- Le Royaume d'Arendelle -
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Floconnette
Floconnette
Légende du Royaume
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[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 Empty Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures !

Dim 24 Déc 2023, 10:17
Ah j'étais pas certaine mais si on a un eu un chapitre pour noël.
Alors avant toute chose, car j'ai vu et lu qu'il y avait eu un chapitre chez Frantzoze. Ces chapitres ont été publiés le week end de noël et il fait dire à Pierre Sappos qu'il va assister à la naissance du "divin enfant"

Donc voilà ma question, êtes-vous à ce point des génies du timing pour avoir fait exprès de faire naître l'enfant miraculeux pour Noël?
Non parce qu'en plus dans ce chapitre, son "sauvetage" et le fait qu'il prenne possession de l'esprit d'un humain vivant que l'on a pu rencontrer une semaine auparavant tourner autour de Rita...

Ca y est je sais. L'histoire se terminera dans 4 mois pour la semaine Pascale après tout cette histoire se nomme "les derniers PECHERS des Picéaerd". Donc Rocco/ Arnvald... Bon c'est trop long, on va pas tourner autour du pot, je vais l'appeler JESUS.
Bref cette histoire qui se terminera pour la semaine Pascale, Jésus va se sacrifier et mourir pour racheter les péchers des Picéaerds et ainsi vaincre le malin (Emma). Ceci se fera devant sa veuve éplorée (Rita/ Marie Madeleine)... Et en éplogue notre bon Rocco/ Jesus va réssussiter et là pour dire bye bye au monde des vivants et enfin reprendre sa place au paradis auprès dYlva

ATTENDEZ!

ça veut dire qu'Ylva c'est Marie?... Qu'Ylva c'est... la VIERGE?!?! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 196702029 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 196702029 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 196702029 :angel: :angel: :angel: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 :glurp: :glurp: :glurp: affraid affraid affraid


Bon je pars peut être un peu trop loin là mais je n'avais pas mesuré la dimension biblique de cette histoire, ça paraît pourtant évident quand j'y pense maintenant.

Et si Rita doit être Marie Madeleine alors je vais essayer d'être moins sévère avec elle car non Marie Madeleine n'a pas été une fille de joie (oui j'ai bouffé des années de cathé et alors?! Very Happy )

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Dim 24 Déc 2023, 10:58
Mais bien sûr qu'à chaque fois le timing est pensé (Non en fait pas du tout XD). Mais j'avais déjà fait un chapitre "il est né le divin enfant" qui était le 17 de retour vers le passé 3 pour la naissance d'Iduna à Arnevik Razz et il y avait bien eu une résurrection avec celle de petit Olaf (quand petite Gaga c'était sacrifiée pour lui) près de la date de pâques, toujours dans retour vers le passé 3 bravo Bref tout ça pour dire que ça a déjà été fait  et que là malheureusement je sais même pas si j'aurais pas accouché avant de finir Retour vers le passé 6... ça va être hyper short ! Razz Mais bon... J'admire le commentaire avec la dimension religieuse et les pistes proposées pour le scénario de RVLP6 ! Razz

Ps : Ylva en vierge Marie... ça a valu mon fou rire de l'année [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928

PS2 : moi je suis de religion catholique alors tu peux y aller niveau religion :calin: ton challenge, relire tous les retours vers le passé pour trouver tous les passages similaires à la bible :cookie: :cookie:
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Mer 27 Déc 2023, 12:15
Bon bah voilà les spoilers pour le dernier chapitre de l'année 2023 qui sera posté vendredi Very Happy

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Ven 29 Déc 2023, 21:15
Allez ! Je rajouter un spoiler de dernière minute :

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 Levrier_italien

Chapitre 14 : L’éducation sentimentale :

ANCIENNE TIMELINE...

-Kaspian Piceaerd Populus...Emma Westergaard...Les dieux ont décidé d’allumer vos coupoles. Unissez vos deux feux sacrés pour qu’ils ne fassent plus qu’un et vous apportent la joie et la prospérité dans votre foyer !  Conclut aussitôt notre Gaga, vous pouvez vous embrasser !

Sans se faire prier, mon oncle s’exécuta et déposa un tendre baiser sur la bouche de celle que j’espérais dans un avenir proche devenir ma future belle-sœur. Cela se réalisera bientôt Pieter, me confortai-je. A l’aube de mes dix-sept ans, je me sentais doté d’une force à en déplacer les montagnes. Et personne ne m’arrêterait cette fois-ci. Pas mes idiotes de cousines qui s’étaient assagies avec le temps mais qu’Elysia et moi avions brillamment évités pour ne plus avoir de disputes ou tomber dans des pièges qui me ferait avoir des sueurs froides même encore aujourd’hui, pas Helga qui était devenue beaucoup plus philosophe et avait fait du travail sur elle-même depuis qu’elle avait Maëlle et Frantz. Enfin, pas Papa, Maman, Parrain ou encore Marraine Elsa qui n’avaient pas changé, s’aimant toujours aussi fort à la limite parfois du gênant.
Balayant mon passé d’un revers de la main, je retournai subitement à la fin de mariage de mon oncle et Emma Westergaard pour me focaliser sur la plus divine des créatures de cette assemblée. Toujours la même...La seule et l’unique...Sofia Westergaard. Notre amitié avait suivi, grandi, évolué au fil des ans et la jeune fromagère se débrouillait toujours pour m’accompagner aux pâturages avec Tonton Ryder. Ainsi, elle avait découvert l’univers des rennes et cela nous avait valu beaucoup de fous rires et une grande complicité. Aujourd’hui plus que jamais, j’étais intimidité face à sa beauté et son franc parler...Et je comptais bien le lui faire comprendre...

Anxieux, je masquais donc ma peur en me penchant vers mon frère qui siégeait à côté de moi et lui chuchotai quelques secondes plus tard avec une pointe de moquerie :

-Promets-moi qu'on sera pas autant émus quand ceux seront nos mariages...Ils ont tous l’air idiots avec leurs yeux bouffis par les larmes !

A ma grande surprise, la remarque fit sursauter mon jumeau et il balança sa courte tresse en arrière avant de dire d’une voix sincère :

-Eh bien je me disais que si y avait bien deux cérémonies où je serais le plus ému ce serait celle de mon alter ego et la mienne justement...Tu comprends...Devoir laisser mon plus fidèle confident à quelqu'un d'autre alors que nous n’avons jamais été séparés depuis le jour de notre création, cela va me faire tout bizarre...

Son aveux me perturba tout de suite et je réalisais soudain que notre séparation gémellaire me ferait également très mal. C’est vrai qu’en seize ans de temps les seuls fois où nous n’avions pas été ensemble demeuraient les moments où chacun était à sa formation...Ne souhaitant soudain pas penser à ce moment délicat, je répliquai encore sur le ton de la plaisanterie pour ne pas me laisser envahir de larmes :

-On a besoin de pain aussi dans la Forêt Enchantée...Tu auras qu'à venir habiter ici avec Louise...L’air est pur et la vie simple ! Bien loin des miss coincées et du protocole !

Nous éclatâmes aussitôt d’un rire complice et il minauda bientôt :

-C’est une proposition pour la moins tentante, mais d’une que tu le veuilles ou non, nous sommes princes et autant héritiers de la couronne que Kirsten et Rita, deux... Mon travail de débiteur de glace est à l'opposé de la Forêt Enchantée et trois, Louise est une femme de la ville...Enfin...Plus sérieusement faut que je vois si ses sentiments envers moi n'ont pas changé...

Je sentis toute la détresse dans le timbre de sa voix et cela me surprit de sa part. Je décidais de le rassurer sans attendre et déclarai d’une voix sincère :

-Si jamais tu te retrouves le cœur brisé, je me ferai un plaisir de te construire une chambre dans notre future hutte et tu pourras y habiter autant de temps que tu veux ! Sofia ne sera pas contre ! Elle est au courant de notre relation fusionnelle et ne s’en est jamais moquée !  

Jouant les durs, je vis à son regard que la phrase le toucha quand même. Néanmoins il préféra réfuter d’un air moqueur :

-C'est toujours trop loin pour que j'aille à mon travail de débiteur de glace... Et puis, autant te le dire...Si Louise refuse ma demande je crois que je me jetterai dans le lac où nous découpons la glace...

Ses paroles me touchèrent profondément et j’eus d’un coup une ruée de stress qui déferla à travers tout mon corps si bien que je le grondai du tac au tac :

-Je t'interdis de dire des choses pareilles ! Tu sais très bien que ta boulangère t'aime et qu'elle t'a attendu. Je te rappelle gentiment que tu la pistes et que tu étais encore chez Blodget la semaine dernière à plaisanter avec elle !
-C'est exact...Dit-il en retrouvant un grand sourire aux lèvres, si seulement Papy Cliff pouvait lire les bribes d'avenir dans les aurores boréales comme Grand Pabby avait pu le faire avant lui...

Nous poussâmes immédiatement un soupir commun et hochâmes la tête d’un air silencieux en retournant chacun dans nos songes.

-Hum...Hum...Deux Piceaerd qui cherchent du réconfort auprès des trolls pour leur vie maritale... Tiens, tiens mais ça me rappelle quelqu’un qui avait effectué la même demande pour voir si son prétendant était bien le bon...Et elle avait été affreusement déçue à l’époque... Intervint soudain Madame Nordlys.

L’insubmersible doyenne nous observa soudain avec attention et nous nous rendîmes compte seulement maintenant que les autres invités avaient quitté leurs sièges depuis longtemps. Agacé, Elysia ronchonna aussitôt à son égard :

-Vous pouvez pas vous empêcher de vous immiscer dans la conversation des autres, vous, c'est incroyable.

Cela revenait au même que demander à Kirsten d’être altruiste et chaleureuse bien qu’elle s’était quelque peu améliorée là-dessus...

-Oh non jeune homme...Juste dans celles qui m'intéressent, jubila-t-elle, et là ça parlait filles, mariages...Qui dit ça dit forcément sexe !

Elle se tourna ensuite vers moi et ajouta :

-D'ailleurs le rouquin sulfureux, il va falloir calmer tes œillades envers la jeune Westergaard ou foncez enfin dans le tas parce que je ne vais pas éternellement rester parmi vous... Je pense que ce soir dans la hutte de ma Belle Anna Piceaerd sur les Plages Grises serait parfait pour que tu lui déclares ta flamme et plus...

De plus en plus rouge d'embarras, je finis par reprendre agacé :

-Mais on vous a rien demandé Ylva ! Vous avez pas Kaspian et Emma à aller épier bon sang !

Loin d’être offusquée, elle rit de bon cœur comme si j’avais sorti quelque chose de drôle et répliqua :

-Hum, pas encore pour aujourd’hui...Et puis, j’ai déjà effectué de très beaux croquis de notre couple phare neuf fois au cours de cette semaine. Le jeune Piceaerd tient la fidèle cadence de ses ancêtres et Emma celle de son père. Les deux ont d’ailleurs un penchant très prometteur pour la levrette...
-La femelle du lévrier ? C'est quoi le rapport ? Demandai-je, imaginant soudain un chien en train de remuer la queue au milieu du coït.

Sans attendre, les deux yeux marrons de madame Nordlys s’écarquillèrent de stupeur avant qu'elle ne glousse à nouveau avec fermeté, montrant clairement qu’elle se fichait de moi.

-Bah j'ai rien dit de drôle, grommelai-je.
-Laisse, je t'expliquerai, reprit aussitôt mon frère qui avait visiblement compris la blague.  

Immédiatement intéressé par mon jumeau, Ylva se tourna alors vers lui et répliqua :

-Oh ! Je veux être là quand tu lui feras le cours magistral ! A moins que tu montes encore plus dans mon estime et que tu lui fasses directement une démonstration par la pratique avec la jeune Louise Bakerdatter !

Le visage de plus en plus rouge, les tâches de rousseur d’Elysia ressortirent immédiatement tandis que l’historienne continua :  

-D’ailleurs, ne me déçois pas avec elle, je veux être aux premières loges, c’est-à-dire connaître le lieu et l’heure quand tu la détrousseras... Tu comprends, une femme bien grâce comme elle, c’est un visuel que je ne veux pas louper ! La dernière en date que j'ai pu observer allègrement et plus ! C'était ma Grosse Gaga ! C'est te dire si cela remonte à presque un siècle maintenant !

Je crus un instant qu’il allait la traiter de tous les noms mais il n’en fit rien et reprit sur un ton amusé :

-Vous faites ce que vous voulez Madame Nordlys...Mais je peux déjà vous dire que je ne suis pas pour la levrette !

La vieille femme faillit s’étrangler en entendant ses propos avant de finalement l’applaudir avec force.  

-Alors là ! Bravo ! Quelle répartie ! Gloussa-t-elle à nouveau alors que je ne comprenais toujours rien à cette histoire de canidé, tu aurais pu en laisser un peu à ton frère ! Regarde-le ! Si Kaspian et Emma c’est la levrette, lui nous fait ses yeux de cocker !

Songeant que la comparaison était plus que douteuse à mon sujet, je m’énervai une nouvelle fois, choqué :

-Hey ! Je vous permets pas Madame Nordlys ! Vous avez beau avoir cent ans s’il faut que je vous recadre moi je le ferai sans hésiter !  

Loin d’être offusquée, cela la fit encore plus rire mais elle s’éloigna tout de même avec sa canne avant de reprendre :

-Essaye un coup mon petit ! J’ai hâte de voir la fessée que tu recevras de la part de ta Mamie Dudu...Elle sera autrement plus alléchante que celle que tu avais reçu après ta première fugue avec ta petite amie !

Décontenancé, je ne trouvai rien à redire tandis qu’elle continua en sentant qu’elle avait le dessus :

-Mais ne fais donc pas cette tête d’animal égaré ! Tatie Ylva va te donner une excellente méthode qui va pouvoir aider à te détendre ! Une Sofia en face ! Un baiser langoureux ! Des doigts qui s’agitent sur le corps et vous dépouillent de vos vêtements et le tour est joué ! Demanda à ta grande sœur ! Sitôt la théorie expliquée, sitôt la pratique exécutée...
-Euh...Merci...Je...Je ne tenais pas tellement à savoir ça, bredouillai-je alors que mes joues chauffèrent violemment de gêne.
-Mais oui, mon mignon, mais ou....
-Ylva ! Elysia ! Pieter ! Vous êtes là ! Clama soudain Helga en venant à notre rencontre.

Elle nous dévisagea aussitôt tous les trois d’un œil soupçonneux et ajouta :

-Vous êtes au courant qu’on vous attends ?!
-Ah bon ? Et pourquoi demoiselle ? Demanda aussitôt la doyenne.

Notre grande sœur eut un temps d’arrêt mais finit par lui répondre :

-Eh bien...Vous, Madame Nordlys, vous avez la description d’un déroulement d’examen de berger à nous faire, Elysia, toi t’es le témoin et Pieter...Bah c’est toi, l’élève qui le passe donc faut que vous veniez tous avec moi vers la Plaine des Monolithes !

QUOI ?! Comment avais-je pu oublier un tel évènement ?! La réponse était pourtant simple...Mon esprit avait été détourné par Sofia au cours du mariage...La mort dans l’âme, je baissai aussitôt les épaules alors qu’Ylva reprit :

-Mais nous y allions de ce pas, chère enfant ! A voir ta tête, je parie que ma Beauté se fait encore du sang d’encre pour moi.
-Euh...Oui, la cheffe Yélana comme d’habitude croit que vous vous êtes retirée pour mourir en paix, avoua-t-elle tout en se remettant à marcher pour que nous la suivions.
-Elle sait pourtant que j’aime me donner en spectacle, maugréa-t-elle avec ironie.

Mais je ne l’écoutais pas. Mon estomac se plomba immédiatement tout le long du trajet et un énorme stress s’empara de mon être. Pourquoi devais-je être le premier de cette génération à subir une évaluation vue par toute la famille ?! Ils comptaient tous sur moi ! Et si j’échouais ? Papa et Maman avaient toujours eu beau dire qu’ils s’en fichaient, je me sentirai minable à leur yeux si tel était le cas...
Ne t’en fais pas Pieter, avec un peu de chance, toute la communauté sera au repas du mariage et il y a aura très peu d’observateurs... Me confortai-je. Soulagé pendant quelques secondes, je fus néanmoins au bord de l’évanouissement en voyant que tout le monde, y compris les nouveaux mariés étaient déjà sagement assis sur le bas-côté pour observer ma représentation. C’est pas vrai, grognai-je. Et pour couronner le tout, Sofia était au premier rang juste à côté de ma famille. Non...Pas possible...Je n’arriverai à me concentrer si elle est dans les parages... Pris de frayeur, j’arrêtai instinctivement mon pas au grand damne de mon frère et ma sœur.

-Ah...Il l’a aperçue... Pouffa tout de suite Ylva alors que je me forçais à ne pas regarder dans la direction de la jeune Westergaard.

Comprenant que la doyenne était vraiment lourde avec nous, ma chère Gaga me sauva une fois de plus et lui ordonna aussitôt :

-Madame Nordlys, allez faire patienter les autres s’il vous plaît ! Vous soulagerez Madame Coudrier qui court partout ! Regardez !
-Mais oui, j’y file ma grande, dit-elle en me tapant encore dans le bas du dos, quant à toi jeune homme n’oublie pas le lieu que je t’ai indiqué tout à l’heure...S’il faut te couvrir.

Mes joues se chauffèrent à nouveau tandis qu’elle me fit un clin d’œil complice. Bien que gêné, je la remerciai tout de même d’un petit signe de tête et cherchai ma respiration alors que tout mon corps fut de plus en plus moite. Sans rien dire de plus, notre grande sœur, me prit bientôt ma main et me transféra de son énergie pour m’apaiser. Etonné qu’elle le réussisse si bien et aussi facilement, je l’entendis bientôt déclarer :

-Comme tu as dû t’en apercevoir à plusieurs reprises déjà, Maëlle est une excellente chamane...Elle m’impressionne...Bientôt elle pourra prendre mon relais et mon calvaire sera finie...Depuis le temps, je sais tous ce que vous pensez de moi...
-Quoi ?! Mais non, voyons Grande sœur ! C’est pas vrai ! Que vas-tu imaginer ?! Essayâmes-nous de la convaincre.
-Ça va, ça va, les garçons ! Ne vous en faîtes pas ! S’écria-t-elle en rigolant, je m’en fiche, je vous assure...J’y suis habituée depuis longtemps maintenant et cela a toujours été la vérité...Mais vous...Ce n’est pas votre cas !

Nous prenant soudain chacun par l’épaule elle répéta :

-Oh non ! Ce n’est pas votre cas ! J’ai toujours eu la conviction que j’avais face à moi le meilleur berger et le meilleur débiteur de glace...Enfin...Sans manquer de respect à Tonton Kristoff bien sûr !
-C’est vrai que Tonton Ryder n’a aucune autorité sur les rennes...Il faut toujours que je passe derrière lui pour récupérer les bêtes qui se sont égarées parce qu’il s’est mis à parler de longues heures avec certaines d’entre elles, pouffai-je.

Puis je poussai un profond soupir et ajoutai :

-Pour autant, il n’a jamais eu besoin de faire ses preuves devant Tatie Maria, lui...Il était déjà dans les pâturages quand il l’a rencontrée...Ce qui est bizarre quand on y pense ou veut dire qu’elle n’était pas Northuldra...
-Faudra qu’on demande à Maman et Tatie Elsa à l’occasion, me coupa aussitôt mon frère.
-Non laissez tomber, ce n’est pas la peine, dit très vite Helga en rougissant de confusion comme si elle nous cachait quelque chose, Maria a un lourd passif et toute la communauté a juré de ne plus l’embêter avec ça alors ne venez pas fourrer votre nez partout ! De toute façon on est pas là pour parler d’elle mais bien de toi Pieter.
-C’est pas obligé, murmurai-je à nouveau gêné.
-Mais si...Il va le falloir...Comme je te disais...Les échecs professionnels...Je...Je sais ce que c’est, mais s’il y a bien eu une chose... Pour...Pour laquelle je m’en suis sortie...C’est euh... Ma vie sentimentale, enfin... Je... Je te dis pas que cela a été facile, bafouilla-t-elle à nouveau assez intimidée de nous confier ce genre de détails, mais disons que quand...Quand j’ai commencé à avoir des sentiments pour Léon...Je voulais à tout prix le dissimuler parce que j’avais peur de ce qui allait suivre...
-On se rappelle très bien comment on te titillait, rit Elysia.
-Oui...Je m’en rappelle très bien aussi, sourit-elle, j’ai l’impression que cela remonte à des siècles et pourtant tout est aussi précis dans mon esprit comme si cela venait de se dérouler dans l’instant...Eh bien, je peux vous jurer une chose, cela fait du bien de tout dire à l’être qu’on aime...Je te donne ce conseil Pieter mais c’est valable pour toi aussi Elysia...Plus vous attendrez, plus ce sera compliqué.
-Le truc c’est que je crains trop que...Que Sofia ne veuille pas de moi...Nous sommes très proches et je ne voudrais pas gâcher cette amitié si nous...Nous allons plus loin, avouai-je.
-Qui te dit que tu la gâcherais ? Tu pourrais au contraire la renforcer, me convainquit Helga, mais ça, tu ne le seras qu’une fois que tu lui auras expliqué ce que tu ressens...Oh...Et je te rassure tout de suite ma cousine t’apprécie beaucoup...Elle parle tellement de toi à tout le monde qu’il faudrait être un idiot pour ne pas le comprendre ! Continua-t-elle.

Sa remarque me réchauffa tout de suite le cœur et je lui jetais un regard encore plus admiratif lorsqu’elle reprit bientôt avec détermination :

-Tu sais quoi ?! On a qu’à passer un accord ! Voilà ce que tu vas faire ! Tu vas passer ton examen, le réussir et ensuite tu t’éclipseras dans la soirée avec Sofia pour que vous passiez un moment ensemble sans avoir tout le monde autour de vous !
-Pourquoi ne pas partir en journée ? C’est suspect le soir, ronchonnai-je.
-Parce que les adultes vous capteront tout de suite si vous partez que tous les deux durant le buffet, alors que soyons clairs si c’est en fin de journée, ils risquent d’avoir bien bu, bien mangé, d’être fatigués par toutes les activités et surtout focalisés par la nuit de noces des mariés, expliqua-t-elle avec avidité.
-Maligne la sœurette ! Dit encore Elysia, et puis l’avantage c’est que le soir on te protègera en faisant diversion !
-Bon...Cela a l’air d’être plutôt facile, commentai-je, pas du tout persuadé.
-Et ne t’en fais pas pour Kirsten et Rita...Je leur collerai Maëlle et Frantz dans leurs girons , on ne les reverra pas de sitôt ! Conclut encore notre soeur.

Nous étouffâmes aussitôt un autre rire et restâmes quelques instants silencieux avant de comprendre que c’était l’heure que je fasse mon entrée. Prenant une énième respiration, je laissai encore deux minutes de battements par rapport à mon frère et ma sœur. Puis je m’avançais enfin au centre des prairies de Lichen. Comme pour le mariage un peu plus tôt, tous les yeux se braquèrent sur moi et j’essayai de me vider l’esprit pour faire abstraction de toute cette foule. Si tu réussis Pieter, ils t’acclameront tous, si tu te rates, ils en parleront jusqu’à ta mort, c’est pour ça qu’il ne faut pas échouer...Oh non...Je n’avais pas envie que les deux dindes qui me servaient de cousines me charrient avec cela pendant des mois et des mois.

Constatant alors que ma tenue était inadéquate pour pouvoir grimper plus facilement sur les rennes, je me maudis. Mais il était trop tard pour retourner me changer. Ils attendaient tous déjà depuis tellement longtemps. A présent au centre de la plaine, je me tournai enfin vers eux et fis une révérence qui me valut un premier tonnerre d’applaudissements.

Puis, je cherchais désespérément mon oncle du regard et l’aperçus enfin lorsqu’il s’écarta de la tribu.

-Tonton Ryder...J’attends ton coup de sifflet pour commencer... Déclarai-je avant que ma voix ne soit emportée par le vent.

Réactif, je fis tout de suite confiance à mes sens et regarder la direction de la brise... Elle venait du Nord...Il allait donc falloir faire attention à prendre assez d’élan au moment du saut car je n’aurais pas d’aide naturelle...

-Tu me dis quand tu es prêt Pieter ! Clama alors mon oncle.

Effectuant une dernière fois le parcours dans ma tête, je respirai un grand coup et lançai :

-Je suis prêt Tonton !

N’étant pas sûr qu’il m’eusse entendu, je lui fis alors un signe de la main et il s’exécuta enfin.
Un long son strident se fit entendre et les rennes qui étaient dispersés un peu partout dans le plaine remuèrent d’un seul coup. L’oppression qui m’avait secoué ce dernier quart d’heure disparut presque sur le champ. Je savais ce que je devais faire. Vif comme une flèche, je repérai rapidement Knut qui s’avérait être le renne le plus proche de moi et me ruais alors dessus avant de me rendre compte qu’il me manquait mon point d’appui. Mince, mon bâton ! Je n’avais pas mon bâton d’entrainement ! Bon tant pis ! Fais comme si tout était normal Pieter, allez ! Me grondai-je. Cherchant rapidement un point de support, je repérais bientôt les cornes de mon renne et déclarai très vite :

-Knut...Penche-toi mon beau !

A mon grand soulagement, mon fidèle ami s’exécuta et s’abaissa légèrement vers l’avant avant que je ne saute habilement sur son dos. Crispé, je lui agrippai la crinière un peu trop fort mais il ne rechigna pas.

-Merci vieux frère, tu m’as aidé à frôler la catastrophe, murmurai-je encore en lui tapotant son encolure, bien...Maintenant tu sais ce qui te reste à faire ! Allez... Ramène tes confrères !

Faisant fi des encouragements de mes proches qui tapaient dans leurs mains, je me cramponnai avec force aux bois de mon cervidé tandis qu’il partit au triple galop. Lui comme moi connaissions le chemin à suivre au milieu de toute cette immense étendue d’herbes qui paraissait gigantesque. Très vite, nous calculâmes les zones où se trouvaient les autres bêtes et Knut brama pour leur indiquer de se tenir près de lui. Il optimisa ainsi le futur cercle tracé en déviant fermement vers la gauche puis la droite. Dociles, les autres rennes n’eurent aucun mal à le talonner dans une grande harmonie si bien qu’il y eut bientôt une belle synchronisation circulaire. Pris dans cette chorégraphie, je ne fis pas tout de suite attention à mon oncle qui avait été cherché mon bâton entre temps et m’attendait patiemment avec. Ayant retrouvé tout mon courage car je savais que c’était bientôt fini, je lui passai devant et le récupérai alors que les gens me scrutaient toujours, le souffle court.

-Allez Knut...Dernière étape ! Tu peux la faire ! T’es le meilleur ! l’encourageai-je encore.

Brandissant mon bâton pour confirmer mes dire, j’envoyais immédiatement tous les animaux dans l’enclos de substitution. Les bêtes bramèrent une fois encore et nous fonçâmes tous ensemble dans les barricades de bois avant que mon cervidé et moi nous en dérobions une fois que tout le monde fût à l’intérieur. Enfin serein d’avoir tout accompli, je terminai par remplir l’abreuvoir et une grande mangeoire de carottes.
-BRAVO ! Hurla soudain le public.

-Attendez...Je...Je ne sais même pas si c’est validé, murmurai-je, embarrassé.
-Ça l’est ! M’assura mon oncle en me plaquant une grande tape dans le dos, félicitations Pieter !  

Je manquais de vomir à cause de toute la pression qui retombait. Mais finalement, je gardais un état calme et reçus les compliments et les embrassades de mes proches qui vinrent me rejoindre sur le terrain.

-Mon grand garçon, je suis si heureuse pour toi, chuchota Maman en m’embrassant vivement les joues alors que Papa me passa une main dans les cheveux.

Parrain Hans l’imita alors que Marraine Elsa m’offrit un trophée de glace. Suivant de près Elysia me donna une forte poignée de main et même mes cousines arrivèrent.

-Bien...On a finalement fait quelque chose de toi Pieter, dit Kirsten avec un petit sourire en coin, sentir une bonne odeur de renne est une réussite pour toi, l’honneur de la famille restera sauf.  

Evitant le regard de sa jumelle, je lui répondis simplement :

-Venant de miss balai dans les fesses, je prends cela comme un compliment.
-C’en est un, nota-t-elle non affectée, bien...Viens Rita, nous devons à présent retourner à la fête du mariage !

Entraînant les autres Northuldra comme une vraie princesse, Kirsten revint sur ses pas avec beaucoup de prestance si bien que nous nous mîmes tous à la suivre. Je n’eus pas le temps de parler avec Sofia comme je l’aurais espéré car je fus accaparée tout le reste de l’après-midi tantôt par mon frère, tantôt par mon neveu et ma filleule et cela dura jusqu’au dîner.

-Allez ! Aux nouveaux mariés ! Et à notre nouveau dresseur de rennes ! Hoqueta Yohan soutenu par Camille, elle-même ivre.  
-Oui ! A Emma ! Kaspian et Pieter ! Reprirent tous les invités en levant un énième gobelet d’hydromel.

Helga n’avait pas menti, la plupart des gens avaient déjà l’esprit embrouillé, y compris mes proches si bien qu’il fut plus facile pour moi de déclarer à la fin du repas :

-Bon, il est l’heure pour moi d’aller nourrir Knut ! Il l’a bien mérité !

Faisant un clin d’œil à ma sœur pour lui donner le signal, elle le comprit tout de suite. Ainsi Elle et Ylva prirent aussitôt part à la conversation pour que je puisse quitter la table sans plus de soupçons. Elysia m’offrit un pouce de bonne chance tandis que Rita et Kirsten trop occupés à être avec les jumeaux firent à peine attention à moi.

-Où l’heureux couple a-t-il dit qu’il se retrouvait déjà ?! Minauda aussitôt l’historienne.

Au moins elle ne nous embêtera pas, nous...

-Oh Grande Marraine s’il te plaît ! Laisse-les tranquille ! Se moqua soudain Mamie Dudu.
-Oui Maman ! Vu ton âge c’est trop loin pour que tu ailles observer de toute façon ! Répliqua à son tour la cheffe Yélana.
-J’ai peut-être cent printemps mais ce n’est pas ça qui m’arrêtera à dessiner un croquis nuptiale ! Oh ça non ! Foi de Nordlys ! Grommela-t-elle, et puis y a pas de raison ! J’ai bien observé ses sœurs à Arendelle...
Je n’eus pas le loisir d’en entendre plus et quittai enfin le cocon familial pour me rendre à l’étable des Coudrier où se trouvaient à présent les rennes. Sifflant rapidement pour trouver Knut au milieu du troupeau, je fus ravi en sentant son souffle chaud déjà chercher les carottes dans ma sacoche.
-Hey la...Hey la...Doucement mon grand, Oui...Tiens...Prends-là, goinfre, dis-je amusé, par contre tu as intérêt de manger vite parce qu’il faut que j’aille kidnapper la femme de mes rêves.
-Qui ça ? Demanda-t-il aussitôt la bouche à moitié pleine.
-Ne fais pas celui qui ne sait pas ! Sofia bien sûr ! Clamai-je avec assurance.
-Ah non ! Cette fois c’est moi qui te kidnappe Pieter Bjorgman ! Déclara soudain une voix en explosant de rire.
Affligée de savoir ma bienaimée ici et qu’elle ait entendu ce que je venais de dire, mon visage passa par toutes les couleurs. Je me raclai violemment la gorge alors qu’elle sauta habilement d’un des rennes.
-Merci pour ta coopération, coéquipier ! Clama-t-elle d’une voix vengeresse en tapotant l’encolure de mon meilleur ami à quatre pattes.  

Quoi ? Il le savait, ce traître ?! M’offusquai-je alors qu’elle lui embrassa ensuite le museau et s’approcha de moi qui avait perdu toute crédibilité.

-Alors Pieter ?! Je commençais à croire que tu avais oublié notre randonnée annuelle ! Reprit-elle avec décontraction.

-Euh...Non...Non...C’est juste que...Je...Je m’étais dit que...Qu’avec le mariage de ta sœur et ma promotion...Bah...Tu aurais peut-être oublié...Bafouillai-je, de plus en plus cramoisie par la gêne.
-Passer un moment avec toi ! Jamais ! Renchérit-elle cette fois d’une voix beaucoup plus sérieuse.

Pétrifié par son charisme, je fus encore plus subjuguée quand elle monta Knut et demanda :

-Bon si tout est OK pour toi, on y va dans ce cas ?
-Euh...Oui...Bredouillai-je.  

Divine et gracieuse, elle s’accrocha à califourchon à la robe de mon cervidé alors que je me résignai à me mettre derrière elle pour une fois. Peu à l’aise car son parfum de cheveux m’enivra immédiatement, je n’osai m’accrocher à elle car j’avais l’impression que chaque partie de son corps était intouchable.

-Euh...Eh bien...Je...Puisque tu es devant...Nous te laissons nous guider...Où...Où tu veux, chuchotai-je inaudiblement.  
-Tu ferais mieux de te cramponner à mon ventre si tu ne veux pas tomber ! J’adore la vitesse ! S’exclama-t-elle en partant dans un autre fou rire.

Mon emprise fut timide mais ce fut avec joie que mes bras entourèrent sa taille marquée mais fine. Elle ne mentit pas et dévala bientôt la vallée à une rapidité folle, partant en direction...Des Plages Grises. Cela me fit tout de suite sourire. C’était exactement l’endroit suggéré par Ylva...Celui où je comptais l’amener. Au lieu où nous avions gravé nos initiales et où nous nous étions embrassés, enfants. Bizarrement nous n’avions plus jamais tenté d’approche l’un et l’autre depuis qu’on avait fait semblant de se fiancer. Il n’y avait plus eu de paroles là-dessus.

Ayant officiellement un métier depuis quelques heures, je comptais bien honorer la tradition et passer par Yohan avant de lui faire une quelconque demande en mariage. En revanche, j’espérais vaincre mon côté introverti pour pouvoir lui déclarer à nouveau mon amour dans un long et langoureux baiser avant de la ramener chez elle...

-Euh...Pieter...Aurais-tu l’amabilité de me rendre me lâcher, s’il te plaît ? Questionna-t-elle soudain.

Ebahi, je remarquais seulement maintenant que nous nous étions arrêtés aux abords des épicéas.

-Oh...Euh...Oui...Excuse-moi Sofia... Bafouillai-je en desserrant mes bras.

Me sentant gauche, je descendis tout de même le premier de la monture et voulus lui offrir de l’aide mais je cachais bien vite mes mains en la voyant déjà les deux pieds bien ancrés sur le sol.

-Viens ! Me confia-t-elle ensuite en m’entraînant déjà vers la cabane de mon arrière-grand-mère, ma surprise est par-là !

Ne me laissant pas vraiment le choix, nous gambadâmes rapidement jusqu’à l’antre de la hutte de Mémé Anna et entrâmes à l’intérieur. Sofia avait vraiment prévu son coup. Elle avait allumé un feu de cheminé et rassembler un plaid et des coussins pour que nous soyons plus à l’aise. Cela me mit tout de suite une claque et je ne pourrai rêver mieux comme cadre plus intimiste pour à nouveau lui révéler mes sentiments. Elle ne s’en douta pas visiblement car elle s’exclama :

-Ton cadeau est sur la table ! Tu ne vas pas en revenir à mon avis !

Bien qu’anxieux, mon étonnement fut plus fort et je déballais bientôt le papier pour me retrouver avec un bâton de berger...Sculpté dans un bois de sapin...

-Alors je sais que tu en as un...Mais crois-moi celui-là le vaut largement ! Le Nokk me l’a rapporté l’autre jour quand j’ai dit que je souhaitais t’offrir un présent pour ton examen...Je n’ai pas douté une seconde que tu n’y arriverais pas...Il était dans un sale état mais je l’ai reverni...Tu n’as pas deviné à qui il appartenait ? Demanda-t-elle encore face à mon silence persistant.

