parfum et ce moment de complicité avec elle, je fus surprise lorsqu’elle se fâcha doucement :
-Ah non, Helga...Tu ne vas pas t’y mettre aussi...
Ouvrant derechef les yeux, je pleurais de plus belle en voyant la douleur passer dans les yeux de ma grosse meilleure amie. Elle aussi peinait à cacher son chagrin...Mais elle aussi avait eu l’espoir de voir réapparaître sa fille jusqu’au bout. Prise de culpabilité, je trouvais soudain que j’avais tout gâché et cela me fit encore plus mal si bien que lâchais d’autres spasmes en continu. Toujours prisonnière des bras de ma femme, je lui empoignai alors sa main potelée et l’invitai sur le lit avec nous au risque de le casser à cause de notre poids à toutes les trois. Patiemment, elle s’immisça dans notre câlin et cala sa tête au milieu de nous deux avant de déblatérer d’une voix entrecoupée de larmes :
-J’ai essayé de tenir tout au long de ses mois...J’y étais presque...Mais là, je craque...Ma Grande Chamane...Je veux pouvoir serrer ma Grande Chamane contre moi...Savoir qu’elle va bien...La voir heureuse avec son mari et ses enfants...
Par mimétisme son chagrin doubla le nôtre et il n’y eut bientôt que nos pleurs et nos reniflements qui s’emmêlèrent dans le silence de cette fin de journée. Après une éternité, Iduna finit par lui frictionner affectueusement son dos tout en lui chuchotant :
-C’est normal que tu te sentes comme ça...Ils reviendront bientôt...Ne t’inquiète pas...Nous surmonterons cela...Comme toujours... Ensemble.
La remarque nous fit presque éclater de rire et nous hochâmes fermement nos têtes avant de rester toutes les trois fronts contre fronts.
-Promettons-le comme quand nous étions petites filles, suggéra encore notre Grosse Gaga en s’enlevant les traces d’eau sur son nez bouché.
Amusées, nous y consentîmes et nous tînmes nos mains en même temps avant de déclarer d’une traite :
-Nous faisons le vœux de revoir un jour l’Hellheilm heureux !
Cela eut l’effet escompté et apaisa pour un temps nos cœurs brisés. Nous savions très bien que cela ne se réalisera pas sur le moment mais nous fûmes tout de même surprises en entendant un « Oh, oh, oh » joyeux devant la porte de la chambre.
-Pierre ?! Nous écriâmes-nous, étonnées.
-J’ai entendu des voix désespérées et je me suis dit qu’à l’approche des périodes de Noël, ce n’était pas une bonne idée de laisser les petites filles les plus sages de ce paradis sans cadeaux !
-Moi, sage ?! M’étranglai-je, refusant qu’on m’associe à cet adjectif qui était mon antonyme.
-Oui la Naine...Même toi ! Rit-il, alors mesdames, je vous écoute ? Quel cadeau vous ferez plaisir ?!
-Je pense qu’Helga et moi avons le même, suggéra immédiatement ma belle Sappos.
-Oui...Revoir Anna Piceaerd au moins quelques secondes pour nous donner du courage à tous, approuva immédiatement ma grosse sœur de cœur.
Le visage de l’ancien Père Noël se chiffonna immédiatement et je fus surprise que cet idiot n’ait pas songé que c’était le seul cadeau qu’elles espéraient.
-Euh...D’accord, bredouilla-t-il plus blanc qu’un linge.
Puis il écarta leur bras et me lança un sourire franc avant de reprendre :
-Et toi, Mademoiselle Nordlys ?!
J’étais sur le point de lui répondre que j’avais déjà été comblée avec mon nouveau-né aujourd’hui quand Kanda déboula dans la chambre en panique en s’écriant :
-Ylva...Rocco...Il...Il ne bouge plus...