Je n’arrivais pas à me concentrer tandis que sa voix m’enivrait de plus en plus. Elle avait déniché ce bâton dans la Mer Sombre ? Et pourtant il ne semblait pas pourri une seule seconde malgré son vécu évident. Plus bombé et plus large à l’extrémité qui servait de support, j’eus peur de le manipuler sous peine de le casser et fus heureux de voir qu’il se conservait bien après m’être appuyé fermement dessus. Il avait l’air d’avoir été fait pour moi car il était à la taille parfaite de mes bras au repos. C’est alors que je remarquais enfin l’inscription alors que Sofia se balançait d’un pied sur l’autre pour contenir son excitation.

-Elysia Sappos Piceaerd... Lus-je, avec tout mon amour...Anna Piceaerd...

Oh ?! Était-ce vraiment une relique qui avait appartenu à mes arrière-grands-parents ?! Rouge d’émotions, je cherchais ma respiration et murmurai :

-Merci...Merci beaucoup Sofia...Je...J’y ferais extrêmement attention.
-Oh oui, tu as intérêt sinon Ylva, Yélana et Iduna se chargeront de venir te tirer les oreilles...C’est elles qui me l’ont dit, gloussa-t-elle.
-Je suis assez surpris que Mamie Dudu accepte que je le garde, confiai-je alors tout en sachant qu’il lui revenait plus de droit qu’à moi.
-Elle n’est pas bergère et préfère que cela perdure dans la famille, reprit-elle amusée.

Puis elle me tendit un canif et ajouta :

-Tiens...Pour que tu graves tes initiales !
-Quoi ? Et abîmer un si beau travail ?! Non, non, ce n’est pas une bonne idée ! Notai-je.
-C’est ta grand-mère qui a dit que tu devais le faire, insista-t-elle.

A moitié convaincu, je m’exécutais pourtant et graver à peine en lettres capitales un « PBA » sur le bas-côté. Puis je soufflai dessus et manipulai encore l’objet avant de le redéposer délicatement sur la table et prendre les mains de ma bienaimée.

-Tu as toujours su conquérir mon cœur Sofia Westergaard, chuchotai-je d’une voix tremblante.

Son visage se chauffa aussitôt jusqu’aux oreilles et elle fit un signe de modestie pour montrer sa gêne avant de reprendre sur un ton qu’elle voulait décontracté :

-Oh bah oui ! J’espère bien Pieter Bjorgman d’Arendelle !

Figé par le trac, malgré les recommandations d’Helga, j’entendis soudain les bramements de Knut qui m’encourageaient en expliquant que c’était le bon moment. J’ouvris alors la bouche mais aucun son n’en sortit. Affligé par tant de timidité, j’avais pourtant les mêmes phrases qui tournaient dans ma tête. Allez Pieter...Si t’es trop lent elle va se lasser et finir par partir, me grondai-je. Altérant ma respiration tandis que je me sentais au bord de l’évanouissement, je me lançais enfin d’une voix de plus en plus bancale :  

-Sofia...Euh...Le...Le mariage de ta sœur et mon oncle...M’a...Euh...M’a ouvert les yeux...Enfin...Ils étaient pas fermés avant...Mais...Tu vois...C’est...Euh...C’est une façon de parler...

Terrorisé, je constatais qu’elle ne se moqua pas sans pour autant réagir plus.  Eh zut...Qu’avait dit ma sœur déjà ?! Être plus explicite ! Bon sang de bon sang...C’est pourtant pas compliqué de sortir un foutu « je t’aime » !? Prenant mon courage à deux mains, je bredouillai encore :

-Enfin...Bon...Tout ça pour te dire...Que...Je...Euh...Même...Euh...Si...Nous...Nous sommes jeunes...Je...Je veux passer...Les restes de mes jours...Euh...Avec t...

A bout de nerfs, mon renne brama pour recouvrir mes dernières paroles et rentra comme un bourrin dans la hutte. Je compris tout de suite ce que son sermon me disait « Faut vraiment tout faire pour toi mon vieux ! ». Je n’eus pas le temps de lui dire de retourner dehors qu’il me poussa déjà le dos à l’aide de son museau vers ma bienaimée.
Fébriles, nos corps se rencontrèrent maladroitement dans une proximité assez flagrante. Bien décidé à ne rien lâcher, Knut me poussa encore jusqu’à ce que mes mains se retrouvent plaqués sur son dos. Furieux auprès de lui, je réussis à me dégager légèrement et grommelai bientôt à mon compagnon à quatre pattes :

-Ça suffit maintenant ! Tu vois bien que tu nous embarrasses ! J’ai compris le message...File ! Allez !

Il ne bougea pourtant pas et attendit que je fasse mes preuves. Mon visage se focalisa à nouveau sur le visage de Sofia qui afficha un sourire amusée et ses yeux noisettes ne furent que plus rayonnants. C’était la même malice que j’avais décelé chez elle quand nous nous étions retrouvés à cet endroit, enfants. Essayant de ne pas paraître trop troublé par ses quelques tâches de rousseurs, son nez fin et ses lèvres pulpeuses, je me raclai la gorge et repris :

-Désolé...Je...Je ne sais plus où j’en étais du coup...
-Je crois que tu t’apprêtais à franchir un grand pas dans notre relation, dit-elle naturellement.

Blanchissant d’un coup, je répétai toujours aussi confus :

-Ah...Euh...Oui...C’est ça...

Droit au but Pieter ! C’est maintenant ! N’y tenant plus, je me jetais enfin à l’eau, me raccrochai à sa taille avec plus de force et me penchai enfin jusqu’à sa bouche. J’eus tout de suite l’impression d’être définitivement entré dans une autre dimension. D’avoir vieilli en peu de temps. Prenant doucement la confiance, je ne la brusquai pas mais en demandai encore tout en me raccrochant à ses lèvres. Prenant enfin les devants, elle m’accorda une exploration plus intense et entrouvrit mes dents avant que nos deux langues ne se touchent avec délicatesse. J’eus aussitôt des sueurs froides en repensant à la dernière personne qui avait agi ainsi avec moi...Rita...Cela me mit tout de suite mal à l’aise malgré moi...

-Pieter...Est-ce que ça va ? Questionna-t-elle soudain en ayant vu que j’avais arrêté mon geste.

Bien décidé à ne pas gâcher l’instant, je me voulais toutefois honnête et allai m’avachir sur un des coussins en l’invitant à me rejoindre.

-Je...Je voudrais te raconter quelque chose qui m’est arrivé il y a quelques années...Je...J’ai besoin de vider mon sac...Je me sentirai mieux après et nous pourrons reprendre où nous nous sommes arrêtés...Enfin...Si tu le veux bien ? Questionnai-je.

Je fus heureux en m’apercevant qu’elle n’était pas frustrée. Au contraire, elle semblait inquiète. Elle hocha vivement la tête pour donner son accord et devint une oreille attentive pendant la demi-heure qui suivit.  

-Quelle sacrée vicelarde ! Je savais bien qu’il se cachait un démon derrière cette tête d’ange ! Je la déteste encore plus maintenant ! Bouillonna-t-elle en serrant les poings quand j’eus terminé.
-Alors...Euh...Tu...Tu ne m’en veux pas ? Bafouillai-je.

Son état se radoucit tout de suite et elle secoua la tête.

-Tu n’avais pas eu l’air d’avoir aimé ça...Dit-elle.
-...Oh que non, la coupai-je.
-De toute façon, je t’assure que si jamais elle retente quelque chose maintenant, elle dira bonjour à mon poing dans sa jolie face de princesse ! Renchérit-elle encore énervée.

Je masquais tout de suite ma mine radieuse en sachant cela même si l’idée ne me plaisait pas. Face à mon silence, ma chérie se mordit la lèvre avant de demander :

-Vous étiez vraiment amoureux quand vous étiez petits ?
-Non...C’était plus un jeu...Enfin...Peut être que oui mais c’était bien avant de te connaître, c’est te dire si cela remonte à très loin...Avouai-je.

La rassurant au plus vite, je la surplombai du regard avec douceur et repris :

-Ma Sofia...C’est...Euh...C’est...Toi...Qui as toujours fait chaviré mon cœur.

Je sentis que le compliment la rendit toute chose. Pour la première fois, je réussis à lui couper le souffle. Bien déterminé à ne pas m’arrêter sur ma lancée, j’ajoutai encore :

-Dans un mois, c’est mon anniversaire...Je vais avoir dix-sept ans...Je vais bien faire les choses dans les règles et j’irai parler à ton père...Bon je vais devoir faire un gros travail sur moi parce que ton père...Bah c’est ton père quoi...Il m’aime plus qu’avant mais comme un bon copain...Il a déjà marié sa première fille aujourd’hui alors laisser sa deuxième aussi facilement et en si peu de temps...Je...J’espère qu’il acceptera malgré tout...Je...Euh...Ne t’inquiète pas, je mettrai tout en œuvre pour lui plaire ! J’ai même acheté une flaque exprès que j’accrocherai à ma ceinture pour l’occasion...
-C’est un détail qui lui fera plaisir à coups sûrs, chuchota-t-elle de son timbre cristallin.

Sa bouche effleura mon oreille, m’envoyant des dizaines de frissons et je faillis perdre pieds.

-Enfin...Bon...Je te dis tout ça...Mais euh...C’est toi la principale intéressée...Alors...Euh...C’est uniquement si cela te convient toujours ? Questionnai-je, aussi peu dégourdi.

Retrouvant son aplomb, elle susurra alors d’une voix romantique :

-As-tu encore besoin de preuves Pieter Bjorgman ?

Ce fut à mon tour de rougir jusqu’aux oreilles. Quand elle me regardait comme ça avec ses yeux noisettes qui pétillaient de malice...Je défaillais tout de suite. J’aurais pu lui donner mille réponses, au lieu de cela, je m’appuyais à mon genoux et me penchai pour à nouveau l’embrasser. Appréciant le geste, elle se réhaussa pour ne pas que notre lien se casse et fut même très entreprenante en passant ses mains dans mes cheveux détachés pour pouvoir mieux resserrer notre étreinte. Nos corps déclinèrent rapidement contre les coussins et nous tombâmes au milieu des plumes douces. Nous restâmes ainsi pendant un temps interminable jusqu’à ce que ma respiration me rappelle à l’ordre... Oh pas longtemps...Juste le temps de reprendre mon souffle et je me ruais à nouveau sur la bouche de la jeune femme qui faisait exploser tous mes chakras. Si Helga pouvait me consulter tout de suite, elle verrait que celui sacré est très, très expressif ! Pas en reste, ceux de Sofia devaient également être bien en ébullition car sans crier garde, ses mains commencèrent gentiment à dériver vers mon torse pour se glisser en dessous de ma tunique.

J’aurais dû dire non, mais je la laissais faire, trop embrasé par ses doigts soyeux et chauds. Contrairement à Rita, il n’y avait pas de pensées perverses derrière. Elle resta sage, se contentant juste de dresser mes poils de plaisir par sa transmission de chaleur. Sans que nos bouches ne se lâchent, je décidai à mon tour d’agir de même et fis bien gaffe à ne pas frôler ses parties intimes avant de défaire sa ceinture et plaquer mes mains avec délicatesses sur son ventre. Je l’aime...Oh oui...Je l’aime... Pensai-je avec force tandis que nos langues se nouaient encore et encore. Presque trop beau pour être vrai, je fus pourtant subitement rappelé sur Terre quand une voix joyeuse clama soudain non loin de nous :

-Oh Kristoff ! Regarde ! Elle avait raison ! Il y a des espions qui se sont planqués dans la hutte de Mamie Anna !

Mince Maman...MAMAN EST LA ?! Non ! Non ! Non ! Paniquai-je. Sofia et moi, nous arrêtâmes aussitôt roses de confusion et cherchâmes un moyen de nous cacher sous les coussins. Comprenant très vite que cela ferait trop de bruits, nous préférâmes restés pétrifiés et nous fîmes un chut commun en manquant de rire.

-Mais non Anna chérie...Je...Je pense simplement que la place est déjà prise par quelqu’un d’autre ! S’enquit à son tour Papa qui devait sans doute être en train d’essayer de la retenir.
-Enfin pas du tout ! Fais confiance à Ylva ! Elle a dit qu’elle avait installé le mobilier exprès ! Elle a pris ses jumelles et elle a bien spécifié qu’elle nous surveillerait près des Plages Grises après avoir griffonné la nuit de noces de Kaspian et Emma ! Si des traitres nous ont réchauffé l’endroit, je vais leur chauffer les oreilles moi !  Insista-t-elle alors que je devins cramoisi.

Je vais tuer Madame Nordlys...Cette vieille sorcière m’a tendue un piège ! Me révoltai-je, avec appréhension.  

M’accrochant de plus en plus à Sofia pour la protéger, je manquais d’avoir une attaque quand la silhouette de ma mère en train de tituber à moitié, apparut soudain sur le palier de la hutte. Mon père arriva peu après et son regard croisa brusquement le mien quand celui de Maman était toujours dans le vague. Retenant ma respiration, je le suppliai de dénouer la situation à notre avantage. Quel ne fut pas mon soulagement quelques secondes plus tard lorsqu’il la prit dans ses bras avant de lui chuchoter :

-Et si nous allions ailleurs Madame d’Arendelle pour pouvoir être tranquilles sans l’autre folle de vieille historienne ?!
-Oh voyons Kristoff ! Je t’ai déjà surpris à apprécier ses dessins quand tu te croyais tout seul...Susurra-t-elle.

Pitié, je veux pas savoir ça... Bougonnai-je intérieurement, et devant Sofia en plus ! La honte ! Je les déteste ! Ma mère gloussa alors très, très fort et mon père toujours dans l’embarras de ma présence, ne trouva pas d’autre moyen pour la faire taire que lui délivrer sitôt un baiser qui me fit immédiatement avoir un haut le cœur.

-Allez, viens... Je te propose, les Cavernes Perdues qu’en dis-tu ? Sven est d’accord, n’est-ce pas Sven ? Demanda-t-il à son renne.

J’entendis un bramement de mécontentement mais Maman finit par renchérir :

-D’accord ! Va pour les cavernes ! Après tout, c’est un terrain bénie par Mamie Anna et Papy Elysia...

Mais oui c’est ça ! Partez maintenant ! Pensai-je encore, souhaitant disparaître dans le sol. Déviant rapidement mon regard vers Sofia, je constatais qu’elle n’était pas offusquée.

-Désolé, soufflai-je alors que toute mon âme avait envie d’hurler.
-Oh ce n’est rien...Je crois que la princesse Anna a un peu trop abusée sur l’hydromel du mariage, pouffa-t-elle, mais on ne peut pas leur en vouloir...Vu l’état de mes parents au repas, ils doivent être dans la même situation à l’heure actuelle...D’où le fait que j’ai été très contente de quitter ma hutte pendant un moment !
-A notre mariage, on ne mettra pas d’alcool ! C’est un poison cette boisson ! Marmonnai-je alors que nous nous relevâmes en hâte au cas où mes parents auraient changé d’avis.

Mais non. Seul le silence de la nuit résonnait. Frustrés d’avoir été coupés dans notre élan, j’essayais en vain d’évacuer toutes les visions d’horreur sur la sexualité de mes parents qui se bousculaient de plus en plus dans ma tête.

-Je crois que je vais vomir, grommelai-je alors à haute voix tandis que l’élue de mon cœur s’esclaffa, y a rien de drôle.
-Oh si...Tu es tellement beau quand tu es gêné Pieter, commenta-t-elle en déposant un baiser sur ma joue, on dirait que tu as fait une incroyable découverte...Tu ne croyais tout de même pas que tes parents ne faisaient plus rien à leur âge ?!
-Je...Je cherchais pas à le savoir surtout...Enfin...Je veux dire...Je voulais pas me poser la question, ruminai-je, et puis qu’est-ce que vous avez tous à m’embêter avec ça ?! Entre Ylva qui me parle de levrette alors que ça n’a aucun rapport et mes parents qui font des choses sur ses croquis, j’en ai plein le dos de toutes vos pensées déplacées !

Pas fâchée, ma dulcinée eut alors une réaction bizarre et se plaça à quatre pattes dos à moi avant de dire :

-Approche plus près de mes jambes jusqu’à les frôler.

N’y comprenant rien, je m’exécutai tout de même jusqu’à ce qu’elle dise :

-Stop...Maintenant concentre-toi sur ma croupe et garde cette image dans ta tête.

Ce que je fis avec délice bien que cela fut incroyablement gênant. Sans rien ajouter de plus, elle finit par se relever et reprit sans une once de méchanceté :

-Voilà...Maintenant tu sais ce que c’est, la position dont parlait Ylva.

Cela me troubla tout le long du trajet retour et ne fit qu’augmenter quand que je sentis ma dulcinée, faire exprès de m’embrasser le cou, le dos et les cheveux à plusieurs reprises pour me déstabiliser. J’étais heureux d’être devant finalement pour qu’elle ne sente pas mon trouble de plus en plus inconfortable au niveau de l’entrejambe. Fière de son effet, elle réussit à atteindre ma bouche et je m’abandonnais complètement à ses lèvres jusqu’à ce que nous arrivions aux abords du village.

Nous ne redescendîmes de notre petit nuage qu’en arrivant aux parcelles qui avaient servi de lieu de conception à mon très grand oncle dont je détenais le prénom. Il fut l’heure de descendre du renne.
 
-Tu reviendras quand, Pieter ? Questionna-t-elle soudain d’une voix que pour la première fois, je perçus comme tremblante.
-Déjà, je suis encore là demain toute la journée, répondis-je pour la rassurer.
-Oui mais après ? Demanda-t-elle encore.
-Le plus vite possible...Tant que Tonton Ryder est là, je n’ai pas besoin de venir tous les jours alors je continuerai d’être là qu’une fois par semaine.

Son sourire se voila immédiatement et je crus déceler des larmes dans ses yeux. Patiemment elle se racla la gorge pour éviter d’éclater en sanglots et dit très péniblement :

-Parfait... Ce sera déjà très bien...

N’arrivant pas à la voir triste, je lui agrippai bientôt son menton et ajoutai avec conviction :

-N’oublie pas, dans un mois je demande ta main à ton père...Et après on construira une hutte où tu veux pour que nous puissions nous marier, nous y installer le plus vite possible et vivre ensemble jusqu’à la fin des temps ! Est-ce que cela te va ?

La découvrant de plus en plus sensible, je fus surpris de voir enfin des larmes s’échapper sur ses joues tandis qu’elle se contenta de faire un signe de tête. Tactile, elle se colla à nouveau à moi et murmura :

-Je t’aime Pieter Bjorgman...

Bien que broyé de la voir comme ça, je lui embrassai rapidement les cheveux et renchéris :

-Je sais...Moi aussi Sofia Westergaard.  

Elle retrouva enfin le sourire à ma plus grande joie. Cela fut dur de la laisser rentrer chez elle mais nous n’eûmes plus le choix. Grande sœur et Léon n’étaient pas encore couchés quand j’arrivais enfin à la maison des berges. Avançant en somnambule, en rêvassant à tout ce qui s’était passé au cours de la soirée, je ne fis pas attention tout de suite qu’elle m’adressa la parole...  

-Hey...Pieter...Alors ? Demanda-t-elle.

N’y tenant plus, je poussai enfin un cri de joie en signe de victoire.

-Chut ! Chut ! Tu vas réveiller Maëlle et Frantz ! Léon et moi avons envie de dormir, me gronda-t-elle.

Puis elle se radoucit et vint m’ébouriffer les cheveux avant de conclure :

-Allez, file vite au pays des rêves toi aussi... Et ne parlez pas toute la nuit avec Elysia...Je vous connais tous les deux, je suis certaine qu’à l’heure qu’il est, il n’a pas fermé l’œil et attend patiemment ton retour...
-Hum...Y a de fortes chances oui...Repris-je.

M’avançant assez vite, je me mis alors sur la pointe des pieds et embrassai sa joue. Puis j’ajoutai :

-Promis on fera pas trop de bruit...Merci pour tes conseils Gaga...Merci beaucoup...
-De rien petit frère, dit-elle amusé face à ma tête.

Je remontais l’étage d’un pas léger et dansais presque sur les planches.





Dernière édition par Ansa le Mer 10 Jan 2024, 17:26, édité 1 fois

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Sam 30 Déc 2023, 09:36
Ancienne timeline et nouveau point de vue, celui de Pieter.

Le temps a passé et, du au de ses bientôt 17 ans, et assistant au mariage de Kaspian et d'Emma, Pieter taquine Elysia sur leurs premières envies de franchir le pas avec promises respectives (Sofia et Louise), et évidemment toujours sous l’œil attentif d'Ylva Nordlys, toujours à prodiguer des conseils disciplinaires, notamment sur la levrette, et prise d'envies d'assister aux sautés de chairs. Et Helga de se joindre à la discussion malgré elle, proposant même sa contribution pour aider Pieter à passer à l'acte. Mais pour l'heure, celui-ci doit suivre son examen de berger, avec succès.

Mais en s’occupant de son renne, quelle n'est pas la surprise de Pieter de se faire surprendre par Sofia, l'emmenant se balader à dos de renne... sur les Plages Grises, là où ils se sont déclaré leur amour pour la première fois. Et même plus précisément dans la hutte de Mamie Anna, que Sofia a aménagé pour eux deux et où elle a réservé un cadeau à son amant : un bâton de berger. Et pas n'importe lequel, celui d'Elysia Sappos, flambant neuf et retapé par les soins de Sofia. Pieter en est tout subjugué, et encore plus quand il essaye d'avouer son amour à Sofia.

C'est l'intervention brutale de Knut qui l'oblige à aller de l'avant, et surtout d'avouer ce que Rita a failli lui faire il y a longtemps. Mais Sofia ne lui en veut pas et l'invite à consommer le moment qu'il attendait tant... malgré un dérangement de dernière minute, temporaire mais gênant, d'Anna et Kristoff imbibé d'alcool et voulant aussi se réchauffer les chairs. Puis, suivant les conseils d'Ylva énoncé par son amant sur la levrette, Sofia lui montre comment se fait cette pratique.

Puis il es t temps pour les deux amants de se quitter et de retourner auprès de leurs familles.
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Sam 30 Déc 2023, 13:42
Pour le coup c'est la rencontre des deux extrêmes entre Pieter et Ylva!!! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 6 : Les derniers pêchés des Piceaerd : Attention Contenus Matures ! - Page 5 1262057928

Une chose est certaine, ce Pieter n'est pas bon beau Pieter!!! :bave: :bave: :bave: Lui n'aurait pas hésité et jamais ne se serait montré si benêt que ce soit avec Ylva ou avec Olson (oui je vais pas dire la demoiselle vu que Pieter les demoiselles c'était pas son kiff... ) Very Happy

Ainsi donc on a sauté toute l'adolescence ou presque... Dommage pour le coup les jumelles j'aurai été très curieuse de savoir comment elles avaient géré ce virage avec les hormones, entre Rita qui si j'ai bien compris est une mini Ylva (enfin pas par la taille évidemment sinon... pardon!) Twisted Evil et Kirsten qui est très coincée et qui doit vivre les transformations corporelles (bon et si elle est comme sa mère ça va elle ne va pas complexer sur sa plastique!) et les amourettes

Les jumeaux pour le coup ça m'intéressait moins donc pas grave s'il y a eu cette ellipse, après tout on arrive à comprendre assez bien que Pieter depuis des années avec Sofia qui a l'air de trouver le temps long pour sa part!
Je rêve où à 17 ans ils ne se sont même pas encore véritablement embrassés?! Shocked Shocked Shocked Shocked

Elysia pour le coup lui j'en ai vraiment rien à faire, il n'avait aucune personnalité à part être le gosse turbulent donc connaitre son évolution adolescente bof...
Bon quelques scènes où ils s'envoient des vannes avec Kirsten aurait pu être croustillant quand même!!! Very Happy


Autrement je suis comme Pieter, je ne comprend pas ce besoin d'évaluation en public surtout le jour d'un mariage sachant que personne n'en faisait avant et c'est pas comme s'il y avait beaucoup de candidats de toute manière... Du coup j'ai plus vécu ça comme une perte de temps. Alors c'est cool, on a symboliquement un accomplissement pour Pieter et une sorte de passage au monde adulte par cet examen mais je ne sais pas si c'était necessaire de tant s'attarder dessus.
Bon et faut avouer que la vie des jumeaux qui se destinent à des taches de relativement basse condition alors qu'ils sont princes bah je m'en fiche pas mal (et oui j'ai conscience de passer pour une grosse bourgeoise méprisante mais niveau choix de carrière bah je préfère la destinée des filles!)
D'ailleurs pour le coup c'est super car c'est un patriarcat inversé avec les femmes au pouvoir et ça fait du bien sans que ça ne soit trop "girl power", ça parait naturel et tout un chacun y est épanoui donc ça c'est bien, mais ça n'empêche, la vie des garçons bah pas d'intérêt pour moi! Razz (n même temps je lis une histoire reine des neiges, je veux donc des princes et des princesses, des personnes proches du pouvoir... pas des monsieur ou madame tout le monde) Very Happy

La fin était également très marrante avec les parents qui foutent la honte du point de vue de l'ado mais c'est dégradant pour personne. Bon peut être un peu pour Anna du fait de l'état d'ébriété mais bon c'est pas méchant.

Bref, à l'année prochaine les Picéaerds

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Sam 30 Déc 2023, 14:22
Bon bah je suis dans la m*rde pour le prochain chapitre dans ce cas...

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Lun 01 Jan 2024, 18:35
Bon bah j'ai fait au mieux pour que tu t'emmerdes moins au prochain chapitre @Floconnette... (J'espère que cela t'iras ! I love it ) même si on sera dans la tête d'Elysia Borgman Wink

En ce premier jour de 2024, voici les spoilers sans contexte du chapitre 15 I love it

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Dim 07 Jan 2024, 20:45
Et voici le chapitre 15, premier de l'année 2024 du PDV d'Elysia !
Merci à @Floconnette qui m'a permis de repenser tout ce chapitre et l'a rendu plus intéressant (Du moins j'espère que ça le sera pour elle :angel: j'ai essayé de tenir compte des remarques en commentaire :hum: )

Chapitre 15 : Le prince et la boulangère :

TIMELINE ACTUELLE....

-Allez Marraine ! Juste une dernière cargaison pour je sois opérationnel ! Je crains de ne pas avoir ramené assez de blocks pour les orphelins ! M’exclamai-je en lui faisant des yeux doux.
-Non ! Non ! Et non ! Elysia ! Je sais que je fais de la neige à volonté mais tout de même ! Grommela-t-elle, la prochaine fois, tu te débrouilleras pour mieux jauger tes portions !
-Tu ne veux pas faire plaisir à Maman ? Elle adore quand tu produis de la neige ! Minaudai-je tout en faisant un petit signe vers la fenêtre.

Nos têtes se tournèrent en même temps vers sa chambre et nous pûmes la voir nous faire un grand coucou emmitouflée dans ses vêtements de nuit. Depuis quelques jours, malgré les précautions de Maëlle, elle avait légèrement rechuté. D’abord une légère fièvre, puis elle s’était montrée un peu dure à notre égard. Moins que par le passé, heureusement. Elle n’avait pas pu assister à mon examen de débiteur de glace...

-Bon...Bon...Tu sais que je ne peux pas résister à une demande de ma petite sœur, maugréa à nouveau ma tante.

Sans attendre, elle créa de nouveaux cubes avec ses doigts quand Kirsten s’avança soudain vers nous de sa prestance naturelle avant d’intervenir :  

-Maman ! Tu es encore là, avec lui ?!

Sous-entendu « Qu’est-ce que tu perds ton temps avec cet huluberlu »... Elle me dévisagea d’un air pincé et je lui envoyai un baiser de ma main. Offusquée, elle m’ignora alors que je clamais :

-Oui, Tatie finissait de me donner du rab pour l’activité des orphelins car il m’en manquait un peu !

Un sourire narquois apparut immédiatement sur son visage et elle dit avec ironie :

-Ça valait la peine de nous faire une démonstration, il y a deux jours de ton si grand talent !  

Je voulus aussitôt me justifier mais c’était peine perdue. Je ne saurais jamais à la hauteur de son Altesse la Coincée. Me contentant juste d’hausser les épaules, je retournais auprès de Marraine et lui fis un petit check de la main avant de reprendre :

-Je monte voir Maman et ensuite nous partons en ville !
-Nous ? Répéta à nouveau Kirsten en me scrutant avec dédain.
-Bah oui...Me dis pas que t’as oublié ?! Je n’y croirai pas une seconde ! M’exclamai-je.

Trifouillant ses doigts pour masquer sa contrariété, elle attendit que je termine de parler avant de répliquer :

-Le gala de charité où tu as enfin décidé de t’impliquer en tant que prince héritier ?! Bien sûr que non je n’ai guère oublié !

Déjà prêt à monter les marches vers le palais, je l’entendis encore dire :

-Bien que nous sachions tous, la véritable raison qui te pousse à t’en tenir enfin à ton rôle dans cette société...Ce n’est pas tout à fait pour ton peuple...
-Kirsten, ma chérie...On ne se juge pas entre souverains, me sauva tout de suite Marraine Elsa.
-C’est un constat ici, mère...Mais enfin je note qu’il tient tout de même compte de mes remarques, minauda-t-elle.
-Mais oui chère cousine...Bon, allez ! Je reviens vite ! Lâchai-je en partant enfin en direction de la chambre de Maman.

A l’aide de Pieter, elle s’était remise dans son lit. Mon jumeau l’embrassa fermement et partit lui faire un bon chocolat chaud avec maxi pépites et une montagne de chantilly ! Avec cela, elle serait d’humeur moins bougonne. M’avançant près d’elle, je lui embrassais bientôt le front. Il était un peu chaud, mais ce n’était pas cela qui me préoccupait. Son regard semblait inquiet. Cela me noua soudain l’estomac et je murmurai d’un coup :

-Est-ce que tout va bien Maman ?  

Silencieuse dans un premier temps, elle trouva bientôt la force de hocher lentement la tête et répondit :

-Il faudra que ton père et moi te parlions quand tu reviendras de l’orphelinat.

Je hochai la tête mi-intrigué, mi-anxieux et lui caressai brièvement la joue en chuchotant :

-D’accord...Tout ce que vous voudrez...Repose-toi bien en attendant, c’est compris ?
-Oui, répondit-elle doucement.

Cela bouleversait un peu mes plans. J’avais espéré faire un crochet par la boulangerie Blodget pour enfin révéler mes sentiments à Louise. J’aurais bien aimé le faire, depuis que j’avais réussi mon examen et que j’avais choisi sa section comme lieu de prédilection pour accomplir mes tournées mais ma belle boulangère était toujours occupée. Qu’importe Elysia...Papa et Maman sont ta priorité, il faut subvenir à leurs besoins quel que soit le motif, me confortai-je.

-On y va son Altesse ? Demanda soudain Kirsten en lançant une œillade de dégoût à la chambre close, cela fait plus de cinq minutes !
-Tu ne salues pas un membre de la famille royale comme le veut le protocole ? Me moquai-je soudain.

Me défiant du regard, elle s’avança alors jusqu’au lit de ma mère et fit une révérence impeccable avant d’ânonner un « Bonjour ma tante, nous aurons à parler sentiments cette semaine ». Ma chère Maman acquiesça et mon horrible cousine se posta ensuite juste à côté de moi pour me faire comprendre que je devais la suivre à la trace. Profitant donc que Pieter soit revenu avec la collation, je murmurai un « à tout à l’heure » et nous sortîmes enfin de la chambre. Nous ne nous adressâmes plus la parole jusqu’à ce que nous soyons à nouveau dans les jardins où je lui déclarai :

-Bah tu fais quoi ?! Cela ira plus vite à dos d’Oskar ! Et c’est plus pratique pour la cargaison des pains de glace...
-Certainement pas ! Pour empester le renne après, il en est hors de question ! Grommela-t-elle d’une voix dédaigneuse.
-Très bien ! Donc le premier qui arrive à l’orphelinat a gagné ! La titillai-je.

Je la vis hésiter car elle savait qu’elle allait perdre. Se mordant violemment la lèvre en regardant la position du soleil, elle finit par gronder :

-Bon, soit...J’y consens...Mais c’est bien parce que tu as perdu du temps en futilité et que sinon les enfants ne profiteront jamais de notre acte de charité !

Ravi, ce fut à mon tour de l’entraîner avec plus de virulence vers les écuries. Armant rapidement mon renne d’une bonne selle pour que Miss parfaite ne se fasse pas trop mal aux fesses, je la laissais s’installer en premier. A ma grande surprise, elle se plaça bientôt en amazone alors que je réfutais d’une voix moqueuse :

-Si je puis prodiguer un conseil à son Altesse, ce serait de se mettre plutôt à califourchon si elle ne veut pas tomber durant le trajet, son coursier est rapide !  
-Quoi ?! Monter une jambe de chaque côté ?! Vous êtes définitivement très grossier prince Bjorgman ! Cet animal s’accommodera à ma présence ainsi et il n’en est pas autrement ou il lui en cuira ! Pesta-t-elle en me montrant déjà une petite cravache qu’elle cachait précieusement dans la poche de sa veste bleue.

Retrouvant soudain mes réflexes d’enfants, je rétorquais avec agressivité :

-Essaie de mettre un coup à Oskar et je me chargerai de faire de même avec toi la prochaine fois que tu n’avanceras pas assez vite dans le château ! Tu vas voir comme c’est agréable !

Peu choquée par ma remarque, elle me détailla de la tête aux pieds et lança bientôt d’un ton railleur :

-Aux dernières nouvelles, je sais dresser une bête sans avoir à l’utiliser ! La preuve ! Tu n’as jamais reçu de coup de ma part durant notre jeunesse !

Douché par ses paroles, je ne trouvais rien à redire et nous traversâmes enfin tout le village pour arriver à l’orphelinat.

-Les voilà ! Clamèrent les enfants en nous voyant enfin, tous plaqués contre les carreaux des fenêtres.

Descendant en premier, je m’exclamai alors en toute franchise :

-Ecoute bien ce que je vais te dire la Coincée ! Tu vas pouvoir marquer ce jour d’une pierre blanche. Je reconnais que je me suis trompée à ton sujet...Ma course à dos de renne n’a pas suffit à te déstabiliser et je suis très fier de toi !

Puis, je vis à sa tête qu’elle n’allait pas bien. Elle essaya bientôt de masquer son teint blafard par un visage sans état d’âme mais c’était bien illusoire.

-J’ai une gourde accrochée à la selle si tu as besoin de te désaltérer, dis-je en l’aidant vite à descendre de mon compagnon pour l’éloigner au cas où elle voudrait vomir.
-Non...Euh...Cela...Cela ira...Tu n’avais pas menti...Cela...Cela secoue plus...Que...Que...Mon cheval, hoqueta-t-elle dans plusieurs hauts le cœur avant d’avancer à tâtons, allez...Pressons-nous !

Elle tituba encore un peu avant de se racler la gorge mais retrouva très vite toute dignité quand nous arrivâmes enfin dans la salle commune.

-La table est déjà prête vos Majestés, alors nous pourrions peut-être commencer par votre récital à la harpe princesse Kirsten pendant que le prince Elysia se charge d’installer les pains de glace sur les tables ? Qu’en dîtes-vous ? Questionna aussitôt l’intendante.  
-Vous m’avez ôté les directives de la bouche, Madame, dit ma cousine d’un air contraint.