****
J'essayais de ne pas pleurer mais devoir réconforter Olaf alors que ses larmes étaient encore vives sur ma tunique me donnait également envie d'éclater en sanglots. Ça, ainsi qu'un grand sentiment de culpabilité. Qu'est-ce que j'avais pu être un crétin de l'avoir fait espéré, une fois de plus. Loin d’être serein non plus, Amarok ne s’était pas moqué de moi ni grondé...Il avait lui-même cru à ce doux rêve éveillé depuis des semaines.
-Pardon mon petit Bonhomme de Neige...Papa est désolé de t’avoir encore déçu, murmurai-je
-Ce...Ce...C’est pas ta faute...C’est celle de Grande Ma...Marraine...Son...Son bébé...Il...Il est nul...Pour...Pourquoi moi avec...Mon pouvoir...De...Gla...Glace, je...Peux...Pas faire reve...Venir...Maman... Hoqueta-t-il avec peine.
Lui essuyant patiemment les yeux, je décidai pour une fois de ne pas jouer les fanfarons et murmurai :
-Je l’ignore mon trésor.
-Moi si j’avais ton pouvoir ! Je trouverai Emma et je la gèlerai sur place pour qu’elle ne fasse plus jamais de mal à personne ! Cria à son tour Tyr en colère.
-Non...Surtout pas...Il ne faut pas tomber dans son jeu ! Se fâcha tout de suite mon grand frère, il faut toujours partir du principe que ce n’est pas gagné pour elle ! Vous verrez ! Ce bébé va grandir et c’est à ce moment-là qu’il délivrera vos deux mères !
-Mais c’est dans longtemps, grognèrent les garçons d’une même voix.
-Peut-être, mais dans le doute nous ne pouvons faire autrement qu’espérer mes petits ! Grinça derechef mon aîné alors qu’il avait comme moi ce même mal à la poitrine.
Pas le cœur à raconter l’histoire du soir pour leur remonter le moral, nous décidâmes d’écourter leur coucher et attendîmes juste qu’ils s’endorment, chose qu’ils finirent par faire en ayant les joues encore toutes collées par le chagrin. Les embrassant une dernière fois, nous les mîmes dans leur lit et sortîmes à petits pas de la pièce.
-Je ne sais pas toi, mais moi je repars chez Maman, dit soudain Amarok avec fermeté.
-A quoi cela va-t-il te servir ?! Anna, Iduna ou Yélana ne vont pas apparaître miraculeusement juste parce tu l’as décidé ainsi ! Maugréai-je, il vaut mieux aller nous reposer.
-Bon sang Elysia Sappos Lorcus...N’est-ce pas ton souhait le plus cher de retrouver ta femme, ta fille et ta petite-fille ?! S’énerva-t-il.
-Si, bien sûr... Ronchonnai-je, mais tu veux faire quoi ? Tu vois bien qu’uniquement le souhaiter ne fait pas tout ! Laisse ce bébé tranquille ! A mon humble avis, Maman et Marraine sont fatiguées et n’ont pas besoin que nous venions contester ce qui s’est passé aujourd’hui, combien même cela est douloureux pour nous...
Bien que têtu, mon grand frère coopéra assez rapidement. Il était donc sur le point de suivre mon conseil et accéder à sa chambre quand Pierre déboula dans la pièce, complètement paniqué.
-Elysia ! Nous avons besoin de toi ! Clama-t-il.
-Besoin de moi ? Répétai-je.
-Oui ! Viens et dépêche-toi ! Ordonna-t-il.
Lançant une œillade étonnée à mon aîné, je fus soulagé lorsqu’il déclara :
-Bien...Ton devoir de Père Fouettard t’appelle...Va tranquille...Je veille sur eux.
-Merci, murmurai-je.
Sans que je ne sache trop pourquoi, mon cœur reprit aussitôt de l’espoir. Cela ne fut cependant que de courte durée quand Pierre m’entraîna malgré son surpoids jusqu’à la hutte de Marraine Ylva qui pleurait sous les yeux impuissants de Maman, Tatie Helga et Kanda.
-Voilà ! J’ai ramené notre meilleur chamane ! S’écria l’ancienne légende, fière d’elle.
-Notre meilleur chamane ?! Tu te moques de moi ?! Tu en as deux bien compétentes au sein de cette même pièce ! Grondai-je, soucieux qu’il m’avait fait me déplacer pour rien.
-Ce n’est pas ce que dit le parchemin ! S’écria-t-il aussitôt.
Dépassé, je le vis alors sortir une feuille épaisse de son manteau ventripotent avant de déclamer :
-Au départ chamane non compétent
Elysia va devenir important
Aider le petit Rocco à peine né
Pour le guider vers son amour inespéré.
Déboussolé, je le fus encore plus lorsque Marraine me cala cette nouvelle vie qui semblait endormie et mal en point dans mes mains.
-Eh bah alors, qu’est-ce qui t’arrive petit bonhomme ?! Murmurai-je, perdant soudain toute rancœur à son égard.
-Il faudrait que tu lui fasses la cérémonie de la nature...Avant de déterminer ce qu’il a, s’il te plaît ! M’implora-t-elle.
Je ne l’avais jamais vu perdre pieds ainsi, aussi je décidais d’acquiescer en sa faveur en déclarant :
-Je m’en occupe Tatie Ylva.
Tremblant, je m’appliquais alors sous les yeux intrigués de mes proches à tracer les losanges sur le pieds droit de ce nouveau membre de la famille. Quelque chose de singulier se passa aussitôt. Au lieu d’avoir le visage habituel qui aurait révélé la nature de cinquième esprit au centre des losanges, nous eûmes plutôt le droit à la tête de Rocco...Dans chaque branche des quadrilatères et ma tête dans ledit centre. Apeuré à l’idée d’avoir fait une bourde, je soulignai bientôt :
-Euh...La cérémonie a cafouillé...Je crois...
Intriguées Maman, Marraine et Tatie Helga se penchèrent au-dessus du pieds et ouvrirent des yeux gros comme des soucoupes.
-C’est normal, précisa Pierre toujours beaucoup plus à l’aise que nous tous... Le parchemin a toujours raison !
-Ce qui veut dire ? Demandai-je, irrité qu’il parle en énigme.
-Que c’est toi Elysia Sappos, le mentor de ce jeune homme et que c’est toi qui devras le guider pour libérer ta femme et les autres membres de cette famille ! Répondit-il tout sourire.
-Ma foi, nous voulions que tu sois son parrain et ma Reine sa marraine...Cela coïncide, reprit ma petite Tante qui retrouva des couleurs.
Elle les perdit pourtant vite en constatant comme nous tous, que ce rite n’avait pas éveillé Rocco plus que ça.
-Ne panique pas Tatie, dis-je à nouveau en rhabillant son fils, je vais regarder son aura.
Me souvenant des nombreuses leçons de Maman ainsi que celles de Tatie et ma Anna d’amour, mes doigts se concentrèrent un peu jusqu’à tracer et masser la ligne directrice des sept chakras principaux. Tirant la langue pour rester concentré, j’effectuai le geste plusieurs fois de suite sans plus de succès réactionnel de la part de ce petit garçon.
-Alors ? Finit par demander Marraine avec impatience.
-Eh bien...Ces énergies sont très chamboulées... Surtout celle de la gorge...C’est elle qui a l’air d’être la plus éteinte ! Expliquai-je.
-Tu crois que c’est parce qu’il est né dans le royaume des morts ?! Demanda-t-elle derechef avec angoisse, c’est bien ma veine ça...Tout ce travail à souffrir pendant des heures pour rien ! Pourquoi m’avoir laissé cette attente ?!