Forte heureusement, elle n’en fit pas une esclandre et se posta face aux petits pendant que je passais les prochaines minutes à faire des allers-retours avec mes blocs sur le dos. J’essayai de faire le moins de bruit possible en les déposant pour ne pas contrarier Miss Monde qui était en train de chanter dans les aigues tout en maniant son instrument à la perfection.  Et mes aïeux que le timbre de sa voix était faux. Elle n'avait pas tiré de Marraine Elsa ! Ah ça non ! Manquant de rire, j’étais heureux, d’être un temps soit peu épargné et fis exprès de prendre mon temps avant d’enfin rejoindre tout le monde.

-C’est...Euh...C’était très réussie comme toujours Princesse Kirsten ! Bredouilla la maîtresse des lieux de longues secondes plus tard avant de donner de léger coups de pieds aux garçons devant elle qui avaient commencé à secouer la tête.

Puis elle ajouta encore :

-Si le prince Elysia veut bien à présent entamer son activité auprès de notre groupe.

M’avançant alors jusqu’au centre de la table, je pris le premier bloc face à moi ainsi que les différents couteaux polies avant de m’adresser à eux :

-Alors, déjà, j’aimerais savoir si vous avez tous effectués le travail que je vous avais demandé la dernière fois ? Rappelez-vous ! Il est primordial pour pouvoir finaliser l’étape d’aujourd’hui !

Disciplinés, les élèves sortirent chacun une feuille avec des croquis annotés plus ou moins réussis de ce qu’ils voulaient faire comme sculpture de glace. Satisfait, je jetai rapidement un coup d’œil à la table et renchéris encore :

-C’est parfait ! Gardez bien votre modèle sous le coude ! Aujourd’hui nous allons nous intéresser au taillage...Puis la semaine prochaine nous ferons le façonnage et celle d’après le lissage !
-Et quand ce sera fini, on les exposera ? Questionna aussitôt une petite fille en suçant son pouce.

Je voulus répondre, mais Kirsten qui ne pouvait pas s’empêcher de prendre les devants, déclara avant moi :

-Tout à fait, chère enfant ! Ces sculptures seront mises aux halles du marché afin de récolter des fonds pour améliorer votre qualité de vie à l’orphelinat. Si cela fonctionne, le prince Elysia, vous et moi nous chargerons de renouveler l’expérience !
-Voilà ! C’est exactement ce que j’allais dire...Murmurai-je.
-Oh chouette ! Alors il faut s’y mettre tout de suite ! Clama-t-elle derechef.

Pleine d’énergie, elle avait déjà agrippé un burin au hasard mais je la stoppai avant en attirant à nouveau l’attention de tout le monde.

-Attends pitchounette ! Avant de commencer à manier quoique ce soit, il faut être certain de la transposition de vos dessins sur la glace. C’est pourquoi vous allez vous armer de vos crayons de papier et reproduire les points essentiels sur vos blocs. Une fois cela fait, vous m’appellerez pour que nous manions les outils ensemble. Certains sont tranchants, je ne veux pas que vous vous blessiez !
-Bien prince Elysia ! Dirent-ils.

Ils passèrent les minutes suivantes à se concentrer alors que je surpris soudain un sourire humain sur le visage de ma cousine en les observant discrètement. M’approchant d’elle, je me postai à côté et questionnai gentiment :

-Tu voudrais essayer ?
Tressaillant immédiatement, sa tête devint à nouveau neutre et elle répondit :

-Quoi ? Moi me prêter à ces fariboles enfantines...Non...Hors de question.
-Pourtant cela ressemble aux souvenirs figés qu’est capable de produire Marraine...Et dieu sait que tu aurais aimé avoir son pouvoir, la titillai-je.
-Pfff...N’importe quoi...Tu n’es vraiment qu’un nigaud, grommela-t-elle, embarrassée.
-J’en suis sans doute un...Mais moi au moins j’ai pas oublié d’offrir un cadeau à mon alter ego pour notre anniversaire commun...La taquinai-je encore tandis que nous nous rappelions tous comment Rita était devenue blanche quand après avoir donné son cadeau à sa sœur, elle n’avait rien reçu de sa part.

Se voulant calme et sans faille, je savais que l’une et l’autre avaient été profondément blessées par cette absence de témoignage d’affection. Cette idiote de Kirsten pouvait encore se rattraper...Si seulement elle y mettait un peu du sien et cachai sa fierté de côté. Je la laissai réfléchir à ma proposition en voyant que les orphelins commençaient à s’agiter.

-Prince Elysia ! On peut utiliser nos outils maintenant ? Demandèrent-ils quelques secondes plus tard.

Me sollicitant avidement, je passais pour chacun et fis attention à les aider à positionner leurs mains pour qu’ils ne se blessent pas.

-Le secret c’est de donner des petits coups pour que le tout ne se fende pas...Allez...A toi...Répétai-je une dizaine de fois avant de chercher la jumelle du regard.

A ma grande surprise, elle s’était installée discrètement et était en train de griffonner un dessin grossier mais très réussi, d’elle et Rita...Enlacées. Rayonnant avec force, je n’allais pas l’embêter et continuai de me focaliser sur les différentes têtes blondes concentrées.  Passant et repassant pour contrôler que tout se passait bien, je n’entendis pas tout de suite le « psst » de la directrice qui me fit signe à l’entrée de la pièce.
M’éclipsant donc discrètement pour ne pas perturber le travail, je la rejoins en deux, trois pas tandis qu’elle murmura :

-Pourriez-vous aller dans la cuisine préparer les plateaux pour le goûter Majesté ? J’ai besoin de bras plus fort que les miens...
-Oh oui...Bien évidemment, dis-je en bon gentleman.

Descendant donc d’un étage pour me retrouver aux cuisines, je passai soudain par toutes les couleurs en voyant que les viennoiseries chaudes n’étaient pas la seule raison de ma venue dans la pièce chaleureuse.
-Oh...Mademoiselle Bakerdatter ! Toi ici ! Lançai-je dans un naturel infaillible.

-Prince Elysia ! Quelle joie de vous voir ! Clama-t-elle en rougissant, il me semblait bien que vous deviez venir à l’orphelinat en ce jour ! Les enfants m’en avaient parlé avant-hier quand je leur faisais la distribution du goûter...Vous savez qu’on se partage la tâche avec la boulangerie des frères Gaufres !
-Bien sûr que je suis au courant, mentis-je.

Puis je changeai vite de sujet et me plantai face à ses beaux yeux bleus avant d’ajouter :

-Et donc...Sachant que j’étais là, tu t’es empressée de venir me rejoindre, plus que les autres jours, n’est-ce pas ?!

Son visage rond se chauffa immédiatement et elle gloussa très gênée avant de reprendre :

-Le monde ne tourne pas qu’autour de vous votre Altesse...Mais j’apprécie les hommes qui ont de l’humour votre Altesse ! Bien...Mais il nous faut revenir à nos tâches respectives à présent...Ne faisons pas attendre ces petits qui doivent mourir de faim !

Sans attendre, elle me passa devant et me toisa de ses hanches rebondies avant d’aller prendre les plateaux sur la table. Du haut de ses vingt-quatre ans, elle n’avait pas changé, me rendant toujours fou d’elle. Allez Elysia ! T’es dans la cuisine et vous êtes seuls ! C’est le moment ou jamais de lui réavouer ton amour ! Me confortai-je.
Sur le point de le faire, je m’arrêtai pourtant bien vite lorsqu’elle répliqua à nouveau :

-Oh ! Encore une chose votre Majesté...Si vous avez le temps de passer à la boulangerie après cette intervention...Je voudrais vous remettre votre cadeau pour votre réussite de l’autre jour...Je vous attendrai jusqu’à minuit s’il le faut.

Mon cœur battit à tout rompre en entendant cela et je hochai vivement la tête avant de bredouiller :

-Compte sur moi...En revanche, je ne viendrai que ce soir après le souper ! Ce sera l’occasion de dégourdir les pattes d’Oskar...Il...Il est beaucoup resté à l’étable ces temps-ci...
-Oh...Serai-je pris d’hallucination ?! Il me semblait l’avoir vu en train de boire devant l’orphelinat ! Clama-t-elle amusée.

Comment avais-je pu oublier ce minuscule détail ?! Quel imbécile ! Ne souhaitant pas perdre la face devant elle, je répliquai :

-Oui...Mais...Euh...Là c’était exceptionnel...Je veux dire...Hormis aujourd’hui...Il...Il n’est pas beaucoup sorti...Enfin...Puis zut...Les...Euh...Les croissants vont être froids à force qu’on parle.

La dédouanant de deux plateaux, je lui passai alors devant tout en demeurant tendu de la savoir si près de moi, puis arrivai enfin dans la salle commune où le travail de mes protégés avait pas mal avancé. Recluse dans son coin, ma folle de cousine était elle aussi en train de briller en ayant bien rattrapé le travail des enfants. Ainsi, je pouvais déjà deviner les bras enlacés du futur câlin de la sculpture de glace qu’elle représentait.  
-Les enfants ! S’écria soudain l’intendante, c’est l’heure du goûter ! Laissez vos projets deux minutes et remerciez Mademoiselle Bakerdatter !

Ils ne se firent pas prier et elle distribua la même part individuelle pour toute la tablée. Trop concentrée pour se rendre compte de sa présence, la jumelle finit toutefois par s’en apercevoir quand elle se planta juste devant elle tout en déclarant :

-Et voici un château pour vous princesse Kirsten...Je...Je me rappelle que vous l’appréciez beaucoup lorsque vous étiez enfant...Alors...Je m’étais dit qu’il en serait de même aujourd’hui.
-Car bien entendu, j’ai encore cinq ans et demi... Nota-t-elle en ouvrant deux grands yeux outrées.

Ma belle Louise devint pâle tout en secouant vivement la tête. Prêt à intervenir, je poussai toutefois un soupir de soulagement quand un long sourire s’étira sur le visage de ma cousine et qu’elle reprit :

-Mais c’est gentil d’avoir pensé à moi...L’attention n’est pas parfaite...Mais elle est là...Et comme disait grand-père Agnarr, le chocolat résout tous les problèmes.

Abasourdie par le compliment caché, mon cœur explosa de joie en voyant que cela fit plaisir à ma chérie qui m’en tendit également un.  Je le grignotai en silence, continuant de lorgner la moindre de ses courbes qui débordait soit à droite soit à gauche au fil de ses mouvements.

-Prince Elysia...Youhou...Prince Elysia...Vous bavez, murmura soudain un des bambins en s’essuyant sa manche.

Secouant violemment la tête, mes joues me brûlèrent et je détournai bientôt le regard avant de reprendre :

-Bien ! Si vous avez tous fini votre collation nous pouvons nous y remettre !

Ma belle boulangère me passa bientôt dans le dos et me murmura un « à tout à l’heure votre Majesté » avant de s’éclipser. J’acquiesçai discrètement sous le regard houspillant de mon idiote de cousine qui se remit à sa tâche sans difficultés. Trouvant encore le temps long pendant une heure, je fus heureux quand les chefs d’œuvres furent rangés pour rentrer à la maison.

-A la semaine prince Elysia ! A la semaine prochaine princesse Kirsten ! Clamèrent les orphelins.
-Au revoir chers petits ! Reprit-t-elle en leur faisant un signe de la main.

Nous sortîmes ensuite du bâtiment tandis qu’elle ajouta à mon adresse :

-Le trajet retour se fera à pieds pour ma part. A tout de suite au château.
-Tu es sûre ? Il fait nuit à présent et je ne voudrais pas que tu fasses de mauvaises rencontres ! Oncle Hans ne serait pas content que je t’eûs laissé seule ! M’exclamai-je.
-Accord des temps impeccable mais c’est toujours non, dit-elle, obstinée.  

Elle n’attendit pas que je riposte à nouveau et s’enfuit élégamment tandis que je fis de même de mon côté. Un quart d’heure plus tard, j’étais devant la porte de la chambre de ma mère. Toquant doucement, je fus surpris de voir que Pieter avait disparu pour être remplacé par Papa.

-Ah Elysia ! Te voilà mon grand ! Dit-il avec un air soulagé.
-Vous...Vous m’attendez depuis longtemps ? Demandai-je, soupçonneux, non parce que je pensais que...
-Non...Non, rien à craindre, mon fils...Approche ! Me coupa à son tour Maman en me faisant signe de m’assoir sur le rebord du lit.

Remarquant rapidement que mon père tenait une lourde polaire dans ses mains, je n’eus pas le temps de plus m’interroger et m’exécutai avec précaution pour ne pas écraser le corps frêle de ma mère. Elle lança un regard borné à Papa qui lui sourit amoureusement avant de se tourner vers moi avec plus de sérieux avant de s’exclamer :

-Elysia...En tant que prince héritier et aîné de la famille Bjorgman...Tu vas devoir entreprendre un voyage de quelques jours avec moi...Voilà, comme tu le sais, chaque mois, ta mère et moi nous rendons en pèlerinage dans la ville de Kraberg pour notre parrainage, vérifier que tout se passe bien...Or là, nous avons vu avec le conseil et il est impossible que ta mère bouge à cause de sa rechute...Donc c’est à toi de m’accompagner.
Oh...Je ne l’avais pas vu venir... Et pourtant...Cela tombait sous le sens... Sans que je me l’avoue vraiment, j’aimais mon devoir de monarque autant que celui de débiteur de glace...Oui. Rendre les gens heureux et savoir qu’ils comptaient sur moi était essentiel pour mon avenir. Néanmoins, ne pouvais-je pas reporter ? J’avais promis à Louise que je la rejoindrais et je me voyais mal feindre ce désir qui attisait tout mon corps.  
-C’est euh...C’est très aimable à vous d’avoir pensé à moi...Et je vous en suis reconnaissant...Mais...Euh...Je...Commençai-je.

Assez de caprice Elysia... Pense comme Miss Coincée...Tu es un prince...Tu as des priorités...Pardonne-moi ma belle boulangère, pensai-je immédiatement avant de reprendre à leur égard :

-Bien...Dans ce cas...Quand partons-nous ?
-Maintenant ! J’ai déjà attelé Sven et Olina nous a préparé des sandwichs pour la route ! S’exclama Papa.
-Vous faîtes bien attention à vous ! Renchérit à son tour Maman qui m’embrassa, Pieter et moi attendrons votre retour avec impatience et puis qui sait...Je vous ferai peut-être la surprise de me sentir mieux après la visite de demain d’Helga, Léon, Maëlle et Frantz.
-Je l’espère de tout cœur Anna chérie, et puis tu auras toute la famille pour te distraire, je ne suis pas trop inquiet, là-dessus, lança bientôt mon père en lui dérobant à son tour un baiser.

Loin de grimacer, je fus un peu pris de jalousie en sachant que je ne pourrai pas encore agir de même auprès de ma bienaimée, ce soir. Indécis, je restai silencieux jusqu’à ce que nous montions dans l’attelage, tiré par Sven et Oskar pour que nous allions plus vite. Nous partîmes enfin et traversâmes le royaume toujours dans une ambiance peu bavarde. Mon pincement au cœur ne fit que s’accroître quand nous repassâmes devant la boulangerie Blodget et je faillis lui dire de s’arrêter quelques minutes mais je n’en eus pas le courage. Ce ne fut que lorsque nous franchîmes les frontières d’Arendelle, qu’il me donna soudain un petit coup d’épaule avant de dire :

-Quelque chose te préoccupe Elysia ?
-Non, rien, Papa, je t’assure, répondis-je très vite.
-Tu en sûr ? J’ai l’impression que nous t’avons complètement perdu à la suite de l’annonce...Tu sais...A moi aussi, ce voyage ne me fait pas particulièrement plaisir mais pour ta mère je ferai n’importe quoi, m’avoua-t-il si bien que je trouvais cela véritablement touchant.

Mes parents avaient toujours été le véritable modèle d’une couple solide pour moi. Ils étaient l’opposé l’un de l’autre mais c’étaient ces contraires qui avaient forgé un amour pur et sincère qui tenait encore aujourd’hui. Sentant que je pouvais un peu plus me confier, je répliquai alors d’un air mystérieux :

-En fait...Je...Quelqu’un m’avait donné rendez-vous et je...Je lui avais dit que je pouvais m’y rendre...Je...J’ai pas eu le temps de lui dire que...Euh...Ce ne serait pas possible...Finalement...

Terminant de bégayer, je me sentis encore plus idiot en voyant que Papa ne réagit pas tout de suite. Après un temps de latence, il sortit alors un bout de papier et un crayon de sa poche de veston et me les tendit avant de dire :

-Tiens...Tu n’as qu’à lui écrire un mot et lui envoyer grâce à Courant d’Air.

Bien que gêné par sa présence, je griffonnai rapidement une brève excuse et pliai rapidement la feuille en quatre avant d’entonner un « Haha-Haha » dans mon timbre de basse-profonde. A mon grand étonnement mon père en profita pour faire de même et je fus plus qu’irrité en m’apercevant que ses échanges étaient bien plus virulents que les miens quand il ouvrit une cinquième missive alors que je n’avais eu aucune nouvelle de ma chère Louise. L’enviant avec force, je poussai soudain un soupir et maugréai bientôt :

-Comment tu fais ?
-Comment je fais quoi ? Répéta-t-il immédiatement en sursautant.  
-Pour que votre amour soit si fluide...Repris-je, est-ce que cela a toujours été le cas ? Est-ce que tu as du mal à séduire Maman ou est-ce que cela a été facile ?

Il sentit immédiatement que mes émotions étaient chamboulées et je lus alors dans son regard, un éclat de nostalgie et de surprise. Faisant à peine attention à nos rennes qui connaissaient visiblement bien le chemin, il lâcha les brides et respira un bon coup avant de dire :

-Alors nous y voilà...C’est curieux...Par ta seule phrase tu viens de me mettre une grande claque et l’impression de ne pas avoir vu passer toutes ces années...Pieter et toi avez grandi tellement vite que ta mère et moi ne nous en sommes pas aperçus...

L’atmosphère se teint soudain d’un malaise embarrassant tandis qu’il n’acheva pas sa phrase. Gêné, je me traitais aussitôt de tous les noms pour m’être fait dominé par mon côté impulsif. Qu’est-ce qui m’avait pris à la fin ?! Bien sûr que non, je ne voulais pas connaître en détails, la rencontre ni l’intimité qui avait lié mes parents ! De surcroît en agissant ainsi, j’avais littéralement vendu les pensées de mon âme...

-C’était dans un chariot comme celui-ci...Lors d’une nuit comme celle-là que ta mère et moi nous sommes rapprochés, déclara-t-il tout de même après une éternité, ton arrière-grand-mère Anna Piceaerd nous avait délégué d’une mission auprès des trolls, nous faisant comprendre explicitement que nous devions franchir certaines étapes...

Il éclata soudain d’un rire gêné comme s’il était en train de revivre la scène et ajouta encore :

-Je peux t’assurer que je n’en n’avais pas mené large, une fois dans le traineau seul avec elle...Et puis finalement...Nous avions désamorcé les paroles de ta Mémé Anna...Et nous avions fini par nous embrasser mutuellement.
-Mais avant cela Papa...Est-ce...Est-ce que tu as toujours su que c’était elle ? Demandai-je, malgré tout, je dis n’importe quoi...Mais...Pourquoi ne t’es-tu pas tourné vers Marraine Elsa par exemple, vous avez tout de même plus de choses en commun comme la passion pour la glace et le même caractère introverti ?

Ma suggestion le fit tout de suite grincer des dents et je m’en voulus un peu. Désabusé, il prit un temps avant de répondre :

-Comme ta mère vous l’a expliqué à ton frère et à toi lorsque vous étiez petits, il y a eu une vie avant celle-là où j’ai été marié à ta tante et nous avons eu cinq enfants...
-...Oui et Maman était mariée à Parrain Hans et ils ont eu Helga, récitai-je bien qu’ayant toujours trouvé cela bizarre d’imaginer le tout.
-Honnêtement, je n’en garde aucun souvenir même si Elsa nous l’avait montrée à Ahtohallan, reprit-il, perplexe, mais enfin...Pour répondre à ta question...Oui...J’ai su que j’allais épouser ta mère quand Grand Pabby m’avait montré une jeune femme aux cheveux flamboyants dans les aurores boréales...Lorsque je l’avais vu à l’orphelinat quelques temps après, j’avais compris que c’était elle.

Cela leur avait semblé si facile...Sentant que j’étais encore plus perdu maintenant, Papa me soutint bientôt l’épaule et ajouta :

-Elysia...Peu importe la personne que tu choisiras, ta mère et moi seront heureux du moment que tu l’es... Ne te mets pas de pression, c’est tout ce que je peux t’apporter comme meilleur conseil, d’accord ?

J’acquiesçai, retrouvant alors tout mon courage. Il avait raison. Si Pieter avait réussi à vaincre sa timidité envers Sofia, je n’aurai aucun mal à agir de même avec Louise. Mon jumeau m’avait assuré qu’il n’avait pas franchi le pas avec elle mais je n’en étais pas certain puisqu’elle lui avait expliqué ce qu’il en était de la levrette...Ne souhaitant pas l’imaginer en plein coït, je secouai la tête pour chasser l’image de mon esprit.

-Merci Papa, murmurai-je en m’affalant contre le siège pour faire redescendre mes tiraillements.

Comprenant que le sujet était clos et qu’il avait apaisé mes doutes, nous partîmes ensuite sur une autre conversation et parlâmes de nos livraisons communes. Puis nous mangeâmes nos sandwichs alors que la nuit était tombée depuis longtemps. Après des heures à trottiner alors que les paysages avaient finalement très peu changés, je finis par tomber comme une masse, espérant que ma belle boulangère avait bien reçu mon message et qu’elle m’avait pardonné.
Il faisait maussade et brumeux quand je rouvris les yeux le lendemain matin. Une odeur surprenante de sucre de betterave, provenant de l’usine de la ville de Kraberg se répandit aussitôt dans mes narines et je faillis avoir un haut le cœur. Mon père n’avait pas bougé et semblait même ne pas avoir dormi de la nuit tandis que nous arrivâmes enfin au centre de la ville près d’une fontaine qui avait retrouvé de jolies couleurs cuivrées. Nous garâmes le traineau et laissâmes Sven et Oskar dans une écurie non loin avant de nous épousseter une dernière fois et nous présenter à la mairie.

Monsieur Ludwig qui connaissait bien Papa depuis le temps vint nous accueillir avec son éternel franc parler :

-Prince Kristoff ! Vous n’êtes pas venu avec Madame d’Arendelle ce mois-ci ?
-La princesse Anna a besoin de repos ces derniers temps...Je suis donc là avec la relève de la famille ! Voici le prince Elysia...C’est lui qui se chargeras de la prise en charge de Kraberg quand nous ne serons plus de ce monde ! Expliqua-t-il.

Cela me mit tout de suite des frissons dans le dos mais je réussis à maintenir une allure impeccable et m’avançais avec dignité comme le voulait le protocole.

-Enchanté, votre Majesté ! Clama aussitôt le chef de la ville en me prenant la main sans gêne, vous êtes bien beau comme votre père et votre mère ! Sans doute aussi très intelligent !

Scandalisé, je décidais dès lors de ne pas faire ma Kirsten et m’habituer vite à sa manière d’être qui ressemblait davantage à celle de mes coéquipiers, débiteurs. Dans une simplicité déconcertante, Monsieur Ludwig nous guida dans plusieurs boutiques de la villes qui nous délivrèrent de délicieuses dégustations bien qu’il fut compliqué pour moi d’enfourner des pâtés en croute et des pâtes au fromage à neuf heures du matin alors que je n’avais même pas eu le droit à de bons krumkakes.
Beaucoup plus à l’aise, Papa en reprit plusieurs fois tandis que nous dérivâmes peu à peu vers l’extérieur de la ville où se trouvait les maisons des corons.

-Il paraît que ta mère a habité dans un de ces logements quand elle était avec ton oncle ! Déclara-t-il naturellement.

Préférant oublier cette anecdote, je me concentrais sur le hall de la mine qui était assez éclairé et très propre au plus grand plaisir de mon père qui complimenta une nouvelle fois le maire. Ils entamèrent alors une conversation à propos d’accidents de grisous et cela m’ennuya rapidement si bien que je n’attendis qu’une chose : Le déjeuner. A ma plus grande joie, l’horloge sonna bientôt midi et nous retournâmes à la mairie pour partager un délicieux buffet de petits fours garnis dont les saveurs et la texture me rappelaient quelque chose sans que je ne mette la main dessus. Qu’importe Elysia...Du moment que c’est goûteux, pensai-je avec délice tout en restant près de Papa.  

-Vos Majestés...Puis-je avoir un entretien avec le prince héritier qui nous fait l’honneur de sa présence ? Demanda soudain la rédactrice en chef de la ville.
-Bonne idée ! La princesse Anna et moi y avons eu le droit après tout, lança-t-il avec malice en m’encourageant du regard.

Mal à l’aise, la dame et moi allâmes immédiatement nous mettre à l’écart.

-Pas trop le trac Majesté ? Demanda-t-elle, amusée.
-Aucunement, mentis-je.
-Parfait ! Commençons dans ce cas...Déjà...Qu’avez-vous en plus par rapport aux princesses Rita et Kirsten qui seront amenées un jour à nous gouverner contrairement à vous ? Questionna-t-elle.

Je rêve ou cette gueuse remettait en cause ma légitimité ?! Insensible, je renchéris fièrement :

-Eh bien, pour tout vous dire, je ne suis pas supérieur ou inférieur à mes cousines. Au contraire ! Nos différentes visions des choses permettent de mieux régner avec bienveillance sur le royaume d’Arendelle et ces alentours.
-Bien, continua-t-elle déstabilisée, merci. Autre question...Qu’en est-il de votre travail de débiteur de glace ? Comment vous en sortez-vous ?
-J’ai terminé ma formation il y a peu et j’apporte tout mon savoir au peuple en les approvisionnant et leur offrant mon apprentissage, dis-je succinctement.
-Et en tant que membre royal, vous arriverez à concilier vos deux travails ? Il n’y en aura pas un qui prendra le pas sur l’autre ? m’interrogea-t-elle encore.
-Comme je viens de vous le dire, je ne veux pas dissocier mon devoir de prince à celui de livreur...Les deux seront très bénéfiques pour l’avenir, insistai-je.

Prise de court, la journaliste eut un petit rictus aux lèvres et écrivit rapidement avant de me lancer un drôle de regard.

-On ne peut pas renier vos origines...Vous avez donné exactement les mêmes réponses que le prince Kristoff dans le temps...Mais peut-être cela va-t-il changer avec cette dernière question ? Jubila-t-elle.
-Je suis tout ouïe, ravi que l’entretien soit presque terminé.
-Voilà...Dans la rubrique, intimité...Nous aimerions savoir ce qu’il en est d’éventuelles prétendantes à présent que vous êtes en âge d’en avoir ! Reprit-elle d’une voix niaise.

Tout mon être s’emballa à la simple pensée de Louise et sans la mentionner, je conclus alors avec mystère :

-Tout ce que je peux vous dire, c’est que des fiançailles sont en route...Il ne me reste plus qu’à prévenir la fiancée !

Cela la fit pouffer mais elle me laissa enfin tranquille. Croyant que j’allais pouvoir profiter de mon dessert, je fus déçu quand monsieur Ludwig nous interpella de nouveau :

-Vos Majestés ! Permettez-moi à présent de vous emmener dans un nouvel endroit qui a ouvert très récemment, à la suite d’une demande très prisée des mineurs !
-Oh ? Un nouvel établissement ? Demanda aussitôt Papa, êtes-vous sûr que c’était bien prudent ?!
-Oh que oui ! Prince Kristoff ! Depuis son arrivée, l’économie ne s’est jamais aussi bien portée ! S’enthousiasma-t-il, à une place stratégique ! Au cœur de la ville ! avec un système de roulement de jour et de nuit comme dans les mines ! Vous n’allez pas être déçus ! Regardez !

Sans attendre, il pointa son doigt en direction d’un bâtiment coloré où était inscrit en grosses lettres bleues « AUX DEMINEUSES ». Bien...Ça doit être une boutique souvenirs, me convainquis-je tandis que le maire nous entraîna à l’intérieur. Très vite mon père voulut me tirer en arrière mais il était trop tard. Une dizaine de jeunes femmes maquillées et très peu vêtues vinrent s’agglutiner autour de nous alors qu’une odeur enivrante de gingembre était répandue dans toute la pièce intimiste, me faisant tourner la tête. Incapable de m’intéresser aux demoiselles qui nous faisait face, je m’imaginais soudain faire basculer ma chère boulangère sur un des sofas avant de me fondre violemment en elle avec passion. L’image répandit une chaleur torride dans tout mon corps et Ludwig ne manqua pas de s’en apercevoir.  

-Ah ! Je savais que ce lieu ne laisserait pas son Altesse Elysia indifférent ! S’il désire tester la marchandise, nous pouvons lui procurer une de nos meilleures courtisanes pour qu’il puisse se forger la main ! S’exclama-t-il soudain.

Passant par toutes les couleurs, je me retrouvais encore plus idiot lorsque les femmes aux formes bien visibles me firent des petits signes pour que j’en choisisse une.

-C’est...Euh...Très aimable à vous monsieur le maire...Me sauva bientôt Papa, mais le prince et moi nous contenterons juste de vérifier que tout est bien aux normes concernant la santé des dames de l’établissement...Sans...Euh...Sans passer par la pratique...Nous...Nous vous faisons entièrement confiance là-dessus...
-Oh ? Vous n’êtes donc pas preneur non plus, Majesté ? Questionna-t-il derechef.
-Non...Je préfère largement la compagnie de la princesse Anna, répondit-il à son grand désarroi.
-Bien. Comme vous voudrez...Dans ce cas, suivez-moi pour que je vous montre les registres, dit-il.

Le suivant de près, je restais focalisé sur uniquement le dos de mon père, évitant les poitrines à l’air et les culottes fendues. Nous arrivâmes ainsi à une sorte de comptoir et le maire récupéra un cahier qu’il tendit à Papa. Il le parcourut assez vite et lui retendit en clamant :

-C’est parfait. Sortons à présent.

Puis il observa les femmes avec dignité et ajouta :

-Mesdames...Bon courage...

Cela les fit glousser alors que je doutais qu’elles aient vraiment besoin d’encouragements pour pouvoir bien effectuer leur travail...
Epuisé, je fus heureux que cette première journée se termine et m’écroulai presque sur le lit quand nous arrivâmes enfin jusqu’à notre chambre. Prêt à m’assoupir, je fus presque frustré quand Papa déclara d’un air confus :  

-Surtout, tu ne parleras pas à ta mère de la maison close ni ne lui diras que sommes entrés à l’intérieur.  
-Mais nous n’avons rien fait de mal, objectai-je.
-Malgré tout...Je ne veux pas qu’elle sache que tu aies pu voir certaines choses qu’à ton âge, tu n’es pas sensé avoir vu...Grommela-t-il.
-Euh...Papa...Je...J’ai dix-sept ans...Je...Euh...J’ai une certaine connaissance...Grâce aux...Romans de la Duchesse de Funningur de...De l’anatomie féminin...Et de...L’acte en question, Bredouillai-je, et puis Maman était plus jeune que moi quand vous avez eu votre premier rap...
-...C’est...Euh...C’était pas pareil ! Me coupa-t-il en devenant tout rouge, et puis qui t’as dit ça, d’abord ?!
-Mamie Béa et Mamie Dudu parce qu’elles l’avaient vu dans un des carnets d’Ylva, répondis-je.

Peu surpris de voir mon père soudain intéressé par les croquis de l’historienne, je manquais de rire alors qu’il dit encore avec sérieux :

-Là n’est pas la question Elysia, en réalité, sache que ton arrière-deux-fois-grand-mère paternelle était l’une de ces femmes...Je...J’ai trop de respect pour elles pour accepter ce genre d’investissement...En conséquences, je ne veux pas que ta mère soit au courant qu’il existe une nouvelle maison close dans le somptueux royaume d’Arendelle qui se doit d’avoir une bonne réputation...Celle d’Arnevik est déjà dégradante, il n’est pas nécessaire qu’elle le sache, c’est tout...Avec sa maladie...Cela pourrait l’achever...
-Ne t’en fais pas Papa, je serai muet comme une tombe, murmurai-je.

Radouci, il attendit quelques instants avant de reprendre :

-Bien...Puisque nous en sommes à parler de cela...Je...Il est de mon devoir de te mettre en garde...Contre...Euh...Contre certaines choses...

Oulà non...Je ne voulais certainement pas parler de cela avec lui. Il ne sembla pourtant pas s'en apercevoir et continua dans sa lancée :

-Oui...Alors tout d'abord...Il...Il faut que ton parti autant que toi soit...euh...consentant...Ensuite il est important que quand...Ce soit...Le moment où tu sentes...que euh...tu ne pourras pas aller plus loin...Dans l’échange...Bah...il ne faudra pas que...Que tu restes dans la dame...Enfin...Euh...A moins que vous soyez mariés auquel cas, cela ne sera pas gênant outre mesure...Mais...Je doute qu'il soit possible d'attendre dans ces cas-là... Enfin...Par expérience...Je...
-Merci Papa... Je...J'ai compris, le coupai-je, gêné.

Beaucoup plus à l’aise, il me tapota alors l’épaule et répliqua :

-Bien...Si tout est OK pour toi...Est-ce qu'il serait possible que tu ailles chercher un pavé en pâte d'amande avec l'emblème de la ville ? Ta mère en raffole et demain nous n'aurons pas le temps d'aller en chercher alors autant le prendre ce soir avant que la boulangerie ferme ! Tu veux bien faire ça pour ton vieux père ?
-Vieux, vieux, j'ose espérer qu'à trente-quatre ans je ne serai pas considéré ainsi ! Clamai-je moqueur, mais oui, pas de soucis Papa ! Profites-en pour prendre un bain...Ça aussi, ça fera plaisir à Maman.

Amusé, il fit la moue mais confirma par un signe de tête. Me rappelant mentalement où se trouvait l’échoppe, je dévalais rapidement l'escalier et sortis de l'auberge. Le soleil tirait à sa fin et la fraîcheur de cette fin d'été commençait à se faire sentir. Longeant l'allée principale pendant cinq minutes, je m'arrêtais enfin devant le bâtiment qui se situait juste à côté de l'école. Sur le point d'ouvrir la porte, je ne trouvai soudain plus la force d'avancer. Mon regard se figea d’un coup et mes yeux clignèrent plusieurs fois à la suite en direction de la divine créature qui me faisait face.

-Bonsoir Prince Elysia ! S’exclama aussitôt...Louise, je suppose que vous n’étiez pas au courant que c’était moi qui m’occupais de la livraison de vos petits fours ?!
-Mais...Quand...Comment...Si loin ?! Peinai-je à articuler toujours sous le choc.
-Oh...Eh bien...Pour tout vous dire, d’habitude c’est Madame Blodget qui s’en charge mais une personne avec beaucoup d’influence m’a fait comprendre que je devais y aller à sa place...Et comme nous n’avons pas pu nous voir hier soir...J’avoue avoir sauté sur l’occasion, minauda-t-elle, amusée.

Je n’en croyais pas un mot bien sûr. Néanmoins, je ne lui en dis rien. C’était trop beau pour être vraie. Elle s’était déplacée de son plein gré pour moi parce qu’elle tenait à notre amour ! Je ne voyais que cela comme explication plausible ! Le cœur battant à mille à l’heure, je repris petit à petit pieds et rétorquai avec pragmatisme :

-Et...Euh...Tu as trouvé où te logeait ? Si tu veux, on peut te faire un peu de place dans la chambre de l’auberge ! Papa ne dira rien si c’est moi qui le lui demande...
-C’est gentil votre Altesse mais nous avons un logement de prévu pour chaque déplacement mensuel, répondit-elle en rougissant violemment.

Puis elle s’approcha de moi et éclata soudain de rire avant d’ajouter :

-Bien... La personne qui m’a forcé à entreprendre ce périple a également dit que je devais vous apporter votre cadeau...Vous allez enfin l’avoir en mains propres ! Suivez-moi.  