-Ne dis pas ça Ylva...Elysia va trouver une solution ! Allez ! Concentre-toi mon garçon ! Confia bientôt Pierre alors que je déglutis péniblement.
Pourquoi moi ?! Le plus médiocre en chamanisme ! Sauver cet enfant ?! C’était n’importe quoi ! Je n’étais même pas capable de me consacrer à mon propre fils sans que cela ne termine en larmes ! Paniqué, je songeais un instant à leur rendre le petit et fuir. Puis je pris mon courage à deux mains et réitérai activement mes gestes sur la gorge de Rocco. Une chose inexpliquée se produisit alors et je me retrouvais soudain attiré par...Ahtohallan.
-Vite ! Il faut qu’on aille dans la Galerie des Souvenirs ! Il n’y a pas une seconde à perdre ! Repris-je avec force.
Même s’ils n’avaient pas toutes les informations, les membres de la famille me firent confiance. Ensemble, nous nous exécutâmes et nous retrouvâmes assez rapidement dans le long tunnel qui accueillait les différents souvenirs de tout le monde.
-Tu veux observer qui ? Demanda aussitôt Maman.
-A ton avis ? Questionnai-je à mon tour en lui lançant un regard noir.
Elle n’apprécia pas mon ton mais se plia à mon ordre déguisé et découpa bientôt une mèche du duvet blond du bébé d’Ylva. Puis elle l’intégra à la paroi et une unique bulle apparut, rendant la tâche plus facile.
Sans attendre, elle l’activa et nous nous retrouvâmes tous propulsés dans une vision d’une des temporalités actuelles.
Nous étions dans une chambre d’un château similaire à celui dans lequel avait vieilli notre Ange de l’Air à Arendelle. Tout un groupe de femmes se trouvait autour d’un enfant pâle à faire peur. Il était sans doute malade ou bien déjà mort...
Je dévisageai cette scène dans l’incompréhension la plus totale, soucieux d’avoir encore raté un exploit chamanique. N’osant observer mes proches, je préférais me concentrer sur ce jeune homme. Il devait avoir dans les douze ans et était habillé royalement malgré la sueur qui coulait sur son front. Au milieu de tous ces gens modestes, je n’eus aucun mal à reconnaître la mère qui avait une posture royale des plus gracieuses derrière son chignon bouclé blond et sa couronne impeccablement mise sur sa tête.
-Donnez-lui à boire ! Il est bouillant ! Paniqua-t-elle, à moitié en larmes.
-Bien Majesté, confia une servante en portant un gobelet d’eau à la bouche du prince.
Elle força à le déglutir pendant de longues secondes si bien qu’il finit par écarquiller péniblement des yeux verts avant de demander d’une voix entrecoupée :
-Mère...Est-ce...Est-ce que je vais mourir ?
Alertée, la dame se rapprocha de lui et lui prit fermement la main en s’écriant :
-Non mon tendre Arnwald...Non vous ne mourrez pas...D’ici quelques jours, vous serez remis sur pieds et vous pourrez participer au bal avec nos voisins d’Arendelle le mois prochain...Vous avez un avenir certain là-bas, je puis vous le garantir !
Cela soulagea le jeune homme qui repartit dans des songes fiévreux, toujours veillé par cette femme. Silencieux tout le long du processus, le médecin qui s’était pourtant tenu aux côté de l’enfant depuis tout à l’heure, répliqua :
-Je...Je ne voudrais pas vous faire de faux espoirs, Reine Runa...Mais je pense que le prince Arnwald de Vassar est condamné...Nous...Nous ne trouvons aucune séquelle en lien avec la chute à cheval qu’il a faite hier soir ni son endormissement soudain...
-Tant qu’il est là et qu’il me parle, il est vivant, reprit-elle d’une voix dure, si c’est pour me sortir des pronostics pareils, vous pouvez disposer à présent, docteur, je vais m’occuper de lui et vous verrez que demain ! Il sera remis d’aplomb !