Elle persistait sur cette inconnue mais je n’y fis pas plus gaffe. Encore étourdi par sa présence, j’oubliai d’acheter la pâtisserie pour Maman et la laissais me guider jusqu’à la glacière appartenant à la boulangerie de la ville minière. Cachés dans une ruelle, j’attendis qu’elle ressorte de l’entrepôt quelques minutes plus tard avec un petit paquet rectangulaire bleu.

-Ouvrez-le, prince Elysia...J’espère qu’il n’a pas trop fondu, chuchota-t-elle en se mordant la lèvre.

J’enlevai bientôt le ruban avec précaution et soulevai soudain le couvercle pour me retrouver nez à nez avec un renne en chocolat sur lequel était inscrit la date de mon examen de débiteur de glace. Intimidé et heureux à la fois, je l’observais longuement et dis :

-Oh Louise...C’est du magnifique travail...Merci beaucoup ! Tu as des doigts de fée...Je suis certain qu’il est aussi délicieux qu’il est beau !
-Eh bien...ça...Je...Je peux pas trop vous le dire votre Altesse car je n’ai pas croqué dedans...Mais en tous cas, c’est le même chocolat que nous utilisons pour les petits château... Au lait avec une pointe d’amertume et de maïs soufflé.

Cela aviva tout de suite mes papilles mais je n’y touchai pas tout de suite car je désirai goûter autre chose dans l’instant. Prenant soin de déposer le paquet sur la courte margelle qui se trouvait à côté de nous pour ne pas l’écraser, je m’approchai alors d’elle et jouais avec une de ses mèches blondes qui rebiquait de son si joli chignon.

-Bien...Pourrais-je te remercier...A ma façon ?! Murmurai-je, tendrement alors qu’elle devint écarlate.

Elle en avait envie aussi. Je pouvais entendre son cœur cogner avec force dans sa poitrine. Pourtant, elle bredouilla, apeurée :

-Je...Euh...Je ferai peut-être mieux de me retirer votre Majesté, pour ma réputa...
-Attends...S’il te plaît...Laisse-moi une chance de m’exprimer, la suppliai-je.

Bien qu’apeurée, elle ne bougea pas et s’empourpra davantage quand nos bouches ne furent plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre.

-Tu as toujours su ce que j’éprouvais pour toi, Louise Bakerdatter...Je le reconnais...Quand j’étais petit, c’était à la limite du harcèlement...Mais comme je te l’avais dit à l’âge de dix ans...Mon amour pour toi n’a pas changé...Il s’est même accru avec le temps...Tu as été d’une telle patience...Je suis heureux que tu m’aies attendu tout au long de ses années, chuchotai-je.

Déglutissant péniblement, elle renchérit alors d’une voix sincère :

-Je n’ai jamais oublié nos baisers prince Elysia.
-Eh bien, j’espère que tu n’oublieras pas non plus, celui que je m’apprête à te donner tout de suite, chuchotai-je en prenant son visage en coupe.

Le corps brûlant de désir, je n’arrivais pas à plus me contenir et fondis enfin ma bouche avec la sienne. Je fus immédiatement propulsé des années en arrière mais avec une détermination plus adulte. Son corps était là. A proximité. Lové contre le mien. Ses seins cachés derrière son châle...Sa taille et ses fesses noyées sous une tonne de jupons...J’aurais pu les caresser en une portée de mains. Mais je résistai et me contentai d’explorer ses cheveux d’or alors que ses doigts se faisaient insistant le long de mon bas du dos.

-Votre...Votre Altesse...Gémit-elle.  

Mais je la coupai par un autre baiser rapide et répliquai :

-Appelle-moi Elysia et tutoie-moi, je t’en prie...Tu es ma future femme...Ma future princesse.

Fébrile, elle trembla de tout son être alors qu’un sourire timide passa sur son visage et finit par hocher la tête d’un air entendu.

-Laissez-moi le faire que lorsque nous serons fiancés...Cela permet de préserver un peu de distance entre nous tant que ce n’est pas encore officiel, minauda-t-elle.
-Soit...Alors disons...Jusqu’à la fête de l’automne, d’ici deux semaines, cela te va ? Questionnai-je, ne souhaitant rien lâcher.
-C’est parfait, souffla-t-elle d’une voix rêveuse.

Complices, nous nous serrâmes à nouveau et je lui en redemandais encore avec assurance. Ses lèvres et sa langue m’en donnèrent avec conviction et je fus plus tendu que jamais quand ses doigts s’emparèrent sans crier garde de plusieurs de mes zones qui me firent frémir de plaisir. N’y tenant plus, je m’accordais un peu d’auscultation de mon côté et tâtais bientôt ses fesses comme ces goujats d’Anders et Jonas par le passé. A mon grand soulagement, cela ne créa pas de malaise entre nous et au contraire renforça notre embrassade qui n’en finissait plus de gercer nos lèvres endolories mais vivantes.

-C’était bien donc moi la fiancée que vous deviez mettre au courant ? Finit-elle par demander, amusée.

Sans attendre, elle sortit un exemplaire du journal de Kraberg de son tablier et je compris qu’elle l’avait lu. Cela me plut davantage encore et je l’embrassai à nouveau avant de dire :

-Evidemment...Cela a toujours été toi, Louise Bakerdatter.

Heureux, nous restâmes enlacés pendant de longues minutes, écoutant uniquement les bruits des grillons qui avaient été témoins de notre amour. Ce fut dans un goût doux-amer que nos chemins se séparèrent tandis que nous nous promîmes de nous revoir très vite.

Oubliant de repasser par la boulangerie, je déambulais dans les ruelles dans un état second jusqu’à retrouver la chambre de l’auberge. Essayant d’être discret, j’eus à peine le temps de passer la porte que Papa m’aborda avec un grand sourire aux lèvres :  

-Alors mon fils ? Belle soirée avec Mademoiselle Bakerdatter, je suppose ?

Touchant rapidement mes lèvres voir s’il n’y a pas une quelconque trace de rouge qui aurait pu me trahir, je repensai alors aux paroles de ma bienaimée et le dévisageai soudain en déclamant :

-Mais alors ?! C’est toi qui lui as dit de venir ?!
-Pas que, répondit-il en me tendant toutes les lettres qu’il avait reçu lors du trajet hier soir.

En dépliant une au hasard, je lus bientôt :

« Mon cher oncle,
Ça y est ! Je viens de laisser Louise dans son chariot ! Comme convenu elle avait bien fait ses bagages tout à l’heure quand je lui ai dit en personne qu’Elysia partait à Kraberg ce soir. L’échange que nous avons eu, était une sorte de test. Je voulais vérifier qu’elle était parfaite pour le prince héritier d’Arendelle et ce n’était pas flagrant au travers du peu de conversations que nous avons eu au cours de toutes ces années ! Ce face à face a donc été bénéfique et m’a permis de voir qu’elle sera une très bonne épouse pour lui. Ni toi, ni Marraine Anna ne regretterez son arrivée dans la famille ! En espérant que mon ignare de cousin ne sera pas trop rustre et saura s’y prendre avec elle ! Je compte sur toi pour tout lui enseigner là-dessus.
A très vite !
Cordialement.
Kirsten
. »

Manquant de m’étrangler, je levai rapidement mes yeux vers mon père qui conclut :

-Tu penseras à remercier ta cousine quand nous rentrerons à Arendelle.



Comme d'habitude les illustrations sur sur la page attitrée si vous voulez y jeter un coup d'oeil ! I love it

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Lun 08 Jan 2024, 18:23
Cette semaine, on est dans la tête d'Elysia.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a eu une sacré journée : on a d'abord les fions habituelles avec Kirsten, puis alors qu'ils sont en train de rendre visite aux orphelins d'Arendelle. Mais c'est heureusement très vite compensé par la présence de sa gra(i)cieuse Louise, essayant d'en profiter pour lui déclarer sa flamme. Mais emploi du temps oblige, il doit attendre ce soir...

... ou pas finalement, car son père doit l'embarquer pour une visite royale à Kraberg. Et ça ne sera pas de tout repos pour lui, avec la discussion un peu gênante (mais somme toute rassurante) avec son père sur son premier amour ressenti avec Anna, son entretien privé nécessaire avec la journaliste du village, et surtout assister à l'ouverture d'une maison close qui ne manque pas de raccourcir très vite la visite de la famille royale, surtout pour Kristoff qui s'inquiète d'épargner la dignité mentale de son fils.

Mais arrivons au meilleur moment : la surprise pour Elysia de voir que sa Louise est présente à la boulangerie de Kraberg. Traduction : une occasion inespéré pour lui de confesser son amour pour elle, d'une façon bien chère à l'auteur de l'histoire. Et le pire, c'est que cette rencontre était planifié... par Kristoff et Kirsten, surtout par cette dernière qui s'était d'abord assurer de juger Louise sur si elle ferait un bon parti pour son cousin.

Pas si mauvaise que ça finalement, la Kiki. Elle sait s'y faire en services et bons sentiments derrière son caractère de princesse chieuse et provocatrice. Hâte de voir cette amour se concrétiser entre le prince et sa boulangère.
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Mer 10 Jan 2024, 10:35
Le chapitre est bientôt fini Very Happy
Voici les spoilers dans la tête de Kiki Razz

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Dim 14 Jan 2024, 19:18
Ah bah pour le coup enfin un prince qu'il devient intéressant à suivre! Very Happy
J'étais jusqu'alors très déçue par les garçons qui ne sont pas de fait princes, ils n'avaient l'air que de se complaire dans leur rôle de campagnards et pour le coup, ça me dérange ce manque d'ambtion car dans ce cas, pourquoi Kristoff et Anna demeurent au chateau et ne sont pas partis s'installer chez les Northuldras?

Bref là au moins on a enfin un prince qui est dans son rôle avec malgré tout son appétance pour sa condition plus simple de tailleur de glace. Enfin je retrouve dans un des fils de Kristoff le caractère simple de leur père mais avec le sang bleu de leur mère.

Et aussi, je dois noter à quel point Kirsten est exceptionnel dans son rôle d'entremetteuse! Elle a bien caché son jeu franchement la grande classe! Je suis sur qu'Ylva aurait grandement apprécié! Very Happy

Vraiment plaisant!

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Dim 14 Jan 2024, 19:23
Floconnette a écrit:Ah bah pour le coup enfin un prince qu'il devient intéressant à suivre! Very Happy
J'étais jusqu'alors très déçue par les garçons qui ne sont pas de fait princes, ils n'avaient l'air que de se complaire dans leur rôle de campagnards et pour le coup, ça me dérange ce manque d'ambtion car dans ce cas, pourquoi Kristoff et Anna demeurent au chateau et ne sont pas partis s'installer chez les Northuldras?

Bref là au moins on a enfin un prince qui est dans son rôle avec malgré tout son appétance pour sa condition plus simple de tailleur de glace. Enfin je retrouve dans un des fils de Kristoff le caractère simple de leur père mais avec le sang bleu de leur mère.

Et aussi, je dois noter à quel point Kirsten est exceptionnel dans son rôle d'entremetteuse! Elle a bien caché son jeu franchement la grande classe! Je suis sur qu'Ylva aurait grandement apprécié! Very Happy

Vraiment plaisant!

Alors tu ne t'en rappelles sans doute plus mais Anna et Kristoff quitteront très vite le chateau une fois que Kiki et Riri seront avec leur propre familles en Arendelle. Ils iront habiter chez les Northuldra (c'est dit dans le dernier chapitre de RVLP4 Wink Pour le coup, le seul qui t'intéressera moins ce sera Pieter mais là j'ai beau retourner dans tous les sens, je ne pense pas que j'arriverai à remanier le personnage Wink ) Oui Kiki est mieux et pour le coup dans le chapitre de ce soir, tu auras ton histoire reine des neiges avec des princesses, des enjeux diplomatiques, tout ça tout ça Very Happy Merci à toi fidèle lectrice de me permettre de repenser mes chapitres Very Happy J'adore toujours autant tes commentaires qui sont très pertinents ! I love it

PS : Oui Ylva a sans doute apprécié même si du PDV d'Elysia elle est dans l'Hellheilm en train de pouponner :angel:

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Dim 14 Jan 2024, 20:50
Chapitre 16 : Je suis grande :

ANCIENNE TIMELINE...

-Pas trop stressée par ton départ de demain ? Demanda soudain la voix de ma moitié qui creva le silence de la nuit.
-Plaît-il ? Qu’est-ce que tu racontes Riri ? Laissais-je échapper comme chaque fois que j’étais prise au dépourvue.

Ce qui était plutôt rare soyons clairs mais arrivait très souvent au moment du coucher quand, allongée dans mon lit, je me mettais à réfléchir à tout ce qui s’était passé dans la journée ou bien à anticiper ce qui allait se produire dans les jours qui viennent. Ainsi, jusqu’à ce que je ma jumelle m’interrompe tout de suite, mes pensées s’étaient tournées vers mon idiot de cousin qui je dois me l’avouer me plaisait bien mieux maintenant que lorsque nous étions enfants. Malgré ce que je laissais penser, je le trouvais vraiment touchant auprès du peuple d’Arendelle...Bien plus fidèle...Bien plus à l’écoute quand j’étais plus à l’aise auprès des dignitaires. En tant que premiers nés de quelques minutes, un lien avait fini par se créer entre nous deux si bien que nous avions désormais des intérêts communs. Comme cette activité à l’orphelinat...
Bien caché sous mon lit, mon cadeau pour Rita l’attendait. Je n’avais pas encore eu le temps de le lui donner dans la journée. Nous étions rentrés tard et elle avait vaqué à ses occupations à la bibliothèque, en faisant ses pseudos recherches d’historienne à la manière de madame Nordlys. De mon côté, j’avais joué les entremetteuses...A mon plus grand plaisir...
Je n’avais jamais pris le temps de discuter avec Louise sans qu’Elysia ne soit dans les parages et je ne regrettais pas de l’avoir fait. Mon cousin avait besoin d’une femme solide qui le disciplinerait et le ramènerait sur Terre dès l’instant où il deviendrait un peu trop surexcité. Et elle était parfaite dans son rôle. Plus âgée, plus mature, de nature simple...Elle savait ce qu’elle voulait et comment le mettre en place pour réussir. J’étais surprise de constater que nous avions bien plus de points communs que je ne l’aurais imaginé...

-Tu réponds pas Kiki ? Je le savais...Tu stresses... Murmura à nouveau Rita en se levant de son lit pour me rejoindre dans le mien.

Sincèrement inquiète, ses sourcils froncés et ses yeux verts limpides me dévisagèrent avec concentration alors que je ne laissais rien paraître.

-C’est une chance tu sais ! J’aurais bien aimé être à ta place ! Grommela-t-elle en s’allongeant enfin à côté de moi avant de me délivrer un gros câlin.

Bien que raidie par ce manque de discipline, j’acceptai vite son étreinte car j’en étais en réalité très demandeuse. Puis je finis par lui dire un peu moqueuse :

-Vraiment Rita ? Ce n’est pas du tout parce que ma seule compagnie sera celle d’Ylva que tu aurais voulu être à ma place ?!
-Quoi ?! Mais non pas du tout, mentit-elle, en pouffant.

Réussissant à la canaliser, je repris alors avec droiture :

-Outre ce point, je n’ai jamais été stressée...Je suis juste calme, comme Maman et Papa contrairement à toi.

Loin d’être offusquée ma jumelle retrouva le sourire et minauda bientôt sans gêne :

-Mais oui...Mais oui...A d’autres ma Kiki...Tu peux faire semblant d’être sans faille avec qui tu veux mais pas moi ! Quelque chose me dit que rencontrer la fameuse Emma d’Askersund qui t’a piqué l’élu de ton cœur, il y a sept ans, ne peut pas t’empêcher d’être malgré tout nerveuse !

Mon visage s’embrasa immédiatement et je répliquai aussitôt d’une voix pincée :  

-Oh je t’en prie Rita...Je...J’ai passé une soirée à peine avec Aslak du Vesterland et nous ne nous sommes jamais revus...Il y a prescription depuis ! Je suis passée à autre chose moi contrairement à toi avec ton Arnwald de Vassar !
-Chut, chut, rit-elle en plaquant soudain ses mains sur ma bouche avant de rougir violemment à son tour, tu as promis de garder le secret...Je te rappelle que je ne devais en parler à personne...Mais toi, ce n’est pas pareil.

En même temps qui l’aurait cru ? Un homme qui prétendait venir du futur et être lié à Madame Nordlys... A moins d’avoir entamé toute une bouteille d’hydromel, cela ne tenait pas debout...Et pourtant...Ma Riri en était persuadée. Je l’avais un peu réprimandée pour tout le papier qu’elle avait gâché en lettres cachées depuis, mais elle s’en fichait et comme toujours avait tourné la situation en dérision.

Nous poussâmes un soupir commun et gloussâmes en même temps. Puis je me repris plus vite qu’elle et renchéris :

-Je t’assure que tout ira bien pour moi... Une visite diplomatique ! Cela va être enfin l’occasion d’expérimenter tous mes années d’apprentissages...La raison qui fait que je suis Terre... Mais attention, je compte sur toi pour être tout aussi opérationnelle en Arendelle pendant mon absence...Tu vas être seule avec Marraine Anna ! J’aurais peur à ta place !
-On va pouvoir parler amour et romans de la Duchesse de Funningur sans que Papa et Maman ne soient dans les parages puisqu’ils seront à Arnevik ! Cela m’arrange, rit-elle, tu saurais de quoi je parle si tu les avais lus !  

Pensait-elle réellement que je ne les avais jamais tous avalés d’une traite ?! Oui à priori. Ce n’était pas plus mal...Les sujets étaient trop embarrassants pour que je le crie sous tous les toits comme tous les autres membres de cette famille.

-Et puis notre Gaga compte venir nous rendre visite avec Léon et les enfants ! On va bien s’amuser ! Ajouta-t-elle encore.

Chouette...Ça va sentir le terroir dans tout le château... Pensai-je amèrement. Ce n’était pas plus mal finalement que je ne sois pas là. Voir la fille préférée de Papa me rendait à présent nerveuse. Elle ne se rendait même pas compte de toute la chance qu’elle avait ! Dès qu’elle était à Arendelle, il lui offrait une attention sans faille ! A la limite de l’écœurement ! Oh oui ! En tant qu’aînée, il était aux petits soins pour elle tout comme il portait plus d’attention à Rita qui était ma benjamine de quelques minutes...Et moi avec la mauvaise place du milieu je savais que je n’étais pas autant aimé que ces deux-là...Enfin...Ce serait différent cette fois puisqu’il ne serait pas là. Honteuse, je reconnus que savoir cela me réjouissait et un sourire apaisant s’afficha bientôt sur mon visage.

-Tu es avant tout là pour travailler Rita ! J’espère que tu te rappelles tout ce qu’il y a à faire ! La grondai-je d’une voix sévère.
-Mais oui ! Et au pire si j’ai un doute, il me reste la liste longue comme mon bras que tu as eu la gentillesse de me confectionner, déclara-t-elle avec ironie.

Vive, elle m’embrassa la joue et reprit :  

-Assez parlé de moi ! Tu devrais plutôt te concentrer sur ce que tu vas pouvoir sortir à ton beau prince Aslak quand tu vas te retrouver nez à nez avec ! Heureusement qu’Ylva sera là pour te couvrir quand tu t’enfurieras dans les jardins pour lui voler un beau baiser interdit comme dans les livres...Et même plus !

Prises au dépourvues, mes joues s’empourprèrent une nouvelle fois et je grommelai tout de suite :

-Oh mais suffit maintenant avec ça ! Ce que tu peux être agaçante quand tu es si insistante ! Je te dis qu’il n’y a jamais rien eu entre nous et puis je ne tenterai rien avec quelqu’un qui est déjà marié...Brrr...Certes non...Jamais je n’agirai ainsi...C’est contre mes principes...
-Alors faudrait peut-être appeler Maman pour qu’elle éteigne la chaleur qui se dégage autour de toi, dit-elle moqueuse.

Accablée et à court d’argument, je finis par perdre patience et criai presque avec autorité :

-Mais enfin...Je...Je ne vois pas de quoi tu parles...Oh et puis tu m’énerves ! Retourne dans ton lit maintenant Riri !

Vexée, je m’éloignai bientôt de notre étreinte et lui tournai le dos pour montrer que je la boudais. Cela ne l’arrêta pas...Loin de là...

-Oh ?! Deux Riri dans la même soirée ?! Je confirme ! Tu es vraiment perturbée, minauda-t-elle en essayant d’entrer en contact avec mon regard.

Fermant les yeux pour ne pas lui faire ce plaisir, je fus secouée dans tous les sens jusqu’à céder. La détaillant alors avec dédain pour lui montrer que j’étais toujours fâchée, je fus heureuse de voir qu’elle avait retrouvé une mine sérieuse à mon égard. Légèrement apaisée, je ne dis pourtant rien et la laissai parler :

-Excuse-moi...Je suis allée trop loin...Tu sais...Si j’avais pu, je te jure que j’aurais tout fait pour que tu obtiennes Aslak à l’époque...

Le mentionner resserra une nouvelle fois mon cœur blessé. J’avais lutté au cours de toutes ses années pour oublier le merveilleux jeune homme qui avait réussi à sauver mon premier bal. Mais j’eus beau convaincre mon côté rationnel que cela n’avait été qu’un garçon parmi tant d’autres, j’avais été atteint par la flamme de l’amour à ses côtés. Je n’avais jamais pu l’oublier...Non...Oublier ses beaux yeux gris qui changeaient de couleur selon les reflets...Oublier ses cheveux blonds polaires qui me rappelaient tant ceux de Maman...Non...Je n’aurais jamais pu évincer ce prince de mon esprit. C’est pour cela que j’avais tout misé sur l’histoire d’amour de mon cousin...A défauts d’avoir un mariage et un héritier, lui se chargerait de cette tâche et la lignée était donc assurée en plus de Rita avec son cher Arnwald...Redevenant peu à peu douce envers ma jumelle, je rétorquai bientôt en fendant ma main dans l’air :

-Oh...Tu sais...Dans le fond, ce n’est pas ta faute...C’est moi qui m’étais emballée pour rien...
-Pourquoi n’avais-tu pas appliqué les conseils d’Ylva ? Demanda-t-elle alors, tu sais...Je ne voudrais pas te faire peur, mais je suis certaine que si elle désire t’accompagner dans ce voyage diplomatique c’est aussi pour veiller sur toi...
-Du moment qu’elle ne provoque pas d’incident politique, elle ne sera pas gênante et ne prendra pas trop de place, repris-je encore une fois gênée d’avoir à surveiller une doyenne d’une centaine d’années, et si je n’ai pas suivi ses directives c’est parce qu’elles étaient impossibles à mettre en place.
-Tu n’as jamais voulu me dire de quoi ils en étaient ? Pourquoi ? Entre sœurs, je croyais qu’on se confiait tout ! S’exclama-t-elle allègrement.

Reconnaissant qu’elle avait raison, je répondis après une éternité :

-Eh bien, je n’ai pas jugé utile de t’en parler car je savais que je ne les mettrai pas à profit...Mais bon puisque tu tiens tant à le savoir...En fait...Madame Nordlys... m’avait suggéré d’essayer de le récupérer quand je serai plus grande, marié ou non...
-Ah ! Quand je dis que je lui ressemble ! Minauda aussitôt ma jumelle en explosant de rire car elle m’avait effectivement fait la même suggestion.
-Il n’y a pas de quoi s’en vanter...Je te le répète ! Si cette Emma d’Askersund et Aslak sont unis par les liens sacrés, je ne ferais rien ! Insistai-je.
-Et s’ils ne le sont pas ? Renchérit-elle d’une voix malicieuse.
-C’est-à-dire ? Questionnai-je bien que connaissant déjà l’alternative.
-S’ils ne sont que fiancés par exemple, supposa-t-elle.

Je demeurais silencieuse. Casser un couple ? Aurai-je le cran de le faire ?!

-Nous verrons cela...Pour l’heure...J’ai quelque chose pour toi ! Clamai-je en me débarrassant gentiment de son emprise.

Me relevant rapidement du lit, je sortis bientôt ma sculpture de glace de dessous le lit et pris soin de le porter jusqu’à elle. Surprise, Rita regarda le cadeau emballé, intriguée et demanda :

-Qu’est-ce que c’est Kiki ?
-Ouvre-le ! Ordonnai-je avec un petit rictus aux lèvres.

Je savais sans hésiter que cela lui ferait plaisir mais sa réaction fut au-delà de mes espérances. Son visage se décomposa d’émerveillement en soulevant le cube taillé du carton et ses yeux rayonnèrent encore plus en comprenant qu’il s’agissait de nous deux enlacées.

-Oh...Kiki...Bafouilla-t-elle alors que ses yeux s’embuèrent.

Comme connectée à elle, je sentis à mon tour ma gorge se nouer mais je me retins au dernier moment et me raclai la gorge avant de dire :

-C’est mon cadeau d’anniversaire un peu en retard...Je n’ai même pas eu besoin de l’aide d’Elysia.

J’avais ajouté cela avec fierté pour qu’elle me complimente mais elle fit bien mieux. Dans son seul regard, je vis tout l’amour sororal qu’elle me portait.

-Merci...Tu es la meilleure des sœurs... Murmura-t-elle en se mouchant avidement.
-Je sais, renchéris-je dans une pointe d’orgueil.

Mettant le bloc sur ta table de chevet, elle revint ensuite vers moi et nous nous endormîmes enlacées l’une contre l’autre tel un miroir à l’effigie de mon présent. Réveillée aux aurores, le lendemain matin, je m’extirpai discrètement du lit pour laisser dormir ma jumelle, lui embrassai le front et lui remontai les couvertures avant de quitter la chambre. Je détestai les adieux et cela me déchirait à chaque fois de voir la mine larmoyante de Rita. Assez de pensées puériles Kirsten ! Ylva et toi, partez du port dans une demi-heure ! Me grondai-je.

Descendant rapidement la rampe d’escalier, j’arrivai bientôt dans la salle commune du petit déjeuner et pris place à mon coin de table alors que Maman et Tatie, complices, discutaient activement telle ma demie et moi la veille.

-Bonjour ma chérie ! Bien dormie ? Demanda immédiatement ma mère alors que je hochais discrètement la tête pour confirmer que oui.
-Vu comment la miss est impeccable, à mon avis elle n’a pas dû faire de folies de son corps dans son rêve de cette nuit ! Gloussa aussitôt Madame Nordlys.

Je la dévisageai tout de suite d’un regard noir. Pourquoi fallait-il que de toutes les personnes Northuldra ce soit elle qui vienne avec moi ?! Ça allait être long...

-Vous ne croyez pas si bien dire Ylva...Je suis quelqu’un de sage...Moi, expliquai-je tout en mâchant impeccablement mes krumkakes.
-Oui, c’est bien le problème mon cœur ! Mais je ne désespère pas quand on voit comment ta mère était coincée au départ et ce qu’elle a été capable de produire ensuite avec ton père...Faut juste un minimum de temps d’échauffement pour vous avant de nous faire des exploits digne des femmes d’Arnevik ! J’espère juste ne pas être morte avant de voir ça ! Pouffa-t-elle encore.

J’étais sur le point de la réprimander pour son comportement enfantin quand Elysia et mon oncle firent soudain leur apparition. Habillés chaudement et avec des têtes très fatiguées, je compris qu’il venait de rentrer de Kraberg à l’instant. Loin d’être gênée, Marraine Anna se leva d’un bon et courut dans les bras de son fils avant de devenir très impudique avec Tonton Kristoff.

-Voilà ! Ça c’est sulfureux ! Clama la vieille historienne qui quitta à son tour sa chaise en s’armant d’un carnet de notes et de ses jumelles.  

Elle était sur le point de partir quand je lui barrai le passage en raillant :

-Vous n’avez pas le temps d’observer quoi que ce soit Madame Nordlys.
-Balivernes ! Ils vont nous prendre la formule express et ce sera parfait ! N’est-ce pas ? Questionna-t-elle à leurs adresses.

Loin d’être préoccupés par la vieille femme, mon oncle avait finalement attrapé Marraine dans ses bras et l’entraînai déjà vers le corridor à mon plus grand dégoût.

-Ah...Ils ne prennent même pas le temps de répondre...C’est que c’est urgent ! Si vous voulez bien m’excuser, murmura encore la doyenne qui les suivit avidement sous nos regards médusés.

Bien que rouge d’embarras, Maman se leva à son tour et répliqua le plus solennellement possible :

-Bon...Je vais aller...A mon tour rejoindre...Ton père...Pour que nous...Nous...Mettions en route...Pour...Arnevik...

Ben voyons...Prends-moi pour une imbécile aussi pendant que tu y es, maugréai-je intérieurement. Lâchant très vite un « aurevoir » peu convenable vis-à-vis du protocole, elle quitta la pièce tandis que je me retrouvai bientôt en tête à tête avec Elysia qui n’avait pas bougé. A bout de nerfs de le voir si pataud, je finis par l’interroger d’une voix moqueuse :

-Tu comptes prendre racines ?

Revenant subitement de ses pensées, il se racla bientôt la gorge et s’approcha de moi...Avant de me tendre sa poignée de main. Surprise, je fixai enfin et il me rendit un regard sincère.

-Merci d’avoir envoyé Louise à Kraberg, murmura-t-il quelques secondes plus tard.

Doublement étonnée que cela me soit sortie de l’esprit, je retrouvais immédiatement un sourire narquois et lui demandai derechef :

-Cela a-t-il porté ses fruits au moins ?

Ses joues se chauffèrent immédiatement et je n’eus pas besoin qu’il m’en dise plus. Penaud, il se contenta d’acquiescer et je fus sincèrement heureuse pour lui. Stupide côté romantique, me grondai-je tout de suite alors que je me contentai de répondre :

-Bien. Tant mieux. C’était le but recherché. Depuis le temps que tu disais que tu l’aimais. C’est chose faite.

Je me risquai enfin à agripper sa main et nous nous les serrâmes dans une entente plutôt timide. Gênée à mon tour, je pris un temps avant de reprendre d’une voix sans failles :

-Je voudrais également te remercier.
-Ah bon pourquoi ? M’interrogea-t-il en tressaillant comme s’il avait fait une bêtise.
-Pour ton entrevue dans le journal de Kraberg. Nous en avons reçu un exemplaire au château...J’aime beaucoup l’idée que nous nous complétions entre paires de jumeaux...Je n’avais jamais envisagé nos rôles ainsi, avouai-je.

Il confirma alors par un signe de tête et reprit :

-Je pouvais tout de même pas leur dire la vérité !
-Qui est ? Demandai-je, intriguée.

Vif, il m’embrassa vite la joue et me piqua une crêpe roulée de mon assiette. Puis il l’engouffra en une seule bouchée et me titilla :

-Que tu es une tyran qui nous fait marcher à la cravache !

La remarque me stupéfia tellement que je lâchai un gloussement malgré moi.

-Rustre...Vulgaire...Mais subtil...Minaudai-je, dégainant déjà mon arme.

Mais je m’arrêtai rapidement quand j’entendis soudain l’horloge de la ville sonner huit coups. Mince ! La diligence pour Askersund ! Ylva ! Il faut que j’aille cherche Ylva ! Paniquai-je.

-Nous reprendrons cette discussion plus tard cher cousin ! Clamai-je alors en sortant précipitamment de la pièce.

Sans attendre, je courus jusqu’au couloir des chambres et invectivai à la vieille femme de venir avant que nous nous rendions en vitesse sur le port où nous attendait notre moyen de transport. Frustrée de ne voir aucun mes proches, je montai enfin dans la sinistre voiture et m’accommodais de ce refuge acceptable pendant les sept prochaines heures. Au fur et à mesure que nous progressâmes dans le trajet, la calèche se désemplit si bien que je me retrouvai avec Madame Nordlys en tête à tête pendant la dernière demi-heure. Ne pouvant me dérober en observant le paysage noir à cause de la tombée de la nuit, je décidais de fermer les yeux pour faire semblant de dormir et ainsi ne pas être confrontée à l’historienne. Trouvant alors l’absence de bruit bien plus pesante, je lâchais bientôt sans m'en rendre compte :

-Je vous trouve bien silencieuse Ylva...

Cela la fit sursauter et elle murmura soudain pensive :

-Je me prépare psychologiquement à la plus grande expédition de ma vie, jeune fille...
-Votre plus grande expédition ? Vous allez me faire croire qu'en cent ans vous n'avez pas vécu de choses plus palpitantes qu'une banale visite diplomatique dans un pays voisin ?

Fermant les yeux à son tour, elle prit une mine mystérieuse et répliqua d'une voix rêveuse :

-Oh si...J'en ai vécu des choses ma Jolie... Pas toujours très tendres ni très belles... Et ceux sont ces choses-là que je veux vérifier aujourd'hui.
-Alors...Vous n'êtes vraiment pas venue pour me surveiller ? Demandai-je, soulagée.

Retrouvant un air enjoué et malicieux, elle renchérit :

-Si je peux allier les deux c'est encore mieux.

Intriguée par cette femme dont je connaissais très peu de choses finalement, je lui demandais bientôt avec affront :

-Quel est votre plus atroce souvenir ?

Ses rides se contractèrent immédiatement et elle souffla un bon coup avant de répondre :

-Les décès de mes deux meilleures amies, tes arrières-deux-fois grands mère Iduna et Helga. Je crois que j'aurais préféré mourir ce jour-là plutôt que de l'apprendre.

Subitement prise d’une vision angoissante, je frissonnai en imaginant alors Rita lors de son dernier souffle et je faillis tomber dans les paumes. Secouant brièvement la tête, je renchéris immédiatement :

-D’accord, et votre plus beau ?

Ses pommettes bien que flétries se radoucirent aussitôt et elle déclara :

-Eh bien en réalité il y en a deux... Le premier c'est quand j’ai reçu mon coup de foudre amoureux et le deuxième c'est lorsque j'ai eu le soutien de ma Grosse Gaga dans mon projet d'enfant qui m'a permis d'avoir ma Beauté de Yélana.

Trouvant ces deux phrases peu singulières, j’en fus presque déçue. Souhaitant la faire réagir plus que cela, je décidais de tourner la situation en dérision et grommelai à mon tour d'une voix coincée :

-Ouf ! Pendant un instant j'ai cru que vous alliez me sortir que c’était votre premier orgasme !

Ne s'y attendant pas, Ylva se mit à siffler et dit bientôt amusée :

-Rustre ! Vulgaire ! Mais subtil ! Il y a finalement de l’humour sous ses jupons bleus !

Médusée de voir qu’elle m’attribuait les mêmes adjectifs que ceux que j’avais sorti à mon cousin un peu plus tôt dans la journée, je m’indignai encore plus lorsqu’elle reprit encore :

-Bon et pour toi, jeune demoiselle ? Qu’en est-il ?
-Rien de nouveau que ce que vous devez déjà savoir en m’espionnant, dis-je en haussant les épaules.
-Rappelle-moi, quel âge tu as ? Demanda-t-elle à nouveau.
-Dix-sept ans ! Répondis-je fièrement.
-Bah mes aïeux... Dix-sept ans et toujours pas dépucelée...Si c’est pas miséreux tout ça...Moi à ton âge, j’avais déjà parcouru les plaisirs de la chair depuis quatre ans.

M’en voulant un peu de lui avoir tendu la perche pour obtenir cette information, je préférais dire encore :

-Oh vous savez...Je risque même de ne rien faire avant cinq ou dix ans si jamais je ne trouve personne qui ne veuille bien de moi !
-Pessimiste comme ta mère... Pour ma part, je n’en serai pas aussi sûre...Et cette escapade va être un bon point de départ pour le déterminer ! Nota-t-elle judicieusement.

Puis elle regarda au-dehors et ajouta :

-D’ailleurs si je ne me trompe, cela va être maintenant.