Secouant une tête désolé, l’homme de science ne réfuta pas et partit de la pièce dans un, long bruissement alors que ma main sentit qu’il n’y avait plus rien à tirer du souvenir.
Il y eut un long silence parmi notre groupe avant que Marraine ne nous interroge :
-Vous...Vous croyez que mon Rocco est lié à cet adolescent ?
-Il y a de fortes chances oui, nota Tatie Helga avec amertume, si ce n’était pas le cas, ce ne serait pas ces souvenirs qui se seraient affichés sur la paroi de glace, comme ton enfant n’est pas une vie en soi...Il a dû obtenir une sorte de sacrifice ou quelque chose comme ça.
-Je vois...Et laissez-moi deviner, c’est soit mon enfant meurt et ce prince revit, soit inversement ? Questionna encore notre petite Tante plus comme une affirmation que comme une réelle question.
Je la sentis détruite au plus profond d’elle-même. N’osant pas ajouter de commentaire, je me concentrai encore sur ce petit bonhomme et me pris soudain à réfléchir sur notre lien de parenté. Si Maman et Ylva étaient mariés, cela faisait de moi son demi-frère en plus de son parrain ? Curieusement je n’avais jamais pensé la même chose de Yélana, l’ayant toujours vu comme une grande sœur...
Très dignement Marraine s’avança alors et me récupéra son bébé des mains. Puis elle reprit d’une voix refoulée de larmes :
-Bien...Je vais donc profiter de toi avant que nous ne soyons définitivement séparés...Puis ton âme retournera dans le corps de ce jeune homme...
-C’est peut-être mieux ainsi...Après tout l’Hellheilm est pour les morts, chuchota à son tour Tonton Kanda qui l’entoura d’un bras protecteur.
Faisant abstraction de Maman qui se contint et ma grosse tante qui avait toujours une tête d’enterrement, ils partirent tous les trois comme une famille brisée. La sentence nous laissa mutiques pendant quelques instants avant que ma mère, révoltée par la rage ne reprenne bientôt à l’adresse de Pierre, toujours présent :
-Tu...Tu as bien dit que tu comptais nous donner des cadeaux...Père Noël ?
Hagard, le vieil homme hocha la tête et répondit :
-Oui...Mais je suis dans l’incapacité de vous êtes utile dans une quête comme celle-là...J’ai beau être gardien...Emma est légèrement plus au-dessus que moi... C’est comme lorsque tu avais renoncé à la vie pour Helga...Je n’avais pas pu remédier à un éventuel miracle...
-Et tu ne pourrais pas faire en sorte que les deux y trouvent leur compte ? Demandai-je à mon tour, tu sais...Comme...Un espèce de rondement qui pourrait s’effectuer sans que l’un ou l’autre n’en meurt ?
Réfléchissant dans un premier temps, les yeux de notre ancêtre finirent par s’illuminer tandis qu’il s’écria :
-Mais oui c’est ça ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé !? Bravo Elysia ! Tu fais honneur à ton travail de guide envers Rocco !
Il me sauta alors dessus et faillit m’écraser en m’embrassant vivement mes joues.
-Outre ça ! Tu as bien retenu tes leçons de Noël finalement ! Dit-il encore avec ravissement, allez ! Rejoignons les autres sans plus tarder ! J’ai une idée !
A la hâte, nous retournâmes immédiatement à la hutte de Marraine Ylva tandis que cette dernière pleurait à chaudes larmes tout en berçant son bébé.
-Qu’est-ce...Qu’est-ce que vous faites encore là ?! Bougonna-t-elle, c’est-i pas possible d’être un peu en paix !
-Non la naine ! Pas quand nous venons sauver ton fils ! Elysia a trouvé une solution ! Répondit Pierre tout heureux.
-C’est vrai Jolicœur ? Demanda-t-elle en se tournant vers moi.
Incapable de lui dire ce que l’ancien Père Noël avait en tête, je me contentais d’acquiescer et lui dérober à nouveau son garçon des mains pendant qu’il se chargea de construire un lit solide en bois.
-Va réveiller ton petit bonhomme de neige...On a besoin d’un dôme de glace, lança-t-il ensuite.
-Quoi ? Non je ne vais pas perturber son cycle de sommeil ! M’offusquai-je.
Mais les regards dissuasifs et meurtriers de mes proches me forcèrent à le faire. Perdant donc un peu de temps, je retournai à notre hutte et pris Olaf dans mes bras avant de le ramener. La tête encore dans les nuages, il bafouilla alors :
-Papa...Qu’est-ce qui se passe ?
-On a besoin de toi mon trésor...Ton pouvoir ne peut peut-être pas sauver Maman...Mais il va nous aider à maintenir un équilibre dans la vie de Rocco et un autre garçon sur Terre... Pour cela, il faudrait que tu construise un toit de glace sur son lit...Pour...Pour qu’il soit protégé de la vilaine Emma, expliquai-je, estimant qu’on avait déjà assez perdu de temps pour entrer dans les détails.
Je fus heureux que mes paroles lui redonnent le sourire. Bien qu’encore un peu endormi, il s’appliqua à la tâche et en deux temps trois mouvements, il façonna une monture fine, archée mais consistante au-dessus du berceau.
-Parfait mon descendant ! C’est à moi de terminer le travail maintenant ! Reprit Pierre en nous poussant légèrement.
Il se plaqua ensuite devant le mobilier et en marqua tous les contours de trace de sucre d’orge, y compris sur la paroi ajustée par mon fils. Puis il déclara à nouveau à son égard :
-Il me faudrait un peu de verglas ici aussi mon grand !
Mon petit bonhomme de neige s’exécuta encore une fois et une plaque de la taille des bulles des souvenirs figées fit bientôt office d’écran sur la coque en bois du petit lit.
-Parfait, merci pour ta coopération, je pense que tu peux retourner te coucher à présent, dit-il.
Je commençais alors à le prendre dans mes bras mais Tatie Helga m’en empêcha en répliquant :
-Non, trésor ! Papa doit « réveiller » Rocco maintenant !
Me tournant avec étonnement vers lui, je récupérai le bébé et le posai enfin délicatement dans ce berceau. Je me concentrai ensuite pour essayer de ramener le souvenir de ce prince Arnwald pour qu’il soit à la vue de tous...Exploit que je réussis à accomplir puisque l’image animée apparut quelques minutes plus tard. Malheureusement, l’enfant de douze ans était toujours endormi comme le fils de Marraine et Parrain.
-Cela n’a pas l’air de marcher, chuchota derechef ma petite tante dont la bouche commençait à nouveau à se fendre.
-Pierre...Tu pourrais peut-être...Me filer un coup de main ? Grommelai-je, sentant que j’avais besoin d’une aura plus puissante, tu as bien dit que c’était toi qui terminais le travail ?!
Passif durant un court instant, mon ancêtre se tapa alors sur la tête et répliqua avec un grand sourire :
-Mais oui ! Où avais-je la tête ?! Que dit cette autre lettre ?
-Quelle lettre ? Répétai-je tandis qu’il sortit un nouveau parchemin de sa hotte.
-Pour Rocco et Arnwald un seul avenir.
Discuter avec Ylva Nordlys que la nuit.
C’est l’unique moyen,
Qu’ils ne meurent pas chacun.
Elys...
-Pardon...Pardon...Le coupai-je, mais c’est quand même super nul, les rimes...Sans vouloir te vexer bien sûr, pourrais-tu tourner la fin du message de façon normale, s’il te plaît ?! Nous sommes un peu pressés, donc viens-en aux faits !
-Je te rappelle que tu dois en faire aussi dans ton travail de Père... Me sermonna-t-il.