Me tournant alors vers la fenêtre, j’aperçus bientôt des dizaines de réverbères allumées et compris effectivement que nous n’étions pas loin d’arriver dans le royaume d’Askersund. Retrouvant une posture de princesse, je me repeignais rapidement les cheveux et gardai les deux main posées sur mes genoux que je dépliais avant que la calèche ne s’arrête devant la parvis du château. Effaçant rapidement la buée de la vitre, je tentais d’apercevoir la maîtresse des lieux accompagnées de ses domestiques mais fus bien échaudée en ne voyant personne.

-Votre manteau Majesté, déclara soudain le portier qui me tendit un long vêtement en fourrure que je venais caler par-dessus ma veste bleue.

Pas mécontente de me dégourdir les jambes, je retrouvais rapidement mes réflexes et m’avançais avec prestance alors que la doyenne Northuldra réussit à me rejoindre assez vite pour son âge. Elle et sa canne, me suivirent à la lettre et nous remontâmes bientôt l’escalier en essayant de ne pas trembler à cause de l’humidité persistante.

-Eh bien...Quel accueil, maugréai-je.
-Veuillez m’excuser...Il faisait si froid que j’ai eu pitié de mon personnel ! Clama soudain une voix enchanteresse.

Tressaillant de surprise, nous nous retrouvâmes bientôt face à une jeune femme blonde aux yeux verts perçants. Elle devait avoir une dizaine d’années de plus que moi mais paraissait tout aussi jeune grâce à sa silhouette élancée. Doublement étonnée, je constatais alors qu’elle était très peu vêtue pour quelqu’un qui habitait dans une région aussi froide. Ses bras à la blancheur de lait étaient à peine recouverts par une fine mousseline rose.

-Pardonnez-moi ! Je ne me suis même pas présentée ! Reine Emma d’Askersund ! Ajouta-t-elle face à nos airs circonspects, vous devez mourir de faim ?! A vrai dire ! Je vous attendais pour dix-sept heures ! Venez ! Le repas est déjà sur la table ! Mes serviteurs vont se charger de vos bagages !

Nous entrainant déjà parmi les longs corridors, je discernais déjà deux fautes effectuées. Elle n’avait pas demandé nos identités et n’avait pas fouillé nos effets personnels. Cela me scandalisa tout de suite et je demeurais méfiante durant tout le repas, me contentant d’analyser les moindres de ces faits et gestes.

Nous venions donc de terminer le plat principal, quand d’une voix décontractée, elle ajouta à l’adresse d’un des serveurs :

-S’il vous plaît ! Trois liqueurs de Kâmasûtra pour digérer tout ça !

Les yeux marron d’Ylva brillèrent immédiatement tandis que je demandais bêtement :

-Euh...Qu’est-ce que cela ?
-Un alcool qu’un dignitaire m’avait rapporté des indes lors d’une visite il y a deux ans. Son nom est une référence au fameux livre de poésie et d’érotisme ! Il paraît que c’est un super aphrodisiaque ! Le contenant est très simple ! De la liqueur de rose, une pointe de gingembre et de la framboise, c’est très sucré et délicieux ! Vous allez voir ! Expliqua-t-elle.

Sentant ma température corporelle grimpée plus que de raison, je virai soudain au rouge brique tandis que Madame Nordlys répliqua :

-Ooooh...Un mélange très intéressant en effet...Dommage qu’il n’y ait points d’hommes ou de femmes pour vérifier si cela fonctionne !

Des femmes ?! Pensai-je en m’étranglant alors qu’Emma gloussa de plus belle :  

-Oui ! Vous avez raison, Madame Nordlys, il est vrai que pour ce soir, cela ne nous sera pas d’une grande aide...Néanmoins...Je peux bien vous en faire part puisque vous êtes mes hôtes distinguées pour la semaine...Alors voilà...Le prince Aslak du Vesterland arrive demain et nous allons officialiser nos fiançailles dans les jours qui viennent.

Lançant tout de suite un coup de pieds dessous la table à l’historienne pour qu’elle ne fasse pas de bourde, je tentais de garder un sourire neutre alors que mon être était pris de sentiments controversés. Ne sois pas bête Kirsten ! Qu’il ne soit pas encore marié ne change rien ! On épouse pas un homme que l’on vient de rencontrer et on le pique encore moins à une adversaire aussi aimable !

-...Autant vous dire que cette liqueur servira bien pour demain ! Pouffa encore la maîtresse d’Askersund en nous faisant un clin d’œil.

Je perdis aussitôt mon sourire tandis que la doyenne me lança un regard bienveillant. Mais j’avais compris ce qu’il voulait dire. Mes tempes vibrèrent à tout rompre et je me sentis soudain mal. Aslak avait goûté à la sexualité avec elle. Il avait posé les mains sur son corps, lui avait fait l’amour. Ils avaient atteint cette jouissance. Un sentiment de jalousie me dévasta de plus en plus tandis que les boissons roses arrivèrent enfin sur la table.

-Allez ! A la vôtre princesse Kirsten ! S’exclama alors la reine en levant son verre.
-A la vôtre ! Répétai-je en crispant mes doigts si fort sur le verre que je faillis l’éclater.

J’engloutis le liquide et le trouvai comme convenu délicieux bien qu’il me brula la gorge si fort que je me mis à toussoter. Cela fit rire Madame Nordlys qui tenait mieux l’alcool que moi du haut de ses cent ans. Prenant la mouche, je ne demeurais pourtant pas longtemps en colère quand Emma nous convia bientôt à quitter la table.

-Demain une longue journée nous attend ! Nous ferions mieux d’aller nous coucher à présent ! Aslak arrive tôt ! S’exclama-t-elle encore d’une voix pimpante.

Cela m’hérissa à nouveau les poils. Ce que j’avais tenté d’oublier pendant quelques minutes me revint de plein fouet à la figure. Le prince du Vesterland va être là avec la femme qu’il aime et je vais assister à leurs mamours...Ruminai-je totalement brisé. Le cœur alangui, je suivis la belle Emma comme une prisonnière et son gardien. Nous passâmes dans un long corridor muni de tableaux et la reine d’Askersund s’arrêta bientôt devant l’un d’eux. Ses yeux brillèrent d’émotions et elle se recueillit quelques secondes avant de nous confier :

-Voici mes parents adoptifs Freda et Filip...C’était les meilleurs du monde...Ils ne m’ont jamais laissé sous-entendre que comme je n’étais pas de leur chaire je ne valais rien pour eux...J’ai été très triste après leur mort puis je me suis finalement mise à gouverner comme ils le voudraient...Et aujourd’hui, la ville n’a jamais été aussi florissante !
-J’étais jeune quand cela s’est produit mais je me souviens que cela avait affecté mes proches, lançai-je avec compassion.

Emma se contenta de hocher la tête avant de reprendre avec un sourire niais :

-Je ne vous cache pas que je suis heureuse d’avoir votre compagnie...Je me sens si seule dans ce château...Vivement qu’Aslak et moi nous marions pour je puisse lui donner des héritiers qui courront partout entre ces murs !

L’idée me fut insupportable et le pire c’est que je ne pouvais même pas lui en vouloir ! Elle était aimable ! Courtoise ! Charmante ! Si encore, elle avait été désagréable et prétentieuse ! Il fallait que je me fasse une raison. Je ne pourrai pas lui piquer le jeune homme qui avait fait battre mon cœur autrefois. Sans rien ajouter de plus, la reine nous ramena enfin jusqu’à notre chambre et nous salua une dernière fois avant de nous souhaiter la bonne nuit. Sitôt la porte refermée, je répliquai hargneusement :

-C’est ça...Bonne nuit votre Altesse...
-Ouh mais c’est qu’elle est bien irritée notre principauté d’Arendelle...Jubila aussitôt Ylva.

Me retournant violemment vers elle, je faillis lui faire un croche-patte dans sa canne mais me retins à temps. Depuis quand est-ce que je ne me contrôlais plus ?! Je serai indigne de ma personne si j’agissais ainsi ! Régulant mon souffle, je me contentais de la fusiller du regard tandis qu’elle conclut en allant déjà se mettre dans son lit :

-Oula...A voir ta tête, c’est pas le moment de t’embêter...Mais l’entrée en matière ne va être que plus drôle...Pardon...Je...Je peux pas m’en empêcher...Bref...Bonne nuit ma Jolie !

Faisant la même, je lui tournai bientôt le dos et passai une bonne partie de la nuit à trouver le sommeil. Si seulement Rita était là pour me soutenir...Et m’apaiser. Hélas, ce ne fut pas le cas et j’eus beaucoup de mal à ne pas m’endormir debout quand nous arrivâmes à la table du petit déjeuner, le lendemain matin. Aslak était déjà là quand Madame Nordlys et moi les rejoignîmes. Heureusement que j’avais déjà fait toute ma toilette. Remettant rapidement une mèche de cheveux en arrière, je n’osais regarder le prince jusqu’à que ce dernier n’avance et me fasse une révérence avant de me baiser la main avec politesse.

-Whoua...Princesse Kirsten...Vous...Vous avez très peu changé, avoua-t-il en s’attardant sur chaque détail de mon physique.

Embarrassée, je le dévisageai à mon tour attentivement et constatai rapidement qu’un nœud encore inconnu s’embrasa à l’intérieur de mon bas-ventre, se répandant jusque dans mes bas. Ses yeux gris n’avaient pas perdu leur lumière...Ni ses cheveux blonds pâles...Si par le passé il ne me dépassait que d’une tête, ce n’était plus le cas à présent alors que tout son haut de corps s’était étoffé. C’était un beau jeune homme de dix-neuf ans...Un peu trop beau peut-être ?

-Enchantée également de vous revoir prince Aslak...Cela faisait longtemps...Murmurai-je soudain rêveuse.
-Oui très longtemps ! Répéta-t-il alors que sa main gantée ne m’avait pas relâché.

Troublée, j’attendis pourtant qu’il me la rende, chose qu’il fit quelques secondes plus tard sous l’œil avisé d’Emma qui s’exclama :

-Ah ! Je vois que vous vous connaissez déjà ! Cela va être encore mieux si tout le monde s’entend ! N’est-ce pas mon ami ?

Il acquiesça et ne me lâcha pas du regard durant tout le petit déjeuner. Gênée à outrance, j’essayai de discuter avec Ylva pour que cela soit moins suspect mais l’historienne semblait préoccupée...Et pas très bien. Comprenant très vite que c’était un stratagème, j’en eu encore plus la conviction quand elle se moucha et toussa faussement.

-Je suis navrée...Je crains de ne pouvoir vous accompagner à votre promenade...Souleva-t-elle soudain.
-Vous n’avez de fièvre au moins ? Questionna alors Emma inquiète.

Faisant semblant de toucher son front, je répondis aussitôt :

-N...

Mais elle me coupa tout de suite et renchéris :

-Oh...Vous savez à mon âge, je succombe facilement au maladie même les plus anodines...J’étais peu couverte hier soir et il faisait froid...Enfin... Ne vous en faites pas pour moi...Une bonne journée de repos et je serai remise sur pieds demain matin.

Je lui lançais aussitôt un regard paniqué. Elle allait réellement me laisser seul au milieu de ce couple !? Visiblement oui...

-Ce n’est pas la peine de me préparer un déjeuner et un dîner, dit-elle encore déjà prête à se dérober.

Elle en faisait clairement trop mais Emma ne semblait pas s’en rendre compte.

-Je dirai tout de même à mes cuisiniers de vous apporter des soupes. Il ne faut pas que vous restiez sans rien manger, préconisa-t-elle.

La doyenne la remercia sous mes yeux médusés et sortit enfin de la pièce. Je me sentis tout de suite de trop et cela s’amplifia quand elle disparut complètement.

-Bien ! Et si nous allions aux jardins maintenant ?! J’ai hâte de vous faire découvrir ma ferme ! S’écria à nouveau la reine d’une voix joviale.

Sa ferme ?! Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ?! Imaginant déjà le pire, je ne fus pas au bout de mes surprises quand une odeur pire que celle de tous les rennes de mes proches réunis se répandit bientôt dans mes narines. Essayant de ne pas montrer mes hauts le cœur, je suivis alors Emma qui nous amena dans ses bosquets fleuris qui regroupaient en réalité plusieurs enclos remplis d’animaux. Mes aïeux, les porcs dans la boue...Les chèvres qui sentaient le fromage et les oies qui cancanaient d’un timbre moqueur. C’était trop pour moi. Je n’étais quand même pas venu d’Arendelle pour patauger dans la saleté ?! Cherchant rapidement de l’aide auprès d’Aslak, je me pétrifiai encore plus d’horreur quand je m’aperçus qu’il appréciait cet environnement.

-J’ai fait cela pour vous mon ami...Pour vous rappeler le Vesterland ! S’exclama-t-elle aussitôt en regardant amoureusement son partenaire.

Affichant un sourire timide alors que je me décomposai de plus en plus, le prince reprit bientôt :

-C’est une délicate attention de votre part même s’il est vrai que chez nous les animaux sont en liberté dans notre grand espace vert...Mais merci....J’apprécie sincèrement le geste...Et il se trouve que moi aussi j’avais un cadeau pour vous.

Blanchissant d’un coup, je le vis alors sortir un écrin à bijoux qui abritait une broche.

-Ma mère, la reine Mari tenait absolument à vous l’offrir en tant que future belle-fille, expliqua-t-il en lui caressant la joue.

Heureuse, la reine d’Askersund, l’accrocha tout de suite alors que je devins verte de jalousie. Je le fus encore plus quand, sans pudeur, il se pencha alors pour cueillir ses lèvres. Tandis qu’ils prolongeaient tous deux l’embrassade, je finis par me racler la gorge pour signaler que j’étais là.  

-Oups...Pardonnez-nous princesse Kirsten...Pouffèrent-ils aussitôt.

Puis Aslak se tourna vers sa belle et ajouta :

-Avez-vous nourri les animaux, ma douce ?

Et vas-y que je te donne du « ma douce » et que je t’embrasse devant une autre dame comme si elle n’existait pas. N’explose pas Kiki, tu n’es pas Rita ou Tatie Anna qui auraient déjà pris les devants, me convainquis-je. Bouillonnant donc intérieurement, je ne laissai rien paraître tandis qu’elle renchérit, enchantée :

-Pas aujourd’hui...Je me suis dit que vous et la princesse Kirsten aimeraient bien le faire ?

Quoi ?! Moi nourrir ces bêtes qui puent ?! Dieu merci heureusement qu’Elysia et Pieter n’étaient pas là sinon j’en aurais entendu parler jusqu’à ma mort. Ne pouvant toutefois pas refuser, je me rembrunis plutôt :

-Oui...Euh...Bien sûr...Il faut juste me montrer comment faire.

Mettant rapidement des copaux de légumes et des graines dans des seaux en fer, Aslak s’avança alors vers moi et répliqua :

-Venez, je vais vous montrer Majesté.

Lui en voulant encore, je gardais un air dédaigneux à son égard et essayai de ne pas être ébranlée lorsqu’il prit ma main et la plongea au milieu de la nourriture granuleuse.

-Prenez-en une bonne poignée et jetez-là, m’indiqua-t-il.

Je m’exécutai à plusieurs reprises, essayant de faire abstraction de son torse si chaud proche du mien, de ses gestes préventives et sa voix mélodique. Bon arrête Kirsten ! Tu n’es pas envoûtée ! Ce n’est pas vrai ! Me grondai-je, alors que nous rentrâmes enfin au château pour le déjeuner. Collés l’un à l’autre, le couple amoureux ne fit effectivement plus attention à moi taquinant leur corps d’une façon un peu trop entreprenante qui me fit devenir cramoisie.

-Nous...Nous pourrions faire une petite sieste une heure après mangé avant d’aller faire les différentes boutique du royaume ? Susurra soudain la reine tandis que je rosis de confusion.

Sans attendre, le jeune homme acquiesça et je fus heureuse que leur chambre soit loin de la mienne pour ne pas entendre leurs plaintes amoureuses.

Frustrée, je ne décrochais pas un mot tout le long du repas et passai l’heure et demie à lancer des éclairs au prince Aslak en le traitant de tous les noms. Ce ne fut jamais aussi détendue que lorsque nous arrivâmes enfin au digestif.

-Trois pour moi s’il vous plaît ! Clamai-je d’une voix désinvolte.
-Euh...Vous êtes sûre de vous princesse Kirsten ? Questionna aussitôt le traître du Vesterland avec étonnement.
-Mais oui ! Nous avons le cœur bien accroché en Arendelle ! Répliquai-je avec ironie.  
-Oh ne vous en faites pas mon ami ! Cette boisson c’est du bonbon et je vais de ce pas imiter notre hôte ! Trois pour moi aussi ! S’extasia bientôt Emma en me faisant un clin d’œil complice.

Je ne pouvais pas être son amie ! Pas avec les sentiments qui me transperçaient en les voyant tous les deux. Lorgnant sa broche avec envie, je noyai mon chagrin en buvant les trois verres de Kâmasûtra sans interruption.

-Hum...C’est vrai que c’est bon ! Clamai-je soudain plus décontractée tout en passant ma langue sur mes lèvres.

Aslak ne manqua pas de le voir et me regarda d’un air désolé alors que sa fiancée venait exactement de faire pareil. Sans gêne, elle lui plaqua aussitôt un autre baiser sur la bouche et murmura :

-Bien...Et si nous allions...Nous...Reposer à présent...

N’attendant pas son approbation, elle se tourna vers moi et ajouta dans un hoquet :

-A tout à l’heure votre Altesse !
-A tout à l’heure ! Répétai-je en me permettant de leur faire un grand coucou.

Ça y est je flanchais complètement... L’alcool ne tarda pas à faire son effet. La lumière des chandelles s’allongea bientôt alors que d’autres points lumineux s’accrochèrent à mes iris. Prenant petit à petit conscience de mon erreur, je songeai amèrement que je n’aurais jamais la capacité de me rendre jusqu’à ma chambre.

-Allez Kirsten...Essaye...Tu t’es mise stupidement dans cette galère...A toi seule d’en sortir, grommelai-je en maintenant une allure fière.

Mais ce fut peine perdue. Chaque pas que je parvins à faire était pour moi un supplice tellement le sol tremblait sous mes pieds. Maintenant mes bras en équilibre, je gardais au mieux ma tête haute mais cela ne fut pas très convaincant. Tout tournait autour de moi ! A bout de nerfs, je réussis péniblement à sortir des cuisines avant de sentir un liquide aigre remonter jusqu’à ma bouche. Oh non...Les latrines...Et vite ! M’alarmai-je. J’eus à peine le temps de me rendre à une des cuvettes que la liqueur de rose sortit avec force à m’en décrocher les mâchoires. Mais qu’est-ce qui m’arrivait ?! Pourquoi n’était-je plus la princesse parfaite ?! J’avais tout gâché ! TOUT !

Vomissant avec force, j’eus trois spasmes avant que le tout ne s’arrête. Quelle imbécile j’étais ! Me rendre malade ne pourrait pas me faire oublier qu’ils s’aimaient ! Les jambes encore en coton, je souhaitais pourtant fuir, là, maintenant, tout de suite...

-Majesté...Majesté est-ce que vous allez bien ? Demanda aussitôt Aslak.

Pourquoi ce couard m’avait-il suivi ?! C’était irrespectueux à l’égard d’Emma ! Ne lui répondant pas tout de suite, je sortis bientôt des latrines et me dévisageai dans le miroir. Mon teint était cireux, mes traits tirés, ma bouche avait perdu de son éclat, ma tresse à moitié défaite et mes yeux vitreux tels ceux de Bruni. La panique m’envahit. Je ne voulais pas qu’il me voit comme ça...Oh et puis si tiens ! Montre-toi Kirsten comme ça tu le feras définitivement fuir ! Me grondai-je.

Me rinçant rapidement la bouche, je partis ensuite d’un pas ferme mais peu encore certain, et sortis enfin des toilettes tout en lui jetant un regard noir. Sortant à peine de son ébat, le prince me fit face, torse nu et les cheveux en broussailles. J’allais lui crier de retourner dans sa chambre mais il n’attendit pas pour me prendre par les épaules et s’écria d’une voix inquiète :

-Dieu soit loué ! Vous n’êtes pas tombée dans les paumes comme je le craignais ! Mais que s’est-il donc passé ? Un aliment que vous n’avez pas réussi à digérer ?

Oui...Un énorme, pensai-je en détaillant sa plastique qui était tout sauf désagréable à regarder.

-Oh rien de bien grave...Je...J’ai sans doute attrapé froid durant la promenade dans les jardins tout à l’heure et je n’ai pas réussi à me réchauffer...Si vous voulez bien m’excusez maintenant, je vais me retirer auprès de Madame Nordlys pour voir comme elle va, murmurai-je.
-Vous en êtes certaine ? Questionna-t-il, soucieux, peut-être qu’Emma pourrait vous donner un remontant ?
-Non...Cela ira, le coupai-je durement, il vaut mieux que j’aille me reposer et vous, profitez de votre fiancée...A tout à l’heure prince Aslak.

J’effectuai aussitôt une révérence face à sa mine dubitative et m’éloignai enfin de lui alors que je pus sentir son regard me suivre jusqu’à ce que je disparaisse dans notre chambre. Fermant rapidement la porte, je m’écroulai par terre et mis ma tête entre mes mains avant de pleurer grossièrement. Un peu surprise de ne pas recevoir de remarques douteuses de la part de la vieille historienne alors que je ne cessai de me moucher, je me relevai bientôt et la retrouvai alors dans un état similaire au mien. Soudain moins étourdie, je lui demandai soudain, alerte :

-Ylva...Mais vous...Vous pleurez aussi ?! Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que vous avez découvert ?  

Refusant de m’adresser la parole, elle se replia sur elle-même et j’aperçus alors tout un tas de papiers qu’elle tenait contre elle.

-Laissez-moi voir...Ordonnai-je doucement.
-Je t’interdis de toucher à ça ! Cria-t-elle soudain comme tirée de sa transe, tu n’as pas besoin de tout savoir !

Déglutissant péniblement car elle venait de me vexer, je l’interrogeai à nouveau :

-Dites-moi ce qui se passe s’il vous plaît ? Est-ce...Est-ce une information que vous craigniez ?!

Espérant qu’elle ne meure pas sur place, j’attendis patiemment qu’elle réponde, chose qu’elle finit par faire, toujours en état de choc :

-Oui...Oui...Je sais enfin où étaient mes parents quand ils m’ont abandonné...Ils...Ils se sont occupés de...La mère de cette pestiférée d’Emma d’Askersund...
-Oh...C’est déloyal vis-à-vis de vous...Mais...De toute façon, quelle importance puisque...Pardonnez-moi...Mais elle nous a montré les portraits de ses propres parents...
-Tu n’as donc pas compris jeune fille ?! Pesta-t-elle encore en se levant avec contrariété, Emma n’est au courant de rien. Elle sait juste qu’elle a été adoptée mais elle croit qu’elle vient d’ici ! D’Askersund ! Ce qui n’est absolument pas le cas !
-Et vous...Vous avez trouvé d’où elle venait vraiment ? Devinai-je amèrement.

Patiente, elle acquiesça et ses yeux toujours noyés de larmes se perdirent bientôt dans le flou.

-Heureusement qu’elle ne sait pas, finit-elle par chuchoter, heureusement car autrement cela serait une menace pour nous.
-Vous me faites de plus en plus peur...Que voulez-vous dire par-là ? Arrêtez de parler en énigme s’il vous plaît ! J’ai horreur de ça !

Toujours secouée, elle n’ajouta pourtant rien et se contenta de me donner les papiers qu’elle avait chiffonné jusqu’à maintenant dans ses mains. Fournissant un effort pour lisser le tout et que ce soit visible, je lus bientôt :

« Chers Freda et Filip d’Askersund,
Aujourd’hui, notre fille Alexandra de Funningur a accouché d’une seconde petite fille prénommée Emma. Comme convenu, nous avons fait croire à Maria sa grande sœur que l’accouchement s’était très mal passé et que la petite était morte en couches. Ainsi nous pouvons sceller notre accord et vous l’envoyez pour que votre famille royale ne s’éteigne pas. Attention ! Emma ne devra jamais rien connaître au sujet de ses origines ! Vous pourrez juste lui dire que vous l’avez adopté mais à l’orphelinat de votre royaume si elle se pose des questions ! C’est très important pour que l’accord entre nos deux pays soit maintenu. De notre côté nous avons fait le nécessaire pour en informer le peuple. Nous comptons sur votre entière confiance et ne doutons pas que vous serez des parents formidables qui l’élèveront dans l’amour, la bienveillance et la discipline !
Notre cœur se fait moins lourd à l’idée de savoir tout cela.
Nous vous donnerons des nouvelles régulièrement et attendrons de même les vôtres en retour.
A très bientôt donc.
Cordialement.
Aleksander et Gabriela du duché de Funningur.
»

Dévisageant à nouveau l’historienne qui s’était calmée, je lui tendis alors la lettre et demandai :

-Vos parents c’étaient donc ceux qui ont signé, c’est bien cela ?

Se retenant à nouveau de pleurer, elle acquiesça amèrement et grommela :

-Ils m’avaient abandonné parce que j’étais dans l’incapacité de leur faire des petits enfants. C’est ainsi dans la communauté Northuldra...Quand les enfants ne sont pas dignes de leurs parents, ils les abandonnent, ma Grosse Gaga avait subi le même sort de la part des siens...Eux aussi avaient refondé leur famille.
-Oui, Maman et Papa m’ont expliqué que Le capitaine Lars Halrcisen était le frère de Mémé Helga, repris-je, pardonnez-moi...Mais pourquoi êtes-vous si triste dans ce cas Ylva ? Je veux dire...Vous avez enfin votre réponse à une question que vous espériez depuis de longues années...
-Verrais-tu la reine Elsa et le prince Hans, vous quittez pour toujours ta sœur et toi pour se consacrer entièrement à une autre jeune fille qu’ils aimeraient plus que celles de leurs sang ?! Cria-t-elle hargneusement.

Mutique, je ne trouvais rien à redire pendant qu’elle continua :

-Savoir qu’ils ont élevé une autre fille même adoptée, tout en ayant pleinement conscience qu’ils en avaient une autre qu’ils avaient délaissé dans la Forêt Enchantée, ça me fait mal...Très mal...Je suis de nature jalouse et je peux te dire que je suis contente qu’ils soient déjà morts parce que sinon cent ans ou pas cent pas, j’aurais pris un autre bateau et me serais rendue aux îles Féroé pour régler mes comptes avec eux ! La seule chose qui fait que je ne leur en veux pas complètement, c’est qu’ils ont élevé une part de Picéaerd !
-Quoi ?! Questionnai-je soudain en ne comprenant pas ce que le nom de famille de mes aïeux venait faire ici, qui est une Piceaerd ? Alexandra ?
-Exactement ! C’est plus précisément une moitié de Piceaerd et une moitié...Arendellienne, soupira-t-elle, ton grand-oncle Pieter Piceaerd avait fauté avec ton arrière-grand-mère Rita... C’est pour cela qu’Alexandra a dû être adoptée et que les îles Féroé ont été créées en catastrophe ! Expliqua-t-elle à nouveau.
-Vous en êtes vraiment sûre Ylva ? L’interrogeai-je en blêmissant de plus en plus.
-Tu n’as pas connu Olaf Camviridus Piceaerd ni son fils Pieter...Mais je puis t’assurer que les yeux d’Emma et Maria sont de la même teinte vert sapin, dit-elle alors que je trouvais à présent des tas de similitudes physiques entre les deux sœurs.

Même grain de beauté à la joue, même cheveux blonds, même morphologie...Il n’y avait que le caractère qui changeait. Celui de Maria était docile, simple alors que celui d’Emma était énergique, déluré, provocateur...A l’image même de ma sœur ou Ylva. A ces réponses-là s’ajoutèrent alors d’autres questions. Pourquoi est-ce que la femme de Ryder se retrouvait-elle parmi les Northuldra ? Comment de Duchesse s’était-elle retrouvée propulsée dans la Forêt Enchantée ?! Je sentais qu’il me manquait encore pleins de morceaux pour comprendre...Mais je sus que c’était quelque chose qu’il ne fallait pas fouiller !

-Si tu plonges dans le passé...Prends garde de ne pas t’y noyer, murmurai-je.

Cela attendrit tout de suite la vieille historienne qui réussit enfin à me lancer un sourire franc avant de reprendre :

-Nous sommes à présent liées par ce secret, Jolie Kirsten...Personne...Tu m’entends...Absolument personne ne devra être au courant de que nous avons découvert, surtout pas Emma.
-Pas même ma jumelle ? Demandai-je en me mordant la lèvre.

J’allais encore devoir lui cacher des choses... Pour son bien...

-Surtout pas elle, rit-elle, filoute comme elle est, elle le propagerait partout...Nous tairons cette histoire à partir de maintenant, d’accord ?

J’acquiesçai anxieuse, appréhendant déjà les questions que mes parents allaient me poser dès mon retour du séjour...Ayant retrouvé son cran, la petite dame s’approcha alors de moi et m’interrogea à nouveau d’une voix malicieuse :

-Bon...Et si tu me racontais à présent pourquoi tu geignais comme une âme en peine derrière la porte alors que ton haleine empeste encore le divin nectar de rose ?





Et pour la musique on ne change pas les bonnes habitudes... Lynda Lemay Very Happy


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Lun 15 Jan 2024, 19:55
Pfiou, sacré chapitre pour notre Kirsten, a.k.a Kiki !

D'abord elle doit préparer son départ pour le royaume d'Askersund afin d'y retrouver son prince Aslak, lui en compagnie de la reine Emma et Kiki avec Ylva, tout en se coltinant sa Riri qui s'amuse à la taquiner quant à son amour volé par Emma. Mais heureusement pas rancunière, Kiki lui offre une sculpture à leurs effigies s'enlaçant comme cadeau d'anniversaire (en retard).

Mais, une fois arrivée en Suède à Askersund, ça part en vrille dans sa tête : déjà se présenter directement devant la princesse Emma (qui s'avère être bien portée sur l'aphrodisiaque), puis supporter la présence de son Aslak sans cesse aux côtés d'Emma jusqu'à les voir s'enamourer juste devant elle... autant dire que la jalousie l'emporte sur elle, ce qui n'est pas aidé en s'enfilant trois shots d'apéro pour oublier tout ça et regurgiter juste après, malgré l'intervention sincère d'Aslak.

Et ça, c'était du côté de Kirsten, parce que c'est pas forcément mieux du côté d'Ylva : si sa participation au voyage semblait n'avoir aucun rapport (ne serait-ce que pour soutenir/encourager Kiki face à sa jalousie d'amour), c'était en réalité pour consulter discrètement les archives du royaume, et savoir que ses parents à elle, Aleksander et Gabriela, après l'avoir abandonné (dans RVLP 5 ? Déjà oublié), s'étaient occupés à materner Alexandra de Funningur, elle-même mère de Maria de Funningur ET d'Emma d'Askersund. Mais cette dernière, afin de servir les intérêts d'Askersund, fut déclaré morte prématurément au sein de Funningur et envoyé comme fille adoptive auprès du couple royale d’Askersund. Et sachant qu'Alexandra est la fille de Pieter Picéard et de Rita d'Arendelle... vous voyez à quel point tout le monde fait partie de la même famille !!!

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Je me suis trompé quelque part ou c'est bien ça ?

Quoi qu'il en soit, le secret a été découvert et Kirsten est tenue de ne le révéler à personne, pas même à ses proches. Mais suite à son chagrin d'amour, il n'est aisé d'imaginer qu'elle pourrai s'en servir pour se venger, non ? Et sachant qu'Emma sait qu'elle est une enfant adopté (mais croyant être d'ici), qui nous dit qu'elle est déjà au courant de tout ça ? Après tout, la lettre a été trouvé dans son château.

Mais ça, on le saura une prochaine fois. Et pour le coup, je me demande bien quelle issue sera choisie concernant ce secret de famille.

En attendant, quel fut le pêché de ce chapitre ? Pas évident en fait, j'aurais penché pour la colère mélangé à un peu d'orgueil.

Et celui du précédent chapitre, que j'ai oublié, c'était la gourmandise.

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Mer 17 Jan 2024, 17:04
Merci @Dov pour ton commentaire. Oui c'était bien l'orgueil et la colère pour ce chapitre Very Happy et pour les parents d'Ylva, on le mentionne juste dans RVLP5 mais on parle aussi d'eux dans RVLP4 Wink
Allez voici les spoilers du chapitre 17 Very Happy et on sera cette fois dans la tête de Rita Razz

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Mer 17 Jan 2024, 19:01
Ah mais c'est qu'elle commence à prendre de l'envergure celle-là!... Je vais commencer à l'apprécier! Elle n'est plus seulement la petite fille modèle pafaite, imperturbable et condescendante mais ça va bien plus loin et clairement elle ronge son frein sur ce chapitre.
Ca m'a beaucoup fait penser à ta première histoire quand Anna est furieuse que Kristoff ne soit pas avec elle mais avec sa soeur! C'est assez drôle ça fait un miroir... Si Elsa avait été jalouse d'Anna qu'est ce que ça aurait donné? Eh bien on le voit ici avec sa fille.
En plus le timing n'était pas son ami car je pense qu'à de nombreuses reprises elle aurait bien aimé qu'Ylva soit à ses côtés pour l'aider mais curieusement la spécialiste de l'amour a tout raté. Serais-ce là le premier échec de sa carrière (ah le niveau baisse pour la petite vieille, lâge la rattrappe peut être?).


En tout cas maintenant on a clairement je trouve une évolution. Une jumelle et un jumeau qui gagnent en profondeur et qui ont d'une certaine manière leur boulet respectif qui demeure assez unidimensionnel et sans grande ambition.

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Mer 17 Jan 2024, 19:09
Merci de ton commentaire ! Razz
Alors pour Pieter c'est vrai mais pour Riri j'ai encore quelques doutes quand même... réponse dimanche pour voir si c'est juste qu'un boulet Razz

Et bravo d'avoir fait le parallèle ! Je me relis justement RVLP2 car j'y ai intégré Ylva pour que ce soit plus cohérent et du coup c'est vrai qu'il y a quelques similitudes ^^

Et oui pour ylva c'est quelle commence à être vieille mémère... très vieille... elle pourrait finir par...mourir...

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Dim 21 Jan 2024, 20:34

Allez ! Pour conclure cette semaine, voici le chapitre 17 du PDV de notre dernière du quattuor...Rita ! I love it

Chapitre 17 : Moi je m’appelle Rita :

TIMELINE ACTUELLE...

« Ma chère Rita,
J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! J’ai eu un conseil avec mère ce matin et il s’avère que la reine Elsa ainsi que le roi Hans ont pour projet de créer un nouveau pacte économique dans les jours prochains. De ce fait, en tant qu’héritier du royaume de Vassar, je vais venir vous rendre visite en Arendelle pour l’occasion. Si vous saviez comme je suis pressé de vous revoir ma belle fiancée ! J’ai tant de choses à vous raconter à propos de notre chère Nordlys (En plus de tous ce que nous nous disons déjà dans nos lettres). J’ai aussi hâte de lire votre premier écrit qui sera en tous les cas, palpitant à mes yeux ! J’espère également que nous aurons un moment où nous pourrons être seuls !                                                                          
Je vous embrasse et vous dis à dans deux jours.                                                                  
Cordialement.                                                                                                                            
Prince Arnwald du royaume de Vassar ou votre dévoué fiancé à jamais
».