-...Non c’est ma Anna d’amour la mère Noëlle ! M’énervai-je à nouveau...Enfin...Jusqu’à ce qu’elle revienne je suppose que ce sera toi mais là n’est pas le sujet...Bref ! Par les esprits, c’est quoi le fin mot de l’histoire entre Rocco et ce jeune Arnwald !
Vexé d’avoir été interrompu, Pierre consentit tout de même à répondre en nous prenant tous à témoins :
-Eh bien voilà...Toutes les nuits, la naine devra placer son fils dans son berceau ce qui régénérera la santé d’Arnwald...Si elle ne le fait pas, les deux sont condamnés. De son côté, le prince du royaume de Vassar ne sera pas insensible à ce lien qui l’unira à l’Hellheilm et pourra communiquer avec Ylva par rêve...Il ne se rappellera plus rien la journée et arrivera à faire la différence entre sa mère sur Terre qui se nomme la reine Runa et toi qui seras son autre Maman la nuit...
-Et la journée ? Questionna aussitôt ma petite tante un peu anxieuse.
-La journée, Rocco n’aura pas de problème et grandira normalement pour plus tard suivre sa formation avec Elysia ! Répondit une nouvelle fois l’ancienne légende, mais pour l’instant ce n’est pas le plus important ! Non ! Ylva ! Kanda ! Ecoutez-moi bien ! Il est impératif que vous effectuiez cette routine jusqu’à la fin de la vie du prince Arnwald ! Quand viendra sa mort, Rocco et lui ne seront plus qu’une seule et même entité...C’est bien compris?!
Par mimétisme, nous hochâmes tous la tête. Ayant retrouvé sa bonne humeur, Pierre les félicita enfin :
-Parfait ! Votre fils va désormais grandir et être en bonne santé jusqu’à la fin des temps ! Oh ! Oh ! Oh !
Le sourire qui passa sur les visages de Marraine et Parrain valut tout l’or du monde. Puis les yeux de ma petite tante s’éclairèrent encore de malice et elle rétorqua :
-Dans le souvenir de la galerie de tout à l’heure, on est bien d’accord que la reine Runa a parlé d’un bal à Arendelle, n’est-ce pas ?! Et ce jeune Arnwald a similairement l’âge des jumelles ?!
-Euh...Oui...Répondis-je un peu perdu, où veux-tu en venir Marraine ?!
Elle ne dit rien tout de suite et se contenta plutôt de venir au chevet de Rocco qui avait enfin écarquillé deux beaux yeux bruns. Puis elle lui prit sa menotte et conclut d’un air jubilatoire :
-Toi, mon chéri...Tu vas être la clef qui va permettre à Maman d’enfin rentrer dans la grande et noble famille des Picéaerd...Et c’est Parrain Elysia et moi...Qui te guiderons.
Voici pour l'inspiration du titre !
Je vous partage la reprise plutôt que la chanson en entier parce que c'est ma préférée du film...A chaque fois que je l'écoute j'ai les larmes aux yeux et des putaaaains de frissons !
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !
Sam 23 Déc 2023, 08:53
Et un petit détour dans l'Heillem, un !
Malgré un dérangement temporaire des deux maris et de leurs garçons et une séance de passion charnelle avec sa Iduna chérie, Ylva se fait affairer par ses deux sœurs de cœur à accoucher de son petit Rocco. Mais contrairement à ce que tout le monde attendait, ni Anna d'Arendelle ni mamie Anna ni Iduna Picéard ni Yéléna ne sont réapparues. Envahis par le chagrin, les trois sœurs ont la surprise de recevoir la visite du Pierre Noël (puisqu'on est à deux jours de Noël, justement...), le pressant alors de leur ramener les deux Anna pour quelques instants afin de mieux passer cette dure épreuve... qui s'endurcit encore plus quand Kanda, qui s'était occupé de son nouveau-né, s'alarme sur l'immobilité soudaine du petit Rocco.