Mon cœur éclata de joie alors que je poussai un cri de jouvencelle surexcitée. Arnwald ! Mon bel Arnwald allait venir en chair et en os dans notre château ! Enfin ! Après sept ans mes ardeurs et moi commencions à désespérer ! Si seulement ma Kiki avait été là pour que je lui en fasse part. Hélas...Elle était toujours en visite diplomatique à Askersund avec pour mission de récolter des informations sur cette fameuse Emma qui lui avait piqué l’homme qui faisait battre son cœur. Elle croyait que je ne ressentais pas le mal qu’elle éprouvait à chaque fois qu’Aslak avait été mentionné au cours de toutes ces années ! Mais bien évidemment que si ! Oui, j’adorais la charrier. Notre duo avait toujours fonctionné ainsi. Elle si calme et moi si titilleuse. Et c’est pour ça que nous pouvions lire dans les pensées l’une de l’autre !
Un fluide de bonheur me parcourut bientôt le corps et je revins à l’instant présent. Pliant alors la lettre de mon amant pour la ranger dans mon coffre secret qui était caché dans la bibliothèque, je décidais de reprendre mon activité et me remis à la table devant mon essai comme le voudraient mes modèles Mémé Anna et Ylva.  C’est alors qu’un bruit me rendit soudain plus méfiante et je raturai ma fin de ligne avant de relever précipitamment la tête. A ma grande surprise, Pieter me fit soudain face et m’observa durement. A voir la tête qu’il tirait, il ne devait sans doute pas m’attendre ici...

-Bonjour Cousin, dis-je simplement.

Pas de réponse. Pas de sourire. Nous nous toisâmes du regard alors qu’il déclara :

-Maman m’envoie te dire qu’Helga est arrivée avec Léon, Maëlle et Frantz.

Sa voix était si froide à mon égard que je faillis pousser un soupir. Malgré tout ce que Papa avait pu dire quand j’avais été pleurée dans ses bras, il ne m’avait jamais pardonné mon acte provocateur. Notre complicité s’était tarie pour finir par disparaître. Une part de moi en souffrirait à jamais mais je ne voulais pas qu’il le sache. Heureusement que j’avais su trouver en Arnwald, le confident idéal...

Essayant d’entamer une conversation polie, je le questionnai aussitôt :

-Je vais de ce pas les accueillir...Je suppose que tu ne restes pas avec nous pour profiter de notre sœur et notre filleule ?
-Inutile, tu t’en chargeras à ma place... C’est le jour où je dois me rendre dans la Forêt Enchantée pour surveiller le troupeau, répondit-il, je profiterai de Gaga et sa famille ce weekend, j’ai prévu de le passer là-bas.

Et cela n’avait aucun rapport avec mon idiote de cousine, bien entendu...Je soupirai intérieurement...Les années avaient beau passer, je demeurais toujours jalouse de l’emprise et la victoire qu’elle avait réussi à avoir sur lui. Pas dupe, j’avais bien compris que l’éclipse, le soir de sa fin de sa formation d’il y a un mois avait été l’occasion d’être à ses côtés pour l’embrasser et même faire plus.

-Oncle Yohan et Tatie Camille sont-ils au courant ?! Demandai-je à nouveau, d’un air mauvais.

La tension augmenta tout de suite entre nous deux tandis que ses yeux me zébrèrent du regard.

-Non...Pas encore ! Et je t’interdis de divulguer quoique ce soit ! Sofia a raison ! Tu es vraiment qu’une vicieuse ! Un Démon ! Clama-t-il d’un ton cinglant qui me fit bien plus mal que je ne l’aurais imaginé.

Vexée, je serrai mes phalanges jusqu’à ce qu’elles blanchissent pendant qu’il continua de me scruter avec dédain. Puis il dire encore :

-Mais bon, puisque je ne pourrai pas t’arrêter et que de toute façon, ton but est de gâcher mon bonheur, je t’en prie ! Cours vite propager de fausses rumeurs sur ma réputation et celle de ma future femme !

Cette fois c’en été trop ! J’avais simplement poser une question bon sang ! En colère et vexée , je criai à mon tour :

-Bravo ! Bel état d’esprit de la part d’un gamin immature qui n’a jamais pris son rôle de prince à cœur ! Qu’attends-tu donc voyons ?! File la rejoindre, la mademoiselle parfaite qui est irréprochable ! Vous n’êtes que deux ordures qui ne s’élèveront jamais socialement et qui oublient tous deux d’où ils viennent ! Les souverains déchus de la Forêt Enchantée !
-Si c’est pour finir comme toi à être la parfaite chienne de ta sœur qui elle au moins a du charisme et à la suivre aux pieds de la lettre sans avoir aucune personnalité, oui, je préfère renier mon rang de prince pour me démarquer d’Elysia ! Renchérit-il dans un pic qui m’atteint une nouvelle fois plus que de raison.
-Sors d’ici Pieter Bjorgman d’Arendelle ! Je te déteste ! Bougonnai-je avec affront en le poussant presque vers la sortie avec rage.

Souhaitant se défendre, il me bloqua bientôt le bras et faillit me le casser quand Maëlle apparut soudain dans l’encadrement de la porte en s’exclamant :

-Bonjour Marraine ! Bonjour Parrain !

Faisant une révérence maladroite, elle se rua ensuite dans nos bras. Cela mit fin à notre altercation et mon cousin sauta sur l’occasion pour s’éclipser.

-Je te verrai plus tard, petit poussin ! S’enquit-il.
-Hey ! Ne m’appelle plus comme ça ! J’ai dix ans maintenant ! Renchérit-elle.

Redevenant aimable, il sourit et lui ébouriffa ses cheveux châtains avant de se dépêcher de vite l’embrasser et filer. Scrutant avidement la bibliothèque de ses yeux verts et ses lunettes rondes, ma nièce se tourna ensuite vers moi et demanda :

-Pourquoi tu te disputais avec Parrain ? Je vous ai entendu !
-Rien...Des histoires de grands, murmurai-je, le cœur battant encore à mille à l’heure à cause de tout ce que nous avions pu nous dire.

A fleur de peau, j’avais envie de pleurer, mais je préférais prendre la main de Maëlle à la place et l’emmenai loin de ce lieu.

-Bon...Et si tu me racontais tes derniers exploits chamaniques et ce que tu as fait cette semaine chez toi ? Répliquai-je en l’entraînant vers la chambre de Marraine Anna.

Disciplinée, elle me raconta la notion de voyage astral et je m’imaginais mon fiancé en train de faire de même avec Madame Nordlys. Perturbée, je ne me rendis pas compte tout de suite que nous venions d’arriver dans la pièce rose. Helga, inquiète comme d’habitude, était penchée au-dessus de la tête de Tatie et était en train de lui prendre sa température.

-Tu n’as pas l’air d’aller mieux Maman ! Constata-t-elle en se mordant la lèvre.
-Non ma chérie...J’ai de plus en plus mal à la tête...Et mon chakra de la gorge semble enflammée...J’ai la sensation que je ne dois faire confiance à personne, expliqua-t-elle assez gentiment.

Elle nous regarda toutefois tous avec méfiance et se replia sur elle-même, calant presque ses draps par-dessus la tête. Cela amusa Frantz qui ronchonnait un peu de ne pas voir Kirsten et Elysia. Léon le canalisa pendant que ma grande sœur s’adressa directement à sa fille :

-Peut-être que tu pourrais essayer de transmettre ton énergie à ta grand-mère, ma poussinette ? Tu as fait d’énormes progrès encore cette semaine !
-Je veux bien essayer Maman, pour Mamie Na je ferai n’importe quoi ! Lança la petite fille en s’approchant d’elle d’un pas désinvolte.

Grimpant sans gêne dans le lit avec elle, elle sortit alors les huiles et épines dont elle avait besoin et les appliqua sur la zone qui posait un problème. Réactive, elle la massa sans trop forcer et pour la première fois de sa vie, se retourna vers nous quelques minutes plus tard en baissant le regard.

-Je n’y arrive pas...Le chakra bleu ciel est effectivement très bouché...Peut-être que si tu t’allier avec moi Maman ?

Gaga y consentit et les deux entonnèrent une nouvelle fois les mêmes actions...Sans plus de succès. Plus blanche qu’un linge, grande sœur répliqua bientôt à l’égard de son mari :

-Quand Tatie Elsa reviendra, il faudra absolument que nous allions à Ahtohallan pour vérifier certaines choses...

Vexée par son échec, Maëlle alla bientôt se poster à côté de son jumeau qui reprit bientôt :

-Mais peut-être que grand-mère a tout simplement besoin de prendre l’air !
-Qu’est-ce que tu racontes ? Ne fais pas celui qui s’y connaît ! Maugréa aussitôt sa jumelle en lui lançant un regard noir.

L’ignorant totalement, il se dirigea vers Marraine et l’interrogea :

-Depuis quand tu n’es pas sortie dehors, Mamie Na ?
-Oh...Eh...Bien...Je dirais...Réfléchit-elle aussitôt en se mordillant la lèvre, je...Oh...ça c’est bizarre...Je serai bien incapable de le dire...
-Quinze jours ! Répondit soudain Tonton Kristoff qui venait de faire irruption dans la pièce, le docteur Lothar a dit qu’elle devait se reposer et c’est d’ailleurs pour cela que c’est Elysia qui m’a accompagné à Kraberg et non ta mère !
-De toute façon, cette ville minière et polluante n’était pas un lieu pour elle, mais la Forêt Enchantée ce n’est pas pareil ! Renchérit aussitôt Gaga en retrouvant un sourire vaillant à l’égard de son fils, Frantz a raison ! Elle pourrait profiter de la belle journée d’aujourd’hui où il fait soleil pour s’allonger près des berges ! Cela lui ferait le plus grand bien !  

Se tournant vers la principale intéressée, elle insista :

-Qu’en penses-tu Maman ?

Elle acquiesça immédiatement du chef en bravant mon oncle qui pesa le pour et le contre avant de finir par soupirer avec inquiétude :

-Bien, je n’y vois pas d’objection...Mais tu la raccompagneras ce soir ? Je ne veux pas qu’elle soit seule sur le retour !  

Elle ne le serait pas puisqu’il y avait son andouille de jumeau...Enfin...Ils semblaient tous l’avoir oublié...Satisfaite de la tournure des évènements, je décidais aussitôt de me joindre à l’expédition. Aller sur les terres d’Ylva et Mémé Anna ! C’était parfait pour mes recherches ! Et puis si cela me permettait de repousser les taches ennuyeuses prescrites par Kirsten pour aujourd’hui, c’était encore mieux ! Mon sang ne fit qu’un tour et je m’avançais soudain en déclamant :

-Je veux bien me rendre là-bas aussi comme cela nous reviendrons ensemble et cela t’évitera un aller-retour pour rien grande soeur !

Choqués par mon initiative, aucun des membres n’osa me dire non et ce fut ainsi qu’Helga et moi passâmes les dix minutes suivantes à préparer Tatie Anna avant de partir.

-Tu fais bien attention à la régence du château ! Si tu as le moindre problème tu m’envoies un message par Courant d’Air et je reviens tout de suite ! Répéta-t-elle de façon obséquieuse à mon oncle.  

Si elle était aussi pénible et directive quand Arnwald serait là, je n’étais pas prête à recevoir mon baiser et sa chaleur, moi...

-Mais oui, ne t’en fais pas Anna chérie, je te préviendrai tout de suite même s’il n’y a aucune raison que cela se passe mal...Profite-bien et embrasse tout le monde ! A ce soir ! Je t’aime ! Conclut-il en lui donnant un baiser brûlant qui me fit fantasmer.

Nous montâmes ensuite dans la main du géant et chacun s’activa à s’occuper. Maëlle et Frantz se chamaillèrent quelques minutes avant d’être réprimandés par Léon qui pestait d’avoir dû bien s’habiller pour rien. Helga soutenait ma tante et passa le plus clair du trajet à lui donner à boire et à manger pour qu’elle ne tombe pas dans les paumes. Et moi...Moi je regardais tout ce beau monde en me disant que j’avais quand même eu de la chance d’hériter de la finesse et l’intelligence de la famille d’Arendelle...Plongeant et replongeant encore par pensées dans les délicieuses lettres de mon fiancé, je ne vis pas le temps passer et rêvasser jusqu’à ce que le Géant de la Terre nous réceptionne devant la maison des Berges.

-Mamie Na ! Viens te baigner avec nous ! S’exclama alors ma filleule en l’aidant déjà à se débarrasser de sa robe pour qu’elle ne garde que ses sous-vêtements.
-Oui attends, petite Poussinette, s’amusa aussitôt Tatie qui se détendit immédiatement.

Frantz et Léon les avait également rejoints tandis qu’Helga me déclara :

-Vas-y aussi ma poupette, je me charge d’aller prévenir Mamie Dudu que sa fille est là.
-Non merci...Très peu pour moi...Je vais aller voir Yélana à la place ! M’exclamai-je, à tout à l’heure !

Prenant très vite la poudre d’escampettes, j’essayai de me rappeler où était la hutte de la cheffe parmi toutes les tentes primitives qui me firent bientôt face. Reconnaissant rapidement celle qui avait une marque d’aigle sur la porte, j’entrai à l’intérieur et appelai assez fort :

-Madame Coudrier ?! Madame Coudrier vous êtes là ?!

Il ne fallut que quelques secondes avant que j’entende une vieille voix bougonner :

-Oui ? Qu’est-ce que c’est ?

L’octogénaire aux yeux d’ambre qui semblait pressée, s’arrêta net avec un air suspicieux en voyant l’insigne d’Arendelle.

-Princesse Kirsten...Vous ici...Je n’étais pas au courant que la famille royale s’invitait chez nous aujourd’hui...
-Euh non...Moi c’est Rita... Et c’est normal, ce n’était pas prévu...Mais bref...J’aurais aimé savoir si je pouvais vous emprunter des ouvrages de votre mère pour me documen...
-...Plus tard demoiselle ! Me coupa-t-elle, je n’ai pas le temps ! Je dois aller aider les guérisseuses !

Sans gêne, elle me bouscula et je me remis ma robe, furieuse. J’observais cette sauvageonne qui n’avait ni la grâce ni le physique de sa mère... A se demander si elle était vraiment sa fille...Secouant la tête, je poussai un soupir intérieur avant de décider de la suivre. Nous arrivâmes ainsi à la hutte des Nattura où Maria et Béata toutes deux munies de leurs tabliers de travail s’afféraient à bander le pieds...De Laïka.

-Mais puisque je vous dis que j’ai glissé sur l’herbe ce matin ! Je n’ai pas besoin de canne à mon âge ! Grommela la patiente d’une voix boudeuse.
-Tu prendras les remèdes qu’on te prescrit et ce n’est pas négociable ! Reprit Béata qui la dévisagea durement.
-Elle n’a rien de cassé ?! Demanda aussitôt la cheffe avec inquiétude.

Le visage de la guérisseuse aux cheveux noirs grisonnant se liquéfia et elle reprit bientôt rouge de colère :

-Non mais j’y crois pas ?! Vous avez carrément prévenu Madame Coudrier ! C’est à la limite du vexant, là ! J’ai peut-être presque soixante-dix ans mais je demeure l’aînée et s’il faut te mettre une sévère correction petite sœur, je m’en chargerai !

Indifférente à ses paroles, la grand-mère d’Elysia et Pieter haussa les épaules et se tourna vers nous avant de reprendre :

-Non Yélana, elle n’a rien de cassé...

Elle s’adressa ensuite à Maria :

Maintenant ma belle-fille, il faudrait que tu ailles chercher les bonbons préparés par Helga qui sont dans le cellier !

-Tu es sûre qu’elle les as réussies au moins ? Se moqua gentiment la vieille cheffe.
-Oui ! Sans problème, ils ont été contrôlés par notre Ange de l’Air et moi-même ! Renchérit Béata avec malice.
-Hey ! Je vous permets pas de vous moquer de ma grande sœur ! M’exclamai-je hautainement à l’égard des trois femmes pour attirer l’attention.

Déçue par le comportement de ces mégères qui se fichèrent complètement de ma présence, j’hésitais à aller effectuer mes recherches au lieu de perdre mon temps bêtement quand Maria revint avec une pastille de la taille de mon pouce à la couleur violette. Très vite, Madame Nattura l’attrapa et la donna à sa sœur en clamant :

-Tiens ! Mets sous la langue, suce-là bien et n’avale pas !
-Je sais ce que t’essayes de faire Béata ! Et je refuse de me faire embobiner ! Tu me prends pour une imbécile ?! Tu crois que je n’ai pas compris que tu voulais m’endormir pour que j’arrête de gigoter ?!
-Par Ahtohallan Laïka ! Fais ce qu’on te dit, sinon je t’assomme ! Bougonna à son tour Yélana qui essaya de l’intimider.

A ma grande surprise, cela fonctionna et la septuagénaire retrouva des réflexes d’enfants avant de mettre à regret le remède dans sa bouche. Emerveillée par cette prodigieuse invention qui réussit l’exploit de la plonger dans un profond sommeil en un quart d’heure à peine, je les interrogeai aussitôt :

-Qu’est-ce que vous avez mis là-dedans ?
-Framboise, pavot, sucre, valériane, camomille et lavande, énuméra bientôt la grand-mère des jumeaux. C’est ce qui y a de plus efficace si tu désires t’endormir vite ou que tu veuilles endormir un patient...

Mais je ne l’écoutais plus. Il me fallait ce produit miracle pour la visite d’Arnwald ! Oui ! Si j’avais cette pastille, je n’aurais aucun problème pour la donner à Marraine Anna et elle ne sera pas dans les parages quand le prince et moi nous glisserons dans les jardins pour nous retrouver ! Hum...Par précaution, il faudra aussi en prendre une pour Tonton Kristoff comme ça il ne nous gênera pas non plus ! Ah non, inutile...Il sera avec Elysia et les autres débiteurs de glace en escapades dans la montagne du Nord... L’autre andouille de Pieter dans la Forêt Enchantée, Kiki à Askersund et Papa et Maman à Arnevik... Oui ! Je n’en avais besoin que pour Tatie Anna ! Elle ne m’encombrera pas !
Fière de ma décision, je me retirai discrètement alors que les guérisseuses étaient trop concentrées sur Laïka pour faire attention à moi...Inspectant rapidement la pièce, j’aperçus bientôt une grande commode et ouvris un des placards avant de trouver une bonbonnière conséquente à l’intérieur. Bingo ! C’étaient les bons cachets...

-Juste une Rita, murmurai-je tandis que mes yeux firent des allers-retours pour vérifier que personne ne venait.

En agrippant une, je décidai tout de suite d’en prendre quatre.  

-Il vaut mieux être trop prudente que pas assez, me confortai-je.

Les mettant rapidement dans mon mouchoir qui lui-même fini dans la poche de ma robe, je murmurai encore :

-Parfait...Maintenant direction la maison des berges...

Quittant vite la hutte des infirmières, quelle ne fut pas mon étonnement sur le chemin de tomber nez à nez avec... Oncle Yohan et Tante Camille. Ecarquillant rapidement les yeux en ayant compris qu’il s’agissait bien de moi, les deux s’écrièrent en chœur :

-Rita ? Que fais-tu là ?

Faisant fi de leur main pleines de terre et leur odeur intempestive de paysan, je répondis tout de suite :

-Helga a pensé que l’air frais ferait du bien à Tatie Anna...Nous nous sommes donc déplacés pour la journée.
-Cela a l’air de te ravir, dit-il un brin moqueur.
-On ne peut rien te cacher, Tonton, grommelai-je, me sentant prise au piège entre eux deux.

Loin de s’en apercevoir, ils continuèrent de me retenir et Tante Camille finit par demander à son tour avec des yeux brillants de curiosité :

-Toi, qui es très proche de Pieter ma chère nièce, tu vas peut-être pouvoir nous éclairer ?

Rougissant violemment, je tentais de faire redescendre la chaleur avant de questionner à mon tour :

-A propos de quoi ?

Sans attendre, ils se lancèrent un regard complice et elle reprit :

-Eh bien...Est-ce que Sofia et lui...Ont eu...Des activités charnelles ?
-Je tiens à préciser que je ne cherche pas particulièrement à le savoir, pour ma part ! Dit Tonton qui semblait horriblement gêné.

Enfin Rita ! Tu avais enfin l’opportunité de mentir et d’accentuer les choses à ta manière. Ils attendaient une réponse précise : Que je dise qu’ils aient fait l’acte de chair. Je m’étais jurée que je me vengerai et que je serai ignoble à l’égard de mon cousin...Surtout pour ce qu’il m’avait encore dit ce matin...Et je comptais bien faire honneur à cette promesse. Voyant que je mettais du temps à répondre, mon oncle et ma tante blanchirent en même temps et elle rétorqua :

-Nous ne sommes pas naïfs, nous savons qu’ils se côtoient...Mais...Ô seigneur... J’espère qu’Emma lui a confié la démarche à suivre pour ne pas tomber enceinte...Je...J’aurais peut-être dû m’en charger...

Ça y est ! Je sais ! Son embarras me toucha et je répliquai aussitôt :

-Oh...Non...Pas besoin de faire ces têtes-là...Pour...Pour tout vous avouer, je n’ai pas de discussion sur ce sujet avec mon cousin...Donc je n’irai pas jusqu’à affirmer avec conviction qu’ils ont couché ensemble...Et...Je pense qu’au vu de ce qui s’est passé ces derniers temps...Oh...Je ne crois pas que ce soit très judicieux de vous en faire part...Mais...Non, je ne crois pas qu’ils aient franchi ce pas...Au contraire ! Pieter doit tout faire pour l’éviter...
-Tout faire pour l’éviter ? Que veux-tu dire Rita ? Parle s’il te plaît, m’intima aussitôt Tonton Yohan qui ouvrit deux grands yeux intrigués.

Cachant le vilain sourire sournois de mon visage bien que je jugeai ma nouvelle histoire inventée de toute pièce beaucoup plus drôle pour pimenter la vision qu’ils allaient avoir de lui, je pris un temps de suspense pour marquer mon entrée et me rapprochai d’eux en murmurant :

-Eh bien...Je...Je ne sais pas si Pieter est apte à...A subvenir aux besoins de Sofia...De ce côté-là...

Affligés, mon oncle et ma tante perdirent alors des couleurs et cette dernière s’écria :

-Tu es sûre de toi Rita ? Comment serais-tu au courant de toute façon ?
-J’ai entendu Tonton Kristoff et Tatie Anna en parler une fois, mentis-je encore avec affront, cela pourrait arriver avec des jumeaux...Il y en a un qui prend toute la part de l’autre à ce niveau-là, un peu comme moi qui ai tout le romantisme et le côté fantaisiste dont est dépourvu Kirsten.

Doublement interloqués, ils se regardèrent à nouveau avec horreur et Tonton Yohan rétorqua :

-Mais...Tu n’en es pas certaine à cent pour cent, n’est-ce pas ?

Je secouai aussitôt la tête ayant de plus en plus de mal à éclater de rire et continuai plutôt dans ma lancée :

-Non...Mais je peux vous dire que des tas de médecins sont venus à Arendelle depuis un certain temps pour le consulter et ils ont tous été unanimes...Cela pourrait se délier...Le jour de la nuit de noces...S’il est très bien entouré...Et en confiance avec des adultes...
-Enfin...Pourquoi pas avant ? Questionna aussitôt mon oncle.
-Yohan...Tu as vraiment envie d’imaginer ta fille nue contre Pieter avant le mariage ?! La gronda tout de suite ma tante.
-Nous avons fait bien pire après tout, Camille, dit-il amusé.

Fâchée, elle lui donna un coup de coude alors que j’expliquai, toujours fière de moi :

-Selon le docteur Lothar, l’acte conjugal hors mariage pourrait être une sorte de pression pour lui car il y aurait la peur de se faire prendre, et c’est aussi cela qui pousserait mon cousin à ne pas réussir à...A faire ce qu’il doit faire pour la contenter.

Terrifiés mes proches se regardèrent alors qu’un long silence s’abattit dans la plaine et je décidai de donner mon coup final :

-De vous à moi, il n’y aura qu’une seul façon de savoir que cela aura bien fonctionner ! Ce sera de suivre les mariés lors de leur lune de miel. C’est ce que j’ai lu dans les récits d’Ylva qui parlaient de mêmes cas d’infortunes chez d’autres couples...Je compte sur vous pour être discrets et j’espère que vous n’irez pas rapporter à Pieter que je vous ai confié cela sinon il ne voudra plus jamais me parler.
-Bien sûr que non, Rita nous ne le ferons pas, dit Tonton Yohan.
-Oui ! Nous saurons être subtils, nous voulons le bonheur de notre fille, après tout ! Reprit Tante Camille, il ne nous reste plus qu’à attendre que ton cousin se décide à nous parler.
-Oh ne vous en faîtes pas...Il le fera très bientôt à mon avis...Mais tu l’impressionnes mon oncle, expliquai-je.
-J’espère bien, reprit-il dans un petit rire.

Puis il observa Tatie et ajouta :

-Sur ce...Et si nous nous remettions en route pour visiter Kaspian et Emma ma chérie, qu’en dis-tu ?
-Oui ! Bonne idée Monsieur Westergaard, même si pour eux, il n’y a aucun problème d’impuissance ! Gloussa-t-elle.

Me saluant une dernière fois, ils reprirent leur chemin. De mon côté, je passai d’abord à la hutte de la cheffe Yélana pour voler un des ouvrages de Madame Nordlys.  Quelle ne fut pas ma stupéfaction de tomber sur tout un carnet à dessins dont Madame Coudrier ne m’avait jamais parlé. A la fois amusée et gênée par tant d’audace, je choisis ce livre-là pour le présenter à Arnwald, espérant avec languissement que cela lui donnera des idées ! Ce fut en y songeant avec dévotion que j’arrivais enfin près des berges.

-Oh Rita ! Ma poupette ! Nous ne t’attendions plus ! Me gronda légèrement Helga qui avait déjà préparé le repas et mis tout le monde autour de la table.
-Désolée, je suis allée me balader et je me suis perdue ! inventai-je sous le regard suspicieux de Mamie Dudu.

Ne laissant rien paraître, j’allais l’embrasser et m’assis rapidement avec les autres en ne les quittant plus du reste de la journée. Quand nous retournâmes au château ce soir-là, Tatie Anna avait effectivement meilleure mine ce qui me conforta dans l’idée, que j’allais à tout prix avoir besoin des somnifères pour qu’elle ne me gêne pas dans mes plans.
Accomplissant toutes les tâches que ma Kiki m’avait distribué, je ne vis pas le temps passer les deux jours suivants.  

Malgré ma fatigue, je ne dormis pas, la vieille de l’arrivée d’Arnwald, trop excitée d’enfin revoir le jeune homme après toutes ces années. Et s’il me plaisait plus ?! Si. Bien sûr que si Rita ! Ne dis pas de sottises ! Il aura toujours ses beaux cheveux blonds et ses grands yeux verts ! Me confortai-je, allez...Pense à lui qui t’invite dans les jardins et qui te donne des baisers fougueux...Heureuse, cela fonctionna et je réussis à combler mon manque de sommeil pour deux petites heures.

-Madame...Madame...La réunion avec le prince Arnwald de Vassar se tiendra dans la salle du conseil numéro trois dans une demi-heure...Il est temps de vous préparer ! Annonça Kay, le lendemain matin.

Une demi-heure ?! Mais il allait me falloir des siècles pour paraître présentable. Sortant du lit à regret, je me passai plusieurs fois de l’eau sur la figure pendant que Gerda s’afféra à me mettre ma robe verte de tous les jours et à dompter ma chevelure blonde pour confectionner une queue basse et parfaite. Je me permis ensuite de cacher mes cernes par un léger maquillage et miser tout sur mes lèvres que je colorais d’un rouge attirant.

-Si c’est bon pour vous, votre Altesse, nous pouvons nous y rendre, confia encore l’intendante en me laissant de l’espace.

Hochant activement la tête, je me levai enfin de ma coiffeuse et m’inspectai, le cœur à tout rompre avant de traverser le corridor pour descendre à l’étage d’en dessous. Le trajet me parut interminable mais je fus prise de bouffée de chaleur sitôt que nous arrivâmes devant la porte. Ayant toujours eu du mal à cacher mes émotions par rapport à Kirsten, j’essayai de prendre modèle sur sa respiration et entrai enfin dans la salle.

-La princesse Rita d’Arendelle Westergaard ! Clama Kay avant de se retirer.

Offrant une petite révérence aux quelques grincheux ainsi qu’à ma tante, je repérai enfin mon fiancé qui me décrocha le plus merveilleux des sourires.

-Ai-je loupé beaucoup de choses ? Demandai-je, essayant de ne pas être troublée par les yeux d’Arnwald qui continuait de me dévisager avec insistance.
-Non, votre Altesse, nous venions à peine de commencer, m’indiqua un des conseillers en me tendant un décret.

Je le lus rapidement sans grande conviction et fus soudain saisi d’ébahissement en sentant le pieds du prince toucher le mien pour remonter le long de mes collants en satin. Propulsée loin de cette réunion où je n’avais que faire de savoir qu’ils désiraient un nouveau réseau de commerce de notre textile fait à partir de notre laine de mouton et nous de leur tisanes qui faisaient la renommée du royaume de Vassar, je me concentrais uniquement sur les gestuelles de mon fiancé qui se passaient sous la table et qui étaient bien plus alléchantes.
S’ils n’y avaient pas eu tous ces imbéciles, nous nous serions déjà sautés dessus pour nous embrasser sauvagement...Oui...Moi en train de lui grimper sur les genoux...Ma bouche contre la sienne...Mes seins serrés sur son torse...

-Princesse Rita...Princesse Rita ? Etes-vous avec nous ? Demanda soudain le doyen de cette assemblée.

Devenant subitement écarlate d’avoir été interrompue au milieu de cette jolie extravagance , je répondis aussitôt en grommelant :

-Bien évidemment !
-Très bien, nous vous demandions dans ce cas combien de parts, pensez-vous qu’il serait judicieux de laisser au royaume de Vassar et combien nous devrions en garder ?

Mais qu’est-ce que j’en savais moi ?! Pourquoi ne demandaient-ils pas à Tatie Anna ?! Elle était là après tout ! Que tu es bête Rita ! C’est un test pour voir si tu seras fiable en tant que reine ! Me grondai-je tout de suite. Me rappelant alors mes leçons d’économie, je répliquai aussitôt :

-Dans un premier temps nous laisserons le tiers de notre production au royaume de Vassar et si jamais cela fonctionne nous passerons à la moitié, mais pas plus car Arendelle a aussi besoin de faire de la production au sein de son propre pays !

Rassurés les vieux rapaces me lancèrent enfin un sourire entendu avant de se tourner vers Arnwald.

-Cela vous convient-il prince de Vassar ? Questionnèrent-ils.

Il acquiesça tout aussi embarrassé que moi de se trouver au milieu d’une activité dont il n’avait que faire ! Reprenant nos touchers des jambes, nous fûmes presque heureux lorsqu’ils décidèrent enfin de nous faire signer les papiers avant de les remettre dans la boîte scellée des contrats. Cela marqua la fin de la réunion et nous les laissâmes filer avant de nous rapprocher l’un de l’autre.

-Vous avez été prodigieuse princesse Rita ! Me flatta-t-il bientôt.

Je rosis immédiatement et essayai d’oublier les sourcils froncés de Marraine qui tiqua lorsqu’il me fit un baise main.

-Je ne puis que vous retourner le compliment monsieur, susurrai-je, prête à l’embrasser.

Si seulement Tatie pouvait partir aussi maintenant...Ce serait vraiment bien...Mais non. Prenant son rôle de gardienne très à cœur après la promesse qu’elle avait faite à Maman et Papa avant qu’ils ne partent à Arnevik, elle resta en piquet à côté de nous et reprit plutôt d’une voix enjouée :

-Bien...Et si nous allions chercher des pâtisseries à la boulangerie Blodget, à présent ! Il faut quand même que notre invité goûte la spécialité la plus appétissante d’Arendelle !

Irritée par sa présence, je m’enquis derechef :

-Bonne idée ma Tante...Mais inutile de te déplacer, il vaut mieux aller te reposer, Arnwald et moi allons nous y rendre et nous t’en rapporterons !
-Quoi ?! Et perdre une occasion de saluer mes sujets alors que je ne me sens pas fatiguée aujourd’hui ?! Certes non ! Je vous accompagne ! Clama-t-elle alors que ses yeux s’étaient assombris.

Souhaitant éviter son ton cassant, je n’insistai pas mais dévisageai mon fiancé avec envie. Nous poussâmes un soupir commun et nous ne pûmes faire autrement que la suivre à travers les dédales d’Arendelle sans rien tenter...Ainsi nous nous rendîmes dans la boulangerie Blodget, puis dans les halles, la mercerie et bien d’autres commerces avant d’aller prendre un bon thé à l’Old Reindeer.

-J’vous cache pas qu’ça nous fait plaisir d’vous voir Princesse Anna ! Cria le tavernier, vous nous ferez bien l’honneur, vous et mamzelle Rita d’nous prendre une lichette d’hydromel ?!  
-Oh...Euh...C’est vraiment très gentil...Mais je...Commença-t-elle à bredouiller.
-Oh mais bien évidemment que nous acceptons mon brave ! La coupai-je, espérant enfin obtenir ne serait-ce qu’une étreinte du prince, une bouteille pour nous trois de la meilleure cuvée que vous avez !
-Tout’d’suite vot’Altesse ! Reprit le patron avec force alors qu’elle me lança un regard noir.

Sans attendre, il repartit vers le bar tandis qu’elle me gronda :

-Tu n’es pas raisonnable Rita ! Si ta mère savait ça ! J’espère que ça ne va pas décliner mon état...

Jouant avec ses sentiments, je l’enlaçais enfin et lui fis les yeux doux en murmurant :

-Mais non Tatie, tout ira bien...Et puis on a bien le droit de faire des petits excès sans que Papa et Maman ne le sachent ?! Ce sera notre petit secret, voilà...Je t’aime ! Tu es tellement gentille et tu as toujours su veiller sur moi...C’est à mon tour de le faire et si je te dis que tu ne crains rien c’est que c’est vrai.

Peu convaincue, elle fit la moue alors qu’Arnwald acquiesça en comprenant enfin mon stratagème pour que nous soyons tranquilles. Heureuse de voir le tavernier revenir avec trois verres bien remplis, je profitai d’un instant d’inattention de Marraine pour lui glisser le premier somnifère dans le verre. Elle ne s’en aperçut pas à mon plus grand soulagement et nous trinquâmes tous les trois à cette petite folie.
Il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne fasse effet et je fus plus que ravie quand, commençant à piquer du nez, elle intima qu’elle voulait rentrer au château.

-En plus il fait nuit ! Il doit être tard ! Déclara-t-elle, paniquée.

Comme pour lui donner raison, l’horloge de la ville sonna bientôt vingt heures. Nous étions au milieu du dîner d’habitude à cette heure-ci.

-Ce n’est pas grave Tatie ! Ça t’a fait du bien ! Et le plus important c’est qu’on se soit amusés ! Lançai-je tout en faisant signe à Arnwald de lui prendre l’autre épaule pour que nous la transportions jusqu’à sa chambre car elle n’arrivait plus à tenir debout.

Nous rentrâmes ainsi jusqu’à la maison et fûmes aidés de Kay et Gerda pour les derniers mètres.

-Princesse Anna ? Est-ce que vous vous sentez bien ? S’inquiétèrent-ils.
-Oui...C’est de la bonne fatigue ! Nous nous sommes dépensés toute la journée, il n’y a pas lieu de se morfondre ! Assurai-je, si vous voulez bien dire à Olina de nous préparer une soupe à la noisette pour tous les trois et nous l’apporter dans sa chambre, je la lui donnerai ! Répondis-je.

Bon pour recevoir les ordres, l’intendant se chargea de les exécuter pendant qu’Arnwald et moi déposâmes Tatie déjà à moitié endormie dans son lit.

-Rita...Où es-tu ? Demanda-t-elle soudain d’une voix pâteuse.

-Je suis là, Marraine, murmurai-je en lui agrippant fermement la main, tu vas passer une bonne nuit de sommeil et demain tu seras plus en forme.

Affichant un faible sourire, elle hocha la tête et Gerda choisit ce moment pour arriver avec nos soupes. Subitement effrayée à l’idée que le médicament ne fasse pas effet, j’incrustai rapidement les trois autres somnifères au milieu du liquide de panais chaud et lui donnai les cuillerées jusqu’au bout avant qu’elle tombe cette fois comme une mouche. Ça y est ! J’allais enfin pouvoir être tranquille avec mon amour !  
Sortant rapidement de la chambre nous ne pûmes nous retenir avant d’atteindre la mienne et nos lèvres charnues se retrouvèrent bientôt avec véhémence au beau milieu du corridor. Dieu que c’était bon d’avoir attendu cela toute la journée...Encore...Il en fallait encore... M’accrochant avec force à son cou, je lui mordis bientôt sa langue alors que j’avais l’impression d’avoir le visage complètement barbouillée de sa salive. L’échange s’exacerba, me rendant si chaude que j’aurais pu me déshabiller ici. Reprenant subitement mes esprits, je chuchotai :

-Venez...Allons dans les jardins...Pour être plus tranquilles...

Il ne s’y opposa pas et me donna encore des milliers de baisers dans le cou avant que nous passions prendre une couverture et nous rendions ensuite jusqu’aux roseraies qui était le coin où on nous embêterait le moins car il était confiné.  

-Vous êtes certaine que personne ne viendra nous chercher ? Demanda-t-il crispé tout en s’allongeant sur la couverture à côté de moi.
-Sûre...Et pour être honnête, je préfère être là pour vous montrer un ouvrage de Madame Nordlys...Il...Il en choquerait plus d’un ! Pouffai-je soudain, confuse.
-Ah bon ? Pourquoi cela ? Questionna-t-il en se réhaussant à l’aide de ses coudes pour me regarder droit dans les yeux.

Je le lui tendis en répondant :

-Eh bien...Jetez un coup d’œil par vous-même...

Focalisée sur le ciel, m’évita ainsi de me concentrer sur ses réactions et je réussis à faire redescendre ma tension. J’étais tellement bloquée par ce silence que je pouvais entendre le souffle de ma poitrine se lever et s’abaisser avec difficultés. Sans un bruit, Arnwald tourna attentivement les pages les unes après les autres et s’attarda sur chaque croquis qu’il détailla d’un œil minutieux. Je fus soulagée de voir qu’il ne se moqua pas ni ne se mit à rire.  

-Quel travail...Et quel coup de crayon ! Finit-il par commenter après un long moment, Ylva est vraiment formidable !
-Je suis bien d’accord avec vous...Elle a un style incontestable ! M’écriai-je, qu’est-ce que j’aimerais savoir dessiner avec autant d’acuité...
-Vous n’avez pas de quoi rougir, vos natures mortes sont magnifiques aussi Rita...Celle que vous aviez offert pour l’anniversaire de Maman fait toujours bon effet quand les dignitaires la voient.
-Ce...C’est vrai ? Questionnai-je alors que mes joues se chauffèrent de plaisir face à ce compliment.

Mon beau fiancé acquiesça et me redonna le carnet de l’historienne qu’il avait pris soin de refermer avant de déclarer, joueur :

-Choisissez une page au hasard.

En bonne équipière, je m’exécutais et passai par toutes les couleurs en réalisant qu’il s’agissait de Papa et Maman lors de leur première fois selon les inscriptions sur le côté.

-Ah...Pas de chance, plaisanta bientôt Arnwald en me dévisageant avec envie, enfin...Pardonnez-moi...Ce...C’était idiot de ma part de vous demander ça... Si votre père savait ce que nous complotons...

Qu’importe Papa ! M’emballai-je. N’y tenant plus, je l’interrompis en lui délivrant un autre baiser vivace qui lui coupa immédiatement le souffle. Echauffé, il le prolongea et je n’en fus que plus heureuse. M’accrochant vivement à sa chemise, je laissai mon corps s’emmêler au sien alors que son odeur d’homme était en train de me perdre.

-Pense à ce que voudrait Ylva...Soufflai-je alors à son oreille avant de lui mordiller son lobe.

Sensible, il devint cramoisi et chuchota d’une voix plus grave :

-Eh bien...Lors du dernier voyage astral...Elle...Elle m’a juste dit que je devais assurer...Et succomber à tes envies...De femme...

Les dieux soient loués ! L’historienne nous donnait donc son consentement ! Trépignant d’impatience, je me débarrassai vite de ma veste verte et écartai rapidement mes cuisses comme pour lui faire comprendre que j’étais moi aussi, d’accord. Encore parée de mes collants et mes ballerines, il sut me les enlever sans problème avant d’apprivoiser mes longues jambes fines qui le firent frémir.

-Approche-toi que je puisse te déshabiller aussi...Minaudai-je.

Je n’eus pas besoin de lui dire deux fois, qu’il me colla un peu plus, le temps que je lui balance son veston, sa redingote et sa chemise sur le côté. Fiévreuse, la simple vue de son torse nu sur lequel reposait seulement à présent le talisman que je lui avais offert petite, ravagea en quelques secondes mes parties féminines et je lui sautai bientôt dessus pour pouvoir lui embrasser cette zone musclée dans un état second.
Notre concupiscence décupla et il chercha très vite à me relever alors que je résistai en me calant déjà contre son aine pour habituer mon corps aux mouvements d’allers-retours.
Bien que ma culotte faisait toujours office de barrière, les frottements contre son frac s’intensifièrent tandis qu’il réussit à me dépouiller de ma robe et mon corset laissant mes seins durcir avec la tombée de la nuit.

-Rita...Rita penche-toi s’il te plaît...M’implora-t-il alors que je le surplombai de ma silhouette élancée.

Sensuelle, je ne comptais pas lui laisser la main et m’amusai de la situation en comprenant que j’avais le dessus. Secouant vivement la tête, je redescendis bientôt de lui et renchéris :

-Reste allongé...Tu vas apprécier...Ne t’en fais pas...

Appliquant mon ordre, je l’entendis retenir son souffle tandis que mes doigts jouèrent à défaire son pantalon pour l’abaisser. Je pus enfin découvrir l’anatomie masculine sous toutes ses coutures. Légèrement impressionnée par cette zone douce et stimulante, je l’agrippai d’abord de mes mains pour me familiariser avec, avant d’essayer ce même mouvement avec d’autres parties de mon corps. Captivé, il fut séduit en quelques secondes et je n’en fus que plus conquise aussi de mon côté, bien appliquée dans le roulement de ma poitrine qui s’affermit toujours plus au contact direct de sa virilité.

-Rita... M’appela-t-il encore.

Oui. Je savais ce qu’il voulait. Nous étions prêts tous les deux. Il ne fallait pas plus perdre de temps !
Enlevant ma culotte à la vitesse de l’éclair pour être enfin complètement nue, je lui grimpai bientôt dessus et oubliai que cette première rencontre entre nos attributs allaient me faire mal. Paniquée pendant quelques secondes, ma crainte fut très vite oubliée en songeant qu’Ylva avait dû lui donner la méthode pour être délicat. Polarisée sur le beau visage de mon fiancé, je me mordis la lèvre jusqu’au sang en attendant que la douleur passe et ressentis bientôt une libération qu’Arnwald s’empressa de me faire oublier en s’occupant enfin de mes seins.
Parfait. Je pouvais reprendre les rênes à présent ! Contractant ma poussée vers l’avant, je la renvoyais ensuite en arrière et effectuai ce geste avec progression jusqu’à délivrer ma voix avec incandescence. Nous étions protégés des roseraies...A l’abri des regards...Dans les jardins...Loin du château...Il n’y avait aucune raison pour que nos cris portent aussi loin...Et puis Tatie était bien endormie...C’était le plus important...

-Continue Arnwald...Chuchotai-je, oh...Continue...

Acquiesçant maladroitement du chef alors que sa bouche tenait toujours l’un de mes mamelons entre ses dents, je sentis bientôt que mes pulsions devaient ralentir si je ne voulais pas tout gâcher et me désintégrer rapidement. Hélas, j’avais mis trop de temps pour me décider et une huée plus profonde que les autres s’échappa soudain de ma bouche alors que mon fiancé me dégagea dans un dernier effort sur le côté. J’y roulais tout en reprenant mon souffle alors que tout mon corps semblait enfin être délivré pour la toute première fois de ma vie.

Mes aïeux...Je venais de faire l’amour ! Il fallait que j’en fasse part à Kiki...Oui ! Il fallait qu’elle sache à quel point c’était un peu douloureux mais tellement magique ! L’esprit saccadé, je restai plaquée contre la couverture alors que mon fiancé me nicha contre lui avec un grand sourire. Nos regards unis se croisèrent et il reprit d’une voix malicieuse :

-Bien...A ton avis...Quelle serait l’appréciation d’Ylva ?

Prête à le stimuler à nouveau, j’écrasais ma poitrine contre son torse et susurrai :

-Pas mal pour des débutants mais il faut approfondir certains points...Et rien de telle que la pratique pour y remédier...

Comprenant l’appel, Arnwald s’attela donc à d’autres assauts qui me firent passer la plus belle de mes nuits. Blottis dans ses bras et à peine drapés pour cacher notre nudité, nous nous endormîmes qu’au petit matin et ne fûmes réveillés que lorsque le soleil fut haut dans le ciel.

-Seigneur ! Ils sont là ! Cria soudain la voix de Maman...

Maman... MAMAN ?! Mon corps se glaça immédiatement et je me cachais à la va vite alors que mon amant fit de même. Perchée au-dessus de nous deux, ma mère nous transperçait de ses yeux bleus froids qui n’avaient jamais été aussi menaçant qu’en cet instant.

-Reine Elsa... Souffla enfin Arnwald en déglutissant péniblement.
-Oh je vous en prie...Pas de manières entre nous...Appelez-moi Belle-Maman, après tout, vous avez gravi le mont le plus atypique d’Arendelle cette nuit, grinça-t-elle alors que mon visage se chauffa.

Tandis que je l’aurais jamais imaginé sortir une phrase pareille, je la vis aussitôt enlever ses gants qu’elle rangea rapidement dans sa robe de cinquième esprit avant de les lever en direction du jeune homme de Vassar.

-Maman ! Non ! Je t’en prie ! Criai-je en me calant contre lui pour le protéger.

Continuant de nous toiser avec les mêmes traits sévères que ceux de ma jumelle, elle scruta encore Arnwald méchamment et ajouta :

-Ah ? Mon futur gendre n’aime pas l’humour... Bon...Eh bien...Dans ce cas...Je vous laisse cinq minutes pour vous habiller jeune homme, vous vous confinerez ensuite dans vos appartements et n’en ressortirez qu’après avoir reçu une conversation avec le roi Hans qui devrait revenir de la contrée d’Arnevik qu’en fin d’après-midi, j’espère que c’est bien compris ?!
-Euh...Oui...Oui, Majesté ! Bredouilla-t-il tout rouge.
-Parfait ! Renchérit-elle.

Détournant le regard, elle attendit qu’il se réajuste et continua de l’examiner méchamment alors qu’il hésita à lui passer devant :

-Allez ! Hors de ma vue ! Cria-t-elle à bout de patience, dépêchez-vous sinon je me charge de vous aider à avancer en vous gelant le derrière !

Me lançant un dernier regard tendre, je ne le gardai pas longtemps quand Maman s’approcha enfin de moi en me balançant mes vêtements.

-Je vois que parler avec ta sœur te donne des mauvaises idées ! Persiffla-t-elle sans pour autant me donner une correction.
-Non, Maman...Kirsten n’y est pour ri...Commençai-je la bouche sèche.  
-Je ne parlais pas de Kirsten ! Rugit-elle en me faisant signe de m’habiller.

Gaga ? Mais qu’est-ce qu’elle avait à voir là-dedans ?! Elle n’était même pas au courant ! Prête à défendre ma grande sœur même si je savais qu’elle comme Kiki ne l’aimaient pas, j’étais sur le point d’ouvrir la bouche quand elle m’interrompit encore avec colère :

-J’espère pour toi que ce jeune homme a pu prendre des précautions et qu’Helga ne t’a pas bourré des idées dans la tête ! Si jamais, j’apprends que tu deviens fille/mère avant ton mariage avec monsieur de Vassar, je t’interdirai formellement de la revoir, tu m’entends ?!
-Oui...Oui Maman...Bafouillai-je d’une voix inaudible.

Avec violence, elle m’agrippa alors le bras et me tira en direction du château tout en hurlant une nouvelle fois :

-Viens voir ta Marraine maintenant !

Je la suivis d’un calme olympien, heureuse d’avoir échappé à ma sanction. Arpentant les jardins en me sentant comme une femme, je redevins pourtant une fillette quand arrivées au château, Maman finit par me pousser dans la chambre de ma tante...Qui demeurait toujours dans son lit. Sans un mot, elle alla s’assoir sur le lit et la secoua mais rien n’y fit : Elle ne bougeait pas. Ma bouche s’assécha immédiatement et je fus prise de sueurs froides. Certes j’avais donné quatre somnifères au lieu d’un... Mais quand même ?! Elle aurait dû se réveiller là, déjà, non ?! Croisant subitement le regard de déception de ma mère, je me retrouvai muette lorsqu’elle me demanda :

-Kay m’a envoyé une missive en catastrophe ce matin en m’indiquant qu’il était impossible de réveiller ta Marraine et que tu demeurais introuvable ! Tu es la dernière personne à avoir été vue avec elle hier soir...Alors qu’est-ce qui s’est passé ?!
-Euh...Mais rien Maman, soulignai-je soudain stressée, je... Je ne sais pas...
-NE ME MENS PAS RITA BON SANG ! Hurla-t-elle en colère, JE T’AI RETROUVE DANS LES JARDINS APRES T’ETRE OFFERTE A UN HOMME ! JE NE PEUX PLUS TE FAIRE CONFIANCE ! DIS-MOI JUSTE TA BETISE QU’ON EN FINISSE !
-Mais je n’ai rien fait à la fin ! M’emportai-je alors que tout était en train de s’écrouler autour de moi.

A bout de nerfs, elle lâcha un immense gel de contrariété sur le plancher et se releva d’un coup pour se ruer sur moi et m’assener une gifle, bien méritée.

-Bien...Puisque je n’obtiendrai rien de toi pour l’instant, je ne te quitte plus d’une semelle ! Va t’assoir à côté de ta tante ! Et vite ! J’espère pour toi que ce n’est pas grave... Je l’espère vraiment !

Préférant ne pas penser à une issue dramatique, je me relissai ma tenue en exécutant son ordre alors qu’elle écrivit un petit mot avant d’appeler Courant d’Air.

-Apporte cela à Helga Piceaerd et Iduna d’Arendelle mon amie ! Le temps presse !

Puis elle revint dans le lit et répéta des « On va te sauver Anna...Ne t’inquiète pas » alors que je me morfondais pour mon pauvre Arnwald qui allait être confronté à l’interrogatoire de Papa...






Et pour les illustrations je vous les mets ici puisqu'elles n'ont pas l'air d'être vues sur le topic à dessins Wink

Illustrations chapitre 17:



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Lun 22 Jan 2024, 18:42
Je ne dirai rien...
Je n'ai qu'une réaction...
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Lun 22 Jan 2024, 18:46
Floconnette a écrit:Je ne dirai rien...
Je n'ai qu'une réaction...
:tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :fouet: :fouet: :fouet: :fouet: :fouet: :fouet: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :fouet: :fouet: :fouet: :tronçonneuse: :fouet: :tronçonneuse: :fouet:

Ah...@Frantzoze...Je crois que @Floconnette veut buter Rita XD XD XD XD

A voir si le chapitre de @Frantzoze te laissera dans un meilleur état x)


Dernière édition par Ansa le Lun 22 Jan 2024, 19:53, édité 1 fois

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Lun 22 Jan 2024, 19:05
Après Kiki, on passe à Riri. Et quel chapitre, mes aïeux !

Parce que pour une fois, j'ai pas trop besoin de résumer ce qui c'est passé sur ce chapitre. Tout ce qu'il y a à retenir, c'est :

- Riri qui vole du somnifère northuldra.
- Riri qui se venge de Pieter en le faisant passer pour un frigide auprès de ses parents, qui n'aurait pas osé franchir le pas avec Sofia.
- Riri qui ne se concentre pas durant la réunion diplomatique.
- Riri qui culbute avec Arnwald alors qu'ils ne sont pas encore mariés (bon, ils sont fiancés, mais quand même !).
- Riri qui, en voulant endormir tante Anna avec le somnifère pour profiter de son prince, a trop forcé sur la dose et semble l'avoir... tué ?

Modèle de droiture et de dignité royale, hein ? Ben après sa quintuple connerie, je pense qu'on repassera avec Rita. Parce que là, elle va en prendre pour son grade et sa fierté, la pauvre.

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Mer 24 Jan 2024, 21:37
Allez ! Retour dans l'Hellheilm Smile Voici les spoilers du chapitre 18...Petite exception pour ce chapitre nous avons écrit à deux mains ! (@Frantzoze m'a donné les grandes directives et j'ai été la plume Smile ) Un vrai travail d'équipe en amoureux qui m'a rappelée Deux soeurs, une couronne...Life's too short, Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une grand-mère VS Malédiction du cinquième esprit... Et Le calendrier des sucesseurs Les EMMA ... Bref ! Un beau moment en amoureux ! I love it

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Bref ! Voici les spoilers sans contexte Razz

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Sam 27 Jan 2024, 20:56
Et voici le chapitre 18 et pour ce soir 4 PDV.

Chapitre 18 : Puisque tu pars :

HELLHEILM ACTUEL...

-Ma Grosse Gaga ! Ma Reine ! Qu’est-ce que vous faîtes ? Demandai-je aussitôt alors que je revenais d’un autre voyage astral secret avec ma Belle.
-Chut ! Ylva ! Nous regardons les différentes vies pour chercher un quelconque indice qui pourrait faire tomber Emma ! Grognèrent-elles en chœurs.
-Oh ? Et est-ce que vous avez fait bonne pioche ?! Questionnai-je encore alors qu’elles tendaient l’oreille avec désespoir.

Elles me lancèrent immédiatement un regard noir et je décidais de me poster à côté d’elle sans faire plus de bruit. Maligne, ma femme me canalisa tout de suite en me prenant contre elle et il me fallut un temps en observant les images pour comprendre qu’il s’agissait de la temporalité où la jolie rousse d’Arendelle régnait désormais sur tout le royaume en tant que reine. Satisfaite car nous avions déjà pu voir que cette Petite Piceaerd-là n’avait pas été touchée par la malédiction de l’autre gourgandine de Mère Fouettarde, je tombais d’autant plus des nues en la voyant exiler toute sa famille dans la Forêt Enchantée jusqu’à notre Ange de l’Air, par peur qu’ils lui piquent le pouvoir...

Les visages de mes deux sœurs de cœur virèrent au blanc et ma Grosse Gaga s’écria :

-La salope ! Comme si cela ne lui suffisait pas de faire du mal à notre arrière-petite-fille dans la temporalité où elle a ses jumeaux mâles !
-Comment peux-tu affirmer que c’est son œuvre ici aussi ? Demandai-je du tac au tac.
-Cela tombe sous le sens Ylva ! Ça ne peut être qu’elle ! Ne me dis pas que tu prends sa défense ! Me gronda tout de suite ma femme en me zébrant de ses beaux yeux bleus.

Bien que mon cœur chavira, mes joues se chauffèrent d’indignation et je grommelai en haussant les épaules :

-Mais non ce n’est pas le cas ! Je m’inspire toujours de faits et vous le savez très bien ! Tenez ! Regardez par exemple comment a été Elsa avec le pouvoir ! Il lui était également monté à la tête ! Et cela n’avait pas été l’œuvre d’Emma ! Je sais que c’est pénible à reconnaître mais tous les maux ne viennent pas forcément de cette bougresse !

Indécis, les yeux de mes meilleures amies se croisèrent bientôt et je compris bien vite qu’elles ne me croyaient pas.

-Ce serait sans doute vrai si le comportement d’Anna, n’avait pas changé du tout au tout...Tu es quand même d’accord avec ça, madame l’historienne ?! Me railla encore Helga en se radoucissant.
-Oui, ruminai-je alors qu’Iduna me massa activement les épaules, me procurant un bien fou.

Cela déclencha une chaleur dans tout mon organisme et je ne résistai pas à agripper ses lèvres fines dans un long baiser bienfaiteur.

-Ça va ? Je vous dérange pas ?! Intervint soudain notre sœur de cœur enrobée avec ironie, vous voudriez peut-être vous sauver à votre hutte et profiter que Rocco soit avec Elysia pour prendre du bon temps pendant que m’échine à effectuer le travail ?
-Oh bah si tu nous donnes ton accord ma Grosse Gaga ! Minaudai-je en embarquant déjà ma bienaimée vers la sortie du tunnel.
-Comme si faire l’amour était la priorité tout de suite, grinça-t-elle encore entre ses dents.

Cela nous stoppa immédiatement et nous comprîmes son anxiété. Si la jolie Furie Rousse n’allait pas bien, sa fille n’était pas prête de revenir. Je ne lui avais rien dit de notre dernière conversation. J’en aurais eu trop honte de toute façon car il avait été question de sexualité envers mon petit garçon de sept ans à peine. Mon Rocco chéri... Qu’il était beau avec les traits de son père, mes cheveux blonds polaires et mes yeux marrons... Il me rappelait ma Yélana qui me manquait aussi affreusement. Toujours prostrée, notre opulente meilleure amie nous regarda avec un air de détresse presque désespérée. Peut-être devrais-je lui dire que notre Belle allait bien dans les limbes ? Non...Elle avait déjà eu bien assez mal comme ça la dernière fois que je lui avais fait part que j’avais vu sa grande chamane et pas elle. Fermant donc ma bouche, j’entraînais à nouveau ma Reine à ses côtés et nous la vîmes de plus en plus se décomposer alors que sa main était toujours bloquée sur le souvenir. M’avançant alors contre elle, je me fondis contre son ventre gras et entre ses seins imposants avant de rajouter en lui faisant un câlin :

-Ne t’en fais pas, cela ne doit pas être si grave, cette reine Anna doit tout simplement avoir des sottes d’humeur si elle tire de ces deux grands-mères...
-Ylva ! Me grondèrent-elles.
-D’accord ! D’accord ! Si vous préférez, nous pourrons regarder un peu plus loin pour voir si elle va s’améliorer... Et vous allez voir, tout va rentrer dans l’ordre...Son charmant blondinet de mari sait la canaliser et va la faire revenir sur le droit chemin ! Assurai-je encore.
-Oui ! Montre-le-nous vite Helga, m’encouragea à son tour Iduna, en la soutenant à son tour.

Retrouvant le sourire, elle nous observa toutes les deux et souffla un « merci d’être là » avant de se reconcentrer sur le cercle d’images qui nous faisait face à toutes les trois. Habile, elle reconnecta alors son aura et passa volontairement quelques extraits avec son index avant que le souvenir ne reprenne.

La cadette d’Arendelle nous fit bientôt face. L’air concentré et sévère, elle inspectait les derniers papiers de la journée tout en gesticulant de nervosité.

-Bien...Il me restera cela à faire pour demain... Tant pis... De toute façon, je ne peux compter que sur moi-même, murmura-telle en ajustant son tas pour mieux le poser ensuite sur la table, à découvert au lieu de le mettre en sécurité sous clefs.

Elle se passa ensuite les mains sur son visage et poussa un soupir alors que quelqu’un toqua à la porte.

-Non je n’ai pas le temps ! Grommela-t-elle.

Une jolie menotte tourna pourtant la poignée et petite Gaga, âgée de cinq ans avec ses jolies tresses rousses fit bientôt son apparition.

-Bonsoir Maman...Tu avais promis que tu me lirais une histoire avant de dormir ce soir...Tu...Tu me l’as dit toute cette semaine, dit-elle en avançant à petits pas.
-Rooo ! Tu vois bien que je suis occupée Helga ! Allez ! File et demande à Papa Kristoff ! Ça, il peut le faire sans créer de catastrophe...

Aux bords des larmes, la fillette déglutit et répondit d’une voix fluette :

-Bien...Comme tu voudras Maman...

Ne partant cependant pas de la pièce, elle continua de la scruter de sa bouille d’ange et reprit avec hésitation :

-Maman...Est-ce que...Est-ce que je peux te faire un bisou ?

Bien que revêche, la jolie rousse tressaillit et ses traits se radoucirent à l’égard de sa fille. Rapidement elle poussa un soupir mais recula sa chaise avant de lui tendre les bras. Toute heureuse, Helga retrouva le sourire et se rua contre elle avant que les deux ne s’offrent une étreinte qui nous fit fondre. Puis Anna lui embrassa les cheveux et murmura :

-Allez...Vas-y...Je viendrais t’embrasser quand tu seras au pays des rêves.
-D’accord...Bonne nuit Maman...Je t’aime, conclut-elle en la serrant encore.
-Moi aussi, dit-elle en la reposant sur le sol.


Poussant un soupir de soulagement en voyant qu'Anna pouvait redevenir elle-même au contact de sa fille, j’aurais préféré en rester là à cause de ma conversation avec ma filleule mais le souvenir en décida autrement. Semblant soudain perdre le contrôle des images de la paroi de glace ma Grosse Gaga ne put rien faire quand l'image se téléporta subitement sur...Kristoff et la jeune Théa, une jeune fille prometteuse d'après ce qu’on avait déjà pu observer.

Les deux étaient aux cuisines dans les sous-sols alors qu'il n'y avait aucune trace d'Olina, la cuisinière.

-Vous êtes sûr que ce thé lui fera le plus grand bien, Majesté ? Demanda alors la future membre qui s'ajouterait à la famille Piceaerd en se mariant avec Karl.
-Oh oui... Je la trouve beaucoup sur les nerfs en ce moment, un peu d'eau et des plantes ne pourront pas lui faire de mal ! C'est ce que les trolls me donnaient quand j'étais en stress la veille de mes exposés à l'école ! Avoua le montagnard avec un sourire amoureux pour sa dulcinée.
-De quelles plantes s’agit-il ? Questionna encore la jeune apprentie, un peu curieuse.
-Des pousses de pissenlit, tout ce qu'il y a de plus banal pour réduire la surcharge psychologique ! Clama encore le duc de la plaine des trolls avec fierté, ils sont tous frais, Sven et moi sommes allés les cueillir ce matin, je les ai lavés et passés à l'eau bouillante, il n'y a absolument rien à craindre...Inutile donc de tirer cette tête-là !
-Ô pardonnez-moi Majesté, ce n'était pas mon intention... Ce... C'est juste que de là où je viens nous devions absolument nous méfier de tout... Surtout dans cette auberge infâme ! Se justifia-t-elle.

Sans crier garde la jeune fille se mit à trembler et Kristoff fut pris d'empathie pour elle. Lâchant un instant le plateau fumant, il lui prit les mains et lui dit gentiment :

-Je comprends ce que vous ressentez mais ne vous inquiétez pas...Vous serez choyés ici. La famille d'Arendelle est la plus généreuse que je connaisse !
-Je l'ai déjà remarqué votre Altesse... Et je vous crois sur parole...Balbutia-t-elle.

Moins frêle, la demoiselle retrouva un léger sourire et profita que le plateau soit reposé pour y mettre une coupole de lait ce qui n’offusqua pas le fils de Béata qui ne s’en aperçut même pas. Je tiquai immédiatement mais n’en fis pas part à mes sœurs de cœur tandis que Théa répliqua encore :

-Bien... Montons à présent avant que le thé ne refroidisse !


Ils s'en allèrent ainsi alors que le souvenir s'arrêta. Bien qu'intriguée je ne voyais pas ce que nous pouvions découvrir de plus quand l'expression d'Helga semblait dire l'inverse.

-Pourquoi Ahtohallan se serait-elle focalisée sur cela ?! Ce n'est pas normal... Je sens que quelque chose ne va pas, murmura-t-elle.

Comme pour chercher un solide appui, elle se tourna bientôt vers ma Reine qui déclara :

-Je suis d'accord avec toi, poursuivons.
-Non mais vous êtes sérieuses ?! Bougonnai-je car je voulais avoir mon moment avec ma femme, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? Anna a été on ne plus cordiale avec sa fille et son mari va lui apporter une boisson chaude...A moins que ça dérape sur leur table ce qui ne se fera pas puisqu'il y a cette demoiselle, je ne vois pas pourquoi nous devrions perdre notre temps à visualiser autre chose !
-Tu me déçois Ylva...Je pensais sincèrement que tu arrivais à mieux cerner les gens, grommela aussitôt ma replète meilleure amie en me lançant un air de défi.

La même provocatrice que sa fille celle-là ! Grondai-je intérieurement. Rehaussent ma petite carrure avec orgueil, je déclarais alors :

-Bon...Soit...Il est vrai que j'ai toujours trouvé cette jeune fille sortie de nulle part un peu louche mais nous devons bien reconnaître qu'elle est ambitieuse ! Et ça, c'est une qualité que je ne minimiserais jamais !

Mes deux meilleures amies se renfrognèrent tout de suite et ma chère Iduna prit le relais sur le souvenir, qui se raviva au simple contact de son index renvoyant une image de Kristoff, Théa et Anna dans la même pièce à présent.

-Il va falloir souffler un peu mon amour, c'est très chaud, murmura le montagnard alors qu'ils s'étaient tous les trois calés autour de la longue table ovale du conseil.
Bien que contrariée la reine d’Arendelle retrouva vite le sourire et prit bientôt la coupole de lait en rétorquant :

-Mais non ! Regarde ! Tu as pensé à tout ! Mon thé sera moins brûlant avec ceci !

Comprenant à la tête du montagnard qu’il ne se rappelait pas l’avoir placé sur le plateau, je passai outre et me concentrai à nouveau sur la Furie Rousse qui continua de lui dire :

-J'ai promis à Helga que tu lui allais lui conter une histoire...Je n’en ai pas eu le temps...Tu devrais y aller maintenant...Je finis cela, je te rejoins...Et après...Nous pourrions peut-être aussi prendre un bain chaud...

Le visage du fils Nattura se chauffa et il acquiesça alors que j'implorais à ma femme de ne pas lâcher le souvenir. Se sentant de trop, Théa repoussa sa tasse de thé et intervint aussitôt en demandant :

-Avez-vous encore besoin de moi vos Altesses ?

Le regard de la prestigieuse reine dériva immédiatement dans sa direction et elle fut bienveillante à son égard. Pour avoir déjà observée d’autres parties de cette vie, j’avais effectivement noté qu’elle ne s’en méfiait pas...Bien au contraire ! Depuis qu’elle avait été recueilli par Iduna, la constructrice des moulins avait réussi à se rendre indispensable auprès d’Anna et les sujets d’Arendelle si bien qu’une certaine complicité s’était instaurée entre les deux femmes au plus grand désarroi d’Elsa qui en tant que future belle-mère en était devenue extrêmement jalouse. Ambitieuse, disais-je, hum...Peut-être pas que ça...

-Non, Théa ! Vous pouvez vous retirer pour la nuit, mon neveu n'en sera que plus enchanté ! En revanche, soyez prête dès sept heures demain matin... Nous aurons une longue journée ! Déclara-t-elle.
-Bien, Reine Anna...Comme vous voudrez ! S'exclama la jeune fille en se levant délicatement.

Elle quitta rapidement la pièce et la Jolie Rousse but sa tasse de thé d’une traite. Elle eut tout de suite une moustache de lait mais ne s’en préoccupa pas et déclara dans un grand sourire :

-Hum...Tu avais raison Kristoff...Rien de tel qu'une bonne boisson pour me revigorer ! J'avais une telle soif ! Je n'ai quasiment pas bu de l'après-midi puisque j’ai congédié Kay et Gerda quand je suis en temps de travail...

Soudain angoissée, elle fit signe à son amant de se pencher et continua :

-Tu comprends...Je...Je ne voudrais pas qu'ils écoutent des conversations qui seraient susceptibles de me renverser du trône...

Si calme l'instant d'avant, Le beau blondinet perdit alors patience et grommela :

-Ils ont quatre-vingts ans Anna ! Qu’est-ce que tu voudrais qu’ils fassent ?! Va vraiment falloir arrêter avec cela !

Médusée la jolie rousse réfuta :

-Arrêtez avec quoi, je te prie ?!
-Croire que tout le monde veut t'assassiner pour prendre ta place ! Pesta-t-il, C'est tout bonnement ridicule ! D'abord ton père ! Puis ta sœur ! Et ensuite ta mère ! Qui est le prochain? Moi ?! Oui remarque...Je viens de t’apporter du thé qui pourrait t’éliminer qui sait ?! Soyons fous ! Et après ?! Karl, Viktor et Ryder ?! Ensuite ?! Helga et Elysia ?! Tu es au courant quand même que tu ne régneras pas ad vita eternam ! Tu es obligée d'avoir des descendants !

Vexée par ses paroles, le regard sarcelle de la rouquine ne fut jamais aussi noir à l'égard de son beau montagnard qu'en cette seconde. Avec fureur, elle se leva et se précipita sur lui pour lui mettre une gifle avant de reprendre :

-Je protégerai le royaume de toute forme de trahison ! Et si cela doit passer par ton exil aussi, alors non, je ne manquerai pas de le faire Kaspian, Kristoff, Andréas Bjorgman Nattura !


Elle le dévisagea ensuite avec une haine profonde et lui passa devant pour pouvoir à son tour se retirer...
La suite...Ma Grosse Gaga, Ma Reine et moi ne la comprîmes pas sur le coup... Anna se mit subitement à suffoquer, devenant violette en quelques minutes. Pliée en deux, elle eut la force de se tourner vers Kristoff démuni et pétrifié avant de murmurer dans une dernière respiration :

-Toi...Ce...C'était...Donc...Toi...Depuis...Le...Début...Tu...L’as...Vraiment...Fait...

Elle n'eut pas la force d'en dire plus, qu'elle s'écroula au sol, les yeux et la bouche injectés de sang.


-Emma tu n’es qu’une garce ! Cria soudain Helga en éclatant en sanglots.

Pas loin de rejoindre son état, Iduna resta pourtant brave, se contentant de blêmir comme c'était mon cas.

-Mets-la suite, s'il te plaît ma Reine... Ordonnai-je doucement tout en essayant de calmer notre autre sœur de cœur.

L'enchaînement fut immédiatement. Bien qu'incapable de bouger, Kristoff trouva la force de s'agenouiller à ses côtés avant de dire dans une panique totale, mêlée d'une tristesse :

-Non...Non...Non pas ça je vous en supplie...Anna...Anna mon amour...Réponds-moi...Réponds-moi par pitié ! Tu...Tu as eu une deuxième chance comme nous tous... Mamie Anna et Papy Elysia n'ont pas pu déjà te rappeler...Allez...Je t'en supplie, lève-toi...

Plaquant fermement sa tête contre ses genoux, il refusait de voir son regard vide.

-Mince je dois avoir un peu de don de guérisseur en moi... Murmura-t-il, comment Maman fait déjà ?! Ah oui !

Rapidement il souleva sa robe et posa sa main sur son ventre exposé. Nos yeux s’écarquillèrent de stupeur. Cet imbécile essayait-il vraiment de lui faire un massage cardiaque à cet endroit-là ?!

-Non...On dira rien...Murmurai-je en me retenant de rire.

Comme prévu, cela fut bien entendu inefficace et la reine d’Arendelle ne reprit jamais des couleurs. Coincé entre l’envie d’hurler et celui de pleurer, le beau blondinet resta prostré un moment si bien qu’il n’entendit pas Gerda revenir. Affligée par le spectacle qui lui fit face, la vieille femme lâcha tout de suite ce qu’elle avait dans les mains avant de clamer :

-Prince Kristoff...Qu’est-ce...Qu’est-ce que vous avez fait ?!