Elysia, de son côté, s'occupe avec Amarok de faire dormir leurs garçons malgré qu'eux aussi sont pris par la tristesse de voir leurs espoirs de revoir leur disparues s'envoler. Mais le Pierre Noël vient à lui au même moment, lui demandant de l'aider à réanimer le petit Rocco, à son grand désarroi et à celui des sœurs de cœur, mais soi-disant parce que c'est un parchemin qui le dit. Mais en appliquant au nourrisson la cérémonie de la nature, Elysia a la surprise de constater qu'il sera le mentor du petit Rocco pour l'aider à faire revenir les disparues. Et ce n'est pas tout : Elysia sent chez le bébé un souvenir, à consulter dans la galerie. Cedit souvenir montre le prince Arnwald, malade, et sa mère s'inquiétant à son chevet alors que le médecin pronostique qu'il est condamné.
Les personnages comprennent alors que Rocco et Arnwald étant l'ié, l'un ne peut vivre sans que l'autre meurt. Ylva se résout alors à laisser son nouveau-né mourir. Mais grâce à Elysia, le Pierre Noël a trouvé une idée : sollicitant l'aide du petit Olaf, il façonne un berceau de glace où, tant que le petit Rocco y sera placé par Ylva ou Kanda, la santé d'Arnwald se régénèrera et pourra même communier en songe avec Ylva, jusqu'à ce les deux enfants ne feront plus qu'un à la mort d'Arnwald...
... le lien avec le précédent chapitre se fait donc tout seul
Malgré un dérangement temporaire des deux maris et de leurs garçons et une séance de passion charnelle avec sa Iduna chérie, Ylva se fait affairer par ses deux sœurs de cœur à accoucher de son petit Rocco. Mais contrairement à ce que tout le monde attendait, ni Anna d'Arendelle ni mamie Anna ni Iduna Picéard ni Yéléna ne sont réapparues. Envahis par le chagrin, les trois sœurs ont la surprise de recevoir la visite du Pierre Noël (puisqu'on est à deux jours de Noël, justement...), le pressant alors de leur ramener les deux Anna pour quelques instants afin de mieux passer cette dure épreuve... qui s'endurcit encore plus quand Kanda, qui s'était occupé de son nouveau-né, s'alarme sur l'immobilité soudaine du petit Rocco.
Elysia, de son côté, s'occupe avec Amarok de faire dormir leurs garçons malgré qu'eux aussi sont pris par la tristesse de voir leurs espoirs de revoir leur disparues s'envoler. Mais le Pierre Noël vient à lui au même moment, lui demandant de l'aider à réanimer le petit Rocco, à son grand désarroi et à celui des sœurs de cœur, mais soi-disant parce que c'est un parchemin qui le dit. Mais en appliquant au nourrisson la cérémonie de la nature, Elysia a la surprise de constater qu'il sera le mentor du petit Rocco pour l'aider à faire revenir les disparues. Et ce n'est pas tout : Elysia sent chez le bébé un souvenir, à consulter dans la galerie. Cedit souvenir montre le prince Arnwald, malade, et sa mère s'inquiétant à son chevet alors que le médecin pronostique qu'il est condamné.
Les personnages comprennent alors que Rocco et Arnwald étant l'ié, l'un ne peut vivre sans que l'autre meurt. Ylva se résout alors à laisser son nouveau-né mourir. Mais grâce à Elysia, le Pierre Noël a trouvé une idée : sollicitant l'aide du petit Olaf, il façonne un berceau de glace où, tant que le petit Rocco y sera placé par Ylva ou Kanda, la santé d'Arnwald se régénèrera et pourra même communier en songe avec Ylva, jusqu'à ce les deux enfants ne feront plus qu'un à la mort d'Arnwald...
... le lien avec le précédent chapitre se fait donc tout seul
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