Les yeux révulsés d’horreur, le montagnard la regarda en panique avant de bégayer :

-Non...Ce...Ce n’est pas...Ce que vous croyez...Je...Je n’y suis pour rien...

Mais l’intendante n’en eut que faire. En quelques secondes ses yeux allèrent de la tasse de thé au montagnard et elle ne chercha pas plus loin. Parvenant à se dérober vers la porte, elle cria à travers le corridor :

-Au régicide ! Au régicide ! Dans la bibliothèque ! Vite ! Vite !

Sous le choc, le fils Nattura ne bougea pourtant pas et maintint le corps sans vie de sa femme contre lui jusqu’à ce que deux gardes accourent dans la pièce...Dont le neveu d’Helga. Ma sœur de cœur sursauta et son regard s’embrasa alors que ce nouvel Halricsen, copie-conforme de son père, lança un regard indigné à Kristoff. D’une main de maître, il s’approcha en quelques secondes du montagnard et lui passa les fers avant de déclarer :

-Prince Kristoff, Duc de la Plaine des Trolls, vous êtes accusé de haute trahison pour régicide envers votre épouse la reine Anna d’Arendelle ! Vous croupirez dans le donjon en attendant votre procès et votre sentence ! Au nom de la couronne je vous arrête !

Une fois encore, le fils de Béata se laissa faire alors que la vermine de militaire ne prit aucun gant pour le détacher férocement de la jeune Piceaerd.


Attentives, nous suivîmes le changement d’humeur du souvenir qui nous amena à un peu plus loin dans la journée.

Kristoff nous fit bientôt face, miséreux et pleurant à chaudes larmes. Seul dans le cachot humide, il cherchait désespérément à reprendre pieds sur la tournure des événements.

-Pourquoi fallait-il qu'il t'arrive un truc pareil mon amour ?! D'abord ta folie...Maintenant ce drame...Radota-t-il pendant de longues minutes.

Il cessa tout de même de parler quand des cris d'enfants qui semblaient venir d'au-dessus de sa tête se firent soudain entendre. Déchirant, le calme sinistre des cachots, ils firent redoubler les pleurs du montagnard qui s'égosilla dans le vide :

-Laissez ma petite Helga tranquille ! Et notre Elysia ? Ne plus les revoir tous les deux ? Leur faire croire que je suis le meurtrier de leur mère ! Non ! De non ! Il vaut mieux que je sois condamné à mort effectivement plutôt que d'imaginer cela...

Son souffle se coupa à nouveau, pris dans les étranglements et nous le regardâmes tousser avant qu’il ne retrouve sa respiration contrairement à sa femme... Il retrouva son calme de longues minutes plus tard alors que des bruits de pas en approche se firent plus pressants. Eclairée faiblement par les torches, Théa s’avança vers lui d’un air précipité. Elle tenait un trousseau de clefs entre ses mains et regardait sans cesse en arrière, vérifiant qu’elle n’avait pas été suivie.

-Prince Kristoff ? Prince Kristoff où êtes-vous ?!

Dans un dernier effort, le montagnard murmura alors :

-Ma carcasse est ici...

Réactive, la jeune fille s’approcha de sa prison et déverrouilla le loquet avant d’entrer elle-même dans la cellule.

-Que faites-vous ? Demanda-t-il avec surprise.
-Eh bien...Je vous aide à vous échapper pardi ! Grommela-t-elle en le poussant vers le fond du lieu clos.
-M’échapper ? Mais...Non...Jamais...Je ne veux pas être un fugitif en plus de ce qu’on m’accuse déjà, bredouilla-t-il, mes enfants sont ici ! Ma vie est ici !
-Vous n'avez donc pas compris mon ami ?! Les triplé se sont réunis avec les juges pour prédéfinir votre sentence...La faute commise est trop grave... Vous n'allez pas en réchapper... Déclara la demoiselle.
-Et après ? De toute façon je suis condamné pour quelque chose que je n'ai pas fait ! Je promets sur la tête de Sven que je n'ai pas mis de poison dans son thé ?! Pourquoi l'aurais-je fait bon sang ?! C'est... C'est ma femme et je l'aime !
-En tant que fils de guérisseuse votre cause est malheureusement pas aussi facilement défendable, expliqua-t-elle en le fixant, compatissante...Puis il y a aussi le passif de votre père et ses nombreux crimes dans la Forêt Enchantée recensés par la reine mère Iduna qui ne vous aident pas...
-Et vous alors ? Qu'en pensez-vous ? Vous me croyez réellement capable de tout cela ? D'avoir du sang sur les mains ? Finit-il par demander à bout de nerfs.

Prise au piège, Théa se mordit violemment la lèvre mais répondit tout de suite :

-Moi je crois en votre innocence Majesté, c'est pour ça que je compte vous aider à vous échapper...Au prix de ma place... Je sais que vous êtes un homme bon, généreux et maladroit mais qu'il ne vous serait jamais venu à l'esprit d'assassiner la reine Anna...

Légèrement rassuré le beau blondinet lui serra la main et murmura :

-Merci beaucoup Théa... Mais vous savez je n’aurais pas de poids face à la garde d'Arendelle... Alors...Ce n’est peut-être pas une si bonne idée...
-...Je peux vous aider à les déjouer, le coupa-t-elle, il vous suffira d'emprunter le couloir secret qui mène à l'entrée de la ville... Aucun garde n'y est à cette heure-ci, ils sont tous à L'Old Reindeer...Et puis s'ils sont là-bas, la nouvelle n'a pas dû encore bien se répandre... Bref, partons avant qu'il ne soit trop tard !

Kristoff sembla encore hésiter avant de finalement reprendre ses esprits. Vif, il secoua sa tête et commença à ouvrir la bouche quand elle lui précisa une nouvelle fois :

-Sven est déjà là-bas, attaché à un poteau, partons vite à présent. Rejoignez le roi Agnarr et la reine Iduna en pays Northuldra, je parle avec eux...Ils vous protègeront.

Pour la première fois depuis qu’Anna l’avait quitté, le visage du prince consort fut soulagé. Posant une main gratifiante sur son épaule, il la laissa ensuite le guider dans les méandres des cachots et fit bien attention à ce qu’il n’y ait personne dans les parages avant de s’engouffrer dans le tunnel secret.
Nous suivîmes son parcours avec attention, toutes les trois en haleine et poussâmes un soupir de soulagement quand il parvint enfin à retrouver son cervidé alors que personne ne se voyait à perte de vue.
Bien que pressé, le montagnard se tourna une dernière vers le royaume d’Arendelle et une larme discrète coula le long de sa joue. Il savait ce qu’il laissait derrière lui... Sans un bruit, il détacha enfin Sven et lui grimpa sur le dos avant de dire :

-Allez mon grand...Filons en direction du Nord...

Son compagnon brama sans attendre et les deux partirent bientôt au triple galop. J’allais donc intimer à ma femme de stopper l’image mais cette dernière revint très vite...Sur Théa.
Hagarde, la fillette juvénile contemplait la fuite du blondinet du haut des tourelles. Elle attendit qu’il ne soit plus visible puis son regard n’eut soudain plus rien de fragile. Un sourire narquois apparut alors sur son visage alors qu’elle répliqua :

-Parfait, imbécile...File tant que tu peux encore...

Elle se donna ensuite un coup si violent à la figure que sa joue se mit à rougir. Cela ne l’affecta pas et elle la laissa ainsi. Sous nos yeux terrifiés, elle joua enfin les éplorées et changea subitement de comportement. Retrouvant un air paniqué, elle s’activa alors à rejoindre les quartiers militaires. Arrivée devant la brigade, elle fit semblant de reprendre son souffle et bégaya faussement :

-S’il vous plaît...Vite...Il...Il faut que je parle...Au capitaine...Hal...Halrcisen...
-Il n’est pas disponible à cette heure-ci...Mais nous si ma petite dame ! Gloussèrent immédiatement les fantassins.

Les ignorant, elle hurla alors à travers l’entrée de la caserne :

-CAPITAINE HALRCISEN ! VITE ! IL Y A URGENCE !
-Bon dieu ! De bon dieu ! Que se passe-t-il ici ?! Cria alors le neveu d’Helga qui arriva de sa prestance nonchalante, on peut pas avoir cinq minutes de repos, non ?!

Marquant un temps d’arrêt avant de voir qu’il s’agissait de Théa, il retrouva aussitôt un sourire mauvais et déclara d’un ton moqueur :

-Mais qui donc avons-nous là ?! N’est-ce pas notre prochaine princesse d’Arendelle ?!

Néanmoins vaillant ferveur du protocole, il commença à faire une révérence mais elle le stoppa tout de suite :

-Je vous en prie Capitaine ! Je ne suis pas là pour ça ! Ecoutez-moi s’il vous plaît !

Alors que les jeunes fantassins se remirent à ricaner, il leur intima d’un geste de s’arrêter et reprit dans le plus grand des sérieux :

-Je vous écoute...
-Le prince consort...Il...Il a réussi à s’échapper de sa cellule ! S’exclama alors cette garce dans un bon jeu d’actrice, je...J’ai essayé de l’en empêcher mais il m’a violenté à la joue...Regardez !

Sans attendre, elle montra la marque rouge qu’elle s’était faite volontairement peu de temps avant de venir. Furieux de cette nouvelle, ce nouveau Lars ouvrit de gros yeux colérique et répliqua :

-Vous êtes sûre de ce que vous avancez ?!
-Certaine ! Affirma-t-elle, il a pris son fidèle coursier à quatre pattes et les deux se sont enfuis en direction du Nord...Sans doute vers la Forêt Enchantée...Là où ils pensent être protégés ! Je l’ai entendu, le murmurer, je sais qu’il va rejoindre la reine Iduna.

Retrouvant ses allures de dominateur, le fils de l’autre espèce d’ordure qui m’avait martyrisé autrefois, regarda immédiatement les autres soldats et leur dicta :

-Messieurs ! Mettons-nous en route ! MAINTENANT !


Nous n’en regardâmes pas plus de cette vie-là. Furieuse, ma Grosse Gaga se tourna vers Iduna et lui clama :

-Arrête le souvenir ! Il faut regarder tout de suite si l’autre Anna va bien !

Cela m’embarrassa très vite car je savais que ce que nous allions voir n’allait pas leur plaire, aussi je réfutai :

-Oh non ! Laisse tomber ma Reine...L’autre Petite Piceaerd doit toujours être dans son état fiévreux...On perd du temps, cela ne doit pas avoir changé !

Mais elles ne m’écoutèrent pas alors que la rencontre entre Rita et ce prince Arnwald avec qui je communiquais avidement apparut dans la bulle de glace...Horrifiée, je constatais que ma successeuse avait eu la main lourde sur les somnifères versés dans la soupe de la Furie Rousse et n’étais pas certaine que c’était ce que ma filleule avait laissé suggérer quand nous avions eu notre conversation l’autre fois...
De plus en plus confuse de cacher cela à mes amies, je manquais ensuite de vomir en voyant la part d’âme de mon petit Rocco en train de prendre du bon temps avec la fille de Miss Givrée. Ça pour le coup, c’est ce qu’Anna voulait...


-Eh bah...Quelle main d’œuvre...A croire que tu lui aurais soufflé certaines techniques ma chère Nordlys ! Se moqua gentiment ma Reine tandis que je rougis jusqu’aux oreilles.
-Oui bon...J’ai pas vraiment envie de voir ça tant que mon fils est petit... Si tu pouvais passer...Grommelai-je.
-Bah dis-donc ! Ylva qui ne veut pas croquer une scène de fesses ! L’heure est vraiment grave, se moqua à son tour ma Grosse Gaga.
-Rooo mais ce que vous pouvez être pénibles...Je...Je vous rappelle que c’est la Furie Rousse qui nous intéresse ! Bougonnai-je.
-Hum...Hum...Il est vrai...Je vais la trouver ! Reprit ma grosse sœur de cœur.

Elle n’eut pas besoin d’aller trop loin que nous aperçûmes alors Elsa furieuse après sa fille. A leur côtés, la petite Piceaerd tant chérie par ma filleule...Semblait comme morte...Elle aussi...
Des sueurs froides s’emparèrent sans attendre de mon corps. Il fallait que je prévienne Anna ! Tout de suite ! Alors que je cherchais comment j’allais pouvoir échapper à la vigilance de ma femme et ma meilleure amie, ces dernières perdirent également leur sourire et ma sœur de cœur grassouillette se mit à beugler :

-Cette fois, c’en est assez ! Rejoignons les garçons ! Il faut les mettre au courant !

Iduna approuva et je récupérai sa main, jouant habilement avec ses doigts tout en songeant à m’éclipser pendant qu’elles iraient à la hutte d’Elysia et Amarok.

****

-Pour la cent-cinquantième fois, si vous n’êtes pas capables de vous voir en peinture, ne venez pas me voir ensemble pour que je vous aide à assouvir vos peines ! Pestai-je alors que mon travail de soulager les âmes n’avaient jamais été aussi compliqué qu’avec ces deux-là.
-Très bien ! Monsieur Lorcus ! Dans ce cas, je me permets de commencer ! J’ai plus de choses à dire ! Quant à toi, le gorille obèse et borné qui m’a servi de mari pendant tant d’années tu pourras repasser plus tard ! S’écria bientôt la Reine Rita.

Souhaitant définitivement me donner du fil à retordre, cette version du roi Runeard, choqué par les propos de sa femme, s’enquit aussitôt :

-Non mais puis quoi encore ?! Il en est hors de question ! J’ai vécu avec toi pendant trente ans, sale mégère aux allures volages donc c’est moi qui ai plus de peine sur la conscience !

Ce fut la phrase de trop. Dépassé par tant d’enfantillages, j’explosai et criai derechef à l’égard des deux souverains :

-STOP ! STOP ! STOP ! Vous m’escagassez ! Vu comment vous passez votre temps à vous engueuler, je pense que la meilleure chose à faire pour vous, ce serait de trouver une hutte et vous réconciliez par de bons coups de reins ! Sur ce ! Moi je reviendrai vers vous quand vous arriverez à trouver un chemin d’entente ! BON VENT !

Tournant déjà les talons pour me replier vers mon logis, je n’eus toutefois pas le temps de faire trois pas que la crevasse habituelle, spécialement là pour accueillir les nouveaux membres s’ouvrit d’un coup dans un grand fracas.

-Allez...Pourvu que le prochain crétin que je vais pouvoir canaliser ne soit pas pire que ces deux-là...Marmonnai-je, encore énervé.

Sans grande impatience, je me postai sur le côté pour réceptionner l’âme. Quelle ne fut pas ma surprise quelques secondes plus tard de voir une copie de mon arrière-petite-fille se relever en s’écriant affolée :

-Excusez-moi monsieur ?! Pardon de vous déranger...Est-ce...Est-ce que vous pourriez me dire où je suis s’il vous plaît ?! Je prenais mon thé avec Kristoff il y a cinq minutes encore...Et je me retrouve là...Je...Je ne comprends pas.

M’approchant sans trop de danger d’elle, je faillis me prendre son poing dans la figure quand elle me reconnut et qu’elle grommela :

-Yuma ? C’est bien vous n’est-ce pas ?!

Très vite, elle paniqua et ses yeux regardèrent tout autour de nous. Elle comprit tout : Le décor, l’atmosphère et sa faute.

-Oh mes aïeux... Je...Je suis morte ? Et dans le Nifflheilm ?! Alors là ce n’est vraiment pas ce à quoi je m’attendais !
-Moi non plus, murmurai-je en déglutissant péniblement, ne bouge pas petite, je reviens.

****

J’attendais avec impatience qu’Ylva vienne me dire qu’elle avait accompli son devoir de mère et donnait les directives que je l’avais encouragé à faire. Je gloussai encore toute seule en repensant à sa tête. Cela avait été tellement facile de la provoquer.

-Qu’est-ce que vous avez à ricaner comme une dinde !? Pesta aussitôt la version antipathique de ma petite Piceaerd.

Penser à cela me faisait oublier que mon propre corps me réclamait en réalité de ne vouloir retrouver qu’une seule personne : Mon bel Elysia. Oui...Lui, mon Ange de l’Air et mon petit Bonhomme de Neige me manquaient terriblement...Mais si tout allait bien, j’allais réussir pour eux et bientôt...Je les serrerai dans mes bras.

-Bah alors ?! Vous avez perdu votre langue !? Ronchonna-t-elle encore, si au moins vous pouviez l’utiliser pour me raconter votre conversation avec Emma !
-Eh bien, eh bien, tu es donc d’humeur bavarde aujourd’hui Anna, dis-je avec ironie, et si tu utilisais de ton énergie pour travailler tes chakras...Cela te sera plus profitable...
-Allez au diable ! Grinça-t-elle.
-Mais j’y suis en étant déjà avec toi, murmurai-je d’une voix malicieuse.

Je n’eus toutefois pas le temps de recevoir une autre remarque acerbe de sa part que je sentis qu’on essayait d’entrer en contact par voyage astral avec moi. Fermant vite les yeux pour capter l’aura d’en face, je fus surprise de découvrir Yuma...Dans une grande panique.

-Anna ! Ouf ! Cela a marché ! Clama-t-il.
-Oui, c’est moi ! Déclarai-je.
-Anna...J’ai un problème, m’avoua-t-il.
-Comme si tu n’en avais eu qu’un seul au cours de ton existence Tonton...Laissai-je échapper en défiant mon beau-père du regard.
-Tu as raison...Un point pour toi...Concéda-t-il, mais, je ne suis pas là pour plaisanter malheureusement...Voilà...Il y a un petit chamboulement dans le Nifflheilm... Je...J’ai récupéré ta petite fille...Anna...D’Arendelle !

Cela attisa tout de suite mon attention.

-Quoi ? Ma petite piceaerd est avec toi ? Répétai-je alors qu’un large sourire apparut sur mon visage.
-Oui...Enfin...Une version d’elle tout du moins...Elle me parle d’une tasse de thé...De Kristoff...Qu’elle devait border Helga...Je n’y comprends rien...Aren ne m’a pas prévenu qu’elle devait arriver...

Le laissant dans ses explications, je ne l’écoutais plus. Tout mon cœur mort se revigora d’espoir suivi d’une poussée d’orgueil. Hourra ! Mon plan avait fonctionné ! La reine Anna qui était tombée sous la perdition de cette couarde d’Emma était finalement morte dans sa propre temporalité. C’était trop beau pour être vrai ! J’allais peut-être retrouver mes proches plus vite que prévu finalement !

-Cette nouvelle ne pouvait pas me plus plaisir, chef ! Merci ! Merci infiniment ! Clamai-je en lui secouant vivement la main.

De plus en plus déboussolé, il murmura toujours perdu :

-Oh...Mais...Euh...De rien...
-Tu peux repartir tranquille dans le Nifflheilm à présent...Tout ceci est parfaitement normal ! Attends-toi toutefois à ce que ma petite Piceaerd devienne assez rapidement....Disons...Plus caractérielle ! Dis-je encore.
-Euh...D’accord...Bon...Eh bien...A bientôt Anna...Bredouilla-t-il.

Sur le point de repartir, je le stoppai encore en ajoutant :

-Oh encore une chose Tonton ! Ce serait bien si tu allais prévenir nos proches de l’Hellheilm de cet évènement ! C’est très important ! Il faut qu’ils le sachent ! Tu le peux avec ton pouvoir de gardien du Nifflheilm...


Bien que désorbité, il acquiesça et son fluide onirique repartit aussi vite qu’il était venu. Rouvrant immédiatement les yeux, je me concentrai alors sur cette copie de ma petite Piceaerd qui ne m’aimait pas et déclarai :

-Alors ces chakras très chère ? Ont-ils été travaillé pendant ma sieste ?
-Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ?! Grommela-t-elle.
-Eh bien...Cela pourrait peut-être t’intéresser de savoir que t’entraîner te permettrait...De...Sortir d’ici ? Minaudai-je avec malice.
-Qu'est-ce que vous racontez encore comme débilités ?! Arrêtez de me faire perdre mon temps! De toute façon, tout ce que vous dites dans cette famille n'est que mensonges ! Ragea-t-elle.
-Tu veux parier ? Lançai-je encore.

Sans attendre qu’elle s’offusque davantage, je lui touchais son épaule pour capter son énergie et évoquai par télépathie celle de son alter ego qui se trouvait dans le monde de la glace. Je fus heureuse de voir apparaître un portail lumineux crever l’obscurité des limbes quelques secondes plus tard. Les yeux sarcelles de mon ingrate de petite fille se stupéfièrent alors qu’elle demeura sur ses gardes.

-Ah, j’ai compris...Vous...Vous voulez vous débarrasser de moi, c’est ça ?! marrona-t-elle à nouveau.

Rooo...Ce qu’elle pouvait être têtue...D’un autre côté je ne pouvais pas lui dire que si j’effectuais cette fusion avec sa propre elle-même c’était pour qu’Emma n’ait plus mains mises sur la vie d’où elle venait. Celle qu’elle avait créé de toute pièce...Il suffisait juste qu’elle y mette un peu du sien...

-Bien sûr que non ma petite Piceaerd ! Je t’accompagne ! Repris-je sûre de moi, il faudrait vraiment être folle pour ne pas sauter sur une opportunité pareille ! Un passage dans les limbes ! C’est inespéré !
-Et qui me dit que cela ne nous conduit pas dans un endroit pire ?! Demanda-t-elle d’une voix rabougrie.
-Hum...Pas certaine qu’un tel lieu existe ! Mais réfléchis ! Je ne viendrais pas avec toi si cela devait me mettre en danger, répondis-je.

Trouvant assez de force pour me libérer de mon cocon, je finis par me lever comme preuve de toute bonne foi et l’invitai à faire de même en lui tendant ma main.

-Allez...Défais ces liens ! Ordonnai-je.

Crispée, elle réussit pourtant à accomplir cette acte et s’approcha de moi sans pour autant me faire confiance. Parfait. Feignant de m’avancer vers le vortex, je fis exprès de ralentir mon pas pour la laisser passer en premier. Suspicieuse, elle se tourna alors vers moi et comprit enfin que je ne la suivrai pas quand je la poussai légèrement dans un dernier effort. Elle hurla pendant un temps interminable avant que le passage ne finisse par se refermer.

-Et non pour moi ce n’est le moment...Mais toi, je te sauve la vie... Courage ma petite Piceaerd...Tu vas vers une meilleure version...De toi-même, chuchotai-je.

Pleine d’espoir bien que me sentant affreusement seule comme du temps où j’étais sans mon cher Elysia, je retournai dans mon cocon et m’accrochai avec ferveur à cette avancée dans le plan qui allait dans le bon sens. N’ayant pas grand-chose à faire qu’attendre, je finis par m’assoupir et captai bientôt une nouvelle communication avec... Marraine.

-Ma Belle ! Vite ! J’ai lâché ta mère et ta belle-mère deux secondes car je voulais t’informer de quelque chose d’important ! Déblatéra-t-elle à bout de souffle.
-Oula...Oula...Doucement Tatie Ylva ! Si c’est pour me dire que la reine Anna est morte...Je suis au courant, soufflai-je presque amusée, et à vrai dire je n’en suis pas peu fière parce que ça veut dire que c’est bon ! Tu vas pouvoir bientôt préparer tout un nouveau carnet à dessins car tu vas avoir de quoi faire...
-Oh je t’en prie Anna, ce n’est pas le moment de rire ! Voilà...J’ai fait ce que tu avais demandé pour Rocco et ça a été très bénéfique...Renchérit-elle, Enfin ça l’a été...Mais pas pour tout le monde...

Son air soucieux me fit soudain très peur et je lui fis signe de continuer :

-Ma Belle...Ta petite Piceaerd...Rita lui a filé des somnifères pour qu’elle puisse être tranquille pour sa nuit d’amour avec mon fils...Enfin Arnwald...
-Oui cela faisait parti du plan pour forcer l’autre perruche d’Emma a tué la Anna de l’autre temporalité, expliquai-je, tu peux donc te détendre Marraine...
-Oh ?! Alors c’est normal que notre Furie Rousse ne se soit pas réveillée... ? Lança-t-elle, étonnée.

Ma bonne humeur disparut immédiatement. Ça. Ce n’était pas prévu. Essayant au mieux de cacher mon anxiété, je renchéris distraitement :

-Pas réveillée ? C’est-à-dire ?

Les yeux marron de ma petite tante me regardèrent à nouveau avec gravité et elle posa une main sur la mienne en déclarant :

-Bah...Elle est entre la vie et la mort...

Tout mon être intérieur s’écroula mais je ne montrais rien. Je m’étais tellement imaginée retrouver mon mari, ma fille et mon fils si vite que je faillis éclater en sanglots. Même si Emma n’était potentiellement plus dans la course, ce n’était pas ça le pire ! Oh que non ! Si cette petite Piceaerd-là mourrait, je ne pourrai jamais retrouver mes proches ! Pourquoi avais-je fait cela ? Pourquoi avais-je voulu tant jouer avec le feu ?! Oui ! C’était pour essayer de me sortir de ce bourbier ! Mais je n’avais pas imaginé que la fille d’Elsa ferait tout rater à ce point-là !

-Rita tu n’es qu’une petite conne ! Clamai-je dans une rage sincère.

Désolée pour moi car elle avait compris que la situation était grave Marraine vint m’embrasser et répliqua :

-Tout n’est pas perdu tant qu’elle n’est pas décédée...A présent ma Belle, je dois y retourner avant que ma Reine et ma Grosse Gaga ne se doute de quelque chose...Je reviendrai bientôt pour te donner des nouvelles...Au revoir !


J’attendis qu’elle s’en aille pour me mettre à hurler.

****

-En garde ! Vilaine Mère Fouettarde ! Cria Rocco en portant un coup de bâton que je réussis bravement à parer à la dernière minute avant de reculer violemment.
-Whoua ! Je l’ai échappé belle ! Clamai-je en toute sincérité alors que mon fils m’apporta un mouchoir pour que j’essuie mon front.
-Tes pieds ne sont pas assez serrés et tu as trop de lâche dans tes bras, le Moche ! Expliqua Pieter qui comme Amarok m’aidait à superviser l’apprentissage de combat de ce nouveau Nordlys.

Veillant à suivre la promesse faite à Pierre, j’avais commencé à lui apprendre à se battre dès ses trois ans à la manière Northuldra comme nous le faisions de notre vivant avec mon frère et mon beau-frère. Etant un être singulier, Rocco grandissait alors qu’il était mort. Notre ancêtre nous avait assuré que c’était normal puisqu’il était lié à ce prince Arnwald qui plaisait beaucoup à mon arrière-petite-fille.

-Tonton Elysia, je peux essayer la prochaine attaque ? Demanda aussitôt Alexandra en attachant ses cheveux blonds en arrière.
-Non, demoiselle ! Rappelle-toi que Papa Niklas a dit que c’était très laid une fille qui se bat !
-Oui mais après il a aussi dit que c’était important que je sache me défendre, Papa ! Renchérit ma nièce avec aplomb.

Bouche bée, Pieter lui fit alors un clin d’œil et la laissa prendre un bâton avant de reprendre :

-Bon allez...On ne lui dira pas, alors ! De toute façon, tu n’auras aucun mal à être plus douée que ce jeune homme qui a malheureusement que ton oncle comme professeur.
-Hey ! Sois un peu gentil avec Papa, Tonton, grommela à son tour Olaf.

Loin d’être affecté, le frère de ma Anna d’amour clama bientôt pour les deux adversaires :

-Concentrez-vous bien ! Le combat commence dans...Trois...Deux...Un...Allez-y !

Virulente, la fillette ne fit même pas de salut et ne chercha pas avant de donner un premier coup sur la tête du fils d’Ylva.

-Aïe...Hey...C’est pas comme ça qu’on fait, ronchonna-t-il, moi...Je...Je voulais être gentil...Je voulais pas te taper...Mais tant pis ! Tu l’auras cherché !

Déchaîné, il porta un coup à son pieds pour la déstabiliser alors qu’elle continua à taper à tort et à travers sur ses bras, sa joue et ses fesses.

-Mais elle est cinglée ! Cria-t-il en colère.

Déclarant rapidement forfait, il courut se réfugier derrière moi alors qu’Alexandra dit d’une voix boudeuse :

-Reviens ! Pffff ! T’es qu’un tricheur complètement nul ! Sale Froussard ! Même pas l’âme d’un sauveur !

Vexé, Rocco lui tira la langue comme toute réponse et Pieter mit fin au massacre en venant entourer l’épaule de sa fille tout en se retenant de rire.

-Ma Chipie...Il faut être fair-play ! Vois le bon côté des choses...Tu as gagné ! Allez, top-là !

Retrouvant le sourire, l’enfant lui tapa dans la main et je repris dans un but d’apaisement :

-Je pense que nous nous sommes assez entrainés pour aujourd’hui ! Tous au goûter ! Quelque chose me dit qu’Amarok vous a préparé de délicieux chocolats chaud avec des biscuits à la framboise !
-Ah bon j’ai fait ça moi ? Répéta-t-il alors que je lui donnais un coup de coude, ah...Euh...Oui...Y en assez pour tout le monde.

Sans attendre, les enfants se ruèrent autour de la table et nous pûmes avoir un instant de répit en nous ravitaillant. Les disputes étaient derrière elles et les petits conversaient tous avec amusement pendant que nous les observions.

-C’est quand même louche que Pierre t’ait choisi, toi qui étais le plus nul de nous trois pour t’occuper de Rocco, hein le Moche ! Remarquai soudain Pieter.

Surpris moi-même par cette décision, j’approuvais du chef tout en m’interrogeant avec angoisse sur les activités de ma femme en ce moment-même.
S’ennuyait-elle ? Pensait-elle à moi autant que je pensais à elle ? A son corps parfait...Ses beaux cheveux...Son esprit affuté...

-Grands frères ! Tonton Pieter ! Je peux vous confier un secret ? S’écria aussitôt Rocco.

Nous sentant immédiatement ridicules nous hochâmes nos trois têtes gênées. Tout heureux, Rocco se débarbouilla du chocolat autour de sa bouche et s’exclama :

-Faudrait d’abord qu’Olaf, Tyr et Alexandra aillent plus loin parce que ce sont des trucs de grands !

Bien qu’un peu surpris et amusés nous fîmes signe aux enfants de se retirer dans la chambre et invitâmes ensuite le fils d’Ylva à parler.

-Bah voilà...Maman...Elle m’a dit que je devais faire un câlin tout nu à Rita...La fille d’Elsa ! Et vous savez quoi ?! Le grand monsieur qui s’appelle Arnwald avec qui je suis connecté, bah il a fait de l’érotisme avec elle dans les jardins du château d’Arendelle du coup !

Ecarquillant des yeux gros comme des soucoupes, nous faillîmes nous étouffer avec notre thé ce qui ne manqua pas de faire réagir Pieter :

-Quoi ? Me dites pas que vous jouez les prudes !? Je vous rappelle qu’on a tous eu droit aux explications de Tatie sur comment se passe cette activité et aux dernières nouvelles nous étions tous beaucoup plus petits ! C’est d’ailleurs pour cela qu’elle nous avait dit d’observer les rennes !
-C’est clair que ça t’as bien aidé, toi, le railla aussitôt mon aîné.

Contrairement à tout à l’heure, il ne releva pas mais dit plutôt :

-Au pire, qu’est-ce que vous craignez ?! Pierre nous a assuré qu’il ne se rappelait pas ce qui se passait quand il était dans le corps de ce monsieur de Vassar ! Pas de quoi être traumatisé donc ! Bon, d’accord je vous l’accorde...Il s’est fait piégé par une Rita et ça c’est pas terrible...

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Rocco répondit immédiatement :

-Mais elle est très gentille cette Rita-là Tonton Pieter ! Et puis tu as faux ! Je me rappelle tout ! Ma chérie, elle a plus lolos que Maman et c’était trop rigolo de les toucher car ils étaient trop doux !

Nous virâmes tous les trois au rouge brique face à l’air pas plus perturbé que cela de l’enfant qui continua de nous expliquer dans la plus grande des innocences ce que mon arrière-petite-fille avait mis en œuvre pour pouvoir être pleinement satisfaite. Ecœuré, je ne l’écoutais plus, désespéré de voir qu’un enfant de sept ans avait plus de vie sexuelle que moi...

-...Je lui ai fait trois câlins tout nus comme ça où on a tous les deux crier parce qu’on était très contents, puis après on s’est endormis...Par contre, le lendemain soir, j’ai pas eu le droit de la revoir parce qu’elle a fait une grosse bêtise sur Madame Anna ! Acheva-t-il d’une voix triste.

Je relevais immédiatement la tête avec attention et renchéris :

-Une grosse bêtise ? Que veux-tu dire Rocco ?
-Bah en fait...Pour qu’on soit tranquille pendant les câlins...Rita elle a donné des médicaments pour que sa Tante elle fasse dodo, répondit-il, sauf qu’elle s’est pas réveillée...
-Pas si gentille que ça la demoiselle finalement...Maugréa aussitôt mon beau-frère.

Horrifié par cette nouvelle, nous lui demandâmes encore :

-Et...Euh...Tu as parlé de ton expérience à Maman Ylva ?
-Non, elle a dit qu’elle attendrait que je sois plus grand pour me demander des détails, répondit-il avec malice.
-QUOI ?! Clamèrent nos trois voix scandalisées.

Amusé, l’enfant affirma par un signe de tête avant d’ajouter :

-Oui...Oh et puis je peux vous le dire à vous...Je crois que Maman elle est pas à l’aise avec ces choses-là...Donc je compte sur vous, grand-frères et tonton pour garder le secret !
-Mais oui mon petit, mais oui, ris-je.

Nous n’eûmes pas l’opportunité d’aller plus loin. Maman, Marraine et Tatie arrivèrent en trombe dans la hutte et elles avaient des têtes à faire peur sans le faire exprès.

-Faut qu’on vous dise un truc ! Clamèrent-elles.

Mais elles n’en eurent malheureusement pas le temps que le sol de l’Hellheilm, trembla soudain sous nos pieds et une crevasse glaciale finit par se creuser, manquant de nous aspirer.

-Attention ! C’est le Nifflheilm ! Prévint Pieter.

Nos mères nous reculèrent pas prudence et nous fûmes tous les trois stupéfaits quand un visage bien familier apparut.

-Papa ! Clamèrent la voix de mon aîné et la mienne.
-Yuma, que fais-tu là ? S’écria à son tour Maman en rosissant légèrement.

Soucieux de faire une bonne entrée, il conclut sous nos regards stupéfaits :

-Ah vous êtes là ! Je vais avoir besoin de votre aide pour gérer la nouvelle venue du Nifflheilm ! Un sacré brin de femme cette Furie Rousse !





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Dim 28 Jan 2024, 08:52
Un chapitre à quatre point de vues ! Ça faisait longtemps !

Donc dans l'ordre, on a eu : Ylva - Yuma - Mamie Anna - tonton Elysia.

Et comme nous, les trois sœurs de cœurs assistent impuissant à empoisonnement d'Anna de Queen Anna, non seulement à cause du thé piégé par Emma dans What if... mais aussi que Kristoff est accusé à tort de l'avoir tué. Sans compter que Théa est aussi dans le coup, aidant Kristoff à s'enfuir pour satisfaire son plan.

Mais pour Mamie Anna, après avoir libéré Anna de son emprise d'Emma et s'être assuré que celle de Queen Anna soit bien dans le Nifleim, ce plan est lancé sur des bons rails... qui risque de dérailler quand elle apprend que Rita a trop forcé sur les doses dans le chapitre précédent.

Vaste programme, on dirait ! En plus de gérer la venue d'Anna chez les morts, nos héros devront réagir (dans la mesure du possible) concernant la grosse bourde de Ritacastrophe.

Ah, et aussi Roco, connecté à Arnwald, a pu expérimenté le seske et les caresses érotiques.

Le pêché du chapitre ? La colère et l'orgueil, mais ça sautait pas aux yeux.

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